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A.

AL JAZAIRI

Transcendance : Action de
Concilier la Foi et la Science

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3 AUDIOBOOK COLLECTIONS

6 BOOK COLLECTIONS
FORWARD

The human mind has always attempted to unravel the


mysteries of universe. The natural phenomena, sometimes became
the source of fear and at others provided strength to faith. Human
beings tried to understand the creation through their conjectures,
philosophical constructs, hypothesis and theories. As the scientific
enquiry got strengthened, it seemed that science and faith
contradicted each other. The scientific discoveries provided shock to
philosophers. Intelligent philosophers adjusted their hypothesis in
the light of the scientific discovery. Those, who were unable to
adjust, created problems for the scientists, sometimes leading to
their elimination.
The basis of philosophy is logic. All sciences are also based on
logic. Till faith (Aqeedah) is blind and emanates from logical
constructs, there should be no contradiction between faith,
philosophy and science. The reality is one but it is multi-faceted.
The mysteries of these facets are unraveled by each of the sciences,
yet no science can claim that it explains the whole reality. The
universe has come to existence from the state of non-existence some
15 to 20 billion years ago. Was it a chance that the universe came
to being? Has it been created by some force? Who manages and
regulates the universe? These questions have always bothered the
human intellect and myriad approaches have been adopted in
different times to explain the phenomena.
In transcendance A. Al Jazairi, through building a logical and
scientific construct step by step, has examined and attempted to
prove the existence of a Supreme Power, which has been given
many names such as Allah, Bhagwan, God, Almighty or even
nameless. Baname aun ki u name nadarad (In the name of Him,
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who has no name). The author contends that universe has been
created by one Supreme Power, which is unique. The qualities of
this Supreme Power have been described in almost all the revealed
texts of the world, which bear striking similarity. The oriental surs
and saints attempted to realize and experience this Supreme Power
but they did not make others to have the taste of their experience.
Knowledge is supposed to consist of evidenced, justified or proven
beliefs. Our infirmity in having the absolute truth, leads us to
accept faith, which may be blind. Al Jazairi’s exercise in this book
transcends belief and goes in the realm of knowledge. It brings
together the vedantic concept of nirankar (shapelessness), ekoham
dwiteeyo nasti (I am the One, there is none else), Islamic Tauheed
(oneness) and monotheism of other religions. The author has
examined all shades of existing philosophical constructs in
different regions of the world, to build up his arguments. His
contention that “every relationship obtained by the application of
an axiom is true” is a logically accepted statement. He has
attempted the justification of the presence of the Supreme Power
after examining the theoretical frames available (Maxwell’s theory
to Einstein's theory). Al Jazairi’s presentation is a well-argued
contribution in the existing body of literature and is bound to
stimulate others to probe deeper and deeper.

Prof. M.H.Qureshi
J.N.U. New Delhi, October 1998.

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PREFACE
En l’an 1989, après l’obtention de mon diplôme des études
supérieures (physique), j’ai décidé de concrétiser le savoir acquis
pendant ces années à l’université, et ce en voulant montrer que mes
connaissances en physique et mes convictions religieuses ne
divergeaient pas, et cela dans un exposé intitulé ” La science
moderne à la recherche de la vérité “. Mais après quelques années,
en l’occurrence, en l’an 1993, j’ai remanié le texte original et je l’ai
intitulé ” Transcendance : action de concilier la foi et la science “.
Je voudrais exprimer ma vive reconnaissance aux maîtres, El
Bouti et R. Garaudy, sans qui cet exposé n’aurait vu le jour (étant
guidé par leurs travaux). En effet, le but de ce présent travail étant
juste de se convaincre qu’il y a un créateur et qu’il est unique et
non de faire une étude historique et philosophique des courants de
pensée qu’a connu l’humanité, je me suis permis de puiser dans
l’œuvre de R.Garaudy “ Biographie du XX ème siècle “ et l’œuvre d’El
Bouti “ Koubra El Yakiniat El Kawnia “.
De même, pour le chapitre sur le commencement de l’univers,
l’œuvre de S.Weinberg fut d’un apport essentiel.
Qu’il me soit permis de déclarer que cet exposé n’engage que
ma propre personne et n’exprime que mes convictions intimes. Je ne
saurais prétendre détenir la vérité absolue. Ce travail représente une
idée maladroitement exprimée par un candide. Néanmoins, la parole
n’a -t-elle pas commencé par des balbutiements?
Alger le 15 juin 1993 Abdurrasheed Al Jazairi.

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POSITION DU PROBLEME

Le sujet que nous voulons aborder est si fondamental et si subtil


qu’il faut s’armer de toutes les précautions possibles afin de le traiter
avec habileté. Et pour ce faire, procéder aux développements
nécessaires dans un esprit scientifique et donc logique pour ne pas
s’échouer sur les rives de la spéculation.
Il s’agit de l’existence de l’être divin, créateur des cieux et de la
terre, de l’observable et de l’inobservable. Notre but est de montrer
que cet être existe et est unique, en partant de ce que nous a appris la
science moderne.
En vérité nous allons nous baser essentiellement sur les
mathématiques et la physique. Et c’est cet examen de l’essence intime
des choses que nous voulons réparateur pour les âmes égarées, qui
titubent dans le désarroi et le chaos.
Cependant, il est impératif de soulever le problème suivant :
il ne s’agit en aucun cas d’une mise en équation mathématique de
l’être divin. Dans la mesure où les mathématiques et les autres
sciences ne sont que purs produits de l’esprit humain. Et sur ce, on
s’approche de la vérité en scrutant les effets d’une présence divine sur
l’univers. L’homme y compris.
La question qu’il faut se poser maintenant, est comment la
science contemporaine pourrait-elle nous aider à percevoir ce qui ne
peut pas être perçu par l`expérience ?
Pour concevoir une réponse, il convient d`expliquer et de montrer dans
quel esprit la science se développe.
Cette dernière nous a appris que nous existons dans un monde
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réel, et pour explorer les confins de ce réel, on est amené à utiliser ce
que l’on appelle un appareil de mesure qui peut-être une oreille
humaine, une camera ou un compteur Geiger-Müller, etc. Hélas, tout
appareil de mesure est limité et ne peut nous fournir par voie de
conséquence qu’une infime partie de la vérité: c’est ce qui constitue le
connu. Mais alors, il n’est pas conseillé d’extrapoler à partir de faits
expérimentaux obtenus du réel observable afin de comprendre tout le
réel (lequel axe conceptuel a suivi la théorie des quanta). Il est
préférable de procéder plutôt à la manière de la théorie de la relativité.
Einstein a pensé à définir au préalable quelques axiomes et bâtir
ensuite une théorie universelle où le réel inobservable trouverait sa
place.
Pour concrétiser ces deux approches, donnons un exemple. Soit
un corps ayant la forme de la lettre (L), et projetons le suivant trois
plans (voir figure).

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Si on regarde le corps normalement au plan de gauche, on verra un
segment d’une certaine longueur. Si maintenant on le regardait
normalement au plan de dessus, on verrait un segment de droite de
longueur inférieure à la première. Quant à la vue de face, on
retomberait sur la forme (L). Il va de soi que notre corps est un et n’a
pas changé de forme, pourtant la mauvaise manière d’observer, en
l’occurrence se contenter de voir le corps d’un seul côté, peut nous
induire en erreur.
De même, la projection sur la terre (ombre) d’un avion volant selon
une ligne droite épouserait les aspérités du sol.
Un troisième exemple ne sera que plus bénéfique ! En mécanique
quantique, on définit l’état d’un système par l’objet mathématique
vecteur d’état ou ket | ψ>. Définissons une base (| ψi>) i =1,n dans
l’espace des états. Dans ce cas là, notre ket | ψ> ne sera qu’une
combinaison linéaire des vecteurs de bases| ψi> i.e., | ψ> = C1 | ψ 1>
+…+ Cn | ψ n> . Cependant, au moment de la mesure on rencontre
une difficulté, à savoir, l’impossibilité de mesurer ou de déterminer
tous les Ci . Car mesurer | ψ> revient à le projeter sur l’un des états
de la base et par conséquent on ne détermine qu’une seule des
constantes Ci au détriment des autres. L’état sera réduit à l’un des
| ψi > ; c’est la réduction du paquet d’onde.
Cette manière de procéder pour se rendre compte du monde
l’entourant, a “permis” à l’humanité, c'est à dire, la plupart des
peuples depuis les anciennes époques de la barbarie jusqu’à nos
jours, de commettre des erreurs conceptuelles graves. Elle passa par
conséquent à côté de la vérité et sa splendeur. Cette vérité est qu’il
existe un être supérieur qu’on appelle DIEU!

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Il est unique, et a créé cet univers avec toute sa magnificence, ainsi
que sa stupéfiante organisation: du quark aux super-amas
galactiques.
Cette vérité est immuable, mais sa projection sur des espaces
différents est fonction des personnes ou des peuples, de
l’environnement où ils vivent et de leurs philosophies.
Les athées par exemple, ont tronqué le réel en ne vénérant que le
matériel et en dédaignant le spirituel. Pour eux tout est matière !
Cette vision restrictive des choses leur a permis de projeter la vérité
divine sur leur espace pour trouver le néant. D’après eux, il n’y a
point d’être divin qui puisse créer et gérer cet univers. En fait les
athées se sont égarés !
Les animistes en ce qui les concerne, partant du fait qu’il doit y
avoir un dieu, mais comme ils ne peuvent en aucun cas percevoir ce
qui est sous-jacent au connu, ont supposé qu’il doive occuper un
espace et prendre la forme d’un être qu’ils ont déjà rencontré dans ce
bas monde. Les exemples les plus fréquents sont la vache, le feu, les
statues, etc.
En passant chez les chrétiens nous constatons qu’ils ne veulent
pas laisser choir l’idée que Jésus-Christ doit avoir nécessairement un
père. Et qui peut assumer le rôle de père pour un surhomme autre
que le créateur lui-même, en l’occurrence DIEU. De proche en
proche ils sont arrivés à la conviction que DIEU s’est dégénéré en
trois êtres : le père, le fils et le saint-esprit.
Dans ce qui suit, nous nous proposons de passer en revue la
notion de transcendance perçue par les différentes civilisations.

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HISTOIRE DE LA TRANSCENDANCE
L‘atome, l’entité élémentaire formant les éléments chimiques,
est constitué d’un noyau de charge positive autour duquel gravitent
les électrons de charge négative, lesquels sont disposés sur des
couches identifiées par un nombre quantique (n). Ces mêmes
couches sont formées de sous-couches identifiées par les nombres
quantiques (l) et (s):

l: représente le moment cinétique orbital dû à la rotation de


l’électron autour du noyau.

s: représente le moment cinétique intrinsèque, comme si que


l’électron tournait sur lui-même.

Evidemment chaque électron est soumis au champ électrique


attractif du noyau et au champ électrique des autres électrons, qui
sont à leur tour influencés par notre électron. De surcroît, l’électron
étant en mouvement dans le champ électrique du noyau, voit un
champ magnétique dépendant de (l), ce qui aboutit à une interaction
dite spin-orbite.
A l’instar de l’électron dans un atome, l’homme vit en
interaction avec ses semblables et la nature, ainsi qu’avec DIEU qui
l’a créé et l’a mis là parmi ses semblables en l’entourant d’un certain
nombre de conditions extérieures formant la nature.
En l’occurrence, l’homme interagit horizontalement avec les
hommes et la nature, et verticalement avec son créateur.
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Roger Garaudy avait signalé que l’homme devrait être défini dans un
espace à deux dimensions:

a / Transcendance
Reconnaissance de la dépendance de l’homme à l’égard de
DIEU créateur.

b / Communauté
Sentiment en chaque personne humaine d’être responsable du
destin de tous les autres.

