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REPUBLIQUE DE CÔTE D’IVOIRE

Union-Discipline-Travail
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE

ÉCOLE SUPÉRIEURE D’AGRONOMIE (ESA)


(Cycle des Ingénieurs des Techniques Agricoles)

MÉMOIRE DE FIN D’ÉTUDES


Présenté au Département Gestion Commerce et Économie Appliquée (G.C.E.A)
Pour l’obtention du Diplôme d’Ingénieur des Techniques Agricoles (D.I.T.A)
Option : Économie Et Gestion Des Entreprises Agricoles (E.G.E.A)
Thème :

DIAGNOSTIC DES CONNAISSANCES ET DES


PRATIQUES PAYSANNES EN CULTURE
COTONNIERE EN COTE D’IVOIRE

Présenté par
SINAN Manzan Kobénan Badou Désiré
Élève Ingénieur des Techniques Agricoles
37ème promotion ITA

Encadreur pédagogique et de terrain


Dr. KONÉ Siaka
Directeur de l’École Supérieure d’Agronomie,
Enseignant-chercheur, Département GCEA/INP-HB
© Décembre 2014
© ″ Toute reproduction du présent document, par quelque procédé que ce soit, ne peut être réalisée qu’avec
l’autorisation de l’auteur et de l’autorité académique de l’École Supérieure d’Agronomie de l’INP-HB″

″ Le présent document n’engage que ses auteurs ″


Avant-propos

Le présent mémoire constitue l’aboutissement de trois années d’études effectuées dans la


prestigieuse École Supérieure d’Agronomie (ESA) qui fait partie de l’Institut National
Polytechnique Félix HOUPHOUËT-BOIGNY de Yamoussoukro (INP-HB). Cet institut est né
du décret 96-678 du 04/09/1996. Sis à Yamoussoukro, il résulte de la fusion de quatre (4)
Grandes Écoles que sont l’École Nationale Supérieure d’Agronomie (ENSA), l’Institut
Agricole de Bouaké (IAB), l’École Nationale Supérieure des Travaux Publics (ENSTP) et
l’Institut National Supérieur de l’Enseignement Technique (INSET). Il regroupe aujourd’hui
sept (7) Écoles parmi lesquelles figure l’ESA née de la fusion de l’ex ENSA et l’ex IAB. Cette
école a pour responsabilité de former les Ingénieurs Agronomes et les Ingénieurs des
Techniques Agricoles (ITA, notre filière) du pays.
La formation des ITA se fait sur deux (2) années de tronc commun portant sur la maîtrise
des outils des sciences agronomiques et une année de spécialisation comprenant cinq (5) mois
de cours théoriques et cinq (5) mois de stage pratique en entreprise, au sein d’une unité de
recherche, d’un organisme ou d’un projet de développement agricole ou para agricole.
Ainsi pour parachever notre formation, nous avons effectué un stage au sein de la section
Agroéconomie du Département de Formation et de Recherche Gestion Commerce et Économie
Appliquée (DFR GCEA) de l’INP-HB. Ce stage fait l’objet d’un mémoire de fin d’études qui
permet de couronner trois (3) années d’études supérieures en Agronomie pour obtenir le
Diplôme d’Ingénieur des Techniques Agricoles option Économie et Gestion des Entreprises
Agricoles (EGEA). Notre thème est intitulé « Diagnostic des connaissances et des pratiques
paysannes en culture cotonnière en Côte d’Ivoire ». Ce thème nous a été proposé par le Dr
KONE Siaka, Directeur de l’École Supérieure d’Agronomie et Enseignant-Chercheur au DFR
GCEA.
Ce mémoire ne prétend pas traiter de manière exhaustive tous les axes de réflexion, mais
pourrait servir de support à des études plus spécifiques

iii
Résumé

La décennie d’instabilité politique a contribué à singulariser le contexte ivoirien de production


cotonnière et a inscrit la filière dans un environnement de baisse de production. Les exploitations dans
les zones cotonnières se sont adaptées à cette situation en manifestant des stratégies variées dans l’usage
de la terre, des intrants, de la main d’œuvre et des pratiques culturales. Aujourd’hui qu’en est-il
réellement de l’état des connaissances et pratiques des cotonculteurs ? Cette étude tente de faire l’état
des lieux des connaissances des cotonculteurs et le diagnostic de leurs pratiques culturales. Pour ce faire,
elle s’est basée sur une première analyse descriptive et une deuxième analyse économétrique par le biais
d’un modèle Logit. Après avoir présenté une revue de littérature notamment sur le cotonnier, sur la
filière coton en Côte d’Ivoire et l’importance de la culture cotonnière dans le niveau de vie des
populations du Nord de la Côte-d’Ivoire, la zone d’étude, les techniques de collecte et d’analyse des
données ont été décrites. À l’issue de l’analyse descriptive, il ressort des caractérisations, que la majorité
des chefs d’exploitation sont analphabètes (77%), autochtones (91%) et du genre masculin (99,6%),
âgés de 41 ans en moyenne avec une expérience cotonnière moyenne de 30 ans leur donnant ainsi une
maturité dans la gestion de leurs exploitations et la possibilité de facilement s’adapter à l’évolution des
conditions de cultures. La caractérisation des connaissances et des pratiques montre que 99% ne
connaissent pas les variétés de semences cultivées. Les opérations de semis déjà mises en difficultés par
la sécheresse sont mal pratiquées par les exploitants. En moyenne 40 kg de semence sont utilisés par
hectare au lieu de 30 kg recommandés. Concernant les pratiques post-semi, 75% des producteurs
effectuent des resemis occasionnant des besoins supplémentaires en semence et favorisant ainsi des
échanges courants entre eux. Certains pour ces cas ont recours à l’achat de semences. Le démariage est
avorté par la majorité des chefs d’exploitations (56%) du fait d’un mauvais jugement de technique par
les producteurs. Par ailleurs l’analyse descriptive a fait aussi ressortie des difficultés de moyens de
production et d’évolution négative des conditions de cultures contraignant les producteurs de coton à
l’aspiration des innovations technologiques en cultures cotonnières et au geste de l’Etat à favoriser les
conditions de l’amélioration du niveaux de vie des populations paysannes. A cet effet, du modèle Logit,
il est ressorti que les déterminants influençant le choix du producteur quant à ces innovations sont entre
autres, la satisfaction du producteur par rapport à la variété cultivée, l’achat de semences, la quantité de
semence utilisée à l’hectare et l’importance pour le producteur d’en savoir plus sur les semences
spéciales cultivées au Burkina Faso.
Mots clés : Exploitations cotonnières ; Chefs d’exploitations ; Caractérisation ; Modèle Logit ;
Pratiques post-semis ; Innovations technologiques.

iv
Abstract

The decade of political instability contributed to singling out the Ivorian context of cotton production
and has registered the cotton sector in a lower production environment. Farms in cotton growing areas
have adapted to this situation by finding various strategies in the use of land, inputs, labor and cultural
practices. Today what actually the state of knowledge and practices of cotton farmers? This study
attempts to make the state of knowledge of cotton producers and the diagnosis of their cultural practices.
To do this, it was based on first descriptive analysis and a second econometric analysis through a Logit
model. After presenting a literature review including on the cotton, on the cotton sector in Côte d'Ivoire
and on the importance of the cotton crop in the living standards of the people of the North of Ivory
Coast, the area of study, techniques collection and data analysis have been described. At the end of the
descriptive analysis, it appears from the characterization of cotton farms and cotton farmers that the
majority of cotton farmers are illiterate and Aboriginal and male gender, aged 41 years on average with
average cotton 30 years’ experience giving them a maturity in the management of their farms and the
ability to easily adapt to changing growing conditions. The characterization of knowledge and practices
shows that 99% do not know the varieties of cultivated seeds. Seeding operations already in difficulties
by drought are being poorly practiced by farmers. On average 40 kg of seed by one hectare are used
instead of 30 kg recommended. Regarding post-semi practices, 75% of producers make volunteer plants
causes additional needs seed and favoring current exchanges between producers. Some of these cases
have resort to buying seed. Thinning is aborted by the majority of farm managers (56%) due to poor
judgment technique by producers. Besides the descriptive analysis has emerged as the means of
production difficulties and negative developments in conditions of binding cultures cotton producers to
the aspiration of technological innovations in cotton crops and the gesture of the Government to promote
conditions for the improvement of living standards of rural populations. For this purpose, of the model
Logit, it emerged that the factors influencing from as to these innovations are among over, satisfaction
producer in relation to the variety cultivated, the purchase seed, the amount of seed used on one hectare
and the importance for the producer to know more about seed special cultivated in Burkina Faso.

Keywords: cotton farms; Heads of farms; characterization; Logit model; Post-semi practices;
Technological innovations.

v
Dédicace

Je dédie ce travail :
À mes très chers Parents pour les sacrifices consentis
pour
Ma réussite scolaire ;
Particulièrement, à mon oncle défunt (Paix à son
âme), qui a consacré toute son attention et son
affection à ma réussite scolaire
À mes Frères et Sœurs, ma Fiancée et mes
Ami(e) s pour leurs soutiens multiformes ;
Et à chaque jeune Africain qui n’arrive pas à
poursuivre ses
Études faute de moyens.

vi
Remerciements

L’opportunité de ce stage que nous avons eu, son déroulement et la rédaction de ce mémoire,
nous donne l’occasion d’adresser nos sincères et gracieux remerciements aux personnes qui de
près ou de loin nous ont aidés pour cet accomplissement.
Nos remerciements vont d’abord à l’endroit du Dr KONE Siaka, qui a été non seulement
notre encadreur pédagogique et de terrain, mais aussi un tuteur qui nous a soutenus tout le long
du déroulement de ce stage bien sur le terrain qu’à l’école. Dr KONE Siaka est un enseignant
dynamique dont le sérieux et la perspicacité dans le travail bien fait imposent le respect et
l’admiration de tous. Nous le remercions aussi pour tous ses précieux conseils à notre égard,
tant sur le plan pédagogique que dans la vie quotidienne. Nous remercions également Dr
Michel FOK pour son soutien pédagogique dans la rédaction de ce mémoire et aussi pour ses
remarques perspicaces qui nous ont permis de bien avancer.
Nos remerciements sont ensuite adressés à ceux qui ont contribué au bon déroulement de ce
stage :
- la Direction de l’ESA et son personnel, et plus particulièrement M. OUATTARA Zana
Directeur des Études du Cycle Ingénieur des Techniques Agricoles (ITA) ;
- M. EDDY Bertin, Enseignant-Chercheur au DFR GCEA, pour ses conseils ;
- M. Djinan Djolo Jean-Marc, AKA Sylvestre, M. ADOU Yannick et M. FIACRE N’cho,
tous stagiaires et collègues, pour leurs soutiens et leurs appuis ;
- M. KONE Siriki, tuteur de terrain dans le nord du pays, pour son aide lors de nos
enquêtes ;
- M. Aboubacar, responsable URECOSCI Diawala, pour ses conseils apportés lors de
notre séjour ;
- M. KONAN Jirusse attaché de l’agriculture à Nielle, pour son aide vraiment importante
dans la sous-préfecture de Nielle et de ses environs.
Nous ne saurions oublier l’ensemble des enseignants de l’INP-HB, en particulier ceux de
l’ESA qui nous ont dispensés le savoir durant toutes ces années de formation. Nous remercions
aussi tous nos condisciples de la 37e Promotion des ITA, ainsi que la 10e promotion des EGEA
pour leur amitié et leur solidarité.
Nous sommes enfin redevables à tous ceux qui, de près ou de loin, nous ont soutenus et n’ont
pas pu être nommés ici. Que DIEU les récompense en temps opportun !

vii
Sigles et abréviations

AC : Conseiller Agricole
ACC : Association Cotonnière Coloniale
ACE : Audit Contrôle et Expertise
AFFICOT-CI : Association des Faîtières de la Filière Coton de Côte-d’Ivoire
APROCOT-CI : Association Professionnelle des Sociétés Cotonnière de Côte-d’Ivoire
ARECA : Autorité de Régulation Coton et Anacarde
CCI : Chambre de Commerce et d’Industrie
CIDT : Compagnie Ivoirienne de Développement des Textiles
CFDT : Compagnie Française de Développement des Textiles
CNRA : Centre National de Recherche Agronomique
COIC : Compagnie Ivoirienne de Coton
DFR : Département de Formation et de Recherche
ENSA : École Nationale Supérieure d’Agronomie
EP : École Préparatoire
ESA : École Supérieure d’Agronomie
ESI : École Supérieure d’Industrie
ESMG : École Supérieure des Mines et Géologies
ESTP : École Supérieure des Travaux Publics
FCFA : Francs de la Communauté Financière Africaine
FIRCA : Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricole
GCEA : Gestion Commerce et Économie Appliquée
IAB : Institut Agricole de Bouaké
IC : Ivoire Coton
ITA : Ingénieur des Techniques Agricoles
INPHB : Institut National Polytechnique Felix Houphouët Boigny
INSET : Institut National de l’Enseignement Technique
INTERCOTON Association Interprofessionnelle de la Filière Coton
LCCI : La Compagnie Cotonnière Ivoirienne
URECOSCI : Union Régionale des Entreprises Coopératives de la Zone des Savanes de
Côte-d’Ivoire
SC : Société Cotonnière
SECO : Société d’Exploitation Cotonnière Olam

viii
Table des matières

Avant-propos ........................................................................................................................... iii


Résumé ..................................................................................................................................... iv
Abstract ..................................................................................................................................... v
Dédicace.................................................................................................................................... vi
Remerciements ....................................................................................................................... vii
Sigles et abréviations ............................................................................................................. viii
Table des matières ................................................................................................................... ix
Tables des illustrations et des tableaux ................................................................................ xii
Introduction générale ............................................................................................................... 1
Chapitre I : Revue littérature ................................................................................................. 4
I.1. Introduction ........................................................................................................................... 4
I.2. Connaissance générale de la culture du coton .................................................................... 4
I.2.1. Origine et historique du coton en Côte-d’Ivoire ......................................................... 4
I.2.2. Description botanique du cotonnier............................................................................. 5
I.2.3. Écologie du cotonnier .................................................................................................... 7
I.2.4. Itinéraire technique du coton ....................................................................................... 8
I.3. Filière coton ivoirienne........................................................................................................ 10
I.3.1. Notion de filière............................................................................................................ 10
I.3.2. Historique de la filière cotonnière ivoirienne ............................................................ 10
I.3.3. Acteurs de la filière ...................................................................................................... 11
I.3.3.1. Producteurs .............................................................................................................. 11
I.3.3.2. Sociétés cotonnières ................................................................................................. 12
I.3.3.3. Sociétés de filature et trituration............................................................................ 13
I.3.3.4. Autres acteurs .......................................................................................................... 14
I.3.4. Zones de production du coton en Côte-d’Ivoire ....................................................... 14
I.4. Importance du coton dans l’agriculture ivoirienne .......................................................... 15
I.5. Définition de quelques concepts ......................................................................................... 16
I.5.1. Concept d’exploitation agricole.................................................................................. 16
I.5.2. Concept de système de cultures .................................................................................. 16
I.5.3. Concept de système de production ............................................................................. 16
I.5.4. Concept de diagnostic.................................................................................................. 17
I.6. Conclusion ............................................................................................................................ 17
Chapitre II : Approche méthodologique .............................................................................. 18
II.1. Introduction ......................................................................................................................... 18

ix
II.2. Démarche globale ................................................................................................................ 18
II.3. Zone d’étude ........................................................................................................................ 18
II.4. Méthode de collecte de données.......................................................................................... 20
II.4.1. Données secondaires .................................................................................................... 20
II.4.2. Données primaires ....................................................................................................... 20
II.4.3. Description de l’échantillon ........................................................................................ 21
II.5. Méthode et outils d’analyse des données ........................................................................... 23
II.5.1. Outils d’analyse ........................................................................................................... 23
II.5.2. Méthodes utilisées ........................................................................................................ 23
II.5.2.1. Analyse descriptive .............................................................................................. 23
II.5.2.2. Analyse économétrique : Modèle Logit ............................................................. 24
II.5.2.2.1. Choix du modèle ................................................................................................ 24
II.5.2.2.2. Présentation du modèle Logit ............................................................................ 24
II.5.2.2.3. Spécification du modèle Logit............................................................................ 24
II.5.2.2.4. Procédure d’estimation...................................................................................... 26
II.6. Modélisation des déterminants de l’adoption des innovations technologiques des
systèmes de cultures cotonnières .................................................................................................... 26
II.6.1. Codification des variables retenues ........................................................................... 26
II.6.2. Spécification des déterminants explicatifs retenus d’adoption ............................... 26
II.7. Conclusion ............................................................................................................................ 30
Chapitre III : Résultats et discussions .................................................................................. 31
III.1. Introduction ......................................................................................................................... 31
III.2. Analyse descriptive des exploitations cotonnières ............................................................ 31
III.2.1. Localisation régionale ................................................................................................. 31
III.2.2. Caractérisation des chefs d’exploitations .................................................................. 32
III.2.2.1. Âges des chefs d’exploitations cotonnières ........................................................ 32
III.2.2.2. Origines des chefs d’exploitations cotonnières.................................................. 33
III.2.2.3. Répartition des chefs d’exploitations en fonction du genre ............................. 33
III.2.2.4. Nombre de femmes et d’enfants ......................................................................... 34
III.2.2.5. Niveau d’instruction des chefs d’exploitations cotonnières ............................. 35
III.2.2.6. Expérience en production cotonnière des chefs d’exploitations ...................... 35
III.2.2.7. Récurrence de la culture cotonnière .................................................................. 36
III.2.3. Caractérisation des exploitations cotonnières selon l’objectif de l’étude ............... 37
III.2.3.1 Nombre moyen de personnes par exploitation.................................................. 37
III.2.3.2 Superficies et rendements des exploitations cotonnières ................................. 38
III.2.3.3 Main d’œuvre ....................................................................................................... 41
III.2.3.4 Division du travail agricole en fonction du sexe et de l’âge ............................. 42

x
III.2.4. Caractérisation des connaissances et pratiques des cotonculteurs en matière de semi
43
III.2.4.1. Niveau de connaissance des variétés .................................................................. 43
III.2.4.2. Niveau de satisfaction de la variété cultivée ...................................................... 44
III.2.4.3. Mode d’acquisition des semences ....................................................................... 45
III.2.4.4. Prix moyens des semences achetées sur les marchés ruraux ........................... 47
III.2.4.5. Adoption de nouvelles semences légales ............................................................ 48
III.2.4.6. Pratiques de semis et d’opérations post-semis .................................................. 50
III.2.4.5.1. Quantité moyenne de semence par ha en kg..................................................... 50
III.2.4.5.2. Pratique de resemis .......................................................................................... 52
III.2.4.5.3. Pratique de démariage ..................................................................................... 53
III.2.5. Contraintes et stratégies employées par les exploitants comme solutions .............. 54
III.2.5.1. Contraintes ........................................................................................................... 54
III.2.5.2. Stratégies développées ......................................................................................... 57
III.3. Analyse économétrique ....................................................................................................... 58
III.3.1. Analyse des résultats de la modélisation des déterminants d’adoption des
innovations technologiques des systèmes de cultures cotonnières .......................................... 58
III.3.1.1. Résultat de la modélisation ................................................................................. 58
III.3.1.2. Interprétation des résultats................................................................................. 59
III.3.1.2.1. Variables significatives .................................................................................... 59
III.3.1.2.2. Variables non significatives ............................................................................. 61
III.4. Conclusion ............................................................................................................................ 63
Conclusion générale et recommandations............................................................................ 64
Références bibliographiques .................................................................................................... i
Webographie ............................................................................................................................ iv
Annexes ..................................................................................................................................... v

xi
Tables des illustrations et des tableaux

Table des figures

Figure 1 : Carte des principales Régions de la zone d’étude ................................................... 19

Table des graphiques

Graphique 1: Évolution en tonnes de la production de coton graine et de la fibre de coton .. 14


