Вы находитесь на странице: 1из 5

AGENDA & SERVICES

Congrès

PRÉVENTION DES RISQUES


PROFESSIONNELS DANS LA FILIÈRE
DES DÉCHETS D’ ÉQUIPEMENTS
ÉLECTRIQUES ET ÉLECTRONIQUES
Paris, France, 26 janvier 2017
Compte rendu de la journée technique « DEEE : déchets d’équipements électriques
et électroniques »

La journée, organisée par l’INRS en partenariat avec les éco-organismes 1 Éco-systèmes


et Récylum, était consacrée à la prévention des risques professionnels dans la filière
des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE). Elle a permis de présenter
un état des connaissances sur la filière et d’échanger sur les risques présents
et les solutions de prévention qui peuvent y être associées.

PREVENTION OF OCCUPATIONAL RISKS IN THE WASTE ELECTRICAL AND ELECTRONIC


EQUIPMENT SECTOR – The day, organised by INRS in partnership with the producer
responsability organisations Éco-systèmes and Récylum, was devoted to preventing
occupational risks in the Waste Electrical and Electronic Equipment (WEEE) sector.
It made it possible to present a state of knowledge about the sector and to exchange
about the risks present and the prevention solutions that can be associated with them.

E
n ouverture de cette journée technique, En introduction, Alain Chollot, pilote de la théma-
ALAIN
Guy Vacher, président du conseil d’ad- tique « déchets et recyclage » à l’INRS, a rappelé
CHOLLOT,
ministration de l’INRS, a contextualisé les défis d’une gestion raisonnée des déchets asso-
ÉRIC
le sujet des déchets d’équipements ciée à la mise en œuvre d’une prévention qui doit
SILVENTE
électriques et électroniques (DEEE) en concilier les risques humains avec les contraintes
INRS,
évoquant les nombreuses évolutions associées environnementales édictées par le législateur.
département
au développement de la filière  ; notamment la Autrement dit, il s’agit de répondre aux exigences
Ingénierie des
démocratisation de l’innovation numérique qui présentes dans le Code de l’environnement et à
procédés
a stimulé l’intensification des usages des équi- celles du Code du travail. Ce travail requiert des
pements électriques et électroniques dans notre collaborations et des partenariats indispensables
quotidien. Dans le même temps, le concept de pour le développement et la promotion des tra-
gestion respectueuse de l’environnement a objec- vaux qui en résultent.
tivé des critères de recyclage des DEEE par la Les enjeux cruciaux pour les équipes de l’INRS
mise en place d’une réglementation européenne étaient alors de conjuguer ces contraintes en
et française. Cette dernière a favorisé la création lien avec l’ensemble des acteurs intervenant sur
ou la réorganisation d’un grand nombre de petites le champ des DEEE et particulièrement les éco-
entreprises en charge de collecter et de traiter ces organismes. Les directeurs généraux Christian
équipements en fin de vie avec des effets parfois Brabant (Éco-systèmes) et Hervé Grimaud
délétères sur l’organisation de ces entreprises. Les (Récylum) ont d’ailleurs successivement salué l’in-
effectifs de la filière ont par ailleurs enregistré téressante coopération de leurs organismes avec
une hausse notable, et une sinistralité préoccu- l’INRS qui a conduit à de nombreux travaux et pro-
pante a été observée au milieu des années 2000. ductions communs.

