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Sommaire

INTRODUCTION...................................................................................................................................................2
I. LE PEUPLE BAOULE ET SES DIFFERENTES FORMES CULTURELLES...........................................................2
1. Les Valeurs Culturelles Ancestrales Et Les Interpénétrations Culturelles............................................2
2 - Art Baoule Et Les Interpenetrations Des Valeurs Culturelles..................................................................3
II. L'ORGANISATION POLITIQUE ET SOCIALE DES PEUPLES BAOULE...............................................................5
a) Le Village Et La Famille Chez Les Baoule..............................................................................................5
b) Les Structures Familiales.........................................................................................................................6
III. III- LE SYSTEME MATRIMONIAL BAOULE ET LA PLACE DE LA FEMME.................................................6
a) La Place De La Femme Dans La Societe Baoule...................................................................................6
b) Le Systeme Matrimonial......................................................................................................................7
c) Le Mariage Atovle Ou Mariage Des Nobles.........................................................................................7
d) Le Mariage Ordinaire Ou De L'homme Baoule En General..................................................................8
e) LES TYPES DE MARIAGE EN DISPARITION CHEZ LES BAOULE...............................................................8
CONCLUSION.....................................................................................................................................................10
INTRODUCTION

Les Baoulé constituent un peuple de la Côte d'Ivoire vivant dans la grande majorité au centre
du pays. Ils sont environ trois (03) millions d'individu  et font partie du groupe Akan. Au
XVIIe siècle ils sont guidés par les membres du clan royal baoulé avec à leur tête la Reine
Abla Pokou. Le nom baoulé ou `'ba ou li'' veut dire l'enfant est mort. Ce sacrifice a donné
droit à la traversée du fleuve Comoé alors qu'ils étaient poursuivis par l'ennemi.

La reine Abla Pokou va étendre son hégémonie sur le centre du pays et créer des cité- états
organisés en huit (08) clans les Oualèbo, Nzikpli, Saafwè, Faafwè, Ahitou, Nanafwè, Agba et
N'gban. Les baoulé conquirent les territoires de certains peuples comme les Senoufo,
Malinké et Gouro puis assaillent une véritable politique décentralisée. En s'appuyant sur les
écrits et la pratiques de certaines sources ancestrales, il nous a semblé opportun de nous
intéresser aux valeurs culturelles de ce peuple. Une culture avec des empruntes Gouro,
malinké et des Wan. Cette influence se manifeste de façon plus directe au nord de la grande
région Baoulé. Leur conception et organisation de la société nous ont permis d'envisager
cette étude en ce qui concerne les valeurs culturelles et de mariage, comment se fait
l'organisation de la société chez les Baoulé ?

I. LE PEUPLE BAOULE ET SES DIFFERENTES FORMES CULTURELLES

Les valeurs culturelles représentent un ensemble d'appartenance à des rituels, coutumes et


pratiques ancestrales. Mais cela est généralement le même chez les différents peuples
baoulé de Côte d'Ivoire. Aussi est-il important de les localiser avant de montrer ces
différentes valeurs bien définit.

1. Les Valeurs Culturelles Ancestrales Et Les Interpénétrations Culturelles

L'univers baoulé est composé de trois (03) réalités : d'abord le firmament qui est du
domaine de Dieu (Annangaman Nyamien) ensuite le monde terrestre domaine des êtres
vivants humain, animal, végétal et des génies. Et enfin l'au-delà (blôlô) domaine des êtres
supranaturels là où réside l'âme des ancêtres.

