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M13 – 1ère partie Propriétés géotechniques des sols - Licence Pro-GC I.

GUEYE

MECANIQUE DES SOLS 1 et 2


BACHELOR 2
1ère Propriétés géotechniques des sols

Ismaïla GUEYE

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M13 – 1ère partie Propriétés géotechniques des sols - Licence Pro-GC I. GUEYE

Chapitre I – INTRODUCTION A LA GEOTECHNIQUE

1.1 – Géotechnique

1.2 – Nature du sol et des matériaux rocheux

1.3 – Approche suggérée pour l’étude de la géotechnique

1.4 – Formation des sols et la nature de leurs constituants

1.5 – Histoire du développement de la géotechnique

1.6 – Notes sur les symboles et unités

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Chapitre I – INTRODUCTION A LA GEOTECHNIQUE

1.1 – Géotechnique
Géotechnique comme son nom l’indique, concerne l’application de la technologie de l’Ingénieur civil à quelques
aspects de la terre.

Géo – Technique (technique du sol) habituellement, la géotechnique s’occupe seulement des matériaux naturels
trouvés proche de la surface de la terre. L’Ingénieur appelle ces matériaux sols ou roches.

Sols, dans le sens de l’Ingénieur, est un agglomérat relativement lâche de minéraux ou de matières organiques
et sédiments trouvés sur le roc (bedrock). Les sols peuvent facilement se casser ou se désagréger selon leurs
constitution ou particules minérales ou organiques.

Roches, dans un autre sens ont une très forte cohésion interne, et les forces moléculaires tiennent les grains de
minéraux le constituant ensemble. Il est vrai que la roche est un bloc massif ou une pièce de gravier trouvée
dans un sol argileux.

La séparation ou limite entre sol et roche est très arbitraire. Plusieurs matériaux naturels rencontrés dans la
pratique de l’Ingénieur ne sont pas facilement classifiables. Ils peuvent être soit : une roche très molle ou soit un
« sol très dense».

Plusieurs disciplines scientifiques ont différentes appellations des termes sols et roches.

- En Géologie par exemple, roche veut dire tous les matériaux trouvés dans la croûte terrestre,
indépendamment de la manière dont les particules de minéraux sont liées ensemble. Pour un géologue,
les sols sont des roches décomposées ou désintégrées généralement trouvées sur la partie superficielle
de la croûte terrestre et capable de supporter les plantes vivantes.

- Parallèlement la pédologie et l’agronomie s’occupent de la partie supérieure des couches de sol qui sont
relatives à la foresterie et à l’agriculture. L’ingénieur géotechnicien peut apprendre beaucoup de
géologue et du pédologue.

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Mécanique des sols


(Propriétés géotechniques des sols)

SOL STRUCTURE

Interaction

Mécanique des sols

Mécanique
Hydraulique
Chimie

Propriétés géotechniques des sols Géotechnique calcul des ouvrages


(Mécanique des sols1) (Géotechnique appliquée)

Concepts de base
Lois de comportement mécanique

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Ces sciences particulièrement la géologie de l’Ingénieur, sont importantes pour le géotechnicien et présentent un
recoupement considérable entre elles. Mais les différences dans les terminologies, l’approche et les objectifs
peuvent causer quelques confusions chez le débutant.

La mécanique des sols est une branche de la géotechnique qui étudie la mécanique et les propriétés des sols.

La mécanique des roches étudie la mécanique et les propriétés des roches.


La mécanique des sols applique les principes de base de la mécanique incluant : cinématique, dynamique,
mécanique des fluides et mécanique des matériaux (solides) aux sols.

La géologie, la mécanique des sols, la mécanique des roches et la structure sont utilisées pour la conception et
la construction des fondations et d’autres structures. Avec l’étude des fondations on est capable de prédire les
performances et réponses du sol ou roche de fondation dues aux charges imposées par la structure.

Le Calcul des fondations couvre certains types de problèmes à savoir :

- les fondations pour édifices résidentiels industriels et commerciaux


- d’autres types de structures (tours de contrôle)
- en plus des ouvrages hydrauliques

D’autres problèmes relatifs à la géotechnique sont :

- la stabilité des évacuations et pentes naturelles


- la stabilité permanente et temporaire des murs de soulèvement,
- les problèmes de construction, de contrôle de la pression et des mouvements de l’eau
- et même l’entretien et la réhabilitation des vieux édifices.

Non seulement la géotechnique traite de fondations des structures statiques, mais aussi des charges
dynamiques tremblement de terre, etc.

Il est impossible de concevoir ou construire une structure en génie civil sans considérer la fondation.

Les performances, l’économie et la sécurité d’une structure sont affectées ou contrôlées par les fondations les
matériaux de la terre sont souvent utilisés. Comme matériaux de construction par ce qu’ils sont moins
dispendieux quant à la réalisation d’un ouvrage. Cependant leurs propriétés géotechniques par exemples la
résistance et compressibilité sont naturellement pauvres et leurs mesures doivent être prises pour densifier,
augmenter la résistance, ou en d’autres termes stabiliser et renforcer les sols pour qu’ils répondent aux besoins
et performances de l’utilisation.

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Les autoroutes et remblais ferroviaires, les aérodromes et barrages en terre ou en enrochement et les aqueducs
sont des exemples d’ouvrages en terre, et l’Ingénieur géotechnicien est responsable de leur conception et
construction. Spécialement pour les autoroutes et aérodromes, leur conception de la couche de surface finale
assise sur le sol (pavage) relève du domaine des transports. Le recouvrement de ces disciplines est apparent.

Les tunnels, les centrales souterraines, les forages pétroliers, les mines etc… dépendent de la mécanique des
roches bien qu’il peut arriver dans certains cas qu’on soit en présence un effleurement rocheux.

En présentant quelques problèmes types qui font face à l’ingénieur géotechnicien, nous voulons montrer :

- premièrement son champ d’activité,


- deuxièmement son importance dans la conception et la construction des ouvrages de l’ingénieur civil.

En général, la géotechnique combine les sciences physiques, la géologie et la pédologie avec l’Hydraulique les
structures, les transports, la construction et l’exploitation.

1.2 – Nature des sols et des matériaux rocheux

La géotechnique est une science très empirique et même un art » par rapport aux autres disciplines de
l’Ingénieur civil à cause de l’unicité de la nature de base des sols et des matériaux rocheux. Ils sont variables
(hétérogènes sur une distance de quelques millimètres. Leurs matériaux ou propriétés géotechniques peuvent
varier grandement d’un point à l’autre sur la masse de sol.

Le sol est un matériau non linéaire, leurs courbes contraintes. Déformations ne sont pas des lignes droites. Une
autre complication des sols est qu’ils soient des matériaux non conservateurs mais qui ont une mémoire
fantastique. Ils se rappellent de tous ce qui les arrivent ; et ces faits affectent leurs propriétés.

Un sol typiquement anisotrope veut dire que les matériaux ou propriétés ne sont pas les mêmes dans toutes les
directions. Plusieurs théories considèrent pour le comportement mécanique que les matériaux sont homogènes
et isotropes, et qu’ils obéissent aux lois de contraintes. Déformations linéaires. Comme ou verra dans l’étude de
la géotechnique, la relation contrainte, déformation linéaire est utilisée, mais nous appliquons une grande
correction empirique où coefficient de sécurité à notre conception (étude) pour compenser la différence qui
découle de l’idéalisation du comportement du matériau.

Le comportement du sol en place est guidé ou contrôlé par plusieurs facteurs tels que les joints, les failles, les
facteurs et d’autres défectuosités du matériau ; cependant, nos essais de laboratoire et certaines méthodes
d’analyses simplifiées ne tiennent pas compte de ces caractéristiques réelles. C’est le pourquoi de l’aspect

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artistique de cette science d’Ingénierie. La géotechnique dépend d’un bon jugement et de l’expérience pratique
du concepteur, constructeur ou consultant.

1.3 – Approche suggérée pour l’étude de la géotechnique

A cause de la nature du sol et des matériaux rocheuse, les essais de laboratoire et in situ (sur le terrain) sont très
important en géotechnique. Les étudiants de génie peuvent commencer à développer une sensation pour le
comportement des sols et des roches en réalisant des essais de laboratoire (essais standard) pour la clarification
et les propriétés des différents types de sols et de roches De cette manière le débutant peut construire «une
banque de données mentale » sur les sols et roches qu’il observe, par exemple sur la quantité d’eau présente,
comment le sol se présente sous différentes sortes de charges qui lui sont appliquées, avoir une idée sur la
gamme des valeurs numériques pour différents essais. De cette manière, si on est en face d’un nouveau dépôt
de sol ou de roche, se faire une idée des problèmes susceptibles d’être rencontrés sur le site. L’étudiant peut
aussi commencer à juger la validité de certains résultats d’essais. Naturellement ces propretés provenant
d’essais de laboratoire doivent être complétés par une étude théorique, empirique et des critères de « design »
pratique de la géotechnique.

1.4 – Formation des sols et la nature de leurs constituants

Nous mentionnons très tôt que le sol du point de vue géotechnique est un agglomérat relativement lâche de
minéraux et de matières organiques trouvés sur la roche de fonds ou de base (roc). Il faut noter aussi qu’un roc
superficiel est d’une importance ou d’un intérêt capital pour le géotechnicien et quelques applications ont été déjà
mentionnées.
On se rappelle que la terre à une croûte de roches granitiques et basaltiques de 10 à 40 km d’épaisseur. Une
couverture de roches plus ou moins solide et relativement minée que le géologue appelle matériau non
consolidé.
Ces matériaux être variés de dimensions, de la particule minérale sub-microscopique aux gros cailloux.
L’intempérie et les processus géologiques agissent
Sur les roches proches de la surface pour former des matériaux non consolides, sol. L’intempérie résulte des
processus atmosphériques, altère la compétition et la structure des roches par des mécanismes physico-
chimiques.

- L’intempérisme physique ou mécanique désintègre les roches.


- Les intempéries chimiques décomposent les minéraux de la roche par oxydation, réduction,
carbonations ou d’autres processus chimiques.

Généralement, l’intempérisme chimique est plus important que l’intempérisme physique dans la formation
des sols.

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Les objectifs de ce chapitre ne sont pas d’expliquer en détail tous les processus et constituants du sol mais
plutôt de donner quelques points ou un aperçu du matériau que nous allons étudier.

Finalement vous savez ce qu’est un sable, un gravier et même peut-être vous avez une idée générale sur
les sols fins à savoir silts et argiles. Ces termes ont des définitions précises que nous allons voir plus tard,
mais pour le moment le concept général que les sols sont des particules suffit. Ces particules sont des
particules de minéraux ou des brisures de roches résultant des processus d’intempéries.

Si nous considérons juste la dimension des particules, les graviers sont de petits morceaux de roches qui
peuvent contenir plusieurs minéraux, les sables sont de petits grains généralement formés d’un seul
minéral. Si les grains d’un sol ne sont facilement distinguables, le sol est soit un silt, une argile ou un
mélange de deux (silt argileuse ou argileuse silteuse). En fait les sols naturels sont généralement un
mélange de plusieurs particules de dimensions différentes en plus des matières organiques. Certains sols
comme les tourbes sont presque entièrement organiques. Du fait que les sols ont des matériels particuliers,
ils ont des vides qui sont remplis d’eau et d’air. Ce sont les interactions physique et chimique de l’eau et de
l’air dans les vides avec les particules de sol ou l’interaction des particules entre elles qui compliquent le
comportement du sol et causent la non linéarité, la non conservation de l’anisotropie.

1.4 – Histoire du développement de la géotechnique

Fondations des bâtiments : Approche empirique


(Palais ancien, pyramide)

15e – 16e siècle LEONARD DE VINCI


(Codico Atlantico)
Murs de fortification

Etudes théoriques 18ème siècle : COULOMB (Poussée et butée)

Etudes dispersées Russes


France : DARCY et BOUSSINESQ
Angleterre : RANKINE
Manque de moyens expérimentaux

1912 : Comité des Chemins de Fer Suédois (Glissement de terrain)

ATTERBERG (Classification des sols)

1925 : Karl TERZAGHI (1883 – 1963) Premier livre de Mécanique des sols

Mécanique des sols moderne théorique et expérimentale

Le terme Allemand : « Erdbaumechanik »


Anglais : « Soils Mechanics »

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Chapitre II – INDICE ET PROPRIETES GENERALES

2.1 – Introduction
2.2 – Définitions de base et relations de phases
2.3 – Texture du sol
2.4 – Dimension et Distribution granulométrique
2.5 – Forme des particules
2.6 – Limites d’Atterberg et Indice de consistance

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Chapitre II – INDICE ET CLASSIFICATION DES PROPRIETES DES SOLS

2.1 – Introduction

Dans ce chapitre nous introduisons les termes de base et les définitions utilisées par l’Ingénieur géotechnicien
aux indices et classification des sols.

2.2 – Définition de base et relations de phases

En général, toute masse de sol est constituée d’une collection de particules solides avec des vides à l’intérieur.
Ces vides peuvent être remplie d’eau, d’air ou des deux. Par conséquent le volume total Vt du sol est constitué
du volume des particules solides VS et du volume des vides, Vv .

w
s

s s
S s

Fig.2.1. – Squelette du sol contenant des particules solides (s) et des vides avec de l’air (a) et l’eau (w).

Le volume des vides (Vv) est formé du volume de l’eau (Vw) et du volume de l’air (Va).

Volume Masse

Va Gaz (air) fa

Vv

Vw Mw
Vt
Mt

Liquide (eau) fw
Vs Ms

Fig.2.2. – Relations entre volume et Masse d’un sol dans un diagramme de phase.

11 fs
Solide
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Il y a 3 rapports volumétriques qui sont très utilisés en géotechnique et qui peuvent être directement déterminé à
partir du diagramme de phase.

1° - L’indice des vides, e

Vv
e= (2.1)
Vs

Où : Vv = Volume des vides


Vs = Volume des solides

L’indice des vides e est exprimé en décimal. Il est compris entre 0 et l’infini.

- Pour un sable, e varie de 0.4 à 1.0


- Une argile, e varie de 0.3 à 1.5 et même plus élevé pour un sol organique.

2° - La porosité, n

Vv
n= × 100 [%] (2.2)
Vt

Où : Vv = volume des vides


Vt = volume total

Traditionnellement, la porosité est exprimée en %. Elle varie entre 0 et 100 %.

Des équations 2.1 et 2.2 on déduit :

e
n= (2.3a)
1+ e

n
e= (2.3b)
1− n

3° - Le degré de saturation, S ou Sr.

Vw
S = Sr = × 100 [%] (2.4)
Vv

Le degré de saturation est le pourcentage d’eau contenu dans le volume total des vides.

- pour un sol complètement sec S = 0 %


- pour un sol entièrement saturé S =100 %

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Regardons maintenant le côté masse du diagramme de phase. La quantité d’eau dans les vides de la masse de
sol est appelée « teneur en eau, w

Mw
ω= × 100 [%] (2-5)
Ms

Où : Mw = Masse de l’eau
Ms = Masse de grains solides

Le rapport de la quantité d’eau présente dans un volume de sol à la quantité des grains solides est basé sur une
masse de sol sec et non sur la masse totale.

La teneur en eau varie de 0 pour un sol sec à plusieurs centaines pour cent.
La teneur en eau naturelle de la plupart des sols est inférieure à 100 % pour certains sols organiques et marins.

La teneur en eau est facilement déterminée au laboratoire, la norme AFNOR NF P - 94 ou ASTM (1980),
désignation D 2216, explique la procédure standard.

Exemple :

Un échantillon de sol humide dans une tare sèche à une masse de 462 g. Après séchage dans une étuve à 110°
durant toute la nuit, l’échantillon et la tare pèse 364 g. La masse de la tare est de 39 g.

Déterminer la teneur en eau du sol.

Solution :
Masse de l’eau = Masse totale humide – Masse totale sèche
Mw = 462 g – 364 g = 98 g
Masse du sol sec = Masse totale sèche – tare
Ms = 364 g – 39 g = 325 g

Mw
Teneur en eau : ω = × 100 = 30.2%
Ms

Un autre concept important en géotechnique est la masse volumique. La masse volumique est une masse par
unité de volume son unité est en kg/m3. La masse volumique est le rapport qui connecte le côté volumétrique du
diagramme de phase avec le côté massique.

Dans un premier temps nous allons définir la masse volumique totale ou humide, ρ, la masse volumique des
particules solides ρs et la masse volumique de l’eau, ρω (se référer à la fig. 2.2).

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Mt Ms + Mv
ρ= =
Vt Vt

Ms
ρs =
Vs
M
ρw = w
Vw

Dans un sol naturel, la masse volumique totale dépend :

- de la teneur en eau
- de la masse volumique des grains de minéraux le constituant

La masse volumique totale, ρ varie de 1 000 à 2 400 kg/m3


La masse volumique des solides, ρ s varie de 2 500 à 2 800 kg/m3
Pour un sable quartzitique : ρ s = 2 650 kg/m3
La masse volumique de l’eau varie avec la température à 4° C fw = ρw = 1 000 kg/m3

Il y a trois autres masses volumiques (densités) à savoir la masse volumique sèche ρd, la masse volumique
saturée ρsat, et la masse volumique submergée ou déjaugée ρ’.
Ms
La masse volumique sèche, ρd =
Vt

Ms + Mw
La masse volumique saturée, ρ sat = (Va = 0, S = 100%)
Vt

La masse volumique déjaugée, ρ ' = ρ sat − ρ w

Exemple :

- Donnée : ρ = 1 760 kg/m3 (masse volumique totale)


- Déterminer : ρd, e, n, s et ρ sat

Solution :
- Massique
Mw
ω= = 0.10 ⇒ M w = 0.10 M s
Ms

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Mt Ms + Mw
ρ = = = 1 760 kg/m 3

Vt Vt
Considérons un volume unitaire (Vt = 1.0 m3)

⎡ M s = 1600kg
1760 = M s + 0.10 M s ⇒ ⎢
⎣ M w = 160kg

- Volumétrique

Mw M
fw = ⇒ Vw = w
Vw fw
160
f w = 1.000kg / m 3 ⇒ Vw = = 0.16m 3
1.000
Pour calculer Vs : posons ρs = 2.700 kg/m3

Ms M 1600
ρs = ⇒ Vs = s = = 0.593m 3
Vs ρ s 2.700

Vt = V s + V w + Va ⇒ Va = Vt − V w − V s

Va = 1 – 0.160 – 0.593 = 0.247 m3

Le diagramme de phase se trouve ainsi établi :

Volume (m3) Masse (kg)

A
0.593

Va
0.407
Vv

ω
0.160

Vw

160

Mw

1.760
1.0

Vt

Mt

S
Vs

1.600

Ms

M s 1600
ρd = = = 1 600 kg/m 3
= 1 .6 t / m 3
Vt 1.0

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Vv V + Vw 0 . 407
e= = a = = 0 . 686
Vs Vs 0 . 593

Vv 0 . 407
n = . 100 = 100 = 40 . 7 %
Vt 1 .0

Vw 0 . 160
S = = 100 = 39 . 3 %
Vv 0 . 407

Mω +M
ρ sat = s
Avec S = 100%
Vt

Va rempli d’eau = 0.247 x 1 000 kg/m3.

Mw = (160kg + 247kg)

(160 + 247 ) + 1600


ρ sat = = 2010 kg / m 4 = 2 . 01 t / m 3
1m 3

Une autre manière de résoudre le problème est de prendre Vs = 1 m3

Relation entre s, e, ω et ρs

Volume Masse

Vw = S e Mw = ω Ms = ω ρsVs

w
Vs = 1 Ms = ρsVs

Vs =1 ⇒Vw = SVv = Se

Mw = ρw Vw = ω Ms = ω ρs Vs
S
ρω s e = ωρs Vs

Vs = 1 m 3 ⇒ ρ w S e = ω ρ s

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Une des équations les plus utilisées pour résoudre les problèmes de phase

On peut l’écrire d’une autre manière :


⎛ ρω S e ⎞
ρ S ⎜⎜1 + ⎟
⎝ ρ S ⎟⎠ ρS + ρwS e
ρ= (1 + e ) = 1+ e

ρ s + ρ we
S = 100% ⇒ ρ sat =
1+ e

2.3. Texture du sol

La texture d’un sol est son apparence. Elle dépend des dimensions relatives et de la forme des grains ou
particules comme la distribution de ces grains ou granulométrie. Les sols à grains grossiers comme les sables et
graviers ont évidemment une texture grossière, cependant les sols de texture fine peuvent être composés de
différentes sortes de minéraux non visibles à l’œil nu.

La texture d’un sol, spécialement à grains grossiers, est en relation avec son comportement. En fait la texture
d’un sol a été la base de certains schémas de classifications des sols qui sont plus communes en agronomie
qu’en géotechnique. Les termes de classifications texturales (graviers, sables, limons (silts) et argiles sont très
utile en général dans la pratique de l’Ingénieur civil. Pour les sols fins, la présence de l’eau affecte beaucoup plus
de propriétés que la taille des grains ou la texture seule. L’eau affecte l’interaction intergranulaire et aussi peut
affecter la plasticité et la cohésion du sol.

La limite de séparation des sols à grains grossiers et fins est la visibilité à l’œil nu. Les sols avec des particules
supérieures à environs 0.05 mm sont appelés sols à grains grossiers et les sols avec particules plus petites que
cette valeur, sont appelés sols à grains fins. Une autre manière convenable de séparer ou classifier les sols est
fonction de la plasticité et de la cohésion. Par exemple les limons se trouve entre les sables et les argiles c'est-à-
dire des sols à grains fins et non plastiques, non cohésif. Leurs relations en quelques caractéristiques générales
en géotechnique sont présentées dans le tableau 2.1.

Tableau 2.1. – Texture et autres caractéristiques des sols.

Appellation du sol Sable graviers Limons Argiles


Dimension des grains Grains grossiers visible à l’œil Grains fins impossible de Grains fins
nu, ≥ 0.05 mm distinguer les grains < idem à limons
0.05 mm

Caractéristiques Non cohésif Non cohésif Cohésif


Non plastique Non plastique Plastique
Granulaire Granulaire

Effet de l’eau sur le Non important (exception : les Important Très important
comportement matériaux lâche, saturé et
soumis à chaque dynamique)

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Effets de la Important Relativement non Relativement non


granulométrie important important

2.4 – Dimensions des grains et distribution granulométrique

Comme énoncé précédemment, la taille des particules du sol, spécialement pour les sols granulaires, a quelques
effets sur son comportement géotechnique. Dans les classifications proposées, nous sommes souvent intéressés
par les particules ou la taille des grains dans un sol particulier comme la distribution de ces grains. La gamme de
taille des particules dans un sol est vaste. Le diamètre des particules peut varier de quelques centimètres à la
particule ultra fine de l’ordre du micron. Habituellement on trace la courbe granulométrique versus le logarithme
du diamètre moyen des grains. La figure 2.3 indique les divisions entre les dimensions texturales variées
conformément aux schémas de classification en géotechnique.

Comment la distribution granulométrique est obtenue ? Ce processus s’appelle l’analyse mécanique ou essai de
sélectionnement. Pour les sols à grains grossiers, une analyse de tamis est utilisée dans lequel un échantillon de
sol sec est secoué mécaniquement à travers une série de tamis en fil de fer tissé avec un maillage carré et
régulier avec successivement des ouvertures de plus en plus petites. Du fait que la masse totale de l’échantillon
est connue, le pourcentage de passant ou de retenu par chaque tamis peut-être déterminé par pesée. Les détails
de procédure sont spécifiés par les normes AFNOR NF P-34 056 ; ASTM (1980), désignations C 136 et D 422 et
AASHTO (78) T 27 et T 88.

La correspondance entre les numéros de tamis standard Américains et les dimensions des particules de sol
donné par le tableau 2.2 suivant :

Tableau 2.2. Correspondance des tamis standard et la dimension de leur ouverture.

ASTM AFNOR

Tamis N° Ouverture (mm) Module N° Tamis FNX


11-501 correspondance
4 4.75 38 5.00 mm
10 2.00 34 2.00 mm
20 0.85 30 0.80 mm
40 0.425 27 0.40 mm
60 0.25 24 0.200 mm
100 0.15 23 0.16 mm
140 0.106 21 0.100 mm
200 0.075 20 80 mm

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Le tamisage consiste à cribler le sol. Le criblage peut se fait par des tamis ou par des passoires. Les tamis sont
des mailles carrées, tandis que les passoires sont d’ouvertures circulaires. Il existe une correspondance entre les
diamètres des ouvertures d’une passoire (D) et le coté de la maille du tamis équivalent (d). C’est la formule de
Féret :

D = 1,25 d

Les ouvertures des passoires comme les cotés des mailles des tamis normalisés. Dans la norme AFNOR, ce
sont les termes d’une progression géométrique de la série de Renard (dont la raison est 10
10 ≈ 1.25 ). Le
passant à un tamis ou passoire est appelé tamisat. Par contre les particules retenues constituent le refus.

Un nombre entier M est associé à chaque tamis ou passoire. C’est un module A.F.NOR (Association Française
de Normalisation). C’est l’entier naturel le plus proche de 10 log10 (Dμm).

Les ouvertures normalisées ainsi que les modules correspondants sont :

Tableau 2.3 : Tamis et passoires normalisés

Module AFNOR 50 49 48 47 46 45 44 43 42 41 40
d [mm] 80 63 50 40 31,5 25 20 16 12,5 10 8
D [mm] 100 80 63 50 40 31,5 25 20 16 12,5 10

Module AFNOR 39 38 37 36 35 34 33 32 31 30 29
d [mm] 6,3 5 4 3,15 2,5 2 1,6 1,25 1 0,8 0,63
D [mm] 8 6,3 5 4 3,15 2,5 2 1,6 1,25 1 0,8

Module AFNOR 28 27 26 25 24 23 22 21 20 19 17
d [mm] 0,50 0,40 0,315 0,25 0,20 0,16 0,125 0,10 0,08 0,063 0,04
D [mm] 0 ,63 0,5 0,40 0,315 0,25 0,20 0,16 0,125 0,10 0,08 0,05

N.B. : Dans le pratique, seul le module 38 possède à la fois un tamis et une passoire. Sinon les
tamis sont réservés pour les petits modules (de 38 à 20) et les passoires pour les grands
modules (de 50 à 38). En deçà du module 20, le tamisage n’est plus fiable, ce sera alors la
sédimentométrie.

19
M13 – 1ère partie Propriétés géotechniques des sols - Licence Pro-GC I. GUEYE

0.006

0.002
SEUILS GRANULOMETRIQUES

20.0

0.06

0.02
6.0

2.0

0.6

0.4

0.2
60
Atterberg (1905) Sables
Cailloux Gros fins Argiles
Nomenclature Routière Graviers Limons

Sables Limons
British Standard System Cailloux Graviers Gros moyens fins Gros moyens fins Argiles

Massachusetts. Institute Graviers Sables


Cailloux Gros moyens fins Gros moyens fins
Limons Argiles
of Technology (M.I.T.)

Graviers Sables
A.S.T.M. Limons Argiles
Cailloux Gros fins Gros fins

U.S.C.S. Corps of Graviers Sables


Cailloux Gros fins Gros moyens fins Limons et (ou) Argiles
engineers

Graviers Sables
Cailloux Limons Argiles
A.A.S.H.T.O. Gros moyens fins Gros moyens fins

Figure 2.3 : Diverses classifications granulométriques

20
M13 – 1ère partie Propriétés géotechniques des sols - Licence Pro-GC I. GUEYE

L’analyse par tamis est impraticable à partir des ouvertures inférieures à 0.075 mm ; pour les sols à grains fins
(silt et argile), l’analyse hydrométrique est utilisée. Cet essai est basé sur la loi de stocke pour la chute des
sphères dans un fluide visqueux dans lequel la terminologie vitesse dépend du diamètre et de la densité des
grains en suspension et du fluide. L’hydromètre détermine aussi le poids spécifique, (ou densité) de la
suspension, et cette incapacité de calculer le pourcentage de particules d’un certain diamètre se trouve résolue.
Détails de procédure par les normes AFNOR NF P-94 057 et ASTM (1980), désignation D 422.

La distribution du pourcentage de l’échantillon total inférieur à un tamis peut être tracée soit en histogramme ou
plus souvent en diagramme de fréquence cumulative. Les dimensions des grains équivalents sont tracées sur
échelle logarithmique en baisse, le pourcentage par pesée de l’échantillon total passant ou retenu sur échelle
arithmétique en ordonnée (fig. 2.4.).
Le sol bien gradué a une bonne représentation de la dimension des particules sur une large bande, et sa courbe
de sélection est lisse et généralement concave vers le haut. D’autre part, un sol mal gradué présente des
déficiences de certaines tailles ou plusieurs particules ont la même taille (ou même diamètre). Le sol uniforme
(fig. 2.4.) est un exemple de sol mal gradué.

Nous utilisons certains diamètres D de grains qui correspondent à un équivalent « pourcentage passant » sur la
courbe granulométrique. Par exemple D10 est le diamètre des grains qui correspond à 10 % du passant de
l’échantillon par poids. D’autre part, 10 % des particules sont plus petites que le diamètre du grain dans la
granulométrie. Le long de l’axe des diamètres, et est souvent appelé le diamètre effectif.

Le coefficient d’uniformité de Hazen, Cu est défini comme suit :


D60
Cu =
D10
Où : D60 = diamètre du grain [mm] correspondant à 60 % de passant sur la courbe granulométrique,
D10 = diamètre du grain [mm] correspondant à 10 % de passant sur la courbe granulométrique.

Plus le coefficient est petit, plus le sol est uniforme. Ainsi on peut réellement l’appeler le coefficient de
désuniformité par exemple Cu = 1 peut être un sol constitué d’un seul diamètre de grains. Cu = 2 ou 3 pour un sol
mal gradué et pour un sol bien gradué Cu ≥ 15.

Un autre paramètre souvent utilisé pour la classification des sols est le coefficient de courbure, Cc :
( D30 ) 2
Cc =
( D10 )(D 60 )

Un sol avec un coefficient de courbure entre 1 et 3 est considéré comme bien gradué si le Cu est plus grand que
4 pour les graviers et 6 pour les sables.

21
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2.5. Forme des particules

La forme des particules individuelles est au moins importante que la distribution granulométrique et affecte le
comportement géotechnique des sols granulaires. Il est possible de quantifier la forme à partir des règles
développées par les pédologues, mais en géotechnique, ces méthodes sont rarement utilisées. Seulement une
détermination qualitative visuelle est utilisée. Les sols à grains grossiers peuvent être classifiés comme suit :

Anguleux Sub-anguleux

Sub-arrondi Arrondi

Fig. 2.5 – Formes types des particules d’un sol grossier

Quand nous étudierons la résistance au cisaillement des sables, nous verrons que la forme des particules est
très importante pour les caractéristiques de frottement d’un sol granulaire.

2.6. Limite d’Atterberg et indice de consistance

Nous avions mentionné (tableau 2.2) que la présence de l’eau dans les vides d’un sol pouvait spécialement
affecter le comportement géotechnique des sols à grains fins. Non seulement il est important de savoir la quantité
d’eau présente dans un dépôt naturel de sol, mais nous avons besoin de comparer ou d’échelonner cette teneur
en eau par rapport à des comportements standard, c’est ce qu’expliquent ou donnent les limites d’Atterberg.
Elles sont très importantes dans les comportements géotechniques. Les limites d’Atterberg sont des teneurs en
eau correspondant à une certaine limite ou état critique de notre sol. Ces limites sont très importantes pour la
description des sols à grains fins. Elles sont utilisées dans la classification des sols et sont très utiles parce

22
M13 – 1ère partie Propriétés géotechniques des sols - Licence Pro-GC I. GUEYE

qu’elles corrèlent les propriétés et les comportements géotechniques. Atterberg a défini deux (2) paramètres pour
la plasticité des argiles (limites supérieure et inférieure de plasticité). Ces limites sont :

1. Limite supérieure d’un écoulement visqueux.


2. Limite de liquidité : limite inférieure d’un écoulement.
3. Limite de cohésion : les grains cessent de se coller.
4. Limite de plasticité : limite inférieure de l’état plastique.
5. Limite de retrait : limite inférieure de changement de volume.
6. Limite d’adhérence : limite ou argile cesse d’adhérer.

Il a aussi défini l’Indice de plasticité qui est la gamme de teneur en eau ou le sol est plastique.

Ces limites ont été standardisées par A. CASAGRANDE en 1932 et ainsi elles pouvaient être utilisées pour la
classification des sols. Dans les pratiques actuelles de la géotechnique, seules les limites de liquidité (LL ou ωL),
(LP ou ωp) et quelquefois de retrait (SL, LR ou ωS) sont utilisées. La cohésion et l’adhérence sont utilisées en
céramique et en agriculture.

Les limites sont des teneurs en eau correspondant à un état où le comportement du sol change. Nous pouvons
montrer ces limites avec une teneur en eau continue (fig. 2.6)

Solide Semi- Plastique Liquide


Etat cassant solide
Plastique

Teneur
en eau
Teneur en eau, ω [%]
0 ωS ωP ωL
Limites
d’ATTERBERG

Figure 2.6 : Teneur en eau progressive montrant la variation de l’état du sol et la généralisation par
les courbes.

Quand la teneur en eau augmente, le sol passe de l’état solide à plastique et finalement à liquide.

Les essais de limites de consistance d’Atterberg ne sont pas arbitraires et non plus faciles à reproduire par un
opérateur non expérimenté.

CASAGRANDE a défini la limite de liquidité comme la teneur en eau (%) qui correspond à une fermeture de la
rainure (sur 10 mm) en 25 chocs (ou coups).

Si nous portons sur graphique semi-logarithmique, la teneur en eau en fonction le nombre de chocs (en échelle
logarithmique), nous obtenons une ligne droite appelée courbe d’écoulement. L’intersection de cette courbe avec
les 25 chocs donne la limite de liquidité par la relation suivante :

23
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⎛ n ⎞
LL = ω n ⎜ ⎟ tan β
⎝ 25 ⎠
Où : n = nombre de chocs
β = pente de la courbe d’écoulement

L’essai de limite de plasticité est un plus arbitraire et a besoin d’un peu plus d’expérience pour arriver à des
résultats reproductibles pour arriver à des résultats reproductibles. La limite de plasticité est définie comme la
terreur en eau (%) du fuseau qui se brise en petits morceaux de 10 à 20 mm de long au moment ou son diamètre
atteint 3 mm. Si le sol peut être roulé jusqu’à un diamètre plus petit que 3 mm, il est trop humide (au dessus due
la limite de plasticité : LP) et s’il casse avant 3 mm, nous avons dépassé la Limite de plasticité (sol trop sec). Les
procédures d’essai sont décrites par les normes ASTM Désignation D et AFNOR : NF – P94 – 051.

Atterberg a aussi défini ce qu’on appelle l’Indice de plasticité, IP, qui décrit la gamme de teneur en eau dans
laquelle le sol est plastique.