64 Hygiène et sécurité du travail – n°247 – juin 2017


La filière des DEEE (ménager et professionnel). Jean-Charles Caudron a
La filière des DEEE est une filière dite à respon- décrit une filière créatrice d’emplois et de valeurs
sabilité élargie des producteurs (REP), c’est-à-dire (revente de produits de seconde main, recettes
que la loi française spécifie que les producteurs matières) et générant des économies de ressources.
(fabricants ou importateurs) sont responsables de Des programmes d’investissements d’avenir de
la fin de vie des équipements électriques et élec- l’Ademe soutiennent l’évolution de la filière au tra-
troniques (EEE). Par définition, ce sont des produits vers de projets de recherche et développement.
fonctionnant grâce à un courant électrique ou à Simultanément, des travaux sur l’éco-conception
un champ électromagnétique, ou des équipements épaulent les actions d’avenir de la filière.
de production, de transfert ou de mesure de ces
courants et champs, conçus pour être utilisés à une Les éco-organismes
tension ne dépassant pas 1 000 volts en courant Pour assurer le déploiement de la filière, les produc-
alternatif et 1  500 volts en courant continu. Ce teurs d’EEE s’appuient sur les éco-organismes agréés
terme regroupe donc un grand nombre d’appareils par les pouvoirs publics pour six ans (Éco-systèmes,
aux dimensions et aux poids très variés : machines Récylum, Ecologic et PV Cycle) auprès desquels ils
à laver, téléphones portables, télévisions, per- doivent adhérer pour une organisation maîtrisée de
ceuses, distributeurs automatiques, thermomètres la collecte et du traitement des DEEE.
électroniques, lampes, outils d’analyse, etc. Richard Toffolet, directeur technique d’Éco-
Jean-Charles Caudron, chef du service Produits et systèmes, et Xavier Lantoinette, directeur technique
efficacité matière à l’Ademe 2, est revenu sur la créa- de Récylum, ont présenté conjointement la carte
tion et l’historique de la filière (directive européenne d’identité d’un éco-organisme, ses missions, son suivi
2002/96/CE révisée en 2012/19/UE) et a rappelé par les pouvoirs publics. Il s’agit d’une société à but

Fractions
et polluants Recyclage

Points Centre de
d’enlèvement regroupement Traitement
Collecte Transport

© Sophie Boulet pour l'INRS


Valorisation

Équipements
non réparables GFIGURE 1
Schéma
de collecte
Tri et réemploi et de traitement
Destruction des éco-
par l’ESS
organismes.

que sa mise en place est opérationnelle depuis le non lucratif agréée par les pouvoirs publics, qui a
décret d’application de juillet 2005. une forte implication en faveur de l’économie sociale
La réglementation impose aux producteurs d’EEE et qui gère un réseau national de prestataires en
de déclarer au Registre national des producteurs logistique et de traitements, sélectionnés sur appel
d’équipements électriques et électroniques, tenu d’offres, ainsi qu’un réseau de collecte avec des mil-
par l’Ademe (www.syderep.ademe.fr), d’une part, la liers de points de collecte actifs sur tout le territoire,
mise sur le marché français de leurs équipements et, DOM inclus, via le réseau de distributeurs, de déchè-
d’autre part, la collecte et le traitement des équipe- teries, d’installateurs, d’électriciens et des points de
ments usagés. La filière est aujourd'hui mature, elle collecte de l’économie sociale et solidaire.
s’est professionnalisée de la préparation à la réuti- Les missions d’un éco-organisme consistent à col-
lisation. C’est une filière industrielle de traitement lecter tous les EEE usagés dans la filière agréée, à
à haute performance environnementale disposant garantir une dépollution et un recyclage de qualité
d’une certification WEEE Labex et d’une normalisa- en extrayant les substances et les composants pol-
tion Cenelec, dont les objectifs sont de tirer la filière luants (chlorofluorocarbones [CFC], terres rares, piles
DEEE vers le haut dans l’ensemble des pays d’Eu- et batteries, mercure, etc.) tout en améliorant les taux
rope via l’adoption et la mise en place d’un ensemble de recyclage pour produire de nouvelles matières
de standards internes qui portent sur la collecte, la premières de qualité (matières premières secon-
dépollution et le recyclage des déchets. daires – métaux ferreux, non ferreux, plastiques,
La filière regroupe 628 sites de traitement en France etc.) en plus grande quantité. Leur rôle est également
et 1 106 installations de traitement, dont 191 ins- de favoriser la prévention et l’économie sociale et
tallations pratiquant uniquement la préparation à solidaire en incitant les producteurs à l’éco-concep-
la réutilisation du matériel ménager et 251 en tout tion et en favorisant le don en vue du réemploi des q

