: Il pilote la seconde entrée du mélangeur. Sa fréquence Fo est choisie de
façon que la fréquence d'entrée soit convertie en fréquence intermédiaire. Il a donc deux fréquences possibles : Fo = Fp + FI ou Fp - FI. Selon les fréquences, il peut être issu d'une chaîne multiplicatrice, d'un synthétiseur, ou d'un simple oscillateur à quartz. Son niveau de sortie doit permettre le fonctionnement du mélangeur, par exemple environ 10 dBm pour un mélangeur équilibré en hyperfréquence. Synthétiseurs des fréquences : Les oscillateurs locaux à boucle de phase (ou PLL) ont d'abord été utilisés dans les années 1970 en sélection des sous-bandes, par pas de 100 kHz ou 1 MHz, les circuits diviseurs logiques n'étant pas encore disponibles. Cette fréquence sélectionnée par pas servait de premier oscillateur local, la sélection fine de fréquence étant toujours assurée par un oscillateur variable (ou "VFO") en second oscillateur local. L'apparition des circuits intégrés en diviseurs variables a permis leur usage jusqu'au pas de sélection de canal, ce schéma est encore courant en radiodiffusion et télévision. Les synthétiseurs à boucle PLL simple ont cependant une limitation de temps de commutation si le pas est fin, ce qui est résolu par les synthétiseurs à double boucle, utilisés dans les récepteurs de trafic modernes. Les oscillateurs à synthèse directe ou DDS (direct digital synthesis) remplacent progressivement les PLL. Ils permettent une incrémentation fine, sans temps de commutation néfaste, se rapprochant ainsi de la souplesse des VFO2.
4-4 Fréquence Image
L'inconvénient majeur des récepteurs superhétérodynes est le problème de la fréquence image (). Dans les récepteurs hétérodynes, la fréquence image est une fréquence non voulue symétrique par rapport à la fréquence intermédiaire. Cette fréquence image provoque la réception de deux stations différentes en même temps, elle génère donc des interférences. Les fréquences images peuvent être éliminées par une atténuation suffisante du signal entrant, à l'aide de filtres dans l'amplificateur HF du récepteur superhétérodyne. Les premiers récepteurs de type « autodyne »8 avaient une fréquence intermédiaire basse de l'ordre de 150 kHz car à cette époque il était difficile d'entretenir une oscillation fiable à une fréquence plus élevée. Du coup, la plupart des récepteurs autodynes avaient besoin de systèmes d'accord d'antenne sophistiqués mettant parfois en jeu des bobines à accord double pour éviter les interférences dues à la fréquence image. Par la suite les récepteurs superhétérodynes ont été dotés de tubes spécialement conçus pour les étages oscillateurs / mélangeurs et qui autorisaient des fréquences intermédiaires bien plus élevées en réduisant sensiblement le problème de la fréquence image et en permettant ainsi l'emploi de systèmes d'accord des antennes plus simples et meilleurs marchés. Aujourd'hui, pour résoudre ce problème on utilise plusieurs étages de fréquence intermédiaire, et dans certains cas, avec deux fréquences intermédiaires différentes. Par exemple, l'étage d'entrée doit être sensible de 1 à 30 MHz, la première moitié du récepteur sur 5 MHz et la deuxième moitié sur 50 kHz. Dans ce cas, il faut deux convertisseurs de fréquence et ce récepteur est dit « récepteur hétérodyne à double conversion ». Comme exemple, on peut citer les récepteurs de télévision dans lesquels le signal audio est obtenu à partir d'un deuxième étage de conversion à fréquence intermédiaire. Parfois, pour des applications spéciales, un récepteur peut présenter une fréquence intermédiaire beaucoup plus élevée que le signal reçu afin d'obtenir une réjection très efficace de la fréquence image.
4-5 : Amplificateur Intermédiaire
Le changement de fréquence permet d'amplifier et de filtrer à une fréquence fixe. Le filtre utilisé dépend de la bande relative et de la raideur à obtenir. Il doit supprimer les signaux indésirables à des fréquences proches de Fp, ainsi que les composantes indésirables générées par le mélangeur. D'une façon générale, le filtrage à fréquence intermédiaire est responsable de la sélectivité de réception, sa largeur de bande doit donc être légèrement supérieure à celle du signal à recevoir, par exemple:
environ 6 MHz en réception de télévision terrestre, 30 Mhz en télévision satellitaire
environ 75 kHz en radio FM 6 à 10 kHz en radio AM 2 à 3 kHz en BLU 500 Hz en télégraphie ou radiotélétype
Les filtres céramique 455 kHz à six éléments (à gauche) et filtre céramique
10,7 MHz (à droite) Les filtres à circuits accordés, ou plus simplement « filtres LC », permettent des bandes relatives moyennes (de 10 % à 1 %) jusqu'aux fréquences UHF. Ils sont utilisés par exemple dans les fréquences intermédiaires des radars. Les filtres piézoélectriques sont adaptés aux fréquences BF à VHF, permettent des bandes relatives étroites (de 1 % à 0,01 %). Ils peuvent être de type filtres céramiques économiques largement utilisés en réception télévision ou radiodiffusion. Les filtres à quartz plus chers, donnent une meilleure réponse en fréquence (flancs plus raides), sont utilisés dans les récepteurs professionnels ou radioamateurs en HF (récepteurs de trafic). Ni la fréquence centrale ni la largeur de bande ne peuvent être modifiés. Pour les signaux numériques, les filtres à ondes de surface permettent de construire pratiquement n'importe quelle forme de bande passante, entre quelques dizaines de kHz et quelques MHz pour les hauts débits. Ils présentent l'énorme avantage d'avoir une phase linéaire, et donc de ne pas apporter de distorsion de temps de propagation de groupe. L'amplificateur à fréquence intermédiaire est responsable de l'essentiel du gain du récepteur. Il est souvent constitué de plusieurs étages avec un contrôle automatique du gain (CAG). Il amène le signal au niveau nécessaire pour la démodulation. 4-6 Démodulateur D'une façon générale, un démodulateur opère la fonction inverse d'un modulateur. Alors que ce dernier modifie une des caractéristiques (amplitude ou fréquence) d'une onde porteuse, le démodulateur extrait l'information de la porteuse et restitue le signal en bande de base. Pour les signaux modulés en amplitude, le démodulateur peut être un redresseur à diodes, ou un démodulateur synchrone, plus linéaire. Pour les signaux modulés en fréquence ou en phase, le démodulateur peut être un discriminateur, un détecteur de rapport ou un discriminateur à coïncidence (aussi appelé détecteur à quadrature ou détecteur synchrone). Les signaux numériques peuvent souvent être modulé à la fois en phase et en amplitude, comme la modulation DQPSK ou les modulations QAM. Le démodulateur le plus approprié est alors le démodulateur « i-Q ». Ce démodulateur, qui permet de démoduler toute modulation, combine les sorties de deux mélangeurs attaqués respectivement par le signal OL et par le signal OL déphasé de 90 °.