IP = LL – LP

Cet indice est très utilisé pour la classification des sols fins et d’autres corrélations empiriques peuvent être faite
à partir de cette valeur. Toutes ces mesures sont faites sur des échantillons ramant le sol a été passé à l’étude et
malaxé avec de l’eau distillée. Au cours des opérations, toutes les structures ont été détruites. Les limites
d’Atterberg donnent une idée de la structure des argiles naturelles de teneur en eau ωn par le calcul de :

LL − ω n
Indice de consistance : IC =
IP
wn − LP
Indice de liquidité : IL =
IP
Où ωn = teneur en eau naturelle

En 1953, S KEMPTON a défini ce qu’on appelle l’activité : A d’une argile :

IP
A=
% d ' arg ile

Où la fraction d’argile est définie comme le pourcentage en poids de particules de sol inférieures à 2 μm

0.75 < A < 1.25 : normal


A < 0.75 : Inactive
A > 1.25 : Active

L’activité peut être utilisée pour la classification des sols et pour des corrélations avec propriétés géotechniques.

24
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Chapitre III – CLASSIFICATION DES SOLS

3.1 - Introduction
3.2 - Le système de classification unifie des sols (USCS)
3.3 - A A S H T O
3.4 - Comparaison USCS et AASHTO

25
M13 – 1ère partie Propriétés géotechniques des sols - Licence Pro-GC I. GUEYE

Chapitre III –CLASSIFICATION DES SOLS

3.1 – Introduction

A partir de la texture et de la distribution granulométrique du chapitre précédent, nous avons une idée générale
de la manière dont les sols peuvent être classés. Par exemple nous avons décrit les sables et graviers comme
sols grenus, silts et argiles comme sols fins.

Le but de cette classification est de regrouper certains sols dont les propriétés physiques sont identiques. Les
sols sont généralement identifiés et classifiés selon une combinaison de symboles simples et de mots qui
permettent à l’ingénieur d’en apprécier les caractéristiques par analogie avec d’autres sols de la même classe,
d’après les résultats obtenus dans la même région. Un système de classification représente en effet un langage
de communication entre ingénieurs. La figure suivante (3.1) illustre le rôle de la classification dans la pratique de
l’Ingénieur civil.

Figure 3.1. – Rôle du système de classification

Classification et indices des propriétés


(ω, e, n, S, Granulo, LL, PI, etc…)

Système de classification

Propriétés géotechniques
(Perméabilité, compressibilité, retrait, cisaillement, effort,
gonflement etc…)

Conception
(Autoroutes, fondations, Barrages, etc…)

Il est impossible de concevoir une classification qui réponde à tous les besoins et qui possède également les
qualités requises pour demeurer facilement et économiquement utilisables. Ces qualités pourraient être
énumérées comme suit :

26
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1. La classification doit être basée sur des données scientifiques simples


2. Elle doit éliminer tout élément subjectif
3. Elle doit mener à une terminologie acceptée
4. Elle doit être simple d’application
5. Les limites entre les groupes de la classification doivent correspondre à des transitions dans les
propriétés des sols observables sur le terrain.
6. Elle doit permettre de prédire le comportement du sol dans certaines conditions.

Il existe de nombreux systèmes de classification :

a) Les classifications géologiques s’intéressent au mode de formation, à l’âge des roches et des sols etc…
b) Les classifications agronomiques ou pédologiques sont faites en vue de la fertilité et de la production
des sols.
c) Les classifications géotechniques ont pour but l’identification du sol en fonction de son comportement
dans diverses réalisations telles que routes, fondations, barrages etc…

Il existe plusieurs modes de classification en géotechnique les plus courantes sont :

- La classification unifiée des sols (USCS : Unified Soils Classification Systems)


- La classification selon la granulométrie
- La classification AASHTO (American Association of state Highway and transportation Official)

3.2 - Le système de classification unifiée des sols (USCS)

Ce système est originalement développé par le professeur A. CASAGRANDE (1948) pour la construction des
aérodromes durant la 2ème guerre mondiale. Il a été modifié en 1952 par CASAGRANDE, le bureau de
réclamation américan et le « V.S. Army Corps of Engineers » pour le rendre applicables aux barrages, fondations
et d’autres constructions. La base du USCS est que les sols grenus peuvent être classifiés à partir de leur
distribution granulométrique. Le comportement des sols fins de par leur plasticité. Par conséquent, l’analyse
granulométrique et les limites d’Atterberg sont nécessaires pour classifier complètement les sols dans ce
système.

Les quatre (4) grandes divisions dans le système USCS sont indiquées dans le tableau 3.1. Ce sont :
1) Les sols à grains grossiers
2) Les sols à grains fins
3) Les sols organiques
4) Les tourbes

27
M13 – 1ère partie Propriétés géotechniques des sols - Licence Pro-GC I. GUEYE

La classification ne prévoit pas les particules de sol supérieures à 75 mm, cette quantité de particules est notée à
côté. Les sols organiques et les tourbes sont généralement identifiables à la vue. Les symboles de la table 3.1
sont combinés pour former des classes.

Tableau 3.1. – Définitions des grosseurs de particules, des échelles de grandeur et des symboles
employés dans le système USCS

Fraction ou catégorie de sol Symboles Limites granulométriques


Blocs erratiques sans plus grand que 300 mm
Cailloux sans de 75 mm à 300 mm

1) - bols à grains grossiers

Gravier G 75 mm à 4.75 mm (# 4 ou Module 37)

grossier 75 mm à 19 mm
fin 19 mm à 4.75 mm

Sable S 4.75 à 0.075 mm (# 2 ou Module 20)

gros 4.75 à 2.0 mm (# 10 ou Module 34)


moyen 2.0 à 0.425 mm (# 40 ou Module 26)
fin 0.425 à 0.075 mm

2) – Sols à grains fins Moins de 0,075 mm

Silts (limons) M (sans dimension spécifique - utiliser les limites


d’Atterberg)

Argiles C (sans dimension spécifique - utiliser les limites


d’Atterberg)

3) – Sols organiques 0 (sans dimension spécifique)

4) – Tourbes Pt (sans dimension spécifique)

Symbole de graduation Symboles de limites de liquidité


Bien gradué = W LL élevée = H
Mal gradué = P LL faible = L

Un groupe de symbole correspond à une appellation typique de sol. Les graviers et sables peuvent être subdivisé
en quatre sous-groupes (groupes secondaires) :
¾ GW et SW ; GP et SP
¾ GM et SM ; GC et SC
Selon la granulométrie et la nature des sols fins qu’ils renferment.

28
M13 – 1ère partie Propriétés géotechniques des sols - Licence Pro-GC I. GUEYE

Dépendamment de la distribution granulométrique et de la nature du sol. Les termes bien gradué et mal gradué
sont avec les coefficients d’uniformité, Cu et de courbure, Cc (voir tableau suivant).

Tableau 3.2. – Critère de classification du laboratoire

Division Groupe de Critères de classification au


symboles laboratoire
Gravier propres (très peu Cu > 4 et Cc entre 1 et 3
GW
ou sans fines)
GP Ne satisfassent pas aux critères GW

Au dessus de la ligne A
Limite d’Atterberg sous avec 4 <IP<7 cas
Graviers avec une GM
La ligne A, ou IP < 4 Intermédiaire, identifié par
quantité appréciable de un double symbole
fines
Limite d’Atterberg au dessus de la
GC
ligne A avec IP> 7

SW Cu > 6 et Cc entre 1 et 3
Sables propres (très peu
ou sans fines) SP Pas de critères de SW

Limites dans la zone


Limite sous la ligne A, ou IP < 4 hachurée avec IP entre 4 et
SM 7, et identifié par un double
Sables avec une quantité
appréciable de fines symbole
Limites d’Atterberg au dessus de
SC
ligne A avec IP>7

D60
Cu =
D10

(D30 )2
Cc =
D10 × D60

En fonction du pourcentage de fines, les sols à grains grossiers seront classés comme suit :
¾ Moins de 5 % : GW, GP, SW, SP
¾ Plus de 12 % : GM, GC, SM, SC
¾ Entre 5 et 12 % : Intermédiaire, utiliser les 2 symboles

29
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Les sols à grains fins sont des silts si leurs limites de liquidité et Indices de plasticité se situent en dessous de la
ligne A (Fig. 2 : Abaque de plasticité de CASAGRANDE) et des argiles au dessus de la ligne A.

30
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Les différents symboles utilisés pour les sols proches de la ligne LL = 50 ou de la ligne A sont :

¾ ML – MH
¾ CL – CH
¾ 0L – 0H

¾ CL – HL
¾ CL – 0L

¾ CH – MH
¾ CH – 0H

Les symboles intermédiaires peuvent aussi être utilisés pour les sols avec environs 50 % des fins et des fractions
de grains grossiers. Dans ce cas, les symboles doubles possibles sont :

¾ GM – ML
¾ GM – MH

¾ GC – CL
¾ GC – CH

¾ SM – MH
¾ SM – ML

¾ SC – CL
¾ SC – CH

31
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Excercice :

Données : L’Analyse granulométrique et la plasticité de 3 sols ont donnés :

Tamis # Dimension Sol 1 Sol 2 Sol 3


[mm]
4 4,75 99 97 100
10 2 92 90 100
40 0,425 86 40 100
100 0,150 78 8 99
200 0,075 60 5 97
LL 20 - 124
LP 15 - 47
IP 5 Non plastique (NP) 77

Classer ces sols selon le système USCS.

32
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3.3 - Le système de classification AASHTO

En 1920, le Bureau des travaux publiés Américain, (Actuel Administration des Autoroutes Fédérales) a mené une
recherche sur l’utilisation des sols dans la construction routière. Cette étude menée HOGENTOLER
ETTERGAGHI et modifié par la suite a donné le système AASHTO (1975). Ce système a été utilisé pour
déterminer la qualité relative du sol pour remblai, fondation et base d’une structure routière.

Les groupes de sols reconnus par l’AASHTO sont donnés par le tableau 3.3. suivant :

Tableau 3.3. – Définition, divisions selon AASHTO

Catégories ou fractions de sol Dimensions


Cailloux Supérieur à 75 mm
Graviers Entre 75 et 2.0 mm (# 10)
Sable grossier Entre 2.0 et 0.425 m (# 40)
Sable fin Entre 0.425 et 0.075 m (# 200)
Silt argileux et Argile silteuse Ingénieur à 0.075 mm (Passant tamis # 200)

Les gros cailloux de l’échantillon ne sont pas classés par contre pour la classification USCS, ils sont notés. Les
fines sont silteuses (limoneuses) si elles ont un IP inférieur à 10 et argileuse si plus grand que 10.

Le système AASHTO classifie les sols en 8 groupes, de A-1 à A-8, et inclut plusieurs sous groupes. Les sols
de chaque groupe sont évalués par un indice de groupe qui est calculé par une formule empirique.

Les seuls essais nécessaires sont l’analyse granulométrique et les limites d’Atterberg. Le tableau 3.4. Illustre la
classification des sols par AASHTO.

Les sols granulaires se trouvent de A-1 à A.3.


A.1 : sont les matériaux bien gradués,
A-3 : les sols propres, mal gradués (des sables).
A.-2 : aussi granulaires mais une quantité considérables de fines (silt et argile).

Les groupes A-4 à A-7 sont les sols à grains fins (silts et argiles). Ils sont identifiés par les limites d’Atterberg.

La figure 3.5 peut être utilisée pour obtenir la bande des LL et PI pour les groupes de A-4 à A-7 et pour les sous
groupes A-7. Les sols hautement organiques et les tourbes peuvent être placées dans le groupe A-8. Comme
avec la classification USCS les sols A-8 sont identifiés visuellement.

L’indice de groupe est utilisé pour évaluer un sol dans un groupe. C’est la base de performance de plusieurs sols
quand ils sont utilisés en fondation ou routière. Il peut être déterminé empiriquement par la formule donnée ci-

33
M13 – 1ère partie Propriétés géotechniques des sols - Licence Pro-GC I. GUEYE

dessous ou à la figure 3.6 directement par l’Abaque des Indices de Groupes (d’après AASTHO, 1978). L’Indice
de Groupe varie de 0 à 20.

Une classification complète inclut l’indice de groupe qui est marqué entre parenthèse après le symbole AASHTO.

Exemple : A-2-6 (3) ; A-4 (5) ; A-6 (12) ; A-7-5 (17) ; etc.…

Formule de l’Indice de Groupe :

L’indice de groupe (IG) peut être aussi calculé par l’équation suivante :

IG = 0.2a + 0.005 ac + 0.01 bd

a = passant tamis n° 200 entre 35 et 75 % [0-40]


b = passant tamis n° 200 entre 15 et 55 % [0-40]
c = Limite de Liquidité entre 40 et 60 [0 – 20]
d = L’indice de Plasticité entre 10 et 30 [0 – 20]

34
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Tableau 3.4 : Classification des sols et des mélanges d’agrégats par AASHTO

Matériaux granulaires Matériaux limo-argileux


Classification générale
(35 % au moins passant 0.075 mm) (Plus de 35 % passant 0.075 mm)

A–1 A-2 A-7


Classification par groupes A-3 A-4 A- 5 A-6
A-7-5
A-1-a A-1-b A-2-4 A-2-5 A-2-6 A-2-7
A-7-6
Analyse granulométrique ; pourcentage
de passant :

2.00 mm (# 10) 50 max - - - - - - - - - -


0.425 mm (# 40) 30 max 50 max 51 min - - - - - - - -
0.075 mm (# 200) 15 max 25 max 10 max 35 max 35 max 35 max 35 max 36 min 36 min 36 min 36 min

Caractéristique de la fraction passant


0.425 mm (# 40). Limite de liquidité - - 40 max 41 min 40 max 41 min 40 max 41 min 40 max 41 min

Indice de plasticité 6 max N.P. 10 max 10 max 11 min 11 min 10 max 10 max 11 min 11 min

Indice de groupe 0 0 0 4 max 8 max 12 max 16 max 20 max

Types habituels de matériaux Pierrailles, gravier et sable Sable fin Graviers et sables limoneux ou argileux Sols limoneux Sols argileux
caractéristiques du groupe

Evaluation du matériau comme sous Excellent à bon Passable à faible


couche de fondation

6
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6
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3.4 – Comparaison des systèmes de classification USCS et AASHTO

Il y a plusieurs différences entre les systèmes de classification USCS et AASHTO. Ces différences ne sont
surprenantes si on considère leur historique. On peut voir des différences dans le traitement des sols grenus en
comparant les tableaux 3.1 et 3.3. Les différences majeures dans les sols à grains fins sont montrées dans la
figure 3.5. Ou nous avons porté les lignes A et U sur le graphique LL – PI. AASHTO trace LL versus PI, mais la
tourne de 90° pour le comparer facilement avec l’abaque de plasticité de CASAGRANDE (chap. 3 de la fig. 3.7).
Les différences sont significatives. Le tableau 3.5 montre la comparaison entre les deux systèmes en terme de
correspondance probable de groupes de sols.

Tableau 3.5. Relation entre le système de classification unifié et le système de l’AASHTO

Système unifié (USCS) Système – TRB – AASHTO


GW A-1a
GP A-1a
GM A-1b, A-2-4, A-2-5
GC A 2-6, A-2-7

SW A-1-b, A-1-a
SP A-3, A-1b
SM A 1-b, A-2-4, A-2-5
SC A -2-6, A-2-7

ML A-4, A-5
CL A-6, A-7-6
OL A-4, A-7-5

MH A-5, A-7- 5
CH A-7-5, A-7-6
OH A-7-5 A-7-6, A-5

Exercice

L’analyse granulométrique et la plasticité des 2 sols ont données

Tamis # Dimension [mm] Sol 4 Sol 2

4 4,75 99 23
10 2 99 18
40 0,425 89 9
100 0,150 79 5

Cours de Mécanique des sols – Tome 1 37


M13 – 1ère partie Propriétés géotechniques des sols - Licence Pro-GC I. GUEYE

200 0,075 70 4
LL 49 -
LP 24 -
IP 25 NP

¾ Classer ces 2 sols selon le système AASHTO et USCS


¾ Classer les sols 1,2 et 3 selon AASHTO

3.5 – Classification GTR (Guide Technique pour la réalisation des Remblais et des Couches
de formes) - Les grandes de familles de la Classification GTR (SETRA)

CLASSE DEFINITION CARACTERISTIQUES SOUS CLASSE

Dmax ≤ 50 mm
A Sols fins et passant à 80 μm > 35% A1 à A4 selon VBS ou Ip

Sols sableux et graveleux Dmax ≤ 50 mm B1 à B6 selon VBS


avec fines
B et passant à 80 μm ≤ 35% ou Ip et tamisat

Dmax > 50 mm
C Sols comportant des fines et passant à 80 μm > 12% ou 30 sous–classes selon
et de gros éléments passant à 80 μm ≤ 12% et VBS > 0,1 VBS, Ip et tamisat à 50 mm

Sols insensibles à l’eau VBS ≤ 0,1


avec fines
D passant à 80 μm ≤ 12% D1 à D3

R Matériaux rocheux Voir la Norme NF P11-300

F Sols organiques et sous- Voir la Norme NF P11-300


produits industriels

Dmax = diamètre pour lequel 95% des grains du sol ont une dimension inférieure (soit D95 si la courbe granulométrique
est disponible, sinon appréciation visuelle de la dimension des plus gros éléments.

Cours de Mécanique des sols – Tome 1 38


M13 – 1ère partie Propriétés géotechniques des sols - Licence Pro-GC I. GUEYE

Chapitre 4 – COMPACTAGE DES SOLS

4.1 Introduction

4.2 Compactage

4.3 Théorie du compactage et essais de compactage au laboratoire

4.4 Propriétés et structure des sols cohésifs compactés

4.5 L’indice portant californien CBR : Essai CBR (Califormian

Bearing Ratio)

4.6 Equipements et procédures

4.7 Contrôle et spécifications

4.8 Performance estimée des sols compactés

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Chapitre IV – COMPACTAGE
4.1 – Introduction

Dans les pratiques de la géotechnique, les sols d’un site donné sont souvent moins idéaux que prévu ; ils
peuvent être pauvres, hautement compressibles, ou avoir une très grande perméabilité non désirable pour des
considérations géotechniques ou économiques. Il serait raisonnable dans certaines circonstances de modifier
simplement la structure. Parfois des considérations autres que géotechniques guident la localisation de la
structure, et l’Ingénieur se trouve ainsi obligé de concevoir pour le site choisi. Une possibilité est d’adapter la
fondation aux conditions géotechniques du site. Une autre possibilité est d’essayer de stabiliser ou d’améliorer
les propriétés géotechniques du site. Dépendant des circonstances, la seconde approche peut-être la solution la
plus économique du problème. La stabilisation est soit mécanique ou chimique, mais même la stabilisation
électrique et thermique sont occasionnellement utilisées ou considérées.

Dans ce chapitre nous sommes principalement concerné par la stabilisation mécanique ou densification, aussi
appelé compactage. La stabilisation chimique inclut le mélange ou l’injection de substance chimiques dans le
sol. Ciment, asphalte, chaux, chlorure de calcium, chlorure de sodium, et des feuillez de résidu industriel sont
souvent utilisés comme agents de stabilisation chimique.

D’autres méthodes pour stabiliser les fondations indésirables comprennent l’assèchement, qui est la réduction
des pressions interstitielles, et le pré-chargement, dans lequel les sols de fondation sont surchargés avec une
surcharge temporaire pour augmenter la résistance et réduire le tassement par anticipation.

Le compactage et la stabilisation sont très importants quand le sol est utilisé comme matériau de l’ingénieur ;
c’est la structure elle-même qui est faite de sol. Barrages en terre et remblais d’autoroute sont des exemples de
structures ou d’ouvrages en terre.

4.2 – Compactage

Le compactage est la densification des sols par application d’énergie mécanique. Il peut aussi conduire à une
modification de la teneur en eau aussi bien que de la graduation du sol. Les sols pulvérulents sont facilement
compactés par vibration. Sur le chantier, des tables (plaques) vibrantes manuelles et des engins de vibration
motorisés de diverses grandeurs sont très efficace pour le compactage des sables et graviers.

En d’autres termes, le compactage est l’ensemble des opérations mécaniques qui conduisent à accroître la
densité d’un sol en place. Cette action augmente la compacité du sol, donc resserre la texture du matériau, réduit
les possibilités de déformation du terrain et amélioré sa capacité portante.

Les sols à grains fins et cohérents sont compactés au laboratoire par un poids déterminé tombant et marteaux
par des compacteurs spéciaux et même statiquement par des tables de charge ou presses.

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4.3 – Théorie de compactage et essais de compactage au laboratoire

4.3.1. Théorie de compactage

Les techniques de compactage des sols cohésifs sont relativement nouvelles R. PROCTOR en 1930 a
développées les principes de compactage dans une série d’articles « Engeneering News – Records ». En son
honneur, l’essai standard de compactage au laboratoire qu’il a développé est communément appelé l’essai
PROCTOR. Il établit que le compactage est fonction de quatre variables :

- La densité sèche, ρd ;
- La teneur en eau, ω ;
- L’effort de compactage, E ;
- Et le type de sol (graduation, présence de minéraux argileux etc.)

L’effort de compactage est une mesure de l’énergie mécanique appliquée à la masse de sol. Son unité est J/m3
(J = Joule ; 1 J = 1 N.m).
Au chantier, l’effort de compactage est le nombre de passes d’un rouleau compresseur d’un certain type et poids
sur un certain volume de sol. Au laboratoire, l’impact ou vibration dynamique, et le compactage statique sont
utilisés. Pendant le compactage par impact (percussion), qui est le plus utilisé, un marteau est laissé tomber à
plusieurs reprises sur un échantillon de sol dans une moule. La masse du marteau, la hauteur de chute, le
nombre de couche de sol, et le volume du moule sont spécifiés. Par exemple dans l’essai standard PROCTOR
(aussi appelé AASHTO standard (1978), Désignation T99 ; ASTM (1980), désignation D (698) et Normes
AFNOR : NF – P94 – 093 10/99, la masse du marteau est de 2,495 kg et la hauteur de chute est 304,88mm. Le
sol est placé en trois (3) couches approximativement de un (1) litre moule, et chaque couche est damée 25 fois.
L’effort de compactage peut-être calculé comme suit :

Effort de compactage =
( )
2.495 kg 9.881 m / s 2 (0.3048 m )(3 couches )(25c / c )
0.944 ×10 −3 m3

= 592.7 kJ / m 3

Pour d’autres types de compactage, le calcul de l’effort de compactage n’est pas simple. Dans le compactage
statique, le sol est simplement comprimé dans une moule sous une contrainte statique constante dans une
machine à essais de laboratoire.

Le processus de compactage pour les sols cohésifs peut être mieux illustré en considérant le compactage
commun de laboratoire ou essai Proctor. Plusieurs échantillons du même sol, mais avec différentes teneurs en
eau sont compactés en utilisant les spécifications de l’essai de compactage Proctor. La densité totale ou humide
et la teneur en eau actuelle de chaque échantillon sont mesurées. Ensuite la densité sèche pour chaque
échantillon peut être calculée à partir des relations de phase développées au chapitre 2.

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Mt ρ
ρ= et ρd =
Vt 1+ ω

Quand les densités sèches de chaque échantillon sont déterminées et portées sur un graphique en fonction de la
teneur en eau de chaque échantillon, la courbe appelée courbe de compactage pour le Proctor standard
(Normal) est obtenue (figure 1)

Fig. 4.1 – Courbes de compactage Proctor à différentes énergies de compactage.

Chaque point sur la courbe représente un essai de compactage et habituellement 4 ou 5 essais de compactage
individuel sont suffisants pour déterminer complètement la courbe de compactage. Cette courbe est unique pour
chaque type de sol donné aux mêmes méthodes de compactage et à effort constante. Le sommet de la courbe
est un point très important ; correspondant au maximum de densité sèche ρd max une teneur en eau connue
comme la teneur en eau optimale ωopt (aussi appelé la teneur en humidité optimale (Optimum Moisture Content,
OMC). Ceci ne reflète pas nécessairement la densité sèche maximale qu’on peut obtenir au chantier.

Les valeurs types de la densité sèche maximale se situent aux environs de 1.6 à 2.0 t/m3 avec des gammes
maximale de 1.3 à 2.4 t/m3. Les teneurs en eau optimales typiques sont habituellement entre 10 % et 20 % et
pouvant aller jusqu’à des maxima de 9 % à 40 %. Sont indiqués aussi sur la figure 5.1. Les différents degrés de
saturation du sol. Nous pouvons dériver l’équation de ces courbes théoriques :

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ρω S r
ρd =
ρ
ω + ω Sr
ρS

Les positions exactes des courbes de degré de saturation dépendent seulement de la valeur de la densité des
solides ρs.

Pour l’exemple de la figure 4.1, la teneur en eau optimale pour ce sol particulier correspond à un degré de
saturation S r ≈ 75 % . La courbe de compactage, même à de très hautes teneur en eau n’atteint jamais le degré
de saturation 100 % (traditionnellement appelée la courbe de vide d’air nul). Et c’est aussi valable quelque soit
l’effort de compactage, par exemple, la courbe B de la figure 5.1, est une courbe de compactage obtenue à partir
de l’essai Proctor modifié. [AASHTO Modifié (1978), Désignation T 180 ; ASTM (1980), Désignation D 1557 et
Normes AFNOR : NF – P94 – 094 10/99]. Cet essai utilise un marteau plus lourd (4.536 kg), une plus grande
hauteur de chute (447 mm), et 5 couches données à 25 coups dans une moule de Proctor standard. On peut
vérifier que l’effort de compactage est de 2693 kJ/m3. L’essai modifié a été développé durant la 2ème guerre
mondiale par le « U.S. Army Corps of Engineers » pour mieux représenter le compactage nécessaire pour les
aérodromes gros porteurs.

En augmentant l’effort de compactage, on tend à augmenter la densité sèche en diminuant la teneur en eau
optimale. La ligue des sommets de plusieurs courbes de compactage à différents efforts de compactage pour un
même sol serait presque parallèle à la courbe de : S = 100 %. Il est appelé la ligne des optimums.

Fig. 4.2 – Courbe de compactage Proctor standard et modifié.

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4.3.2. Essais de laboratoire

L’essai Proctor a pour but de déterminer la teneur en eau


optimale pour un sol de remblai donné et des conditions de
compactage fixées, qui conduit au meilleur compactage
possible ou encore capacité portante maximale.

L’essai consiste à compacter dans un moule normalisé, à


l’aide d’une dame normalisée, selon un processus bien
défini, l’échantillon de sol à étudier et à mesurer sa teneur
en eau et son poids spécifique sec après compactage.

L’essai est répété plusieurs fois de suite sur des


échantillons portés à différentes teneurs en eau. On définit
ainsi plusieurs points d’une courbe (γd/γω ; ω) ; on trace
cette courbe qui représente un maximum dont l’abscisse est
la teneur en eau optimale et l’ordonnée la densité sèche
optimale (cf. Fig. 4.1).
Figure : 4.3 : Essai Proctor
On utilise pour ces essais deux types de moules de
dimensions différentes :

- Le moule Proctor (φmoule = 101,6 mm /Hsol = 117 mm) lorsque le matériau est suffisamment fin (pas
d’éléments supérieurs 5mm),

- Le moule CBR (California Bearing Ratio) pour des matériaux de dimensions supérieures à 5 mm et
inférieures à 20 mm (φmoule = 152 mm /Hmoule = 152 mm).

Avec chacun de ces moules, on peut effectuer (énergie normalisée de compactage choisie) respectueusement
l’essai Proctor normal (pour Travaux de compactage en bâtiment et/ou de barrage) et l’essai Proctor modifié
(pour Travaux de compactage routier essentiellement). Le tableau ci-dessous précise les conditions de chaque
essai.

Tableau 1 : Conditions des essais Proctor normal et Modifié

Masse de la dame Hauteur de Nombre de coups Nombre de Energie de


(Kg) chute (cm) par couche couches compactage kJ/m3
25 (moule Proctor) 3 592
Normal 2,490 30,50
Essai
55 (moule CBR) 3 589
Proctor

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Modifié 4,540 45,70 25 (moule Proctor) 5 2693

55 (moule CBR) 5 26

L’allure des courbes de compactage peut s’expliquer : En commençant par une faible teneur en eau qui
augmente progressivement, les particules s’entourent d’un film d’eau de plus en plus en grand large, ce qui tend
à lubrifier les particules et faciliter le mouvement et réorientation des grains dans une configuration plus dense.
Quand la teneur en eau aura atteint une certaine limite, où la densité ne peut plus augmenter. A ce point, l’eau
remplace les particules de sol dans la moule et ρω << ρs la densité sèche commence à chuter (figure 4.2). Noter
que quelque soit la manière et la quantité d’eau, le sol ne pourra jamais être saturé à 100 % par compactage.

1,9

1,8

1,70
 
1,6

1,5

1,4

1,3

0 10 15 20 25 30

Fig. 4.4 – Relation teneur en eau – Densité indiquant l’augmentation résultant de l’addition d’eau et de
l’effort de compactage appliqué.

4.4 – Propriétés et structure des sols cohésifs compactés

La structure et les propriétés géotechniques d’un sol compacté dépendent grandement de la méthode ou du type
de compactage, de l’effort de compactage appliqué, du type de sol et de la teneur en eau du moule.
Habituellement la teneur en eau des sols compactée est référenciés à une teneur en eau optimale pour un type
de compactage. En fonction de leur position, les sols sont appelés sec d’optimum, près ou à l’optimum, ou

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humide à l’optimum. Les recherches sur les argiles compactées ont montré que quand elles sont compactées sec
d’optimum, la structure des sols est essentiellement indépendante du type de compactage (Seed and Chan,
1959). Humide d’optimum, le type de compactage a un effet considérable sur la structure du sol et la résistance,
compressibilité, etc.… du sol.

Les commentaires de cette section sont très généraux, et nous pouvons retenir que la structure réelle des argiles
compactées est aussi complexe que la structure des argiles naturelles décrites au chapitre 4. Au même effort de
compactage, avec une augmentation de la teneur en eau, la structure du sol devient de plus en plus orientée.
Sec d’optimum les sols sont toujours flocules, par contre humide d’optimum la structure devient plus orientée ou
dispersée. Pour l’exemple de la figure 5.3, la structure au point C est plus orientée que celle au point A.
Maintenant si l’effort de compactage augmente, le sol tend à devenir plus orienté, et même sec d’optimum.
L’échantillon au point E est plus orienté qu’au point A. Humide, la structure au point D est quelque fois plus
orienté qu’au point B, cependant l’effet est moins significatif qu’au sec d’optimum.

Fig. 4.5 – Effort de compactage sur la structure du sol [d’après LAMBE, 1958a]

- La perméabilité à un effort de compactage constant diminue avec l’accroissement de la teneur en eau et


atteint un minimum environ à l’optimum. Si l’effort de compactage augmente, le coefficient de
perméabilité diminue du fait de la diminution de l’indice des vides (augmentation de la densité). Cette
variation de la perméabilité avec la teneur en eau du moule est montrée à la figure 5.4., où on peut voir

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que la perméabilité a un ordre de grandeur plus élevé quand le sol est compacte sec d’optimum que
quand compacté humide d’optimum.

10-5

10-6

10-7

12 13 14 15 16 17 18

1,99

1,90

1,81

1,72
12 13 14 15 16 17 18

Fig. 4.5 – Perméabilité vers teneur en eau : Essais sur une argile sableuse Jamaïcaine [LAMBE 1958 b].

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- La compressibilité des argiles compactées est une fonction du niveau de contrainte appliquée à la
masse de sol. A des niveaux de contraintes relativement basses, les argiles compactées humides
d’optimum sont plus compressibles. A des niveaux de contraintes relativement hautes, l’opposé est vrai.
Dans la fig. 5.5, nous pouvons voir qu’une grande variation. L’indice des vides (décroissance) prend
place dans le sol compacté humide d’optimum pour une variation de la pression appliquée.

Compacté à sec ou échantillon non remanié

Compacté humide ou échantillon remaniée

Compacté à sec ou échantillon non remanié

Compacté humide ou échantillon remaniée

Rebond pour les 2 échantillons

Fig. 4.6 – Variation de la compressibilité avec la teneur en eau (LAMBE 1958 c)

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- Le gonflement des argiles compactées est plus grand pour celle compactées sec d’optimum. Elles ont
une grande Déficience d’eau et une tendance à absorber l’eau et gonfle plus. Les sols sec d’optimum
sont en général très sensibles aux variations de l’environnement aussi bien des variations de la teneur
en eau. C’est l’inverse du rétrécissement où les échantillons compactés humide d’optimum ont le plus
grand rétrécissement.

- La résistance des argiles compactées est aussi complexe que la structure des argiles. Cependant il faut
retenir que les échantillons compactés sec d’optimum ont une plus grande résistance que ceux
compactés humide d’optimum. La résistance humide d’optimum dépend aussi du type de compactage à
cause des différences dans la structure du sol.

Tableau 4.2 – Comparaison des propriétés du sol entre le compactage côté sec et humide

Propriété Comparaison
1 – Structure :
a) Arrangement des particules - Côté sec plus favorable
b) Déficience en eau - Côté sec plus déficient, absorbe plus d’eau, gonfle plus,
c) Permanence faible pression interstitielle
- Côté sec, structure plus sensible aux variations d’humidité.
2 – Perméabilité
a) Intensité - Côté sec plus perméable
b) Permanence - Côté sec perméable réduit de beaucoup par la
perméabilité
3 – Compressibilité
a) Intensité - Côté humide plus compressible à basse pression, côté sec
b) Taux à haute pression
- Côté sec consolide plus rapidement
4 – Résistance
a) Comme moulé - Côté sec quelquefois plus élevé
– drainé - Côté sec beaucoup plus élevé
– non drainé - Côté sec plus élevé si gonflement prévenu
b) Après saturation - Côté humide élevé
c) Pression interstitielle à la réception - Côté sec plus élevé
d) Module T – E et sensibilité

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4.5 - L’indice portant californien CBR : Essai CBR (Califormian Bearing Ratio)

4.5.1 : But et Principe de l’essai


Déterminer un indice permettant de calculer grâce à des abaques l’épaisseur des couches de fondation d’une
route nécessaires à la constitution d’une chaussée en fonction du sol sous-jacent, du trafic et des charges par
essieu prévus et des conditions hydriques futures que subira cette route. Il est déterminé pour des sols à
vocation routière de manière purement empirique.

L’Indice Portant Californien est un nombre sans dimension exprimant en pourcentage le rapport entre les
pressions produisant un enfoncement donné dans le matériau à étudier d'une part (avec ou sans immersion au
préalable) et dans un matériau type (échantillon standard densément compacté) d’autre part. Il caractérise
implicitement la résistance au poinçonnement d’un sol. Le CBR est un essai de routine dans la conception des
pavées Norme AFNOR : NF – P94-078 12/92.

Le matériau à étudier est placé dans un moule dans un état donné de densité et de teneur en eau. Il est ensuite
poinçonné par un piston de 19,35 cm2 (3 po2) de section, enfoncé à la vitesse constante de 1,27 mm/min.