Graphique 2 : Échantillon des producteurs par région ........................................................... 31
Graphique 3 : Âges des chefs d’exploitations en fonction des régions .................................. 32
Graphique 4 : Répartition des chefs d’exploitations cotonnières en fonction de leur origine 33
Graphique 5 : Classes des décennies d’expérience en production cotonnière ....................... 36
Graphique 6 : Représentation du nombre moyen de personnes par exploitation ................... 38
Graphique 7: Corrélation des superficies et productions maximales et minimales moyennes
......................................................................................................... Erreur ! Signet non défini.
Graphique 8: Pourcentage des exploitations en fonction du nombre de la main d'œuvre
extérieure permanente .............................................................................................................. 42
Graphique 9 : Niveau de connaissance des variétés de semences du coton ........................... 44
Graphique 10: Niveau de satisfaction de la variété cultivée .................................................. 44
Graphique 11 : Représentativité des producteurs satisfaits ou non de la quantité de la variété
de la semence : ......................................................................................................................... 45
Graphique 12 : Niveau d’échange de semences entre producteurs ........................................ 46
Graphique 13 : Situation d’achat de semence ........................................................................ 47
Graphique 14 : Prix moyens des semences achetées sur les marchés ruraux en FCFA ......... 48
Graphique 15 : Pourcentage de paysans d’accord ou non avec la situation : Substitution
gratuité du sac de semences par le prix de l’économie de quatre traitements insecticides à
l’hectare. ................................................................................................................................... 49
Graphique 16 : Quantité moyenne se semence par ha en kg .................................................. 50
Graphique 17 : Satisfaction des producteurs de la densité de levée post-semi ...................... 51
Graphique 18 : Timing de démariage post-levé en jour ......................................................... 54
Graphique 19: Les principales contraintes rencontrées sur les exploitations cotonnières ..... 55
Graphique 20: Critères souhaités pour les nouvelles manières de culture ............................. 57

Table des tableaux

Tableau 1: Liste d'égreneurs en Côte-d'Ivoire......................................................................... 13


Tableau 2 : Repartions de l’échantillon de l’étude .................................................................. 21
Tableau 3: Présentation et caractérisation des variables explicatives du modèle Logit ......... 29
Tableau 4 : Répartition des chefs d’exploitations cotonnières en fonction du genre ............. 34
Tableau 5 : Nombre moyen d’épouses et d’enfants ................................................................ 34
Tableau 6 : Niveau d’instruction des chefs d’exploitations cotonnières ................................ 35
Tableau 7 : Nombre d’années sans production cotonnière depuis les cinq (5) dernières années
.................................................................................................................................................. 37
Tableau 8: Nombre moyen de main d'œuvre par exploitation cotonnière .............................. 41

xii
Tableau 9 : Division du travail pour la culture du coton ......................................................... 43
Tableau 10 : Pourcentages de producteurs qui sont d’accord ou non pour payer plus cher des
semences répondants au mieux à leurs objectifs et prix moyens proposés .............................. 49
Tableau 11 : Pourcentage de producteurs pratiquant des resemis .......................................... 52
Tableau 12 : Pourcentages des pratiques de démariage .......................................................... 53
Tableau 13: Satisfaction de la manière de cultiver le coton .................................................... 55
Tableau 14: Résultat du modèle Logit .................................................................................... 59

xiii
Introduction générale

Contexte général d’étude


À la fin du XIXe siècle, la Côte-d’Ivoire connaissait déjà le coton, cultivé en petites quantités
avec des rendements très faibles. Les populations du Nord et du Centre (Malinké, Sénoufo,
Tagouana, Djimini, Koulango, Gouro et Baoulé) utilisaient le cotonnier comme culture
secondaire et employaient le coton pour leurs activités de filage et de tissage. Cette
connaissance paysanne du coton acquise timidement avec le temps, s’est vu croitre
favorablement avec l’avenue des sociétés de développement qui transformèrent la culture
cotonnière, jadis secondaire en culture de premier choix pour les paysans avec des
encadrements techniques haussant les connaissances paysannes et améliorant parallèlement les
rendements de la production de coton du pays.
La première société étrangère venant de la France fut l’Association Cotonnière Coloniale
(ACC). La production passa alors de six (6) tonnes de coton graine en 1912 à dix mille (10 000)
tonnes de coton graine en 19651. S’en est suivi la Compagnie Française pour le Développement
des Fibres Textiles (CFDT), remplacée en 1973 par la Compagnie Ivoirienne de
Développement du Textile (CIDT). Conçue pour la promotion du développement de la culture
du coton et des cultures vivrières en assolement avec le coton, la CIDT contribua à réduire en
Côte-d’Ivoire les disparités économiques et sociales entre les revenus des paysans des régions
forestières et de ceux des savanes. En étant propriétaire de la CIDT, la Côte-d’Ivoire a en 1974
pris véritablement en main la production du coton dans le nord du pays, à travers une stratégie
d’encadrement de paysans basée sur des formations, l’assistance des conseillers agricoles (CA),
la fourniture en intrant, l’innovation de la culture attelée. Le rendement depuis lors connu une
évolution remarquable pour atteindre les 1400 kg/ha avec de grandes productions, soit quatre
cent mille (400 000) tonnes en 1999-2000 et 2002-2003 (FIRCA, 2012).
Cependant, depuis la campagne 2003-2004 la production ivoirienne se voit baisser
considérablement jusqu’à atteindre de bas niveaux jamais connus, soit cent quarante-cinq mille
(145 000) tonnes en 2006-2007, cent vingt mille (120 000) tonnes en 2007-2008 et cent vingt-
trois mille huit cent cinquante-six (123 856) tonnes en 2008-2009 (INTERCON, 2010). En
effet, l’évolution des performances de la production cotonnière ivoirienne depuis ces périodes
met en évidence une dégradation des rendements, de la production et de la productivité. Malgré

1
www.http://fr.wikipedia.org/wiki/Compagnie_ivoirienne_pour_le_développement_des_textiles, consulté
28/10/14 à 14h32.

1
les efforts entrepris par l’État depuis bien longtemps pour permettre à tous les acteurs de cette
filière, particulièrement les producteurs, d’exercer et d’en tirer profit tant au niveau des
formations, de la connaissance des bonnes pratiques culturales, qu’au niveau de leur revenu et
niveau de vie, des baisses de productions interviennent. Cette situation montre que la filière
traverse une profonde crise.

Problématique :
Le contexte particulier de la filière cotonnière en Côte-d’Ivoire en se limitant à cette dernière
décennie, laisse conclure des résultats médiocres en ce qui concerne, la production, le
rendement et la productivité des systèmes de cultures cotonnières. L’on ne peut pas se
prononcer sur les causes de cette crise cotonnière sans parler des facteurs exogènes et
endogènes. En effet, la décennie d’instabilité politique a certainement contribué à singulariser
le contexte ivoirien de production cotonnière. La localisation géographique de cette production,
l’hétérogénéité croissante des exploitations, les crises du marché mondial sont les facteurs de
l’instabilité des revenus de la production, induisant chez les paysans une approche de
diversification des revenus dont les plantations d’anacardier et tout récemment du sésame
constituent la manifestation la plus notable.
Les exploitations dans les zones cotonnières se sont adaptées au contexte en manifestant des
stratégies variées dans l’usage de la terre, des intrants et de la main d’œuvre dans un contexte
de baisse de fertilité des terres et de modification des relations entre l’agriculture et l’élevage.
On peut présumer que les stratégies mises en œuvre sont sous la dépendance des facteurs
structurels propres aux exploitations, de l’évolution des paramètres économiques, du degré
effectif d’appui technique voire de l’accès producteurs aux initiatives et/ou opportunités
nouvelles.
Vu l’état complexifié de cet environnement, qu’est-il réellement de l’état des connaissances
et pratiques des cotonculteurs ? Avec quelles connaissances et pratiques les producteurs de
coton ont-ils adapté leurs systèmes de cultures pour survivre ? Dans le contexte du projet de
relance de la filière coton, il parait opportun de faire l’état des lieux de ces connaissances et
pratiques qui sont réellement mises en œuvre dans les systèmes de cultures cotonnières. C’est
en quelque sorte l’objet de notre thème d’étude intitulé « Diagnostic des connaissances et des
pratiques paysannes en cultures cotonnières en Côte-d’Ivoire ». Cette étude permet de
réactualiser les informations sur ladite culture, en tenant compte de l’environnement global de
production du coton et du cotonculteur.

2
Objectifs :
L’objectif global de l’étude est de faire l’état des lieux des connaissances des cotonculteurs
et le diagnostic de leurs pratiques à travers l’analyse des systèmes de cultures des exploitations
cotonnières dans les régions BAGOUE, BERE, FOLON, HAMBOL, HAUT SASSANDRA,
KABADOUGOU, MARAHOUE, PORO, TCHOLOGO, WORODOUGOU de la Côte-
d’Ivoire.
De façon spécifique, l’étude cherche à ressortir la situation actuelle des exploitations
cotonnières à travers les éléments suivants :
- l’analyse des exploitants et des exploitations cotonnières en matière de pratique de
semis ;
- l’analyse des déterminants d’adoption des innovations technologiques en matière de
pratiques culturales des systèmes de cultures cotonnières ;
- des propositions de mesures palliatives aux problèmes que l’analyse fera ressortir.

Plan de rédaction :
Notre mémoire est structurée en trois (3) chapitres dont :
- Le premier traite de la revue de littérature sur la filière coton tout en parlant des
généralités sur le coton, de la filière coton, de l’importance même du coton dans
l’économie agricole nationale et pour terminer définit quelques concepts utiles à notre
étude ;
- Le deuxième est consacré à la méthodologie adoptée. Il présente la démarche
scientifique qui nous a permis d’obtenir les résultats de l’étude ;
- Le troisième chapitre porte sur les résultats et discussions ainsi que des
recommandations pour des tentatives d’améliorations de la filière coton.

3
Chapitre I : Revue littérature

I.1. Introduction

Ce chapitre permet de mettre en lumière les généralités sur le coton, la filière coton,
l’importance même du coton dans l’agriculture ivoirienne et la définition de quelques notions
ou concepts que nous avons utilisés dans notre étude.

I.2. Connaissance générale de la culture du coton

L’importance du cotonnier aux yeux du profane passe d’abord par la connaissance de son
utilité à l’humanité. Ainsi, on pourrait dire que l’utilité du coton provient des nombreux usages
de son fruit, qui peut être séparé en trois sous-produits : la fibre, l’amande et la coque. La fibre,
la partie la plus noble, est une cellule du tégument. Recouverte de cellulose, elle est
essentiellement utilisée dans l’industrie textile. L’amande de la graine, une fois débarrassée du
gossypol, composé toxique, sert dans la confection de tourteaux pour l’alimentation animale ou
à la production d’huile destinée à la consommation humaine. Cette utilisation est liée à la
richesse en huile et en protéines de l’amande. La coque sert de combustible.

I.2.1. Origine et historique du coton en Côte-d’Ivoire

C’est à partir de l’Inde que l’art des cotonnades s’exporte dans l’Ancien Monde. Déjà, en
445 avant Jésus-Christ, le Grec Hérodote écrivait à propos de l’Inde : « on y trouve des arbres
poussant à l’état sauvage, dont le fruit est une laine meilleure et plus belle que celle des
moutons » (CIRAD, 2006). En outre, le cotonnier pousse sur tous les continents parce qu’il
existe de nombreuses variétés adaptées à la diversité des climats, mais aussi parce qu’on peut
le cultiver de multiples façons. Le cotonnier demande de la chaleur, beaucoup de soleil, et de
l’eau, surtout pendant la floraison. En Afrique, c’est à partir des régions sahéliennes ou
soudaniennes que la culture du coton s’est progressivement répandue dans les pays ou zones
géographiques présentant des conditions climatiques semblables. Les formes cultivées les plus
primitives de cotonniers ont été trouvées dans les jardins d’Éthiopie et en Arabie méridionale.
En outre des formes pérennes, originaires de l’Amérique du Sud et des Caraïbes, introduites en
Afrique ont évolué en races annuelles dans le golfe de Guinée (Niger, Togo, Bénin, Côte-
d’Ivoire).

4
La culture du coton a pris véritablement son essor dans les années 60 sous l’impulsion de la
Compagnie Française pour le Développement des Textiles (CFDT), avec majoritairement les
cultures pluviales, c’est-à-dire que les plantes cotonnières ne bénéficient que de l’eau de pluie.
Contrairement à celles des grands pays producteurs, qui sont généralement irriguées, et
entièrement mécanisées. Elles nécessitent peu de main-d’œuvre et reçoivent beaucoup de
pesticides et d’engrais.
Les premières plantes cotonnières cultivées sont les diploïdes Gossypium Herbaceum et
Gossypium arboreum mais la sélection systématique depuis le début du 20e siècle fait que la
plupart des variétés modernes appartiennent à l’espèce tétraploïde Gossypium hirsutum
(Stessens, 2002 cité par Amos, 2013).
Dans la plupart des pays en développement, notamment ceux d’Afrique de l’Ouest et du
Centre comme en Côte-d’Ivoire, la culture du coton est peu intensive. Les opérations culturales
y sont effectuées à la main ou avec l’aide d’animaux de trait et la récolte est toujours manuelle.

I.2.2. Description botanique du cotonnier

La première étude taxonomique complète date de 1907. Depuis des chercheurs comme
Zaïtzen, Harland, Wouters, Huthinson et Ghose ont apporté une importante contribution à la
classification du cotonnier. Toutes les espèces sauvages sauf une sont diploïdes avec 13 paires
de chromosomes. Les cotonniers cultivés sont soit diploïdes avec 13 paires de chromosomes,
soit polyploïdes (tétraploïdes) avec 26 paires de chromosomes2. Dans la taxonomie des
cotonniers, les espèces cultivées du Vieux Monde sont diploïdes (Herbacea) et les espèces
cultivées du Nouveau Monde sont tétraploïdes (Hirsuta). Les cotonniers cultivés proviennent
d’un ancêtre commun du Vieux Monde, Gossipium Herbaceum. La dispersion dans le monde
des cotonniers serait surtout le fait des migrations de l’homme apportant avec lui des grains de
coton. Les variétés de coton se distinguent par la longueur, le poil, le fruit, la pubescence des
grains et la forme des bractées. D’une façon générale, il existe quatre espèces de cotonniers
(Parry, 1982) :
— Gossipium herbaceum,
— Gossipium arboreum,
— Gossipium barbadense,

2
Illustré dans le Guide de l’Agriculture en Côte-d’Ivoire ouvrage conçu, supervisé par M. Auguste
DAUBREY Ingénieur agroéconomiste et conçu, dirigé par M. Raymond PAPE AKASSEY Ingénieur
agroéconomiste, cité dans le document comme suit (AKASSEY, 1992).
5
— Gossipium hirsutum.
Le cotonnier appartient à la famille des Malvacées ; à la sous-tribu des Hibiscus, au genre
Gossypium, dont les classifications générale et phylogénétique sont les suivantes :
Classification du cotonnier 3:
Règne : Plantae
Sous-règne : Tracheobionta
Division : Magnoliophyta
Classe : Magnoliopsida
Sous-classe : Dilleniidae
Ordre : Malvales
Famille : Malvaceae
Genre : Gossypium
Classification phylogénétique
Famille : Malvaceae
Genre : Gossypium
En outre l’espèce la plus cultivée et commercialisée est celle de hirsutum (Centre du
Commerce International, 2010). L’allure générale et la taille des cotonniers sont variables. Les
cotonniers sont des plantes vivaces et arbustives. Certains cotonniers sauvages peuvent
atteindre la taille d’un petit arbre, mais la plupart des espèces ne dépassent pas la taille de 1 à
1,50 m. Il est capable seulement de vivre quelques années (10 à 15 ans). Toutefois, on trouve
les formes pérennes subspontanées dans beaucoup de villages de l’Afrique de l’Ouest
(Kogblevi, 1997 cité par Marlène 2011). En Côte-d’Ivoire, l’espèce hirsutum cultivée est une
plante arbustive pérenne de 80 centimètres à 2 m de hauteur cultivée comme plante annuelle,
c’est-à-dire ressemée chaque année.
Le cotonnier est phanérogame à appareil végétatif et reproducteur complet, comprenant les
racines, les tiges, les feuilles et les fleurs. Le système racinaire est pivotant. Il peut atteindre
une profondeur de 1,5 à 2 m sur les côtés. La tige du cotonnier est rectiligne ramifiée et ligneuse.
Elle comporte deux types de rameaux fructifères. Aussi que les branches végétatives se
développent à partir des premiers nœuds situés au-dessus des nœuds cotylédonaires et ne
portent pas directement les fruits. Les branches fruitières quant à elles, sont de deux ordres : les
branches fruitières définies et les branches fruitières indéfinies. Les branches fruitières définies

3
http://fr.wikipedia.org/wiki/Cotonnier_en_arbre, consultée le 04/11/2014 à 07h30.

6
portent des capsules qui sont formées à l’extrémité du premier entre-nœud, tandis que les
branches fruitières indéfinies sont caractérisées par la formation des fleurs au niveau de chaque
entre-nœud (Siement, 1986 cité par Codjo, 2004).
La fleur apparaît sur les ramifications fruitières sous forme de petites structures vertes
pyramidales appelées « squares ». Elle est hermaphrodite. Son mode de reproduction dominant
est l’autogamie. Son taux d’allogamie peut atteindre 30 % dans certaines localités en fonction
des insectes pollinisateurs (Siement, ibd).
Le fruit est une capsule qui comprend un péricarpe constituant la paroi de l’ovaire. La forme
et la grosseur des capsules sont caractéristiques d’un cultivar. À l’intérieur se développent les
graines sur lesquelles croissent les fibres. Elles sont recouvertes de longs poils appelés fibres,
soie ou lin. Elles portent également des poils courts appelés duvets, ou linter. Ce duvet peut être
de couleur blanche, grise, verte, brune. Les graines sont de forme ovoïde ou piriforme, fixées
au placenta par le hile. La graine est noire. En coupe, elle présente une amande constituée par
une plantule à deux cotylédons foliacés. Elle contient des substances de réserves riches en huile
et en protéine (Siement, ibd). En Côte-d’Ivoire, chaque capsule de cette plante contient une
trentaine de graines et est constituée en moyenne de 55 % de graines, 40 % de fibres et 5 % de
déchets (CNRA, 2006).

I.2.3. Écologie du cotonnier

Le cotonnier est une plante pluriannuelle cultivée en plante annuelle, en particulier pour
limiter les dégâts des parasites. Il nécessite une quantité importante de chaleur et de soleil pour
se développer. En effet, cette culture requiert une période minimale de 200 jours continus sans
gelée, un apport de chaleur de 1 450 DJ4 au minimum. Son besoin en eau n’est pas moins de
500 mm pendant la période de culture. Compte tenu de ces contraintes, il est possible de cultiver
du coton entre les parallèles 47e Nord et 32e Sud (Damien, 2005). Une baisse de l’ensoleillement
a néanmoins des conséquences immédiates sur les rendements.
Le cotonnier demande des sols homogènes, profonds, perméables, frais dans leurs sous-sols
et riches en matières nutritives. Le cotonnier se développe mieux sur des sols à texture limono-
argilo-sableux ou sablo-argileux, ce qu’on ne rencontre pas sur les sols humides. Le pH
optimum se situe entre 6 et 7. Cela ne veut nullement dire que ces types de sols, généralement

4
Le degré jour (DJ) : est une unité exprimant le besoin de chaleur pour le développement d’un organisme. Le DJ
est la somme journalière de la différence entre la température moyenne de la journée et 13°C (si la température
moyenne est supérieure à 13°C, sachant que 13°C est la température de référence pour le coton).
Source : © AFD Jumbo Rapport thématique • septembre 2005 / 7
7
argileux, soient particulièrement recommandés (Mémento de l’Agronome, 2002). Du fait de sa
racine pivotante, un sol profond serait plus propice. En outre les terrains doivent être plat ou à
très faible pente pour éviter l’érosion et lessivage des engrais et des herbicides. Les sols où
pousse l’Imperata cylindrica et le gazon sauvage sont à éviter, car le cotonnier est très sensible
à l’enherbement. Or ces deux plants sont difficiles à éliminer avec un herbicide (DAUBREY,
1992).

