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Séance 2

II/LA LINGUISTIQUE MODERNE ET LES THEORIES STRUCTURALISTES

Ferdinand de Saussure est un linguiste genevois de la fin du XIXème siècle et du début


du XXème siècle (1857-1913). Il fut Professeur à l’Université de Genève (1891-1913) et
spécialiste des langues indoeuropéennes et de linguistique générale. Ses conférences ont
été rassemblées dans un ouvrage intitulé Cours de linguistique générale publié pour la
première fois en 1916 à titre posthume à l’initiative de Charles Bally et de A Séchehaye.
Fondateur du structuralisme, Saussure a influencé les différentes tendances et écoles de la
linguistique moderne.

1/ Les grandes orientations du Cours de Linguistique Générale (CLG)


ü La linguistique est une science descriptive : Saussure utilise une méthode
permettant la construction de l’objet de la linguistique. Ce, par le biais de l’observation des
faits de langue, par la description de ces faits et par le fonctionnement (hic et nunc) du
système de la langue. Pour faire de la linguistique une science, Saussure lui donne un
objet, une méthode et des concepts théoriques et analytiques.
L’objet de la linguistique est la langue définie par opposition à la parole. C’est ce qu’on a
appelé la dichotomie langue/parole.
Au niveau de la méthode, deux démarches sont possibles. Le linguiste peut étudier la
langue comme un système en évolution : on parlera d’étude diachronique. Le linguiste peut
également étudier un état de langue : on parle alors d’étude synchronique.
Pour Saussure, l’étude synchronique doit être privilégiée car « quand le sujet parle, il
fait usage d’un état donné de la langue »1. Le linguiste, selon lui, n’a donc pas besoin de
connaître les états antérieurs de la langue dont faisait usage le sujet pour le comprendre.
Cette distinction au niveau de la démarche produit un modèle théorique : la dichotomie
synchronie/diachronie. Saussure va ainsi élaborer des concepts généralement basés sur
des dichotomies (Dichotomie=distinction) : matière/objet de la linguistique, linguistique
interne/ linguistique externe, Langue/ parole, la langue comme système de signe/ la
langue comme nomenclature, linguistique diachronique/linguistique synchronique,
signifiant/signifié, signification/valeur, syntagmes/paradigmes.

ü La linguistique affirme la primauté de l’oral sur l’écrit : dans la grammaire


traditionnelle, la langue parlée est inférieure à la langue écrite. Saussure rejette cette
conception. En effet, il veut démarquer sa science de la philologie. Celle-ci s’attachant par
principe à l’étude des textes, oublie la langue vivante, la langue parlée au sein de la
communauté linguistique. Il justifie ce choix par deux arguments : premièrement la parole
est plus ancienne et plus répandue que l’écriture. Deuxièmement, les systèmes d’écriture

1
Dortier J F (sous la direction de), Le langage, nature, histoire et usage, Sciences humaines, 2001, p22

1
connus sont manifestement fondés sur les unités de la langue parlée. Ainsi, la langue, au
sens saussurien du terme, et l’écriture constituent deux systèmes de signes distincts et
donc passibles de sciences distinctes.

Les tâches de la linguistique : la linguistique doit faire la description et l'histoire de toutes


les langues. Elle devra dégager des lois générales à partir de la diversité des langues.

2/ Les concepts fondamentaux de la linguistique


Dans sa volonté de donner à la linguistique une portée scientifique, Saussure lui
assigne des tâches et offre au linguiste de nombreux outils. En critiquant les points de vue
antérieurs sur le langage, il assigne à la linguistique la matière la plus vaste possible : toutes
les manifestations du langage humain, sans exclusion des langues mortes ni des formes
d’expression qui échappent au beau langage. Le linguiste devra à travers la masse de faits
linguistiques (matière), reconstruire le système formel d’une langue déterminée (objet).
Saussure a révolutionné l’univers de l’étude de la langue en y introduisant de nouvelles
notions dont voici les principales :

SYNCHRONIE/DIACHRONIE
Pour Saussure, les langues sont à la fois stables et instables. D’un côté, toute langue
évolue, et de l’autre, elle est toujours dans un certain état. Pour cela, Saussure distingue
l’étude synchronique de l’étude diachronique de la langue. La synchronie peut être
représentée comme une relation entre deux points appartenant à une même époque.
L’étude synchronique s’intéresse à la compréhension de la langue, telle qu’elle se présente
à un moment donné, c’est-à-dire un état de langue.
L’étude diachronique se consacre au passage d’une époque à l’autre, pour l’étude
d’un fait particulier. Par exemple, pour le verbe « aimer », (je dois donner l’exemple du mot
« ambigu ») du point de vue diachronique on peut étudier l’évolution historique de sa
forme ou de son sens. On peut également faire une étude synchronique en étudiant toutes
les constructions possibles avec ce verbe ou tous les sens qu’il peut avoir, dans le français
d’une époque donnée, aujourd’hui ou encore au XVème siècle.
Au total, la linguistique synchronique décrit un état de langue, à un moment donné.
La linguistique diachronique s’intéresse au passage d’une époque à l’autre, c’est l’étude
d’une phase d’évolution de la langue, ce sont des successions d’états de langue qui sont
étudiées.