L’indice de portance ou CBR exprime en % le rapport entre les pressions produisant dans le même temps un
enfoncement donné dans le sol étudié d’une part et dans un matériau type échantillon standard densément
compacté) d’autre part. Par définition c’est indice est pris égal à la plus grande des deux valeurs suivantes :

Pression à 2,5 mm d' enfoncement


0,7
Pression à 5 mm d' enfoncement
1,05

Le pouvoir portant d’un sol routier est d’autant meilleur que le CBR est grand.
N.B. : On distingue 2 types d’essais CBR en fonction des buts fixés :

ƒ L’essai C.B.R. immédiat : Mesure de la résistance au poinçonnement d’un sol compacté à sa teneur
en eau naturelle. Il caractérise l’aptitude du sol à permettre la circulation en phase de chantier.
Dans les régions peu humides, le C.B.R. immédiat sert directement de référence (pas de variation
hydrique).

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ƒ L’essai C.B.R. après immersion : Mesure de la résistance au poinçonnement d’un sol compacté à
différentes teneurs en eau puis immergé durant plusieurs jours (3 en général). Il caractérise l’évolution
de la portance d’un sol compacté à différentes teneurs en eau et/ou soumis à des variations de
régime hydrique.

4.5.2. Compactage in situ


Malgré l’extrême diversité des engins de compactage, il est possible de dégager un certain nombre de facteurs
intervenant principalement sur l’efficacité d’un engin sur un sol donné.

Nous trouverons bien sûr des facteurs propres au terrain compacté (nature, teneur en eau,...) mais aussi des
facteurs caractérisant l’engin et la séquence de compactage (nombre de passes, vitesse, pression de contact,
fréquence et intensité de vibration...)

Quels que soient les engins utilisés le compactage sur chantier devra s’effectuer par couche de faible
épaisseur 20 à 30 cm (Travaux de route) ou encore 10 à15 cm (Travaux de bâtiment).

4-5.2.1. Notion de planche d’essai

Une grande partie des difficultés des projets de terrassement vient du fait que la mise en place d’un sol (remblai
par exemple) dépend souvent des conditions atmosphériques au moment des travaux.

La planche d’essai permet avant l’ouverture d’un chantier de terrassement, de fixer les paramètres de
compactage lié à l’engin utilisé, au sol considéré au moment des travaux (teneur en eau, vitesse des engins,
nombre de passe, …), et ce, en vue d’obtenir la compacité à atteindre (compacité prescrite).

4-5.2.2. Influence de la vitesse de l’engin

Pour un engin donné et des exigences de qualité fixées, il existe une vitesse optimale, fonction de l’épaisseur de
la couche et de la nature du matériau permettant d’obtenir une compacité maximale. Plus les exigences de
qualité sont sévères, plus la vitesse de translation optimale a une valeur réduite.

Il est recommandé de limiter la vitesse de la plus part des compacteurs à 8 km/h. Dans le cas des compacteurs
vibrants, la vitesse optimale se situe autour de 5 km/h pour que les vibrations puissent agir efficacement sur toute
l’épaisseur de la couche.

4-5.2.3. Influence du nombre de passes

Pour un engin donné et des paramètres de qualité fixés, il existe un nombre de passes optimales fonction de la
vitesse de l’engin, de l’épaisseur de la couche et de la nature du matériau permettant d’obtenir une compacité
maximale. Plus les exigences de qualité sont sévères, plus le nombre de passe optimale est élevé.

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De façon générale il faut 3 à 8 passes pour compacter une couche de sol de 30 cm d’épaisseur, mais ce nombre
peut facilement atteindre 12 en fonction du type de sol, de la teneur en eau et de la masse du compacteur. Si la
compacité voulue n’est pas atteinte après 12 passes dans les conditions optimales d’humidité, on conclut que les
opérations de compactage n’ont pas atteint leur but et que le compacteur utilisé n’est probablement pas adéquat.

En pratique la teneur en eau fixée à la valeur optimale de l’essai Proctor est obtenue par étalonnage de la citerne
à eau. Pour chaque vitesse de l’engin considéré on détermine le nombre de passes permettant d’obtenir les
spécifications prescrites. On peut ainsi représenter la courbe (Vitesse de l’engin, Nombre de passes) et
déterminer son optimum qui donne les paramètres liés à l’engin.

4-5.2.4. Degré de compacité (efficacité d’un compactage par rapport à ce qui est prescrit)

( )
En comparant le poids volumique du sol sec sur le chantier γ d chantier avec le poids volumique sec maximale
(optimum proctor, γ d opt. ) on établit le degré de compacité Dc ou pourcentage de compactage à l’aide de
l’équation :
γ d chantier
DC =
γ d opt. proctor

Le degré de compacité est l’un des critères sur lesquels on s’appuie pour accepter ou refuser un compactage. Ce
degré qui s’exprime en pourcentage, tend vers 100% lorsque la valeur de γ d chantier tend vers celle

de γ d opt. proctor . En général le cahier des charges impose Dc ≥ 95% (voir 98 %).

Plus Dc est élevé, plus la compacité du sol est grande et plus le compactage a été efficace.

A Noter : peut-on avoir Dc = 105 % ?

4-5.2.5.Densitomètre à membrane
Mesurer les masses ou poids volumiques
apparents des sols (humide, γ, ou sec γd) en
place avant foisonnement, ou encore après
tassement ou compactage.

Figure 4.7 : Densitomètre à membrane

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5.5. Equipements et procédures de compactage au chantier

Le sol utilisé dans un remblai compacté provient de l’excavation d’une carrière. Les matériaux sont excavés par
des pelles, des draglines, des scrapers etc… Le sol transporté de loin au lieu d’utilisation se trouve avec des
conditions indésirables, teneur en eau élevée ou basse, le foisonnement du sol etc…

Le sol transporté au lieu, les bulldozers, les graders et les compacteurs pneumatiques étale le matériau à une
couche désirée (bonne épaisseur). Epaisseur qui varie de 150 à 500 mm ou fonction de la dimension et du type
d’équipement du compactage et de la dimension des grains.

L’équipement de compactage à utiliser dépend du type de sol à compacter.

Les rouleaux pneumatiques, les rouleaux compresseurs, les tambours, les pilons montés sur grue roulant, les
rouleaux à pieds de mouton, etc… ont besoin chacun, en fonction de leur spécification d’un recouvrement bien
défini.

Le premier rouleau développé et peut-être le plus commun type de compacteur utilisé aujourd’hui est le rouleau à
pieds de mouton. Ce rouleau comme son nom l’indique à plusieurs saillies rectangulaires ou rondes (pieds) qui
sont liés à un tambour métallique. A cause du recouvrement (8 à 12 %), de très grandes pressions de contact
sont possibles, allant de 1400 à 7000 kPa fonction de la dimension du tambour et aussi le tambour est rempli
d’eau. Le rouleau à pieds de mouton commence à compacter le sol en dessous des pieds (150 à 250 mm de
long) et travaille son chemin avec une augmentation du nombre de passes. Ce rouleau est le meilleur pour les
sols cohésifs.

Figure 4.8 : Rouleau RAMMAX Pied de Mouton

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D’autres rouleaux avec saillies ont été aussi développés pour obtenir une grande pression de contact pour un
meilleur concassage et compactage de plusieurs variétés de sols. Ces rouleaux peuvent être soient remorqués
ou propulsés par un moteur. Les rouleaux à pieds de dame ont approximativement 40 % de recouvrement et
génèrent une pression de contact de 1.400 à 8.400 KPa, dépendant de la taille du rouleau et aussi si le rouleau
est rempli pour un poids additionnel ou non. Ces rouleaux compactent de façon similaire aux rouleaux à pieds de
mouton. Les rouleaux à pieds de dame sont meilleurs pour compacter les sols à grains fins.

Figure 4.9 : Photo d’un rouleau à pieds de dame Photo d’un rouleau compacteur mixte

Cependant un autre type de rouleau est le rouleau à égrainement (maillé), avec 50 % de recouvrement et des
pressions allant de 1400 à 6200 KPa. Le rouleau à égrainement est idéalement utilisé pour compacter les
sols rocheux, les graviers et sables. Avec une très grande vitesse de remorquage, le matériau est vibré, écrasé
et compacté.

Figure 4.10 : Photo d’un rouleau à égrainement (photo du milieu)

Plusieurs fabriquant d’équipement de compactage adjoigne des vibrateurs verticaux pour une meilleur
densification des sols granulaires. Probablement la meilleure explication du pourquoi la vibration conduit à la
densification des sols granulaire est que le réarrangement des particules est du aux déformations cycliques du
sol produit par les oscillations du rouleau.

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Photo 4.11 : compacteur à plaque vibrante

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L’addition de la vibration peut être utile pour les sols peu cohésifs. Quand l’oscillation est ajoutée à la
composante statique, le compactage augmente significativement (fig.4.12).

2,00

1,90

1,80

1,70

1,60
12 14 16 18 20 22

Fig. 4. 12 – Comparaison des résultats sur des couches de 30 cm d’un sable silteux, avec et sans vibration.

Pour les sols compactés sec d’optimum (à gauche), l’addition de la composante dynamique résulte dans
l’accroissement de la densité.
Il y a plusieurs variables qui contrôlent le compactage par vibration ou densification des sols. Certains dépendent
du type de compacteur et d’autres de la nature du sol à compacter. Nous pouvons inclure dans cette liste :
- Caractéristiques du compacteur :
• Masse ; dimension
• Fréquence d’opération et gamme de fréquence
- Caractéristiques du sol :
• Densité initiale
• Dimension et forme des grains
• Teneur en eau
- Procédures de construction :
• Nombre de passes du rouleau

Cours de Mécanique des sols – Tome 1 56


M13 – 1ère partie Propriétés géotechniques des sols - Licence Pro-GC I. GUEYE

• Epaisseur de la couche
• Fréquence d’opération du vibrateur
• Vitesse de la remorque.

Les caractéristiques du compacteur influence le niveau de contrainte et la profondeur d’influence de la force


dynamique, et la densité initiale influence beaucoup la densité finale. Par exemple, les 30 derniers
centimètres d’un sable moyennement dense ne peuvent pas être compactés avec une densité finale plus
que celle initiale, et parallèlement un sable dense vibré devient plus lâche dans les 30 centimètres
supérieurs. La fréquence à laquelle la densité maximale du sol est atteinte est appelé fréquence optimale ;
elle est une fonction du système compacteur – sol, et change quand la densité augmente durant le
processus de compactage. Il est donc souhaitable d’avoir un compacteur capable de varier ses fréquences
d’opération et de disposer de la gamme nécessaire à l’obtention de la densité maximale.

L’influence du nombre de passes du rouleau et de la vitesse de remorque va dans le sens de l’augmentation


de la densité et du recouvrement. Il est évident qu’à un certain nombre de passes, la plus grande densité est
atteinte si le vibrateur est plus lent.

L’épaisseur de la couche est fonction de la densité initiale. Les essais de densité sur le terrain sont faibles
dans des fosses d’essai avant et après le compactage. Il faut retenir que la densité varie avec la profondeur.
Dans les 15cm supérieurs, le sol est vibré lâche, le sol atteint sa densité maximale pour un nombre de
recouvrement donné à environ 45cm.

La profondeur d’influence D, en mètres, d’un sol sous compactage est conservativement donné par
Léonards, et al. (1980) :
1
D≈ (Wh ) 12
2

Où W = Masse de charge tombante en tonnes,


h = hauteur de chute en mètres.

Plus grande est la charge ou la hauteur de chute, plus grande est la profondeur d’influence. Léonards trouve
que la quantité d’amélioration due au compactage dans la zone d’amélioration maximale se corrèle mieux
avec le produit de l’énergie par chute fois l’énergie totale appliquée par unité de surface.

Cours de Mécanique des sols – Tome 1 57


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5.6 – Contrôles et spécifications du compactage au chantier

Les objectifs du compactage sont de stabiliser le sol et d’améliorer son comportement géotechnique, Il est
important d’avoir en tête les propriétés désirées d’un remblai, pas seulement sa densité sèche et sa teneur
en eau. Ce point est souvent oublié dans le contrôle des constructions en terre. La densité sèche et la teneur
en eau corrèle bien avec les propriétés géotechniques, et puis il y a des paramètres de contrôle convenable.

Après les essais de laboratoire sur les échantillons, des spécifications de compactage sont rédigées. Les
essais de contrôle sur le terrain sont spécifiés et les résultats sont standards pour contrôler le projet.

Il y a deux catégories de spécifications :


1) de fin de produit
2) de méthode
Avec le premier type, une compaction relative au Indice de compaction est spécifié.
ρ d place
Compaction relative (R.C ) = ×100 (% )
ρ d max
ou Indice de compaction (I .C.)

Dans le deuxième type, spécifications de méthode, le type et le poids du rouleau, le nombre de passes,
aussi bien que l’épaisseur de la couche sont spécifiés par l’Ingénieur. Contrairement au premier ou le
contactant est entièrement responsable du compactage, avec les spécifications de méthode, la
responsabilité reste dans les mains de l’Ingénieur.

Les essais de contrôle au chantier peuvent soit être destructifs ou non destructifs. Destructifs comprennent
l’excavation et les mouvement de terre ou du matériau de remplissage non destructifs déterminent la densité
et la teneur en eau indirectement.

5.7 – Performance estimée des sols compactés

Comment un sol donné se comporte dans un remplissage, supportant une fondation, portant un réservoir
d’eau, ou sous une chaussée ?

Les appréciations données dans les tableaux de classification USCS (chap.3) donne une idée de la qualité
des sols comme matériau de fondation.
Les tableaux 5.2., et 5.3., donnent les propriétés relatives aux remblais, aux fondations de route et de piste
d’atterrissage.

Cours de Mécanique des sols – Tome 1 58


M13 – 1ère partie Propriétés géotechniques des sols - Licence Pro-GC I. GUEYE

TABLEAU 5.2. – PROPRIETES RELATIVES AUX REMBLAIS ET FONDATIONS


Groupes principaux Lettre Symbole Noms Utilisation Comme remblai Fermé Conditions de Compactage Masse volumique Valeur comme Traitement requis pour
Hachure couleur utilité maximum std matériau de contrôler les eaux
m/s (9) AASHO kg/m3 fondation d’infiltration
(1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) (10) (11) (12)
Graviers bien gradués ou mélanges Très stable, épaulements perméables
GW -2 Rcn, tracteur, rouleau à Bonne portance Coupure étanche

rouge
de gravier et sable, peu ou pas fins dans digues et barrage k >10 2000 - 2200
pneus ou vibrant
Graviers mal graduées ou mélanges Raisonnablement stables épaulements Bon, tracteur, rouleau à
GP
de gravier et sable, peu ou pas de fins perméables pour digues et barrages k >10-2 pneus ou vibrant 1850 - 2000 Bonne portance Coupure étanche

Gravier et Raisonnablement stable, peu acceptable -3 Bon, avec contrôle sévère,


Graviers silteux, mélanges de gravier k =10 Peut varier de drain de
sols GM pour les épaulements peut être utilisé rouleau à pneus ou pieds de
sable et silt 1900 - 2200 Bonne portance pied à aucun
dans noyau étanche ou tapis mouton
à 10-6

jaune
graveleux

Gravier argileux, mélanges de gravier Moyennement stable, peut être utilisé Passable, rouleau à pneus
GC k = 10-6 Bonne portance
sable et argile dans noyau étanche ou pieds de mouton 1850 – 2100 Aucun
à 10-3

Sables bien gradués ou sables Très stable, zones perméables,


Sols SW Bon tracteur, rouleau vibrant Tapis amont et drain de
graveleux, peu ou pas de fins protection des pentes nécessaires K > 10-3 1800 – 2100 Bonne portance

rouge
grossiers pied ou puits
Raisonnablement stable, peut être utilisé Bonne à mauvaise
Sable mal gradués ou sables Tapis amont et drain de
SP dans section de digue avec pentes portance selon le
graveleux, peu ou pas de fins k >10-3 Bon, tracteur, rouleau vibrant 1600 – 1900 pied ou puits
Sables et faibles poids volumique
sols
Moyennement stable, peu acceptable
sableux Sable silteux, mélanges de sable et Bon, avec contrôle sévère,
SM pour les épaulements ; peut être utilisé k = 10-3 Peut varier de drain de
silt rouleau à pneus ou pieds de 1900 – 2200 Bonne portance
à 10-6
jaune

dans noyau étanche de digues pied à aucun


moutons
Moyennement stable, utilisé pour noyau
Sables argileux, mélanges de sable et Passable, rouleau à pneus
SC étanche d’ouvrage de contrôle k = 10-6 Bonne à mauvaise
d’argile ou à pieds de mouton 1700 – 2000 Aucun
d’inondation à 10-8 portance
Silts inorganiques et sables très fins, Bon à mauvais, contrôle
Mauvaise stabilité, peut être utilisé dans Très mauvais,
MI poussière de pierre, sables fin argileux k = 10-3 sévère primordial, rouleau à
les remblais avec contrôle adéquat 1500 - 1900 susceptible à la Varie de drain à aucun
ou silteux de plasticité faible à 10-6 pneus ou à pied de mouton
liquéfaction
Silts et
Argiles inorganiques de faible à
argiles
Vert

moyenne plasticité, argiles Passable à bon, rouleau à Bonne à mauvaise


avec k = 10 -6 Aucun
CL graveleuses, argiles sableuses, argiles Stable, noyaux étanches et tapis pieds de mouton ou à pneus 1500 – 1900 portance
WL ≤50 à 10 -8
silteuses
Silts inorganiques, et silts argileux Passable à mauvais, rouleau Partance passable à
OL Non acceptable pour les remblais k = 10-4
organiques de faible plasticité à pieds de mouton 1300 – 1600 mauvais Aucun
Sols fins à 10-6
Mauvaise stabilité, noyau de barrage
Silts inorganiques, sols sableux ou
remblayé hydrauliquement, non -4 Passable à mauvais, rouleau Partance passable à
MH silteux micacés ou distomés, silts k = 10
acceptable dans remblai monté en à pieds de mouton 1300 – 1600 mauvais Aucun
plastiques à 10-6
Silts et couches.
argiles Stabilité passable avec pentes faibles,
Bleu

Argiles inorganiques de plasticité Passable à mauvais rouleau


avec CH noyaux minces, tapis et sections de k = 10-6 Portance passable à
élevée à pieds de mouton 1200 – 1700 Aucun
WL >50 digues à 10-8 mauvaise
Argiles organiques, de plasticité Mauvais à très mauvais Très mauvaise
CH Non acceptable pour remblais k = 10-6 Aucun
moyenne à élevée rouleau à pieds de mouton 1050 – 1600 portance
à 10-8
Oran

Sols très organiques


ge

Tourbe et sols très organiques Non utilisé pour la construction Non acceptable Excaver des fondations
Pt

NOTES :
1) Les critères des colonnes è et 11 doivent être utilisées à titre indicatif seulement ; la conception doit être basée sur des résultats d’essais
2) L’équipement suggéré dans la colonne 9 produira les masses volumiques requises après un nombre raisonnable de passes quand les conditions de teneur en eau
optimum et d’épaisseur des couches sont respectées.
3) Les masses volumiques indiquées à la colonne 10 correspondent à celles obtenues à l’énergie Procter standard à la teneur en eau optimum.

Cours de Mécanique des sols – Tome 1 59


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TABLEAU 5.3 – PROPRIETES RELATIVES AUX FONDATIONS DE ROUTES ET PISTES D’ATTERISSAGE

Noms Utilisation Utilisation comme Utilisation comme Action du gel Compressibilité Caractéristiques Equipement de Masse
Groupes Principaux Symboles
comme sous fondation fondation possible et expansibilité de drainage compactage volumique
fondation non inférieure non supérieure non kg/m3
Lettre Hachure Couleur soumise à soumise à l’action soumise à l’action
l’action du gel du gel du gel
(1) (2)
(3) (4) (5) (6) (7) (8) (9) (10) (11) (12) (13) (14)
Tracteur à chenilles,
Graviers bien gradué ou mélanges de Aucune à très Pratiquement
GW Excellent Excellent Bon Excellent rouleau à pneus, ou 2000-2300
gravier et sable, peu ou pas de fins légère aucune

rouge
vibrant
Tracteur à chenilles,
Graviers mal gradués ou mélanges de Bon à Aucune à très Pratiquement
GP bon Passable à bon Excellent rouleau à pneus, ou 1800 -2003
graviers et de sables, peu ou pas fins excellent légère aucune
vibrant
GRAVIERS Rouleau à pneu ou
ET SOLS Bon à Légère à Passable à à pieds de mouton
d Bon Passable à bon Très légère 2000-2400
GRAVELEUX excellent moyenne mauvais contrôle sévère de
GM Gravier silteux, mélange de gravier sable et
l’humidité
silt

jaune
u Mauvais à
Mauvais à Légère à Rouleau à pneu ou
Bon Passable Légère pratiquement 1850-2300
inacceptable moyenne à pied de mouton
imperméable
Mauvais à
SOLS GROSSIERS

Gravier argileux, mélange de gravier sables Mauvais à Légère à Rouleau à pneu ou


GC Bon Passable Légère pratiquement 2100-2400
et argile inacceptable moyenne à pied de mouton
imperméable
Tracteur à chenilles,
Sables bien gradués ou sables graveleux, Aucune à très Pratiquement
SW Bon Passable à bon Mauvais Excellent rouleau à pneus, ou 1800-2100
peu ou pas de fins légère aucune
vibrant
rouge

d Tracteur à chenilles,
SM Sables mal gradués ou sables graveleux, Passable à Mauvais à Mauvais à Pratiquement
Passable Excellent rouleau à pneus, ou 1700-2200
peu ou pas de fins bon inacceptable inacceptable aucune
u vibrant
SABLE ET
Rouleau à pneu ou
SOLS
Passable à Légère à Passables à à pieds de mouton,
SABLEUX Passable à bon Mauvais Très légère 1900-2200
bon élevée mauvaises contrôle sévère de
SW Sables silteux, mélange de sable et silt l’humidité
jaune

Mauvaises à
Mauvais à Légère à Légère à Rouleau à pneu ou
Passable Inacceptable pratiquement 1600-2100
passable élevée moyenne à pieds de mouton
imperméable
Mauvaises à
Mauvais à Légère à Légère à Rouleau à pneu ou
SC Sables argileux, mélange de sable et argile Mauvais Inacceptable pratiquement 1600-2200
passable élevée moyenne à pieds de mouton
imperméable
Rouleau à pneus à
Silts inorganiques et sable très fin poussière
Mauvais à Moyenne à Légère à Passable à pied de mouton
ML de roche, sables fins silteux ou argileux, ou Inacceptable Inacceptable 1200-2100
passable très élevée moyenne mauvaises contrôle sévère de
SILT ET silts argileux peu plastique
l’humidité
ARGILE
SOLS A GREINS FINS

vert

Argiles inorganiques de plasticité faible à


AVEC Mauvais à Moyenne à Pratiquement Rouleau à pneus ou
CL moyenne, argiles graveleuses, argiles Inacceptable Inacceptable Moyenne 1400-2100
WL <50 passable élevée imperméables à pieds de mouton
sableuses, argiles siliteuses.
Silts organiques et argile silteuses Moyenne à Moyenne à Rouleau à pneus ou
OL Mauvais Inacceptable Inacceptable Mauvaises 1400-1700
organiques de faible plasticité élevée élevée à pieds de mouton
Silts inorganiques, sables fins micacés ou Moyenne à Passables à Rouleau à pneus ou
MH Mauvais Inacceptable Inacceptable Elevée 1300-1700
SILT ET distomés ou sols silteux, silts élastiques très élevée mauvais à pieds de mouton
ARGILE Mauvais à Pratiquement Rouleau à pneus ou
bleu

CH Argiles inorganiques de plasticité élevée Inacceptable Inacceptable Moyenne Elevée 1400-1850


AVEC passable imperméables à pieds de mouton
WL >50 Argiles organiques de plasticité moyenne à Mauvais à Inacceptable Pratiquement Rouleau à pneus ou
OH Inacceptable Moyenne Elevée 1300-1800
élevée, silts organiques très mauvais imperméables à pieds de mouton
SOLS TRES Inacceptable Passables à
Pt Tourbes et autres sols très organiques Inacceptable Inacceptable Légère Très forte Non compacte
a
n
g
e
r

ORGANIQUES mauvaises

Cours de Mécanique des sols – Tome 1 60


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NOTES :

1. Dans la colonne 3, la division des groupes GM et SM en sous groupes d et u s’applique uniquement aux routes et pistes d’atterrissage. Cette distinction est basée sur
les limites de consistance ; le suffixe d (e.g. GMd) s’applique quand la limite de liquidité est 25 au moins et l’indice de plasticité IP est 5 ou moins ; le suffixe u
s’applique aux autres cas.
2. L’équipement suggéré dans la colonne 13 produira les masses volumiques requises après un nombre raisonnable de passes lorsque les conditions de teneur en eau
optimum et d’épaisseur de couches sont respectées. Dans certains cas, on cite différents types d’équipement qui pourront s’adapter à des propriétés du sol variables ;
dans certains cas, une combinaison de deux types d’équipement pourra s’avérer nécessaire :
a) Matériaux de fondation fabriqués et tout autre matériau angulaire : rouleaux lisses utilisables sur matériaux durs avec faible quantité de fines, aux
matériaux plus mous sujets à la dégradation, rouleaux à pneu.
b) Masse des équipements : pour atteindre les masses volumiques désirées, on fait les recommandations suivantes :
Traction à chenille…masse totale minimum 15 tonnes
Rouleau à pneu…masse totale minimum 8 tonnes, une masse aussi élevée que 20 tonnes peut être nécessaire pour atteindre la masse désirée avec certains
matériaux (pression de contact approximative de 400 à 1000 kPa)
Rouleau à pieds de mouton…pression unitaire sur des poinçons de 40 à 80 cm2 doit être supérieurs à 1700 kPa ; des pressions aussi élevées que 4500 kPa
peuvent être nécessaires pour atteindre la densité désirée. La surface des poinçons doit être au moins égale à 5 % de la surface périphérique du tambour
extérieur aux poinçons.
3. Colonne 14, masse volumique pour sols compactés à la teneur en eau optimum à l’énergie Proctor modifié.

Cours de Mécanique des sols – Tome 1 61


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5 – 6 – CONTROLE ET SPECIFICATIONS DU COMPACTAGE AU CHANTIER

Les objectifs du compactage sont de stabiliser le sol et d’améliorer son comportement géotechnique, Il est
important de garder en tête les propriétés désirées d’un remblai, pas seulement sa densité sèche et sa
teneur en eau. Ce point est souvent oublié dans le contrôle des constructions en terre. La densité sèche et la
teneur en eau corrèle bien avec les propriétés géotechniques, et puis il y a des paramètres de contrôle
convenable.

Après les essais de laboratoire sur les échantillons, des spécifications de compactage sont rédigées. Les
essais de contrôle sur le terrain sont spécifiés et les résultats sont standards pour contrôler le projet.

Il y a deux catégories de spécifications :


3) de fin de produit
4) de méthode
Avec le premier type, une compaction relative au Indice de compaction est spécifié.

∫ d place
Compaction relative (R.C ) = ×100 (% )
∫ d max
ou Indice de compaction (I .C.)

Dans le deuxième type, spécifications de méthode, le type et le poids du rouleau, le nombre de passes,
aussi bien que l’épaisseur de la couche sont spécifiés par l’Ingénieur. Contrairement au premier ou le
contactant est entièrement responsable du compactage, avec les spécifications de méthode, la
responsabilité reste dans les mains de l’Ingénieur.

Les essais de contrôle au chantier peuvent soit être destructifs ou non destructifs. Destructifs comprennent
l’excavation et les mouvement de terre ou du matériau de remplissage non destructifs déterminent la densité
et la teneur en eau indirectement.

5.7. – PERFORMANCE ESTIMEE DES SOLS COMPACTES

Comment un sol donné se comporte dans un remplissage, supportant une fondation, portant un réservoir
d’eau, ou sous une chaussée ?

Les appréciations données dans les tableaux de classification USCS (chap.3) donne une idée de la qualité
des sols comme matériau de fondation.
Les tableaux 4.4, et 4.5, donnent les propriétés relatives aux remblais, aux fondations de route et de piste
d’atterrissage.

62
M13 – 1ère partie Propriétés géotechniques des sols - Licence Pro-GC I. GUEYE

TABLEAU 4.4. – PROPRIETES RELATIVES AUX REMBLAIS ET FONDATIONS


Groupes principaux Lettre Symbole Noms Utilisation Comme remblai Fermé Conditions de Compactage Masse volumique Valeur comme Traitement requis pour
Hachure couleur utilité maximum std matériau de contrôler les eaux
m/s (9) AASHO kg/m3 fondation d’infiltration
(1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) (10) (11) (12)
Graviers bien gradués ou mélanges Très stable, épaulements perméables
GW -2 Rcn, tracteur, rouleau à Bonne portance Coupure étanche

rouge
de gravier et sable, peu ou pas fins dans digues et barrage k >10 2000 - 2200
pneus ou vibrant
Graviers mal graduées ou mélanges Raisonnablement stables épaulements Bon, tracteur, rouleau à
GP
de gravier et sable, peu ou pas de fins perméables pour digues et barrages k >10-2 pneus ou vibrant 1850 - 2000 Bonne portance Coupure étanche

Gravier et Raisonnablement stable, peu acceptable -3 Bon, avec contrôle sévère,


Graviers silteux, mélanges de gravier k =10 Peut varier de drain de
sols GM pour les épaulements peut être utilisé rouleau à pneus ou pieds de
sable et silt 1900 - 2200 Bonne portance pied à aucun
dans noyau étanche ou tapis mouton
à 10-6

jaune
graveleux

Gravier argileux, mélanges de gravier Moyennement stable, peut être utilisé Passable, rouleau à pneus
GC k = 10-6 Bonne portance
sable et argile dans noyau étanche ou pieds de mouton 1850 – 2100 Aucun
à 10-3

Sables bien gradués ou sables Très stable, zones perméables,


Sols SW Bon tracteur, rouleau vibrant Tapis amont et drain de
graveleux, peu ou pas de fins protection des pentes nécessaires K > 10-3 1800 – 2100 Bonne portance

rouge
grossiers pied ou puits
Raisonnablement stable, peut être utilisé Bonne à mauvaise
Sable mal gradués ou sables Tapis amont et drain de
SP dans section de digue avec pentes portance selon le
graveleux, peu ou pas de fins k >10-3 Bon, tracteur, rouleau vibrant 1600 – 1900 pied ou puits
Sables et faibles poids volumique
sols
Moyennement stable, peu acceptable
sableux Sable silteux, mélanges de sable et Bon, avec contrôle sévère,
SM pour les épaulements ; peut être utilisé k = 10-3 Peut varier de drain de
silt rouleau à pneus ou pieds de 1900 – 2200 Bonne portance
à 10-6
jaune

dans noyau étanche de digues pied à aucun


moutons
Moyennement stable, utilisé pour noyau
Sables argileux, mélanges de sable et Passable, rouleau à pneus
SC étanche d’ouvrage de contrôle k = 10-6 Bonne à mauvaise
d’argile ou à pieds de mouton 1700 – 2000 Aucun
d’inondation à 10-8 portance
Silts inorganiques et sables très fins, Bon à mauvais, contrôle
Mauvaise stabilité, peut être utilisé dans Très mauvais,
MI poussière de pierre, sables fin argileux k = 10-3 sévère primordial, rouleau à
les remblais avec contrôle adéquat 1500 - 1900 susceptible à la Varie de drain à aucun
ou silteux de plasticité faible à 10-6 pneus ou à pied de mouton
liquéfaction
Silts et
Argiles inorganiques de faible à
argiles
Vert

moyenne plasticité, argiles Passable à bon, rouleau à Bonne à mauvaise


avec k = 10 -6 Aucun
CL graveleuses, argiles sableuses, argiles Stable, noyaux étanches et tapis pieds de mouton ou à pneus 1500 – 1900 portance
WL ≤50 à 10 -8
silteuses
Silts inorganiques, et silts argileux Passable à mauvais, rouleau Partance passable à
OL Non acceptable pour les remblais k = 10-4
organiques de faible plasticité à pieds de mouton 1300 – 1600 mauvais Aucun
Sols fins à 10-6
Mauvaise stabilité, noyau de barrage
Silts inorganiques, sols sableux ou
remblayé hydrauliquement, non -4 Passable à mauvais, rouleau Partance passable à
MH silteux micacés ou distomés, silts k = 10
acceptable dans remblai monté en à pieds de mouton 1300 – 1600 mauvais Aucun
plastiques à 10-6
Silts et couches.
argiles Stabilité passable avec pentes faibles,
Bleu

Argiles inorganiques de plasticité Passable à mauvais rouleau


avec CH noyaux minces, tapis et sections de k = 10-6 Portance passable à
élevée à pieds de mouton 1200 – 1700 Aucun
WL >50 digues à 10-8 mauvaise
Argiles organiques, de plasticité Mauvais à très mauvais Très mauvaise
CH Non acceptable pour remblais k = 10-6 Aucun
moyenne à élevée rouleau à pieds de mouton 1050 – 1600 portance
à 10-8
Oran

Sols très organiques


ge

Tourbe et sols très organiques Non utilisé pour la construction Non acceptable Excaver des fondations
Pt

NOTES :
4) Les critères des colonnes è et 11 doivent être utilisées à titre indicatif seulement ; la conception doit être basée sur des résultats d’essais
5) L’équipement suggéré dans la colonne 9 produira les masses volumiques requises après un nombre raisonnable de passes quand les conditions de teneur en eau
optimum et d’épaisseur des couches sont respectées.
6) Les masses volumiques indiquées à la colonne 10 correspondent à celles obtenues à l’énergie Procter standard à la teneur en eau optimum.