Les Baoulé croient en un dieu créateur (Nyamien), intangible et inaccessible. Le dieu de la


terre (Assiè) contrôle les hommes et les animaux. Les esprits ou Amuen sont dotés de
pouvoirs surnaturels. Le monde réel est l'opposé du monde spirituel (blôlô) d'où viennent les
âmes à la naissance et où elles retourneront à leurs morts. La religion est fondée sur l'idée
de la mort et de l'immortalité de l'âme. Les baoulé sont traditionnellement animistes et
malgré l'introduction de nouveaux cultes (catholique, protestant, déïma et musulman), la
grande majorité le demeure. Les ancêtres font l'objet d'un culte mais ne sont pas
représentés. Ceci nous renvoie au culte individuel. Généralement les génies de la terre ou
(Assiè oussou) manifestent le besoin de vivre avec les humains et même de se marier (blôlô
bian ou blôlô bla). Ils sont représentés par des statuettes et font des crises de jalousie
lorsque leur conjoint les délaisse. Le Bonu Amuen (les esprits de la brousse) protège le
village des menaces extérieures, il impose les femmes à la discipline et apparaît aux
commémorations des morts des notables. Les esprits de la brousse ont leurs propres
sanctuaires où ils reçoivent des sacrifices. Lorsqu'ils interviennent dans la vie
communautaire, ils prennent la forme d'un heaume en bois représentant un buffle ou une
antilope et sont portés avec des costumes en raphia, des bracelets de chevilles en métal. ; le
museau comporte des dents qui incarnent la force de l'animal féroce qui doit les défendre.
Les danses Djè et Dô portent le nom d'Amuen du fait de leur puissance. Elles ont une
fonction de protection contre les envieux et les malfaiteurs. Ces Amuen ont besoin d'être
réactivé par des sacrifices pour conserver leurs puissances. Les Baoulé redoutent toujours
Les Villages Où Les Individus Qui Affectionnent Les Amuen.

2 - Art Baoule Et Les Interpenetrations Des Valeurs Culturelles

La Danse

Les baoulé sont d'une grande mobilité cela a facilité le déplacement des cultures. Ils ont
importés divers types de danse lors des voyages. L'histoire baoulé est remarquable par le
caractère récent de la constitution de l'ethnie ; avant 1730, les Baoulé en tant que tels
n'existaient pas ; par le caractère extrêmement hétérogène du fond d'origine constitué par
des Gouro, des Sénoufo (Tagouana, Djimini, Djamala) et des Akan (Alanguira et Assabou)
pour ne citer que les groupes les plus importants ; La culture baoulé portes des empreintes
des Gouro, des Malinké et des Wan. Cette influence culturelle malinké sur les peuples
Baoulé se manifeste de façon plus directe au nord de la région baoulé (vallée du Bandaman)
dans le département de Béoumi et de Diabo. Ces sous-groupes pratiquent les cérémonies
d'initiation et de l'excision de la jeune fille.

Le Djéla et le Goli (danse sacrée et à la foi de réjouissance sont répandues dans la région
centre Bandaman. Elles ont été empruntées respectivement aux Gouro et aux Wan. L'origine
de ces danses ne fait aucun doute puisqu'elles continuent d'être pratiquées en pays Gouro
et Wan. Le Goli de forme ronde, `'lunaire ", très caractéristique, est surmonté de deux
cornes. Il a été emprunté pour une fête par les Baoulé après 1900. Célébrant la paix et la
joie, on y chantait, dansait et buvait du vin de palme. Dans la procession, le Goli précédait
les quatre groupes de danseurs et représentait les jeunes adolescents. Le Goli `'sortait " à
l'occasion de la nouvelle récolte, de la visite de dignitaires ou des funérailles de notables. Les
masques correspondent à trois types de danses: le gba gba, le bonu Amuen et le goh. Ils ne
représentent jamais des ancêtres et sont toujours portés par des hommes. D'origine Gouro,
le gba gba est employé aux funérailles des femmes et pendant la saison des récoltes. Il
célèbre la beauté et l'âge, d'où la finesse de ses traits. Le masque double représente le
mariage du soleil et de la lune ou des jumeaux dont la naissance est toujours un bon signe.
L'Adjanou est une danse sacrée interdit au homme qui chasse les esprits malins et conjure
les mauvais sorts tout en protégeant la communauté. L'orfèvrerie qui est une spécialité Akan
a été
enseignée
aux Gouro de
Sinfra (les
Goy ou
baba) par
les baoulé. Ils
parlent le
baoulé
comme
deuxième
langue.
L’artisanat

