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Roch-Olivier Maistre,

Président du Conseil d’administration


Laurent Bayle,
Directeur général

La Chambre Philharmonique | Emmanuel Krivine | Robert Levin | Mardi 17 mars


Mardi 17 mars
La Chambre Philharmonique
Emmanuel Krivine | Robert Levin

Dans le cadre du cycle Répéter / Varier 1


Du jeudi 12 au jeudi 26 mars 2009

Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert,
à l’adresse suivante : www.citedelamusique.fr
Cycle Répéter / Varier 1
Quand Beethoven, âgé de 17 ans, rend visite à Mozart, il improvise devant lui une remarquable série de Jeud
variations au piano. Mozart le soupçonne d’avoir tout préparé à l’avance ; ce à quoi le jeune Ludwig sans Ricca
se démonter lui demande un autre thème, et repart de plus belle… Mozart ravi, pas jaloux du tout, Sky C
déclare à ses amis, selon la légende : « Ce Beethoven fera parler de lui ! » Qu’un musicien professionnel Tree T
Chris
sache improviser, cela paraissait naturel depuis presque deux siècles ; mais à l’époque classique,
L’Arbr
où se situe cette histoire (1787), la musique avait évolué. Ce qui émergeait enfin, c’était la notion de
Coule
thème, qui allait moins de soi pendant l’âge baroque, axé sur la basse continue. L’âge classique se soucie
Timo
de bien profiler ses mélodies et s’interroge systématiquement sur l’usage qui en sera fait ; par la suite, PlayP
tous les compositeurs très « chantants » seront des maîtres de la variation. Dave
Ense
Le scénario de la variation (ou thème varié) fait appel à la répétition, à la mémoire : un thème, presque Susa
toujours construit en deux reprises, est énoncé ; puis il est soumis à des modifications, rythme, tempo, Cath
ornements, majeur/mineur, canon… à travers lesquelles il reste en principe reconnaissable. Au cours * Com

du XVIIIe siècle, le style « galant », qui détrône la rigueur baroque, se plaît à enjoliver des mélodies faciles. interc

Ce sont les consolidateurs de ce style devenu « classique » comme Haydn ou Mozart qui insufflent
SAM
à la variation sa grâce ou sa profondeur. Les variations classiques sont souvent qualifiées d’ornementales,
Con
terme un peu péjoratif, et il ne faut pas juger ces maîtres d’après des pages plutôt pédagogiques :
Auto
Haydn d’après le Quatuor « L’Empereur », Mozart d’après « Ah vous dirai-je Maman », ni Schubert, plus tard, Ense
d’après le seul Quintette « La Truite » ; quand ils le veulent, ils pratiquent déjà la variation plus libre, Susa
dite amplificatrice, dont Beethoven se fera une spécialité. Dave
À par
Joseph Haydn, auteur de quatre-vingt-sept variations dont quatre-vingt-une sont des mouvements
lents de sonates, quatuors ou symphonies, choisit généralement des thèmes assez élaborés et ne Dim
les varie que trois ou quatre fois ; à l’instar de Carl Philipp Emanuel Bach, il peut varier deux thèmes en Géra
alternance, formule qui plaira à Beethoven, puis à Mahler. Mozart s’attaque à des idées simples ; Stèle
Tom
sa préférence va au clavier, auquel il confie la plupart de ses cinquante-cinq thèmes abondamment variés.
Tilew
Quant à Beethoven, il glisse des variations dans presque toutes ses œuvres ; il aime les thèmes basiques,
Stev
pour mieux libérer sa fastueuse imagination. D’une petite valse de Diabelli, il a tiré trente-trois célèbres
Nago
versions, qui comprennent même une citation du Don Giovanni de Mozart ! Phili
Loop
Johannes Brahms rejoint Beethoven en ce qu’il médite des variations tout au long de sa vie. Que le thème Dmit
soit solennel, de Haendel, ou étincelant, de Paganini, Brahms en tire toujours un parti majestueux ; son Broke
secret réside dans les basses chantantes : « La basse m’est sacrée, c’est le terrain ferme sur lequel je bâtis mes Phili
histoires. » Il va jusqu’au bout de son idée en… retournant au style baroque, avec des passacailles, comme Loop
dans ses Variations sur un thème de Haydn ou le finale de sa Quatrième Symphonie. Stev
Musi
Au XXe siècle, la variation mélodique refait surface chez les minimalistes américains : elle s’exerce sur des Solis
inter
cellules répétitives de quelques notes, qui semblent grignoter le grand retour du chant… Mais cela est
une autre histoire.

