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Dissertation Francais

« Chacun appelle barbarie ce qui n'est pas de son usage. » Dans quelle mesure cette
citation de Montaigne s'applique-t-elle à l'oeuvre que vous avez étudiée cette année ainsi
qu'au documents et textes que vous avez parcourus ?

Michel de Montaigne, né en 1533 a vécu sous le règne Henri II il est l'un des
pionniers du mouvement littéraire de l'humanisme , c'est un moraliste qui décrit et
critique les mœurs de son époque et développe une réflexion sur la nature et la condition
humaine. Il prône la tolérance et dénonce la cruauté, la colonisation et la torture. Ses
Essais sont l'oeuvre de toute une vie, ses idées sont approuvées par de nombreux
philosophes et intellectuels. Dans un de ses livres, des Cannibales il dit «  Chacun
appelle barbarie ce qui n'est pas de son usage ». Autrement dit, les usages qui sont des
coutumes, des pratiques, et des croyances observées dans une société, sont différents
d'une société à une autre. Dans un premier temps nous verrons dans quelles mesures on
peut considérer l'autre comme barbare à causes des différences de mœurs, de coutumes
ou de principes que l’on rejette et que l’on ne comprend pas. Puis dans un second temps
nous allons démontrer comment la tolérance et l'ouverture d'esprit permettent de
comprendre ces différences et de les dépasser .