L'artisanat occupe une place primordiale dans la vie sociale ; par la variété de sa production
et la destination de celle-ci. Ainsi peut-on parler des objets usuels de ménage comme la
vannerie (paniers éventails, corbeilles etc.) la poterie (canarie, assiettes, écuelles etc.), la
sculpture mortiers et pilon. Le tissage des filets de chasse, de pêche et la sculpture des
pirogues, pagaies et manches de houe font partie de l'art baoulé avec les objets sacrés
comme les masques et les statuettes. Les masques et les statuettes des Baoulés, ont suscité
l'engouement des Occidentaux dès leur exposition. Ils sont considérés comme l'une des
réussites les plus achevées de l'art africain, c'est pourquoi ces sculptures occupent toujours
une place prépondérante dans toute exposition ou étude consacrée à l'Afrique. Pourtant,
aussi importante que soit leur renommée en occident, il n'a jamais été facile pour quiconque
de voir les représentations de cet art sur les lieux mêmes de sa création dans les villages
baoulé.
Les parures orfèvreries (bijoux et les ornements) à savoir le tissage des pagnes (baouwlé
tanni) sont des savoir-faire Baoulé. Les poids à peser l'or, les bijoux, les objets décorés en or
de toute sorte ont existé et existent chez les Baoulé. Ce peuple a une admiration pour l'or
qui est symbole d'héritage, d'opulence, de pouvoir, et qu'il faut éviter de voler mais mériter.
Les ''baouwlé Tanni" sont très prisés pour leur qualité et leurs motifs. Les
Baoulé Akouè et Ahitou des régions de Yamoussoukro et de Tiébissou en sont les meilleurs
producteurs. Si ces œuvres d'art servent aussi quelquefois à l'économie ou au politique, elles
satisfont surtout des besoins personnels liés à la sérénité de l'esprit ou à la santé physique.
Elles en arrivent à s'intégrer aux côtés des personnes physiques, et c'est un aspect que les
guérisseurs baoulé utilisent pour leur pratique de soutien psychologique, en aidant à

résoudre les problèmes par le médium d'une relation personnelle privilégiée avec une figure
sculptée. Les baoulé ont subi l'influence culturelle des Gouro, senoufo, Wan etc. ils étaient
alliés pour combattre l'ennemi commun qui représentait le colon blanc.
Nourriture De Base

Du Foutou banane plantain ou d'igname a La sauce Gouagouassou (ça tro gouassou) qui signifie
« verser la sauce sur… » et, mélange de deux sauces dont la sauce aubergine et /ou gnangnan et
la sauce gombo accompagné du vin de palme.
A

cause de son goût


particul ier et de sa
facilité de
cuisson ; le

Gouagouassou est beaucoup imité sur presque tout le territoire ivoirien, dans presque tous
les grands restaurants Africains du pays et même ailleurs dans le monde.
II- L'ORGANISATION POLITIQUE ET SOCIALE DES PEUPLES BAOULE

a) Le Village Et La Famille Chez Les Baoule

Le village baoulé (klô) est généralement de petite dimension : la population se situe entre
300 et 2500 habitants et cette population dépasse rarement le millier. Dans la région du
centre Bandaman, avec une population rurale totale de 733.000 habitants repartie entre
1.600 villages9(*), nous atteignons une moyenne de 440 habitants par village. Autrefois la
société villageoise baoulé se caractérisait par l'absence de classe d'âge, d'initiation, de
circoncision, de prêtres, de sociétés secrètes ou d'associations avec grades. Chaque village
était indépendant des autres et décidait pour lui-même sous la présidence du conseil des
anciens. Chacun participait aux palabres, y compris les esclaves. C'était une société
égalitaire.

