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Mission 1
Caractérisation de la situation actuelle, élaboration des objectifs de collecte, de traitement,
de recyclage et mise en décharge du plan de gestion des déchets ménagers et assimilés et
évaluation des impacts des objectifs retenus et élaboration du SIG.
Rapport Définitif
Tome 1
Cadre institutionnel, juridique, technique et financier
Déchets biodégradables : Tout déchet pouvant subir une décomposition biologique naturelle, anaérobique
ou aérobique, comme les déchets alimentaires, les déchets de jardins, de papiers et de cartons ainsi que
les cadavres d'animaux.
Déchets dangereux : Toutes formes de déchets qui, par leur nature dangereuse, toxique, réactive,
explosive, inflammable, biologique ou bactérienne, constituent un danger pour l'équilibre écologique tel
que fixé par les normes internationales dans ce domaine ou contenu dans des annexes.
Déchets industriels : Tout déchet résultant d'une activité industrielle, agro-industrielle, artisanale ou d'une
activité similaire.
Déchets inertes : Tout déchet qui ne produit pas de réaction physique ou chimique tels les déchets
provenant de l'exploitation des carrières, des mines, des travaux de démolition, de construction ou de
rénovation et qui ne sont pas constitués ou contaminés par des substances dangereuses ou par d'autres
éléments générateurs de nuisances.
Déchets médicaux et pharmaceutiques : Tout déchet issu des activités de diagnostic, de suivi et de
traitement préventif, palliatif ou curatif dans les domaines de la médecine humaine ou vétérinaire et tous
les déchets résultant des activités des hôpitaux publics, des cliniques, des établissements de la recherche
scientifique, des laboratoires d'analyses opérant dans ces domaines et de tous établissements similaires.
Déchets ménagers : Tout déchet issu des activités des ménages, ordinaires ou exceptionnel.
Déchets ultimes : Tout résidu résultant de déchets traités ou ceux qui ne sont pas traités selon les
conditions techniques et économiques actuelles.
Déchets verts : Les déchets verts sont des déchets organiques formes de résidus issus de l'entretien des
espaces verts, des zones récréatives, des jardins privés, des serres, des terrains de sports… On désigne par
déchet vert les feuilles mortes, les tontes de gazon, les tailles de haies et d'arbustes, les résidus d'élagage,
les déchets d'entretien de massifs, les déchets de jardin des particuliers collectes séparément ou par le
biais des déchetteries.
Elimination des déchets : Toute opération d'incinération, de traitement, de mise en décharge contrôlée ou
tout procédé similaire permettant de stocker ou de se débarrasser des déchets conformément aux
conditions assurant la prévention des risques pour la santé de l'homme et de l'environnement
Environnement : Ensemble des éléments naturels et des établissements humains, ainsi que des facteurs
économiques, sociaux et culturels qui favorisent l'existence, la transformation et le développement du
milieu naturel , des organismes vivants et des activités humaines
Exploitant : Toute personne physique ou morale responsable de l'exploitation d'une décharge, d'une
installation de tri, de traitement, de stockage, de valorisation ou d'incinération des déchets.
Producteur de déchets : Toute personne physique ou morale dont l'activité de production, de distribution,
d'importation ou d'exportation génère des déchets.
Gestion des déchets :Toute opération de pré-collecte, de collecte, de stockage, de tri, de transport, de mise
en décharge, de traitement, de valorisation, de recyclage et d'élimination des déchets y compris le contrôle
de ces opérations ainsi que la surveillance des sites de décharges pendant la période de leur exploitation
ou après leur fermeture.
Lixiviat : Tout liquide filtrant par percolation des déchets mis en décharge et s’écoulant d’une décharge ou
contenu dans celle-ci.
Ordures ménagères : Fraction des déchets ménagers produits quotidiennement et essentiellement
constitués des déchets de préparation des repas et des emballages de nourriture.
Plan directeur de gestion des déchets ménagers et assimilés pour la Province de Guercif
Mission I – Tome I : Cadre institutionnel, juridique, technique et financier
Précollecte des déchets : Ensemble des opérations organisant l'évacuation des déchets depuis le lieu de
leur production jusqu'à leur prise en charge par le service de collecte de la commune ou de tout autre
organisme habilité à cet effet.
Stockage des déchets : Dépôt provisoire des déchets dans une installation autorisée à cet effet
Traitement des déchets : Toute opération physique, thermique, chimique ou biologique conduisant à un
changement dans la nature ou la composition des déchets en vue de réduire dans des conditions
contrôlées, le potentiel polluant ou le volume et la quantité des déchets, ou d'en extraire la partie
recyclable.
Terres de couverture : Terres ou déchets inertes utilisés pour recouvrir les déchets de la décharge afin de
limiter les envols et d’améliorer l’aspect visuel du stock de déchets.
Valorisation des déchets : Toute opération de recyclage, de réemploi, de récupération, d'utilisation des
déchets comme source d'énergie ou toute autre action visant à obtenir des matières premières ou des
produits réutilisables provenant de la récupération des déchets, et ce, afin de réduire ou d'éliminer l'impact
négatif de ces déchets sur l'environnement.
Plan directeur de gestion des déchets ménagers et assimilés pour la Province de Guercif
Mission I – Tome I : Cadre institutionnel, juridique, technique et financier
Introduction
L’Agence pour la Promotion et le Développement Economique et Social des Provinces du Nord du
Royaume a confié à Egipe Sarl la réalisation de l’étude ayant pour objet l’élaboration d’une proposition
du Plan Directeur Préfectoral de Gestion des Déchets Ménagers et Assimilés de la province de Guercif.
L’étude se décompose en 3 missions :
• Mission 1 : caractérisation de la situation actuelle, élaboration des objectifs de collecte, de
traitement, de recyclage et mise en décharge du plan préfectoral de gestion des déchets ménagers
et assimilés et évaluation des impacts sociaux, environnementaux, économiques et financiers des
objectifs retenus et élaboration du SIG;
• Mission 2 : choix du/des sites de mise en décharge, de traitement, de recyclage, de transfert et du
scénario préfectoral d’opérationnalisation des objectifs retenus ;
• Mission 3 : synthèse des deux missions précédentes, rédigée sous forme de proposition de plan
directeur préfectoral de gestion des déchets ménagers et assimilés, conformément à la loi 28-00
relative à la gestion des déchets et à leur élimination ainsi qu’à ses arrêtés d’application et aux
autres textes réglementaires applicables à la gestion des déchets. Pour la constitution des données
et leur utilisation, une mise en œuvre d’un Système d'Information Géographique.
Le présent rapport présente les résultats de la mission 1 et porte sur :
• l’identification, à l’échelle de la province, des acteurs et des responsables et de leurs rôles dans la
gestion des déchets ménagers et assimilés, ainsi que du contexte institutionnel, économique,
financier et organisationnel de la province, relatifs à la gestion des déchets ménagers et assimilés ;
• l’élaboration d’un Système d'Information Géographique (SIG) de la gestion des déchets à l’échelle de
la province ;
• la caractérisation des modalités de gestion des déchets telles que la collecte, le nettoiement, la
récupération, la valorisation, le transfert/transport, la mise en décharge, la taxation, le budget
« déchets » …dans les Communes et centres urbains, énumérés à l’article 2 ;
• La caractérisation simplifiée de la gestion des déchets dans les douars de plus de 500 habitants.
• la synthèse de flux des déchets à l’échelle de la Province avec une évaluation de leur évolution à 5,
10, 15 et 20 ans ;
• le diagnostic des décharges actuelles et l’évaluation de l’impact environnemental et social des
pratiques actuelles ;
• les propositions budgétées d’investissements améliorant la qualité et la productivité des services de
collecte des déchets ménagers et assimilés et éventuellement des autres opérations de gestion des
déchets à court terme (5 ans). Ces propositions seront exprimées sous forme de recommandations
motivées et budgétisées ;
• L’analyse, la comparaison et le choix des objectifs et des outils de collecte, de récupération /
valorisation, de transfert, de traitement et de mise en décharge sur base d’une comparaison
environnementale, sociale, économique, institutionnelle et technique, sur base d’une analyse
multicritères non agrégative ;
• l’animation d’ateliers de restitution intermédiaires et de fin de mission permettant une
appropriation progressive des résultats de l’étude.
La première mission, objet de ce rapport, vise à caractériser et identifier la situation actuelle de la
gestion des déchets à l’échelle de la zone d’étude et à proposer des voies d’amélioration de l’état actuel.