I.2.4. Itinéraire technique du coton

Le cotonnier est différent des autres cultures d’exportations ivoiriennes. Cultivé de façon
annuelle, il obéit chaque année à un ensemble d’opérations pour mener à bien sa culture. Ces
opérations diffèrent sensiblement selon qu’on se trouve en culture manuelle, en culture attelée
ou en culture motorisée. En Côte-d’Ivoire, la majorité des exploitations cotonnières sont à
traction animale soit 76,3 % dans toute la zone cotonnière en 2006. La part des cultures
manuelles et mécanisées est respectivement de 23,5 % et 0,26 %, marginale à cet effet (Gérald,
2010). Au nombre de ces opérations culturales, on a la préparation du terrain, les semis,
l’entretien de la culture (démariage, désherbage, la fertilisation, le buttage, traitement herbicide,
régulation de croissance) et la récolte.
La préparation des terres consiste en un défrichement de celles-ci. Le défrichement est
généralement manuel pour les petites parcelles ayant déjà fait l’œuvre d’une culture vivrière ou
d’une jachère. Les terres destinées aux semis doivent être parfaitement dégagées des arbres et
des souches d’arbres. L’opération s’effectue généralement dans les mois de février et mars en
attente des pluies. Dès les premières pluies, les terres défrichées sont labourées. Si la culture est
manuelle des billons de 30 à 40 cm de haut séparés de 80 cm sont préparés à la houe ou à la
daba. Si la culture est attelée ou motorisée, il est effectué un labour en planches sans billon à
une profondeur de 15 cm à 30 cm (DAUBREY, 1992).
Le démarrage de la campagne commence par les semis qui sont réalisés entre le 21 mai et le
30 juin au plus tard. Une séance de fertilisation (apport de fumier, bouse de vaches, terre de
parc à bœufs) précède en temps normal les opérations de préparation de sol et de semis. Mais
ces apports ne sont pas toujours effectifs chez les producteurs, ils se contentent d’un simple
défrichage. Après les semis à proprement parler, les resemis ou les remplacements interviennent
à partir du 10e jour jusqu’au 20e jour au plus tard, dans le but de corriger la densité du champ.
Faits trop tard ils ne réussissent pas.
La phase d’entretien débute exactement après cette séance de remplacement. La première
opération est le démariage. Après celui-ci, il faut recourir au binage même en l’absence d’herbe.

8
Le nombre de fois est dicté par la capacité du producteur. Puis suivent les sarclages, d’abord
manuel et attelé par la suite (exploitations à culture attelées). C’est aussi une opération décisive,
car tout sarclage tardif se traduit par un irrémédiable effet dépressif sur le cotonnier. Par la suite
interviennent les buttages, ainsi qu’une seconde séance de fertilisation qui commence avec
l’apport de l’engrais NPK au 20e jour et celui de l’urée entre le 35e et le 45e jour. Les opérations
de traitement sont aussi présentes à tous les niveaux de la production. En effet, comme l’indique
le Programme coton, guide des encadreurs, le cotonnier est une plante très parasitée. Tous les
efforts et toutes les dépenses des producteurs seront perdus si les traitements (insecticides) ne
sont pas parfaitement exécutés. Ainsi, il est impératif que le premier traitement intervienne dès
le 45e jour, et à partir de ce premier traitement, répéter l’exercice toutes les deux (2) semaines.
Outre ce chronogramme, il faut envisager des séances de reprise en cas de survenance d’une
pluie dans les douze (12) heures suivant le traitement. Selon le CNRA en 2011, en cas
d’attaques précoces d’altises, et particulièrement pour les variétés glandless, des traitements
s’imposent entre le 20e et le 30e jour.
Les récoltes commencent, au 5e mois après les semis, c’est-à-dire à la fin de la phase
d’entretien. Selon le programme coton du CNRA, le premier passage de récolte a lieu vers le
130e jour (correspondant au mois d’octobre), c’est-à-dire période où 50 %5 du coton est bien
ouvert. Le second passage quant à lui a lieu vers le 30e jour après, donc vers le 160e jour du
cycle (correspondant au mois de novembre), âge auquel, sauf cas exceptionnel, tout le coton est
ouvert. La récolte du coton est une opération minutieuse, car c’est elle qui définit la qualité du
coton à livrer sur le marché. Les capsules mûres sont cueillies délicatement à la main. Un coton
cueilli à la main est plus propre qu’un coton récolté à la machine. Il subit donc moins
d’opérations de nettoyage, ce qui préserve sa qualité. Il est constitué en moyenne de 55 % de
graines, 40 % de fibres et 5 % de déchets (CNRA, 2006). Ainsi, il faut trier à chaque fois au fur
et à mesure de la récolte sur pied le coton parfaitement propre (première qualité à coup sûr) du
coton de couleur jaune ou grise (deuxième qualité) ; faire systématiquement sécher sur des
claies qui isolent du sol et installer le coton récolté sur des nattes tant au champ que chez le
producteur ou au marché.

5
http://www.memoireonline.com/09/10/3855/m_Production-cotonniere-et-developpement-rural-au-Burkina-
Faso-controverses-et-realite-Cas-du-d11.html, consulté le 07/11/2014 à 16h54.

9
I.3. Filière coton ivoirienne

I.3.1. Notion de filière


Il n’existe pas une définition unique et simplifiée de la notion de filière, elle est généralement
définie dans un contexte précis et selon la vision de son auteur. Plusieurs chercheurs en ont
leurs propres définitions et des limites qu’ils entendent donner au mot « filière ».
La définition qui nous semble adaptée à notre contexte est celle de Fabre (1994)6 qui dit que :
« la filière de production est l’ensemble des agents économiques qui concourent directement à
la production, à la transformation et à l’acheminement jusqu’au marché de réalisation d’un
produit ». Cette définition est la plus simpliste, mais très limitative.
I.3.2. Historique de la filière cotonnière ivoirienne
L’histoire de la filière cotonnière remonte à l’époque de la substitution de la CFDT en CIDT
en 1973. Cette culture annonçait un avenir important par rapport aux opportunités qu’elle
présentait. À cet effet l’État ivoirien, avait entrepris de grandes initiatives pour l’organisation
de tous les acteurs y intervenant, notamment les producteurs, poumons du bon fonctionnement
de la production. C’est ainsi qu’en son temps la CIDT chargée de l’encadrement de la culture
du coton avait pour rôle :
- Le recensement et la formation des paysans ;
- L’achat et le dressage des bœufs de trait ;
- L’établissement des programmes annuels de campagne ;
- L’estimation et l’approvisionnement des paysans en intrants ;
- L’estimation et l’approvisionnement des paysans en matériels agricoles ;
- Le suivi de l’exécution des façons culturales ;
- L’assistance pour les épandages d’engrais et les traitements phytosanitaires ;
- L’assistance pour l’organisation de la récolte ;
- L’organisation de la commercialisation du coton graine ;
- L’intervention dans la distribution du crédit.
L’encadrement était du type sectoriel et vertical et permettait d’étendre le développement
de la culture cotonnière dans les régions du Nord et du Centre de la Côte-d’Ivoire (DAUBREY
et al, 1992). À partir des années 90, avec les situations de conjoncture dues aux bouleversements
majeurs de l’économie mondiale et des processus de privatisation des filières cotonnières en
Afrique de l’Ouest, la Côte-d’Ivoire entra dans le moule, avec la privatisation partielle de la

6
PIERRE Fabre, 1994, Note de méthodologie générale sur l'analyse de filière : Utilisation de l'analyse de la
filière pour l'analyse économique de politique, document de formation pour la planification agricole, n°35, FAO.

10
CIDT en 1998 sur une durée prévue pour deux ans avant sa privatisation totale. Elle céda une
partie de ses actifs à deux opérateurs privés, Ivoire Coton (I.C) pour les trois usines de la partie
Nord-Ouest de la Côte-d’Ivoire et la Compagnie Cotonnière Ivoirienne (LCCI) pour les trois
usines de la partie Nord-Est du pays. Dès lors la CIDT prit le nom de Nouvelle CIDT et jouait
un rôle de coordination jusqu’à ce que les nouvelles structures émanant de sa privatisation totale
soient mises en place. Au cours de cette période s’achevant fin avril 2000 la filière était gérée
par un Comité Tripartite créé par décret et composé de quinze membres représentant l’État, les
Sociétés Cotonnières (SC), les producteurs et les filateurs. Ce comité était chargé de la fixation
du prix du coton-graine, des allocations du coton-graine entre les trois sociétés et de la mise en
place des Fédérations des Producteurs (AFFICOT-CI) et des Égreneurs (APROCOT-CI). Ce
comité s’était aussi chargé de la création en l’an 2000 de l’organe de l’interprofession,
Intercoton qui remplaça le Comité Tripartite. Parallèlement, après l’atelier national de
Yamoussoukro sur la libéralisation de la filière coton, les organisations des producteurs
représentées en grande partie par l’URECOS-CI, réclamant son dû dans les produits financiers
de la privatisation de la filière, s’imposa dans le circuit pour accroître son rôle dans la filière. À
cette suite l’URECOS-CI créa une usine d’égrainage (SICOSA) dans la ville de Korhogo en
2002. Ce succès ne fut pas long feu, avec l’éclatement de la guerre qui entraina le pillage de la
nouvelle usine et par la même occasion, la dégradation rapide de l’URECOS-CI.
Dans le même temps, de façon largement indépendante de la crise politique, la LCCI,
connaît des difficultés de trésorerie de plus en plus aiguës, dues principalement à une mauvaise
gestion de l’entreprise. Cette situation créa très vite des accumulations d’arriérés de paiement à
l’égard des producteurs, puis la cessation des activités et finalement la faillite, en 2006. La
société fut mise en vente par appel d’offres et remporté par consortium par trois entreprises
dont Ivoire Coton, COIC et SECO du groupe OLAM7.

I.3.3. Acteurs de la filière


I.3.3.1. Producteurs
Les premiers acteurs de la filière sont les producteurs. Faisant de la culture cotonnière leur
première activité, ces cotonculteurs vivent principalement du revenu qu’elle engendre. En Côte-
d’Ivoire, la majorité des producteurs sont les ethnies nordistes avec quelques-uns faisant partir
du centre. Ce sont principalement les Malinké, Sénoufo, Tagouana, Djimini, Koulango, Gouro
et Baoulé. Avant la crise sociopolitique, l’on dénombrait environ cent cinquante mille (150 000)

7
OLAM : Groupe indien, négociant international de matières premières agricoles, nouveau venu dans la filière
cotonnière ivoirienne, mais largement présent dans d'autres filières comme le Café-Cacao et autres.

11
producteurs qui opéraient sur des exploitations d’environ trois hectares en moyenne, superficies
partagées avec les cultures vivrières (INTERCON, 2010). Ces exploitations familiales étaient
réparties dans plus de 4000 villages et campements de 23 départements. Avec la crise, l’on a
assisté à une baisse sensible du nombre des producteurs. Au titre de la campagne 2008-2009,
ce sont environ quarante-deux mille (42 000) planteurs qui ont pratiqué la culture du coton.
L’aide de l’État à travers un soutien direct aux prix des engrais en 2008-2009 de 50 % et en
2009-2010 de 37 % a fait revenir certains producteurs dont le nombre a atteint les soixante mille
(60 000). En outre, en 2012 c’est près de quatre-vingt-dix mille producteurs qui assuraient la
production selon le FIRCA.
Ces producteurs sont regroupés dans plus d’un millier d’organisations professionnelles
agricoles et Groupements informels, appartenant à une vingtaine d’Unions interrégionales ou
faîtières. Ces faîtières sont regroupées au sein de l’Association des Faîtières de la Filière Coton
de Côte-d’Ivoire (AFFICOT-CI), qui a été créée dans le but de défendre les intérêts et faire la
promotion des cotonculteurs.

I.3.3.2. Sociétés cotonnières


Les sociétés cotonnières au nombre de quatre (4) dont la Nouvelle CIDT, COIC, SECO et
Ivoire Coton et les sociétés d’égrenage au nombre de deux (2) dont DOPA et SICOSA sont
chargées d’égrener le coton graine provenant de la production des zones cotonnières. Ces six
(6) égreneurs exploitent treize (13) usines d’une capacité totale installée de cinq cent vingt-trois
mille (523 000) tonnes. Les principales missions des sociétés cotonnières sont d’assurer la
modernisation des exploitations par le conseil agricole (assuré par les CA activement présents
sur le terrain) et la promotion de la culture attelée, l’approvisionnement en intrant des
producteurs, l’achat, le transport, l’égraine du coton gaine, ainsi que sa commercialisation et
celle de la fibre, la création et l’entretien des pistes rurales. Cependant pour une bonne défense
de leurs intérêts communs et leur participation à la gestion interprofessionnelle de la filière, les
sociétés cotonnières ont créée l’Association Professionnelle des Sociétés Cotonnières de la
Filière Coton en Côte-d’Ivoire. Le tableau 3 présente les différentes égreneurs en Côte-
d’Ivoire :

12
Tableau 1: Liste d'égreneurs en Côte-d'Ivoire

Nombre Après liquidation ex- Initiative OPA et


Égreneurs Usines
d'usines LCCI Filateurs
Bouaké
Zatta
CIDT 4
Mankono
Séguéla
Boundiali 1
IVOIRE Boundiali 2
4 X
COTON Dianra
M'Bengué
SICOSA 1 Korhogo X
Korhogo 1
COIC 2 X
Korhogo 2
DOPA 1 Bouaké X
SECO 1 Ouangolo X
Source : INTERCOTON 2010

I.3.3.3. Sociétés de filature et trituration


L’industrie textile de la Côte d’Ivoire était représentée par les trois sociétés nationales de
filature et tissage : COTIVO, UTEXI, et FTG. Cette industrie textile qui a bénéficié d’aides
substantielles de l’État en son temps est en proie à beaucoup de difficultés actuellement. UTEXI
créée en 1973 à Dimbokro a été fermée après le déclenchement de la crise armée. COTIVO,
créée en 1975 à Agboville et FTG installé à Bouaké sont en proie à d’énormes difficultés du
fait de l’importation frauduleuse des produits asiatiques et se trouvant sur le marché à des prix
en deçà des coûts de revient des industries locales et des problèmes de financement.
La trituration des graines de coton de la production du pays quant à elle, était assurée depuis
1973 par la TRITURAF avec l’initiative de l’État ivoirien. Située à Bouaké, la société avait
pour activité principale la trituration de graines oléagineuses et de raffinage d’huile végétale.
Sa capacité de trituration était d’environ 155 000 tonnes par an. Mais confrontée à de graves
crises techniques et financières les activités de cette dernière ont pris fin. Cela était en partie dû
à l’approvisionnement irrégulier et insuffisant en graines de coton depuis la crise sociopolitique
et à la concurrence déloyale des autres huiles étrangères introduites frauduleusement dans le
pays. En 2010, la société OLEHOL reprit les activités.

13
I.3.3.4. Autres acteurs

L’ARECA : Autorité de Régulation Coton et Anacarde travaillant avec un prestataire de


services dont l’ACE (Audit Contrôle et Expertise) pour le contrôle de poids et la traçabilité,
rôle repris la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) en 2010.
Le FIRCA : Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricole.
L’INTERCOTON : Association Interprofessionnelle de la filière coton, créée par les
opérateurs en novembre 2000 et ayant renouvelé ses instances 2008, regroupe tous les acteurs
de la filière via les deux collèges, AFFICOT-CI et APROCOT-CI.
Le CNRA : le Centre National de Recherche Agronomique, est chargé de la recherche et la
conception de nouvelles variétés de semence répondant aux exigences de la situation actuelle.

I.3.4. Zones de production du coton en Côte-d’Ivoire

Le cotonnier se cultive en grande partie en zone de savane. Les régions du PORO, du


TCHOLOGO, du BAGOUE et du BERE (au Centre et Nord du pays) sont les principales zones
de production, avec plus de 75 % de la production nationale (INTERCOTON, 2013).
L’annexe 1 présente toute la zone de production du coton en Côte-d’Ivoire. Le graphique 1
présente l’évolution en tonnes de la production du coton graine et de la fibre de coton de 2005
à 2013.

Graphique 1: Évolution en tonnes de la production de coton graine et de la fibre de coton

Production coton graine Production coton fibre


400000
355014
350000 323079

300000 267832 260302


250000

200000 185000 175000


138924 145649
150000 115168 119717 123864
100000 81230 73503
62629 52559 52806
50000

0
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Source : (FIRCA, 2012) et (INTERCOTON, 2013).


La production de coton graine a connu une évolution en dents de scie, mais avec une
tendance fortement baissière depuis la libéralisation. La production de coton graine est passée

14
entre 2005 et 2008 de 323 000 tonnes à environ 120 000 tonnes. Depuis la campagne 2010-
2011, on a assisté à la reprise de la production du coton par les producteurs qui avaient
abandonné la culture compte tenu de la baisse des cours mondiaux du coton, et des problèmes
de gestion de la filière survenue depuis la crise sociopolitique. Les rendements à l’hectare sont
passés de 1100 kg à 900 kg au cours de la même période (2005-2008).
En outre avec les interventions entreprises par l’État ivoirien, la production nationale a
commencé à reprendre son évolution positive pour presque atteindre en 2013 l’objectif fixé qui
était de 400 000 tonnes de coton graine.

I.4. Importance du coton dans l’agriculture ivoirienne

En Côte-d’Ivoire, le coton a toujours joué un rôle important dans l’économie agricole du


pays, bien qu’il ne vienne qu’en troisième position parmi les produits agricoles d’exportation,
après le café et le cacao. En effet, la filière représentait en 2001 environ 7 % des exportations
et générait un chiffre d’affaires en devises de l’ordre de 53 milliards FCFA (Gérald, 2010). Par
ailleurs, elle constituait le poumon de l’économie des campagnes du Nord, et faisait vivre
directement 180 000 producteurs, soit environ 2,5 millions d’habitants. Le coton représente la
principale culture de rentre des populations de la moitié nord du pays depuis bien longtemps,
car au-delà de ces chiffres, elle a contribué à la modernisation des exploitations par l’utilisation
de la motorisation intermédiaire et de la traction animale sur plus de 40 % des exploitations8. Il
a aussi contribué à réduire l’écart de disparité des revenus économique entre les paysans des
zones forestières et de la zone des savanes. Parallèlement, les problèmes de famine de la zone
se sont vu résoudre du fait de la sécurité alimentaire causée par les associations et les rotations
de cultures pratiquées par les producteurs qui fournissent une forte production de céréales.
Cependant, la part du coton dans l’économie n’a toutefois cessé de diminuer depuis 2003,
du fait de la baisse de la production et de celle des cours du coton et ce, malgré les efforts
consentis par l’état à travers de nombreuses tentatives pour la relance de cette filière. Mais les
dégâts laissés par la crise sociopolitique depuis 2002 ont profondément fragilisé les balises
posées depuis le début, pour le bon fonctionnement et performance de ladite filière. Le nombre
de producteurs de coton qui remontait à environ 150 000 avant la crise se retrouvait qu’à 42 000
au titre de la campagne 2008-2009 (INTERCON, 2010). En outre, l’aide de l’État à travers un
soutien direct aux prix des engrais en 2008-2009 de 50 % et en 2009-2010 de 37 % a fait revenir
certains producteurs dont le nombre a atteint les 60 000 et continue de grimper actuellement.

8
https://www.icac.org/meetings/plenary/67_ouagadougou/documents/country_reports/f_cote_divoire.pdf,
consulté le 06/11/2014 à 01h35.

15
I.5. Définition de quelques concepts

I.5.1. Concept d’exploitation agricole


Une exploitation agricole9 est une unité économique de production agricole soumise à une
direction unique et comprenant tous les animaux qui s’y trouvent et toute la terre utilisée,
entièrement ou en partie, pour la production agricole, indépendamment du titre de possession,
du mode juridique ou de la taille. La direction unique peut être exercée par un particulier, par
un ménage, conjointement par deux ou plusieurs particuliers ou ménages, par un clan ou une
tribu ou par une personne morale telle que société, entreprise collective, coopérative ou
organisme d’état. L’exploitation peut contenir un ou plusieurs blocs, situés dans une ou
plusieurs régions distinctes ou dans une ou plusieurs régions territoriales ou administratives, à
condition qu’ils partagent les mêmes moyens de production tels que main-d’œuvre, bâtiments
agricoles, machines ou animaux de trait utilisés sur l’exploitation.

