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SELON
LE SENS SPIRITUEL
où sont révélés
OUVRAGE POSTHUME
D'EM~IANUEL SWEDENBORG
TRADUIT DU LI.TIN
TOME TROISIÈME.
CHAPITRES VII - IX.
SAINT-AMAND (CHER),
A la librairie de LA NOUVELLE JÉRUSALEM, chez PORTE, Li1>rairt'.
- PARIS,
III. MINOT, rue du Four-S'-Germain, 40.
LONDRES,
1857.
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L'lPOUtnn EIPlI~UÉE
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OUVHAGE POSTHUME
D'EMMANUEL SWEDENBORG
TRADUIT DU LATIN
TOME TROISIÈME.
CHAPITRES VII - IX.
No·.j,15à591.
LONDRES,
1857.
, ,
]~'.~POCAL YPSE.
CHAPITRE SEPTIÈME.
EXPLICATION.
choses ont été dites, afin qu'on sache que pal' la Terl'e dans le sens
le plus pl'dChe il est entendu le Monde spirituel; et une autre terre
n'a pas pu appal'aItre à Jean, pal'ce que cette tel're a été vue par lui
10l'squ'il était en esprit; el même, quand l'homme est en esprit, il
ne voit rien de ce qui est sur notre Globe, mais il voit ce qui est
dans le Monde spirituel ; de là vient que Jean a aussi VII quatre 0
Anges, et les a vus se tenant sur les quatre Angles de cette te.rl'e.
Si quatre Anges fUl'ent vus, c'est pal'ce que par ceux-ci, qui se
tenaient ~ans les quatre Angles, il est signifié le Divin procédant du
Seigneur dans tout le Monde spiritutll, car les quatre Plages, à sa
voir, l'Orientale, l'Occidentale, la Méridionale et la Septentrionale,
constituent lout ce Monde, cal' ce Monde a été divisé ainsi: Ceux
qui sont tians le !.lien de l'amour envers le Seigneul' habitent dans
la plage Orientale, et habitent aussi dans la plage Occidentale; mais
ceux de la plage orientale sont dans le bien de l'amour avec clarté,
parce qu'ils sont dans le bien intél'ieur, et ceux de la plage occi
dentale sont dans le bien de l'amour avec ObsCUl'ité, parce qu'ils
sont dans le bien extérieur ; dans la plage Mél'idionale habitent
ceux qui sont dans une lumière claire du vrai, dans la Septentrio
nale ceux qui sont dans une lumièl'e obscure du vrai; mais SUI' ces
Plages, voir dans le Tràité DU ClEL ET DE L'ENFER, les N°' lU à
153, où il en a été question: et comme toutes choses se réfèrent
au bien de l'amour et au vrai pl'océdant de ce bien, ou en génél'al
au bien et au vrai, c'est pour cela que pal' ces quatre plages il est
entendu aussi toutes les choses du Ciel et de l'Église. Ces plages
~ont aussi entendues dans la Parole par les qua~re Vents; ici elles
le sont aussi par les quatre Angles; de là il est évident que les
Anges ont été vus se tenil', non pas sur les quatre angles de la
terre, mais dans les quatre plages. Si les PlageS sont aussi appe
lées les quatl'e Angles, c'est parce que par les Angles sont signifiés
lës Extrêmes, et que les Extrêmes signilient toutes choses parce
qu'ils renferment tout. Que les Angles signifient les plages, on le
voit par les passages de la Parole où les plages sont décrites par
les Angles, comme dans les suivants; dans Moïse: « Pow' l'If a
hitacle tu (eras vingt ais pour l'Angle du Midi vers le sud;
et pOlir l'autre (ôté de.r Ifabitacle 1'1'1'05 l'Angle du Septen
trion n'rt,qt (t'i<~, ete. n - Exod, XXVI. :18, 20. XXVII. 9, 10.
Vers. 1. CHAPITRE SEPTIÈME. a
XXX. 2'1,23, 25;-pour l'angle du midi, c'est pour la plage mé
ridionale; et ver's l'angle du septentl'ion, c'est vers la plage septen
trionale, car il y avait vingt ais pOUl' chaque cOté. Pareill.ement
dans Ézéchiel: (( Joignant la limite de Dan depuis l'Angle de
l'Orient jusqu'à l'Angle de l'occident, Ascher l'un (quant à
l'héritage); et de là joignant la limite d'Asrher depuis l'Angle
de l'OrientjuiSqu'à l'Angle vers l'occident, eu. D-XLVlIl.
i il 8; - dans le Même: (( Voici se,ç mesures: L'Angle du
septentrion quatre mille cinq cents; et l'Angle du midi au
tant, et depuis l'Angle de l'orient autant, l'Angle de l'oc,ci
dent autant; joignant la limite depuis l'A ngle de l'orient
jusqu'à l'Angle vers f occident, etc. l) - XLVllI. 16, 23 à 28,
33, 3ll; et anssi Chapt XLVII. 17 à 20. - Dans Moïse: I( Vous
mesurerez hors de la ville l'Angle vers le Levant {(eux mille
coudées, et l'Angle du midi autant, et rAngle de l'occident
autant, et l'Angle du septentrion autant. 1 ) - Nomb. XXXV.
5; et en outre dans Josué, XV. 5. XVllI. 12, lh, 15, 20;
ici par l'Angle de ('ol'ient, du midi, de l'occident el du septentl'ion,
il est entendu le côté vers la plage orientale, méridionale, occiden
tale et septentrionale: d'après cela il est é\'ident que par les quatre
Anges qui ~e tenaient sur les quatre angles de la terre, il est en
tendu, non pas sur ses quatl'e angles, mais dans ses quatre plages:
il en est de même ailleUl's dans l'Apocalypse: « Satan sortira
pour séduire les Nations qui (sont) aux quatre Angles de la
terre. Il - XX. 8. - S'il est dit les quatre Angles et non les
quatre plages, c'est pal'ce que par les Angles il est signifié toutes
choses, parce que ce sont les extrêmes; en effet, les extl'êmes
comprennent toutes les choses qui existent depuis le centre jusqu'aux
dernières périphéries, cat' ce sont les dernières limites: c'est pour
cela que sur les quatre Angles de ('Autel étaient placées quatre
comes, et que SUI' elles le sang élait répandu, et qu'ainsi tout l'au
tel était expié, comme on le voit dans l'Exode, - Chapt XXVII.
2. XXIX. 12. XXX, 2,3,10. XXXVIII. 2. Lévil. IV. ï, 18,
25, 30, 3ft. XVI. 18, 19. Ézéch. XLI. 22. XliII. 20, - Que
pal' les Angles il soit signifié toutes choses, parce que ce sont
les extrêmes, ct œla (lai' la raison, ci-dessus donnée, que les ex
trêmes l'enferment et comprennent toutes choses, c'est ce qu'on
6 L'APOCALYPSE EXPLIQllÉE. N° !Ji 7.
voit clair'ement d'après certains statuts chez les IHs d'Israël; pal'
exemple, qu' (Ion ne devait pas tondre en rond ou raser l'An
gIe de sa tête, 1) - Lévit. XIX. '27 : - qu' u on ne devait pas
raser l'Angle de sa barbe, » - TAvit. XIX. 27. XXI. 5 :
et qu' (IOn ne devait pas achever l'A ngle de son champ quand
on moissonnait. » - Lévit. XIX. 9. XXIII. 22; - pourquoi
ces statuts leUl' ont été donnés, c'est ce qu'on ne pent pas savaii',
si l'on ignore ce qui est signifié par le poil de la tête, par le poil de
la barbe, par le champ, et en même temps ce qui est signifié par
l'Angle; par le poil de la tête et de la barhe est signifié le dernier
de la vie de l'homme, qu'on nomme le sensuel-corporel, pal' le
champ il est signifié l'Église, et par la moisson le vrai de la doc
trine; par là il était donc représenté que les extrêmes devaient être
conservés parce qu'ils signifient taules choses; car, à moins qu'il
n'y ait des extrêmes, les moyens ne sont pas conservés, mais se
répandent de côté' et d'autre, de même que, pour me servir d'une
comparaison, s'il n'y avait pas des peaux autour de l'homme, les
intérieurs se répandraient çà et là; pareillement en toute chose, par
conséquent aussi en celles qui sont signifiées par le poil de la tête,
par la barbe, et pal' la moisson du champ; que pal' le poil de la tête
il soit signifié l'extl'ème de la vie de l'homme, qu'on nomme le sen
suel-col'porel, on le voit ci-dessus, N° 66; et que par la barbe il
soit signifié la même chose, on le voit dans les ARCANES CÉLESTES,
N° 9960: que les extrêmes al! les derniers signifient toutes choses
dans le complexe, pal' conséquent le tout, on le voil, Nos 100lJli,
10329, 10335; et comme le champ signifiait l'Église, et la mois
son les vrais de l'Église, c'est de là que pal' «( ne pas ache"er l'An
gie de son champ quand on moissonne, )l il est signifié la conser
vation de toutes les choses qui sont signifiées par' la moisson du
champ. Que les Angles signifient toutes choses parce qu'ils sont
les extrêmes, on peut encore le voir pal' les passages suivants; dans
Moïse: A l'extrémité des Angles je les rejetterai, je (erai
(c
drconcis dans le prépuce, .'fur l' É fJypte et sur J ehudah IJt SUI'
Édom, et sur les fils d'Ammon et sllr Moab, et sur tOll.Ç le...
retrrmchr-s de l'Angle qui habitent dans le désert; cnr tOl/tel>
8 L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 417.
.,
d'auord avec modération, afin que les bons soient séparés des mé
chants; comme dans ce Chapitre il s'agit de celle séparation, c'est
pour cela qu'il est d'abord parlé de retenil' les quatre vents de la
terre, ce qui signifie la modération de l'influx du Divin Bien et du
Divin Vrai par le Seigneur; qu'il s'agisse de la séparation des bons
d'avec les méchants, on le voit clairement par la suite de ce Cha
pitre, cal' il est dit: Il Ne nuisez point à la tel'l'e, ni à la mer, ni
aux arbl'es, jusqu'à ce que nous ayons mal'qué les serviteurs de
notl'e Dieu sur leurs fronts, )) - Vers, 3; - et ensuite jusqu'à la
fin du Chapitl'e il s'agit des marqués, c'est-à-dil'e, des bons séparés
d'avec les méchants: quant à cette séparation, il en sera parlé plus
longuement dans la suite; et pareillement des méchants précipités
dans les enfers, ce qui eut lieu plus tat'd. Si les quall'e vents signi
fient tout Divin procédant, c'est parce que pal' les Vents du Ciel il
est signifié les Plages du Ciel, car tout le Ciel a été distingué en
quatre Plages, à savoir, l'Orientale, l'Occidentale, la Méridionale
et la Septentl'ionale; dans les deux plages Orientale et Occidentale
le Seigneur inllue a\'ec le Divin Bien plus fortement qu'avec le Di
vin Yl'ai, et dans les deux plages Mél'idionale et SeptentrionaleiJ
influe avec le Divin VI'ai plus fortement qu'avec le Divin Bien; de
là ceux qui sont dans les plages méridionale et septentrionale sont
davantage dans la sagesse et dans l'intelligence, et ceux qui sont
dans les plages orientale et occidentale sont davantage dans l'amoul'
et dans la charité; et puisque tout le Ciel a été distingué en quatre
plages, et que ces plages sont entendues par les quatl'e venlS, c'est
pour cela que par les quatre vents il est signifié tout Divin qui pro
cède, S'il est dit les quatre Vents de la terre, c'est parce que pal'
la terre il est entendu toute terre dans le Monde spirituel, mais
dans le sens spit'iluel par la terre il est signifié le Ciel et l'Église;
SUl' ce sujet, voir l'A1'ticle précédent. D'après ces explications, on
peut voir ce qui est entendu ailleurs dans la Parole pal' les quatre
Vents; comme dans Ézéchiel: (1 Le Seigneur Jéhovih me dit:
Prophéti,~e sur l'esp"it, prophétise et dis il l'e.~prit : Ainsi a
dit le Seigneur Jéhovih : Des quatre Vents viens, esprit, et
to; - ces paroles ont été dites des os desséchés que vit le Pro
Vers. t. CHAPITRE SEPTII~ME. 13
phète, pal' lesquels sont entendus les fils d'Isl'aël, comme on le voit
clairement dans le Vers, 11 du même Chapitre, et par cette vision
sont décrites la réformation et l'instaUl'ation de la nouvelle Église
au moyen de ceux qui n'étaient auparavant dans aucune vie spiri
tuelle; les os desséchés sont ceux qui n'ont rien de la vie spirituelle;
la vie spirituelle que le Seigneur leur a donnée, d'après laquette il
y a chez eux l'Église, est décrite pal' ces paroles; par l'esprit SlU'
lequel il devait prophétiser, et d'apl'ès lequel ils revécurent, est si
gniliée lil vie spil'ituelle, qui est la vie selon les vl'ais de la Parole;
« de,s quatre Vents viens, esprit, » signifie d'après le Divin du Sei
gneur dans Je Ciel, les quatl'e vents sont les quatre plages dans le
Ciel, et les quatre plages sont tout Divin dans le Ciel, comme il a
été dit plus haut: là, dans le sens de la lettre, par l'esprit est en
tendu l'esprit de la l'espiratiol1, qui est un vent, aussi est-il dit:
Cl Viens et souffle en ces tués; Il et l'esprit de la respil'ation signifie
en ce qu'il est le Divin procédant, qui est le Divin Bien uni au Divin
Vrai; c'est pourquoi, afin que ne soufflât point un vent, signifie
afin que ce Divin influât avec modération et douceur; si afin que
(1
ne soufflât point un vent SUI' la tene ) signifie afin que les bons ne
fussent pas lésés et que les méchants ne fussent pas rejetés avant le
jour, c'est parce que les séparations des bons d'avec les méchants,
et les exclusions des méchants dans le Monde Spil'ituel, se font pal'
divers degrés de modération et d'intensité du Divin qui procède dll
Seigneur comme Soleil; quand ce Divin influe avec modération les
bons sont séparés des méchants, et quand il influe avec intensité.
les méchan ts sont rejetés; en voici les raisons: Quand le Di \'in in
tIue du Seigneur avec modération, il ya partout une tranquillité et
une sérénité, dans lesquelles tous apparaissent tels qu'ils sont quant
à l'état de leur bien, cal' alOl's tous se tl'ouvent dans la lumière,
alors donc ceux qui sont dans le bien d'origine spirituelle sont sé
parés de ceux qui ne sont que dans le bien d'ol'igine naturelle, cal'
le SeigneUl' regarde ceux qui sont dans le bien spirituel, et il les
attire et ainsi les sépal'c; ceux qui sont dans le bien d'origine spil'i
tuelle sont ceux dont il est dit dans ce qui suit, qu'ils ont été mar
qués sur leurs Fronts, car ce sont des spirituels et des anges du
Ciel; mais ceux qui sont seulement dans le bien d'origine Jlatul't~lIe,
ne sont pas bons, pal'ce qu'ils ne sont pas spirituels; et! effet, le bien
qui apparaH chez eux est un mal, parce qu'il se regarde et regarde
le monde comme fin, cal' ils Font le bien dans la forme externe pOUl'
la gloire d'eux-mêmes, pour l'honneur et ,le lucre, et non pour le
bien du prochain, par conséquent ils font seulement le bien pour
êlre vus des hommes; ceux-ci, qui sont purement nalul'els, sont ceux
qui n'ont pas élé marqués, et qui plus tard sont rejetés: mais quand
le Divin influe du Seigneur a\'ec intensité, les biens qui sont chez
les méchants sont dissipés, puisqu'cn eux-mêmes ils sont des maux
et non pas des biens, et que les maux ne soutiennent pas l'influx du
Divin; de là il. arrive que les externes chez eux sont fermés, et. dès
lors s'ouvrent les intérieurs dans lesquels il n'y a que des maux et
des faux du mal, d'où l'ésullenl pour eux des douleurs, des an
,goisses et des tortures, en raison desquelles ils se précipitent dans
les enfers où sont de semblables maux. et de semblables faux. Quand
l'influx du Divin est intense, ce qui arrive lorsque les méchants doi
Vers, L CHAPITRE SEPTIÈME. 'li
vent être rejetés, il existe plus bas dans le Monde spirituel un vent
qui soufile avec l'01' ce, comme une tempête et un ouragan; c'est ce
vent qui, dans la Parole, est appelé Vent oriental, dont il est aussi
parlé dans la suite: de là vient encol'e que le l'ejet des méchants
est décrit dans la Parole pal' des vents véhéments et impétueux, par
des tempêtes et pal' des ouragans. Pal' le vent de Jéhovah il est si
gnifié la même chose que par l'esprit de Jéhovah, cal' il est entendu
le Vent de la respiration, qui est aussi appelé esprit; c'est de là que
dans la Langue Hélll'alque el dans beaucoup d'autres Langues l'es
prit est désigné pal' le même mot que le vent: c'est pOUl' cela que
la plupart des hommes n'ont pris de l'esprit et des espl'ils d'aulre
idée que comme d'un vent, lei qu'est le vent de la respil'ation; de
là ces opinions, dans le Monde même savant, que les espl'its ct les
Anges sont comme des Venls (souffies) dans lesquels seulement il y
a le vilal de 1a pensée; c'est même pOUl' cela que peu d'entre eux
se laissent persuadel' que les esprits et les Anges sont des hommes
ayant un COI'pS, une face et des sens comme les hommes SUl' la
terre. Si par le Vent et l'esprit, quand ils se disent de l'homme, est
llignifiée la vie du vl'ai, ou la vie selon Les V1'ais ou les pl'éceptes
du Seigneul', c'est parce que la respil'alïon, qui appartient aux pou
mon~, correspond à cette vie, et que le cœur et ses mouvemenls
cOl'l'espondent à la vie du bien; il Ya, en effel, deux vies, qui doi
venl fail'e un chez l'homme, la vie du \'l'ai et la vie du bien, la vie
du vl'ai est la vie' de l'entendement de l'homme, et la vie du bien est
la vic de sa volonté, cal' dans l'entendement résident les vl'ais parce
que les vrais constituent l'entendement, et dans la volonté résident
les biens parce que les hiens constitnent la volonté: pareille chose
est signifiée dans la Parole par l'âme et le cœur, quanù l'un et l'autre
est nommé. D'apl'ès ces explications on peut VOil' ce qui est entendu
par le Vent et pal' l'esprit de Jéhovah, à. savoir, le Divin Vrai, et
pal'Ies quatre Vents, le Divin Vl'3i uni au Divin Bien; comme pal'
le vent il est entendu le \'ent ou l'espl'it de la respiration, el que pal'
lui il est signifié le Divin Vrai ct la vie spiriluelle pour ceux qui
reçoivent ce vrai, c'est pOUl' cela que ce vent est aussi appelé SOU fIle
des narines de Jéhovah, et aussi soufie de la bouche, et respiralion,
comme OIJ peut le voil' pal' les passages suivants; dans Ézéchiel:
( Je vis, el l'oici, sur ('e.~ os dt'sséclth de,. nerf.', el de la c!wit'
111. 2,
'18 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" M9.
vin Vrai a pél'j par les faux du mal, les fosses sont les faux du mal.
Ailleurs dans les Lamentations: (( 111 a voix tu ((S entendu, "Jé
ho"wh! Ile NIche point ton oreille il ma respiration, à mon
('ri. Il -III. 56; - cacher l'oreille à la respiration et au cri, si
gnifie au culte, à la confession et aux pl'ières qui proviennent des
\Tais et des biens, car tout culte, toute confession et toute pl'ière
doit provenir des \'l'ais et des biens; ces choses doivent pl'ovenil' des
lins et des autres pour qu'elles soient écoutées, si elles proviennent
lies vrais seuls, elles ne sont pas écoutées, parce qu'elles n'ont pas
la vie, la vie du nai provient du bien; dans ce passage la respira
t.ion se dit des vrais, et le cri se dit des biens; que le cri se dise des
biens, on le verr'a ailleurs. Dans Moïse: « Tout ce qui avait souf
fle d' e,~prit de t'ies dans ses nflrille,~, de tout ce qui (était) en
l'aride, mournl. 1 I - Gen. VII. 22; - ee que ces paroles signi
fient dans le sens de la (cllre, chacun le voit, à savoir, que pal' Je
Vers. i, C.HAPITRE SEPTIi~ME, 21
déluge furent détl'llitcs toutes les choses qui étaient SUl' la letTe,
pal' conséquent tous leS' hommes qui vivaient, excepté Noach et ses
fils; quant à ee qui est signifié par ces pal'oles clans le sens spiri
tuel, on le voit dans les ARCANES CÉLESTES, No' 805, 80G, où elles
ont été expliquées, il savoir, que par le souffle d'esp"it de vies dans
les nal'ines il est entendu la vie spirituelle, qui appartenait aux
hommes de la TI'è5-Ancienne Église, car le déluge signifie la fin de
cette Église, et le Jugement Demier, qui fut fait quand le tout de
1'.Église eut été étouffë, Dans David: (( De,~ oreille.~ ils Ollt, et ils
n'entende/lt point, même il n'y (l poin,t de vellt en leur bou
che. 1) - Ps. CXXXV. 17; - point de veut en leur bouche, si
gnifie point de vl'ai dans la pensée, cal' la bouche signifie la pensée.
Dans Jérémie: (1 Les onagres ont humé le l'ent comnu~ les ba
leùu?s, ('olwl1nés oni été leurs yeux, parce que point cl' herbe
(if n'y avait). )) - XIV. 5, 6; - hume.' le vent comme les ba
leines, signifie qu'il n'y avait point de vrai à puiser; Il parce que
point d'herbe il n'y avait, signifie parce qu'il n'y avait point de
1)
vl'8i dans l'Église. Comme les méchants, ainsi qu'il a été dit CÎ
dessus, sont rejetés au moyen d'un influx plus fort du Divin VI'ai
et du Divin Bien procédant du Seigneur comme Soleil, c'est aussi
pOUl' cela que le l'ejet de ceux qui sont dans les faux du màl est dé
cril par le souffle des narines de Jéhovah; par exemple, dans Ésaïe:
Il Elle a été préparée dh; hier Toplteth; son bûcher, {eu el
bequcollp de bois, a üé préparé; le souffle de J éhovalt colftme
un torrent de sou{rc les embrase. 1) - XXX. 33, - Dans Da
vid : « Alors apparureNt les lits des eaux, et fureNt décou
verts les londement,ç de Irt terre, à cause de la lIIenuet de Jé
1t00.'uh, par le souffle de l'esprit de ion nez. l) Ils. XVIn,
16.,- Dans Moïse: (1 Par le sou/lle de tes narilll!,~ ont été amon
celées les eaux. Tu fiS soufflé par ton t'ent, la mer les u cou
verts, l) - Exod. XV. 8, 10. - Et dans Job: «( Ceux qui ma
chinent l'iniquité périssent par le souffl·e de Di'eu, par l'esprit
de son nez ils ,~ont conmmés. l) - IV. 8, 9; - dans ces {las
sages, pal' ~e vent, I~espril et Le souffle des narines de Jéhovah, il
est entendu aussi le Divin procédant pal' lequel les méchants sont
dispersés el rejetés, quand il influe avec intensité ct fOllce; mais il
sera pUt'lé de cel influx dans la suite, llllalld il Sl-'I'a question dc.~
22 L'APOCALYPSE EXPLiQUÉE. t\" 419.
tentations, et pal' suite aussi les faux qui font irruplion, cal' les
tentations spirituelles ne sont autl'e chose que les infestations du
mental pal' les faux et par les maux; c'est pourquoi ici pal' les vents
sont signiliés aussi les faux; le reste a été expliqué ci-dessus, voir
N° liU. Dans le Monde spirituel, ainsi qu'il a élé dit ci-dessus, il
y a, comme dans le Monde naturel, des vents violents et des tem
pêtes; mais les tempêtes dans le Monde spirituel existent d'apl'ès
l'inlJux du Divin dans les lieux inférieurs où sont ceux qui sont
dans les maux et dans les faux; à mcsul'e que cet influx descend des
Cieux vers les terres qui sonl au-dessous, il devient plus dense et
apparaît comme une nuée, et chez les méchants comme une nuée
dense el opaque selon la quantité et la qualité du mal; ces nuées
sont les apparences du faux du mal, qui tirent leur origine des sphè
l'es de la vie des méchants, cal' autour de chaque esprit et de chaque
ange il y a la sphère de sa vie; quand le Divin est fortement en
voyé pal' te Seigneur comme Soleil, et qu'il influe dans ces nuées
épaisses et opaques, il s'élève une tempête que les esprits, en ces
lieux, perçoivent de la même manière que les hommes perç,oivent
les tempêtes SUi' la tene; il m'a même été donné de percevoir'
quelquefois ces tempêtes, et aussi le \'ent oriental, par lequel les
méchants ont été dissipés et jetés dans les enfers, quand le J-uge
ment Del'nier se faisait: d'après ces considérations, on peut voit'
ce que les oUl'agans, les tempêtes et les vents impétueux signifient
daus les passages suivants; dans Ésaïe: Tu les dislJerSeras de
(1
telle sorte que te Vent le.ç emporte, et que la tempête les dis
sipe. » - XLI. 16. - Dans Jérémie: (1 Voici, une lempête de
.Jéhovah, une colère est sortie, et un tourbillon, qui menace
tie se précipiter; sur la tUe des impies il se précipitera. »
XXI'II. lI}. XXX. 23. - Dans David: (f.Je me hâterai de me
saurer du vent impétueux, de la tempête. » - Ps. LV. 9.
Dans le Même: ilion Dieu! poursuis-les par ton ouragan, el
(f
gnifiée pal' ces paroles dans Mal'c : cc 118'éleva une grande tem-
pete de vent, pui.~ des va,ques se jetèrent sur la barque, de
sm-te qlle déjà elle .~'empli.~sait : mais Jélsu.~ étaù (} la poupe,
30 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N°M!}.
l)oir ci-dessus, N°' ~)O,130, 200, 302, 307; ici donc par l'Ange,
qui montait du [(mer du soleil, il est signifié le Divin qui procède
de l'amour du Seigneur; le level' du soleil ou l'Orient signifie le
Divin Amour du Seigneur, et monter de là signifie sor'lir et pro
céder; d'oit ilt'ésulte que l'Ange, qui montait du lever du soleil, si
gnifie le Divin AmOlli' qui sOl'tail du SeigneUl'; les ehoses qui sui
vent concernenl aussi le Divin Amour, à savoir, la précaution pOUl'
que les bons ne soient point lésés, Si le leve!' du soleil signifie le
Divin Amour, c'est pal'ce que dans le Ciel Angélique le Seigneur
est le Soleil, et que le Seignel1l' comme Soleil apparaît d'après son
Divin Amoul'; dans le Ciel l'OI'ient est où le Seigneur appal'ait
comme Soleil, et parce qu'il est constamment dans le Ciel, il est
copstammenl anssi à son lever; il y a dans le Monùe spil'ituel quatre
Plages, à savoir, 1'0rienl, l'Occident, le Midi et le Septentl'ion,
toutes ces plages sont déterminées par le Soleil qui est le Seigneur;
el, où est le Soleil, là est l'Orient; à l'opposé pal' conséquent est l'Oc
cident, à dl'oite le Midi, et à gauche le Septentl'ion; dans la plage
de l'orient habitent les Anges qui sOnt dans l'amour enver's le Sei
gneur, et cela, parce qu'ils sont sous l'auspice le pIns proche du
SeigncUl', cal' le Seigneur influe ell eux tt'ès-pt'ès et directement par
Il) Divin AmOlli'; de là vienl que par le level' du soleil et par l'Orient
dans la Pal'ole il est signifié le Divin Arnoul' du Seigneur: que dans
le Ciel Angélique le Seigneul' apparaisse eomme Soleil, et que ce
soit le Divin Amoul' dd Seignem qui apparaît ainsi, on le voit dans
le Traité DU CIEL ET DE L'ENf'ER, N°' :116 à 125 : que pal' suite le
Soleil dans la Parole signifie le Divin Amour, on le voit ci-dessus,
N° !JOl : voir aussi, dans le Traité DU ClEL ET DE L'ENFER, que
toutes les Plages dans le Monde spil'iluel sonl déterminées pal' l'O
rient, oit est le Seigneur comme Soleil, N° t!J1;, el que pal' suite
dans la plage Or'ientale hahitent ceux qui sont dans le hien de l'a
mour envers le Seigneur', N°' 1!J8, 1!J9. TI'ès-souvenl dans la Pa
role il est par'lé des plages, à savoir, de l'ol'ient, de l'occident, du
midi el du septentrion, et eelui qui ne sait rien du sens spirituel de
la Parole croit que par elles il est entendu les plages dans noll'e
Monde solait'e, et par suile il s'imagine qu'elles n'enveloppent aucun
arcanc du Ciel et de l'Église, lorsqllf~ cependant par les Plages
nommées dans la Parole il est entenùu les plages dans le Monde
Vl\l'S, 2. CHAPITRE SEPTIÈME. 35
spirituel, lesquelles diffèrent enlièl'ement des plages dans notre
Monde; en effet, tous les Anges et tous les esprits y habitent dans
les Plages selon la qualité de leUl' hien et de leur vrai; ceux qui sont
dans le bien de l'amour em'ers le Seigneur' hauitent dans l'Orient
et dans l'Occident, et ceux qui sont dans les vl'ais d'après ce bien
hauitent dans le Midi et dans le Septentrion; s'ils ont ainsi leur ha
bitation, c'est parce que là le Seigneur esl le Soleil, et que de Lui
comme Soleil procèdent toute Chaleur et toute LUlllière, ou tout.
bien et tout vrai; la chaleur, là, qui est une Chaleur spirituelle ou
le bien de l'amour, innue dil'ectement de l'Orient dans l'Occident,
et décroil selon la réception par les Anges, par conséquent selon
les distances, cal' toule distance du SeigneUl' dans Je Monde spil'ituel
est selon la réception du bien et du vrai qui procèdent de Lui; c'est
pour celle l'aison que dans l'Orient habitent ceux qui sont dans le
hien intél'ieur de ['amour et par conséquent clair, et dans l'Oc
cident ceux qui sont dans le hien ex lé rieur de l'amour ct par con
séquent obscur: la Lumière, qui est la Lumière spirituelle ou le
Divin Vrai, influe de même directement de l'Orient dans l'Occident,
et elle influe aussi Slll' les cOtés de part et d'autl'e, mais avec celle
différence que le Divin Vrai qui innue de l'Orient dans l'Occident
est dans son essence le bien de l'amour, tandis que celui qui innue
de part et d'autre sur les cOtés est en essence le Vrai procédant de
ce bien; de là ceux qui hahitellt d<Jns le Midi et dans le Septen
lI'ion, plages situées de part et d'autl'e sur le côté, !iont dans la
lumièl'e du l'l'ai, eeux du midi dans une lumièl'e claire ou vrai, et
ceux du septentrion dans une lumiere obscure du vrai, la lumière
du vl'ai est l'intelligence et la sagesse: mais on peut l'oil' plus tl<)
détails SUI' ces Plages dans le l'mité DU ClEL ET DE L'ENI'Ell,
N°' 1.H à 153; ce sont donc ces Plages qui sont entenùues d;iIls la
Pal'ole quanti les Plages y sont nommées; c'est pOUl' cela même
qu'ellcs signifient les Divins tels qu'ils sont dans ces plages, à sa
VOil', l'Orient le hien ùe l'amour dans la clal'té, l'Occident le bien
de l'amolli' dans l'ohsCUl'ité, le Midi le \Tai d'après ce bien dans la
clarté, et le Septentrion le ITai d'après ce hien dans l'ouscurité. En
outre, dans le Monde spirituel, il y a des Plages qui different des
plages dOllt il vient d'ètre par'lé, et qui en sont distantes d'environ
30 degrés; ell(~s sont sons l'anspicr. du Seigncnr comme Lune, ear
3(j L'APOCALYPSE EXPLlQUItE. N" 422,
sont dans les vrais d'apl'es le bien le Sel'Ol1t aussi; pal- Il amène mes
fils de loin, et mes filles de l'extrémité de la tene, il est signifié
l)
que tops ceux qui sont dans ces "rais et dans ces biens jusqu'à ceux
qui sont dans les derniers seront amenés, les fils signil1ent ceux qui
sont dans les vrais, et les filles ceux qui sont dans les hiens; de
loin et de l'extrémité de la terre, signifie ceux qui sont clans les der
niers vl'ais et dans les derniers biens de l' I~glise. Les mêmes choseR
sont signifiees pal' ces plages dans les passages suivants; dans Da
\'id : (( JJe,~ 1'ftChell\'~ l/Ut' .1 ti/lovait a rasse1t1blé,~ dl's terres, de
l'Orient ft d" l' OccirlC1lI, du -"'('plelltl'iou et de la lJIer. Il - Ps,
Vers. 2. CHAP1Tl\E SEPTIÈME. ;~7
- XLVI. 1; - ici aussi, pal' la porte qui ('cgal'de l'orient est si
~l1jfiée l'intl'oduction dans le Ciel et dans l'Église pal' le SeigneuJ'
au moyen du bien de l'amour qui procède de Lui, ce bien est donc
entendu pal' l'Orient; et pal' li Jéhovah Dieu d'Isl'aël entrel'a pal'
ceLLe pOI'te, )) il est signifié que ce bien pl'ocMe du Seigneur; pal'
(1 elle Sel'a ouverte le jour du Sabbath, 1) il est signilié que l'intl'o
ce bien esl entendu pal' « sa gloire SUl' Toi se verra; Il les natiolls
signifient ceux qui sont dans le bien, elles roi:; ceux qui sont dan~
les l'l'ais d'après ce bien; il est dit des nations « elles marcheront à
ta lumièl'e, )) pal' là est signifiée la vie selon le Dirin Vl'3i; ehl est
dit des ,'ois li ils marcheront il la splelldeur de ton leve",I) pal' là est
signifiée la vic de l'intelligence d'après le Divin Bien; marcher si
gnifie vivl'e; la IUOlièl'e, le Divin Vrai; et la splendeur du lever, le
Divin Vl'ai d'apl'ès le Divin Bien d'où provient l'intelligence. Dans
Ézéchiel: ( Les Chérubins élel'èl'ent leurs ailes, et la gloire du
Dieu d'Israël (élait) sur eux eft haut, el/a gloire de Jéh01'ah
monta par des.~1(s le milieu de la ville, el s'arrêta sur la 11107'1
laglte, qui (est) à l'Orùmt de la ville, » - Xl. 22, '23; - pal'
les Chérubins esl signifié le Seigneur quant il la Divine Providence
et il la Protection, et pal' la gloire du Dieu d'Israël est siguilié le
Divin Vrai pl'Océdanl du SeigneOl', comme ci-dessus; et parce que
le Divin Vrai, qui est la Lumière, Jll'ocède du Seiguelll' comme 80
112 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" ft:!:!.
leil dans le Ciel Angélique, c'est pour cela que le prophète vit la
gloil'e de Jéhovah montel' pal' dessus le milieu de la ville, et s'arrêtel'
SUl' la montagne qui est à l'Orient de la ville; pal' la ville est en
tendue Jérusalem, par laquelle est signiliée l'Église quant il la doc
trine, et parce que la doctrine de l'Église vient du Divin Vrai, c'est
pour cela qu'il villa gloire de Jéhovah montel' par dessus le milieu
de la ville; et parce que tout Divin Vrai procède du Seigneur comme
Soleil, où est l'OI'ient, c'est pOUl' cela qu'il la vit s'arrêtel' sur la
montagne à l'orient de la ville; la montagne il l'orient de la ville
était la Monlagne des oliviers; que la Montagne des oliviel's signifie
le Divin ArnoUl' du Seigneur, et que ce soit pOUl' cela que le Sei
gneur avait coutume de s'y arrêter, on le voit ci-dessus, N° 405;
et que la montagne des oliviers ait été devant les faces de Jél'Usalem
il l'Orient, on le voit dans Zacharie, XIV, 4. Dans le Méme :
« Il me l'amena il l'entrée de la JrI al'son, et voici, des eaux sor
taient de de.ssous le seuil de la Maison vers l'Orient, car la'
(ace de la Maison (est) l'orient, et les eaux descendaient de
de.ssous, du côté droit de la Mm'soll, au midi de l'Autel, Il
me fit sortir par le chemin de la porte vers le septentrion, et
il me mena autour par le chemin extérieur il la pOl·te exté
rz'eure par le chemin qui l'egarde l'Orient, et voici, les eaux
coulaient du côté droit. II me dit ;. Ces eau.'X qui sortent l)en;
la limite orientale, et descendent dans lfl plaine, et viennent
vers la mer, sont envoyées dans la mer, afin que soient assai
nies les eaux, afin qu'i{ ((l'rive que toute l'tme 'vivante, qui
rampe, en quelqu'endroit que viennent là torrents, vive; et
det,iFndra le poisson très-nombreux: auprfs du tm'rent s'élève
sur sa rive deçà et delà tout arbre de nourn'ture, dont ne
tombe point la (euille, et dont n'est point consumé le (ruit. Il
-- XLVII. 1, 2, 8, 9, 12; - là est décrite la nouvelle Église dans
les Cieux et dans les tel'l'es, laquelle devait être instaurée par le
Seigneur, lorsque tont Divin pl:océderait de son Divin Humain; cal'
avantl'avénement du Seigneul' le Divin pl'océdait de son Divin qu'il
appr;lle le Pèl'e; mais, apl'èsque l'Église eut été dévastée, ce Divin
ne pal'venait pas jusqu'aux derniers; pal' la maison, dans ce passage,
il est signifié l'Église; par la porte, l'accès ct l'introducLion; pal'
l'Orienl, le Seigneul' là où son Divin Amoul' appal'aîl cornille Soleil;
Vers. 2. CHAPITRE SEPTIÈME. !l3
et pal' les ('aux qui en sortaient est signifié le Divin Vrai qui en
procède; par la plaine et la me., sont signifiés les demiers de l'É
glise, ou l'endroit où sont ceux qui sont dans les derniel's vrais et
dans les derniel's biens, vel'S lesquels aupal'avant ne parvenaiL pas
le Divin, parce qu'ils étaient naturels et sensuels, et peu spil'ituels;
les eaux de la mer assainies par l'influx du torl'ent qui vieut de l'o
rient, signifient la vie qu'ils ont, eux aussi, par le Divin après l'avé
nement du Seigneur; le poisson qui deviendm très-nombreux signifie
l'abondance des connaissances et des scientifiques qui acquierront
aussi chez eux la vie spirituelle; par « SUI' la l'ive du Lonent s'élève
tout arill'e de nourritul'e, dont ne tombe point la feuille, et dont
n'est point consumé le fruil, » il est signifié la fructification du bien
et la multiplication du vrai: d'après cela on peut voir ce que toutes
ces choses y signil1ent en série, et que l'OI'ïent, d'où elles provien
nent toutes, signifie le SeigneUl' et son Divin Amour. Pal'eille chose
es~ signifiée dans Zachar'ie : (1 Il a7'rivera qu'en ce jour-là sor
tiront des eaux vi1;e,ç de Jérusalem, dont une partie Vel'S la
Mer orie?1tale. Il - XIV. 8; - là, il s'agiL aussi du SeigneUl';
en ce jour-là signifie son avénemenL, et la mel' orientale signifie la
del'nière limite du cOté de l'orient dans le Monde spil'ituel, où il n'y
avait pas réception du Divin Vrai avant l'avéllement du Seigneur,
et où ensuite il '! euL r'éception lorsque ce vrai procéda de son Di
vin Humain: que dans le Monde spil'ituelles derniers soient 'comme
des mers, 011 le voit ci·dessus, N° 3lt2; et que là il Yait des séche
resses et des dévastations, on le voit dans Joêl, Chap. II. 20.
Comme dans le Ciel, où sont les Anges, le Seigneur apparall comme
Soleil, et y est l'Ol'ient, c'est pOUl' cela qu' « Aharon, lorsqu'il
faisait e,7:pialion pour soi-même et pour sa maison, prenait
du sang du jeune taureau, et le répandait sur les {flceli du
Propitiatoire à l'Orient, )1 - Lévit. XVI. H, 15; - et que
Il Moïse et Aharon et ses fils campaient devant la Tente de
les gent'es et les espèces du mal qui est .cher. eux, sel'ont rassem
blés ct jetés dans l'enfer; pal' lier en faisceaux il est entendu que
cela arrive ainsi aux méchants quand ils sont rejetés ; et pal' amassel'
le froment dans le grenier il est entendu que les bons doivent être
conservés; le gl'eniel', c'eSl ~ù eslla l'éUllion des hons : d'après ces
explicàtions, on peut voir que la sépal'ation des bons d'avec les
méchants se fait complètement au temps du Jugement Dernier', et
qu'elle ne peut pas êtl'e faite aupal'avant à cause de la conjonction
dont il a été parlé ci-dessus, et qu'aulrement les bons pél'il'aienl
avec les méchants, cal' il esl dit Cl de peul' que peul-être en cueil
lant ['ivl'aie vous ne dél'aciniez avec elle le froment, Il et il est dit
de plus C( laissez crotLre ensemble l'un et l'aull'e jusqu'à la mois
son, 1) c'est-à-dire, jusqu'à la consommation du siècle. Maintenant,
comme la séparation des bons d'avec les méchants se fait par un
influx doux et modéré du Divin qui procMe du Seigneur, et que le
rejet des méchants dans l'enfer se fait pal' un influx 1'0I'l et intense
du Divin, on peut voil' comment toutes les paroles, qui sont conte
nues dans les trois premiers Versets de ce Chapitre, doivent être
'entendues, lorsque d'après le sens spirituel on sait ce qui est si
gnifié par les vents qui étaient retenus afin de ne nuil'e ni à la terre,
ni à la mer, ni à l'arbl'e, avant que leg sel'viteurs de Dieu aient été
marqués SUI' les fronts, Il sera dit aussi en peu de mots comment
se fait la séparation elle-même: Quand les bons sont séparés des
mœhants, ce qui est fait pal' le Seigneu\' au moyen d'un inflnx mo
Vel·s,3. CHAPITRE SEPTIÈME. 51
dél'é de son Divin, et d'une inspection dans les choses qui appar
tiennent à l'affection spirituelle chez les Anges et chez les esprits, le
SeigneUl' alors fait que ceux qui sont bons intél'ieurement, et par
suite aussi extérieurement, se toul'nent vel's Lui, et ainsi se détour
nent des méchants; el, quand ils se détoument, ils deviennent invi
sibles pour les méchants, car dans le Monde spil'ituel, il arrive
communément que, quand quelqu'un se détourne d'un autre, il de
vient invisihle; cela étant fait, les méchants se tl'ouvent séparés des
hons, et en même temps aussi de la sainteté qu'ils avaient simulée
dans les externes, et ainsi ils regardent vel's l'enfer, où ils sont
même bientôt jetés; SUi' cette conversion, voir plus de détails dans
Je Traité DU CIEL ET DE L'ENFER, No, 17, 123, 1ll2, IMI, 1lJ 5,
151, 153, 251, 255, 272, 510, ou8, 561 : que les méchants,
qui ont pu être dans un culte externe ou dans une piété et une sain
teté externes sans avoir aucune piété interne ni aucune sainteté in
terne, aient cerendant été tolérés jusqu'au .Jugement Derniel' el
non plus longtemps, on en voilla raison dans l'Opuscule DU Ju
GEMENT DERNIER, N°' 59 et 70,
h27. Jusqu'à re que nous ayons marqué les serviteurs de
notre Dieu sur leurs (ronts, signifie que ceux qui sont dans
les vrais d'apres le bien doivent auparavant être séparés: on
le voit pal' la signification de marquer, en ce que c'est distinguer
et séparer, ainsi qu'il sera expliqué; pal' la signification des servi
teurs de Dieu, en ce qu'ils sont ceux qui sont dans les vl'ais d'a
près le bien, ci-dessus, N° 6; et rai' la significat1.on du (l'ont, en ce
qu'il est le bien de l'amom' : si le front est le bien de l'amour', c'est
d'après la cOl'I'espondance; en effet, toutes les choses qui sont chez
J'homme dans tout le corps, tant celles qui sont en dedans que celles
qui sont en dehors, conespondent au Ciel, car le Ciel tout enlier
est comme un seul Homme en présence du SeigneUl', et tellement
disposé qu'il correspond à toutes et à chacune des choses de l'homme;
toute la face, où sont situés les sensoria de la vue, de l'odorat, de
l'ouïe et du gOOl, cOl'I'espond aux affections et par suite aux pen
sées en général, les yeux cOl'l'espondent à l'entendement, les narines
à la perception, les oreilles à la défél'ence et à l'obéissance, et le
goil.l au désir de savoil' Cl de devenÏl' sage; mais le fr'ont COlTes
pond au bien de l'amonr, tl'où provienne,nt toutes tes choses; il
52 L'APO<.:ALYPSE J:XPLIQUÉE. N" h27.
r le pl'emiel'-né : quand on croit qu'un tel vrai est la foi qui sauve
l'homme, et que la foi nc consiste pas à le vouloir et à le faire, c'est
à-dire, à vivre selon lui, alors existe l'hérésie dangel'euse que la foi
seule sauve, quelle que soit la vie, et que la foi est donnée sans la
frJ vie, 10l'sque cependant cela n'est point la foi, mais n'est qu'une
science qui réside hors de l'homme dans sa mémoil'e, et non au de
dans de lui dans la vie; et si on l'appelle foi, c'est une foi histori
que, qui est la foi d'une ault'e chez soi, et ne reçoit pas la vie, avant
qu'on voie soi-même que ce qu'on a puisé est le vl'ai, et on ne le
voit que lorsqu'on le veut et qu'on le l'ail: quand cette hérésie s'af
fel'mit, la ch3l'ité qui est le bien de la vie est alors anéantie, et enfin
rejetée comme non essentielle au salut: cela a été représenté pal'
Caïn qui tue son frère Ahel, car la foi et la chal'ité, ou le vrai de
la foi et le bien de la chal'ité, sont appelés frères dans la Parole,
ainsi qu'il a été dit ci-dessus: pal' .Jéhovah mit un signe sur Caïn
afin que pet'sonne ne le tuât, il est signifié qu'il J'a distingué d'avec
les autres et conservé, parce que la foi salvifique ne peut être don
née, si elle n'est pas pl'écédée par la foi historique, qui est la con
naissance des choses de l'Église et du Ciel pal' d'autres, en un mot,
la science de choses qui dans la suite doivent êtl'e de la foi; en elfet,
~ si l'homme dès l'enfance ne puisait pas les vl'ais dans la Parole,
ou dans la doctrine de l'Église, ou dans la prédication, il serait vide,
et dans l'homme vide il n'y a ni opération ni influx du Seigneul' pal'
t le Ciel, cal' le Seigneur opère et influe par le bien dans les vrais
'.
~.
chez l'homme, et il les conjoint et fait que la charité et la foi soient
un : d'apl'ès ces considërations, on peut voir ce qui est signifié pal'
(1 Jéhovah mit un signe SUI' Caïn, afin que pel'sonne ne le tuât 1) et
pal' « celui qui le tuera sera puni sept fois autant; Il en outre, ceu~
..
qui sont seulement dans la foi historique, c'est-ù":dire, dans la
science des choses qui appartiennent il la foi ,-hommes qui'sont Caïn
ou foi qui est Caïn, - sont conservés aussi, parce qu'ils peuvent
enseignû aux autres les Vl'ais d'après la Pal'Ole, car ils enseignent
de mémoit'e, Puisque le front conespond au bien de l'amour, et
qu'en conséquence le Seigneur d'apres le Divin Amour regarde les
Anges et les hommes au l'l'ont, comme il a ~té dit ci-dessus, c'est
pour cela qu'il a été ordonné qu'une plaque d'or pur, SUI' laquelle on
écrirail (( sainleté il Jéhovah, serail posée, SUI' le tu l'han d' :\lIaron
1)
56 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" !I27.
du côté du l'l'ont; il eu est parlé ainsi dans Moïse: Tu feras une
(1
-1.2, 2lJ, 72, 1U, 1MO, 1!lf1000, nombres qui ont aussi une si
gnHicalion semblable à celle de trois, parce qu'ils sont fOl'més de ce
nombre simple par multiplication: du nombre fi proviennent 10,
50,100,1000,10000,100000, nombres qui ont aussi une si-,
gnificalion semblable à celle de cinq, parce qu'ils sont formés de ceJI
nombl'e pal' multiplication : du nombre 7 proviennent 1h, 70,
700, 7000, 70000, nomill'es qui ont aussi une signification sem
blable à celle de sept, parce qu'ils sont formés de ce nombre. Puis
que 'l'l'ois signifie le plein, et que le plein est le lout, de là vient
que Douze signitie toutes choses et tous; s'il se dit des vrais d'après
le bien, c'est pal'ce qu'il est formé de 3 multiplié pal' !J, et que 3 se
dit des nais, eth du bien, ainsi qu'il a élé exposé ci-dessus. Celui
qui ne sait pas que Douze et les nombres qui en sont formés pal'
multiplication signifient toutes choses, et qui ne sait pas que chaque
Trihu signifie quelque universel et quelque essentiel de l'Église, ne
sait abSolument autre chose, sinon qu'il n'y a eu que douze mille
marqués de chaque Tt'ibu d'Isl'aêl, qu'ainsi il n'yen a que douze
mille qui ont été reçus ou qui doivent êtl'e reçus dans le Ciel, 100's
que cependant dans ce passage pal' 12000 il n'est pas entendu
1'2000, ni par les Tribus, qui y sont nommées, les Tl'ihus d'Israel,
mais que par 12000 il est entendu tous, et par les Tribus d'Israêl
ceux qui sont dans les vl'ais d'après le bien, ainsi tous ceux qui,
pal'tout dans les terl'es, constiluent l'Église du Seigneul'; que ce
soient de telles choses qui sont signifiées, quiconque pense avec in
telligence peut le percevoil'; en effet, où sont maintenant ces Tribus?
et ai! étaient-elles quand cela a été écl'il pal' Jean? n'étaient-elles
pas dispersées SUI' une gl'ande pal'tie du Glohe? pel'sonne ne sait oi!
elles sont, excepté la Tribu de Jehuùah, et néanmoins il est dit
q'J'ils doivent être marqués, afin qu'ils soient introduits par le Sei
gneur' dans le C.iel, et qu'ils soient avec Lui, comme on le voit clai
rement pal' le Chapitl'e XIV. Vel's. 1, 3,!J, dans l'Apocalypse:
en oull'e, il est notoil'e que Onze des Tribus qui y sont nommées,
ont été chassées de la tel're de Canaan pour des idolatries et pOUl'
d'autr'es abominations; il en a été de même de la Nation Juive,
"voir dans la DOCTRINE DE LA NOUVELLE Jt:RUSAJ.EM, quelle est
cette nation, N° M8; de là il est é\'idenl que par 1.2000 il n'est
pas entendu 12000, ni pal' les Tribus ileS 'l"'ibus, mais qu'il e~
D
dont il est pal'Ié, par exemple, par la muraille, par les portes et
par les fondements, il est entendu des choses qui appartiennent à
l'Église, par conséquellt des spil'ituels; et comme l'Église et sa
Doctrine sont décrites dans le sens de la lettre par la ville de Jém
salem, et qu'une ville peut être mesurée, c'est pour cela que les spi
rituels de cette Église sont désignés pal' des mesures en nombre,
et sa muraille par le nombre lU, ou par 12 multiplié par 12,
nombl'e qui signifie les vrais d'après le biell dans tout le complexe,
car la muraille signifie les vrais qui protégent contre les faux et les
maux; que ce nombre signifie ces vrais, on le voit bien c1ail'ement
en ce qu'il est dit que la mesure de 1ltlt coudées était mesure
d'homme, qui est une mesure d'Ange; ce que cela enveloppe, per
sonne ne I}eut le savoir', à moins qu'on ne sache que par la mesul'e
dans le sens spil'ituel il est signifié la même chose que par le nom
bre, à savoir, la qualité de la chose dont il s'agit, et que pal' l'homme
il est signifié la reception du vl'ai d'après l'affection spirituelle, c'est
à-dire, d'après le bien, et par suite l'intelligence, et la même chose
par l'Ange; ell effet, l'homme est un Ange quand il est dans les
vl'ais d'apl'ès le hien ; il devient aussi Ange après la moi'l. Le nom
bl'e 1ltltOOO signifie aussi la même chose, car le nombl'e plus grand
et le nombre plus petit, pOUl'VU qu'ils soient d'une même origine,
signifient la même chose; en effet, un n~mbl'e plus grand est em-'
ployé, quand il doit y avoir une plus grande multitude; puis aussi,
quand il embrasse plusieurs gel1l'cs ensemble, comme 1MOOO, qui
embrasse tous les geilres du vrai d'après le bien, lesquels sont signi
fiés I>al' les 12000 marqués de chaque Tribu; et comme la mesure
de la muraille, qui est dite de 166 coudées, pal'ce qn'elle renferme
tant les POI'les que les fondements, qui sont au nombre qe 12; cm'
il est dit des Portes el des fondements: (1 La Nouvelle Jérusalem
al)ail une Muraille grande et élevée, ayant douze Portes, et
sur'les portes douze Anges, et des noms inscrits qui sont (ceux)
des douze r,'ibus d'lsraël. La Muraille al)ait allssi douze {on
dements, et sur eux les noms de~' douze Apôtres de l'Agneau:
et les (ondements consistaient en douze pierres précieuses. 1)
-Apoc. XXI. 12, 1ft, 19,20, 21;-quel est ('homme qui, sachant
que pal' ra Nouvelle Jérusalem il est entendu une Nouvelle Églis~,
ne percevra pas que pal' le nombre douze, tant de fois employé,
Vers. 4. CHAPITRE SEPTIÈME. 63
il est entendu le principal et le premier dont se compose l'Église?
or, le pl'incipal et le pI'emie!' de l'Église est le vrai d'après le
bien, car le tout de l'Église en provient; en effet, le vrai appar
tient à sa doctrine, et le bien appartien t à la vie selon la doc
trine; mais ce qui est signifié dans ce passage par les Portes et
par les fondements sel'a exposé dans l'explication de ce ChapitI'e.
