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RÉPUBLIQUE TOGOLAISE

TRAVAIL-LIBERTÉ-PATRIE

ECOLE SUPERIEURE D’ADMINISTRATION ET DE GESTION


NOTRE DAME DE L’EGLISE
(ESAG – NDE)

HISTOIRE

DE

L’ INTELLIGENCE

ECONOMIQUE
Par :

John Tata Tamara BOUKARY


Ex - Directeur de l’ I.E. à la CCIT
Consultant en I ET. (Intelligence Economique et Territoriale)

Avant-propos de :
Pr. Edoh Kodjo Maurille AGBOBLI
Responsable Scientifique des programmes
Sous la Direction de :
Sœur-Directrice Louise de JESUS ASSIVON .

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PREAMBULE

Après le Japon et les Etats Unis d’Amérique dans les années 70 et 80 la France dont le cas nous
intéresse ici est passée progressivement à la sensibilisation et à la formation en Intelligence
Economique avec la création de plusieurs Ecoles dont la plus prestigieuse est l’EGE (Ecole de
Guerre Economique) de Paris créée en octobre 1997.

La France a compris que le développement d'une véritable culture générale de l'IE suppose la
formation de professionnels de l'intelligence économique, le renforcement de la sensibilisation
des acteurs de l'entreprise mais surtout une sensibilisation sur le sujet dès les études
supérieures. En effet, les futurs ingénieurs, chercheurs, cadres, fonctionnaires, auront bien
souvent au cours de leur vie professionnelle à connaître des problématiques liées à la protection
des données, à la veille, à des questions de lobbying ou d'influence.

La D2IE (Délégation Interministérielle à l’Intelligence Economique) en France a fait de la


formation à l'IE l'un de ses objectifs prioritaires. Cette mission a d'ailleurs été réaffirmée par
une circulaire le 15 septembre 2011. Dans ce cadre, un objectif général de sensibilisation a l'IE
a été fixé et un référentiel de formation conçu par le Ministère de l'enseignement supérieur et de
la recherche.

L’objectif fixé par le gouvernement sur proposition de la D2IE et repris par le ministère de
l’Enseignement Supérieur et de la Recherche prévoit qu’à partir de la rentrée 2014, tous les
étudiants de niveau licence puissent bénéficier d’un module d’initiation aux différents aspects de
l’intelligence économique. Le but est de permettre aux futurs cadres, ingénieurs, chercheurs,
fonctionnaires, etc. d’acquérir des connaissances techniques et d’intégrer de bons réflexes dès le
début de leur vie professionnelle.

Au Togo, l’Ecole Supérieure d’Administration et de Gestion Notre Dame de l’Eglise


(ESAG/NDE ) , précurseur dans l’initiative à la sensibilisation et à la formation en
Intelligence Economique a initié déjà à la rentrée scolaire 2014-2015 des cours en histoire de
l’Intelligence Economique en prélude à la formation en Master sur la discipline.

Cet effort est soutenu par les partenaires aussi bien publics que privés et même consulaires,
car les acquis et avantages que procure cette nouvelle discipline aux apprenants dans le monde,
n’est plus à démontrer.

C’est pourquoi l’ESAG/NDE ,dans sa démarche méthodique vers la qualification à dispenser


cette formation, s’est assurée des soutiens institutionnels conséquents , ainsi que la mise en
place de structures adéquates de gestion du programme.

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HISTOIRE DE L’INTELLIGENCE ECONOMIQUE

SOMMAIRE

Avant - propos
Chapitre 1 Qu’est-ce que l’Intelligence Economique ? ………Page 5
1.1 Définitions
1.2 Concepts de base
1.3 Pourquoi l’Intelligence Economique ?

Chapitre 2 Historique………………………………………… Page 10


2.1 L’Histoire de l’Intelligence Economique
2.2 Les Origines de l’I.E.
2.3 La progression géographique de l’I.E. / Différentes Etapes
2.4 L’Avènement de l’I.E. en France

Chapitre 3 Approche moderne de l’I.E. ……………………… Page 25


3 .1 L’I.E. dans le monde
3.2 Les Enjeux de l’I.E.
3.3 Le défi pour l’Afrique

Chapitre 4Les perspectives de l’I.E. .………………………… Page 29


4.1 Les nouveaux métiers de l’I.E.

CONCLUSION …………………………………………………...Page33

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Avant-propos

La globalisation économique et les changements dus à la concurrence mondiale


créent de nouvelles nécessités. Ainsi les organisations acquièrent des compétences
spécifiques afin que ses membres réussissent sur le marché mondial. Tous ces
défis impliquent une série de changements dans l'apprentissage, changements qui
obligent les organisations à introduire de nouvelles méthodes d'enseignement
favorisant la culture del'innovation des individus dans l’esprit de la globalisation.

Pour cette raison, de nouveaux systèmes d’enseignement et d’apprentissage


doivent apparaître, systèmes d'enseignement et d’apprentissage qui favoriseront le
développement des capacités et des connaissances non seulement exigées à
présent, mais aussi comportant des outils utiles pour le futur.

Cependant, peu d’entreprises aujourd’hui en Afrique en général et au Togo en


particulier, intègrent l’Intelligence Economique dans leurs stratégies.
Or le contexte économique est plus que jamais marqué par des mutations
profondes nécessitant de nouvelles façons de penser et d’agir.

Le regain d’intérêt pour l’Intelligence Economique s’inscrit dans ce contexte. Des


organisations publiques et privées s’impliquent chaque jour davantage dans le
processus qui consiste à doter l’homme de ressources et de compétences accrues
pour mieux éclairer les choix et contribuer à la prise de décision.

L’ESAG/NDE s’inscrit dans cette logique, pour apporter aux apprenants et par
ricochet aux entreprises ainsi qu’à tout le pays, cette compétence pour servir de
levier au développement.

Professeur Edoh Kodjo Maurille AGBOBLI

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Chapitre 1
Qu’est-ce que
l’Intelligence
Economique ?

6
HISTOIRE DE L’INTELLIGENCE ECONOMIQUE

Chapitre 1

QU’EST-CE QUE L’INTELLIGENCE ECONOMIQUE ?


