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Introduction
La pathologie de la muqueuse buccale est très riche et nécessite une connaissance approfondie.
En effet, les causes peuvent être locales mais le plus souvent les anomalies muqueuses observées
sont l'expression d'une pathologie générale qu'elles peuvent révéler. Le praticien oto-rhino-
laryngologiste (ORL) qui réalise de nombreux examens quotidiens buccaux et oropharyngés se
doit d'en connaître les principaux éléments, quitte à demander l'avis de spécialistes compétents.
Les lésions sont découvertes parfois de façon fortuite par le patient ou par son médecin
généraliste ou spécialiste ou par son chirurgien-dentiste. Souvent des signes fonctionnels attirent
l'attention à type de douleurs, de brûlures ou d'hémorragies.
Les principaux documents de langue française auxquels le lecteur doit se référer pour des
informations complémentaires sont présentés dans l'ordre des années de parution [1, 2, 3, 4, 5, 6].
La gencive est la muqueuse buccale recouvrant l'os alvéolaire. Elle présente un bord libre rose
pâle qui se termine au collet des dents par une attache épithéliale et un renflement entre chaque
dent appelé papille interdentaire.
L'os alvéolaire est l'os de soutien des dents dont il est séparé par le desmodonte. Il se résorbe en
quelques semaines lorsque la dent correspondante est extraite.
La langue constitue l'élément central de la cavité buccale. Le V lingual, constitué par neuf papilles
gustatives circumvallées (caliciformes), sépare la langue mobile de la base de langue qui fait
partie de l'oropharynx. La muqueuse de la face dorsale de la langue est hérissée de papilles
filiformes et fungiformes. Les papilles foliées (Figure 1) sont présentes au niveau de la partie
postérieure des bords latéraux de la langue juste en arrière du V lingual et doivent être connues.
Le frein de la langue est une formation physiologique dont l'hypertrophie (Figure 2) peut entraîner
une limitation de la propulsion linguale et un diastème interincisif inférieur médian justifiant sa
section ou une plastie en Z, et en libérant dans les deux cas le muscle génioglosse.
Les glandes salivaires principales sont les glandes parotides, sous-mandibulaires et sublinguales.
Les deux premières ont l'orifice de leurs canaux excréteurs bien individualisé. Les canaux
excréteurs de la glande sublinguale sont plus variables, uniques ou multiples au niveau du sillon
pelvilingual.
Les glandes salivaires accessoires se retrouvent essentiellement au niveau des parties latérales du
voile mou, de la face inférieure de la pointe de la langue et au niveau des lèvres.
Rappel histologique
La cavité buccale est tapissée de muqueuse dans sa totalité. L'épithélium est un épithélium
pavimenteux stratifié kératinisé ou non kératinisé. L'épithélium est kératinisé au niveau de la
muqueuse masticatrice (gencive et palais dur) et non kératinisé au niveau de la majeure partie de
la cavité buccale (lèvre, joue, palais mou, etc.)
L'érosion est une perte de substance muqueuse superficielle ne dépassant pas la membrane
basale. L'ulcération, plus profonde, la dépasse.
Il faut distinguer les érosions et ulcérations d'emblée, des maladies vésiculeuses ou bulleuses dont
les lésions élémentaires, en se rompant, donnent secondairement érosions et ulcérations.
On peut également citer l'ulcération trophique chronique linguale des grabataires, les morsures
linguales survenant après une crise d'épilepsie.
La maladie de Riga-Fede (Figure 4) est très particulière au nourrisson ; l'aspect kératosique peut
parfois dominer : les incisives inférieures entraînent une ulcération de la face inférieure de la
langue.
Ulcérations néoplasiques
Les carcinomes épidermoïdes de la cavité buccale peuvent se révéler par une ulcération chronique
dont deux caractères doivent évoquer le diagnostic : le caractère hémorragique au contact et
l'induration qui dépasse les limites de l'ulcération. Dans le doute, la biopsie, sous anesthésie
locale, est nécessaire pour affirmer le diagnostic et mettre en route la thérapeutique appropriée.
Les autres tumeurs malignes de la cavité buccale, beaucoup plus rares, peuvent également se
révéler par une ulcération (sarcome, carcinome mucoépidermoïde, carcinome adénoïde kystique,
histiocytose X ou langherhansienne).
Aphtes [9]
L'aphte (Figure 5) est une ulcération douloureuse et inflammatoire survenant par poussées. Sur le
plan histologique, il s'agit d'une vascularite. Une prédisposition génétique a pu être évoquée. Leur
cause est inconnue, mais plusieurs facteurs favorisants sont souvent évoqués par le patient
(stress, prise alimentaire de gruyère ou de noix, etc.).
Sur le plan clinique, l'aphte peut siéger en n'importe quel point de la bouche ; précédé d'une tache
érythémateuse, l'aphte apparaît comme une ulcération à fond nécrotique « beurre frais » à bords
nets entourés d'un halo érythémateux. Leur taille est habituellement de 0,5 à 1cm, mais ils
peuvent être miliaires ou géants (Sutton). Les douleurs sont souvent intenses majorées par tout
contact alimentaire. Il n'y a pas d'adénopathie satellite. Ils sont uniques mais plus souvent
multiples, évoluant par poussées et l'évolution se fait vers la cicatrisation sans cicatrice en une
dizaine de jours, sauf pour les aphtes géants (Figure 6) qui peuvent durer plus de 1 mois et
entraînent toujours une cicatrice.