Aujourd'hui l'organisation de la société chez les peuples baoulé est toujours fondée sur la
famille élargie formant ainsi une parenté familiale '' awlo''. S'il y a plusieurs familles dans le
même village, on choisit l'homme le plus riche, le plus éloquent ou le plus rusé pour régler
les affaires d'intérêt commun avec le conseil des notables. Il n'y a pas de distinction entre la
parenté paternelle ou maternelle, ni de mariage préférentiel, à l'exception de quelques
interdictions, par exemple le mariage avec un membre d'un autre (awlo) est prohibé pour
quatre générations s'il existe déjà une union entre ces deux awlo.

L'unité politique est le village mais le chef n'a pas le pouvoir d'imposer une décision
impopulaire, ni de moyen de coercition. La structure de la société baoulé est celle d'une
société de classes d'âge où prédominent les chefs de lignage dont le plus riche s'impose
spontanément comme chef de village. Il s'agit là en réalité, d'un homme fort dont la richesse
et le prestige maintiennent la cohésion des groupes familiaux. Ce chef est aidé dans ses
tâches par des notables (des personnes riches ou appréciées de tous) qui représentent les
plus hautes autorités villageoises. Ainsi, toute décision fait l'objet de concertation et de
consentement de toute la classe dirigeante.

Des personnes de zéro à sept ans ou de zéro à dix ans, constituent une classe d'âge dans
certains groupes ethniques. Chacune des classes d'âge joue et connaît son rôle dans la
société villageoise. Sur le plan idéologique, il faut noter la prédominance des idées de justice
et d'égalité; surtout entre les familles, la tendance à l'affirmation individuelle, l'attachement
aux valeurs de concurrence et de compétition. La cohésion des groupes familiaux est
fonction des structures familiales et des types de parenté.

b) Les Structures Familiales

La famille est de types étendu et comprend tous les parents proches. On distingue trois (03)
types de parentés : par consanguinité, alliance et par adoption. La structure familiale se
compose de deux (02) essentiel, il y a d'abord l'unité familiale ou Awlo et le lignage ou
Akpassoua. L'unité familiale ou Awlo se compose du couple, de leurs enfants et des parents
directement de la famille nucléaire de type occidentale. La femme est responsable de
l'éducation des enfants et la maîtresse de la maison. L'homme est représente la famille, le
garant de sa famille dans le village et le lignage. Le lignage est un grand groupe de parenté
dont les membres sont originaires de plusieurs familles liées entre elle. Lorsque le lien de
parenté vient de par l'homme (agnatique) cela s'appelle `'yassouaba'' et si le lien de parenté
est de par la femme (cognatique) on appelle `'blaba''. Les yassouaba et les blaba
reconnaissent l'autorité d'un chef unique famille. Avant d'aborder le vaste domaine du
mariage, il est indispensable d'évoquer le système matrimonial et la place de la femme dans
la société baoulé.

III- LE SYSTEME MATRIMONIAL BAOULE ET LA PLACE DE LA FEMME


a) La Place De La Femme Dans La Societe Baoule

La femme est le centre de la société traditionnelle baoulé. En tant que génitrice, elle
symbolise la renaissance et de la survie de l'humanité. La femme comme épouse est
l'élément organisateur et stabilisateur du foyer. La femme entant que mère joue un rôle très
important dans l'éducation des enfants surtout dans les foyers polygames où sont constitués
des cellules autonomes. Elle matérialise la douceur, la compréhension et un refuge pour
l'enfant par rapport à l'homme qui s'identifie au fouet et à la brutalité. C'est à la femme que
l'on fait appelle quand il s'agit de conjurer les mauvais sorts qui menacent la communauté
(la danse `'adjanou''). Elle est symbole de puissance. La femme est admise dans la société
traditionnelle de par ses multiples tâches et dépenses (travaux champêtres, domestiques et
de maternités). Discrète et effacée en public au profit de l'homme, elle demeure l'âme de la
société baoulé. Le fait également que la succession au trône soit ouverte aux femmes, est
une manifestation éclatante de la légalité entre l'homme et la femme.

b) Le Systeme Matrimonial

Il existe chez les peuples baoulé de Côte d'Ivoire deux (02) types de mariages:

- Le mariage concernant nobles ou Agoua. Les cérémonies donnaient lieu à des festivités
grandioses et des prestations très importantes en parures en or (de la femme jour de
mariage). Dans ce type de mariage indissoluble, il y a une rupture totale de la femme avec
son milieu d'origine et sa famille. Ici le système d'héritage est patrilinéaire donc passe
directement du père au fils.