Comme ce nombre signifie toutes choses, et se dit des VJ'ais d'apI'ès
le bien, et que la nouvelle Jél'usalem signifie la nouvelle Église,
c'est aussi pour cela que la mesul'e de celle ville est désignée en ces
termes pal' un semblable nomhre multiplié : II La ville est qua
drangulaire. et sa longueur est égale il sa largeur; et il me
sura la ville à la canne en douze (ois mille stades; la longueur,
la largew' et la hauteur, pareilles. 1) - Apoc, XXI. lU; - ce
-qui est signifié dans le sens SpiI'ituel par la longueut', la largeur et
la hauteur, sera aussi exposé plus bas dans l'explication; pal' la ville
il est entendu dans ce sens la doctrine de l'Église, et par douze fois
mille tous ces vl'ais d'apl'ès le bien. Le nombl'e douze y est aussi
exprimé en parlant des fruits de l'm'bl'e près du fleuve, en ces
tel'mes : (( Au milieu de sa place. et deçà et delà du fleuve était
l' arbre de vie (aisant douze (ruits, selon chaque mois ren
dant son (ruit. » - Apoc. XXII. 2; - comme pal' les places de
la ville il est signifié les vrais de la doctrine; pal' le fleuve qui ~n
SOl't, l'intelligence; par l'ad.)J'e de vie, la pel'ception du vrai d'après
le bien procédant du Seigneul'; et pal' les fmils, le bien d'où pro
viennent les vl'ais, de là il est encore évident que douze signifie les
vl'ais d'après le bien, par lesquels il y a intelligence, et d'après
lesquels il y a Église. Comme une Église Représentative devait
être institu.ée chez les fils de Jacob, il avait en conséquence été
pOUl'VU pal' le Seigneur à ce que les !ils de Jacob fussent douze,
Gen. XXIX. 32 à 35. XXX. 1 à 25. XXXV. 22 à 26, - pour
qu'ainsi tous ensemble représentassent toutes les choses de l'Église,
et que chacun d'eux repl'ésentât sa pal'tie; de là vient que d'apr'ès
eux il y eut douze Tribus, - Gen, XLIX. 28, - et qu'elles signi
fient toules les choses de l'Église, et chaque Tribu quelque essentiel
de l'Église; c'est aussi pom' cela que dans ce qui va suivre il est dit
que de chaque Tt'ihu il y avait 12000 mal'qués, par lesquels sont
signifiés tous ceux qui sont dans cet essentiel de l'Eglise, ou lous
6lt L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. ~·lJ30.
ceux qui sont dans ce genre du Hai d'après le bien, car le Hai tl'a
l'l'ès le bien fonne l'Église chez tous; en effet, le vl'ai appartient à
la dOCl1'ine, et le bien appartienl à la vie, comme il a été dit ci
dessus; ce Que c'est Que le vrai d'après le bien et quel il est, on le
"oit dans la DOCTRINE DE LA NOUVELLE Jf:RUSALfiM, N° 2lJ. Comme
les douze Trihus, qui ont tiré leurs noms des douze fils de Jacob,
l'epl'ésentaient l'F;gll~e et toutes les choses de l'Église, voilà pour
Quoi le nornbl'e dooze, comme significatif de ces choses, a été em
ployé dans un grand 1l0mhl'e de cil'constances; ainsi (( le.ç prince,~
d' Israël étaient au nombre de douze, Il - Nomb. 1. lJlJ;
(( ces douze princes apportèrent pOllr l'initiation de l'Autel
douze plat.ç d'm'gent, douze craares d'orgent, douze ca.~.ço
lettes d'or, douze taureaux, douze béliers, douze agneaux et
douze boucs, 1) - Nomb, VII. 86, 87; - par chacune de ces
choses, qu'ils apportèrent, sont signifiées des choses qui se réfèl'ent
aux vrais d'apl'ès le bien. C'eslaussi pOUl' cela que douze hommes
{urent envoyés pOUl' épier la terre de Canaan. - Deulér. 1.
23; - car pal' la terre de Canaan esl signifiée l'Église. C'est en
core pour cela que dans le Pectoral du jugement ou dans l' lJ
J
cela a été fail et a été r3[lporLé, pal'ce que par Êlie et Êlisée élait
représenté le Seigneul' quant à la Parole, dans laquelle sont tous les
vrais d'après le bien; c'est pourquoi, quand cetle l'epl'ésentation a
été transpol'lée d'Élie sur Élisée, ce qui est signifié en ce qu'Élie jeta
sur Élisée son manteau, Élisée fut vu laboul'ant avec douze couples
de bœufs, et lui-même au milieu ùes douze, ce qui signifie la for
mation de l'Église pal' les Hais d'après le bien tirés <le la P8l'01e;
t'air ci-dessus, N° 395, Il est dit dans les Chapill'es suivants,
Il qu'une (emme (ut vue el/'l.'eloppée du soleil, et la lune Salis
IX, 12 il 17, Jean, VI. 9 à 13; -là, toutes les expressions, avec
les nombres eux-mêmes, ont Ulle signification; les cinq mille
hommes oulre les femmes et les cnfants signifient tous ceux qui,
étant dl3 l'I~glise, sont dans les vrais d'apl'ès le bien, les hommes
ceux qui sont dans les vrais, les femmes elles enfants ceux qui sont
dans les biens; les pains les hiens el les poissons les vrais de l'homme
natUl'el; être l'assasié signifie 8tl'e lIoUl'l'i spirituellement par' le
Seigneur; les douze paniers de mOl'ceaux signifient pal' suite lcs
connaissances du vrai et du bien en toute abondance ct en toute plé
nituùe. Puisque t.Ioùze signifie toutes choses et se dit des vl'ais ù'a
près le bien, qui constituent l'Église, c'est pour cela que Il le Sei
gneur, quand il eut douze (li/S, quitta son père et sa mère, et
1'elilll dall,~ le l'emlJle, assis au milieu des docteurs, les écou
tallt et l('s interrogeallt. Il - Luc, Il. !l2, 46; - par' là il est
entendu l'initiatioll et "introduction de son Humain dans toutes les
choses qui sont du Ciel et de l'i~glise; aussi est-ce pOUl' cela qu'il
dit, lorsqu'il fut tr'ouvé : (( Ne saviez-vous point qu'il me faut éll'e
aux alfail'es de 1ll01l Père. )) - Vel's. hO. - Puisque douze sigllilic
toutes cllOses et se dit des Hais d'après le bien, c'est pOUl' cela que
le Seigneur a dit: iV'y a-t-il pLIS douze heures au ionr? ~i
(1
rtirèl'cul aux ",'ais d'après Je bien, c'est nussi pour cela que les tlollze
Tl'ibus signifient les \Tais d'après le bien dans 10utle COUl!)lexe, Si
~Iles onl ét6 appelée!> Trihus, c'est plll'ce que les deux ex Il,'cssions,
d'après leS(IUcllt~s les Tribus sonl nommœs dans la Langue origi-
nale ou Langue Hébl'3ique, signifient. sceptre ct bAlon, cl que pal'
le scepll'e il esl signilié le Divin Vl'ai quanl au gOIl\'CI'nCll1ent, tl
pal' le biHon le Divin VI'ai quant à la puissance; c'est à cause ùe
'clle déri\'ation et de cetle significatiQn que, quand le peuple mUI'-
mUI':lil coutre Moise et Aharon au sujet. du Gouvel'Tlcment ct de la
Puissance qu'ils avaient, il fui ordonné que les prillce.~ de toufes
les Tribus p(}.~eraient leurs bâfvlls daJl.~ III Tente de COllrell-
fiou, et au milieu d'eux le bût·on de Lévi, sW' lequel le nom
d'AJwron m:ait été écrit, et qui fleurit ct porta des amandes.
- Nomh. X VU. 18 à 23; - car les Mtons, comme il a été dit,
siguifienlla' même chose que les tl'ibus, et le bâton de Lévi, SUI' le-
quel avait élé écril le Rom d'Ahal'on, la même chose que la T.'ibu
de Lévi et la même chose qu'Ahal'on comme Gl'and Pl'étl'e, à sa-
VOil', le bien de la charilé à l'égal'd du prochain el le bien de l'a-
moUl' envel's le SeigneUl', la Tl'ibu de Lévi le bien de la charité, ct
Allal'on Pr~tl'e le bien de l'amoul'; c'est pourquoi ce ba.lon fut posé
au milieu el do.ulla des fleurs et des amandes; éll'e placé au milieu
signifie pal' suite toutes choses, 'L'OÙ- ci-dessus, N° 313; el les
amandes signifienl les biens de la vie, Comme les douze Tl'ibus si-
gnifiaienttoutes les choses de l'Église, ou les vrais d'apl'ès le bien
dans loulle complexe, c'est pOUl' cela que « le Pectoral d' A/wron,
qui était nommé Udm et :J:'ltwnim, (ut fait de douze Pien'cs
précieuses, sous lesquellrs aaient les noms des Tribus, ou des
douze (ils d']sl'aël. Il - Exod. XXVIII. 15 à 30. XXXIX. 8
à 21, 29; - que les l'épouses du Ciel aienl élé données par ce
l'ectol'al, cela esl noloi l'e; mais d'après quelle ol'igine, cela n'a
point encol'e élé révélé, cl va pal' conséqnent êll'e dil : TOllle Lu-
mièl'c dans le Ciel Angélique [ll'ocèùe du SeigneUl' comme Soreil,
c'est !,oul'quoi cette Lumièl'e dans son essence·esl le Oivin VI'ai,
d'où pl'Ocèdenl toule intelligence el toule sagesse (JOUI' les Anges,
et aussi poul'leshomllles dans les'ehoses sl>iriluelles; celle [umièl'l~
dans. le Ciel esl modifiée en di\'el'ses cOllleurs selon les nais d'alJl'C~
le !lien lilli SOllt l'e(:us; Ile là viént'luc llans la Parole les CoulcllI's
"
70 L'APOCALYPSE EXPLlQU(m. fol" 481.
selon sa qualité, dans les quatre plages, et que les plages ne soient
point là' comme les plages dans notre M1lnde solaire, on le voit dans
le Tl'aité DU CIEL ET DE L'ENFER, N°'141 à 153, Comme les cam·
pemenls des fils d'Israël repr'ésentaient les ol'dinations des sociétés
Angéliques dans Je Ciel, c'est pOUl' cela que quand Biléam vit leurs
campements, il vit en esprit comme le Ciel, et il pl'ophétisa et les
bénit; il en est parlé ainsi dans Moïse: Biléam dirigea vers le
(l
désert ses races~ et lorsqu'il leva les yeux et vit Israbl habi
tant selon ses T1'l'bus~ et 1.'int sur Illi l'esprit de Dieu. et il
prononça son énoncé prophétique, et dit" Qu'ils ,ÇOllt bons tes
Tabe1'lwcle,ç, J aCQb! tes H abitacles~ Israël! comme des vallées
ils sont plrmttls~ comme des jardins auprès d'un fleuve~ etc. Il
- Nomb, XXIV, 1, 2, 3, !J, et suiv. ; - qu'alors il ait vu les
campements des fils d'lsraêl placés en OI'dre comme ci-dessus, cela
est évident, car il' est dit qu'il dirigea ses faces vers le désel't, et
. qu'il vit Israël habitant selon ses Tribus; et comme alors il vit l'OI'dre
du ciel dans ces campements, c'est pour cela que vint sU\' lui l'esprit
de Dieu, et qu'il prophétisa et dit: Qu'ils sont. hons tes Taberna
cles, Jacob! les Habitacles, ISI'aê!! les label'nacles, et les habitacles
signiftent les habilations telles qu'elles sont dans les cieux, les taber
nacles les habitations de ceux qui sont dans le bien de l'amoUl', et
les habitacles les habitations de ce,ux qui sont dans les vrais d'apl'ès
ce bien; les fl'llctifications du bien el les multiplications du vrai, et
pal' suite l'intelligence et la sagesse sont signifiées par comme des
(l
vallées ils sont -plantés, comme des jardins aupl'ès d'un fleuve; Il
cat' tout bien et pal' suite tout vl'ai coule selon la fOl'me du _Ciel,
comme on peut le voil' d'apl'ès ce qui a tM exposé, dans le Tl'aité
DU CIEL ET DE L'ENFER, SUI' la l'orme ùu Ciel selon laquelle s'y éta
blissent les consociations et les communications, No' 200 à 212.
SECONDEMENT: Que la repl'ésentation du Ciel et dè l'Église tombe
selon J'QI'dre dans lequel les Tribus sont nommées, et que le pre
mier nom ou la pl'emièl',e 'l'ribu est l',indice d'apl'ès lequel sont dé
leI'minées toutes les choses qui suivent, pal' conséquent les choses
. ùu' Ciel et de l'Églist avec variélé; mais cet arcane peut difficilement
tomhel' dans l'entendement de quelqu'un, à moins que ce ne soi.
dans l'idée spirituelle, cepenùant il en sel'a pal'lé cn peu de mots :
Soit, pOUl' exemple, la Tribu de Jljhudah, la 11l'ClUièl'C Tribu qui.
Vers. l,. CHAPITRE SEPTIÈME. 77
est nommée; comme celle Tr'ihu signifie le bien de l'amOur Il en
. ré..'lulte que les significations des autres Tribus qui suivent sont dé
terminées d'apt'ès le hien de l'amour comme prinoipe, ct cela avec
variété selon l'ord,'e dans lequel eUes sont nommées; en effet" chaque
Tribu si.gnifie quelque unircrsel de l'Église, et l'uni\lersel admet cn
soi des va"jélés spécifiques, pal' consequont une vat'jété conrOl't'rie au
premier d'où il dc!\cend, c'est pourquoi ùans' le cas présent., tous les
universaux dans la série til'CIIt du bien de l'amour, qui e~t signifié
par la TI'iIJu do Jehndah, leur SOIIS spil'ituel spécial: si la Tl'iuu
uommée en premiel' lieu est la Tr'ibu de Ruben, par laquelle est
signifié le Vrai dans la lumière et l'entenùement du "l'ai, toules les
autl'es Tribus, qui suivent, tirent de là des significations qui con
cordent et coïncident avec l'universel que chacune signifie: il en
'est de cela comme des couleurs qui se présentent avec une teinte .
produite ,pal' une pl'emière oouleul', laquelle se l'épand dans les autl'es
et en val'ie l'aspect: cela éta,nt bien compris, on peut voil' pour'quoi
les "éponses à une chose quelconque étaient ùonnées pal' rUrim el
Thumim; c'élait, en effet, pal' l'éclat que pl'oùuisaient les piel'I'cs
pl'écieùses d'apl'ès l'origine de la couleul' pl'ovenalll de cette picl'!'
sous laquelle était la Tl'ibu pal' qui la détel'minalion avait com
mencé; les couleul's de ces piel'res cOITes]1ondaient aussi aux uni
vl:i'sels signifiés pal' les Tribus inscr'ites : celui qui sait cela, et qui
sait en même temps l'uilivel'sei que chaque TriIJu signifie, peut
p€I'cevOÎl' un peu, s'il est dans l'illustralion spirituelle, ce que signi
fient les Tribus dans la série dans laquelle elles sont nommées dans
la Parole; pat' exemple, ce qu'elles signifient dans ta sél'ie, 0(1 sont
nés les fils de Jacob, dans laquelle elles se suivent dans cet ordre:
« Ruben, Siméon, Lévi, Jchudah, Dan, Naphtali. Gad, Aseher',
lsaschar, Zébulon, Joseph, Benjamin, 1) - Gen. XXIX et XXX,
puis XXXV. il;. - Ce qui est signifié dans la sél'ie, ab départ
des fils de Jacob pour l'Égypte; ils y sonll'ecensés dans cet ordl'e;
(1 Ruben, Siméon, Lévi, Jehudah, Isaschar', Zébulon, Gad, Aschel',
autrement quand ils sont bénis pal' Moïse; ils sont placés dans cet
ordl'e : Il Ruben, Jehudah, Lévi, Benjamin, Joseph, ÉphraIm,
Ménasseh, Zébulon, Gad, Dan, Naphtali, Ascher, 1) -Deutér.
XXXIlI;-là, Siméon et Isaschal' manquent et sont remplacés par
Éphl'aïm et Ménasseh; et, ce qui est signifié par ces Tl'ibus en série
ailleurs, comme dans - Geu. XXXV. 23 à 26. Nomb. I. 5 à 16~
VII. 1 à 89. XI11. !.J à 15. XXVI. 5 à 56. XXXIV. 17 à 28.
Deutél'. XXVII. 12,13. Jos. Chap. XV à Chap. XIX. et Ézéch.
XLVllI. 1 à 35. - Que les douze Tribus aient divel'St's significa
tions selon l'ordre dans lequel elles sont nommées, et que par con
séquent elles signifient aussi toutes les choses du Ciel avec variété,
on le v.oit dans les ARCANES CÉLESTES, Nos 3862, 3926, 3939,.
h60S, et suiv., 6337, 66!lO, t0335, Mais,quant à ce qu'elles signi
fient dans la série où elles sont nommées dans la suite de ce Chapi
tre de ['Apocalypse, cela sel'a expliqué plus bas; en elfet, elles sont
nommées dans cet ordl'e : Jehudah, Ruben, Gad, Aschel" Naphtali,
Ménasseh, Siméon, Lévi, Isaschal', Zéhulon, Joseph, Benjamin;
Dan et Éphraïm sont passés sous silence ou ne sont 'pas 'nommés:
h32. Vers. 5. De la tribu de J elllldall douze mille mar
qués; de la tribu de Ruben douze mille marqués; de la tribu
de Gad douze mille marqués. - De la tribu de J ehudah douze
mille marqués, signifie l'amour envel's le Seiglleul', et que tous
ceux qui sont dans cet amoUl' sont dans le Ciel et viennent dans le
Ciel: de la t1'ibu de Ruben douze mille marqué,li, signifie la
lumière du vrai d'après ce bien, et que tous ceux qui sont dans cette
lumièl'e sont dans le Ciel et viellnellt dans le Ciel: de la tribu de
Gad douze mille marqués, signilie le bien de la vie qui en pro
cède.
!l33) De la t1'ibu de J ehudah douze mille marqués, signifie
'--;
l'amour envers le Seigneur, et que tou,~ ceux qùi sont dans cet
amour sont dans le Ciel et viennent dans le Ciel: on le voit par
la représentation et par la signification de J ehudalz et de la Tribu
de J ehudtlh, en ce que c'est ('amour envers le Seigneur, ainsi
qu'il va étl'e expliqué; par la signification de douze mille, en ce
que ce sont tous et toutes choses, comme il a été montré ci-dessus,
N° !t30, ici tous ceux qui sont dans cet amour; et pal' la significa
tion des 1Julrquéli, en cc qu'ils sont ceux qui ont été distingués et
Vers. 5. CHAPITRE SEPTIÈME. 79
séparés de ceux qui sont dans le mal, pal' conséquent ceux qui sont
dans le bien, comme il a aussi été montré, N° b2.7; que ce soient
ceux qui sont dans le Ciel et viennent dans le Ciel, c'en est la consé-
quence, cal' eux étaient marqués sur les fronts, c'est-à-dil'c, sépaJ'és
des méchants; en effet, ce sont ceux dont il est dit dans le Chapitre
XIV de l'Apocalypse: (( L'Agneau se tenait sUI' La montagne
de Sion, et avec Lui cent quarante-quatre mille q/li m'aienl
Le nom de son Père écrit sur Leurs {ronts : ce sont ceux qui
m:ec des femmes ne se sont poillt souiLLés, car 1)icl'fJcS ils sont,
achetés d'entre Les hormnes, prémices ù Dieu et ù L'Agneau. )1
- Vers. 1, 3, b; - pal' la montagne de Sionesl signifié le Ciel,
où est l'amour envers le Seigneur; car tous ceux qui sont signifiés
par les douze mille de chaque Tribu, ou par les cent qllarante-quatt'e
mille marqués sur les fronts, sont ceux qui reconnaissent le Sei-
gneur et l'aiment; c'est pourquoi, la première Tl'ibll qui est lIom-
mée est la Trilm de Jehudah, et par celle Tribu est signifié [' A-
mour envers le Seigneur; car, ainsi qu'il a été dit ci-dessus, N° b3:!,
la représentation du Ciel Iambe selon l'ordre dans lequellcs Tl'ibus
sont nommées; et c'est d'apl'ès le premier nom, ou la premièl'e
Tribu nommée.. que découlent avec variété les déterminations et les
significations des Tribus .qui suivent: outre cela, personne n'est
admis dans le Ciel que pal' le Seigneur, cal' tout le Ciel Lui appar-
tient, c'est pOUl'quoi il n'y a dans le Ciel et il n'y vient que ceux
qui reconnaissent le Seigneur et L'aiment j L'aimer, ce n'est pas
L'aimer quant à la Personne, mais c'est vivre selon ses préceptes,
comme le Seigneur l'enseigne aussi en termes clairs dans Jean:
«( En ce jour-Là vous connaitrez que il'! oi (je suis) dans mon
Père, et vous en il{ oi, et Moi en vous: ceLui qui a mes pré-
(eptes et Les f'ait, c'est celui-lli qui 111' aime: Si queLqu'un
M'aime, ma paroLe il garde, et mon Père L'aimera, et ù Lui
nous viendrons, et derneure chez Lui nous (erons : ceLui qui
ne .M'aime point, mes paroles ne garde point. )) - XIV. 20,
21., 23, 2LJ; - si ceux. qui aiment le Seigneur sont ceux qui font
et gardent ses préceptes et ses paroles, c'est parce que les pré-
ceptes et les paroles du Seigneur signifient les Divins Vrais, et
que tout Divin Vrai pl'ocède de Lui, et que ce qui pl'ocède de Lui
est Lui-Même; c'est pourquoi, lorsque l'homme est dans ee Vrai
80 L'APOCA.LYPSE EXPLIQUÉE. l'l"!l33.
quant àla vie, le Seigneur est alors en Lui ct lui dans le Seigne~r;
de là vient qu'il ,est dit: Il Vous en Moi et Moi en vous" et qu~i1
viendra et que,demeure cbez lui il fera. » C'est donc là aimer le Sei~
gneur; aimel', c'est aussi être conjoint,cal'l'amour eiit la conjonction
spirituelle, et la conjonction s'opère par la réception du Divin Vrai
par la doctrine et r!aJ' la vie. Aval\t de montrer d'après :la Pal'ole
que par Jehudah, ou par la Tl'ibu qui a reçu SOli nom de .Jehudah. il
esl signilié l'amour envel's le Seigneul', il sel'a dit ce que Jehudah
signilie en chaque sens dans la Pal'Oie : Jehudah dans le sens su
pl'éme signifie le Seigneur quant à l'Amoul' Céleste; dans le sens
interüe. le Royaume céleste du Seigneu!' ct la Parole; et dan~ le
sens extcl'ne, la doctrine d'après la Parole, doctl'ine qui appaI'lient
au Royaume Céleste; et comme il-signifie dans le sens supl'ême le
Seigneur quant à l'amoUl' céleste, et dans le sens interne le Royaume
céleste, il signifie allssi l'amour envel's le Seigneur, car cet amoUl'
est l'amOllI' l'écipl'oque chez l'homme, et règne dans le Royaume Cé
leste du SeigneUl'. Il ya deux Royaumes, dans lesquels tout le C.iel
a été distingué, le Royaume céleste et le Royaume spil'ituel; le
Royaume céleste se compose de ceux qui sont dans l'amour em'e"1\
le SeigneUl', et le Royaume spirituel, de ceux qui spnt dans l'a
moUl' à l'égal'd du prochain; de là on voit clairement ce qui est
entendu pal' l'amour céleste el par l'amoul' spirituel; mais au sujet
de ces Royaumes, voir dans le Traité DU 'CIEL ET DE L'ENFE.R,
les N°' 20 à 28. Les Juifs 'et les Israëlites représentaient ces del\~
Royaumes; les Juifs le Royaume c.éleste, et les Israélites le
Royaume spirituel. Si Jehudah signilie aussi la ·Pal'ole, c'est
parce que le Seigneur est la Parole et a pris l'Humain dans cette
Tribu, afin que quant à l'Hum,ain il fm allssi la Pal'ole, selon ces
expressions dans Jean: II Au commencement était la Parole, et
la Parole était chez Dieu. et Dieu elle était, la Parole! Et
la Pm'ole Chair il été faite, et elle a habité pm"Jni nOtl'8. '>
J. 1, 14; -:- la Pal~ole signifie le Seigneu\' quant au Divin Vrai
procédant de son Divin ArnoUl'; de là vient que éeux qui aiment le
Divin Vrai dans la Pal'ole et ql!i le font, sont dans l'amoul' ·du Soir
gneul'. Que par Jehudah il soil signifié le Seigneur quant à l'A:"
mour céleste, el pal' sui le .J'Amour covel's le Seigneur, ct ~si la
Parole, on peut le "oil' pal' les passagf'.'i suivants; dans M'Oise:
Vers. 5. CHAPITRE 8EPTIÈMK 8-1
« J eltudah, toi, te cé/t.brl'rOl1t tes rrèl'n; la main sur la
nuque de tes el11zemi,~; t'crs toi se prosterneront le,~ fil" dl: fOIl
père; petit de lion, J ehudah; de la proie, mon fil,~, tu es
monté; il s'est courbé, -il s'est couché ('omme lin {io", et
comme un m'eux lion; qui le (era lefer? Le sceptrl' Ile ura
point retiré de J ehudah, ni le législatell1' d'entre ses pied.~,
jusqu'à ce que vienne Schilolt, ct à lui l'obéiss((Jlt'f de,~ peu
1Jles : il attache au cep son 11110/1, et {lU cep e:uelll'/11 le fil.~
d8 son ûnesse : il lave dans le vin son t'êtement, et d(lm l(~
sang des railjùls son manteau: rouge d'yeux par le 1.';11, cl
blanc de dents par le lait. II - Gen. XLIX. 8, g, 10, 11,12;
- là par Jehudah est décril dans le sens spiriluel le Royaume cé
leste du 8eigneul', el le SeigneUl' Lui-Même quant à l'amour cé
lesle; l'amour céleste est l'ArnoUl' du Seigneur l'eçu dans le
Royaume célesle,et l'amour spirituel est l'Amolli' du Seigneut'
l'eçu dans le Uoyaume spil'iluel; pal' ces paroles sont signifiées les
choses qui suivent: Il Te célélll'el'Ont tes l'l'ères, II signifie que l'É
glise Céleste est plus émil)enle que Ioules les aull'es, car les l'l'ères,
ou les Tl'ibus qui ont lil'é leul' nom des fils de Jacob, qui étaient
ses fl'èl'eS, signifient l'Église; Il la main SUI' la nuque de les en
ne-mis, Il signifie que la lt'Oupe infel'Dale et diabolique sel'a chas
sée et détenue, les ennemis sont ceux qui sont de l'eul'el' ; (1 vel'S
toi se prostel'Deront les fils de ton père, II signifie que tous les Hais
de l'Église se soumeltl'Ont; se (II'oslel'nel', c'est se soumeltl'e, et les
lils de sou père sont tous les ''fais de l'Itglise, CUI' lous les vrais de
l'Église ont été insités dans ceux qui sont dans l'amour envers le
SeigneUJ', el par suite dans le Royaume céleste; Il petit de Lion,
Jehudah, )1 signifie l'innocence avec les forces innées, car l'amoui'
envers le SeigneUl', consideré en lui-même, est l'innor.ence, celle
ci esl signiliée pal' le petit, et les fOl'ces innée~ avec elle sont signi
fiées pal' le lion; (1 de la proie, mon fils, lu es monté, li signifie que
plusieUl's sont délinés de l'enfer'; (f il s'esL courbé, il s'est couché
comme un lion, et comme un vieux lion, II signilie le bien de l'a
mour et le vrai de ce bien dans sa puissance, Cil l' se cOl1\'ber,
quand cela est dit du lion, c'est se mettl'e en puissance; (t qui le
l'cm lever? li signifie (lu'i1 est en sÙl'eté pal'lout où il esl, et qu'il
ne peut pas êtl'c éhranlé pal' les rnfel'S; Il If) scepll'c ne sera poinl
JIl. G.
82 L'APOCALYPSE EXPLIQliÉE. N" 438.
. retil'é de Jehudah, signifie que le pouvoir ne se l'etil'el'a point
1)
que pal' David il est entendu le Seigneur quant au Divin Vrai pl'O
cédant de son Divin Humain, peut savaii' chacune de celles Qui y
sont en série;- si le pl'ophète devait écrire sm' deux hOlS, et si ces
deux bois devaient êt re réunis en un seul bois, c'était parce que lIai'
le bois est signifié le bien de la vie, cl que toute conjonction dans le
ciel s'opère pal' le bien et selon le bien; que le bois signifie le bien
de la vie, on le voit dans les ARCANES CÉLESTES, Nol M3, 2786,
3720, 835!1; Dans ÉsaIe : « Le Seigneur lèvera unt enseigne
pOUl' les nations, et il assemblera les expulsés d'Israël, et le"
dispersés de J ehudah il réu1lira des quatre aile,~ de la terre:
alors cessera la jalousie d'Éphraïm, et les ennemis de J ehudalt
seront l'et7Yl1lchés; Éphraïm ne jalousera point J ehudah, et
J ehudah ne 7'eSSl't'rera point Éphraïm; mais ils voleront sur
l'épaule des Philistins 't'ers la mer. JI - XI. 12, 13, 1!1;
ces choses ont élé dites de la salvalion des nations, qui sont aussi
signifiées par les expulsés d'Jsl'aël et pal' les dispersés de Jehudah,
car il est dil que le SeigneUl' lèrer'a une enseigne pour les nations;
par les expulsés d'Jsl'aël il est entendu ceux qui ne sont pas dans
les vl'ais, mais qui ont cependant le désir de les aPPI'endre, et pal'
. les dtspel'sés de Jehudah ceux qui sont dans le bien de la vie, et
pal' ce hien dans l'amour enVeI'S le SeigneUl', car ceux qui aiment
faire le bien aiment le Seigneul'; en effet, le SeigneUl' est dans ce
hien, puisque le bien vient de Lui; par Éphraïm il est entendu l'in
tellectuel, ici l'intellectuel qui concorde avec le bien de l'amour;
pal' « alors cessel'a la jalousie d'I~phraïm, Éphl'aïm ne jalousera
point Jehudah, et Jehudah ne ressel'l'era point Éphraïm, 1) il est si
gnifié que l'un ne sera plus en discorde avec l'autre; pal' (1 ils yole
l'ont sur l'épaule des Philistins \'ers la mer, II il est signifié qu'ils
seront sépal'és de ceux qui sont dans la foi séparée de la charité;
les PhilislÎl,lS vers la mel' sont ceux Qui séparent la foi d'avec la cha':'
\'ilé ou d'avec le bien de la vie; la mer est le dernier du Ciel, où il
se termine; et volel' SUI' l'épaule, c'est rejeter ct ainsi se séparel',
Dans Zacharie: « Bondis, fille .de Sion; éclate en cris d'allt
g7'esse, fille de Jérusalem; voici, ton Roi vient à toi, juste et
fidele, lui;je tendrai pour Moi Jehudah, d'arcje remplirai
Éphraïm, et j'exciterai tes fils, Sion, II - IX. ,9, 13; - ces
choses ont élé (liles de l'avénemenl du Seigneul', et de l'instaUl'n
Vers. 5, CBAPl'flm SEPTIÈPflE, 85
Lion de l'Église pal' Lui chez ceux qui sont dans le bien de l'amoul'
ct par suite dans les vrais de la doctrine; la fille de Sion et la fille
de Jérusalem signifient l'Église qui est cbe~ eux; ton Roi qui vieol
juste ct fidèle, c'est le SeigneUl' de qui pl'ocèdent le hicn de l'amoul'
et le vrai de la doctrine; li je tendrai pOUl' Moi Jehudah, d'arc je
l'emplil'ai Éphl'aïm, » signifie que l'Église doit elre inslaurée chez
ceux qui sont dans le bien de l'amoul' envers le SeigneUl' et pal'
suite dans les vrais de la doctrille; ici, par Jehuoah sont entendus
ceux qui sont dans le bien de l'amoul' em"el'S le Seigueul', et par
Éphl'aïm les vrais de la doctrine, cal' Éphraïm signifie l'inlellectuel
de l'Église, et l'arc la docll'iue du vrai; que l'arc signifie la doc
Irine, 01\ le voit ci-dessus, N° 3b7, oit ces pal'oles ont aussi été
expliquées; les fils de Sion sont ceux-là: que là pal' Jehudah et
par Éphl'aïm il ne soit entendu ni la Nation Juive ni Épl1l'8ïm, cela
es~ évident, car l'Église du Seigneul' n'y a pas été instaul'oo, puis
qu'elle n'a pas été l'cçue chez la Nation Juive, et puisqu'alors la
Tl'ibu d'Éphl'aïm n'existait pas. Dans le Mème : li Jéhovah Sé
baoth t'l'sitcm son troupeau, la maison de J ehadah, et il les
c01lstituera comme son cheval d' h01lneur dalls la gue1'1'e; dc
lui l'angle, de lui le clou, de lui l'arc de guerre: p'uissanteje
rendrai la maison de J ehudah, et la maison de J osephje sau
rerai, et je les {emi habiter: de là ils seront comme le puis
sant É pltraim, et da ilS l'allégresse sera leur ('œur tOmme pm'
le vin, JI - X. 3,!J, 6, 7; - ici; pal' la maison de Jehudah, il est
entendu aussi le Royaume céleste du Seigneur', qui se compose de
ceux qui sont dans l'amOlli' envers Lui, et pal' Éphl'aïm ceux qui
sont dans les l'rais ùe la docll'ine d'après cet amouq en effet, lous
ceux qui sont dans le Royaume céleste du Seigneur sont dans les
l'l'ais de la doctrine, car ils ont les vl'ais comme insiLés et insèJ'iLs
dans le cœur, voir dans le Tl'aité DU CIEL E'i' DE L'ENFBR, les
N°' 25, 26; le l'este a été expliqué ci-dessus, voir N°' 35b, 376,
Dans le M~e : « Sois dan.s la jubilation et da118 l'allégresse,
fille de Sion; voici, je viens pour habiter au milieu de toi;
alors s'attacheront des nations numbreuses à Jéhoroh en ce
jour-là, et elles me seront ]Jour peuple; Jéhovah se fera un
héritage de J ehudah, /ja portion sur la terre de sainteté, et
. il dwisira de IIOUl'eau Jérusalem, Il - II. 1ft, 'l5, 16; - qu'ici
86 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 4D3.
trai ma loi en leur milieu, et SUI' leUl' cœUl' je l'écrit'ai; Il que cela
n'ait pas été fait avec la maison d'Israël ni avec la maison de Jehu
dah, c'e.st notoire, car les Juifs ont entièl'ement rejeté l'alliance avec
le Seigneul', èt de m~,me encore aujonrd'hui : l'alliance signifie la
9lt L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N"li33,
vah sur les chevaux, et sur le dtar, et sur les chariots cou
verts, et sur les mulets, et sur les dromadaires, il la montagne
de ma sainteté, à Jérusalem: de même que les Cieu,'X nou
veaux et la terre nouvelle, qlleje vais {aire, se maintiendr01~t
devant Moi, ainsi se maintiendra votre semenre et votre
nom. Il - LXVI. 20, 22; - ce que ces paroles signifient, on le
voit ci-dessus, N° !JOb, où elles ont été ex pliquées : par le nouveau
Ciel et la nouvelle terre il est entendu le Ciel et l'Église composés
de ceux que le Seigneur' devait sauver apt'ès la glorification de son
Humain, comme il a été dit ci-dessus, Dans le Même: (1 Je lëve
Nd vers les nations ma main, et urs les peuples j'élèl'erai
mon ensl'igne, afin qu'ils apportent tes fils dans leur sein, et
que tes filles sur l'épaule soient transportées: et seront de.ç
1'ois tes nourriciers, et leurs princesses tes nourrices; la {ace
ri terre ils se prosterneront devant Toi, et la poussière de tes
pieds ils lècheront, Il - XLIX. '2.2, 23; - dans tout ce Cha
pilre, il s'agit de l'avénel}lent du Seigneur, et de la salvation de
ceux qui Le reçoivent, comme on le voit clairement pal' les Vers. 6,
7, 8, 9 de ce Chapitre, et non pal' conséquent de la salvation ues
Juifs, ni à plus forte l'aison de leUl' l'établissement dans la telTe de
Canaan. Que la Nation Juive n'ait point été entendue dans les pas
sages l'apportés, on peUl encore le voir en ce que c'était unë nation
très-mauvaise et idolâtl'e de cœur; et qu'elle a éle intl'oduite dans
la lel're de Canaan, non pas à cause de quelque honté du cœul' et
de quelque justice, mais à cause de la promesse faile à leUl's pères;
et qu'il n'y a eu chez eux aucun vl'ai ni aucun bien de l'Église,
mais des faux et maux; et que c'est pour cela qu'ils ont été rejetés
et expulsés de la tene de Canaan, comme on peut le voit' d'après
tous les passages de la Pal'ole, où celle Nation est décrite: quelle
a été et quene devaiL être cette nation, et qu'elle était très-mau
vaise, cela est décrit par Moïse, dans le Cantique, en ces lel'mes :
(1 Je cacherai mes {aces d'eux, je ver~ai quelle sera leur fin;
10550, 1,0551. Que c'est pour cela que leu l' intcme, qnand ils
étaient clans le culte, était fel'lm'~, N°; 8788, 8806, 9320, 9380,
Vers. 5. CfJAPITlm SEPTÜmE. 101
9377, 9962, 10396, 10601, 10607, 1060~, 10h98, 10600,
10575,1.0629, 1069!1. Que cette Nation aussi, 'plus que toules
les antl'es, élailtelle, qu'elle pouvait êlre ùans le Saint externe, l'In
te~'ne étant fel'mé, No' .'1293, !J3J 1, IJ903, 9373,0377, 9380.
LCll!' élat alor's, N° !J3U. Qu'ils ont été consenés il cause ùe la
PRI'oll} dans la Langue originale, et parce qu'ils ont pu ètl'e tels,
N° S/.7\). Que lcul' Saint cxtel'ne élaitlllÎracuicnsement élevé par
le Seigneur llans le Ciel, Cl qll'ainsi les iutérieul's du Culte, d"
l'J~gllsr ct de la Pamle y élaienl perçus, N°' 3!180, !l307, 4311,
G30lt, 8588, 10lt92, 105,00, 10002. Qu'afin que cela eùt lieu,
ils éLai(:nt contraints par des moyens externes il observer' slricLe
IIltlnl les riles ct les statuts ùans la forme externe, No' 3147, 6281,
:lOun. (lue, commc ils pouvaient êll'e daus le Saillt externe sans
l'interne, 'ils ont pu représentel' les choses saintes de l'J~glisc el du
Ciel, N°'M79, 38H1, !l20S,6306,6588, ü377,lOft~O, '10500,
10570. Quç.f)..~I!Il\9in . ~.!~, choses sainlcs ne les aficetaient point,
N° 3b 79. Parec que peu imporle quelle est. la pel'sonne qui "e()['é
sentc, puisque la représentation rcgarLie la chose, mais lion la pet'
sonne, N"' 665, iO~)ï, 1361, 31lIï, 388'1, lI20S, lI281, 1128~,
lI202,h307,lIlIlI!J,lI500,630h,ïOlI8,7630,8588,S7SS, 8806.
Que celle Nation étail pire que les antr'cs nalions; il est décrit
quclle elle était, même d'après la Parole de l'ull et de l'autre Testa
ment, N"' 63H, 113'1ô, 11317, MlilI, 11503, 6750, ft75i,.11815,
lI820, lI832, 5057, 5998, 72lI8,881ü, 9320, 10lI5!1à 10lI57,
10662 à 10h66, Qlle la Tribu de Jehudah deviut pirc que les au
1l'es 1'I'ibus, N° 11815. Avec quelle cruaulé ils traitaient les Nalions
pal' plaisir, No' 5057, 72lI8, 9320. Que cclte Nation élait idolât!:e
de cœur, el plus que les autres adorait d'autt'es dieux, N°' 3732,
h20~lIlI!lh,lI825,5998,6877,Îft01, 8301, 8871,8882. Que
leur Culte aussi a été considéré comme idolâtrique dans la Nation
elle-même, parce qu'il élait externe sans être inteme, No' 6281,
LJ825, 8871, 8882. Qu'elle adorait ,Tého\'ah seulement quant au
nom, N°' 6877,10559,10560,10561,10566; et seulement il
cause des mil'acles, N° lt299. Qu'ils se ll'ompent étrangement ceux
qui croient que les Juifs, il la fin de l'Êgli~e, se converliront et sê
l'onl I:amenés dans la lel'l'e de Cnnaan, No' 68lJ7, 7051, 8301.
On allègue SUI' ce sujet plusieurs passages ùe la Parole, qui cc-
102 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. l'I·433.
la volonté du vrai, les mêmes choses que pal' Éphl'aïm et pal' Mè
i1asseh. lYapl'ès ces explications, on peut voir maintenant quel est
l'univel'sel-essentîel de l'Église qui est signifié dans la Pal'ole par
Reuben.
!J35. De la tribu de Gad douze mille marqués, signifie le
bien de la vie qui en procède: on le voit par la représentation
de la tribu de Gad, en ce qu'elle est le bien de la vie, ainsi qu'il
va ê~re montré; et par la signification de douze rnz'lle marqués,
en ceAue c'est que tous ceux-la sont dans le Ciel et viennent dans
le Ciel, èomme il vient d'être dit dans les deux Mticles précédents.
Avant qu'il soit montré d'après la Parole ce qui était représenté
dans l'Église par Gad et par la T.'ibn qui tient de lui son nom, il
sC\'a dit quelque chose sur ce qui est entendu par le bien de la vie,
signifié ici par la tribu de Gad: li yale bien de la vie d'origine
céleste, le bien de la vie d'origine spirituelle, et le bien de la vie
d'origine naturelle; le bien de la vie d'origine céleste est le bien de
la vie qui est fait d'après le bien de l'amoUl' envC\'s le Seigneur par
les vrais d'après ce bien, le bien de la vie en est l'effet; ce bien de
la vie est ce qui est signifié ici par la tribu de Gad; c'~t· pour cela
qu'il est dit « le bien de la vie qui en procède, )) à savoil', qui pro
cède du bien de l'amour envers le Seignenr, que sig'oîfie la tribu de
Jehudah, par les vrais d'après ce bien que signifie la tribu de Reu
hen; le bien de la vie d'origine spirituelle est le bien de la vie qui
est fait d'apl'ès le bien de l'a charité à l'égard du prochain par les
vrais d'après ce bien, ce bien de la vie est entendu par Mé'nasseh :
en effet, les douze Tribus d'Israêl ont été dh'isées en quatre classes,
eL il y a trois Tribus dans cha'que classe; ces troi's Tl'ibus en sél'ie
signi'fient les choses qui constituent pleinement du commencement
à la fin ou du prel11icl' au dernier l'universel-essentiel même de
l'Église, qui est sigiiifié par la première TI%u; les' trois Tribus
nommées en premiel' lieu, à savoir, les Tribus de Jehudah, de
Reuben et dé Gad, signifient les choses qui consli'tuent pleinement
le bien célesle; les trois Tl'ibus qùi suivent, à savoir; les Tri~us
d'Aschel', de Naphtali et de Ménasseh, signifient les choses qui
constituenl pleinement le bien spil'Ïtuël ; il en est de mêmc des 'flli
bus qui viennent eusilîle : il y a aussi trois choses qüi constituent
el forment pleinement chaque univel'sel-essentiel, à savoir, ie bicn
Vers. 5. CHAPITRE SEPTIÈME. H.:~
contre les faux; par «( il enlève le bl'as, puis la tête, Il il est signifié
qu'i! est nouni de vrais externes et internes, cal' le bras et la tête
dans les sacrifices avaient ces 'significations ; pal' «( il a vu les pré
mices pOUl' lui, )1 il est signifié d'après les principaux vrais; pal'
«( cal' la est la portion du Législateur caché, 1) il est signifié les Vl'ais
Divins qui y sont cachés; par Cl de là ils sont venus chefs du peuple, ))
il est signifié l'intelligence qui en provient; par Cl la justice de Jé
hovah il a fait, )) il est signillé les honnes œunes qui en résultent;
et pal' « et sés jugements avec Israël, Il il est signifié les vrais de l'É
glise qui en procèdent. Que par Gad il soit signifié le bien de la vie,
c'est parce que son nom vient de troupe, - Gen. XXX. 10,11,
- cal' Gad dans la Langue Hébmïque signifie une troupe; et par
une troupe dans le sens spirituel il est signifié des œuvres, et le
bien de la vie consiste à faiJ'e les biens qui sont les œuvres; voir
sur ce sujet dans les ARCANES CÉL~STES, N° 393ft. Quant à ce qui
est signifié pal' Gad dans la bénédiction donnée pal' Israël son pèl'e,
en ces termes, dans Moïse: Cl Gad, une troupe le ravagera; et
lui il ravagera le talon. Il - Gen. XLIX. 19, - on le voit ex
pliqué dans les ARCANES CÉLESTES, N°' 6403 à MOi: puis, ce qui
est signifié par ces paroles, dans Ésaïe: Cl Vous qui abandonnez
Jéhovah, qui oubliez la montagne de ma sainteté, qui dressez
à Gad une table, et remplissez à Méni une libation. Il - LXV.
ii, - on le voit, N° ()405.
636. D'après ce qui a été dit, on peut voir maintenant ce qui
est signilié en particulier par les trois Trihus premièrement nom
mées, à savoiJ', Jehudah, Ruben et Gad, puis ce qui est signifié
pal' ces tl'ois Tl'ibus dans le complexe; en effet, les noms de per
sonnes et de lieux dans la Parole signifient des choses, non-seule
118 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N· 436.
ment chaque nom en pal'ticulier sa chose, mais aussi dans le com
noms, Jehudah, Ruben et Gad, c'est que tous ceux qui sont dans
.vrais,' et par ces vrais dans le bien de la vie, sont dans le Ciel in
time ou tl'oisième Ciel; car chez eux les trois degrés de vie ont été
ouyerts, le degré intime est où l'éside l'amour envers le Seigneul';
le moyen, où résident les nais d'après ce bien; et le dernier, où est
le bien de la vie: il y a chez chaque homme trois degrés de vie, le
degré intime a été ouvel't chez ceux qui sont dans le troisième Ciel;
il est, en effet, ouvert immédiatement par le Seigneur chez ceux
qui sont ùans l'amOlli' envel's Lui, car pal' l'amour il ya conjonc
tion et par suite réception, d'où i1I'ésulte qu'ils sont dans tous les
vrais, qu'ils voient en eux, et par ces vrais ils sont dans le bien de la
vie. Que chez chaque Ange il y ait trois degrés de vie, on le voit.
dans le Traité DU CIEL ET DE L'ENFER, N°' 33, 3lt; puis aussi,
que le tl'oisième degré a été ouvert chez ceux qui sont dans le Troi
sième Ciel, N°' 208, 209; et quels sont les Anges du Troisième
Ciel, Nos 25, 26, 27, 26i, 270, 271.
lt37. Vers. 6. De la Tribu d'Ascller douze mille marqués.
De la Tribu de ]Ilaphtali douze mille marqués. De la Tribu
de Ménasseh douze mille marqués. - De la Tribu d'Aseher
douze mille marqués, signifie la chal'ité à l'égal'd du pl'ochain,
et que tous ceux qui sont dans la charité sont dans le Ciel, et vien
nent dans le Ciel: de la Tribu de Naphtali douze mille mar
qués, signifie la régénération et la tentation: de la Tribu de Mé
~
-V. 1.8; - c'élaient ces deux Tl'ibus, qui avaient combattu contre
8isél'a chef de l'armée de Jabin Roi de Canaan, et avaient vaincu,
les dix autres Tribus s'étant tenues en l'epos; et par là était repré
senté le combat spil'ituel contre les maux qui infestent l'Église,
comme on le voit aussi d'après le Cantique pl'ophétique de Déborah
et de Bal'ak, dans lequel il s'agit de ce sujet j s'il n'y a eu que les
Tl'ibus de Zébulon et de Naphtali qui aient combattu, c'était parce
que Zébu Ion sigIt'ifie la conjonction du bien et du vl'ai, qui fait l'É
glise, et Naphtali le combat contre les maux et les faux qui infes
tent l'Église et qui s'opposent à la conjonction du bien et du vrai,
et que par suite, pal' l'un et par l'autre il est signifié la réformation
et la régénél'ation; pal' les hauteurs du champ sont signifiés les in
térieurs de l'Église, d'apl'ès lesquels il y a combat. Par Zébulon et
Naphtali ensemble il est signifié aussi la l'éformation et la régéné
l'ation par les tentations, dans Ésaïe, VlII. 22, 23. IX. 1. : et
pal' suite dans Matthieu, IV. 12 à 1ô. M.ais dans le sens su
pl'Cme par Zébulon et Naphtali il est signifié l'union du Divin et de
l'Humain dans le Seigneul', cal' dans le sens suprême il s'agit uni
quement du Seigneur, en géllér'al de la Glorification de son Hu
main, et aussi de la subjugation des enfers et de l'ordination des
cieux par Lui : dans ce sens sont nommés Zébulon et Naphtali,
dans David: (( Ils ont vu tes démarches, ô Dieu, les démarches
de mon Dieu; de mon Roi dans le Sanctuaire; devant allaient
des chantres, ensuite des joueuses d'instruments il cordes au
milieu de jeunes filles battant du tambourin; dl~ns les assem,.
blées bénissez Dieu, le Seigneur, (bénissez-le) de la fontaine
d' Israël: là, Benjamin le petit les gouve1'11e; les princes de
lelwdah (sont) leurs troupe.ç; les princes de Zébulon, les
princes de Naphtuli : ton Dieu a commandé ta {oree, revtts
Vers. 6. CHAPITRE SEPTIÈME. 1.25
la (oree, ô Dieu: tu nous as (ait cela de ton Temple sur Jé
rusalem; des rois T'apporteront un présent. Réprime la bête
sauvage du roseau. l'assemblée des (orts. parmi les veaux des
peuples. (oulant aux pieds les (ragments d'argent. laquelle
a dispersé les peuples. des guerres ils désirent. Il viendra des
engraissés d'Égypte; l' jj; lhiopie se hâtera ses mains vers
Dieu. 1) - PSt LXVllI. 25 à 32; - là, dans le sens spil'ituel, il
s'agit de l'avénement du Seigneur et de la gloJ'ification de son Hu
main, et aussi de la subjugation des enfers et de la salvation qui en
est la suite; la céléhration du SeigneUl' à cause de son avénement
est décrite dans ces pal'oles : II Ils ont vu tes démarches, (j Dieu,
les démarches de mon Dieu, de mon Roi dans le Sanctuaire; de
vant allaient des chantres, ensuite des joueuses d'instruments à
cordes au milieu de jeunes Hiles battant du tambourin; dans les
assemblées hénissez Dieu, le Seigneul', bénissez-le de la fontaine
d'Isl'aël; Il mais ce que chacune de ces paroles signifie a été ex pli
qué ci-dessus, voù' N° 3lLû : l'Innocence du Seigneur, d'après la
quelle il a opéré et achevé toutes choses, est signillée pal' II Benjamin
le petit les gouverne; J) le Divin VI'ai d'après le Divin Bien est si
gnifié pal' « les princes de J ehudah sont leurs troupes; » la glorifi
cation, ou l'union du Divin et de l'Humain d'après la propre puis
sance, est signifiée par les princes de Zéhulon et les princes de
Naphtali; par (1 ton Dieu a commandé ta force, l'evéts la fOl'ce, ô
Dieu: tu nous as fait cela de ton Temple.sur Jérusalem, » il est si
gnifié que pal' suite la Divine puissance appartient à l'Humain du
Seigneur, là par le Témple il est entendu le Divin Humain du Sei
gneur, et pal' Jérusalem l'Église pour laquelle il a combattu; pal'
u répl'ime la bête sauvage du roseau, l'assemblée des forts, parmi
les veaux des peuples, foulant aux pieds les fragments d'argent,
laquelle a dispersé les peuples, des guerres ils désil'cnt, J) il est si
gnifié la subjugation des enfel's; la hète sauvage du roseau et l'as
semblée des forts, c'est le scientifique de l'homme naturel perver
tissant les vl'ais et les biens de l'Église; les veaux des peuples sont
les biens de l'Église, les fragments d'argent sont les vrais de l'É
glise; li laquelle a dispersé les peuples, des guel'res ils désirent, IJ si
gnifie les pervertir et raisonner contl'e eux: pal' la subjugation des
enfers il est entendu la subjugation de l'homme natùreJ, car là sont
'!