Afin de présenter aux acteurs locaux les différentes solutions possibles dans le domaine de la gestion
des déchets, le rapport de la mission 1 est constitué de deux tomes :
• Le tome 1 comporte 2 chapitres :
Chapitre I : Cadre juridique et institutionnel relatifs aux déchets ménagers et assimilés ;
Chapitre II : Présentation des solutions de gestion des déchets
• Le tome 2 est subdivisé en trois grands chapitres :
Caractérisation du contexte de la Province de Guercif ;
Description de la situation actuelle de la gestion des déchets dans la zone d’étude;
Propositions de scénarios de gestion des déchets.
En effet, les 2 tomes se structurent de la manière suivante : dans un premier temps, présenter les
différentes solutions éprouvées actuellement disponibles pour assurer la gestion contrôlée des
différents flux de déchets ménagers qui peuvent être adaptées au contexte marocain.
Sur base des solutions disponibles, des scénarios de gestion des déchets sont ensuite proposés, en
veillant à une bonne cohérence des moyens mis en œuvre à l’échelle de la province.
Puis, sur base de ces différents schémas de gestion contrôlée des déchets (différents schémas en
fonction des différents niveaux d’urbanisation), une analyse des variantes et d’optimalisation des
moyens à mettre en œuvre est réalisée. Elle est suivie d’une présentation des mesures
d’accompagnement.
Une fois les moyens techniques et humains déterminés une évaluation des investissements et des coûts
sont réalisés.
Les données utilisées dans ce rapport ont été fournies par la province, les communes et divers rapports
mais résultent également d’investigations de terrain et cartographie propres à cette mission.
Différents textes règlementent la gestion des déchets et son organisation. Les principaux sont présentés
ci-après, à savoir :
• la loi n° 28-00 de 2006 relative à la gestion des déchets et à leur élimination et ses textes
d’application, parus plus tard, à savoir :
décret n°2-07-253 du 14 rejeb 1429 (18 juillet 2008) portant classification des déchets et fixant
la liste des déchets dangereux ;
décret n° 2-09-139 du 25 joumada I 1430 (21 mai 2009) relatif à la gestion des déchets médicaux
et pharmaceutiques ;
décret n° 2-09-284 du 20 hija 1430 (8 décembre 2009) fixant les procédures administratives et
les prescriptions techniques relatives aux décharges contrôlées ;
décret n° 2.09.538 du 5 rabii II 1431 (22 mars 2010) fixant les modalités d’élaboration du plan
directeur national de gestion des déchets dangereux ;
décret n° 2-09-285 du 23 rejeb 1431 (6 ,juillet 2010) fixant les modalités d'élaboration du plan
directeur préfectoral ou provincial de gestion des déchets ménagers et assimilés et la procédure
d'organisation de l'enquête publique afférente à ce plan ;
décret n° 2-09-683 du 23 rejeb 1431 (6 juillet 2010) Fixant les modalités d'élaboration du plan
directeur régional de gestion des déchets industriels, médicaux et pharmaceutiques non
dangereux, des déchets ultimes, agricoles et inertes et la procédure d'organisation de ]'enquête
publique afférente à ce plan ;
décret n° 2-08-243 du 17 mars 2010 (30 rabii I 1431) instituant la Commission des
polychlorobiphényles (PCB) ;
arrêté conjoint du ministre de l’intérieur et du secrétaire d’Etat auprès du ministère de
l’énergie, des mines, de l’eau et de l’environnement n°2817-10 ( 19 avril 2011) relatif aux
critères d’élaboration du plan directeur préfectoral ou provincial de gestion des déchets
ménagères et assimilés.
• le décret n° 2-09-284 du 20 hija 1430 (8 décembre 2009) fixant les procédures administratives et les
prescriptions techniques relatives aux décharges contrôlées
1.1 Loi 28-00 relative à la gestion des déchets et à leur élimination
La loi sur les déchets solides et leur élimination a été récemment adoptée en 2006. Cette loi couvre les
déchets ménagers, industriels, médicaux et dangereux. Elle stipule l'obligation de réduction des déchets
à la source, l'utilisation des matières premières biodégradables et la prise en charge des produits durant
toute la chaîne de production et d'utilisation.
La loi prévoit également l'aménagement par les collectivités locales de décharges contrôlées dans un
délai maximal de trois ans à partir de la publication de la loi pour les déchets ménagers et de cinq ans
pour les déchets industriels.
Cette loi vise à lutter contre les effets nocifs des déchets à savoir :
• La prévention de la nocivité des déchets et la réduction de leur production;
• L’organisation de la collecte, du transport, du stockage, du traitement des déchets et de leur
élimination de façon écologiquement rationnelle;
• La valorisation des déchets par le réemploi, le recyclage ou toute autre opération visant à obtenir, à
partir des déchets, des matériaux réutilisables ou de l’énergie;
• La planification nationale, régionale et locale en matière de gestion et d’élimination des déchets;
• L’information du public sur les effets nocifs des déchets, sur la santé publique et l’environnement;
• La mise en place d’un système de contrôle et de répression des infractions commises dans ce
domaine.
Elle prévoit, entre autres :
• l'interdiction de l'utilisation de produits recyclés dans la fabrication d'emballages destinés à contenir
directement des produits alimentaires;
• l'interdiction d'incinérer les déchets à l'air libre, à l'exception des déchets de jardin;
• la reprise, par le générateur de déchets, des déchets qui seraient déposés à des endroits
inappropriés ou non autorisés et leur élimination conformément à la législation en vigueur. Dans le
cas où le générateur n'a pu être identifié, l'autorité concernée se charge de l'élimination des
déchets;
• l'élaboration :
d'un plan national de gestion des déchets dangereux;
de plans régionaux de gestion des déchets industriels et médicaux non dangereux et des
déchets ultimes, agricoles et inertes;
de plans provinciaux de gestion des déchets municipaux ;
de plans communaux essentiellement centrés sur la collecte et le nettoiement.
Cette loi définit également les responsabilités des communes en matière de gestion des déchets,
notamment dans les articles suivants :
Article 18: Sans préjudice des dispositions législatives en vigueur relatives à l'organisation et aux
finances des collectivités locales, les services publics communaux de gestion des déchets ménagers et
assimilés comprennent, en tout ou en partie, la collecte, le tri, le transport, la mise en décharge,
l'élimination, le traitement et la valorisation de ces déchets.
Ces services comprennent également le nettoiement des voies, places et endroits publics ainsi que le
transport et l'élimination des déchets de nettoiement, dans les mêmes conditions que les déchets
ménagers.
Les communes ou leurs groupements sont tenus d'établir un plan communal ou intercommunal de
gestion des déchets ménagers et assimilés qui définissent les opérations de la pré-collecte, de la
collecte, du tri, du transport, de la mise en décharge, de l'élimination, du traitement et de la valorisation
de ces déchets.
Le plan communal ou intercommunal doit tenir compte des orientations du plan directeur préfectoral
ou provincial des déchets ménagers et assimilés. Il est établi pour une période de cinq (5) ans et
approuvé par arrêté du wali de la région ou du gouverneur de la province ou de la province concernée.
Article 19: Les communes définissent conformément au plan directeur préfectoral ou provincial les:
• zones où elles sont tenues d'assurer les opérations de la collecte, de transport, d'élimination ou de
valorisation des déchets ménagers et assimilés;
• circuits, la cadence et les horaires de collecte de ces déchets ;
• modalités de collecte des déchets;
• fréquences des opérations de nettoiement par zone;
• zones où le transport et la mise en décharge de ces déchets incombent à leurs générateurs.
Article 20: Les communes … décident … des modes de gestion des services publics communaux chargés
de la gestion des déchets ménagers et assimilés …
Lorsque la gestion de ces services est déléguée à un exploitant, ce dernier est soumis au titre de cette
délégation de gestion aux dispositions de la présente loi et ses textes d'application.
Article 21: La commune réglemente les phases de pré collecte et de collecte et décide à cet effet des
modalités de présentation et des conditions de collecte et de remise de ces déchets en fonction de leurs
caractéristiques. Elle peut notamment fixer les modalités de collecte sélective et imposer la séparation
de certaines catégories de déchets.
Le transport et l'élimination des déchets ménagers et assimilés par leurs générateurs dans les zones ou
le service communal n'assure pas la collecte est réglementé par la commune.