Au 16ème siècle l’Espagne rayonne sur le monde, en effet elle est la première
grande puissance mondiale. Les espagnols ont soif de pouvoir et sont continuellement en
quête de terre pour agrandir leur territoire et récupérer des ressources. La découverte du
nouveau monde en 1492 par Christophe Colomb est l'élément déclencheur d'une guerre
atroce opposant les colonisateurs espagnoles aux tribus Indiennes. L’appât du gain est la
motivation de la plupart des premiers conquistadors, dont Colomb. Ils profitent de
l'innocence et de la générosité dont font preuve les indiens pour les piller et les voler sans
aucune pitié. Ils commettent des actes d'une immense cruauté et ne cherchent en aucun
cas à découvrir cette civilisation nouvellement connu. Les Espagnoles s'estiment être
plus évolués du fait de leur technologie plus avancé et pensaient donc avoir le droit de
considérer les Indiens comme « sous hommes » et donc de les mépriser. De plus les
Espagnoles jugent les Indiens en fonction de leur propre culture et se permettent de
considérer ce peuple comme inférieur à leur civilisation . Dans les Essais de Montaigne
plus particulièrement dans des Coches, il nous fait part de ces actes cruelles : « ils mirent
brûler pour un coup, en même feu, quatre cent soixante hommes tous vifs ». Par là
Montaigne souligne avec ironie le fait que les hommes dit civilisés sont bien plus barbare
que ceux qu'ils nomment sauvages. Finalement, il remet en cause l'ethnocentrisme de la
civilisation espagnole, pétris de préjugés à l'égard des autres groupes ethniques ce qui
débouche la plupart du temps sur une vision raciste de l'homme.
De plus, les Espagnols ont dès le départ imposé brutalement leur règles leur loi et
leur religion rejetant radicalement les croyances indiennes. En effet, le roi étant
l'émanation de dieu, c'est la loi catholique qui régit la société, or les indiens étaient
polythéistes. Ainsi, les Espagnols ont prétendu venir au nom de Dieu pour christianiser
les indiens et se devaient de convertir au catholicisme toutes ces personnes considérées
comme non civilisées, sans âme. Effectivement, tous les Indiens devaient se faire
baptiser sous peine de se faire battre, torturer ou tuer. De ce fait, Montaigne dans Des
Coches n'hésite pas à décrire la brutalité et la violence de ces conversions forcées : « S'ils
se fussent proposés d'étendre notre foi, ils […]  se fussent trop contentés des meurtres que
la nécessité de la guerre apporte, sans y mêler indifféremment une boucherie, comme sur
des bêtes sauvages, universelle, autant que le fer et le feu y ont pu atteindre ». Enfin, tout
aurait été pour le mieux si les Indiens avaient accepté de se soumettre et d’abandonner,
sans protestation aucune, leurs valeurs, leur organisation sociale, économique et
politique,. Mais bien sûr cela n’arriva pas. L’évangélisation, qui légitimait la souveraineté
espagnole, constituait une violence quelle que fût sa forme et elle s’accompagna souvent
d’une violence physique afin de parvenir par la contrainte à ses fins.
En outre, la colonisation espagnole a modifié en profondeur la vie quotidienne des
Indiens et pire encore, en raison du mépris et de l’ intolérance des colons, ils sont allés
jusqu’à réduire en esclavage tout un peuple. En effet, du fait de cette soi-disant
infériorité, les indiens ont été exploités sans aucune pitié et jusqu'à ce que la mort s'en
suive. C'est encore là une forme de racisme, car les espagnols étaient convaincus que les
Indiens n'étaient que  « des sauvages » du fait de leur différences linguistiques (ne
pouvant pas dialoguer ) et culturelles (anthropophagie). C'est ainsi que dans La
Controverse de Valladolid de Jean-Claude Carrière , le philosophe Sépulvéda assure que
les Indiens sont des esclaves et dit : « Eminence, les habitants du Nouveau Monde sont
des esclaves par nature », « D'abord, dit-il, les premiers qui ont été découverts se sont
montrés incapables de toutes initiatives, de toutes invention. En revanche, on les voyait
habiles à copier les gestes et les attitudes des Espagnoles, leur supérieurs.Cette tendance à
copier, qui s'accompagne d'ailleurs d'une réelle ingéniosité dans l'imitation,est le
caractère même de l'âme esclave. Ame d'artisan, âme manuelle pour ainsi dire. » Selon
Sépulvéda, sous prétexte que les Indiens auraient tendance à avoir plus de faciliter à
copier les gestes ainsi que des facilités dans les tâches manuelles alors on doit les
asservir. Finalement les espagnoles s'aveuglent sur la vie véritable de ces peuples, ils se
fixent sur une idée par exemple le fait que les indiens ait tendance à copier leur gestes et à
effacer le reste, ils nient leur spécificité, leur différences pensant être les seuls à pouvoir
exercer leur droit.  On sait désormais que la violence psychologique qui se manifeste par
le mépris de l’Autre, par sa réduction en esclavage, par la négation de ses valeurs, par la
destruction de sa culture et par son exploitation constituent autant d’agressions tout aussi
dévastatrices pour le corps que pour l’esprit.
Toutefois, des philosophes ainsi que de intellectuels ont su faire preuve