LANGAGE/LANGUE/PAROLE
Selon Saussure, la matière de la linguistique est l’ensemble des manifestations du
langage. Elles sont hétérogènes, diverses, multiformes, insaisissables dans leur totalité.

2
Le langage, c’est l’aptitude de l’homme à communiquer au moyen de signes verbaux,
au moyen d’un système de signes distincts correspondants à des idées distinctes. Cette
faculté, Saussure la nomme la faculté linguistique par excellence.
L’objet de la linguistique est le sous-ensemble des manifestations du langage, que le
linguiste constitue en adoptant tel ou tel point de vue. L’ensemble des manifestations du
langage doit d’abord être divisé en deux types : la parole et la langue. Autrement dit, le
langage se compose de la parole et de la langue. La langue est un fait social, constant,
commun aux sujets parlants. C’est le code commun à tous les membres d’une communauté
linguistique. La langue est à la fois « un produit social de la faculté du langage et un
ensemble de conventions nécessaires ». C’est donc une institution sociale. C’est un
système d’association et de coordination des sons avec les sens. La langue est donc un
ensemble systématique de conventions indispensables à la communication.
La parole est un fait individuel, qui relève de l’action individuelle de volonté et
d’intelligence, variable, unique, imprévisible et active. La parole est l’actualisation de la
langue. La langue comme système grammatical et lexical existe virtuellement dans chaque
cerveau : la parole réalise cette virtualité. Elle rend la langue concrète et la fait évoluer.

LA LANGUE : SYSTEME/NOMENCLATURE.
Avant Saussure, la langue est définie comme une nomenclature. Une nomenclature
est une liste d’éléments renvoyant individuellement et de manière indépendante à des
objets du monde.
Saussure critique l’approche de ses prédécesseurs et leur vision éclatée de la langue
: ils la considéraient comme une simple liste d’éléments renvoyant individuellement et de
manière indépendante à des objets du monde. À chaque objet du monde correspond un
nom qui le désigne. Connaître une langue, ce serait connaître les noms désignant les objets
du monde. Pour Saussure, la langue est un tout organisé, un système à l’intérieur duquel
chaque terme est défini par les relations qu’il entretient avec les autres. Pour lui, la langue
ne consiste pas en un répertoire de mots, mais en un système de signes

LA LANGUE : UN SYSTEME DE SIGNES


Un système est un ensemble d’éléments de nature homogène, dont la valeur ne se
détermine que par les rapports et les oppositions qu’ils entretiennent les uns avec les
autres. Dans un système, les relations entre éléments priment sur les éléments; la valeur
de chaque élément dépend des relations qu’il entretient avec les autres éléments du
système, c’est dire que le sens d’un élément est subordonné à ces relations.
Pour Saussure, la langue est un système de signes. Ainsi, définit-il l’objet de la
linguistique comme l’étude interne et synchronique des systèmes de signes que
constituent les états de langue. La langue est un système de signes parmi d’autres. A ce
titre, la linguistique fait partie de la sémiologie. Pour Saussure, la langue est le système de
signes le plus important. La sémiologie est l’étude des systèmes de signes au sein de la vie
sociale. Dans les années 60, la sémiologie a étudié de manière structurale un grand nombre

3
de systèmes de signes: sémiologie de la mode, du cinéma, de l’architecture, de la
littérature…Afin d’assurer sa fonction de communication, la langue se sert d’un certain
nombre de signes. La linguistique s’avère être l’étude du système de règles intériorisées
par tous les locuteurs d’une communauté linguistique donnée. Les différents domaines de
la linguistique constituent un système et la langue, un système de systèmes. Ainsi la
phonétique étudie les sons du langage dans leur réalisation concrète indépendamment de
leur fonction linguistique, la phonologie est la science qui étudie les sons du point de vue
de leur fonction dans le système de communication linguistique, la morphologie est l’étude
de la formation des mots, la syntaxe étudie la combinaison des unités linguistiques en
fonction des règles de la langue pour former des énoncés. Il existe bien d’autres domaines :
la sémantique, la lexicographie, la pragmatique.

LE SIGNE LINGUISTIQUE
Le signe linguistique unit non pas une chose et un nom, mais un concept (l’idée d’un objet
conçu par l’esprit) appelé signifié et une image acoustique (perception de l’ensemble des
sons qui caractérisent la désignation des objets) appelée signifiant. Concept et image
acoustique sont des entités non matérielles et psychiques. Le signe est une entité
psychique à deux faces comme le recto et le verso d’une feuille de papier. En fait, il ne s’agit
pas du son matériel tel qu’il est défini en phonétique acoustique mais plutôt la
représentation psychique de ce son. Le caractère psychique ou mental de l’image
acoustique est bien amplifié par le fait que nous pouvons entendre et comprendre nos
pensées.