Nous pensons que cette famille {transcendance; communauté}


n’est pas génératrice et ne peut définir le vecteur homme. La
dimension ainsi définie n’est pas une dimension en soi, mais l’état de
la grandeur représentant cette dimension.
Par exemple, dans un espace réel à deux dimensions, nous avons
l’ordonnée relative à la transcendance et les valeurs positives prises
par l’abscisse représentant la communauté ainsi définie.
De même, Malek Bennabi avait introduit les notions de chose et
d’idée, et put définir deux genres de civilisations:
Une civilisation où les idées sont centrées autour des choses comme
la civilisation occidentale, et une civilisation où les choses sont
centrées autour des idées, comme les civilisations musulmane,
chinoise ou indienne.
Afin d’étayer cette thèse, Malek Bennabi donne l’exemple de
Robinson Crusoe - héros de l’œuvre de Daniel Foe - et Hayy Ibn
Yaqdhan - héros de l’œuvre d’Ibn Tofail -. Robinson Crusoe, vivant
seul sur l’île, mis toutes ses idées autour des choses (projets
concrets), comme ce fut le cas de la construction d’une “table”.
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Pour Hayy, tout commence par la mort de sa mère adoptive, la
gazelle. Ne trouvant pas la raison de son extinction, il développa ses
réflexions d’âme en immortalité de l’âme, jusqu’à la perception du
divin.
En effet, cette ligne de démarcation existe entre la civilisation
occidentale de Gorgias, d’Adam Smith et de Pierce dont le barycentre
est près du matériel, et les civilisations dont le barycentre est près du
spirituel, à l’instar de la civilisation d’El Kindi, d’El Ghazali, d’ Ibnou
Sina, de Patanjali, et de Lao-Tseu...
Cependant, nous ne pensons pas que la famille {idée, chose}
puisse générer le vecteur homme n’en plus. En effet, Robinson
Crusoe, pour fabriquer sa table a dû la concevoir dans sa tête, il a dû
tracer un schéma -ce qui constitue l’idée-table- pour la concrétiser
par la suite, et fabriquer la chose-table à la manière de Mozart qui
composait ses oeuvres dans sa tête avant de les écrire.., ou Einstein
qui résolvait ses problèmes avant même de “coucher ses idées sur le
papier “.
Par ailleurs, Hayy pour méditer et concevoir ses idées d’âmes,
d’immortalité et de créateur, est parti d’une chose, la gazelle morte
devant lui et gisant à même le sol sans présenter aucune blessure. La
frontière entre idée et chose est alors floue et insaisissable. Ceci
implique la dépendance de cette famille; mais alors elle ne peut pas
définir le vecteur homme.
A notre humble avis, l’homme qui existe et ses semblables dans
la nature, en présence de son créateur, peut être à juste titre définit
par deux dimensions :

- L’Interaction Verticale (V): c’est la transcendance, en


adoptant la définition de R.Garaudy.
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-L’Interaction Horizontale (H): c’est l’interaction avec les
hommes et la nature.

Le point représentation de l’homme dans ce plan est assujetti à se


déplacer dans ce dernier, sa position étant une combinaison de (V) et
(H). Tout cela s’opère à la manière de l’espace et du temps en
relativité. En effet, ces derniers perdent toute signification
individuelle et existent liés pour donner l’espace-temps, entité qui
constitue l’univers.
A l’instar aussi, des particules quantiques qui se comportent tantôt
en onde, tantôt en corpuscule sans pour autant briser cette dualité
onde-corpuscule.
Voyons cela de plus près!
Par le biais de la révélation, l’homme reçoit les
commandements de son créateur qui le guide et lui apprend les
meilleures méthodes à suivre pour vivre heureux et satisfait, c’est à
dire, comment se comporter vis à vis de la nature et de son prochain :

“ La religion est le comportement ” - Islam-

et lui apprend que la vie est sacrée,

“ Tu ne tuera point “ - Les dix commandements -

“ Ne point couper d’arbre (a été déclaré pendant les guerres)..”-Islam –

“ Si le jour du jugement dernier vous surprend en train de planter un


arbuste, vous le plantez quand-même “ - Islam -
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Donc la dimension (V) ou l’interaction de l’homme avec son créateur
par le biais de la révélation, influence l’interaction (H) de l’homme
avec ses semblables et la nature.
L’homme interagit aussi selon (H) pour influencer (V).
Comment cela se fait-t-il ?
En contemplant la nature, sa splendeur, son organisation : les
astres, le système solaire, les météores qui déchirent le voile
nocturne, la succession du jour et de la nuit, la terre et sa rotondité,
ses volcans, sa faune, sa flore et la finitude spatio-temporelle de
l’homme, l’incline à chercher hors de lui un principe immuable, un
ordonnateur de l’univers à savoir DIEU. Sa vie parmi ses semblables,
les dépassements qui peuvent surgir, le despotisme et l’injustice
l’incite à espérer un jour où cette injustice sera levée. Il oriente son
regard vers le ciel, vers DIEU. Ceci montre l’influence de (H) sur (V).
Notons enfin, quelques particularités de la dimension (H) : l’homme
porte en lui ses propriétés intrinsèques ( tout comme l’électron a son
spin s) et interagit avec d’autres hommes dans une zone de la nature
bien déterminée ( ceci nous rappelle le noyau qui fait intervenir un
champ dépendant de l ); cet homme est sur une sous-couche (l,s).
On pourrait appeler cette interaction, “Culture “. En termes familiers,
la culture est l’effort de l’homme pour s’humaniser en cherchant
continuellement toutefois, de nouvelles fins et cela d’une façon
codifiée afin d’exhiber une bijection ou relation bi-univoque entre le
sens et la parole, le sens et le comportement, etc. Et ceci dans le
souci de chercher le beau, le bien et donc la stabilité de la structure.
De là, nous voyons le Targui vivant au désert s’habiller d’une
façon telle qu’il puisse faire face à la chaleur et aux vents de sable.
Ou le japonais vivant sur ses îles rocheuses et volcaniques
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manipuler avec dextérité les choses pour aboutir à son ikebana et
son koregami. Il est à noter que cette définition de la culture, englobe
celle de Pierre Bourdieu, R.Garaudy et Jean Lacroix.
De surcroît, l’homme dans un effort de découvrir les lois qui
régissent notre univers, découvre la manière de vivre sur cette terre
en tirant profit des phénomènes qui l’entourent.
Citons comme exemple, les lois qui régissent les astres, qui furent
utilisées par les Babyloniens, les Egyptiens, les Chinois et les
Musulmans pour organiser leurs vies. De même, les lois de la
physique nucléaire qui ont servi à fabriquer des bombes atomiques
par les Américains, les Russes, les Chinois et les Indiens. Chaque
pays puise dans le réservoir universel : la Civilisation. Et cela en
dépit de la diversité des cultures.
Mais alors, si la culture correspond aux sous-couches (l, s), la
civilisation correspondra à la couche (n) qui les regroupera.

Nous allons maintenant exposer cette dimension


transcendance à travers les âges et les civilisations.

MAYA
La civilisation maya est supposée établie dès l’an 2000 av J.C
au Yucatán, et probablement fondée sur une théocratie. Les villes
étaient conçues avec un centre religieux où s’élève un temple.
La religion des mayas est basée sur le culte du soleil et des divinités
agraires, comme le dieu de la pluie.

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PERSE

Au VIème siècle, un prophète (présumé) apparut en Perse. Il


s’appelait Zoroastre ou Zarathoustra. Ce dernier professa une
doctrine dualiste - Mazdéisme - qui mettra en duel Angra-Mainyu
( Ahrima ) l’esprit mauvais, féminin et paire, à Ahura-Mazda le dieu
bon, masculin et impair, qui le vaincra à la fin des temps.
Cette doctrine constitue une nouvelle manière de vivre les
rapports avec le divin :

“ Quel artiste a créé la lumière et les ténèbres ?

Qui a fait les eaux et les plantes?

Qui a mis en route les vents et les nuées ?

Qui a mis l’amour au cœur du père lorsqu’il lui naît un fils? “

INDE

Shri Aurobindo (1872 - 1950) affirme que la pensée védique


peut diriger l’humanité vers les plus hautes destinées. Ces védas
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sont des livres hindous saints :
Rigveda - Samaveda - Yajurveda et Atharveda, qui mènent vers la
recherche de l’un.

“ Par qui la chair de l’homme fut-elle réunie?


....................................................................
De qui vient la mort ? De qui vient l’immortalité ?
....................................................................
Ils le disent multiple, lui qui en réalité est un. “

Les védas ont été composés pendant la période s’étalant du XIV ème
au X ème siècle avant notre ère. A partir du VII ème siècle avant notre
ère, les upanishads apparurent. Ils traitent les équivalences micro-
macrocosme, et affirment l’identification entre atman, âme
individuelle et brahman l’âme universelle.

“ Ce dieu unique, présent en tous les êtres est le commencement, la


fin et le présent de tout.
.........................………………………………...
La réalité unique et dernière de toute chose “

C’est une recherche de l’union avec DIEU.


Raim Mohan Rog, Debendranath Tagore et Vire Kamenda disent que
l’âme parvient à l’union avec DIEU, non seulement par la
concentration spirituelle, mais aussi par l’amour envers les hommes
et les devoirs qu’il implique. Nous retrouvons la notion de
communauté de R.Garaudy.

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EGYPTE

L’ancienne Egypte était une théocratie avec un gouvernement


de prêtres. Sa religion était axée sur le culte des morts. L’existence
terrestre n’est qu’un prélude à une vie éternelle.

“ Rends mon âme, Osiris, à sa nature divine.

Je vis après la mort une nouvelle vie. “

Dans l’ancien empire, on avait déjà l’idée d’un tribunal des morts où
Re le dieu du soleil tenait le sceptre. Ce qui fut plus tard le rôle
d’Osiris,

“ Les juges qui jugent les affligés, ils ne sont pas doux le jour où les
pêcheurs sont jugés...”

Au cours du procès, le défunt pouvait se défendre non seulement en


invoquant la pureté de ses actions, mais aussi au moyen de formules
magiques susceptibles de faire échec à une sentence défavorable.

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PHILOSOPHIE OCCIDENTALE
Si on devait faire le bilan de la philosophie occidentale, nous
pourrions dire qu’elle a déshabillé l’homme (par analogie avec la
notion d’atome et d’atome habillé) et a opéré la rupture de sa
structure en faisant abstraction de sa dimension transcendantale, en
voulant peut-être réduire tout à un ensemble de concepts.
Avant Socrate, ou phase présocratique, il y avait deux courants
de pensée :

Le premier courant s’occupait des grands systèmes


(cosmogonies), et voulait expliquer l’univers. On trouve Pythagore qui
passe pour l’inventeur du mot philosophie, laquelle représenterait
l’effort vers la sagesse. De même, Parménide et les éléates, et
Héraclite d’Ephèse le mélancolique qui dit :

“ Tout est un “

” La loi est d’obéir à la volonté de l’un “

” La sagesse consiste en une seule : connaître la


pensée qui gouverne tout et partout “

On constate qu’il n’a pas perdu son penchant pour le transcendant.