126 L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 439.
doil êlre extel'minée de ntglise inlerne; mais ces pal'oles ont été
plus pleinement expliquées dans' les ARCANES CÉLESTES; voù'
N°s 6351 à 6361. Si les tl'ois pl'emiel's lils, il savoil', Reubell, Si
méon, el Lévi, onl été l'ejetés et condamnés par leul' père Israël,
c'est parce que dans celle Pl'ophélie il s'agil de l'instaul'ation de
l'Église; el l'Église n'esl poinl inslallrée pal' la foi séparée d'avec
la charité, mais elle l'esl pal' le nai et pal' le bien qui procèdent du
Seigneur; en effel, il cette époque aussi l'Église élail tombée dans
cette eneur, que l'essentiel de l'Église consistail seulemelll à savoir
la Par'ole el il dire qu'elle est saime, ct nO/l pas dans la vie ou la
charilé; et que le Dien dn Ciel el de la lel'l'e était un auLl'e que le
1.36 L'APOGALYPSE EXPLIQUI'~E. N"443.
Seigneur; c'est pour cela que dans cette Prophétie les trois fils
premiers-nés, Reubell, Siméon et Lévi sont rejetés, puisque par
Reuben il est signifié la foi seule, par Siméon la foi sans la charité,
et par Lévi le non-bien de la charitë, par conséquent par eux trois
en série la non-Église; car lorsque la foi seule est prise pOUl' l'es
sentiel du salut, la chal'ité est aussitôt l'ejetée, et considérée comme
de nulle essence et de nulle valeUl' quant au salut; et comme ces
trois-là ont signifié ces trois choses, c'est pour cela qu'ils ont été
rejetés par Israel leur pèl'e, pal' qui est signifiée l'Église; ces trois
là ont aussi perdu le représentatif de l'Église, Reuben parce qu'il
coucha avec Bilhah sel'vante et concubine de son père, - Gen.
XXXV. 22; - et Siméon et Lévi. parce qu'ils tuèrent Chamor, son
fils Séchem, et toute la ville, qui étailla nation de Chamor, par la
seule raison que Séchem aimait leur sœur Dinah, - Gen. XXXIV.
1. à 21 : - pal' ce fait dans le sens spirituel il est signifié que ces
deux fils de Jacob, c'est-à-dire, les choses de l'Église qui étaient
représentées par eux deux, avaient éteint le vrai et le bien de l'É
glise Ancienne, Église qui était encore sUl'vivante chez la nation de
Chamor, cal' pal' ce fait dans le sens spiI'ituel il était signifié que la
foi séparée d'avec la chal'ité éteint tout vl'ai et tout bien de l'Église;
c'est doné là ce qui est entendu en pal'ticulier pal' ces paroles d'Is;
l'ael, « en leUl' secret que Ile vienne point mon âtne, en leur assem
blée que ne soiL point unie ma gloire; car dans leur colère ils ont
tUé l'homme, et dans leur bon plaisil' énel'vé le bœuf; 1) en effet, par
l'homme (vir) dans la Parole il est signifié le vl'ai et l'intelligence,
et pal' le bœuf le bien moral et natUl'el; mais ces choses ont été plus
amplement expliquées dans les ARCANES CÉLESTES; voir N°· !JlI26
à 6522 : et c'est aussi pour cela que Siméon est exclu de la Béné
diction de Moïse, - Deutér. XXXIIl, - et qU'à sa place il est
parlé d'ÉphraYm et de Ménasseh, par lesquels le vrai et le bien de
l'Église sont signifiés. Mais quoique Siméon et Lévi aient été tels,
toujours est-il qu'àillems ils signifient la foi de la charité et la cha
rité, Siméon la foi de la charité, et Lévi la charité; bien plus, la
Tribu de Lévi est devenue le Sacerdoce, car peu importe quelle est
la personne qui l'epl'ésente, pOUl'VU que dans le culte extel'ne elle
soit selon les lois et les statuts; en effet, la Repl'ésentation concerne
non la pel'sonne mais la chose, et cllel la personne elle n'exige que
Vera. 7. CHAPITRE SEPTIÈME. 1.37
l'elterne dans le culte; voir sur ce sujet dans lE):) ARCANES CÉLESTES,
Noo665,1097, 1361, 3147,3670,3881, h208, 6281, !l288,
A292, !l309, MU, MOO, 630h, 70h8, 7!J39, 8588, 8788,
8806, 922g : c'est aussi pour cela que ta Tribu de Siméon, dans
ce passage de l'Apocalypse, et aussi ailleurs dans la Parole, signifie
l'ol'éissance, la foi de la charité, l'affection du vl'ai, et en général le
vl'ai d'après le bien, comme il a été dit ci-dessus. Que Siméon et
sa Tl'ibu, quand ils sont nommés dans un sens hOI1' signifient dans
le sens suprême la Providence, dans le sens interne la foi pal' la
volonté, dans le sens intérieUl' l'obéissance, el dans le sens externe
l'ouïe, ou le v<1\t dans les ARCANES CÉLESTES, N° 3869.
AM. De la Tribu de Lévi douze mille marqué,~, signifie les
bonnes œuvres: on le voit d'apl'ès la l'eprésentalion et par suite
d'apl'ès la signification de Lévi et de sa TI'ibu, en ce que c'est l'a
mour spiriluel, qui est appelé charité à l'égal'd du prochain; si la
Tribu de Lévi signifie ici les bonnes œuvres, c'est parce que l'amour
spirituel ou la charité consiste à faire des biens, qui sont les bonnes
œuvres; là charité même, considérée en soi, est l'affection du vrai
et du bien; et, où est celle affection, là est la vie selon les vrais et
les bieus, car sans la vie selon les vrais et les biens, pal' lesquels on
est affecté, l'affection n'existe pas; si l'on cl'Oit qu'elle existe et est
présente, il y a affection naturelle et non affection spirituelle, affec
tions qui diffèl'ent en ce que l'affection naturelle a rom' lin l'homme
lui-même et le monde, c'est pourquoi les vrais et les ~iens, dont
l'homme est affecté, il les aime pour sa propre réputation, afin d'ac
quérir des honneurs et des richesses, et alors la vie selon les doctri
naux qu'il avait apPl'is, est seulement employée pal' lui pour se
faire voir, et est ainsi simulée et intérieurement hypocrite; mais
l'affeclion spirituelle a pour fin le Seigneur, le ciel et la vie éter
nelle, qn'elle regal'de dans les vrais et dans les biens, ainsi elle aime
les vrais et les biens spirituellement; et quand cette affection est
chez l'homme, l'homme ailUe pensel' les vrais et vouloir les biens,
par conséquent vivre selon eux; vivre selon les vrais et les biens est
entendu dans la Parole par fail'e, et la vie même estenJendue par
les failS et les œuvres, si souvent mentionnés dans la Parole: ce sont
donc ces choses qui ont été représentées et signifiées par Lévi et
pal' sa Tl'ibu dans l'Église chez les Juifs. (;olllme celte affection
138 . L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N"lJlJlJ.
est l'essentiel même de l'Église, c'est pour cela que la Trihade
Lévi est devenue le sacel'dor-e; et c'est pour cela que le bâton de
Lévi dans la Tente de Convention a fleuri et produit des amandes;
c'est aussi pour cela qu'il n'a pas été donné d'héritage à celle Tribu
comme aux autres Tribus, mais qu'elle en a eu dans chacune des
autres. Que la Tribu de Lévi soit devenue le sacerdoce, cela est
bien connu, car non-seulement Aharon a été fait Grànd-Prêll'e,
mais aussi ses fils après lui, et tous les Lévites leur ont été donnés
pour fail'e le service: que Moïse et Aharon aient été de la TI"ibu de
Lévi, on le voit,- Exod. VI. 20. XVIII. h; - et que les Lévites
aient été faits ministl'es d'Aharon et de ses fils, on le VOIt, dans
Moïse: II La Tribu de Lévi a été prise pour le sacerdoce, afin
de faire la garde devant la Tente de Convention, et de faire
le service de l'Habitacle : et lés Lévites ont été donnés à
Aharon et pris à la place de tout p1'emier-né. Et, en outre,
il est parlé de leurs ministères et de leur~ fonctions, 1)
Nomb. 1lI. 1 à 51. - Si le sacerdoce a été donné à celle Trihu~
c'est parce qu'elle représentait l'amolli' et la chal'ité, et par suite
signifiait l'amour et la charité; l'amour et la charité, c'e&t l'af
fection du bien et du vrai spil'ituels; en effet, l'affection se dit de
l'amour dans son continu, cal' l'affection est le continu de l'a
mour : la même chose est aussi signifiée dans la Parole par le sa
cerdoce et pal' le service du sacerdoce; en effet, cette affection est
l'essentiel de l'Église, cal' où est celle affection, là est l'Église, et
où n'est pas celle affection, là n'est pas non plus l'Église, puisque
l'affection du bien et du vl'ai est la "ie spil'ituelle même de l'homme;
en effet, quand l'homme est affecté du bien et· du nai, il est alors
dans le bien et dans le \'l'ai quant à la vie, sa pensée même n'est
alors que l'affection dans une forme différente, car tout ce que
l'hornme pense il te .til·e de son affection; personne ne peut penser
sans une affection: de là vient donc que la Tl'ibu de Lévi esl de
venue le sacerdo.ce. La même chose est dite des Lévites dans Ézé
chiel, lorsqu'il s'agit de la nouvelle Tene, de la nouvelle Ville et
du nouveau Temple, - XL. hG. XLllI. 19. XLIV. 15. XLVIII.
11,12. - Comme la Tribu de Lévi représentait et par suite signi
fiait la charité en acte, ainsi les biens de la charité, qui sont les
bonnes œuvres, c'est pOUl' cela que Il le bâton de Lh'i, sur lequel
Ve,s. 7. CHAPITRE SEPTIÈME, tS9
atVlit été écrit le nom d'Aharon. ayant été placé dans la Tente
de Convention devant le Témoignage, a fleuri' el produit des
anUl1utes, II - Nomb. XVII. 17 à 26; - car par les amandes
SOit signifiés les biens de la charité; en effet, d'aprés ces biens
to~tes les choses de l'Église fleurissent chez l'homme, car lorsque
les biens de la charité sont chez l'homme, il y a l'intelligence et la
foi; en effet, l'homme est dans l'affection de comprendre ce qu'il sait
d'.près la Parole, et dans la volonté de fail'e selon ce qu'il sait.
Ccmme dans toules les choses de l'Église il doit y avoir le bien de
la charilé, afin qu'en elles il y ail l'Église, et comme l'affection
mtme du bien et du vrai, qui est la charité, donne l'intelligence et
inUruil tous ceux de l'ltglise, c'est pour cela que la Tribu de Lévi,
n())-seulement est devenue le sacel'doce, mais aussi n'a reçu ni por-
tim par le sort ni héril.age comme les aull'es Trihus, et en a eu chez
tolles les Bull'es, comme on le voit dans Moise, - Nomb. XXXV.
i l 311; - et dans Josué, - XXI. 1 à h5 : - aussi est-il dit dans
M~ïse : (\ Léni n'a point eu de portion ni d'héritage arec ses
fl'8reS; Jéhovah Lili-Même (est) son héritage. 1) - Deutér. X.
9: - et comme chaque homme, ainsi qu'il a été dit, apprend la
scence, l'intelligence et la sagesse selon l'affection du bien et du
vni qui est chez lui, c'est pour cela qu'il est dit dans Moise:
Il Jéhovah Dieu a choisi les fils de Léd pour (aire son ser-
sorte qu'il n'y ait point pour lui de fils qui règne, et avec les Lé
Divin Yrai, ni le Di\'in Bien j les Lévites prêtres mes ministres sont
ceux qui sont dans le bien de ['amoul' envers le seigneur et dans
ne
le culte d'après ce bien; «( de même que point se cpmpte l'armée
des cieux, et point ne se mesure le sable de la mer', Il signifie les
connaissances du \Tai et du hien dans J'homme spirituel et dans
l'homme naturel; l'armée des cieux, ce sont ces connaissances dans
l'homme spirituel, et le sable de la mer, ce sont ces connaissances
dans l'homme naturel; « de même je mullipli~l'ai la semence de
David mon sel'vitem', et les tévites mes ministres, Il signifie la
multiplication du Divin'Yl'ai ct la fructification du Divin Bien chez
ceux qui ont conjonction a\'ec le Seigneur: ici comme ailleurs, pal'
les Lévites prëtl'es sont signifiés ceux qui sont dans le hien de l'a
moU!' et de la charité, et dans le sens abstrait ce bien même. Dans
Malachie: «( Void, j'envoie 1/Ion Ange qui préparer'a le e/le
min devant Moi, et incontinent viendra t'ers son Temple le
Seigneur que vous cherchez, et l'Ange de l'allùmce que l'OIlS
désirez: car Lui (sera) comme le j'eu du fondeur et com~ue le
savon des foulons; et il s'assiéra fondant et épurant l'argent,
et il purifiera les fils de Ud, et il les nettoiera comme l'or
et "argent, afin qu'ils apportent il Jéhovah une mincltah en
justice: alors douce sera à Jéhovah la mine/zah de J eftudah
et de Jérusalem, comme aux jours du siècle et comme aux
années premières. Il - Ill. 1, 2, 3, h; - ce que ces choses si
gnilient dans le sens spirituel, on le voit expliqué ci-dessus, No' 2h2
et!t33, et par les fils de Lévi il y est entendu tous ceux qui sont
dans le bien de la charité et pal' suite dans le bien de la foi: là, il
s'agit du Seigneul' qui doit venir, son Divin Huntain est ce qui est
entendu pal' son Temple vers lequel doit venil' Jéhovah le Seigneur;
Cl il purifiera et nettoiera les fils de Lévi, Il signifie qu'il doit pUI'i
fier ceux qui son L dans le hien de la chal'ité et par suite dans le bien
de la foi; que ce ne soient pas les fils de Lévi qui sont entendus,
cela est bien évident, cal' il est dit qu'alors il les purifiera et les net
toiera, et qu'alors la minchah de Jehudah et de Jérusalem sera
U2 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 444.
Gen. XXX VII. !J à 11; - par ces choses dans le sens le plus
proche il esl entendu que ses fl'ères et ses parents viendraient en
Égypte, et que là ib; le vénél'eraient comme le seigneur de la tel'I'e;
mais dans. le sens spirituel pal' elles il esl signifié que l'Église, qui
était l'eprésentée par Jacoh et pal' ses fils, se soumetlrail au 8ei
1
gneu\'; car pal' Joseph, comme il a élé dit, est représenté le Sei
gneur quant au Divin spirituel, et dans le sens respectif le Royaume
spirituel du Seigneur dans le Ciel el en la tene; le Royaume spil'i
tuel du Seigneur en la tene est l'Église spil'ituelte; c'est cette
Église qui dans le sens intel'De est entendue pal' Jacob et pal' ses
fils quand ils ont été en ltgypte, Ensuile pal' Joseph est décl'ite l'in
stauration de l'Église qui devait être repl'ésentée par les fils d'Israel;
c'est même pour cela que Joseph fut tl'ansporté en Égypte, et obtint
la domination sur toute celle tene, et qu'il y allil'a son père et ses
frères et les nourril; el, lant 'lu'il fut le seigneUl' de la tene, par
la terre d'Égypte étail représentée l'Église sph'iluelle dans lé na
turel, el par Jacob el ses fils l'Église spil'ituelle; mais la représen
tation de l'Église spil'ituelle dans le natul'el par l'Égypte cessa
quand Moïse fUl né et qu'il eut commencé à retirel' de l'Égypte les
1.56 L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° M8.
fiJs d'Israël; mais ces choses, parce qu'elles sont en grand nombre
el diverses, ont été exposées dans les ARCANES CÉLESTES. Lare
- . présentation du Seigneur quant au Divin spirituel, et par suite la
représentation du Royaume spirituel du. Seigneut', sont contenues
dans ces paroles dans Moïse:« Et dit Pharaon à ses serviteurs:
Est-ce que nous tl'ouvetions un homme comme celui-ci. en
qui (il y ait) esprit de Dieu. Et dit Pharaon à Joseph: Puis
que Dieu t'a {ait connaitre tout cela. personne d'intelligent
et sage comme toi. Toi. tu seras sur ma maison. et sur ta
bouc/te. (le) baisera tout mon peuple. seulement par le trône
je ~emi qrand plus que toi. Et dit Pharaon il Joseph: Vois.
je t'ai établi ~ll': toute la terre d'Êgypte, Et retira Pharaon
son anneau de dessus sa main, et il le mil sur la main de J 0
seph. et il le vêtit d' habits de (in lin. et lui mit le collier
d'or sur son COU. et il le (it monter sw' le second char qui à
11li (était), et l'on criait del.'ant lui: Abrech! (A genoux!) et en
rétablissant sllr toute la terre d'É,r;ypte. Et dit Pharaon à
Joseph: Aloi. Pharaon (je snis); salis toi. homme ne ievera
sa main ni sOllpied. dans toute la terre d'Égypte, Il - Gen.
XLI. 38 à hll; - ces paroles ont été ex pliquées dans les ARC.\NES
CÉLESTES; voir N°' 5306 à 5329, Il est dit que dans le sens su
pl'ème pal' Joseph est l'eprésenté le Seigneur quant au Divjn spiri
luel, il sera donc d'abord dit ce qui est entendu par le Divin spirituel
du Seigneur: Le Ciel est distingué en deux Hoyaume->, dont l'un
est nommé Hoyaume céleste, et l'autl'e Royaume spirituel; le Divin
même procédant du Seigneur fait le Ciel, et le Divin procédant du
Seigneur est le Divin Bien uni au Divin V1'ai; tous ceux qui dans
le Ciell'eçoivent le Divin Bien plus que le Divin Vrai constituent
le Royaume céleste du Seigneur, et tous ceux qui reçoivent le
Divin Vl'ai plus que le Divin Bien constituent le Royaume spirituel
du Seignenr; c'est pourquoi le Divin du Seigneu.r qui est J'eçu Ilar
les Anges dans le Hoyaume Céleste du Seigneur est appelé Divin
Céleste, et le Divin du Seigneul' qui egt l'el/u pal' les Anges dans le
Hoyaume spirituel dn Seignel1l' est appulé Divin spil'itllel : mais il
faut qu'on sache que le Divin qui pl'ocède du Seigneur -est ainsi
nommé d'apl'è;; la réception, et qu'il n'y a pas deux Divins, l'un
Céleste et l'autre Spirituel, qui proeèdent; car le Divin Bien qui
Vers. S. CHJU>ITRE SEPTIÈME, :167
d'après la l'éception est appelé Divin Céleste. et le Ditin Vrai qui
d'après la réception est appelé Divin spil'ituel, p"ocèdellt tellement
unis, qu'ils ne sont pas cleux mais sont un : voir ceci exposé plus
amplement dans le Tl'ailé DU CIEL ET DE L'ENFER, N°' 20 à 28,
où il s'agit des deux Royaumes dans lesquels les trois Cieux ont
été distingués; et N°' 13, 133, '139, où il s'agit du Divin procé
dant, en ce que c'est le Divin Bien uni au Divin Vrai, et en ce qu'ils
sont deux seulement chez ceux qui reçoivent. Que le Seigneur
quant au Divin spil'Huel, et que pal' suite le Uoyaume spirituel,
soient signifiés par Joseph, on le voit encore pal' les passages sui
vants; dans la Bénédiction des lils d'Israël par leUl' père: (1 Fils
de la féconde Joseph, fils de III féconde près de la fontaine,
de la fille qui s'«vallce sur la muraille; et 'ils l'irritent, et ils
lancent, et ilt; ront en/laine, les archers; et ,'1 sera assis dans
la force de son arc, et urol1t fortifiés le!! bras de ses mains,
par les mains du puissant Jacob; de là le Pastew', la Pierre
d'Israël. Par le Dieu de tOit père, et il t'aidera, et avec
Sc/wddai, el il te bénira des bénédictions du: Ciel en haut,
des bénédictions de l'abime ('ouché en bas, des bénédictions
des mamelles et de l'utérus: les béJlédictions de ton lJère
l'emporteront sur les bi'nédictions de mes ancêtres, jusqu'au
souhait des collines du siècle; elles seront pour la ate de Jo
seph, pour le sommet de la tête du Naziréen de ses frères. 1)
- Gen. XLIX. 22 à 26; - (f fils de la féconde Joseph, 1) signifie
le Royaume spirituel et l'Église splriluelle du Seigneur, et dans le
sens supl'ême le Seigneut' quant au Divin spirituel; fils de la fé
(f
pelée Église e6leste, et par Joseph il est entendu l'Église qui est
dans le bien de la charité et dans les vrais de la foi el· est allpeloo
Église spirituelle; comme les vl'ais de cette t~glise ont la puissllPce
d'après le bien, c'est pour cela qu'il est dit «( ils seront comme le
puissant Éphl'aïm,)l car Éphraïm signifie le vrai d'après le bien dans
l'homme naturel, ,'rai auqulll appartient.la puissance; leur joie d'a
pl'ès les vl'ais est signifiée en ce que «( dans l'allégresse sel'a leur
cœur comme par le vin, II le vin signifie le vrai d'après le bien. Dans
Ézéchiel: «( Jéhovah dit: Toi, fils de l'homme, prtnds-toiun
bois, ei én'is dessus: A J ehudah et aux fils d'Israël ses com
pagnons; e11Suite pl'end:;-toi un mllre bois, et éfl'is dessus:
A joseph, bois d'Éphrain. et de toute la maison d'Israël; puis
joins-les l'Ull avec {'autl'e pour toi en un seul bois, en sorte
que soient un les deux dans ma main. Moi, je prendrai le
bois de Joseph, qui (est) dans la main d'Éphraïm et des tribus
d' Israël .~es compagnons, et j'ajouterai ceux (qui sont) sur le
bois de J elmdflh, et j'en ferai ·/ln seul bois, et ils seront un
dtlns ma main; et j'en ferai une seule nation sur la terre
dans les montagnes d'IsrIIN, et un ,~eul Roi il y aura sur eux
tous pour Roi; et ils ne seront plus deux natiolLY, et ils ne se
l'ont plus divisés en deux Royaumes de Ilouveau. Il - XXX VI i.
16, 1. 7, 1.9, 22; - pal' Jebudab ici il est signifié aussi l'Église
céleste qui est dans le bien de l'amour, et par Joseph et Éphraïm,
l'Église spirituelle qui est dans le bien de la chal'ilé et dans les
vrais de la foi; pal' « j'en fel'ai un selll bois, et ils sel'ont un dans
ma main, et j'en remi une seule nation SUl' la tene, et un seul Roi
sel'a sur eux tous pOUl' Roi, et ils ne Sel'ont plus cieux Ilàtions, et
ils ne sel'onl plus divisés en deux Royaumes, Il il est entendu que
ces deux Églises chez le SeigneuI' seront une seule Église, comme
le bien elle vrai sont un; mais ce passage a aussi été expliqué ci
dessus; voir N° &33. Dans David: « Dieu, tu as /'flC!t( té p,
ton bras ton peuple, les fils de Jacob et de J o.seph, Il - Ps.
LXXVII. 16; - par les lils de Jacob et de Joseph sont entendus
ceux qui sont dans le bien de la vie selon leuI' l'eligiosité; par Jacob
dans la Pal'ole est entendue l'Église externe, laquelle est chez ceux
qui sont dans le bien de la vie, et pal' Joseph ici il est entenl\ll,
Ménasseh et Éphl'aïm, cal' il C!it dit tu as l'acheté les Ols de i~
(l
Vers. 8. CHAPITRE SEPTIÈME. 161.
seph, Il par lesquels sont entendus eeux qui SOllt dans le bien et le
\'rai quant à l'homme exlerne, ainsi quanl à la vie; que Ménasseh
et Éphraïm, qui sonl les fils de Joseph, signiCienl ceux-là, on le
\'oil ci-dessus, N° MO; les l'ac.lleler pal' le bras, signifie les sauver
d'après la TonIe-Puissance, car ceux qui furent lels ont été salivés
par le SeigneUl' par son avénemenl dall~ le monde; en effet, ils
n'onl pas pn être sauvés autremenl, Dans Obadie : Il En la mon
tagne de Sion il y aura des 1'écÎzappés, et il y aura sainteté;
alor,~ ils hériteront, la maison de Jacob, leurs héritages; et
deviendra la maison de .Jacob un feu, et la 112aison de Joseph
une flamme, et la maison d'Ésaü du chaume, afin qu'ils les
èmbraslJnt et les cOl1summt, en sorte qu'il n'y ait personne
de reste il la mal:~on d'Ésaü. Il - Ver's. 17, 18; - par Ésaü
et par sa maison sont enlendus cellx qui se croient intelligents et
sages non d'après le Seigneur mais d'apl'ès eux-mêmes, car dans
le Vers. 8 de ce Chapitre il esl dil : (( Je perdl'ui les sages d'Édom,
elles intelligenls de la monlagne ri' I;~saü; 1) ce sonl ceux qui se sont
confil'més d'apl'ès le sens liltél'al de la Parole dans les choses qui
favorisenlleurs amours; par la maison de Jacob el pal' la maison
de Joseph il esl enlendu ceux qui sonl dans le bien de la vie selon
les vrnis de la doctrine, par' la maison de Jacob ceux qui sonl daM
le hien de la vie, el pnr la maison ùe Joseph ceux qui sont dans les
vrais de la doctrine; par la montagne de Sion, où il y aura des ré
chappés cl sainteté, est signifid l'amolli' envers le Seigneur, par
Qui il y a salvation el de Qui procède le Divin Vrai; (( la maison
de Jacob hérilera les héritages de la maison el de la monlagne d']~:
sali, Il el II la maison de Jacob lui sera un feu el la maison de
Joseph une Oamme, Il signifie qU'à la place de ceux qui sont en
tendus par Ésaü succéderonl ceux qui sorit dans le bien de la vie
selon les vl'ais de la doctrine, car c'est ainsi que les choses se pas
sent dan§ le Monde spiriluel; ceux qui onl été dans le"faste d'après
la propre intelligence, el se sont confirmés d'apl'ès la Parole dans
les choses qui favorisenl les amours de soi et du monde, occupent
des étendues el des montagnes, et s'y fonl une sorte de Ciel, croyant
que le Ciel leur appartient de préférence aux autres, mais après un
certain Lemps écoulé ils sonl chas"t"s de leurs lieux, et remplacés
~ar eeux qui sonl d'après le Seigneur dans le bien de la vie selon
JII. :1'1.
162 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 448.
ment, Il il est entendu s'ils vivent selon les biens et les nais d'après
la Parole. Dans Da\'id : Il Élevez le citant, et donnez du tam-
bourin, de la harpe agréable at'et: du nablion; entonnez. pOUl"
le mois la trompette dans la (érie ml jOll1' de notre (ête; car
statut à Israël, celil; en témoignage pour J ouph il l'a établi,
lorsqu'Il ,~ortit contre la telTe d'Égypte; un~ lhJre que je
ne ('ollllois,wis point j'ai entendll. Il - Ps, LXXXI. 3, !J, 5,
6; - élevel' le chant, donner du tambourin, de la hal'pe agréable
avec du nablion, signifie la confession d'après les \'rais spil'ituels et
célestes, et les plaisirs de l'affection du vl'ai et du bien; voir ci-
dessus, N°' 323, 326; « entonnez pOUl' le mois la t1'ompelte dans
la férie au joUi' de notre fête, Il signifie le culte d'après le plaisir de
ces affections; Il statut à Israël, cela; en témoignage pOUl' Joseph
.il l'a établi, Il signifie que ces choses étaient pOUl' la nouvelle Église
instituée chez les fils d'Israêl, laquelle est dans les \Tais de la doc-
trine; « lor'.~qu'lI sortit contre la lerre d'Égypte, une lèv('e que
je ne connaissais point J'ai enteudu, Il signifie quand fut détr'nite
la vieille l:;glise dans Ia.quelle alol's étaient les faux de la doctrine;
une lèvre que je ne connaissais point. signifie les faux de la doctrine;
en effet, l'Égypte, quand Joseph en était le seigneUl', repl'ésentait
l'(.~glise qui est dans les connaissances du vrai et du bien et dans
les sciences qui confirment; mais quand les Égyptiens commen-
cèrent il haïr les fils d'Israël et il les maltraiter, l'Égypte "eprésenta
alors l'Église détruite, dans laquelle il n'y a que des faux 1 car' il
est dit II qu'il s'éleva sur les Égyptiens un roi 1'IOuveau, qui
n'avait point connu Joseph,)) -Exod. I. 8; -- c'est allssi pOUl'
cela que les Égyptiens qui avec Pharaon poursuivirent les fils d'Is-
raêl fUl'ent submergés dans la mel' de Suph. Que pal' Joseph dans
le sens suprême il soit entendu le Seigneur quant au Di\'in ~pirituel,
on le voit encol'e dans David: « PVUI' esr.lave (ut vendu Joseph;
ils (roissh'ent dmu des cnlrm:es son pif'd, dans le (el' l'int ,~on
:t6A L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 448.
instaurée pal' Lui dans les telTes, par ISl'aêl est signifiée l'Église,
car l'inslauration ùe l'Église pal' fe SeigneUl' a été représentée pal'
les fils d'Israel en ce qu'ils sont venus en Égypte, et aussi en ce que
le SeigneUl' quand il était enfant fut conduit en Égyple, - Matth.
Il. H, 15. Hos. XI. 1; - pal' «( Jacob fut' voyageur dans la terre
de Cham, Il il est enlendu qu'alol's toutes les choses de l'Église péri
rent, pal' Jacou il est signifié l'Église che~ tous ceux qui sont dans
le bien de la vie, et par la lelTe de Cham l'Égl!se déll'uite. Ici et
ailleurs, dans la Pal'ole, pal' Israel et par Jacob il n'est pas entendu
les fils d'Israel ni les descendanls de Jacob, mais il est enlendu tous
ceux chez qui il y avait et il y a l')<~glise, en quelque end l'oit qu'ils
aient été el qu'ils soient; de même pal' Jehudah, dans la Parole, il
est enlendu, non pas la Nation Juive, mais l'Église composée de
ceux qui sont dans l'amour enver's le Seigneul' ; SUI' ce suje~, voir'
ci-dessus, N° h33; cal' chez les fils d'Israël, ou descendants de
Jacob, il n'y a eu aucune Église, mais seulement l'Église élait
représentée chez eux; c'est pourquoi, pal' eux sont signifiés lous
ceux qui sont de l'Église, et cela non-se)llement dans les Prophé
tiques mais aussi dans les Historiques de la Parole, comme il a été
monlré précédemment; c'est pOUl' cela aussi que par Joseph et pal'
sa Trihu il est entendu, non pas Joseph ni sa Tribu, mais dans le
sens suprême le Seigneur quant au Divin Spirituel, et pal' suite
dans le sens respectif le Royaume spiriluel du Seigneul' dans les
Cieux el dans les Terl'es, puis aussi les choses qui constituent ce
Royaume, c'est-a-dire, les v['ais de la doctrine. Comme la nouvelle
Église spirituëlle qui devait être instaurée par le Seigneur est décl'ite
dans ÉZéchiel, et que cette Église avec sa doctrine y est entendue
par la nouvelle ville, le nouveau temple et la nouvelle terre, c'est
pour cela qu'il est dit: (1 Ici (est) le terme jusqu'où vous héri
terez, de la te1're selon les douze Tribus d' ls1'{/ël, cl Joseph
les cordes. Il - XLVII. 13; - pal' Joseph il est signifié l'Église
166 L'APOCALYPSE EXPLlQUÈE. Nu 448.
de passages, c'est pOUl' cela qu'il est dit« I.)icn aimé de .Jéhovah,) et
mais cette Tribu est remplacée par celle de Ménassen : s'il n'a pas
été fait mention de la Tribu de Dan, c'est parce que par celle Tribu
ont été représentés et signifiés ceux dont il va êtl'e pal'lé mainte
nant dans ce Chapitre; Jean s'exprime ainsi à leur égard: « Après
ces choses, je vis, et void, une {oule nombreuse que personne
ne pouvait compter, de toute naÛon, et tr~'bus, et peuples, et
langues, se tenant devant le Trône et devant l'Agneau, re
l)ftus de robes blanches; et des palmes dal/s leurs mains, l l
Vers. 9; - en effet, ce sont ceux qui ont été, non pas dans les vrais
mêmes du Ciel et lIe l'Église, mais dans le bien de la vie selon les
doctrinaux de leur l'eligion, docl.rinaux qui élaient quant à la plus
gl'ande parlie non des vrais réels mais des faux, et néanmoins ont
été acceptés par le Seigneul' comme des vrais, parce qu'ils étaient
dans le bien de la vie, d'aprèslequelles faux de ,leur religion n'ont
pas été impl'égnés de mal, mais ont été 10uI'nés au bien: que ceux-ci
aient été pris à la place de la Tribu de Dan, c'est parce que la Trihu
de Dan était la demière des TI'ibus, et que par conséquent dans le
'Royaume du Seigneur elle signifie les del'lliCl's, dans lesquels sont
ceux qui sont dans le bien de la vie el de la foi selon leur religiosité,
dans laquelle il n'y a point les vrais 'l'éels : SUI' la Tribu de Dan,
voir dans les ARCANES CÉLESTES les N°' 1710, 3921, 3923,
6396, 10335.
651. Vel's. 0, 10. Après ces choses, je vis, et t'oiei, une
{oule nombreuse que personne ne pouvait compter, de toute
nation, et tribus, et peuples, et langues, se tenant devant le
trône et devant l'Agiuau, revêtus de robes blanches; et des
palmes dans leurs maùzs.-Et ils criai~nt d'une voix grande,
disant: Le salut à notre Dieu qui fst assis .mr le trône, et à
l'Agneau. - Après ces choses, je t'IS, el voici, une {oule nom
breuse, sign.ific lous ceux qui sont ùans le bien de la vie selon leUl'
religion, dans laquelle il n'y a point les vrais l'éels : que personne
ne pouvait compter, signilie que le Seigneul' seul sait la qualité
et la quantité du bien et du vrai chez eux: de toute nation, et
tribus, signilie tous ceux qui sont dans le bien quant à la vie selon
les doctrinaux de leur religion : et peuples, et langues, signifie
tous ceux qui sont dans des faux d'apl'ès l'ignorance et d'après les
diverses religions : se tenant del'ant le tl'ône et devant l'A
Vers. 9. CHAPITRE SEPTIÈME. 1.73
gneau, signifie ceux-là dans le Royaume du Seigneur: revetus
de robes blanches, signifie aIOI'S dans les vl'ais et en sQreté contre
les faux: et des palmes dans leurs maim, signifie et dans le bien
de la vie selon les vrais: et ils criaient d'une voix grallde, si
gnifie l'adol'ation d'après le bien du vl'ai, et pal' suite d'après la joie du
cœur: disant: Le salut li notre Dieu qui e.st assis sur le trOne,
et à l'Agneau, signifie la confession que la vie éLel'Oelle vient du
Seigneur seul. .
652, Après ces choses, je vis, et voici, ulle foule nombreuse,
signifie tous ceux qui sont dans le bien de la vie selon leur
religion, dans laquelle il n'y a point les vrais réels: on le \'oit
en ce que pal' les douze mille marqués de chaque Trihu il a été en
tendu ceux qui sont de l'Église, dans laquelle il y a les vrais l'éels;
cal' par les douze Tribus d'Isl'aêl il est entendu ceux qui sont dans
les biens et les vl'ais réels, et par abstl'action tous les vl'ais et tous
les biens de l'Église; c'est pOUl'quoi, pal' ceux dont il s'agit main
tenant il est entendu ceux qui sont dans le bien de la vie selon leUl'
l'eligion, dans laquelle cependant il n'y a point les vrais réels: que
ceux-ci soient enlendus par Zlne (oule nombreuse, on peut aussi
le voir par ce qui suit dans ce ChapiLI'e, où il est dit que ce sont
ceux qui vieunent ùe la Il'ibulaLion gr'ande, Vers. 16, c'esl-à-dil'e,
des tentai ions, car ceux qui sont dans le bien de la vie selon leur
religion, dan~ laquelle il n'y a point les vrais réels, subissent dans
l'a'llll'e vie des tentations, par lesqnelles sont dissipés les faux de
leur religion, et sont implantés des vrais réels à letH' place; dans la
suite il en sel'a dit da\'antage SUI' ce sujet: d'apr'ès cela, on peut
voil' qui sont ceux qui sont entendus par la foule nombreuse, dont
il s'agit dans ce qui suit jllsqu'à la fin du Chapilre. II faut qu'on
sache que, soit au dedans de l'I~glise où est la Parole, soit au de
hors de celle Église, aucun de ceux qui mèneut une vie bonne selon
leUl' religion n'est damné, car ce n'est pas leUl' faute s'ils ne savent
pas les vrais réels; c'est pourquoi, comme le bien de la vie l'enferme
en soi l'affection de savoir les vrais l'éels, lorsque ceux-là viennent
dans l'autre vie,~ls reçoivent facilement les vrais et s'en pénétrent;
il en est tout autl'cmcn! de ce~lX qui ont mené une vie mauyaise et
ont regal'dé la religion comme de peu d'importancè : mais quant à
ceux qui sont dans des vrais non-réels, par conséquent dans les
17lJ L'APOCALYPSE EXPLIQlll~E. I\" h52.
pendant l'iniquité fut si granùe, que pour ce fait tl'ois peines furent
signifiées à David, afin qu'il en choisit une, et que pal' la pesteql,l'il
choisit soixante-dix mille hommes mOUl'urent : mais la raison de
cela, c'est que pal' Israël et Jehudah etait représenté et pal' suite
était signifié le Royaume du Seigneur dans les Cieux et dans les
terres, et que pal' eompter il était signifié connaître la qualité de
ceux qui y sont, et selon cette qualité mettre en ordre et ùisposer,
• ce qui cependant appartient au Seigneur seul: de là il est évident
que compter- a cette signification dans la Parole. La même chose
èst signiliée pal' compter dans Moïse : (( Quand tu lèveras la
somme des fils d'Israël quant il leurs dénombrés, et ils donne
l'ont chacun l'expiation de son âme il Jéhovah quand on les
comptera, afin qu'il n'y ait point .sur eux de plaie quand on
les comptera.» -Exod. XXX. 12;- ici aussi, pal' comptet' il est
signifié connattl'e leul' qualité ou la qualité de l'Église chez eux, et
selon cette qualité melll'e en ordre et disposer; et comme cela ap
pal·tieot au Seigneul' seul, voilà pourquoi il est dit que (( chacun
donnera l'expiation de son âme il Jéhovah quand on les comptera,
, afin qu'il n'y ait point sur eux de plaie quand on les comptera; »
mais cela a été plus amplemellt expliqué dans les ARCANES CÉ
LESTES; voir N°' 10216 iJ. '10232. Dans Daniel: (( Quand Belths
chassal' but du vin dans les rases d' 07' et d'argent qui avaient
été enlah du Temple de Jérusalem, il sortit une main, et
elle écrivit sur la muraille: Compté, compté, pesé, divisé.
Dieu a compté ton Règne, et il y li mis (in. ) - V,, 2, 5, 25,
26; - là, pal' (1 compté, compté, ) il e5t signifié vu et exploré
quant à la qualité du bien et du vrai; et par' (1 il a compté ton
Règne, ) il est signifié qu'il a mi5 en ordr'e et disposé; ce que si·
gnifientles aulres expressions, on le voit ci-ùe5sus, N° 3n. Pareil
lement dans Ésaïe: c, Pm" l'émission de mes jours je m'en irai
aux portes de l'enfer (du sépulcre); j'ai été compté, (c'est) le
reste de mes années. 1) - XXXVIII. 10; - ce sont les paroles
du Roi Hizkiah, quand il était malade; et par' compté il est signifié
ex ploré, et le ('cllclusum. Que compter et ~t\'e compté signifient,
dans le sens spirituel de la Parole, autre chose que dans sa lettre
ou dans son sells naturel, on peut aussi le voir en ce que, dans le
Ciel, chez les Anges il u'y a ni nombres ni mesures dans leur' idée
....
Vers. 9. CHAPITRE SEPTiÈME, 177
spiriluelle, c'e&t-à-dirc qu'ils ne pensent point d'apl'ès le compte
ou le mesurage, mais ils pensent d'après la qualité de la chose, et
leur pensée tombe dans des nomlll'es et dans des mesures, quand
elle de~cenù de là. dans la sphère naturelle; et cependant la Parole
a été écrile pOUl' les Anges aussi bien que pour les hommes, c'est
pourquoi par les nombres et pal' compter dans la Parole les Anges
pel'çoivenl la qualilé de la chose dont il s'agit, lorsque les hommes
entendent des nombres et comptel'; c'cst encore ce qu'on peut voir
en ce que chaque nomhre dans la Parole signifie quelque chose du
sujet ou de l'état; t'oir ci-dessus, N°' 203, 336, [129, LJ30. Comme
dans quelques passages de la Parole il est dit compter, et que par
là il est signifié connaltre la qualité de la chose, et selon celle qua
lité meLlre en ol'dre el disposer, je vais aussi rapporter ces passages
pOl\l' confirmation; dans Ésaïe: Voix' de tumulte des royaumes
(l
Celui qui {ait sortir en nombre leur armée; tous par nom il
appelle. Il - XL. 26; - par l'Armée des Cieux, dans le sens de
la lettre, il est entendu le soleil, la lune et les éloiles, car ces astres
sont appelés dans la Parole l'Armee de Jéhovah; mais dans le sens
III, 12.
:178 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 453.
spiriLuel par l'Armée sont signifiés tous les biens et tous les vrais
du Ciel et de l'Église dans le complexe, car pal' le soleil il est si
gnifié le bien de l'amour, pal' la lune le bien de la foi, et par les
étoiles les connaissances du bien et du vrai; de là on voit clairement
ce qui est signifié par « levez vos yeux, et voyez; qui a cl'éé ces
choses? II pal' créer, quand il s'agit des biens et des vrais, il est si
gnifié les' former chez l'homme, et le régénérel'; pal' faire sortir en
nombre leur al'mée, il est signifié me~tre en ordre les vrais et les
biens selon la qualité de ceux chez qui ils sont; Cl 10US par nom il
appelle Il signifie qu'il sait la qualilé de tous, et qu'il dispose selon
cette qualité, cal' par le notil dans la Parole il est signifié la qualité
de la chose et de l'état, comme aussi dans Jean: Cl Les brebis sa
voix clitelldent, et ses p1'opres brebis il appelle par nom, et il
les {ait sortir. Il - X. 3; - là aussi, il est dit faire sOl'lir et ap
peler par nom, comme çi-dessus dans Ésare, et les memes choses
sont signifiées par ces expressions: que le nom signifie la qualité
de la chose et de l'état, on le voit ci-dessus, N°s 102, 135, U8.
Dans David: (1 Jéhovah qui compte le nombre des étoiles, toutes
par nom il les appelle. )1 - Ps. CXLVII. 4; - compter le
nombre des étoiles, et toutes pal' nom les appeier, signifie connatlre
tous les vrais et tous les biens, et selon leur qualité les disposer
dans le Ciel et dans l'Église; autrement., pOUl'quoi serait-il dit de
Jéhovab qu'il compte les étoiles, et que pal' nom il les appelle? Dans
Jérémie: li Dans les villes de la montogl1e, dans les t'illes de
la plaine, et dalls les villes du midi, ft dans la terre de Ben
jamin, et dans les alentours de Jérusalem, et dans les villes
.de J ehudah, passeront encore IfS trollpeall,x de menu bétail
par les mains de celui qui compte. II - XXXIII. 1-3; - ce qui
est signifié dans le sens spirituel pal' la montagne, la plaine, le
midi, la terre de Benjamin, les alentoul's de Jél'usalem elles villes
de Jehudah, on vient dr le voir ci-dessus, N° 449, où ces expres
sions ont été expliquées; par les troupeaux de O1el)1] bétail qui pas
seront par les mains de celui qui compte, ilesl signifié qu'il y aUl'a
des biens et des vrais intérieurs selon leU!' ol'dl'e et leUt' qualité dans
l'Église, car par les troupeaux de menu bétail (gl'P-ges) sont signi
fiés les biens et les vrais inlérieurs; en effet, pal' ces tr'oupeaux
sont entendus les agneaux, les bl'ehis, les chèvl'es, les béliers, les
Vers. 9. CHAPITRE SEPTiÈME. 179
chevreaux, pal' lesquels sont siglli6és les"biens et les vrais inté
rieurs, qui sont les biens el les vrais spirituels, tandis que par les
tl'oupeaux de gros hélail (armel/ta), qui consistenl en vcaux, tau
l'eaux, vaches et lJœufs, sonl s!gniûés les biens et les \'l'ais exlé
rieUl's, qui sonl les biens et les vrais nalurels; que cela soit ainsi,
on le voit dans les ARCANES CÉLESTES, N°' 1565, 2566, 5913,
OOâ8, 8937, 10609. Dans David: « Dall,ç l'allégresse ura la
montagne de Sion, et bondiront les filles de Jehudah à cause
de tes jugements; cntourez Sion, environnez-la, comptez ses
tours, appliquez L'attention de t'otre cœur à son avant-mur,
distinguez se.~ palais, afin que t'Ous le l'aconticz li la géné
mtionsuÏt'ante. )-Ps. XLVIII. 12,13,1fl;-pal'la mon
tagne de Sion qui sera dans l'allégresse esl signifiée l'Église céleste,
dans laquelle sont ceux qui sont dans l'amour envel's le Seigneur;
par les filles de Jehudah qui bondir'ont sont signifiées les affections
du hien el LIu vrai, lesquelles appartiennent à ceux qui sont de cette
Église; à cause de tes jugements, 1) signifie à cause des Divins
(t
qui sont dans des faux de doctrine, comme il a été dit ci:..dessus,
N° 175; mais ici, ceux qui sont dans des faux de doctrine d'apl'ès
l'ignorance, car il s'agit ici de ceux qui sont sauvés, quoiqu'ils
aient été dans des faux d!après la doctrine de leur l'eligion; en effet,
tous ceux qui sont dans le hien de la vie selon les dogmes de leur
religion qu'ils ont cru être des vl'ais, quoiqu'ils ne soient point des
nais, sont sauvés, car le faux n'est imputé à aucun de ceux qui vi
yent bien selon les dogmes de leur religion, puisque ce n'est pas
leur faute s'ils ne savent pas les vrais; cal' le bien de la vie selon la
religion renrel'me en soi l'affection de savoil' les vl'ais, qu'ils appl'en
nent même et reçoivent. quand ils viennent dans l'autre vie; en etret,
toutfl affection reste chez l'homme après la mort, et principalement
l'affection de savoir les vrais, parce qlle c'est une affection spiri
tuelle, et que l'homme quand il devient esprit est sa propre affection;
c'est pourquoi, les vrais qu'ils désirent, ils les puisent alors et ainsi
les reçoivent pl'ofondément dans leurs cœurs; que les faux de la
-religion, quand l'homme vit bien, soient acceptés pal' le Seigneur
comme vrais, on le voit ci-dessus, N° 115~ ; et pal' la significa
tion des langues, en ce qu'elles sont leurs confessions d'après la
religion, car par les langues il est entendu les langages, et le lan
gage signifie la confession et la religion, et cela, parce que la langue
énonce et confesse les choses qui appal'tiennent à la religion. Dans
là Parole il est dit très-souvent la lène, la houche et la langue, et
par la lèvre il est signifié la doctrine, pal' la bouche la pensée, et
par la langl)e la confession; si la lèvre, la bouche et la langue ont
de telles significations, c'est parce qu'elles sont les extel'Oes de
l'homme, par lesquels les internes sont exposés, et que ce sont les
intel'Oes qni sont signifiés dans le sens inteme ou spirituel; en effet,
la Parole dans la lettre consiste en externes qui s'offrent aux yeux
et sont perç.us pap les sens; de la, dans la lellre, la Parole est na
turelle, et cela, afin que le Divin Vrai qu'ella contient y soit dans le
demiel', et ainsi dans le plein: mais ces externes, qui sont naturels,
contiennent en eux les inlel'Oes qui sQnt spil'itnels; ce sont donc
ceux-ci qui sont signifiés. Que les Langues signifienlles confessions
d'après la religion et selon les dogmes de la religion, on peut le
voir par les passages suivants; dans t~saïe : Cl Il viendra, le t ernp8
de 1'assembler toutes les Hat ions el les langlle8, afin qu'elles
Vers, 9. CHAPITRE SEPTIÈM...:. 183
1JÏe1lttcnl et voieut ma gloire. Il - LX VI. 18; - ces paroles
ont été dite..~ de l'avénement du Seigneur; par les nations elles lan
gues sont signifiés tous ceux qui sont dans le bien de la VIC selon
leur religion; les langues signifient les l'eligions pal' la confession;
c'est pour cela qu'il est dit, li afin qu'elles viennent et voient ma
gloire, » la gloire signifie le Divin Vrai, par lequel il y a Église.