Le diagnostic d'aphte est souvent posé par excès et il faut toujours discuter les autres causes
d'ulcération buccale (pemphigus, lichen plan, érythème polymorphe, herpès) et rechercher des
lésions cutanées ou muqueuses associées.
• anesthésiques locaux dont le plus efficace est la lidocaïne (Xylocaïne ® visqueuse à 2 %) ;
• sucralfate : utilisé pour protéger les ulcères digestifs, il peut être utilisé en bains de bouche trois à quatre fois par jour ;
• dermocorticoïdes locaux de classe I, appliqués sur l'aphte deux à trois fois par jour ;
Des applications locales de nitrate d'argent ou d'acide trichloracétique atténuent la douleur. Des
antalgiques par voie générale (type paracétamol) sont souvent associés.
Dans les aphtes récidivants et très invalidants, la corticothérapie par voie générale peut être
proposée en cure courte. Le thalidomide (de prescription uniquement hospitalière) est réservé à
des formes résistantes et hyperalgiques et d'emblée pour les aphtes géants avec les précautions
d'usage pour ce type de thérapeutique.
Elle peut retentir sur l'alimentation du patient et sur son état psychologique du fait de son
caractère parfois désespérant. Elle peut révéler une maladie de Behçet. Elle peut également être
associée à des pathologies digestives telles la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique. Le
traitement local est identique à celui des aphtes. La colchicine atténue la fréquence des poussées
et dans certains cas le recours au thalidomide est nécessaire.
Maladie de Behçet
C'est une maladie systémique inflammatoire évoluant par poussées sans test biologique
pathognomonique. Elle est plus fréquente chez des patients d'origine méditerranéenne.
Le diagnostic est porté devant l'association d'une aphtose buccale avec au minimum trois
poussées par an, associée à deux autres symptômes parmi les quatre suivants : ulcérations
génitales récidivantes-atteinte oculaire-lésions cutanées (pseudofolliculites, pseudoérythème
noueux, etc.)-hypersensibilité aux points de piqûre.
Les manifestations articulaires et vasculaires surviennent dans près de la moitié des cas.
Le traitement est celui des symptômes. Dans les formes bénignes, le traitement de première
intention est la colchicine. Dans les formes sévères, le traitement fait appel aux corticoïdes et
immunosuppresseurs.
Sialométaplasie nécrosante
C'est une ulcération à bords nets bordée d'un halo érythémateux à fond nécrotique siégeant au
palais osseux, survenant dans un contexte alcoolotabagique.
Vésicules
Les vésicules sont des collections liquidiennes intraépithéliales de moins de 5mm. Elles se rompent
rapidement dans la bouche laissant place à des érosions arrondies, isolées ou confluentes.
Dans la bouche, les vésicules sont d'origine virale souvent associées à des vésicules cutanées.
Les principaux virus responsables sont l'herpès, la varicelle, le zona, le syndrome pied-main-
bouche et l'herpangine.
Herpès [10]
L'herpès orolabial débute par une primo-infection ; un état de latence s'installe ensuite avec
persistance du génome viral dans le noyau des neurones sensitifs ganglionnaires.
L'infection ganglionnaire est latente et dure toute la vie. La réactivation de cette infection
ganglionnaire sera à l'origine des récurrences herpétiques.
Primo-infection herpétique (Figure 7)
Elle est asymptomatique chez 90 % des patients.
Chez l'enfant, elle peut prendre un caractère spectaculaire réalisant d'une gingivostomatite aiguë
avec fièvre à 40°C. La dysphagie est intense. La muqueuse buccale est parsemée d'érosions
atteignant principalement les lèvres et les joues.
Le diagnostic différentiel se pose, en période aiguë, avec une aphtose buccale, un pemphigus, une
stomatite virale ou bactérienne.
La guérison se fait en 10 ou 15jours, éventuellement accélérée par l'aciclovir par voie orale. Dans
les formes sévères ou chez les patients immunodéprimés, la voie veineuse de ce traitement est
privilégiée.
Récurrences
La récurrence ne survient pas de façon systématique et ne touche que 30 % environ des sujets
contaminés. Cette récurrence apparaît à l'occasion d'un facteur déclenchant : infection,
traumatisme, choc émotionnel, exposition solaire, etc.
L'aspect clinique est caractérisé par une tache érythémateuse siégeant le plus souvent au niveau
de la lèvre et recouverte rapidement de vésicules groupées en bouquet qui se rompent puis se
dessèchent. Dans la cavité buccale, les vésicules se rompent très rapidement et laissent place à
une ulcération à contours micropolycycliques (Figure 8).
Des topiques locaux antiviraux raccourcissent l'évolution, à condition d'être débutés dès les
premiers prodromes. Lorsque les récurrences sont très fréquentes (plus de six par an), des
traitements par aciclovir par voie générale peuvent être proposés.
Le recours à des examens complémentaires n'est habituellement pas nécessaire sauf lorsque
surviennent des complications ou dans les formes graves justifiant alors un examen virologique
direct.