I.5.2. Concept de système de cultures

Avant d’aborder le concept de système de culture il est important de connaitre la notion


même d’un système, qui se défini comme est un ensemble d’éléments qui fonctionnent en
relation et donnant à celui-ci son unité et sa cohérence (Cochet et al, 2000 cité par Jean-Marc
en 2013).
Le concept du système de culture quant à lui, s’appréhende comme la représentation
théorique d’une façon de cultiver un certain type de champ. Un système de culture s’analyse à
l’échelle d’un champ, d’une parcelle ou d’un ensemble de parcelles qui sont exploitées de la
même manière (Cochet, Brochet, Ouattara et Boussou, 2000 cités par Jean-Marc en 2013).

I.5.3. Concept de système de production

Le système de production peut être défini comme la combinaison dans l’espace et dans le
temps des ressources disponibles de l’exploitation agricole et des productions animales et
végétales. Il constitue une combinaison organisée plus ou moins cohérente de divers sous-
systèmes productifs : système de cultures, système d’élevage et système de production (Cochet,
Brochet, Ouattara et Boussou, 2000 cité par Jean-Marc en 2013).
Pour bien connaitre le système de production, il faut s’intéresser à quatre aspects essentiels.
À savoir l’unité de production, l’unité de consommation, l’unité d’accumulation et l’unité de

9
cf. Programme du recensement mondial de l’agriculture 2000, Collection FAO: Développement statistique
numéro 5, FAO, Rome, 1995, page 28. Définition et référence obtenues à partir du lien :
http://www.fao.org/docrep/003/x2919f/x2919f05.htm, consulté le 09/11/2014 à 18h33.

16
résidence. L’unité de production est un groupe de personnes qui contribuent à la production et
à la fourniture des produits. L’unité de consommation regroupe des personnes qui consomment
les produits. L’unité d’accumulation regroupe des personnes qui mettent en commun le surplus
obtenu après la consommation. L’unité de résidence regroupe des personnes qui vivent dans la
même « cour » (Ferraton et al., 2003).

I.5.4. Concept de diagnostic


Le diagnostic est l’opération qui vise à analyser et à juger des moyens mis en œuvre d’une
action, à un moment et à une échelle donné, en fonction des objectifs de connaissance et de
valorisation de cette action (JOUVE ph., 1984). En d’autres termes, le diagnostic d’une
exploitation est l’action qui tend à analyser et à juger cette exploitation au travers de ses atouts
et ses faiblesses.
Un diagnostic est le résultat d’une démarche d’investigation visant à identifier et à apprécier
les forces et les faiblesses de celle-ci et à en rechercher les causes. Mais il n’y a pas de norme
unique, car un diagnostic est toujours relié au point de vue et au référentiel (plus ou moins
étendu et adapté) de celui qui le fait. On peut distinguer deux types de diagnostics :
- le diagnostic de fonctionnement qui vise à apprécier les forces et les faiblesses du
fonctionnement par rapport aux objectifs fixés ou à atteindre ;
- le diagnostic de résultat qui vise à juger des forces et des faiblesses au travers d’une
batterie de résultats positionnés dans des échelles de performances.
Le diagnostic repose sur le constat d’un écart ou de l’absence d’écart, entre ce qui est observé
ou mesuré d’une situation et ce qui est attendu d’elle. Si un écart existe, il s’agit ensuite de
tenter de formuler une hypothèse sur les causes probables de cet écart et, éventuellement,
d’avancer un pronostic sur l’évolution de la situation ou d’énoncer des voies d’améliorations.
On peut alors déboucher sur l’élaboration d’un projet à mettre en œuvre pour atteindre un
nouvel état10.

I.6. Conclusion

L’objectif de ce premier chapitre de l’étude est atteint parce qu’il nous a permis d’avoir une
meilleure connaissance sur le cotonnier, sur la filière coton en Côte d’Ivoire, et d’appréhender
l’importance même du coton dans l’économie agricole du pays et enfin d’avoir les définitions
des concepts utiles de la présente étude.

10
http://cahiers-recherche-developpement.cirad.fr/cd/CRD_3-4_67-76.pdf, consultée le 08 novembre 2014 à
11h45 min

17
Chapitre II : Approche méthodologique

II.1. Introduction

Dans ce chapitre, il est question de la méthode scientifique utilisée pour mener à bien nos
travaux. L’étude a suscité tout d’abord des recherches bibliographiques pour orienter nos axes
de travail, à partir desquels ont été identifiés les zones d’études à enquêter, les éléments à
rechercher sur le terrain à partir du questionnaire et les méthodes utilisées pour faire ressortir
les résultats. Le chapitre se présente comme suit :
- la zone d’étude ;
- la méthode d’enquête et de collecte des données utilisée ;
- la méthode des analyses utilisées pour atteindre nos résultats ;

II.2. Démarche globale


En partant de l’objectif de l’étude qui est de faire l’état des lieux des connaissances des
cotonculteurs et le diagnostic de leurs pratiques en culture cotonnière. Nous avons adopté une
méthodologie en corrélation avec les objectifs spécifiques de l’étude. Les unités d’analyse
comprennent les unités, sociale dont l’exploitant (cotonculteur) et son environnement et socio-
économique dont l’exploitation cotonnière. L’étude est basée sur la collecte et l’analyse des
données de l’échantillon « producteurs » dans les 10 régions concernées (BAGOUE, BERE,
FOLON, HAMBOL, HAUT-SASSANDRA, KABADOUGOU, MARAHOUE, PORO,
TCHOLOGO, WORODOUGOU). Les outils d’analyses découlent des objectifs spécifiques
visés et cherchent à caractériser l’exploitant et les exploitations cotonnières en matière de
connaissances et pratiques de semi et enfin élaborer un modèle économétrique sur les
déterminants d’adhésions aux innovations en matière de pratiques culturales.

II.3. Zone d’étude

Notre étude a concerné toute la grande zone cotonnière, notamment les régions du BERE,
du FOLON, du HAUT-SASSANDRA, du KABADOUGOU, du MARAHOUE, du BAGOUE,
du TCHOLOGO, du WORODOUGOU, du PORO et du HAMBOL. Elle devait s’étendre sur
les autres zones de production, mais faute de temps, de moyens financiers et surtout pour une
question de sécurité sanitaire dans les régions Ouest et Centre-Ouest frontalière du à la fièvre
EBOLA, on a jugé prudent de ne pas y étendre nos investigations. La figure 1 indique les
différentes régions d’enquête de notre étude. L’agriculture dans la plupart de ces différentes

18
régions connait une évolution vers l’intensification, spécialement à travers l’adoption de la
culture du coton et de la traction animale. En accord avec les conseillers agricoles des
différentes sociétés cotonnières présentes dans la zone d’étude, la majorité des villages des
zones ont été visitées même pour ceux faisant partir des plus enclavés de façon à représenter
toute la diversité agricole des différentes régions comme visé par le projet. Cependant, pour les
villages compris dans l’étude et non visités, il était question de sécurité et d’inaccessibilité
routière, car la période de l’étude était une période de fortes pluies avec une forte présence des
coupeurs de route.

Figure 1 : Carte des principales Régions de la zone d’étude

Source : Adapté du découpage administratif de la Côte-d’Ivoire

19
Les villages des zones de productions constituant notre échantillon étant beaucoup éloignés
les uns des autres avec des accessibilités difficiles, l’utilisation des motos était nécessaire et
nous a vraiment été utile pour couvrir la majorité de la zone.

II.4. Méthode de collecte de données

Pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés, nous avons collecté deux types de
données : des données primaires et des données secondaires. Les sections qui suivent décrivent
les méthodes utilisées pour collecter chacune de ces données.

II.4.1. Données secondaires


Nous avons effectué une première démarche qui nous a permis de comprendre notre thème
et de mener à bien notre travail. Cette démarche a consisté à effectuer des recherches
documentaires sur Internet, à la bibliothèque de la section agroéconomie et à la bibliothèque de
l’ESA. La lecture des divers ouvrages (livres, anciens mémoires, rapports de projets nationaux,
etc.) qui ont traité des sujets semblables a permis d’orienter les différentes tâches de notre
travail.

II.4.2. Données primaires


Pour l’obtention des données primaires, nous avons établi une organisation particulière
suivant plusieurs étapes. La première était de rentrer en contact avec les acteurs de la filière se
trouvant dans les zones de notre échantillon, principalement les sociétés cotonnières (Ivoire
Coton, COIC, CIDT). Il fallait établir un chronogramme pour coordonner simultanément avec
elles toutes. La seconde était celle qui a consisté opérer avec les conseillers agricoles pour la
collecte effective des données par des enquêtes systématiques auprès des cotonculteurs. Des
entretiens ont été réalisés parfois auprès des chefs de villages et des personnes ressources pour
compléter les informations et améliorer les précisions sur certains points. En général, les
enquêtés ont accepté de répondre aux questions avec beaucoup de disponibilités lorsque nous
étions accompagnés des CA. Ce ne fut pas le cas pour certaines zones où nous étions obligés
de nous y rendre sans interlocuteur. Il est arrivé qu’au cours de ces entretiens, des enquêtés
expriment le besoin d’avoir la présence de leur CA. Les résultats obtenus à partir de ces gens
d’entretiens peuvent souvent porter des incertitudes. Les enquêtes se sont déroulées au cours
des mois de juillet, août et septembre. Elles ont porté sur les activités de la campagne passée et
celle en cours.

20
II.4.3. Description de l’échantillon
Notre échantillon de base comprend 805 producteurs sélectionnés, provenant de la base de
données actualisée du FIRCA de la campagne 2014. Pour l’étude, 800 premiers ont été choisis
pour être enquêtés. Nous disposions aussi d’un deuxième échantillon de 800 producteurs
remplaçants qui serviraient au cas où les sélectionnés seraient soit indisponibles, soit
inaccessibles. Ce dernier échantillon présente les mêmes caractéristiques que le premier en
matière de répartition géographique. Cependant, pendant le déroulement de l’enquête, les
difficultés rencontrées nous ont obligés à adapter l’échantillon à la situation, nous conférant
ainsi le nouvel échantillon réellement enquêté.
Le tableau 2 nous présente les deux lots d’échantillon de producteurs en fonction des régions,
sous-préfectures.
Tableau 2 : Repartions de l’échantillon de l’étude
Echantillon Echantillon % Echantillon
Régions Départements Sous-préfectures
prévu réel réel
Booko 3 0
BAFING Koro
Borotou 1 0
Total 4 0 0%
Boundiali 12 10
Boundiali Siempurgo 11 6
Ganoani 6 4
Kolia 11 7
Gbon 8 4
Kouto 5 4
Kouto Kassere 17 7
BAGOUE
Blessegue 5 4
Baya 0 4
Sianhala 6 6
Tengrela 14 23
Debete 1 1
Tengrela
Papara 2 4
Kanakono 1 0
Total 99 84 85%
Dianra 46 41
Dianra
Dianra village 1 1
Sarhala 27 27
BERE Marandala 13 13
Mankono Bouandougou 12 10
Tieningboue 25 27
Mankono 34 31
Total 158 150 95%
Minignan 3 0
Minignan Sokoro 1 0
FOLON Tienko 1 15
Goulia 12 21
Kaniasso
Kaniasso 3 6
Total 20 42 210%
Kondrobo 1 0
Beoumi
Bodokro 3 0
GBEKE Botro Botro 0 0
Bouake Bouake 0 0
Sakassou Ayaou-sran 0 0
Total 4 0 0%
HAMBOL Niakara Badikaha 1 0

21
Tafire 5 5
Niedekaha 2 0
Arikokaha 6 5
Niakara 20 19
Tortya 3 3
Katiola Fronan 1 0
Dabakala Bonieredougou 1 0
Total 39 32 82%
Bazra-nattis 0 0
Vavoua 15 10
HAUT SASSANDRA Vavoua Dania 0 0
Gboguhe 1 0
Bediala 1 0
Total 17 10 59%
Madinani 3 16
Seguelon 3 0
Madinani
N'goloblasso 1 0
Gbonkaha 2 0
KABADOUGOU Dioulatiedougou 1 0
Odienne 2 0
Odienne
Seydougou 1 0
Bako 3 0
Samatiguila Samatiguila 2 0
Total 18 16 89%
Bouafle 4 9
MARAHOUE Bouafle Zuenoula 1 0
Gohitafla 1 0
Total 6 9 150%
Sinematiali Sinematiali 22 22
M'bengue 37 28
Korogho 25 49
Latha 10 18
Koni 5 12
Sohouo 10 19
Niofoin 22 23
Karakoro 9 5
Korogho Tioroniaradougou 7 7
PORO Katiali 2 1
Kanoroba 2 0
Katogo 2 0
Bougou 5 0
Sirasso 17 0
Napie 27 14
Komborodougou 10 7
Dikodougou 2 6
Dikodougou Giembe 5 8
Boron 12 0
Total 231 219 95%
Toumoukoro 8 27
Nielle 28 27
Diawala 39 37
Ouangolo
Ouangolo 52 46
Diawalla 0 8
TCHOLOGO Kaouara 0 25
Ferke 38 34
Koumbala 2 2
Ferke Togoniere 1 1
Kong 7 7
Kaldio 0 12
Total 175 226 129%
Kongasso 1 0
Massala 0 0
WORODOUGOU Seguela
Worofla 0 0
Sifie 1 0

22
Seguela 3 3
Dulla 1 0
Kani 11 11
Kani Fadjadougou 6 6
Morondo 11 5
Total 34 25 73%
Zone enquêtée 805 813 101%
Source : Données d’enquête d’étude cgm 2014.

II.5. Méthode et outils d’analyse des données

II.5.1. Outils d’analyse


Avant la saisie des données, un premier contrôle préliminaire a été effectué pour corriger les
erreurs d’enregistrement. La base de données conçue sur le logiciel ACCESS 2013 a servi à
recueillir les informations brutes collectées. Ensuite pour faciliter le traitement des données,
une transposition des données dans un classeur du logiciel Excel 2013 a été jugée utile. Cette
nouvelle base créée a servi au traitement de nos données.
L’analyse descriptive des données a été faite avec le logiciel Excel 2013 par le biais des
tableaux croisés.
L’analyse économétrique à travers le modèle Logit pour l’estimation d’adoption des
innovations des techniques des pratiques culturales en production cotonnière a été faite à l’aide
du logiciel Gretl 1.9.92.
Le logiciel EndNote X7 nous a aidé dans notre revue de littérature et a permis par la même
occasion la rédaction des références bibliographiques

II.5.2. Méthodes utilisées


Pour résoudre notre problématique, nous avons utilisé deux (2) méthodes d’analyse :
- L’analyse descriptive
- L’analyse économétrique
II.5.2.1. Analyse descriptive

L’analyse descriptive consiste à dresser un portrait de la situation telle qu’elle nous apparaît
suite à la compilation et au classement des données qualitatives ou quantitatives obtenues. On
indiquera les caractéristiques d’un groupe, les liens statistiques ou fonctionnels entre les
composantes étudiées, et on fera ressortir la valeur des variables significatives (Raymond et al.,
2006).

23
II.5.2.2. Analyse économétrique : Modèle Logit
II.5.2.2.1. Choix du modèle

Pour l’analyse avec les modèles binaires, la littérature en économie recommande des formes
fonctionnelles plus fiables et plus sophistiquées. EDER et al., cité par Anouan en 2014,
préconisent entre autres, l’utilisation du modèle Logit pour pallier les carences du modèle de
régression linéaire. L’utilisation d’un modèle Logit semble appropriée pour l’estimation des
paramètres d’une étude comme la nôtre. Ce choix repose sur plusieurs raisons essentielles :
 la qualité dichotomique de la variable dépendante (adoption) ;
 la simplification dans l’estimation et la facilité d’interprétation du modèle Logit ;
 les estimateurs du modèle Logit sont plus robustes que ceux obtenus par l’analyse
discriminante.
II.5.2.2.2. Présentation du modèle Logit

Le modèle Logit permet de déterminer le logarithme des chances (rapport de la probabilité


de l’événement à la probabilité de non-événement) qu’un individu ayant des caractéristiques
données choisisse un événement. Le modèle de régression logistique se distingue du modèle de
régression linéaire de par :
 la variable dépendante qui prend comme valeur, un attribut et non pas une valeur
numérique ;
 la distribution de la variable dépendante qui n’est pas Normale, mais Binomiale ;
 le modèle de régression qui est non-linéaire ;
 la variance qui est non constante.
II.5.2.2.3. Spécification du modèle Logit

On suppose que le cotonculteur est confronté à deux choix ; il décide d’adhérer au


changement de pratique agricole à travers l’adoption des innovations techniques ou il décide de
ne pas adopter. Cela peut se traduire par une fonction d’utilité puisque les choix sont supposés
rationnels. L’individu choisit l’alternative qui maximise son utilité. Ainsi le producteur examine
les conditions et opère le choix qui lui semble plus avantageux.
Pour mieux apprécier, comprendre et décrire son comportement d’adoption, nous
supposerons que les deux choix possibles sont représentables par une fonction d’utilité (U1 pour
l’adoption et U0 pour la non-adoption).

24
Soit Y la variable qualitative dépendante dont les deux modalités admises sont 0 et 1, c’est
à dire Y=1 si le producteur adopte et Y=0 dans le cas contraire. Y est dite variable
dichotomique.
Soit Z le vecteur des variables explicatives ; l’adoption des innovations techniques des
pratiques culturales lui permet d’atteindre un état d’utilité exprimé par :
𝑈1 (𝑧) = 𝑈1 = 𝑉1 (𝑧) + 𝑒1 (1)
Et la non adoption lui permet l’atteinte de :
𝑈0 (𝑧) = 𝑈0 = 𝑉0 (𝑧) + 𝑒0 (2)
𝑉𝑖 et 𝑒𝑖 (i = 0 ; 1) sont respectivement les composantes déterministes et aléatoires et Z
représente l’argument.
Les choix étant supposés rationnels, le producteur opte pour l’alternative qui lui permet
d’atteindre l’état d’utilité maximale ; au cas où il adopte, U1 > U0 et dans le cas contraire U1 <
U0.
La probabilité pour qu’un producteur adhère au changement de pratique agricole à travers
l’adoption de l’innovation technique peut alors s’exprimer comme suit :
𝑃(𝑌 = 1) = [𝑈1 > 𝑈0 ]
= 𝑃[𝑉1 (𝑧) + 𝑒1 > 𝑉0 + 𝑒0 ]
= 𝑃[𝑒0 − 𝑒1 < 𝑉1 (𝑧) − 𝑉0 (𝑧)] (3)
En considérant Vi comme une fonction linéaire de Z, c’est-à-dire :
𝑉𝑖 = 𝛽𝑖 Z
On aura :
𝑉1 (𝑧) − 𝑉0 (𝑧) = 𝛽1 𝑍 − 𝛽0 𝑍 = (𝛽1 − 𝛽0 )𝑍 (4)
On peut écrire :
𝑃(𝑌 = 1) = 𝑃[𝑒 < 𝛽𝑍]
= 𝐹(𝛽Z) (5)
β = β1 – β0 est le vecteur des paramètres à estimer.
e = e0 – e1 désigne le terme d’erreur
𝐹(𝛽Z) est une fonction de distribution cumulative. Le modèle Logit suppose que F suit une
loi logistique. On peut donc établir que la probabilité pour qu’un producteur adopte la nouvelle
pratique culturale cotonnière sera donnée par :
exp(𝛽𝑍)
𝑃(𝑌 = 1) = 1+exp(𝛽𝑍) (6)

Et la non adoption est donné par :


exp(𝛽𝑍) 1
𝑃(𝑌 = 0) = 1 − 𝑃(𝑌 = 1) = 1 − 1+exp(𝛽𝑍) = 1+exp(𝛽𝑍) (7)

25
esp : fonction exponentielle.