Isabelle Werck
du jeudi 12 au jeudi 26 mars

e Jeudi 12 mars, 20h MARDI 17 MARS, 20H Mardi 24 mars, 18h30


ns Riccardo Del Fra Johannes Brahms Zoom sur une œuvre
Sky Changes * Variations sur un thème de Haydn Pierre Boulez : Incises
Tree Thrills * Robert Schumann Pierre-Albert Castanet, musicologue
Christophe Dal Sasso Concerto pour piano
L’Arbre * Johannes Brahms Mardi 24 mars, 20h
Couleur * Symphonie n° 4 Pierre Boulez
ie
Timo Hietala La Chambre Philharmonique Incises
PlayPlayPlay * Emmanuel Krivine, direction sur Incises
Dave Liebman, saxophone Robert Levin, piano-forte Streicher (1847) Elliott Carter
Ensemble intercontemporain Concerto pour clarinette
Susanna Mälkki, direction Mardi 17 MARS, 9H30 ET 11H Ensemble intercontemporain
Catherine Verheyde, lumières mercredi 18 mars, 15H ET 16H30 Pierre Boulez, direction
* Commande de l’Ensemble spectacle jeune public Jérôme Comte, clarinette
es. intercontemporain – Création Bach… à sable Hidéki Nagano, piano
Théâtre de la Guimbarde (Belgique)
SAMEDI 14 MARS, 11H Shaula Cambazzu, danse MERCREDI 25 MARS, 15H
es,
Concert éducatif Fabienne Van Den Driessche, JEUDI 26 MARS, 10H ET 14H30
Autour de Dave Liebman violoncelle Noces-Bayna
rd, Ensemble intercontemporain Musiques de Johann Sebastian Bach, Chansons traditionnelles de France
Susanna Mälkki, direction Benjamin Eppe et Fabienne Van Den et d’Arabie
Dave Liebman, saxophone Driessche Musiques en balade
À partir de 10 ans. À partir de 2 ans. Fawzy Al-Aiedy, création, chant, oud
Emmanuelle Ricard et Jean
Dimanche 15 mars, 16h30 SAMEDI 21 MARS, 15H Manifacier, direction artistique
Gérard Grisey Forum Giacinto Scelsi Evelyne Girardon, chant, vielle à roue
Stèle 15H : Conférence : L’obsession du son François Lazarevitch, cornemuses,
Tom Johnson Pierre Albert Castanet, musicologue chant
riés.
Tilework – création 16H : Table ronde animée par Edouard Coquard, percussions
es,
Steve Reich Franck Mallet, journaliste, avec la (derbouka, daf, req)
s
Nagoya Marimbas participation de Sharon Kanach, À partir de 7 ans.
Philippe Hurel éditeur, et Jay Gottlieb, pianiste
Loops II 17H30 : Concert JEUDI 26 MARS, 20H
me Dmitri Kourliandski Giacinto Scelsi Joseph Haydn
n Broken Memory Tre Canti Sacri Symphonie n° 60 « Le Distrait »
mes Philippe Hurel Tre Canti Populari Frédéric Chopin
me Loops III Three Latin Prayers Variations sur « Là ci darem la mano »
Steve Reich Trilogie « Les Trois Âges de l’homme » de Mozart
Music for pieces of wood Axe 21 Franz Schubert
es Solistes de l’Ensemble Bruno Mantovani, direction Symphonie n° 8 « Inachevée »
intercontemporain Sonia Wieder-Atherton, violoncelle Orchestre Philharmonique
t
de Radio France
Paul McCreesh, direction
Frank Braley, piano
MARDI 17 MARS – 20H
Salle des concerts

Johannes Brahms
Variations sur un thème de Haydn

Robert Schumann
Concerto pour piano

entracte

Johannes Brahms
Symphonie n° 4

La Chambre Philharmonique, orchestre sur instruments d’époque


Emmanuel Krivine, direction
Robert Levin, piano-forte Streicher (1847)

Coproduction Cité de la musique, La Chambre Philharmonique et Instant Pluriel.

Ce concert est enregistré par France Musique.

Fin du concert vers 21h50.

4
Johannes Brahms (1833-1897)
Variations sur un thème de Haydn op. 56 a

Thème : choral de saint Antoine. Andante


Variation I. Poco più animato
Variation II. Più vivace
Variation III. Con moto
Variation IV. Andante con moto
Variation V. Vivace
Variation VI. Vivace
Variation VII. Grazioso
Variation VIII. Presto non troppo
Finale. Andante

Composition : 1873.
Création à Vienne, le 2 novembre 1873, sous la direction du compositeur.
Effectif : piccolo, 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons, contrebasson – 4 cors, 2 trompettes – timbales, triangle – cordes.
Durée : environ 17 minutes.

Première grande œuvre de Brahms pour l’orchestre, les Variations sur un thème de Haydn font suite
aux deux sérénades, au Concerto pour piano n° 1 ainsi qu’à plusieurs œuvres vocales avec orchestre
telles Un requiem allemand, la Rhapsodie pour alto, le Schicksalslied, le Triumphlied ou encore Rinaldo.
C’est donc à travers celles-ci que Brahms aborde pour la première fois l’orchestre pour lui-même,
et ce après bien des hésitations et bien des découragements.