L'obligation générale d'entretien à laquelle sont soumis les utilisateurs autorisés à exercer sur le
domaine public comporte celle d'éliminer ou de faire éliminer les déchets qui s'y trouvent.
Article 22: Les communes sont tenues d'assurer l'élimination des déchets ménagers et assimilés
conformément aux dispositions prévues par la présente loi.
Les communes sont tenues de mettre en place des installations de tri, d'élimination, de traitement ou
de valorisation de ces déchets.
Article 23: Tout détenteur des déchets ménagers et assimilés est tenu de se conformer au règlement de
la pré-collecte prévu par le plan communal ou intercommunal de gestion visé au troisième alinéa de
l'article 18 précité et d'utiliser le système de gestion de ces déchets mis en place par les communes.
Les communes prennent obligatoirement en charge les dépenses afférentes aux opérations de collecte,
de tri, de transport et de mise en décharge contrôlée, d'élimination et de valorisation des déchets
ménagers et assimilés ainsi que les dépenses de contrôle de la propreté des zones où ce service est
assuré directement par les générateurs de ces déchets.
Article 24: Les communes peuvent commercialiser le produit des déchets valorisés, les réutiliser à
diverses fins ou les concéder à d'autres utilisateurs.
Article 25: Le service public des déchets ménagers et assimilés… donne lieu à la perception d'une
redevance [dont le taux] est fixé par le conseil communal qui exploite ou délègue la gestion de ce
service selon les formes et conditions prévues par la législation en vigueur.
Elle cadre également les modalités d’implantation et de gestion des décharges contrôlées, notamment
au travers des articles suivants :
Article 51: L'ouverture, le transfert, la modification substantielle et la fermeture des décharges
contrôlées de la classe 1 sont subordonnés à une déclaration. Toutefois, ces opérations doivent se
conformer aux prescriptions techniques prévues par la législation en vigueur. L’octroi de cette
autorisation est subordonné aux conditions énumérées à l'article 57 ci-dessous. Les modalités
d'application de cet article sont fixées par voie réglementaire.
Article 52: Les décharges contrôlées ne peuvent être autorisées à s'installer à proximité des zones
sensibles, des zones d'interdiction et de sauvegarde prévues par la loi n010-95 sur l'eau et ses textes
d'application, des parcs nationaux et aires protégés, des zones d'intérêt touristique, des sites d'intérêt
biologique et écologique, des zones humides et forestières et en dehors des sites désignés par les plans
directeurs de gestion des déchets tels que prévus par la présente loi.
Article 53: En cas de fermeture d'une décharge contrôlée, l'exploitant ou le propriétaire est tenu de
remettre le site dans son état initial ou dans un état écologiquement acceptable.
Article 56: Les générateurs des déchets et les exploitants des décharges contrôlées et des installations
de traitement, de valorisation, d'incinération, de stockage ou d'élimination des déchets ainsi que les
transporteurs tiennent un inventaire retraçant les types et les quantités des déchets qu'ils produisent,
stockent, traitent, incinèrent, éliminent ou transportent.
Article 86: Les sites servant, avant la publication de la présente loi, de déchargea des déchets ménagers
et assimilés doivent être réhabilités dans un délai fixé par arrêté conjoint du ministère de l'intérieur et
de l'autorité gouvernementale chargée de l'environnement.
Article 87: Les décharges, autres que celles visées à l'article 86 ci-dessus et les installations de
traitement, de valorisation et d'élimination des déchets existantes et autorisées avant la publication de
la présente loi, doivent faire l'objet d'une déclaration auprès de l'administration et être réhabilitées
selon les conditions et les délais fixés par la législation en vigueur.
Ces décharges et installations disposent d'un délai de cinq (5) ans à compter de la date de publication de
la présente loi pour se conformer à ses dispositions.
Article 88: Les communes ou leurs groupements doivent mettre en place des décharges contrôlées
conformément à l'article 23 ci-dessus dans un délai fixé par arrêté conjoint du ministère de l'intérieur et
de l'autorité gouvernementale chargée de l'environnement.
Enfin les articles 12 et 13 permettent de mieux comprendre l’articulation entre les responsabilités
communales et la planification provinciale.
Article 12 : Plan directeur préfectoral ou provincial de gestion des déchets ménagers et assimilés.
Ce plan détermine notamment :
• les objectifs à atteindre en matière de taux de collecte et d'élimination ;
• les sites appropriés destinés à l'implantation des installations;
• un inventaire prévisionnel de cinq (5) ans et de dix (10) ans, des quantités;
• un programme d'investissement comprenant :
les décharges contrôlées et des installations de traitement/valorisation ;
la réhabilitation des décharges non contrôlées ;
les moyens financiers et humains nécessaires ;
les mesures à prendre en matière d'information, de sensibilisation et de conseil.
Le plan est sous la responsabilité du Gouverneur en concertation avec une commission consultative
composée de représentants des conseils des communes et de leurs groupements, de représentants du
conseil préfectoral ou provincial, de représentants de l'administration, de représentants des organismes
professionnels concernés par la production et l'élimination de ces déchets et de représentants des
associations de quartiers ainsi que des associations de protection de l'environnement opérant dans la
province ou la province concernée.
Ce plan directeur tient compte des besoins et des potentialités des zones voisines se trouvant hors du
territoire de son application, ainsi que des possibilités de coopération inter-préfectorale ou
interprovinciale dans ce domaine.
Le plan est soumis, à une enquête publique. Il est approuvé par arrêté du wali ou du gouverneur après
avis du conseil préfectoral ou provincial.
Article 13 : Le plan directeur préfectoral ou provincial est élaboré pour une période de dix (10) ans. Il
peut être révisé chaque fois que les circonstances l'exigent selon la même procédure suivie pour son
élaboration.
Sur base de l’analyse de la loi, on constate que la gestion et le financement des service de nettoiement,
de collecte, de transport, de recyclage et d’élimination des déchets sont sous la responsabilité des
communes, et à leur charge, mais que la planification des outils et des objectifs qui devront être
assumés par les communes sont définie dans le cadre du plan provincial.
On peut donc considérer que ces plans, une fois validés, ont une valeur règlementaire puisqu’en leur
absence… « L’administration fixe par voie réglementaire, les lieux, les conditions et les prescriptions
techniques de gestion de ces déchets » (article 15).
1.2 Textes relatifs au plan directeur
Du fait de la portée de ce plan, deux textes précisent ses modalités d’élaboration :
• le décret fixant les modalités d'élaboration du plan directeur préfectoral ou provincial de gestion
des déchets ménagers et assimilés et la procédure d'organisation de l'enquête publique afférente à
ce plan ;
• l’arrêté relatif aux critères d’élaboration du plan directeur préfectoral ou provincial de gestion des
déchets ménagers et assimilés.
Ces textes précisent :
• le contenu, les contraintes à prendre en considération et les objectifs à définir dans le cadre de
l’élaboration du plan ;
• l’organisation du pilotage et du suivi de l’élaboration du plan ;
• l’organisation de l’enquête publique relative au plan ;
• la procédure de validation de la proposition de plan ;
• le suivi de l’exécution du plan, avec entre autres, la production d’un rapport annuel.
Le plan directeur doit aborder :
• les objectifs généraux du plan directeur ;
• les objectifs à atteindre en ce qui concerne le taux de collecte et d’élimination des déchets
ménagers et assimilés ;
• le choix des sites des installations de stockage, de valorisation, d’élimination des déchets mangers et
assimilés en tenant compte des orientations des documents d’urbanisme ;
• le programme d’investissement comprenant l’évaluation des coûts prévisionnels d’exploitation des
différentes filières de la gestion des déchets ménagers et assimilés sur une période de 5 et 10 ans ;
• permettre la collecte et la valorisation ou la combustion simple biogaz produit par les déchets ;
• intégrer un pont à peser, un bâtiment disposant de l'eau, de l'électricité, du téléphone, d'un bureau,
d'un réfectoire, de sanitaires, et éventuellement d'un atelier pour l'entretien et la réparation des
engins;
• une zone de parking et éventuellement une station de lavage et de nettoyage des pneus des engins
et véhicules.
Comme on le voit, la combinaison des prescriptions de la loi 28-00 relatives à la localisation des
décharges contrôlées avec celle de l’arrêté cadre avec précision les critères à prendre en considération
dans le choix de la localisation et de l’exploitation de la ou des décharges de classe 1 à implanter sur le
territoire de la province.