II.5.2.2.4. Procédure d’estimation

L’estimation du paramètre β du modèle de régression Logistique se fera à partir de la


méthode du maximum de vraisemblance. Pour cela, on écrit la fonction du maximum de
vraisemblance ainsi :
exp(𝛽𝑍) 1
𝐿 = ∏𝑌=1 1+exp(𝛽𝑍) ∏𝑌=0 1+exp(𝛽𝑍) (8)

Comme précisé ci-dessus, l’estimateur du maximum de vraisemblance vérifie :


𝜕𝐿(𝛽)
= 0 (9)
𝜕𝛽
𝜕𝐿(𝛽)
Par conséquent, β est une solution de : =0
𝜕𝛽

II.6. Modélisation des déterminants de l’adoption des innovations technologiques des


systèmes de cultures cotonnières

II.6.1. Codification des variables retenues

Une interprétation est conditionnelle à un codage choisi, qui s’avère donc délicate. Le codage
qui consiste à associer une variable quantitative au caractère qualitatif d’une variable peut être
envisagé de plusieurs manières. Pour ce faire, nous attribuerons, aux variables ayant un
caractère dichotomique, le coefficient 2 lorsque le critère est sélectionné et 1 dans le cas
contraire.
 Variable dépendante
Adop : c’est la variable expliquée, elle désigne le « projet des innovations technologiques
des systèmes de cultures cotonnières » ; elle prend la valeur 2 quand le cotonculteur décide
d’adopter les innovations et prend la valeur 1 dans le cas contraire ou le cas où il n’arrive pas à
se décider.

II.6.2. Spécification des déterminants explicatifs retenus d’adoption

Plusieurs variables susceptibles d’influencer la décision d’adoption ont été identifiées au


départ. Les variables dont nous n’avons pas pu avoir des éléments de réponses des producteurs
du fait l’impossibilité de répondre à certaines questions, car ayant répondus à des questions
précédentes impliquant une non-réponse de la suivante, ont été progressivement éliminées du
modèle. Ainsi, les variables utilisées pour les estimations et leurs influences espérées sur la
probabilité d’adoption sont les suivantes :

26
 Expcot : c’est l’expérience cotonnière du producteur, elle prendra la valeur 2 pour
les cotonculteurs qui ont une expérience supérieure ou égale à la moyenne qui est de
seize (16) ans et 1 dans le cas contraire ;
 Moexp : c’est le nombre de personnes travaillant sur l’exploitation cotonnière du
producteur, la moyenne de celle-ci sur toute la zone d’enquête étant de 6, la variable
prendra la valeur 1 lorsque le producteur à une main-d’œuvre supérieure ou égale à
six (6) personnes et la valeur 2 dans le cas contraire ;
 Nivins : c’est le niveau d’instruction du producteur. Il prendra la valeur 1 si le
cotonculteur est analphabète ou a fait l’école coranique, 2 pour le niveau primaire, 3
pour le secondaire et 4 pour le supérieure ;
 Satvar : c’est le niveau de satisfaction du producteur par rapport à la variété de
semence cultivée. Il prend la valeur 1 lorsque le producteur est très satisfait de la
variété, ensuite la valeur 2 pour satisfait, 3 pour pas satisfait et enfin 4 pour pas du
tout satisfait de la variété cultivée ;
 Testvar : c’est l’habitude du producteur à cultiver d’autres variétés que celles
offertes par la société cotonnière. Elle prend la valeur 2 lorsque le producteur a
l’habitude (réponse : oui) et 1 dans le cas contraire (réponse : non) ;
 Achsem : c’est la situation d’achat de semence par le producteur. Elle la valeur 2
lorsque le producteur achète souvent des semences en complément celle offerte
gratuitement pour régler le problème de semi, elle prend la valeur 1 dans le cas
contraire ;
 Ecotrait : traduit la volonté du producteur à être d’accord pour que le prix des quatre
traitements économisés à l’hectare du fait de la semence améliorée soit le prix d’un
sac semence de cette semence. Elle prend la valeur 2 quand le producteur est d’accord
et la valeur 1 quand le producteur ne l’est pas ou n’arrive à se décider (réponse : Ne
sait pas) ;
 Quansem : c’est la quantité de semence à l’hectare utilisée pour les opérations de
semis et resemis. Elle prend la valeur 1 quand la quantité est inférieure ou égale à
trente (30) kg, la valeur 2 pour une quantité comprise entre trente-un (31) et quarante-
cinq (45) kg, la valeur 3 pour une comprise entre quarante-six (46) et soixante (60)
kg, la valeur 4 pour une quantité comprise entre soixante-un (61) et soixante-quinze
(75) kg et enfin elle prend la valeur 5 pour une quantité comprise en soixante-seize
(76) et quatre-vingt-dix (90) kg ;

27
 Denlev : traduit la satisfaction du producteur quant à la levée post semi des plantules
de coton. Elle prend la valeur 2 quand le producteur est satisfait de la levée et 1
sinon ;
 ImpBF : c’est l’importance d’en savoir plus sur les semences spéciales du Burkina
Faso. Elle prend la valeur 2 quand le producteur trouve important d’en savoir plus et
la valeur 01quand cela n’a pas d’importance pour ce dernier ou qu’il ne sait pas ;
 Pratcul : c’est l’état de satisfaction du producteur quant à la manière actuelle de
cultiver le coton en Côte-d’Ivoire. Elle prend la valeur 2 quand le producteur est
satisfait et 1 dans le cas où il ne l’est pas ou qu’il n’en sait rien.
Le tableau 3 présente les variables explicatives du modèle et leurs caractéristiques.

28
Tableau 3: Présentation et caractérisation des variables explicatives du modèle Logit
VARIABLES EFFET THEORIQUE
ANNOTATION CODIFICATION
EXPLICATIVES ATTENDUE
 ≥ 6 =1
Main d'œuvre d'exploitation X1 : Moexp -
 <6=2
Producteur, exploitation et  Analphabète & Autre = 1
famille  Primaire = 2
Niveau d'instruction X2 : Nivins -
 Secondaire = 3
 Supérieure = 4
Expérience en production  < 16 = 1
Expérience cotonnière X3 : Expcot +
cotonnière  ≥ 16 = 2
 Très satisfait = 1
 Satisfait = 2
Satisfaction de la variété X4 : Satvar -
 Pas satisfait = 3
 Pas du tout satisfait = 4
Connaissance des variétés et  Non = 1
Test autres variétés X5 : Testvar +
semences  Oui = 2
 Non = 1
Achat de semences X6 : Achsem +
 Oui = 2
 Non & Ne sait pas = 1
OK4_prixdekat X7 : Ecotrait +
 Oui = 2
 ≤ 30 = 1
 30 < X10 ≤ 45 = 2
Pratique en matière de semis Quantité de semence par ha X8 : Quansem  45 < X10 ≤ 60 = 3 +
 60 < X10 ≤ 75 = 4
 75 < X10 ≤ 90 = 5
 Non = 1
Satisfaction densité de levée X9 : Denlev -
Connaissance sur l'expérience  Oui = 2
OGM au Burkina Faso Curiosité d'information sur semence du  Non & Ne sait pas = 1
X10 : ImpBF +
BF  Oui = 2
Attentes en matière de progrès Satisfaction de la pratique culturale  Non & Ne sait pas = 1
X11 : Pratcul -
techniques actuelle  Oui = 2
Source : Auteur

29
La forme générale de la régression logistique ou Y est une variable dichotomique (Y=2 si le
producteur adopte les innovations technologiques des systèmes de cultures cotonnières ; Y = 1
sinon), pour l’adoption des innovations technologiques des systèmes de cultures cotonnières se
présente de la manière suivante :

𝒀 = 𝜷𝟎 + 𝜷𝟏 𝐌𝐨𝐞𝐱𝐩 + 𝜷𝟐 𝐍𝐢𝐯𝐢𝐧𝐬 + 𝜷𝟑 𝐄𝐱𝐩𝐜𝐨𝐭 + 𝜷𝟒 𝐒𝐚𝐭𝐯𝐚𝐫 + 𝜷𝟓 𝐓𝐞𝐬𝐭𝐯𝐚𝐫 +


𝜷𝟔 𝐀𝐜𝐡𝐬𝐞𝐦 + 𝜷𝟕 𝐄𝐜𝐨𝐭𝐫𝐚𝐢𝐭 + 𝜷𝟖 𝐐𝐮𝐚𝐧𝐬𝐞𝐦 + 𝜷𝟗 𝐃𝐞𝐧𝐥𝐞𝐯 + 𝜷𝟏𝟎 𝐈𝐦𝐩𝐁𝐅 + 𝜷𝟏𝟏 𝐏𝐫𝐚𝐭𝐜𝐮𝐥

II.7. Conclusion
Ce chapitre nous a permis de présenter les méthodes de collecte et d’analyse de données.
Ainsi, la détermination de l’échantillon et la collecte de données ont permis d’aboutir à un
ensemble d’informations dont nous en tirerons une analyse descriptive pour la caractérisation
des exploitations cotonnières et une analyse économétrique pour l’analyse des déterminants
d’adoption des innovations technologiques des systèmes de cultures cotonnières.

30
Chapitre III : Résultats et discussions

III.1. Introduction
Après le chapitre de la méthodologie adoptée dans lequel nous avons principalement fait la
description des méthodes et outils d’analyse, nous ferons ressortir dans ce chapitre les résultats
de l’analyse descriptive des exploitations cotonnières à travers la caractérisation des chefs
d’exploitations et des exploitations suivies de ceux de l’analyse économétrique à travers
l’analyse des déterminants d’adhésion à l’innovation technique en matière de pratiques
culturales.

III.2. Analyse descriptive des exploitations cotonnières


III.2.1. Localisation régionale
Les trois cent vingt-neuf (329) villages de l’échantillon sont répartis dans dix (10) régions
du Nord, du Centre et du Nord-Ouest de la Côte-d’Ivoire, vingt-sept (27) départements et
quatre-vingt-dix-sept (97) sous-préfectures présentés dans le tableau 1 à l’exception de villages
pour une raison de grandeur de données. Le graphique 2 présente les pourcentages de
producteurs enquêtés de l’échantillon en fonction des régions d’enquêtes.
Graphique 2 : Échantillon des producteurs par région

30% 27% 27%

25%

20% 19%

15%
10%
10%
5% 4%
5% 3%
1% 2% 1%
0%

Source : Données d’enquête.

Les régions PORO et TCHOLOGO sont les plus importantes avec chacune 27 % de
producteurs enquêtés dans l’échantillon de base, ils s’en suivent les régions BERE et BAGOUE
avec respectivement 19 % et 10 %. Ceci est d’autant plus normal, car ce sont des zones de

31
grande production cotonnière, donc d’important nombre de cotonculteurs. Les régions
minoritaires de notre échantillon sont les régions FOLON, HAMBOL, KABADOUGOU,
WORODOUGOU et MARAHOUE avec respectivement 5 % ; 4 %, 2 %, 3 % et 1 %. Dans ces
régions le nombre de producteurs se voit réduit du fait que les terres fertiles se font de plus en
rares et les producteurs sont obligés de produire sur de petites superficies ne pouvant supporter
le coût de l’utilisation de la culture attelée, rendant ainsi difficile et décourageant la culture
cotonnière.

III.2.2. Caractérisation des chefs d’exploitations


III.2.2.1. Âges des chefs d’exploitations cotonnières
La répartition des âges des chefs d’exploitations cotonnières en fonction des régions
d’enquête est élucidée par le graphique 3. L’âge des dits exploitants varie de 10 à 90 ans. Ils
sont en moyenne âgés de 41 ans. Au niveau de ces dix (10) régions, les chefs d’exploitation
présentent à peu près le même profil leur offrant ainsi une certaine maturité par rapport à la
gestion de l’exploitation.
Par contre, on dénote la présence de producteurs relativement jeunes et même trop jeunes.
C’est le cas de Soro Ladji au village de Dangbasso département de Mankono région du BERE
et de Coulibaly Issouf du département de Korhogo région du PORO qui ont respectivement 10
et 17 ans d’âges. Ce sont des cas particuliers d’héritages suite aux décès prématurés des parents.

Graphique 3 : Âges des chefs d’exploitations en fonction des régions

Age min Age moyen Age max

100 90 90
90 85
80
80 73 72
68
70 60 60
54 57
60
45 48
50 44 44 43 42 41
39 40 40
40 35 32
27 29
30 22 24 22
20 17 20
20 10 10
10
0

Source : Données d’enquête d’étude cgm 2014.

32
III.2.2.2. Origines des chefs d’exploitations cotonnières
La représentativité des origines des chefs d’exploitations cotonnières élucidée par le
graphique 4, montre que 91 % des chefs d’exploitations enquêtés sont originaires de la zone
d’étude. Et seulement 4 % et 5 % des chefs d’exploitation sont respectivement des allochtones
et des allogènes. Ces chiffres montrent la prédominance des peuples du terroir dans les
exploitations cotonnières. En outre, les faibles pourcentages des allochtones et des allogènes
pourraient s’expliquer par la rareté et l’accès difficile des terres aux personnes étrangères. Au
vu de cela, ces derniers préfèrent plutôt s’investir dans les activités tertiaires comme le
commerce.

Graphique 4 : Répartition des chefs d’exploitations cotonnières en fonction de leur origine


Allochtone Allogène Autochtone
4%
5%

91%

Source : Données d’enquête.

III.2.2.3. Répartition des chefs d’exploitations en fonction du genre


La représentativité du genre des chefs d’exploitations nous montre clairement que les
exploitations cotonnières dans la zone de notre étude sont dirigées par des personnes de sexe
masculin avec un pourcentage de 99,6 %, pratiquement la totalité. Cette situation est normale
en ce sens que la femme n’accède pas à ce statut chez les peuples vivants dans la zone d’étude.
Elle y a accès à condition que le mari décède et qu’il n’y ait pas dans la maison, un homme, en
âge d’occuper cette fonction. On peut observer que trois (3) femmes sur la quasi-totalité des
810 producteurs enquêtés, comme chefs d’exploitations cotonnières soit un pourcentage de
0,4 %. Le tableau 3 présente la répartition des chefs d’exploitations cotonnières par sexe.

33
Tableau 4 : Répartition des chefs d’exploitations cotonnières en fonction du genre

Femme Homme
Régions
Effectif Pourcentage Effectif Pourcentage
Bagoue 0 0,0% 84 100,0%
Bere 1 0,7% 149 99,3%
Folon 0 0,0% 41 100,0%
Hambol 0 0,0% 34 100,0%
Haut Sassandra 0 0,0% 10 100,0%
Kabadougou 1 6,3% 15 93,8%
Marahoue 0 0,0% 9 100,0%
Poro 0 0,0% 219 100,0%
Tchologo 0 0,0% 222 100,0%
Worodougou 1 4,0% 24 96,0%
Zone enquêtée 3 0,4% 807 99,6%
Source : Données d’enquête.

III.2.2.4. Nombre de femmes et d’enfants

Le nombre moyen d’enfants et d’épouses par chef d’exploitation est représenté par le
tableau 5 ci-dessous. Il ressort qu’en moyenne les chefs d’exploitations hommes ont deux
femmes chacun. Cependant, il existe de grandes variations entre les villages d’une part et
d’autre part entre les chefs d’exploitation. Au sein du département de Korhogo, il existe dans
certains villages, des chefs d’exploitations qui ont un nombre d’épouses variant de 4 à 8, c’est
le cas des villages Lataha, Koni et Napié. En général le nombre d’épouses varie de 1 à 8. Quant
au nombre moyen d’enfants, il est de 7.

Tableau 5 : Nombre moyen d’épouses et d’enfants

Nombre moyen d'enfants et de femme


Régions
Femmes Fils Filles
Bagoue 2 4 3
Bere 2 3 3
Folon 2 4 4
Hambol 2 2 3
Haut Sassandra 1 3 2
Kabadougou 2 5 4
Marahoue 2 4 5
Poro 2 4 4
Tchologo 2 3 3
Worodougou 2 4 2
Zone enquêtée 2 4 3
Source : Données d’enquête.

34
III.2.2.5. Niveau d’instruction des chefs d’exploitations cotonnières

Le niveau d’instruction élucidé par le tableau 5, indique un pourcentage relativement faible,


soit 13 % des chefs d’exploitation ayant atteint le niveau primaire et 5 % seulement de
l’échantillon ayant fait des études secondaires. Le pourcentage de ceux n’ayant reçu aucune
instruction dans les régions de l’enquête, c’est-à-dire les analphabètes, est fortement élevé avec
77 %. En outre, seulement 4 % ont fait l’école coranique. On constate que le taux
d’analphabétisme est total chez les femmes dans les zones d’enquêtes. Sur les trois (3) femmes
enquêtées aucune d’entre elles n’est allée à l’école. Cela témoigne encore une fois du fossé
existant entre les femmes et les hommes du nord de la Côte-d’Ivoire dans le domaine de
l’éducation. Il pourrait s’expliquer par l’expression d’un passé lourd de préjugés contre
l’instruction des filles dans le Nord et le Centre de la Côte-d’Ivoire.

Tableau 6 : Niveau d’instruction des chefs d’exploitations cotonnières

Régions Analphabètes Primaire Secondaire Supérieure Alphabètes Coranique


Bagoue 71% 14% 8% 0% 0% 6%
Bere 70% 13% 7% 0% 8% 1%
Folon 44% 24% 12% 0% 0% 20%
Hambol 91% 9% 0% 0% 0% 0%
Haut Sassandra 70% 20% 0% 0% 0% 10%
Kabadougou 69% 13% 0% 0% 0% 19%
Marahoue 78% 11% 11% 0% 0% 0%
Poro 91% 6% 3% 0% 0% 0%
Tchologo 73% 18% 3% 0% 1% 6%
Worodougou 88% 4% 4% 0% 0% 4%
Zone enquêtée 77% 13% 5% 0% 2% 4%
Source : Données d’enquête.

III.2.2.6. Expérience en production cotonnière des chefs d’exploitations


Le graphique 5 illustre l’expérience en production cotonnière des chefs d’exploitations c’est-
à-dire leurs années de démarrage de la culture du coton. Les années d’expérience sont désignées
par les différentes décennies comprises entre 1947, première année de culture de notre
échantillon et 2014. Les classes de décennie [1947-1957 [ ; [1957-1967 [ ; [1997-2007 [ et
[2007-2014 [ présentent de faibles pourcentages respectivement 1 %, 5 %, 12 % et 4 %. Ces
décennies correspondent à des périodes de faibles activités cotonnières soit du fait du début de
cette culture en Côte-d’Ivoire, soit du fait des crises sociopolitiques qui ont causé d’énormes
dommages à la filière favorisant la cessation des activités liées à cette culture ainsi que
l’implication des paysans.

35
La classe [1967-1977 [ avec un pourcentage de 12 % soit 40 ans d’expérience en moyenne,
représente le début de la grande implication des paysans dans la culture cotonnière. Ce
pourcentage s’explique par la création de la CIDT en cette époque. La culture cotonnière avait
connu de grand progrès par l’encadrement des producteurs et la politique mise en place pour
assurer l’amélioration des productions ainsi que des revenus des paysans, favorisant ainsi une
forte implication de ces derniers dans la pratique du coton. En outre, les producteurs ayant
environ 30 et 20 ans d’expérience cotonnière en moyenne sont les plus importants soit 31 % de
l’effectif total de l’échantillon et font référence aux classes [1977-1987 [ et [1987-1997[. Ces
classes correspondent aux années du miracle agricole ivoirien et de la libéralisation de la filière.
Les politiques avaient tous pour but l’intensification des cultures et l’amélioration des
conditions de vie des producteurs, impliquant davantage les paysans à la culture cotonnière. Le
constat général est que la majorité des paysans ont une bonne expérience de la culture
cotonnière faisant d’eux des personnes pratiquant les techniques culturales depuis au moins 20
ans en moyenne.

Graphique 5 : Classes des décennies d’expérience en production cotonnière

35% 31% 31%


30%

25%

20%
15%
15% 12%
10%
5% 4%
5% 1%
0%
[1947-1957[ [1957-1967[ [1967-1977[ [1977-1987[ [1987-1997[ [1997-2007[ [2007-2014[

Source : Données d’enquête.

III.2.2.7. Récurrence de la culture cotonnière

La récurrence de la culture du coton illustrée par le tableau 6 exprime en réalité le nombre


d’années que le cotonculteur aurait fait sans production cotonnière durant les cinq (5) dernières
années. Sur toute la zone enquêtée le nombre de ruptures est de 0,2 soit aucune année en
moyenne passée sans production de coton, l’on voit par-là que la culture du coton occupe une
importante place dans les systèmes de productions villageoises. Et que l’activité cotonnière a
bien été reprise depuis la crise sociopolitique qui avait causé de gros dommages et le
découragement des producteurs. Cependant, on dénote des disparités en fonction des régions,

36
c’est le cas des régions HAUT SASSANDRA et du HAMBOL avec 0,7 année de rupture soit
environ une année sans production. En effet, certains paysans avaient stoppé la culture
cotonnière pour diverses raisons, en général pour des raisons financière et technique (non-
disposition d’animaux pour la culture attelée servant à réduire les contraintes de fatigue
corporelle et palliant parallèlement le problème de main d’œuvre extérieure de plus en plus
rare).