Hygiène et sécurité du travail – n°247 – juin 2017 65


AGENDA & SERVICES

équipements. Enfin, il s’agit d’informer le grand Direction des risques professionnels de la Caisse
public de l’ensemble des dispositions existantes. nationale d’assurance maladie des travailleurs
Les schémas de collecte et de traitement sont simi- salariés (CNAMTS), a indiqué que les entreprises
laires pour les éco-organismes. En revanche, les pouvaient s’appuyer sur les différentes com-
canaux de collecte peuvent être différents, car liés posantes du Réseau prévention pour les aider
à la nature des équipements collectés. Éco-systèmes dans cette démarche, que ce soit la branche
gère quatre flux de déchets (gros électroménager Accidents du travail/Maladies professionnelles
[GEM], gros électroménager hors froid [GEM HF], (AT/MP), les services de santé au travail ou le minis-
écrans, petits appareils en mélange [PAM]) alors que tère en charge du travail. Outre l’activité de conseil
Récylum gère les tubes, les lampes et les DEEE Pro. prodiguée par ses ingénieurs, ses contrôleurs et ses
En général, les DEEE sont issus de l’économie sociale, unités techniques présents dans les caisses d’assu-
de la distribution, des collectivités locales et des rance retraite et de la santé au travail (Carsat) en
récupérateurs et broyeurs. région, la branche AT/MP aide financièrement les
entreprises à progresser dans leurs efforts de pré-
Les risques professionnels dans la filière vention via les aides financières simplifiées (AFS)
Le développement du recyclage des DEEE favorise et les contrats de prévention lorsqu’une convention
la mise en œuvre de technologies et de procédés nationale d’objectifs (CNO) a été signée avec les
innovants, inventant de nouveaux métiers, mais fédérations professionnelles qui les représentent.
générant également de nouvelles situations à risque. Une CNO a été signée en octobre  2016 avec la
Globalement, une grande variété de risques générés Fédération des entreprises du recyclage (Federec)
par l’ensemble des activités liées aux DEEE est sus- et du Syndicat national des déchets (Snad), qui sont
ceptible d’exposer les salariés de ces entreprises. parmi les principaux acteurs du secteur des DEEE.
De plus, la majorité des DEEE sont considérés Cette CNO met l’accent sur la prévention des troubles
comme dangereux conformément à la classification musculosquelettiques et des accidents du travail liés
européenne des déchets, car beaucoup d’entre eux aux manutentions manuelles.
contiennent des substances nocives pour la santé ou Jean-Louis Grosmann, ingénieur-conseil à la Carsat
pour l’environnement (plomb, cadmium, mercure…). Bourgogne Franche-Comté, est revenu sur les prin-
Certaines entreprises, notamment les petites et cipaux risques professionnels rencontrés dans
moyennes (PME) et les très petites entreprises (TPE), une entreprise de traitement de DEEE, hors risque
peuvent par ailleurs employer une main)-d’œuvre chimique, après avoir rappelé la méthodologie à
insuffisamment formée ou informée des risques adopter pour se doter d’une démarche de prévention
qu’elle est susceptible de rencontrer. L’emploi d’inté- pérenne. Ainsi, la présence d’engins automoteurs,
rimaires et de personnels en réinsertion est un fac- les différents stockages d’appareils à traiter et des
teur qui peut également aggraver l’exposition aux contenants de fractions issues du tri, du démantè-
différents risques. lement et du traitement illustrent l’obligation faite
Enfin, comme dans de nombreux secteurs indus- aux entreprises de se doter d’un plan de circulation
triels, les risques d’exposition sont amplifiés lors et d’organiser ces stockages afin d’éviter les chutes
du recours à la sous-traitance. Comment alors abor- d’objets et de faciliter leur manutention. Le traite-
der la prévention des risques professionnels face à ment d’appareils tels que les téléviseurs requiert
ces spécificités ? souvent un démantèlement manuel préalable pour
recueillir notamment les cartes électroniques ou les
La prévention : outils et acteurs coques qui les composent. Ces opérations de tri et de
Les opérateurs de traitement des DEEE présentent manutention nécessitent de concevoir des postes et
des spécificités en matière de population salariée, une organisation de travail réfléchis pour limiter les
de taille d’entreprises (petites et moyennes enti- contraintes pouvant être à l’origine de TMS.
tés) et de structuration (appartenance à une filière Catherine Perruche, médecin du travail, et Sylvie Teil-
organisée par les éco-organismes). Mais comme Billard, intervenante en prévention des risques pro-
toute entreprise, ils se doivent de respecter le Code fessionnels (IPRP) et ingénieur chimiste, ont précisé
du travail, notamment les principes généraux de la leurs rôles respectifs au sein d’un service de santé au
prévention des risques professionnels édictés dans travail interentreprises, interlocuteur de proximité
l’article L. 4121-2. C’est ce qu’a rappelé Séverine des entreprises et de leurs salariés en matière de
Brunet, directrice des applications à l’INRS. santé et de sécurité au travail. Le médecin du tra-
Cette démarche de prévention doit être une vail est en charge du suivi médical des salariés et
démarche partagée, impliquant les différents des actions d’amélioration des conditions du travail.
acteurs de l’entreprise et respectant trois valeurs Il s’appuie sur une équipe pluridisciplinaire compo-
essentielles  : le respect des personnes, la trans- sée de techniciens (ingénieur, ergonome, psycho-
parence et le dialogue social. Hervé Laubertie, logue, etc.) dont l’expertise complète la sienne.
responsable du département Prévention à la Catherine Perruche a présenté le cas d’une petite