L’ARBITRAIRE DU SIGNE
« Le lien unissant le signifiant au signifié est arbitraire, le signe linguistique est
arbitraire. » Cela veut dire qu’il n’y a pas de lien naturel qui lie les propriétés du signifiant à
celles du signifié. L’arbitraire du signe linguistique est exemplifié par le fait qu’un signifié
peut avoir un signifiant différent d’une communauté à l’autre. Le mot arbitraire ne veut pas
dire qu’un sujet parlant a le choix d’un signifiant, mais, qu’il est immotivé, arbitraire par
rapport au signifié avec lequel il n’a aucune attache naturelle dans la réalité ; exception
faite des onomatopées. Le lien entre une forme phonétique et le concept correspondant
est conventionnel. Par exemple, entre le concept « chaise » et la suite de sons « chaise », il
n’y a aucun rapport naturel. Le lien qui lie cette forme phonétique et ce concept, ou ce
signifiant et ce signifié est de nature conventionnelle

SIGNIFICATION ET VALEUR D’UN SIGNE


La signification est le résultat de l’association arbitraire d’un signifiant et d’un signifié. La
valeur est l’ensemble des attributs que le signe tire de ses relations avec les autres
membres du système. Par exemple, la valeur de mouton n’est pas la même que celle de
sheep, car les systèmes lexicaux des deux langues ne sont pas les mêmes pour les ovins. En

4
français on dit : mouton, bélier, brebis, agneau. En anglais, c’est sheep, mutton, ram, ewe,
lamb.

mouton bélier brebis agneau

sheep mutton ram ewe lamb

Saussure utilise la métaphore du jeu d’échecs pour expliquer la valeur du signe linguistique.
Une pièce du jeu d’échecs reçoit sa valeur relativement aux autres pièces. Si un cavalier
vient à manquer, on peut le remplacer par n’importe quoi (un bouton, un dé à coudre, une
pièce de monnaie…) dès lors que l’on admet qu’il vaut comme un cavalier, ou par un cavalier
d’un autre jeu.

RAPPORTS ENTRE SIGNES


Les signes sont en relation les uns avec les autres dans le système linguistique. On distingue
deux types de rapports ou relations entre signes: les rapports syntagmatiques et les
rapports paradigmatiques. Les rapports syntagmatiques sont des rapports de succession,
de contiguïté, ce que Saussure appelle des rapports in praesentia entre signes dans la
chaîne parlée. Un syntagme est une combinaison de deux ou plusieurs unités linguistiques
qui se suivent l’une l’autre. Les rapports paradigmatiques sont des rapports associatifs
entre signes hors de la chaîne parlée. Ces rapports associatifs sont dits in absentia.

LINGUISTIQUE INTERNE ET LINGUISTIQUE EXTERNE


Saussure envisage deux types d’études possibles de la langue, et deux types de
linguistique. La linguistique externe où la langue est alors mise en rapport avec des faits
qui lui sont extérieurs. Par exemple : des faits historiques, politiques et sociaux. Pour
Saussure, il faut accorder la priorité à la linguistique interne qui est l’étude de ce qui est
inhérent au système linguistique.
Au total, la linguistique structurale a élaboré des procédures pour mener à bien la
description que Saussure propose de la langue. Elle a été suffisamment féconde pour
essaimer dans d’autres disciplines et de nombreux chercheurs ont fait du Cours, le point de
départ de leur recherche. Même si la linguistique n’est pas seulement structurale et que
ceux qui travaillent dans cette veine ont pour certains opérés une lecture critique des
concepts hérités de Saussure, son cours demeure l’ouvrage fondateur de la linguistique
moderne.

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3/ Le développement de la linguistique structurale
La présence de Saussure se retrouve dans toutes les tendances de la linguistique
européenne. L'école de Prague (1926) parmi laquelle on retiendra les noms de Troubetzkoy
et Jakobson définit la langue comme un système de signes et privilégie la description
synchronique. L'école française dite fonctionnaliste dégage une procédure pour analyser
la phonologie, puis la généralise aux autres niveaux. (morphologie, lexicologie, syntaxe).
La linguistique américaine (le distributionnalisme) s'oriente dans deux grands courants,
celui préoccupé par l'ethnolinguistique avec Sapir et Whorf ( étude des langues
amérindiennes), l'autre courant étant tourné vers la linguistique générale et les théories
grammaticales. Bloomfield jette les bases d'une linguistique basée sur des faits de langage
conçus comme des "réponses" " des "stimuli".

Les linguistiques structurales vont influencer : La linguistique générative de Chomsky


(Pour le mouvement génératif, on part de la syntaxe dont on dégage un corps de concepts
puis on les généralise à la phonologie, la morphologie et la sémantique) et la
psychosystématique de Gustave Guillaume (Dynamique basée sur la morphologie).

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