Tableau 7 : Nombre d’années sans production cotonnière depuis les cinq (5) dernières années

Régions Rupture de culture


Bagoue 0,2
Bere 0,3
Folon 0,3
Hambol 0,7
Haut Sassandra 0,7
Kabadougou 0,1
Marahoue 0,0
Poro 0,1
Tchologo 0,1
Worodougou 0,2
Zone enquêtée 0,2
Source : Données d’enquête.

III.2.3. Caractérisation des exploitations cotonnières selon l’objectif de l’étude


III.2.3.1 Nombre moyen de personnes par exploitation

La moyenne des individus par exploitation est représentée par le graphique 6. Elle est de
quinze (15) individus par exploitation sur toute la zone enquêtée. Les exploitations des régions
du BAGOUE, du KABADOUGOU, du FOLON, du TCHOLOGO et du PORO sont les plus
peuplées avec 19 personnes pour les deux premières citées, 18 pour le FOLON et 16 personnes
pour les deux dernières. Cela pourrait s’expliquer par le fait que les pratiques traditionnelles de
communautarisme en pays Sénoufo y sont encore plus fortes par rapport aux autres régions du
BERE, du HAMBOL, du HAUT SASSANDRA, de la MARAHOUE et du WORODOUGOU.
Cela pourrait également s’expliquer par le fait que dans les régions du BAGOUE, du
KABADOUGOU, du FOLON, du TCHOLOGO et du PORO, le nombre moyen de personnes
à charge, en ne comptant que les femmes et les enfants du chef de ménage qui aussi le chef
d’exploitation est respectivement de 11, 10, 10, 9 et 8. En effet, ces personnes constituent une
main d’œuvre familiale importante pour l’exploitation (surtout en période de récolte) et
contribuent ainsi à augmenter le nombre de personnes par exploitation.

37
Graphique 6 : Représentation du nombre moyen de personnes par exploitation

25

19 19
20 18
16 16 15
15
12 11
10 10
10 8

Source : Données d’enquête.

III.2.3.2 Superficies et rendements des exploitations cotonnières

Le graphique 7 présente, les proportions des superficies emblavées de coton regroupées par
classe ainsi que le rendement moyen par régions. Il faut, cependant, rappeler que les données
sur les superficies emblavées sont, des chiffres déclarés par les producteurs qui ont, selon les
régions, des difficultés plus ou moins importantes à évaluer les surfaces et les productions.
Les superficies emblavées de coton sont regroupées ici par classe de cinq (5) hectares
d’intervalle, soit les classes de ] 0 ; 5], de ] 5 ; 10] et de ] 10 ; +[. Cela permet de ressortir
l’évolution des proportions des surfaces emblavées par les producteurs en fonction des régions
ainsi que par localisation géographique.
Il ressort du graphique, une tendance montrant une évolution importante des superficies
emblavées en partant des régions Ouest vers les régions Est de la zone d’enquête. En effet, on
remarque que :
- Dans la zone Nord-Ouest : comprenant les régions du Folon, du Kabadougou et du
Worodougou, la majorité des superficies emblavées est comprise dans la classe de] 0 ; 5]
traduisant la mise en valeur de faibles surfaces de culture dans la zone, soit 74 %. Dans ces
régions l’accès aux terres cultivables est difficile. Les producteurs sont limités dans la
possibilité d’extension de leurs terres de culture et sont souvent obligés d’aller loin du village
pour espérer par avoir des terres ;

38
- Dans la zone Centre-Ouest : comprenant les régions du Haut-Sassandra et de la
Marahoue, c’est aussi le même cas. La plupart des exploitations cotonnières sont faites sur des
surfaces de la classe de ] 0 ; 5], soit 85 % ;
- Dans les zones Nord-centre et Nord-Est : comprenant respectivement les régions du
Bagoué, du Poro et du Béré et les régions du Tchologo et du Hambol, on observe plutôt
d’importantes superficies emblavées. La majorité des parcelles cotonnières est comprise dans
les classes de ] 5 ; 10] et de ] 10 ; +[. Cette situation est due en partie au manque de moyens
financiers nécessaire à la mise en culture de grandes superficies. À l’opposé des zones de
l’Ouest, la culture attelée y est développée. La classe] 5 ; 10] représente 48 % dans le Nord-
centre et 37 % dans Nord-Est ; la classe ] 10 ; +[ représente 24 % dans le Nord-centre et 35 %
dans Nord-Est.
Le rendement moyen de la zone d’étude est de 1 162 kg/ha, avec un rendement de 1 128
kg/ha dans le Nord-Ouest, de 1 090 kg/ha dans le Centre-Ouest, de 1 181 kg/ha le Nord-centre
et de 1 215 kg/ha dans le Nord-Est.

39
Graphique 7: Évolution des superficies et des rendements en fonction de la localisation géographique des exploitations cotonnières.

Proportions des producteurs Rendement

120% 1 600

100% 100% 1 400


100%
1 200
80%
1 000
65% 67%
57% 59%
60% 800
46% 46%
43% 41%
40% 39% 600
40% 33%
28% 30% 28% 28% 29% 30%
26% 24% 400
22%
20% 14%
9% 200
5%
0% 0% 0% 0% 0%
0% 0
]5;10]

]5;10]

]5;10]

]5;10]

]5;10]

]5;10]

]5;10]

]5;10]

]5;10]

]5;10]
Plus de 10 ha

]0;5]
]0;5]

Plus de 10 ha

]0;5]

Plus de 10 ha

]0;5]

]0;5]

Plus de 10 ha

]0;5]

Plus de 10 ha

]0;5]

Plus de 10 ha

]0;5]

Plus de 10 ha

Plus de 10 ha

]0;5]

Plus de 10 ha

]0;5]

Plus de 10 ha
Folon Kabadougou Worodougou Haut- Marahoué Bagoué Poro Béré Tchologo Hambol
Sassandra
Nord-Ouest Centre-Ouest Nord-Centre Nord-Est

Source : Données d’enquête.

40
III.2.3.3 Main d’œuvre

La zone d’étude est caractérisée par la présence d’exploitations agricoles utilisant en


majorité la traction animale. Du fait de la diversité des cultures qu’on rencontre, les
exploitations cotonnières sont exigeantes en main d’œuvre. Sur l’ensemble des huit cent dix
(810) chefs d’exploitation interrogés, seulement quarante-sept (47) ont déclaré avoir de la main
d’œuvre permanente rémunérée. Pour la majorité des exploitations, la main d’œuvre familiale
constitue l’essentiel de la force de travail. Elle est constituée du chef d’exploitation, des frères
et sœurs, des femmes et des enfants. Le tableau 8 illustre le nombre moyen de main d’œuvre
par exploitation sur toute la zone d’enquête.

Tableau 8: Nombre moyen de main d'œuvre par exploitation cotonnière

Régions Familial Extérieure Total


Bagoue 5,8 0,1 5,9
Bere 5,7 0,0 5,7
Folon 5,6 0,1 5,7
Hambol 5,2 0,1 5,3
Haut Sassandra 3,8 0,0 3,8
Kabadougou 4,9 0,2 5,1
Marahoue 6,3 0,0 6,3
Poro 6,0 0,0 6,0
Tchologo 6,8 0,2 7,0
Worodougou 3,7 0,0 3,8
Zone d'échantillon 6,0 0,1 6,1
Source : Données d’enquête.
Le nombre moyen de main d’œuvre par exploitation cotonnière sur toute la zone d’enquête
est de 6,1 soit 6 travailleurs. Cependant il existe des disparités selon les régions, c’est le cas du
TCHOLOGO où l’on dénombre le plus grand nombre soit 7 travailleurs par exploitation à
l’opposé de la région du HAUT SASSANDRA qui présente seulement que 3,8 soit 4
travailleurs par exploitation.
La composition de la main d’œuvre des exploitations en fonction de son origine montre que
la majorité des exploitations sur toute la zone enquêtée n’ont pas de main d’œuvre extérieure
permanente (seulement la main d’œuvre d’origine familiale). Le graphique 8 illustre cette
situation.

41
Graphique 8: Pourcentage des exploitations en fonction du nombre de la main d'œuvre extérieure
permanente

Nombre M.O extérieure permanente : 0 1 2 3

4,0% 1,5% 0,4%

94,2%

Source : Données d’enquête d’étude cgm 2014.

Le graphique montre que 94,2 % des exploitations cotonnières n’ont pas de mains-d’œuvre
extérieures permanentes tandis que seulement 4 %, 1,5 % et 0,4 % des exploitations ont
respectivement 1, 2 et 3 travailleurs comme main d’œuvre extérieure permanente. On comprend
de plus en plus que les producteurs ont du mal à avoir de la main-d’œuvre permanente pour
diverses raisons. En effet, ce taux est vraiment faible et justifié par la rareté et la cherté de cette
main d’œuvre, partout en Côte-d’Ivoire.

III.2.3.4 Division du travail agricole en fonction du sexe et de l’âge

Le tableau 9 résume la division du travail pour la culture du coton. Les intervenants du


ménage sont l’homme, les femmes et les jeunes. Cependant, l’essentiel des travaux est réalisé
par les hommes. Les femmes et les jeunes interviennent surtout pour les travaux de semis,
désherbage, démariage et de récolte. Ces tâches simples, mais répétitives sont exclusivement à
la charge des femmes et des jeunes. Les femmes participent en outre aux travaux de semis, de
sarclage, et de récolte des périmètres rizicoles. Elles participent également à la production du
maïs et de l’arachide avec les hommes.

42
Tableau 9 : Division du travail pour la culture du coton

Tâches Hommes Femmes Jeunes


Défrichage ****
Dessouchage *** **
Brûlage * **
Labour **** **
Buttage **** **
Semis ** *** **
Traitement Herbicide *** **
Démariage * *** **
Désherbage **** **
Epandage d’engrais * *** **
Traitement Insecticide **** *
Récolte *** *** **
Source : Données d’enquête d’étude cgm 2014.
Note : * Niveau d’implication (environs 25%)

III.2.4. Caractérisation des connaissances et pratiques des cotonculteurs en


matière de semi
III.2.4.1. Niveau de connaissance des variétés

Le niveau de connaissances des chefs d’exploitations sur les variétés cultivées est représenté
par le graphique 9 ci-dessous. Il ressort de cela que la quasi-totalité des cotonculteurs ne connaît
pas la variété qu’ils cultivent, soit un pourcentage de 99 %. Les producteurs de façon théorique
ne font pas de distinction entre les différents types de variétés de semence qui leur sont offertes.
C’est à l’issue du développement végétatif ou des performances observées après semi qu’ils
arrivent à porter un jugement sur la variété. Le faible niveau d’instruction des producteurs est
un frein à la compréhension et à la connaissance des semences, cela est justifié par le faible
pourcentage de ceux qui connaissent ou font des différences théoriques entre les semences soit
1 %.

43
Graphique 9 : Niveau de connaissance des variétés de semences du coton

Connaissance Non connaissance


10; 1%

800; 99%

Source : Données d’enquête.

III.2.4.2. Niveau de satisfaction de la variété cultivée

Le niveau de satisfaction de la variété de semence cultivée est représenté par le graphique 10


ci-dessous. L’étude montre que les variétés cultivées au cours de la campagne 2013-2014 sont
généralement appréciées par les cotonculteurs, 66 % sont satisfait et 29 % sont très satisfait des
variétés qu’ils ont cultivées pendant cette campagne. Depuis les semis jusqu’au développement
des capsules sur les plants de coton, les producteurs affirment avoir une qualité qui se développe
bien par rapport aux années précédentes.
Cependant, il existe des disparités, car bien que jugée bonne par la plupart des producteurs,
certains d’entre eux affirment avoir de mauvaises qualités de variétés de semences soit 5 % des
producteurs enquêtés. En réalité, leurs affirmations sont caractérisées par les difficultés qu’ils
ont eues lors des semis, souvent dues à l’infertilité de leurs sols et pour la plupart des cas à la
sécheresse pendant la période de semi.
Graphique 10: Niveau de satisfaction de la variété cultivée

1%
4%

29% Très Satisfait

66% Pas satisfait Pas du tout

Source : Données d’enquête d’étude cgm 2014.

44
Par ailleurs, la satisfaction des producteurs se perçoit aussi par la quantité et la qualité des
semences qu’ils reçoivent. Le graphique 11 illustre le niveau de satisfaction des producteurs
par rapport à la quantité de semence reçue et semée. Il ressort ici que 85 % des producteurs
enquêtés sont satisfait de la quantité de semence qui leurs sont offertes. En effet, la possibilité
d’acquérir des semences supplémentaires avec les conseillers agricoles au cas où les densités
de levées sont faibles fait que les paysans arrivent à combler leurs besoins en semences lors des
périodes de semi. Cependant, d’autres paysans affichent des ondes négatives, du fait d’un
découragement et de l’indisponibilité des semences quand ils en ont besoin, soit un pourcentage
de 15 % des producteurs enquêtés.

Graphique 11 : Représentativité des producteurs satisfaits ou non de la quantité de la variété de la


semence :

90% 85%

80%

70%

60%

50%

40%

30%

20% 15%
10%

0%
% Non satisfait % Satisfait

Source : Données d’enquête.

III.2.4.3. Mode d’acquisition des semences

La culture coton observe une période importante, dont celle des semis qui est le début même
de la culture. Le bon déroulement des opérations de semis commence par l’obtention d’une
bonne qualité de semence et en quantité suffisante, chose qui n’est pas souvent aisée pour les
producteurs des zones d’enquêtes. En effet, les semences s’acquièrent de plusieurs façons que
ce soit pour les semis ou resemis. Les effets néfastes des aléas climatiques, dont les sécheresses,
agissent négativement sur les semis. Cet état de fait pousse les producteurs à demander à leurs
voisins ou à acheter des semences sur les marchés locaux pour les opérations de resemis. Les
demandes se traduisent par les échanges que les producteurs opèrent entre eux. Le graphique 12
illustre les pourcentages d’échange de semences entre producteurs en fonction des régions
enquêtées.

45
Graphique 12 : Niveau d’échange de semences entre producteurs

% Non échange % Echange

120%

98% 100% 100% 100% 100% 97%


100% 92%
85% 84%
80%
80%
49%
60% 51%

40%

20%
20% 15% 16%
8%
2% 0% 0% 0% 0% 3%
0%

Source : Données d’enquête.

Le niveau d’échange de semences entre les producteurs est considérable soit 49 % sur toute
la zone enquêtée. Dans les exploitations cotonnières, les paysans ont la possibilité de demander
des aides à leurs proches lorsqu’ils ont besoin de fournitures en semences. Ces semences
peuvent être des restes de semi ou des semences destinées à alimentation du bétail. En outre
d’autres paysans se contentent des semences offertes par les conseillers agricoles du faites de
la réussite des semis dès les premiers moments de la période, soit 51 % des producteurs
enquêtés.
La quantité de semence recommandée par hectare est de 25 à 30 kg, cependant vu les
pénuries de pluies pendant les périodes de semi et aussi les infertilités des sols, il arrive souvent
que les producteurs dépassent la quantité recommandée. Une autre méthode d’acquisition de
semence en cas de besoin est l’achat de semences sur les marchés locaux ou chez des
commerçants clandestins soit avec des officines soit avec des stands dans des endroits
particuliers. Le graphique 13 met en exergue cette situation. Il indique les pourcentages de
producteurs qui ont recours ou non à l’achat de semences outre celles distribuées de façon
gratuite par les sociétés cotonnières en cas de besoin.

46
Graphique 13 : Situation d’achat de semence

% Non achat % Achat

120%
100% 100% 100% 100%
100% 93% 92%
88%
81%
80% 75%
69% 71%

60%

40% 31% 29%


25%
19%
20% 12%
7% 8%
0% 0% 0% 0%
0%

Source : Données d’enquête.

Il ressort du graphique que 19 % des chefs d’exploitations cotonnières ont recours à l’achat
d’autres semences. Cependant à l’échelle des régions, les plus importantes sont le BERE, le
THOLOGO et le BAGOUE avec respectivement 31 %, 29 % et 25 % des producteurs achetant
des semences. Ces régions, pour la plupart d’entre elles font frontière avec les paysans des pays
voisins et la possibilité de porosité frontalière cause des intrusions de semences à l’intérieure
du pays. Les paysans ont plus ou moins des informations sur les variétés des pays voisins
qualifiées de génétiquement modifiées avec de très bons rendements, ce qui leurs donnent
l’engouement d’en cultiver. En outre il existe des points de vente locaux. Certains producteurs
excèdent dans la demande de semences aux sociétés cotonnières pour ensuite les revendre à
d’autres producteurs qui sont dans le besoin. Ces pratiques ont été couramment vues lors de la
phase d’enquête. Les autres régions avec de faibles pourcentages quasi inexistants, 0 % d’achat
de semences, sont le fait d’une absence de possibilité d’achat de semence soit par l’inexistence
de points de vente soit par le manque d’informations des producteurs dans ce sens.

III.2.4.4. Prix moyens des semences achetées sur les marchés ruraux

Pour les chefs d’exploitations cotonnières, les prix des semences achetées observent une
variation selon les régions, le graphique 14 met la lumière sur cet aspect.

47
Graphique 14 : Prix moyens des semences achetées sur les marchés ruraux en FCFA

9 000 F 8 375 F
8 000 F
7 000 F 6 250 F
6 000 F 5 643 F 5 723 F
4 900 F
5 000 F
3 750 F
4 000 F
3 000 F
2 000 F
1 000 F
0F
Bagoue Bere Hambol Poro Tchologo Worodougou

Source : Données d’enquête.

Les prix les plus élevés sont ceux des régions HAMBOL et TCHOLOGO respectivement de
prix moyens 8375 FCFA et 6250 FCFA. Cependant, il faut noter que les prix en générale ne
respectent pas un ordre ou certains nombres de caractères particuliers. Il y existe plusieurs types
de vendeurs qui proposent leurs marchandises à des prix qui les arrangent.

III.2.4.5. Adoption de nouvelles semences légales

L’idée est la proposition de nouvelles semences qui répondent au mieux aux objectifs des
cotonculteurs, tels que des semences qui offrent un bon rendement, la résistance à la sécheresse
ainsi qu’aux insectes, etc. À l’instar du coton génétiquement modifié du Burkina Faso, ces
semences ne peuvent être offertes gratuitement. Dans ce paragraphe, il est question de voir la
tendance des producteurs à l’adoption de telles semences sachant bien qu’elle est payante. Le
Tableau 10 présente les pourcentages de producteurs qui sont d’accord ou non pour payer plus
cher des semences répondants au mieux à leurs objectifs et prix moyens proposés.
.

48
Tableau 10 : Pourcentages de producteurs qui sont d’accord ou non pour payer plus cher des semences
répondants au mieux à leurs objectifs et prix moyens proposés

Régions % Pas OK % OK Prix Moyens / OK


Bagoue 35% 65% 4 708 F
Bere 20% 80% 3 741 F
Folon 24% 76% 3 833 F
Hambol 24% 76% 8 750 F
Haut Sassandra 60% 40% 1 833 F
Kabadougou 6% 94% 4 567 F
Marahoue 56% 44% 2 625 F
Poro 42% 58% 2 314 F
Tchologo 26% 74% 6 248 F
Worodougou 36% 64% 2 350 F
Zone enquêtée 31% 69% 4 406 F
Source : Données d’enquête.
Il ressort de ce tableau que 69 % de producteurs enquêtés sont d’accord pour l’adoption de
nouvelles semences qui répondent au mieux à leurs objectifs. Ce pourcentage s’explique par le
fait que nombreux sont les producteurs qui sont confrontés au problème de sécheresse qui agit
dès le début sur les semis. Une exploitation ayant bénéficiée d’une mauvaise densité de levée
des plantules voit à la récolte une mauvaise production. En outre, pendant les années
précédentes, les paysans jugeaient que les variétés qu’ils recevaient étaient de mauvaises
qualités en plus que les rendements étaient des moindres sans compter qu’elles étaient plus
vulnérables aux attaques d’insectes. Les 31 % de producteurs qui ne sont pas d’accord avec
cette innovation stipulaient que l’aide obtenue de la part de l’État devrait être gratuite, visant
ainsi à contribuer à l’amélioration du revenu du producteur et non de l’appauvrir.
La spécification de l’innovation en ce qui concerne l’allègement du travail du producteur par
réduction du nombre de traitements insecticides en contrepartie de l’augmentation du prix de la
semence est présentée par le graphique 15.