66 Hygiène et sécurité du travail – n°247 – juin 2017


Congrès

entreprise de moins de 30 salariés, qui a vu son dans la filière DEEE en évaluant la nature et le niveau
périmètre d’activité de traitement évoluer au cours de l’exposition professionnelle, en mesurant l’émis-
des dix dernières années : démantèlement de tubes sivité des procédés et des activités dans le but de
cathodiques, puis extension aux traitements des hiérarchiser les situations de travail nécessitant des
lampes usagées et des écrans plats. Les procédés, actions de prévention. Différents types de mesures
les organisations et les moyens humains doivent (environ 2  000) ont été mis en œuvre dans une
s’adapter pour répondre aux objectifs de recyclage quarantaine d’unités de traitement : mesures atmos-
avec des moyens financiers souvent limités. La mise phériques individuelles et en ambiance, mesures de
en place de mesures de prévention des risques pro- ventilation, mesures en temps réel pour identifier
fessionnels se heurte alors à la méconnaissance des les sources de polluants, mesures surfaciques (peau
risques par l’entreprise. À la suite de deux cam- des salariés et surface de travail) et recueils urinaires
pagnes de mesures menées par l’INRS dans cette chez les salariés. Vingt-cinq éléments chimiques ont
entreprise avec mise en évidence notamment de été analysés. L’examen des résultats a montré des
contamination au plomb (écrans cathodiques, écrans niveaux d’exposition préoccupants (dépassements
plats) et au mercure (lampes usagées, écrans plats), de valeur limite d’exposition professionnelle – VLEP
un suivi réglementaire du plomb sanguin (plombé- – sur des composés CMR), principalement dans les
mie) a été mis en place. Une campagne d’informa- filières « historiques » (écrans cathodiques, lampes).
tion a été également menée auprès des salariés et du Les niveaux relevés dans les filières « émergentes »
chef d’entreprise pour les sensibiliser à l’importance sont nettement plus faibles du fait de la prise en
des mesures d’hygiène sur les lieux de travail afin de compte du risque chimique dès la phase de concep-
limiter la dissémination de la contamination. tion des unités de traitement. Les données recueillies
Sylvie Teil-Billard a décrit son action dans une entre- ont suggéré qu’une mise en relation des typologies de
prise de broyage de câble et dans une entreprise procédés pouvait être faite avec celles d'expositions.
de démantèlement de DEEE. Cette action s’articule
généralement en quatre à cinq étapes : identification Actions de prévention du risque chimique
du risque par observation du poste et recherche sur L’identification des opérations et des procédés les
les dangers associés aux produits présents dans le plus à risque a permis le développement d’actions
DEEE, restitution au médecin du travail et décision de prévention par filière, même si les moyens d’ac-
d’une stratégie à mettre en œuvre (suivi biométro- tion sur les filières existantes et matures sont limités.
logique ou atmosphérique), mesurage, restitution et Par exemple, dans la filière des écrans cathodiques,
échanges avec l’employeur et les salariés pour la mise la mise en œuvre d'un dosseret aspirant ou d'un
en place de mesures de réduction de l’exposition. plénum soufflant associé à un dispositif de captage
est un moyen efficace pour réduire l’exposition et
Le risque chimique dans la filière protéger les opérateurs lors des étapes de déman-
Le risque chimique est particulièrement important tèlement. Concernant la filière des lampes usagées,
dans la filière des DEEE, car ces déchets peuvent les opérations de tri, lorsqu’elles sont nécessaires,
contenir différents polluants. Par exemple, des seront réalisées sur des tables munies d’aspiration.
éléments toxiques, dont certains sont cancéro- Le broyage des lampes usagées nécessitera égale-
gènes, peuvent être présents dans les tubes catho- ment un confinement en dépression.
diques (plomb, cadmium, poussières, etc.), certaines François Zimmermann a rappelé que les actions de
lampes usagées (mercure) ou encore les écrans plats prévention menées dès la phase d’émergence des
(mercure). filières et à la conception des procédés sont les plus
Or, l’intérêt du recyclage de certaines matières que efficientes.
les équipements contiennent (plastiques, métaux fer- Marie-Thérèse Lecler a souligné, dans une approche
reux et non ferreux, verres, etc.) impose la mise en plus fondamentale, l’influence des paramètres de
œuvre de process, de procédés et d’opérations au broyage (durée, température, vitesse, procédés
caractère particulièrement émissif. de concassage, temps de séjour dans le broyeur,
François Zimmermann et Marie-Thérèse Lecler, res- etc.) sur les quantités de mercure réparties dans la
ponsables d’études à l’INRS, ont présenté leurs tra- phase vapeur et sur les différentes fractions solides.
vaux qui montrent que les salariés peuvent être Ce travail de laboratoire a permis d’optimiser certains
exposés à différents éléments chimiques toxiques paramètres de procédés et d’identifier de nouvelles
lors des phases de tri, de démantèlement et de pistes d’épuration à la source comme l’influence de
broyage des DEEE, mais que des solutions de pré- la vapeur d’eau avec des additifs. Ces propositions
vention collective peuvent être mises en œuvre pour d’amélioration des installations existantes testées en
réduire le risque chimique. laboratoire et sur site ont pour objectif de contribuer
La démarche propose un panorama sans équivalent à la maîtrise du risque chimique.
en France du risque chimique professionnel associé En complément des mesures de prévention tech-
aux différentes opérations et process mis en œuvre niques évoquées, l’INRS a présenté des outils q