1.1 Définitions
Il existe selon les auteurs, plusieurs définitions relatives au concept d’Intelligence
Economique.
Mais à travers toutes les définitions possibles, on note un élément
fondamental commun qui est l’information.
La notion d’information se trouve être la base sur laquelle est fondé le concept
d’Intelligence Economique à travers le monde et selon les périodes et mieux
encore, dans les dimensions liées aux capacités que peuvent acquérir les hommes
dans la gestion de cette information.
Selon que les méthodes utilisées dans la gestion de l’information(Collecte,
traitement, conservation,protection ou diffusion) sont bien choisies, l’on aboutit à
un résultat positif en termes d’Information stratégique pouvant donner la victoire
en cas de guerre ou un avantage certain et compétitif en entreprise sur le plan de la
compétitivité.
Première définition
L’intelligence Economique (IE) est l’ensemble des actions coordonnées de
recherche, de traitement, de distribution et de protection de l’Information obtenue
légalement, utile aux acteurs économiques en vue de la mise en œuvre de leurs
stratégies individuelles et collectives.
L’anglicisme «intelligence» qui veut dire renseignement a fait dire à certains que
l’intelligence économique était de l’espionnage. Certains ont parlé de «Economic
Intelligence» : Mais l’Intelligence Economique n’est pas de l’«Economic
Intelligence» qui s’apparente beaucoup plus à l’espionnage économique qu’à ce
que nous comprenons dans le monde francophone par «intelligence économique».
Dans le monde anglo-saxon, l’Intelligence Economique est connue sous
l’appellation «Competitive Intelligence» ou «Business Intelligence».
 Deuxième définition
«L’intelligence économique est l’ensemble des moyens qui, organisés en système
de management de la connaissance, produit de l’information utile à la prise de
décision dans une perspective de performance et de création de valeur pour toutes
les parties prenantes.»
Troisième définition
L’intelligence économique est encore l'ensemble des activités coordonnées de
collecte, de traitement et de diffusion de l'information servant les buts
économiques et stratégiques d'une organisation, recueillie et produite dans un
contexte légal et à partir de sources ouvertes.
7
Quatrième définition
L’Intelligence économique est un ensemble de concepts, méthodes et outils qui
unifient toutes les actions coordonnées de recherche, acquisition, traitement,
stockage et diffusion d’information pertinente pour des entreprises considérées
individuellement ou en réseaux, dans le cadre d’une stratégie partagée.
Lorsqu’elles fonctionnent en réseau, on parle d’Intelligence Collective.
1.2 Concepts de base
L’utilisation de plus en plus fréquente de termes comme information ou
connaissance, dans des contextes différents, ne permet pas toujours d’y voir très
clair. Il existe une chronologie qui donne un sens à chaque terme.
Données : nombres, chiffres, signes, mots, événements existants en dehors d’un
cadre conceptuel de référence ; en conséquence, et en absence de contexte, les
données prises individuellement n’ont pas une grande signification. Accumulation
de données n’est donc pas information.
Information : ensemble de données, validées et confrontées, qui commencent à
avoir un sens. Accumulation d’informations n’est pas connaissance.L'information
désigne à la fois le message à communiquer et les symboles utilisés pour l'écrire ;
elle utilise un code de signes porteurs de sens tels qu'un alphabet de lettres, une
base de chiffres, des idéogrammes ou pictogrammes.
Au sens étymologique, l'information est ce qui donne une forme à l'esprit. Elle
vient du verbe Latin « informare », qui signifie "donner forme à" ou "se former une
idée de".
Connaissance : ensemble d’informations interprétées par l’entreprise et lui
permettant de prendre des décisions. Accumulation de connaissance n’est pas
sagesse (intelligence).
Intelligence : elle apparaît lorsque les principes fondamentaux qui ont fondé la
connaissance sont compris. Elle est l'ensemble des facultés mentales permettant de
comprendre les choses et les faits découlant de la connaissance.
1.3 Pourquoi l’Intelligence Economique ?
La globalisation de l’économie, la généralisation des technologies de l’information
et de la communication, la construction de réseaux formels ou informels,
l’accélération des échanges économiques, l’évolution des relations entre le donneur
d’ordre et ses prestataires, le développement de la gestion de la relation client
(CRM: Customer Relationships Management), le raccourcissement des cycles de
vie des produits… conduisent à adapter en permanence la gestion au quotidien des
entreprises.
Les grandes entreprises et organisations ont bien compris ces nouvelles exigences
et ont développé en conséquence des démarches d’Intelligence Economique
répondant à leurs propres besoins. Aujourd’hui, ces défis sont presque identiques
pour les petites entreprises
Grâce au développement rapide et continu des technologies, l’accès à l’information
est aujourd’hui grandement facilité et constitue sans nul doute l’une des
caractéristiques majeures de la société qui se crée chaque jour devant nous.

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L’Intelligence économique vise à tirer parti de cette situation en développant des
méthodes qui permettent l’identification de sources pertinentes d’informations.
L’analyse de cette information au dépend des outils adaptés et sa transformation
en connaissance pour aider à la prise de décision constitue la base de la pratique de
l’Intelligence Economique.
Le concept d’Intelligence Economique est un élément de réponse à l’exigence de
compétitivité des entreprises. Il est un levier à l’action entrepreneuriale pour
conquérir de nouveaux marchés et conserver un avantage concurrentiel
Lorsqu'on sait délivrer l’information stratégique au bon moment, à la bonne
personne, dans le bon contexte, on obtient un avantage compétitif décisif.
Ce qui est capital dans l’Intelligence Economique est le fait qu’elle ne se réduit pas
à l’accumulation désordonnée d’informations de toutes natures. Il s’agit de
produire de la connaissance structurée pour aider les entreprises à combattre et à se
défendre dans une compétition globalisée.
Maitre SUN a dit:
”Qui connait l’autre et se connait, en cent combats ne sera point défait; qui ne
connait l’autre mais se connait, sera vainqueur une fois sur deux; qui ne
connait pas plus l’autre qu’il ne se connait sera toujours défait.”
In “ SUN TZU: L’ Art de la Guerre”

9
Chapitre 2
Historique

10
Chapitre 2
HISTORIQUE
2.1 L’Histoire de l’Intelligence Economique

L’intelligence économique, en tant que recherche d'informations et exploitation


avec un objectif économique, existe depuis très longtemps. Dans l’histoire, elle a
souvent été liée aux explorations, au commerce et aux informations ramenées par
les explorateurs et les commerçants… Les récits de voyage ont constitué des mines
d'informations importantes pour les entreprises et les gouvernements. Ainsi, durant
la Renaissance, nombre d’explorateurs consignaient leurs découvertes dans des
ouvrages rendus publics. Marco Polo connut ainsi une renommée mondiale grâce à
son « Livre de Marco Polo ». Durant la Seconde Guerre Mondiale, les anglais
passèrent maîtres dans la collecte et l’analyse des informations arrivant du
continent.

Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, les États-Unis ont connu une période de
très forte immigration en provenance d’Europe (Europe centrale, Irlande, Italie…).
Ils ressentirent le besoin de comptabiliser la population, et ils utilisèrent pour cela
la technique naissante de la carte Hollerith et de la mécanographie pour effectuer le
premier recensement automatisé de l’Histoire.

2.2 Les origines de l’I.E.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le centre de renseignement de Londres, qui


comprenait essentiellement des Américains et des Anglais, exploitait toutes les
informations en provenance du continent (européen). Les Anglo-Saxons furent très
habiles pendant la Seconde Guerre mondiale pour la collecte et le traitement des
informations de la reconversion de l’industrie américaine en économie de guerre,
qui fut le plus grand projet mondial de l’Histoire.

Les réflexions sur le renseignement à cette époque (1948-1949, soit un peu après
l’apparition du premier ordinateur) étaient pourtant fondées sur des modèles de
communication assez simplistes : transmission d’un émetteur à un récepteur (
Claude Shannon).

Cette culture du renseignement permit aux Américains de développer les premiers


systèmes de traitement électronique de l’information (ordinateurs) vers 1942 (von
Neumann),

Le cycle du renseignement a été développé dans des contextes militaires et


d’investigation étatique. Il prône donc une séparation entre la collecte (effectuée
par des agents) et l'analyse (les analystes, proche du « commandement ») dans un
but sécuritaire. Il apparaissait, à l’époque, vital d’empêcher les fuites sur les

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intentions du commandement sur le terrain. Il y a donc séparation inviolable entre
la collecte et l’analyse, du moins dans le modèle théorique, tel qu’il fut initialement
pensé. Sun TZu fut le premier à encourager cette séparation dans son chapitre
consacré aux "agents sacrifiés" dans son « Art de la Guerre ».

Ainsi, l'intelligence économique moderne trouve son origine dans une période
troublée de notre histoire. En effet durant la seconde guerre mondiale les
renseignements sur les mouvements de l'ennemi étaient primordiaux. Les
américains et les anglais, en particulier, excellaient dans cette tâche. Ce n'est donc
pas étonnant de les retrouver à la base du concept moderne.

En raison de leur avance technologique, au sortir de la guerre, les américains, avec


l'invention des ordinateurs et des premiers réseaux d'intercommunication, ont,les
premiers, développé ce concept.
Le Japon quant à lui, a développé un modèle de vision stratégique de coopération
entre les entreprises qui peut être assimilé à de l'intelligence économique. En
France, l'intelligence économique est un concept assez récent car les premiers
travaux sur ce thème datent du Rapport dit « Martre » en 1994

En effet,après le Japon et les Etats-Unis à la fin des années 1960, et 70, la France
s’est lancée à son tour dans la démarche d’intelligence économique à compter des
années 90.

12
2.3 Différentes Etapes, progression géographique

1967 : Harold Wilensky définit pour la première fois le concept de «business


intelligence», ou en français : «intelligence économique», comme étant une
«activité de production de connaissance servant les buts économiques et
stratégiques d’une organisation, recueillie et produite dans un contexte légal et à
partir de sources ouvertes».

1967 : Définition des actions des Renseignements généraux. Après avoir racheté
51% du capital de Bull, l’américain General Electric absorbe le français.

Années1970-1980 : le Japon, puis les Etats-Unis, développent une démarche


d’intelligence économique.

Le Jetro( JapanExternal Trade Organisation) est un organisme d’État japonais dont


le siège est implanté à Tokyo. Il a été créé en 1957, et se trouve être présent dans
55 pays, dont un des bureaux est à Paris depuis 1963, et 38 autres bureaux sont au
Japon. Il s’agit officiellement d’une agence administrative d’État à but non lucratif,
qui collabore avec le MITI (Ministère japonais, de l’économie, du commerce et de
l’industrie).
L’objectif du Jetro est de favoriser le développement des relations économiques
entre le Japon et le reste du monde avec pour objectif premier d’avoir une balance
commerciale positive. Aujourd’hui, le JETRO a pour mission essentielle de
promouvoir les investissements étrangers au japon et de développer les
coopérations. Le Jetro a donc été créé pour redresser la balance commerciale
déficitaire japonaise des années 50-60, qui est redevenue solidementpositive sans
interruption de 1981 à 2009 . De façon plus officieuse, le Jetro est en réalité un
des systèmes d’intelligence économique les plus aboutis au monde dont les
bases remontent à l’ère Meiji (1870-1920) période du début d’ouverture du Japon.

Les Etats Unis se sont illustrés à travers les écrits de Mickaël PORTER

Michael Porter est célèbre pour son analyse de la façon dont une entreprise peut
obtenir un avantage concurrentiel (ou avantage compétitif) en maîtrisant mieux que
ses concurrents, les forces qui structurent son environnement concurrentiel.

Le modèle des « cinq forces de Porter » a été élaboré en 1979 par le professeur de
stratégie Michael Porter. Il considère que la notion de concurrence doit être élargie.
Au sein d'une industrie, un « concurrent » désigne tout intervenant économique
susceptible de réduire la capacité des firmes en présence à générer du profit

13
.Selon Porter, cinq forces déterminent la structure concurrentielle d'une industrie
de biens ou de services :

1. le pouvoir de négociation des clients,


2. le pouvoir de négociation des fournisseurs,
3. la menace des produits ou services de substitution,
4. la menace d'entrants potentiels sur le marché,
5. l'intensité de la rivalité entre les concurrents.

2.4 L’Avènement de l’IE en France

Intelligence Economique

Veille Stratégique

Veille Technologique

Information Science et Technique

Documentation

La Documentation a été de tout temps à la base de l’Information scientifique et


technique,laquelle a permis d’accéder plus tard à la veille technologique compte
tenu des besoins et débouchera sur la veille stratégique pour enfin arriver à
l’Intelligence Economique qui est l'ensemble des activités coordonnées de collecte,
de traitement (d'analyse), de diffusion et de protection de l'information utile aux
acteurs économiques, obtenue légalement.

