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didactique
Dupont Didier, Rosier Jean-Maurice. Les contrats d'édition. In: Pratiques : linguistique, littérature, didactique, n°32, 1981. La
littérature et ses institutions. pp. 59-62;
doi : https://doi.org/10.3406/prati.1981.1219
https://www.persee.fr/doc/prati_0338-2389_1981_num_32_1_1219
Jean-Maurice
Didier DUPONT
ROSIER
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3) Démarche pédagogique :
En ce domaine, la démarche a consisté à écrire aux différentes
maisons d'édition. Cette première partie du travail a permis des
exercices d'écriture sur le code épistolier en situation de
communication concrète. En une seconde phase, l'on est passé à l'étude
des contrats éditionnels reçus. L'initiation au vocabulaire juridico-
technique s'est effectuée dans le cadre d'une leçon
interdisciplinaire français /sciences sociales.
4) Commentaires :
Des documents reçus, l'on a reproduit, ci-dessus (en 2),
celui qui paraît par son laconisme constituer le degré zéro en la
matière. Il constitue, en effet, une sorte d'abrégé/condensé de
la relation marchande qui s'instaure entre l'éditeur et l'écrivain.
On note d'emblée que les pôles relationnels : d'une part, une
société éditoriale et d'autre part, un individu, producteur isolé,
montrent à l'évidence que les modalités de la transaction reposent sur
un rapport de force peu favorable à l'écrivain, qui ne garde en
réalité que des droits moraux sur la propriété intellectuelle, fruit
de son travail.
Bien entendu, ce dernier, selon sa dimension symbolico-
économique, obtiendra la modification ou l'ajout de certains
paragraphes du contrat d'édition pour tenter d'intervenir légalement
dans le processus de l'exploitation de l'œuvre littéraire.
Pour ce qui regarde le contrat-type reproduit, il est aisé
de concevoir la lutte de l'auteur s'exerçant sur les points suivants :
a) Refus de la pratique du forfait au bénéfice d'un
pourcentage sur la vente (de 10 à 15 %).
b) Refus de toute censure éditoriale au nom de la défense
de la propriété intellectuelle.
c) Refus de la clause de préférence, laquelle lie
abusivement un auteur à son éditeur. (Elle est limitée à 3 ouvrages en
Belgique, 5 en France).
d) Refus de céder l'intégralité de ses droits pour ce qui
regarde toute adaptation cinématographique de l'œuvre négociée.
e) Refus de la clause du droit de passe (environ 10 % des
livres imprimés sur lesquels l'auteur ne reçoit rien) compte tenu
de l'évolution des techniques d'imprimerie au sens large, lesquelles
aboutissent à réduire fortement le nombre d'exemplaires impropres
à la vente (1).
Bien entendu, dans cette négociation /redistribution en'jre
les agents sociaux : éditeur d'un côté, écrivain légitimé et consa-
(1) Passe : 10 % des exemplaires vendus non soumis au versement des droits
d'auteur, pour rembourser l'éditeur des exemplaires défraîchis, mal façonnée,
envoyés gratuitement au titre du service de presse, ou donnés gratuitement
à raison d'un exemplaire par chaque commande de douze (Magazine littéraire,
n° 111, avril 1976).
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cré de l'autre, il n'est pas question d'accréditer l'idée que la do-
minance du principe économique serait battue en brèche par la
volonté esthético-créatrice ; c'est à une modification du processus
éditorial, lucratif par essence, que l'on a affaire et rien de plus.
En témoignent les exemples suivants :
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soit une imprimerie, soit un collectif d'auteurs désireux de se
faire connaître. De même, il conviendra d'aborder la situation des
écrivains salariés comme il en existe dans les pays socialistes.
Bibliographie :
Ecrire, guide pratique de l'écrivain : chez Jean Guénot, 85, rue des
Tennerolles, 92210 Saint-Cloud.
Manuel de Vanti-éditeur, de François Coupry.
La propriété littéraire et artistique de Françon André, P.U.F.,
Paris, 1970.
Etude sur le droit d'auteur, de Dock M.-CL, Pichâlft et Durand,
Paris, 1963.
Manuel de l'auteur-éditeur, éd. Dominique Labarrière, B.P. 241230,
Mur de Sologne.
Sur les tentatives anti-institutionnelles : La Quinzaine Littéraire,
n° 240, septembre 1976 ; n° 246, décembre 1976 ; n° 249 ;
n<> 256, mai 1977...
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