Si Schumann, qui considère les sonates pour piano de son cadet comme des « symphonies
déguisées », l’a depuis longtemps poussé vers l’orchestre, Brahms a ressenti la nécessité
d’attendre afin de laisser s’effacer un peu les fantômes des grands maîtres auxquels il craint de
se confronter, et notamment l’imposante figure beethovénienne qui, si elle porte son ombre
sur tout le XIXe siècle, l’a peut-être paralysé plus que tout autre : « Je ne composerai jamais de
symphonie ! Vous n’imaginez pas quel courage il faudrait quand on entend toujours derrière soi
les pas d’un géant », confie-t-il à Hermann Levi en 1872. Or, les Variations constituent l’œuvre
idéale pour aborder le problème de l’orchestre : elles ont été écrites à l’origine pour deux pianos
(tout comme la Sonate en fa mineur op. 34b, qui deviendra le Quintette en fa mineur op. 34a) – voici
donc résolu le problème de l’invention musicale en elle-même. D’autre part, Brahms maîtrise
parfaitement la technique de la variation qu’il pratique depuis longtemps avec bonheur
(variations sur des thèmes de Schumann, de Haendel et de Paganini) et dont il aime la rigueur
architecturale : « Je réfléchis souvent à la forme de la variation, et je pense qu’elle devrait être
maintenue plus sévère, plus pure » (à Joseph Joachim en 1856).

Les Variations rendent hommage à la fin du XVIIIe siècle, d’abord par ce que Brahms croit être
un emprunt à Haydn (le thème est issu d’un Divertimento que Karl Ferdinand Pohl, biographe
de Haydn que Brahms rencontre à la Wiener Philharmonischen Gesellschaft en 1862, pense

5
à tort être du prédécesseur viennois), compositeur qu’il admire profondément (« Les gens ne
comprennent presque plus rien à Haydn. Un siècle exactement avant l’époque où nous vivons, Haydn
créa notre propre musique, […] et personne n’y songe. Je célèbre quant à moi depuis des années ces
événements ! » – en 1896), mais aussi par leurs couleurs orchestrales, notamment dans l’utilisation
des vents. Huit variations contrastées mènent à une impressionnante passacaille fondée sur les
cinq premières mesures de la basse du choral (pour Brahms, la richesse et la qualité de la basse
est un élément primordial dans le choix d’un thème de variation) qui conjugue tour de force
technique et expressivité pleine de gravité, jusqu’à culminer sur une dernière itération triomphale
de la mélodie.

Angèle Leroy

Robert Schumann (1810-1856)


Concerto pour piano et orchestre en la mineur op. 54

Allegro affetuoso
Intermezzo. Andante grazioso
Vivace

Composition : première version du premier mouvement sous la forme d’une Phantasie für Klavier und Orchester :
Leipzig, 3 mai-22 août 1841, révision en 1843 ; révision et composition des deuxième et troisième mouvements :
Dresde, 14 juin-29 juillet 1845.
Dédicace : à Ferdinand Hiller.
Première audition publique : le 4 décembre 1845 à Dresde, dans la salle de l’hôtel de Saxe, avec Clara Schumann au
piano et l’Orchestre des Concerts d’abonnements sous la direction de Ferdinand Hiller ; deuxième audition publique
le 1er janvier 1846 à Leipzig, au Gewandhaus, avec Clara Schumann au piano et l’Orchestre du Gewandhaus sous la
direction de Niels Gade.
Durée : environ 31 minutes.

« Ne le prends pas mal, cher Robert, si je te dis que je souhaite vivement que tu aies envie d’écrire aussi
pour orchestre. Ta fantaisie et ton esprit sont trop puissants pour le faible piano.  » C’est en ces termes
persuasifs que Clara Wieck, au début de l’année 1839, incite le musicien à élargir son champ
d’action. Pourtant Schumann s’était déjà vivement intéressé au concerto et, de 1827 à 1839, avait
réalisé plusieurs esquisses, les plus abouties s’étendant à un premier mouvement entier. Mais le
compositeur qui, en cette année 1839, avait découvert dans la Neuvième Symphonie de Schubert
une voie nouvelle pour la musique orchestrale où « tous les instruments chantent comme des voix
humaines », est à la recherche d’une direction analogue pour le concerto : « Le nouveau jeu de
piano veut, par bravade, dominer la symphonie à l’aide de ses seuls moyens propres, et c’est pourquoi
les derniers temps ont vu naître si peu de concertos pour piano […]. Nous devrons donc attendre avec
confiance le génie qui nous montrera […] comment l’orchestre doit être lié au piano. »

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Dès ses premières œuvres achevées de 1841 (Première Symphonie, Fantaisie pour piano et
orchestre), Schumann conçoit l’orchestre comme la forêt romantique célébrée par Eichendorff,
l’un de ses poètes préférés, toute bruissante de sons, de sonneries et de chants. Dans un tel
univers, le soliste ne doit pas se poser en virtuose conquérant, même si le compositeur lui attribue
de belles périodes enflammées, mais apporter sa voix au concert général, conçu comme une
véritable musique de chambre orchestrale. À cette époque, le musicien parvient à sa pleine
maturité dans son style mélodique, tout imprégné de la simplicité lyrique du lied.