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M13 – 1ère partie Propriétés géotechniques des sols - Licence Pro-GC I. GUEYE

TABLEAU 4.5 – PROPRIETES RELATIVES AUX FONDATIONS DE ROUTES ET PISTES D’ATTERISSAGE

Noms Utilisation Utilisation comme Utilisation comme Action du gel Compressibilité Caractéristiques Equipement de Masse
Groupes Principaux Symboles
comme sous fondation fondation possible et expansibilité de drainage compactage volumique
fondation non inférieure non supérieure non kg/m3
Lettre Hachure Couleur soumise à soumise à l’action soumise à l’action
l’action du gel du gel du gel
(1) (2)
(3) (4) (5) (6) (7) (8) (9) (10) (11) (12) (13) (14)
Tracteur à chenilles,
Graviers bien gradué ou mélanges de Aucune à très Pratiquement
GW Excellent Excellent Bon Excellent rouleau à pneus, ou 2000-2300
gravier et sable, peu ou pas de fins légère aucune

rouge
vibrant
Tracteur à chenilles,
Graviers mal gradués ou mélanges de Bon à Aucune à très Pratiquement
GP bon Passable à bon Excellent rouleau à pneus, ou 1800 -2003
graviers et de sables, peu ou pas fins excellent légère aucune
vibrant
GRAVIERS Rouleau à pneu ou
ET SOLS Bon à Légère à Passable à à pieds de mouton
d Bon Passable à bon Très légère 2000-2400
GRAVELEUX excellent moyenne mauvais contrôle sévère de
GM Gravier silteux, mélange de gravier sable et
l’humidité
silt

jaune
u Mauvais à
Mauvais à Légère à Rouleau à pneu ou
Bon Passable Légère pratiquement 1850-2300
inacceptable moyenne à pied de mouton
imperméable
Mauvais à
SOLS GROSSIERS

Gravier argileux, mélange de gravier sables Mauvais à Légère à Rouleau à pneu ou


GC Bon Passable Légère pratiquement 2100-2400
et argile inacceptable moyenne à pied de mouton
imperméable
Tracteur à chenilles,
Sables bien gradués ou sables graveleux, Aucune à très Pratiquement
SW Bon Passable à bon Mauvais Excellent rouleau à pneus, ou 1800-2100
peu ou pas de fins légère aucune
vibrant
rouge

d Tracteur à chenilles,
SM Sables mal gradués ou sables graveleux, Passable à Mauvais à Mauvais à Pratiquement
Passable Excellent rouleau à pneus, ou 1700-2200
peu ou pas de fins bon inacceptable inacceptable aucune
u vibrant
SABLE ET
Rouleau à pneu ou
SOLS
Passable à Légère à Passables à à pieds de mouton,
SABLEUX Passable à bon Mauvais Très légère 1900-2200
bon élevée mauvaises contrôle sévère de
SW Sables silteux, mélange de sable et silt l’humidité
jaune

Mauvaises à
Mauvais à Légère à Légère à Rouleau à pneu ou
Passable Inacceptable pratiquement 1600-2100
passable élevée moyenne à pieds de mouton
imperméable
Mauvaises à
Mauvais à Légère à Légère à Rouleau à pneu ou
SC Sables argileux, mélange de sable et argile Mauvais Inacceptable pratiquement 1600-2200
passable élevée moyenne à pieds de mouton
imperméable
Rouleau à pneus à
Silts inorganiques et sable très fin poussière
Mauvais à Moyenne à Légère à Passable à pied de mouton
ML de roche, sables fins silteux ou argileux, ou Inacceptable Inacceptable 1200-2100
passable très élevée moyenne mauvaises contrôle sévère de
SILT ET silts argileux peu plastique
l’humidité
ARGILE
SOLS A GREINS FINS

vert

Argiles inorganiques de plasticité faible à


AVEC Mauvais à Moyenne à Pratiquement Rouleau à pneus ou
CL moyenne, argiles graveleuses, argiles Inacceptable Inacceptable Moyenne 1400-2100
WL <50 passable élevée imperméables à pieds de mouton
sableuses, argiles siliteuses.
Silts organiques et argile silteuses Moyenne à Moyenne à Rouleau à pneus ou
OL Mauvais Inacceptable Inacceptable Mauvaises 1400-1700
organiques de faible plasticité élevée élevée à pieds de mouton
Silts inorganiques, sables fins micacés ou Moyenne à Passables à Rouleau à pneus ou
MH Mauvais Inacceptable Inacceptable Elevée 1300-1700
SILT ET distomés ou sols silteux, silts élastiques très élevée mauvais à pieds de mouton
ARGILE Mauvais à Pratiquement Rouleau à pneus ou
bleu

CH Argiles inorganiques de plasticité élevée Inacceptable Inacceptable Moyenne Elevée 1400-1850


AVEC passable imperméables à pieds de mouton
WL >50 Argiles organiques de plasticité moyenne à Mauvais à Inacceptable Pratiquement Rouleau à pneus ou
OH Inacceptable Moyenne Elevée 1300-1800
élevée, silts organiques très mauvais imperméables à pieds de mouton
SOLS TRES Inacceptable Passables à
Pt Tourbes et autres sols très organiques Inacceptable Inacceptable Légère Très forte Non compacte
a
n
g
e
r

ORGANIQUES mauvaises

64
M13 – 1ère partie Propriétés géotechniques des sols - Licence Pro-GC I. GUEYE

NOTES :

4. Dans la colonne 3, la division des groupes GM et SM en sous groupes d et u s’applique uniquement aux routes et pistes d’atterrissage. Cette distinction est basée sur
les limites de consistance ; le suffixe d (e.g. GMd) s’applique quand la limite de liquidité est 25 au moins et l’indice de plasticité Ip est 5 ou moins ; le suffixe u
s’applique aux autres cas.
5. L’équipement suggéré dans la colonne 13 produira les masses volumiques requises après un nombre raisonnable de passes lorsque les conditions de teneur en eau
optimum et d’épaisseur de couches sont respectées. Dans certains cas, on cite différents types d’équipement qui pourront s’adapter à des propriétés du sol variables ;
dans certains cas, une combinaison de deux types d’équipement pourra s’avérer nécessaire :
a) Matériaux de fondation fabriqués et tout autre matériau angulaire : rouleaux lisses utilisables sur matériaux durs avec faible quantité de fines, aux matériaux
plus mous sujets à la dégradation, rouleaux à pneu.
b) Masse des équipements : pour atteindre les masses volumiques désirées, on fait les recommandations suivantes :
Traction à chenille…masse totale minimum 15 tonnes
Rouleau à pneu…masse totale minimum 8 tonnes, une masse aussi élevée que 20 tonnes peut être nécessaire pour atteindre la masse désirée avec certains
matériaux (pression de contact approximative de 400 à 1000 kPa)
Rouleau à pieds de mouton…pression unitaire sur des poinçons de 40 à 80 cm2 doit être supérieurs à 1700 kPa ; des pressions aussi élevées que 4500 kPa
peuvent être nécessaires pour atteindre la densité désirée. La surface des poinçons doit être au moins égale à 5 % de la surface périphérique du tambour
extérieur aux poinçons.
6. Colonne 14, masse volumique pour sols compactés à la teneur en eau optimum à l’énergie Proctor modifié.

65
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CHAPITRE V - L’EAU DANS LES SOLS


I : CAPILLARITE, RETRAIT, GONFLEMENT

5.1 Introduction

5.2 – Capillarité

5.3 – Phénomènes de retrait dans les sols

5.4 – Signification géotechnique du retrait et du gonflement

66
M13 – 1ère partie Propriétés géotechniques des sols - Licence Pro-GC I. GUEYE

5.1 – Introduction

Depuis les discussions sur les limites d’Atterberg, la classification des sols, et la structure du sol, nous pouvons
voir maintenant que la présence de l’eau dans les sols est très importante. L’eau a un très grand effet sur le
comportement géotechnique de plusieurs sols, spécialement les sols à grains fins, et l’eau est un facteur
important dans la plupart des problèmes géotechniques ; quelques exemples incluant la capillarité, le gonflement
seront discutés dans ce chapitre, et l’écoulement à travers un barrage, une digue etc… dans le prochain chapitre
6. Les problèmes de tassements des structures construites sur sol argileux et la stabilité des fondations et pentes
aussi tiennent compte de l’eau. A titre indicatif de l’importance de l’eau dans les sols, il a été estimé que plus de
personnes ont perdu leur vie par rupture de barrage ou de digue que les personnes à la rupture de tous les
autres ouvrages du génie civil.

En général, l’eau dans les sols peut être soit statique ou en mouvement (dynamique). L’eau adsorbée est
généralement statique. Similairement, l’eau capillaire est habituellement considérée statique, cependant elle peut
fluctuer, dépendamment des conditions climatiques et d’autres facteurs. Dans ce chapitre nous nous arrêterons
sur les problèmes d’eau souterraine statique.

5.2 – Capillarité

La capillarité se lève d’un fluide de propriété connue comme une surface de tension, c’est un phénomène qui
arrive à l’interface entre différents matériaux. Pour les sols il arrive entre les surfaces de l’eau, les grains de
minéraux, et de l’air. Fondamentalement, la surface de tension résulte des différences dans les forces d’attraction
entre les molécules des matériaux à l’interface.

Le phénomène de capillarité peut-être démontré de plusieurs manières. En plaçant l’extrémité sèche d’une
serviette dans un tube d’eau, la serviette devient éventuellement saturée. Pour illustrer les effets de capillarité
dans un sol, nous pouvons utiliser cette analogie avec des tubes en verre de petits diamètres pour représenter
les vides entre les grains de sol. Les tubes capillaires montrent que les forces d’adhésion entre les parois en
verre et l’eau causent l’ascension de l’eau dans les tubes et forment un ménisque entre le verre et les parois du
tube. La hauteur de montée est inversement proportionnelle au diamètre du tube ; Plus petit est le diamètre
intérieur du tube, plus grande est la hauteur de la montée capillaire. Le ménisque formé est concave vers le haut
avec l’eau « suspension », (fig.5.1a). Avec certains matériaux, les forces de cohésion sont supérieures aux
forces d’adhésion, et la substance ne mouille pas le tube en verre. Le mercure, par exemple, a un ménisque
surbaissé de forme convexe (fig.5. 1b).

67
M13 – 1ère partie Propriétés géotechniques des sols - Licence Pro-GC I. GUEYE

Mercure

Eau

a) Eau b) Mercure

Fig. 5.1 – Ménisque dans des tubes en verre

Si nous regardons de plus près la géométrie du ménisque pour l’eau dans un petit tube en verre (fig.5.2.), nous
pouvons écrire les équations des forces agissant dans la colonne d’eau

Patm

α T -z
rm (Tension) (Compression)
uc

W uc = - h c ρ w g
(-)
Patm hc
Pression, u
0
Eau
d
uw = - z ρ w g
(+) (Conditions hydrostatiques)
+z
rm = d/2cos α

Fig. 5.2 – Ménisque formé par l’ascension capillaire de l’eau dans un tube en verre

La force agissant en bas, considérée positive, est la hauteur de la colonne d’eau :


⎛π ⎞
Σ Fbas = volume (ρ ω ) g = hc ⎜ d 2 ⎟ ρ ω g
⎝4 ⎠
La force en haut est la composante verticale de la réaction du ménisque contre la circonférence du tube :

68
M13 – 1ère partie Propriétés géotechniques des sols - Licence Pro-GC I. GUEYE

Σ Fhaut = π d T cos α

Où T est la tension de surface de l’interface air – eau qu’agit autour de la circonférence du tube. La tension de
surface et les dimensions de force par unité de longueur. Les autres termes sont fonction de la géométrie du
système et sont définis dans la fig.6.2.
π
Equilibre des forces : ΣFv = 0 ⇒ − (hc ) d 2 ρ ω g − π d T cos α = 0
4
Pour un tube en verre propre et avec de l’eau pure, α = 0
− 4T
hc =
ρω g d

La hauteur capillaire au dessus de la surface libre de l’eau est conventionnellement de signe négatif. La tension
de surface est une propriété physique de l’eau, à partir des hand book de chimie et physique, à 20°C :
T ≈ 73 mN / ml , ρω = 1000 kg/m3 et g = 9,81 m/s2.

− 3 (10 −5 ) m − 0.03m
hc = =
d (en m ) d (en m )

Aussi montré à la fig.6.2, est la distribution des pression ou contraintes dans l’eau. Sous la surface d’un réservoir
d’eau, les pressions augmentent linéairement avec la profondeur (pression hydrostatique). Sur la surface du
réservoir, la pression de l’eau dans un tube est négative ou inférieur à la pression zéro (par rapport à la pression
atmosphérique). Son intensité est :

4T − 2T
u c = hc g ρ ω = − =
d rm
La ferme du ménisque est sphérique avec un rayon rm (une condition d’énergie minimal). Le rayon est plus grand
ou égal au rayon du tube, dépendamment de l’angle de contact α . Quand α = 0, rm = d/2.

Quelle est la pression maximale qu’on peut atteindre ? Dans un grand tube, la limitation est la pression de vapeur
de l’eau. Quand la pression est négative, elle est inférieure à la pression atmosphérique, l’eau entre en cavitation
ou peut bouillir » quand la pression ambiante atteint la pression de vapeur. En terme absolus, la pression de
vapeur de l’eau est 17.54 mm Hg ou 2.34 kPa absolu à 20°C. La relation entre pression de vapeur, absolue et
manométrique montrée à la fig.6.3.

69
M13 – 1ère partie Propriétés géotechniques des sols - Licence Pro-GC I. GUEYE

* Pression de vapeur de l’eau à 20°C


0 atm. - abs 2.34 KPa – abs 1atm. - abs
0 kPa - abs 0.01754 m Hg – abs 101.305 kPa – abs
0 m Hg - abs 0.76 m Hg – abs
Pression absolue
Pression manométrique
* Pression de vapeur de l’eau à 20°C
- 1 atm. - man - 98.99 KPa 0 atm . man
- 101.325 kPa -man - 0.7425 m Hg 0 kPa . man
- 0.76 m Hg - man 0 m Hg man

Fig. 5.3 : Relation entre les pressions atmosphériques et de vapeur

Le diamètre du tube capillaire équivalent à la pression de vapeur est environ 3 μm. Par contre, si le tube est plus
petit que ce diamètre, l’eau ne peut pas caviter car la tension de surface sera tellement élevée et une bulle ne
pourra pas se former. Dans ce cas la hauteur capillaire, pouvant être atteinte dans les tubes plus petits, peut être
supérieur à 10 mètre. La hauteur capillaire dans les très petits tubes n’est pas fonction de la pression
atmosphérique mais plutôt du diamètre du tube seulement (Terzaghi et Peck 1967).

Bien que les sols soient des assemblages aléatoires de particules et de vides, l’analogie avec la capillarité des
tubes aussi imparfaite, aide à expliquer les phénomènes de capillarité observée dans un sol réel. En principe,
capillarité ou pression négative et hauteur capillaire peuvent être similaire dans les sols et dans les tubes en
verre. Le ménisque de capillarité suspendu sur les particules augmente les forces de contact entre les particules.
Deux (2) grains de sable connectés par un ménisque de rayon rm sont montrés à la figure 6.4. La contrainte de
contact intergranulaire est σ'.

rm

σ’
σ’

rm

Fig. 5.4 : Deux grains de sol reliés par un film capillaire

70
M13 – 1ère partie Propriétés géotechniques des sols - Licence Pro-GC I. GUEYE

Dans les sols, il est courant de dire que le diamètre effectif des poses est environ égal à 20 % du diamètre effectif
des grains (D10). En utilisant cette hypothèse, nous pouvons estimer une hauteur capillaire théorique et la
pression capillaire correspondante d’un sol à grains fins. Cette hypothèse porte sur l’importante de la dimension
des pores et non sur la dimension des grains, comme le facteur contrôlant la capillarité.

La contrainte intergranulaire ou contrainte effective σ' (fig.6.4.), qui sera discuté plus en détail dans les
prochaines chapitres, est définie comme la contrainte totale T moins la pression interstitielle u
σ' = σ – u
Dans un sol naturel, les vides sont très grands de telle sorte que l’eau peut se vaporiser et des bulles peuvent se
former. Ainsi les ménisques sont détruits et la hauteur capillaire est réduite. Cependant les hauteurs capillaires
peuvent être significatives, spécialement dans les sols à grains fins, et les pressions capillaires importantes. La
table 6.1 donne quelques hauteurs capillaires types de plusieurs sols.

Tableau 5.1. – Hauteur capillaire approximative dans différents sols *

Lâche Dense
Sable grossier 0.03 – 012 m 0.04 – 0.15
Sable moyen 0.12 – 0.5 m 0.35 – 1.10 m
Sable fin 0.3 – 2.0 m 0.40 – 3.5 m
Limon (silt) 1.5 – 10 m 2.5 – 12 m
Argile ≥ 10 m

* d’après HANSBO (1975).


Plus grande est la tension capillaire, plus grande est la contrainte intergranulaire de contact, par conséquent une
plus grande résistance au frottement se développe entre les grains de sol.

La capillarité permet les excavations dans les silts et les sables fins parce que, si secs, ils tombent à leur angle
de repos (l’excavation s’écroule).

5.3 – Phénomène de retrait dans les sols

Nous pouvons avoir une idée de la manière dont les contraintes capillaires consentent le retrait dans les sols
argileux en étudiant l’analogie avec un tube horizontal avec des parcs élastiques et compressibles (Terzaghi
1927). Dans les fig.6.5 a, le tube est au début complètement rempli d’eau et les rayons des ménisques, qui n’ont
pas atteint leur forme finale sont très larges. Comme l’évaporation arrive, la pression dans l’eau diminue et le
ménisque commence à se former (fig. 6.5. b). Du fait que l’évaporation continue, le rayon devient de plus en plus
petit, la compression dans les parois compressibles du tube augmente, et le tube se rétrécie en longueur et en
diamètre. Le cas limite montre dans la figure 6.5.c, est quand les rayons des ménisques sont au minimum (égale
au demi diamètre du tube) et sont entièrement développés. La pression négative dans le tube capillaire est égale
à la valeur donnée dans l’équation en haut, et les parois du tube sont rétrécies à une condition d’équilibre entre la

71
M13 – 1ère partie Propriétés géotechniques des sols - Licence Pro-GC I. GUEYE

rigidité des parois et les forces capillaires. Si le tube peut s’étendre à cause des forces capillaires agissant sur les
parois du tube sont détruites.

Si les parois du tube ne sont pas parfaitement élastiques, le tube ne retourne pas complètement à la longueur et
au diamètre originaux.

d1 = 2 r1 rm > r1

l1
(a)

α
d2 = 2 r2 rm > r2

l2
(b)
α=0
d3 = 2 r3 rm > r3

l3
(c)

Fig. 5.5. – Rétrécissement d’un tube capillaire élastique et compressible due à l’évaporation et la tension
de surface – (Terzaghi 1927)
Une autre analogie illustrant le développement des ménisques dans les sols est retrouvée par la fig. 6.6.
Initialement, le tube est complètement rempli d’eau. L’évaporation prend place, le ménisque commence à se
former et, au début, le plus grand rayon possible est le rayon du plus large extrémité, rl. Au plus petite extrémité,
le rayon est aussi rl. Il ne peut pas être plus petit parce que la pression ne peut pas être basse. De part
l’hydrostatique, la pression dans l’eau doit être la même aux deux extrémités, autrement il y aura écoulement
d’un côté vers l’autre (plus basse pression). Du fait que l’évaporation continue, le ménisque se rétrécie jusqu’aux
conditions indiquées par la section hachurée du tube. A ce temps, le ménisque a un rayon égal à rs, le rayon de
la plus petite section du tube capillaire ; la pression capillaire ne peut pas être plus négative et correspond à la
pression qui peut être supportée par le plus petit diamètre. Cette pression est donnée par :

− 4T 2T
u c = hc ρ w g = =−
d rm

Eventuellement le tube peut devenir vide si l’évaporation continue.

72
M13 – 1ère partie Propriétés géotechniques des sols - Licence Pro-GC I. GUEYE

rs
rl 2 rs
d = 2 rl rs
rl

Fig. 5.6 – Capillarité dans un tube de rayon inégal (d’après CASAGRANDE)

Un échantillon de sol séché lentement forme des ménisques capillaires entre les grains individuels de sol. Ceci
résulte des contraintes entre les grains (intergranulaires ou effectives) qui augmentent et le sol qui diminue en
volume. Du fait que le retrait continue, le ménisque diminue de plus en plus et les contraintes capillaires
augmentent. Un point sera atteint où le volume ne pourra plus diminuer et le degré de saturation est de 100 %.
La teneur en eau correspondante est définie comme la limite de retrait (SL, LR ou ωs), c’est une des limites
d’Atterberg mentionnée au chapitre 2. A ce point, le capillaire du ménisque commence juste à se retirer au
dessous de la surface du sol, et la couleur de la surface change d’une apparence brillante à une apparence
terne.

Comment est déterminée cette limite de retrait ?

Le travail original d’Atterberg (1911) était avec une petite barre d’argile qu’il sèche lentement. Il observe le point
de changement de couleur et en même temps que la longueur était essentiellement au minimum en ce point.

Terzaghi estime qu’on peut mesurer le volume et la masse secs et après calculer la teneur en eau de volume
minimum. La fig. 6.7 illustre cette procédure.

73
M13 – 1ère partie Propriétés géotechniques des sols - Licence Pro-GC I. GUEYE

Volume Changement
[cm3]
Vi
de couleur

Pente : 1 : 1, ρω est unitaire
Retrait
⎬ résiduel

Vsec

Vs

Ms MsL Mi
(a) Masse [g]

Volume
[cm3] Changement
Vi de couleur

Retrait
⎬ résiduel

Vsec

Vs

LR ou SL ωi
Teneur en eau [%]
(b)

Fig. 5.7 – Détermination de la limite de retrait

Une petite quantité de sol de masse totale Mi est placé dans une petite capsule de volume connu Vi et séchée
lentement. Après l’étuve une masse Ms est obtenue, le volume sec Vs est mesuré par pesée de la quantité de
mercure que déplace l’échantillon. La limite de retrait SL est calculée par :

⎛V 1 ⎞
a) SL = ⎜⎜ sec − ⎟⎟ ρ ω × 100 (0 0 )
⎝ M s ρs ⎠

74
M13 – 1ère partie Propriétés géotechniques des sols - Licence Pro-GC I. GUEYE

⎛ (Vi − Vsec ) ρ ω ⎞
b) SL = wi − ⎜⎜ ⎟ × 100
⎟ (0 0 )
⎝ Ms ⎠

Les deux équations correspondent aux deux parties de la figure 6.7 et peuvent être dérivées à partir de la figure
et des diagramme ou relations de phase du chapitre 2.

Cet essai n’étant pas fiable et se prête beaucoup aux erreurs, la limite de retrait n’est pas très utilisée pour la
classification des sols. La procédure standard est décrite par ASTM désignation D427.

5.4 – Signification géotechnique du retrait et du gonflement

Les effets de retraits des sols à grains fins peuvent avoir une grande signification du point de vue ingénierie. Les
fissures dues au retrait peuvent se produire dans certains endroits lorsque les tensions capillaires sont plus fortes
que la cohésion ou la résistance à la traction du sol. Ces fissures font partie de la macrostructure des argiles et
représentent des zones faibles susceptibles de réduire de façon importante la résistance globale d’une masse
de sol, la stabilité des talus, la capacité portante des fondations. Par exemple les crevassées (flaches) de
rétrécissement peuvent arriver localement quand les pressions capillaires dépassent la cohésion du sol. Les
flaches de retrait sont causées par l’évaporation à partir de la surface des climats chauds et la dessiccation des
sols par les arbres pour les climats humides. Quand le climat change et les sols accès à l’eau, ils tendent à
augmenter de volume ou gonflent. Le changement de volume résulte du retrait et gonflement des sols à grains
fins et sont responsable des dommages des édifices et chaussées.

Le processus de gonflement et de retrait n’est pas entièrement réversible. Les sols ont toujours une mémoire de
l’histoire des contraintes et montrent des effets de prévention de retrait des cycles secs. Les argiles molles
deviennent ce qu’on appelle surconsolidées et moins compressibles à cause de l’augmentation des contraintes
effectives causée par l’action capillaire. La surconsolidation sera discutée au prochain chapitre.

Le gonflement est un phénomène plus complexe que le retrait (YOUNG et WARKENTIN, 1975). L’importance du
gonflement et de la pression exercée dépend des minéraux argileux présents dans le sol, de la texture, de la
structure du sol ainsi que de certains facteurs physico-chimiques tels que la valence des cations, la concentration
en sels, la cimentation et la présence de matières organiques. Toutes choses étant égales par ailleurs, les
montmorillonites gonflent plus que les illites qui gonflent plus que les kaolinites.

Le gonflement comme le retrait se situe dans la partie superficielle d’un dépôt de sol. Des pressions de
gonflement de 1000 kPa ont été enregistrées, ce qui est équivalent à un remblai de 40 à 50 m de hauteur.
Ordinairement des pressions très élevées ne peuvent se développer, mais des pressions de gonflement
modestes de l’ordre de 100 à 200 kPa qui nécessiteraient la mise en place d’un remblai de 5 à 6 m pour
empêcher le gonflement de la sous fondation.

75
M13 – 1ère partie Propriétés géotechniques des sols - Licence Pro-GC I. GUEYE

Comment prédire le gonflement ?

Plusieurs méthodes et essais de sol ont été proposés. Ces méthodes incluent des tests de gonflement et d’autres
essais au laboratoire : analyses chimiques et minéralogiques et la corrélation avec la classification des sols et les
indices et propriétés. Le tableau 5.2 résumé de l’expérience américaine.

Tableau 5.2. – Expansion probable estimée à partir des essais de classification1

Degré d’expansion Expansion probable % de la Teneur en Indice de Limite de


variation de volume total colloïdes (% plasticité IP retrait SL
(conditions sèches à saturées)2 1 μm)
Très élevé > 30 > 28 >35 < 11
Elevé 20 – 30 20 – 31 25 – 41 7 – 12
Moyen 10 – 20 13 – 23 15 – 28 10 – 16
Faible < 10 < 15 < 18 > 15

1. D’après HOLTZ (1959) et le U.S. Bureau of Reclamation (USBR, 1974).


2. Sous une charge de 6,9 kPa.

La fig. 5.8 établit une relation entre le gonflement l’affaissement, la limite de liquidité et de la masse volumique in
situ du sol sec, selon l’expérience menée par le U.S. Bureau of Reclamation.

2,0

Masse volumique 1,8 Faible Moyenne Elevée Très élevée


du sol sec in situ
[t/m3]
1,6

1,4

1,2
Affaissement Expansion

1,0

0 ,8
20 40 60 80 90
Pourcentage de particules argileuses [% < 0,002 mm]

Fig. 5.8 : Guide d’évaluation du potentiel d’affaissement, de la compressibilité et de l’expansion des sols
(MITCHELL et GARDNER, 1969)

Pour les argiles compactées, SEED et Alios (1962) ont établi les relations illustrées à la figure 5.9. celles-ci ont
été obtenues à partir des mélanges artificiels de sables et d’argiles compactés à la densité maximale selon
l’essai Proctor normalisé, et qu’on a laissé gonfler sous une charge de 6,9 kPa. On a démontré que les relations
entre les coefficients d’activité et le pourcentage de particules argileuses sont applicables à condition de tenir

76
M13 – 1ère partie Propriétés géotechniques des sols - Licence Pro-GC I. GUEYE

compte des différences qui existent entre les appareils utilisés aux Etats unis et en grande Bretagne pour
mesurer la limite de liquidité. Le terme activité est défini par SKEMPTON au chapitre 2 comme le rapport dentre
l’indice et le pourcentage de particules argileuses (pourcentage inférieur à 0,002 mm ou 2 μm) d’argile. Par
conséquent, on a proposé la définition suivante pour l’activité des sols naturels :

Indice de plasticité
Activité , A =
(0 0 − 2 μm ) − 5

5
Activité

4
Très élevé

3 Potentiel de gonflement = 25%

Elevé
Potentiel de gonflement = 5%

2 Potentiel de gonflement = 1,5%

Faible

1 Moyen

0
20 40 60 80 100

Pourcentage de particules argileuses [% < 0,002 mm]

Fig. 5.9 : Abaque d’évaluation du potentiel de gonflement (SEED & Al., 1962)

La fig.5.9 vise à identifier les sols susceptibles de subir un gonflement, mais il peut cependant être nécessaire de
procéder à d’autres essais comme ceux du gonflement et d’expansion. On ne devrait pas utiliser cette figure à
des fins de conception.

On appelle un essai de gonflement libre (HOLTZ et GIBBS, 1956), un des essais simples utilisés pour
l’identification des sols gonflants et mis au point par le Service des ressources hydriques américain. L’essai
consiste à verser doucement 10 cm3 de sol sec passant au tamis n° 40 (< 0,425 mm) dans un cylindre gradué

77
M13 – 1ère partie Propriétés géotechniques des sols - Licence Pro-GC I. GUEYE

contenant 100 cm3 d’eau et à observer le volume à l’équilibre après gonflement. Le gonflement libre est défini
comme suit :

Volume final − Volume initial


Gonflement libre = × 100 (0 0 )
Volume initial

Par exemple la bentonite (Na – Montmorillonite) à une valeur de gonflement libre supérieur à 1200%. Les sols
avec un gonflement libre de 100 % causent des dommages aux structures légères quand le sol devient humide.

Comment les ingénieurs peuvent prévenir les dommages des structures dus au gonflement et retrait ?

L’expérience a montré que les sols compactés humides d’optimum (à droite de l’optimum) et à une faible densité
a une tendance moindre au gonflement, probablement à cause de la structure plus orientée du sol. Les coupures
étanches et les membranes imperméables sont utilisées pour empêcher le gonflement si la teneur en eau du sol
ne change pas, aucun changement de volume ne peut prendre place. La stabilisation chimique est aussi utilisée
pour réduire le gonflement.

78
Géotechnique 1 - Reconnaissance des sols I. GUEYE

CHAPITRE I – RECONNAISSANCE DES SOLS

1.1 - DEFINITION DE LA RECONNAISSANCE

1.2 - PRINCIPES GENERAUX DE LA RECONNAISSANCE

1.3 - METHODES DE RECONNAISSANCE

1.4 – ECHANTILLONNAGE ET ESSAIS IN SITU

79
Géotechnique 1 - Reconnaissance des sols I. GUEYE

1.1 - DEFINITION DE LA RECONNAISSANCE DES SOLS

La conception d’une fondation, d’un barrage en terre, ou d’un mur de soutènement ne peut
pas être faite d’une manière intelligente et satisfaisante sans pour autant que le concepteur
(designer) ait une idée précise et raisonnable des propriétés physiques du sol. L’ensemble
des investigations au laboratoire et sur le chantier nécessaires pour obtenir cette information
essentielle constitue la reconnaissance des sols.

Il y a quelques dizaine d’année la reconnaissance des sols était presque inadéquate par ce
que les méthodes rationnelles d’essais n’étaient pas très développées. A présent, les
nombres d’essais sur les sols et les raffinement dans les techniques pour la performance
des ces essais sont souvent tout à fait hors de proportion par rapport à la valeur pratique des
résultats. Dans le but d’éviter ces extrêmes, il est nécessaire d’adapter le programme
d’exploration, aux conditions du sol et à la grandeur de l’ouvrage.

Tout constructeur doit, dans son propre intérêt, prendre en compte la nature du sous-sol
pour adapter son projet en conséquence, définir le système de fondation de l’ouvrage avec
le meilleur rapport sécurité/coût et se garantir contre les effets de la réalisation des travaux
sur les constructions voisines. La responsabilité des problèmes liés au sol est transférée à
un spécialiste, le géotechnicien, dont la mission porte sur les points suivants :

- les terrassements : faisabilité, réemploi des matériaux, tenue des talus et


parois des fouilles,
- l’hydrogéologie : influence d’une nappe aquifère sur la réalisation des travaux
et sur la conception de l’ouvrage (drainage, cuvelage d’un sous-sol), agressivité
de l’eau vis-à-vis des béton ;
- les fondations : définitions des types de fondations à envisager et contraintes
admissibles à retenir, évaluation des terrassements prévisibles ;
- l’incidence sur l’environnement : stabilité des pentes et des constructions
voisines, nuisances liées aux travaux (compactage dynamique et rabattement
de nappe, injection, etc.) ;
- les risques naturels : détection de cavités naturelles ou anthropiques, stabilité
générales du site, sismicité.

Le géotechnicien doit avoir une approche à la fois naturaliste et technique des problèmes.
Pour mener à bien sa mission, sa première tâche, lorsqu’on lui laisse l’initiative, est de définir
le programme de la reconnaissance. Cette dernière devra être complète, bien pensée et
adaptée à la fois au site et à l’ouvrage. Elle doit permettre en particulier de définir :

80
Géotechnique 1 - Reconnaissance des sols I. GUEYE

- la géologie locale détaillée,


- Les caractéristiques physiques et mécaniques des sols (voire même chimiques),
- le régime hydrogéologique,
- (ne pas se limiter obligatoirement à l’emprise du projet, mais être éventuellement
étendue à son voisinage, ce que l’on appelle « le site géotechnique » ou
encore le périmètre géotechnique de protection.

Les campagnes d’investigations doivent passer par l’ensemble des phases d’un projet
depuis les enquêtes préliminaires en passant par le stade de l’avant-projet sommaire (APS),
stade de l’avant-projet définitif (APD) et du projet.

a) - Enquêtes préliminaires : elles portent sur :


- la visite des lieux avec examen des ouvrages voisins,
- l’étude des cartes topographiques, géologiques et éventuellement des
photographies aériennes,
- la consultation des documents relatifs aux risques naturels, cartes des carrières,
Plan d’Exposition au Risques naturels, cartes sismiques, etc).
- l’utilisation de banques de données.

b) - Stade de l’avant-projet sommaire (APS) : l’aspect qualitatif de reconnaissance est


privilégié. Des moyens d’investigation peu onéreux sont bien adaptés à l’étude de
l’hétérogénéité du site : géophysique, sondage au pénétromètre dynamique, etc. Les
sondages pour la réalisation d’essais mécaniques sont effectués un nombre réduit et
à ce stade les sondages carottés sont absents. Cette reconnaissance doit :

- conduire au systèmes de choix de fondations, à l’exclusion de tout pré


dimensionnement. La communication des données quantitatives ne peut être
qu’indicative et doit obligatoirement faire l’objet de vérifications ultérieures ;
- mettre en évidence tout les problèmes particuliers que risque de poser la
réalisation du projet ;
- permettre de dresser un programme précis de la reconnaissance définitive.

c) - Stade de l’avant-projet définitif (APD) et du projet : Cette reconnaissance permet


au géotechnicien de répondre à tous les points figurants dans sa mission et son
contenu dépend des résultats de la première étude. Dans la pratique, pour les
ouvrages d’importance modeste et sur des sites homogènes, les deux phases
d’étude sont souvent confondues.

81
Géotechnique 1 - Reconnaissance des sols I. GUEYE

1.2 – PRINCIPES GENERAUX DE LA RECONNAISSANCE

1.2.1 : Objet

La reconnaissance géologique et géotechnique doit fournir à l’ingénieur toutes les


informations intéressant le site, nécessaires pour l’implantation, le dimensionnement et la
prévision des conditions d’exécution des ouvrages. Elle définira donc :

¾ La nature et l’état des formations présentes sur le site, sans oublier l’eau, qui est
généralement à l’origine des problèmes ;
¾ Les difficultés à atteindre le site à cause de la présence de certains éléments sur
le terrain et la manière de les surmonter ;
¾ Eventuellement, les études complémentaires nécessaires pour la poursuite de
l’élaboration du projet ; les chantiers expérimentaux à envisager pour le lever
certaines incertitudes, ou le suivi du chantier à assurer pour adapter les solutions
aux terrains réellement rencontrés ;
¾ Les répercussions d l’ouvrage sur l’écologie du site.