1971 :Le projet Cyclades est mis sur pieds, après le lancement de l'Arpanet aux
Etats Unis. But: interconnecter une quinzaine de centres universitaires français. Il
se prolongera jusqu’en 1976.

En 1970, à la suite de la visite d'une délégation française chez BBN aux États-
Unis, le projet ARPANET, ancêtre d'Internet, est connu en France. Cela déclenche
un renouveau d'intérêt pour la notion de réseau informatique partagé. Jusqu'à
présent existaient seulement des réseaux dédiés (agence Havas, agence AFP,

14
groupe Drouot) privés et onéreux, car à base de lignes louées à temps plein, au lieu
d'être partagées (en débit comme en coût) entre acteurs économiques. Le projet
Cyclades en fut la conséquence.

5 juillet 1972 : Adoption de la loi 72-593, sur les atteintes possibles aux secrets
industriels et de commerce perpétrés par des actes d'espionnage dans les services,
établissements, ou entreprises publiques mais aussi privés intéressant la défense
nationale.

Décembre 1978 : Ouverture au public de Transpac, filiale de la Direction générale


des télécoms. Premier réseau de transmission par paquets, il assure les connexions
à Internet, face à la concurrence des Etats-Unis et se substitue au projet Cyclades.

Transpac était une filiale de l'opérateur de télécommunications France Télécom,


créée en 1979 et spécialisée dans la fourniture d'accès réseaux pour les entreprises

1979 : Edith Cresson, ministre des affaires européennes, met en place les Groupes
d’études et de mobilisation, pour faire émerger la réalité des entreprises, secteur
par secteur, et développer des réseaux autour d’un ministère de l’Economie fort
qu’elle appelle de ses vœux.

Janvier  1989 : Un groupe «Veille technologique et politique de propriété


industrielle» est intégré à la Commission Riboud du Xème plan, à l’initiative de la
Direction générale de l’industrie.

1989 : L’année suivant sa contribution sur la veille dans le cadre d’une étude sur
« l’Intelligence Economique, Christian Harbulot devient directeur des travaux
des conseillers des ambassades de France et directeur des relations avec les
entreprises à l'ADITECH.

Christian Harbulot, est directeur de l'École de guerre économique et directeur


associé du cabinet de conseil Spin Partners, spécialisé en Intelligence Economique
et Lobbying.

20 avril 1989 : décret de réactivation du Comité interministériel du renseignement


(CIR) et création des comités d'experts par Rémy Pautrat, conseiller technique puis
conseiller pour la sécurité auprès du premier ministre Michel Rocard.

Août 1992 : Au sein du service de Jean-Louis Levet, le chef du service du


développement technologique et industriel au Commissariat général du plan, le
chargé de mission Philippe Clerc se voit nommer rapporteurgénéral du groupe de
travail sur l'Intelligence Economique et les stratégies d'entreprise.

Henri Martre posa la première pierre

15
Septembre 1992 – mars 1993 : Lancement d’un groupe de travail dirigé par Henri
Martre au Commissariat au Plan.

14 février 1994 : Le commissariat général au Plan remet un rapport sur


« l’Intelligence Economique et la Stratégie des Entreprises », dirigé par l’ancien
PDG d’Aérospatiale, Henri Martre, qui pose les bases de la discipline en France.

Ce rapport appelé également rapport Martre, apporte la légitimité de l’Etat à ces


nouvelles pratiques et préconise la mise en place d’une politique publique
d’Intelligence Economique.

En avril 1995 est créé le Comité pour la Compétitivité et la Sécurité Économique


(CCSE), placé auprès du Premier ministre et comprenant sept membres élus pour
deux ans. Le CCSE ne s’est plus réuni à compter de 1997.
En 2002, une circulaire du Minefi redéfinit la notion de défense économique, dont
l’Intelligence Economique est une des composantes, ainsi que le rôle des différents
acteurs impliqués dans sa mise en œuvre. Cette circulaire donne aux préfets une
“mission permanente d’Intelligence Economique” au titre de la “défense
économique”.

Avril 1995 : création d’un comité pour la compétitivité et la sécurité économique,


composé de dix membres, dont Bernard Esambert (Institut Pasteur et Arjil), Jean
Gandois (CNPF), Philippe Jaffré (Elf), André Lévy-Lang (Paribas), Jean-Luc
Lagardère (Matra-Hachette), Henri Martre (Afnor) et Luc Montagnier (Institut
Pasteur).

1996 : Les Etats-Unis adoptent le Cohen Act, qui formalise le droit de


l’information stratégique. La Loi Clinger-Cohen (CCA), anciennement la Loi
réforme de la gestion des technologies de l'information 1996 est une loi
fédérale des États-Unis , visant à améliorer la façon dont le gouvernement fédéral
acquiert, utilise et dispose de la technologie de l'information .

1997 : Christian Harbulot, Benoît de Saint Sernin et le Général Jean Pichot Duclos 
fondent l'EGE, pour Ecole de Guerre Economique, en partenariat avec l'ESLSCA,
qui propose une formation à l’intelligence économique. Il s’agit d’une première en
Europe.

L'École Européenne d'Intelligence Economique (EEIE) forme des professionnels


de la recherche et de l’exploitation de l’information stratégique pour les
entreprises.
Fondée en 1949 par un groupe de dirigeants d’entreprises et d’universitaires, l’ESLSCA avait pour but de contribuer à l’effort de formation
des cadres de direction et d’administration des entreprises industrielles et commerciales.

16
Bernard Carayon pose les jalons du futur de l’IE en France

Juin 2003 : la mission parlementaire conduite par Bernard Carayon remet un


rapport qui propose des pistes de développement de l’Intelligence Economique en
France.

Les neuf années qui séparent la publication du rapport Martre de celui proposé en
juin 2003 par le député Bernard Carayon,« Intelligence Economique, compétitivité
et cohésion sociale»,puis adressé au Premier ministre, sont marquées par la
constitution de cercles formels et informels, adossés parfois à l’Etat tels que les
groupes « Intelligence Economique » de l’IHEDN ( L’Institut des hautes études de
Défense nationale, fondé en 1936, un établissement public administratif français
d'expertise et de sensibilisation en matière de Défense, placé sous la tutelle directe du
Premier ministre) ou de l’INHES (Institut Nationale des Hautes Études de
Sécurité),parfois à des associations comme SCIP France (Association des
professionnels de la veille et de l’intelligence économique en entreprise), l’AFDIE
(Association Françaisepour le Développement de l’Intelligence Économique), ou
des “think tanks”,ou encore laboratoire d'idéestels que le CEPS (Centre d’Étude
Prospective et Stratégique), le développement de ce que l’on appelle l’intelligence
économique territoriale.