En 1841, Schumann avait donc conçu un Konzertstück, la Fantaisie pour piano et orchestre,
qui fut « testée » le 13 août au Gewandhaus, avec Clara au piano. Celle-ci loua les qualités
de l’œuvre : « Le piano est merveilleusement bien uni à l’orchestre ; on ne peut penser l’un sans
l’autre. » Cependant, la Fantaisie ne connut pas d’exécution publique. C’est en 1845, à Dresde,
dans une période psychologique difficile, que le compositeur décida d’ajouter à l’œuvre deux
mouvements, dans une unité de ton parfaite, renforçant la structure d’ensemble par une forme
cyclique, citant le thème du premier mouvement à la charnière de l’Intermezzo et du finale.
L’œuvre connut à sa création un vif succès et s’imposa au fil des ans comme un modèle du
genre, même si une certaine critique lui reprocha son écriture symphonique trop fouillée. Les
premières mesures de l’Allegro affetuoso opposent dans un volte-face les deux versants de l’âme
schumannienne, que le compositeur évoque dans ses écrits sous la forme de deux personnages,
Florestan, passionné, et Eusébius, mélancolique et tendre.

L’admirable thème en la mineur donne au concerto entier sa couleur intime et mélancolique.


L’idée secondaire, qui assure la transition entre les deux tonalités principales (le pont de la forme
sonate)est empreinte d’une poésie légendaire ; elle aboutit au retour du thème dans le ton de do
majeur. Le développement est inauguré par un épisode paisible en la bémol majeur, qui dans la
Fantaisie originale en un mouvement créait l’illusion d’un volet central, permettant de reconstituer
un microcosme de concerto. À la fin du mouvement, la cadence ne sacrifie pas à la virtuosité mais
impose un style sérieux et contrapuntique qui laisse cependant éclater l’émotion dans le retour du
thème enveloppé de trilles.

L’Intermezzo en fa majeur fait office de transition développée entre les deux mouvements
extrêmes : l’écriture de musique de chambre y domine, dans un esprit hérité des concertos
de Mozart. Quelques notes du thème de l’Allegro résonnent comme une lointaine sonnerie et
lancent le vigoureux et brillant finale en la majeur. Dans ce dernier mouvement, le compositeur
revient à une conception plus traditionnelle du genre et semble se souvenir du finale du Concerto
« L’Empereur » par le thème conquérant (dont il assombrit le brillant la majeur initial par des
modulations en mineur), ainsi que par la vivacité et la versatilité rythmiques, présentes dans le
second thème (écrit en binaire dans une mesure ternaire). L’esprit du rondo s’impose dans ce
finale, pourtant écrit en forme sonate, opposant le vigoureux appel initial à une galerie de thèmes
secondaires. Ceux-ci sont généralement présentés dans le lacis de l’écriture pianistique, qu’un
langage harmonique toujours modulant vient iriser de mille couleurs, évoquant l’expression de
Friedrich Schlegel, chère à Schumann, du « songe diapré de l’univers ».

Anne Rousselin
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Johannes Brahms
Symphonie n° 4 en mi mineur op. 98

Allegro non troppo


Andante moderato
Allegro giocoso
Allegro energico e passionato

Composition : 1884-1885, Mürzzuschlag.


Création : 25 octobre 1885, à Meiningen, sous la direction de l’auteur.
Publication : octobre 1886, Simrock, Berlin.
Effectif : 2 flûtes (et piccolo), 2 hautbois, 2 clarinettes, 3 bassons – 4 cors, 2 trompettes, 3 trombones – timbales,
triangle – cordes.
Durée : environ 48 minutes.

Tout comme Beethoven, qui mit un point final à son corpus orchestral avec l’apothéose de la
Neuvième (la « dernière des symphonies », pour Wagner), Brahms fit ses adieux au genre de la
symphonie par cette Symphonie en mi mineur : les esquisses d’une cinquième ne nous sont pas
parvenues, contrairement à la Dixième de Mahler ou à la Neuvième de Bruckner… Et s’il y eut
bien une autre symphonie en chantier (vers 1890), elle fut rapidement abandonnée ; l’un de
ses fragments fut phagocyté par le Quintette à cordes op. 111, mais pour sa majeure partie, elle
disparut corps et biens. Celle-ci est un chef-d’œuvre qui clôt cette courte décennie symphonique
(1876-1885) dans ce qui semble les derniers rayons d’un soleil couchant.