Graphique 15 : Pourcentage de paysans d’accord ou non avec la situation : Substitution gratuité du sac
de semences par le prix de l’économie de quatre traitements insecticides à l’hectare.

500 71% ; 470

400

300

200
19,5% ; 129
100 9,5% ; 63

0
Ne sait pas Non Oui

Source : Données d’enquête.

49
L’analogie faite entre la réduction du travail de traitement insecticide et l’augmentation du
prix de la semence avait pour but de donner une idée du prix que coûterait la nouvelle semence
améliorée aux producteurs. En réalité, il s’agit du prix d’un sac de semence qui coûte
l’équivalent prix de quatre (4) traitements insecticides à l’hectare. Sur l’ensemble des
producteurs d’accord avec l’adoption de nouvelles semences 470 soit 71 % d’entre eux sont
d’accord pour l’équivalence prix, mais à condition que le coût des semences leurs soit retiré à
la commercialisation sur le revenu après-vente à l’instar de la technique adoptée pour les
engrais, herbicides et insecticides. 129 soit 19 % des producteurs ne sont pas d’accord et 63 soit
10 % n’ont pas pu se prononcer. En effet avec l’expérience une nouvelle technologie d’après
ces derniers se doit d’être testée avant adoption.

III.2.4.6. Pratiques de semis et d’opérations post-semis


III.2.4.5.1. Quantité moyenne de semence par ha en kg

En système de culture cotonnière, les semis peuvent être manuels ou mécanique, sur billon
ou à plat, en poquets ou en ligne continue. La quantité de semences peuvent varier de 25 à
30 kg/ha pour les semis manuels avec des semences non délintées et 10 à 12 kg/ha pour les
semis mécaniques avec des graines délintées selon la littérature. Mais dans la pratique, cette
densité varie d’une parcelle à une autre et d’une région à une autre. Le graphique 16 illustre la
quantité (kg) moyenne de semence par ha.

Graphique 16 : Quantité moyenne se semence par ha en kg

Kg/ha
70
57
60
47 45 44
50 43 42 40
35 37
40 32 33
30
20
10
0

Source : Données d’enquête.

Il ressort de l’analyse du graphique que la quantité moyenne de semence utilisée par les
cotonculteurs sur toute la zone d’enquête est de 40 kg/ha. Cette quantité est bien supérieure à
celle recommandée, mais se justifie par les resemis effectués à plusieurs reprises lorsque les
densités de levées sont très faibles. À l’échelle des régions, il existe de grandes disparités, c’est

50
le cas du KABADOUGOU, BERE et WORODOUGOU avec respectivement 57, 47 et
44 kg/ha. Cela peut s’expliquer par la dégradation avancée de la fertilité des terres dans ces
zones, la qualité de la semence reçue et la sècheresse. Les resemis sont d’autant fatigants et
entrainent souvent des découragements de la part des producteurs.
Le graphique 17 illustre le pourcentage des producteurs satisfaits ou non de la densité de
levée post-semi.

Graphique 17 : Satisfaction des producteurs de la densité de levée post-semi

120% % Non satisfait % Satisfait


99% 100% 96% 96%
100% 93% 89% 90% 92%
86% 88%
80% 68%
60%

40% 32%

20% 14% 13% 11% 10%


7% 4% 4% 8%
1% 0%
0%

Source : Données d’enquête.

Il ressort du graphique que 92 % des producteurs sont satisfaits de la densité de levée des
plantules de cotonniers après leurs semis et seulement 8 % en sont découragés. L’importance
ici des producteurs satisfaits ne reflète pas vraiment la réalité, car dans les zones enquêtées les
producteurs ont un goût amer de la qualité des semences proposées depuis plusieurs années
précédentes à l’exception de la campagne 2013/2014 où les premiers résultats leurs paraissent
du moins un peu satisfaisant en se retenant des résultats à la récolte. La plupart du temps le
paysan a le souci de la pénibilité des travaux de semis et resemis dus en majeure partie à la
mauvaise qualité de la semence et à des semences moins efficaces contre la sécheresse causant
ainsi une faible densité de levée des plantules. Ceci est mieux exprimé par les 32 % de paysans
non satisfaits de la région du HAMBOL.

51
III.2.4.5.2. Pratique de resemis

La pratique des resemis intervient lorsque la densité des plantules de coton sorties de terre
après semi est mauvaise ou faible. Sur les exploitations cotonnières nombreuses sont les
paysans qui ont recours aux resemis pendant les décades de semi. Le tableau 11 ci-dessous
illustre le taux de producteurs pratiquant des resemis ou non.

Tableau 11 : Pourcentage de producteurs pratiquant des resemis

Régions % Pas resemis % Resemis


Bagoue 36% 64%
Bere 3% 97%
Folon 34% 66%
Hambol 50% 50%
Haut Sassandra 0% 100%
Kabadougou 31% 69%
Marahoue 0% 100%
Poro 11% 89%
Tchologo 42% 58%
Worodougou 52% 48%
Zone enquêtée 25% 75%
Source : Données d’enquête.

Les pénuries de pluies dues aux aléas climatiques surtout dans la zone à climat sec causent
beaucoup de dégâts lors des périodes de semi, ainsi nombreux sont les producteurs qui ont
recours aux resemis pour augmenter la densité des plants sur les parcelles de cultures. Il ressort
du tableau que 75 % des producteurs ont pratiqué les resemis pendant cette campagne. Ces
chiffres ne sont pas étonnants vu les divers facteurs qui agissent sur la réussite d’un semi. La
qualité des semences, la sécheresse, la qualité de la terre, du labour ainsi que l’habilité à semer
sont autant de facteurs qui agissent dans la bonne germination des grains de coton. Les semis
sont bien sont faits manuellement ou par semoir et pratiqués par les enfants d’exploitants. Les
résultats souvent bien souvent médiocres, du fait d’un mauvais emploi des recommandations
faites par les sociétés cotonnières ou les institutions d’encadrement et recherche comme le
CNRA. Les chiffres recommandés pour les semis manuels sont de 20 à 30 cm entre poquets et
4 à 6 graines par poquet (semences non délintées) ou 3 à 5 graines par poquet (semences
délintées) et plus si le taux de germination est inférieur à 75 %. Pour les semis au semoir ; l’on
doit régler le semoir pour déposer 2 à 3 graines délintées tous les 10 cm. Dans ces cas-ci, les
paysans eux-mêmes procèdent aux délintage des semences par pralinage à l’aide de la farine de
« néré » ou d’acide (CNRA, 2006). Cette pratique se fait en raison de de 25 à 30 kg de semence
par hectare. La réalité est loin de cela vu la moyenne de semence utilisée qui est de 40 kg ha-1.
En effet, la mauvaise qualité des semences combinées aux effets de la sécheresse cause ainsi de

52
nombreux resemis post-levé avec l’utilisation de grandes quantités de semences. Les
producteurs ne pratiquant pas de resemis sont de 25 % sur l’ensemble des exploitants enquêtés.
Pour la majeure partie d’entre eux, une pluie juste après la période semi améliore le taux de
réussite de germination des semences même si les semis ont été mal faits.

III.2.4.5.3. Pratique de démariage

La densité de semis vulgarisée est de 100.000 plants/ha soit un écartement de 0,80 m entre
les lignes et un espacement de 0,25 m entre les poquets avec 2 cotonniers par poquet pendant
le démariage. Mais dans la pratique, ce n’est pas toujours le cas. Le tableau 12 illustre le taux
de pratique de démariage par région.

Tableau 12 : Pourcentages des pratiques de démariage

Régions Pas de démariages Démariages


Bagoue 40% 60%
Bere 60% 40%
Folon 46% 54%
Hambol 41% 59%
Haut Sassandra 60% 40%
Kabadougou 13% 88%
Marahoue 78% 22%
Poro 66% 34%
Tchologo 55% 45%
Worodougou 56% 44%
Zone enquêtée 56% 44%
Source : Données d’enquête.

Un démariage est pratiqué afin de réduire le cotonnier à une densité théorique de 125 000
plants ha-1 selon le CNRA. Cependant, bon nombre de producteurs ne partagent pas le même
avis. Après l’enquête, il ressort qu’environ 56 % des producteurs ne pratiquent pas le
démariage. De façon volontaire ils avortent l’opération de démariage du fait qu’ils jugent
opportun qu’une forte densité de plants influence positivement le rendement de l’exploitation
cotonnière. Il existe bien souvent entre les paysans des discussions quant à la véracité des
pratiques que les conseillers inculquent. De là intervient une question d’incompréhension entre
les deux entités en ce qui concerne le propre savoir-faire des paysans et les nouvelles techniques
divulguées par les conseillers. Les résultats des rendements à la récolte n’ayant pas de
différence significative d’après certains producteurs, ces derniers trouvent non nécessaire
d’endosser les charges des travaux physiques qu’engendrerais les opérations de démariage en
plus que cette dernière empiète sur des activités d’autres cultures en association avec le coton.
Environ 44 % des producteurs suivent les recommandations des conseillers agricoles en

53
pratiquants le démariage cependant il existe une diversité de cas en ce qui concerne le timing
de cette opération. Le graphique 18 illustre le timing de démariage.

Graphique 18 : Timing de démariage post-levé en jour

11%
21%
[05-15[ jours
1%
[15-25[ jours

4% [25-35[ jours

[35-60] jours
63%
Ne sait pas

Source : Données d’enquête.

Il ressort du graphique que 63% des producteurs entreprennent leurs démariages entre 15 et
24 jours, 11% entre 5 et 14 jours, 4% entre 25 et 34 et 1% entre 35 et 60 jours. Cependant il est
à noter que 21% ne connaissaient pas les périodes exactes de leurs démariages. La diversité du
timing de démariage des plants de coton est due en partie aux difficultés que les paysans ont à
associer les travaux d’autres cultures en association et le démariage du coton.

III.2.5. Contraintes et stratégies employées par les exploitants comme solutions


III.2.5.1. Contraintes

La filière comme depuis bien longtemps se trouve dans un système d’encadrement élaboré
dans le but de promouvoir la culture cotonnière en offrant dans la mesure du possible, les
conditions adéquates à la création, à la gestion des exploitations, à la production et à la
commercialisation des productions paysannes. Cependant comme dans tous systèmes, il existe
des forces, mais surtout des faiblesses qui pour la plupart entrainent le découragement des
producteurs. Le tableau 15 montre le nombre de paysans en fonction de leur niveau de
satisfaction de la manière actuelle de cultiver le coton.

54
Tableau 13: Satisfaction de la manière de cultiver le coton

Régions Ne sait pas Non Oui


Bagoue 2 30 52
Bere 5 71 74
Folon 1 21 19
Hambol 1 26 11
Haut Sassandra 0 6 4
Kabadougou 0 10 6
Marahoue 0 6 3
Poro 4 115 100
Tchologo 15 116 87
Worodougou 0 18 7
Zone enquêtée 28 415 363
Source : Données d’enquête.

Il ressort que sur les 810 producteurs enquêtés, 419 soit 52 % ne sont pas satisfait de la
manière actuelle de cultiver le coton, 28 soit 3 % sont indécis et 363 soit 45 % trouvent que
cette manière de cultiver le coton leurs convient. Ces chiffres indiquant que la majorité des
cotonculteurs sont découragés de la culture du coton sont justifiés du fait des nombreuses
contraintes observées depuis la production jusqu’à la commercialisation notamment les moyens
de production. En outre d’autres types de contraintes rentrent en lieu de compte dont, le manque
d’informations solides, la variabilité du climat et l’appauvrissement des sols de culture. Le
graphique 19 indique les principales contraintes rencontrées en exploitation cotonnière.

Graphique 19: Les principales contraintes rencontrées sur les exploitations cotonnières

Coût élevé d'intrants 100%


Variabilité climtique 92%
Manque d'information 90%
Manque de formation 85%
Manque de crédit 78%
Mauvaise qualité des pesticides 65%
Manque d'équipement 62%
Appauvrissement des sols 60%
Faible quantité d'engrais 30%
Mauvaise qualité des semences 5%

0% 20% 40% 60% 80% 100% 120%

Source : Données d’enquête.

55
Il ressort du graphique qu’il existe une variabilité de contraintes observées sur les
exploitations cotonnières enquêtées. Ce sont entre autres :

Les moyens de production :


La plupart des exploitations cotonnières déplorent :
 le faible niveau d’équipement en matériel agricole (62 %) ;
 le manque de formation (85 %)
 le manque de crédit pour le financement de la campagne agricole (78 %) ;
 la mauvaise qualité des semences (5 %) ;
 Le dosage d’engrais recommandé faible vu l’état d’appauvrissement des terres
(30 %) ;
 la mauvaise qualité des pesticides (65 %) ;
 les coûts élevés des intrants (100 % de l’échantillon) comme l’engrais, l’urée,
l’herbicide, et l’insecticide ;

La variabilité climatique :
Le système de production agricole est toujours tributaire du régime pluviométrique qui est
sujet à de fortes variabilités interannuelles et une irrégularité notoire de sa répartition dans le
temps. Cette situation de vulnérabilité a des répercussions directes sur les semis et le
développement végétatif des plants des systèmes de production cotonnières et par ricochet sur
les rendements de fin de campagne. Les paysans se plaignent davantage de cette situation
(92 %) vu qu’elle perturbe en plus, les traitements phytosanitaires et les récoltes.

L’appauvrissement des sols :


Sur l’ensemble des paysans interrogés, 60 % ont déclaré un appauvrissement des sols
cultivables. Comme conséquence, les sols deviennent plus exigeants en termes d’intrants
agricoles (NPK, urée, pesticide). Il faut aussi noter que la plupart des exploitations cotonnières
ne reçoivent pas d’apports en fumure organique. En effet, l’apport en fumure organique est rare
et limité sur les parcelles qui en bénéficient.

Manque d’informations :

Il ressort du graphique que 90 % des producteurs enquêtés se plaignent du manque


d’informations. Le prix des intrants et celui du coton graine ne sont donnés qu’un bon moment
après le lancement de la campagne et pour la plupart vers les périodes de commercialisation du
coton graine. Les paysans commencent la culture sans connaitre le prix auquel ils seront débités

56
pour le crédit intrant et sans connaitre aussi le prix auquel sera acheté le kg de coton graine.
Cette situation est d’autant plus décourageante pour les producteurs.

III.2.5.2. Stratégies développées

Les exploitations cotonnières tentent plus ou moins à leur façon de trouver des alternatives
aux contraintes auxquelles elles font face. Cependant, ce ne sont pas des stratégies élaborées,
vu l’état de financement quasi inexistant et le faible niveau d’instruction des chefs
d’exploitations. Ces derniers entament plusieurs resemis pour répondre aux pénuries de pluie
due à la variabilité du climat, ils pratiquent rarement des amendements en fumure organique
pour tenter de relever un tant soit peu le niveau très bas de fertilités des parcelles. Ils font recours
également aux intrants agricoles, fournis en crédit par les sociétés cotonnières. Mais dans tous
les cas, ces tentatives sont insuffisantes devant les exigences des exploitations cotonnières de
plus en plus grandissantes.

Les attentes des paysans face à cette situation son illustrées par le graphique 20.

Graphique 20: Critères souhaités pour les nouvelles manières de culture

Plus résistants aux insectes 5%


Récolte plus tardive 21%
Récolte plus précoce 43%
Tolérance à sécheresse 59%
Plus de rendement 64%
Moins de pesticides 61%
Moins de dépenses monétaires 79%
Travail moins pénible 73%
Commercialisation facile 2%
Moins de travail 59%
Informations solides 99%

0% 20% 40% 60% 80% 100% 120%

Source : Données d’enquête.

Les producteurs sont confrontés à d’énormes difficultés dans la gestion de leurs exploitations
cotonnières et aussi dans l’acquisition des ressources nécessaires au bon fonctionnement du
système de production. Il ressort du graphique que :

- 5% des producteurs enquêtés exigent des semences plus résistantes aux insectes
principalement à Hélicoverpa Armigera ;

57
- Concernant les récoltes la plupart des producteurs souhaitent des récoltes mécanisées
pour palier le problème lenteur et lourdeur des travaux. 43% sont pour les récoltes
précoces et seulement 21% opte pour des récoltes tardives ;
- 59% exigent des semences résistantes à la sécheresse pour résoudre le problème de
faible densité de levée post-semi dû à la variabilité du climat ;
- 64% souhaitent des semences qui produisent un haut rendement,
- 61% trouvent plutôt intéressant d’avoir des variétés de semences qui suscitent moins
de traitement pesticides ;
- 79% des producteurs souhaitent un système de culture avec moins de dépenses
monétaires notamment, la reprise de subventions faites par l’Etat ;
- 73% exigent l’élaboration d’innovations visant à réduire le travail pénible de la
culture du coton ;
- 99% des chefs d’exploitations souhaitent avoir les informations sur les prix des
intrants agricoles et celui du coton graine en début de campagne pour avoir une idée
fixe des coûts de productions de leurs cultures et éventuellement les revenus qu’ils
pourraient avoir.

III.3. Analyse économétrique


III.3.1. Analyse des résultats de la modélisation des déterminants d’adoption des
innovations technologiques des systèmes de cultures cotonnières
III.3.1.1. Résultat de la modélisation

L’analyse économétrique a permis de mettre en évidence toutes les variables explicatives


qui influencent le choix du producteur en ce qui concerne l’adoption des innovations
technologiques en matière de cultures cotonnières. Les résultats du modèle Logit sont consignés
dans le tableau 4 suivant :

58
Tableau 14: Résultat du modèle Logit

Erreur
Variables Coefficient Z p. critique Significativité
Standard
X1 : Moexp −0,0457406 0,170514 -0,2683 0,78851
X2 : Nivins 0,065161 0,169143 0,3852 0,70006
X3 : Expcot 0,0645378 0,146328 0,4410 0,65918
X4 : Satvar −0,948403 0,358706 -2,6440 0,00819 ***
X5 : Testvar −0,2234 0,214382 -1,0421 0,29738
X6 : Achsem 0,448122 0,213539 2,0985 0,03586 **
X7 : Ecotrait −0,0562488 0,20499 -0,2744 0,78378
X8 : Quansem −0,160332 0,0944423 -1,6977 0,08957 *
X9 : Denlev −0,15483 0,310417 -0,4988 0,61793
X10 : ImpBF 0,584034 0,17648 3,3094 0,00094 ***
X11 : Pratcul −0,252483 0,266691 -0,9467 0,34378
cut1 −1,6372 1,02008 -1,6050 0,10850
Nombre de cas 'correctement prédis' = 599 (74,3%)
Test du ratio de vraisemblance: Chi-deux(11) = 57,78
Moyenne var. dép.= 1,740695
Log de vraisemblance = −445,8298
Critère de Schwarz = 971,9645
Écart type var. dép. = 0,438525
Critère d'Akaike = 915,6595
Hannan-Quinn = 937,2817
Taille de l’échantillon = 806
*Significatif à 1% : 1% d’erreur et 99% de chance de réalisation ;
**Significatif à 5 % : 5% d’erreur et 95% de chance de réalisation ;
***Significatif à 10 % : 10% d’erreur et 90% de chance de réalisation.
Source : Résultats du modèle Logit obtenus à partir du Logiciel Gretl 19.9.2

III.3.1.2. Interprétation des résultats


III.3.1.2.1. Variables significatives

Les résultats issus du modèle Logit montrent que quatre (4) variables sur les onze (11) de
départ ont une influence significative sur la décision des producteurs à adopter les innovations
techniques. Ces variables sont : le niveau de satisfaction du producteur quant à la qualité de la
variété de semences cultivées ; l’achat de semences ; la quantité de semences utilisée par hectare
et l’importance d’avoir plus informations sur les semences spéciales du Burkina Faso.