- Le mariage dit de l'Homme ordinaire. Il est beaucoup plus simple et la femme conserve ses
attaches avec sa famille. L'héritage dans ce cas est de type matrilinéaire.

c) Le Mariage Atovle Ou Mariage Des Nobles

Le mariage atovlè était sanctionné par des transferts importants de poudre d'or et par des
festivités onéreuses (consommation de bétail, de vin de palme etc.). En compensation la
famille de l'épouse renonçait à tous ses droits sur cette dernière et sa descendance. L'atovlè
bla (femme) ne retournait jamais chez elle en visite car ses libertés sont restreintes. A sa
mort elle était enterrée dans le village de son mari et il en allait de même pour ses enfants.
Mais, surtout l'atovlè annulait la capacité de mise en gage des oncles utérins et, pour les
neveux la possibilité d'hériter de ces derniers12(*).
En contractant un tel mariage un homme s'assurait des droits sans partage sur ses propres
enfants. Bien plus, de cette manière, il pourvoyait aussi ses héritiers utérins qui, dans un
contexte normal auraient eu de fortes chances d'échapper à leur autorité. En effet une
succession crée souvent ou toujours un état de crise et fréquemment sanctionnée par des
scissions, des changements d'allégeance et la création de nouveaux groupements sociaux.
Mais les atovlèba (ba: enfant) n'ont plus de maternels chez qui aller se réfugier s'ils ne
s'entendent plus avec les héritiers de leur père. Le mariage atovlè n'était donc pas
seulement une forme prestigieuse de mariage (les transferts importants de poudre d'or et
les festivités honoraient autant la famille de l'épouse que celle de l'époux) c'était aussi le
moyen de créer autour de soi un groupe social stable. Chez les peuples baoulé l'idéal d'un
homme baoulé est de garder auprès de lui non seulement ses propres enfants, mais encore,
ceux de ses soeurs. Les peuples Baoulé disent que c'est l'administration coloniale qui a
interdit l'atovlè. Mais en fait lors de certaines recherches de parentés on s'en est aperçu que
cette forme de mariage a disparu avant même la conquête coloniale et coïncidait
manifestement avec la guerre de Samori12. Cependant le mariage atovlè a disparu du fait de
la restriction de la liberté de l'épouse et du mode d'héritage. Mais les raisons de cette
disparition sont sans doute multiples. Pourtant à notre sens, il faut en retenir deux qui nous
ont semblé essentielles : d'une part l'augmentation du volume de la richesse et sa diffusion
et d'autre part l'afflux de captifs et de réfugiés Tagouana et Djimini etc au cours de la guerre
de Samori. Les baoulé se sont tournés vers le mariage ordinaire qui offre plus de liberté à la
femme  Elle peut faire du commerce ou autre pour une émancipation financière et sociale.

d) Le Mariage Ordinaire Ou De L'homme Baoule En General

Le mariage ordinaire concerne tous les autres membres de la structure sociale


du peuple baoulé. Ce type de mariage est beaucoup plus simple et demande moins de
prestation. La femme conserve ses attaches avec sa famille. L'héritage est ici de type
matrilinéaire. Le mariage en pays baoulé est basé sur la pratique de l'exogamie (les conjoints
doivent appartenir à des Akpasua. La polygamie est également admise et très fréquent ; la
femme rejoint son mari mais appartient toujours à son Akpasua d'origine. La société baoulé
est matrilinéaire et patri- locale. Autrefois, pour conserver toute la descendance dans un
Akpasua il arrivait qu'on donne à épouser à l'enfant un fils ou fille des esclaves de ce lignage.
Seulement C'est une marche très lente qui est fréquemment inauguré par une grossesse.
C'est la grossesse qui oblige au mariage. Ou bien il faut que des démarches officielles aient
déjà été faites auprès des parents de la fille. Alors que les partenaires des fiançailles pré-
pubertaires s'appellent l'un et l'autre mi wuÞ (mon époux) et mi yi (mon épouse) avant
même que le mariage n'ait été consommé13(*). Lorsque une fille est devenue pubère on la ''
lave''. On lui dit en lui donnant un cache-sexe neuf que maintenant `' elle a grandi'' et qu'elle
peut chercher les garçons et que si elle fait un enfant on pourra le garder.