Varicelle-zona
Le virus varicelle-zona (VZV) est un virus proche de celui de l'herpès. Il est responsable de la
varicelle lors de la primo-infection et du zona lors des récurrences.
Varicelle
Les localisations buccales de la varicelle surviennent de façon simultanée à l'éruption cutanée plus
spectaculaire. Les vésicules se rompent rapidement pour laisser les érosions superficielles
arrondies.
Zona
C'est l'expression de la récurrence du virus VZV : la réactivation de ce virus à l'intérieur du
ganglion sensitif favorise sa migration le long des fibres sensitives jusqu'à la peau ou la
muqueuse, siège du l'éruption.
Le diagnostic de zona est rapidement évoqué sur l'éruption unilatérale, son caractère
métamérique et les douleurs à type de brûlures ou d'élancements.
Dans la cavité buccale, c'est le zona du V2 ou du V3 (Figure 9A, B) avec une éruption cutanée et
muqueuse dans le territoire correspondant. Il s'accompagne toujours d'une adénopathie satellite.
Le zona du ganglion géniculé est caractérisé par une paralysie faciale périphérique, une éruption
cutanée dans la zone de Ramsay-Hunt et une éruption siégeant sur les deux tiers antérieurs de la
langue mobile.
Le risque principal du zona est la survenue d'algies postzostériennes qui menacent principalement
les patients âgés de plus de 70ans.
La prescription d'un traitement antiviral a surtout pour but de prévenir ou de limiter la survenue
de ces algies s'il est débuté rapidement dans les 72heures ; il est également proposé de façon
systématique lors du zona du ganglion géniculé et du zona survenant chez l'immunodéprimé.
Syndrome pied-main-bouche
Il est dû à une infection par un virus cocksackie ; il survient chez l'enfant de moins de 10ans.
Les vésicules muqueuses vite rompues s'associent à des lésions cutanées recouvertes de vésicules
prédominant à la paume des mains, aux doigts et aux orteils.
Herpangine
L'infection due également à un virus cocksackie survient chez un enfant de moins de 5ans ; elle
est marquée par une fièvre brutale et des douleurs pharyngées ; l'examen retrouve des vésicules
gris blanchâtre, de 1 à 2mm de diamètre, associées à une hyperhémie pharyngée.
Une bulle est une collection liquidienne de plusieurs millimètres de diamètre. Ces bulles se
rompent dans la bouche et peuvent être confondues avec des aphtes et des ulcérations.
L'éruption cutanée présente un aspect caractéristique en « cocarde » ; elle est constituée de trois
zones concentriques et se développe principalement aux extrémités des membres et au visage.
Les lésions buccales sont des érosions, recouvertes d'un enduit pseudomembraneux, souvent
multiples et très douloureuses et pouvant entraîner une dysphagie, voire une aphagie. L'atteinte
labiale et buccale antérieure est souvent au premier plan.
C'est la présence de lésions cutanées qui permettent habituellement d'en faire le diagnostic.
La cause la plus fréquente de l'érythème polymorphe est l'herpès mais également d'autres
infections bactériennes (Mycoplasma pneumoniae, etc.) ou virales en sont responsables.
Leur traitement est dominé par une corticothérapie locale et/ou la Disulone ® pour les
pemphigoïdes cicatricielles, par une corticothérapie générale et/ou les immunosuppresseurs pour
les pemphigus.
Pemphigoïde cicatricielle
Elle atteint principalement la muqueuse buccale (principalement gencives et palais) mais
également les muqueuses génitales, l'œil, l'œsophage.
Le diagnostic clinique repose sur le « signe de la pince » ; la pince sans griffe détache l'épithélium
en larges lambeaux en périphérie des lésions gingivales. Elle a une évolution cicatricielle et
synéchiante pouvant évoluer ou vers une dysphagie, ou vers la cécité en cas d'atteinte oculaire.
Cette dysphagie peut être le témoin d'une sténose œsophagienne cicatricielle justifiant une
fibroscopie et des dilatations œsophagiennes.
Le terme de leucoplasie a été plusieurs fois redéfini par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS)
et semble devoir être moins utilisé, sinon abandonné.
• Kératoses dues à la chique de bétel, au cannabis, ou aux lésions thermiques (cigarette avec bout allumé à l'intérieur de la
bouche, souffleur de verre). Elles constituent des lésions à risque élevé de dégénérescence.
• Chéilite actinique chronique. L'exposition solaire favorisée par certaines professions (agriculteur, marin pêcheur) favorise
cette chéilite qui atteint la lèvre inférieure et est susceptible de cancérisation.
• Kératoses de friction. Elles sont dues à des frottements répétés ou à des tics de mordillement, en particulier de la lèvre.
Elles disparaissent après suppression de la cause.
Kératoses iatrogènes
• Toxidermies lichénoïdes : certains médicaments tels les sels d'or ou la D-pénicillamine peuvent donner des
manifestations cutanées ou muqueuses proches de celles observées dans le lichen plan.
• Kératoses réactionnelles après des contacts locaux avec de l'arsenic, le clou de girofle, etc.
Infections mycosiques
Les candidoses chroniques se manifestent par des kératoses rétrocommissurales qui peuvent
devenir verruqueuses et évoluer vers un carcinome épidermoïde, surtout si le patient est fumeur.