Ceci s’explique par le fait qu’il ait vécu au carrefour des civilisations
en Asie mineure.

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Le deuxième courant est constitué par les sophistes. Il est une
réaction contre les grands systèmes, comme toute recherche de loi
générale est stérile à leurs yeux. Les sophistes excluent toute autorité
transcendante à l’affrontement des intérêts. Il y a deux noms
importants :

- Protagoras d’Abdère, selon qui l’homme est la mesure de toute


chose.
- Gorgias d’Elis qui renonce à toute science réelle. Ceci
impliquant la négation de tout absolu.

“ Avoir les désirs les plus forts possibles et trouver les moyens
de les satisfaire “.

Puis vinrent Socrate avec sa théorie du concept, son élève


Platon avec sa distinction du visible et des idées.
Ce sera le tour ensuite, du liseur Aristote, élève de Platon avec
sa distinction entre l’acte et la puissance, et, la matière et la forme.
Ils ont essayé de réconcilier l’homme avec les valeurs après le mal
causé par les maîtres de la parole (sophistes).
Viendra la philosophie bloc, des stoïciens. Dont les fondateurs
sont Zénon, Cléanthe et Chrysippe.
Mais ce sont les stoïciens de Rome qu’on connaît le plus :
Sénèque, Epictète (esclave affranchi) et Marc Aurèle (empereur).
Selon les Stoïciens le monde est un grand être unique. DIEU est
l’âme, l’animateur et l’ordonnateur du monde. Tout étant de l’ordre
et voulu par DIEU : c’est une nécessité absolue.
La dimension transcendantale est bien ancrée dans l’homme, la
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lui refuser entraîne un malaise et un désordre du système des
valeurs. En vérité, la société occidentale l’a ressenti et le ressent
toujours.
Le voilà A.Schopenhauer avec sa conception du monde basée
sur un pessimisme profond. Il s’en évade par sa conception de l’art
et de la morale et décrète qu’il n’y a pas d’instincts moraux dans
l’homme.
Ou peut-être S.Kierkegaard, ce romantique qui tourne le dos à la
science et met en doute la suffisance des morales et logiques.
Ceci n’empêche en rien, quelques philosophes de cultiver une
conviction de plus en plus profonde que ce monde a son ordonnateur.
Baruch Spinoza fut excommunié par la synagogue et exclu par la
communauté. Son livre le plus célèbre “ Ethique “, représente l’exposé
des réflexions du philosophe. Revenant à la substance unique
universelle de Parménide, il essaya de prouver qu’elle s’identifie à
l’existence même de DIEU, infini et éternel.
Connaître la nature c’est connaître DIEU.
Emmanuel Kant, quant à lui, voulant répondre aux questions :

“ Que puis-je savoir ? “

” Que dois-je faire ? “

” Que m’est-il permis d’espérer ? “,

édifia sa philosophie dans ses oeuvres : critique de la raison pure,


critique de la raison pratique et la religion dans les limites de la
simple raison. D’après sa critique de la raison pure, la science est
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aussi fondée sur la raison humaine et réalise le lien entre la
sensibilité qui permet de constituer la matière de la réflexion, et
l’entendement qui est la mise dans des moules, ou cadres universels
de l’intuition, et élabore des idées non issues de l’expérience : DIEU,
esprits...
L’un des plus illustres philosophes de toute la philosophie
occidentale contemporaine par contre, est Edmund Husserl (1859 -
1938). Il est né en Moravie et a fait des études de mathématiques
puis de logique. Il a mis au point la phénoménologie. Pour lui toute
conscience est “ conscience - de “. Au-delà de cette définition, c’est
une méthode que découvre Husserl. En effet, elle ne fait pas référence
à une réalité objective, elle cherche à saisir sans système l’expérience
du phénomène à l’état naissant : laisser paraître le réel dans son
authenticité. L’homme ne commence à exister pleinement que
lorsqu’il prend conscience de son insuffisance comme individu
séparé.
Gaston Berger va au-delà de la réduction phénoménologique de
Husserl pour restituer à l’homme sa dimension transcendantale.
Il a en outre subdivisé les gens en trois catégories :

- Les satisfaits, positivistes qui se contentent du donné

- Les résignés, pour qui le monde ne suffit pas.

- Les résolus, qui s’enferment dans l’expérience et


refusent la transcendance.

Le malaise persiste et devient incontournable, surtout après les


défaites. D’où les, ” monde cassé” de Gabriel Marcel et “ monde
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disloqué “ de Merleau Ponty, ainsi que le désarroi de Heidegger
devant son “ ciel vide et une terre en désordre ”.
En Russie, on constata l’émergence de Chestov et Berdiaev,
alors qu’en Allemagne il y eut Heidegger et Jaspers, ainsi que Gabriel
Marcel et J.P.Sartre en France. La crainte du chaos et ses
conséquences amenant les gens à penser à leur existence et ses
desseins. D’ailleurs, la philosophie des philosophes cités ci-dessus
s’appelle existentialisme; lequel s’est vu entre transcendant et athée.

J.P.Sartre (athée) disait :

“ Mais en fait, bien que je demeure persuadé que l’hypothèse d’un


sujet transcendant est inutile et néfaste, son abandon ne fait pas
avancer d’un pas la question d’existence d’autrui “.

E.Bloch quant à lui disait :

“ L’espérance de la foi peut-être non un opium, mais un levain des


mutations sociales “.

Pour clore ce chapitre, nous pouvons citer le courant qui a réduit


l’intérêt de l’humain à “ l’Intérêt “. C’est le courant des pragmatiques, à
l’instar de J.Dewey qui oppose à l’ancienne croyance celle des sociétés
pré-industrielles, la philosophie de l’expérience, qui est celle de l’ère
industrielle: le pragmatisme. C’est la philosophie de la science, qui
exclue toute finalité transcendante.
Les représentants de ce courant sont : Pierce, William James et John
Dewey.
Evidemment ceci n’a en rien empêché quelques soubresauts de
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survenir de temps à autres. Des penseurs qui essayent de renouer
avec l’unité de l’homme.
Citons Joachim de Flore, Remon Lulle, et Fichte qui pense que toute
connaissance commence par un postulat, un acte de foi.
Quant au maître Eckart, cet Allemand qui s’engoua pour la
philosophie mystique qu’il professa, il enseigna la toute puissance de
DIEU qui est selon lui partout et l’homme se fond en lui. Et ceci à
travers ses oeuvres : sermons, livre de la consolation divine...
Il fut accusé d’hérésie.

De même, citons enfin Maurice Blondel, qui a souligné il y a


exactement un siècle, la parfaite complémentarité entre la raison et la
foi dans sa thèse de doctorat du 7 Juin 1893. La thèse ne fut pas
publiée vu qu’elle ait subi la désapprobation de l’église d’une part et
des positivistes d’autre part.

LE CHRISTIANISME
Le christianisme est en principe une religion monothéiste
révélée, qui renforce les deux dimensions de l’homme.

“ Pourquoi m’appelles-tu bon ? Il n’y a de bon que DIEU seul ‘’


(Marc X, 18)

“ Votre récompense sera grande, et vous serez fils de DIEU “

(Luc VI, 35)


19
“ Heureux ceux qui amènent la paix, car ils seront appelés
fils de DIEU “
(Matthieu, V, 9)

“ Vous êtes des fils de DIEU par la foi en Jésus-Christ“

(Galates II, 26-29)

“ ...afin de rassembler dans l’unité les enfants de DIEU


dispersés“
(Jean, XI, 52)

Sans préjuger de l’authenticité de ces textes, il apparaît que Jésus


Christ n’a jamais eu la prétention d’être le fils de DIEU ou du moins
pas l’unique fils, tout en donnant à la notion de “ fils de DIEU “ une
interprétation moins choquante que celle admise actuellement.
Rappelons simplement que Jésus fut combattu et selon les chrétiens,
crucifié !
Cependant en l’an 325, l’empereur Constantin, récupéra cette
religion qui a des adeptes de plus en plus nombreux. Et sous l’effet
de la philosophie grecque sclérotique, avec ses concepts et sa vision
limitée, le christianisme avec son souffle transcendantal fut versé
dans des moules et donc tronqué et perverti. Il en résulta la notion
de “ trinité “, notion controversée, qu’on essaye à chaque fois de
redéfinir pour être conforme au bon sens.
Le catéchisme de trente, approuvé par le pape Pie V en l’an 1566
formule le dogme de la trinité :
20
“ Nous adorons la distinction dans les personnes (hypostase),
l’unité dans la substance et l’égalité dans la trinité “.
L’on voit apparaître les concepts grecs de substance et
d’hypostase. Le dogme trinitaire, un seul DIEU en trois personnes,
n’apparaît clairement que dans le dernier quart du III ème siècle. Il
est à noter que cela correspond à la période ou vécut Saint-Augustin
qui rédigea le “ De trinitate “. Saint-Augustin (354-430, né en
Numidie) a essayé de concilier les doctrines néoplatoniciennes de
Plotin avec la révélation chrétienne.
Saint Thomas d’Aquin, dans la “ somme théologique” quant à
lui, explique l’appartenance au père comme l’auteur de l’adoption, au
fils comme l’exemplaire de l’adoption, et à l’esprit comme à ce, qu’en
soit, exprime la ressemblance au fils. Il essaya à son tour de faire la
synthèse de la révélation et la philosophie grecque. Il rejette le
platonisme et l’augustinisme, et tire des arguments du donné qui,
manié par la raison achemine l’homme à la découverte de DIEU,
sans conflit aucun avec la révélation.

* Il estime que l’homme commence et finit, mais alors cherche


hors de lui un principe immuable: DIEU.

* L’union des éléments d’un corps ne forme pas un tout vivant ;


il présume alors un moteur: DIEU.

* Le troisième argument est la nécessité d’un créateur “ ex-nihilo “.

Le dogme de la trinité, comme mentionné et défini ci-dessus, n’est pas


21
accepté par tous. Comme exemple nous citerons Luther et Calvin qui
ont entériné cette doctrine.

CONSTRUCTION D’UNE THEORIE


Après avoir exposé la notion de transcendance à travers les
civilisations, et expliqué son importance pour l’homme et son
équilibre, nous abordons un autre chapitre dans lequel il sera
question d’établir notre thèse et de prouver son bien fondé. Cette
thèse est l’affirmation de l’existence de DIEU et de son unicité.
En effet, nous définirons la structure logique dans laquelle
sera versé l’ensemble des données expérimentales ainsi que celles
puisées dans nos croyances et convictions intimes, en exhibant
une analogie avec la méthodologie suivie lors de la construction
des théories en physique.
Considérons maintenant la construction d’une théorie.
Une théorie de physique comporte en général trois volets:

* Une synthèse inductive,

* Un énoncé axiomatique,

* Une partie déductive.