La « triste symphonie » – selon les mots du compositeur lui-même – allie la perfection formelle
(équilibre architectural achevé conjugué à un discours phantasievoll, liens motiviques complexes)
à la profondeur du sentiment (les automnales dernières pages pour piano, de l’Opus 116 à
l’Opus 119, se feront l’écho de cette mélancolie pleine de gravité). Le public de l’époque, qui fit
un accueil extrêmement chaleureux à l’œuvre, ne s’y trompa pas : « cette symphonie a une portée
monumentale », s’enthousiasma ainsi le Hamburger Correspondent.

Début in medias res, sans introduction, avec un thème de violons en tierces descendantes (et
de sixtes montantes, l’intervalle miroir) entrecoupé de silences : voici donnée dès les premières
mesures la cellule originelle qui, comme bien souvent chez Brahms, va nourrir la suite de l’œuvre
par propagation et développement organique. Ce premier mouvement, de forme sonate, pour la
première fois sans reprise de l’exposition (mais avec un bel effet de fausse reprise), a des allures de
sombre ballade, tantôt passionnée, tantôt en suspens. L’Andante moderato qui suit semble, malgré
sa tonalité majeure, un requiem par ses sonorités feutrées (couleurs de cors, pizzicati des cordes)
et son rythme pointé. À cette intense poésie répond un troisième mouvement en ut majeur animé
d’une énergie turbulente, empli d’accents, de notes répétées, de brusques tutti renforcés de trois
timbales, d’un triangle et d’un piccolo. Si Beethoven achève sa Symphonie « héroïque » par un
thème et variations, Brahms, lui, couronne sa partition d’une monumentale passacaille – du jamais

8
vu dans l’histoire de la symphonie –, qui fait écho à sa première grande œuvre pour orchestre,
les Variations sur un thème de Haydn op. 56, dont le finale utilisait la même technique. Trente-cinq
itérations du thème hérité de Bach, d’abord à la mélodie, puis à la basse, dans une structure
en arche suivie d’une coda : pour « le grand initié admis dans la confrérie des maîtres d’autrefois »
(Alfred Einstein), l’histoire féconde véritablement l’imagination.

A. L.

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Robert Levin Philips et Sony Classical. Il a à son Brisgau (Allemagne). Président Rillin
Le pianiste Robert Levin s’est produit actif l’intégrale des concertos de Bach du Concours International Johann Publi
aux États-Unis, en Europe, en sous la direction d’Helmuth Rilling, Sebastian Bach et membre de versi
Australie et en Asie aussi bien en ainsi que les suites anglaises et l’Académie Américaine des Arts entie
récital qu’en musique de chambre ou Le Clavier bien tempéré pour l’Édition et Sciences, il est professeur repri
en soliste avec orchestre. Il a Hänssler de la Bachakademie. Parmi d’humanités à l’Université Harvard. à Rob
collaboré avec les formations les plus ses autres enregistrements, citons Parallèlement à sa carrière la Me
prestigieuses au monde : au piano également un cycle de concertos de d’interprète, Robert Levin est un
avec les orchestres de Berlin, Beethoven sous la direction de spécialiste renommé de Mozart Emm
Birmingham, Boston, Chicago, Sir John Eliot Gardiner et un cycle de et l’auteur de nombreux articles D’ori
Cleveland, Los Angeles et Vienne, concertos de Mozart avec l’Academy et essais sur ce compositeur. Ses polo
sous la direction de chefs tels que of Ancient Music sous la direction compléments à certaines œuvres Krivin
Bernard Haitink, Sir Neville Marriner, de Christopher Hogwood. Réel de Mozart ont été publiés par de vi
Seiji Ozawa, Sir Simon Rattle, et au défenseur de la musique Bärenreiter, Breitkopf et Härtel, Peters, Cons
pianoforte avec l’Academy of Ancient contemporaine, il a commandé et et ont été donnés en concert ou à l’âg
Music, les London Classical Players, créé de très nombreuses pièces dont enregistrés dans le monde entier. la Ch
l’Orchestra of the Age of Veils de Joshua Fineberg (2001), la Les cadences de Robert Levin pour il étu
Enlightenment, l’Orchestre Deuxième Sonate de John Harbison les concertos de violon de Mozart Yehu
Révolutionnaire et Romantique, avec (2003), Chiavi in mano, concerto pour ont été enregistrées par Gidon conc
Christopher Hogwood, Sir Charles piano de Yehudi Wyner (Prix Pulitzer, Kremer avec Nikolaus Harnoncourt après
Mackerras, Nicholas McGegan, Sir 2006), les Préludes de Bernard Rands et l’Orchestre Philharmonique de Karl B
Roger Norrington et Sir John Eliot (2007) et un Concerto pour piano de Vienne pour Deutsche Grammophon à la d
Gardiner. On a aussi fréquemment pu Thomas Oboe Lee (2007). Robert et publiées par Universal. Henle a perm
l’applaudir dans des festivals tels que Levin a étudié le piano avec Louis déjà publié ses cadences pour les Philh
Tanglewood, Brême, Lockenhaus et la Martin et la composition avec Stefan concertos pour flûte et pour cor de 19
Mozartwoche à Salzbourg. En Wolpe à New York. Il a travaillé avec et va publier ses cadences pour le le po
musique de chambre, il collabore Nadia Boulanger à Paris et Concerto pour violon de Beethoven. l’Orch
depuis longtemps avec l’altiste Kim Fontainebleau, et fait ses études Sa reconstruction de la Symphonie à 200
Kashkashian et le New York supérieures à Harvard. Après avoir concertante K. 297b de Mozart a été Jeun
Philomusica. Membre depuis plus de obtenu ses diplômes, il a été invité créée par l’Orchestre Philharmonique régu
vingt-cinq ans du Festival de Musique par Rudolf Serkin à diriger le de Vienne à la Mozartwoche de form
de Sarasota, il a succédé à Paul Wolfe département de théorie de l’Institut Salzbourg, puis interprétée dans Philh
comme directeur artistique en 2007. Musical Curtis, poste qu’il a occupé le monde entier. Le premier des d’Am
Robert Levin est célèbre pour ses cinq ans, avant d’accepter un poste quatre enregistrements de cette Orch
reconstitutions d’improvisations et de de professeur à l’Université d’État de version de l’œuvre en 1985, chez Orch
cadences de l’époque classique ; New York à Purchase. En 1979 il est, Philips, a remporté le Grand Prix Euro
ses interprétations de Mozart et de à la requête de Nadia Boulanger, International du Disque. Une Toky
Beethoven ont été unanimement nommé directeur en résidence du monographie traitant de l’origine, Yomi
acclamées pour leur remarquable Conservatoire Américain de de l’authenticité et des détails de Cleve
maîtrise du langage musical Fontainebleau, où il enseignera de la composition a été publiée chez etc.,
classique. Robert Levin a enregistré 1979 à 1983. De 1986 à 1993, Pendragon Press. En Août 1991, dépa
pour DG Archiv, Decca/Oiseau Lyre, il enseigne le piano à la Staatliche sa version complétée du Requiem Lyon
DG Yellow Label, ECM, Nonesuch, Hochschule für Musik de Fribourg-en- de Mozart a été créée par Helmuth en ta