Infections virales
Les papillomes et certains condylomes acuminés peuvent comporter une couche kératosique ; ils
sont le plus souvent consécutifs à des human papillomavirus (HPV) non oncogènes. Dans quelques
cas, des virus oncogènes sont en cause (HPV 16) avec un risque élevé de cancérisation.
Tumeurs malignes
La présence d'une kératose réactionnelle est fréquente et ne doit pas égarer le diagnostic ; elle
impose dans le doute une biopsie ou mieux une exérèse de cette kératose avec examen
anatomopathologique. Cette kératose est particulièrement développée et trompeuse dans les
papillomatoses orales florides qui sont en fait des carcinomes verruqueux épidermoïdes très
différenciés.
Sur le plan histologique, plusieurs classifications ont été faites dépendant de l'existence d'une
hyperplasie et d'une dysplasie, le carcinome in situ étant caractérisé par des cellules cancéreuses
ne dépassant pas la basale.
Sur le plan clinique, ces précurseurs se présentent selon trois aspects suggestifs :
• aspect d'une kératose inflammatoire irrégulière : kératose épaisse non homogène avec réaction inflammatoire plus ou
moins marquée ;
• érythroplasie de Queyrat qui est une plaque rouge bien limitée sans kératinisation.
Parmi les examens complémentaires, certains auteurs proposent le test au bleu de toluidine ou le
test de Schiller au Lugol.
Le traitement chirurgical est privilégié lorsque la lésion est limitée, permettant un examen
anatomopathologique de la totalité de la lésion.
Lorsque les lésions sont étendues et que l'exérèse n'est pas raisonnable, des biopsies multiples
doivent être alors réalisées et une surveillance rigoureuse assurée.
Candidoses buccales
L'agent pathogène en cause est le plus souvent Candida albicans : c'est un saprophyte de la
cavité buccale qui, à l'occasion d'une modification du terrain, peut devenir pathogène : prise
d'antibiotiques, corticothérapie générale ou locale, sécheresse buccale, dénutrition, diabète, déficit
immunitaire et en particulier sida, etc.
Forme aiguë
C'est le muguet (Figure 17). Il débute par une douleur buccale à type de brûlure avec une
muqueuse érythémateuse ; rapidement des granulations blanchâtres apparaissent plus ou moins
confluentes et adhérentes sur cette muqueuse érythémateuse.
Candidoses chroniques
Les lésions sont isolées ou associées.
• La perlèche (Figure 18, Figure 19). L'édentation favorise la macération dans le pli commissural de chaque côté ; la
commissure est rouge inflammatoire sensible et desquamante.
• La glossite losangique médiane est caractérisée par une surface linguale dépapillée médiane losangique ou ovalaire en
avant du V lingual (Figure 20). On retrouve assez fréquemment en miroir une lésion palatine (lésion décalquée).
• Le granulome moniliasique de topographie rétrocommissurale est une forme papillomateuse de candidose chronique à
fort potentiel de dégénérescence justifiant une exérèse chirurgicale.
• Les candidoses hyperkératosiques débutent dans la région rétrocommissurale et s'étendent à la face interne des joues
ou des lèvres ; elles présentent un fort potentiel de dégénérescence.
• Quant à la langue noire, elle est souvent considérée, à tort, comme d'origine mycosique alors que la coloration noire
correspond à une imprégnation par des pigments chromogènes et (ou) à leur oxydation.
Elles sont beaucoup plus rares et sont mises en évidence par les prélèvements mycologiques :
géotrichose, histoplasmose, cryptococcose, etc.
Examens complémentaires
L'examen mycologique n'est pas toujours nécessaire lorsque le diagnostic est évident ; dans les
cas difficiles et dans les formes chroniques, les prélèvements sont faits à l'aide d'un raclage
appuyé sur la lésion suspecte avec examen direct et culture sur milieu de Sabouraud.
L'examen histologique est utile dans les formes chroniques mais des colorations spéciales sont
nécessaires pour objectiver les filaments mycéliens.
Traitement
Le traitement de la candidose buccale est essentiellement local :
• antifungiques locaux : amphotéricine B (Fungizone® Lotion), nystatine (Mycostatine®), miconazole (Daktarin®, Loramyc®).
Les antimycosiques utilisés par voie générale sont réservés aux formes résistantes ou aux formes
graves et étendues.
Infection mycosique
Elle y est fréquente, caractérisée par son intensité, sa diffusion en particulier à l'œsophage et son
caractère récidivant. La trithérapie en a atténué la virulence.
Infections virales
• Le virus HPV peut être responsable de verrues buccales proliférantes.
• La leucoplasie orale chevelue est une kératose des bords latéraux de la langue.
• Les infections par l'herpès et le virus VZV prennent sur ce terrain une intensité toute particulière.
Adénopathies cervicales
Elles peuvent survenir à différents stades de la maladie.
Syphilis [14]
C'est une infection sexuellement transmissible souvent associée au sida. Les lésions buccales
peuvent survenir lors des trois stades de cette infection :
• stade primaire : c'est le chancre d'inoculation, ulcération arrondie indolore à base indurée, siégeant en tout point de la
cavité buccale, associée à des adénopathies satellites ;
• stade secondaire avec des syphilides plus ou moins infiltrées, zone linguale dépapillée avec son aspect classique de
prairie fauchée ;
Tuberculose
Les manifestations buccales sont associées à la tuberculose pulmonaire. La miliaire
pharyngolaryngée d'Isambert était observée dans les formes aiguës.