1.4 Règlementation et fiscalité locales
L’article 2 de la loi N° 11-03 relative à la protection et à la mise en valeur de instaure les principes de
« l’usager payeur » et du « pollueur payeur » pour la réalisation et la gestion des projets économiques
et sociaux et des prestations de service. Ces principes sont également applicables aux citoyens
producteurs de déchets et permettent, conjointement à la taxe relative aux services de gestion des
déchets (ancienne taxe d’édilité ou actuelle taxe de services communaux), de percevoir des redevances
pour services rendus en matière de gestion des déchets.
Par ailleurs, sur base de l’article 40 de la loi 78-00 qui précise que le conseil communal peut « …adopter
des règlements généraux communaux d’hygiène et de la salubrité publiques, conformément aux lois et
aux règlements en vigueur … », la commune peut définir le service de base couvert par la taxe de
services communaux et de définir des prix, dans une logique de redevance, pour les autres services qui
ne sont pas couvert par la taxe de services communaux.
Une telle approche peut également être accompagnée d’un arrêté fiscal qui définit une série de prix
d’enlèvement extraordinaires des déchets. Par exemple, la commune pourrait, au travers d’un arrêté
fiscal, définir un prix pour une demande volontaire d’enlèvement extraordinaire de déchets comme
l’enlèvement de déchets d’entretien de jardins ou de construction (déchets inertes) et un autre prix
pour l’enlèvement de déchets déposés de manière non conforme sur la voie publique ou dans des zones
de stockage non autorisées.
Au Maroc, on dispose donc bien d’instruments juridiques et règlementaires qui permettraient
d’augmenter l’assiette fiscale en faisant payer l’ensemble des producteurs de déchets opérant sur le
territoire de la ville.
On pourrait également conditionner l’octroi des permis de construire et d’habiter à un ensemble de
prescriptions en matière de gestion des déchets. Dans le cadre des permis de construire, on pourrait
amener les propriétaires à s’engager à construire des logettes spécifiques de stockage des déchets dans
les logettes spécialement dédiées à cet effet et à acheminer les déchets produits vers l’endroit désigné
par la commune et de n’octroyer les permis d’habiter qu’après constat du respect de ces prescriptions
durant le chantier et après le chantier.
Une telle approche demanderait bien sûr de produire des règlements généraux communaux d’hygiène
et de salubrité publiques, des arrêtés fiscaux, de former et d’assermenter des fonctionnaires
communaux, ce qui nécessite un travail préalable non négligeable, mais accessible à de nombreuses
communes urbaines qui en auraient la volonté, quitte à mandater un juriste pour assurer la production
des documents règlementaires et fiscaux et assurer les formations nécessaires.
Enfin, au niveau des immeubles de copropriété, une concertation avec les syndics et l’intégration de la
gestion des déchets au niveau des parties communes des immeubles dans les règlements intérieurs des
syndics permettrait à la fois d’assurer un stockage intermédiaire des déchets à l’intérieur des immeubles
et d’améliorer le conditionnement des déchets présentés aux services de collecte.
1.4.1 Autres textes juridiques à prendre en considération
Parmi les autres textes juridiques à prendre en considération, citons :
• la charte communale (loi 78-00 complétée par la loi 17-08) qui responsabilise le conseil communal
en matière de gestion des déchets et qui cadre également les projets d’intercommunalité et de
sociétés de développement local ;
• la loi n° 17-95 complétée et modifiée parla loi 20-05 relative aux sociétés anonymes et qui
s’applique également aux sociétés de développement local, dans certains cas;
• le décret relatif de déversement des eaux usées et ses arrêtés conjoints qui définit le niveau
d’épuration à prévoir pour le rejet dans le milieu naturel des lixiviats épurés ;
• la loi 12-03 relative aux Études d'Impact sur l'Environnement et ses décrets d'application ;
• le décret 2-04-564fixant les modalités d'organisation et de déroulement de l'enquête publique
relative aux projets soumis aux études d'impact sur l'environnement (dont les infrastructures de
gestion des déchets) ;
• la loi 54-05 relative à la gestion déléguée des services publics qui définit les modalités avec
lesquelles les services publics de gestion des déchets solides peuvent être confiés à des entreprises
privées.
1.5 Plan National des déchets ménagers (PNDM)
Une étude de la Banque mondiale réalisée en 2003 a estimé les coûts économiques de la dégradation de
l’environnement au Maroc, liés à la faible performance du système de gestion des déchets solides, à
0,5% du PIB (environ 1.7 milliards de Dirhams en 2003 1).
Le Programme National des Déchets Ménagers et assimilés (PNDM) a été élaboré conjointement par le
Département de l’Environnement et le Ministère de l’Intérieur. Ce Programme a pour objectifs :
• atteindre un taux de collecte dans le milieu urbain de 90% à l’horizon 2015 et 100% à l’horizon
2020 ;
• réaliser des décharges contrôlées des déchets ménagers et assimilés au profit de tous les centres
urbains et atteindre le taux de 100% à l’horizon 2020 ;
• fermer et/ou réhabiliter toutes les décharges existantes (300 décharges), objectif à atteindre
l’horizon 2015 ;
• organiser et développer la filière de « tri-recyclage valorisation», avec des actions pilotes de tri, pour
atteindre un taux de 20% du recyclage en 2015 ;
• moderniser le secteur de gestion des déchets par la professionnalisation des acteurs (renforcement
des capacités et mise en place des systèmes de contrôle et de surveillance) ;
• sensibiliser et former les acteurs concernés sur la problématique des déchets.
Au titre de ce Programme, 350 villes et centres urbains seront dotés de décharges contrôles, 300
décharges non contrôlées seront réhabilitées et 300 communes bénéficieront de l’amélioration des
services de collecte et de nettoiement à travers la délégation de la gestion de ces services à des
opérateurs professionnels.
Le coût du PNDM est estimé à 37 Mrds de DH sur 15 ans, répartis comme suit :
1
Mécanisme d’appui financier de l’état aux collectivités locales, page 1
Dans le cadre du PNDM, l’engagement de l’Etat Marocain se traduit dans une perspective d’une gestion
intégrée des déchets, visant à diminuer le coût final pour les usagers du service des déchets ménagers et
assimilés pendant une période transitoire nécessaire avant que les autres mesures visant à une
amélioration du recouvrement des ressources destinées au financement du service (optimisation fiscale,
etc.) ne se concrétisent.
La réussite du P.N.D.M. implique donc que l’Etat appuie financièrement les communes dans la mise en
œuvre dans leurs projets de mise à niveau, de façon limitée et transitoire. En effet, par rapport à la
moyenne des coûts constatés actuellement (soit 200 DH/tonne pour la collecte en régie directe), les
surcoûts peuvent être évalués, globalement, à 160 DH/tonne pour une collecte professionnalisée
déléguée (la professionnalisation d’une régie directe se traduisant elle aussi par un surcoût, sans doute
moindre) et à 100 DH/tonne pour la mise en décharge contrôlée (coût global annualisé sur la durée
d’existence de la décharge).
L’appui financier repose sur quatre principes :
• la transparence dans les critères d’allocation, notamment pour permettre aux communes
d’anticiper, dès les premières réflexions sur leurs projets, le niveau d’appui qu’elles peuvent
escompter ;
• la péréquation, de façon à tenir compte des inégalités de ressources entre les différents territoires ;
• la performance, afin de valoriser les projets présentant des qualités particulières susceptibles
d’améliorer, par effet de diffusion des bonnes pratiques, l’ensemble de la gestion des déchets
ménagers ;
• l’intégration de la dimension environnementale et sociale conformément à la logique de
développement durable.
Par ailleurs les critères d’éligibilité des projets d’appui et les étapes d’étude des demandes d’appui des
communes se présentent comme suit :
• 1ère étape : un pré-dossier sommaire présentant les grandes lignes du dossier est soumis à l’Unité
de Gestion du Programme (UGP), de façon à leur permettre de vérifier sa compatibilité d’ensemble
avec les objectifs du P.N.D.M;
• 2ème étape : un examen des dossiers présentés par les communes est réalisé par les services de
l’UGP. Cet examen porte sur six critères qui doivent être simultanément satisfaits :
Justification de la conformité à la législation marocaine de l’utilisation de l’assiette foncière
nécessaire à la réalisation du projet pour éviter tout risque ultérieur, notamment sur le plan
juridique, susceptible de remettre en cause le calendrier prévu ;
2
MDhs = millions de Dirhams
Ce chapitre présente les différentes solutions actuellement disponibles pour assurer la gestion contrôlée
des différents flux de déchets et leur pertinence vis-à-vis des contraintes du contexte marocain.