Nous avons un monde formé d’un certain nombre de systèmes


physiques, y compris le monde lui-même, avec chaque système
possédant des grandeurs le caractérisant. C’est ce monde que nous

22
voulons appréhender et expliquer. D’où la nécessité de procéder à
une lecture du réel, et remonter la chaîne jusqu’à l’arrêt à un chaînon
qui nous procurera le repos; on l’acceptera et on l’érigera en axiome.
Cette phase pré-axiomatique constitue la synthèse inductive.
Suivra alors l’axiomatique, qui, conjuguée à des règles de déduction
définies au préalable, nous guidera vers la partie déductive de la
théorie. Cette partie devra vérifier la condition d’adéquation : la
théorie devra être confrontée à l’expérience.

Hegel disait:

“ La réalité est la norme par excellence ”.

Et c’est comme cela qu’on arrive à affiner nos théories dans une
perpétuelle dialectique: observation-théorie du genre predictor-
corrector.
Notons que cette opération s’effectue selon un schéma bien précis
(voir l’exemple ci-dessous).
Nous disposons d’un système physique possédant plusieurs
grandeurs le définissant, par exemple une bille, qui peut être définie
par sa masse ou son rayon...

1. Le premier pas à exécuter est d’abstraire un nombre fini de


grandeurs jugées les plus importantes, e.g., la masse quand il s’agit
d’étudier l’effet de la gravité.

2. Le deuxième pas sera de faire correspondre aux grandeurs


retenues, des êtres mathématiques. A ce stade il s’agit de trouver des
relations entre ces êtres mathématiques qui expriment des lois
23
d’évolution et de comportement des grandeurs physiques
correspondantes.
De ces relations nous tirons toutes les conclusions possibles, pour
revenir au monde observable afin de confronter nos résultats avec
l'expérience. Ces relations de correspondances agissent comme des
modems pour coder et décoder le réel.

Bergson disait :

“ Le monde de la nature est le résultat du découpage intellectuel...”

Cette abstraction tronque le réel et nous ramène l’infini à un


ensemble fini d’aspects.
Donnons l’exemple de cette particule soumise à un potentiel en
impulsion. En effet, si nous décrivons ce potentiel par une fonction de
Dirac, viz., V(x) = δ(x), nous constatons que la fonction d’onde reste
continue mais ses dérivées première et seconde deviennent
discontinues.
Ou l’exemple de cette image de la bouteille et des verres, traitée
par ordinateur. On joue sur plusieurs éléments de l’image, comme
par exemple produire les ombres par un contraste de luminance
tantôt, et tantôt par un contraste de couleurs. Le résultat étant que
l’homme ne peut plus percevoir la profondeur et on n’arrive plus à
saisir la forme des objets.
Nous présentons ci-dessous un exemple concret tiré de la
physique, pour comprendre du dedans, comment les physiciens
théoriciens procèdent pour établir leurs théories.
Au siècle passé, Maxwell un physicien Ecossais, partant de
certaines formules connues, en l’occurrence le théorème de Gauss, le
24
théorème d’Ampère, la loi de Faraday-Lenz et la conservation du flux
du champ magnétique tout en imposant la conservation de la charge
électrique, est arrivé à bâtir la théorie de l’électromagnétisme qui relie
les phénomènes électriques et magnétiques et montre que toute
perturbation électromagnétique se propage avec une célérité finie.
Nous proposons dans ce qui suit, de montrer qu’on peut
retrouver les résultats de la théorie Maxwellienne en procédant
comme indiqué ci-dessus. On synthétise les données, on définit
ensuite une axiomatique et on propose une prescription pour
modéliser cette axiomatique.
En effet, il a été constaté que lorsqu’on frotte un peigne contre
nos cheveux, il peut attirer des morceaux de papier. De même il
existe des métaux capables d’attirer la limaille de fer. En ce qui
concerne le premier point, on admet à la matière une grandeur
intrinsèque appelée charge électrique. Deux charges peuvent
s’influencer mutuellement, et ceci selon une loi portant le nom du
savant qui l’a mise en évidence : loi de Coulomb. Cette loi exprime la
force par laquelle les charges agissent l’une sur l’autre, et stipule que
cette force est proportionnelle aux charges mises en jeu, et est
inversement proportionnelle à la deuxième puissance de la distance.
La charge à l’instar d’une pieuvre avec ses tentacules, agit sur une
autre charge par le biais d’un être physique que l’on appelle
induction électrique.
De surcroît, il a été constaté par Œrsted que le courant
électrique, qui est un déplacement de charges, peut influencer une
aiguille aimantée. Qu’il nous soit permis donc de penser que la
charge électrique agit par le biais d’une autre grandeur : le champ
magnétique.
La charge électrique donne naissance à l’induction électrique
25
mais ne peut donner naissance au champ magnétique que si elle est
en mouvement. Ce champ ne peut n’en plus agir sur elle que si elle
est en mouvement.
Disposons de ces indices, nous pouvons exhiber une bijection
entre ces données et un espace d’êtres mathématiques. A la charge
on fait correspondre le scalaire Q, à l’induction électrique on fait
correspondre le vecteur D et au champ magnétique on fait
correspondre le vecteur H.

Et voici l’axiomatique :

Postulat 1

Nous postulons l'existence et la conservation de la charge


électrique, c’est à dire, la charge qui entre par le bout d’un espace fixe
sort de l’autre bout sans stationner à l’intérieur de cet espace. Elle ne
disparaît pas ni se crée.

Postulat 2

La charge agit sur les autres charges par le biais de l’induction


électrique D. Le flux de ce vecteur à travers une surface entourant la
charge Q, mesure exactement cette charge.

Postulat 3

Nous postulons la conservation de l’énergie. En fait, c’est un


des principes majeurs de la physique. La perte de l’énergie est
26
compensée par l’énergie rayonnée et le travail fourni à la matière.

Postulat 4

La charge, en présence du champ magnétique et de l’induction


électrique d’une autre charge électrique, est soumise à une force qui
est fonction de Q, D, H et v la vitesse de notre charge. Cette force est
appelée la force de Lorentz.

Maintenant nous devons traduire ces propositions en


langage mathématique.

∂ρ
A. Postulat 1 <==> + ∇• ρv = 0 ,
∂t
avec ρ = Q / V la charge par unité de volume ou densité volumique
de charge, et l’opérateur divergence est défini par
∇ • A = ∂ A x / ∂x + ∂ A y / ∂y + ∂ A z / ∂z .

B. Postulat 2 <==> ∫ ∫ S D•dS = Q .

Cette formule peut être exprimée sous forme locale, par


∇ •D = ρ .

27
C. Postulat 3 <==> - ∂ u = ∇ •S + α D • ρ v ,
∂t
avec u l’énergie par unité de volume, S le vecteur flux d’énergie et α
une constante qui dépend du système choisi (SI, Gauss…).

D. Postulat 4 <==> F = Q (α D + v× β H ) ,
β étant une constante dépendant du système choisi.

Prescription

Pour modéliser cette axiomatique, nous définissons le scalaire u


et le vecteur S, qui ne sont pas uniques. u est un scalaire donc il est
fonction de D2 et H2 , et la forme la plus simple serait
1
u = ( α D 2 + β H 2) .
2

Quant au vecteur S, il est fonction de D et H. La forme la plus


simple étant, S =α D× H ( c’est en fait le vecteur de Poynting ).

Remarque: changeons de prescription et peut-être trouverons-nous


d’autres résultats (il existe une autre expression de u, donnée par L.
de Broglie). Néanmoins, en ce qui nous concerne, ceci nous suffit.
Nous retrouvons les équations de Maxwell dans un espace exempt de
charges magnétiques.
28
SYNTHESE INDUCTIVE
Revenons maintenant au but de notre étude. Nous allons
exposer un “ nuage “ de données que nous analyserons et tirerons les
principes à partir desquels il sera permis de déduire des résultats que
nous considérerons vrais, vu la cohérence et la non-contradiction de
notre structure logique. Mais qu’il nous soit permis de définir au
préalable, quelques notions importantes.

襠 Causalité

“ ablata causa tollitur effectus ”

La cause est ce en l’absence de quoi l’évolution n’aurait pas lieu. La


philosophie ancienne établissait des liens nécessaires de causalité
entre les êtres causes et les êtres effets. Les causes agissent sur les
effets et chaque changement d’état de la cause entraîne inévitablement
le changement d’état de l’effet. Nous obtenons ainsi une chaîne sans
commencement ni fin. En face de laquelle évidemment, l’homme sensé
se sentirait envahie par un malaise inextinguible. En effet, imaginons
qu’un homme (A) ait cassé un vase de la dynastie des Ming. Le
propriétaire voulant que (A) l’indemnise se retrouve devant un
dilemme: (A) déclare que ce n’était nullement sa faute et que c’est la
faute de quelqu’un d’autre qui l’aurait poussé; et la chaîne se
poursuivrait indéfiniment. Le propriétaire ne peut trouver le
responsable d’où le besoin de mettre le “cut-off”: il faut une coupure,
i.e., début de chaîne. Le cycle infini est à rejeter !
29
Translatons ce fait dans le monde formel des assertions
logiques. Ici il est clair que le lien causal est nécessaire vu que tout a
été défini au préalable par la volonté. Si nous affirmons que la relation
d’implication entre des propositions logiques est vraie, et si nous
disposons de “l’étincelle”,i.e., une proposition origine qui soit vraie,
nous pouvons montrer que toutes les propositions qui en découlent
sont vraies. C’est la démonstration par récurrence.
Par contre si nous affirmons que l’implication est vraie mais
cette fois-ci c’est la proposition “fin” qui est vraie, nous ne pouvons
affirmer que les propositions desquelles a découlé notre proposition
“fin” soient vraies, car la relation d’implication a été définie de sorte
que le vrai ne donne pas le faux. D’où la nécessite du “ cut-off ”, qui
est un acte de foi; il faut un début.
Cette interprétation Aristotélicienne du lien causal implique une
cosmologie déterminée. Le créateur donne le coup d’envoi et son rôle
s’arrête là. Et c’est cette conception déterministe qui poussa Laplace à
affirmer :
“ Donnez-moi les données initiales des particules de l’univers tout
entier et je vous prédirai l’avenir ”.
Concernant ce déterminisme, nous pouvons adopter deux points de
vue:

A/ L’univers qui présente un grand nombre de particules, évolue


selon des lois. Cependant l’expérimentateur est incapable de rendre
compte de l’évolution individuelle des particules, d’où l’intervention de
la théorie des grands nombres, à savoir la physique statistique, et
donc la notion de probabilité qui refléterait l’ignorance de
l’expérimentateur.

30
B/ Pour la mécanique quantique les choses ont pris un autre
tournant. Les incertitudes de Heisenberg qui nous interdisent de
connaître deux grandeurs conjuguées simultanément, par exemple
l’abscisse x et l’impulsion px d’un point matériel pour lesquels nous
avons δ x • δ p x ≈ h ( l’état δ x = 0 et δ p x = 0 simultanément est exclu),
ôtent à la notion de trajectoire toute signification et introduisent un
déterminisme fondamental qui n’est plus dû à notre ignorance. Ceci
n’empêche pas, les changements d’état des systèmes d’être reliés
causalement. D’ailleurs, l’équation de Schrödinger peut être formulée
en utilisant les fonctions de retard de Green, qui s’annulent pour une
modification qui se ferait après la réponse.
Heisenberg, pour rester cohérent avec ses relations
d’incertitudes, introduisit la notion de potentialité (puissance
Aristotélicienne). La potentialité représenterait un état intermédiaire
entre la possibilité et l'existence.
Au congrès Solvay en l'an 1927, Einstein avait présenté un
exemple qui laisse transparaître quelques difficultés de cette notion.
Soit un corpuscule dont l'état est défini par la fonction d'onde ψ
(solution de l'équation de Schrödinger). Supposons le dernier tombant
sur un écran percé d'un trou de dimension telle que ψ soit diffractée
avec son amplitude constante sur le film photographique. Déceler le
corpuscule sur le film veut dire le localiser en un point A au moment
de l'impact. Selon Heisenberg, du moment que la localisation en A ne
s'opère pas, le corpuscule est présent à l'état potentiel sur toute la
surface du film avec la probabilité |ψ|2 . Après la localisation en A,
cette probabilité en un autre point (e.g, B) s'annule ipso-facto et
instantanément. Cependant, Einstein dit que le corpuscule était sur
une trajectoire, et notre ignorance de celle-ci nous amène à utiliser le
31
concept de probabilité.