• la pigmentation mélanique ;
• la pigmentation ferrique ;
• l'accumulation d'un pigment anormal, d'origine externe, incorporé dans la muqueuse par effraction, à l'origine de
tatouage, ou endogène provoquée par certains médicaments ou certaines intoxications par les métaux.
Nævus nævocellulaire
Il siège principalement au niveau du palais, des joues, des gencives ou de la muqueuse labiale :
c'est une macule ou un nodule inférieur à 1cm de diamètre, à contours réguliers et de coloration
homogène. L'exérèse s'impose afin de confirmer ce diagnostic par un examen
anatomopathologique.
Génodermatoses
Elles sont également responsables de lésions pigmentées de la muqueuse buccale tel le syndrome
de Peutz-Jeghers ou le syndrome LEOPARD.
Pigmentation ethnique
Elle est marquée par des plages souvent très pigmentées, mal limitées intéressant les gencives et
le palais et parfois le dos de la langue ; elle survient chez les sujets de race noire dont 40 % sont
atteints.
Pigmentations médicamenteuses
De nombreux médicaments sont responsables d'une pigmentation cutanée ou muqueuse :
• les antipaludéens de synthèse peuvent être responsables d'une pigmentation brun bleuté ;
• la minocycline, les anticonvulsivants (Di-Hydan®), les antirétroviraux peuvent induire une pigmentation de la muqueuse
buccale.
Ulcérations neutropéniques
La neutropénie, définie par une diminution du taux de polynucléaires inférieure de 1,5G/l, est
responsable d'ulcérations buccales d'origine infectieuse. Ces ulcérations sont larges et profondes,
très douloureuses, de forme et de taille variables selon les cas ; elle s'améliore rapidement avec la
remontée du taux des neutrophiles.
Toutes les causes des neutropénies peuvent occasionner de ces ulcérations : leucémie aiguë,
aplasie médullaire, agranulocytose médicamenteuse (Figure 24) (antimitotique, sels d'or,
barbituriques, etc.).
Les étiologies de ces manifestations des troubles de l'hémostase concernent soit les facteurs de
l'hémostase primaire (thrombopénie, thrombopathie, maladie de Willebrand), soit ceux de la
coagulation (hémophilie) et peuvent être un signe de surdosage des anticoagulants.
Maladie de Rendu-Osler
Transmissible sur le mode autosomique dominant, parfois de découverte tardive, elle se
caractérise par des télangiectasies muqueuses responsables d'hémorragies locales généralement
sans gravité s'opposant aux localisations nasales ou profondes notamment pulmonaires et
cérébrales.
Les anémies ferriprives sont des anémies microcytaires qui associent une pâleur cutanée ou
muqueuse, une atrophie de la muqueuse buccale et œsophagienne, une langue dépapillée
douloureuse et une perlèche bilatérale.
L'atteinte muqueuse est superposable à celle du lichen plan buccal idiopathique avec un aspect
blanchâtre kératosique des joues et de la langue associé à des plages érythémateuses érosives,
voire ulcérées. Le risque de transformation carcinomateuse est possible.
Le lichen plan buccal est une maladie inflammatoire d'évolution chronique et récidivante,
généralement bénigne, atteignant la peau, les phanères et les muqueuses malpighiennes. La
cavité buccale en est la localisation la plus fréquente. Les lichens plan buccaux secondaires
peuvent être observés dans la GVHD, l'hépatite chronique C. Le matériel dentaire a pu être
incriminé dans la responsabilité de certains lichens (or, chrome), de certaines résines composites
ou des prothèses dentaires. De nombreux médicaments peuvent être également responsables de
réactions lichéniennes le plus souvent cutanées et parfois muqueuses (bêtabloquants, D-
pénicillamine, sels d'or). Le lichen plan buccal siège avec prédilection au niveau des joues, de la
langue et des gencives.
Les signes fonctionnels sont absents en dehors des poussées, le patient ressent une gêne, parfois
une douleur ou une sensation de brûlure.
On a pu décrire plusieurs aspects morphologiques dont le plus fréquent est la forme réticulaire
avec un aspect en réseau linéaire prédominant à la face interne des joues (Figure 27A, B) donnant
le classique aspect en « feuilles de fougère ».
La forme érosive (Figure 28A, B) se manifeste par des exulcérations de taille variable dont le fond
plat est recouvert d'un enduit fibrineux. Un aspect réticulaire y est souvent associé.
Lorsqu'il existe un doute diagnostique, une biopsie peut être effectuée à la périphérie des lésions
et retrouve des lésions suggestives.
L'évolution se fait sur plusieurs années, voire plusieurs décennies avec des poussées
inflammatoires.
La transformation carcinomateuse est le risque évolutif le plus redouté bien qu'il fasse
actuellement l'objet de controverses [2, 3].
• La corticothérapie locale est proposée dans les formes modérées bien tolérées (érythème et érosions). Dans les érosions
chroniques, après vérification histologique, des infiltrations sous-lésionnelles de corticoïdes sont proposées.