Dans Daniel : Cl Voici (mer: les nllée,~ des cieux le Fils de
l' homme; .et à Lui (ut donné dominotion, et gloire, et
Roynume; et tous les peuples, llatioTlS et langues Le servi
ront. » - VII, 1.lJ; - que par le Fils de l'homme, qui doit ve
ni" dans les nuées des cieux, il s.oit entendu le Seigneur, cela est
évident; et par les nuées des cieux il est entendu la Par'ole dans la
lettre, dans laquelle il est dit qu'il viendl'ait, pal'ce que la Parole
Iraite de Lui, et cie Lui Seul dans le sens intime; c'est pOUl' cela
qu'il est appelé Fils de l'homme, cal' le Seigneul' est appelé Fils de
l'homme d'après le Divin Vl'ai qui est la Par'ole; mais SUI' ce sujet
1)oir de plus grands détails ci-dessus, N° 36, où est expliqué ce pas
sage de l'Apocalypse, - I. 7: - li Voici, il vient avec les nuées,
Cl Le verra tout œil; Il par domination il est entendu son pouvoit'
d'après le Divin Bien, pal' gloire son pouvoir d'après le Divin V,'ai,
et pal' Royaume le Ciel et l'Église; par les peuples, les nations eL
les langues sont signifiés tous ceux qui sont dans la doctrine et dans
la vie selon leurs l'eligions; sont appelés peuples ceux qui sont dans
la doctrine, nations ceux qui sont dans la \'ip., et les langues sont
les l'eligiOfls, Dans Zacharie : li En ces jOll1"s-là, dix Ilomme,ç de
toutes langues des 1wtions saisiront le pan de la robe d'un
homme Juif, en disant: Nous Ù'ons avec vous, pm"ce que nous
avoll.ç entendü que Dieu (est) avec vous, Il - VUI. 23; - quel
est le sens spirituel de ces pal'oles, c'est ce qu'on voit ci-dessus,
N°' 1133, à savoir" que pal' le Juif sont entendus ceux qui sont dans
. "l'amol\l' envers le Seigneur, et d'apl'ès Lui dans les Vl'ais de la doc
tl'ine; el que par toutes Langues des nations sont entendus ceux ùe
diverses religions, Les mêmes choses sont signifiées par les Lan
gues dans les passages suivants; dans Moïse: Cl Par ceux-ci ont
été pm"tagées les lIes des nations dami leurs terres, chacun
selon sa Langue, selon Icw's familles dans leurs nation,~, Le,ç
habitations des {ifs de Srhem ,~flon 'C/(r,~ famille,ç, seloTt.leurs
18& L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE, N"1l55.
za/'e, afin qu'il trempe d'eau le bout de son doigt, pour ra
r/'atehÎ/' ma langue, pm'ce que je suis tourmenté dans cette
flamme. Il-XVI. 2&;-dans cette Parabole, comme dans toutes
les autres, le SeigneUl' s'est exprimé par' des cOI'l'espondances,
comme on peut le \'oil' en ce que par le dche il n'est pas entendu
les J'iches;,ni par Abraham, Abl'aham; ni par l'eau, dont La~are
devait rafraîchir la langue dl! ,'iche, de l'eau et une langue; ili par
la flamme, une flamme, car dans l'enfel' personne n'est tourmenté
par des flammes; mais pal' le riche il est entendu ceux qui sont de
l'tglise où il y a la Parole, d'où leur viennent les richesses spil'i
tuelles qui sont les \'l'ais de la doctrine; c'est pourquoi, là, par le
riche il est entendu les Juifs chez qui alol's était la Parole; par
Abl'aham le Séigneu,'; par ['eau, dans laquelle Lazare devait trem
per le bout de son doigt, il est signifié le vl'ai d'après la Pamle; par
la langue la soif ct la cupidité de pCl'vértil' les vrais qui sont dans
la Parole, et pal' la flamme la peine de cette cupidi.té, peine qui est·
val'iée et multiple; d'après cela, on voit clairement ce qui est si
"crs. 9. CHAPITRE SEPTIÈ~lE. 185
gnifié pal' ces paroles en série, et que pal' ra f,'atch il' d'eau la langue
il est signifié apaise!' la soif et la cupidité de pervertil' les vrais et
de coufir'mer les faux pal' eux; qui est-ce qui ne peut voit' que par
là il n'est pas entendu que Lazal'e trempel'ait d'eau le bout de son
doigt pour lui rafraîchir la langue? Dans Zacharie: li Voici la
plaie dont Jéhovah frappera tOu.s les peuples qui combattront
contre Jérusalem: La chair de chacun se séchera, de· sorte
qu'il s'arrête lui-même sur ses pieds, et ses yeux se sécheront
dans leurs caL'ités, et sa Langue se séchera dans sa bouche. li
- XIV. 1.2; - ces choses ont été dites de ceux qui s'effol'cent de
détruire les vrais de la cloctr'ine pal' des faux, ce qui est signifié par
combattre contl'e Jérusalem, cal' Jérusalem signifie l'Église quant
à la doctrine, et pal' suite les vrais de la doctrine de l'Église; « la
chail' se séchera, li signifie que tout bien de l'amoUl' et de la vie doit
pél'il', cai' la chail' signifie ce bien; par s'al'réter SUI' ses pieds, il
est entendu SUI' les os sans la chail', ce qui signifie qu'ils devien
dl'ont entièrement natul'els-corporels, les pieds signifient les choses
qui appartiennent à l'homme nalul'el, ici celles qui sont infimes ;
li ses yeux se sécheront dans leurs cavités, signifie que tout enten
1)
J'appétit et le désil', par les eaux les vrais, et pal' les lapper avec la
langue désirer, et d'après le désil' aspirel'; c'est pOUl' cela que Mi
-dian fut frappé pal' eux : qui est-ce qui ne peut voir que, sans cette
signification, cela n'eû,t pas été commandé? Dans David: li Tu les
caches dans le secret de tes laces loin des enorgueillissements
de l'homme; tu les couvres dans ton tabernacle hors de la
contestation des langues. 1) - Ps. XXXI. 21 ; - par Je secret
des faces dans lequel Jéhovah les cache, il est signifié le Divin Bien
du Divi.n Amour, car la face de Jéhovah signifie le bien de l'amour,
et le secret signifie intérieurcment chez l'homme; par les eMI'
gueillissements de l'homme est signifié le faste de la propre intelli
gence; par le tabel'naclc, dans lequel il COUVI'e, il est signifié le
Divin VI'ai. et par la contestation des langues le faux de' la reli
gion d'apl'ès lequel ils raisonnent contre les vrais: d'après cela,
on voit clairement ce que signifient ces parol~s en série. Dans Jé
rémie : li Voici, j'amènerai sur VOllS ulle nation, nation dont
tu ne connaîtras point la langue et /Ie compreridms point ce
qu'elle P"o/JOllee/'a, laquelle mangera ta moisson et ton pain. 1)
- V. 15, 17; - ici, il n'est pas entendu qu'il sera amené une
nation, dont on ne connaîtra pas la langue ou dont le langage sera
inintelligible, mais il est entendu une nation méchante qui serait
d'une religion tout il fait diffél'ente, dont on ne connaitrait pas les
dogmes, et dont on ne compl'endrait pas les l'aisonnements; dans et
le sens abstrait il cst signilié des faux du" mal tout à fait opposés
aux vrais du bien, car la nation dans le sens abstrait est le mal, et
la langue ici est le faux de la religion, el prononcer c'esrt'aisonner
d'apl'ès ce faux; c'est pOUl' cela qu'il est dit ensuite, Il laquelle
m!ingera ta moisson et ton pain; cal' pal' la Il,!oisson il est signifié
1)
les nais par lesquels il yale bien, par le pain le bien qui en pl'a
vient, et par mangel' consumel' et dépouiller. Dans ÉZéchiel:
(1 Non pas "vers lin peuple profond de lèvre et gl'ave de langue
tu es envoyé, (mais) vers la maison d'Israël; non pas vers des
peuples grands, profonds de IhJre et g/'aves de langue, dont
tu n'entendes point les pal'oles; ceux-ci, si je t'envoyais vers
el/J:, ne t'obéiraient-ils pas? 1) -Ill. 5,6; - par les peuples
profonds de lèvre et g."aves de langue, dont les pal'oles ne sont pas
entendues, il est signifié ceux qui sont dans une doctl'iiJe ininteUi
\'e1'8. 9. CHAPITRE SEPTIÈME. 1.87
gible et pal' suite dans une religion difficile à comprendre, dont les
dogmes ne sont point perceptibles; la lèvre signifie la ùocu'ine, la
langue la religion, et les pal'oles les dogmes de la religion; c'est
pourquoi, pal' ces peuples sont entendues les nations qui n'ont point
la Parole, et qui pal' conséquent ne connaissent point Jéhovah,
c'est-il-dire, le Seigneur; par « n'obéi l'aient-ils l)as, s'il était envoyé
vers eux? )) il est signifié que si ce_~ nations étaient instruites, elles
reccl'raienlles Vrais Di\'ins. Dans Ésaïe: (( Un pel/ple opinü1Lre
tu l1e ve,.ra.~ point, peuple de profondeurs de levre (lU poillt
que tu n'entendes pas, barbare de langue sans intelligence. ))
- XXXIll. 19; - pal' un peuple de profondeurs de lè\'I'e et har-
bal'e de langue, il'est signifié les mêmes choses que ci-dessus par
les peuples profonds de lèvl'e et graves de langue; qu'il ne soit pas
enlendu un peuple qui ait un tel langage, qn'on ne puisse le com-
prendre, cela est évident, car il est dit aussi (( barbare de langue
sans intelligence; )) en effet, nntelligence peut être dans leul' langue
ou leur langage, mais elle n'est pas dans leOl' l'eligion. Dans le
Même: « J'ai juré que. devant LU ai fléchira tout glmou, et ju-
rera tOlite langue. )l - XLV. 23; - ces paroles ont élé diles de
l'al'ènement du Seigneur; et pal' « tout genou Oéchil'a, Il il est si-
gniiié que tous ceux qui sont dans le hien naturel d'après le slJiri-
tuel adoreront le Seigneur, le genou signitie la conjonclion du hien
naturel uvec le spiriluel, d'où il est évident que les génuflexions
signifient la reconnaissance, l'action de gl'aces et l'adoraI ion d'après
le bien et le plaisir spiril uel dans le nalurel; (ltoule langue jurera,»
signifie que lous ceux qui sont dans le bien d'après la religion COll-
1'essel'olll le Seigneur, jurer signifie confesscr, el la langue 'signifie
la religion suivant laquelle on vil. Dans David: (( AJa langue
médite sur ta j11..çlice, (out le jOllr SlIl' ta louaI/rie. 1) - Ps.
XXXV, 28; - ici aussi, pal' la langue-est signiliée la confession
d'après la doclrine de l'Églisc, car il est dit !lu'elle médilc; la jus-
tice se dit du bien de la doctrine, et la 'louange sc dit du vl'ai. de la
doctrine, comme aussi ailleurs d<ll1s la P<ll'olc. Pareillement ailleurs
dans le Même: «( Aja langlle /Olll le jouI' mfditem tajll~tice.),
- Ps. LXXI. 2iJ, - Dans le Mème : (( De (i.eI les impies m'en-
tOlu'ent, l'incommodité de leurs lèvres les couvre, des c/trlr-
bons embrasés les acrllbicnt; qUi' pal' le feu il Ie's précipite
188 l' APOCALTISE EXPLlQUltE. .N" 455.
qui est dans le bien de la vie, el pal' suite dans les vl'ais de la doc
trine; dans [es tenes plusieurs peuvent [e dil'e de bouche, mais
non cependant le l'econnatlr'e de cœur, Il moins de vivre hien; mais
après la vie dans le monde, nul autœ que celui qui est dans le Ciel
et qui doit venir dans le Ciel, ne peut le dire de bouche, ni à plus
forte \'aison le reconnaître; mais il en sel'a parlé ailleUl's plus am
plement.
lt57. Revêtus de robes blallchû, signifie alor$ dans les
vrais et en sûreté contre les l'alt,x : on le voit par la signification
de la robe blanche, en ce qu'elle est la réeeplion du Divin Vrai et
la protection contre les faux, ainsi qu'il a été dit ci-dessns, N° 395.
458. Et des palmes dans leurs maim, signifie dans le bien
de la vie selon ces v1Y/,is : on le voit pal' la signification de la
palme, en ce qu'elle est le bien du \'l'ai ou le bien Spil'iluel, ainsi
qu'il va être expliqué; ct par la signification des maùts, en ce
qu'elles sont la puissance, et pal' suite tout pouvoir chez l'homme,
comme il a été dit ci-dessus, N°' 72, 79; de là pal' « des palmes
dans leurs mains, )l il est signifié que le bien du vrai était en eux,
ou qu'ils étaient dans le bien du vrai: le hien du l'l'ai, quand il est
chez quelqu'un, est le bien de I~ vie, car le vrai devient le bien pal'
192 L'APOCALYPSE I~XPLlQUÉE, N"1I58.
la vie selon ce vrai, a\'ant cela le vrai n'est pas le bien chez quel
qu'un; en effet, quand le vrai est seulement dans la mémoiI'e et par
suite dans la pensée il n'est pas le bien, mais il devient le bien
quand il vient dans la volonté et par suite dans l'acte; Cal' la vo
lonté même transfonne le vl'ai en bien; c'est ce qu'on peut voil' en
ce que tout ce que l'homme veut il l'a[)pelle bien, et tout ee que
l'homme pense il l'appelle vrai; en e~et, la volonté intérieure de
l'homme, qui est la volonté de son esprit, est le réceptacle de son
amour, car ce que l'homme aime d'après l'esprit il le veut, et ce
que pal' suite il veut il le fait; le vrai qui appartient à sa volonté
appartient clone aussi à son amour, et tout ce qui appal'lient à l'a
mOlli' est appelé bien: d'après cela on voit clairement comment le
bien chez l'homme est fOl'mé par les nais, et que tout hien, qui est
hien chez l'homme, est le bien de la vie: on croit que le bien aussi
, appartient à la pensée, quoique n'appartenant pas à la volonté,
puisque l'homme peut penser que telle ou telle chose est un bien;
toutefois, cependant, il n'y a point là le bien, mais il yale vrai;
penser que c'est un bien, c'est le vrai, et cela aussi est rangé parmi
les vrais en ce qu'on sait et que par sllile on pense que c'est un bien;
mais si ce vrai dans la pensée est aimé au point qu'on le veuille, et
que d'après le vouloir on le fasse, alors comme il appartient à l'a- .
mour, il devient le bien: cela peut être illustré par cet exemple: Il
y avait des esprits qui, dans la vie du corps, avaient cru que la cha
rité était l'essentiel de l'Église, et pal' suite l'essentiel pour le salut,
et non pas la foi seule, et cependant ils n'avaient pas vécu la vie de
la charité, car ils avaient seulement pensé et estimé que cela était
ainsi; mais il leUl' fut dit que penser seulement, et pal' suite croire
que la charité sauve, est la même chose que croire que la foi seule
sauve, à moins que l'homme ne veuille et ne fasse, aussi furent-ils
rejctés : par là je vis clairement que penser seulement le bien, et ne
pas Ic vouloir ni le faire, ce n'est pas le bien chez quelqu'un: il en
semit de même si l'homme connaissait les vrais mêmes et les biens
mêmes et les attestait d'après la pensée seule, sans leur donner la
vie pal' le vouloil' et pal' le faire, Ces choses ont été dites, afin qu'on
sache que le hien du vrai ou le bien spirituel, quaud il est dans
quelqu'un, est le bien de la vie; c'cst donc là cc qui est signifié par
(1 des Jlalme$ dans les mains, Il Comme pal' lp.~ palmes il était si
Vers. 9. CHAPITRE SEPTIÈME. 193
gnifié le bien spirituel, voilà poul'quoi, dans le Temple bâti par Sa
lomon, parmi d'autres sculptures il y avait aussi des palmes; selon
ces paroles dans le Liire 1 des Rois: Toutes les murailles de
(l
quant au Divin Bien et quant au Dh'in Vrai;' que pal' Celui qui est
assis sur le trOne il soit enlendu le Seigneur quant au Divin Bien,
et pal' l'Agneau le Seigneur quant au Divin VI'ai, on le voit ci
dessus, N° 134, 253, 297, 314; et par la significalion du salut,
en ce que c'est la vie élernelle, cal' pal' la vie élernelle dans la Pa
l'ole il est enlendu le salut élel'Del : s'il est dit que Il le salut est à
Lui signifie que le salut vient de Lui, c'est pal'ce qu'il est Lui
1)
cède le Divin Vrai uni an Divin Bien: sur celle union du hien et
du vrai dans la Parole, ou sur ce Mariage, qui jusqu'à présent a été
ignoré dans les terres, voir ci-dessus, NOl 238, 288; et dans les
ARCANES CÉLESTES, NOl 683, 793, 801, 2516, 27i2, 3004,
3005, 3009', 4138, 5138, 5194, 5502, 6343, 7022, 7945,
8339, 9263, 9314. Ces choses ont été rappol'tées, afin qu'on sa
che que la bénédiction, la gloire et la sagesse se disent des Vrais
d'après le Divin, comme il a été monll'é ci-dessus, N° 465, et que'
l'action de grâces et l'honneur se disent des biens d'après le Divin:
que dans la Parole la gloire se dise du VI'ai, et que l'honneur se
dise du Bien, on le voil ci-dessus, Nol 288, 345, où cela a élé
montré d'apl'ès divers passages de la Parole: que l'action de gl'âces
ici se dise aussi du bien, c'est parce que ci-dessus il est dit la
bénédiction, el la bénédiction se fait' de bouche par les vrais, et
l'action de grâces se fait de cœur d'après le bien,
467. Et la puissance, et la {oree, signifie la Toute-Puis
sance d'après le Divin Bien par le Dim'n Vrai: on le voit par.
la signification de la puissance et de la {oree, lorsqu'il s'agit du
Seigneur; en ce que c'est la Toute-Puissance, mais la puissance se
dit du Divin Vrai, et la force se dit du Divin Bien; de là, par l'une
al l'autre, la Puissance et la Force, est signifiée la Toute-Puissance
pal' le Divin Vrai d'après' le Divin Bien: que le Pouvoir, quand il
s'agit du Seigneul', soit la Toute-Puissance, on le voit ci-dessus,
N° 338; et que toute puissance soit .aux vrais d'après le bien, ou
au bien pal' les vl'ais, et que la Toule-Puissance soit au Seigneur
d'après le Divin Bien par le Divin Vrai, on le voit aussi ci-dessus,
Nol 209, 333; et dans le TI'aité DU CIEL ET DE L'ENFER, Nol 228
à 233 : à cause du mariage du vl'ai el du bien dans chaque chose
de la Parole, il est dit « et la puissance et la force, )) autl'ement il
aurait suffit de dire l'une des deux: de même aussi dans plusieurs
autres passages,
468. A notre Dieu aux sih:les des siècles / signifie au Sei
gneur à éternité: en effet, pal' notl'e Dieu, il est entendu Celui
qU,i est assis sur le trOne, et l'Agneau, et par l'un et l'autre il est
entendu le Seigneur seul, par Celui qui est assis sur le trOne le Sei
gneur quant au Divin Bien, et pal; l'Agneau le SeigneUl' quant au
Div.in Vrai, comme il a été dit et montré ci-dessus, N° lI60 : et
Vers. 12. CHAPITRE SEPTIÈME. 205
par aux siècles de.~ siècks, quand il s'agit du Seigneur, il est si
gnifié à étemité : s'il est diL aux siècles des siècles et non pas à
éternité, c'est parce qu'il est naturel de dire les siècles <les siècles,
tandis qu'il est spirituel de dil'e à éLemité; or, le sens de la lettre de
la Pal'ole est natUl'cl, et le sens interne est spirituel, et celui-ci est
conlenu dans celui-là; comme aussi ailleUl's dans la Parole; par
exemple, <.Ians Daniel: li Au Fils de l' homme (ut donné domi
nation, et gloire et royaume; sa domination, domùwtio1l du
siècle, laquelle ne passera point, 1) - VII. '14. - Dans Ésaïe:
(e Confiez-vous en Jah Jéhovah le Hocher des siècles, Il
suite les vrais sont falsifiés, les vêtements sont les vrais, ils sont dits
216 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N· 475.
le rendre ahominable, quand ils sont falsifiés; cela arr'ive quand
l'homme tit'e et conclut d'après la (ll'opre intelligence. Dans MoIse:
(1 Il a lavé dans le vin son t'€tement, et dans le sang des rai
sins son manteau. Il - Gen. XLIX. H; _. ceci a été dit de
Jehuùah, par lequel ici il est entendu le Seigneur quant au Divin
VI'ai; pal' il a lavé dans le vin son vêtement, et dans le sang des
(1
signifié qu'ils ont dépouillé les faux et ont revêtu les vrais; et pal'
la signification du sang de l'Agneau, en ce que c'est le Divin
Vrai procédant du SeigneUl'"ainsi qu'il a été ditci-dessus, N° 329 ;
et comme dans les tentalions les faux sont dissipés, et que les vrais
sont implantés dans l'homme, c'est pOUl' cela qu'en général pal'
(1 ils ont blanchi leurs ['otes dans le sang de ['Agneau, )) il est si
gnifié l'implantalion du Divin Vrai par le SeigneUl'. Dans le sens
de la letll'e de la Parole, par le sang de l'Agneau il est entendu la
Passion de la croix, mais dans le sens intel'lle ou spirituel il est en
tendu le Divin Vl'ai procédant du Seigneur, car par ce vrai l'homme
est pUl'ifié des faux et des maux, c'est-à-dire que ses vêlements
sont blanchis; la Passion de la Cl'oix a été la dernièl'e Tentation du
Seigneur, par laquelle il a pleinement subjugué les enfel's et glorifié
son Humain; après avoir achevé et complété ces choses, le Seigneur
a envoyé le Pal'aclet, l'espl'it de vérité, pal' lequel il est entelldu le
Divin Vrai pl'océdant de son Humain glol'ifié, comme jll'enseigne
Lui-Même dans Jean, VII. 39, et ailleurs; par ce vl'ai, à savoir,
le Divin VI'ai, quand il es~ l'eçu, l'homme est réfol'mé et \'égénéré
pal' le ScigneuJ', et il est sauvé, mais non (laI' le sang l'épandu sur
la cl'oix ; de plus longs détails ont élé donnés sur ce sujet dans la
\'e1's. 14. CHAPITRE SEPTIÈME, 221
DOCTRINE J)E LA Nom'ELLE Jl;'RUSALE·M; voir N~' 293, 294; et
dans ce qui a été recueilli des ARCANES CÉLESTES dans le même
Traité. Cela aussi peut être vu en ce que les Vêtements des Anges
appal'aissent hl'illants de blancheur et d'éclat, non d'après la foi el .
la pensée concernanl le sang du Seigneu~ sur la croix, mais d'a
près le Divin Vrai procédanl du Seigneul' chez eux; cal', ainsi qu'il
a été dil ci-dessus, leurs vêtements sonl tous selon les vl'ais che
eux; el il n'est pcr'mis il aucun Ange de penser il la Passion du
Seigneur, mais ils pensen~ il sa Glorification, el à la réception du
Divin qui procède de Lui.
477. C'est pourquoi ils sont devant le trône de Dieu, 8i
gnifie que de lti vient qu'ils Ollt été conjoints au Seigneur: on
le voil pal' 'la signification d'être devmlt le trône de Dieu, en ce
que c'esl êlre conjoinl au Seigneur; que la conjonction a\'ec le Sei
gneul' soit signifiée par se tenir autour du trOne de Dieu, on le voit
ci-dessus, N° 1162, il en est de même par être devant le lrOne de
Dieu; par Ct devant le lrône de Dieu, Il il esl entendu devant le Sei
gneur, cal' le Seigneur étail sur le ll'()ne, comme il est dit dans le
Ver'sel suivant, 17 : <c L'Agneau, qui est dal'/,'i le milieu du
trône, les paill'a. Il
1178, Et ils Le servent jour et nuit dans son Temple, si
gmfie qu'ils sont continuellement tenus dans les vrais dans
le Ciel: on le vOil par la signification de servir, en ce que cela est
dit de ceux qui sont dans les vl'ais, 'ainsi qu'il "a éll'e montré; par
la signification de jour et nuit, en cc que c'est conlinuellcmeOl el
en tout état, comme il va aussi &l'e montl'é; el par la signification
du Temple de Dieu, en ce que c'esl le Ciel où ['ègne le Divin
VI'ai, ainsi qu'il a élé dil ci-dessus, No' 220, 391; d'après cela,
par ces paroles il est signifié qu'ils sonltenus continuellement dans
les vrais dans le Ciel; si elles ont celle signification, c'est pal'ce
qu'elles ont été diles de ceux qui, lorsqu'ils vivaient dans le Monde,
onl été dans les faux d'après l'ignOl'ance, comme il a été montré
ci-dessus; el ceux qui sont dans les faux d'après l'ignorance, et
néanmoins dans le hien de la vie selon lem' religion, ne peuvent
pas être sauvés avant que les faux chez eux aieOl été éloignés, atin
que les vrais soient implantés à la place, et les vrais sonl implantés
pendant les tenlations; c'est pourquoi, quand ils sorlent des lenta
222 T.... APOCALYPSE EXPLlQU(m, N"478.
Hons, les faux restent néanmoins, quoiqu'éloignés pal' les nais,
car aucun mal ni aucun faux ne peut êtl'e entièrement Oté de
l'homme, de l'esprit el de \'Ange, il ne peut qu'être éloigné; en
effet, ils sont détournés de leurs maux et de leurs faux, et soht
tenus dans Je bien et dans le vrai par le Seigneur, et quand cela est
fait, il lem semble qu'ils sont sans man x et sans faux; de là vient
que si ceux qui ont été dans les faux d'après l'ignorance dans le
Monde, n'étaient pas continuellement tenus dans les \'l'ais par le
SeigneUl', ils ,'etomheraient dans les faux: c'est donc là ce qui est
entendu pal' Cl ils Le servent jour et nuit dans son Temple; II Je
Temple aussi signifie le Ciel où règnent les vrais, D'avoir été dans
le bien de la vie selon leur l'eligion, cela les sa.uve, il est \(rai, mais
ne les sauve pas tant qu'ils sont dans Ic& faux, c'est pour cela qu'a
près la vie dans le Mond~ les faux chez eux sont éloignés; s'ils ne
peuvent pas être sauvés auparavant, c'est parce que le bien tire son
essence des vrais, cal' le bien est l'f)re du \'l'ai, et le vrai est la
forme du bien, c'est pourquoi tels sQnt les vrais, tel devient le hien;
d'apl'ès cela, il est encore évident que, quoique quelqu'un vive hien,
il ne peut néanmoins venir dans le Ciel avant d'être dans les nais:
dans ce but, il y a des lieux d'instl'uclion pour ceux qui doivent
venit' dans le Ciel, car personne n'y peut venir avant d'avoir été
in~truit; quant à l'instruction et aux liellx d'instruclion pour ceux
qui doivent venir dans le Ciel, voir dans le Traité DU CIEL ET DE
L'ENFER les N°' 512 il 520, Il est dit qu'ils Le sel'vent jour et nuit.
dans son Temple, et pal' là il est entendu, non pas qu'ils sont con
tinuellement dans un Temple, oU.continuellement dans le culte ct
dans les pl'ières, cal' i111'en est pas ainsi dans les Cieux; là chacun,
comme dans le Monde, est à sa fonction et à son travail, et pal'fois,
comme dans le Monde, dans un Temple; mais cependant ils sont
. dits servir le Seigneur jour et nuit dans le Temple, quand ils sont
continuellement dans les vl'ais, car ainsi ils servent sans cesse inté
rieurement; en eftet, chaque esprit hon et chaque Ange est son
vrai et son bien, car ils sont <les affections du vrai et du bien,
l'affection ou l'amou\' rait la vie de chacun; c'est pOUl'quoi ceux qui
sont dans l'affection <lu vrai servent continuellement le Seigneur,
même quand ils sont dans leul's fonclions, leurs négoces et lems
tl'llvaux, cal' l'affection au dedans règne continuellement, et elle
Vers. i5. CHAPITRE SEPTIÈME. 223
sel't; c'est aussi ce sen'ice que le SeigneUl'veut, et. non pas qu'on
soit continuellement dans des Temples et dans le culte; être dans
des Temples et là dans le culte, et ne pas être dans les vrais, ce
n'est pas servil' le Seigneur; mais servir le Seigneur, c'est être dans
les vl'ais, et agir en toute chose avec sincérité et' justice, cal' alors
les vrais mêmes, les choses sincères et les ehoses justes, qui sont
chez l'homme, servent le SeiglleUl'; pal' ces choses aussi l'homme
apl'ès la vie dans le Monde peut être dans le Ciel, mais non par le
culte seul, cal' le culte sans ces choses, pal' conséquent sans le's
vrais, est un culte virJe dans lequel l'inOux ne tombe pas. Dans la
Parole il est dit sel'vil' et administrer, et aussi serviteul's et minis
tres; ceux qui sont dans les vl'ais sont appelés serviteurs du Sei
gneur, et il est dit qu'ils Le sen'ent ; et ceux qui sont dans le bien
sont appelés ministres du Seigneur', et il est dit qu'ils administl'ent
pour Lui; que dans la Parole ceux qui sont dans les \'l'ais soient
appelés serviteurs, on le voit ci-dessus, N° 6, et que ceux qui sont
dans le bien soient appelés ministres, on le voit, N° 155.
lJ79. Et Celui qui est assis sur le trône habitera ,~u.r eux,
signifie l'ill/lux du Dù:ill Bien dans les vrais chez eux: on le
\'oit pal' la signification de Celu.i qui est assis sur le trône, en ce
que c'est le Seigneur quant au Divin Bien, ainsi qu'il a été dit ci
dessus, N°' 297, 3lJ3, lJ60; I)t pal' la signification d'habiler sur
eux, en ce que c'est inti uer avec le bien dans leurs vl'ais; car dans
la Parole habite" se dit du hien, d'où il suit que pal' les habitants
sont signifiés eeux qui sont dans le hien; lors donc qu'habilel' se
dit du Seigneur, comme ici habitel' sm' eux, c'est l'intlux du Divin
Bien qui est signifié; que ce soit l'influx dans les vrais, c'est parce
qu'il vient d'être question des vrais chez eux, et aussi pal'ce que
tous ceux qui sont dans les CieLlx sont tenus dans les vrais pal' le
Seigneur au moyen de l'inllux du Divin Bien dans ces nais; en
effet, le Divin Bien ne peut influel' que dans les vl'ais, parce que
les vl'ais ex istent d'apl'ès le hien, cal' ils sont les fOl'mes du bien;
c'est poU\' cela qu'il est nécessaire que l'homme soit dans le bien,
car par le bien le Seigneur influe dans les vrais qui cOI'l'espondent
au bien; celui qui croit que le Seigneur influe immédiatement dans
les vl'ais chez l'homme est dans une grande eI'l'eur; mais il a été
traité de cet influx dans les ARCANES CÉT.ESTES, à savoir, que l'ln
22ft l' APOCALYPSE EXPLIQUEE. X· 479.
IIJlX du Seigneur est dans le bien cAez l'homme, et pal' le bien dans
les vrais qui sonl chez lui, mais non réciproquemenl, N°' 5482.
5649, 6027, 8685, 8701. 10153; que par le bien il y a Influx
dans les vrais de tout genre, pl'incipalement dans les Vl'ais l'éels,
N°' 2531, 255â ; que dans le bien il y a faculté de recevoir .les
vrais. N° 8321; qu'il n'y a pas influx du Seigneur dans les vrais
séparés du bien, N°' 1831,1832, 351ft, 3564. Maintenant, d'a
près ces observations, on peut voir comment les choses, qui sont
contenues dans ce Verset et dans le précédent. sont liées ensemble,
c'est-à-dil'e que ceux chez qui le Seigneul' a implanté les yrais pal'
les tentations, sont continuellement tenus dans les vl'ais par l'influx
du Divin Bien dalls ces YI'ais. Que dans la Parole habiter se dise du
bien. on le voit dans les ARCANES CÉLESTES, No' 2268, 2lJ51,
2712, 3613,8269,8309.10153 : et que l'Hahitacle du Seigneul'
soit le· Ciel et l'Église quant au bien, ainsi le bien du Ciel ctde
l'Église, et respectivement à l'homme le hien chez lui, on le voit,
No' 8269, 8309.
480. Ils n'auront plus (aim el ils n'auront plus soif, si
gnifie que le bien et le vrai, et par conséquent la félicité, ne
leur manqueront point: on le voit par la signification d'avoir
faim, en ce que c'est le manque de bien. ici donc ils n'auront point
faim, c'est que le bien ne leur manquel'a point; et pal'Ia signification
d'avoir soif, ell ce qlle c'est le manque de vrai, ici donc ils n'au
ront point soif, c'est que le vrai ne leU!' manquera point; si par les
mêmes pal'oles il est signifié aussi la félicité, c'est pal'ce que toute'
félicité et toute béatitude, dont jouissent les Anges dans le Ciel.
viennent du bien el du vrai qu'ils reçoivent du SeigneUl'. et sont
selon ce bien et ce vl'.ai, c'est-à-dire, selon la l'éceplion du bien et
du vrai; que touLe félicité céleste.. ou que loute joie céleste, soit
dans l'affection du bien et du vrai, par conséquent dans le mariage
du bien et du vrai, dans lequel sont les Anges, on l~ voit dans le
Traité DU CIEL ET DE L'ENFER, No' 395 à 6U, Si li ils n'aul'ont point
faim)) signifie que le' bien ne leUl' manquera point, c'est pal'ce que
pal' le pain est sig~ifié le bien de l'amolli', cl qu'avoir faim se dit du
pain et de la nourriture; et si li ils n'alll'out point soif signifie que
1)
le vrai ne leul' manquera point, c'est pal'ce que par l'eau et 10 "in il
est signifié le vrai, et qu'alToir soif se dit de l'eau et du vin; de là
Vers. :16. CHAPITRE SEPTIl~ME. 225
vient que ùans la Parole il est dit bien des fois avoir faim el avoir
soif, pal' quoi il est entendu, non pas la faim et la soif naturelles,
mais la faim et la soif spirituelles, qui sont la privation, le manque
el l'ignoranee des counaissances du vrai et du bien, et en même
temps le désir de les avoir; que ce soit là ce qui est signifié dans la
Parole par avoir faim et avoir soif, ou pat' la faim et la soif, on le
voil ci-dessus, N° 386, où plusieurs passages snI' la faim el la soif
ont été rapPol'tés et ex pliqués.
!l81. Et point ne tombera sur eux le soleil, ni aucune ('ha-
leur, signifie qu'il /t'y aura en eux ni mal ni (ma: d'après
[es convoitises: on le voit pal' la signification du soleil, en ce
qu'il est le Seigneur quant au Divin Arllour, et chez les hommes,
les esprits et les anges, le bien de l'amour d'après le Seigneur en-
vers le Seigneur, et en ce que dans le sens opposé, comme ici, c'est
J'amour de soi, et pal'. suite le tnal d'après les convoilisg, ainsi
qu'il a été montré ci-dessus, N° !lOi, et dans le "Traité DU ClEL ET
DE L'ENFER, N°s 116 il 125; et par la signification de la chaleur,
en ce qu'elle est le faux d'après ce mal, par conséquent le f:Îux d'a-
pt'ès les convoitises; en effet, lorsque l'homme est dans l'échauffe-
ment, c'est-à-dire, quand il est échauffé par la chaleur, il désire
hoire pour, dissiper l'échauffement, c,ar il est altél'é; et par se désal-
térel' et boire il est signifié puiser des vrais, et dans le sens opposé
pnisel' des faux, par la raison que l'eau et le l'in, avec lesquels on se
désaltère ou qne l'on hoit, siguifient les nais, Que l'échauffement
(œstus) signifie le faux d'après la convoilise, ou la convoitise pO\ll'
le faux, on peut le voir par les passages suivants; dans Jérémie:
« Heureux l'homme qui se confie en J éhonah! el il sera
comme un arbre planté près des eaux, qui le 100.~g du torrcnt
étend ses racines; el il ne verril point quand m'ent l'échauffe-
ment, mais sa (euille SC1"a verdoyante; et dans l'année de la
sécheresse il ne sera point troublé, el ne cessera point de
porter du (ruit. )) ~ XVII. 7, 8; - l'homme qui se laisse con-
duire pal' le Seigneur est comparé à un urbl'e, à sa croissance el à
sa f1'uctifieation, parce que par l'al'bre dans la Parole il est signifié
la connaissance et la per'ception dn vrai et du bien, par conséquent
l'homme dans lequel il y a celle connaissance et celte perception;
par l'arbre planté prè.c;·des caux, il est entendu l'homme chl',z qui
Ill. 15.
226 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N' 48L
il Ya les vrais par le Seigneul', les eaux sont les vrais; II qui le
long du torrent étend ses racines, ) signifie l'extension de l'intelli
gence de l'homme spirituel dans l'homoie natUl'el; cela est dit parce
que par le tonent est signifiée l'intelligence, et parce que les racines
sont poussées de l'homme spirituel dans l'homme naturel; (( il ne
vefl'a point quand vient l'échauffement, Il signifie qu'il ne sera point
affecté de la convoitise du faux; mais sa feuille sera vel'doyante, ))
(1
signifie les scientifiques qui vivent d'aprèg les vrais, la feuille si
gnifie le scientifique, et le vel't ce qui vit d'après les nais; (( et dans
l'année de la sécheresse il ne sera point tl'oublé, et ne cessera point
de portel' du fruil, Il signifie que dans l'état où il n'y a ni vrai ni
bien, il ne craindra point de les perdl'e ni d'en être privé, mais qu'a
lors même les nais conjoints au bien fr'uctifieront; l'année de la
sécheresse signifie l'état de la perte et de la pl'ivation du vrai; cela
est dit," pa l'ce que chez les espl'its et chez les anges les états alter
nent; sur celle alternalion, voù' dans le Traité DU CIEL ET DE
L'ENFER, Nos 1M à 161. Dans Ésale : (( Tu es delJenU un rem
part pour le pauV7'e, un rempm't pOll1' l'indigent, quand il est
dans l'allgois.~e, un refuge contre l'mJerse, llne ombre l'ont/"e
le hâle, car l~esprit des violents (est) comme une inondation
de mumille. Comme la sécheresse en U1l lieu aride, le tumulte
des étmngers tu abattras, (comme) le hâle pm" l'ombre d'une
nurf, le sarment des violents il l'éprimera. )) - XXV. !J, 5;
-- pal' le pauvr'e et l'indigent sont signifiés ceux qui sont dans le
manque de bien d'après l'ignorance du vrai, et qui cependant dési
rent le hien elle vrai; il est dit averse et hâle (œstus), quand s'é
lèvent et influent des maux ct des faux d'apt'ès le propre et aussi
d'après les autres qui sont dans le mal; l'esprit des violents signifie
ces maux et ces faux contre les biens et les vrais de l'Église; sont
appelés violents ceux qui s'effol'cent de détl'llire les hiens et les vrais,
et leur esprit signifie la cupidité de détruire; (( le tumulte des étran
gers tu abattras, Il signifie que le Seigneur apaisera et supprimera
l'irruption des faux d'après le mal, le tumulte signifie l'ifl'uption,
les étranger's signifient les faux d'après le mal, et abattre signifie
apaiser el supprimer; (e le hâle pal' l'ombre d'une nuée il réprimera,l)
signifie qu'il mettl'a à j'abri des convoitises du faux, le hâle est la
-convoitise du faux, et l'ombre d'une nuée est la protection contre
Vel's. 16. CHAPITRI~ SEPTIÈME. 227
elle, car l'omure d'u,ne nutle tempère la chaleur du soleil et en apaise
l'ardeur. Dans Jé/'émie : Il Son cadavre sera exposé li la cha-
leur pendantlejou]', et au (roid pendulItla /luit, l) - XXXVI.
30;-ces paroles ont été dites de Jojakim, Roi de Jehudah, après
qu'il eutllrù.lé le volume écrit par Jérémie, et pal' ce fait il est si-
gnifié que lès vl'ais de l'Église doivent périr par la con.voitise pOUl'
les faux et pal' suite pal' l'aversion pour les vrais; pal' les Rois de
Jehudah étaient repl'ésentés' et pal' suite signifiés dans la Parole les
vl'ais d'après le bien, et ici pal' ce roi est signifié le vl'ai de l'Église,
lequel doit périr; pal' le volume qu'il brùla est signifiée la Pal'ole,
elle est dite être brOlée quand elle est falsillée et adultérée, ce qui
arrive pal' la convoitise du faux d'après le mal;' par le cada\Te est
signifié Vhomme de l'Église sans la vie spirituelle, qu'il possède pal'
les vrais d'après la Pal'ole; quan(l cène vie est éteinte, il ne désire
que les faux et il a en aversion les vrais, de là il devient mort, et
dans le sens spirituel un cadavre; la convoitise pOUl' les faux est si-
gnifiée pal' la chaleur pendant le jour, et l'aversion pOUl' les vl'ais
pal' lé froid pendant la nuit; Cal', pOUl' ceux qui SOllt dans les faux
d'après le mal, quand intluc la lumière du Ciel, qui est dans SOIl
essence le Divin Vrai, il )' a froid, ct ['intensité du froid est en l'ap-
port avec l'ardeul' du faux d'après le mal. Dans le Meme: Cc Quand
ils seront échauffës, je les mettrai en festills, et je lcs cm\re-
rai, afin qu'ils bondiss-ent, et qu'ils s'endorment d'ult som-
meil sticulaire et ne se ré1)eiltent point, Il . - LI, 39; - ces
choses ont été dites ùe Babel, pal' laquelle est signil1ée la profa-
nation du bien et du vraj; u quand ils scront échauffés, Il signifie
l'ardeul' el la convoitise de falsifie" les vl'ais el d'adultérer les biens;
les mettre en festins, les euil'rcr et bondir, signilie d'après les falsi-
ficalions être insensé à Ull extrême degr'é; Icul's festins signifient
les adullél'atiolls du bien el dlt Hai, l'iVl'esse et le bonùissement
signillent les folies au suprême degré, ou des folies extrêmes; s'en-
dormir d'un sommeil séculaire et ne se poinlré\'eiller, signifie qu'à
étel'nité ils ne pel'cevrollt pas les vrais. Dans Rosée: Il Tous Wllt
échauffés comme le (our, et ils dévoreltt leurs juges; tC?ltS lell7's
rois tombent, personne qui cric parmi eux vel'S lI1oi. » -
VIL 7; - êtl'C échauffé comme le l'OUI' signifie convoi leI' le faux
d'après l'amour du failx ; u ils dél'orcnt lellt's juges, ,LOUS /enrs l'Ois
228 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N' IISt.
nalions qui ont vécu dans le hien selon leur religion, et ont néan
moins été dans les faux d'après l'igno/'ance; ceux-ci sont dits pl'i
sonniers quand ils sont dans les tentations, et les ténèbres sont les
faux d'après l'ignorance; Cl la chaleur ne les fl'appcl'a point, Il si
gllifie que le faux d'après la convoitise ne les affectera point. Dans
l'Apocalypse: Cl Le quatrième Ange vel'Ul sa fiole sur le so
leil, et il lui fUl donné d'afllign' df' chalell1' les hommes par
le (ell; et furent échauffés les homme,ç d'une chaleur grande,
et ils blfl8phémèl'ent le nom de Dieu. 1) - XVI. 8, 9; - mais
ces paroles seront expliquées en leur lieu; voù' plus bas. Comme
Vers, 16. CHAPITRE SEPTIÈME. 22\1
le Soleil sigllifie le Divin AmoUl', c'est de là aussi qne la chaleul'
signifie un al'dent désir pOUl' le vrai, cor\lme dans Ésaïe, XVIII.
4; et Zacllal'ie, VllI, 2, où la cJl1~lell1' (œstus) est atll'ihuée à'
, Jéhovah, c'est-à-dire, au Seigneur. Dans beaucoup de passages la
colère et l'emportement sont attribués à Dieu, eL par la colère il est
signifié le zèle poUl' le bien, et pal' l'emportement le zèle pOUl' le
vrai; cal' dans la Langue originale l'empol't(~ment et la chaleul'
(œ,~Lus) sont exprimés pal' le même mot.
482, Parce que t'Agneau, qui es/. dans te milieu du trône,
les paiL1'flJ signifie que le Seigneur les insLruira par le Ciel:
on le voit pal' la signification de l'Agneall, en ce qu'il est le Sei-
gneur quant au Divin Vrai, ainsi qu'il a été dit ci-dessus, N°' 297,
343, 1160; pal' la signification du LI'ône, Cil ce qu'il est le Ciel,
comme aussi ci-dessus, N° 253; dan.~ le mi/ù:it du Ll'ône signilie
dans tout le Ciel, car dans le luilieu signifie dans tous et dans
chacun ou dans le tout; voir ci-dessus, N° 313; et pal' la signifi-
.cation de paîLre, en ce que c'est instl'uire, ainsi qu'il va être ex-
pliqué; il suit de là que par (( l'Agneau, qui esL dans le ,'uilieu du
trOne, les pail l'a, Il il est siguilié que le Seigneur pal' le Ciel les ins-
tl'uÏl'a. Ici il est dit que l'Agneau, qui est dans le milieu du trOne,
les [lalll'a, et plus haut il est dit que Celui qui est assis SUI' le trône
habitel'a SUl' eux, d'où il e~t bien évident que pal' l'un et l'aull'e,
Celui qui est assis SUI' le Il'One et l'Agneau qui est dans Je milieu
du trOne, il est eiltendu le Seigneur, mais que pal' Celui qui est
assis sur le trOne il est enteudu le Seigneur' quant au Divin Bien,
et pm' l'Agneau dans le milieu du tronc le Seigneur quant au Divin
Y~ai; cal' habiter, qui est dit de Celui qui est assis SUI' le trône,
s'emploie à l'égal'd C\U bien; ')oir ci-dessus, N° l1ï9; et paill'e, qui
est dit de l'Agneau, s'emploie à l'égard des vrais, car patlre signifie
instruire dans les vJ'ais : dans la Pal'ole de l'Ancien Testament il
est dit très-souvent Jéhovah et Dieu, et aussi Jéhovah et le Saint
d'Israël, et pal' l'un et J'autre il est entendu le Seigneur seul, par
Jéhovah le Seigneul' qu:;nt au Divin Bien, et par Dieu et aussi pal'
le Saint d'Israël le Seigneur' quant au Divin Vrai; il est dit ainsi à
cause du mariage du Divin Bien et du Divin Vrai dans chaque
chose de la Parole, Que patll'c signine insll'Uire, on peut le VOil'
sans ex (l1ic.alion ultérieure, puisqu'il a été reçu en usage d'après la
2:~O L'A POCALYPSg I~XPL{QUl~K N" 482.
Parole d'appelel' PasteUl's ceux qui instruise.nt, et Troupeau c~ux
qui appl'ennent; mais on ne sait pas encore pourquoi ils sont ainsi
nommés, je vais par conséquent le dil'e : Dans le Ciel oit sont l'e
présentatives toutes les choses qui apparaissent devant les yeux, car
SOllS IIne nppal'ence naturelle elles représentent les spirituels que les
Anges pensAnt et dont ils sont affectés, les pensées el les affections
des Anges se présentent ainsi devant leurs yeux dans des formes
telles que les formes qui sont dans le monde, ou dans des formes
semblables à celles des choses naturelles; et cela, d'apr'ès la cones
pondanr..e q~i a été établie pal; le Seigneur entre les choses spirituelles
et les choses natUl'elles, correspondance dont il a élé padé en beau
coup d'endroits, et dans le Traité DU CIEL ET DE L'ENFER, N°s 87
à 102 et N°· 103 à 11 5. C'est d'après celte correspondance qlle
dans le Ciel il apparall des troupeaux de brebis, d'agneaux et de
chèvres, qui paissent dans des lieux pleins de ver'dure et aussi dans
des jardins, :fpparences qui existent d'après les pensées de ceux qui
sont dans les hiens et dans les \'l'ais de l'Église, et eux pensent al'ec
intelligence et sagesse d'après ces apparences; de là vient donc que
dans la Pal'ole il'est dit si souvent troupea.u, puis aussi pâturage,
pailre et pasteur; cal' la Parole dans la lettre se compose de choses
, qui apparaissent devallt les yeux dans le Ciel, pal' lesquelles il est
signifié des spirituels qui correspondent.'puisqli'on sait dans l'Église
que pal' paître il es.l signifié instruire, par le pâturage l'instl'ucHon,
et pal' le pasteu\' celui qui instruit, je vais seulement sans autre
ex plication en l'apporter qnelqnes Pilssages, où pallre et le pâtu
rage sont nommés; daus Ésaïe : (1 Tes troupeaux paîtront en
ce Jour-là dans une prairie large, » - XXX. 23, - Dans le
Même: (1 Comme un pasteur son troupeau il paîtra, sur son
bras il recueillera les agneaux, doucement il conduira celles
qui allaitent, Il - XL. H. - Dans le Même: (1 Il dira aux
prisimnz'el's : Sortez; et à ceux qui sont dans les ténèbres:
J11 ontrez-vous; sur les chemins ils paill'ont, et parmi tous le,ç
coteaux leurs pâturages. » - XLIX. 9. - Dans Jérémie:
(( Contre les pasteurs qui paissent mon peuple: Vous, vous
m~ez dispersé mon troupeau; ci cause de la malédiction dans
le deuil est la terre, flhris ont été les pâturages du désert. n
- XXIII. 2, JO, - Dans le ~lémc : (( Israël paitraen Carmel
Vers. 17. CHAPITRE SEPTIÈME. 231
et en Basehan. )1 - L. 19. - Dans ÉZéchiel: Cl Moi, je chel'
citerai mon troupeau, et je les rechercher.ai; je les pailrai
sur les montagnes d'Israël, dtms les litl> des r'ivières rt dans
toutes les habitations de la terre; dans un pâturage bon Je
les paitrai, et dans les mOJltagnel> de hautew' d'Israël ser'a
leur étable; là, ils coucheront dans une étable b07me, et 1111
pâturage gras ils paÎtront sllr les montages d'IsraëL. li
XXXIV. 11, '13, ~!J. - Dans Hosée : Cl Je les ai cOlînus dans
Le désert, daus La lerre de sécheresse; lorsqu'iLs ont eu Leur
pâturage. Il - XIII. 5, 6. - Dans Joêl : " Dans le tr'OltbLe ont
été Les bandes de gros bélail, parce qu'elles n.'aMiellt p{(.~ de
pâturage, et Les bandes de menu bélail ont été désoLées. Il
l. 18. - Dans Michée: « De Betltlédw/12 d'Éphmtah sortii'a
Celui qui se maintiendra et {era paÎtl'e dans la {oree de J ého
vah. 1) - V. '1, 3. - Dans le Meme: Cl Pais ton peuple uvee ta
verge, le troupeau de ton IzéI'Ïlag6; qu'il.~ paissent eu Bas
éhan et. en Giléad. Il - VII. H. ~ Dans Séphanic : Cl Les restes
d'Israël paitront et se reposeront. 1) -Ill. 13. -Dans David:
Cl J éhovalt (est) mon Pfl.Steur, je n'aurai point de dùetle; d(IIt.~
taine la Parole, et par les eaux les vrais qui en pl'oviennent; dans
la Parole il est souvent dit les eaux vives, et par elles il est enlendu
les Vl'ais qui viennent du Seignelll' et sont reçus; si ces vrais sont
vivants, c'est parce que le Seigneur est la vie même, comme Lui
Même l'enseigne, et que ce qui vient de la vie même est vivant,
tandis que ce qui vient de l'homme est mort; afin de donner la
vie aux vrais le Seigneur influe par le bien eI? eux, et le bien vi
vifie; il intlue aussi du supérieur ou de ('inlél'ieul' ei ouvre le mell
tal spirituel, et H y inlroduit l'affeclion du nai, et l'affection spil'i
luelle du vl'ai est la vie même du Ciel chez l'homme. C'est celle
vie qui est insinuée dans l'homme par le Seigneur au moyen des
vrais; de là on peul voir cc qui est enlendu pal' les eaux vives, et
ici pal' les vivantes fontaines d'eaux, dans les passages suivants;
dans Ésaïe: « Les paum'es et les indigmts cherchent de l'eau,
mais point; leur langue de soif a défailli; j' oum'i1-ai sur les
coteaux des torrents, et au milieu des vallées des fontaines
je mettrai, le dése'I'l en éiang d'eaux, et la lerre sèche en
sources d'eaux, l) - XLI. 17, Hl; -là, il s'agit de la salvalion
des gentils pal' le Seigneur; ils sont dils plU\'I'es et indigents d'a
p"ès le manque et l'ignorance du vrai; leur désir de savoir les vJ'ais
pal' ceux qui élaient dans l'Église, où il n'y avait pas de Vl'ais,
est décrit pal' « ils cherchent de l'eau, mais point; leUl' langue de
soif a défailli; 1) l'eau esl te vrai; a\'oir soif, c'est le désirel'; pal'
(( j'ouVl'il'ui sur les cote#;1ux dcs 101'I'Cllls, el au milieu des vallées des
fonlaines je meul'ai, l) il esl signifié qu'ils seronl instl'Uits par le
Seigneur; oU\Tir des lonenls, c'est don lier l'intelligence; dans les
coleaux, c'est dans l'homme intél'ieur; au milieu des vallées, c'est
dans l'homme extérieur; melll'e des fontaines, c'est inslruire dans
les nais; mellI'e le désert en étang d'eaux, el la len'e sèche eR
sou l'ces d'eaux, signifie l'abondance du vrai chez ceux qui aupara
vant élaient dans le manque ell'ignol'ance du vl'ai; le désert, c'est
où il n'y a pas le bien parce qu'il n'y a pas le \Tai; la lerl'e sèche,
c'esl où il n'y a pas le vrai ni par suite le bien; l'élang d'eaux et
les sources d'eaux signifient l'abondance des connaissances du
vrai: ù'apl'ès cela, il est hien évident qu'ici, par les eaux, les fon
taines, lcs sounes, les 101'I'cnts el les étangs d'eaux, il est stgDifié,
nOIl pas ces choses, mais les connaissances liu nai el pal' suite
Vers. i7. CHAPITRE SEPTIÈME, 233
l'intelligence, d'où résulle la salvaLion. DUlis le Même: u Voici,
votl'e pieu pour la vengeance viendra, et il vous sauvera;
alors sera le lieu al'ide en étang, el /e desséché en sow'ces
d'eaux, II - XXXV, Il, 7; - ces choses aussi ont été dites de
l'instl'Uction des gentils dans les vrais, et de leur réfol'lnalïon par
le Seigneur, lorsqu'il viendrait dans le monde, et par ces paroles,
li sera le liel~ aride en étang, et le desséché en sources d'eaux, ))
il est signifié les mêmes choses que ci-dessus paru le désel't sera en
étang ou en amas d'eaux, et la tene sèche en sources d'eaux. II
Dans Jérémie: Cl En pleurs ils viendront, et en prières je les
amène1'ai; je les conduirai t'ers des fontaines d'eaux' par lm
chemin de droiture, dans lequel ils ne bronche/'ont point, Il
- XXXI. 9; - ici aussi, il s'agit de la l'éception du Seigneul'
par les gentils; par (1 il les conduira vers des fontaines d'eaux pal'
un chemin de droiture, dans lequel ils ne bl'oncheront point, Il il
est signifié qu'il les instrui('a dans les vrais réels, Dans ]~saïe :
(c Ils n'aUl'ont point faim et ils n'auront point soif, et ne les
frappera point la ('haleur, ni le soleil; cm- celui qui a pitié
d'eux les conduira, de telle sorte que même il des fontaines
d'eaux il les conduira, 1) - XLIX, 10; - ici encore, il s'agit
de l'instl'uction des gentils pal' lè Seigneur; l'instruction dans les
vrais est entendue en ce qu'il les coDduira à des fontaines d'eaux;
ce que signifie avoir faim et avoit' soif, on le voit ci-dessus, N° !J80,
et ce que signifient la chaleur et le soleil, on le l'oit aussi ci-des
sus, N° l181. Dans Joël: (1 El il arrivera en ce jour-là, que
les montagnes distilleront du moût, et que les collines cou
leront en lait, et tous les 1'uisseaux de J ehudah couleront
en eaux', et une fontaine de la maison de J élLOt'ah sortira, et
elle w-rosaa le torrent de Schiuim. l) - IV. 18; - ce qui
est signifié pal' les monlagnes distilleront du rnoO~, les collines
(1
qui dans l'Église désil'CIlt les vrais; par (( pl'ès d'elles l'oiseau des
, cieux habite, 1) il est signifié que par suite l'entendement est per
fectionné; par les bêtes des champs dans le sens spirituel il est en
tendu les nations qui sont dans le bien de la vie; par les onagres,
le vrai natUl'el; pal' la soif, le désil' pour les vl'ais, et pal' l'oiseau
des cieux sont signifiées les pensées d'après l'entendement. Que
par la fontaine dans le sens supréme il soit entendu le Seigneur
quant au Divin VI'ai, ou le Divin Vl'ai par le Seigneur, par consé
quent la Pa l'ole, on peut le voil' dans les passages suivants; dans
Jérémie: « Deux maux a fait mon peuple; ils M'ont aban
donné, Moi, la Fontaine des eaux vives, pour se creuser des
fosses, des' fosses crevassées, qui ne retiennent point les eaux. Il
- II. 12, t3; - ici, Jéhovah, c'est-à-dil'e, le Seigneur, se nomme
la Fontaine des eaux .vives, par laquelle il est signilié la Parole ou
le Divin VI'ai, pal' conséquent le Seigneur Lui-Méme qui est la
Parole, cal' il est dit: Ils M'ont abandonné, Moi, la Fontaine des
eaux vives; « pOUl' se creuser des fosses, des fosses cl'evassées, qui
ne l'etiennent point les eaux, ) signifie pour se forger d'après la
1'1'01'1'0 intelligence des doctrinaux dans lesquels les vrais Ile sont
vers. 17. CHAPITRE SEPTfÈMK 235
point; les fosses sont les doctrinaux, les l'osses crevassées sont les
doctrinaux qui n'ont point de cohérence; «( qui ne retiennent point
les eaux, 1) signifie dans lesquels les vrais ne sont point: de tels
doctrinaux sont ceux qui ne proviennent pas de la Parole, c'est-à
dire, du Seigneul' pal' la Parole, car le Seigneur enseigne par la
Parole, mais qui pl'oviennent de la propl'e- intelligence; par li ils ont
abandonné la fontaine des eaux vives, » il est entendu que ces doc
ll'inaux ne pl'oviennent pas du Seigneur par la Parole. Dans le
Mème : li Tous ceux qui 1"(wandollnent serollt con(us, et
ceux qui s'éloignent de iUoi dans la terre seront écrits. parce
qu'ils ont abandonné la Fontaine des eau.x vit'es. J éhovllh. 1)
CHAPITRE HUITIÈME.