Juste après l'observation nous connaissons la trajectoire et la


probabilité de le trouver en B devient nulle aussitôt. Admettre le
point de vue d'Einstein revient à admettre par voie de conséquence
que l'indéterminisme n'est pas fondamentale et qu’il existe des
variables cachées qui tracent le contour du réel, mais alors le
concept de probabilité introduit dans la théorie est dû à notre
ignorance des valeurs que peuvent prendre ces variables.
Maintenant nous allons exposé un autre exemple le commenter et
tirer les conclusions. Prenons une boite déformable, et enfermons
à l'intérieur, un moustique "quantique" (cobaye d'une

32
B A

expérience de la physique quantique). Déformons la boite


radialement jusqu'à la diviser en deux compartiments. Déposons
alors la boite A à Alger et l'autre à Constantine. Ouvrons à présent
la boite B, nous constatons par exemple que le moustique s'y
trouve, nous concluons donc que A est vide.
L'interprétation par le biais de la potentialité est la suivante :
Au début le moustique avait une probabilité de présence égale à
l'unité. Après la subdivision la probabilité devient PA dans ( A ) et PB
dans ( B ) telles que PA= PB = 1/2. Donc il est à l'état potentiel dans
A et B à égale probabilité. Après la localisation, il est passé de l'état
de présence potentielle à l'état d’existence dans B et celui de non
présence (PA = 0) dans A instantanément. Au lieu de voir les
33
implications d'un tel raisonnement dans un référentiel fixe par
rapport à l'ensemble ( A , B ), nous le verrons dans un référentiel qui
se déplacerait selon l'axe Alger-Constantine avec une vitesse v.
Dans ce référentiel les évènements correspondants à l'apparition du
moustique dans B et sa disparition de A ne sont plus simultanés.
En ouvrant la boite A, le moustique dans la boite transite de l'état
de présence potentielle à celui de la non-présence ( disparition ),
mais il s'écoule une durée avant que le moustique passe de l'état de
potentialité à celui de l'existence ( présence ) en B. Cela correspond
en somme, à avoir un rien dans A et un pseudo quelque chose en B.
Cette situation est difficile à concevoir et parait être peu naturelle.
Il est à signaler, que bien qu'il y ait deux points de vue sur le
déterminisme, cela n'affecte en rien la nécessité de faire intervenir
une cause quand un système change d'état.
La conception aristotélicienne fut réfutée il y à dix siècles,
bien avant la révolution scientifique de notre siècle par Abou Hamed
El Ghazali, à travers ses écrits : Tahafot el falassifa, Mustasfa et
Kitab al Arbaine.

Il disait : " ( les philosophes ) pensent que la connexion que l'on croit
dans l'existence entre les causes et les effets, est une connexion de
co-implication nécessaire et qu'il n'est possible ni dans le pouvoir de
DIEU de donner l'existence à la cause sans l'effet ou à l'effet sans la
cause..."
Selon la lecture d'Al Marzouki de la conception Ghazalienne de la
causalité, il apparaît que les trois points refusés par Al Ghazali sont
:

a- Le déterminisme causal des philosophes rend impossible


34
les miracles.

b- Si le cours du monde est nécessaire, DIEU ne sera pas


omnipotent.

c- Si le monde est tel qu'il est et ne peut en être autrement, il


sera nécessaire, et le nécessaire n'a pas besoin de cause.

Al Ghazali fait la distinction entre les choses qui présentent


entre elles un lien nécessaire et les choses qui présentent entre elles
un lien non nécessaire mais seulement habituel. Le lien nécessaire
ne peut être qu'un lien d'équivalence ou d'implication. Pour les
autres liens, leur séparation reste possible puisqu'elle n'aboutit pas
à une contradiction. Cela correspond aux évènements réels. Nous
retrouvons la distinction qu'on a faite entre le monde physique
(infrastructure) et son abstraction mathématique ( supra structure )
dans laquelle les liens sont nécessaires.
Ceci amène Al Ghazali à définir une science de l'habitude dont le
principe n'est plus la connexion nécessaire et non contradictoire,
mais la croyance en l'habitude. Les choses évolueront comme on l'a
toujours entendu, mais cela n'exclu pas l'apparition d'un événement
peu commun ou pas commun du tout.
En ce qui nous concerne, il s'agit de se convaincre qu'un
système quelconque ne peut changer d'état sans l'intervention d'un
opérateur, et cela ne peut être réfuté.
Imbibons-nous de cette idée à travers des exemples concrets.

35
INTERACTION GRAVITATIONNELLE

襠 Tout le monde connaît l'histoire de la pomme de Newton !


Sir Isaac Newton, après avoir vu une pomme tomber, il s'est
demandé qu'elle fût la cause qui donnait à une pomme
immobile sur un arbre, l'énergie nécessaire pour passer de cet
état de repos à l'état de mouvement jusqu'à toucher le sol.
Ses réflexions sur ce phénomène aboutirent à l'élaboration de
la théorie de la gravitation. Cette théorie fut exposée dans
son livre Principea Mathematica en l'an 1687.
Il s'ensuit que l'opérateur qui a fait changer d'état au système
pomme n'est autre que la force de gravitation.

襠 Depuis longtemps on croyait qu'Uranus était la planète la plus


éloignée du système solaire. On constata néanmoins, que l'orbite
calculée selon les lois de la mécanique, ne correspondait pas à la
réalité. Les scientifiques de l'époque étaient convaincus qu'il y avait
un opérateur qui influençait l'orbite d'Uranus. En effet, l'astronome
Anglais Adams et le Français Le Verrier, conjecturèrent l'existence
d'une autre planète et ont calculé l'endroit où elle devait se trouver.
Le 23 septembre 1846, Galle de l'observatoire de Berlin trouva la
planète : Neptune.

36
INTERACTION ELECTROMAGNETIQUE

襠 Prenons une charge Q de vitesse initiale v0 , et faisons la passer


entre deux plaques où règne un champ électrique. On constate que
la charge Q change de trajectoire et de vitesse. Changer de
trajectoire veut dire changer de direction et cela dans le cas où
l'angle entre la vitesse et le champ serait différent de zéro. La
physique explique ce changement d'état par l'intervention d'un
opérateur qui est la force électrique dont l'intensité dépend
linéairement de l'intensité du champ électrique et la constante de
proportionnalité étant la charge Q.

襠 Roue de Barlow

Disposons d'une roue verticale et pouvant se mouvoir selon l'axe de


symétrie. Cette zone est en contact avec un bain de mercure qui
permet le passage d'un courant. Plaçons le dispositif dans un
champ magnétique perpendiculaire au plan de la roue. La roue tourne
!
Avant de découvrir l'électricité les gens auraient été étonnés mais
auraient sans doute pensé à donner à cela une explication
satisfaisante, l'opérateur pour eux aurait pu être un ange par exemple
(on a déjà rencontré cette explication concernant le mouvement des
planètes). Nous savons en vérité que l'opérateur est la force de Laplace
qui dépend du courant, du champ magnétique et de la géométrie.

襠 Soit un atome dans son état fondamental. Ses états excités sont
définis par leurs énergies. Pour pouvoir l'exciter ( changer d'état ) on
37
doit lui fournir de l'énergie de l'extérieur par un opérateur. Cet
opérateur peut être le rayonnement ou des collisions.
On a la représentation suivante:

襠 Le contact entre objets se fait au niveau du cortège électronique des


atomes, donc l'interaction de contact est d'origine
électromagnétique. Etant données alors des boules de billard, si on
se fixe une boule et on lui donne une impulsion initiale, cette boule
roulera sur le tapis en ligne droite avec une vitesse constante (on
néglige les frottements ). Seulement, si elle rentre en collision avec
l'amas de boules, elle changera dare-dare de direction, et poursuivra
son mouvement de translation rectiligne puisqu'elle n'est plus
soumise aux forces extérieures. Cet exemple n'est que l'illustration
du principe d'inertie. Lorsque la boule n'est soumise à aucune
force elle reste immobile si elle était au repos et poursuivrait son
mouvement uniforme si elle était en mouvement de translation
38
uniforme.
Alors le changement de direction ne peut se faire spontanément,
il faut l'intervention d'un opérateur : une force.

INTERACTION FORTE

Le noyau atomique stable, est un ensemble de nucléons liés. Par


nucléons, nous entendons protons de charge positive, sensés se
repousser sous l'effet d'une force coulombienne d'origine
électromagnétique, et des neutrons de charge nulle. En dépit de
cette répulsion coulombienne, le noyau est lié. L'opérateur qui lie le
système est conjecturé: C'est l'interaction dite forte.
Les physiciens et même les gens dotés de bon sens, refusent au
noyau d'être lié nonobstant la répulsion coulombienne, si on
n'admet pas l'existence d'une autre interaction. A juste titre, vu que
l'énergie de liaison par nucléon est de l'ordre de 8 MeV ( le méga
électron-volt représente l'énergie que peut acquérir un million
d'électrons soumis à une différence de potentiel de un volt ), c'est à
dire quelques millions de fois plus que l'énergie nécessaire pour
rompre une liaison chimique. L'interaction forte est 1040 ( dix suivi
de 40 zéros ) plus intense que l'interaction gravitationnelle. Elle fut
expliquée d'une façon satisfaisante, sa portée, son intensité...etc,
par Yukawa en 1935, qui postula l'existence d'un quantum
d'interaction forte analogue au photon médiateur de l'interaction
électromagnétique, de masse de l'ordre de 100 MeV, le méson. Cette
masse est calculée en se basant sur l'équivalence masse-énergie ,
39
∆ E = ∆ m c2 .
Le méson ً fut finalement découvert par l'équipe de Powell en 1947
dans les rayons cosmiques.

INTERACTION FAIBLE

Nous avons parlé ci-dessus, de la compétition qui existe entre la


répulsion coulombienne et l'attraction entre nucléons, comme serait
une colonne de liquide prise entre deux plaques, laquelle colonne
rompe sous certaines conditions ( h ~ 1.33 R ).

40
En l'occurrence, le noyau peut être instable et émet donc du
rayonnement particulaire et électromagnétique :

襠 Le rayonnement α le plus facilement arrêté par la matière.


C’est en fait un noyau d'hélium constitué de deux neutrons et de
deux protons.

襠 Le rayonnement γ qui est le plus pénétrant et d'énergie plus


grande que celle des rayons X. C'est du rayonnement
électromagnétique.