• La corticothérapie par voie générale est indiquée dans les formes sévères invalidantes en poussée. Ce n'est pas un
traitement de fond.
Tumeurs bénignes de la
muqueuse buccale
Hyperplasies épithéliales [20]
Les papillomes sont des tumeurs bénignes, les plus fréquentes de la cavité buccale, développées à
partir de l'épithélium. Ils sont souvent d'origine virale en rapport avec le virus HPV dont une
cinquantaine de types ont été individualisés. Ils se présentent sous forme d'une prolifération
d'aspect framboisé avec un reflet blanchâtre témoin fréquent d'une kératose superficielle. Ces
papillomes sont habituellement localisés (Figure 29), mais ils peuvent proliférer de façon
exubérante chez le patient immunodéprimé et en particulier infecté par le VIH.
Certains virus HPV sont oncogènes et leur responsabilité semble authentifiée dans certains
cancers, de l'oropharynx mais aussi de la cavité buccale.
La papillomatose orale floride est en fait le plus souvent un carcinome épidermoïde authentique
très différencié.
Épulis
C'est une pseudotumeur de la muqueuse gingivale souvent développée à partir d'un facteur
irritatif local. Une résection chirurgicale ou au laser peut être proposée lorsqu'elle persiste après la
suppression de la cause.
L'épulis congénitale siège le plus souvent niveau de la crête alvéolaire supérieure. Elle peut gêner
par sa taille l'allaitement et justifie alors une exérèse chirurgicale précoce.
Hypertrophies gingivales
Les plus fréquentes sont les hypertrophies gingivales médicamenteuses en relation avec la prise
de phénytoïne (Di-Hydan®), de ciclosporine, de nifédipine (Adalate®).
• Les tumeurs nerveuses : il peut s'agir de schwannome bénin qui se présente sous l'aspect d'une tumeur sous-muqueuse
aspécifique.
• La maladie de Recklinghausen associe les schwannomes parfois multiples à des taches café au lait au niveau de la peau
et d'autres manifestations osseuses, oculaires, propres à cette affection génétique.
• La tumeur d'Abrikossoff (Figure 32) est une tumeur habituellement unique, de coloration jaune ou blanchâtre, de
topographie principalement linguale et dont la biopsie confirme le diagnostic.
Tumeurs osseuses
Les exostoses gingivales sont une prolifération osseuse idiopathique développée le plus souvent
aux dépens du versant vestibulaire de la gencive, souvent bilatérale et symétrique. Elles évoluent
lentement mais surplombent parfois de façon spectaculaire les dents ; elles sont indolores et ne
présentent aucun signe fonctionnel.
Le torus palatin est une exostose développée aux dépens du processus palatin maxillaire sur la
ligne médiane du palais dur.
Le torus mandibulaire est situé sur le versant lingual de la mandibule dans la région prémolaire-
molaire ; habituellement bilatéral, il est plus ou moins volumineux.
Ces exostoses n'impliquent pas de geste thérapeutique, sauf lorsqu'elles sont gênantes au cours
d'une prise d'empreintes et une résection chirurgicale peut alors être proposée.
C'est une tuméfaction unique, indolore, de découverte fortuite, siégeant au niveau du versant
muqueux des lèvres, de la langue et surtout du voile mou où la tuméfaction est toujours latérale
du fait du raphé vélaire médian exempt de glandes salivaires.
Citons pour mémoire les lymphangiomes très étendus parfois monstrueux pouvant infiltrer la
cavité buccopharyngée mais aussi le larynx et les parties molles et nécessitant le recours à une
trachéotomie.
L'azythromycine (Zithromax®) permet d'obtenir une réduction de cette hypertrophie bien qu'il n'y
ait aucune autorisation de mise sur le marché dans cette indication.
Dans les formes majeures, le recours à une gingivectomie peut être proposée.
Ulcérations
Des ulcérations superficielles peuvent apparaître avec la prise de méthotrexate, de sels d'or.
Les ulcérations dues au nicorandil, antiangineux (Adancor ®, Ikorel®), sont très douloureuses, à
fond atone ; leur siège de prédilection étant les bords latéraux de la langue. Elles disparaissent
quelques jours à quelques semaines après l'arrêt du traitement.
Certaines ulcérations à fond nécrotique sont une conséquence d'une neutropénie iatrogène due à
des chimiothérapies anticancéreuses ou à la prise de glibenclamide (Daonil ®) prescrit dans
certains diabètes de type 2.
Le méthotrexate donne également des ulcérations muqueuses, dues principalement à son rôle
antimitotique.
Les médicaments le plus souvent responsables sont les anti-inflammatoires non stéroïdiens de la
famille des oxycams, les sulfamides antibactériens et certains antiépileptiques (barbituriques,
carbamazépine, hydantoïnes).
D'autres thérapeutiques peuvent être responsables de bulles tels les sels d'or, le phénolphtaléine
utilisé comme laxatif ou le furosémide (Lasilix®).
Lésions lichénoïdes
Elles sont retrouvées dans les traitements par les sels d'or, la prométhazine, la D-pénicillamine,
certains bêtabloquants.
Pigmentation
Elles ont été évoquées (cf. supra).