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Rilling au Festival de Stuttgart. il s’est associé à la démarche originale spécifiques et ponctuels, La Chambre
n Publiée par Hänssler-Verlag, cette d’un groupe de musiciens venus des Philharmonique est aussi un lieu de
version a été jouée dans le monde quatre coins d’Europe, La Chambre recherches et d’échanges, retrouvant
entier et enregistrée à de nombreuses Philharmonique. Ensemble, ils se effectifs, instruments et techniques
reprises. Carnegie Hall a commandé consacrent à la découverte et à historiques appropriés à chaque
d. à Robert Levin le même travail sur l’interprétation d’un répertoire de répertoire. Depuis ses débuts aux
la Messe du Couronnement. l’époque classique jusqu’à nos jours, Folles Journées de Nantes en 2004,
choisissant les instruments appropriés La Chambre Philharmonique a connu
Emmanuel Krivine à l’oeuvre et à son contexte. Depuis un engouement partout renouvelé
D’origine russe par son père et les premiers concerts à La Folle (Cité de la musique à Paris, MC2 à
polonaise par sa mère, Emmanuel Journée de Nantes en janvier 2004, Grenoble, Alte Oper à Francfort,
Krivine débute très jeune une carrière La Chambre Philharmonique a su, Philharmonie de Essen, Philharmonie
de violoniste. Premier prix du au travers des projets ambitieux, du Luxembourg, Palau de la Música
eters, Conservatoire de Paris (CNSMDP) démontrer la singularité de sa Catalana à Barcelone, Arsenal de
à l’âge de seize ans, pensionnaire de démarche et gagner progressivement Metz, Carré Saint-Vincent d’Orléans,
la Chapelle musicale Reine Élisabeth, une large reconnaissance, notamment Théâtre de Caen, festivals de
ur il étudie avec Henryk Szeryng et au travers de sa première réalisation Montreux, du Schleswig-Holstein,
t Yehudi Menuhin et s’impose dans les discographique consacrée à la Messe de La Chaise-Dieu, de la Côte Saint-
concours les plus renommés. En 1965, en ut mineur de Mozart (Naïve, André, etc.), notamment aux côtés
rt après une rencontre essentielle avec novembre 2005). Invité privilégié de Viktoria Mullova, Alain Planès,
Karl Böhm, il se consacre peu à peu de l’Orchestre Philharmonique du Andreas Staier, Emanuel Ax,
hon à la direction d’orchestre. Chef invité Luxembourg depuis 2001, Emmanuel Christophe Coin, Véronique Gens,
permanent du Nouvel Orchestre Krivine a construit avec cette Alexander Janiczek et Robert Levin.
Philharmonique de Radio France formation une relation très étroite. Elle s’ouvre à la musique d’aujourd’hui
de 1976 à 1983, il occupe ensuite Il en est le directeur musical depuis en créant des œuvres de
e le poste de directeur musical de la saison 2006/2007. compositeurs comme Bruno
n. l’Orchestre National de Lyon de 1987 Mantovani en 2005 (commande de
e à 2000 et de l’Orchestre Français des La Chambre Philharmonique La Chambre Philharmonique) et
té Jeunes durant onze ans. Collaborant Née sous l’égide d’Emmanuel Krivine, Yan Maresz en 2006 (commande de
que régulièrement avec les meilleures La Chambre Philharmonique se veut Mécénat Musical Société Générale).
formations, dont les Berliner l’avènement d’une utopie. Orchestre Premier enregistrement de l’orchestre,
Philharmoniker, le Concertgebouw d’un genre nouveau, constitué de la Messe en ut mineur de Mozart,
d’Amsterdam, le London Symphony musiciens issus des meilleures réunissant le chœur Accentus,
Orchestra, le London Philharmonic formations européennes animés Sandrine Piau, Anne-Lise Sollied, Paul
Orchestra, le Chamber Orchestra of d’un même désir musical, La Chambre Agnew et Frédéric Caton, marque le
Europe, l’Orchestre de la NHK de Philharmonique fait du plaisir et de la début d’une collaboration avec Naïve.
Tokyo, l’Orchestre symphonique découverte le cœur d’une nouvelle La seconde parution discographique
, Yomiuri, les orchestres de Boston, aventure en musique. Dotée d’une de La Chambre Philharmonique
Cleveland, Philadelphie, Los Angeles, architecture inédite (instrumentistes et Emmanuel Krivine, consacrée à
z etc., Emmanuel Krivine, depuis son et chef se côtoient avec les mêmes Mendelssohn, a été distinguée par
départ de l’Orchestre National de statuts, le recrutement par cooptation la critique (ffff de Télérama). Vient
Lyon en 2000, multiplie ses activités privilégie les affinités) et d’un de paraître un troisième CD : la
h en tant que chef invité. En 2004, fonctionnement autour de projets Symphonie « du Nouveau Monde »