31 Décembre 2003 : un poste de Haut Responsable à l’Intelligence Economique est


créé au Secrétariat général de la défense nationale).  Alors chef de l’Etat, Jacques
Chirac confie cette fonction à Alain Juillet qui a dirigé, développé et réorganisé
plusieurs grandes entreprises, avant que ne lui soient confiées certaines missions
pour le compte du Premier ministre et du ministère de la Défense.

2005 : Une fédération des professionnels de l’intelligence économique (FéPIE) La


fédération française des professionnels de l’intelligence économiqueest mise en place.

 2005 : La Fondation Prometheus est créée par le député UMP du Tarn, Bernard
Carayon, et le député PS de Charente, Jean-Michel Boucheron.

La fondation Prometheus est une fondation d'entreprise créée en 2005 par


Bernard Carayon ancien député (UMP), avocat au barreau de Paris et Jean-Michel
Boucheron ancien député (PS), conseiller chargé des affaires stratégiques et de
défense auprès du Président de l’Assemblée nationale. Elle vise à encourager les
secteurs économiques stratégiques français dans un contexte de guerre
économique. Christian Bataille, Député (PS) du Nord, et Patrick Hetzel, Député
(UMP) du Bas-Rhin ont rejoint le Conseil d'administration de la Fondation
Prometheus en 2012.

L’affaire Michelin, un tournant


17
Juillet 2007 : L’affaire Michelin éclate : un ancien cadre du groupe a tenté de
vendre des informations stratégiques à Bridgestone, le concurrent japonais du
fabricant de pneumatiques clermontois. Son procès s’est tenu trois ans plus tard.

Juillet 2008 : le Livre blanc sur la Défense et la sécurité nationale dresse les
nouvelles orientations de la France en la matière. Il propose notamment de
fusionner les services de la DST (Direction de la Surveillance du Territoire)et ceux des
renseignements généraux, au sein d’une direction centrale des renseignements
intérieurs.

2009 : Cette DCRI(Direction Centrale du Renseignement Intérieur)devient opérationnelle


sur la protection du patrimoine économique matériel et immatériel de la France,
ainsi que sur les actions de contre-ingérence et le maintien de l’environnement
sécurisant pour les entreprises. Elle est épaulée dans ces missions par les directions
départementales des renseignements intérieurs (DDRI).

Avril 2009 : Mise en ligne du siteInternet de l'Intelligence Economique à Bercy

Octobre 2009 : La FéPIE demande l’instauration d’un agrément garantissant le


sérieux de ses membres.

17 septembre 2009 : le poste de haut-responsable à l’intelligence économique est


transformé, et devient le poste de délégué interministériel, rattaché à l’Elysée.
Olivier Buquenest nommé par le président de la République, Nicolas Sarkozy.

Juin 2010 : l’affaire Michelin est jugée par le tribunal de Clermont-Ferrand. Au


cœur du scandale, MarwanAbache est reconnu coupable  d’«abus de confiance» et
condamné à ce titre à deux ans de prison avec sursis, 5000 euros d'amende et
10.000 euros de dommages et intérêts. Il a en revanche été relaxé des accusations
de «violation des secrets de fabrique» et de «faits d’espionnage».

21 septembre 2010 : la FéPIE donne naissance au syndicat français de


l’Intelligence Economique

OBSERVATION GENERALE SUR L’AVENEMENT DE L’I.E. EN FRANCE

Les premiers discours et les tous premiers écrits relatifs à l’Intelligence


Economique n’ont pas été forcément l’œuvre des politiques. Comme tout
phénomène nouveau de société il ya eu au départ une certaine méfiance de la part
des gouvernants jusqu’à la période du fameux rapport de Martre.

Les précurseurs des discours politiques

Les premières intentions d'intérêt général ne viennent pas d'hommes ou de femmes


politiques. Elles sont probablement dues à des personnes telles que (par ordre
18
alphabétique) : Philippe Baumard, Jean-Marie Bonthous, Philippe Caduc, Philippe
Clerc, Bernard Esambert, Robert Guillaumot, Christian Harbulot,
Jean-Louis Levet, Henri Martre, Bernard Nadoulek, le Préfet Rémi Pautrat, le
Général Jean Pichot-Duclos, notamment. Ces auteurs interviennent pour l'intérêt
général mais ne sont pas des personnalités politiques pour la plupart. L'intelligence
économique n'a pas été adoptée facilement par la sphère politique.

Quelques personnalités ayant contribué au discours politique et d'intérêt


général en IE en France.

• Edith Cresson est la personnalité politique qui permet d'initier les travaux du
rapport Martre (92-93). L'expression « intelligence économique » estutilisée dans
le titre du rapport ! C'est probablement la première fois que cette expression est
utilisée dans un média de la sphère publique (le rapport Martre est publié à la
Documentation Française qui a vocation à publier des travaux issus de la sphère
publique en France). Au delà d'Henri Martre (ancien Pdg de l'Aérospatiale et alors
Président de l'Afnor), trois auteurs apparaissent au grand jour et ne cesseront
jusqu'à 2010 au moins, de prononcer des discours sur l'IE : Philippe Clerc,
Christian Harbulot et Philippe Baumard. Une première définition est proposée qui
continue aujourd'hui d'être très largement utilisée. Dans le rapport Martre, la
volonté de se démarquer de la documentation et de la veille technologique est
perceptible. Mais comme le font remarquer Paturel et Richomme-Huet « il faut
bien reconnaître que la définition ne permet pas de progresser
significativement et de percevoir concrètement de quoi il s'agit par rapport à
d'autres concepts telle la veille » .
• Jean Arthuis, alors Ministre de l'Economie et des Finances (1997) évoque que
l'IE dépasse les aspects documentaires et englobe la stratégie ;
• Hervé de charrette, alors Ministre des Affaires Etrangères, évoque la notion de «
diplomatie économique », (1997) ;