Les examens biologiques recherchent des anomalies dont aucune n'est spécifique.
L'évolution se fait dans 5 % des cas vers un lymphome qu'il faut suspecter en cas de
parotidomégalie.
• Lupus chronique : les lésions muqueuses observées sont très proches de celles du lichen plan.
• Lupus érythémateux systémique : les ulcérations buccales superficielles sont souvent le témoin des poussées de la
maladie.
Sclérodermie
La formation excessive de tissu collagène est responsable de modifications morphologiques
faciales pouvant évoluer vers une microstomie.
La muqueuse buccale est également atteinte : elle est pâle, amincie, parsemée de télangiectasies
avec des parodontopathies fréquentes responsables de déchaussements.
Maladie de Crohn
Des lésions buccales aphtoïdes sont souvent observées lors des poussées de la maladie.
Vascularites [24]
Maladie de Horton
Elle atteint des patients de plus de 50ans et cette vascularite atteint les artères de gros et moyen
calibre. Au niveau de la cavité buccale, la nécrose partielle de la langue est une complication
classique. Les céphalées sont intenses et résistent aux antalgiques classiques. La biopsie de
l'artère temporale superficielle en permet le diagnostic le plus souvent. Le risque évolutif majeur
est la cécité.
Maladie de Wegener
Les manifestations buccales de la maladie de Wegener ont été longtemps discutées. Les
ulcérations buccales principalement palatines sont éventuellement associées à une hyperplasie
gingivale.
Le diagnostic repose sur la biopsie et sur un taux élevé d'anti-neutrophil cytoplasmatic antibodies
(ANCA).
Maladie de Kawasaki
C'est une vascularite systémique qui touche l'enfant de moins de 5ans. Des anomalies de la
muqueuse buccale sont retrouvées dans la majorité des cas avec une chéilite érythémateuse ou
croûteuse associée à un énanthème buccal diffus pouvant comporter de petites ulcérations, dans
un contexte fébrile élevé. Le pronostic est dominé par l'atteinte cardiaque avec le risque
d'anévrismes coronariens.
Sarcoïdose
Les manifestations buccales y sont rares, caractérisées par des macules, des papules ou des
ulcérations superficielles de coloration rouge sombre ou violacée. La xérostomie y est fréquente.
Une hypertrophie parotidienne uni- ou bilatérale y est classique, s'intégrant dans un syndrome de
Heerfordt ou de Mikulicz. Des atteintes viscérales sont souvent associées (poumon, médiastin,
etc.). La biopsie des glandes salivaires accessoires a une sensibilité estimée à 30 %.
La maladie de Fordyce (Figure 36) est une affection congénitale formée de glandes sébacées
hétérotopiques siégeant sur le versant muqueux de la lèvre supérieure ou de la face interne des
joues et se présentant sous forme de granulations jaunâtres plus ou moins nombreuses.
Chéilites
Chéilites mécaniques
La macération salivaire est favorisée par la perte de hauteur d'occlusion chez l'édenté ; elle
favorise la survenue de perlèche.
La chéilite factice et la chéilite exfoliatrice sont dues à un tic de mordillements des lèvres qui se
recouvrent d'une couche épaisse de squames et de croûtes ; ces chéilites surviennent chez des
patients anxieux.
La chéilite actinique chronique (Figure 37) se rencontre chez des patients soumis à une exposition
solaire prolongée, favorisée par certaines professions (agriculteurs, marins). Le vermillon se
recouvre de squames et prend une coloration jaunâtre ; la limite entre le vermillon et la peau
devient indiscernable. Elle constitue un état précancéreux avec un risque de transformation
maligne.
Les accidents ménagers restent toujours d'actualité avec les brûlures des lèvres à la suite de
contacts accidentels.
Il faut rappeler la chéilite due à la prise de rétinoïdes associant une sécheresse buccale et oculaire
à un vermillon érythématosquameux.
Chéilites allergiques
Les eczémas aigus ou chroniques prennent au niveau des lèvres un aspect spectaculaire.
Les eczémas de contact peuvent être déterminés par le bâton à lèvres, les dentifrices ou les
topiques médicamenteux.
Chéilites infectieuses
Plus particuliers à la lèvre sont l'impétigo et le furoncle du versant cutané de la lèvre.
Macrochéilites granulomateuses
Cliniquement, il s'agit de macrochéilites chroniques d'évolution progressive ou par poussées
pouvant atteindre une seule demi-lèvre ; elles peuvent s'accompagner d'œdèmes récurrents
asymétriques du visage.
Maladie de Crohn
La macrochéilite peut précéder de plusieurs mois l'atteinte digestive.
Sarcoïdose
Au niveau des lèvres (Figure 31), elle peut revêtir trois tableaux avec des lésions ayant une
coloration violacée : macrochéilite, panniculite nodulaire cutanée et atteinte cutanée labiale
survenant sur une cicatrice qui prend une coloration violacée.
Syndrome de Melkersson-Rosenthal
Dans sa forme complète, ce syndrome d'étiologie inconnue est l'association simultanée ou
retardée d'une langue plicaturée, d'une macrochéilite granulomateuse et d'une paralysie faciale.