Sur base des solutions disponibles, des scénarios de gestion des déchets sont ensuite proposés, en
veillant à une bonne cohérence des moyens mis en œuvre à l’échelle de la province de Guercif.
1.7 Flux de déchets produit au niveau de la zone d’étude
Les flux des déchets à gérer dans la zone d’étude sont :
Les ordures ménagères :
Les ordures ménagères comprennent :
• une fraction recyclable qui est déjà en partie détournée de la mise en décharge par les
récupérateurs ou par les habitudes de tri des habitants ;
• une fraction organique valorisable en alimentation animale, par compostage ou biométhanisation ;
• une fraction incinérable, essentiellement constituée des déchets en plastique ;
• une fraction résiduelle, dont la nature et les quantités dépendent des actions de valorisation et de
recyclage menées en amont de la mise en décharge ;
• parfois des déchets d’élevage, que nous traiterons individuellement dans la suite de ce chapitre
Des analyses de composition des ordures ménagères ont déjà été menées au Maroc et sont reprises ci-
après :
3
Tableau 2 : Evolution de la composition des déchets
3
Gestion des déchets au Maroc, Ministère délégué auprès du Ministre de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de
l'Environnement, chargé de l'Environnement
4
Textile, déchets dangereux des ménages, matériaux complexe.
Dans le cadre des travaux, il est conseillé de séparer les différentes catégories de déchets afin de les
orienter vers les destinations les plus appropriées.
Les déchets de chantier recyclables ou réutilisables (acier, bois,…) sont généralement déjà récupérés et
revendus par le personnel de chantier.
Les déchets résultant de la rénovation ou de la modification de bâtiments existant présentent les
caractéristiques suivantes :
• sont généralement produits par des artisans de construction;
• sont liés généralement à des travaux de rénovation dépassant la dizaine de milliers de dirhams ;
• sont poussiéreux, de forte densité et très rarement dangereux ou toxiques.
La solution la plus pertinente serait d’imposer leur dépôt au niveau de la déchèterie puis leur utilisation :
• au niveau de la décharge contrôlée provinciale ;
• pour la réhabilitation des décharges sauvages ;
• dans un site dédié à ce type de déchets dans le cas échéant.
Les déchets inertes stockés peuvent également être criblés et concassés afin de produire de nouveaux
matériaux de construction (GNF, GNA, …), à l’aide d’unité de tri/criblage/concassage mobiles.
Les déchets verts :
Les ménages des zones urbaines et rurales ne produisent pas ces déchets dans les mêmes proportions
et ne disposent pas des mêmes opportunités de gestion, les ménages des zones rurales réalisent de
nombreuses valorisations qu’il serait dommage de ne pas encourager.
Dans le milieu rural, il est pertinent de considérer que dans beaucoup de cas :
• les déchets de préparation des repas sont régulièrement triés et donnés aux animaux ;
• les déchets de jardins sont séchés et utilisés comme combustibles dans les fours et les hammams ;
• les déchets recyclables et réutilisables sont déjà partiellement triés par leurs producteurs et
valorisés par ceux-ci ou leurs connaissances ;
• dans les douars, les productions de déchets contaminant le sol et le paysage se limitent
essentiellement aux déchets non organiques, qui sont, dans certains cas, régulièrement brûlés de
manière artisanale à l’air libre.
- - -
- -
Figure 2 : Actions du compost dans l'amélioration de la fertilité des sols
Le compostage est une technique assez simple à mettre en œuvre à petite échelle, mais qui demande
des moyens mécaniques importants lorsqu’elle est pratiquée à grande échelle. Elle pourrait donc être
initiée à l’échelle de petits projets de démonstration permettant aux agriculteurs de mieux cerner
l’apport de cette solution dans la production de leur parcelle agricole.
En effet, avec ce procédé, le vrai recycleur sera celui qui dispose des sols pour épandre le compost, et
non celui qui le transforme en compost. Il est donc essentiel d’identifier le potentiel d’utilisation du
compost avant de chercher à le produire.
Les services municipaux peuvent être des utilisateurs de compost dans leur activité d’entretien et de
plantation des espaces verts ou au niveau de leurs pépinières.
Comme il s’agit d’une technique encore peu pratiquée au Maroc, il est préférable d’abord de
développer l’usage du produit afin d’en développer la demande avant de chercher à en produire de
grande quantités qui ne trouveraient pas d’usage.
Ce détournement de la mise en décharge est particulièrement intéressant pour les déchets d’entretien
des espaces verts (qui sont souvent très coûteux à transporter et qui peuvent occuper des volumes
importants dans la décharge) et pour les boues biologiques des stations d’épuration (difficiles à mettre
en décharge et très complémentaire des déchets d’espace verts dans un procédé de compostage).
Bien gérées, les installations de compostage de petite taille produisent peu de nuisances et peuvent
aisément être implantées en périphérie des villes, à proximité des parcelles agricoles où les composts
seront épandus, pour autant qu’il soit possible d’arroser périodiquement les déchets en cours de
décomposition.
Figure 4 : Exemple d'une unité de compostage de déchets d'espaces vert mécanisée (10.000T/an)
Il est également conseillé d’implanter l’unité de compostage à proximité de la station d’épuration afin
de profiter d’une eau d’humidification à faible coût.
Cette proximité des deux unités permet également d’intégrer les boues de station d’épuration dans le
procédé de compostage afin de produire un compost plus riche en éléments fertilisants pour autant que
la qualité des boues soit satisfaisante, ce que a été démonté par le projet pilote mené par la Fondation
Mohammed VI pour la Protection de l’Environnement dans la province de Nador.
Il faut compter au minimum 1m2 de surface de compostage par millier de tonnes entrant annuellement
sur le site, dans le cas d’unités fortement mécanisées. A cette surface, il est également nécessaire
d’ajouter une zone de stockage des matières entrantes, une zone de stockage des produits finis, les
zones de manœuvre des engins et la zone de gestion des eaux contaminées par le compost.
Le compostage industriel des déchets verts est une solution relativement coûteuse, qui avoisine
régulièrement les 500 Dhs/T HTVA, amortissements compris.
Ce coût n’est pas concurrentiel à la mise en décharge au Maroc, qui est d’environ 100 Dhs/T HTVA,
sachant que les coûts de transport au Maroc, même pour des fractions très légères, ne dépassent pas
les 100 Dhs/T HTVA. Il est donc recommandé de s’engager avec prudence dans cette voie, en ne gérant
au départ que les déchets organiques collectés sélectivement et particulièrement adaptés à cette
technique, de manière à en réduire les coûts.
Les propriétaires de villas, les établissements scolaires, les établissements touristiques, les Par cet
jardins,… peuvent également installer, dans un coin de leur jardin, une compostière, ou un bac à
compost et réutiliser le compost produit pour fertiliser leur jardin. Cependant, il est nécessaire
d’humidifier régulièrement le compost pour en assurer la décomposition en un humus stable capable
de fertiliser le jardin. On pourrait également former les jardiniers indépendants au compostage et initier
les propriétaires à assurer la gestion de leurs déchets de jardin de cette manière où à imposer le
paiement d’une redevance proportionnelle à la surface de leur terrain.
• une réglementation locale relative à la gestion et au devenir des déchets d’entretien des espaces
verts, par exemple au travers d’un arrêté gubernatorial ;
• des infrastructures de proximité, par exemple implantées en périphérie des villes ;
• la formation et l’encadrement des jardiniers, par exemple au travers d’une société de service public
ou de sociétés coopératives chargées de l’entretien de tous les espaces verts des villes.
1.8.3 Recyclage/valorisation
La collecte de la fraction recyclable des ordures ménagères demande un tri à la source. Ce tri à la source
demande que l’on mène des campagnes d’information et de sensibilisation de la population et qu’on
puisse disposer de débouchés stables tant en termes de quantités que de prix. Rien de tout cela n’est
régulé ou pris en charge actuellement au Maroc, cequi conduit à recommander essentiellement la
prudence aux acteurs locaux publics.
On observe déjà actuellement que les opérations de recyclage et de valorisation sont plus
systématiquement menées dans les douars que dans les agglomérations urbaines, ce qui conduit à des
flux à mettre en décharge nettement plus réduits.