1.2.2 : Etapes de l’étude

La reconnaissance s’articulant autour des problèmes à résoudre, il est nécessaire de


distinguer les différents types d’études auxquels elle peut servir de support. Ils sont
essentiellement au nombre de trois (3) :

¾ Les zones (urbanisme) : en relation avec les problèmes d’urbanisation, il s’agit


de délimiter des secteurs où les caractéristiques des terrains sont homogènes et
de déterminer ensuite ces caractéristiques, pour telle ou telle autre application,
principalement pour les fondations des bâtiments ;

¾ Les tracés : routes, autoroutes, canaux, voies ferrées. Il s’agit de déterminer le


meilleur tracé en fonction principalement des problèmes suivants : terrassement,
stabilité des pentes naturelles, bancs de matériaux d’emprunt, fondations
d’ouvrages ;

¾ Les ouvrages d’art ou les bâtiments : la possibilité de jouer sur leur


implantation étant très faible, la reconnaissance doit permettre de déterminer les
fondations, mais aussi de proposer le type de structure le mieux adapté au
terrain.

82
Géotechnique 1 - Reconnaissance des sols I. GUEYE

Pour répondre aux différents problèmes, la reconnaissance doit se dérouler en plusieurs


phases. Lorsque les données sont peu précises, elles mettra en œuvre des méthodes
rapides, simples et bon marché : géologie, géophysique, sondages à la tarière. Au fur et à
mesure que le projet s’élabore, elle utilise des méthodes plus sophistiquées, donc plus
longues et plus coûteuses : essais en place, sondages carottés, essais de laboratoire.

a) – Etudes d’urbanisme : on distingue trois niveaux d’études :

¾ Le niveau régional pour des choix importants : ville nouvelle, base de plein aire,
complexe minier, nouveau port, l’étude est à la base géologie ;

¾ Le niveau de l’agglomération : il s’agit de délimiter des zones pour implanter les


grands équipements, et tenant compte des évaluations économiques assez
précises ; l’étude comprend une étude géologique complétée par des mesures
géophysiques, des sondages, des essais au laboratoire on in situ ; elle conclut
généralement par une carte géotechnique ;

¾ Le niveau des zones d’aménagement : la vocation de la zone étant connue ; il


s’agit d’obtenir des données géotechniques plus précises pour prévoir
l’implantation des ouvrages.

b) – Etudes des tracés :

Trois étapes sont nécessaires, par référence aux échelles de travail :

¾ Etude au 1/20 000 ou 1/25 000 : son but est de déterminer un tracé de référence
et les variantes à étudier : Elle doit mettre en évidence les points de passage
obligés et les « points durs » qui mettent en cause l’économie du projet (coût,
délai, qualité).

¾ Etude au 1/5 000 : elle doit permettre de choisir dans chaque cas les meilleurs
variantes ; de fixer le tracé et de chiffrer correctement le coût de l’ouvrage. Elle
comprend une étude géologique précise, faite à partir des levées de terrain, d’une
campagne géophysique et de sondages à la tarière.

¾ Etude au 1/1 000 : elle doit permettre de mettre au point le dossier technique,
donc d’arrêter les caractéristiques de l’ouvrage. Elle comprend souvent une série
d’études spécifiques, qui doivent déterminer : la pente des talus, les systèmes de
drainage, les terrassements, les emprunts de matériaux etc…

83
Géotechnique 1 - Reconnaissance des sols I. GUEYE

c) – Etude des ouvrages d’art :

Deux études dans les cas simples sinon trois (3) sont nécessaires :

¾ Enquêtes préalable : elle doit conduire à indiquer la nature probable des


fondations, et à en effectuer le prédimensionnement. Elle doit permettre de choisir
le meilleur type d’ouvrage ou de structure. L’étude est faite à partir de documents
géologiques de base.

¾ Reconnaissance normale permet de définir le type de fondation. Elle est faite


principalement à partir des essais in situ (pressiomètre, pénétromètre,
scissomètre) et des essais de laboratoire (triaxial, compression, consolidation).

¾ Etude spécifique : la reconnaissance ne permet pas de conclure dans certains


cas : terrain hétérogène, présence d’eau, sols très compressibles, tassement
excessifs.

d) – Relations entre les diverses étapes de l’étude :

Un certain nombre de principe doit être respecté pour garantir la qualité et la rapidité de
l’étude.

¾ La reconnaissance constitue un ensemble ordonné d’opérations. L’exploitation


des informations apportées à chaque phase doit être complète avant d’entamer la
phase suivante. Elle doit donc se terminer par une synthèse qui dégage les
premières conclusions et qui propose aussi les études futures.

¾ Chaque étape doit être adapté au but qui lui est assignée, et mettre en évidence
le plus rapidement possible toutes les difficultés susceptibles d’être rencontrées.
Ces difficultés nécessitent dans tous les cas, des études plus approfondies, donc
plus longues. Il arrive même qu’elles puissent remettre en cause le projet.

Malgré le perfectionnement des méthodes de reconnaissance, rien ne remplace la vue des


terrains.

Le coût de la reconnaissance reste toujours faible vis-à-vis du coût des ouvrages : de l’ordre
de 1 à 2% pour les tracés et les bâtiments, 2 à 3% pour les ouvrages d’art.

84
Géotechnique 1 - Reconnaissance des sols I. GUEYE

1.2.3 – Etendue de la zone à reconnaître

Même en se limitant à un problème donné, il est difficile de définir une campagne type de
reconnaissance, qui dépend tout d’abord de la difficulté et de l’hétérogéneité du site de la
nature de l’ouvrage et de son importance, de la nature et de la probabilité du risque encouru.

a) – Nombre de reconnaissances souhaitables

Distance entre les sondages (m)


Nombre minimum de
Projet Uniforme Moyenne Erratique forages par structure
Edifice plusieurs étages 45 30 15 4
Immeuble 1 ou 2 étages 60 30 15 3
Piliers de pont, culées - - - 1 à 2 par fondation
Autoroutes 250 150 30
Bancs d’emprunt 250 - 150 150 - 60 30 - 15

b) – Profondeur souhaitable pour les sondages

La profondeur doit être telle que toutes les couches qui peuvent être influencées par la mise
en charge des terrains soient atteintes ou puissent être étudiées. En pratique, on descendra
les sondages jusqu’à une profondeur telle que la contrainte résiduelle dans le sol soit
négligeable ou tout au moins faible. Par exemple pour une semelle filante, à une profondeur
égale à six (6) fois la largeur de la semelle, la pression résiduelle représente environ 20 %
de la pression de contact. Pour une semelle isolée, à une profondeur égale à 1,5 fois la
largeur, la pression résiduelle est à peu près égale à 20 % de la pression de contact. Mais il
faut tenir compte également de la proximité des semelles voisines dont les effets peuvent
être cumulatifs.

En résumé, on peut dire qu’il est nécessaire de reconnaître le terrain sur les profondeurs
suivantes :

¾ Pour des fondations isolées : trois fois la largeur de la semelle avec un minimum
de 6m.

¾ Pour un radier on pour ensemble d’ouvrages dont les effets se superposent dans
les couches profondes, une fois et demie la largeur de la construction.

85
Géotechnique 1 - Reconnaissance des sols I. GUEYE

B C B

Terrain naturel

D D

semelle

z
sondage

Fig. 1.1 : Profondeur minimale des forages – semelles

z = 4.5 B si C < 2B
z = 3.0 B si 2B < C < 4B
z = 1.5 B si C > 4B

Pour une fondation sur groupe de pieux : si D est la profondeur des pieux et B la largeur
totale du groupe de pieux, la profondeur minimale du forage est égale :

2
z= D + 1.5.B
3

86
Géotechnique 1 - Reconnaissance des sols I. GUEYE

1.3 – METHODES DE RECONNAISANCE

Les meilleures reconnaissances sont faites avec des puits ou des tranchées. On peut ainsi
voir le terrain, prélever de gros échantillons, ou réaliser des essais in situ. Mais de tels
travaux coûtent chers. Il ne faut pas non plus qu’il y ait beaucoup d’eau dans le terrain.

Si les sondages à réaliser ne sont destinés qu’à définir la limite d’un massif meuble, par
exemple détermination de la forme d’un socle rocheux, il n’est pas indispensable de réaliser
des puits ou des tranchées à travers ce massif, on peut aussi utiliser une méthode
géophysique.

1.3.1 – Géophysique

Les méthodes de reconnaissance géophysiques trouvent leur utilité à différents stades de


l’étude géotechnique. Par exemple, elles permettent d’apprécier l’hétérogénéité d’un site,
d’implanter judicieusement les sondages et de déterminer la nature des couches de sol de
par leurs caractéristiques magnétiques, gravimétriques, sismiques ou électriques.

Ces méthodes consistent à mesurer avec des appareils disposés à la surface du sol et très
exceptionnellement à faible profondeur. La prospection géophysique n’a pour but d’obtenir
une précision comparable à celle fournie par des sondages mécaniques, elle permet par
contre de réaliser des profils continus et donc d’avoir une vue d’ensemble des terrains. Les
caractéristiques mesurées (résistivité, vitesse du son, etc…) reflètent la nature et l’état des
terrains. Dans tous les cas, elle nécessite un étalonnage par sondages. Elle est rapide, donc
peu coûteuse, et resté à ce titre la méthode type de dégrossissage pour les études
préliminaires. En génie civil en particulier dans les travaux publics, on fait simplement appel
à la sismique et à l’électrique car les méthodes magnétiques et gravimétriques ne donnent
des résultats qu’à très grande échelle, donc imprécis.

La Prospection électrique basée sur la résistivité des sols et la sismique réfraction qui
s’appuie sur la variation de la vitesse du son dans certains terrains, celle-ci étant liée aux
caractéristiques mécaniques du sol.

Cette vitesse varie de 300 m/s pour les couches de surface à plus de 6000 m/s dans
certaines formations granitiques. La sismique réfraction a deux intérêts principaux :

¾ elle permet la localisation d’un substratum rocheux,


¾ elle donne des indications sur les possibilités de rippabilité de la roche. En effet la
vitesse sismique étant fonction des caractéristiques mécaniques et de fissuration, sa

87
Géotechnique 1 - Reconnaissance des sols I. GUEYE

valeur peut permettre de prévoir si la roche pourra être extraite au ripper ou à


l’explosif. Ce renseignement est très important pour la marche du chantier. Certains
fabriquant de matériel (CATERPILLAR par exemple) ont dressé des tableaux qui
permettent de connaître les possibilités de rippabilité d’un engin déterminé (tracteur
de 320 chevaux par exemple) compte tenu de la vitesse sismique.
¾ Diagraphie qui permet de mesurer la radioactivité naturelle et la résistivité

On peut citer les méthodes moins utilisées telles que : la méthode magnétique (mesure avec
des magnétomètres du champ magnétique terrestre, perturbé par la présence dans le sous-
sol de roches à susceptibilité magnétiques élevée), les méthodes électriques et telluriques
(les champs telluriques dus à l’activité solaire), etc.

Les méthodes gravimétriques basée sur l’étude de la pesanteur, résultant de l’importance et


de la nature des masses rocheuses situées dans le sous-sol.

En aucune manière les méthodes géophysiques ne peuvent substituer se substituer aux


investigations par sondages. Dans certains cas, elles permettent cependant une meilleure
approche du programme de reconnaissance par une réduction du nombre de sondages et
une profondeur d’investigation optimisée.

Les principales méthodes utilisées sont récapitulées dans le tableau 1 ci-dessous :

Tableau 1.1 : Méthodes géophysiques

Paramètre physique
Groupes de méthodes Champ mesuré Origine
étudié
Gravimétrie Densité Pesanteur Naturelle
Vitesse et/ou Temps de trajet et
Sismique impédance acoustique amplitude des signaux Provoquée
des ondes mécaniques transmis
Electrique en courant continu Résistivité Différence de potentiel Provoquée
Résistivité et/ou Champ magnétique Naturelle ou
Electromagnétisme
constante diélectrique Champ électrique provoquée

a) – Prospection sismique :

La méthode consiste à provoquer en ébranlement du sol en un point donné et à mesurer


l’époque de la première apparition de ces ébranlements en des points plus ou moins
éloignés. Des calculs basés sur la célérité des ébranlements fournissent la solution.

88
Géotechnique 1 - Reconnaissance des sols I. GUEYE

L’ébranlement est provoqué soit par l’explosion d’une charge où soit par un simple coup de
marteau à la surface du sol. Aux points de mesures on dispose des sismographes
enregistreurs (géophones) extrêmement sensibles. L’ébranlement provoque dans le sol des
vibrations longitudinales et transversales. Seules les vibrations longitudinales sont utilisées.

La vitesse de propagation est liée aux caractéristiques mécaniques du terrain : module de


YOUNG et coefficient de POISSON. La vitesse de propagation des ondes longitudinales
varie dans une très grande plage : de 300 m/seconde pour les terrains superficiels à plus de
6000 m/seconde pour les terrains les plus compactes (massif de granite par exemple).

Quand on passe d’un terrain de vitesse V1 à un terrain de vitesse V2, il y a une réfraction des
ondes suivant la loi :

Sin i1/V1 = sin i2/v2

où : i1 = angle d’indice
i2 = angle de refraction

En particulier si V2 est supérieur à V1, il existe un angle limite d’incidence i tel que :

Sin i =V1/v2

Au delà duquel il n’y a plus réfraction : l’onde réfléchit entièrement. Les ondes réfléchies
(donc la sismique réflexion) ne sont pas utilisées en génie civil, car elles ne permettent pas
d’obtenir les données sur les 100 premiers mètres qui intéressent l’ingénieur constructeur.

Emission
Géophone
Terrain naturel

i i

Socle rocheux

Fig. 1.2 : Principe de la méthode par sismique réflexion

89
Géotechnique 1 - Reconnaissance des sols I. GUEYE

Temps d’arrivée des ondes [s]


Onde directe de pente 1/V1

Onde réfractée de pente 1/V2

Onde réfractée de pente 1/V2

x Distance à l’émission [m]

Emission (charge explosive)


géophones
Terrain naturel

E S

Onde directe x V 2 − V1
Sol (V1) z =
2 V 2 + V1
Onde réfractée

A B

Socle rocheux (V2) V2 > V1

Fig. 1.3 : Principe de la méthode par sismique par réfraction

t = f(x) avec : t = instant de l’écho


x = distance à l’émission

La position du point x (intersection des deux droites) permet de calculer l’épaisseur du


premier terrain. La sismique réfraction a trois utilisations principales :
◊ La localisation du substratum rocheuse
◊ L’appréciation de la rippabilité
◊ La détermination des caractéristiques pour les appuis de barrages

90
Géotechnique 1 - Reconnaissance des sols I. GUEYE

Le tableau 1.1 ci-dessus donne une idée des vitesses de propagation dans les sols.

Tableau 1.2 : Vitesse de propagation des ondes dans les sols

Sol vitesse (m/s) Sol vitesse (m/s)


Sable 200 – 2 000 Calcaire 1 700 – 6 400
Gravier 500 – 2 000 Schiste 2 300 – 4 600
Argile 1 800 – 3 800 Granite 4 000 – 5 700
Grès 1 400 – 4 300 Quartzite 5 000 – 6 100

Les limites d’utilisation : la contrainte principale de cette méthode est que les sols
présentent des vitesses sismiques croissantes avec la profondeur. Ainsi une anomalie de
vitesse peu élevée située sous horizon à vitesse sismique élevée ne sera pas détectée. Sauf
lorsque les vides évoluent en fontis vers la surface, la recherche de cavité ne peut pas être
traité par le sismique réfraction conventionnelle.

b) – Prospection électrique

La résistivité des sols varie en fonction de leur teneur en eau, de la minéralisation de l’eau et
de la quantité d’argile. La plage de variation est très large : quelques Ω. Un pour les sables,
quelques dizaines d’Ωm pour les argiles, plusieurs milliers d’Ωm pour les calcaires, grès,
granites.

Pour réaliser ce sondage, on envoie dans le sol, au moyen de deux électrodes A et B (fig.
1.34 ci-dessus) un courant électrique, de préférence continu et d’intensité i, pendant que l’on
mesure la différence de potentiel ΔV existant entre deux autres électrodes C et D.

ΔV

B D C A

Terrain naturel

Fig. 1.4 : Principe de la prospection électrique (dispositif quadripôle)

91
Géotechnique 1 - Reconnaissance des sols I. GUEYE

La connaissance de i et de V permet de calculer une résistivité. L’expérience montre que


cette résistivité provient principalement d’une couche de terrain ayant comme dimension :
une épaisseur égale au quart de AB, une largeur égale à la moitié de AB et une longueur
égale à une fois et demie AB.

Il suffit donc d’augmenter progressivement la distance AB tout en maintenant le même


rapport entre AB et CD pour mesurer la résistivité de couche de sol de plus en plus
épaisses. L’interprétation est accessible au calcul quand il n’y a que deux ou trois couches
d’épaisseurs uniformes. Si les résistivités des terrains sont bien contrastées, la précision sur
les épaisseurs est de l’ordre de 20 %.

Cette méthode est utilisée pour soit la reconnaissance des tracée, soit la prospection des
matériaux granulaires d’emprunt. On peut aussi utiliser cette méthode pour établir la coupe
géologique d’un déblai.

Les limites d’utilisation : les méthodes électriques peuvent être perturbées par les
courants telluriques et les phénomènes de polarisation spontanée, mais le principale
obstacle à leur utilisation réside dans les courants parasites induits par la présence de lignes
électriques, câbles enterrés, conduites métalliques, etc. Les sites urbains et industriels ne
conviennent généralement pas à leur mise en œuvre.

1.3.2 - Les sondages et forages mécaniques

Les deux termes de sondage et forage, souvent confondus, sont généralement différenciés
par le degré de précision apporté dans la détermination des sols traversés.

La norme XP P94-202 : Prélèvement des sols et des roches précise que le terme sondage
englobe l’investigation, quelque soit son mode, ainsi que l’ensemble des informations
recueillies. Le forage désigne l’exécution du trou proprement dit ou la technique utilisée.

Les buts des sondages peuvent être divers, c'est-à-dire :

- établir une coupe lithologique,


- prélever des échantillons de sol, non remaniés ou remaniés,
- permettre la réalisation d’essais in situ (pressiométrie, essais de perméabilité,
etc.) ou de diagraphie

Les sondages et forages sont habituellement classés en fonction de la qualité des


informations recueillies pour la reconnaissance visuelle des sols.

92
Géotechnique 1 - Reconnaissance des sols I. GUEYE

Il est souvent demandé l’exécution d’un ou de deux puits, sur quelques mètres de
profondeur, à la main, à la pelle mécanique ou par tous moyens mécaniques adéquates.
Ces puits permettent de reconnaître visuellement le sol et d’obtenir des échantillons,
remaniés ou non, tant qu’on se trouve au dessus de la nappe phréatique.

Ces reconnaissances très utiles peuvent donner une sécurité trompeuse si elles ne sont pas
descendues à une profondeur suffisante, soit parce que l’on trouve l’eau, soit parce que les
moyens utilisés ne permettent pas de dépasser 4 ou 5 mètres. On ne doit pas alors, se
contenter des indications qu’elles fournissent, mais nécessairement recourir à d’autres
moyens d’investigations tels que les forages profonds.

Ceux-ci correspondent à l’exécution de trous généralement verticaux de faible diamètre par


rapport à la profondeur. L’exécution de telles reconnaissances présente trois difficultés :

¾ La perforation ou la désagrégation du sol,


¾ La remontée des éléments ou des échantillons remaniés ou non
¾ La tenue des parois du trou de forage.

De très nombreuses techniques ont été mises au point par différents constructeurs en
fonction de la nature et de l’état des sols rencontrés (cohérents ou pulvérulents, roches
tendres ou compactes).

Les méthodes utilisées en géotechnique sont décrites ci-dessous :

a) - Forage à déplacement

On bat ou on forge dans le sol un échantillonneur de type tube qui permet de récupérer un
échantillon de sol. L’examen des matériaux, une modification du battage ou de l’effort
statique nécessaire indique un changement de terrain. Le tubage du trou n’est généralement
pas nécessaire.

Ce procédé est utilisé dans les sables lâches à moyennement compacts au dessus de l’eau
et dans les sols cohérents. Cette méthode est économique si les parois du trou restent
verticales. Le diamètre du forage varie dans cette méthode entre 5 et 10 cm.

b) - Forage à la tarière

On enfonce manuellement ou mécaniquement une tarière (fig. ci-dessous), avec retrait


périodique des matériaux. Une tarière continue peut-être utilisée ; elle nécessite alors un

93
Géotechnique Licence Pro Génie Civil I. GUEYE

seul retrait. Les changements de la stratigraphie sont indiqués par l’examen des matériaux
retirés. Le tubage n’est généralement pas utilisé.

Tarières manuelles

a) - type poteau à clôture


b) - type hélicoïdal

Fig. 1.5 : Tarières manuelles

La tarière mécanique continue est aussi du type hélicoïdal sur toute la longueur et pouvant
aller jusqu’à 10 mètres du fait que le retrait ne pose pas de problème (moteur).

Cette méthode est ordinairement utilisée pour des explorations peu profondes au dessus du
niveau de l’eau dans le cas des sables et des seltz, et dans les sols cohérents. La méthode
devient plus rapide si la tarière est mécanique. L’utilisation d’une tarière de grand diamètre
permet l’examen visuel du puits. A l’aide d’un tubage, on peut descendre jusqu’à une
profondeur maximale de 35 mètres.

c) - Forage à l’eau

Cette méthode utilise la percussion et la rotation d’un léger trépaner pour désagréger le sol.
L’utilisation d’eau sous pression à travers des trous pratiques dans le trépaner permet de
remonter pour lavage des débris des couches traversées. Les changements dans la
stratigraphie sont indiqués par la vitesse de progression, la charge appliquée sur le train de

2
Géotechnique Licence Pro Génie Civil I. GUEYE

tiges et l’examen des débris qui remontent à la surface. Le tubage n’est généralement pas
nécessaire sauf près de la surface.

Cette méthode est utilisée dans les sables, seltz et graviers sous blocs et cailloux, et dans
les sols cohérents. C’est la méthode la plus courante utilisée en géotechnique. La
profondeur maximum de forage est de l’ordre de 70 mètres.

d) – Forage au carottier

Cette méthode utilise la puissance de rotation d’un tube carottier « très tranchant », associée
à une circulation d’eau qui entraîne à la surface les débris de coupe. L’eau agit comme
réfrigérant pour le tranchant du carottier. Le forage est généralement tubé jusqu’au rocher.

Elle est utilisée soit seule ou en combinaison avec les autres procédés décrits ci-dessus,
pour forer dans le rocher (sain ou altéré), les formations de cailloux et les gros blocs.

e) – Coupe de sondage

Une coupe de sondage qui récapitule les informations recueillies est établie. Elle comporte
notamment les indications suivantes :
- la profondeur et l’altitude des changements de nature des sols ;
- la description lithologique et la représentation symbolique des sols ;
- l’unité stratigraphique correspondante, si elle est identifiable ;
- le pourcentage de récupération traduisant la qualité du carottage ;
- pour les roches, le R.Q.D. (Rock Qualification Design), donné par la formule, qui
exprime la densité de fracturation ;
- la description de l’équipement piézométrique éventuel : hauteur crépinée,
étanchéité, etc. ;
- les niveaux aquifères relevés avec les dates correspondantes.

∑ longueur des carottes > 10 cm


RQD [%] = ⋅ 100
longueur de la passe de carottage

3
Géotechnique Licence Pro Génie Civil I. GUEYE

1.4 – ECHANTILLONNAGE ET ESSAIS IN SITU

1.4.1 – Méthodes d’échantillonnage

Lors du prélèvement d’échantillons de sol ou de roc, la plus grande préoccupation est de


réduire au minimum le remaniement qui est en fait inévitable. Un échantillon de sol peut être
remanié avant, pendant et après sa prise. Le remaniement avant la prise peut-être
provoqué par l’action directe des outils de forage ou par l’enlèvement ou le déplacement du
sol et la variation des contraintes qui en résulte sous le fond du trou.

Le remaniement pendant la prise est principalement dû au déplacement du sol par


frottement de la paroi de l’échantillonneur figure 1.6), à l’adhésion entre celle-ci et le sol et à
la pression hydrostatique agissant au sommet de l’échantillon.

Le remaniement après la prise peut être dû à diverses causes telles que le mauvais
scellement des carottiers, les réactions entre le sol et les carottiers, l’apparition de
moisissures, le gel, les cokes, les vibrations.
En général, un échantillon peut être considéré comme « non remanié » lorsque :

¾ la structure du sol n’a pas été modifiée,


¾ il n’y a pas de changement des constituants ou de la composition chimique du sol,
¾ il n’y a pas de changement de teneur en eau ou de porosité.

Ces conditions peuvent se traduire pratiquement par des critères d’acceptation suivants :

Di − d
i) – coefficient d’entrée : Ce =
d

De − Dt
ii) – Coefficient de fonçage : Cf =
Dt

De 2 − d 2
iii) – Coefficient de paroi : Cp =
d2

ΔL d2 1
iv – Indice de carottage : I= = 2 = ≈ 1 − 2Ce
ΔH Di (1 + Ce )2

Où : ΔL représente la longueur de carotte correspondant à un enfoncement ΔH du carottier.


Ce = contrôle le frottement de la carotte à l’intérieur de l’appareil,
Cf = le frottement du carottier,
Cp = le rapport du volume de terrain déplacé au volume de l’échantillon,
I = la conservation du volume du terrain introduit dans l’appareil.

4
Géotechnique Licence Pro Génie Civil I. GUEYE

Dt

Echantillonneur

Di

Tranchant ou trousse coupante

De

Fig. 1.6 : Schéma d’un échantillonneur

Ce = contrôle le frottement de la carotte à l’intérieur de l’appareil,


Cf = le frottement du carottier,
Cp = le rapport du volume de terrain déplacé au volume de l’échantillon,
I = la conservation du volume du terrain introduit dans l’appareil.

Pour qu’un échantillon de sol ne soit pas « remanié », il faut que Ce varie entre 0.5 et 1.5%,
Cp soit inférieur à 0.10 – 0.15 et I soit compris entre 1 et (1 - 2 Ce).

a) – Echantillonnage des sols

Les appareils couramment utilisés pour le prélèvement d’échantillons de sols sont :

i) – tube fendu

L’échantillonneur de type fendu possède une paroi épaisse et est battu dans le sol. La bille
située dans la tête permet l’évacuation de l’eau lors de la montée de l’échantillon dans le
tube fendu. Le carottier fendu est ouvert sur place pour l’examen de l’échantillon.
L’échantillonneur a un diamètre extérieur de 5 à 11.5 cm et permet d’obtenir des échantillons
de 30 à 60 cm de longueur, et de 3.5 à 10 cm de diamètre.

Cet échantillonneur est utilisé pour obtenir des échantillons remaniés (le coefficient Ce est
plus petit que 0.5 % et peut-être égale à 0 ; le Cp = 11.11) dans pratiquement tous les sols,
sauf pour les gros graviers, les cailloux et les blocs.

5
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ii) – Appareils à Paroi Mince et à Piston Stationnaire (voir figure 1.7)

Afin de ramener à la surface des échantillons de sols cohérents aussi peu remaniés que
possible, on fait usage de tubes à parois minces (A.P.M.) (avec un coefficient Ce égal
habituellement à 1 et Cp égal à 0.10). Ces tubes sont enfoncés à vitesse constante et ne
sont jamais battus. Le tube à parois minces le plus simple est le tube Shelby (figure 1.7
précédente) où l’échantillon est maintenu grâce à une soupape à bille.

Un appareil qui permet de récupérer des échantillons de sol cohérents et mous de meilleure
qualité est le piston stationnaire (A.P.S.). On procède de la manière suivante :

¾ Le carottier, le piston étant fixé au niveau de la trousse coupante, est descendu dans
le sol, jusqu’à l’horizon où l’on veut prélever l’échantillon.
¾ A ce niveau, le piston étant maintenu fixe par rapport à la surface du sol, le tube à
paroi mince est alors enfoncé.
¾ Après prélèvement de l’échantillon, on supprime le vide existant entre le piston et le
haut de l’échantillon, et l’on peut extraire la carotte de l’appareil.

Avec cette méthode, la prise du forage augmente considérablement et limite le diamètre des
échantillons récupérés.

(a) Appareils à Paroi Mince (A.P.M) (b) Appareils à Piston Stationnaire (A.P.S)

Fig. 1.7 : Appareil à paroi mince « SHELBY » et Appareil à piston stationnaire

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b) - Echantillonnage du roc

Lorsque l’on veut soit prélever des échantillons de roc soit traverser des agglomérations de
bloc ou de cailloux, on utilise des carottiers à parois simples ou doubles (voir figure 1.8 page
suivante).

Dans le cas du carottier simple, l’échantillon de roc est obtenu par la rotation d’une couronne
à diamant ou en acier très dur. Dans le carottier simple, la carotte de roc n’est isolée et est
soumise au frottement du tube qui tourne. Si la roche est molle et fissurée, la récupération
sera très faible et de très mauvaise qualité. Pour isoler la carotte, on utilise les carottiers à
doubles parois. Le tube intérieur protège la carotte au fur et à mesure de l’avancement.

(a) Carottier simple (b) Carottier double (c) Carottier à trousse dépassante

Fig. 1.8 : Carottiers à parois simples ou doubles

1.4.2 – Essais in situ

Les divergences entre la théorie et la réalité sont beaucoup plus complexes dans le domaine
de la mécanique des sols appliquée que dans toute autre branche du génie civil : seules
l’observation et les mesures effectuées sur des ouvrages réels permettent de connaître
l’importance des erreurs commises et d’élaborer de nouvelles théories. En général, les
progrès réalisés sont limités par le fait que le coût des mesures in situ doit être justifié par les
besoins immédiats de chaque ouvrage.

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Outre le rôle essentiel de l’observation des ouvrages terminés, la mesure in situ de la


résistance au cisaillement et de la capacité portante sert de base à l’établissement d’un
projet ou permet d’en vérifier les hypothèses. Les mesures de mouvements des terrains, des
pressions interstitielles et des tassements aident au choix des solutions propres à éviter la
rupture des pentes naturelles et des ouvrages. Elles servent à adapter le programme de
construction à la consolidation, dans le cas de sol de fondation peu consistant.

Ce paragraphe est une description des instruments et des méthodes utilisés et les
applications pratiques les plus caractéristiques.

a) – Essais de résistance

i) L’essai de pénétration standard ou normalisé (SPT)

L’essai de pénétration dynamique le plus ancien et le plus pratiqué est l’essai de pénétration
standard ou essai de pénétration au carottier (norme ASTM D 1586 ou norme NF P 94-116).
Cet essai présente l’avantage de permettre à la fois de prélever des échantillons remaniés
indicatifs des couches traversées et d’avoir une mesure de la résistance du sol.

• Principe et réalisation de l’essai

Cet essai consiste à battre dans le sol, au fond d’un forage, un carottier ou tube fendu ayant
les caractéristiques et les dimensions suivantes :

ƒ Longueur totale : 813 mm


ƒ Longueur de l’échantillon : 457 mm
ƒ Diamètre extérieur : 51 mm
ƒ Diamètre intérieur trousse coupante : 35 mn
ƒ Diamètre intérieur du tube fendu : 38 mm
ƒ Poids total : 70 N

Il est battu sous énergie constante avec un mouton en chute libre de 635 N et une hauteur
de chute de 75 mm.

D’une manière générale, l’essai s’exécute de la façon suivante :

¾ Après avoir nettoyé très soigneusement le fond du forage, on descend en place le


carottier et on le bat de 15 cm afin d’éliminer la zone superficielle remaniée ;

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¾ On poursuit ensuite le battage en comptant le nombre N1 de coups de mouton pour


enfoncer le carottier de 15 cm, puis le nombre N2 pour enfoncer de 15 autres cm. Le
paramètre mesuré que l’on appelle l’indice de pénétration standard est :

N = N1 + N2 ; coups/0.30 mètres est appelé résistance à la pénétration.

Cette façon de procéder, en deux (2) phases, permet une meilleure connaissance du sol. En
effet, on peut avoir : N = 22 avec N1 = 11 et N2 = 11 ou avec N1 = 3 et N2 = 19.
Dans le premier cas on a faire à un terrain homogène et dans le second cas, on se trouve en
présence de deux couches différentes. Lorsque le terrain devient trop résistant et la
pénétration trop difficile, on arrête l’essai pour un nombre déterminé de coups et l’on indique
l’enfoncement correspondant à ce nombre de coups. De plus, on définit le refus comme une
pénétration inférieure à 15 cm pour 50 coups.

Une fois l’essai terminé, le tube de prélèvement est remonté à la surface et ouvert pour
examen (appréciation de la nature du sol testée).

• Interprétation de l’essai

A la suite de nombreuse essai, Terzaghi et Peck ont donné pour sable, un tableau de
correspondance entre N et l’indice de densité relative défini par :

e max − e γ γ − γ min
ID = × 100 = max × × 100
e max − e min γ γ max − γ min

Où : e = indice des vides


γ = poids volumique du sable

Cette correspondance est donnée par le tableau 1.3 ci-dessous de propriétés des sols
granulaires.

Tableau 1.3 : Correspondance de N avec les propriétés des sols granulaires

Compacité N ID, [%] Ф, [ 0] γ [kN/ m3]


Très lâche 0à4 0 à 15 < 28 ° 11 à 16
Lâche 4 à 10 15 à 35 28 à 30 14 à 18
Compact 10 à 30 35 à 65 30 à 36 17 à 20
Dense 30 à 50 65 à 85 36 à 41 17 à 22
Très dense > 50 85 à 100 > 41 20 à 23

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A titre indicatif, on donne au même tableau les valeurs approchées correspondantes de


l’angle de frottement Ф et du poids volumique γ.

Par ailleurs, MEYERHOF donne deux expressions approchées de l’angle de frottement Ф


en fonction de la capacité relative ID :

¾ Ф = 25 + 0.15 ID [si le sol contient plus de 5 % de pourcentage passant le tamis #


200 (0. 074 mm)]

¾ Ф = 30 + 0.15 ID [si le sol contient moins de 5 % de pourcentage passant le tamis #


200 (0.0075)].

Ces relations, toutes expérimentales et empiriques, ont été mises sous forme de graphique
(figure 1.9 ci-dessous).

50

< 5%
Angle de frottement φ °

40
> 5%

30

20
0 10 20 30 40 50
Ncorr , coups/0,30 m d'enfoncement

Fig. 1.9 : Corrélation entre N et φ (MEYERHOF)

Il existe aussi similairement une corrélation du même type pour les sols cohérents. Mais
cette corrélation est beaucoup moins précise (tableau 1.4) de l’avis même des auteurs qui

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l’ont établie, PECK, HANSON ET THORNBORN. A titre indicatif on donne les valeurs
approchées (très grossièrement) de la résistance à la compression simple.