Causes diverses
La maladie de Cowden est une maladie héréditaire caractérisée par de multiples hamartomes
localisés au pourtour de la bouche, sur les gencives (aspect caillouteux caractéristique), le dos de
la langue, du nez et des oreilles. Elle s'accompagne d'un risque accru de tumeurs malignes
diverses et d'hamartomes viscéraux.
Pathologie de la langue
Malformations
Le syndrome oro-digito-facial de Papillon-Léage et Psaume associe des anomalies craniofaciales
(hypertélorisme, saillie des bosses frontales, etc.), des brides multiples entraînant une lobulation
de la langue et des anomalies des doigts.
Le syndrome de Pierre Robin associe une division palatine, une glossoptôse et une rétrognathie
avec micrognathie.
Glossites
• Langue noire villeuse et langue chevelue. La pigmentation de la langue est due au développement de bactéries
chromogènes favorisé par l'utilisation de bains de bouche oxydants mais aussi par la xérostomie due à l'irradiation. Cette
langue noire peut s'associer à une pigmentation noire des dents recouvertes par un enduit qu'il importe de distinguer de
caries également fréquentes sur ce terrain.
• Glossite marginée exfoliatrice (langue en « carte de géographie ») [26]. C'est une dystrophie linguale génétique caractérisée
par des zones dépapillées cernées par un liseré blanc et d'aspect variable d'un jour à l'autre (Figure 39A, B). Elle évolue
vers un aspect plicaturé de la langue (Figure 40) avec des plis relativement profonds. Cet aspect se retrouve également
dans le syndrome de Melkersson-Rosenthal, la sarcoïdose ou la maladie de Crohn.
• La glossite losangique médiane a été vue dans le chapitre des mycoses (cf. supra).
Sécheresse buccale
La sécheresse buccale ou xérostomie est due à un déficit quantitatif ou qualitatif de la sécrétion
salivaire. Les causes en sont multiples :
• sujet âgé ;
• radiothérapie ; toutefois, les nouvelles techniques d'irradiation (radiothérapie par modulation d'intensité [IMRT]) en
limitent cette complication ;
• sarcoïdose ;
• maladie de Gougerot-Sjögren qui doit être recherchée de façon systématique ; nous en avons vu les éléments principaux.
Une hypertrophie des glandes salivaires principales doit être recherchée régulièrement.
C'est une doléance fréquente surtout chez les patients âgés ; elle doit être authentifiée par
l'examen clinique qui retrouve une muqueuse buccale érythémateuse, sèche, d'aspect vernissé. La
salive est rare épaisse, filamenteuse ou mousseuse. Le test au sucre constitue un bon test de
dépistage. L'hyposialie est responsable de complications parfois révélatrices : candidose buccale,
gingivite tartrique et caries dentaires multiples, langue villeuse noire.
Stomatodynie
C'est une douleur souvent à type de brûlure de la cavité buccale sans substrat anatomique. C'est
l'équivalent du burning mouth syndrome des Anglo-Saxons. Cette douleur n'empêche pas le
sommeil et est soulagée par l'alimentation.
Avant de parler de cause psychogène, la plus fréquente, il importe de rechercher toutes les autres
causes possibles :
• causes locales : intolérance prothétique, allergie de contact, troubles de l'occlusion dentaire ou glossite en « carte de
géographie » ou fissuraire ;
Remerciements
Nous remercions le docteur Billet pour ses conseils et pour la qualité de ses photographies.
Figure 1 :
Papilles foliées de la langue situées au niveau de la base de langue dans le prolongement des
bords latéraux.
Figure 2 :
Figure 4 :
Maladie de Riga-Fede due à l'ulcération de la face inférieure de la langue par les incisives
inférieures (nourrisson de 10mois).
Figure 5 :
Aphte géant.
Figure 7 :
Figure 8 :
pneumoniae.
Figure 11 :
Toxidermie bulleuse.
Figure 12 :
Figure 14 :
Kératose de la langue et de la lèvre inférieure.
Figure 15 :
Figure 16 :
Kératose labiale en « miroir » due à la cigarette.
Figure 17 :
Candidose buccale aiguë : muguet de la cavité buccale intéressant ici le versant interne de la
lèvre inférieure.
Figure 18 :
Figure 19 :
Figure 22 :
Maladie de Laugier.
Figure 23 :
Figure 24 :
Nécrose palatine et agranulocytose.
Figure 25 :
Nécrose muqueuse gingivale et palatine survenant lors de l'évolution d'une leucémie aiguë (A à
C).
Figure 27 :
Lichen réticulaire en « feuille de fougère » de la langue, de la face interne des joues et de la face
interne de la lèvre inférieure (A, B).
Lichen.
Figure 29 :
Papillome lingual.
Figure 30 :
Figure 31 :
Figure 33 :
Figure 36 :
Figure 38 :
Chéilite glandulaire.
Figure 39 :
Deux aspects d'une glossite marginée exfoliatrice (« langue géographique ») (A, B).
Figure 40 :
Mots clés : Pathologie de la muqueuse buccale, Pathologie de la langue, Pathologie des lèvres,
Kératose de la cavité buccale, Ulcération buccale, Aphtose, Candidose buccale, Pemphigus et
pemphigoïde de la cavité buccale, Tumeurs bénignes de la cavité buccale