1.8.3.1 Recyclage/réutilisation dans les petits centres urbains et douars
D’une manière globale et notamment dans le milieu rural, il est pertinent de considérer que dans
beaucoup de cas :
• les déchets de préparation des repas sont régulièrement triés et donnés aux animaux ;
• les déchets de jardins sont séchés et utilisés comme combustibles dans les fours et les hammams ;
• les déchets recyclables et réutilisables sont déjà partiellement triés par leurs producteurs et
valorisés par ceux-ci ou leurs connaissances ;
• dans les douars, les productions de déchets contaminant le sol et le paysage se limitent
essentiellement aux déchets non organiques, qui sont, dans certains cas, régulièrement brûlés de
manière artisanale à l’air libre.
Il est conseillé de poursuivre et d’intensifier cette approche mais en assurant un encadrement des
ménages par une sensibilisation et une formation aux risques sanitaires d’un réemploi mal géré.
1.8.3.2 Recyclage/réutilisation dans les agglomérations urbaines
Pour les villes et dans les grands centres urbains, La réutilisation et le recyclage des déchets seront
d’autant plus efficaces que les déchets sont propres et non pollués. Cette exigence de non-
contamination des déchets recyclables par des déchets non recyclables nécessite un tri à la source, au
niveau du détenteur de déchets, suivi de collectes sélectives.
Actuellement les récupérateurs fouillent les déchets, renversent parfois les conteneurs qui les
contiennent afin de les étaler sur la voirie et d’effectuer un tri aisé ou assurent une récupération de
ceux-ci au niveau de la décharge, alors qu’ils ont déjà été contaminés par d’autres déchets. Ces
techniques génèrent des nuisances qui conduisent à des rues et des quartiers contaminés par des
déchets dispersés et impactent la propreté des villes et les conditions sanitaires des habitants.
Cependant certaines villes du Maroc ont déjà mené des expériences de tri à l’intérieur des lotissements,
sous la responsabilité des syndics, qui semble efficace. Cette approche mérite d’être poursuivie et
appliquée à la ville de Guercif, en intégrant des solutions moins coûteuses de transport de ces matières
très légères. Ces solutions sont présentées dans la suite de ce document.
Jusqu’à présent ni les Collectivités Locales, ni le Département de l’Environnement n’ont testé, sur le
terrain, de solutions alternatives aux pratiques actuelles, bien qu’un budget soit prévu au PNDM pour ce
type de projet.
Il est donc difficile de présenter une solution de tri/collecte/recyclage à grande échelle, éprouvée au
Maroc. Cependant il restera indispensable d’effectuer un tri à la source au niveau du détenteur de
déchets et d’orienter ces flux triés vers des systèmes de conditionnement appropriés.
Sur base des entretiens menés avec les responsables communaux de gestion des déchets et des
récupérateurs réalisant ce travail, il semble nécessaire de travailler sur deux fronts :
- La création d’ilots d’accueil de déchets recyclables triés ;
- L’accompagnement des récupérateurs afin d’améliorer leur revenus et réduire les pratiques
génératrices de nuisances.
Afin de bien cibler les meilleures solutions de cohérence entre le tri à la source et l’évacuation des
déchets en dehors de la ville et des quartiers, il est nécessaire de prendre en considération les habitudes
de la population. Culturellement, le déchet, ne se conserve pas à l’intérieur du logement pour une
période dépassant 24 à 48h. Il doit être évacué en dehors du logement dès que le propriétaire du déchet
le décide, quelle que soit l’heure ou le moment de passage du véhicule de collecte. Cette contrainte
sociale et culturelle ne permet pas d’opter pour des modes de collecte similaires à ce qui se fait en
Europe, où on demande à la population de présenter ses déchets correctement conditionnés dans des
conteneurs ou des sacs plastiques un seul jour de la semaine, dès 7h du matin.
Il est donc préférable de prévoir un système intermédiaire entre le logement et le véhicule de collecte,
que ce soit pour la fraction recyclable ou la fraction non recyclable.
Par ailleurs, sans subventions sur le prix des matériaux récupérés, l’usage de camions risque de conduire
au déficit de la filière (ce qui est le cas en Europe et le déficit est financé par le Dual system, Fost plus ou
Eco-emballage, et intégré dans le prix du produit mis sur le marché, avec des mécanismes de collecte
des fonds assez complexes).
Ce type d’approche conduit à proposer des ilots à déchets recyclables un peu partout dans la ville et,
pour les nouveaux projets de lotissement, l’implantation de ce type d’infrastructure devrait être imposé
aux lotisseurs. Cette approche doit être adoptée progressivement, elle peut être adoptée dans un
premier temps dans les zones les plus accessibles par les habitants comme par exemple dans les zones
commerciales, les administrations, les établissements scolaires et touristiques, les périphéries des
lotissements et les généraliser au fils du temps dans les le reste de la ville. Ceci, c’est dans le but de
permettre aux habitants de se familiariser avec cette nouvelle approche.
1.8.4 Incinération
Un incinérateur industriel est un dispositif visant une combustion aussi complète que possible des
déchets. Il se présente en général comme un four où la chaleur dégagée par les matériaux en cours de
combustion est suffisante pour enflammer les matériaux ajoutés. Il fonctionne préférentiellement en
continu, 24h/24h.
Ce procédé réduit de 90 % le volume et de 70 % la masse des déchets mais demande un traitement des
fumées complexe et coûteux afin de ne pas contaminer les zones avoisinantes avec de la dioxine, les
cendres volantes et autres résidus d’incinération. Actuellement, la technologie permet de bien maîtriser
tous ces rejets et de nombreux incinérateurs sont implantés dans des zones densément peuplées, sans
que cela ne pose de problème.
Cependant, ce type de solution n’est pas actuellement envisageable au Maroc, du fait de son coût élevé
(de l’ordre de 1.000Dhs/T, épuration des fumées comprise) et de la nature très humides des ordures
ménagères marocaines.
Il existe également de très petits incinérateurs utilisés dans les zones montagneuses ou dans les endroits
isolés et qui pourraient également être utilisés au niveau des douars, uniquement pour l’élimination de
la fraction incinérable des déchets qui n’a pas pu être ni recyclée ni valorisée.
Ces fours ont en général une capacité comprise entre 15 et 50 kg/heure. En considérant une production
de 150 g/hab/j de déchets à incinérer dans les douars, un douar de 500 habitants produirait 55 kg/j, soit
un fonctionnement de 3,5h/j pour le plus petit des fours.
Figure 7 : Exemples de petits fours à deux chambres pour l'incinération des déchets managers et parfois
médicaux
Laconstruction de ces petits fours, à l’aide de briques et d’acier réfractaire a été évaluée à environ
10.000 à 75.000 Dhs l’unité, en fonction du niveau de standardisation et des économies d’échelle
envisagés.
Nous recommandons le développement de cette solution pour les douars qui ne peuvent faire
transporter leur fraction d’ordures ménagères non valorisée.
1.9 Transfert transport
Les stations de transfert permettent d’assurer trois fonctions essentielles :
Différentes techniques de transfert existent, en particulier dans les systèmes de bennes à compaction.
Les techniques à compaction ne sont pas recommandées dans le cadre de ce projet du fait de la densité
déjà élevée des ordures marocaines, sans compaction. Il est en effet assez aisé, avec une densité
avoisinant 0,4T/m3 d’atteindre la charge utile de camion qui dépasse rarement les 22T alors que le
volume utile de chargement atteint régulièrement 60 à 80 m3.
Une fois exclues les techniques à compaction, deux solutions de transfert peuvent ensuite être
envisagées :
Figure 9 : Présentation de remorques à fond mobile (avant plan) et de remorques Ampliroll basculantes (arrière-
plan)
Figure 8 : Schéma de principe d'une station de transfert avec semi-remorques à fond mobile (ou fond mouvant)
La première technique offre l’avantage d’utiliser le même matériel que celui utilisé pour les déchèteries
mais demande une plateforme de déversement dans la décharge bien plane et horizontale (risques de
basculement et de destruction du camion si cette plate-forme n’est pas horizontale et stable). Cette
solution s’accommode également plus facilement de parcours sur des routes étroites ou dégradées.
La seconde technique offre l’avantage :
• de s’accommoder de plateformes de déversement irrégulières ;
• d’utiliser des tracteurs de semi-remorques conventionnels ;
• de maximiser les quantités transportées par voyage.
mais elle est plus exigeante en matière de voies de circulation (encombrement d’un camion semi-
remorque).