19
• Mais s'il ne fallait retenir qu'un homme politique qui a contribué positivement à l’
IE en France, ce serait Bernard Carayon, pour avoir tant porté le discours de l'IE
et assuré par plusieurs centaines de conférences le service après-vente de son
rapport. « La proposition du député Bernard Carayon de lancer une politique
publique d’Intelligence Economique a eu un grand avantage ; elle a extrait le sujet
du cénacle des experts pour leplacer dans la sphère politique » Bernard Carayon
est perçu comme le père de la politique publique d'IE en France.
• A noter l'intérêt du Premier Ministre Jean-Pierre Raffarin (« notre pays semble se
heurter à un manque de motivation ou de sensibilisation par rapport à la fonction
d'IE » (2003) à la suite d'Edith Cresson ou de René Monory qui avait signé la
préface d'un ouvrage sur l'IE en 1997.
• Notons que pour le Préfet Rémi Pautrat « Nous ne sommes plus à l’ère des «
pionniers » de l’intelligence économique. Tout a été dit ou écrit. Il faut agir »
• Alain Juillet,Haut Responsable à l'IE. Définition de l'IE : « maîtrise et protection
de l'information stratégique pour tout acteur économique » (2004-2009)
• Dominique de Villepin, en tant que Premier Ministre, charge Bernard Carayon
d'un nouveau rapport en 2005.
• Nicolas Sarkozy, en tant que Ministre de l'intérieur, lance une initiative de grande
ampleur pour l'Intelligence Economique Territoriale. Il faut dire qu'il est conseillé
par un Préfet très au fait de cette question : Claude Guéant.
• Roger Mongereau dirige une mission et rédige un rapport sur l'IE au Conseil
Economique et Social (2006).
• Cyrile Bouyeure est nommé Coordinateur ministériel à l'intelligence, et à ce titre,
il prend désormais régulièrement position dans le discours sur l'IE en France.

• Enfin, Olivier Buquen est nommé en 2009 Délégué Interministériel à


l'Intelligence Economique.

20
Les principaux grands thèmes évoqués dans les discours politiques ou
d'intérêt général en IE.

De 1990 à 2010, les thèmes suivants ont été abordés dans les propos des
personnes désireuses d’apporter leur contribution à l’avancée du concept I.E. en
France.
• L'ouverture du monde, la complexité qui augmente, l'augmentation des
rythmes, la réduction des espaces. Le monde change et les pays et les entreprises
doivent réagir à cette nouvelle situation.
• La compétitivité, la performance. L'IE est la réponse moderne aux besoins de
compétitivité, de performance.
• L'IE vient des Usa, où elle a été diffusée à l'origine, plutôt comme une pratique
d'entreprise. En France, le discours à été adapté pour davantage de recours à l’Etat.
• Du binôme au triptyque de l'IE : d'abord présentée comme un couple offensif
(opportunités) et défensif (menaces) , l'IE est désormais souvent présentée comme
un triptyque constitué de la veille (acquisition et analyse de l'information), de la
protection et de l'influence ;
• La veille : le premier pas vers l'Intelligence Economique dans la majorité des
discours. L'IE a régulièrement été réduite à la notion de veille ;
• La protection, la sécurité : « ni naïf ni parano ». De nombreux sujets, comme la
sécurité informatique, la propriété industrielle,
sont parfois regroupés sous le vocable d'IE ;
• L’influence, le lobbying. Souvent décriées par manque de connaissance, de
naïveté, ou par une morale économique très stricte, les notions d'influence et de
lobbying se justifient dans le discours par le fait qu'il n'est plus suffisant d'avoir de
bons produits pour vendre .
• Le traitement de l'information, la gestion de l'information, la production de
connaissances. L'analyse de l'existant transformation del'information en
connaissance.
• La décision. Pour de nombreux auteurs, comme Martre par exemple, c'est la
finalité de l'IE .
• Pour tous les acteurs économiques. « Certains pensent que l'intelligence
économique est l'affaire de toutes les entreprises, grandes et petites, internationales
et nationales, chacune à sa mesure et en fonction de ses capacités d'action. D'autres
au contraire considèrent qu'elle en concerne que les grandes entreprises... ». La
grande majorité des discours politiques se doit d'évoquer que l'IE concerne
l'ensemble des entités économiques. .
Au niveau « humain », les discours mettent l'accent sur l'implication de « tous » les
membres de l’entreprise.
;
• L’information est une nécessité. « La recherche de l’information pertinente est
aujourd’hui de plus en plus vitale et indispensable pour les entreprises

21
« Sans connaissance de l’environnement concurrentiel, il n’y a pas de victoire
commerciale possible »
• L'intelligence économique (et commerciale ou stratégique) est une nécessité.
« Dans un monde dominé par la toute-puissance de l’information, la pratique de
l’intelligence économique est vitale pour la survie et le développement de nos
entreprises, tout comme pour le maintien de nos pays à un certain niveau de
puissance et d’indépendance »
• L'exhaustivité. Il a fréquemment été utilisé, et aujourd'hui encore, des termes
mentionnent l’exhaustivité. Les rapports Martre et
Mongereau mentionnent chacun plus de cent quarante fois les variantes du mot «
tout, tout, toute, toutes » dans le sens de l'exhaustivité (en enlevantles expressions
telles que « malgré tout » et « avant tout » qui sont surtout des figures de style). Le
rapport Cétisme(Les fondements et les racines de l'intelligence économique « à la
française » : analyse des discours politiques et institutionnels) (1990-2000) Pascal
FRION Doctorant ,Iae de Poitiers-/ Nicolas MOINET Professeur des Universités plus
de quatre vingt fois, le rapport Carayon de 2003 , plus de soixante dix fois .
• L’IE est tournée vers le futur, l'anticipation, la prospective.
Nicole d'Almeida (2001)
Contribution originale à l’analyse institutionnelle des entreprises et des
organisations.

• légalité, éthique, déontologie. L'Intelligence Economique est légale, et ce qui


n'est pas légal n'est pas de l'intelligence économique. Ce discours a été évoqué
depuis le début et continue à être évoqué, quelque soit la taille de l'organisation,
quelque soit le pays.
Etat d'esprit, culture, dimension humaine. L'IE est clairement et de manière
répétée comme un « mode de pensée » ayant des matrices culturelles s'appuyant
sur la culture du pays.
• La maîtrise de l’information. C'est un des sujets qui semble le plus mis en
avant, qui représente une sorte de synthèse des idées précédentes.
La notion de maîtrise de l’information (stratégique) est souvent mise en avant,
mais elle semble ne jamais avoir fait l'objet d'une présentation précise. Elle est
mentionnée par de nombreux auteurs, notamment dans le rapport Martre plus de
40 fois.