11
Et
de Dvorák (premier enregistrement Violons I Flûtes
> CO
sur instruments d’époque) et le Alexander Janiczek Alexis Kossenko
Konzertstück pour 4 cors et orchestre Christophe Robert Annie Laflamme MER
de Schumann avec David Guerrier, Armelle Cuny Oeds Van Middelkoop JEUDI
CD déjà récompensé par un Classique Laszlo Paulik
Lud
d’Or RTL. En septembre 2007, la Igor Keller Hautbois Con
captation de la Symphonie de Franck Françoise Duffaud Fabrice Melinon
et du Requiem de Fauré avec le Chœur Martin Reimann Taka Kitazato Cha
Pier
de Chambre Les Éléments à la Andreas Preuss
Bibliothèque Nationale de France Clarinettes
(salle Labrouste) a donné lieu Violons II Luca Lucchetta SAM
à la diffusion de deux émissions Anne Maury Francesco Spendolini
Foru
Maestro sur Arte. Fabien Roussel
de J
La Chambre Philharmonique est Pauline Fritsch Bassons
subventionnée par le ministère de Nathalie Descamps Aligi Voltan 15h
la Culture et de la Communication. Meike Augustin David Douçot Anim
mus
La Chambre Philharmonique est en John Wilson Meyer Antoine Pecqueur
Ave
résidence départementale en Isère. Pierre Baldassare mus
Mécénat Musical Société Générale est Corrado Lepore Cors hist
le mécène principal de La Chambre David Guerrier
17h
Philharmonique. Production déléguée : Altos Emmanuel Padieu
pian
Instant Pluriel. Silvia Simionescu Antoine Dreyfuss de l
Sabine Cormier Pierre Turpin
Laurence Duval Fréd
Vari
Bernadette Verhagen Trompettes Qua
François Baldassare Jean-François Madeuf Troi
Sophie Cerf Joël Lahens Sche
Troi
Ball
Violoncelles Trombones
Nicolas Hartmann Antoine Ganaye
Frédéric Audibert Laurent Madeuf LUNDI
Valérie Dulac Cédric Vinatier
Mél
Thomas Luks Adr
Céline Flamen Timbales Gio
Pauline Warnier Aline Potin-Guirao Esp
Œuv
et F
Contrebasses Percussions Text
David Sinclair Emmanuel Curt Hec
Michael Neuhaus de M