EXPLICATION.
que cela soit tel, c'est ce qui ne se manifeste pas avant què les inté
rieurs aient été dévoilés et ouverts. Le bien spil'Huel est formé chez
l'homme par le"Seigneul' au moyen des vrais et de la vie selon les
vl'ais; mais le bien exlet'ne sépal'é du bien intel'Oe spirituel est formé
pal' I~ vic morale qui li pour fin soi-même et le monde, ou les hon
nelll's, les lucl'cs et les plaisirs de la chail' ; et, quand ces choses sont
seules considérées, on ne fail aucun cas des Divins Vrais, si ce n'est
seulement comme moyens d'acquérir une réputation qui n'a pour
lin que ces externes dont il vient d'êtl'e padé; mais sur le Bien In
Leme et le Bien Extel'Oe chez les bons, et SUI' les biens chez .les
méchants, voir dans la DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM
les No' 36 il 53. Ces. préliminaires ont été donnés pour ('intelligence
de ce qui suit; mais 0/1 peut voil' aussi sur ce sujet ce qui a été dit
et montré dans les passages ci-dessus cités, N°' !Ji 3 , 1118,
hig, !J26•
.!J90. Et un autre Ange vint et se tint vers ('Autel, signifie
la conjonction du Ciel (lUC le Se(qneur par le bien céle:>te :
on le voit par la signification de l'Ange, en cc qu'il est le Ciel,
ainsi qu'il sera expliqué; et par la signification de l'Autel, en ce
qu'il est le hien de l'amour envers lc Seigneur, comme il sel'a aussi
expliqué. Si l'Ange signilie le Ciel Angélique, c'est pal'ce que les
choses qui ont été vues par Jean étaient des représentatifs; et
com'me le Ciel n'a [lU être présenté à sa vue, c'est pour cela qu'au
lieu des Cieux il vit des Anges; de même aussi ci-dessus, sept Anges
qui se tinrent devant Dieu, N° !J89; puis aussi vingt-quatl'e an
ciens, et quatre animaux, qui l'eprésentèrent les Cieux, comme il
a été montl'é ci-dessus, N°' 3'13, 322, 362, lt62 : il en est de
même ici de l'Ange qui se tint vers l'Autel; si les Anges vus pal'
Jean ont ('eprésenté le Ciel, c'est parce que tout le Ciel devant le
Seigneur est comme un seul Ange-homme, pal'eillement chaque
Société du Ciel; puis aussi, parce que l'Ange lire du Ciel entie,'
sa forme Angélique, qui est la fomle humaine; voir sur ce sujet,
dans le Traité DU CIEL ET DE L'ENFER, les N°' 5'1 à 58, 59 à 67,
68 il 72, 73 à 77, 78 à 86, où cet arcane a été pleillement déve
loppé : de là vient. que ('Ange, quand il se monll'e d'une manière
repl'ésentatirc, signifie la société du Ciel de laquelle il fail partie,
ou plusieurs sociétés eusemble, ou même le Ciel entier quallt à la
Vers. 3. CHAPITRE HUITIÈME. 2!ai
chose du Ciel et de l'Église, dO~ll il s'agit: que par les Anges, dans
la Parole, il soit signifié des sociétés entières dans le Ciel, et aussi
tout le Ciel, on le voit ci-dessus, N°' 90, 302, 30i : pal' cet Ange,
qui se tint vers l'Autel, il est signifié le Ciel intime ou troisième
Ciel, par'ce que pal' l'Autel est signifié le bien de l'amour' enveJ's le
Seigneur, et que tous ceux qui sont dans le Ciel intime ou troisième
Ciel sont dans ce bien. Si un Autel a été vu dans le Ciel, ce n'est
pas qu'il y ait là quelque Autel, tel qu'il y en avait chez la nation
Is/'aélite, mais comme cet Autel est souvent nommé dans la Parole,
et qu'il y signifie le bien de l'amour envers le Seigneur et le culte
d'apl'ès ce bien, c'est pour cela qu'il fut vu' par Jean, qui devait
aussi écril'e la Pal'ole, afin que la Parole se l'essemblât partout;
il en est de même de l'Autel d'QI', qui servait pour les fumigations,
puis de l'encensoit' et des parfums, dont il va être bientôt parlé,
et allssi de l'arche d'alliance, Chap, XI. 19 : en effet, il apparall
dans le Ciel à ceux qui se tiennent au-dessous plusieurs représen
tatifs, qui cependant n'y existent pas en actualité; cal' ce sont seu
lement des formes )'eprésentatives des choses que les Anges y pen
sent d'apl'ès l'influx du Seigneur, et qui toutes pal' suite signifient
des Divins; par exemple, il apparut des Animaux, qui étaient des
Chérubins; il appal'ut un Livre scellé de sept sceaux, d'où sortirent
~es chevaux à l'ouvertul'e des quatre premiers sceaux, outl'e plu
sieurs autres choses ailleurs; de même aussi il apparut ici un Antel,
et un encensoir, et des parfums; ces choses ont été ex posées à la
vue de Jean, parce qu'il en est question dans la Pal'ole, et qu'elles
y signifient des Divins, et par'ce que la Parole dans l'Apocalypse
devait être écrite aussi pal' des expressions semblables, Deux Autels
étaient en usage chez la nation Israélite, l'un était apppelé l'Autel
de l'holocauste, et l'autl'e l'Autel du parfum, et comme celui-ci.
était couvert d'or, il était appelé l'Autel d'or; l'Autel de l'holocauste
était repl'ésentatif du Seigneul' et de son Culte d'après le bien cé "
leste, et l'Autel du parfum élait repl'ésentatif du Seigneur et de son
Culte d'après le bien spirituel: le bien céleste est le bien de l'amour
envel's le Seigneur, et le bien spirituel est le- bien de la charité à
l'égard du prochain: quant à ce que ces Autels ont représenté et
signifié en général et en particulier, on le voit ci-desils, N° 391.
!a91. Ayant un encensoir d' 01', signifie ta cOl1jonction de
2/18 L''APOCACYPSE EXPLlQUÉÈ. ;Y" 491.
fums devaient être'donnés, il est entenl1u non des pl'ièl'es mais des
vrais d'après le bien, par lesquels existent les pl'ières; car cbez
l'homme ce sont ces vrais qui prient, et l'homme est continuelle
ment dans ces pl'ières quand il est dans la vie selon ces vrais; que
par les prières dans la Pal'ole il soit entendu les vrais d'apl'ès le
bien, qui sont chez l'homme, et non des prières de bouche, on le
voit ci-dessus, N° 325.
A9A. Et monta la fumée des parfums aux prières des .~aints,
de la main de l'Ange, devant Dieu, signifie la conjonction dé
tous avec le Seigneur :' on le voit par la signification de la fumée
des parfums, en ce que ce sont les nais du bien spirituel, ainsi
qu'il va être expliqué; par la signification des prières des saints,
en ce qu'elles sont les vrais d'après le l>iell chez ceux qui doivent
être séparés des méchants et être sauvés, comme il vient d'être dit
ci-dessus, N° 693; et pal' la signification de cet Arige, en ce qu'il
est le Ciel, comme c.i-dessus, N° 690; pal' conséquent de la main
de l'Ange, c'est au moyen du Ciel; et par la signification de de
vant Dieu, en ce que c'est qu'ils sont conjoints au Seigneur, comme
il a été dit ci-dessus, No' 662, Ai7, 689 : de là, par (c monta la
fumée des pal:fums aux .pl'ières saints, de la main de l'Ange, de:'
vant Dieù, )l il est signifié la conjonction de tous avec le Seigneur
au moyen du Ciel. Si la fumée des pal'fums signifie les vrais d'a
près le bien spirituel, c'est parce que l'encens, d'où provient la
fumée, signifiait le l>ien .spirituel, et que le feu avec lequel l'encens
était allumé signifiait le bien céleste, d'olt il résullé que la fumée
qui en monta signifie le vrai d'après le bien, car tout vl'ai procède
du bien: par suite la fumée devint ,'eprésentative; la fumée du
parfum, qui était agréable pal'ce qu'elle avait une odeur douce
et suave, était repl'ésentative-du vrai d'après le bien, car par l'o
deur douce et sua \'e était signifié ce qui est agl'éable et est accepté;
vôz'r ci-dessus, N° 326 : la même chose est signifiée par la fumée,
dans Moise: c( Les fils de Lévi placeront la fumée pOllr ton nez,
et l'holocauste sur ton Autel. 1 1 - Deutér, XXXIII. 1.0; - par
les lils de Lév! sont entendu_s ceux qui sont dans les vra~s du bien
spirituel; ces vrais sont signiliés pal'Ia fumée, et le bien céleste est
signifié par l'holocauste. La fumée des parfums est aussi appelée
nuée du parfum; dans Ézéchiel, Chap. VIII. H. De là aussi la fu- 1
Ver8. h. CHAPITRE HUITIÈME. 253
mée dans le sens opposé signifie le faux d'après le mal, dans Ésaïe,
XXXIV. :10; dans Joël, Ill. 3; dans Nahum, II. 1!J; dans Da
vid, Ps. XVIII. 9. Ps. XXXVII. 20; parce que le feu, par lequel
existe cette fumée, signifie le m~1 de l'amoul'.
!J9a. Vers. 0,6. Et l'Ange prit l'encensoir, et il le remplit
du (eu de l'Autel, et il le jeta CIl la terre; et il se fit des VOI'X,
et des tonnerres, et des éclairs, et un tl'emblement de terre.
- Et les sept Anges, qui avaient les sept tl'ompettes, se pré
parb'ent pour sonner de la trompette. - Et l'Ange prit l'en·
cellsoir, et il le remplit du (eu de l'Autel, signifie la conjonc
Lion de l'amour céleste et de l'amour spirituel: et il le jeta en la
terre, signifie l'influx dans les infé1'Ïeurs, où sont ceux qui doivent
êll'e sépal'és et éloignés: et il se fit des voix, et des tormel'res,
et des éclairs, signifie les ra.ïsonnements d'après le trouble des
affections et des pensées sur le bien et le mal et sur le \frai et le
faux: et un tremblement de terre, signifie les changements de
l'état de l'Église: et les sept'Anges, qui avaient les sept trom
pettes, se préparèrent pour sonner de la trompette, signifie
les changements produits dans leur ordre pal' les influx procédant
du Ciel.
h96. Et l'Ange prit l'encensoir, et il le remplit dit l'eu de
l'Autel, signifie la conjonction de l'amoul' céleste et de l'a
mour spirituel: Oll le voit par la signification de l'encensoir,
en ce qu'il est le .bien spirituel, ainsi qu'il a été dit ci-dessus,
N° !J91, par conséquent allssi l'amoul' spirituel, puisque tout bien
appartient à l'amour; et pal' la signification du (eu de l'Alltel,
en ce qu'il est l'amour céleste, cal' le feu ùans la Pal'ole signifie
l'amour dans l'un et l'autre sens, à savoil', l'amoul' céleste et l'a
mour infernal: par le feu de )'Autel est signifié l'amour céleste,
pal'ce que l'Autel de l'holocauste, SUl' lequel était le feu, a été le
principall'epréselltatif du culle du Seigneul' d'après cet amour; voir
ci-dessus, N° 490. Et comme cet amour du SeigneuI' est perpétuel,
c'est pour cela qu'il avait été statué que le feu bro.lerait continuel
lement SUI' l'Autel, et qu'il sel'ait pris de ce feu dans les encensoirs
pour faire les fumigations, et cela afin de l'eprésenter la conjonction
de l'amour céleste avec l'amour spirituel. Que le feu bl'o.lAt conti
nuellement SUI')' Autel, on le voit dans Moise; (( Le feu sur l'Au
25!l J.:APOCALYPSE EXPLlQUf.:E. N" 496.
que ce sont les influx et par suite les changements d'état et les 'sé
parations, ainsi qu'il a été dit aussi ci-dessus, N° lJ89 (ùis) : et comme
dans ce qui suit maintenant il s'agit, en ordre, des changemenls
d'état produits par les influx procédant du Ciel, voilà pourquoi ces
changements sont signifiés par cela que les sept Anges, qui avaient
les sept tl'olJlpettes, se pl'épal'èl'ent pOlll' sonner de la trompette.
501. Vers. 7. Et le premier Ange sonna de la trompette,
et il se fit llne grêl~ et un feu, mêlés de sang, etJetés en la
terre, et la troisième partie des arbres fut brûlée, et toute
Ilfrbe verte fut brûlée. - Et le premier Ange sonna de la
,rQmJ)cttc, 8ignifJe l'influx venant du Ciel, et par suite le pl'emiel'
changement: et iL ~'e fit une gr(Jle et un feu, mêlés de ,çtlng,
signifie le faux inrernal et le mal infernal qui détruisent, mêlés aux
vrais et aux hiens de la Parole auxquels il est fait violence: et jetés
en la terre, signifie la progl'ession "el's les inférieurs: et la troi
.çihne partÏ'e deI> arbres fut brûlée, signifie que les perceptions
et les connaissances du vrai et du bien péril'ent par les cupidités qui
ont leur sOUl'ce dans les amolll's mauvais: et toute herbe verte
fut brûlée, signifie que tout scientifique vl'ai péril aussi par les
cupidi'tés de ces mêmes amours.
502. Et le pl'cmier Ange sonna de ta trompette, signifie
l'influx venant du Ciel, et par suite le premier changement:
qn le voit pat' la signification de sonner de la trompette, en ce
que c'est l'influx du Divin Vrai venant du Ciel; et comme le pre
miC!' changement provenant de là est maintenant décl'it, ce chan
gement est aussi signilJé. Si sonner' de la trompelte signifie l'influx
du Divin VI'ai venant du Ciel, c'est parce que, quand le Divin Vrai,
découle du Ciel, il est parfois entendu dans Je Monde spirituel comme
le son d'un clail'On et comme le son d'une trompette; et aussi
ceux qui se tiennent au-dessous voient comme des Anges avec
des trompettes; mais ce sont des repl'ésentations et des apparences,
telles qu'elles existent au-dessous des Cieux, car c'est le Divin Vrai,
descendant ou découlant du Ciel vers les lieux inférieurs, qui est
aiD,si représenté; de là vient donc que sonner de la trompetle signifie
l'influx du Divin Vrai découlant du Ciel. Cet influx, quand il est
fort, produit un eft'et autl'e chez les hons et autre chez les méchants;
chez les h9ns il illustre l'entendement, les conjoint plus éll'oitement
Vers, 7, CHAPl'.rng HUITIÈME. 25U
\ avec le Ciel et pal' suile l'éjouÎt et vivifie les meulais (i1J/imi); mais
cllez les méchants il trouble l'entendement, sépal'e du Ciel, conjoint
plus étl'oitement à l'enfer, porte la terreur' dans les mentais (fluimi).
et donne enfin la mort spiriluelle : d'après eela, il est hien évident
que par sonnel' de la tl'ompelte quant il l'effet il est signifié la ré-
vélation el la manifestation du Di\'in Vrai, comme ci-dessus, N°· 55,
262; el, dan~ le sens opposé, la privalion du l'l'ai et la désolation.
Puisqu'il e~t mainteoanll'appol'lé que les Anges ont sondé sept fois
de la tl'ompette, il est nécessaire de 1110ntl'el' d'après la {lal'ole ce
que signifie sonner de la tl'ompelle, et ensuile pourquoi il est dit
que l'Ange a ~onné de la tl'ompette, Que sonner de la tl'ompelte et
du c\ail'on signifie la révélation et la manifestation du Divin Vrai,
.on le voil pal' le son ùe la ll'ompelte qui fUl enlendu quand Jéhovah
descendit SUI' la montagne de Sinaï? et pl'ùmulgua la Loi; il en est
padé ainsi dans Moïse: li Il arrira au troisieme jour, quand
était le matin, et il y eut dl).~ 7:oix e! des hlairs et une lIltée
7)e,~(l/lte sur 'la MOl/tagne de SiUllï, et une voix de trompette
trè.~-forte, et tremblait tout le peuple qui (étllil) dallS le mll/",
quand dl'scelldit J éftol'llft sur elle dans le (CIL; et ICl l'oix de
trompelle allait et se fortifiait ri. l'extl'ême. Et Jélzol'llh dit li
Moï.':e: Deucuds, m:ertis le peuple, de peur qu'ils ne j'llssefll
irruption VeI'/j Jéholllllt pour roir, et qll'U n'en tombe bCllll-
coup, » - Exod.. XIX, 16 il 25; - pal' la Loi, qui était alors pro-
. mulguée, est signifié le Divin Vrai; pal' la voix de trompelle élaient
repl'ésenlés l'influx de ce vrai découlant du Ciel el sa manifeslation;
par' la voix ùe trompette, qui allait et se forlifiail à l'extrême, était
repl'ésenté son accroissemenl vers les lieult inférieUl's; cal' il est dit
que le pèuple se tenait au lJas ùe la montagne; le peuple qui Il'em-
blail beaucoup et fut avel'ti de ne pas appl'ochel' plus près de la
montagne, de peul' qu'ils ne périssent, signifiait l'effel ÙU Divin Vl'ai
découlant chez ceux qui sont tels qu'élalenl les fils de Jacob; d'a-
près le culte qu'ils rendirent au Veau d'or' un mois après, on peut
voir qu'intérieul'ement ils étaienl tout à fail méchants, et ils alll'aicnt
péri s'ils ne s'étaient pas tenus au loin, de lil leul' terl'eur de la
morl. Que sonner du clait'on et de la tl'ompelle ait représenté et
pal' suite signifié le Divin Vrai descendanl du Ciel el influant, on
peol le vOir d'après l'inslitution cl l'usage des IrOlllp.~ues (lhez les
260 L'APOCALYPSE EXPLIQllÉE, N" 502,
fils d'Israel; en effet, il avait été statué,. Cl qu'il seraÎt fait des
trompettes d'argent, et que les fils d'Aharon en SOIllleraiellt
pour les convocatiolM, pour les dépal'(s, dans les jours d'allé
gresse, dans les {êtes, aux commencements des mois, sur les
sacrifices, pour mémorial, et pour la guerre. '11 - Nomb. X.
1 à 11; - si elles étaient faites d'Argent, c'était parce que l'Ar
gent signifie le \'l'ai d'apl'ès le bien, ainsi le Divin Vl'ai ; que l'ar
gent signifie ce vl'ai, on le voit dans les ARCANES, CÉLESTES,
Nos 1.551,1.562,295&, 6658; si les fils d'Aharon sonnaient de la
trompette, c'était parce qu'Aharon lui-même, comme gl'and-prêtl'e,
'repl'ésentait le Seigneur quant nu Divin Bien, et ses fils le Sei
gneur quant au Divin VI'ai; voir aussi dans les ARCANES G)(LESnS,
Nos 9806, U80i, 99!J6, 1001i. S'ils en sonnaient pour les convo
cations et pour les départs, c'était parce que le Divin VI'ai con
voque, rassemble, enseigne le chemin ct conduit: s'ils en sonnaient
dans les jOlll's d'allégresse, dans les fêtes, aux commencements des
mois et SUI' les sacrifices, c'était parce que le Divin Vl'ai descen
dant du Ciel réjouit et constitue le saint du culte: s'ils en sonnaient
aussi pour les guerres et pour les combats, cela signifiait que le
Divin Vrai découlant du Ciel cbez les méchants, qui dans la l~al'oIe
sont les ennemis, porte la terreur de la. mort, met en fuite et dis
perse; c'est dans ce sens et pOUl' cet effet qu'il est dit ici que les
sept Anges ont sonné de la trompelle à IcUl' rang. Comme il avait
été statué qu'on sonnerait de la trompette pour les convocations,
c'est pOlll' cela que le Seigneur' dit dans Matthieu, (e qu'il ellverra
ses Anges avec une gl"ande voix de trompette, et qu'ils ras
sembleront ses élus, des quatre vents, depuis les extrémités
des Cieux jusqu'à leurs ext7·émités.» -XXIV, 31 ;-etlà, par
les Anges avec une grande voix de Il'Ompette, il est signifié le Divin
Vrai qui doit être révélé il la consommation du siècle, c'est-il-dil'e,
quand arl'ivel'a la fin de l'Église: et dans Ésaïe: « En ce jour-là,
il sera sonné d'une trompe.lte grande, et 1)iendront ceux qui
périssent dtllU la terre" d'Asclmr, et les expulsés dans la
terre d'Égypte, et ils se prosterneront devant Jéhovah dans
la montagne de sainteté, dans Jérusalem, )1 - XXVlI, 13;
- ces choses ont été dites de l'avénement du Seigneur; la com'o
. cation il l'Église et la salvation par le Seigneul' sont signifiées plU'
Vers. 7. CHAPITRE HUITIÈME. 261
Cl en ce jour-là il sel'a sonné d'une trompette grande, n el par Cl vien
dront ceux qui périssent dans la tflrl'e d' Ascbur, et les ex plusés dans
la tet:I'e d'Égypte; Il sonnel' de la Il'ompelte signifie le Divin Vrai
convoquant cl salivant, ceux qui périssent dans la teJTe d'Aschur
sont ceux qui étaient trompés pal' des raisonnements faux, et les
expulsés dans la terre d'ÉgYPle sont ceux qui étaient trompés par
les scientifiques, ainsi les nalions qui ont été dans les faux d'aprèS
l'ignorance du vrai; pal' Cl ils se prosterneront devant Jéhovah dans
la montagne de sainteté, dans Jél'Usalem, Il il est signifié qu'ils ad().
"eront le Seigneul' d'après l'amoul' et dans la vél'ité, pal' la mon
tagne,de sainteté il est signifié l'Église quant au bien de l'amoUJ',
pal' conséquent aussi le hien de l'amour de l'Église, et pal' Jéru
salem il est signiné l'Église quant au vl'ai de la doetl'ilJe, pal' con
séquent le vl'ai de la doctrine de l'Église: d'aprës cela il est encore
évident que par sonner de la trompette il est signifié le Divin VI'ai
descendant du Ciel. tomme le Divin Vrai descendant du Seigneur
pal' les Cieux réjouit les cœurs et y réJland le saint du eulte, et que
c'était pour cela qu'on sonnait de la trompette dans les joul'l'> d'allé
gl'esse et dans les fêtes, voilà pourquoi il est dit ùans Da\'id :
Cl Chaillez à Jéh01){(!l ((vec la harpe, arec harpe et l'oix de
vant Jean; il est parle de Lui ainsi: (1 DtIIM le liiilÙ1Il Mil t'cpt
Chandelier,\, u.n semblable ml Fils de l'homme, ceint t'crs les
mamelles d'une ceinture d'or; .'Ut tNe et ses r!ln)f,ux., blanr.."
comme de III lnine blanc/w, comme tI,: III nei:te; et lies yeu.",
comme une flamme de (eu; se.~ pieds, semblables il de l'airain.
fin, comme embrasds dans une fournaise; son aspect comme
le soleil. l) - I. 13, 1.h, 1.5, 1.6. Il. 1.8; - d'après la description
presque semblable du Fils de l'homme vu pal' Jean dans le milieu
des sept chandoliers, et de ('Homme vêtu de lin, et de )'Ancien des
jours, \'us par Daniel, il est bien évident que c'est le Seigneur qui
fut vu pal' l'UII et par l'autl'e; Il sa face vue comme l'aspect de l'é
clail', ct ses yeux-eomme des llambeaux de feu, Il signifie le Divin
ArnoUl' du Seigneur, car la face chez l'homme est l'image l'epré
sentative de l'affeclioll qui appartient à son amour, et les )'CUX prin
cipalement, car par eux l'amour brille; cn eft~t, ils lancent"par suite
comme des étincelles de feu. II est dit allssi de Celui qui élait monlé
sur le Cheval blanc, Il que ses yeu:l: {UI'mt vu.ç comme Ulli'
flamme de {eu. Il - Apoc. XIX. 12; - que ce soit le SeigneUl'
quant à la Pal'ole, qui ait été représenté là monté SUI' un Cheval
blanc, cela- est évident, cal' il est dit que Celui qui élait monlé sur
le Cheval blanc s'appelle la Pal'ole de Dieu, et qu'il esL Roi des
rois et Seigneu\' ùes seigneurs. Comme par le feu est signifié le
Diy.in AmOllI', voilà poul'quoi Il le Seigneur fut t'li par Moise
SUl' la !JI ontngne de Clwreb dtms un buùson en feu. Il
le foyel' est dans Sion, Il parce que par Sion est signifiée' l'Église
dans laquelle esl l'amour céleste, et (( de Qui le four est dans Jé
rusalem, » pal'ce que par Jél'Usalem est signifiée l'Église dans la
quelle 6,')t le Vrai de la doctl'ine; l'amour céleste est respectivement
un fOYIlI" el le vrai de la' doctrine ('.st comme ~m fol1\', dans lequel
Ifl. 1S.
274 L' APOCALYPSE F:XPLIQUÉE. N" 501I:
gneur est lei, car il est dans son origine le Divin Amour, mais
parce qu'il devient tel chez les méchants qui d'après son inOux .
s'il'ritent 'et s'empoltent : qu'il en soit ainsi, on peut le voir par le
Feu qui apparut sur la Montagne de Sinaï, quand le Seigneur y
descendit et promulgua la Loi; quoique dans son origine ce Feu
ftlt le Divin Amour, d'oil procède le Divin Vrai, toujours est-il
qu'il appal'Ut au peuple Israélite comme un Feu dévorant devant
lequel ils tremblaient beaucoup, - Exod. XIX. 18. XX. 15.
Deutér. IV. 11, 12, 15,32,36. V. 5,19,20,21,23; -et
cela, parce que chez le peuple Israélite il n'y avait aucun 'inter'ne
Spil'itucl, mais il y avait l'inter'ne naturel qùi est une soul'ce de
maux et de faux de tout genr'e, eL le Seigneur apparatt à chacun
selon la qualité que chacun a : que les Ols de Jacob aient été tels,
on le roit dans la DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM, N° 2!l8 :
de là vient que, dans la PlII'ole, Jéhovah, c'est-à-dil'e, le Seigneur,
est appelé Feu dévorant, comme dans ces passages: c( Jéhovah
Dieu est un Feu dévorant.II-Deuté.,. IV. 2!l.-DansÉsale:
Il Voici, Jéhm'ah dans le Feu viendra, et comme la tempBte
(seronL) ses chars en flammes de Feu; car dans 'le Feu Jého
vah conteste,'o, et par son épée {(vec toute chair, et en grf1!Tld
nombre seront les transpercés de Jéhovah, 1) - LXVI. 15,16.
- Dans le Même: Il Tu seras visitée avec la flamme d'un Feu
dhomllt. 1) - XXIX. 6. - Dans le Même: Il Dans une indi
gnation de colère de JéhOtlah et une flamme de Feu dévo
rant, dispersion, el inondation, et pierre de 9,'êle. n-XXX.
30. - Dans David: (( Il monla une fumée de son nez, et un
Feu de sa , bouche dévorait, des charbons s'embrasèrent
. par
Lui; par la ,~plendeur drn:ant Lui ses nuées passèrent avec
9"êle et charbons de Feu; Jéhovah tonna des Ciellx, et le
Très-Haut donna de sa voix, de la g"~Ie et des charbons de
Feil. )) - Ps. XVIII. 9,13, U. - Dans le Même: (C 11 1,iendra,
notre Dieu, et il ne se taira pas, le Feu devant Lili dévorera.»
- Ps. L. 3. - Dans le Même: Il Jéhovah fera plt'Uvoir sur les
impies des piéges, dll Feu et du sOllf"e, ) - Ps. XI. 6.
Dans l~zéchiel : le Je mettrai mes faces contre eux, de sorte
que, quoiqu'il soient sortis dit Feu, le Feu cependantles dé
t'm'era; et je réduimi la terre en dét'ustation, parce qu'ils ont
J
VCI'$. 7. CHAPITRE HUITIÈME. 281
prh:(m"qué de prévtn'ictltio1ls. )l - XV. li, 6, 7, 8. - Dans
MoIse: (1 Un F~u s'est embrasé dans ma colère, et il brûlel'a
jmqu'ù l'En/el' le plus p"o{ond, et il dé/;orera la terre el son
produit, et enflalllmem (es /ondl1me11tS des montagnes. Il
Deut. XXXII. 2~; - de telles choses apparaissent dans le Monde
spil'ituel, quand le Divin Bien et le DiYin Vrai descendent du Ciel
vers les lieux inférieurs de ce Monde, où sont les méchants qui doi
vent être sépar,;s d'avec les bons et etl'e dispersés; ces choses ont
été dites d'apllès ces apparences; el comme le Feu descendant des
Cieux, qui dàns son ol'igine est le Divin Amoul', ('eçu pal' les mé
cha!!ts y devient un Feu dévorant, voilà pourquoi un tel Feu dans
la Pal'ole est attribué il Jéhovah, : le Feu iufer'nal ne vient pas non
plus d'autl'e pal't que du changement du Divin Amour eu amours
mauvais et en affreuses cupidil,;s de malfaire et de nuire. Cela a
aussi été re)ll'ésenté en ce que (1 le Feu tombé du Ciel a consumé
Sodome et Gomo1'l'he. )l - Gen. XIX. 2l1; - et en ce que Il le
Feu a consumé Nadab et Abihu, fils d'Alwl'01I, parce qu'ils
m)(fù!~lt {ait des /umigations avec un Feu étranger, II - Lévit.
X. 1, et suiv" ; - pal' les fumigations faites avec un Feu ~t.'anger
est signifié le culle d'après un amoul' autre que c.elui du Seigneur;
puis, en ce que Il le Feu dévQl'a {' ext1'émilé du camp des lits
d'braN à cause de lellr convoitise. )-Nomb. Xl. 1,2,3.
La même chose a été repl'ésentée en ce que Il les Égyptiens pé
. rirent dans la Mer de SU]Jh, quand J éhova!z regarda de la
('olonne de Feu et de la nuée vers leur camp. ) - Exod. XIV.
2/" 25, 26, 27; - que ce Feu dans son origine aiL été le Divin
ArnoUl' brillant devant les fils d'Israël dans leul's marches, et SUI'
le Tahernacle pendant la nuit, c'est ce qui a été montré dans l'Ar'
ticle pl'écédenl; mais néanmoins l'aspect de ce :Feu p.'océdant de
Jéhovah a entièrement jeté le trouble dans le camp des Égyptiens
et l'a déLl'Uit. Qu'un Feu descendant du Ciel ait apparu consumer
Jes méchants dans le Monde spirituel, c'est conslant d'après l'Apo
calypse, où cela fut vu par Jean; en effet, il dit l( qu'un Feu des
cendit du Ciel, et consuma Gog et Magog, et leur troupe. JI
- XX. 9. Ézéch. XXXVIII. 22; -là, consumer signifie dis
perser et jeter dans l'Enfel'. De là aussi, il est dit dans Ésaïe: (1 La
Lll7nirre d' Israël deviendra un Feu, et S01/ Saint /l1ît flamme
282 L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 504.
détruire le vl'ai et le· bien; le mal du faux est le mal qui provient
du faux de la doctrine. Dans Zachal'ie : « Le Seigneur appau
vrÏ1'a TY1', et ill'e/tversera dans la mer ses richesus, et elle
mBme par le Feu sera dévorée. Il - IX. !J; - pal' TYI' est si
gniliée l'Église quant aux connaissances du \'l'ai et du bien, et de
là pal' Tyr sont signifiées [es connaissances du vrai et du hien
qui appul'tiennent à l'Église; par (( le Seigneur renvel'sera dans la
mer ses richesses, et elle-même pal' le Feu sera dévol'êe, Il il est si
gnilié sa vastation par les faux et par les maux. Dans David; Tes (1
ennemis ont mis en Feu ton Sanctuaire, jusqu'à terre ils ont
pl'o{ané l'Habitacle de ton nom; iis ont brûlé tous les lieux
de (êtes de Dieu jusqu'à terre; il n'y a plus de prophète, ni
personne avec nous qui sac/lejusq?leS li. quand. 1) - Ps. LXXIV,
7, 8, 9; - par « les ennemis ont mis en Feu le sancluail'c et ont
profané l'habitacle du nom de Jéhovah, il est signifié que les cu
1)
pidités, qui ont leur origine dans les amours mauvais, ont délruilles
vl'ais et les biens de l'Église; par « ils ont hrülé tous les lieux de
fêtes de Dieu jusqu'à tene, II il est signifié qu'elles ont entièrement
déll'uit toutes les choses du culte Divin; pal' il n'y a plus de
(1
pl'ophète, ni pel'sonne avec nous qui sache, li il est signifié qu'il n'y
a plus de doctrine du vrai ni d'entendement du nai. Dans Moïse:
« Si des hommes de Bélial ont lJOussé les habitants de leur
ville à servir d'autres dieux, ils seront tous frappés au fil de
l'épée, et la ville avec tout son butin sera brûlée au Feu. 1 )
Deutél', XIlI. 1!J à 17; - par ces paroles dans le sens spirituel il
est signifié que la doctrine dont le culte est dérivé, laquelle rMon
nail un autre Dieu que le Seignelll', doit être abolie, parce qu'il n'y
a en elle que qes faux d'après de mauvaises cupidités; c'est ce qui
dans le sens spirituel est signifié pal' ces pal'oles, parce que dans la
Pal'ole par la ville est signifiée la docll'ine, et que par servir d'au
tres dieux il est signifié l'econnattl'e et adol'er un aIme Dieu que le
Seigneur; par l'épée est signifiée la destruction du vrai par le faux,
et par le Feu la deslruction du bien par le mal. Dans Luc: « Le
Seigneur dit: Je suis venu Jeter le Feu sur la terre, et que
veux-je, s'il est déjà allumé? 1) - XII. !J9; - par là sont si":
gnifiés les hostilités et les combats entre le mal et le bien, et entre
le faux el le vrai; ear avant que le Seigneur vint dans le monde, il
Vers. 7. CHAPITRE HUITIÈME. 285
n'y avait dans l'Église que des faux et des maux, par conséquent
point de combat entre ces maux et ces faux et les hiens et les vrais;
mais dès que les vl'ais et les biens ement été ouverts pal' le Sei
gneur, les combats ont pu alors existel', et sans ces combats il n'y
a aucune réformation; c'est donc là ce qui est entendu en ce qu'il
voulait que le Feu fût.dejà allumé: que ce soit là le sens de ces pa
roles, on le voit clairement pal' celles qui suivent: li Je suis venu
donner la dim'sion, car ils seront désormais cinq dans llne
même maison, divisé.y; le père se/'a en divisioll cont/'e le /ils,
et le /ils contre le pére, la mère contre la /ille, et la {tlle conlre
la mère. Il - Vel's. 51, 52, 53; - pal' le père contre le fils et
pal' le fils contre le pèl'e, il est entendu le mal conll'e le vl'ai et le
vrai contre le mal; par la mère eontre la fille el par la fille contre
la mèl'e, il esl entendu la cupidité du faux contre l'atl'ection du vrai
et récipl'oquement; dans une même maison, c'est chez un même
homme. Comme, dans la Parole, pal' les fils il est signifi<! les vrais
de l'Église, et pal' les filles les biens de l'~~glise, on peut VOil' ce
qui est signifié pal' brQlel' les fils et les filles, dans Jérémie: Il Ils
ont bâli les hauts lieux de Topheth dans la vallée de Hin
nom, pour brûler leu;'s /ils et leurs filles. Il - VII. 3i. - Dans
le Meme: Il Je ferai entendre contre Rabbath d'Ammon un
cri de guen'e, et ses filles st'/'onl brûlées au Feu. Il - XLIX,
2. - Et dans Ézéchiel : Cl Quand 1)OUS offrez l'aS dons, lo/..~
que vous faites passer vos fils par le Feu, Il-XX. 3t; - par
brillel' les fils et les filles au Feu, il esl signifié détruire les vrais et
les biens de l'ltglise par les mauvaises cupidités ou par les amours
mamais; c'est un fait qu'ils ont commis de (elles ahominations, par
elles cependant est signifiée la destruction lIu vrai et du bien de l'É
glise par les honleuses el ahominables convoitises qu'ils confir
maient pal' des faux. D'après 10UI ce qui vient d'Cllre dit, on peUL
voir maintenant ce qu.i est signifié pal' la grêle el le Feu, mêlés de
sang, et jetés en la terre, œoù la troisième pal'tie des arhres fut
hrù.lée, et toute herbe verte fut brQlée, à savoir t qu'il est signifié
l'influx venant du Ciel, et pal' suite le premiel' changement avant
le Jugement Demier : quant il ce qui est signifié par l'arbre et pal'
l'het'be verte, cela sera dit dans ce qui suit: pareille chose a aussi
été dite lorsqu'il est parlé des plaies d'Égypte, qui ont précédé leur
286 L' APOCALYPSE EXPLIQUEE. N" aM.
dernière ruine, qui élait la suilmeI'sion dans la mel' de Suph, a sa
voil' : « Jéhovah fit pleuvoir sur la tare d'Égypte ulle grêle
dans laquelle un Feu marchait, et par laquelle {ut {rappé
l' herbe du champ, et fut brisé tout arbre du champ. Il - Exod.
IX. 18 à 35. - Que des choses semblables dussent arrivel' a\'ant
le jOlll' de Jéhovah, qui eslle Jugement Dernier, c'est aussi ce qui
est pl'édit dans les Pl'ophètes; dans Joël: « Le jour de J ého1)ah,
jour de ténèbres et de brouillard; devant lui un Feu dévorera,
et après lui IIne flamme emb/'osera. Il - II. 2, 3. - Dans le
Même: « Je donnerai des prodiges dans le ciel et en la cerre,
du sang et du Feu et df.:5 colonnes de.{umée; le soleil se7'a
changé elt téldbl'es et la lune en sang, at'ant que 'Vie1lne le
jow' de Jé/wi'ah, grmid et te7'rible. Il - III. 3, h. -- Dans le
Meme: « Vit Feu a dhoré les hflbitatles du, désert, et une
flamme a embrasé tous les arbres du champ. Il - I. 19,20.
- Et dans Ézéchiel: Dis à la {orêt du midi: Voici, Moi,
(1
les sciences sont seulement des moyens pOUl' les usages, et tels exis
tent d'après elles les usages, telles elles sont; elles sont vivantes,
quand par elles l'homme s'acquiert l'intelligence et la sagesse; toute
intelligence et toute sagesse viennent des vl'ais qui procèdent du
Ciel; celle intelligence et celte sagesse venant du Ciel, c'est-à~dire,
du SeigneUl' pat' le Ciel, sont vivantes, parce qu'elles sont la vie
spirituelle même de l'homme; mais il n'y a point d'intelligence ni
de sagesse d'après .les faux, et si l'on croit qu'elles ex isrent chez
quelqu'un, toujours est-il qu'elles sont mortes, parce qu'elles pro
viennent de l'enfer. Ces choses ont été dites, afin qu'on sache que
pal' l'herbe verte il est signifié le scientifique vl'ai qui est vivant, et
pal' l'herbe orû.lée le scientifique faux qui est mort. Quand le vrai
et le bien, qui viennent du Ciel, n'ont pas de réceptacle dans les
connaissances et dans les scientifiques chez l'homme, et que les faux
et les maux, qui viennent de l'enfer, en ont un, alors les scientifi
ques ne sont pas vivants, mais ils sont morts, et ils correspondent
à l'heroe sèche et brOlée; il en est de même de l'homme, car
l'homme est homme en tant que les connaissances et les sciences
chez lui vivent; en effet, pal' les sciences qui vivent il a l'intelli
gence, mais par le~ sciences qui ne vivent point il n'a aucune intel
ligence; et, si elles sont mortes pal'ce que pal' elles les faux Ollt été
confirmés, il a la sottise et la folie: un tel homme, d'après la cor
respondance, est compal'é dans la Parole à l'hel'oe, et est aussi
appelé herhe dans les passages suivants; dans Ésaïe: li Les habi
tants sont devenus he1'be du champ, verdure d' herbe tendre,
gazon des toits, récolte desséchée arant- d'être en tige. 1 1
XXXVII. "17. Il Rois, XIX. 26. - Dans David: Il Les mé
chants comme le /'oin seront soudainement retranchés, et
comme la verdure d' herbe tendre ils se flétriront. Il - Ps.•
XXXVII. 2. - Dans le Même: Il L'homme, comme l'herbe,
ses jours; comme la fleur du champ il fleurit. » - Ps. CIII..
if>. - Dans le Même: (1 Ceux qui haïssent Sion seront comme
le gazon des toits, qui, avant de s'élever en tuyau, se dessè
che. » - Ps. CXXIX. 6. - Dans Ésaïe: (c Alors sera 1"é.vélée
la gloire de Jéhovah, et iL~ (la) verront. Une voix dit: Crie;
el il dit: Que crierai-je? Toute chair (est) une he1'be, et toute
sa sainteté (est) comme la fleur d'un champ; elle est sh'hée,
Vers. 7. CHAPITRE HUlTlJ~ME. • 291
L'herbe; elle est flétn'e, la fleur, parce que le veut de Jého
vah a soufflé dessus: l)éritablement herbe (est) le peuple; elle
est séchée, l'herbe; elle est flétrie, la fleur; et la Parole de
not/'e Dieu se maintiendra il éternité. )) - XL. 5, 6, 7, 8;
- ces choses ont été dites de l'avénement du Seigneur, et alol's de
la l'évélation du Divin Vrai pal' Lui, ce qui 8&t entendu pal' Il alol's
sera révélée la gloil'e de Jéhovah, et ils la verront; l) par (1 toute
chail' est une hel'l)e, loute sa sainteté est comme la neur' d'un
champ; elle est séchée, l'herhe; elle est nétt'ie, la fleur', Il il est si
gnifiéqu'alol's chez les hommes il n'y a aucun scientifique vrai, ni
aucun spirituel vrai; l'hel'be est le scientillque Vl'ai , et la fleur d'un
champ est le spirituel \'l'ai; que l'homme soit tel, cela est entendu
par' (1 toute chair est une herhe II et pal' Cl véritablement herhe est le
peuple; elle est séchée, l'herbe; Il touLe chail', c'est lout homme;
Je peuple, c'est celui qui est dans les vrais, maintenant dans les
faux, Dalils le Meme : li Moi, (je sllis) celui qui vous c01/s01e;
qui es-tu, Que tu aies peur de l'homme, qui meurt, el du /ils
de l'homme, qui comme l'herbe devient?)) - LI. '12; - par
ces paroles il csl signifié que toutes choses viennent du Seigneur,
et que rien ne vient de la propre sagesse ni de la propre intelligence;
l'homme signifie l'homme quant à la sagesse, et le fils de l'homme
signifie l'homme quant à l'intelligence; CI qui comme herbe de
vieut, )) signifie que cette intelligence cst seulement ~e la science,
Dans le Même: CI Je répandrai mon esprit S1:/r ta semence, et
ma béllédiclioll SUI' ceux qui naUront de toi, et ils germeront
au milieu de l'herbe, Il - XLIV, 3, lI; - par' l'esprit de Jého
vah il est signifié le Divin Vl'ai, et pal' la bénédiction la multiplica
tion et la fl'uctification du Dil'in Vrai; de là, par Cl germer au milieu
de l'herbe, )) il est signifié l'intelligence pal' les scientifiques VI'ais.
Dans David: CI Jéhovah qui fait germer le gazon pOlir la bêlf,
et l'herbe pOUl' l~ service de l'homme, )) - Ps, CIV, 111, 15.
- Dans le Même: CI Jéhovah qui p"épare pOlir la terre la pluie,
qui fait germer sur les montagnes l'herbe, qui donne à la bête
sa nourriture, Il - Ps. CXLVll. 8, 9, - Dans Moïse: I( Elle
coulera "eommé la pluie, ma doctrine; elle distillera comme la
l'osée, ma parole ,comme des gouttes sur le gazaI!, el rom11le
de,~ gOl/ttes SW' /' herbe. )) - Denté)', XXXII. ~; - dans ces
292 L' APOCALYPSE ~XPLIQUÉE. N" 507,
men) pour la bête et pour nourriture à la bête, c'est parce que dans
la Parole la bête signifie l'affection naturelle de l'homme, et que le
scientifique vrai sel'l d'aliment et de nourriture à cette affection.
Dans Job: Il Voici le Béhémoth que j' ai fait avec toi, de l' herbe
comme le bœuf il mange. )l - XL. 10; - pal' le Béhémoth il
est entendu la même chose que pal' la bête dans la Parole, à savoir,
les affections natuI'elles qui sont à l'homme; c'esl pourquoi il est
dit li VOici le Béhémoth que j'ai fait avec toi; 1) sa pâlure spiri
tuelle est le scientifique vrai; c'est ce qui esl enlendu par cela que
Cl de l'herbe comme le bœuf il mange. Il Que pal' le vert il soit si
laisserai dans le désert loi et tout poisson de tes fleuves; Il qu'il sel'a
fait ainsi, parce que l'homme natorel s'est attribué toute intelligence,
cela est signifié par « parce qu'il a dit: A moi mon fleuve, et moi.
je me suis fait; le fleuve esII'intelligence, Dans Morse: Les {ils
l) (1
pas être réformés, pal'ce qu'ils sont dans les faux dll mal, sont si
gnifiés par «( ses hourhiel's et ses marais, qui ne sont point assainis,
s'en \'ont en sel; )) llhacun peut voir qu'ici il n'est pas entendu que
des poissons sont multipliés pal' les eaux qui !'ül'tent de la maison
de Dieu, mais qlle pal' les poissons sont entendues les choses qui
chez l'homme peu\'eut être l'éfol'nlées, puisque pal' la Maison de
Dieu il est entendu le Ciel et l'ltglise, et par les eaux qui eD SOI'
lent le Divin Vrai qui réforme, Dans la Pal'ole, il est dit très-sou
vent la bête de la lene, l'oiseau du ciel et le poisson de la me", et '
celui qui ne sait pas que par la bête de la ten'e ou du champ il est
entendu [e volontaire de l'homme, pal' l'oiseau du ciel son intellec
tuel, et par le poisson de la mer son scientifique, ne peut nullement
savoir quel est le sens de ces passages, comme dans les suivants;
dans Hosée : Il Procès de J éhot'ah avec les habitants de la terre,
parce que point de vérité, point de misén'corde, et point de
connaissa.nce de Dieu dans la terre; c'est pourquoi dans le
deuil sera la tCl're, et dans la langueur quiconque y habite,
quant li la bête du champ, et quant il ['oiseau des rieu,x, et
même les poissons de la mer seront ramassés. )l - IV. " 3,
- Dans Séphanie : (( Je consumerai homme et bête, je consu
merai l'oiseau des cieux et les poissons de la mer,.et les sran
dales avec les impies. )l - I. 3, - Dans Ézéchiel: Il Au joUI'
où viendra Gog sur la terre d' Israël, il y aura Ull tremblement
de terre grand sur la terre d' lsmël; et irembleront de1)llnl
Moi les poissons de la mel': et ['oiseau de,~ cieu:l:, et la bête du
champ. » - XXXVIII, 18, Hl, 20, - Dans Job: «( fntel'roge
302 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 513,
peuvent rien, mais que par le Seigneul' ils peuvent tout; la même
chose était aussi signifiée [far le brasier, sur lequel étnit le petit
poisson, et pal' le pain; cal' pal' le pain il était signifié le Seigneur,
et le bien de l'amour qui procède de Lui, et par le petit poisson SUI'
le brasier la connaissance du vrai d'apl'ès le flien, pal' le petit poisson
la connaissance du vrai, par te bl'asiel' ou le feu, le bien: dans ce
temps-là il n'y av~it point d'hommes spil'itllels, parce qlie l'(~glise
avait été entièrement dévastée, mais tous étaient naturels; leur
réformation était l'eprésentée par celle pêChe, et aussi pal' le poisson
SUI' le brasier: cclui qui croit que le poisson sur le brasier et le
pain, qui furent donnés aux disciples pour ùlre mangés, n'ollt pas
été significatifs de quelque chose de plus élevé, se trompe beaucoup;
car toutes les choses que le 'Seigneut' fil, et tOlites les paroles qu'il
pr~>nonça, étaient significatives des Divins célestes qui ne sont mis
à découvert que pal' le seul sens spil'ituel; que le bra&ier ou le feu
soit le bien de \'amoul', et que le pain soit le Seigneur quant à ce
bien, on l'a vu ci-dessus, et que le poisson soit la connaissance du
vrai et le scientifique appartenant à l'homme natUl'el, cela est évi
dent d'après ce qui a été dit et expliqué dans cet Article. Le Sei
gneur dit aussi (1 que le Royaume des Cieux est semblable à un
filet jeté dans la ruer, et1'amassant des poissons de toute sorte;
quand il a été plein, on l'a tiré sur le rivage; et on a recueilli
les bons dans des 'vases, mais on ft jeté dehors les mallvai,~ :
ainsi il en sem dans la consommation du siècle. » - Matth,
XlIl.117, 48, M);-la séparation des bons et des méchants est com
parée ici 11 un filet jeté dans la mer, ramassant des poissons de toute
sOI'te; et cela, parce que les poissons signifient les hommes naturels
quant aux scientifiques et aux connaissances, et ceux-ci dans la
consommation ~u siècle ou au temps du Jugement Dernier sont sé
parés les uns des autres, cal' il y a des naturels hons et des naturels
, méchants; leur séparation dans le Monde spirituel appal'alt comme
un filet jeté dans la mer, ramassant et tirant des poissons sur le ri
vage; cette apparence est aussi d'après la correspondance; c'est
pour cela que le Seigneur compal'e le Hoyaume des Cieux à un flIet
qui ramasse des poissons; que la sépal'ation des bons d'avec les mé
chants apparaisse ainsi, c'est même ce qui m'a été montré. Que les
hommes naturels soient signiliés pat' les poissons, on le voit pal' ('.C
Vers, 9. CHAPITRE HlJlTlÈME. 307
Miracle du Seigneur: (1CellX qui ?'cctmient lcs didrachmes,
s'opprochh'ent; Jésus dit il Simon: Les Rois de la tf11're, de
qui reçoh1ent-il.ç tribut Oll impôt? de lellr~ fils ou 'des étran
gerû Pierre lui dit: Des étrangas, Jésus lui dit: Donc fi
bres SOn t les fils; mais, afin que nous ne les scandalisions point,
va-/'en ù la mer, et jette un hameçon, et le pl'emier poisson
qui montera, tire-le; et- ouvre-lui la bouche, et tu trouve1'lls
un stath'e, prends-le, et donne-le-leur pOlir Moi et pour toi. ))
-Manh, XVII, 2h à 27;-par donner tl'ibut ou impôt il était si
gnifié être sujet et servir, c'est polll'quoi des tributs étaient imposés
aux étJ'3ngers, qui n'étaient pas d'entre les fils d'Israêl, comme- on
le voit pal" les Historiques de la Parole;' par les fils d'Israel chez
qui était l'J~glise, il était signifié les hommes spirituels, et pal' les
étl'angers les hommes naturels; et le naturel est le sujet du spirituel
et le sert, cal' ['homme spirituel est comme un maltre, et ['homme
naturel comme un serviteur; et comme les naturels sont des servl
teur's, et que par snite ils sont entendus pal' les tribulaires, c'est
pour cela qu'il est arrivé que ni le Seigneur ni Piene ne donnèr'ent
le tribllt, mais que ce fut un poisson, pal' lequel est signifié l'homme
natlll'ei. Que le SeigneUl' ait glOl'ilié son Humain jusqu'à son der
nier, qui est appelé le naturel et le sensuel, cela est signifié par le
passage suivant : «Jésus s'élant manifeslé aux disciples leur dit:
Voyez mes mains et mes pieds, car c'est !Il oi-lU fme; touclzez-
Moi et voyez, car un esprit chair et os n'a point, comme ?JOUS
Me voyez avoir;!Jl il leur monlra ses mains et ,çes pieds, Et
il leur dit: Avez-vous quelque chose li manger ici? Eux lui
donnèrent un morceau de poisson rÔli et d'un rayon de miel;
ct les prenant il (en) mangea devant eux. 1) Luc, XXIV,
38 à, h3 ; - que le Seigneur ail glorifié son Humain jusqu'à son
demiel' qui est appelé.le nalUl'el el le sensuel, c'est ce qu'il D.lani
festa en ce qu'il monll'a ses mains et ses pieds et que les disciples
les touchèrent, et en ce qu'illeUl' dit qu'un espl'it n'a ni cljail' ni os
comme Lui en a, et en ce qu'il mangea du poisson rô!i et d'un
r.ayon de miel; pal' les mains et les pieds sont signifiés les dernier's
de l'homme, 'pareillement par la chah' et les os; et pal' le poisson
rOti il est signifié le naturel quant au vrai d'après le bien, et pal' le
miel le natul'el quant au bien d'où provient le vrai; ces choses fu
~08 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 513.
tel're et sou.~ III tel're, et dans la mer celles qui sont, et toutes
celles qui sont en elles, je les entendis disant: A Celui qui est
assis sur le trône et à l'Agneau la bénédiction et l'honneur et
la gloire et la force aux siècles des siècles. » - V. 13; - que
là par toute chose cl'éée il goit enlendu et les Anges et les hommes,
cela est évident, CaI' il est dit qu'il les entendit disant; voù~ ci-
dessus, N·' 342 à 3M3, où ces paroles ont été expliquées.