22
Chapitre 3
Approche
moderne de
l’I.E.

23
Chapitre 3
Approche moderne de l’ Intelligence Economique

3 .1 L’Intelligence Economique dans le monde


Selon Monsieur Christophe EKEN (Président de la CCIMA du
Cameroun)L’intelligence économique a donné naissance à une déclinaison
particulière qui est l’Intelligence Economique Territoriale (IET), entendue comme
l’élaboration de stratégies concertées de développement économique et
technologique pour les territoires, en s’appuyant sur les grappes d’entreprises qui
participent du développement stratégique des régions.
Une autre forme de l’Intelligence Economiqueconsiste en la définition et la
préservation d’un périmètre économique stratégique, constitué d’un ensemble
d’entreprises évoluant dans le domaine des technologies sensibles et qu’il faut
protéger pour des raisons d’intérêt national communautaire et de conquête de
positions privilégiées sur les marchés hautement rentables.
La troisième forme de l’Intelligence Economique est la constitution de réseaux
d’experts et de décideurs, inter-entreprises et inter-administrations, mais aussi
entre l’État, les entreprises, les universités et les différents acteurs locaux du
développement économique et social.
La quatrième est la sensibilisation et la formation à l’Intelligence Economique,
car cette dernière est indispensable à la construction de la compétitivité durable
des entreprises.
Sur toutes ces formes ,l’Afrique y est très en retard.
Au Japon,aux Etats –Unis et en France, les Entreprises et surtout les pouvoirs
publics ont pris conscience s’agissant des avantages que peut procurer cette
nouvelle discipline aux divers pratiquants.
Plusieurs écoles se sont créées ainsi que plusieurs associations et groupes de
réflexions sur le sujet pour aider les entreprises et l’Etat.
L’exemple français sur ce plan est très édifiant.

3.2 Les Enjeux

Maîtriser son environnement externe, c’est donc apprendre à utiliser à son


avantage les règles et les mécanismes de la mondialisation, que beaucoup
d’opérateurs ignorent ou méconnaissent, pour accéder durablement au marché
régional et international. C’est aussi et avant tout se prémunir de façon lucide et
responsable d’une multitude de risques alors que l’on observe une tendance
générale à la criminalisation des marchés, amoraux par nature et largement
dérégulés, depuis ce qu’il est convenu d’appeler « la crise » - économique,
financière, aujourd’hui des dettes et qu’il conviendrait de qualifier aussi de morale.
En effet, la mondialisation et l’accélération des échanges ont considérablement
multiplié le nombre de combinaisons possibles d’affaires, bonnes comme
mauvaises. En même temps, les préjudices occasionnés ces dernières années
24
semblent avoir « désinhibé » le comportement d’un grand nombre d’employés et
de dirigeants, toutes fonctions et niveaux de responsabilité confondus, sous
prétexte de se venger d’un système qui leur a causé des torts - pertes financières,
de perspectives de promotion voire d’emploi.

Aujourd’hui, l’Intelligence Economique fait fi de l’espionnage informationnel ou


industriel. Toute recherche de l’information par des moyens peu orthodoxes
devient de bonne guerre. La Chine en est une illustration avec sa progression tous
azimut dans une industrie basée au départ sur la copie intégrale.

3.3 Le Défi pour l’Afrique

Pour relever ces défis, l’Intelligence Economique offre une palette de savoir-faire
et de méthodes efficaces, humains appuyés par des outils, qui permettent
d’anticiper les risques et les menaces afin de les prévenir ou d’en atténuer les
conséquences. Dans ce domaine comme dans d’autres, les pays-marchés africains,
globalement en plein essor économique et sociétal avec certes d’importantes
disparités, en transition de l’aide au développement, auraient avantage à opérer un
bond qualitatif, voire une rupture, dans leurs modes d’organisation et leurs
pratiques sans avoir à rattraper un supposé retard par rapport au monde dit
développé, en reproduisant des modèles étrangers qui ont montré leurs propres
limites.

Le recours à l’intelligence économique se justifie notamment par le fait que les


marchés africains ne sont qu’en partie des marchés de la demande plutôt que de
l’offre, qui ne devraient faire l’objet de précautions et de vérifications que de la
part des investisseurs étrangers. D’importants secteurs d’activité, en particulier
ceux de l’agroalimentaire et des ressources naturelles, sont en voie de structuration
et de valorisation par plus grande transformation sur place; ils représentent des
volumes et des valeurs en augmentation constante pour satisfaire les besoins
occidentaux, orientaux et asiatiques croissants, ce qui inverse fondamentalement le
rapport de force politico-économique entre l’Afrique et le reste du monde. Cette
situation justifie et impose, pour les opérateurs africains ou déployés sur le
continent, le recours aux mêmes mesures préalables de précaution vis-à-vis des
clients, investisseurs et partenaires étrangers. En interne, le fait que les marchés
africains sont en train de devenir un vaste champ de partenariats et de compétitions
croisés suscite des opportunités et génère des litiges qui justifient le recours aux
méthodes modernes d’intelligence économique tout au long des projets, depuis leur
conception jusqu’à leur achèvement.

Ainsi, l’intérêt croissant pour le continent africain aiguise les appétits d’opérateurs
économiques et financiers régionaux et internationaux en provenance de tous les
continents, attirant de bons comme de mauvais partenaires et investisseurs. Seule
une approche lucide et responsable, inspirée par les principes de l’Intelligence
25
Economique et incarnée dans un dialogue constructif entre l’Etat et le secteur
privé, permettra d’aborder sereinement ces nouveaux investissements sur un
continent que certains n’hésitent pas à qualifier de nouvel Eldorado.

26
Chapitre 4
Les
perspectives
de l’I.E.

27
Chapitre 4

LES PERSPECTIVES DE L’I.E

L’Intelligence Economique a suscité l’apparition de nouveaux métiers

En mars 2004, l’Académie de l’Intelligence Economique a demandé à M. Bernard


BESSON (expert en intelligence économique,créateur d’un cabinet de formation-
conseil et d'audit en intelligence économique d'entreprise), de rédiger avec Jean-
François Pépin du Cigref , le Manifeste pour la promotion de l’Intelligence
Economique d’Entreprise , manifeste qui est l’un des textes fondateurs d’une
profession nouvelle. Mais qui dit profession, dit naturellement métier, fonctions et
missions. Il restait à les identifier, à les catégoriser et à décrire ces nouveaux
métiers. Cette étape a été franchie et en Septembre de la même année, la liste des
métiers et des compétences nées avec l’Intelligence Economique a été approuvée et
signée par les organisations représentatives de la profession et l’ANPE.