襠 Et le fameux rayonnement β, qui est particulaire. La


radioactivité β fut découverte en 1911 par Bayer, Hahn et Meitner.
On constate l'émission des β lors de la désintégration d'un noyau
père vers un noyau appelé fils, en émettant un électron et une
particule appelée anti-neutrino. De même, lors de la désintégration
d'un neutron libre en proton, électron et anti-neutrino. Le neutron
se désintègre en donnant la paire électron-antineutrino. Cette
réaction ne peut se faire spontanément en précisant que le terme "
spontané " veut dire l'impossibilité au neutron de passer d'un état à
un autre sans l'intervention d'un opérateur ou "cause".
D'ailleurs en physique, il n'y à pas d'effet sans cause et la cause
d'un changement d'état d'un système est appelée par définition
« une interaction ». Cette cause ou interaction dans le cas de la
radioactivité β est l'interaction faible, dont l'intensité est 1014 plus
faible que celle de l'interaction forte.

Après la revue des interactions fondamentales pour ancrer la

41
conviction de l'impossibilité à tout système physique de changer
d'état sans l'intervention d'un opérateur, nous donnons les
exemples suivants qui ne peuvent qu’étayer notre thèse.

• Imaginez une bille suspendue dans l'air et n'est soutenue par


aucun moyen, fil, tige ou autre. Exposez la situation à tout
venant et vous le verrez en train d'expliquer le phénomène en
exhibant tous les opérateurs possibles. La bille dirait-il, est
chargée et soumise à un ensemble de forces électriques dont
la composante annule l'effet de la gravité, ou alors soumise à
un jet d'air qui la garderait en suspension. Mais alors, notre
homme ne pourra pas se résigner à croire que la bille malgré
la gravité a pu rester immobile sans l'intervention d'un
quelconque opérateur.
• Soit une balance avec deux plateaux suspendus à un fléau
mobile. Supposons que les deux plateaux soient vides de
charges et donc en équilibre. Posons-nous donc la question
pertinente suivante : Est-il concevable pour une personne
ayant un tant soit peu de raison, que l'équilibre puisse se
rompre spontanément et constater l'un des deux plateaux
descendre vers le bas?
La réponse sera sans doute négative. Si l'équilibre venait à se
rompre, on l'expliquerait par l'intervention d'un opérateur qui
peut être un courant d'air, une plume tombée sur l'un des
deux plateaux, ou alors une mouche qui aurait décidé
d'atterrir sur l'un des deux plateaux. On peut même, si l'on
veut philosopher l'expliquer par la présence d'une différence
de température au niveau des deux plateaux : au plateau (1)

42
correspond la température T1 , au plateau (2) correspond la
température T2. Si on admet que T1>T2 , l'air se réchaufferait
au-dessus et au-dessous du plateau (1) qui se verrait soulevé
par le courant d'air chaud ascendant. Ce qui reste certain
néanmoins, est qu'il ne pourrait y avoir spontanéité dans la
rupture de l'équilibre.

ENONCE AXIOMATIQUE

Le résultat de cette synthèse peut être érigé en postulat. C'est


ce que l'on a appelle énoncé axiomatique.

Il est impossible à un système


physique de changer d’état sans
l’intervention d’un opérateur.

43
PARTIE DEDUCTIVE
Après la synthèse inductive et l'énoncé axiomatique, vient la
partie déductive. Mais avant de déduire un quelconque résultat il
faut savoir déduire sans commettre d'erreurs, il faut définir des
règles de déduction.
Les règles que nous utiliserons sont :

Règle I

" Toute relation obtenue par application d'un axiome est vraie".
Cette règle stipule que toutes les manipulations permises faites à
partir de l'axiomatique définie, doivent mener à un résultat ou
proposition vraie.

Règle II

" Soient deux propositions p et q, si p est vraie ainsi que


( p ===> q ) alors q sera forcément vraie ".
En termes plus explicites, cette règle affirme qu'une proposition
obtenue par manipulations logiques correctes à partir d'une
proposition vraie, est vraie. En somme, le "faux" ne peut jamais être
une conséquence logique du "vrai".
Notons que le signe ===> ( implique ) veut dire conséquence logique
et est l'équivalent en langage habituel de, si ........alors.
Disposant maintenant de règles de déduction, nous pouvons
exposer au moins deux méthodes de raisonnement logique.
44
1/ La méthode de l'hypothèse auxiliaire

Soient deux relations p et q, cette méthode permet de montrer


que la proposition p ===> q est vraie. Elle consiste à montrer que q
est vraie en supposant p vraie. En fait une explication plus fine
serait : adjoindre p aux axiomes des mathématiques et montrer que
q est vraie dans les nouvelles mathématiques.

2/ Le raisonnement par l'absurde

Cette méthode est basée sur une remarque importante, i.e., si


on arrive à trouver une relation contradictoire, en l'occurrence, à la
fois vraie est fausse, alors toute autre relation le serait aussi. Le
raisonnement par l'absurde consiste à supposer la relation p fausse
et raisonner jusqu'à trouver une relation contradictoire, et ceci est
absurde, donc p est vraie.
La démonstration de cette méthode est la suivante :
On prend la négation de la relation p et on l'adjoint aux axiomes des
mathématiques, ensuite on obtient de nouvelles mathématiques
contradictoires dans lesquelles n'importe quelle relation est
contradictoire et donc vraie, en particulier p. Mais alors, dans ces
nouvelles mathématiques p est une conséquence logique de non p (
p ), c'est à dire ( non p ===> p ) est vraie. Il s'agit maintenant de
montrer que p est vraie dans les mathématiques usuelles.

45
EXISTENCE

Après avoir établi l'axiomatique et exhibé les méthodes de


raisonnement, on aborde maintenant avec beaucoup de facilité
notre sujet.
Nous nous proposons de montrer que l'univers dans lequel
nous vivons et avec lequel nous interagissons à un commencement,
i.e., une date de naissance avant laquelle il n'existait pas. D'ailleurs
il n'est même pas permis d'utiliser le terme " avant " puisqu'on ne
peut plus définir le temps avant cette date.
Actuellement tout le monde s'incline à penser que l’univers a
commencé par une explosion extra-ordinaire ou " Big Bang", ce qui
a induit l'expansion de l’univers et son refroidissement suivis de la
formation des galaxies et des étoiles quand les conditions requises
étaient réunies. La théorie qui explique l'évolution de l'univers ( Big
Bang ) s'est imposée au point que la description qu'elle en donne est
dite modèle standard.
Nous allons exposer ce modèle succinctement, en faisant le
lien entre ses traits théoriques et les faits expérimentaux.

L'histoire de l'évolution de l'univers peut-être relatée en six


étapes ou actes :

ACTE I

La description de l'évolution de l'univers de l'instant initial à


l'instant 0.01s est très difficile vu la très haute température qui
46
régna à ce moment là ( supérieure à 1500 milliards de Kelvin ). A
cette température il y a un très grand nombre de particules qui
interagissent, d'où la difficulté du calcul et l'impossibilité aux
physiciens d'être catégoriques.
Mais alors le récit commencera à l'instant 0.01 s. A cet instant
la température de l'univers qui est alors une boule de feu, est de
100 milliards de Kelvin. Cette boule de feu contient des particules
comme l'électron ( e- ) son anti-particule le positron ( e+ ) qui possède
la même masse que l'électron mais de charge de signe différent, le
photon de masse nulle, le neutrino qui est une particule particulière
dans la mesure où elle n'interagit presque pas avec la matière et
donc de détection très difficile sinon impossible et l'anti-neutrino,
tous en collisions très rapides ou suffisamment rapides pour qu'en
dépit de l'expansion de l'univers, ce dernier paraisse en équilibre
thermique.
Il est à noter que c'est un point crucial dont découlent les
calculs prévisionnels de la théorie. Notre boule de feu est décrite par
les lois de la physique statistique, c'est un ensemble de particules
qui ont oublié leurs histoires après les multiples collisions subies.
La densité de l'univers était à ce moment la de 3800 millions
de fois la densité de l'eau. Un cube de 1 cm3 de volume rempli de la
matière de l'univers peut équilibrer sur une balance, la masse de 3.8
millions de litres d'eau.
Dans cette phase les neutrons et protons qui sont dans des
proportions infimes mais de nombre presque égal, rentrent en
collision avec les autres particules de la boule, induisant des
transitions neutron-proton et proton-neutron.
L'univers est en expansion et se refroidit.

47
ACTE II

Il est 0.11 s du matin sidéral et la température est de 30


milliards de Kelvin. Avec ce refroidissement les transitions neutron-
proton sont beaucoup plus probables que les transitions proton-
neutron. Ce qui aboutit aux proportions suivantes :

38 % de neutrons
62 % de protons.

ACTE III

La température de l'univers est de 10 milliards de Kelvin.


Nous sommes à 1.09 s du début. Après le refroidissement les
neutrinos et anti-neutrinos sont enfin libres et ne sont plus en
équilibre thermique avec les électrons, les positrons et les photons.
La densité est de 380 000 fois supérieure a celle de l'eau. Les
proportions des neutrons et protons, qui sont capitales pour
confronter cette théorie avec l'expérience relative aux abondances en
hydrogène et hélium, sont :

24 % de neutrons
76 % de protons.

ACTE IV

Nous sommes à 13.82 s du début et la température s'élève à 3


48
milliards de Kelvin. Cette température est inférieure à la
température seuil des électrons et positrons.
En effet, lorsqu'un photon a une énergie supérieure ou égale
au double de l'énergie au repos de l'électron ( 2 me c2 = 1.02 MeV ), il
est capable de se matérialiser en électron et positron. On dit encore
qu'il y a création d'une paire électron-positron. Ceci se faisant au
voisinage d'un noyau pour préserver la conservation de la quantité
de mouvement

e- + e + → 2 γ

Cette énergie seuil Es est équivalente à l'énergie thermique kTs d'où


l'introduction de la température seuil Ts. Les électrons et les
positrons s'annihilent et disparaissent.

Les proportions à ce stade en neutrons et protons sont :

17 % de neutrons
83 % de protons.
Mais la boule est assez chaude pour briser les liaisons du type :

neutron-proton ( deuterium )
deuterium-neutron ( tritium )
deuterium-proton ( helium leger )
helium leger -neutron ( helium 4 )
tritium-proton ( helium 4 )

49
ACTE V

Nous sommes à 3 minutes et 2 secondes du début, et la


température s'élève à 1 milliard de Kelvin ( 109 K). La plupart des
électrons et positrons ont disparu.
Les proportions en neutrons et protons sont les suivantes :

14 % de neutrons
86 % de protons.

Après 44 secondes, les noyaux de deutérium peuvent se


former et permettre les réactions décrites ci-dessus. Cette synthèse
des noyaux s'appelle nucléosynthèse.
Mais alors, tout ce qui restait de neutrons est figé dans les
noyaux d'hélium, ce qui donne la proportion en poids d'hélium de
26 % à 28 %.

ACTE VI

Il est 34 minutes et 40 secondes à l'horloge du monde, et la


température s'élève à 300 millions de Kelvin ( 3x108 K ). La densité
de l'univers représente maintenant 9.9 % de la densité de l'eau,
l'expansion ayant permis à la densité d'accuser cette baisse. Les
électrons et les positrons se sont tous annihilés, hormis une fraction
infime d'électrons qui subsiste pour compenser la charge des
50
protons. L'univers subit son expansion et son refroidissement, avec
ses 31 % de neutrinos et anti-neutrinos et 69 % de photons.
A l'heure actuelle, les processus nucléaires ont cessé. Cependant à
700 000 ans du début, les atomes se forment. En l'occurrence les
électrons sont piégés par les noyaux chargés positivement,
permettant ainsi le découplage du rayonnement et de la matière.
Il apparaît donc que les traits marquants de cette description
sont les proportions d'hélium (un quart) et d'hydrogène ( trois-
quarts ) ainsi que l'expansion. Lesquels traits nous allons confronter
à l'expérience.