Hygiène et sécurité du travail – n°247 – juin 2017 67


AGENDA & SERVICES

(brochures, affiches, dépliant) mis à disposition des l’art et en priorisant la protection des salariés et de
acteurs de la filière permettant de communiquer, de l’environnement, le choix s’est porté sur un procédé
former et de sensibiliser le personnel aux différents déjà exploité aux États-Unis, mais dont l’implanta-
risques liés à la présence de substances dangereuses. tion et l’adaptation aux contraintes d’Écotri se sont
effectuées en concertation avec la Carsat, l’inspec-
Les retours d’expérience tion du travail et l’INRS. Malgré l’exemplarité de
Une des originalités du paysage du recyclage des cette démarche, Philippe Fillette a néanmoins fait
DEEE en France réside dans la diversité des modèles part des carences en termes d’informations sur les
d’entreprises qui le constituent : fédération d’associa- meilleures techniques disponibles dans ce secteur
tions, PME/TPE et grands groupes. d’activité et de ce fait du manque d’accompagne-
La fédération Envie regroupe 50 entreprises rele- ment pour la mise en place de process vertueux, que
vant de l’économie sociale et solidaire dont l’objec- ce soit en termes environnementaux ou de santé au
tif majeur s’articule autour d’un projet fondé sur la travail.
réinsertion. Lionel Weidman, directeur Méthodes Pour conclure cette séquence sur les retours d’ex-
et compétences de cette fédération, a décrit l’inté- périence, Jihane Mansouri, responsable QSE chez
rêt d’une organisation en réseau pour mener une Triade électronique, filiale de Veolia pour le traite-
démarche commune de prévention des risques pro- ment des DEEE, a présenté la vision en matière de
fessionnels. La fédération Envie agit en tant que tête démarche de prévention d’un groupe industriel d’im-
de réseau pour capitaliser les besoins et les retours portance nationale, voire internationale. Triade s’est
d’expérience des entreprises adhérentes. Cette capi- inscrit dans une démarche plus large, qui est celle
talisation s’exprime par la mise en place de poli- adoptée par le groupe Veolia. Elle s’articule princi-
tiques communes de formation ou de management palement autour des points suivants : inscription des
de la sécurité. Elle permet aussi autant que possible managers dans un projet d’entreprise pour gérer des
de faire bénéficier l’ensemble des entreprises adhé- situations dangereuses de manière adéquate, appro-
rentes des innovations techniques en termes de priation d’un outil d’évaluation des risques adapté à
sécurité et de santé des salariés. ses activités, identification des risques par poste de
Artemise et Écotri sont deux entreprises de trai- travail. Pour améliorer les conditions de travail et
tement, représentatives des PME/TPE du secteur, ses performances, elle fait appel à des compétences
dans lesquelles l’INRS est intervenu dans le cadre de tant internes qu'externes pour l’ergonomie, l’exposi-