C’est à l’initiative d’Alain Juillet qui souhaitait une meilleure visibilité par les
acteurs du marché, que cette liste a été élaborée avec le concours de tous ceux qui
affichent le logo « Intelligence Economique ». Il s’agit d’abord d’une
reconnaissance des activités exercées à temps plein ou partiel par des personnes
physiques ou morales dans le cadre ou en dehors de l’entreprise. Cette liste
énumère ensuite les compétences qui soutiennent l’Intelligence Economique
d’Entreprise.
Cette liste n’est pas exhaustive.

Formateur en intelligence économique

Enseignant en intelligence économique ou professionnel de l’intelligence


économique participant à temps plein ou partiel à la transmission de connaissances
et de savoir-faire dans le cadre de l’enseignement supérieur et de la formation
professionnelle continue.

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Veilleur

Personne physique ou morale exerçant à la demande ou d’initiative, à temps plein


ou partiel, dans le secteur privé ou public, une activité de recherche, de traduction,
de mémorisation et de diffusion de l’information écrite ou orale, dans un ou
plusieurs domaines de compétences. Le veilleur contribue à la performance, à
l’innovation, à la prévention des risques et menaces et à la protection de
l’organisation.

Analyste

Personne physique ou morale exerçant à la demande ou d’initiative, à temps plein


ou partiel, dans le secteur privé ou public, une activité de validation,
d’interprétation et d’analyse de l’information dans un ou plusieurs domaines de
compétences. L’analyste contribue à la performance, à l’innovation, à la prévention
des risques et des menaces et à la protection de l’organisation.

Auditeur en Intelligence Economique

Personne physique ou morale susceptible d’auditer l’intelligence collective d’une


organisation ou d’un groupement d’organisations en se référant à une
méthodologie reconnue par les signataires de la présente liste afin d’implanter ou
de réorganiser un système d’Intelligence Economique.

Consultant en Intelligence Economique

Personne physique ou morale susceptible grâce à ses compétences de veilleur,


d’analyste et à sa compétence dans la protection du patrimoine de conseiller des
prises de décision dans les domaines relevant de l’Intelligence Economique.

Editeurs de logiciels d’Intelligence Economique

Personne physique ou morale concevant et éditant des logiciels visant à favoriser le


travail collectif des veilleurs, à collecter et à partager l’information utile aux
veilleurs et analystes.

Directeur ou responsable de l’Intelligence Economique

29
Personne physique exerçant les fonctions de directeur de l’Intelligence
Economique dans un territoire, une administration ou un groupement
d’organisations. (Pôle de compétitivité, branche professionnelle, syndicat,
agglomération de communes, etc.)

Délégué général à l’Intelligence Economique

Personne physique bénéficiant d’une délégation de pouvoir générale et


pluridisciplinaire chargée dans une entreprise de coordonner et d’organiser
l’activité des veilleurs, des analystes et des réseaux afin d’aider à la décision, à
l’influence, à la performance et à la protection de l’organisation.

Lobbyiste

Personne physique ou morale capable de proposer ou de conduire des actions


d’influence ou de contre-influence dans les domaines relevant de l’Intelligence
Economique.

Ainsi avec l’I.E. on peut également aujourd’hui aspirer aux emplois suivants:

 Responsable de l’information stratégique ;


 Responsable marketing/produits ;
 Responsable des activités de lobbying ;
 Animateur du système d’information économique ;
 Consultant en organisation et stratégie d’entreprise ;
 Cyber veilleur internet ;
 Spécialiste en négociation de marchés ;
 Responsable de comités d’entreprises ;
 Veilleur stratégique, commercial et technologique ;
 Responsable de l’information stratégique ;
 Animateur de Chambres Consulaires et des syndicats professionnels ;
 Chargé de service recherche & développement ;
 Chargé de la sécurité informationnelle ;
 Chargé de l’évaluation des performances informationnelles ;
 Spécialiste en politique d’intégration ;
 Responsable de la surveillance et de la sécurité économique ;
 Responsable à l‘Intelligence Territoriale

30
CONCLUSION

L’intelligence économique, en tant que recherche d'informations et exploitation


avec un objectif économique, existe depuis longtemps dans l’histoire ; elle a
souvent été liée aux explorations, au commerce et aux informations ramenées par
les explorateurs et les commerçants. Les récits de voyages ont constitué des mines
d'informations importantes pour les entreprises et les gouvernements, et utilisées
de diverses manières.

Aux Etats-Unis les écrits de Mickael PORTER ont révolutionné le monde de la


gestion des connaissances depuis les années 70 avec le Japon dans son invention
du JETRO (La JapanExternal Trade Organization agence japonaise chargée de la
promotion du commerce extérieur, fondée en 1951. Cette agence permet d'informer les
entreprises japonaises et de soutenir les exportations du pays.) C’est en France que
l’évolution de l’esprit d’Intelligence Economique a le plus préoccupé le monde
des entreprises et les pouvoirs publics ces dernières années. Cela s’est traduit par
deux actes majeurs : les Rapports MARTRE (1994) et CARAYON (2005) ainsi
que la création de plusieurs Ecoles de formation et des associations de réflexion
sur le sujet.

Aujourd’hui, avec l’apparition d’Internet et autres TIC, les sources d’informations


ont crues de façon exponentielles. Les nouveaux moyens de communications ont
radicalement augmenté la vitesse de propagation de l’Information. D’où la
nécessité croissante de l’Intelligence Économique, utilisée pour collecter, trier,
analyser et diffuser des informations pertinentes au sein d’une entreprise. La
définition est parfaitement résumée en le considérant comme « un outil destiné à
produire la bonne information, à la bonne personne, dans le bon contexte et au bon
moment ».

Floran VADILLO(chargé d’un enseignement consacré aux grandes problématiques


contemporaines de sécurité et de défense), estime que l’Intelligence Economique
n’est ni une théorie, ni une religion, elle est avant tout un savoir-faire, une
mentalité.

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