EXPANSION

En 1814/1815, J. Fraunhofer a découvert que lorsqu'on fait


passer de la lumière solaire à travers un prisme, on obtient
naturellement un spectre coloré portant des raies sombres. Ces
raies sombres sont dues à l'absorption de la lumière par les atomes
constituant le soleil.
De même, en l'an 1868 sir William Huggins découvre que les
raies sombres de quelques étoiles brillantes étaient décalées par
rapport à la position normale dans le spectre solaire. Ceci était dû
selon lui, au mouvement des étoiles.
Par exemple pour l'étoile Capella, la longueur d'onde des raies
sombres est plus grande que celle sur le spectre solaire dans un

51
rapport de 0.01 %. Ce qui permet d'affirmer que cette étoile s'éloigne
à une vitesse de 30 km / s.
Un autre exemple serait l'amas de galaxies de la vierge pour
laquelle on calcule une vitesse d'éloignement de 1000 km / s.
Mais comment se fait " le link " entre la longueur d'onde et la
vitesse de la source ?
Supposons une source fuyant l'observateur tout en émettant
une onde dont les crêtes A et B sont nos repères.

L'observateur reçoit B puis A après un temps T' dans le cas du


mouvement. Par contre si la source était immobile, l'observateur
aurait reçu A après B avec un retard T. Ainsi la différence T' - T est
due au mouvement de la source se déplaçant à la vitesse v.

D'où, T' = T + ( v / c ) T,

52
T et T' étant les périodes puisqu'elles mesurent le temps entre deux
émissions ou deux réceptions. L'équation précédente donne sachant
T = 1/ν,

1/ ν ' = 1/ ν + (v/c) / ν,

mais alors, ν/ν'= 1 + v/c .

On constate que ce rapport est supérieur à l'unité dans le cas de la


fuite. L'effet décrit ci-dessus, représente une relation entre la
longueur d'onde ou la fréquence et la vitesse de fuite, et s'appelle
l'effet Doppler.
Après Capella et la vierge, on a découvert plusieurs autres
cas où il était donné de constater ce décalage vers le rouge. Pour
que vienne l'année 1929 où E.Hubble découvrit que le rapport de la
vitesse relative de deux étoiles et la distance qui les sépare, est
constant. En l'occurrence,

v = H D,

H étant la constante de Hubble, à l'instar d'une explosion qui


rejetterait les débris vers l'extérieur à partir du centre. On
remarque que plus l'objet est loin, plus il s'enfuit rapidement.
Une illustration de cela peut être donnée par l'exemple de
Gamow: on considère l'univers comme un réseau cristallin, et les
étoiles étant les nœuds. Lorsque le réseau subit une expansion,
tous les nœuds s'éloignent les uns des autres sans qu'il y ait un
centre privilégié.

53
Un autre exemple serait celui du ballon gonflable, sur lequel
on peint des tâches qui s'éloigneront les unes des autres, après
l'avoir gonflé.
Il découle donc de l'équation de Hubble, que l'univers est en
expansion à l'instar d'une explosion. Notons que la découverte de
l'expansion de l'univers était à la portée d'Einstein, cependant,
résigné à s'imposer un univers stationnaire, il rajouta la constante
cosmologique dans ses équations.
La conséquence de l’expansion, et donc l’existence
nécessairement d’un instant où toutes les étoiles étaient collées les
unes aux autres, ne constituant alors qu'une seule boule !
Nous allons montrer qu'effectivement cela doit être ainsi, si
nous acceptons les équations de la relativité.
Soient deux galaxies O et A telles qu'à l'instant origine, la galaxie A
émette du rayonnement, lequel se propage à la célérité c. La
célérité de la lumière étant une constante universelle, ce
rayonnement arrivera au point O après un temps t0, il aura
54
parcouru une distance R( t0) tel que:

R( t0) / t0 = constante = R( t0) ν 0 = c.

Après une certaine durée, A émet à nouveau un rayonnement qui


arrivera sur O après un temps t1 tel que :

R( t1) v1 = c.
Ce qui donne,
R( t0) v0 = R( t1) v1.

Sachant le décalage vers le rouge, i.e.,

v0 / v1 > 1,

nous obtenons,

R( t1) > R( t0),

ceci voulant dire que l'univers est dans une phase d'expansion.
Par surcroît, sachant que R(t) est une fonction monotone qui va en
croissant en fonction du temps, nous pouvons légitiment penser
qu'il a dû y avoir une valeur nulle dans le passé.

55
A l'instant origine l'univers a surgi du néant, et si nous notons par
tp l'instant marquant le présent, l'âge de l'existence serait tp.
Essayons d'étudier le taux de variation du rayon R, qui
représente la distance séparant deux galaxies O et A, par unité
de temps et par unité de distance, i.e., formons le rapport,

&(t)
1 dR(t)= R =H≡cst. Hubbl
R(t) d t R (t)

Des mesures récentes ont pu encadrer la valeur de H entre 50


unités et 100 unités , 1 unité étant égale à 1 Km / s / Mpc (1 Km
par seconde par mégaparsec ). La constante de Hubble représente
l'inverse d'un temps et majore l'âge de l'univers tp. On peut montrer
donc que:

15 milliards d'années < tp < 20 milliards d'années

En fait, ce qui nous paraît important est de se convaincre que

56
l'existence avait une origine dans le temps. L'âge de l'univers ainsi
déterminé, concorde bien avec l'âge des étoiles, lequel est compris
entre 14 et 20 milliards d'années. De même celui calculé à partir de
la désintégration radioactive.

Rayonnement fossile

Nous avons considéré l'univers comme une boule de feu


formée de corpuscules en interaction plus rapide que l'expansion de
la boule elle-même. Ce qui nous amène à la considérer en équilibre
thermique. Evidemment dans la boule il y a les électrons et les
photons, ces derniers constituant le rayonnement. Ce
rayonnement, étant en équilibre thermique avec la matière, à la
même température que celle-ci. Le concept de la température d'un
rayonnement en équilibre est dû à B.V.Golitsyn, et est d'une
importance certaine (c.f. Réf.[12]). Le rayonnement thermique est
appelé rayonnement du corps noir. Le corps noir ou le radiateur de
Planck est un corps maintenu à la température absolue T, émet un
rayonnement électromagnétique dont la luminance spectrale
énergétique Lλ, i.e., l'énergie par unité de temps, de surface, d'angle
solide et par intervalle de longueur d'onde, au voisinage de la
longueur d'onde λ ne dépend que de T et λ. C'est la loi de Lambert.
Notons aussi la dépendance linéaire par rapport à la quatrième
puissance de la température, de la luminance énergétique si toutes
les longueurs d'ondes sont considérées.
Le rayonnement du corps noir a une histoire particulière. Les
physiciens ont éprouvé quelques difficultés pour décrire ce
57
rayonnement en le considérant simplement sous l’aspect "
rayonnement ". Il a fallu l'avènement de Max Planck, qui postula la
quantification de l'énergie, permettant ainsi l'explication et la
formulation de la densité d'énergie spectrale. Einstein a retrouvé ces
résultats en considérant le rayonnement comme étant formé de
particules quantiquement indiscernables, appelés photons. Ce qui
confère à notre rayonnement en équilibre avec la matière, la
distribution en fréquence suivante,

Si on revient au scénario exposé ci-dessus, on trouve qu'à la


température de 3000 K, les électrons avec les noyaux ont formé les
atomes en libérant les photons avec une distribution relative à la
température de 3000 K. Evidemment l'expansion de l'univers,

58
"dilate" les longueurs d'ondes du spectre, ce qui entraîne
inévitablement le refroidissement du rayonnement. Nous devons
donc nous attendre à détecter un rayonnement de très basse
température sachant nos conjectures.
Plusieurs savants ont calculé la température de ce
rayonnement, parmi lesquels P.J.E.Peebles qui a trouvé que la
température équivalente de ce rayonnement qui nous arrive de loin
est de 10 K. Alpher et Herman ont trouvé à leur tour, T ~ 5 K.
Notons aussi la contribution de Ya. B. Zeldovich, F.Hoyle et Tayler.
Cependant, il fut détecté en 1964 accidentellement, pour une
longueur d'onde de 7.35 cm par les Américains Arno. A. Penzias et
Robert. W. Wilson, avec leur antenne radio de Holmdel dans le New-
Jersey. Cette découverte malheureusement du rayonnement à une
seule fréquence, était insuffisante pour tirer des conclusions, dans
la mesure où il fallait s'assurer que le spectre avait la forme du
spectre du rayonnement thermique. C'est ce qui fut réalisée après
des années de mesure et a permis à Penzias et Wilson de recevoir le
prix nobel.
Ce bruit de fond se situe dans le domaine des ondes radio et
a une température équivalente de l'ordre de 3 Kelvin. Les calculs de
la température équivalente du rayonnement vestige du
commencement de l'univers, se basent sur la proportion des
photons et des nucléons, laquelle permet de calculer la proportion
d'hélium et d'hydrogène à travers l'univers.
Nous venons de voir, que le fond radio a été détecté. De
surcroît par des méthodes différentes, et la proportion d'hélium a été
mesurée, plaçant ainsi la théorie du " Big Bang " dans une position
confortable, d'où le statut de modèle standard. Il apparaît donc que
le scénario de la genèse de l'univers est étayé par :
59
* le décalage vers le rouge,
* la proportion en hélium ( He 4 ) qui représente le 1/4,
* le fond radio de température équivalente T~ 2.9 K.

Actuellement il est admis que l'univers a bien commencé un


jour, bien qu'il y a des années une théorie dite de l'état stationnaire (
steady state theory ) prétendait que l'univers a toujours était tel qu'il
est à l'instant présent, tout en expliquant l'expansion par la création
continuelle de matière. En fait, en ce qui concerne le présent
exposé, il est satisfaisant de savoir que la théorie admet la création
de la matière, mais il se trouve que cette théorie fut réfutée après
quelques découvertes, viz.,

* l'univers à un certain instant était différent de ce qu'il


est maintenant.
* le comptage des sources radio,
* le fond radio,
* l'abondance de l'hélium.

60
CONCLUSION

Reprenons les résultats des chapitres précédents, i.e.,

Le postulat

Il est impossible à un système de changer d'état sans


l'intervention d'un opérateur.

Règle I

Toute relation obtenue par application d'un axiome, est vraie.

Règle II

Soient deux propositions p et q, si p est vraie ainsi que ( p ==>


q ), alors q sera forcément vraie.