Tableau 1.4 : Consistance des argiles (PECK, HANSON ET THORNBORN)

Consistance N Résistance à la Compression simple, [kPa]


Très molle <2 < 25
Molle 2à4 25 à 50
Moyenne 4à8 50 à 100
Raide 8 à 15 100 à 200
Très raide 15 à 30 200 à 400
Dure > 30 > 400

• Difficultés et corrections

- Correction de nappe

Il y a lieu de remarquer que dans les sables très fin ou silteuse et les silts situés sous la
nappe (donc saturée), lorsque la valeur de N enregistrée est supérieure à 15, TERZAGHI et
PECK recommandent d’utiliser une valeur corrigée par la relation :

N '−15
N = 15 +
2

Où : N’ = Valeur mesurée (pour des valeurs de N’ ≥ 15)


N = valeur corrigée

- Correction de profondeur

Il semble, par ailleurs, que la valeur de N soit très influencée par les surcharges dues au
poids des terres, au niveau de l’essai. C’est pourquoi certains auteurs conseillent également
d’opérer une correction de profondeur :

N = N x CN

Où : N = valeur mesurée
CN = coefficient correcteur.
N = valeur corrigée.

Le coefficient correcteur CN peut être exprimée par une expression approchée :

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2000
C N = 0.77 log
γ *D

Où D = la profondeur de l’essai exprimée en mètres


γ = poids volumique du sol exprimé en kN/m3 (sous la nappe on prend γ‘)

¾ Dans les couches contenant beaucoup de graviers et de blocs, les résultats peuvent
être inutilisables, à cause de la faible dimension du tube de prélèvement, comparée à
celle des blocs.

¾ Dans les argiles, la relation entre N et la résistance à la compression simple est très
grossière et est très imprécise pour fin de calcul de fondations. Ceci est d’autant plus
vrai pour les argiles, car le carottier remanie et liquéfie le sol lors du battage.

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ii) – L’essai au scissomètre

Les pays scandinaves ont mis au point un appareil de cisaillement direct des argiles en
place, le scissomètre.

La norme française NF P94-112 Essai scissométrique en place spécifie entre autres, les
caractéristiques de l’appareillage comprenant :
- un moulinet constitué de pales disposées à angle droit et dont la largeur totale D
est de 70 mm pour une hauteur H de 140 mm ;
- un système de fonçage composé d’un train de tubes permettant d’enfoncer
lentement le moulinet (<2cm/s) dans le sol ;
- des tiges de torsion tournant librement à l’intérieur des tubes précédents et à
l’extérieur desquelles est fixé le moulinet ;
- un couplemètre, placé en surface, permettant de transmettre un moment de
torsion au train de tiges, moment dont la valeur est mesurée à l’aide d’un
dynamomètre. La vitesse de rotation doit être constante et de 18° par minute
environ.

La résistance au cisaillement
est calculée à partir de la valeur
maximale du moment de torsion
exercé sur le scissomètre, de la
façon suivante :

2M
Cu =
⎛ D⎞
D 2 ⎜ H + ⎟π
⎝ 3⎠

Cu = Résist. au cisaillement
M = Moment de torsion
H = hauteur des palettes
D = diamètre des palettes

Fig. 1.10 Principe de l’essai scissométrique

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Le scissomètre est enfoncé dans le sol puis sollicité par torsion jusqu’à ce que le sol se
rompe suivant le cylindre circonscrit.

L’essai de résistance au cisaillement à l’aide du scissomètre est effectué à des vitesses de


rotation comprises dans un intervalle de 1/10 à 3/10 de degré par seconde.

Ces vitesses sont assez élevées pour permettre aux pressions interstitielles de se dissiper,
l’essai se fait dans des conditions non drainées, et la résistance au cisaillement mesurée est
égale à la cohésion non drainée des argiles. La résistance au cisaillement du sol τ dépend
directement du moment de torsion et s’écrit τ = T/K et K étant un coefficient tenant compte
des caractéristiques géométriques du moulinet.

Si l’on opère à la vitesse constante, et il faut qu’il soit ainsi, l’évolution du moment de torsion,
en fonction du temps ou de la rotation totale des palettes, est donnée à la figure 1.11 ci-
après. C’est une courbe classique de cisaillement.

220

200
Courbe d'étalonnage du couplemètre
Lecture du couplemètre en nombre de divisions

180

160

140
Après 10 tours

120

100
Moment maximum
80
Moment ultime
60

40

20

0
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500

Temps en secondes

Fig. 1.11 : Moment de torsion en fonction du temps

Limitations de l’essai :

- Des précautions doivent être prise pour ne pas remanier le sol avant l’essai.
- La présence de gravier influence les résultats.

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- La rupture se fait suivant une direction verticale et ne correspond pas


nécessairement à une rupture oblique sous une fondation ou un remblai de route.

iii) L’essai au Pressiomètre Ménard

L’essai pressiométrique a été mis au point en 1955 par Louis Ménard, c’est actuellement
l’outil de base utilisé pour le dimensionnement des fondations. Cet essai fait l’objet de la
norme NF P94-110 (en révision en 1997). Il est le seul essai fournissant à la fois un critère
de rupture et un critère de déformabilité du sol.

• Principe et réalisation de l’essai

L’essai pressiométrique consiste à effectuer une mise en charge latérale du terrain grâce à
une sonde (figure ci-dessous) descendue dans un avant trou sensiblement de même
diamètre, parfaitement réalisé, car il ne doit pas modifier les propriétés du sol. Cette sonde
est dilatable radicalement par application d’une pression interne croissante. On détermine
les déformations correspondantes en mesurant la variation de volume de la cellule centrale.

Trois caractéristiques du sol sont ainsi déduites :

¾ le module pressiométrique EM qui définit le comportement pseudo-élastique du sol,


¾ la pression limite pl qui caractérise la résistance de rupture du sol,
¾ la pression de fluage pf qui définit la limite entre le comportement pseudo-élastique
et l’état plastique.

La figure ci-dessous présente un schéma de l’appareil.

La sonde comporte trois cellules. Seule la cellule centrale sert à la mesure. Les deux cellules
de garde ont pour but de créer un champ de contrainte bidimensionnel sur la hauteur de la
cellule de mesure qui est remplie d’eau.

Le contrôleur de pression-volume comporte trois manomètres ou capteurs :

¾ le manomètre n°1 indique la pression à la sortie de la réserve de gaz,


¾ le manomètre n°2 indique la pression dans la tubulure reliée à la sonde de mesure,
¾ le manomètre n°3 indique la pression dans la tubulure reliée aux cellules de garde.

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Fig. 1.11 : Schéma du pressiomètre MENARD

La sonde est descendue dans le forage à une profondeur H, l’essai consiste à appliquer au
sol une pression radiale croissante par paliers successifs. L’incrément de pression entre
deux paliers est adapté à la résistance supposée du sol. La pression dans les cellules de
garde est toujours voisine de celle régnant dans la cellule centrale.

A chaque palier de chargement, les variations de volumes au bout de 15, 30 et 60 secondes


sont mesurées avant de passer au palier suivant.

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La courbe brute est obtenue en reportant les mesures à 60 secondes en fonction de la


pression (figure ci-dessous).

Fig. 1.12 : Résultats bruts des mesures

Avant d’introduire la sonde dans le forage, des étalonnages de la sonde, décrits ci-après,
sont effectués.

¾ La résistance propre de la sonde (inertie de la sonde) est obtenue en gonflant la


sonde placée à l’air libre à côté du forage.
¾ La constante de dilatation, a, de l’appareillage et des tubulures, exprimée en
cm3/MPa traduit la déformabilité propre de l’appareillage et des tubulures. Elle est
déterminée en gonflant la sonde sous forte pression après l’avoir placée dans un
tube en acier parfaitement indéformable.

Pour un volume Vr mesuré, la pression réelle appliquée au sol à la profondeur H est :

p = pr – pe + (H + h0) γω

et le volume de la sonde après correction est :

V = Vr – a • pr

Où : pr = pression mesurée au manomètre,


Pe = pression correspondant au volume Vr sur la courbe de résistance propre de
la sonde,
H et h0 = définis sur la figure
P = pression corrigée : c’est la contrainte radiale totale appliquée au sol,
V = volume corrigé.

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• Résultats – courbes corrigées

Les corrections correspondant à l’application des formules ci-dessus étant faites, deux
courbes sont représentées dans un même diagramme (figure 1.13).

La courbe de fluage traduit les variations de volume mesurées entre 30 et 60 secondes pour
chaque palier de pression. Cette courbe à l’allure indiquée sur la figure 1.13 et permet de
définir la pression de fluage Pf.

Fig. 1.13 : Correction de la pression


La courbe corrigée donnant V en fonction de p délimite trois domaines.

- le premier correspond à la mise en contact de la sonde sur la paroi du forage.


- Le second correspond au domaine pseudo-élastique. Dans ce domaine la relation
Pression-volume est linéaire. Elle peut être représentée par le module
pressiométrique Ménard EM défini par la formule :

Δp
EM = K ⋅
ΔV

K est un coefficient qui dépend du type de sonde utilisée et de la valeur du volume


moyen, Vm de la plage pseudo-élastique

- Le troisième est le domaine plastique qui s’étend de pf à pl.

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La rupture se traduit par une asymptotique des courbes brutes ou corrigées. La pression
limite est définie conventionnellement comme étant la pression nécessaire pour doubler le
volume de la cavité.

N.B : Les forages pressiométriques étant généralement du type destructif, la nature des
couches traversées n’est souvent appréciée que par l’examen des sédiments qui remontent
avec le fluide de forage. Ces coupes sont très grossières et risque d’erreurs d’interprétation
assez élevées, surtout lorsque le contexte géologique est mal connu et que des sondages
carottés n’ont pas été faits parallèlement.

iv) L’essai au pénétromètre dynamique

La pénétration dynamique (figure 1.14) consiste à enfoncer dans le sol, par battage et de
manière quasi-continue, d’un train de tige muni à son extrémité d’une pointe débordante. Le
nombre de coup correspondant à un enfoncement donné est noté au fur et à mesure de la
pénétration de la pointe dans le sol.

Un appareil de pénétration dynamique se compose des éléments suivants :

- un mouton de battage,
- une enclume et une tige-guide de battage,
- un train de tiges,
- une pointe (fixe ou perdue), de forme conique, appelé également cône,
- des systèmes annexes de guidage, repérage et comptage.

Le mouton coulisse sur la tige guide et frappe l’enclume, transmettant ainsi l’énergie du
battage au train de tige de la pointe.

La normalisation distingue deux types de matériels : norme NF P 94-114 essai au


pénétromètre dynamique type A et norme NF P 94-115 sondage au pénétromètre
dynamique type B qui est plus rudimentaire que le premier. Les principales caractéristiques
de ces matériels sont données dans le tableau 1.5.

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Tableau 1.5 : Caractéristiques de pénétromètres normalisés

Désignation NF P 94-114 NF P 94-115


Type A Type B
Masse du mouton [kg] 32 à 128 64
Hauteur de chute [m] 0,75 0,75
Cadence de battage [coups/min] 15 à 30 15 à 30
Masse enclume + tige-guide [kg] ≤ 25 ≤ 25
Longueur de tige [m] 1à2 1à2
Masse d’une tige [kg/m] 4 ≤ 8,5
Diamètre extérieur de tige [mm] 42,5 34
Angle au sommet du cône [°] 90 90
Section droite A du cône [cm2] 30 20
Diamètre du cône [mm] 62,8 50,5
Plage N de coups/10 cm 2 à 30 -
De coups/20 cm - 1 à 100
Injection de boue oui non

- Interprétation des résultats

Cet essai fournit la résistance dynamique de pointe qd exprimée en pascal par le formule
suivante :

m⋅ g ⋅ H m
qd = ⋅
A⋅e m + m'

Où : m = masse du mouton [kg]


g = accélération de la pesanteur [m/s2]
H = hauteur de chute [m]
A = section droite de la pointe [m2]
e = enfoncement moyen sous un coup :
e = 0,1/Nd 10 [m]
m’ = masse frappée comprenant l’enclume, la tige-guide, les tiges et la pointe [kg]

Les résultats sont présentés sous forme de graphique : la profondeur est positionnée en
ordonnée et les valeurs de qd en abscisse en échelle arithmétique.

- Le sondage au pénétromètre dynamique type B est utilisé pour effectuer des


sondages de reconnaissance d’une profondeur inférieure à 10 mètres. Il permet
d’apprécier qualitativement la résistance et la position des couches traversées.

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- Nd 20 désigne le nombre de coups pour chaque enfoncement de 20 cm. Les


résultats sont présentés sous forme de graphique. la profondeur est positionnée en
ordonnée. En fonction de celle-ci sont fournis :
ƒ La valeur de Nd 20 (en échelle arithmétique),
ƒ La valeur mesurée tous les mètres, du couple nécessaire pour faire
tourner le train de tiges ; ce couple est une indication sur l’importance
des efforts parasites, il ne doit pas excéder 200 N.m.

Fig. 1.14 : Schéma de principe d’un pénétromètre dynamique

v) L’essai au pénétromètre statique (CPT) et piézocône

Principe de l’essai

Le principe de l’essai consiste à mesurer la réaction qu’oppose le sol à l’enfoncement d’un


cône. Si P est cette réaction et B le diamètre de la base du cône, on définit l’effort de pointe
ou la résistance en pointe statique par la relation :

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4P
qc =
π ⋅ B2

L’enfoncement du cône se fait de façon continue par l’intermédiaire d’un train de tiges sur
lequel on exerce l’effort. Il est évident que si le train de tiges a le même diamètre que le cône
et si celui-ci est fixe par rapport au train de tiges, l’enfoncement mesure à le fois la
résistance en pointe et la résistance du frottement latéral. Si l’on veut séparer ces deux (2)
termes, il importe que le cône puisse se déplacer indépendamment des tiges ou qu’un
dispositif approprié permette de mesurer la réaction du sol au niveau du cône.

Face à la prolifération d’appareils différents, la norme française NF P94-113 Essai de


pénétration statique définit les caractéristiques d’un pénétromètre de référence ainsi que la
procédure d’essais et les divers contrôles. Parmi les différents types de pénétromètres
existants, le pénétromètre hollandais est le plus utilisé. Il est équipé ou non d’un manchon
pour mesurer le frottement latéral.

Le pénétromètre hollandais possède un cône mobile ayant un angle au sommet de 60° dont
la section est de 10 cm2.

Parmi les caractéristiques du pénétromètre statique, il faut retenir :

- la vitesse de forage : 2 cm/s 0,5,


- le pas de saisie des données : 10 cm au maximum ou mieux mesures en continu,
- l’angle au sommet : 60°,
- la section de la pointe de 10 cm2,
- la surface latérale du manchon de frottement : 10 cm2.

Interprétation des résultats

Les résultats sont présentés sous forme de graphique en fonction de la profondeur atteinte
par la pointe. Sur le graphique figurent :
- la résistance à la pénétration du cône qc exprimée en MPa (échelle arithmétique),
appelée « résistance ou effort de pointe »,
- le frottement latéral unitaire sur le manchon fs exprimé en kPa,
- le rapport de frottement Rf = fs/qc (exprimé en %)

A partir des valeurs de l’effort de pointe qc mesurées dans un terrain, on peut déduire la
pression admissible des fondations superficielles et des fondations profondes. Mais à côté
de ces évaluations directes de capacité portante, le pénétromètre statique permet aussi une

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détermination de la cohésion. Pour un pénétromètre dont le cône n’a pas de manchon de


pointe, on peut admettre la relation suivante :

cu = qc / 10

Lorsque le cône comporte un manchon de pointe, la relation à utiliser devient :

cu = qc / 15

Plusieurs auteurs ont cherché à relier l’indice de pénétration standard, N, et l’effort à la


pointe, Qc. Avec un pénétromètre hollandais la relation devient :

qc = 0.4N (avec qd en MPa)

Dans le cas d’un pénétromètre avec manchon, la détermination de la nature des sols à partir
de Rf et qc peut être facilitée, avec les précautions et rigueur, par l’utilisation d’abaques tel
que SCHMERTMANN 1969 (voir figure 1.15).

Fig. 1.15 : Estimation de la nature des sols d’après qc et Rf (SCHMERTMANN 1969)

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Limitations de l’essai

¾ Il faudra se montrer prudent dans les zones où les termes à la pointe ont des valeurs
élevées car lorsqu’on arrive au voisinage de la limite de l’appareil, les mesures risque
de n’avoir plus grande signification.

¾ Dans le cas d’un refus complet à la pénétration, on pourra toujours craindre la


présence d’un obstacle localisé (gros galets, petits blocs, etc…) où soit un refus dans
un passage résistant suivie d’une couche plus faible.

Piézocône

Cet appareil fait l’objet de la norme NF P94-119 Essai au piézocône. La mesure des
variations de la pression interstitielle provoquées par le fonçage du pénétromètre est réalisée
à l’aide d’un élément filtrant et d’un capteur situés juste au dessus du cône.

Ces mesures permettent de mieux identifier la nature des sols : par exemple, la présence de
formations lenticulaires de sable au sein d’un milieu argileux se traduit par des chutes de
pression interstitielle. En outre, il est possible d’en déduire la perméabilité horizontale et le
coefficient de consolidation. L’étalonnage avec d’autres essais est toujours nécessaires.

vi) – Essai de chargement superficiel

Les essais de chargement direct des fondations réelles sont certainement très intéressants,
mais ils sont longs et coûteux et réservés uniquement aux pieux et à quelques remblais de
route expérimentaux.

Ne pouvant pas charger les radier jusqu’à la rupture, on a cherché pour les fondations
superficielles à effectuer des essais comparatifs à la plaque ou à la table. Si ceux-ci peuvent
être intéressants pour déterminer, dans les essais routiers par exemple, le module de
WESTERGAARD ils n’apportent que quelques renseignements qu’il faut considérer avec
circonspection pour les fondations superficielles.

Dès qu’une charge est appliquée sur une certaine surface d’un sol, elle provoque un
tassement. On peut étudier l’importance du tassement final constaté en fonction de l’intensité
de la charge appliquée. Cette relation peut être représentée par une courbe de tassement
(figure 1.16 suivante).

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Effort = charge / unité de surface

Pression maximale
Déformation ou Tassement

Fig. 1.16 : Courbe de tassement ou de chargement

Le chargement est effectué soit de façon directe (figure 1.17 ci-dessous), soit par vérin ou
encore par levier.

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Charge

Plateau

Fut

Cornière

Comparateur
Appui des
Comparateurs

Plaque d’essai

Φ = 300 mm

Fig. 1.17 : Essai à la table - dispositif de chargement direct

Interprétation de l’essai

Dans les sols cohérents, la capacité portante ou la résistance maximum des fondations est
essentiellement indépendante des dimensions des fondations, et la relation entre la pression
maximale mesurée à la plaque et la capacité portante d’une fondation, peut s’écrire comme
suit :

capacité portante d’une Pression maximale d’une



fondation de largeur Bf plaque de largeur Bp

Toutefois dans les sables et graviers, la capacité portante augmente linéairement avec la
largeur de la fondation, et la relation ci-dessus devient :

Capacité portante d’une Pression maximale d’une


= X Bf/Bp
fondation de largeur Bf plaque de largeur Bp

26
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Limitation de l’essai

Le plus grave reproche à faire à cet essai est le cas d’un sol composé d’une couche
superficielle compacte suivie d’une couche compressible. En effet, dans le cas de cette bi-
couche les résultats obtenus peuvent être absolument sans signification. Les bulbes de
pressions existantes sous le pied de la table ou sous la semelle n’ont rien de commun et une
couche compressible située à faible profondeur qui n’aura pas été influencée par la table
subira des tassements importants sous l’action de l’ouvrage.

b) Essais d’eau

i) - Localisation de la nappe phréatique

Etant donné que l’eau des sols affecte le comportement des fondations (conception et
construction), le niveau de la nappe doit être établi avec précision. La façon habituelle de
déterminer ce niveau consiste à mesurer le niveau de l’eau dans un sondage, quelques
temps après l’avoir complété. Généralement une période de 24 heures d’attente est utilisée.

Dans les sols ayant une perméabilité élevée, tels que les sables et graviers, une période
d’attente de quelques heures est suffisante à moins que l’on est utilisé de la boue de
bétonite pour effectuer le sondage. Dans les sols ayant une perméabilité assez faible, tels
que les silts, sables fins et argiles, la période d’attente pourrait varier entre quelques jours à
quelques semaines.

Si des mesures précises des pressions d’eau s’avèrent être nécessaire, il est recommandé
d’utiliser des piézomètres (voir figures 1.18 suivante). Le piézomètre à ciel ouvert est le plus
simple. Le piézomètre est constitué par une crépine, isolée par un bouchon étanche du reste
de la nappe et prolongé par un tube piézométrique ouvert. L’eau se stabilise dans un tube au
niveau qui équilibre la pression. Lorsque la charge ou la pression varie dans le temps, le
niveau d’eau varie après échange d’eau avec le terrain. Si celui-ci est très perméable, (k >
10-5 m/s), ces variations sont ainsi quasi instantanées ; sinon elles nécessitent un certain
temps, dit temps de réponse du piézomètre. On cherche à le diminuer soit en réduisant le
diamètre de tube, soit en utilisant des piézomètres fermés qui sont de deux (2) types :

¾ Les piézomètres hydrauliques (voir figure 1.18 a) dans lesquels la pression est
transmise à l’appareil de mesure (ici, un manomètre par l’intermédiaire d’une
tubulaire remplie d’eau.
¾ Les piézomètres électriques dans lesquels la pression de l’eau provoque la
déformation d’une membrane, déformation que l’on mesure électriquement.

27
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(a) Piézomètre hydraulique b) Principe d’un piézomètre avec dispositif de désaération

Fig. 1.18 : Principe des piézomètres

ii) – Mesure en place du coefficient de perméabilité.

Pour calculer le débit d’assèchement d’une fouille ou celui d’un drain, il est nécessaire de
connaître la valeur du coefficient de perméabilité. Les variations relatives sont aussi
importantes, car elles gouvernent la répartition des pressions dans le sol.

La mesure peut s’effectuer en laboratoire à l’aide d’un perméamètre, mais les résultats
obtenus n’ont généralement pas une grande signification précise du fait du remaniement lors
du prélèvement et de leur faible volume. Il est donc nécessaire de faire la mesure en place.

On distingue deux types d’essais : l’essai ponctuel et l’essai de pompage.

1. Essai ponctuel

• Type LEFRANC

le principe de l’essai LEFRANC dans les sols meubles consistes à injecter ou à pomper de
l’eau à débit constant Q [m3/s] dans une cavité limitée latéralement et à la partie inférieure

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par la paroi du sondage et à la partie supérieur, par un bouchon étanche. On crée aussi une
variation de charge h [m] dans la cavité lorsque le régime d’équilibre est atteint, où à la
relation simple :
Q
K=
c.h

Où : k [m/s)]= coefficient de perméabilité cherché


c [m] = coefficient qui dépend de la forme de la cavité.

Cet essai est réalisé soit au fur et à mesure de l’avancement du sondage, soit dans les
piézomètres.

• Type LUGEON

Dans les formations rocheuses compactes ou fissurées, l’essai est effectué sous pression
dans une tranche de forage limitée, soit par le fond et un obturateur, soit par deux (2)
obturateurs (voir figure 1.19 ci-dessous).

Fig. 1.19 : Principe de l’essai LUGEON

29
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2. Essai de pompage

On peut déterminer le coefficient de perméabilité moyen et global d’une masse de sol par
pompage de l’eau dans les puits filtrants en procédant à un rabattement de nappe aquifère.
Le puit doit avoir un diamètre suffisant pour descendre une pompe ou une crépine. Des
piézomètres sont disposées autour du puit ; ou pompe à débit constant Q (m3/s) et l’on suit le
rabattement ou abaissement du niveau de la nappe dans le puit et les piézomètres. Dans un
milieu homogène et isotrope, le rabattement Δ (en m) suit la loi :

Q
Δ= ⋅W (u )
4π K e

r2
Où : u =
4KHt

k [m/s] = coefficient de perméabilité cherché


r [m] = distance au puits
e [(m] = épaisseur de la nappe
t [s] = temps
s = coefficient d’emmagasinement sans dimension,
il caractérise la quantité d’eau que le terrain peut libérer.

La fonction W(u) est tabulée (courbe de Theis). On obtient ainsi pour la masse de sol
intéressée par le pompage une valeur moyenne de la perméabilité. La précision obtenue est
bonne à environ 10 %. Cependant pour que l’interprétation soit correcte, il est nécessaire de
disposer d’une étude géologique et hydrogéologique détaillée.

30
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CHAPITRE II – FONDATIONS SUPERFICIELLES

2.1 - Introduction

2.2 - Généralités sur les fondations

2.3 - Capacité portante des fondations superficielles

2.4 - Tassements des fondations superficielles

2.5 - Semelles continues et radiers

2.6 - Règles générales concernant l’établissement des

fondations superficielles

31
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2.1 - INTRODUCTION

« Celui qui m’écoute est comme le sage qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est
tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont déchaînés contre
cette maison mais elle ne s’est pas abattue car elle était fondé sur le roc » (Matthieu)

A travers les âges, les constructeurs et les projecteurs ont admis la nécessité d’établir des
fondations solides, à l’exemple de l’homme prudent qui est comprit que les constructions
résistent mieux aux forces de la nature si elles sont fondées sur le rocher.

Les premiers bâtisseurs jugèrent l’importance d’une fondation à la tenue de l’ensemble de


l’édifice. Les pierres de la fondation recevaient souvent un sacrifice humain (puis, avec le
progrès des civilisations, une médaille), comme une offrande odieuses devant assurer la
bonne tenue de la construction : les cérémonie présidant à la pose des première pierres
tirent leur origine de cette coutume.

La pyramide de chéops a été construite à l’emplacement d’une ancienne colline peu élevée,
érodée par le vent jusqu’au rocher franc ; la surface, nivelée, fut totalement recouverte de
blocs calcaires pesant environ trois tonnes et formant un carré de 250 mètres de côté. A
partir de ce socle fut élevée la pyramide, haute de 160 m, pesant 7 millions de tonnes qui
résiste depuis 5.000 ans, sans signe apparent de désordre.

Les constructeurs de Babylone ont implanté la ville sur un remblai de terre de 1.5 à 5 m de
hauteur faute de rocher (se situant dans une large plaine alluviale). Il semble que les
babyloniens aient acquis une certaine expérience des tassements différentiels qui
menaçaient leurs lourdes constructions en maçonnerie reposant sur sols mous.

La construction d’immeubles plus hauts et plus lourds à la fin du XIXème siècle, posa de
nombreux problèmes de fondations, provoquant un regain d’intérêt pour l’étude de cette
partie des ouvrages. Par exemple lorsque la largeur d’une semelle était augmentée d’une
certaine quantité, son épaisseur devrait être augmentée de la même quantité. En consé-
quence la nécessité d’élargir les semelles, pour leur permettre de supporter de plus fortes
charges, conduisit à augmenter également leur profondeur et leur poids, si bien que les
fondations vinrent à constituer à elles seules la majeure partie du poids des constructions.

Un progrès important fut accompli lorsqu’on s’apercevait que la surface des fondations
devait être proportionnelle aux charges et que le point d’application des charges devait
coïncider avec l’axe de l’appui. Ces principes devaient inspirer les constructeurs pendant
plus d’un demi-siècle.

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Les tassements excessifs et les ruptures accidentelles des fondations amenèrent les
ingénieur, vers la fin du XIXème siècle, à soumettre à un examen critique leurs méthodes de
calcul un premier résultat fut l’énoncé des règles, donnant la pression maximale admissible
sur les différents types de sols ; un second fut le développement des essais directs de
chargement, en vue d’évaluer la capacité portante du sol en place. Entre les deux (2)
guerres mondiales, les progrès furent plus rapides, notamment en ce qui concerne la
mécanique des sols. La part essentielle du développement de cette science est due à Karl
TERZAGHI qui présentait en 1925 la première analyse complète du comportement
mécanique des sols, principalement du tassement en fonction de la charge, et ouvrait la voie
à l’étude rationnelle des problèmes de sols et de fondations.

2.2 – GENERALITES SUR LES FONDATIONS

2.2.1 – Fondations superficielles et fondations profondes.

Par définition, on appelle « fondation » tout élément d’une construction destiné à


transmettre au sol les charges provenant de la superstructure. Lorsque le terrain résistant se
trouve à une faible profondeur et qu’il est facilement accessible, on établit la fondation
directement sur le sol à proximité de la surface. On réalise alors, en général, un
empattement ou élargissement de la base des murs ou des piliers.

D D D

B B B

D
Fondations superficielles <4
B

33
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D
< 4 fondations superficielles
B
D
4≤ < 10 fondations semi-profondes
B
D
≥ 10 fondations profondes
B

On appelle « fondations superficielles » toutes les fondations dont l’encastrement, D dans


le sol de fondation (figure ci-dessous) n’excède pas quatre (4) ou cinq (5) fois la largeur, B
de la semelle ou du radier (ou le plus petit côté).

En pratique courante nord-américaine on considère comme fondation superficielle, toute


D
fondation telle que : ≤1
B

Parmi les fondations superficielles, on distingue les semelles des radiers. Les semelles sont
de dimensions limitées, elles peuvent prendre l’aspect de dalles carrées, rectangulaires ou
circulaires, situés sous des poteaux, ce sont les « semelles isolées ». Elles peuvent aussi
avoir une très grande longueur, L, si elles supportent un mur ou une paroi, mais leur largeur
reste limitée ; on leur donne le nom de « semelle filante » de largeur B et de longueur
infinie. Dans la pratique, on peut considérer qu’une semelle rectangulaire est une semelle
filante dès que le rapport L/B atteint ou dépasse la valeur 10 ; on peut même en première
approximation traiter comme une semelle filante une semelle rectangulaire dont le rapport
L/B > 5.

Les radiers ont des dimensions notables aussi bien en largeur qu’en longueur. Ce sont des
dalles carrées ou rectangulaires de grande surface. Ils s’imposent :

¾ Si la résistance du sol est faible ;


¾ Si les ouvrages transmettent des charges importantes conduisant à des semelles
dont la surface est voisine de la moitié de celle de la construction.

2.2.2 – Notion de charge limite et de capacité portante

Considérons une fondation de largeur B établie à une profondeur D au dessous du terrain


naturel et supposons le sol homogène. Soumettons cette fondation à des charges
croissantes :

¾ Pour de faibles charges, le comportement du sol sera élastique,

34
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¾ Pour des charges plus élevées, le sol se comportera comme un matériau pseudo-
élastique. Dans cette phase, la linéarité effort-déformation n’est qu’approximation
¾ Enfin pour des charges fortes, le sol travaillera dans une phase plastique : les
déformations ne sont plus proportionnelles aux efforts, il existe une charge limite pour
laquelle la déformation devient théoriquement infinie.

En réalité, cette notion de charge limite ou de capacité portante limite n’est pas aussi simple
que cela, car la forme de la courbe contrainte de formation (appelée aussi courbe de
tassement) dépend de nombreuse facteurs tels que les rapports L/B et D/B, la nature et la
résistance du sol, le type, le taux d’application et la fréquence de la charge.

Si le sol est relativement compacte ou résistant, la courbe contrainte – déformation à l’allure


de la courbe (1) de la figure ci-dessous. Le point « a » représente sans ambiguïté la pression
maximale ou capacité portante limite que le sol peut supporter avant la rupture.

Effort = charge / unité de surface

c b
Déformation ou Tassement

(2)

(3) (1)

Courbe de tassement

35
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Dans les sols cimentés ou données d’une structure semi-rigide lorsque l’effort dépasse la
résistance de la structure, il y a rupture catastrophique et l’on observe la relation donnée par
la courbe (2). C’est le cas des argiles sensibles. Le point «b» indique la pression limite.

Par contre, dans les sols mous, la courbe de tassement à l’allure de la courbe (3). La rupture
n’est pas bien définie. La figure montre comment on peut déterminer dans ce cas la capacité
portante limite, c'est-à-dire le point « c ».

2.2.3 – Types de rupture

Avant l’application de la charge sur une fondation, le sol est en état d’équilibre élastique.
Lorsque la charge augmente au-delà d’une certaine valeur critique, le sol passe
progressivement à l’état d’équilibre plastique.

Si les propriétés mécaniques du sol sont telles que la déformation qui précède la rupture par
écoulement plastique est très petite, la semelle ne s’enfoncera pas dans le sol avant qu’un
état d’équilibre plastique ne soit atteint. La rupture a lieu par glissement suivant des
directions dirigées vers l’extérieur (figure ci-dessous).

Fondation

Surface de soulèvement
Surface avant chargement

Ligne de glissement

Rupture par cisaillement généralisé

Il s’agit d’une rupture généralisée par cisaillement correspondant aux courbes (1) et (2) de
la figure précédente.

Su au contraire, les propriétés mécaniques du sol sont telles que l’écoulement plastique fait
suite à une déformation importante, l’apparition de la rupture par cisaillement généralisé

36
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s’accompagne d’un tassement à évolution rapide. La relation entre la charge et le tassement


est, de ce cas, donnée par la courbe (3) de la figure précédente. La capacité portante est
atteinte avant même que la rupture soit parvenue à la surface, c’est pourquoi ce type de
rupture est appelé « rupture locale par cisaillement » (voir figure suivante).

Fondation

Surface de soulèvement
Surface avant chargement

Ligne de glissement

Rupture locale par cisaillement

Par ailleurs, si le sol est très lâche ou très mou, le tassement de la fondation s’accompagne
uniquement d’une compression du sol de fondation situé immédiatement sous la semelle. Il
n’y a pas d’apparition de ligne de glissement et, sous charge croissante, la fondation
s’enfonce de plus en plus dans le sol. Ce type de rupture est appelé «Rupture par
poinçonnement » (figure page suivante). La relation entre la charge et le tassement
ressemble dans ce cas à celle donnée par la courbe (3) décrite précédemment.

37
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Fondation

Surface avant chargement

Lignes de glissement

Rupture par poinçonnement

2.2.4 – Rupture à court terme et à long terme

L’expérience montre que si pour des faibles charges, inférieures à une valeur Qf, les
déformations évoluent d’abord très lentement, puis se mettent à augmenter jusqu’à la
rupture c’est ce cas que l’on appelle la rupture «à long terme», qui correspond à la plupart
des glissements de terrain. Dans ce cas il y aura une dissipation des pressions interstitielles
et la stabilité de l’ensemble dépend des contraintes effectives (caractéristiques ø’ et c’) qui
s’identifient alors aux contraintes totales.

En pratique, on constate que la plupart du temps que la condition la plus sévère concerne la
stabilité à «court terme» et dans ce cas on résonne en termes de contraintes totales. Ceci
n’est pas le cas si on se trouve en présence d’argiles surconsolidées, fissurées ou très
sensibles.

38
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2.3 – CAPACITE PORTANTE DES FONDATIONS SUPERFICIELLES

2.3.1 – Théorie

1 – Semelles filantes

C’est le cas le plus simple, (L/B > 10 ou 5) reposant sur un massif homogène horizontal. On
suppose de plus que la charge qui agit sur la fondation est verticale constante et s’exerce
dans l’axe de la semelle.

La fondation de largeur B est enterrée dans le massif à une profondeur D. On exerce sur la
fondation une charge verticale croissante jusqu’à une certaine valeur Q pour laquelle
l’équilibre plastique apparaît dans le sol (figure suivante).