e) LES TYPES DE MARIAGE EN DISPARITION CHEZ LES BAOULE

Généralement ces mariages se faisaient à l'intérieur du village ou entre villages proches de


telle sorte que l'épouse résidait encore chez ses parents afin que son mari puisse faire un
champ pour elle et qu'elle-même puisse faire la cuisine pour lui. Pourtant il peut arriver
qu'on se marie très loin de chez soi.

Nous avons déjà vu que le mariage atovlè qui sanctionnait une séparation complète entre
l'épouse et sa famille impliquait que ces mariages se fassent entre des villages relativement
éloignés les uns des autres. Dans la même catégorie on peut classer les mariages liés au
commerce précolonial (mariage télégamique). La route de traite entre Tiassalé et le nord du
Pays Baoulé était peu sûre à moins de voyager en forte caravane et bien armés. Ainsi ceux
qui faisaient du commerce se déplaçaient en se cachant. Aux abords des villages qu'ils
devaient traverser ils se dissimulaient en brousse et attendaient la nuit pour continuer leur
chemin. En revanche s'ils avaient des beaux-frères dans le village en cause ils pouvaient le
traverser en toute sécurité. Depuis la conquête coloniale les mariages au loin sont liés à
l'artisanat passager. Les artisans baoulé (les tisserands, les orfèvres et autrefois, les
teinturiers et les forgerons etc....) se déplaçaient ainsi de village en village proposant leurs
produits finis ou de travailler à la commande. Ces déplacements se situent entre décembre-
janvier et juin-juillet périodes qui correspondent au temps mort du cycle de l'igname. S'il a
beaucoup de commandes, s'il reste longtemps dans le même village. Ainsi il augmente ses
chances de trouver une fiancée. Si cette dernière arrive à tomber enceinte il faudra qu'il
l'épouse. Les unions télégamiques, aujourd'hui ne sont plus forcées comme dans le contexte
colonial. Elles présentent quelques intérêts pour celui qui les contracte que s'il est d'un
statut supérieur à celui de ses beaux-frères. Toutefois chez certains sous-groupes baoulé le
mariage télégénique est en voie de disparition. Pour certain ce peuple a connu déjà trop
d'interpénétration culturelle et doit faire face au mariage avec les étrangers.

Bien que toutes les conditions du mariage ordinaire soient remplies, il peut arriver que la
femme ne rejoigne jamais le domicile de son époux, elle reste chez son frère et y élève ses
enfants sur lesquels le père n'aura jamais que des droits théoriques. C'est ainsi que les
choses se passaient pour les sœurs des nobles Agoua (Le Mariage Par agamique) lorsqu'elles
ne se mariaient pas en atovlè mais selon les règles du mariage ordinaire avec des hommes
de statut inférieur. Même si le poids était faible même si les hiérarchies sont mouvantes,
elles existent et jouent leur rôle dans la stratégie sociale. Elles font partie des moyens qui
peuvent être mis en œuvre pour réaliser le statut de la femme. En effet un homme de bas
ou moyen statut consentira à faire un mariage déficitaire en ce qui concerne sa propre
descendance, dans l'espoir d'utiliser la densité sociale et politique de son beau-frère dans
des alliances contractées par ailleurs par lui-même ses frères ou ses sœurs. Encore convient-
il d'ajouter que bon nombre des mariages urbains sont des unions interethniques (l'agamie
de type moderne). Lorsque l'homme voudra retourner chez lui la femme ne le suivra pas elle
partira de son côté dans son propre village en emmenant ses enfants avec elle.