d'ouverture d'esprit et de tolérance et ont essayé comprendre ces différences sans les juger
et ont cherché à découvrir la nature profonde de ces populations. Montaigne dans des
Coches et des Cannibales va analyser ce peuple d'un regard bienveillant. Il va porter un
regard humaniste et se demander comment avec une absence de rencontre entre ces deux
civilisations l'une d'elle a pu se prétendre être supérieurs à l'autre. Montaigne va dépasser
les jugements de son époque sur ce « nouveau monde », dit « barbare », il va découvrir
une population d'une nature bienveillante innocente. Ainsi dans des Cannibales , il
affirme « Ils sont sauvages, de même que nous appelons sauvages les fruits que nature, de
soi et de sa marche ordinaire, a produits » Montaigne s'attache donc ici à dénoncer
la vision ethnocentrée des Européens et à démontrer comment les idées reçues faussent la
compréhension de populations qu'il considère, lui, comme vertueuse. Mais Montaigne
n'est pas le seul à penser ca, en effet au 18ème siècle Rousseau dans Discours sur
l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes pose sa théorie selon
laquelle : «  Rien n'est si doux que lui dans son état primitif » . Par là, il décrit une
humanité naturellement bonne et capable de vivre un bonheur sage et paisible au contact
d'une nature généreuse. Finalement, ils nous ouvrent les yeux sur ce Nouveau Monde et
suppriment les préjugés en nous offrant une vision de l'homme idyllique, celle du « bon
sauvage » , d'un homme naturellement bon et heureux de vivre au sein de « mère
nature ».
Par ailleurs, Montaigne a su faire preuve d'une grande ouverture d'esprit car selon
lui, la barbarie est relative et dépend de chacun. Ainsi, il invite l'Européen à prendre du
recul sur sa manière de vivre, ainsi qu'à s'interroger sur le sens du mot « sauvage », ce qui
lui permet de positiver l'image du barbare et de dénoncer les travers des colonisateurs. Il
va même jusqu'à prendre la défense de certaines pratiques qui ont tant choqué les
espagnoles comme le cannibalisme. C'est le cas dans Des cannibales il tente de
convaincre son lectorat : « Cela fait, ils le rôtissent et en mangent en commun et en
envoient des lopins à ceux de leurs amis qui sont absents. Ce n'est pas, comme on pense,
pour s'en nourrir, ainsi que faisaient anciennement les Scythes ; c'est pour représenter une
extrême vengeance. ». Pour ce qui est de la polygamie, Montaigne révèle le raisonnement
des femmes amérindiennes qui est à l'opposé du système des valeurs morales du modèle
occidental : honorer son mari revient à lui chercher des compagnes : « Étant plus
soigneuses de l'honneur de leurs maris que de toute autre chose, elles cherchent et mettent
leur sollicitude à avoir le plus de compagnes qu'elles peuvent, d'autant que c'est un
témoignage de la vertu du mari » Certes, la défense du cannibalisme est plus difficile, car
manger de la chair humaine fait tout naturellement horreur et, surtout, au XVIème siècle,
cela va contre des principes de l'Église mais Montaigne relève le défis et nous fait
comprendre que selon lui c'était considéré par les autochtones comme une forme de
partage. Contrairement à ses contemporains il ne les juge pas selon son point de vue, il
constate objectivement que les valeurs morales de la société amérindienne n'ont à voir
avec nos valeurs occidentales. Par conséquent c'est faire preuve d'une grande tolérances
face à ce qui peut apparaître comme abject et amoral au yeux des européens.
En outre, certains humanistes vont tenter de démontrer que n'est pas forcément
civilisé celui qui dit l'être. Montaigne signale ainsi à quel point les Européens se trouvent
corrompus par leur avidité, créant une société profondément inégalitaire et injuste et que
ce désir sans limite est la cause première des guerres. Montaigne et ses confrères vont
tenter de dénoncer la trahison et la déloyauté dont les Européens ont fait preuve. En effet
ils ont non seulement profité de leur supériorité en armement et de leur prestance pour
intimidé et par la suite tirer profit des Indiens. Comme dans Des Cannibales où
Montaigne illustre parfaitement :« Ils ne sont pas en débat de la conquête de nouvelles
terres, car ils jouissent encore de cette liberté naturelle, qui les fournit sans travail et sans
peine, de toutes choses nécessaires, en telle abondance qu’ils n’ont que faire d’agrandir
leurs limites. » Tout compte fait, en confrontant les deux mondes Montaigne nous invite à
remettre en cause le jugement prématuré porté sur les peuples du Nouveau Monde.

Pour conclure, on se rend compte que ces grandes questions qui touchent à l’être
humain traversent encore nos sociétés contemporaines, toujours pas débarrassées des
préjugés ou des discriminations qui empoisonnent les rapports humains. De plus,
l’homme encore plus préoccupé par une course éfreinée au profit, y perd son âme et
manifeste toujours son désir inassouvi de s’enrichir envers et contre des peuples toujours
plus pauvres comme ceux d’Afrique ou d’Amérique latine.

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