59
La variable « Satisfaction des variétés de semences cultivées » : est une variable
significative au seuil de 10 %. Autrement dit, elle est susceptible d’influencer le choix du
producteur avec 90 % de chance. Elle est aussi négativement corrélée à la variable expliquée.
Son coefficient négatif indique que plus, le cotonculteur est satisfait de la variété de semence
qu’il cultive actuellement, plus la probabilité d’adoption des nouvelles technologies agricoles
en matière de culture cotonnière diminue. En effet, les nouvelles technologies voulant être
apportées aux cotonculteurs sont basées principalement sur de nouvelles semences spéciales
qui comportent certains caractères de qualité dans le but de satisfaire les producteurs. Un paysan
déjà comblé par la qualité des semences reçues de la part des sociétés cotonnières et de façon
gratuite ne verrait pas d’intérêt à cultiver d’autres types de semences qui n’ont pas encore faire
l’œuvre d’essais sur les terres locales en plus qu’elles pourraient susciter de nouveaux coûts.
Ce résultat est conforme à nos prédictions théoriques qui stipulent que la satisfaction du
producteur par rapport aux semences cultivées actuellement influence négativement son choix
d’adoption des technologies.

La Variable « Achat de semence » : influence significativement au seuil de 5 % et


positivement la décision des producteurs à adopter les nouvelles technologies. Ce qui signifie
que plus la situation d’achat est récurrente chez le producteur plus il est susceptible d’adopter
la technologie. Ce résultat est conforme à nos prédictions théoriques. En effet, la principale
cause de l’achat d’autres semences d’origines parfois douteuses par les cotonculteurs est l’échec
récurrent des semis. Ces derniers sont à la recherche de semences qui pourraient les satisfaire,
c’est à dire des variétés de semences résistant à la fois à la sécheresse, avec un fort taux de
germination pouvant réduire la mauvaise influence de l’appauvrissement des terres. Cette
situation d’achat intervient comme une charge supplémentaire non seulement financière, mais
aussi physique. Par conséquent, l’innovation technologique se renfermant essentiellement des
semences améliorées répondant à ces caractères recherchés serait la bienvenue aux yeux des
paysans.

La Variable « quantité de semence » : désigne la quantité de semence utilisée pour un


hectare. Elle est hautement significative au seuil de 1 %, c’est-à-dire qu’il y a 99 % de chance
que la quantité de semence utilisée influence le choix du producteur quant à la d’adoption de
nouvelles technologies. Cependant, elle est négativement corrélée à notre variable expliquée.
Cela pourrait être apriori contre-intuitif. Le fait que les producteurs utilisent une quantité
excédante de semence ne les dispose pas à adopter les nouvelles technologies. Ici, la vraie
question reste la mentalité du paysan qui elle, pourrait fortement et négativement influencer son

60
choix pour l’adoption. En effet, les grandes quantités de semences utilisées pourraient
s’expliquer par le fait que les cotonculteurs se disent qu’à une forte densité de plants à l’hectare
correspond une grande production. Ceci, comme nous l’avons dit tantôt, fait l’objet de
discussions entre les conseillers agricoles chargés de l’encadrement technique et les
producteurs. Le taux élevé de cotonculteurs ne pratiquant pas les opérations de démariage en
témoigne soit 56 % des producteurs enquêtés. Ils procèdent à des semis de densité élevée et par
la suite à l’avortement du démariage des plantules pour avoir un grand nombre de pieds de
coton, ceci dans le but d’avoir une grande production et de bons revenus par conséquent.

La variable « Importance d’en savoir plus sur les semences spéciales du Burkina
Faso » : est une variable significative au seuil de 10 % corrélée positivement avec la variable à
expliquer. Son coefficient positif indique que plus le cotonculteur est intéressé par les semences
spéciales qui se cultivent au Burkina Faso, plus la probabilité d’adoption augmente. En effet, le
Burkina Faso depuis des années a adopté la culture du coton génétiquement modifié. Ce coton
possède certains caractères dans le but de l’amélioration de la productivité des cotonculteurs.
Ceci vu les conditions climatiques du pays, le niveau d’infection de chenilles destructrices de
capsules sur les parcelles de cultures, la pénibilité des travaux des exploitations cotonnières,
etc. Un cotonculteur ivoirien vivant ces mêmes difficultés, trouve intérêt à avoir plus
d’informations sur de telles semences pour aussi résoudre les problèmes qu’il rencontre sur son
exploitation cotonnière. Dans ce sens, il serait plus enclin à adopter les nouvelles technologies.

III.3.1.2.2. Variables non significatives

La variable « Main d’œuvre d’exploitation » : n’est pas une variable significative. Mais,
elle influence négativement le choix d’adoption. Ce qui veut dire plus l’exploitation dispose
d’une main-d’œuvre supérieure à la moyenne (6 personnes) de la zone d’enquête, moins le
producteur est susceptible d’adopter les nouvelles technologies. En effet, ces innovations visent
aussi la réduction des charges physiques occasionnées par la lourdeur des travaux de la culture
du coton. Mais une exploitation qui dispose déjà d’une main-d’œuvre abondante réduisant ainsi
les charges physiques par actif, ne trouve aucun intérêt à adopter de telles technologies.

La variable « Niveau d’instruction » : n’est pas une variable significative, mais influence
positivement le choix d’adoption. Ce qui veut dire plus le producteur est instruit ; plus il est
apte à comprendre l’objectif et les causes du projet et moins il est réticent aux innovations. Du
fait de son niveau d’instruction, il arrive à mieux appréhender les spécificités du projet quant à
la rentabilité de cette dernière en matière de substitution d’une partie du coût des traitements

61
insecticides par le coût des nouvelles variétés de semences. Donc s’il est instruit, il est plus apte
à nous écouter et à comprendre. Ce qui ne pourra pas être le cas pour un producteur de niveau
moindre ou analphabète.

La variable « Expérience cotonnière » : est une variable non pertinente de la probabilité


d’adoption des nouvelles technologies. L’explication à cette situation est que, quel que soit le
nombre d’années de culture du producteur, ce dernier rencontre aujourd’hui, à peu près les
mêmes problèmes (variabilité du climat, appauvrissement des terres, mauvaise qualité des
semences, etc.) que les autres producteurs environnants. Ce caractère ne saurait jouer sur sa
décision d’adopter ou non de nouvelles technologies en matière de cultures cotonnières.

La variable « Test d’autres variétés de semence » : La non-significativité et le signe


négatif de cette variable dans le choix du producteur d’adopter les nouvelles technologies ne
reflètent pas nos attentes. En effet, un producteur ayant l’habitude de tester d’autres variétés de
coton à la recherche d’une qui pourrait le satisfait serait plus enclin à adopter les nouvelles
technologies regorgeant à cet effet de nouvelles variétés de semence. Cependant, nous pourrions
expliquer cette situation par le fait du découragement des producteurs suite à plusieurs essais
de variétés qui n’ont donné aucun résultat satisfaisant. De plus que le producteur dépense de
l’argent pour s’en procurer.

La variable « Économie 4 traitements » : Traduit la volonté du producteur d’adopter des


semences qui économisent quatre traitements à l’hectare en contrepartie d’octroyer le coût de
ces quatre traitements au prix du sac de la semence. La non-significativité et le signe négatif de
cette variable dans le choix du producteur d’adopter les nouvelles technologies ne reflètent pas
nos attentes. En effet, les producteurs qui optent pour l’économie des quatre traitements doivent
naturellement être aptes à adopter les nouvelles technologies, car ce sont là les caractéristiques
des semences que cette nouvelle technologie porte. Cependant, cette corrélation négative peut
s’expliquer par le fait que la majorité des paysans qui accepte cette option veut que les semences
soient livrées à crédit. Chose qui n’était pas prise en compte dans les clauses du projet. Par
conséquent, un paysan qui se trouve dans cette situation peut très bien décliner l’offre du projet
d’innovation.

La variable « Densité de levée » : n’est pas une variable significative, mais influence
négativement le choix d’adoption comme prévu. En effet, plus la densité de levée post-semi est
élevée plus le producteur dispose d’une bonne qualité de semences qui le convient et moins il
susceptible d’adopter les nouvelles technologies.

62
La variable « Pratique culturale » : traduit la satisfaction du producteur quant à la manière
actuelle de cultiver le coton en Côte-d’Ivoire. Elle n’est pas pertinente dans le choix d’adoption
des innovations technologiques. Cependant, elle est corrélée négativement à la variable
expliquée comme prédit théorique. En effet, plus le producteur est satisfait de la manière
actuelle de cultiver le coton, moins il est susceptible d’adopter une autre manière de cultiver
(innovations technologiques) le coton.

III.4. Conclusion
Au terme de ce chapitre, qui a traité en premier lieu de l’analyse descriptive des exploitations
cotonnières de la zone d’enquête, il convient de retenir que la caractérisation des exploitations
cotonnières, des chefs d’exploitations, ont permis une bonne connaissance des exploitations,
surtout en matière de pratiques de semis et les mode d’acquisitions de semences. Cette analyse
a aussi permis de faire ressortir les contraintes et les attentes des chefs d’exploitations. Ce
chapitre a également traité en deuxième partie une analyse économétrique. Elle a permis de
faire ressortir les déterminants qui pourraient influencer le choix des producteurs quant à
l’adoption des innovations technologiques visant à améliorer les conditions de cultures des
producteurs de coton.

63
Conclusion générale et recommandations

La présente étude visait comme objectif global le diagnostic des connaissances et des
pratiques paysannes en culture cotonnière. Partant de là, elle a procédé à l’analyse descriptive
des exploitations cotonnières des régions BAGOUE, BERE, FOLON, HAMBOL, HAUT
SASSANDRA, KABADOUGOU, MARAHOUE, PORO, TCHOLOGO, WORODOUGOU de
la Côte-d’Ivoire en vue de les caractériser. La caractérisation s’est basée sur les aspects sociaux
et sur les paramètres techniques des systèmes de productions, dans l’optique d’actualiser les
données sur les exploitations cotonnières, sur les pratiques paysannes en matière de semis et
modes d’acquisition des semences. Elle a aussi permis de cerner les principaux problèmes
rencontrés sur les exploitations cotonnières. Et enfin, elle a procédé à une analyse
économétrique précisément le modèle Logit dans le but de déterminé les facteurs pouvant
influencer le choix des producteurs quant à l’adoption des innovations technologiques en
matière de cultures cotonnières. Ce projet d’innovation vise l’amélioration des conditions de
cultures des producteurs tout en prenant en compte leurs attentes.
De l’analyse descriptive, les résultats importants ressortis montrent que les chefs
d’exploitation sont majoritairement âgés, avec un âge moyen de 41 ans leur donnant ainsi une
maturité dans la gestion de leurs exploitations. Celles-ci appartiennent en grande partie aux
autochtones (91 %) avec une faible part des migrants et sont dominées par les hommes avec
une très faible présence des femmes comme chef d’exploitation soit un pourcentage de 0,4 %.
Les exploitants sont majoritairement analphabètes sur toute la zone d’enquête avec une
expérience en culture cotonnière d’environ 30 ans pour la majorité. La main d’œuvre des
exploitations est essentiellement familiale et varie d’une région à l’autre avec en moyenne 6
personnes par exploitation.
En ce qui concerne les connaissances et les pratiques de semis, la caractérisation qui en
ressort est que, les chefs d’exploitations sont en majorité satisfaits de la variété qu’ils cultivent
depuis ces dernières années (85 % d’entre eux) bien qu’ils ne connaissent pas les variétés qui
leurs sont offertes. Le faible niveau d’instruction des chefs d’exploitations montre que la quasi-
totalité des producteurs ne connaît pas les variétés qu’ils cultivent, soutenu par un pourcentage
de 99 %, selon les enquêtes.
En dépit de cette situation de satisfaction, force est de constater qu’il existe encore de
nombreux problèmes quant à la réussite des semis qui conduisent bien souvent à plusieurs

64
opérations de resemis. La quantité moyenne de semence utilisée par les cotonculteurs est de
40 kg/ha, chiffre bien supérieur à la quantité recommandée. Cela s’explique par les problèmes
de dégradation avancée de la fertilité des terres dans ces zones, la mauvaise qualité de la
semence reçue et la variabilité du climat causant des sécheresses pendant les périodes de semi.
Cette situation a jadis poussé certains à l’abandon du coton au profit d’autres cultures comme
le sésame. Certains s’adaptent par l’adoption d’autres possibilités d’acquisition de semences de
bonne qualité.
Le mode d’acquisition des semences est par excellence celui des sociétés cotonnières, mais
il existe d’autres moyens de procuration vu les différentes contraintes de semis auxquelles les
exploitants sont exposés. Il existe en ce sens des échanges entre eux, des possibilités d’achat
sur marché local ou chez des particuliers. Le niveau d’échange de semences entre les
producteurs est considérable soit 49 % sur toute la zone enquêtée. 19 % des chefs
d’exploitations ont recours à l’achat d’autres semences. Les prix ne respectent pas d’ordre ou
des caractères particuliers, les plus élevés sont ceux des régions HAMBOL et TCHOLOGO
avec respectivement 8375 FCFA et 6250 FCFA comme prix moyens.
Les pratiques post-semis des systèmes de cultures cotonnières comprennent les opérations
de resemis et démariage. Il ressort de l’analyse que 75 % des producteurs effectuent des resemis.
Pour le démariage des plantules, environ 56 % des producteurs avortent cette opération. Ils
jugent opportun qu’une forte densité de plants influence positivement le rendement de
l’exploitation cotonnière.
En outre, les nombreuses difficultés rencontrées par les producteurs entrainent ces derniers
au découragement, soit de 52 % des producteurs n’étant pas d’accord avec la manière actuelle
de cultiver le coton. Leurs contraintes sont relatives aux moyens de productions, à la variabilité
des climats et l’appauvrissement continu des terres de cultures. Sans oublier l’une des plus
importantes, le timing des informations concernant les prix du coton graine et ceux des intrants
agricoles nécessaires à la production cotonnière. Ce sont là, autant d’éléments caractérisant la
faible productivité des exploitations cotonnières en Côte-d’Ivoire. Les exploitations cotonnières
sont de type intensif avec de grandes nécessités en intrants agricoles vu l’évolution défavorable
des conditions de cultures.
De l’analyse économétrique du modèle Logit, il ressort que quatre (4) variables sont
susceptibles d’influencer le choix du producteur. Il s’agit des variables : satisfaction du
producteur par rapport à la variété cultivée, l’achat de semences, quantité de semence utilisée à
l’hectare et l’importance pour le producteur d’en savoir plus sur les semences spéciales
cultivées au Burkina Faso.

65
Au vu de nos résultats, nous faisons des recommandations qui peuvent contribuer à
l’amélioration des stratégies de développement de la filière coton en Côte-d’Ivoire. Ces
recommandations tiennent compte de l’environnement global des exploitations cotonnières et
du cotonculteur en milieu rural. Nos recommandations sont faites à l’endroit des cotonculteurs,
des sociétés cotonnières et de l’État.

Recommandations aux cotonculteurs :

Nous avons constaté selon nos résultats qu’il n’y a pas de respect des bonnes pratiques
culturales de coton surtout pour les opérations de semis, de resemis, de démariage des plantules
et même pour les traitements insecticides. Pour remédier à cela, nous recommandons aux
producteurs ce qui suit :
- En premier lieu, contribuer à l’amélioration de la fertilité de leurs parcelles en
employant des techniques d’amendements en fumures organiques. Cela a de très
bons résultats quant au rendement des parcelles. Bien qu’il est difficile d’en voir, il
faudrait étendre les systèmes de parc à bovins pour réduire un tant soit peu les
difficultés à s’en procurer ;
- Les opérations de semis et de resemis doivent être exclusivement faites par les chefs
d’exploitation dans le but de diminuer les risques de mauvais semis. En effet, le
calibrage des semoirs pour les semis mécaniques est une opération délicate dont une
mauvaise manipulation entraine des irrégularités du nombre de graines par poquet.
Les parcelles subissent alors des excédents de densité et des touffes de plantules par
poquets occasionnant ainsi des démariages obligatoires (charges corporelles
supplémentaires).
- Les opérations de démariages doivent être respectées, car elles sont instaurées pour
un but bien précis. En effet, les densités de plantules par poquet dépassant la moyenne
(deux plants par poquet) occasionnent le mauvais développement des plantes de
coton. Cela se répercute sur la forme et la santé des capsules avec de fortes présences
de chenilles vu que les traitements insecticides restent superficiels. C’est un
enchaînement de mauvaises pratiques qui se conclut par de par de mauvais
rendements des exploitations.

Recommandations aux sociétés cotonnières :


Les relations sociétés cotonnières et producteurs se sont renforcées depuis la création du
système d’offre d’intrants agricoles à crédits. Les sociétés cotonnières depuis lors se chargent
de l’encadrement technique des producteurs en leur offrant l’Assistance technique et les

66
conseils par le bai des conseillers agricoles. Cependant il existe des points à relever pour le bon
fonctionnement de ce système et contribuer ainsi l’amélioration des conditions de vie des
populations villageoise. Nos recommandations pour sur les points suivants :
- Le timing de livraison des intrants agricoles doit être en phase avec les différentes
opérations agricoles. En effet, les engrais ou les produits phytosanitaires ont tendance
à être livrés un moment après la période qui nécessite leurs utilisations. Cette
situation entraine bien souvent des dommages au bon développement des plants. Il
arrive parfois que les cotonniers subissent des attaques des chenilles qui créent
d’énormes pertes aux producteurs ;
- Quant aux difficultés des opérations de semis, d’épandages d’engrais et de
démariages du coton, il faudrait innover des semoirs adaptés qui pourraient
simultanément effectuer les semis et d’épandage d’engrais (NPK). Il faudrait veiller
à l’originalité de ces nouveaux types de semoirs de telle sorte que le calibrage puisse
effectivement déposer les deux grains par poquets recommandés. Ainsi, nombreux
seront les problèmes de charges corporelles résolues. En, effet les semis et
l’épandage simultané permettent d’effectuer ces deux opérations d’une pierre deux
coups et d’alléger cette tâche par l’utilisation du semoir. Mieux le semoir permet une
bonne opération de semi par dépôt régulier du nombre de grains recommandés à la
distance voulue de façon automatique. Ainsi, les paysans seraient épargnés des
opérations de démariage.
- Le débusquage des productions cotonnières est très important en ce qui concerne la
qualité des prestations des sociétés cotonnières aux yeux des producteurs. Elle doit
être bien assurée et éviter que les productions des paysans restent dans les champs
pour éviter le découragement de ces derniers.
- Vulgariser encore la culture attelée pour permettre aux paysans d’être plus efficaces.
Augmenter le nombre de bœufs de traction et du matériel agricole. Revoir à la baisse
les coûts de la paire des bœufs de tractions pour permettre aux producteurs mêmes
aux plus pauvres de s’en procurer et ainsi palier à la lourdeur des charges physiques
des exploitations.

Recommandations à l’État :
Les recommandations faites à l’État concernent :
- Les subventions sur les prix des intrants agricoles doivent continuer de sorte à amortir
la lourdeur de coûts sur le revenu des producteurs ;

67
- La méthode de fixation des prix du coton graine doit tenir compte des coûts de
production du coton des producteurs, car d’après ces derniers leurs revenus en fin de
campagne sont vraiment maigre du fait des coûts élevés des produits phytosanitaires
et des engrais ;
- Les projets innovés dans le sens de la relance de la filière cotonnière ivoirienne
doivent être aussi axés sur la recherche de nouvelles techniques qui prennent en
compte l’évolution des conditions de culture, telles que l’appauvrissement des terres
de cultures et la sécheresse, la qualité des semences cultivées pour répondre aux
besoins des paysans.

68
Références bibliographiques

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iii
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densit%C3%A9%20de%20semence%20cotonni%C3%A8re%20recommand%C3%

A9%20par%20hectare&f=true,

iv
Annexes

Annexe 1 : Carte représentative de la zone de production cotonnière ivoirienne

Source : Adapté du CNRA (2011).

v
Annexe 2 : Questionnaire d’enquête

vi
vii

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