51lJ. Et la troisihne partie des navires (ut abîmée, signifie
et aussi toutes les connaissances d'après la Parole et d'aprés
la doctrine qui en est tirée: on le voit par la signification de la
troisième partie, en ce que c'est t~ut, ici toutes, parce qu'elle se
dit des connaissances du 'vrai et du hien; et pal' la signification des
navil'es, en ce qn'ils sonlles connaissances du vrai et ùu hien, et
aussi les doctrinaux; si les navires ont ces signillcations, c'est parce
qu'ils portent des richesses sur la mer pour le commerce, et que
les richesses dans la Parole signillent les connaissances du Hai et
du hien, qui sont aussi des doctrinaux; dans le sens strict, dans
lequei le contenant est entendu, par les navires il est signifié la Pa-
role et la doctrine tirée de la Parole, parce que la Parole et la doc-
(rine qui en est tirp,e contiennent les connaissances du vrai et du
bien, comme les navires contiennent les richesses; et commercel',
ce qui a principalement lieu pal' les navires, signifie s'acquérir des
connaissances et les communiquer aux autres; mais quand les con-
tenus sont entendus au lieu du contenant, pal' les navires sont si-
gnifiées les connaissances d'après la Parole et d'après la doctrine
tirée de la Parole. Que les navires aient de telles significations, on
peut le voir par les passages de la Parole où ils sont nommés; par
exemple, dans Ézéchiel: « Tyr, dans le cœur de la mer (sont)
tes confins; tes architectes ont rendu par(aite ta beauté; de
sapins de Sénir ils ont construit pour toi tou,~ les ais; le rèdre
du Liban ils ont pris pour faire un mât pour toi; de chênes
de Base/lUn ils ont fait te.~ rames; ton plancher ils ont (ait
d'ivoire; la fille des pas, des îles des Kitthim; les habitants de
Sidon et d'Arvad ont été tes ra1neltr.~; tes sages, Tyr, étaient
dons toi, ils étaient tes pilotes; les anciens de Gébal et ses sa·
310 J.: APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 5tft.
ges étaient dans toI' pour réparer tes brèches; tous les 1/avires
4.e la mer et leurs matelots étaient dans toi· pour {aire ton
commerce; les nm;ires de Tharschisch, tes caravanes dans
ton t1'afic, par là tu as été remplie, et tu es d(JI.;eJ1ue fort
honorée dans le cœur des mers. 1) - XXVII. 4, 5; 6, 8, 9, 25;
- dans ce Chapitl'e il s'agit de '1'y\'; et comme par TYI' sont signi
fiées les connaissances du vrai et du bien, c'est pour cela qu'il est
question de son commerce et des diverses marchandises avec les
quelles elle s'élait enrichie; en effet, par SOli commerce avec les di
"el'ses marchandises avec lesquelles elie s'était enrichie, il est signifié
l'acquisitioll de ces conlluissallces, et par suite l'opulence spirituelle;
ici donc est décrit un navÎl'e a,cc tout son appa.;eil, ainsi quant aux
ais, aux rames, au mM, quant aux pilotes, aux rameurs et aux
matelots; et, dans ce qui pl'écède et ce qui suit, quant aux mar
chandises; il ;lel'ait trop long de présenter ici ce que chaque chose
signifie dans le sens spil'ituel, il suffit que pal' là on puisse voir que
le navÎl'e signifir la doctl'ine tirée de la Parole; que les ais, les ra
mes, le mat, signifient dil'er'ses choses d'après lesquelles existe la
doctrine; et que [laI' le capitaine, les pilotes, les l'ameUI'S et les ma
telots, il est entendu ceux qui enseignent, conduisent et goul'el'Oent;
par les mal'Chandises les doctrinau~ eux-mêmes, et par le com
merce l'acquisition des richesses spirituelles, qui sont les connais
sances du l'l'ai et du bien, par lesquelles existe la sagesse; c'est
pourquoi il est dit Ct tes sages, Tyr, étaient dans toi, ils étaient tes
pilotes: 1) et dans le Chapilre suivant, où il s'agit encore de Tyr:
Cl Void, sage (tu étais), toi, plus que Daniel, rien de secret
dans ces principes ; pal' les navil'es de Tharschisch et par les images
de désir sont signifiés les doctrinaux faux qui favorisent les plaisirs
des amoUl's terrestl'es; la destruction du faste provenant de la p"opre.
i.ntelligence et de la science est entendue par Il afin que soit abaissé
l'orgueil de l'homme, et humiliée la hauteul' des hommes; » et par
Il afin que soit exaltè Jéhovah Lui seul en ce jour'-là, » il est signifié
vre sur les gl'osses eaux, )) signifie ceux qui éludient attentivement
la doctrine du \'rai d'après la Parole; II eux, ont vu .les œuvres de
Jého\'ah, et ses men'eilles dans le profond, signifie que ceux-là
1)
raêl ell Égypte SUI' des navil'es, Il signifie qu'ils deviendront entièl'C
ment naturels pal" les doctrinaux du faux, les na vires sonl les doc
trinaux du faux; (1 par le chemin dont je t'ai dit: Tu ne continueras
plus à le VOil', l) signifie d'homme spirituel en homme entièrement
natul'el, car d'homme naturel l'homme de l'Église devient homme
spirituel; mais quand il ne vit pas selon les préceptes de la Pal'ole,
d'homme spirituel il devient entièrement naturel; (1 où vous serez
vendus à vos ennemis pOUl' serviteul's et servantes, 1) signifie que
les faux et les maux domineront; « et cependant point d'acheteUl', Il
signifie absolument vils. Dans Job: « Mes jours ont hé rapides
plus qu'un courell1", ils ont fui, ils n'ont point vu le bien; il»
ont passé avec les navire:> de désir, comme un aigle vole 1:er,ç
une proie. )l - IX, 25, 26; - les na vil'es de désir 1 avec lesquels
les jOUl's ont passé, signifient les affections et les plaisil's naturels de
tont genre, qui appartiennent seulement au monde et an COI'pS; el
comme ils sontrechel'chés et puisés avec plus d'ardeur' que les spi
rituels, il est dit « comme un aigle vole \'el'S une pl'oie, Il Dans
Moïse: «( Zébulon au port des mers habitera, et lui ail porI'
3i8 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N' 5ia.
une étoile grande, ardente comme une lampe, )1 il est signifié le vrai
de la Pal~ole, falsifié d'après le propl'e amour, Il faul qu'on sache
que tous ceux qui sont dans ('amour de soi, s'ils étudient la Parole,
en falsifient les vrais, et cela, pal'ce que tout vrai vient du Seigneur
pat' le Ciel, et qu'aucun vrai ne vient du propre de l'hollllJle; or,
ceux qui sont dans l'amour de soi sont plongés dans leur propre, .
et tirent de là toute idée de la pensée SUI' les vrais de la Parole; il
en résulte qu'ils les falsifient, non quant ail sens de la lettre de la
Parole, mais qnant à l'entendement du vl'ai dans ce sens, cal' en
tend"e les paroles autl'ement que scIon leur vl'ai sens, c'est les falsi
fiel" Il y a deux états des pensées de l'homme; l'un, quand il es~
Vers. iO. CHAPITRE HUITIÈME. 323
d'apr'ès le Seigneur dans la pensée sur les vrais, nt l'autl'e, quand il
y est d'apl'ès lui-mCme; quand il est d'après le Seigneur dans la
pensée sur les \'l'ais, son mental est élevé jusque dans la lumière du
Ciel, par suite il 'f a I\OUI' lui illusll'aLion et pel'ception juste l.Iu vrai;
mais quand il est d'après lui-même dans la pensée SUI' les vrais,
son mental tomhe dans la lumière du monde, lumière qui, quant
aux spit'ituels ou aux choses appartenant au Ciel el à l'Église, est
une obscurité dllns laquelle l'homme ne voit que ùes choses qui bl'H
lent par le feu de l'amour de soi et du monùe, choses qui en elles
mêmes sont des faux opposés aux vrais.
518. Et dIe tomba sur la troisihne partie des fleuves, et
sur les fontaines des eaux,. signifie que par suite a péri tout
entendement du '1.'rai, et par là la doctrine de l'Église: on le
-voit pal' la signification de tomber du Ciel, quand il s'agit des
étoiles, en ce que c'est péril', ainsi qu'il va êtl'e expliqué; par la si
gnification de la troisième partie, en ce que c'est le tout, N° 506,
ici tout, pal'ce qu'elle se dit de l'entendement du vrai et de la doc
trine, ce qui est signilié par les fleuves et pal' les fontaines des eaux;
pal' la significalion des fleuves, en ce qu'ils sont l'entendement du
vrai, ainsi qu'il sera expliqué; et pal' la signilicatiol1 de la fontaine
des eaux, ell ce que c'est la Parole et la doctrine d'après la Pa
role, et pur suite en ce que les fontaines sont les vrais de la Parole
et les doctrinaux, ci-dessus, N° l183. Si pal' tomber, quand il s'agit
des étoiles par lesquelles sont entendues les connaiss~nces du vrai
el du bien d'après la Pal'ole, comn)c ci-de5s11s, il est signifié pél'il',
c'est parce que le Divin Vrai, quand dans le Monde spil'ituel il tombe
du Ciel SUI' la lene de ce monde où sont les méchants, est chaugé
en faux, et quand le Divin Vrai ùevient le faux, alors il périt; ceci'
aussi est signifié pal' « Les étoiles tomberont du ciel, Il - Matth.
XXIV. 20. Marc, XIII. 25;-c'est-à-savoir que, dans le dernier
temps de l'Église, les connaissances du nai et du bien pél'iront :
que le Divin Vrai, quand dans le Monde spirituel il tombe du Ciel
surla terre de ce monde où sont les méchants, soit changé en faux et
ainsi pél'isse, on le voit ci-dessus, N°'U3, U8, 619, l189(bis): en
effet, le Divin Vl'ai est changé en un faux tel qu'est le mal en ceux
chez qui il influe; qu'il en soit ainsi, on peut le voit' d'après cette
expériencf' : 11 m;a été donné de l'cmal'quel' comment le Divin Vrai
326 L'APOCALYPSE EXPLiQUÉE. N" 5iS.
qué ci-dessus, N°' A22 et 513; par là il est évident que par les eaux
sortant de la maison de Dieu vers l'orient est signillé le Divin Vrai
procédant du Seigneur, et influant chez ceux qui sont dans le bien
de l'amour; et que pal' le tOl'rent, sur la l'ive duquel il y a tout arbre
de nourriture, et d'après les eaux duquel toute âme qui l'ampe vit,
d'où le poisson devient très-nomhreux, il est signifié l'intelligence
Ven, 10. CIUPITHE HUITIÈME. 327
d'apl'ès la réception du DivinVI'ai, J'où loutes choses chez l'homme,
tanl ses affections el ses pel'ceiltions que ses connaissances el ses
seien Lifiques, et par suite ses pensées, acqUièrent la "je spirituelle.
Dans JCf'émie: « Béni (soit) (' homme qui~e confie ell J éltovah; il
sera rO'Ynme lm arbre planté près des caux, et qui pn)s du tor
rent étend ses racines; et il ne verra point quand viendra' /a
r/Ulleur, mais sa (cuille sera ·ce1'(lO,ljante. l) - XVII. 7, S;
par l'arbre planté près des eaux est entenùu l'homme cbez qui sont
les vrais procédant du Seiglleur; pal' « qui p"ès du torrent étend ses
1'3cines, Il est entendue l'extension de l'intclligcnee de l'IJOrnme spil'i
tuel dans l'homme natul'el; le reste a été expliqué ci-<lcssus; voir
N° h81. LOI'sque ùans la Parole il s'agit d'arbres et de jardins, il
'i est aussi parlé d'eaux et de fleuves qui les alTosen t; et cela, parce
que par les arbres il est signifié les pel'ceptiolls et les connaissances,
et par les eaux et les fleuves les vrais et par suite l'entendement;
car, sans l'entendement des vérités, l'homme est comme un jardin
où il n'y a point d'eau, et dont les arbres sèchent; pal' exemple,
dans Moïse: (1 Comme des vallées ils sont plantés, comme des
j{[/'dins aupr(ls d'un /lf'ltt'C, comme des aloês qu'a planUs J ého
vah, comme des cedres aupres des eal/:r. )1 - Nornb. x..X.IV. Ô,
i; - ceci a été dit des fils d'Israël, pal' lesquels est signitlée l'E
glise qui alors devait être plantée; celte Église est comparée à des
vallées qui sont plantées, et à un jardin près d'un fleuve, parce que
par les vallées il est signifié l'inlelligence de l'homme naturel, et
par le jardin l'intelligence de l'homme spirituel; et elle est comparée
aux aloës et aux cèdres, parce que pal' les aloës sont signifiées les
choses qui appartiennent à l'homme naturel, et pal' les cèdres celles
qui applll'liennent à l'homme rationnel; comme toutes ces choses
vivent de l'influx du Divin Vrai procédant du Seigneul', c'est pOUl'
cela qu'il est dit (1 ils ont été plantés auprès d'un fleuve et auprès
des eaux, nce par quoi est signifié le Divin Vrai influant, d'où pl'O
cède l'intelligence. Comme pal' le Jardin en Éden ou Paradis il est
signifié la sagesse et l'intelligence, dont jouissaient les Très-Anciens
qui vivaient avant le déluge, c'est pour cela que, quand leur sagesse,
est décrite, l'influx du Divin Vtai et de l'intelligence qui cu pro
vient est aussi décrit pal' u un fleuve qui sortait d'Éden pour
arroser le jardin, et qui de là se divisait et était en quatre
"
ont ékl'é. QJ é/wl'nh! Les f1ellve,~ O/lt élet;é Leur 1'oix, Les fleut'es
,!lJll é/{"Ilé [eut' b1'7lit; pluli que le,~ ll()ix dl'Ii 9rrJs.~es eaux mnglli-
330 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N' 518.
tude; 1) la glorilication pal' le Ciel enlier est signifiée pal' « que fas
sent l'etenlir leur bruit, le globe et ceux qui y habitent; Il le globe
signifie le Ciel enlier quant à ses vrais, et ceux qui y habitent signi
fient le Ciel entier quant à ses biens; les habit.ants dans la Parole
signifient ceux qui sont dans les biens du Ciel et de l'Église, ainsl
les biens de ceux-là; la glorification du SeigneuI' pal' les vrais qui
appartiennent à l'intelligence, et pal' les biens qui appartiennent à
l'amour. est signifiée par (1 que les fleuves applaudissent de la main;
qu'en même temps les montagnes éclatent en jubilation; Il les fleuves
sont les nais de l'intelligence, et les montagnes sont les biens de
l'amour. Le Divin vrai procédant du Seigneur, d'après la réception
dllquel il y a l'intelligence, est signifié pal' les eaux sorties du 1'0
cher en Choreb, - Exod. XVII. 6; - il en est parlé ainsi dans
David: II Il a fendu les rochers dans le désert, et il a fait boire
de grands abimes, et il ft tiré des ruis.~ellux du rocher, et fait
deuendre comme de,~ fleuves les ealla:; et il a frappé le 1'0
Vers. iO. CHAPITRE HUI'flÈME. SSi
cher, afin que coutll$.çellt de,ç eaux, et des tOr1'eut~ ,'en sont
répandus, ll-PS. LXXVIII. 1.5, 1 U, 20. - El ailleurs: Il Il a
ol/vert le Rocher, et des eaux il ell est découlé, elles SOI/t al
lées dans les lieux secs, en fleuve. Il - Ps. CV. Id.; -là, par le
Rocher il est entendu le Seigneur'; et par les eaux qui en découlè
rent, le Divin Vl'ai qui procède de Lui; et par les fleuves sont si
gnifiées l'intelligence et la sagesse qui en proviennent; par boire de
grands abimes, il est signifié puiser et pel'ccvoil' les arcanes de la
s3gesse. Dans Jean: Jésus dit: Si quelqu'un a soir, qu'il
(1
Divin VI'ai qui vient uniquement du Seigneul', les fleuves sont les
choses qui appartiennent à l'intelligence, et le venll'C signifie la
pensée d'après la mémoil'e, cal' il cOl'l'es(lond à cctte pensée; et
comme par les fleuves d'eau vive est signifiée l'intelligence pl'ove
nant du Seigneur par le Divin VI'ai, c'est pour cela qu'il est ajouté
li il disait cela de l'esprit que devaient recevoir cenx qui cl'oil'aient
soufflé les vents, et ils se sont précipités sur celte maison; ce
pendant elle n'est point tombée, car elle avait été (ondée sur
le roc. )) -VII. 25, 27.-Et dans Luc: (1 Une inondation étant
venue, le torrent a battu '{07'tement contre celte maison, mais
il n'il pu l'ébranler, parce qu'elle avait été (ondée sur le roc. ))
-VI. !l8, !l9,
519. Et le nom de l'étoile est dit l'absinthe, signifie le vrai
mêlé au {aux du mal: on le voit par la signification du nom, en
ce que c'est la qualité de l'état et la qualité de la chose, ci-dessus,
N° 1lJ8; par' la signification de l'étoile, ici d'une étoile grande,
ardente comme une lampe, en ce que c'est le vrai de la Pal'ole fal
sifié ù'après le propre amour; et par la signification de l'absinthe,
en ce que c'est le vl'ai mêlé au faux du mal; si l'absinthe a cette
signification, c'est à cause de son amertume; or, l'amertume vient
du doux mêlé au non-doux opposé, de là ùans le sens spirituel
l'amertume, telle qu'est celle de l'absinthe et du flel, est le vrai
mêlé au faux qui est opposé au vrai, ce qui est le faux du mal; en
effet, la saveur et le goilt signifient l'affection de savoÎl' et de de
venit' sage; de là, le savoureux signifie le plaisir et le charme de la
sagesse, et ies l'agonts, parce qu'ils sont saVOUl'eux, signifient les
vl'ais qui appartiennent à la sagesse; que ce soit d'après la C01'l'es
pondance, on le voit dans les ARCANES CÉLESTES, W' 3502, 3536,
358û, 11791 à !l80u. Que l'absinthe et aussi le fiel, à cause de l'a
mertume, signifient le nai mêlé au faux du mal, on le voit aussi
Ilar la suite de ce Verset, car il est dit que beaucoup d'hommes
moul'urent pal" les eaux, parce qu'elles étaient devenues amères, ce
qui signifie que tous ceux qui étaient tels par la vie spirituelle ont
péri par les vrais falsifiés, cal' les vrais font la vie spirituelle, mais
les faux du mal l'éteignent ; et quand les vrais sont mêlés aux faux
du mal, ils ne sont plus des vrais, mais ils sont des vrais falsifiés,
et en eux-mêmes les vrais falsifiés sont des faux: de tels faux
étaient chez la Nation Juive, mais Jes faux qui étaient chez les na
tions prohes étaient des faux d'un autre 'genre; ceux-ci sont si- ,
gnifiés par le vinaigre, mais ceux-là le sont par le fiel et par le vin
où il y a de la myrrhe, dans les Évangélistes: (1 Étant arrÎt'és
Vers, il. CHAPITRE HUITIÈME. 339
dans un lieu appelé Golgotha. ils donnèrent à Jésus à boire
du 'l.'inaigre mUé ante du fiel; mais lorsqu'il en cut goûté. il
ne voulut pas boire. Quand il eut été crucifié. aussit()t courut
quelqu'un d'entre eux. et prenant llne éponge, et la remplis
sant de vinaigre. et la meltant autour d'un roseau, il lui
donna à boire. )l - Matthieu, XXVlI. 33, 3lt, laS. Marc, XV.
23,36.- « Après cela, Jésus sachant que toutes choses étaient
déjà accomplies, afin que fût accomplie l'Écriture, dit: J'ai
soif. Il y avait donc là un vase plein de vinaigre; or, eux.
remplissant de vinaigre une éponge, et meltant de l'hysope
autour, la lui appliquèrent à la bouche; et quand Jésus eut
pris le vinaigre, il dit: C'est accompli. Il - Jean, XIX. 28,
29. - toutes les choses, en génél'al et en pa-rticuliel', rapportées
dans les Évangélistes sur la Passion du Seigneur, signifient dans
le sens spirituel l'Élat de l'Église alors respective~ent au Seigneur
et à la Parole; en effet, le Seigneur était la Pal'ole; puisqu'il était
le Divin Vrai; et de même que les Juifs traitaient la Parole ou le
Divin VI'ai, de mêIl!e ils traitèrent le Seigneur; sur ce sujet, voir
ci-dessus, No' 6ft, 195 : s'ils ont donné au Seigneur du vinaigl'e
mêlé de fiel, ce qui est aussi appelé vin mixtionné de mYl'l'he, cela
signifiait quel était le Divin Vrai d'après la Parole chez la Nation
Juive, à savoir, qu'il était mêlé au faux du mal, et ainsi entièl'ement
falsifié et adnltéré; c'est pourquoi il n'en \'oulnt pas boire; si, plus
tard, ils ont donné au Seigneur du vinaigl'e dans une éponge et ont
mis de l'hysope autour, cela signifiait le faux tel qu'il était chez
les nations pl'obes, ce qui était le faux pl'ovenant de (' ignorance du
vrai, et dans lequel était le bon et l'utile ; comme ce faux est accepté
par le Seigneur, c'est pour cela qu'il en but; par l'hysope, qu'ils
avaient mise autour, est signifiée la pm'ilication de ce faux; ces
-paroles du Seigneur Cl j'ai soif, II signifient la Divine Soif spil'iluelle,
qui concerne le Divin Vrai et le Divin Bien dans l'Église, par quoi
il ya saInt du genre humain: SUI' le faux du mal, tel qu'il était
chez la Nation Juive, et SUI' le faux de l'ignorance, dans lequel est
Je bien, tel qu'il était chez les nations probes, voir dans la Doc
TRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM, N° 21. La même chose est si
gnifiée par le fiel et le vinaigre, dans, David: «( Ils ont donné pour
ma nourriture du fiel, et dans ma soif ils M'ont abrpl/1'é de
3110 L'A1>OCAL YPSE EXPLIQUÉK N" 5i9,
et quelque peu chez ceux qui ne le sont pas; la mailiOll grande si
gnifie l'homme érudit~ et la maison petite l'homme qui n'est pas
érudit; les déchirul'e.s signifient les vrais détruits par les faux, et
les fissul'es pareillement mais dans un degré moindl'e; pal' (C est-ce
que courront sur le rocher' des chevaux, y labourel'a-t-on avec les
bœufs, Il il est signifié qu'il n'est point donné" d'entendement du vrai
ni de volonté du hien où est le faux du mal; par les chevaux qui
courent est signifié l'entendement du vl'ai, et par les bœufs qui la
bOlIrent est signifiée la volonté du bien; par « que vous ayez changé
en fiel le jugement, et le fruit de la justice en absinthe, Il il est si
gnifié que c'e~t paJ'ce qu'ils ont falsifié les vrais el adulléré les biens
de la' Parole, le jugement signifie le vrai de la Parole, et le fruit de
la justice le bien de la Parole. Que tels aient été les fils de Jacob,
qui sont appelés Isr'aéliles et Juifs, c'est ce que déclare manifeste
ment Moïse dans le 'Cantique, où ils sont décl'its en ces termes :
l( Du cep de Sodome leur cep. et des champs de Gomorrhe;
gypte, trois jours, tandis que dans les habitations des (ils d' Is-
mëlily aVilit de la lumière, Il-Exode, X. 21,22, 23,-i1 est
signifié aussi le faux du mal: puis, par les ténèbres, - Gen. XV.
17; -et plusieurs fois ailleurs. Jusqu'ici il a été montré que par
les ténèbres dans la Parole il est signifié les faux du mal; par les
ténèbl'es sont aussi signifiés les faux du non-mal, tels qu'élaient
les faux de religion chez les nations probes, faux qui provenaient
de l'ignorance du vrai; que ces faux soient allssi appelés ténèbl'es,
on le voil par les passages suivants; dans Ésaïe: Le peuple,
(1
serais assise dans les ténèbres, Jéhovah (est) une lumière pour
moi. II - VII. 8. - dans ces passages, les ténèbres signifient les
faux de l'igno:'ance, tels qu'ils ont été et sont aujourd'hui chez les
nations probes; ces faux sont entièrement distincts des faux dn
mal, car ceux-ci cachent en eux le mal, parce qu'ils proviennent
du mal, tandis que ceux-là cachent en eux le bien, ~ar ils ont pour
Vers. i2. CHA.PITRE HUITIÈME. 305
fin le bien; ceux donc qui sont dans les faux de l'igllol'ance peuv~nt
~tre instruits dans les vrais, et même pendant qu'ils sont instruits
ils reçoivent de cœur les vrais, et cela, parce que le bien qui est
dans leurs faux aime le vrai, et se conjoint aussi au vrai quand le
vrai est entendu; il en est autremellt des faux du mal, ils ont de
l'aversion pOUl' tout vrai, et le l'epoussent avec dédain, et cela, pal'ce
que c'est le \Tai, et qu'ainsi il ne concor"de point avec le mal. Les
ténèbres signifient aussi dans la Parole nne pl'ofonde ignorance pro
venant de la privation du vrai, comme dans David, - Ps. XVlll.
29. Ps. CXXXIX. 1.1, 12.-Les Téllèbl'es signifient encol'e la
lueur naturelle, car celle lueur respectivement à la lumière spiri~
tuelle est comme des lénèbl'es; c'est même pour cela que les Anges,
quand ils plongent leurs l'egal'ds dans la lueur naturelle de l'homme,
telle qu'elle est dans la pensée naturelle des hommes, considèrent
aussi celte lueur comme des ténèbres, et les choses qui y sont,
comme étant dans des ténèhres i celte lueur est signifiée par \fjS lé
nèbres,- Gen. l. 2 à 5. - Et comme le sens de la lettre de la Pa
l'ole est naturel, voila pOUl'quoi ce sens dans la Parole est appelé
nuée et aussi ténèbres, l'espectivement au sens interne spil'ituel qui
est la Lumièl'e du Ciel, et est appelé Gloire.
527. De sorte que le jour (ut privé de lumière dans sa troi
sième partie, et la nuit pareillement, signifie que la lumière
du vrai spirituel et la lumière du vrai naturel (urent entière
ment éteintes: on ie voit par la signification du JOUI', en ce que
c'est la lumière spirituelle, et par la signification de la nUit, en ce
que c'est la lumière naturelle; ces lumières sont siglliliées, parce
qu'il a été dit ci-dessus que la tl'oisième ,pal'tie du soleil, la troi
sième partie de la lune el la troisième pal'lie des étoiles fUl'ent obs
curcies, et que pal' le jouI' il est enlendu la lumière du soleil, el pal'
la nuit la lumière de la lune et des étoiles, puisque le soleil donne
la lumière pendant le JOUI', et que la lune et les éloiles donnent la
lumière pendant la nuit: il sera d'abOI'd padé de la lumière du so
leil, qui est appelée lumière du JOUI', et rie la lumière de la lune eL '
des étoiles, qui esl appelée lumière de la nuit; par la lumière 11I'o
venant du soleil, qui est appelée lumière du joUi' el JOUI', il est en
tendu la lumière spirituelle, telle qu'elle est pOUl' les Anges qui
voient le Seigneur comme Soleil; et pal' la lumière provenant de la
356 L'APpCALYPSE EXPLIQUÉE. 1\" 627.
'était bonne, )) cela signifie que chez eux il y eut une bonne illus
tration et une bonne réception; pal' les ténèbres est signifiée la lueur
qui est dans l'homme natUl'el, laquelle est appelée aussi lueUl' natu
relle; comme cette lueur respectivement à la lumièl'e spirituelle est
comme des,ténèbres, c'est.poUl' cela qu'elle esl entendue par les té
nèbl'es; en effet, il y a chez chaque homme un mental inférieul' ou
extel'icllr, et un mental supérieur' ou intét'ieul', le mental infél'ieur
. ou extél'ieur est le mental naturel, qui est appelé homme uatUl'el,
et le mental supérieur ou intérieur est le mental spirituel, et est ap
pelé homme spirituel; si le mental es' appelé homme, c'est parce
que l'bomtne est homme d'apl'ès son mental; ces deux mentais, le
snpel'joUl' etl'infél'ieur. sont absolumen\ distincts; l'homme par le
358 L' APOCA LYPSE EXPLIQUÉE. N" 521.
menlal inférieUl' est dans le Monde natm'el avec les hommes qui y
sont, et par le mental supérieur il est dans le Monde spirituel avec
les Anges qui y sont; ces deux mentaIs sont tellement distincts, que
l'homme, lant qu'il vit dans le Monde, ne sait point ce qui se passe
chez lui dans son mental supérieur, et que, 10rsqu'i1,devient esprit,
ce qui al'five aussitôt apl'ès la mort, il ne sait point ce qui se passe
dans le mental inférieur; de là il est dit que Dieu distingua entl'e la
lumière et les ténèbres, et qu'il appela la lumière jour eL les ténè
bres nuit; d'après cela on peut voir que par le jour est signifiée la
lumière spirituelle, et par les ténèbl'es la lumi~re naturelle, Comme
tous les Cieux ont été tellement distingués, que ceux qui sont dans
la lumière spirituelle sont dans la lumièl'e procédant du Seigneur
comme Soleil, et que ceux qui sont dans la lumière spil;ituelle-na
turelle sont dans la lumière procédant du Seigneur comme Lune,
ainsi qu'il a été dit ci-dessus dans cet Article, c'est pour cela qu'il
est dit qu'il y eut deux Luminaires dans l'étendue des Cieux pour
distinguel' entre le Jour et la Nuit, et pour dominer dans le jour et
d'ans la nuit, et pour distinguer enlre la Lumière et les Ténèbres:
d'après cela on peut donc voir que là par le jouI' .il est enLendu la
Lumière spirituelle, et plU' la nuit la Lumière naturelle, qui dans
le Ciel est appelée.Lumière spil'ituelle-naturelle, Des choses sembla
bles sont signifiées par le jour et .par la nuit dans ces passages, dans
David: « J éhol)llh qui a {ait les f:ieux avec intelligence; qui a
étendu la ten'e sltr les eaux; qlti a (ait des Luminaires grands,
le Soleil pour domination dans le jOltl', la Lune et les étoiles
pow' domination dans la mlÏt. Il - Ps. CXXXVI. 5, 6, 7, 8,
9.-Dans Jérémie: CI J éhorah qui donne le Soleil pour lumière
de jour, les statuts de la !"une et des étoiles pour lumière de
nuit, 1) -XXXI. 35,- Dans David: <tA Toi, Jéhovah, le jour,
et à Toi la nuit; Toi, tu as préparé lumière et Soleil. 1) - Ps.
LXXIV. 16.- Dans Jérémie: Il Si t'aine VOliS rendez mon al
Hance du jOli l' et mon alliance de la nuit, en sorte qu'il n'y
ait pllls jour et nuit en leur temps, aussl~ mon alliance devien
dra vaine avec David mon serviteur, en sorte qu'il n'y ait
point pour lui de fils qui règne sur son trône, et avec les Lé
vites Prêt/'es mes ministres. Si mon alliance du jour et de
la nuit, les statllts du ciel et de la torre je 11' avais point éta
Vel'l!. :l.~. CHAPITRE HUl'n~ME. 359
bli~ aussi la semence de Jacob et de David je rejette7'ais. Il -
XXXIII. 20, 21, 25, 26; -pal' l'alliance du jour et de la nuit
sont entendus tous les statuts de l'Église prescrits aux lils d'Israel
dans la Parole, statuts pal' lesquels il y a pour eux conjonclion avec
le Ciel, et par .le Ciel avec le SeigneUl'; s'ils sont appelés alliance
du jouI' et de la nuit, c'est parce qu'ils sont pOUl' le Ciel et aussi
pour l'Église, pOUl' le Ciel les spirituels qui sont l'eprésentés et si-
gnifiés, et pour l'Église les nalurels qui représentent et signifient;
c'est pourquoi ('alliance du jour et de la nuil y est appelée statuts
du oiel et de la tel'l'e, et l'alliance de la nuit est appelée statuts de
la Lune et des étoiles; rendre vaine, signifie ne point gal'der; qu'au-
trement il n'y am'ait pas de conjonction avec le SeigneUl' pal' le Di-
vin Vl'ai ni pal' le Divin Bien, cela est signifié pal' (1 mon alliance
deviendra vaine avec David, en sorte qu'il n'y ait point pour lui de
fils qui règne SUl' son trOne, et avec les Lévites prêtres mes minis-
tres; Il l'alliance avec David est la conjonction avec le Seigneur par
le Divin Vrai; point de fils sur son trône, signifie point de réception
dll Divin Vrai pal' qui que ce soit; et l'alliance avec' les Lévites
prêtres-ministres est la conjonction avec le Seigneur par le Divin
Bien. Dans David: Il Si je dis ~ Certaineinent les ténèbres me
cacheront, même la nuit (set'a) lumière pour moi; même les
ténèbres ne seront point ténèbres devant Toi~ mais la nuit
comme le jour sem lumineuse; de même les ténèbres~ de même
la lumière, » - Ps. CXXXIX, 11, 12; - pal' ces paroles il ést
signifié que l'homme naturel est illustré par le SeigneUl' de même
que l'homme spirituel; la lumièl'e naturelle est signîfiée pal' les ténè-
bres et par la nuit, et la lumière spirituelle pal' la lumière et par le
jour; par (1 la nuit comme le jour sera lumineuse; de même les
ténèbres, de même la lumièl'e, » il est signifié la même chose que
dans Ésaïe, \1 La lumière de la Lune sera comme la lumiè7'e du
Soleil. ») -XXX. 26;-ces passages ont été l'apportés, afin qu'on
sache que par' \1 le jour privé de lumière dans sa troisième parlie, Il
il est signifié la lumière spirituelle, et que par (1 la nuit pal'eille-
ment, » il est signifié la lumière naturelle, ainsi la même chose que
par la lumière provenant du soleil et par la lumière pl'ovenant de
la Îune.
528. Vel's. 13. Et je 1Jis el j'entendis WL Allgp, qui volait
360 L'APOCALYPSE EXPLlQuim. N·528.
III. 24.
L'.L\POCALYPSE.
CHAPITRE NEUVIÈME.
EXPLICATION.
que cet étal fut complètement changé: et je vis une Etoile, du Ciel
tombée en la terre, signifie les connaissances du vrai falsifiées et
ainsi tournées en faux: et lui fut donnée la clef du puits de ['a
Mme, signifie la communicalion el la conjonction avec les enfers:
et elle ouvrit le puits de L'abime, signifie la communication et
la conjonction avec les enfel's, où sonl et d'où viennent de tels faux:
et il monta une fumée du puits comme une fumée d'une four
narse grande, signifie de là des faux condensés pl'ovenant des maux
des amours lerrestl'es el cOI'porels : et furent obscurcis le soleil
et ['air par la fumée du puits, signifie que la lumière du vrai
procédant du Seigneur devint obscul'ité pal' les faux infernaux.
534. Et le cinquieme Ange sonna de la trompette, signifie
l'influx du Cielmanifestant l'état de l'Église, en ce que cet état
fut complètement changé: on le "oit pal' la s'ignificaLion desonnel'
dela trompette, en ce que c'esll'intlux venant du Ciel, et le chan
gement d'élat de l'Église, comme ci-dessus, N° 502; ici, c'est que
l'état de l'Église fut complètement changé, parce que, au sujet de
ces' t1'ois dernières fois que les Anges devaient sonner de la t1'om
pette, il a été dil ci-dèssus : (( Malheur! malheur 1 malheur à ceux
qui habitent sur la terre! à cause des autl'es voix de la trompette
des trois Anges qui doivent en sonner. Il Le changement, qui est dé
crit dans ce qui va suivre, consiste en ce que touL vrai fut pel'du, et
que le faux qui le l'emplaça oUVl'it les enfers, d'où effiuent les faux.
535. Et je vis une Étoile, du Ciel tombée en la terre, si
gnifie les connaissances du vrai falsifiées et ainsi tournées en
faux: on le voit par la signification des Étoiles, en ce qu'elles sont
les connaissances du bien et du vrai, ci-de~us, N°' 72, 402; et
"
viennent les maux qui détruisent les biens, sont appelés Diable; c'est
pourquoi, par Satan qui tombait du Ciel comme un éclair, il est
entendu que tout faux, qui a détruit le vrai de la Parole, a été pré
cipité du Ciel: de même lorsqu'il est dit « que le grand Dragon
fut précipité en la terre, et ses anges avec lui, et que leur
place ne fut plus trouvéé dans le Ciel. l) -XII. 8, 9.-D'après
cela, on peut voir que tombel' et êt\'e pl'écipité du Ciel en la terre,
signifie ne plus avoir de place dans le Ciel, mais en avoir une dans
l'enfel'' par conséquent périr; là, par la terre est signifié aussi ce
qui est damné, comme il a été montl'é ci-dessus, N° 30ft, à la fin.
Ceux qui falsifienl'les vl'ais de la Pat'ole pal' des interpl'étations pOUl'
confirmel' les maux de la vie se détoul'nent du Ciel et se tournent
vers l'enfer, et comme par la Pal'ole il y a conjonction du Ciel avec
l'homme, car le Ciel est dans le sens spirituel de la Parole, et
l'homme est dans le sens natlll'el de la Parole, il ya pal' conséquent
pal' la Parole conjonction du Ciel avec le monde; c'est aussi pour
cela que la Parole est appelée l'alliance, et l'alliance est une con
jonction: de là vient que ceux qui ap~liql/ent la Pal'ole aux maux
de la vie et aux principes fal/x qui proviennent de la propre intelli
gence, ne peuvent être conjoints au Ciel; et ceux qui n'ont pas été
conjointsau Ciel sont conjoints à l'cnfel', cat' l'homme doit être ou
dans le Ciel ou dans l'enfer, il ne lui est pas permis d'êtl'e suspendu
entre l'un ct l'autl'e. Quant à ceux qui appliquent la Parole à des
faux, qui ne sont point en discordance avec le bien de la vie, tels
que sont les faux chez les Nalions probes qui n'ont point la Parole,
et dans l'Église chez les simples qui croient au Seignenr et ont une
bonne vie, comme ceux-Iii d'apl'ès ces faux l'egar'dent le bien, leurs
faux sont même appliqués au hien par le Seigneul' et sont tournés
vers le Ciel; en elfet, l'essentiel dans le Ciel est le bien de la vie, qui
est le même que le bien ùe l'amour envers le Seigneur et que le hien
de la charité à l'égal'd du pl'ochain; car là, chacun a, selon CC' bien,
la perception du vrai, l'intelli~ence et la sagesse. D'apl'ès ces ex
plications, on peut voÏl' ce qui est entendu pal' la falsification du vrai
tiré de la Parole, falsification qui est signifiée ici pal' l'Étoile tombée
du Ciel en la tene,
536. Et lui fut donnée III def dit puits de l'abl1ne, signifie
la communication' et la ronjonction llt'{'(' les enfers: on le voit
•
Vers. 1. CHAPITRE NEUVIÈME. 375
par la signification de la def, en ce que c'est l'ouverture, ainsi qù'il
va être montré; et pal' la signiticaLion du puils de ['abirne. en ce
que ce sont les enfers où sont el d'où viennent les faux du mal,
ainsi qu'il sera expliqué dans les Articles suivants: s'il est dit que
la clef du puits de l'abîme ful donnée à l'étoile tomllée du Ciel eu
la tel')'e, c'est parce que par l'étoile sont signifiées les connaissances
du vrai d'après la Parole, falsifiées par des applications aux maux
et par suite aux faux, et que les maux du faux et les faux du mal,
qui sont chez l'homme, ouvrent les enfel's où sont de semblables
maux et de semblables faux; quant à ce qui esl entendu pal' ouvrir
les enfers, cela sel'a dit aussi dans l'Article suivaut, cal' il est dit
aussitôt: (( El elle ouvril le,puils de ['abin.e, ) Si la clef signifie
l'ouverture, c'est d'après l'appal'ence dans le Monde spirituel; là,
il Ya des maisons et des chambres, il y a des porles par lesquelles
. on entre, et il y a des senures et des clefs par lesquelles elles sont
ouvertes, et chacun de ces objets signifie des choses qui sont chez
l'homme; la maison elle-même correspond aux intél'ieurs qui appal'·
tiennent à. son mental (animus) et à son mental (mens); les cham
bl'es pareillement; les portes correspondent aux communications qui
sont pal'mi les intérieurs du mental et de l'animus, et la clef COI'
respond à l'admission et à l'ouverture d'une pal'tie dans une autl'c;
en un mot, toutes les choses de la maison, dans laquelle habilent les
anges et les esprits, colTespondenl à toutes celles qui sont en eux:
il est peu d'esprits qui sachent cela, parce qu'il en est peu qui sa
chent quelque chose des correspondances, car ils sont dans les cor
respondances, ce qui failqu'ils ne rélléchissent pas SUl' elles; il en
est de cela comme dans le Monde chez les hommes, en ce qu'il en
est peu qui sachent quelles sont leurs affections et leurs pensées,
parce qu'ils sonl en elles, et que pal' suite ils ne réfléchissent pas
SUI' elles, lorsque cependant il y a là des choses innombl'ables,
comme on peut le voir d'après les particularités analytiques qui ont
été découvertes par plusieul's érudits, et qui lO,utes sont des opéra
tions du mental. D'après cela, on peut savoir d'où vient qu'il est
fait mention d'une clef, et que cette clef signiûe l'admission et l'ou
verture; pareillement ailleul's dans la Parole; pal' exemple, dans
Matthieu : (( Jésus dit cl Pierre " Jete donnerm' [es clef:> du
Royaume des Cieux, » - XVI. 19; -- voir l'explic.alioll ci'::
376 L'APOCALYPSE H.,~PLIQUÉK N" 536.
dessus, N° 206 : puis dans Ésaïe,- XXII. 21, 22,-où il est dit
la m~me chose d'Éliakim, ce qui a aussi été expliqué ci-dessus,
N° 206 : comme encore dans ('Apocalypse: Ct Moi, j'ai les cle{s
de l'en{er et de la mort. » - 1. 18; - voir ci-dessus, N° E6.
Ail1eurs : <1 Voici ce que dit le Saint, le Véritable, celui qui a
la cle{ de DŒVid, celui qui OU1lre et personne ne {erme, et qui
(erme et personne n'ouvre.ll-Apoc.IIl. 7;-ci-dessus, N°'200,
206. Et ailleul's : Cl Je vis un Ange descendant du Ciel, ayant
la cle{ de l'abîme, et une chaîne grande sur sa main; et il
saisit le dragon, et il le lia pour mille ans. »- XX. 1, 2;
ce passage sera ex pliqué dans la suile. Et dans Luc : Cl Malheur
à vous, Légistes, qui portez les clefs du Ciel, vous-m~me$ n'y
entrez point, et ceux qui entrent vous repollssez!l) -XI. i2;
-étaient appelés Légistes, ceux qui scrutaient les Écritul'es, et en
seignaient comment devail être entendu ce qu'elles l'enfermaient; et
comme c'est pal' l'Écriture Sainte, ou la Parole, qu'il y a corn mu
nicalion et pal' suite conjonction avec le Ciel, comme il vient d'êtl'e
dit dans l'Article pl'écéùent, et que ce sont les vrais qui ouvrent la
communication, et les biens du \Tai qui font la conjonction, tandis
que ce sont les vrais falsifiés, lesquels en eux-mêmes sont les faux
du mal, qui font la disjonction, c'est pour cela qu'il est dit qu'ils
portent les clefs du Ciel, c'est-à-dire que par les vrais ils peuvent
ouvrir la communication avec le Ciel à ceux qu'ils enseignent;
mais comme ils ont pervel'ti la Parole par des applicaLions à leurs
amours et par suite à ùes principes fau·x, voilà pourquoi il est dit
qu'eux-mêmes n'entraient point, et qu'ils l'epoussaient ceux qui
entraient. Par là aussi, on peut voir que la clef, qui ounitle puils,
sigQifie la comm'unication ei la conjonction avec les enfers par les
faux dans lesquels ont été changés les vl'ais de la Parole par ceux
qui les falsifient, en les appliquant aux maux de la vie et aux prin
cipes faux pris pal' suite de ces maux. .
oS7. Et elle ouvrit le puits de l'abîme, signifie la comn2U
nication et la conjonction avec les en{ers, où sont et d'où
viennent de tels faux: on le voit pal' la signification d'ouvrir,
en ce qu'ici c'est communiquel' et conjoindre, ainsi qu'il va être
montré; et par, la signification du puits de l'abime, en ce que c'est
l'enfel', où sont et d'ou vienDent de tels faux; si ces faux sont ap
Vers. 2. CHAPITRE NEUVIÈME. 377
pelés puits de l'abîme, c'est parce que le puits signifie la Parole
dans le sens de la leUI'e, et par suite le vrai de la doctrine, mais
dans le sens opposé la Pal'ole falsifiée et par suite le faux de la doc
trine, et que l'abîme ou le profond de la mer signifie l'enfer; s'il
signifie l'enfer où sont ceux qui ont falsifié les vrais de la Parole,
en les appliquant aux maux de la vie, c'est parce que, aux yeux
dé ceux qui sont au-dessus, ces enfers appal'aissent comme des
mers, et ceux qui y sont apparaissent dans le fond de ces mers.