Schéma de rupture de PRANDLT, TERZAGHI et CAQUOT

On constate alors que sous la semelle, se sont formées trois (3) zones I, II et III

¾ Zone I : équilibre de poussée Rankine (ABC)


¾ Zone II : équilibre radial de Prandtl (BCe est un arc spiral logarithmique)
¾ Zone III : équilibre de butée de Rankine (Bef)

Il est à noter que dans les zones I et III, les lignes de glissement sont des lignes droite.
Tandis que dans les zones II une des familles de ligne de glissement est représentée par
des lignes droites et l’autre par des spirales logarithmiques.

On supposera, en première approximation, que le sol situé au dessus de l’horizontale AB de


la base de fondation n’agit que comme une surcharge, verticale constante, d’intensité γ s *D.

39
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On néglige donc l’effet des contraintes de cisaillement dans le massif de sol situé au dessus
de AB. Dans ces conditions, la capacité portante ultime qd est déterminée en considérant
deux situations complémentaires.

Dans la première, on suppose que : γ s * D ≠ 0 et que le sol situé sous la base de la


fondation possède les caractéristiques : γ = 0, c ≠ 0 et ø ≠ 0, et obtient :

q1 = cNc + γs D Nq

Où : q1 = capacité portante limite (γs.D ≠ 0, γ = 0, C≠0 et ø≠ 0)


c = cohésion

⎛ π Φ ⎞ π tan φ
Nq = facteur de capacité portante = tg 2 ⎜ + ⎟e
⎝4 2⎠
γs.D = surcharge au dessus de AA’
Nc = facteur de capacité portante = (Nq – 1) cot ø

Dans le deuxième, on suppose que le sol situé sous la semelle est caractérisé par c=0,
γ ≠ 0, ø≠0 et que γs D = 0, et on obtient :

1
q2 = γ B Nγ
2

Où : q2 = la capacité portante d’un sol ayant (γ ≠ 0, c = 0, ø ≠ 0 et γs.D= 0)


γ = poids volumique du sol situé sous la semelle
B = largeur de la semelle
Nγ = coefficient de capacité portante ≈ 2.0 (Nq + 1) tg ø

Pour un sol dont γ ≠ 0, c ≠ 0, Ф ≠ 0 et γs.D ≠ 0, la capacité portante qd est la somme de q1 et


q2 et on obtient :

1
qd = c Nc + γs.D Nq + γ B Nγ
2

Dans cette équation, le premier terme cNc est appelé «terme de cohésion», le second
1
terme γs D Nq «terme de profondeur» et le troisième terme γ B Nγ «terme de surface».
2

Cette équation a été obtenue en 1920 par caquot et TERZAGHI. Les valeurs numériques
des facteurs de capacité portante Nc, Nq, et Nγ sont données au tableau ci-dessous.

40
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Facteurs de capacité portante

Φ [°] Nc Nq Nγ
0 5.14 1.00 0.00
1 5.38 1.09 0.07
2 5.63 1.20 0.15
3 5.90 1.31 0.24
4 6.19 1.43 0.34
5 6.49 1.57 0.45
6 6.81 1.72 0.57
7 7.16 1.88 0.71
8 7.53 2.06 0.86
9 7.92 2.25 1.03
10 8.35 2.47 1.22
11 8.80 2.71 1.44
12 9.28 2.97 1.69
13 9.81 3.26 1.97
14 10.37 3.59 2.29
15 10.98 3.94 2.65
16 11.63 4.34 3.06
17 12.34 4.77 3.53
18 1310 5.26 4.07
19 13.93 5.80 4.68
20 14.83 6.40 5.39
21 15.82 7.07 6.20
22 16.88 7.82 7.13
23 18.05 8.66 8.20
24 19.32 9.60 944
25 2072 10.66 10.88
26 22.25 11.85 12.54
27 23.94 13.20 14.47
28 25.80 14.72 16.72
29 24.86 16.44 19.34
30 30.14 18.40 22.40
31 32.67 20.63 25.99
32 35.49 23.18 30.22
33 38.64 26.09 35.19
34 42.16 29.44 41.06
35 46.12 33.30 48.03
36 50.59 37.75 56.31
37 55.63 42.92 66.19
38 61.35 48.93 78.03
39 67.87 55.96 92.25
40 75.31 64.20 109.41
41 83.86 73.90 130.22
42 93.71 85.38 155.55
43 105.11 99.02 186.54
44 118.37 115.31 224.64
45 133.88 134.88 271.76
46 152.10 158.51 330.35
47 173.64 187.21 403.67
48 199.26 222.31 496.01

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Exemple 1 : Soit à calculer la capacité portante de la fondation

Mur

D =1,5 m
Silt argileux : γ = 18 kN/m3
c = 4 kN/m2
Semelle filante
ø = 30°

B=2m

D’après le tableau des facteurs de capacité portante :

Pour ø = 30° → Nc = 30.14, Nq = 18.40, N‫ = ﻻ‬22.40


1
Donc, qd = cNc + ‫ ﻻ‬DNq + ‫ ﻻ‬B N‫ﻻ‬
2
1
= 4 x 30.14 + 18 x 1.5 x 18.40 + 18 x 2 x 22.40
2
= 120.6 + 496.8 + 403.2

qd = 1020.6 kN/m2 ou kPa

Cette contrainte représente la contrainte à la rupture, c'est-à-dire, la contrainte maximale que


la semelle peut supporter. Aussi, la charge portante par unité de longueur du mur est donnée
par l’expression :

Q = qd x B = 1020.6 x 2 = 2041.2 kN/m

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2 – Capacité portante des semelles isolées et des radiers

Le calcul des semelles isolées et des radiers est un problème à trois dimensions que l’on ne
sait pas traiter de manière théorique satisfaisante (exception faite des semelles circulaire en
raison de la symétrie de révolution). Faute de mieux, on utilise la formule de la capacité
portante de la semelle filante, en affectant chacun des trois facteurs de capacité portante de
coefficients correcteurs.

Terzaghi avait proposé, initialement, les relations suivantes, dans le cas d’une semelle
circulaire de diamètre B et d’une semelle carré de côté B :

B
q d = 1.3cN c + γ s DN q + 0.6γ Nγ (cercle)
2
B
q d = 1.3cN c + γ s DN q + 0.8γ Nγ (carré)
2

Des études plus récentes ont indiqué que le coefficient correcteur de Nc était légèrement
inférieur à 1.3 et qu’il n’y avait pas de différence significative entre la capacité portante des
semelles carrées et celles des semelles circulaires. Ces études ont montré que la formule :

⎛ B⎞ ⎛ B⎞ B
q d = ⎜1 + 0.2 ⎟cN c + γ s DN q + ⎜1 − 0.4 ⎟γ N γ
⎝ L⎠ ⎝ L⎠ 2

Cette formule pourrait être appliquée de façon sécuritaire aux semelles isolées
(carrées, circulaires et rectangulaires) ainsi qu’aux radiers et aux semelles filantes.

43
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Exemple 2 :

Calculer la capacité portante d’une semelle carrée (B X B) dont la base est située à une
profondeur de 2 m. Les caractéristiques du sol du sol sont les suivantes :
‫ = ﻻ‬20 KN/m3, c = 15 KN/m2, ø = 20°

Q =1800 kN

Surface du terrain naturel

D=2m
Remblai : γ = 18,5 kN/m3
Semelle carrée B = L

BXB
Sol de fondation : γ = 20 kN/m3
c = 15 kPa
ø = 20°

Semelle carrée B = L

Pour Ф = 20°, Nc = 14.83, Nq = 6.40 et N‫ = ﻻ‬5.39

⎛ B⎞ ⎛ B⎞ B
™ q d = ⎜1 + 0.2 ⎟cN c + γ s DN q + ⎜1 − 0.4 ⎟γ N γ
⎝ L⎠ ⎝ L⎠ 2
B
= (1 + 0.2) 15 * 14.83 + 18.5 * 6.40 + (1-0.4) * 20 x * 5.3
2
= 266.94 + 236.80 + 32.34 B
™ qd = 503.74 + 32.34 B

Si B = 2m → qd = 568.42 pa et Q = 2273.7 kN
Si B = 4 m → qd = 633.10 KPa et Q = 10129.6 kN

Remarques : i) Q = qd * B2
ii) Si Q est donnée, on peut trouver B
Q
Soit en posant qd =
B2
Soit en procédant par essais.

44
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3 - Sols cohérents (argiles et silts argileux)

Comme il a été dit dans les sections 2.2.4 du présent chapitre, la capacité portante limite des
sols cohérents est contrôlée par les paramètres de résistance à court terme, c'est-à-dire, φu
et Cu ; De plus pour les argiles, φu est souvent nul et il en résulte que pour :

φu = 0, Nc = 5.14, Nq = 1.0 et Nγ = 0

Par conséquent la capacité portante des semelles isolées et de radiers est donnée par la
formule suivante :
B
qd = (1 + 0.2 ) * 5.14 * c + ‫ﻻ‬s D
L
De plus les études effectuées par SKEMPTON ont montré que si la profondeur
d’encastrement augmentait, la capacité portante de l’argile augmenterait plus que ne
l’indique la formule ci-dessus. A la suite de ses études, SKEMPTON a suggéré que la
capacité portante des semelles filantes ou isolées ou radiers pourrait être exprimés en
majorant le terme de cohésion. Cette formule est la suivante :

D B
qd = (1 + 0.2 ) (1 + 0.2 ) x 5.14 c + ‫ﻻ‬s D
B L
D
Cette formule n’est valable que pour inférieur ou égal à 2.5. Au lieu d’utiliser cette
B
expression, on peut combiner les effets des coefficients correcteurs :

D B
(1 + 0.2 ) et (1 + 0.2 )
B L
qd = c Nc* + ‫ﻻ‬s D
D B
Avec : Nc * = 5.14 (1 + 0.2 ) (1 + 0.2 )
B L

B
De plus, Nc* (rectangle) = (0.84 + 0.16 ) Nc* (carré)
L

45
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Exemple 3 :

Calculer la capacité portante limite du radier dont les dimensions sont données ci-dessous :

Argile : γ = 16,5 kN/m3 D=4m


cu = 30 kPa Radier
øu = 0°

20 m X 40 m

D’après la formule de SKEMPTON :

B D D
Nc* = (1 + 0.2 ) (1 + 0.2 ) * 5.14, pour ≤ 2.5
L B B

20 4
= (1 + 0.2 ) (1 + 0.2 ) * 5.14 = 5.88
40 20

qd = c Nc* + ‫ﻻ‬s D = 30 * 5.88 + 16.5 * 4


= 176.4 + 66.0 = 242.4 kN /m2
D B
D’après l’abaque : pour + 0.2 et + 1, Nc* (carré)
B L
B
⇒ Nc* rectangle = (0.84 + 0.16 ) * Nc* (carré)
L
= 0.92 * 6.4 = 5.89

qd = 30 * 5.89 + 16.5 * 4 = 242.7 kN/m2

™ Les deux réponses sont équivalentes

46
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4 - Présence d’eau

Comme précédemment expliqué, on distingue deux (2) types de ruptures :

- une à court terme et


- une autre à long terme.

De plus, pour les milieux perméables (sables et graviers) ainsi que pour les conditions à long
terme, on utilise les caractéristiques intergranulaires c’ et Ф’ et les calculs sont effectués en
contraintes effectives.

Par contre pour les milieux saturés de faible perméabilité, c'est-à-dire dans les argiles et les
silts, les calculs sont effectués en contraintes totales et l’on utilise les caractéristiques
apparentes cu et Фu si l’on veut étudier la stabilité à court terme.

Exemple 4 :

Pour la fondation filante ci-dessous, calculer la capacité portante limite à la rupture.

Surface du terrain

N. P. 1m
D = 1,5 m
Sable fin : γ = 17 kN/m3
3
γsat = 19 kN/m
ø = 36°

2m

Pour Ф = 36 ° ⇒ Nc = 50.59, Nq = 37.75, N‫ = ﻻ‬56.31


B B B
Et qd = c Nc (1 + 0.2 ) + γsD Nq + (1 – 0.4 )γ Nγ
L L 2

Etant donné la présence de l’eau, le problème peut être divisé en deux (2) parties.

47
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≡ + Pas de sol

1m D = 1,5 m 1m γs
0,5 m

γ's

γ' γω

Contraintes totales ≡ Contraintes effectives + Eau

B B
qd = (γs * 1m + γ‘s * 0.5 m) Nq + (1 – 0.4 ) γ‘ N‫ ﻻ‬+ γeau * 0.5 m
L 2
2
= 17.0 x 1m + 9.0 x 0.5) 37.75 + 1.0 x 9.0 * * 56.3 + 9.81 * 0.5
2
= 811.63 + 506.79 + 4.91 = 1323.33 kN/m
qd = 1323.33 kN/m2

Exemple 5 :

Calculer la capacité portante à la limite de la semelle filante ci-dessous. Dans le cas ou la


nappe se trouve au dessous de la semelle.

Surface du terrain

D = 1,5 m

Sable : γ = 18 kN/m3
3
γsat = 20 kN/m
2m
ø = 38° 1m
N P

48
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En ce qui concerne le terme avec N‫ﻻ‬, le poids volumique à utiliser dans la formule est donné
par les relations suivantes :

zw
- Si zω < B : γ = γ‘ + ( γ - γ‘)
D B

- Si zω > B : γ = γ

B zω
N P

Dans ces formules, ‫ ﻻ‬est le poids volumique apparent du sol au-dessus de la nappe et ‫ ’ﻻ‬est
le poids volumique que déjauge du sol sous la nappe.

1
Dans ce cas, γ = 1.02 + (18 – 10.2) = 10.2 + 3.9 = 14.1
2

B B
qd = γs D Nq + (1-0.4 )‫ﻻ‬ N‫ﻻ‬
L 2

Pour Ф = 38° ⇒ N‫ = ﻻ‬78.03


Nq = 48.93
2
qd = (1.5 * 18) 48.93 + 1.0 * 14.1 * * 78.03
2
= 1321.11 + 1100.22 = 2421.33 kN/m2

™ qd = 2421.33 kPa

49
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5 – Coefficient de sécurité, capacité portante brute nette et admissible

Les calculs précédents sont des calculs à la rupture. Pour limiter les tassements à des
valeurs acceptables, il convient d’introduire dans les formules un coefficient de sécurité et
de définir une contrainte admissible ou de service.

En règle générale, on peut prendre pour contrainte admissible le tiers de la capacité portante
à la rupture qd.

qd = qbrute

Mais il est plus satisfaisant d’introduire la portance nette :

qd’ = qd - ‫ﻻ‬s D

qui correspond à l’accroissement de la charge appliquée au massif dans le plan de la


fondation ; si toutes les fois que l’encadrement D a été réalisé à la suite d’un terrasse-
ment, le coefficient de sécurité ne doit s’appliquer qu’à cette capacité portante nette.

- Dans les sols granulaires (c = 0) :


⎛ B⎞ B
q ' d = γ s DN q + ⎜1 − 0.4 ⎟γ N γ − γ s D
⎝ L⎠ 2

- Dans les sols cohérents (φ = 0) :

⎛ D ⎞⎛ B⎞
q' d = ⎜1 + 0.2 ⎟⎜1 + 0.2 ⎟cN c + γ s D − γ s D
⎝ B ⎠⎝ L⎠

⎛ D ⎞⎛ B⎞
= ⎜1 + 0.2 ⎟⎜1 + 0.2 ⎟cN c
⎝ B ⎠⎝ L⎠

En désignant par F le coefficient de sécurité, les expressions ci-dessous donnent les


contraintes admissibles brutes et nettes.

B B
γsD( Nq − 1) + (1 − 0.4 )γ Nγ
c = 0 ⇒ qadm. brute = L 2 + γsD
F
B B
γsD( Nq − 1) + (1 − 0.4 )γ Nγ
qadm. nette = 4 2
F

N.B. = en présence d’eau, le terme (γsD) qui multiplie le terme (Nq – 1) est exprimé en
contraintes effectives, tandis que γsD est toujours exprimé en contraintes totales.

50
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D B
cNc(1 + 0.2 )(1 + 0.2 )
Ф = 0 ⇒ qadm. brute = B L + γsD
F
D B
cNc(1 + 0.2 )(1 + 0.2 )
qadm. nette = B L
F

Dans les efforts qui sont transmis à une fondation, il faut distinguer le poids mort et les
surcharges. Pour définir les contraintes admissibles, il est important de savoir à quelle valeur
de surcharge on se réfère. On doit en principe étudier deux hypothèses : celle des
surcharges dites normales et celle des surcharges maximales que l’on obtient en admettant
que toutes les causes de surcharge (vent, pluie, etc..) produisent simultanément leurs effets.

Dans la première hypothèse, comme on l’a déjà dit, on choisira un coefficient de sécurité de
3. Dans la deuxième, on pourra se contenter d’un coefficient plus faible de l’ordre de 2. On
calculera la fondation la plus sévère de ces deux hypothèses.

Exemple 6 :

Calculer la profondeur d’encastrement D du radier ci-dessus, afin d’assurer un coefficient de


sécurité de 3 contre la rupture.

Radier

Argile : γsat = 18,4 kN/m3 D


ø = 0° Q = 120 kN/m2
C = 30 kPa

36 m X 60 m

D B
cNc(1 + 0.2 )(1 + 0.2 )
qadm. nette = B L avec Nc = 5,14
F
D 36
cNc(1 + 0.2 )(1 + 0.2 )
qadm. brute = 36 60 + γsD
3

51
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D 36
30 * 5.14(1 + 0.2 )(1 + 0.2 )
120.0 = 36 60 + 18.4 D
3
D
= 51.4 * 1.12 (1 + 0.2 ) + 18.4 D
36
D
= 51.4 * 1.12 (1 + 0.2 ) + 18.4 D
36
120.0 = 57.568 + 0.3198 D + 18.4 D

62.432 = 18.7198 D ⇒ D = 3.33 m

On pourrait réduire les tassements en assurant une « compensation parfaite », c'est-à-dire


en augmentant D de façon à ce que le poids des sols excavés égal le poids de l’édifice.

120
120.0 = ‫ﻻ‬sD ⇒ D = = 6.52 m
18.4

Exemple 7 :

Q
Surface du terrain

1m
N. P.
Sable : γ = 17 kN/m3
3
γsat = 19 kN/m
ø = 35°
1m

2,0 X 3,0m

Déterminer la charge Q que peut supporter la semelle, en assurant un facteur de sécurité de


2.

Ф = 35 ° ⇒ Nq = 33.30, N‫ = ﻻ‬48.03
B B
qd = ‫ﻻ‬s D Nq + ( 1 – 0.4 )‫ﻻ‬ N‫ ﻻ‬+ ‫ﻻ‬w * zw
L 2

52
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2 2
= (17 * 1m + 9.2 * 1m) 33.30 + (1 – 0.4 ) * 9.2 * * 48.0 + 9.81 * 1 m
3 2
= 872.46 + 324.04 + 9.81 = 1206.31 kPa

q’d = qd - ‫ﻻ‬s D = 1206.31 – (17 * 1 + 19.0 * 1) = 1170.31 kPa

qadm,.nette = q’d / F = 1170.31 / 2 = 585.16 kPa

Q = qadm, nette * Aire de la semelle = 585.16 * (2 * 3) = 3510.9 kN

Q = 3510.9 kN

53
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6 – Charges excentrées et inclinées

a) – charges excentrées verticales


i) semelle filante

eB eB

Q D

A A’’ A’
A A’’ A’
B’
B’
B
B

D’après MEYERHOF, on peut attribuer à la semelle une largeur fictive B’ = B – 2eB.


(C’est la surface hachurée AA’) et de négliger A’ A’’.

La charge portante par unité de longueur de la semelle devient donc égale à :

1
Q = B’ qd = B’ (c Nc + γs D Nq + γ B’ Nγ)
2

⎡⎛ 2
eB ⎞ 1 ⎛ 2e ⎞ ⎤
B’ = B – 2e ⇒ Q = B ⎢⎜1 − 2 ⎟ γBNγ + ⎜1 − B ⎟(cNc + γ s DN q )⎥
⎣⎢⎝ B⎠ 2 ⎝ B ⎠ ⎦⎥

2
⎛ 2e ⎞ ⎛ 2e ⎞
Les coefficients correcteurs ⎜1 − B ⎟ et ⎜1 − B ⎟ peuvent être mis sous forme de
⎝ B ⎠ ⎝ B ⎠
graphique.

⎛ 2e B ⎞
Lorsque la charge atteint la limite du tiers central ⎜ = 0.17 ⎟ , le terme de Nγ est réduit à
⎝ B ⎠
43% de sa valeur normale, tandis que l’on a encore près de 65% des termes de Nc et Nq.

54
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ii) Semelle isolée avec charge doublement excentrée

En suivant les conseils de MEYERHOF, on remplacera B et L par les dimensions fictives :

B’ = B – 2eB
L’ = L – 2eL

eB

Q
L’
eL
L Surface fictive (hachurée)
d’une semelle doublement
excentrée

A A’’ A’

B’

Tant dans l’estimation de la capacité portante qd que dans celle de la charge Q, ainsi on
aura :

⎛ B' ⎞ ⎛ B' ⎞ B'


qd = ⎜1 + 0.2 ⎟cN c + γ s DN q + ⎜1 − 0.4 ⎟γ N γ
⎝ L' ⎠ ⎝ L' ⎠ 2

et Q = qd * (B’ x L’)

N.B. : Il est recommandé de limiter les excentrements à un maximum ne dépassant


pas le 1/6 de la largeur (et de la longueur d’une semelle, de façon à ce que la charge
soit toujours dans le tiers central, et ceci afin d’éviter les contraintes trop élevées
dans le sol de fondation.

b) – charges centrées inclinées

Si la résultante des forces R fait un angle avec la verticale, on peut obtenir une formule qui
donne un bon accord avec la réalité :

55
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α° α° 2 B
qd = (1 - )2 (c Nc + γs D Nq) + (1 - ) γ Nγ Pour une selle filante.
90 φ° 2

V
R R
α α

D - V = R cos α
- H = R sin α

N.B. : La capacité portante qd ainsi calculée s’applique à la composante verticale, c'est-à-


dire à la rupture.

R cos α
qd = pour une semelle filante.
B

De plus pour empêcher la semelle de glisser horizontalement vers la droite, il est nécessaire
que la composante horizontale de R, soit R sin α , soit reprise par la résistance au
cisaillement entre la base de la fondation et le sol.
Ainsi, si α est l’angle de frottement entre le sol et la fondation et Ca l’adhésion entre le sol et
la fondation, pour assurer l’équilibre horizontal, il faut que :

R sin α ≤ R cos α × tg δ + ca × B

V = R cos α ⎤
⇒ H ≤ Vtgδ + c a × B
H = R sin α ⎥⎦
En introduisant le facteur de sécurité, F, l’expression devient :
1
H= {V × tgδ + ca × B}
F
N.B. : - F = 1.5 ou 2
1
- φ <δ<φ
2
- ca < c

56
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b) – Charges inclinées et excentrées

Dans le cas des semelles supportant des charges inclinées et excentrées, on peut combiner
les effets en utilisant les coefficients correcteur décrits en a) et b). Toutefois il est nécessaire
de voir si les effets de l’inclinaison des charges et de leurs excentrements s’associaient ou
se contrarient.

c) – Semelles, charges et sol inclinés

Cette question a été étudiée par différents auteurs parmi les lesquels nous citerons F.
BAGUELIN, Y LEBEGUE et T.V. NHIEM.

Lorsque la charge est centrée, les configurations susceptibles d’être rencontrées se


réduisent aux trois situations ci-dessous et à leurs combinaisons. Elles conduisent à une
réduction de la capacité portante des fondations par rapport à celle d’une semelle
horizontale, chargée verticalement et ancrée dans un terrain horizontal, étudiée ci-dessous.

D α
D

α
B
Nγδ, Nqδ, Ncδ Tableau 1 Nγδ, Nqδ, Ncδ Tableau 2

β
B

Nγβ, Nqβ, Ncβ Tableau 3

57
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Y LEBEGUE a calculé les valeurs numériques des coefficients Nγ, Nq, Nc en fonction des
valeurs respectives de δ, α et β. Ces valeurs sont données dans les tableaux ci-dessous.

Tableau 1 : Charges inclinées et semelles horizontales

δ [°]
Φ [°]
0 5 10 5 20 25 30 35 40 45
Coefficient du terme de surface Nγδ
10 1,0 0,14 0
15 2,3 1,1 0,17 0
20 5,0 2,9 1,3 0,26 0
25 10.4 6,7 3,8 1,8 0,41 0
30 21,8 14,8 9,2 5,1 2,3 0,5 0
35 48,0 32,5 21,1 12,9 7,3 3,1 0,67 0
40 113 77 51 32 18,6 9,7 4,10 1,1 0
45 297 96 131 84 50 28,0 14,0 5,5 1,5 0
Coefficient du terme de surface Nqδ
10 2,5 2,2 1,5
15 3,9 3,5 2,8 1,9
20 6,4 5,6 4,7 3,8 2,2
25 10,7 9,2 7,8 6,3 4,9 2,7
30 18,4 15,7 13,1 10,7 8,5 6,3 3,2
35 33,3 28,0 23,1 18,8 14,8 11,3 8,0 3,8
40 64 53 44 34,4 27,2 20,6 15,1 10,3 4,5
45 135 108 87 68 52 39,2 29,2 20,3 13,3 5,3
Coefficient du terme de surface Ncδ
10 8,4 6,6 3,0
15 11,0 9,2 6,9 3,3
20 14,8 12,6 10,2 7,7 3,5
25 20,7 17,6 14,5 11,5 8,4 3,8
30 30,1 25,5 21,0 16,9 13,0 9,3 4,0
35 46 38,5 31,6 25,4 19,8 14,8 10,2 4,1
40 75 62 51 40 31,2 23,5 17,0 11,3 4,4
45 134 107 85 67 51 38,3 28,3 19,5 12,6 4,6
0 5 10 5 20 25 30 35 40 45
Φ [°]
δ [°]

58
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Tableau 2 : Semelles inclinées et massif horizontal

α [°]
Φ [°]
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45

Coefficient du terme de surface N γα

10 1,01 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0
15 2,33 2,29 2,24 2,17 2,11 2,03 1,95 1,87 1,82 1,69
20 4,96 4,69 4,42 4,15 3,88 3,64 3,39 3,15 2,92 2,68
25 10.4 9,49 8,66 7,89 7,17 6,55 5,90 5,33 4,80 4,29
30 21,8 19,4 17,2 14,2 13,3 11,8 10,4 9,11 7,96 6,92
35 48,0 41,2 35,2 31,6 25,8 22,1 18,9 16,1 13,4 11,5
40 113 93,3 76,8 63,7 52,5 43,3 35,6 30,0 24,2 19,8
45 297 230 181 145 115 91,4 72 ,6 57,3 45,0 35,3

Coefficient du terme de profondeur N qα

10 2,47 2,42 2,32 2,25 2,18 2,13 2,06 1,97 1,93 1,87
15 3,94 3,76 3,59 3,42 3,27 3,12 2,98 2,84 2,71 2,59
20 6,40 5,90 5,64 5,30 4,96 4,62 4,37 4,04 3,84 3,60
25 10,7 9,83 9,24 8,35 7,70 7,10 6,54 6,03 5,56 5,13
30 18,4 16,4 15,0 13,6 12,3 11,2 9,96 9,10 8,24 7,40
35 33,3 29,5 25,9 23,1 20,4 18,1 15,9 14,15 12,5 11,1
40 64,2 55,5 47,7 41,8 35,7 31,5 26,5 22,8 19,8 17,4
45 135 113 95,1 79,9 67,1 56,3 47,4 39,8 33,4 28,0

Coefficient du terme de cohésion N cα

10 8,40 8,05 7,51 7,09 6,72 6,40 5,99 5,50 5,29 4,93
15 11,0 10,3 9,67 9,05 8,47 7,91 7,38 6,87 6,39 5,92
20 14,8 13,4 12,7 11,8 10,9 9,94 9,26 8,35 7,81 7,14
25 20,7 18,9 17,7 15,8 14,4 13,1 11,9 10,8 9,78 8,36
30 30,1 26,6 24,3 21,8 19,6 17,6 15,5 14,0 12,5 11,0
35 46,1 40,6 35,6 31,5 27,7 24,4 21,3 18,8 16,4 14,4
40 75,3 64,9 55,7 48,6 41,4 36,5 30,4 26,0 22,4 19,5
45 134 112 94,1 78,9 66,1 55,4 46,4 38,8 32,4 27,0
0 5 10 5 20 25 30 35 40 45
Φ [°]
δ [°]

59
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Tableau 3 : Semelle horizontale sur une pente, β avec l’horizontal :

β [°]
Φ [°]
0 5 10 5 20 25 30 35 40 45

Coefficient du terme de surface N γβ


10 1,0 0,1 0,04
15 2,3 2,1 1,7 0,8
20 5,2 4,3 3,6 2,7 1,2
25 10.4 9,2 7,3 5,7 4,0 1,7
30 21,8 17,9 14,9 11,5 8,2 5,8 2,3
35 48,1 38,9 31,1 24,3 18,1 12,7 8,0 3,0
40 113 87,5 68,3 51,8 37,8 27,8 18,4 10,1 3,9
45 297 219 165 123 88,6 62,1 42,2 26,4 13,6 4,8

Coefficient du terme de profondeur N qβ


10 2,5 2,2 1,5
15 3,9 3,5 2,9 1,9
20 6,4 5,6 4,7 4,0 2,2
25 10,7 9,2 7,8 6,3 4,9 2,7
30 18,4 15,7 13,1 10,8 8,5 6,3 3,2
35 33,3 28,0 23,1 18,8 14,8 11,3 8,0 3,8
40 64,2 52,9 43,0 34,4 27,0 20,6 15,2 9,6 4,5
45 135 111 86,5 67,8 52,5 38,9 29,2 20,2 13,3 5,3

Coefficient du terme de cohésion N cβ


10 8,4 8,0 7,5 7,1 6,7 6,4 6,0 5,5 5,3 4,9
15 11,0 10,3 9,7 9,0 8,5 7,9 7,4 6,9 6,4 5,9
20 14,8 13,4 12,7 11,8 10,9 9,9 9,3 8,3 7,8 7,1
25 20,7 18,9 17,7 15,8 14,4 13,1 11,9 10,8 9,8 8,8
30 30,1 26,6 24,3 21,8 19,6 17,6 15,5 14,0 12,5 11,0
35 46,1 40,6 35,6 31,5 27,7 24,4 21,3 18,8 16,4 14,4
40 75,3 64,9 55,7 48,6 41,4 36,5 30,4 26,0 22,4 19,5
45 134 112 94 79 66 55 46 39 32 27
0 5 10 5 20 25 30 35 40 45
Φ [°]
β [°]

60
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7 – Fondation en milieux stratifiés ou hétérogènes

a) – Milieu stratifiés

Lorsque le sol est composé de couche dont la résistance ne s’améliore pas en fonction de la
profondeur, il faut vérifier qu’à chaque niveau les contraintes apportées par la présence de la
fondation sont acceptables par rapport à la résistance au cisaillement du sol.

L’expérience a montré que pour un bicouche sable-argile, le comportement est le suivant :

Sable

B
h

Argile compressible

1) Si h/B < 1.5, l’ensemble se comporte comme un matériau de cohésion amélioré,


c’est à dire comme si la charge est légèrement réduite sur l’argile.
2) Si h/B > 3.5, l’ensemble se comporte comme un matériau homogène ayant les
caractéristiques du sable.
3) Si 1.5 < H/B < 3.5, les propriétés du système évoluent entre les deux comportements.

N.B. :
a) On pourra tenir compte de la couche d’argile lorsque h/B > 3.5
b) Pour 1.5 < H/B < 3.5, on pourra calculer la force portante à la partie
supérieure de la couche d’argile et la comparer aux surcharges produites à ce
niveau par la fondation ; pour déterminer l’intensité de ces surcharges ; on
utilisera les formules (abaques) de Boussinesq où encore des répartitions de
2/1 à travers la couche résistante.
c) Pour h/B << 1.5, on calcule la fondation comme si elle reposait directement à
la surface de la couche molle.

61
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Exemple 8 :

Q = 1800 kN

Surface du terrain

1m

Gravier sableux
3
γ = 21,0 kN/m
3
γs = 23,0 kN/m 1,5 X 3,0 m
ø = 42° 2,5 m

Argile
C = 35 kPa

Vérifier le facteur de sécurité dans la couche d’argile.

Solution : h/B =2,5/1,5 = 1,67


On peut utiliser une répartition de 2/1 et les dimensions fictives sont :
Bfictif = 4 m et Lfictif = 5,5 m

1m

Gravier sableux
1 1,5 X 3,0 m
2,5 m
2

4 m X 5,5 m Argile

62
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⎛ D⎞ ⎛ B⎞
q’d (nette) = cNc⎜1 + 0.2 ⎟ ⎜1+ 0.2 ⎟
⎝ B⎠⎝ L⎠

⎛ 4 ⎞
= 35 ∗ 5.14(1 + 0 )⎜1 + 0.2 ⎟
⎝ 5.5 ⎠
= 35 x 5.14 x 1.145 = 206.1 KN/m2

Q 1800 1800
qactuelle, contact = = = = 81.8KN
Aire 4 ∗ 5.5 22

qactuelle, contact = Contrainte au niveau supérieure de la couche de la couche d’argile.

206.1
F = q d' / q actuelle,contact = = 2.52
81.8

b) Milieux hétérogènes

La théorie de la capacité portante décrite dans les pages précédentes suppose que le sol de
fondation est homogène ou du moins jusqu’à une certaine profondeur influent par le
chargement. Nous avons vu que plus la fondation est large, plus le sol est sollicité en
profondeur. Il emporte donc d’avoir des renseignements précis sur les caractéristiques des
différentes couches de fondations intéressées.

Pour préciser cette exigence, on introduit la notion de profondeur caractéristique. C’est la


profondeur pour laquelle la nature du terrain n’a pratiquement plus d’influence sur la tenue
de la fondation, ni sur son tassement.

Suivant la nature du terrain, on peut penser que la profondeur caractéristique, pour une
fondation de largeur B, varie de B à 2.5B. Si les caractéristiques du sol s’améliorent avec la
profondeur, on choisira la valeur B. Si au contraire les couches plus profondes sont moins
résistantes que les couches superficielles, la profondeur caractéristique sera plutôt vers 2 ou
3 B.

Si les propriétés du milieu varient de façon aléatoire mais dans un intervalle limite (de l’ordre
de 50 %), on pourra calculer la force portante en utilisant des valeurs pondérées des
caractéristiques géotechniques. Si l’intervalle de variation est plus important, il conviendra
d’être prudent et de se tenir plutôt en dessous de la moyenne.

Dans le cas d’une fondation dans l’argile, la méthode décrite ci-dessous permet de calculer
la capacité portante lorsque la cohésion non-drainée avec la profondeur.

63
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Terrain naturel cu à z = 0
cu

B
Partie desséchée
2/3 B

cu à z = 2/3 B

Dépôt argileux

Variation de cu
avec la profondeur
z

2
On prendra une valeur moyenne de cu entre 0 et B sous la fondation.
3
⎛ D ⎞⎛ B⎞
q’d = cu ∗ 5.14⎜1 + 0.2 ⎟⎜1 + 0.2 ⎟
⎝ B ⎠⎝ L⎠

N.B : Cette méthode est valable en autant que la variation de cu par rapport à la moyenne
est inférieure à 50%.