Le camion Ampliroll offre une très grande polyvalence d’usage, en particulier avec la possibilité de
décharger des bulles à matières recyclables, de charger des matériaux granulaires, de permettre le
nettoyage de points noirs, … et une capacité de franchissement supérieure aux bennes tasseuses, ce qui
lui permet d’accéder à des endroits inaccessibles par les bennes tasseuses.
1.9.1 Transfert et transport des déchets collectés à l’aide de charrettes à traction animale
Il s’agit de plates-formes à deux niveaux : un niveau supérieur où les charrettes viennent manœuvrer
pour déverser et un niveau inférieur qui reçoit les conteneurs Ampliroll dans lesquels les charrettes
déversent leurs déchets.
Le site de la station de transfert est clôturé et inaccessible au public.
Une exemple de ce type d’aménagement est présenté dans le schéma suivant :
Les déchets sont ensuite transportés à l’aide de conteneurs Ampliroll vers la décharge ou l’unité de
traitement.
1.10 Collecte
1.10.1 Porte à porte
La collecte en porte à porte consiste à passer le plus systématiquement possible devant chaque
bâtiment afin de collecte les déchets présentés au service par les occupants de ces bâtiments. Cette
collecte concerne actuellement les ordures ménagères dans les villes.
Par camions
Il est recommandé d’uniformiser progressivement les moyens de collecte en optant pour des bennes
tasseuses surtout dans les villes afin d’améliorer l’ergonomie de la collecte, de réduire la dispersion des
déchets et de lixiviat durant les transports vers la décharge et d’augmenter la productivité des équipes
de collecte ce qui n’est pas le cas des camions TP.
Figure 11 : Camion à benne tasseuse employé au Maroc, avec leur système de stockage delixiviat
Ce mode de collecte se généralise actuellement au Maroc, avec une fabrication de véhicules de ce type
à Casablanca. Il est également particulièrement efficace pour la collecte de conteneurs conformes à la
norme EN 840 (productivité très élevée) pour autant que le véhicule roule essentiellement sur des voies
goudronnées en bon état, que le système de levage soit performant et que les conteneurs soient en bon
état.
Cependant, le coût à la tonne dépend fortement de la productivité des équipes de collecte, comme le
montre le graphique ci-après. Cette productivité dépend elle-même du conditionnement des déchets
présentés au service de collecte.
Intensifier la collecte par bennes tasseuses, sans chercher à améliorer le conditionnement des déchets
par les producteurs de déchets (notamment au travers de dispositions règlementaires et l’implantation
de points de regroupement aménagés), conduit à des surcoûts.
500
400
Coût (Dhs/To)
100
0
0 1 000 2 000 3 000 4 000
Productivité
Figure 12 : Evolution du coût unitaire d'un camion benne tasseuse en fonction de sa productivité (T/an)
Ce graphique montre qu’une fois que les camions collectent moins de 5 T/j (ou 1500 T/an), le coût
direct 5 unitaire de collecte (Dirhams par tonne) augmente fortement. Avant d’opter pour une telle
solution, il est donc nécessaire de s’assurer que les productivités des équipes seront au rendez-vous.
Pour cela, il est nécessaire d’organiser correctement les tournées mais également de travailler à la
réduction de la pénibilité du travail des chargeurs, notamment en améliorant le conditionnement des
déchets aux services de collecte.
La seconde contrainte porte sur la complexité de la maintenance de ce type de véhicule. Le système
hydraulique est assez complexe, fonctionne à des pressions hydrauliques variant de 150 à 300 bars, et
est souvent géré par des automates programmables. Le suivi et la maintenance de ces véhicules
demande donc des compétences spécifiques qui ne s’acquièrent que par une pratique intensive et une
formation continue et permanente. Il est donc peu réaliste d’imaginer que ce type de véhicule puisse
être bien entretenu par des mécaniciens travaillant occasionnellement sur le modèle de véhicule
présentant une panne ou un dysfonctionnement et qui n’aurait pas été spécifiquement formé. C’est
pourquoi nous recommandons que les équipes d’entretien gèrent un nombre conséquent de bennes
tasseuses d’un même modèle et qu’elles soient formées régulièrement, par le constructeur, à leur
bonne gestion.
Par Charrette
Ce type de collecte reste négligé alors qu’il reste intéressant là où les quantités à collecter sont faibles
ou là où les camions circulent mal ou lentement.
Les images ci-dessous montrent le potentiel d’évolution de ces collectes lorsqu’on développe de
nouvelles charrettes intégrant des composants modernes mais pas nécessairement particulièrement
coûteux. Sachant qu’un douar de 500 habitants produirait quelques centaines de kg de déchets non
valorisables par semaine, il est tout à fait possible de développer des charrettes tirées par des ânes ou
par des mules qui seraient adaptées à ce type de tâche. L’investissement serait également plus
abordable, puisqu’il faudrait envisager un âne qui travaillerait un jour sur deux et qui collecterait dans
les douars de 500 habitants, environ 100kg par tournée.
5
Les coûts directs ne comprennent pas les charges financières ni les frais d’encadrement, les bénéfices
d’entreprise ou la TVA
Figure 13 : Exemple de charrette, d’une capacité de 8m³ et d’un poids total à vide inférieur à 1 tonne,
développée pour la collecte chevaline des déchets (transfert vers une benne tasseuse pour le transport à l’unité
de traitement)
Il est également évident qu’une telle approche demanderait un temps de développement, de manière à
produire des charrettes d’une capacité d’environ 400 litres, modernes, fiables et adaptées à ce type de
travail. Un tel développement devrait être mené à l’échelle nationale avec par exemple la production de
charrettes équipées d’un châssis tubulaire disposant d’un système de basculement et d’un caisson à
déchets réalisé en toile renforcée et aisément interchangeable, afin de permettre un autre usage de la
charrette.
L’idée peut surprendre mais elle constitue un potentiel considérable quand on sait que les vitesses
moyennes des camions durant les phases de collecte ne dépassent pas 8 km/h contre 5 Km/h pour une
charrette tirée par un âne et qu’une telle solution coûterait environ le vingtième du prix d’une benne
tasseuse, avec des coûts de fonctionnement nettement inférieurs.
1.10.2 Apport volontaire
1.10.2.1 Points de regroupement équipés de conteneurs
Un point de regroupement adapté à l’implantation des conteneurs à ordures ménagères doit :
• être éloigné des habitations et commerces d’au moins 10m ;
• de préférence disposer d’une connexion au réseau d’assainissement (avaloir) afin d’être aisément
nettoyé ;
• être protégé de la circulation automobile ;
• disposer d’un accès sécurisé pour les personnes apportant les déchets (souvent des enfants) ;
• ne pas réduire la visibilité des usagers de la route ;
• …
Figure 14 : Exemples d'abris à conteneurs pouvant être implantés sur la voie publique
Cette technique est pertinente et mérite d’être encouragée, mais elle demande également une
meilleure planification urbaine, en intégrant, comme cela a déjà été fait dans une part importante des
rues de Chefchaouen, des endroits, aisément accessibles à partir de la route, réservés à l’implantation
des conteneurs.
Par ailleurs, des contacts menés avec l’entreprise Ifriquia Plastique, du fait de l’évolution du cahier des
charges sur les conteneurs de déchets, ont permis d’apprendre que cette entreprise développerait
actuellement des conteneurs renforcés, mieux adaptés à la nature des déchets ménagers du Maroc.
Cette technique va donc s’améliorer progressivement et aboutir, dans une logique de concertation
public-privé, vers des produits et services mieux adaptés aux besoins des marocains.
Il est donc essentiel que les agences urbaines, les architectes urbanistes, les lotisseurs et les aménageurs
intègrent la généralisation de l’usage des conteneurs pour le conditionnement des déchets ménagers.
Une telle organisation permettrait également de diminuer les fréquences des passages de véhicules de
collecte et donc d’en réduire encore le coût ainsi que l’empreinte écologique.
A titre indicatif, les productivités des équipes de collecte, au Maroc, dépassent rarement les 15 T/j dans
le cadre de services délégués à des entreprises privées, ce qui correspond à environ 60 minutes de
vidanges de conteneurs de 660l.
Il est donc recommandé de prévoir, au niveau de chaque nouvel immeuble, un local isolé, climatisé,
disposant de l’eau courante et d’une connexion au réseau d’assainissement, qui contient les conteneurs
de l’immeuble qui sont présentés au service de collecte lors de son passage. Ce travail pourrait aisément
être assuré par le personnel d’entretien, les concierges ou les gardiens des immeubles.