ses campagnes de prévention du risque chimique. tion aux produits chimiques et la prévention.
Laure Clerget, directrice générale d’Artemise, est
revenue sur les différents risques associés au recy- Conclusion
clage des lampes usagées et, plus particulièrement, En clôture, Alain Chollot, pilote de la thématique
sur la gestion du risque de contamination au mercure « déchets et recyclage » à l’INRS, et Séverine Brunet,
en insistant sur la nécessité d’avoir une démarche directrice des applications à l’INRS, ont rappelé que
de prévention de proximité au plus près du terrain. cette journée technique se voulait une synthèse
Avec l’appui d'acteurs tels que la Carsat, la médecine des actions mises en œuvre au cours des dix der-
du travail et l’INRS, Artemise a en partie automatisé nières années. Ils ont souligné l’intérêt primordial
son procédé de traitement, mis en place des confine- de forger des partenariats forts avec les différents
ments ou des systèmes de captage sur ses postes de acteurs de la filière (éco-organismes, professionnels,
tri de lampes, amélioré sa gestion des fractions sor- préventeurs) pour avancer dans la prévention des
tantes dans l’objectif de minimiser les manutentions. risques professionnels. C’est notamment grâce à ces
Elle a complété ces actions par un travail sur la venti- synergies qu’il a été possible de mener des travaux
lation, le captage ou le confinement des machines et d’études et de recherche qui ont permis de mettre en
l’aménagement des vestiaires pour mieux maîtriser œuvre des dispositifs de protection collective ciblés,
le risque de dissémination de la pollution hors des mais également de produire des outils de prévention
locaux de travail et pour renforcer la formation et et de communication pédagogiques. Certes, les ques-
l’information des salariés. tions posées lors des tables rondes ont montré que
Philippe Fillette, directeur général des Ateliers des préoccupations légitimes subsistaient en termes
Fouesnantais, dont Écotri D3E est l’entité en charge de prévention dans la filière, mais les présentations
du traitement des tubes cathodiques, a décrit les de cette journée ont prouvé que la démarche de pré-
étapes du processus ayant abouti au choix et à la vention devait être intégrée le plus tôt possible et
mise en place du procédé de traitement actuelle-
ment en fonctionnement. Une revue des procédés
par l’ensemble des acteurs. •
1. Un éco-organisme est une société de droit privé investie
effectuée en 2007 montrait des opérations de trai- par les pouvoirs publics de la mission d’intérêt général
de prendre en charge, dans le cadre de la Responsabilité
tement encore largement manuelles, inadaptées aux élargie des producteurs (REP), la fin de vie des équipements
cadences industrielles et potentiellement émettrices qu’ils mettent sur le marché.
de pollution au poste de travail. Fort de cet état de 2. Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie.

68 Hygiène et sécurité du travail – n°247 – juin 2017

Вам также может понравиться