Il existe plusieurs graphiques et abaques pour le calcul de la capacité portante dans certains
particuliers (MEYERHOF, GIROUX, et autres…)

64
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2.3.2 – Règles sémi-empiriques

1 – Essai de pénétration standard (SPT) Estimation de capacité portante et


tassement

En terrain sableux, après avoir estimé une valeur de l’angle de frottement à partir de N, on
pourra à l’aide de la théorie classique, calculer la force portante d’une semelle c’est ce qu’on
cherche à faire MEYERHOF, TERZAGHI et PECK, en établissant une relation directe entre
le taux de travail admissible e le paramètre N. Mais il est bien évident que le taux de travail
ainsi déterminé, s’il est compatible avec la résistance à la rupture du sol, peut conduire à des
tassements inacceptables. MEYERHOF fait remarquer qu’un tassement différentiel de 19
mm (≈ 2 cm) peut être toléré dans la plupart des fondations courantes, et que cette valeur ne
sera pratiquement dépassée tant que les tassement absolus restent inférieurs à 25 mm.

Il apparaît qu’en pratique, la pression admissible nette sur le sol, telle que les tassements
restent inférieurs aux valeurs ci-dessus, est donnée sous forme de graphiques.

65
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Toutes les valeurs données aux graphiques sont valables pour des fondations établies au-
dessus de la nappe (au moins à 1.0 B au dessus). Dans le cas où les semelles sont établies
au dessous ou au voisinage de la nappe, les valeurs trouvées doivent être multipliées par le
coefficient Cw, défini comme suit :

Surface du terrain

Dw

Gravier ou sable B
N. P.

Dw
Cw = 0.5 + 0.5 , si D < Dw ≤ D + B
D+B
Cw = 1.0 , si Dw > D + B

Exemple 9 :

Une semelle carrée de 3.65 m x 3.65 m et de 0.60 m d’épaisseur (en béton) est fondée dans
un dépôt de sable ayant une valeur de N corrigé = 30 chocs/ 0.30 m.
Calculer la charge maximale que la semelle peut supporter si le tassement admissible est de
12.5 mm.

Surface du terrain

0,91 m

0,60 m

3,65 m X 3,65 m
1,22 m

Sable, Ncorr = 30 N. P.

66
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D/B = (0.91 +0.60)/3.65 = 0.41

Utilisation de l’abaque D/B = 0.5

Pour N = 30 ⇒ qadm, nette = 330 kN/m2 ⇒ tassement = 25 mm

12.5
Si tassement = 12.5 mm → qadm, nette = 330 x
25
qadm, nette = 165 kN/m2

Dw 2.73
Mais : C w = 0.5 + 0.5 * = 0 .5 + 0 .5 = 0 .76
D+B 5.16

qadm, nette = 165 x 0.76 = 125.4 kN /m2

Qadm, nette = 125.4 x (3.65)2 = 1670.6 KN = 1671 kN

2 – Essai au cône statique (Pénétromètre)

a) – Méthode de l’Herminier

Pour des semelles de dimensions courantes, encastré d’au moins un (1) mètre dans un
terrain sableux, on peut déterminer le taux de travail admissible par la formule :

qadm = qc/10

Cette formule qui a été utilisée dans une multitude de cas n’a jamais conduit à des désordres
et a toujours donné entière satisfaction.

b) – Méthode de MEYERHOF

Avec un coefficient de sécurité de 3, le taux de travail admissible sera, d’après MEYERHOF :


qc * B ⎛ D ⎞
q adm = ⎜1 + ⎟ ≤ q c / 10
36 ⎝ B⎠

Cette formule est valide seulement dans les terrains sableux, graveleux et silteux.

67
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c) – Estimation de qc en fonction de Rf SCHMERTMANN (1969)

L’estimation de la nature des sols d’après qc et Rf est donnée par Schmertmann (figure ci-
dessus).
La résistance à la pénétration cône qc exprimée en MPa appelée résistance de pointe.
Le frottement latéral sur le manchon fs exprimé en kPa,
Le rapport de frottement : Rf = fs/qc (exprimé en %)

3 – Essai de pénétration dynamique

Cet essai fournit une résistance dynamique de pointe qd exprimé en Pascal et donné
conventionnellement par la formule suivante :

m⋅ g ⋅H m
qd = ×
A.e m + m'

Où : m = masse du mouton
g = accélération de la pesanteur (m/s2)
H = hauteur de chute (m)
A = section droite de la pointe (m2)
e = enfoncement moyen sous un coup : e = 0,1/Nd 10 (m)
m’ = masse frappée comprenant l’enclume, la tige-guide, les tiges et la pointe (kg)

68
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4 – Essais pressiométriques

La courbe brute est obtenue en reportant les mesures à 60 secondes en fonction de la


pression (figure ci-dessous).

Résultats bruts des mesures

Avant d’introduire la sonde dans le forage, des étalonnages de la sonde, décrits ci-après,
sont effectués.

¾ La résistance propre de la sonde (inertie de la sonde) est obtenue en gonflant la


sonde placée à l’air libre à côté du forage.
¾ La constante de dilatation, a, de l’appareillage et des tubulures, exprimée en
cm3/MPa traduit la déformabilité propre de l’appareillage et des tubulures. Elle est
déterminée en gonflant la sonde sous forte pression après l’avoir placée dans un
tube en acier parfaitement indéformable.

Pour un volume Vr mesuré, la pression réelle appliquée au sol à la profondeur H est :

p = pr – pe + (H + h0) γω

et le volume de la sonde après correction est :

V = Vr – a • pr

Où : pr = pression mesurée au manomètre,


Pe = pression correspondant au volume Vr sur la courbe de résistance propre de
la sonde,

69
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H et h0 = définis sur la figure


P = pression corrigée : c’est la contrainte radiale totale appliquée au sol,
V = volume corrigé.

70
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2.4 – TASSEMENTS DES FONDATIONS SUPERFICIELLES

2.4.1 – Répartition des contraintes sous la fondation

1 – Pression de contact

La face inférieure de la fondation appliqué sur le sol une distribution de contrainte qui bien
souvent n’est pas uniforme. On appelle pression de contact, cette contrainte réelle que la
fondation exerce sur le sol. La connaissance de la pression de contact est indispensable si
l’on veut pouvoir calculer les effort dans la fondation et évaluer les tassements du terrain et
ceux de la construction.

En pratique, on admet que généralement la pression de contact est distribuée uniformément


sous les semelles. Cette hypothèse simplificatrice rend très aisé le calcul des efforts dans la
fondation ainsi que celui des tassements. Semelles et radiers peuvent ainsi être considérés
comme des poutres ou des planchers travaillant à l’envers.

Pour toutes les constructions de faible ou de moyenne importance cette manière de faire est
justifiée. Toutefois dans le cas de très grands immeubles, et en particulier pour ceux qui
reposent sur un sol assez compressible par l’intermédiaire d’un radier relativement rigide, il
est indispensable de tenter une évaluation même grossière de la répartition de la pression
de contact.

Lorsqu’on exerce sur le sol par l’intermédiaire d’une plaque circulaire, une pression uniforme,
quelle sera la répartition de la pression de contact ?

Si la plaque est très souple et peut suivre toutes les déformations du terrain, la pression de
contact sera distribuée uniformément, mais le tassement sera inégalement réparti.

Si la plaque est infiniment rigide, le tassement sera uniforme, mais il n’en sera pas de même
pour les pressions de contact. BOUSSINESQ a déterminé la répartition théorique de cette
pression pour un sol élastique (figure ci-dessous) :

71
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Plaque rigide Surface du terrain

σ moyen Q
2 σc = πR 2
r2
2 1−
R2
Sol élastique
r

R R

σmoyen = Q/πR2

L’ensemble de la charge est donc infini sur les bords et égale à σmoyen /2 au centre. Bien
entendu, pour les sols réels il ne peut en être ainsi :

• Dans un milieu cohérent, sur les bords de la plaque, le sol atteint une contrainte
maximale égale à la capacité portante (figure suivante).

Plaque rigide

Sol cohérent

Pression de contact

• Dans le cas des sols pulvérulents, la pression de contact sur les bords de la plaque
est pratiquement nulle à cause de la faible résistance au cisaillement du sol à cet
endroit (voir figure ci-dessous).

72
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Plaque rigide

Sol pulvérulent

Pression de contact

2 – Répartition des contraintes

a) – Cas du solide élastique semi infini

Dans tous les pays pour le calcul des tassements, on se réfère au problème résolu en 1885
par BOUSSINESQ concernant le corps élastique parfait semi infini et soumis à la surface à
une force ponctuelle Q (figure ci-dessous).

3P
σz = cos 5 θ z
2πz 2

Problème de BOUSSINESQ

Dans le cas des charges uniformément réparties, le calcul de Tz a été conduit jusqu’au bout
dans un certain nombre de cas simple et en particulier pour des surfaces souples circulaires
ou rectangulaires ou de longueur infinie (voir abaques aux pages suivantes).

73
Géotechnique Licence Pro Génie Civil I. GUEYE

- Cas d’un rectangle

Dans le cas d’un rectangle de dimensions B x L on peut écrire pour un point situé à la
verticale d’un sommet :

σz = q I (m, n)

B L
Avec : m = et n =
z z
Où : q = pression uniformément répartie
I (m, n) = coefficient d’influence.

Le coefficient d’influence a été établi pour permettre un calcul rapide. A la surface du sol, I
vaut 0.25. Les valeurs de I sont données aux figures pages suivantes.

- Cas d’une surface de forme quelque

On peut dans le cas où la charge est répartie sur une surface irrégulière, décomposer la
surface en une série de petits rectangles uniformément chargés et calculer la pression par la
méthode précédente.

74
Géotechnique Licence Pro Génie Civil I. GUEYE

Coefficient d’influence I, pour la détermination de la composante verticale σz à la profondeur z,


à l’aplomb d’un sommet A, d’une surface rectangulaire non rigide, uniformément chargée.

75
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Coefficient d’influence I, pour la détermination de la composante σz à la profondeur z, à une


distance x, de l’axe d’une surface circulaire non rigide, uniformément chargée

76
Géotechnique Licence Pro Génie Civil I. GUEYE

b) Cas des sols réels

La théorie de BOUSSINESQ suppose que le sol est homogène et isotrope. De plus, le corps
élastique présente le même module en compression comme en traction.

Or les sols réels ne sont pas homogènes. En fait on a toujours une succession de couche
caractéristiques différentes de plus les sols ont une résistance nulle (ou presque) en
tracteur. De sorte que la distribution des contraintes de la théorie classique est d’autant plus
altérée que les contraintes de traction sont plus importante. Enfin, les sols sont souvent
anisotropes et le module horizontal est différent du module vertical. Malgré ces réalités,
dans la pratique courante on utilise la théorie classique du BOUSSINESQ qui, semble
donner des résultats satisfaisants. Dans les cas spéciaux, on peut avoir recours à des
théories plus avancées ainsi qu’à des moyens plus compliqués tels que les éléments finis.

2.4.2 – Calcul des tassements

Le tassement des fondations est dû au tassement immédiat Si, au tassement de


consolidation Sc et au tassement de compression secondaire Ss.

St = si + Sc + Ss

¾ Dans les sols granulaires le tassement total comprend uniquement le tassement


immédiat.

¾ Pour les sols argileux, les tassements de consolidation et secondaire sont souvent
plus important que Si et en pratique ce dernier est souvent négligé.

¾ Pour les sols d’origine organiques, tourbes, les argiles sensibles et certains silts, le
tassement secondaire est beaucoup plus important et d’un ordre de grandeur
comparable à Sc.

1 – Tassements des sols pulvérulents

a) – Théorie classique

On peut calculer le tassement immédiat ou élastique des sols granulaires à l’aide de la


formule suivante basée sur la théorie de BOUSSINESQ :

1− μ
2
Si = q * B * *C f
E

77
Géotechnique Licence Pro Génie Civil I. GUEYE

Où : q= densité de la charge uniformément répartie


B= largeur de la fondation
μ= coefficient de poisson du sol
E= Module de Young du sol
Cf = coefficient sans dimension fonction de la fondation et de la flexibilité
de la fondation (voir tableau ci-dessous)

Tableau des valeurs de Cf

Forme de la Fondation flexible souple Fondation


fondation Centre Bord Moyenne rigide
Cercle 1.00 0.64 0.85 0.79
Carré 1.12 0.56 0.95 0.82
Rectangle L/B = 1.5 1.36 0.68 1.15 1.07
=2 1.53 0.77 1.30 1.18
=3 1.78 0.89 1.52 1.40
=5 2.10 1.05 1.83 1.70
= 10 2.58 1.29 2.25 2.10

Les tableaux ci-après donnent des valeurs typiques du coefficient de POISSON et du


module de YOUNG pour quelques sols.

Coefficient de POISSON

Type de sol μ

Argile saturée 0,4 – 0,5


Argile non saturée 0,1 – 0,3
Silt 0,3 – 0,4
Sable 0,15 – 0,40
Roc 0,10 – 0,40
Béton 0,15

Module de YOUNG

Type de sol M, E [N/m2]

Argile molle 2.0 – 4


Argile Moyenne 4.5 – 9
Argile raide 7.0 – 20
Sable lâche 10 – 25
Sable dense 50 – 100
Gravier lâche 50 – 150
Gravier dense 80 – 200

78
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b) – Essai de pénétration standard

Les abaques décrits ou présentés en 2.3.2.1 peuvent servir pour calculer les tassements.

c) – Pénétromètre statique

La constante de compressibilité est donnée par la formule suivante :

qc
C =α
p0

Où : α = paramètre de compressibilité
= 1 pour les sables compacts,
= 1.5 pour les sables lâches
qc = résistance à la pointe du sol
p0 = poids des terres au niveau de l’essai

Le tassement s’obtient comme suit :

⎛ p + Δp ⎞
S = C ∗ H ∗ log⎜⎜ 0 ⎟⎟
⎝ p 0 ⎠
Où : H = épaisseur de la couche
Δp = accroissement de la pression au centre de la couche

d) – Essai à la plaque

2
⎛ 2B f ⎞
Sf = Sp⎜ ⎟
⎜B +B ⎟
⎝ f p ⎠

Où : Sf = tassement de la fondation
Sp = tassement de la plaque
Bf = largeur de la fondation
Bp = largeur de la plaque

e) – Calcul des tassements par la méthode pressiométrique

La méthode décrite ci-après ne s’applique qu’aux fondations dont la largeur est faible
par rapport à l’épaisseur des couches compressibles. Les deux types de tassement
décrits (tassement consolidation et tassement dû des déformations) se superposent
comme suit :

79
Géotechnique Licence Pro Génie Civil I. GUEYE

¾ Un tassement de consolidation Sc dans la zone située directement sous la semelle


où les contraintes normales sont élevées, zone dénommée domaine sphérique par
L. Ménard qui considère que cette zone peut être limitée à une demi-sphère pour
une semelle isolée ou à un demi-cylindre pour une semelle continue ;

¾ Un tassement Sd dû à des déformations de cisaillement (déformation du sol vers


l’extérieur de la semelle). Ces déformations se font à volume constant comme
dans l’essai pressiométrique. L. M. MENARD a appelé domaine déviatorique les
zones essentiellement affectées par ces déformations.

Domaine
Domaine sphérique sc Déviatorique sd

Domaines déviatorique et sphérique de Ménard

– Formule générale

Le tassement de la semelle s’écrit :

S = Sc + Sd

α
Avec : Sc = . (q' − σ '10 ). λc . B
9.E c

α
2 ⎛ ⎞
. (q ' − σ '10 ). B0 . ⎜⎜ λ d .
B
Sd = ⎟⎟
9.E d ⎝ B0 ⎠

80
Géotechnique Licence Pro Génie Civil I. GUEYE

α : coefficient rhéologique = EM/Eoed ou coefficient de structure de sol. Les valeurs de


α sont présentées dans le tableau ci-dessous,
q’ : contrainte effective appliquée par la semelle,
B : largeur de la semelle avec B ≥ 0,60 m, sinon sd = (2/9 Ed) . (q’- σ ’vo).B. λα d’
B0 : largeur de référence = 0,60 m,
Ec et Ed : modules pressiométriques moyens pondérés dans les domaines sphérique et
déviatorique,
λc et λ d : coefficients de forme fonction du rapport L/B de la semelle (tableau ci-dessous).

Valeurs du coefficient rhéologique, α

Sable et
Type Tourbe
Argile Limon Sable gravier Roche
α E/pl α E/pl α E/pl α E/pl α E/pl α

- >16 1 >14 2/3 >12 1/2 >10 1/3 Très peu


Surconsolidé
fracturée 2/3
très serré
Normal 1/2
Normalement 1 9-16 2/3 8-14 1/2 7-12 1/3 6-10 1/4 Très 1/3
fracturée
consolidé
Sous-consolidé, - 7-9 1/2 5-8 1/2 5-7 1/3 - - Très 2/3
altéré
altéré

Valeurs des coefficients de forme λc et λ d

Rectangle, L/B
coefficient Cercle Carré
2 3 5 20

λc 1 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5

λd 1 1,12 1,53 1,78 2,14 2,65

– Valeurs de Ec et Ed

ƒ Sol homogène

Ec = Ed = E M

Où : EM : module pressiométrique du sol homogène.

81
Géotechnique Licence Pro Génie Civil I. GUEYE

ƒ Sols modérément hétérogènes

La méthode ci-après s’applique à des sols dont les caractéristiques peuvent varier
sensiblement. Toutefois, elle ne s’applique plus si les couches concernées sont de nature
trop contrastée (argile consistance molle et rocher, par exemple).

Le sol sous la semelle est découpé en tranches élémentaires fictives d’épaisseur égale à
B/2 et numérotées de 1 à 16 (E1 de 0 à B/2, E2 de B/2 à B, E3,5 de B à 5B/2, E6,8 de 5B/2 à
4B et E9,16 de 4B à 8B).

Après le découpage du sol d’assise en tranches, Ec et Ed sont données par les formules de
Ménard suivantes :
E c = E1
4 1 1 1 1 1
= + + + +
E d E1 0,85 E 2 E3.5 2,5 E 6.8 2,5 E9.16

Les modules Ei.j (par exemple E6.8) sont eux-mêmes obtenus en considérant la moyenne
harmonique des différents modules pressiométriques mesurés à l’intérieur des tranches
élémentaire i à j.

Remarques :

1. La formule de Ed ci-dessus représente une approche particulière de la prise en


compte de la diffusion des contraintes sous la semelle.
2. L’utilisation de la moyenne harmonique comme valeur représentative découle
directement du fait que les tassements sont inversement proportionnels aux
modules.
3. Si une couche très résistante est intercalée, l’application des formules ci-dessus est
encore acceptable. En revanche, si une couche peu consistante est intercalée, c'est-
à-dire une couche présentant des caractéristiques significativement plus faibles que
les autres, son influence doit être prise en compte à l’aide de la méthode décrite
dans le paragraphe suivant.

ƒ Prise en compte d’une couche peu consistante

Considérons une couche peu consistante d’épaisseur Hpc située à la profondeur zpc sous la
semelle. Elle est caractérisée par son module pressiométrique Epc et un coefficient
rhéologique α pc .

82
Géotechnique Licence Pro Génie Civil I. GUEYE

Le calcul comporte les étapes suivantes :

- Calcul du tassement de la fondation S = Sc + Sd à l’aide des formules ci-dessus en


faisant abstraction de cette couche molle, c'est-à-dire en adoptant comme module
pressiométrique sur l’épaisseur de cette couche le module moyen des couche
voisines soit Ev (figure ci-dessous) ;
- Calcul de l’accroissement de contrainte effective Δσ ' à la profondeur zpc sous la
semelle, Δσ ' pouvant être déterminé en appliquant le coefficient d’influence
correspondant à q’ - σ '10 ;

- Calcul du complément de tassement Δs dû à la présence de la couche molle et


donné par la formule :

⎛ α pc α v ⎞
Δs = Δσ '.⎜ − ⎟ . H pc
⎜E ⎟
⎝ pc E v ⎠

q’ - σ’v0

Epc Ev E

Δσ’

Zpc

Hpc

Prise en compte d’une couche peu consistante

2 – Tassements des sols argileux

Tel que mentionné ci-dessus, la formule générale du tassement est la suivante :

St = Si + Sc + Ss

Avant l’apparition du phénomène de tassement de consolidation la mise en charge du


terrain provoque un tassement immédiat si résultant de la déformation de l’ensemble du
terrain. Etant donné que cette déformation est très rapide, on peut admettre qu’elle s’opère

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à volume constant (donc μ = 0.5) à utiliser la formule de la théorie classique de


BOUSSINESQ.

On calcul habituellement le tassement de consolidation primaire à l’aide de la théorie de


TERZAGHI et l’on obtient :
Cc p ' + Δp
Sc = H ∗ log 0
1 + e0 p' 0
Où : Cc = Indice de compression
e0 = Indice des vides initial
H = Epaisseur de la couche
p’0 = Contrainte effective verticale des terres
Δp = Accroissement de la contrainte dû à la surcharge

Le tassement est obtenu par la sommation des tassements Δs des tranches horizontales
depuis la cote 0 sous la semelle jusqu’à la profondeur telle que l’accroissement des
contraintes devienne négligeable ou que la base des couches compressibles soit atteinte.

Il a été supposé que les contraintes dues à la fondation n’entraînaient que des déformations
verticales, comme dans l’œdomètre. Ceci n’est vrai que sous une surface chargée de
grande largeur B par rapport à l’épaisseur H de la couche compressible. Dans l’essai
œdométrique, le sol ne peut tasser que par réduction de volume, par contre lorsque la
fondation est étroite, il y a possibilité des déformations latérales.

Pour les argiles surconsolidées, l’emploi de cette formule ou équation surestime le


tassement réel de beaucoup tandis que pour les argiles normalement consolidées la
surestimation est plus faible et peut atteindre 20 %. Pour remédier à cet état de choses, on
peut calculer le tassement corriger à l’aide d’un coefficient de correction μ de SKEMPTON et
BJERRUM les valeurs de ce coefficient peuvent être déduites de la figure ci-dessous. En
pratique on aura donc :

Sc réel = μ x Sc calculé

Par ailleurs, A. W. SKEMPTON établit que si le sol est soumis à des variations instantanées
de contrainte, la variation correspondante de pression interstitielle en un point est donnée
par la formule ci-dessous :

Δu = B [Δσ3 + A (Δσ1 – Δσ3)]

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Où : Δσ1 et Δσ3 sont des variations des contraintes principales (avec σ1 = σ3) au point
considéré.
A et B sont des coefficients numériques dits coefficients de pression interstitielle qui
dépendent du sol et peuvent être mesurés à l’appareil triaxial.

Pour les sols saturés, B = 1. La valeur de A est variable et dépend de l’histoire du sol et en
particulier du degré de surconsolidation des sols argileux.

A : Coefficient de pression interstitielle

Valeurs du coefficient μ dans les argiles

Dans le graphique ci-dessous, H représente l’épaisseur de la couche compressible et B la


largeur ou diamètre de la fondation.

Par ailleurs dans les sols d’origine organique et les argiles sensibles, les tassements
secondaires sont très importants et doivent être inclus dans le tassement final, tout au moins
pendant la durée de vie de l’ouvrage qui peut aller de 25 à 100 ans. Dans ce cas, le
tassement secondaire peut être calculé à partir de la formule suivante :

S s = α ∗ log t / t f

Où : α = la pente de la courbe de tassement après 100 % de consolidation primaire


t = temps auquel la consolidation primaire a pris fin
tf = temps à la fin de la durée de vie de l’ouvrage

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2.4.3 – Tassements admissibles

1 – Tassements absolus et différentiels

Lorsque les tassements sont uniformes, ils ne sont pas, en général préjudiciables si
l’ouvrage considéré possède une certaine raideur. Ce qui peut être plus gênant, ce sont les
dénivellations entre différents points d’une fondation que l’on appelle tassements
différentiels. Si leur ampleur est important des désordres graves peuvent survenir :
dislocation de maçonnerie fissures dans le béton ou encore rotation d’ensemble des
immeubles.

2 – Tassements admissibles

Les tassements différentiels et absolus sont considérés comme admissibles lorsqu’ils


peuvent être tolérés ou absorbé sans inconvénient par la superstructure. En ce qui
concerne les tassements absolus, les valeurs suivantes peuvent être adoptées dans la
conception d’immeubles courants :

¾ Structures sur argiles : tassement absolu max. = 8 cm


¾ Structures sur sables : tassement absolu max. = 4 cm

Par exemple en Amérique du Nord, pour les structures fondées sur sable, le tassement
absolu maximum recommandé est de 25 m dans ce cas, le tassement différentiel max. ne
dépassera pas 19 mm. SKEMPTON et BJERRUM ont montré que les tassements
différentiels entre deux appuis voisins, ne sont pas en général pas préjudiciables lorsqu’ils
sont inférieurs à une certaine fraction de la portée L séparant ces appuis. Cette fraction est
d’ailleurs variable avec la structure (page suivante).

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Les critères d’admissibilité des tassements totaux et différentiels doivent faire l’objet d’une
concertation étroite entre l’architecte, l ingénieur des structures et le géotechnicien.

Par ailleurs, comme indiqué précédemment, l’approche utilisée pour le calcul des tasse-
ments n’est pas différente aux résultats ; c’est pourquoi on relève dans la littérature des
ordres de grandeurs assez différents qui doivent impérativement être replacés dans leur
contexte. Le tableau suivant fournit, à titre indicatif, les ordres de grandeurs habituels.

Ordre de grandeur des tassements admissibles

Méthode des tranches Méthode


(2)
et essais à l’œdomètre Pressiométrique
Nature de la construction

Tass. Total Δs pour 10 m


δ δ
[mm] [mm]

Immeubles 50 1/250 à 1/1000


1/500 (1)
fragiles 3 3/10 000
normaux 5 5/10 000
souples 7 7/10 000

Locaux Industriels 1/300


Ossature béton ou métallique avec :
• remplissage fragile 8 8/10 000
(blocs de béton manufacturés)

• remplissage ordinaire 10 1/1 000

• sans remplissage 15 1,5/1 000

Tours, mâts, cheminées Inclinaison : 1/500 Non précisé -

Machines vibrantes
(Groupe diesel, générateur…..) 1/5 000 Non précisé -

(1) Valeur recommandée


(2) Les tassements différentiels admissibles par cette méthode sont 3 à 4 fois plus petits que par la
méthode classique ; Les calculs des tassements par ces deux méthodes conduit à des résultats qui
sont souvent dans un rapport similaire.

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DISTORSIONS ANGULAIRES LIMITES δ/L

1/100 1/200 1/300 1/400 1/500 1/600 1/700 1/800 1/900 1/1000

Limite à partir de laquelle le


fonctionnement des
mécanismes sensibles aux
tassements est perturbé

Distorsion limite pour les structures


avec entretoises

Distorsion limite pour les constructions où la


fissuration est inadmissible

Risque d’apparition des premières fissures dans les murs et panneaux

Des difficultés avec les ponts roulants sont possibles

Distorsion limite à partir de laquelle l’inclinaison des constructions hautes et rigides peut devenir visible

Fissuration considérable dans les panneaux et dans les murs en briques

Distorsion limite pour les murs flexibles en briques pour lesquels h/L < 1/4

Distorsion limite à partir de laquelle il faut craindre des dommages structuraux pour tous les bâtiments

Note : H = hauteur du panneau


L = portée du panneau, de la poutre [D’après BJERRUM, 1963]

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2.5 – SEMELLES CONTINUES ET RADIERS

2.5.1 – Semelles continues

Lorsque les lignes de propriété, l’emplacement d’équipement et l’espacement des colonnes


limitent la conception de semelles isolées, l’on peut utiliser des semelles continues (voir
figure ci-dessous). Ces semelles sont conçues en assumant une répartition linéaire des
contraintes sur la face inférieure de la fondation, et si la résultante de la résultante des
charges (et du centre de gravité de la semelle), la répartition de la pression de contact est
supposée uniforme.

Q1 Variable Q2 Q1 Q2 Variable

Plan Plan

(a) Rectangulaire (b) Trapézoïdale

Q1 Q2

Tirant

(c) Semelles continues à tirant ou à poutres

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Exemple 10
Trouver les dimensions d’une semelle continue rectangulaire supportant deux colonnes dont
les charges respectives sont égales à 827 KN et 1365 KN (voir figure ci-dessous). La
capacité portante admissible du sol est de 150 KN/m2

Q1 = 827 kN Q2 = 1365 kN

Colonne
Colonne 0.38 X 0.38 m
0.30 X 0.30
4.57 m

1.09 m

x = 2.85 m

q = 150 x B
= 366 kPa

L = 6.0 m

Pour la distance par rapport à la résultante à partir de Q1 : Σ MQ1 = 0

(Q 1 )
+ Q2 ) x = Q2 * 4.57 , ce qui donne x =
Q2
Q1 + Q 2
* 4.57 =
1366
2193
* 4.57 = 2.85m

Afin d’obtenir une répartition uniforme de la pression de contact, la longueur de la semelle


doit être égale à :
⎛ 0.30 ⎞
L = 2⎜ + x ⎟ (0.3 est largeur de la colonne 1).
⎝ 2 ⎠
Pour trouver la largeur de la semelle B : ΣFv =0

(Q1 + Q2) = B x L x pression admissible du sol.

Q1 + Q 2 2193
B= = = 2.44m
L * q adm. 6.0 *150

Construction des diagrammes des efforts de cisaillement (effort tranchant) et Moments.

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Q1 = 827 kN Q2 = 1365 kN

1.28 m
0.15 m 4.57 m

q = 366 kPa

897.5

2.26 m Diagramme des


efforts tranchants
54.9

468.5

772.1

Diagramme
M = 300 kN.m
des moments
M = 4.12 kN.m
+

Mmax = 810.3 kN.m

Procéder par la suite à un dimensionnement structural.

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2.5.2 – Radiers

Si les ouvrages transmettent des charges importantes conduisant à des semelles dont la
surface totale est voisine à la moitié de celle de la construction, on a recours aux radiers.

Le calcul des radiers ressemble beaucoup à celui des semelles néanmoins, le comportement
de ces catégories de fondations superficielles diffère nettement en matière de tassement. Si
les semelles sont assez espacées, elles tassent indépendamment les unes des autres et les
différences de tassement reflétant le défaut de l’homogénéité du sol (si les semelles sont
également chargées). Pour un radier, par contre, la profondeur caractéristique est bien plus
forte et les tassements plus grand mais tout se passe comme si le terrain était pratiquement
homogène. Le tassement différentiel prévisible, par rapport au tassement absolu, est
nettement plus faible que dans le cas des semelles isolées. Puisque c’est le tassement
différentiel qui commande la tenue des ouvrages, on peut donc accepter pour les radiers des
tassements absolus plus importants que pour les semelles. En pratique pour les radiers
fondés sur sables et graviers, le tassement maximum absolu permis est de 50 mm. On peut
donc utiliser les abaques présentés en 2.3.2.1, sauf que la pression admissible sera égale à
deux fois celle apparaissant sur les graphiques.

En ce qui concerne la corruption structurale des radiers, on peut assumer soit une répartition
trapézoïdale de la pression de contact, soit utiliser les méthodes élastiques numériques
(différences finies et éléments finis).

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2.6. REGLES CONCERNANT L’ETABLISSEMENT DES FONDATIONS


SUPERFICIELLES

Ces règles veulent définir les facteurs les plus fréquents à considérer lors de l’étude et de la
construction de fondations superficielles.

2.6.1. Profondeur d’encastrement

La base des semelles doit être établie à une profondeur minimale de 1.20 m et supérieur à
celle pour laquelle le sol est sujet :

a) aux changements de volume saisonniers par la dessiccation ou humification,


b) à l’érosion

Les semelles fondées sur un talus doivent être placées à distance horizontale suffisante de
la crète.

Les semelles établies à des niveaux différents ne doivent pas provoquer une interférence
peu souhaitable des contraintes.

Surface finale
Dalle de nivellement

Sol

m
m = 1 ou 2

m = ½ dans le rocher

Etablissement des semelles à des niveaux différents en terrain plat

Pour les semelles et les radiers, la profondeur d’encastrement est définie à la figure
suivante.

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Terrain naturel ou remblayé

(a) semelle

Terrain

Dalle
Sol

(b) Plusieurs semelles

(c) Radiers

Profondeur d’encastrement à prendre en compte dans les calculs

2.6.2. – Conditions du sol de fondation

Si la nappe d’eau est à une profondeur ou élévation supérieure à celle de la base des
semelles, il faut prévoir un dispositif pour abaisser la nappe au moins 0.5 m au dessous du
fond de l’excavation prévue pour les semelles. Bien entendu, cette limitation ne s’applique
pas aux escavations dans les argiles. Si le matériau est du sable fin ou du silt, on utilisera de
préférence des points filtrants au lieu d’un système de drainage fait de pompes et de

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tranchées. L’éventualité d’un tassement des structures adjacentes dû au drainage doit être
évaluée.

Si le matériau de fondation est de l’argile, on doit éviter la perte de consistance de la couche


superficielle d’argile exposée :
a. en plaçant le béton dès l’excavation est complétée
b. en laissant une épaisseur de 5 à 10 cm d’argile que l’on prélève au moment du
bétonnage.

On peut ainsi excaver plus rapidement et plus profondément aménager une dalle de béton
maigre ou de matériau granulaire.
Si le matériau de fondation est de mauvaise qualité, il doit être excavé et remplacé par du
matériau granulaire mis en place et compacté en couches ne dépassant pas 10 à 15 cm
d’épaisseur.

2.6.3. – Conditions d’environnement

La construction de nouvelles semelles à proximité d’anciennes peut entraîner le tassement


des structures adjacentes
a. Par accroissement de la contrainte dans le sol dû à des contraintes existantes et de
celle provenant du nouvel édifice,
b. Par surcharge des anciennes fondations dû à l’action des nouvelles semelles sur les
anciennes (au cas où les nouvelles semelles sont établies au dessus et trop près de
celles appartenant à l’immeuble existant, figure page suivante)
c. Par rabattement de la nappe phréatique
d. Par excavation improprement réalisée.

Si les fondations d’un nouvel édifice doivent être construite adjacentes et à plus grande
profondeur que celles existantes, on devra effectuer une reprise en sous œuvre (figure page
suivante).

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Immeuble Nouvel
existant Immeuble

Construction de fondations au-dessus d’anciennes fondations

Ancien Nouveau

Ancienne semelle

Nouvelle semelle

Reprise en sous œuvre

2.6.4. – Constructions futures

Lorsqu’il est prévu de construire une addition future avec sous-sol adjacent à la première
partie en construction, il est plus économique d’établir les fondations de la première partie
adjacente à la seconde, à une profondeur telle qu’une reprise en sous œuvre ne sera pas
nécessaire lors de la construction de la seconde partie.

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