Dans le cas des villas et de logements individuels, chacun d’eux devrait disposer de son propre
conteneur (120l, 240l) conservé dans l’enceinte de la propriété privée et achetée par le propriétaire.
La stratégie d’implantation des conteneurs à déchets nécessite cependant le respect de deux
contraintes, la nécessité de:
• disposer de bennes tasseuses équipées de systèmes de levage des conteneurs performants ;
• faire essentiellement circuler ces bennes tasseuses sur des routes goudronnées afin de réduire les
risques de dégradation du système de levage.
Les conteneurs à deux ou 4 roues représentent le système de conditionnement des déchets
actuellement le plus performant. Ces conteneurs sont actuellement implantés sur la voirie car les
prescriptions urbanistiques des bâtiments construits ou en cours de construction n’imposent pas de
local à conteneurs à déchets.
C’est une négligence coûteuse, tant sur le plan financier qu’environnemental, car elle conduit à des
surcoûts, à une augmentation de la pollution urbaine par les camions de collecte et à la dégradation de
la propreté des quartiers.
Actuellement, un des reproches que l’on peut faire à la conteneurisation des déchets est lié à la faible
durée de vie des conteneurs, souvent inférieure à 2 ans alors que des fournisseurs offrent une garantie
de 8 ans en Europe. Cependant la durée de vie de 8 ans semble peu réaliste tant que les fournisseurs
marocains d’équipements n’auront pas amélioré essentiellement les:
• conteneurs, de manière à les adapter à des déchets de plus forte densité qu’en Europe ;
• lèves conteneurs des camions, de manière à moins solliciter les conteneurs.
Il existe déjà sur le marché des portes lève-conteneurs qui sollicitent moins les conteneurs que le
matériel habituellement implanté sur les bennes tasseuses achetées au Maroc. Une évolution dans ce
domaine demande essentiellement une concertation constructive avec les fournisseurs et une
modification des prescriptions des cahiers des charges.
Figure 16 : Exemple de toile renforcée utilisée pour contenir les déchets lors de leur chargement
Par ailleurs, depuis peu, un nombre croissant de lèves conteneurs sont animés à l’aide de moteurs
électriques plutôt que de systèmes hydrauliques, ce qui permet de réduire la pollution et les nuisances
sonores émises par le camion. Ce point est particulièrement important dans les villes qui réalisent la
collecte la nuit.
Les cahiers des charges relatifs aux conteneurs à déchets ont déjà évolué depuis peu au Maroc, et
imposent des durées de vie ou de garantie totale des conteneurs supérieures à 3 ans. Les fournisseurs
s’adaptent à ces nouvelles exigences en proposant des conteneurs renforcés.
La troisième voie d’amélioration concerne l’aménagement des points de regroupement, de manière à
réduire les contraintes et les chocs subis par les conteneurs durant leurs manipulations.
Nous recommandons l’implantation systématique des conteneurs à l’intérieur des bâtiments ou sur des
points de regroupements aménagés. Si nécessaire, ces conteneurs peuvent être numérotés, porter un
poinçon de la ville et être directement vendus par la ville aux propriétaires des logements ou aux syndics
des immeubles (meilleure optimalisation de la place et de l’usage des conteneurs).
Il existe également des systèmes de nettoyage des conteneurs qui seraient implantés sur la voie
publique (les conteneurs mis à disposition des syndics ou des particuliers étant nettoyés par ceux-ci).
Des unités mobiles de nettoyage pourraient, dans un premier temps, être mises en œuvre pour les
villes.
1.10.2.2 Déchèteries
La déchèterie est une structure d’accueil multi-déchets. Les déchets sont apportés par leurs producteurs
ou des prestataires de services (par exemple des artisans) volontairement.
Cette infrastructure ne reçoit jamais les ordures ménagères. Le respect de ce point est fondamental, de
manière à réduire les nuisances au niveau du site.
Il s’agit d’un site surveillé en permanence durant les heures d’ouverture, avec un préposé qui veille à la
propreté du site, à sa sécurité et au respect des règles de tri. Cette surveillance permanente permet
également de modifier les consignes de tri très rapidement, et d’adapter celles-ci en fonction des
débouchés disponibles.
Initialement, ces déchèteries, créées au début des années 90 en Europe, étaient essentiellement
destinées à lutter contre les dépôts sauvages et servaient de mesure d’accompagnement à la fermeture
de toutes les décharges municipales non contrôlées. Leurs exploitants ont ensuite constaté qu’elles
constituaient un excellent outil de communication et de collecte des déchets recyclables.
Aujourd’hui, dans les pays avancés en matière de gestion des déchets, ces déchetteries et les bulles
d’apport volontaires captent plus de tonnage que les collectes en porte à porte. Bon nombre d’entre
elles ont dû être agrandies. En Belgique, on compte actuellement une déchèterie pour 10.000 hab. et
l’objectif de développement de ces infrastructures, en France, est d’une déchèterie pour 15.000
habitants.
Figure 20 : Première version d’un projet d'implantation d'une déchèterie à Lâayoune (caissons de Multibennes)
Afin de simplifier toutes les problématiques d’autorisation et d’acceptation sociale, nous proposons,
dans le cadre de cette première initiative, d’opter pour une déchèterie provisoire démontable. Ce type
de déchèterie est plus cher que les déchèteries fixes présentées précédemment mais offre l’avantage de
rassurer les riverains et les autorités, puisqu’en cas de problème majeur, il reste possible de la démonter
et de l’installer à un autre endroit. Leur modularité permet également de les adapter rapidement à la
gestion de nouveaux flux.
Comme on le voit sur les images et les plans, ces différents types de déchèteries comprennent deux
niveaux et utilisent des conteneurs déposés sur le sol ou au niveau le plus bas. Les visiteurs viennent
déverser leurs déchets à partir de la plate-forme supérieure, tandis que les camions opérant les
changements de conteneurs travaillent à la partie inférieure.
Une fois les conteneurs pleins, ceux-ci sont chargés sur le châssis d’un camion pour être ensuite
acheminés vers leur destination. Généralement, le modèle de conteneur utilisé pour ce type
d’infrastructure est de Type Ampliroll (grande variété de volume de conteneurs, de 7 à 30m3).
• conteneurs conformes à la norme EN 840, ils sans dans ce cas vidangés à l’aide de bennes
tasseuses ;
• conteneurs vidangés à l’aide de bras de levage équipés de crochets et de camions Ampliroll ou
spécifiques. Ces conteneurs peuvent être complètement enterrés, semi-enterrés ou non enterrés.
Des exemples de ces conteneurs sont présentés dans les illustrations qui suivent.
Les ouvertures des bulles des conteneurs sont adaptées au type de déchet qui peut être déposé et sont
équipées de systèmes limitant les intrusions d’insectes, en particulier les abeilles et les guêpes. La
hauteur et la taille des ouvertures limitent sensiblement les possibilités de fouille par les récupérateurs.
Figure 26 : Ouverture de bulle limitant les entrées d'insecte et les possibilités de récupération (gauche) et levage
d'un conteneur à déchets recyclables enterrés (droite)
Figure 28 : Modèles de conteneurs pour apports volontaires (détail du bras de levage sur l’image de droite)
Figure 30 : Point de collectes semi-enterrés pour apports volontaires (ordures ménagères et déchets recyclable)
en montagne.
Dans les nouveaux quartiers, nous recommandons de prévoir une réserve foncière de 50 m² tous les
500mètres linéaires de voirie intérieures aux lots pour l’implantation de bulles à fractions recyclables.
Dans les quartiers existants nous recommandons d’implanter des bulles à matières recyclables près des
bâtiments publics ou sur des espaces du domaine public communal aisément accessibles à partir de
logements.
A l’intérieur des villes, en l’absence de plans de recollement régulièrement actualisés et intégrant tous
les réseaux souterrains (eau potable, électricité, téléphonie, assainissement, …), nous recommandons
d’opter pour des solutions à implanter en surface.
Dans les centres urbains des communes rurales nous recommandons les systèmes semi-enterrés,
aisément accessible mais également bien visibles. Nous recommandons, dans les plans d’aménagement
des villes, de prévoir dès la conception des lotissements l’implantation de ces bulles à déchets
recyclables.
Par ailleurs, la société Nielsen produit également des unités de briquetage mobiles, dans des conteneurs
de 20 pieds, ce qui permet de déplacer l’unité de recyclage plutôt que de déplacer les déchets verts
toujours coûteux à transporter du fait de leur faible densité.