Or nous avons la conviction, arrivés à cette étape des


développements que le monde a un commencement. Par conséquent
il est légitime de se poser la question suivante: comment l'univers
qui était plongé dans le néant a-t-il pu voir se réaliser son état
d'existence ?
Ou alors, l'univers peut-il spontanément changer d'état, i.e., du
néant vers l'existence ?
La réponse est la suivante :

Selon notre postulat, l'univers ne peut transiter de la non-existence


61
à l'existence qu'avec l'aide d'un opérateur. Et c'est cet opérateur que
tout le monde s'accorde à appeler, DIEU.
Evidemment, il y a quelques esprits qui ne pourraient qu'être
d'accord avec nous sur la nécessité d'un opérateur pour que
l'univers transite du néant à l'existence, mais affirme que c'est
l'univers lui même qu'est l'opérateur. En l'occurrence, une partie A
crée une partie B, et la partie B crée à son tour la partie A pour
obtenir un monde A + B : c'est le concept du cycle.
On va d'emblée et tout de suite expliquer ce qu'est le cycle et
montrer que le concept est faux.

Première étape

A crée B

Deuxième étape

B existe donc et s'apprête à créer la partie ou système


A, donc A n'existe pas encore. Mais alors comment A qui n'existe
pas pourrait-il créer quoique ce soit et en particulier B ?
Aucun des systèmes n'arrivera en finalité à faire basculer leurs états
vers le sens de l'existence. Ils se tiendront ainsi compagnie dans le
néant sans en sortir.

Le cycle est donc à rejeter.

62
UNICITE

Pour démontrer l'unicité de l'être suprême, il nous suffit de se


limiter à deux êtres seulement. La généralisation à un nombre
supérieur est évidente.
La méthode que nous utiliserons pour arriver au résultat est
le raisonnement par l'absurde.
Supposons donc qu'il y ait deux êtres suprêmes ou deux
créateurs. Or pour pouvoir créer, gérer cet univers et être au-dessus
de tous et de tout, le créateur possède certaines propriétés qui sont :

A- Le savoir

Propriété qui permet de découvrir ou se rendre compte des choses


qui existent ou même celles plongées dans le néant, sans interaction
aucune avec les choses.

B- La volonté

Propriété qui permet de définir et non réaliser, l'état d'un système


déjà crée ou à créer.

C- Le pouvoir

Propriété qui permet de réaliser l'état d'un système, crée ou à créer.

63
Si l'une des trois propriétés venait à manquer, l'être n'est plus
du tout un créateur. Il apparaît donc sous la lumière de la première
propriété, que chacun des deux êtres possède le savoir absolu, et
donc ils n'ont plus d'intimité. Ceci les rend vulnérables !
Or un dieu n'est pas vulnérable.
De même, supposons qu'un des deux êtres crée seul l'univers,
il trouvera nécessairement une réaction de la part du deuxième qui
veut lui-même créer l'univers ou peut-être bien garder le néant.
Aucun des deux ne pourra s'imposer, ainsi leur volonté sera limitée
et non absolue. Par suite la deuxième propriété n'est pas vérifiée.
Décrivons une troisième éventualité.
Un des deux êtres suprêmes a crée un système ( galaxie, peuple,
.....), ce système n'est plus sous la domination de l'autre être qui ne
peut plus le contraindre à respecter ses lois et par conséquent son
pouvoir sera limité et donc non absolu.
L’hypothèse de la multiplicité des créateurs aboutit donc à
une absurdité, et donc elle est fausse, i.e.,

DIEU est unique !

Finalement, ayant évité toute subjectivité, ayant clarifié nos idées et


ayant défini nos méthodes de raisonnement, nous sommes arrivés au
verdict suivant :

DIEU EXISTE ET EST UNIQUE

64
LE HASARD
Quelques-uns expliqueraient volontiers le phénomène de la
création par ce qu'ils appellent, le hasard.
Alors comment la physique pourra-elle trancher dans ce cas-là ?
Pour ce faire, utilisons le second principe de la
thermodynamique, dont l'un des énoncés ( Clausius ) est le suivant :
" Une quantité de chaleur ne peut jamais être transférée
intégralement d'une température basse à une température plus
élevée ".
La chaleur en fin de compte n'est qu'énergie et son passage
se fera de l'endroit où il y en a, vers l'endroit où il en manque. En
termes de température absolue nous dirons que le passage de la
chaleur Q se fait des températures élevées vers les températures
basses. De surcroît, nous pouvons reformuler le second principe
autrement. Nous définissons une grandeur physique appelée
entropie ( S ), dont la variation est le rapport de la chaleur et de la
température thermodynamique. Ceci pour un système de
transformation réversible, c’est à dire qu'il suffit d'une modification
infiniment petite de l'entourage de ce système pour produire la
transformation inverse, et on écrit,

δ Qrev
d S =
T

65
Seulement, lorsqu'il s'agit de processus irréversibles, ce qui
correspond aux cas réels, on obtient,

δ Qirreversible
∆ S ≥
T

Si de plus le système est isolé, on obtient,

∆ S ≥ 0

Donc l'entropie d'univers ne fait que croître. Quelles sont alors les
conséquences d'une augmentation d'entropie?
Pour répondre à cette question, prenons un système isolé
contenant deux compartiments renfermant un gaz et séparés par
une cloison. Dans le premier la température est T1 et dans le
second, la température est T2 avec T1 > T2 . Si on enlève la
cloison, les molécules de gaz vont se mélanger, i.e., le désordre est
plus grand dans cet état. Ainsi, il apparaît ipso-facto que
l'augmentation de l'entropie correspond à une augmentation du
désordre.
Ceci étant, supposons que l'univers est un grand puzzle
plan, un assemblage de carrés définis par leurs coordonnées (n,p).
Afin d'accomplir sa tâche, le hasard va créer les carrés (1,1); (1,2)
jusqu'à (n,n). Cependant ce serait commettre une erreur de
66
raisonnement que de supposer qu'après avoir créé quelques carrés
du puzzle, ceux-ci vont rester immobiles. Car comme on l'a déjà
précisé, le désordre dans l'univers va en augmentant et sur ce, les
carrés placés dans des positions précises, vont changer de position
avant même que le hasard ne puisse créer ou placer un autre carré
dans le puzzle. Les chances de réaliser cet assemblage sont
infinitésimales, pour ne pas dire nulles.

SANS LE SECOND PRINCIPE

67
AVEC LE SECOND PRINCIPE

Pour chiffrer ce qui a été dit, prenons l'exemple du singe qui tape à
la machine pour écrire le texte de " Guerre et paix " de 2330 pages,
c'est à dire un total d'environ 5 250 000 signes.
La probabilité de cet évènement sachant la probabilité de 1/50
d'actionner la bonne touche et en supposant que les signes sont
imprimés indépendamment est:

W = 10 - 89 000 000,

très négligeable, un sur un suivi de 89 millions de zéros,

68
W = 0.000....01 , ( 89 millions de chiffres)

Alors qu'en est-il de la création d'un monde ?

Reprenons l'exemple du puzzle, où nous supposons que l'univers


est un puzzle de N cases, formé à partir de a éléments de base.
La probabilité pour construire ce puzzle est, prenant le cas simple
où le choix d'un élément de base parmi les a est indépendant d'un
autre,

W = ( 1/a) N.

Prenons par exemple a = 10 et N = 1, alors nous aurons

W = (1/10)1 = 0.1.

Et la probabilité pour que cet événement ne se réalise pas est,

W = 1 - W = 0.9.

Par contre, pour a = 10 et N = 2 , nous aurons

W = 0.01, et W = 0.99.

Or l'univers est complexe, et à partir d'éléments de base limités,


i.e., électrons, protons, neutrons..., nous constatons des structures
multiples, viz., planètes, étoiles, galaxies, groupement ou amas de
galaxies..., comme serait le cas de la suite de nombres formés à
partir de 10 chiffres. Ces chiffres peuvent être à l’origine d’une
69
infinité de nombres.
Mais alors N est arbitrairement grand et donc peut être pris infini.
Ce qui donne pour W ,

W = 0.999999999 ------>

la série des 9 se poursuit indéfiniment.

Or 10 W = 9.99999999 ------>
donc 9 W = 9,

par conséquent,
W = 1.

La démonstration dans une base d'énumération quelconque


est aussi possible (c.f. structures fondamentales par A.Doneddu,
Eds. Vuibert. ).
Cela veut dire tout simplement, qu’il est impossible au
puzzle de se former par hasard. Le monde n'a pas été crée
par le hasard (par hasard).

70
'' Felix qui potuit rerum cognoscere
causas "
( heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des
choses )

_ Virgile _

74
REFERENCES

1/R.Garaudy, Biographie du XX ème siècle.


Rombaldi Eds., encyclopédie 360.
2/T.Vogel, Pour une théorie mécaniste renouvelée.
3/J.-L.Destouches, La physique mathématique.
4/R.Godement, Cours d'algèbre.
5/Malek Bennabi, Le problème des idées dans le monde
musulman.
6/P.Beneton, Histoire de mots culture et civilisation.
7/A.Y. El Marzouki, Le concept de causalité chez Gazali.
Bureau des longitudes, Encyclopédie scientifique de l'univers: la
physique.
8/I. Bazarov, Thermodynamique.
9/Vassiliev, Introduction a la physique statistique.
10/C.Cohen-Tannoudji, B. Diu & F.Laloe, Mécanique quantique.
11/G.B.Field & E.J.Chaisson, The invisible universe, probing the
frontiers of astrophysics.
12/Harry. L. Shipman, Black holes, quasars and the universe.
13/S.Weinberg, Les trois premières minutes de l'univers.
14/J.Charon, La relativité complexe et l'unification de l'ensemble
des quatre interactions physiques.
15/J. Charon, De la physique à l'homme.
16/E. El Baz, La relativité générale et la gravitation.
17/A.Doneddu, Structures fondamentales.
18/L. Valentin, Physique subatomique: noyaux et particules.

75
19/L.D.Landau & E. Lifchitz, Electrodynamique des milieux
continus.
20/A. Akhiezer & I. Akhiezer, Electromagnètisme et ondes
electromagnetiques.
21/P. Baruch, J.E. Petroff et M. Hulin, Electricité-magnétisme.
22/C. Maxwell, Traité d'électricité et magnétisme.
23/D. Blokhintsev, Principe de mécanique quantique.
24/J.L. Basdevant, Mécanique quantique.
25/L.de Broglie, Relations d'incertitude d'Heisenberg.
26/N. Efimov, Géométrie supérieure.
27/T. Encrenaz & J.P. Bibering, l’astrophysique.
28/L.D.Landau & E. Lifchitz,Fluid mechanics.

1
SOMMAIRE

Position du problème………………………………………………………..3
Histoire de la transcendance………………………………………………5
Maya…………….…………………………………………………….……….10
Perse…………………………………………………………………………….11
Indienne…………………………………………………………….………….11
Egyptienne……………………………………………………………………..13
Philosophie occidentale………………………………………………….…..14
Christianisme…………………………………………………………….……19
Construction d'une théorie…………………………………….………… ..22
Synthèse inductive…………………………………………..……………..29
Causalité………………………………………………………………………..29
Interaction gravitationnelle…………………………………………………36
Interaction électromagnétique……………………………………………..37
Interaction forte……………………………………………………………….39
Interaction faible………………………………………………………………40
Enonce axiomatique………………………………………………………….43
Règles de déduction………………………………………………………….44
Existence……………………………………………………………………….46
Expansion………………………………………………………………………51
Rayonnement fossile…………………………………………………………57
Conclusion……………………………………………………………………..61
Unicité…………………………………………………………………………..63
Hasard………………………………………………………………………….65
Références……………………………………………………………………..72

2
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