J'ai même vu ces mers ou ces enfers, et j'ai vu aussi ceux qui sont
dans le fond, et ils s'entretint'ent aussi de là avec moi; ils me di
saient qu'ils n'étaient pas dans les eaux, mais sUl'le sec; pal' là, j'ai
pu voir que les eaux de ces mers sont des apparences qui correspon
dent aux faux dans lesquels ils sont; les eaux de ces mers sont plus
épaisses et plus denses selon les falsifications, et leul's profondeurs
varient aussi selon les maux qui ont falsifié; quant à la signrflcation
de l'abîme dans la Parole, il en sel'a padé plus loin. Si ouvrir le
puits de l'abîme signifie la communication et la conjonction avec de
tels enfers, c'est pal'ce que les enfers ne sont onvel'ts que quand les
mauvais esprits enll'ent, ce qui arrive 10l'squ'ils ont passé un cer
tain temps dans le Monde des esprits; en effet, il n'est permis à
aucun mauvais esprit de-sortir de l'enfer après qu'il y a été une fois
jeté; s'il sort, il y retombe toujours à l'instant: toutefois, chaque
homme a été conjoint à des esprits, qui sont dans le Monde des es
prits, et qui sont tels qu'il est lui-même; c'est pourquoi l'homme
qui falsifie la Parole, par des applications aux maux de la vie et à
des faux qui les contirment, est conjoint à de semblables esprits, et
par eux il est conjoint aux enfers qui sont dans de semblables faux;
chaque homme après la mort devient espl'it, et alors il est lié aus
sitôt ou à des sociétés infernales ou à des sociétés célestes, selon sa
vie dans.le Monde, eUous les esprits avant d'êtl'ejetés.dansl'enfel',
ou élevés dans le Ciel, sont d'abord dans le Monde des espl'its, et
alOl's chez les hommes qui vivent dans le Monde, les mauvais espl'i1s
chez les hommes mauvais, et les bons chez les bons, pal' eux l'homme
a comm,unicalion et conjonction ou avec les eufel's ou avec les Cieux;
de là il est évident que pal' ouvrir le puils il est signifié, non pas ou
vrir l'enfel', mais ouvril' la communication, et par la communication
avoir conjonction avec l'enfer: de chaque enfer s'exhale~t aussi en
378 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. ISO 537.
grande abondance les faux du mal, dans lesquels sont les esprits
qui sont dans le Monde des .esprits et en même témps les hommes
qui sont dans de semblables faux dans notre Monde; l'esprit et
l'homme ne peuvent être qu'où est l'amour de leur vie, car ce que
l'homme aime, il le veut, il le pense et il y aspire: ce que c'est
que le Monde des esprits; voir dans le Traité DU CIEL ET DE L'EN
FER, N°' 421 à 431, et suiv. Si le puits signifie la Parole et le vrai
de la doctl'ine, et dans le sens opposé la Parole falsifiée et par suite
le faux de la doctrine, c'est parce que les puits cOntiennent des
eaux, et que les eaux stgnifient les vrais, et dans le sens opposé les
taux, comme il a été montré ci-dessus, N°s 71, 1183, 51 8. Que le
puits ait ces significations, on peut le voir par les passages suivants
dans la Parole; dans Moïse: « Ils vinrent li Béer, qui est le
P/dts dont Jéhovah dit li Moï,~e : Assemble le peuple, etie
{cw· donne)'ai des eaux. Alors chanta 1sNlël ce cantique:
Monte, Puits! répondez sur lui: C'est le PuitIJ qu'ont foui
lcs princes, qu'ont creusé les volontaires du peuple, pal' le
Législateur, avec leltr.~ bâtons. II - Nomb. XXI. 16, 17,18;
- que ce Puits signifie le Vl'ai de la doctrine, on peut le voir d'a
pl'ès le Cantique qu'Israël chanta sur lui; « monte, puits! répon
dez SUI' lui, » siguifie que la doctrine d'après la Parole enseignerait
le vl'ai, et qu'eux le recevraient; ['évocation du vrai est signifiée
par (1 monte, Puits! Il et la réception et l'instruction sont signifiées
par « répondez sur lui; II pal' « c'est le Puits qu'ont foui le.:; princes,
qu'ont creusé les volontaires du peuple, par le Législateur, avec
leurs bâtons, » il est signifié que ceux qui sont dans les vl'ais et dans
les biens du vrai sont illustrés par' le Seigneur, et que d'après Lui
par la Parole ils recherchent et recueillent la doctl'ine; les princes
signifient ceux qui sont dans les Vl'ais; les volontaires du peuple,
cenx qui sont dans les biens du vrai; creuser signifie rechercher et
recueillir; le Législateur signifie le Seigneur quant à la Parole el
qIJant à la doctl'ine d'après la Parole, et les bâtons signifient la puis
sance et les forces du mental, ici d"après le Seigneur par la Parole,
puce qu'il est dit (1 pal' le Législatelll'; l) d'après cela, on voit clai
rement ce que le puits signifie dans ce passage: si sur lui Israêl a
chanté un cantique, c'est parce que Béer' dans la Langue ol'iginale
signifie Puits, el que le Puits dans le sens spirituel signifie la Pa
Vers, 2. CHAPITRE NEUVIÈME. 379
role et la doctrine d'après la Parole j il en est de même de Béer-
Schèbah, qui est nommée plusieurs fois dans les Historiques de la
Parole. La même chose est signifiée pal' (( le Puits de J ucoh, auprès
duquel le Seigneur s'assit et parla avec une femme Samari-
taine, et lili dit: Si tu connaissais le don de Dieu, ·et qui est
celui qui te dit: Donne-moi à boire, tu lui demanderais de
l'eau, et il te donnerait une eau vive, qui del'iendrait une
fontaine d'eau jaillissante en t,il' éternelle. -Jean, IV. 6 à
l)
pal' le Seigneur, des fidèles qui ont été retenus dans la terre infé
rieUl'e jusqu'à son avénement, et aussi de )'iIlusLJ'ation des nations
qui étaient dans les faux provenant de l'ignorance; par le sang de
ton alliance, il est signifié le Divin Vrai (H'océdant du Seigneur, ainsi
la Parole, laquelle ·est appelée l'alliance, parce que par elle il ya
conjonction, l'alliance signifie la conjonction; par les enchaînés dans
la fosse, où il n'y a point d'eau, sont entendus ceux qui sont dans les
faux provenant de l'ignorance; la fosse est la doctrine du non-vl'ai,
et elle est aussi la terre inférieure, où ceux qui étaient dans les faux
provenant de l'ignorance ont été retenus jusqu'à l'avénement du
Seigneur; Il où il n'y a point d'eau, ) c'est où il n'y a point de vrai;
ceux-là sont dits enchaînés, paree qu'ils n'oul pu être déliYl'és ùes
vers. 2. CHAPITRE NEUVlF.ME. 383
faux que pair le Seigneul'. Dans Jér'émie : (1 Deux 'maux a {ait
mon peuple; ils M'ont abandonné, Moi la fontaine des eaux
vives, pow' se creuser des (osses, des fosses crevassée,y "qu.i ne
peuvent l'etenir les eaux. )) -Il. 13; -'-pal' creuser des fosses,
des fosses qui ne retiennent pas les eaux, il est signifié tirer de la
propre intelligence les doctl'inaux, lesquels, pl'ovenant du propre,
sont des faux, cal' le propre de l'homme lI'est Clue mal, et comme il
est le mal, par lui est aussi produit le faux, cal'Ie mal ne peut pro
duire que le fallx; mais ce passage a été expliqué ci-dessus; voir
N° lt83.. Dans le Même: (1 Jéhovah qui nous a {ait illonter dl
la terre d'Égypte, qui nous a conduits dans le désert, drl7l.ç
une terre de solitude et de fosse, dans une terre de sécheresse
et d'ombre épaisse, par laquelle il n'était point passé d'homme
(vir), et où n'avait point habité l'homme (homo). lI-II. 6;
que pal' le désel't, dans lequel ont été conduits les fils d'Israël, il ait
été représenté et signifié le premier état de l'Église à instaurer chez
ceux qui sont dans ulle complète ignorance du bien et du vrai, c'est
ce qui a été montré dans les ARCANES CÉLESTES, où l'Exode a été
expliqué; et comme cet état a été représenté et signifié par leurs dé
tours dans le désert, c'est pour cela qu:il est dit que Jéhovah les a
conduits dans une terre de solitude et de fosse, dans une tel'ro de
sécheresse et d'omhre épaisse; par une terre de solitude et de sé
cheresse, il est entendu ici, comme ailleUl's dans la Parole, l'état
de lion perception du bien, et par une tene de fosse et d'ombre
épaisse il est entendu l'état de "ignorance du vrai el de la fausseté
qui en résulte; (( par laquelle il n'était point passé d'homme, et où
n'avaitpointhabité l'homme, Il signifie où il n'y a aucun entende
ment du vrai, ni aucune perception du bien; par'l'homme (vil') dans
la Parole est signifié l'entendement du vrai, et par l'homme (/wmo)
la perception du bien; et par ni l'un ni l'autre, point d'Église ni
quant au vrai ni quant au bien. Dans Ésaïe: l( Celui qui retire se
hâtera afin d'Oltl'rir, et qu'il ne meure point dans la {osse, et
que ne manque point son pain, l l - LI. 14;-ici, il s'agit du Sei
gneUl'; son avénement est entendn pal' celui qui retire sc hâlera;
(1 1)
qu'il ne meure point dans la fosse; 1) ici, par la fosse il est donc en
tendu la même chose que r..ï-dessus par la fosse où étaient les en
3M L' APOèALYPSE EXPLIQUÉE. N° 537.
chaînés; par Il afin que ne manque point son pain, )) il est signifté
que l'instruction et la nOUl'l'iture spirituelle ne manquer'ont point;
cal' par le pain est entendue toute nourriture spirituelle, et par la
nourriture spirituelle est entendue l'instruction dans les vrais et les
biens, d'où proviennent l'intelligence et la sagesse,.Dans Ézéchiel:
« Voici, j'amène contre toi des étrangers, les violents des na
tions, qui dégaineront leurs épées sur la beauté de ta sagesse,
et pro{aneront ta splendeur; (Jans la (osse ils te précipiteront,
et tu mourras de la mort des transpercés. dans le cœur des
mers. Il - XXVIII. 7, 8; - ceci est dit du prince de Tyr, par le
quel sont entendus ceux qui d'après la propre intelligence font éclore
des faux, par lesquels les connaissances du vrai et du bien sont dé
tl'uites; leur ruine par leul's faux est signifiée par Il voici, j'amène
contm toi des étrangers, les violents des nations; )) les étrangers si
gnifient les faux qui détruisent les vrais, et les violents des nations
les maux qui dét/'Uisentles biens; par (( qui dégaineront leUl's épées
SUI' la beauté de ta sagesse, et profaner'ont la splendeur, Il il !!st si
gnifié qu'irs seront détruits par leurs faux qui proviennent de la
propre intelligence; les épées sont les faux qui détl'Uisentles vrais;
Il dans la fosse ils te pl'écipitel'ont, et tu mourras de la mort des
celle dans laquelle sont les perceptions et les pensées des anges, ou
dans laquelle est leur intelligence et leur sagesse; cette sphèl'e
apparalt comme une atmosphère, comme une atmosphère éthérée
dans le Ciel intime, comme une atmosphère aérienne dans le Ciel
moyen, et comme une atmosphère aqueuse légèl'e dans le dernier
Ciel, ainsi qu'il a été dit: de là, il est évident que l'atmosphère
comme aqueuse correspond à la pensée et à la perception natUl'elles,
et que l'atmosphère comme aqueuse légère conespond à la pensée
eL à la perception spirituelles-naturelles, dans lesquelles sont les
Anges du demier Ciel; mais une atmosphèl'e comme gt'ossi.èrement
aqueuse qui penche ou vers le noir ou vers le rouge correspond à
la pensée naturelle dans laquelle il n'y a rien de ~piL'ituel; et la
pensée naturelle dans laquelle il n'y a rien de spirituel est chez
ceux qui sont dans les enfers où règnent les faux; car tous ceux qui
sont dans ces enfers sont entièrement nalurels et sensuels. Qu'il y
ait chez l'homme trois degrés de la vie, comme il y a trois cieux,
et qu'ils diffèrent en pureté, on le voit dans le Traité DU CIÈL"T
. DE J.'E~FER, N°s 33, 3!J, 208, 209, 211. D'apl'ès ces explica
tions, on peùt voir pourquoi dans là Pac,ole ces enfers sont appelés
mers et abîmes, mers parce qu'ils apparaissent comme des mel'S,
et abîmes d'après la pl'ofondeUl' de ces mel's. Que les mers, les
profondeurs et les abîmes signifient les eofel's où sont et d'où vien
nent les faux du mal, on peut le voir dans la Parole par les pas
sages suivants; dans Moïse: « Les chars de Pharaon el son ar
. mée il ajeté dans la mer, des abimes les ont couverts; ils sont
descendus dans les profondeurs comme une pierre; et pm' le
vent de les narines ont été amassées les eaux, comme un mon
ceau se sont m'rêtés les courants; les abimes ont gelé dans le
cœur de la mer. ) - Exod. XV; !J, 5, 8 ;-ces paroles sont dans
le Cantique de Moïse sur Phal'aon et sur son Armée, apl'ès qu'ils
eurent été submergés dans la mer de Suph; par Phal'aon et son
a1'mée sont signifiés ceux qui sont dans les faux d'après le mal, et
par la mel' de Suph est signifié l'enfer où sont ces faux; de là, il est
évident que pal' (1 des abîmes les ont cOl1\'erls, Il il est signifié que ce
sont les enfers; quant à ce que signifie le resle dans le sens spirituel,
r,ela a été expliqué dans les ARCA.NES CÉLESTES; 1JOÙ' No' 8272 à
8279, et 8286 il 8289, Des choses semblables sont signifiées pal'
Vers. 2. CHAPITRE NEUVIÈME. 387
ces l'llssages; dans David: « Il tança la mer de Suph, et elle
fut il sec, et il les conduisit par les abîmes, comme dans un
désert, (es eaux couvrirent leurs ennemis, » - Ps. CVI. 9, H.
- Dans Êsaïe : « N'est-cc pas Toi, qui as tari la mm', les eallx
du gmnd abîme, qui as mis les profondeurs de la mer pour
chemin, afin que passassent les rachetés? Il - LI. 1.0, 15.
Dans le Même: « Qui a fendu les etlux devant eu.x, qui les a
conduits par les abimes, comme le cheval dans le dclsert, sans
qu'ils aient bronché. )l - LXIII, 13;- par les fils d'Isl'aël de
vant qui la mel' de Suph fut mise à sec, et qui la traversèrent en
sûr'eté, sont entendus ceux qui sont dans les vrais d'apr'ès le bien,
et qui sont protégés pal' le Seigneul" afin que Jes faux du mal qui
montent continuellement des enfel's ne leur causent point de dom
mage; cela est entendu pal' « il a mis la mer à sec, les eaux du gr'and
ahîme, » et par il a mis les p,'ofondeurs de la mel' pOUl' chemin,
(1
alin que passassent les rachetés, » et aussi par il les conduisit par
(1
les abîmes; Il en effet, les faux exhalés des enfers font continuelle
ment pencher l'homme, par conséquent les enfers le font pencher;
car, soit que l'on dise les faux exhalés des enfers, ou les enfers, c'est
la même chose; mais le Seigneur les dissipe continuellement chez
ceux qui sont dans les vrais d'après le bien procédant de Lili; c'est
donc là ce qui est signifié pal' mettre [a mer à sec, et les conduire
par les abîmes; ceux qui sont dans les vrais d'après le bien pro
cédant du Seigneur sont entendus par les rachetés, La même chose
est signifiée par mettr'e à sec l'abîme et tarir les fleuves, dans
Ésaïe: c( Jéhovah dit cl Jérusalem: Tu seras habitée; et aux
villes de J ehudah: Vous ,çerez rebâties, et ses ruines je re
lèverai, disant il l'abtme: Sois à sec; et tes /le1mes je tarirai. Il
-XLIV. 26, 27;-par .Jérusalem estsigniliée l'Église du Sei
gneur; et par les villes de Jehudah sont signifiés les biens et les
vrais de la doctrine; la restauration de l'Égiise et de la doctrine
est signifiée pal' être hahité et êtl'e rebâti; la dissipation des maux
et des faux qui viennent des enfers, et la protection contre eu x,
sout signifiées par mettl'e à sec l'ahîme et tarir les fleuves, comme
ci-dessus. La même chose est signi fiée dans Zacharie : c( Israël
pa.çsera plir la mer d'a1190i.~se, mais il frappera dans la mer
les flots, el Sft'Mt misf'.ç li set toules les p1'ofondeurs du fleuve,
388 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 538,
le vent oriental t'a brisée dans le cœur des mers; tes richesses,
tes négoces, ton trafic, tes mariniers et tes pilotes qui ,'épa-
raient tes brèche,~, et ceux qui avaient soin de ton négoce, et
lou.~ tes hommes de guerre qui étaient dan.~ toi, et dans toute
390 L'APOCALYPSE BXPUQUÉE. .N' 538.
mencement esl comme une nuée du malin, comme une "osée qui
tomhe le malin, el comme le blé dans l'aire, pa" lesquels sont si
gnifiés les vrais du bien et les biens du vrai, qui cependant passent
successivemenl et sont changés en faux du mal et en maux du faux.
La fumée signifie aussi le faux aillems dans l'Apocalypse; .par
exemple: l( De la bOllche des chevaux sOl'tit du (eu, et de la
(11171(l e, et du sou(l'e; et pm' ces trois choses (ut t~ü la troi
sieme partie des hommes, par le {eu, et pal' la (umée, et pm'
le soufre. l) -IX, '1 i, 18. - Ailleurs: Il La (umée de leur tour
ment à de.~ siècles de ,~iècles moulera lI---Xtv. 11.-l<~1 ail
Vers. 2. CHAPITRE NEUVIÈME. 399
leurs: (1 La fumée de Babylone montera aux siècles des sie
etes. Il -XIx.. 3. -Comme le feu signifie l'amour ùans l'un et
dans l'autl'e sens, tant l'amour céleste que l'amour infernal, et que
par suite la fumée signifie ce qui découle de l'amour, le faux qui
provient de l'amour infernal, et le vrai qui procède de l'amour cé
leste, c'est pour cela que la fumée dans le sens hon signifie aussi le
saint vrai; c'est ce vrai que signifie la fumée du feu des parfums,
dont il est parlé ci-dessus; voir N° [19ft; et aussi dans les passages
suivants; dans (<;'saïe : « .Jéhorah rréera sur tout habitacle de la
montagne de Sion, et sur ses cont1ocations, une nuée pendant
le jour, et une (umée et une splendeur de feu de flamme pen
dant la mtit, car sur toute gloire une couverture. )1 -IV. 5.
- Ceci a été expliqué ci-dessus; 1JOÙ' N°' 29ft, ft75, 50ft. Dans le
l\'lOme : « Et furent ébranlés les poteaux des seuils par la voix
dts Séraphins ({u i criaien t, et ulltlaison fu t remplie de (u1Izée. )1
-VI. ft.-Dans l'Apocalypse: « Et fut rempli le Temple de
fumée par la gloire de Dieu et par sa vertu. li -XV. S.-Et
ailleurs: (1 Et monta la fumée des parfums aux prières des
saints, de la main de l'Ange, devant Dieu. li - VIII. ft.
MO. Comme il est dit qu'il monta une fumée du puits comme
une fumée d'une fournaise gl'andc, el qne jusqu'ici il a été montré
que la fumée signifie un faux condensé, il importe de montrer aussi
que la fournaise signifte les maux des amours telTestl'es et corpo
rels, et qu'ainsi « la fumée comme une fumée d'une fournaise
grande, Il signi fie les faux condensés provenanl de ces amonrs. Si
la fournaise signifie ces amours, c'est aussi d'après les apparences
d~ils le Monde spirituel; en effet, lorsque les enfers, dans lesquels
règnent ces amour's, sont regardés d'en haut, ils appar'aissent comme
.des foul'l1aises ardentes de feu, et au-dessus apparaissent des fumées
telles qu'il en monte des fournaises, el telles qu'on en·voit dans les
incendies; c'est de là que, dans la Parole, les foul'naises signifient
ou les enXers, ou une assemhlée d'hommes, ou l'homme lui-même,
dans lesquels règnent ces amours et ces cupidités, ou, ce qui esl la
même chose, où sont les maux qui en jaillissent; "oilà ce qui est
signifié pal' les fournaises, les fOUl'neaux, les cheminées et les foul's
dans les pas~ages suivants; dans Matthieu: Il Le Fils de [' homme
enverrll M'II Anges, qui reru.eilleront hors de son Royal/me tOits
400 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. ~" 540.
les sujets de chute, et ceux qui font l'iniquité; et ils les jettc
ront dans la Fournaise du feu. A la consommation du sùicle
sortiront les Anges, et ils sépareront les méchants du milieu
des justes, et ils les jetteront dans la Fournaise du feu; là
seront les pleurs et le grincement des dents. )1 -XIII. U, !.I2,
h9, 50;-qu'ici, pal' la FOUl'naise du feu ou la cheminée il soit en
tendu les enfers, cela est évident; la consommation du sièCle est le
dernier temps de l'ÉgHse, quand se fait le jugement; qu'alors les
méchants sel'Ont sépal'és d'avec les bons et jetés dans l'enfer, c'est
ce qui est signifié en ce que les Anges recueil1cl'orit hors du royaume
tous les sujets de chute et ceux qui font l'iniquité, et qu'ils sépare
l'ont les méchants du milieu des justes et les jetteront dans la Four
naise du feu; l'enfer est appelé Foul'llaise du feu, pa l'ce qu'il appa
l'aU en feu d'apl'ès les amoul'S de soi et du monde; que le tourment
qui pl'ovient de ces amours soit entendu pal' le feu infernal, on le
voit dans le Traité DU CIEL ET DE L'ENFER, No' 566 à 575" Dans
Malachie : «( Voici, le jour vient, ardent comme le Four, et
seront tous les orgueilleux, et tous ceux qui commettent la
malice, (comme) du chaume, et les enflammera ce jour qui
t'ient. Il - III. 1.9; - ceci a aussi été dit du derniel' temps de l'É
glise, et du Jugement Demier alors; le jouI' qui vient signifie ce
temps et ce Jugement; par le FouI' aussi est entendu l'enfer oll.sont
ceux qui se confirment par la doctrine dans les faux et pal' la vie
dans les maux pl'ovenant des amours terrestres et cOI'pol'els; que
ceux-là pél'iront par leurs amours, c'est ce qui est entendu en ce
que tous les orgueilleux et tous ceux qui commeUent la malice se
ront comme du chaume, et que le foUI' les entlammel'a; les ol'gueil
leux sont ceux qui se confil'ment par la doctrine dans les faux, et
celui qui commet la malice ceux qui se confirment pal' la vie dans
les maux. Dans Rosée: « Par leur malice ils réJouissent le roi,
et par leurs mensonges les princes; tous commettent adultèrè,
comme un' four allumé par un boulange1', qui fait défaut,
l'excitateur, à pétrir la pâte assez pour sa fermentation.
Quand ils ont tourné comme le fou1' leur esprit pour dresser
Leurs embûches, toute la nuit dort leur boulanger, le matin il
est ardent comme un feu de flamme: lou,~ sont échauffés rorume
Le four, et ils dévoreront leurs juge,~, tous leurs rois tombe
VeI'S.2. CHAPITRE NEUVIÈME. hOi
l'ont; personne qui crie parmi eu.l: tlcrs Aloi. Éphraïm est de
venu un gâteau non retourné. Il - VU. 3 à 8; - "al' ée5 paroles
dans le sens spiriLuel sont décrits les fils de Jacob, cu ce que d'a
près les amours de soi et du monde ils ont changé lout bieu en mal,
et par suite tout nai en faux; pal' le roi qu'ils réjouissent par leur
malice il est signifié tout faux d'après le Ir\1l1, car' le roi signifie le
vrai d'apl'ès le bien, et da'1s le sens opposé le faux d'apl'ès le mal;
et par les pl'inees qu'ils réjouissent par leur's mensonges il est si
gnifié les priucipaux faux; (1 tous commellent adullère, comme un
fOUI' allumé par un boulanger, Il signifie que d'après I~urs amours
ils ont pel'verti les biens et les vrais; commettre adultère signifie
perverti!' le bien et pal' suite le vrai; cela est complù'é à un four al
lumé pal' un boulanger, pal'ce qu'ils amassent comme en ulle pâte
les fauxq ui favol'isent leurs amours; et comme les maux et les faux
ne sont point sépal'és des biens et des vrais qui proviennent du sens
Iiltéralde la Parole, mais sont cohérents, c'est pour cela qu'il est
dit Il qui fait défaut, l'excilateUl', à pélril' la pâte assez pour sa fer
menlation; Il la fel'l11entation signifie la séparation, ici, .qu'il n'y a
poiilt de s~pal'ation, parce qu'il est dit li qui fait défaut à pétril' fa
pâle pour sa fermenlation; Il pareille chose est signifiée en ce qu'É
phraïm est devef!u un ga.J.eau non reloul'né; Éphraïm e~t l'enten
dement du nai; que pal' suite il n'y ait que les maux appartenant
à leurs amours que les faux favorisent, cela est signilié par li toute
la nui( dort le boulangel', le matin il est ardent comme un feu de
Hamme, tous sont échauffés comme le four; )1 ils sont comparés à
un boulange,' et à un four, parce qu'ils composent de faux If, doc
h'ine, comme ml boulanger fait des pains et des gâteaux dans un
fou.I'; qu'ils pel'deut ainsi tous les !Jiens et lous les vrais qu'ils avaient
d'après la Parole, cela est signifié en ce qu'ils dévoreront leursjüges,
el que lous leurs rois lomberont, les juges signifient les biens du
vrai, et les l'ois les vrais eux-mêmes; que cela leur arrive, parce
qu'ils veulent être sages non' pal' le Seigneur mais par eux-mêmes,
c'est ce qui est signilié par « personne qui cl'ie parmi eux vers Moi: Il
que de semblables choses soient entendues par ces paroles~ on peut
le voir seulement d'apl'ès une èommune intuition; mais ce qui est
signifié et décrit pal' chacune de ees paroles, on ne peut le voil' que
par- le sens interne; par exemple, que pal' les rois, les pl'inees, les
Ill. . 2(-;.
402 L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N"540.
naturel est sans la lumière du vrai, el par suite dans les lénèbl'es
du faux; le f-OUI' ici signifie aussi la confeclion de la doclrine d'après
les faux el non d'après les vl'ais; mais ce passage a été plus'a'mple
ment expliqué ci-dessus; voir N° 38ô. Dans ÉZéchiel: Il Ils me
sont devenus, la maison d'Israël, une scorie; eux, tous, airain
et étai'{/- et (el' P,t plomb au milieu d'une (ournaise; scories
"d'argent ils sQnt devenus: voici, je vais vous rassemble,' au
milieu de Jérusalem, assemblage d'argent et d'airain et de
(er, et de plomb et d'étain, je vous rassemblerai au milieu
d'une (ournaise. afin d'y souffler le (eu pour (ondre; ainsije
rassemblerai dans ma colère et dans mon emportement, et je
laisserai et vous (ondrai; comme la (usion de l'argent au mi
lieu de la (ournaise, ainsi vous serez (ondus au milieu d'elle. Il
- XXII. 18 à 22; - pal' ces choses sont décrils les faux doctl'i
naux que les Juifs et les Israélites avaient assemblés d'après le sens
littél'al de la Pal'ole qu'ils appliquaienl à eux seuls el à leUl's amoul's;
ils sont appelés scories d'al'gent, parce que l'argent signifie le \'l'ai
de la Pal'ole, et que les scories signifient rien du vrai ou ce qui a été
séparé du vrai qu'on rejette; les choses qui appal'tiennent au sens
de la letLl'e de la Parole sont signifiées pal' l'airain, l'étain; le fel' et
le plomb, pal'ce que pal' ces métaux sonL signifiés les biens et les
vrais de l'homme nalul'el,' et que les choses de la Parole qui sont
contenues dans le sens de la leLtl'e sont pour cet homme; et comme
c'est d'apl'ès ce sens qu'ils avaient amassé leuI's doctrinaux faux,
Vers, 2, CHAPITRE NEUVIÈMlk h03
qui étaient les TI'aditions, il est dit qu'ils seront fondus ensemble;
et comme ces doclt'inaux avaient été appliqués à leurs amours, qui
étaient les amours de soi et du monde, il est dit qu'il les l'assem
blerait dans le milieu d'une fournaise, afin d'y soufflel' le feu pOUl'
fondre, le feu signifie ces amours; et comme ce sont leurs docLl'i
naux qui sont'entendus, il est dit qu'il les rassemblel'ait dans le mi
lieu de Jél'usalem; par Jél'Usalem est signifiée l'Église quant à la
doctl'ine, par conséquent aussi la doctr'ine de l'Église, Dans Moïse:
«( Le Soleil se coucha, et l'obscurité arrivà, et voici, une (our
des mains: tels sont la plupart des érudits, quoiqu'ils soient réputés
intelligents et sages parce qu'ils peuvent Ilarler d'après les sciences
qui sont dans la mémoire, et ~ela, en apparence comme l'homme
"lItionnel, pal'ce que le mental spirituel chez eux, comme chez tout
homme, a été ouvert communémer.t, ainsi qu'il a ête dit ci-dessus.
Comme dans cc qui suit maintenant dans ce Chapitre il s'agit beau
coup de la Sauterelle, et que pal' elle est signifié le sensuel qui est
le·del'niel' ou l'extl'ême de l'hon)me naturel, il importe qU'On sache
pleinement ce qu'est. et quel est ce sensuel, et pal' ~uite qui et quel
est l'homme sensuel, je vais pOllr cela même rapPOJ:ter ici ce qui
en a été dit et montré dans les ARCANES CÉLESTES; ce sont les pro
)'lOsitions suivantes: Le Sensuel est le del'Dier de la vie de l'homme,
adhér'ant et inbér'ant à son corporel, No' 5077, 5767,9212,9216,
9381,9730. Est appelé homme Sensuel celui qui juge toutes choses
d'après les selis du corps, et qui ne croit que ce qu'il peut votr des
, yeux et t{)ucher des mains, disant que cela est quelque chose,"et
rejetant tout le reste, NOl 5096, 7693. Un tel homme pense dans
les· extrêmes, ct non intél'ieOl'ement d'après quelque lumière spil'i
[ue1\e, No' 5089, 5096,6566, 7693. Les intérieurs de son men
tal, qui voient d'après la lumière du Ciel, ont été fermés, tel'lement
qu'il n'y voit rien du vrai qui appal'tient au Ciel et à l'Église,
NDS 656ft, 68M, 68!l5. En un mot, il est dans une grossière lueUi'
naturelle, et ainsi il ne perçoit rien de ce qU'i procède de la ll\mi~.I'e
do Ciel, No' 6201, 13310, 6566, 68/1lt, 686a, 6598, 6612, 66111,
6622, 6626. Pal' soile il est intérieurement contr'e les choses qui
appartiennent au Ciel el à l'f~glise, No' 6201,6316,6864,6865,
6968, 6949. uc; J~l'Udits, qui se sont confirmés contre les vrais de
l'Église, sont sensuels, N° 6316. tes hommes sensoels raisonnent
avec rigueur' et adresse, parce que leur pensée est si près de leur
pal'ole qU'e1\e est presque en elle, et parce qu'ils placent toute intel
ligence dans le discours pro\'enant de la mémoire seule, NOl 195,
196, 5700, 10236; mais ils raisonnent d'après les illusions des
sens, pal' lesquelles le vulgaire esl séduit, NOl 5086,6068,6969,
7G93. Les llommes sensuels ont plus d~8!;tllce et de malice que tous
les autres, No' 7693, 10236. Les avares, les adultères, les volup
tueux et les fourbes, sontpl'incipalement sensuels, N°6UO. Leui's
int~ri~\lr~ sont sales cl cort'ompus, N° 620'. Pal' eux ils commu
Vers. a. CHAPITRE NEUVIÈME. idS
niquent ilVec les enfers, N° 6311. Ceux qui sont dans les enfers
sont sensuels, et plus ils sont sensuels, plus ils y sont profoadémenl,
N°' 4623, 6311.. La sphèl'e des esprits infernaux se conjoint av-ee
le sensuel de l'homme par le dos, N° 6312. Ceux qui ont l'aisonné
d'après le sensuel, et pal' suite contre les vl'ais l'éels de la foi, ont
été appelés par les Anciens des serpents de l'arbre de la science.
N°' 195, 196, 197, 6398, 69li9, 10313. Le sensuel de l'homme
et l'homme sensuel sont en oulre décrits, N° 10236 ; et l'exlension
du sensuel chez l'homme, N° 9731. Les sensuels ùoil'ent être à la
dernière place et non à la pl'emîère; el, chez l'homme sage et intel-
ligent, ils sont à la demière place, et sont soumis aux intérieurs;
mais chez l'homme insensé ils sont à la pl'emièl'e place, et ils do-
minent; ce sont ceux-ci qui sont p.'opl'ement appelés sensuels,
No' 5077, 5125, 5t28, 76lt5. Si les sensuels sont à la dernière
place, par eux est ouvert le chemin Vel'S l'entendement, et les vrais
sont épurés pal' un mode d'exl1'acIÏO\I, N° 5580. Ces sensuels de
l'homme se tiennent ll'ès·près du monde, et ils admettent les choses
qui affluent du monde, et pour ainsi dire ils les criblent, N° 9726.
L'homme extel'ne ou naturel communique avec le monde pal' ces
sensuels, et avec le Ciel par les rationnels, N° li009. Les sensuels
fournissent ainsi les choses qui servent aux inlél'ieuI's appal'tenant
au mental, N°' 5077, 5081. Il Ya des sensuels qui fournissent à
la pal'lie intellectuelle, et des sensuels qui fournissent à la pUI'Ue
volontaire, N° 5077. Si la pensée n'est pas élevée hors des sen-
suels, l'homme a peu de sagesse, N° 5089. L'homme sage pense
au-dessus des sensuels, Nos 5089,5094. Quand sa pensée est élevée
au-dessus des sensuels, l'homme vient dans une lueUl' plus claire,
et enfin dans une lumière célesle. No' 6183, 6313. 6315, 9407,
0730, 9922. L'élévation au-dessus des sensuels elle détachement
des sensuels élaient connus des Anciens, N° 6313. L'homme pal'
son esprH peut voir les choses qui sonl dans le monde spirituel, s'il
peut êll'e détaché des sensuels qui sont du COI'pS, et elre élevé dans
la lumière du Ciel pal' le Seigneur, N° 4622, La raison de cela,
c'est que le corps ne sent pas. mais c'est l'esprit de l'homme qui
sent dans le corps; et autant il sent dans le COI'pS, aulant il sent
grossièrement et obscurément, ainsi dans les [~nèbl'es; mais au..
tanl il sent non dans le .corps, aulant il sent clairement et dans la
41.4 L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE, N° 543,
lumièl'e, N°' 1I622, 661l1, 6622, Le dernier de l'entendement est
le scientifique sensuel, et le derniel' de la volonté est le plaisir sen-
suel, N° 9996, Quelle est la différence entre les sensuels communs
avec les bêtes et les sensuels non comrilUns avec elles, N° 1.0236,
Il Y a des hommes sensuels non méchants, parce que leurs inté-
l'ieurs n'ont pas été autant fermés; de leur état dans l'autre vie,
N° 631.1.. - Que par la Sauterelle il ne soit pas signifié autre
chose que ce sensuel de l'homme, sensuel qui vient d'êue d~rit.
on peut 'le voir d'apl'ès d'autt'es passages dans la Parole, où il est
,parlé de la Sauterelle; par exemple, dans Moïse : Il 11/ oscheh
ét-endit son bâton sur la terre d'Égypte, et Jéhovah amena
un vent oriental en la terre, tout ce jour-là, et toute la nuit:
le matin se fit, et le vent O1'iental apporta la Sauurelle, Et
la Sauterelle monta sw' toute la tel're d'Égypte, et elle se
posa dans toute la (rontière d'Égypte, en masse (orte; avant
elle il n'y eut point de Sauterelle comme celle-là, et après
elle il n'yen aura point ainsi: et elle couvrit lasur(ace
de toute la terre, de sorte que la terre (ut obscurcie; et elle
mangea toute l'herbe de la terre, et tout le fruit de l'arbrè,
qu'avait laissé la grêle, de sorte qu'il ne resta aucune verdure
en farbre, ni en l'herbe du champ dans taule l'Égypte, Et
la Sauterelle remplit les maisons de Pharaon, et les maisons
de tous ses serviteurs, et les maisons de tous les Égyptiens,)l
-Exod, X, 4,6, 1.3, 1lI, 1.5 ;-tous les Miracles en Égypte, de
même que tous les Miracles rapportés dans la Pal'ole, enveloppent
et signifient des spirituels qui appal'tiennent au Ciel et à l'Église,
ainsi les plaies d'Égypte des plaies spirituelles; celle plaie, à savoir,
la plaie des sautel'elles, la destruction de tout le natm'el de l'homme
pal'l'irruption du mal et du faux provenant du sensuel; par l'Égypte
est signifié l'homme naturel quant au scientifique et quant au chal'-
me qu'il y tl'ouve, et par la Sautel'elle le Caux et le mal de l'homme
sensuel dévastant l'homme naturel, c'est-à-dil'e, chassant de là et
y détruisant tout nai et tout bien de l'Église, aussi est-il dit que
la Sauterelle monta sur toute la terre d'Égyte, et se posa dans loute
la frontière d'Égypte; pal' la tel'I'e d'Égypte est signifié le naturel
chez les hommes de l'Église, et par la frontière d'Égypte est signi-
fié le sensuel chez eux, cal' le sensuel esl le dernier ou l'extrême
Vers. 3. CHAPITRE NEUVIÈME 415
du naturel, c'est poul'quoi il cn est la fl'ontière; la Sauterelle est le
faux et le mal, là. Comme le faux et le mal de l'homme sensuel,
c'est ce qu'il yade plus massif, cal' c'est là le corporel et le tenestl'e,
voila pourquoi il est dit que cette Sautel'elle était en masse forte,
et qu'avant elle il n'yen eut point comme celle-là, et qu'après elle il
n'yen aUl'a point ainsi; et .cela, pal'ce que les Égyptiens étaient dans
la science des cOI'respondances, et que par cette science ils avaient
eu connaissance des spil'ituels qui appartiennent au Ciel, et les avaient
toul'nés en magies, Comme le faux et le mal de l'homme sensuel,
quand de rà ils font irruption dans l'homme naturel, le ravagent
entièrement, en y détruisant tout vrai et tout bien, c'est pour cela
qu'il est dit que la Sauterelle couvrit toute la surface de la tene,
de sorte que la tene fut obscUl'cie, et qu'elle mangea loute l'herbe
de la terre, et tout le fruit de l'arbre; la terre d'Égypte est le na
turel chez les hommes de l'Église, l'hel'be de la tel'I'e y est le vrai,
et le fl'uit de l'al'bre yest le bien. Semblable chose est encol'e enten
due en ce que la Sautel'clle remplit les maisons de Phal'aon, de ses
sel'viteurs et de tous les Égyptiens, cal' par maison de Pharaon, de
ses scrviteurs et de tous les Égyptiens, est signifié le mental natu
rel dans toute son extension; en effet, la maison dans la Parole
signifie les intérieurs de l'homme qui appal'liennent à son merital
(mens) et à son mental (animus), ici, ceux qui appartiennent à
son méntal naturel. Il est dit qu'ici par la Sauterelle montant
SUI' toute la terre d'Égypte il est signifié l'irruption du faux et du
mal de l'homme sensuel dans l'homme naturel, tandis que cepen
dant l'homme natul'el est intél'ieur et l'homme sensuel extérieur,
el que l'irruption ou l'influx existe, non pas de l'extérieui' dans
l'intél'ieUl', mais de l'intérieUl' dans ('extérieuI'; c'est pourquoi,
il faut qu'on sache que par l'inuplion ou l'influll: de l'homme sen
suel dans l'homme naturel il est entendu l'abaissement de l'homme
natUl'el jusqu'à ce qu'il soit semblable à l'homme sensuel; de là
l'extension du mal et du faux est 'plus gl'ande, et l'un et l'autre est
pareillement corporel et tel'l'estre : d'ailleul's, dès l'enfance l'homme
apprend à séparel' l'homme sensuel de l'homme natUl'ét en disant
le vrai et en faisanl le bien, quoique d'après l'homme sensuel il
pense le faux et venille le mal; et cela, jusqu'à ce que ces deux
hommes soient absolument sépal'és, ce qui arrive quand l'homme
416 L'APOCALYPS"~ l~XPLlQUÉE. l'\·543.
est réformé et régénét'ë pat' le Seigneur; mais s'ils ne sont \Joint
sépat'és, l'homme ne .peut que penset' et vouloit' follement, et pat'
suite vouloit' et agit! follement. Comme là pat' la Sautel'elle il est
signifié le sensuel quant au faux et au mal, ou, ce qui est la même
chose, le faux. et le mal de l'h.QIDme sensuel, c'est pOUl' cela que la
même chose est signifiée par la sauterelle et le grillon, ùalls David:
Il II envoya contre eux une masse d'imectes qui les consuma,
contl'e les vrais et dans les maux contre les biens, et qui pal' suite
étaient devenus tels, qu'ils ne voulaient entendre prononcer, ni à
plus forte raison compl'endre, rien du vrai; en conséquence les autres
s'étaient formés d'ellx cette opinion, qu'ils ne pouvaient compl'endre
le vrai; mais lorsque la persuasion du fallx était enlevée à ces es
pl'its, ils venaient dans la puissance et la facnlté dè comprendl'e le
vrai absolument comme ceux qui étaient dans l'entendement dll
vrai et dans la pel'ception du bien; mais aussiLôt qu'ils l'etombaient
dans leur précédent état, ils pal'aissaient de nouveau comme s'ils
ne pouvaient pas comprendre le vrai, et même ils s'indignaient
beaucoup de ce qu'ils l'avaient compris, disant alors que néanmoins
ce n'était pas le vrai: en effet, l'affection qui appaJ'tient à la volonté
fait tout entendement qui est chez les hommes, car la vie même de
l'entendement en provient; examine si quelqu'un pense sans affec
tion, et si l'affection n'est pas la vie même de la pensée, par con
séquent 'la vie de l'entendement; il est dit l'affection, mais il est
entendu ('affection qui appartient à l'amour, ou l'amour dans sa
continuilé : d'après ces explications, il est évident qU'à la vérité
l'homme peut pel'dre l'entendement du vrai et la perception du bien,
ce qui alTive pal' les faux du mal, mais que cependant il ne perd pas
pour cela la faculté de comprendre le vrai et de percevoir le bien;
s'il la perd, il n'est plus homme, cal' "humain même consiste dans
celle facu\lé; c'est d'après elle que l'homme vit après la mOI't, et qu'il
apparail alors comme homme; car le Divin a été conjoint avec celte
faculté: de là vient que, quoique l'homme se soit détourné du Divin
quant à ses deux vies, qui sont la vie de l'entendement et la vie de
la volonté, néanmoins par cela qu'il peut comprendl'e le vrai et
percevoir le bien il a une conjonction avec le Divin, et pil.l' suite il
vil dUl'ant l'éternité. D'après cela; on peut maintenant voir que par
« il fut donné al,lx sautel'elles, non de luel' les· hommes, il est
1)
deute poisson,~.)) -Malth. XIV, il> à 22. Marc. VI. 38 à !t3. Luc,
IX, 13 à 16, Jean, VI. 9 à 13; -les dOllze paniers de morceaux
qu'ils enlevèl'ent alors signifient le plein, ainsi lIne pleine instl'Uc
tion et uue pleine bénédiction. Par cinq il est aussi signifié peu,
dans Luc: « Cinq pasu,'eaux ne sont-i/tpas l)endus deux sous?
cependant pas un seul d'entte eux 71: est en oubli devant Dieu;
ne craignez donc point. mieux que beaucoup de passe"eaux
t'ous valez. J) - XII. 6, 7; - s'il est dit cinq passereaux, c'est
parce qu'il e!lt entendu peu et de peu rie valeul' respectivement aux.
hommes, car il est dit ensuite, que cellx-ci valent mieux que beau
coup de passereaux. Chacun peut voir que ce nombre n'aUl'ait pas
été prononcé tant de fois par le Seigneul', s'il n'etit pas été signifi
catif. COOlIT\e cinq signifie le tout d'une partie, c'est aussi pour
cela qu'il fut commanùé (1 de (aire pour l'Habitacle dix rideaux,
et 'lue cinq ,.ideaux serairnt jainlx, chacun (l l'autre. et cinq
vers. 5. CHAPITRE NBUVIÈME. lt33
rideaux joints, cha CUrt à l'autre. l> - Rxod. XXVI. f,3;
que dix signifie tout.es choses dans tout le complexe, et cinq le lout
de l'une ou de l'aull'e partie, on le voit dans les ARCANES CÉLESTES,
N°' 9595 et 960lt.
altO. Et leur tourment, comme un tourment de scorpion,
quand il frappe un homme, signifie que l'obscurcissement de
l'entendement et le détournement de voir le vrai viennent de
la persuasion dont le mental est infatué: cela est éviùent par
la signification du tourment, en ce que c'est l'ohscurCissement du
menlal et le détournement de voil' le vrai, ainsi qu'il vient d'êlre
montl'é, N° M8; et pal' la sigllific~lion du scorpion, en ce que
c'est le pel'suasif infatuant et suffoquant, comme il a éle aussi dit
ci-dessus, N° 54Jl; c'est pourquoi, pal' le tourment des sauterelles
comme un tourment de scorpion quand il frappe un homme, il est
signitié que l'obscurcissement et le détoUl'llement de voil' le vrai
viennent de la pel'suasion qui infatue le menlal. Quant au Persuasif
qui infatue el suffoque pl'esque, il a été dit ci-dessus quel il esl et
d'où il vient; voir N° 5lJ3. S'il est dit que ce Persuasif infatue,
c'est parce qu'i! ôte l'usage de la raison, au point que la raison ou
le mental rationnel ne voit que ce que prononce celui qLii est dans
ce persuasif, car il réveille à l'instant tout ce qui s'accorde,et il voile
tout ce qui ne s'accol'de point; de là le mental est infatué en ce qu'il
est ollsclII'ci et détourné de voir le vrui; s'il est dit que ce Persuasif
suffoque, c'est parce qu'il pl'ive l'entendement de la faculté de penser
librement, et d'étendre la vue de lout côté, comme le fait tout
homme l'ationnel, et quand cela arrive la respil'ation est laborieuse;
cal' la respiration volontail'e lil'e de l'entendement lout ce qui est à
elle, aussi est-ce pOUl' cela qU'elle s'accommode à la pensée de l'en
tendement, de même que le mouvement du cœur tir'c de la volonlé
tout ce qui est à lui et s'accommode à ('affection de la volonlé; que la
respiration des poumons cOl'l'esponde à l'entendement et il la pensée
de l'entendemenl, et que le mouvement du cœul' corresponde à la
VOIODté et à l'affection de la volonté, on le voit dans les ARCANES
CtLESTES, N°' 1119, 3883 à 3896,9281. Qu'un violent persuasif
ait non-seulement la fOl'ce d'infatuer, mais aussi de suffoquer, c'est
ce qu'il m'a été donné de savoir par l'expériÊmce elle-même.
550. Et en ces jours-lt't chercheront les hommes la mort,
Ill. 28.
bU J.: APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 550.
et ils ne la trouveront point, signifie qu'alors ils veulent perdre
sur les faux du mal dans lesquels ils sont, ne veulent pas com
.prendre le vrai ni percevoir le bien, car ils se plaisent dans leurs
version pour le vl'ai et pour le bien, parce que le vrai et le bien sont
signifie qu'alors ils n'étaient dans aucun vrai, mais dans les faux,
car en Égypte ils n'avaient pas la Pal'ole; elle leUl' a été donnée
plus tard par Morse et par les Prophètes, et ainsi a été instituée
chez eux l'Église; commeUl'e· scoltation en Égypte signifie fal- .
si fiel' les vrais par les scientifiques qui sont de l'homme natm'el;
et y falsifier les vrais, c'est tOHmer les choses saintes en choses
magiques, comme ont fait les Égyptiens; les fils et les filles qu'elles
ont enfantés, signifient les faux et les maux de l':f~glise. Dans 'Mi
chée : Il La tunique vous arrachez à ceux qui passent en sécu
. rité, qui reviennent de la guerre .' les femmes de mon peuple
VOUfi. chassez, chacune, de sa maison de délices. -LI. 8, 9; ~
1)
et ils seront en une seule chair: » mais on peut avoil' SUI' ce sujet
une idée encore plus claire d'après ce qui a été dit, dans la Doc
TRl1IlE DE LA NOUVELLE JÉRUSALE~f, du Bien et du VI'ai, N°· 11 à
19; de la Volonté et de l'Entendement, N°' 28 à 33; de la Régé
nération, Nos 173 à 182; et du Bien dont procèdent les vrais,
N° 211, Comme l'Homme et la Femme signifient la conjonction du
Vers. 8. CHAPITRE NEUVIÈMl!:. 449
vrai et du bien, c'est pOUl' cela que le quand Moise vit que les fils
d'Israël avaient fait des captines d'entre les illidianites leurs
ennemis, il dit de tuer toute femme qui avait connu un homme
par union de mâle, et de laisser vim'e les femmes qui n'en
aMient point connu. 1) - Nomb. XXXI. 16, 17, 18; - ces
ordres avaient é.l,é dQnnés, parce que la femme non conjointe il. un
homme signifiait l'Église quant à l'affection pour le vrai, ou pOUl'
la conjonction avec le vrai, tandis que la femme conjointe il. un
homme Midianite signifiait le bien adultéré; car les Midianites re-
pl'ésentaient et par suite signifiaient le vrai qui u'est pas le vrai
parce qu'il ne vient pas du bien, ainsi le faux; c'est pour cela qu'ils
devaient tuet' les femmes qui avaient connu un homme, et laisser
vivre celles qui n'en avaient point connu; que les femmes Midia-
nites aient signifié la cOlTuption du bien pal' les faux et par suile
le bien adultét'é et profané, ce qui est un infâme adultère, on levait
d'après ce qui a été rapporté sur la scorlalîon des /ils d'Isl'aël avec
les femmes des .Midianites,- Nornh.Chap. XXV.- Celui qui ne
sait pas que la femme signifie l'affection spirituelle du vrai, .et qui
ne sait pas que les ma-ux et les faux qui sont chez chacun sont dans
l'homme naturel, et qu'il n'yen a aucun dans l'homme spiJ'ituel,
ne peut pas savoir ce que signifient ces paroles sur la femme cap-
tive, dans Moïse: Il Si lu 'L'ois dans la cuptivité une femme belle
de forme d'entre leiieTl11emis, et qtle tu la désires pour épouse,
tu .la conduiras vers le milieu de ta maison, où elle l'aii.era sa
tête et fera ses ongles; ensuite elle ôtera le l..'êtemeTlt de sa
captivité de dessus elle, el elle pleU/'era son père et sa mèl'e
pendant un mois de jours; puis lu entrCl'asvers elle, et tu la
conTlaflms, et eLle te sera pOUl' épouse. ) - Deutét'. XXI. 11,
12, 1.3; - pat' la femme est signifiée l'Église quant il. l'afièclion
spirituelle du vl'Ri, ou l'affection spil'jtueUe du vrai chez l'homme
de l'Église; J;nais par la femme captive belle de forme est signifiée
la religiosité chez les nations qui ont le désil' ou ['affection du vrai;
Il elle sera conduite vers le milieu de la maison, y l'usera sa têle,
- pal' ces paroles dans le sens de la lettre il est entendu qu'il était
ainsi devenu décharné et maigre; mais dans le sens spil'ituel il est
signifié que les tentations ont resserré les intérieUl's de son mental,
de sorte qu'il est devenu sensuel, et qu'il pense seulement dans les
extrêmes, toutefois cependant non les faux mais les vrais; cela est
signifié pal' c( je me suis échappé avec la peau de mes dents, )) car
les dents sans la peau signifient les faux, mais avec la peau elles
signifient les non-faux, pal'ce qu'elles sont en quelque sorte vêtues.
Dans Amos: MfJi, le vous ai donné le vide des dent.~ dans
(1
détruisent les vrais, ain~ aux faux qui détl'Uisent. Dans Joh : c( J'ai
bl'isé les molaires de l'inique, et de ses dents f ai arraché la
proie. Il - XXIX. 17; - Joh a dit cela de lui; par « j'ai brisé
Vers. 8. CHAPITRE NEUVIÈME. lt61
les molaires de l'inique, 1) il est signifié qu'il a comhattu conlre les
faux et les a vaincus; les motait'es signifient les scientifiques d'après
le sens ùe la leltre de la Pal'ole, appliqués à confirmer les faux par
lesquels on détl'uit les vrais; et par de ses dents j'ai arraché la
(l
proie, )) il est signifié qu'il a délivré les autres des faux en les ins
tl'Uisant. Puisque les dents signifient leS faux dans les exlrêmes,
grincer les denls signifie pal' conséquent combaUre avec violence et
c,olère d'après les faux conlre les vrais, dans les passages suivants;
dans Job: Sa colère déchire, et il m'a en haine; cont,·c moi
(l
ru,çalem, leur bouche, tous tes ennemis; ils ont sifflé et grincé
de la dent. )) - II. 16. - Dans Mal'c : Quelqu'un dit à Jésus:
(l
fié que son Intellectuel a été le Divin Vl'ai d'après le Divin Bien;
el pal' « blanc de dents par le lait, Il il est signifié que son Sensnel
pal'eillement a été le Divin Vrai d'apl'ès le Divin Bien, cal' la par
Schilo il est entendu le -Seigneur. Comme les dents cOl'l'espondcnt
aux derniers de la vie intellectuelle, qui sont appelés sensuds, c'est
pour cela que les bons esprits et les Anges ont également des dents
comme les hommes, mais chez eux elles cOI'l'espondent aux \'l'ais
dans le dernier sensuel, car le sensuel chez eux n'a point été séparé
des vrais de l'entendement intérieul', qui sont appelés Spil'ituels.
557. El elles avaient des cuirasses comme des cuirasses de
{el', signifie les persuasions dont ils $e munissent pour les
combats, et contre lesquelles les vrais de l'homme ralionnel
spirituel n'ont point de {orce : on le voil par' la significalion des
cuirasses, en ce qu'elles sonl les défenses conll'e les maux elles
faux dans les combats, mais ici les défenses des maux eL des faux
contl'e les hiens elles vl'ais, parce qu'il s'agit de ceux qui sont dans
les faux du mal contl'e les vrais: que ce soient les pel'suasions qui
SOllt signifiées ici pal' les cuit'asses, c'est parce que les hommes
sensuels qui sont dans les faux du mal, et qui sont décrils ici, ne
combattent point d'apl'ès la raison contl'e les \l'ais, cal' ils ne voient
pas les nais, ils ne voient que les faux, de là ils sont dans la pel'
suasion que les faux sonl des vrais; c'est pourquoi, ils comballent
seulcmelll d'apl'ès la persuasion du faux, et la persuasion du faux
chez eux est telle, que les vl'ais que (ll'oduit l'homme l'ationnel
spiriluel· n'ont point de for'ce, car ils SOllt l'epoussés comme une
épée pal' une cuil'asse; voilà pourquoi pal' l( des cuit'asses comme
des cuirasses de fer,)) il esl signifié les pel'su3sions contre lesquelles
les vrais n'ont point de force: que le persuasif qui eSl citez eux in
!lM L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 557.
!i,'ment par eux. II faut qu'on sache que les hommes sensuels sont
plus astucieux el plus rusés que les autres, par conséquent plus aptes
.à lI'Ompel' adroitement; ca,' de même que l'intelligence et la prudence
appartiennent à ceux qui sont .hommes spÎl'ituels, de même la ma
lice et l'astuce appartiennent à ceux qui sont sensuels et dans les
faux; et cela, parce que dans le mal réside toute malice, et que dans
le bien ,'éside toute intelligence. Dans le Monde on cl'oit que ceux
qui sont astucicu~ et l'usés sont même prudents et intelligents;
roais l'astuce et la malice ne sont pas la prudence et l'intelligence,
mais considél'ées en elles-mêmes elles sont la sottise et la folie; car
t',lIes s'éloignent de la félicité éternelle, et se p"écipitent dans l'in
félicité étel'lJelle, ce qui est le fait, non pas d'un homme prudent. et
intelligent, mais d'un homme insensé et fou: en outre, toutes les
choses qui appartiennent à la sagesse céleste et angélique sont chez
eux dans lIne épaisse ObscUI'ité, et là où la sagesse est obscurité, il
y a folie. Que les hommes sensuels soient astucieux et rusés, on
peut le l'oil' par ceux qui sont dans l'Enfer, où tous sont complète
ment. naturels et sensuels, et ont tant d'astuce et de ruse, qu'on
peut à peine le cl'oÏl'e; sur ce point, voir dans le Traité DU CIEL ET
DE L'ENFER, les No' 576 à 581, où il a été question de la malice
et des artifices abominables des esprits infernaux. Que les aiguil
lons signifiènt les astuces, on peut le voir sans confirmation tirée de
la Pa,'olc, puisque dans le langage commun on nomme aiguillons
les paroles astucieuses par lesquelles ils trompent les autres, et que
leul' langue el/e-même est dite aiguë, Mais pal' les aiguillons sont
spécialement signifiés les faux intérieurs, qui sont ceux qui ne peu
vent êU'e dissipés, parce qu'ils proviennenl des scientifiques el des
illusions des sens; que ces faux soient signifiés par les aiguillons,
on peut le voir d'après les représenlalifs dans le Monde spirituel;
là, les faux intérie-urs sont repl'ésentés de diverses manières pal' des
choses aiguës; par exemple, par des pointes d'épée, par des dards,
ct par des objels pointus de dive"ses formes, et cela quand ils cher
chent à nuil'e; c'est pour celle ,'aison qu'il a même été défendu d'y
meUre de tels ohjets devant la vue, cal' les esprits à leur aspect en
trent dans la fureur de nuire. Ces faux sont aussi signifiés par des ai
guillons, dans Amos: « Voici, les jours viendront sur vous, que
l' on t'OU,~ enlèvera arec des aigf(illon.~~ et votre postérité al'rr.