Alors que les femmes baoulé sont toujours prêtes à se marier avec des étrangers, les
hommes baoulé, pour leur part, manifestent beaucoup de répulsion à l'égard des unions
interethniques. II s'agit bien entendu du contexte actuel, car il semble que dans le contexte
précolonial, il ait existé des traditions de mariage interethnique de la part des hommes. Pour
notre part, nous les avons relevées que dans la tribu Ahaly, à l'est de Bouaké, actuellement,
sous-préfecture de Brobo.

Il semblerait que les Ahaly dans le contexte colonial allaient prendre des femmes chez les
Tagouana des environs de Katiola et chez les Djamala de Sataman, les Djimini et les Dioula.
Ceci à notre sens tient à deux raisons; tout d'abord à des affinités culturelles, car les
populations déjà en place à l'arrivée des Assabou et à partir desquelles les Ahaly se sont
constitués appartenaient au fonds Tagouana, Djimini ou Djamala.

En second lieu les Ahaly étaient relativement pauvres et les mariages qu'ils contractaient
avec les femmes de ces populations du groupe sénoufo étaient pour eux l'équivalent du
mariage atovlè en ce sens que la
femme ne retournait pas chez les siens et que l'homme exerçait des droits sans partage sur
sa filiation. Certes on donnait un peu d'or, mais surtout, avant de rentrer chez soi avec la
femme on fournissait des prestations de travail qui pouvaient se prolonger deux ou trois ans.
On retrouve encore ici le souci majeur des peuples Baoulé conservateurs l'un des termes de
l'alliance afin de garder des droits sans partage sur la descendance, dans un contexte où
pourtant les règles explicites impliquent que ces droits soient partagés entre les partenaires
de l'alliance matrimoniale (groupe ethnique). Les Baoulé aimeraient bien `'avoir mangé leur
gâteau et l'avoir encore'' et que pour se faire ils se livrent à d'incroyables acrobaties dans le
domaine de l'organisation sociale et se montrent d'une légèreté peu commune à
l'égard des règles de mariage instituées.

CONCLUSION

Notre thème objet d'étude, nous a conduits vers le riche patrimoine culturel du peuple
baoulé. Notre étude nous a permis de faire plus connaissance avec ce peuple qui bien qu'il
ait connu plusieurs influences culturelles demeure non négligeable. Les valeurs culturelles
baoulé sont la base de l'organisation politique, sociale et économique de ce groupe. A
l'instar des autres ethnies du grand ensemble Akan, c'est un peuple conquérant, hospitalier,
communicatif et conservateur. La stabilité culturelle réside dans son mode gestion de conflit
entre les lignées (cas de mariage prohibé). Les différents types de mariage ont joué un rôle
important dans l'entretien de la culture baoulé. Pourtant, il convient de souligner que c'est
par le mariage les baoulé ont connu la prospérité avec la conquête des zones aurifères
source de richesse autrefois. Cela a favorisé l'assimilation de certain peuple et la conquête
de territoire. La femme dans la société n'est pas en reste aussi est- elle entreprenante d'une
part de son statut dans l'organisation sociale baoulé et d'autre part grâce à
l'interpénétration culturelle (Mandé du Nord et les Gouro). Aujourd'hui les filles et fils de ce
peuple sont aussi à l'origine de l'expansion et du développement agricole de la Cote d'Ivoire.
Ils occupent 47 % des zones forestières dans les cultures industrielles comme le café, le
cacao, l'hévéa et le palmier à huile. La culture baoulé connait par ailleurs beaucoup de
mutation ; elle est même en voie de disparition celle-ci s'explique par l'absence de certaines
pratiques ancestrales (Excision dance occulte et masque protecteur). Cependant vu,
apparition de la culture occidentale il nous semble opportun de s'interroger sur l'avenir de la
nouvelle génération qui entend épouser d'autres valeurs culturelles.

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