Michaël Chanu
Jean
Luis Augusto Da Fonseca Abd
Jan Krigovsky Did

12
Éditeur : Hu
Et aussi…
MERCREDI 6 MAI, 20H >C
> CONCERTS > LA SÉLECTION DE LA MÉDIATHÈQUE

Felix Mendelssohn M
MERCREDI 29 AVRIL, 20H Venez réécouter ou revoir à la
JE
JEUDI 30 AVRIL, 20H Les Hébrides Médiathèque les concerts que vous
Frédéric Chopin avez aimés. Enrichissez votre écoute en
Lu
Ludwig van Beethoven Concerto pour piano n° 1 suivant la partition et en consultant les
Hector Berlioz Co
Concertos pour piano n° 1, 2 et 3 ouvrages en lien avec l’œuvre.
Symphonie fantastique Découvrez les langages et les styles
Ch
Chamber Orchestra of Europe musicaux à travers les repères
Orchestre des Lauréats du Pie
Pierre-Laurent Aimard, piano, direction musicologiques, les guides d’écoute
Conservatoire de Paris et les entretiens filmés, en ligne sur
Compagnie La Cordonnerie le portail :
SAMEDI 2 MAI, 15H Emmanuel Krivine, direction http://mediatheque.cite-musique.fr
Nelson Goerner, piano SA
Forum Paris sous la monarchie En écho à ce concert, nous vous
Fo
de Juillet proposons…
MERCREDI 13 MAI, 20H
15
15h : Conférence-table ronde … de consulter en ligne dans les
Johannes Brahms An
Animée par Emmanuel Reibel, « Dossiers pédagogiques » :
Zwei Motetten op. 74 m
musicologue Le Piano dans les « Instruments
Av
Avec la participation de Cécile Reynaud, Drei Motetten op. 110 du Musée » • Le Romantisme dans
m
musicologue, et Jean-Claude Yon, Fest und Gedenksprüche op. 109 les « Repères musicologiques »
Franck Krawczyk his
historien
Ihr stürzt nieder (Repetition III) – création … de lire :
Richard Wagner 17
17h30 : Concert par Ronald Brautigam, Johannes Brahms : finale de la Quatrième
M.W nach Tristan (Im Treibhaus, Porazzi pia
piano Pleyel 1842 (collection Musée Symphonie. Vers une cinétique de
Thema, Traüme) – transcription Franck m
de la musique) la trajectoire par Bruno Marc Plantard •
Krawczyk Brahms de Claude Rostand • Robert
Fr
Frédéric Chopin Siegfried Idyll (Treppenmusik) – Schumann par Brigitte François-Sappey
transcription Gérard Pesson Va
Variations brillantes op. 12
Qu
Quatre Mazurkas op. 6 … de regarder :
Tro
Trois Nocturnes op. 9 Accentus Concerto pour piano de Robert
Sc
Scherzo n° 1 op. 20 Laurence Equilbey, direction Schumann par l’Orchestre de la Radio
Tro
Trois Nocturnes op. 15 Flamande, Michel Tabachnik (direction),
Ba
Ballade n° 1 op. 23 Michel Béroff (piano)

Imprimeur VINCENT | Imprimeur France Repro | Licences no 1014849, 1013248, 1013252 


> ZOOMS SUR UNE OEUVRE … d’écouter en suivant la partition :
LUNDI 4 MAI, 20H Variations sur un thème de Haydn
MARDI 24 MARS, 18H30 de Johannes Brahms par l’Orchestre LUNDI
Mélodies, airs et romances de François- Révolutionnaire et Romantique,
Incises de Pierre Boulez M
Adrien Boieldieu, Hector Berlioz, Sir John Eliot Gardiner (direction),
Pierre-Albert Castanet, musicologue Ad
Gioacchino Rossini, Daniel-François- concert enregistré à la Cité de la
Gi
Esprit Auber et Giacomo Meyerbeer musique en novembre 2007 • Concerto
pour piano de Robert Schumann par Es
Œuvres pour piano de Frédéric Chopin
MERCREDI 6 MAI, 18H30 Œ
et Franz Liszt Eugène Bigot (direction) et Yves Nat
(piano) • Symphonie n° 4 de Johannes Fr
Textes d’Alphonse de Lamartine,
Symphonie fantastique d’Hector Berlioz Brahms par le Chamber Orchestra of Te
Hector Berlioz, Victor Hugo et Alfred
Sabine Bérard, musicologue Be
de Musset Europe, Paavo Berglund (direction)

Je
Jean-Paul Fouchécourt, chant
Ab
Abdel Rahman El Bacha, piano
Di
Didier Sandre, récitant

M
Éditeur : Hugues de Saint Simon | Rédacteur en chef : Pascal Huynh | Rédactrice : Gaëlle Plasseraud | Maquette : Elza Gibus | Stagiaires : Marie Laviéville et Romain Pangaud

Fe
Le
Fr
Co

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