Vers. iD. CHAPITRb: NEUVIÈME 673
des h.amefons de pêche. l) -IV. 2; -enlever avec des aiguillon~,
signifie détoul'ncr des vrais pal' les scientifiques tirés de la Parole
et du Monde, faussement appliqués; et enlever avec des h&me<:ons
de peche, signifie par les illusions des sens d'après lesquelles l'homme
sensuel raisonne. Et dans MoIse: (1 Si vous ne chassez pa.~ les
~abitants de la terre de devant vous, ils seront, ceux que vous
aurez laissés de reste, en épines dans vos yeux, et en aiguillol/s
t\ t'OS cOtés, 1) - Nomb. XXXIII. 00; - par les habitants de la
terre, qu'ils devaient chasser, sont signifiés les maux et les faux de
la religion et de la doctrine, car les nations de la terre de Canaan
dans le sens abstl'ait signifiaient ces maux et ces faux; de là, 1/ ell
épines dans vos yeux, signifie que les faux malicieux causeraient
l)
est signifié le rationnel' qui introduit. Autre chose est d'élt'e ra
tionnel, et autre chose est d'éll'e spiJ'ituel; tout homme spirituel est
aussi homme rationnel, mais l'homme rationnel n'est pas toujQurs
homme spirituel; et cela, parce que c'est dans l'homme natm'el
qu'est le rationnel, c'est-à-dire, sa pensée; mais le spirituel est au
dessus du rationnel, et pal' le ratiennel il passe dans le natul'el dans
les connaissances el les scientifiques de la mémoire de celui-ci.
Toutefois, il faut qu'on sache que le rationnel n'introduit personne
dans le spirituel, mais que cela n'cst dit que pal'ce qu'il semble ainsi,
car le spirituel influe dans le naturel au moyen du rationnel, et
ainsi intl'Oduit; en effet, le spirituel est le Divin qui influe, car il
est la Lumière du eiel, laquelle est le Divin Vrai procédant, et
celle-ci pal' le mental supérieur, qui est appelé mental spirituel,
influe dans le mental inférieur, qui est appelé mental natm'el, et se
conjoint celui-ci, et par -cette conjonction el\e fait que le mental na
turel fait un avec le mental spirituel; ainsi s'opèl'e ['introduclion.
Comme il est contre l'ordre Divin, que l'homme par son rationnel
entre dans le spil'iluel, c'est pOUl' cela que dans le Monde spirituel
il y a des Anges qui veillent à ce que cela ne se fas~e point; par là,
on voit clairement ce qui est signifié par les quatre Anges encha1nés
SUI' le fleuve de l'Euphl'ate, et ensui.te ce qui est signifié en ce qu'ils
fUl'ent déliés; par les Anges enchaînés sur le fleuve de l'Euphrate
est signiliée la surveillance pour que le naturel de l'homme n'entre
pas dans les spiritdels qui appartiennent au Ciel et à l'Église, car
il n'en proviendrait que des eneul's et des hél'ésies, et enfin la né
gation: dans le Monde spirituel, il y a aussi des chemins qui condui
sent à l:enfel', et des chemins qui conduisent au Ciel, et il y en a
qui conduisent des spiritucls vel's les naturels, et par suite vers les
sensuels; et dans les chemins il y a aussi des gardes afin qu'on n'aille
point d'une manière contrail'e, parce qu'il en résulte des chutes dans
des hél'ésies et dans des erreurs, comme il a été dit: ces gardes
sont placés par le Seigneur, dans le cornmencerneotlorsque l'l~glise
est instaUl'ée, et ils sont aussi conservés, afin que l'homme de l'É
glise Ile se perte point d'après sa raison ou d'après son en(endement
dans les Divins qui appartiennent à la Pal'ole, et par suite à l'É
glise : mais dans la fin, 10l'sque les hommes de l'Église ne sont plus
spirituels, mais sont naturels, et en gmnd nombre entièl'ement sen
Vers. 14. CHAPITRE NEUVIÈME. 480
suels, et ainsi lorsque chez l'homme de l'Église il n'y a pas de ebemin
.de l'homme spil'iLucl dans l'homme naturel, ces gardes sont OléS,
et les chemins sont ouvel'ts; dès qu'ils ont été ouvel'ts, ils y vont en
ordl'e contraire, ce qui se fait par des raisonnements d'après les illu
sions; mais de là il arl'ive que l'homme de l'Église pal'le de bouche
.pOUl' les Divins, tandis qu'il pense de cœUl' contre les Divins, ou qu'il
est d'après le corps pour le.c; Divins et d'apl'ès l'esprit contre les Di
vins; carle raisonnement SUI' les Divins d'opl'ès l'homme nalUl'el
et sensuel produit cet effet. D'apl'ès cela, on peut l:nainlenant voir
ce qui est signifié par le.'! quatre Anges enchainés sur le fleuve de
l'Euphl'ate, et ce qui est signifié en ce qu'ils ont été déliés. Que le
fleuve de l'Euphrate signifie le rationnel, pal' lequel il y a un chemin
de l'homme spirituel dans l'homme naturel, on peut le voir dans la
Parole par les passages suivants; dau& Moïse ': JlJllot'ail traita
(e
que ln troisième partie, quand il s'agit des vrais, soit tout, cela
a été montré, N° 506; ici donc, pal' tuer la troisième partie des
bommes, il est signifié pl'ive,' de tout entendement du vrai; que ce
soit $6 privel' soi-même, c'est pal'ce que ceux qiJi par les maux de
la -vie et les faux de la dor,trine sont devenus sensuels pal' les l'ai
sonnements d'après les illusions se privent eux-mêmes de l'enten
dement du vl'ai, mais non les autres, sinon ceux qui sont sensuels
aussi: si par suite ils se privent de la vie spirituelle, c'est pal'ce
que la vie spil'ituelle est à l'homme pal' l'entendement, car aulant
l'entendement est oU\'el'L par les vrais el se laisse iIlustrér, autant
l'homme est spil'ituel; 01', l'entendement est ouvert par les vl'ais
d'après le hien, mais non pal' les vrais sans le bien; car autant
l'homme vit dans le bien de l'amour et de la charité, autant il
pense les 'Tais; en elfet, le Hai est la fOl'me du hien, et tout bien
chez l'homme appartient à sa volonté, et lout vrai appartient à son
entendement, c'est pourquoi le bien de la volonté présente sa forme
dans l'entendement; la fOl'me elle-même est la pensée d'après l'en~
lendement, lequel provient de la volonté.
573. Et le nombre des armées de la cavalerie, deux my
riades de my,'iades, signifie que les faux du mal, d'après
lesquels et pOW' lesquels l'xi,çte1it les 1'ai,~onnements, .~ont
innombrables et com.pÏ1'ent contre les vrais du bien: on le
voil par la signilkation des Armées, en ce qu'elles sont les faux
du mal, ainsi qu'ir va êtl'e montré; par la signification de la ca
valerie, en ce que ce sonl les raisonnements qui en proviennent,
'car par les chevaux il est signifié l'entendement du vl'ai, et dans
le sens opposé l'entendement per\'erti et détruit; voir ci-dessus~
N°' 355, 3M, 372, 373, 381, 382; de là, par la cavalel'je dans
ce sens sont signifiés les raisonnements d'apl'ès les faux, cal' les
raisonnements d'après les faux appartiennent li un entendement
pervel'ti et déll'uil, puisqne les nais font l'entendement, el que les
faux le détruisenl; et par la signification de deux myriades de
myrùlde.ç, en ce que ce sont ces faux innombrables conspirant
conlre les \'l'ais du hien; que les myriades signilient des choses
innomhrables et se disent dos \Tais, on le voit ci-dessus, N° 336;
et puisqu'il est dit deux mYI'iades de myriades, il est signifié des
choses innomhrahles qui son l, conjoinles et qui conspir'ent, car deux
Vers. 16. CH.APITJ.\I~ NEUVli~M.E. agi)
riades, Il il est signifié que les faux du mal, d'après. lesquels et pour
lesquels existent les raisonnements, sont innoml)J'ables eL cons
pirenL contre les vrais du bien. Dans la Parole, il est très-souvent
parlé d'ArITlée, el même le Scigneul' csL appel~ Jéhm'ah des Ar
mées ou SébaoLh, eL là pal' les Armées sont signil1~s les Hais d'a
près le hien qui combattent conll'e les faux d'après le mal, et dans
le sens opposé les faux d'apl'ès Ir. mal qui comhallent contre les
vrais d'après le bien; si pal' les Armées de telles choses sont si
gnifiées dans la Pal'ole, c'est parce que par les Guerres dans la
Parole, tant Historique que Prophétique, sont signLftées dans le
sens inLerne les GuelTes spirituelles, qui existent contre l'Enfer et
conLre la Loul'be diabolique dans "enfer, et pal'ce que c.es guerres se
réfèrent aux vrais eL aux biens contre les faux et les maux, d'où il
résulLe que les At'mées signifienL Lous lés "l'ais d'après le bien, et.
dans le sens opposé tous les faux d'apl'ès le mal; qu'elles signilient.
tous les vrais d'après le hien, on peutie voil' en ce que le soleil, la
lune, les étoiles, eL aussi les Anges, sont appelés les Armées de
Jéhovah, pal' celle raison qu'ils signifient tous les vrais d'après le
bien dans le complexe; et en ce que les fils d'Israël, parce qu'ils
signifient les vrais et les hiens de l'Église, sonL appelés les Ar
mées; et comme Lons les vrais et tous les biens procèdent cIu Sei
gnem, et que le Seigneur Seul combaL pOUl' tous dans le Ciel et
ponl' tous dans l'Église contre les faux et les maux qui proviennent
de l'Enfer', c'est pour cela que Lui-Même est appelé Jéhovah Sé
haoth, c'est-à-dil'e, des Armées. Que le Soleil, la Lune, les Étoiles,
soient appelés Armée, on le roit pal' les passages suivants; dans
Moïse: Il Et jurent achevés les Cieux et la Terre, et toute
leur Armée. » - Gen. II. 1. - Dans Daviù : « Par la Parole
de Jéhovah les Cieu:r ont été faits, et par {' Esprit de sa bou
chr toute leur Armée. )) - Ps. XXXIII. 6. - Dans le Même:
« L01U'Z, Jéhorah, tous ses Anges; louez-Le, toutes ses Ar
11lér,~; 1001ez-Le, Soleil et LUlle; louez-Le, tOlites le.s Étoiles
lti)ô L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. NU 573.
fienL les faux du mal dans les passages suivants; dans Ésaïe:
Il Colère de Jéhovah contre toutes les nations, et empor
tl'après les maux, par multilude il est signifié les faux, et par les
montagnes le~ maux; «( aspect de peuple gl'and, Il signifie l'appa
rence comme du vrai d'apl'ès le bien, par aspect il est signifié
l'apparence, et par le peuple ceu/, qui sont dans les \'l'ais, ainsi les
vl'ais, et grand se dit du hien; (1 voix de tumulte des l'oyaumes des
nations assemblées, Il signifie le débat dans l'Église, tirant son ori
gine des maux et des faux du mal, pal' voix de 'tumulte il est si
gnifié le débat, par les royaumes les Églises quant aux vrais et
quant aux faux, et par les nations assemhlées les Églises quant
aux maux et par suite quant aux faux du mal, conspirant contl'e
les vrais et les biens de l'Église; (1 Jéhovah Sébaoth dénonlbrant
l'AI'mée, "signifie que le Seigneur fait cela; cela est attribué à
Jéhovah, comme on le voit clairement pa-r le Vel'set suivant, le 00
du Chapitre, où il est 'dit: (1 Jéhov;lh vient al'ec les instruments de
sa colère pour détruire LOUle la tCITe; II cela est attribué au Sei
gneur, comme -ailleul's le mal, la peine du mal, et la destruction de
l'Église, par la raison que cela apparait ainsi, car le sens de la lettl'e
de la Parole est selon les apparences, mais par là dans le sens
spirituel il est entendu que c'est l'homme de l'Église lui-même qui
le' fait. Dans Jérémie: (1 N'épargnez pas ses jeunes gens, l'ouez
li l'extermination toute son Armée. " - LI. 3; - ces choses
sont dites de Babel; et par « n'épargnez pas ses jeunes gens Il est
signifiée la de:;tl'uction des faux confirmés; pal' Cl vouez à l'extermi
nation toute son armée Il est signifiée la destruction totale des faux
d'après les maux qui sont chez elle, ainsi la destt'uction de Babel.
Les faux d'après le mal sont allssi signifiés par, « l'Armée des
Vel's. 16. CHAPiTRE NEUViÈME. 501
Chaldéens, n et pal' c( l'Armée de Pharaon, 1 I - Jér. XXXVII.
i, 10, 11, et suiv. ; - et dans Moise: Il Les eaux retournérent
et cOUl'rirent les chars et les cavaliers avec tOllte l'm'mie de
Pharaon. YI - Exod. XIV. 28. XV. !J; - oes paroles ont été
expliquées r.i-dessus, N° 355, et dans les ARCANES CÉLESTES,
N°' 8230, 82ï5. -Dans Daniel: t( Le roi du septentrion re
viendl'a, et présentera une multitude plus grande que la pre
. mib'e, et sur la fin des temps des annres il 1JZ'endra avec une
A,'mée grande et avec des richesses gl'al/des, Il excitera 8e8
forces et son cœur contre le roi du midi avec. une Arm~e
gran'de; et le roi du midi livrera bataille at'ec llne Armée
grande i!t très-forte, mais il ne tiendra point. II - XI. 1.3,
25; - dans ce Chapitre, il s'agit de la gnerre entre le roi du sep
tentrion et le roi du midi, et pal' le roi du septentl'ion sont entendus
ceux qui au dedans de l'Église sont dans les faux du mal, et par le
J'oi du midi ceux qui sont dans les vrais du Ilien; leur collision et
le combat à la fin de l'Église sont décl'its dans le sens spirituel pal'
la guelTe de ces rois; pal' l'AI'mée du roi du septenlrion sont donc
entendus les faux de tout gel1r~, et par l'Armée du l'oi du midi les
vrais de tout genre. Dans Luc: « Quand VOllS verrez J él'usalem
entow'ée d'Armées, sac/lez, que proch.e est sa dévastation. Il
- XXI. 20; - dans ce Chapitre, le Seigneur parle de la con
sommalion du siècle, par laquelle est signifié le demiel' Lemps de
l'Église; par Jérusalem est enlendl!e l'Église quant à la doctrine;
.ct pal' Jérusalem entourée d'Armées est enlendue l'Église envahie
par les faux; par « pl'oche est sa dévaslation, \1 il est signifié qu'a
lors viendl'a sa destruction, etllientOlle jugement demiCl', On croit
que ces choses onl été dites de la destl'Uclion de Jél'Usalem pal'
les Romains, mais chacune des choses que renferme ce Chapitre
montre clairemenl qu'il s'agit de la deslruction de l'J~glise dans sa
fin, comme aussi dans Mallhieu, Chapitre XXiV, depuis le pl'e
miel' jusqu'au dernier des Versels, qui tous ont été expliqués dans
les ARCANES CÉLESTES: néanmoins cela n'empêche pas que la des
truction de Jél'usalem ne soit entendue par ces paroles dans le sens
de la leUre, mais celle destruclion ('eprésentait et pal' suile signi
fiait la destruction de l'Église dans sa fin; loules les parties de ce
Chapitre consictéJ'ées dans la sens spirituel confil'mellt cela. Dans
502 L'APOCALYlJSE EXPLIQUÉE. N" 573.
protégeait plus, parce qu'ils étaient dans les faux du mal, car les
al'lnées sont les faux du mal; c'est même pOUl' cela qu'il est dit
qu'il les a abandonnés, et les a livrés à.l'ignominie, et qu'il les a
fait retournel' en al'l'ièl'e pal' l'ennemi; l'ennemi est le mal qui pro
vient de l'Enfer. Dans Joël: Il Je vous compenserai les années
qu'ont consumées la sauterelle, te hanneton, et le grillon et la
c'nenille, m01t Armée grande, que j'ai envoyée parmi vous. »
- II. 25; - que les faux et les maux de tout genre soient signi
fiés pal' l'Armée, cela est bien évident, puisque pal' ces animalcules
nuisibles, la sauterelle, le hanneton, le gl'illon et la chenille, sont
signifiés les faux et les maux qui dél'astent et consument les vrais
et les biens de l'Église; voir ci-dessus, N° M3, où ce passage a
été expliqué, et où il a été montré que la sauterelle et le grillon
signifient les faux de l'homme sensuel. D'après ces considérations,
on voit maintenant ce qui est signifié dans l'un et dans l'autre sens
par les Armées dans la Parole. Semblables choses sont signifiées
par les A!'mées dans les .Historiques de la Parole, car il y a dans
les Historiques un sens spil'ituel de même que dans les Prophéti
ques, mais il se montre moins; car le mental, retenu dans les His
toriques, peut difficilement être élevé hOl's des choses mondaines
qu'ils renferment, et voil' les choses spil'ituelles qui y sont cachées.
574. Et}'en entendis le nombre, signifie la qualité perçue:
on le voit pal'la signification d'entendre, ell ce que c'est percevoil',
comme ci-dessus, N°'U, 529; et par la signification du nombre,
en ce que c'est la qualité de la chose dont il s'agit, ainsi qu'il a été
dit ci-dessus, N° 429, ici la qualité des faux du mal con'spirant
contee les vrais du bien, faux d'apl'ès lesquels et pOUl' lesquels exis
tent les l'aisonnements de l'homme sensuel, et qui sont signifiés par
le llombl'e des armées de la cavalel'ie, ainsi qu'il vient d'être mOIl
tré : mais la qualité de ces faux est ullél'ieul'ement décrite dans le
Verset qui va suivl'e, il savoil', pal' ces paroles: Il Et ainsi je vis les
chevaux dans la vision, et ceux qui étaient montes dessus, ayant
des cuirasses couleur tle feu, et d'byacinthe, el dé soufl'e; et les têtes
Vers. 16. CHAPiTRE NEUVIIillE 503
ùes chevaux, comme des têtes de lions, et de leurs bouches sortit
du feu, et de la fumée, el du soufre; Il dans ces pal'oles est contenue
la qualité qui est signifiée ici par le nombre. Il peut semblel' que
quelque chose du nombre soil entendu ici par le nombre, mais dans
le Monde spil'iluel il n'existe pas de nombl'es, parce que les espaces
et les temps n'y sont ni mesnrés ni détel'minés pal' ùes nombl'es,
comme dans le Monde naturel; c'est pourquoi, lous les nombres
dans la Parole signifient ùes choses, et le nombl'e lui-même signifie
la qualité de la chose; voir ci-dessus, N°s 203, 336, 629, 630,
et dans le Tl'aité DU CIEL ET DE L'ENFER, N° 263.
575. Et ainsiie vis les chevaux dans la vision, et ceux qui
étaient moniés dessus, signifie tes falsifications de la Parole
par les raisonnements d'après les illusions: on le voit pal' la
signification des chet'aux, en ce qu'ils sont l'entendement de la
Parole, ainsi qu'il a été dit ci-dessus, N°' 355, 3611, 372, 373,
381, 382, ici les falsifications de la Parole, pal'ce qu'il est .dit qu'il
vit les chevaux dans la t'/sion, ainsi qu'il va êtl'e expliqué; et pal'
la signification de ceux qui éta(ent mOlltés dessus, en ce que ce
sont ceux qui compl'elment la Parole, ainsi qu'il a été montré dans
les endroits ci-dessus cHés; mais ici ce sont les raisonnements SUI'
le sens de la Parole ù'après les illusions, puisqu'il s'agit d~ l'homme
sensuel, et de son raisonnement d'après les illusions; voir ci-des
sus, N° 569 ; et parce qu'il est dit qu'il les vit dans la visioll, et
non, comme aupal'avant, en esprit; voil' dans la vision, ici, signifie
d'apl'ès les illusions. En effet, les visions que voit et d'apl'ès les
quelles voit l'homme ou l'esprit de l'homme sont de deux genres;
il Ya les visions l'éelles, et il y a les visiolls non l'èelles; les visions
réelles sont les visions des choses qui appal'aissent en l'éalité dans
le Monde spil'ituel, absolument cOITespondantes aux pensées et aux
affections des Anges, par conséquent cc sont des conespondances
réelles; telles ont été les visions chez les Pl'ophètes qui ont prophé
tisé des vl'ais, et telles sont aussi les visions qui appal'urent à Jean,
et qui sont décrites partoul dans l'Apocalypse: les visions non
J'éelles sont celles" qui dans la forme externe appal'aissent sembla
bles aux visions réelles, mais ne sont pas semblables dans la forme
interne; elles sont pI'oduites pal' les esprits au moyen de fantaisies;
telles ont été les visions chez les prophètes qui ont pl'ophétisé de::
50& L' APOCALYPSE I~XPLIQU ÉE. N- 575.
raser leul's têtes et l'angle de leur barbe; il est dit à ce sUjet, dans
"Moïse: li Aharoll et ses fils ne l'asel'Olli poini leurs tOtes, rl
ne déchireront point leurs IllIbits, de peur qu'ils ne meurent,
et que J éhO'l:ah ne s'irr.ite pour cela contre toute /' assem
blée. II - Lévi!. X. 6; - et dans le Méme : (1 Les fils d'Aharon
ne J'endront point chauves leu;'s tetes, et ne raseront point
"angle de Icur barbe. Il - Lévit, XXI. 5;- par la barbe est
signifié le dernier du rationnel de l'homme; et par ne pas raser la
barbe, il est signiM afin de ne pas se 'privel' du rationnel, en se
privant de son dernier; car, ainsi qu'il vient d'être dit, quand le
derniel' est ùt6, ['intérieur pMit aussi. Ce qui est entendu en ce
que Il la {emme capthe d'entl'c le,ç ennemis, si elle hait dt!
sir~e pow' ~pousr, devait raser sa tête et {aire ses ongles, II
DeUlér. XXI. il, 1.2;-on le voit ci-dessus, N° boo.Comme la
confusion était représentée par les mains sur la Wc, c'est pour
cela qu'il est dit, dans Jél'émie : cc Et mhne par /' Égypte tu
auras de la con{usion, comme tu as eu de la con{usion pm'
i' Assy1'Ïe; même tu en sortiras, et tes mains sur ta tête, 1 I
Il. 36, 3i; - et dans le Même: li Ils ont été COUl/CI'U de con
(usion et accablés d'ignominie, et ils ont couvert leurs têtes.»
- XIV. 3, !J : - et comme c'était là un représentatif de la con
fusion, c'est pour cela que li Tharnar-. après qu'elle eut été vio
lée par son (rère Ammon, mit sa main slir sa tête, ct s'en
alla, s'en allant et criant. 1 ) - II Sam. XIII. 19;- pal' mclll'e
les mains SUl' la tête, il était signifié qu'il n'y avait aucune intelli
gence. La douleur à cause des péchés, en ce qu'on avait agi d'une
manière insensée et folle, était aussi représentée pal' répandre de
la poussièl'e SUl' la tête, et par baisser la tête'jusqu'à terre, ce qui
signifiait aussi la malédiction; comme dans Ézéchiel: « Ils (eront
montel' de la poussière sur leur tête, dans la cend,'e iis se
rouleront. l) - XXVII. 30. - Dans les Lamentations: « Ils sont
assis à terre, ils se taisent, les anciens de la fille de Sion; ils
ont {ait monter de la poussière sur lellr tête, ils se sont ceints
de sacs; elles ont (ait descendre à terre lem' ate, les vierges
de J érllsalem. l ) - li. 10. - Mais par la tête, dans le sens op
posé, est signifiée l'astuce chez ceux qui sont dans l'amoul' de do
miner; cela est entendu pal' la téle, dans Moïse: (( [,4 semence de
l'el's, 17. CllAPITIŒ NEUVIÈME. . 515
la (emme écrasera la tête du serpnlt, et le serpent b/eB8tra
le lalolt. 1 ) - Gen. m. 1.5. - Dans David: li Le Seigneur (est)
à ta droite, il a frappé au jOllr de sa colère les roi.~, il li jugé
mitre le,~ nations, il a rempli de cadm'res; il li lrllppé (celui
qui étail) ltl tPte sm' beaucoup de lerre, lequel du tOlTent dans
le chemin boira, c'est pourquoi il élèvera la tete. ) - Ps. ex.
5, 6, 7 ;'- ces paroles onl été expliquées ci-dessus; voir N° 01.8 :
et"dans le Même: Il Dieu brisera la tête dr$ ennemis, le sommet
chetelu de ceux qui mm'chent dans les délits. l) - Ps. LXVIII.
22. - Que les asluces, par lesquelles ils ll'amenl et machinent du
mal con Ire les aulres, "elombenl SUI' eu~-mel1les, c'est ce qui est
signifié par I( dontlrr lem' chemin sur leur léte, 1) - tzéchiel,
IX. 10. Xl. 21. XVI. l13. XVII. 19. XXII. 31. JOël, IV. 6,
7. - Quanl à ce qui est sign ifié par Il les sept têtes ,ml' lesquelle.ç
ilyavaitsept diat[(lmes, »-Apocal, XII. 3. XIII. 1, 3, XVJI.
3, 7, 9, - on Je velTa plus bas. En oulre, pal' la léte, comme elle
est le suprême el le principal dans l'homme, sont aussi signifiées
plusieurs auU'cs choses; pal' exemple, le sommet d'une montagne,
le fatte, le [ll'incipe, le commencement d'un chemin, d'une l'Ue,
d'un mois, el plusieUl's choses semblables.
578. Et de leurs bouches sm'lit du feu, et de la fumée, rt
du souf7'e, .çignifie les choses· pensées, et par sllite les 7'0l:~Oll
nemmts qui jaillissent de l'amour du mal, de l'amollI' du
faux, et de la convoitise de détruire les t'rais et les biens par
les faux dll mal: on le voit par la sigllincalion de la bouche, en
ce qu'elle est la pensée, et pal' suile le raisonnement, ainsi qu'il
sel'a montré dans le Verset 19 suivant; par la signification du feu,
en ce qu'i! est l'amoUl' de soi et pal' suile l'amoOl' du mal, comme
ci-dessus, N°' 50ll, 539; pal' la signification de la fumü: en ce
que c'est le faux condensé qui jaillit de l'amour du mal, comme
aussi ci-dessus, No' 69!J, 539; el par la signification du soufre,
en ce que c'est la convoitise de délrnil'c les vrais et les biens de
l'Église par les faux du mal; que cette convoitise soit signifiée pal'
le soufl'e, on peul le VOil' d'apl'ès la Parole là où le soufl'e est nom
mé, comme dans M.oïse : li Jéhovah fit pleuvoir sllr Sodome et
sur Amore du soufre rt da (Cil. » - Gen. XIX. 21, : -et clans
Luc: (1 Lr jour que TAth sortit de Sod()m('~ il plut du ffl( ft du
516 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. l'lb 578.
signifié que cet enfer abominable prov'ient des faux du mal; le l'oi,
pOUl' lequel Topheth a été pl'épal'ée, signifie le faux jnfel'Dal lui
même; (1 son Mcher, feu ct beaucoup de bois, Il 5i~ifie les maux
Vel'&. i 7. CHAPITRE NEUVIÈME. Mi
de tout genre qui appal'tiennent à cet amour; et comme cet eofel'
est embrasé par la conroitisc de détruire, il est dit que le souftle
de Jéhovah comme nn torrent de soufre l'embrase; car là, dès qu'ils
entendent quelqu'un prononce.' des vI'ais de l'Église et qu'ils en
per/jOivent les biens, ils sont embl'asës d'une sorte de fureur de les
déll'uire et de les éteind.'e. Dans t<~sa[e : Un jour de vengeance
c(
tendu qu'II Jl/euv/'u ùu feu et du souf/'e sor les impies, cal' il cst dit
Ilussi qu'il pleuvra des Iliégcs; le feu et le souf.'e signifient donc des
choses qui détruisent entièl'ement les vrais et les biens de l'Église.
Pal'eillementdansJob: «Sur/' habitation de /'impiesera répandu
du sOllfre. Il - XVIII. 1.5; - en e/M, par le soufre est entendu
un tel faux ùu mal qui détruit le tout de l'Église chez l'homme, li sa
voir, le faux d'aprèS le mal de l'amour de soi, tel qu'il était chez "
ceux de Sodome et ù'Amorah, duquel il est dit qu'il détl'uisit non
seulement les \'illes et les habitants, mais aussi la plaine et le germe
du champ, -Gell. XIX, 25; - le gel'llle du champ signifie le
\'l'ai de l'Église naissant, Semblables choses sont signifiées pal' le
feu et pal' le soufre ùans les passages sui\'ants, dans l'Apocalypse:
(1 Cclui qui ildore la bête et son image sera tourmenté dl
et les idol!i~res, et tous les menteurs, leur part se,'a dans /'é
t{mg ardent de (eu et de sou(re, Il - XXI. 8.
579. Par ces trois choses (ut tuée la troisième partie des.
hOll/mas, pa,' le (eu, et par la (umée, et p{(1~ le sou(re sortant
de leurs bouches, signifie que tout entendement du vrai et
par suile la vie spù'ilueile {urent éteints par eux " on le voit
pal' la signification, de la lroisième partie des 11O)",n(:s, en ce
que c'est toute intelligence ou tout entendement du vrai, et comme
de là provient la vie spirituelle, c'est pOUl' cela que celte vie
est enveloppée aussi; pal' la signification d'Btre tué, en ce que
c'est êtl'e éteint, cal' 10l'sque l'entendement du vcai est éteint,
l'hollime est tué spirituellement; voir ci-dessus, N° 315; puis
aussi, que la troisième partie, quand il s'agit des vrais, est le
tout, N° 50G, et que "homme est "enten«;!ement du \'l'ai et la
pel'ception du bien, No' 280, 5lJ6; et pal'la signification du (eu,
de la (LImée ct du s01l(re sortant de lellrs bouches, cn ce que
ce sont les choses pensées et par suite les raisonnements jaillissant
de \'amoUl' du mal, tic l'amoul' du faux el de la convoitise de dé
truire les vl'ais ct les biens par les faux du mal, ainsi tlU'U a été
Vel'S, 18, CHAPITRE NEUVIJ~:ME. 019
dit ci-dessus, N° 578; d'après ce,; considérations, on peut voir ce
qui est signifié par ces pal'oles, Ceci a été dit des Chevaux ,vus
dans la vision, à savoir, que de leurs bouches SOI'tit du feu, de la
fumée et du soufre; et comme par les chevaux vus dans la vision
sont signiftées les falsifications de la Parole pal' les l'aisonnements
d'apl'ès les illusions, il est évident que pal' le feu, la fumée el le
soufre sont signifIées les choses qui en sont cause, c'est-à-dire, les
amours du mal et du faux et les convoitises de détruire les vl'ais et
les biens de l'Église, el cela se fait par les choses pensées el pal'
les raisonnements d'après les illusions SUl' le sens et SUI' l'entende-
ment de la Parole; cal' IOl'sqlle l'homme ne pense que d'après les
illusions, il pense seulemént d'après les choses qui se présentent à
la première vue dans le sens de la lettre, el non d'après quelque
sens littéral intérieur'; de là il prend des illées tout à fait grossières
et dures au sujet de tout doc,trinal tir'é de la Parole; par eXemlJle,
ausujet de Dieu, qu'il se mel en colère, punit, jette en enrel', tente,
qu'il se l'cpent, et plusieurs aulres choses semblables; et, en oult'e,
cet homme pense d'une manière cOl'pOl'elie et matérielle SUI' tout
ce qu'il lit dans la Pal'ole, et non pas d'une manière spirituelle;
de la résulte qu'il pense lout à fait sensuellement, et quand on pense
tout à fait sensuellement, on ne pense que d'après l'amour de soi
et l'amOlli' du monde, et quand il en est ainsi on ne pense que d'a-
près les m,aux el les faux,; 10l's donc que l'homme livré à lui-mêmc
pense d'après son espl'it, il pense d'après l'affection de ces amoul's
qu'il conjoint avec les choses qui sont dans la Parole; et quanù les
Divins de la Parole sont conjoints avec ces amOUI'S, tout ce qui est
dans la Pal'ole est adulLéré el falsifié; cal' les Divins de la Pal'ole
ne peuvent êtl'e conjoints qu'avec l'amoul' célcste ou avec l'affection '
spirituelle; s'ils sont conjoints avec un aull'e amour ou avec une
autre affection, le mental supél'ieur, qui est appelé mental spirituel,
est fel'mé, et il n'y a d'ouvert que le menlal inférieul' qui eslnommé
mental natmel; bien plus, chez ceux qui conjoignent les vl'ais dc
10 la Parole avec l'affection de l'amoul' de soi, le mental naturel est
fermé aussi, et il Il'Y a d'ouve"t que le demiel' de ce menlal, qui
est appelé le sensuel, lequel est attaché de tl'ès-près au corps el est
le plus pl'ès du monde; de là résulte que l'esprit de l'homme de-
vient cOl'porel, et ne peut avoit' aucune part avec les anges qui sont
spiritucls.
520 L'APOCALYPSr~ EXPLIQUÉE. :'\" 580.
680. El leur pouvoir dans leur bouche était, signifie qu
lei pensées sen.çuelles et par suite les l'aisonnements avaient
pour ellX beaucoup de (ol'ce : on le voit pal' la significaLion de
tflll,. pouvoir, en ce .que c'est avoir de la force, ici beaucoup de
force; et par la signification de la bOllche, en ce que c'est la pen
sée sensuelle et par suite le l'aisonnement; en effet, pal' la bouche,
et par les choses qui appartiennent à la houche, sont signifiées
celles qui appal'tiennent à l'entendement el pal' suite à la pensée eL
au langage, parce que celles-ci correspondent à la bouche; car
lous les ol'ganes, qui d'un seul mot sont appelés bouche, comme le
larynx, la glotte, le gosier; la langue, la bouche, les lèvl'es, sont
des ol'ganes au service de l'entendement pour l'énonciation et l'élo
cUlion; de là vient que pal' la bouche il est signifié la pensée et par
suite le l'aiSOlmement : mais comme la pensée de l'homme est in
Lér'ieUl'e et extérieure, à savoir, spil'ituelle, naturelle et sensuelle,
c'.est pOUl' cela que par la bouche est signifiée la pensée qui est chez
l'homme dont il est question, ici la pensée sensuelle, pal'ce qu'il
s'agit de l'homme deveun sensuel par les faux du mal: la pensée
sensuelle est la pensée la plus basse de toutes, et elle est matérielle
et corporelle; dans celle pensée sont tous ceux qui sont dans les
maux quant à la \'ie et par suite dans les faux quant à la doctrioe,
quoiqu'ils soient eslimés savants et érudits, et aussi quoiqu'ils
puissent ajuster convenablement les faux dans une agr~hle sél'ie,
et les embellil' pal' un discours élégant et éloquent. Que la bouche
d'après la correspondance, ainsi dans le sells spirituel, signifie la
pensée, et dans le sens naturel, ('énoncialion, on peut le voir par
les passages suivanls; dans DlI,vid : le La bouche du juste mAdile
la sagesse. Il - Ps. XXXVII, 80; -là, pal' la bouche est signi
fiée la pensée d'après l'aft'ection, cal' l'homme médite la sagesse
d'apl'ès celle pensée, et non d'apl'ès la bouche ni d'apl'ès le langage
de la bouche. Dans Luc: « Jésus dit : ~Ioi, je VOllS donnel'ai
une bouche et une sagesse, à laquelle ils ne pOW'rOllt pas
s~opposer. Il - XXI. 15; -la bouche est là pour le langage d'a
près l'enlendement, a.insi pour la pensée d'après laquelle l'homme
parle. Dans ~aLl1Jien : Ce qui entre dans la bouche ne souille
(l
raux, semblables à des set'penls, onl des têtes, Il il est signifié que
d'après les scientifiques sensuels, qui sont des illusions, ils rai
sonnent arec astuce. II est dit que ce sont des illusions, pal'ce que
les scientifiques sensuels deviennent des illusions, quànd d'après
eux l'homme ('aisonne SUl' les spirituels; par exemple, quand il en
conclut que les dignités et les richesses sont des bénédictions l'éelles;
rors. 19. CHAPITRE NElMÈME. 523
que c'est ùal.l$ une gloire, toile que celle des Gl'ands dans le Monde,
4uc consiste: la béatitude céleste; que le Seigneul' vellt pour 'sa pro
pre gloire êtl'e adoré pal' l'homme; et plusieurs autres pl'opositions
semblables" qui sont des illusions quand elles sont appliquées aux
sj)Ï1'ituels, car l'homme sensuel, ne jOllis~ilnt pus dè l'intelligence,
pense ainsi, parce qu'il ne peut pas savaii' autrement. Que les ser
pents dalls la Pal'ole signifient l'homme sensuel quant à l'astuce,
et quant à la prudence, on peut le VOil' par les passages suivants;
dans Moïse: « Le serpent était rusé plus que tout a1limal du
champ., quO {ltlait (ail J éhorah Dieu. II - Gen. III. '1 ;- ici, pal'
le serpent est entendu, non pas le serpent, mais ['homme sensuel,
et dans le commun sens le sensuel lui-même, qui est le demiel' de
l'entendement humain; par l'homme et son épouse est signifiée
l'Église Très-Ancienne, qui tomba, quand les hommes de cette
Église eommencèl'ent à raisonner sur les Divins d'après les scien
tifiques sensuels, ce qui est signilié pal' manger de l'urbl'e de la
science; leur adresse en raisonnant sur les Divins d'après le sen
suel est décrite pal' le l'aisonnement du serpent avec l'épouse d'A
dam, raisonnement pal' lequel Adam et son épouse furent trompés:
si le serpent est dit l'usé plus que tout animal du champ, c'est
parce qu'il a du venin, et que sa mOI'sure est mOI'telle, et pal'CC
qu'il se cac~e dans des tl'OUS; le venin signifie la l'use et la four
iJerie, pal' suite la morsure du serpent signifie une faute mOI'telle,
et le tl'OU, d'al! il morù et dans lequel il se cache, signifie Ie.~ as
tuces : il faut qu'on sache que toutes les bêtes signilient des affec
tions, telles qu'elles sont chez les hommes, et que les serpents si
gnifient les affections de l'homme sensuel, par" cette l'aison qu'ils
r31J1pcnt à térre sur le rentl'e, de la même rnanièl'e que le sensuel
de l'homme, car le sensuel est à la place la plus hasse, et l'ampe
pOUl' ainsi dire à tene sous tout le l'este: duns le Monùe 'spirituel
les hommes sensuels habitent aussi dans les inférieurs, cal' ils ne
peuvent étl'e élevés vel's les snpérieurs, puisqu'ils sont dans les
extel'ues, et qu'ils jugent de toute chose ct concluent d'après les
externes; les méchants, qui sont tIans les enfers, sont aussi pOUl'
la plupart sensuels, et beaucoup d'entre eux sont astucieux, aussi
apparaissent-ils comme des serpents de \liver:> gent'es, quand ils
sont vus li'apl'ès la 11llUièl'c du t:iel; dt) là. \'ient que le diaule est
à211 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. 1'\" 58!.
gent et les idoles de son or, que L'ous ont fuites vos mains;
péché; et alors tombera Aschur. Il-XXXI. 7;-ccla a été dit
de l'inslaul'ation de l'Église; et pal' les idoles d'argent et les idoleS
d'or, qu'ils rejetteront en ce "jour-là, sont signifiés les faux et les
maux de la religion et du culte, qu'ils appellent des vrais et des
biens; et comme les t'aux el les maux de la religion et du culte
viennent de la prol)l'e intelligence, c'est pour cela qu'il est dit
Il que vous ont faites vos mains: Il par «( alors tombel'a Aschur, Il
c'est parce que le propl'e de l'homme n'est absolument que mal, car
il est favorable àson amour et à son intelligence, c'est pourquoi ceux-'
là s'appliquent aux vrais, non pas pOUl' les vrais, mais seulement
pour la réputation, le nom, la gloire et le lucre; et, quand ces choses
dominent, le Ciel ne peut pas intluer avec sa lumière, ni ouvrir la
vue ni illustrer, aussi voient-ils comme les chouelles, les taupes et
les chauve-souris, dans les Lénèbl'6s, selon ces paroles, dans Ésaie :
fi En ce jour-là, l'homme jettera les idolfls de son argent et
fié; par là aussi, on peut voir ce qui est signifié ici par les enchan
tements. Dans les anciens temps, il y avait en usage un grand
nombre de genres d'artifices infernaux, qui étaient appelés magies,
dont quelques-uns sont énumérés dans la Parole; pal' exemple,
Deutér. XVIII. 9,10,11 ; - parmi ces al'lifices étaient aussi les
enchantements, par lesquels on introduisait chez un autl'e des affec
lions et des voluptés auxquelles il ne pouvait résister, ce qui se
faisait par des sons, et par de tacites paroles, qui étaient ou pro
duites ou murmurées, lesquelles pal' des correspondances analogues
avaient communication avec la volonté de l'autre, et excitaient son
affection et le poussaient par fascination à vouloil', Il penser et à
~aire de telle manière et non autrement. Les prophètes connais
saient même de tels enchantements et les employaient aussi, et
pal' eux ils excitaient les affections bonnes, la défél'ence et l'obéis
sance; ces enchantements, pris dans le' sens bon, sont I\ommés
dans la Parole, dans Esaïe, Ill..1., 2, 3, 20. XXVI. 16;- dans
Jérémie, VIII. 1. 7; et dans David, Ps. LVIII. 5, 6. Mais comme
les méchants par ces pal'oles et ces murmures excitaient les affec
tions mauvaises, et qu'ainsi les enchantements devinrent magiques,
c'est pour cela qu'ils sont mis au nombre des artifices magiques et
sévèrement prohibés; par exemple, - Deutél'. XVIII. 9, 10, 11.
És. XLVII. 9,12, Apoc. XVIII. 23. XXII, U.-(Biléam, Jézabel.)
591. Ni de leurs vols. signifie d'enlever les connaissances
du vrai et du bien, et ainsi les moyens de s'acquérir la vie
spirituelle: on le voit par la signification du vol et de voler, en
ce que c'est enlever Il quelqu'un les connaissances du bien et du
vrai, qui doivent servir de moyens de s'acquérir la vie spil'ituelle,
comme il a été montré ci-dessus, N° 193 : si le vol et voler ont
cette signification, c'est pal'ce que par les l'ichesses, les vêlements,
les ustensiles et plusieurs autres choses que les voleurs dérobent,
sont signifiées les connaissances lIu vl'ai et du bien; c'est donc un
"01 spirituel, ou un vol clans le sens spil'ituel, d'enlever ces connais
sances, comme c'est un vol naturel, ou dans le sens naturel, d'en
le\'el' ces objets, Que cela soit signifié par le vol, on peut le voir
en ce que dans ce Verset il s'agit spécialement de l'extinction de
la vie spirituelle chez les autres, et que la vie spirituelle est éteinte
pal' la perversion du bien et les falsifications du vrai, et aussi par
VCI'S. 21. CHAPITRE NEUVIÈME. 555
les privations des connaissances du vrai el du bien, par lesquelles
la vie ~pil'ituelle est acquise; et ce sont toutes ces choses qui sont
signifiées par les meurtl'es, les enchantements, les scortalions et
les vols, comme il a été montl'é jusqu'ici.
ERRA1'A.
Page 9ü, ligne 21, des {aux el maux, lisez : des {au:x: el des maux.
~U, - 28, prières saints, lisez: prières des saint,.
il>2, - 20, 299, lisez: 300.
- 1106, - 3, le '!ature, lisez: la 7I4ture.
TABLE
J'o,. Li~. Tut. huin. Traduol. Pag. Lig. Pag. Lig. Yeu.. lalin. Trlldllol. Pag. Lig.
164 19 XVIlI. IBols,XVIlI 274 12 230 46 XLI. XLlX 392 iO
164 24 9. 9,10 274 20 231 41 578. 518 393 35
166 26 XXXI. 35. XXI. 56 278 10 234 29 XLH. XIX.3 399 2
166 33 15. 40 278 21 235 35 VIII. VU 401 2
167 39 XXXIX. XXIX 280 23 242 4 9121.. 9212 412 13
171 2 3. 2,3 286 9 243 19 6. 4,6 414 24
174 14 15. iO 292 10 245 26 V. VI 418 18
1.74 24 XCI. XCII 292 23 2"5 31 21.. 22 418 26
183 13 6856. 6857 308 10 2"5 36 32. 33 "18 34
184 40 29, 30. 28,29,30 3H 7 253 13 31. 37 431 36
189 39 11 ad 21. 16 il 21 320 8 257 20 369. 479 439 9
191 42 XIII.13. XlU.25 323 30 258 !J'l XLV. XLIV 441 31
197 10 4.5. 4,5,6 333 13 260 45 8. 8, 9 445 19
199 32 8. 1 337 29 265 9 m.l0. IV.l0 452 34
201 4" V. VI 341 33 267 36 30. 31 457 20
20" 5 "87. 387 345 27 275 29 3. It 471 24
204 31 1.. H 346 28 278 15 532. 531 476 15
206 10 XXIV. XlII 349 20 279 39 9217. 9215 "79 6
206 10 21,23. 10- 3"9 20 286 18 XV. XI "90 30
206 17 10. 2,10 349 32 290 21 24. 16,24 "98 4
206 38 18. 16 350 26 290 27 7956. 7957 "98 12
206 4!J XXII. XXlII 350 34 298 H 12. 11,12 512 1
211 32 12. H,:12 359 24 298 :14 XXI. XXXIII 5:12 6
212 H 213. 313 360 26 298 :14 H,12. 13,:16 512 6
2:12 22 280. 281 361 3 298 26 19. :10 5:12 25
213 31 XXJII.13. XXIlI.1 363 7 304 8 576. 577 522 29
2:13 3:1 XVI.13. XVI.23 363 7 304 45 20. 10 524 9
215 8 4. 40 365 29 a05 33 XIV. XV 525 21
215 23 31.. 6:1 366 14 307 2 574. 575 527 35 .
220 37 10. 18 373 35 313 12 :17. 16,17 538 36
7. 6,7 539 2
225
227
16 2:1,23.
!J6 5,8.
22,24
4,5,8
381
386 3" 3:13
~ 313
1.4
42.u ad 50. .u.~9 540 3
230 28 :15. 15,:16 39:1 :19 318 :14 7. 6,7 548 1
Page Lign.
11 26 cor, li re cornu.
11 43 ilium, li re il/os.
IJI
Pes. . Lisn.
'0
111
46
P.<\6 ti~n.
259 37 (J7'fal'lt, lire creabit, Mmme dans A. R. 43....
'162 15 rrtavit il/08, lire I1rdauit ilium, comme dans A. C. 53.
264 35 fi/il, lire {i/iœ, cômlDe ~u Nu 919.
!6.l 38 tilio8, lire tiliCJil.
266 !S auerte, lire èl'èrte.
269 oU lliquesrit, lire colliques~t.
210 2 mmllm, Iife 1Il'dUfIl, ('Ol/tllle au N0 8t5.
214- 11 1'81 8~ien/ia, lire et scicn/ia.
282 29 fllI/ut'ale, lire rationa/c.
282 34- Ail sciendum, lire AI sciendum.
28... 3~ da/ur, lire diritur.
296 30 vOllles CONlfIl, lire 1JC8lis cOrllm, cômm" dans A. 1\. "'50.
298 10 oppressiolle8, lire oppre.~iQflem, conllue 3U No 31111.
298 3... ex AEgypto, lire ll3J lS'·IJ.I'/t, COOl me dans la c!lation.
299 211 il~1 /lent/o, lire illil ellTlI/o.
a03 38 puriflca/U$, lire puriflra!is.
305 39 si occultaueris te, lil'c si occultaverint se.
309 S illam, lire ill"m.
312 U Formalor tUlU, lire /l'olmallYl' 8UUS, comme daus A. H. 457.
31S 28 Cantabllnt, lire Cubabunt, comma 3'1 No 1029.
319 :> Après Hitro.wbjinœ, ~joliler à NebJwhadne10llre patre eju8; el après
Rex, .ljolllrr palel' Qus.
319 6 Apl'ôsbestia, ajùuler et rr.'lI Beltsohtnar in eadem nocte 0110;$11.8 cg/.
3HI 13 Après expII1Slls e81, ujouter rex Nebucltâdnc'loar.
319 U Après /iestia, ajouler el rex Bellse1l.a.ar in eadem lIocle occ;sus "g/.
319 29 Pag. 248, lire No U8.
. ,
SIGNES DES OUVRAGES DB L'A.UTEUR cmis DANS CETTE TABL8.
A. C. · . . Arcanes Céle~L\~.
A. R. · . . Apocalypse !kl,plée.
N. H. · .. De la Nouvelle Jérusalem, ct de sa Doctrine Céleste.
N° .. · . . Indique le No dans ('Ou\'rage même.
OUVRAGES DE SWEDENBORG
TratJuil. en Franrai.
PaIs.
Arcanes Célestes, 16 vol. grand in-8o. . 120r DI'
Index de$ Arcanes Célestes, grand in-8o. 7 50
Doctriue de vil2 in-18. . . . . . . . 1 ..
Doctrine sur l'J!;criture Sainte, in-18 .. 1 ,.
Doctrine sur le Seigneur, in-80 . . • • • 2 ..
"Doctrine suda Foi, in-80 • • • • • • • • • • • • • • • • 1 50
Du Divin Amour (ouvrage posthume), in-8o . . . . • . . . . 2 ..
Du Cheval blanc, de Z'Apocalypse, in-8 0 • • • • • • • • • • 1 ..
Exposition sommaire du sem interne (Prophètes & Psaumes), hl-8o 5 Il
Dor.trine de la Charité (extrait des Arcanes Célestes), in-80 & in-52 1 50
Doctrine de la Charité (ouvrage posthume), in-8o & in-52. . . . 1 "
Des Biens de la Charité, et du Décalogue, in-8o & in-52. . . . . 1 50
Exposition sommaire de la Boctrine de la Nouvelle Église, in-18 .. 1 50
De la Parole & de sa Sainteté, in-52 . . . . . • 76
Du Commerctl de l'Ame & du Corps, In-18. . . 1 ••
Appendice à la Vraie Religion Chrétienne, in-18. 1 50
Du Jugement Dernier, in-18. . . • . . . . . 2 1.
Continuation sur le Jugement Dernier, in-18 .. 1 lb
Du Ciel et de l'Enfer, grand in-18. . . . . • . 2 '"
Des Terres dans l'Univers, in·18. . . . . . . . . . 2 Dit
Sagesse Angélique sur le Divin Amour, grand in-18 . . 5 ••
- sur la Divine Providence, grand in-18
, ..
5 ,.
La Vraie Religiou Chrétienne, 3 vol. grand in-18 . . 15 .,
La Doctrine Céleste, grand in-18 . • . • . . . .
L:Apocalypse .Expliquée, vol. l, I! & III, grand in-8° . 30 .,
LAmour CODJugal, 2 vol. grand ID-18 . • . • • . • 8 ••
Doctrine sur Dieu Triun, in-32. . . . . . 1 1 . • . • . . . • . . 2 DO
Des Représentations et des Correspondances (extrait des Arcanes Cél.) ill-32 2 50
L'Apocalypse Révélée, vol. I. grand in-18. . . ..... .... 11 ..
De la Toute-Présence et de la Toute-Science de Dieu, in-52. . . . . . » 50
Neuf questions sur la Trinité, in-18 . . . . . . . '. . . » 26
Lettres à un Homme du Monde, par Le Boys des Guays, 1re série, in-18.. 3r "
L'Apocalypse dans son sens spirituel, par le même, grand in-8o. 7M
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