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Université Mohammed Premier

Faculté des sciences juridiques


économiques et sociales - Oujda-
Master Economie et Finances Internationales |
Année universitaire 2014/2015

LE DÉVELOPPEMENT DES PME ET


LA CROISSANCE ECONOMIQUE

Réalisé par :
Encadré par :
TOUMI Sanae
Mr M. LEKHAL
KHEIR Fatima zahrae

JELTI Ghizlane

SAHEL Chaima

HRICH Meryam
PLAN :

Chapitre 1 : Différentes définitions et approches de la PME


Section 1 : Définition de la PME au Maroc
Section 2 : La nouvelle charte de la PME

Section 3 : Cadre institutionnel de promotion de la PME

Chapitre 2 : Importance et place de la PME au Maroc

Section 1 : IMPORTANCE DE LA PME AU MAROC


Section 2 : ACCES AU FINANCEMENT DES PME AU MAROC

Section 3 : CONTRAINTES DE DEVELOPPEMENT DES PME AU


MAROC
Section 4 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES PME AU
MAROC
Conclusion

Modification
Chapitre 1 : Différentes définitions et approches de la
PME
Section 1 : Définition de la PME au Maroc
Il n'est pas facile de définir la PME qui se rapporte à la fois à une notion
économique et à une notion de structure, et d'organisation. Sur le plan
économique, la petite entreprise marocaine se caractérise par son
incapacité à exercer une influence significative sur son marché. Sur le plan
de la structure, elle est marquée par la prépondérance de la personnalité
de l'entrepreneur
Plusieurs définitions de la PME ont été proposées, mais toute tentative
d'une définition universelle fut abandonnée au profit de définitions
élaborées en fonction des données propres à chaque pays.
On distingue traditionnellement deux types de critères d'identification.
D'une part, les critères quantitatifs, ils sont nombreux et portent sur les
différents éléments constitutifs de l'activité de l'entreprise. Il s'agit de
l'effectif, du chiffre d'affaires, de la valeur ajoutée, du capital social, de
l'implantation et du marché. D'autre part, des critères qualitatifs qui sont
utilisés non seulement pour compléter les premiers, mais aussi pour
donner une idée précise de la PME, puisqu'ils renseignent sur sa structure
interne, son organisation et ses méthodes de gestion.
Au Maroc, il n'existe pas de définition légale de la PME mais plusieurs
définitions. Dans les années 1983, le code des investissements industriels
limitait l'octroi des avantages fiscaux aux seules PMI, définies comme «
toute entreprise dont le programme d'investissement comporte des
équipements de production pour une valeur minimale de 100.000 DH et
maximale de 5 millions de DH et dont le coût d'investissement par emploi
stable est inférieur à 70.000 DH ». Il faut souligner que cette définition ne
tient pas compte du nombre des emplois créés puisqu'elle insiste sur le
coût par emploi.
Au cours de la même période, la Banque Mondiale, qui octroyait des
crédits au Maroc pour la promotion de la PMI (petite et moyenne industrie),
avait aussi retenu comme critère 5 millions de dirhams d'actif net. Depuis
1988, la Banque Mondiale avait porté ce montant à 8 millions de dirhams,
actualisables tous les six mois.
Le Ministère de l'industrie, du commerce et de l'artisanat, dans le cadre de
ses enquêtes annuelles sur les entreprises, définit la PMI comme celle qui
emploie moins de 200 salariés.
La Charte de l'investissement, entrée en vigueur en 1995, ne précisait pas
non plus la notion de PME. Elle prévoyait des incitations à caractère fiscal
au profit de toutes les entreprises indépendamment de leur taille.
Section 2 : La nouvelle charte de la PME
I

Les pouvoirs publics, conscients de l'importance et du rôle que joue


l'initiative privée dans le développement économique et social, n'ont pas
manqué de lui apporter l'appui nécessaire, tant sur le plan du financement
et
de*la*formation*que*des*infrastructures*d'implantation.et.des.incitations .
fiscales.à.l'investissement.

La PME doit être différenciée dans son traitement par rapport à la grande
entreprise et un soutien spécifique, mieux adapté à ses besoins doit lui
être apporté. En raison de la fragilité de ses structures et la faiblesse de
ses moyens, la PME demeure en effet plus exposée aux contraintes de son
environnement général dont elle subit, plus que la grande entreprise, les
aléas et les incertitudes. Cela se traduit par un taux d'échec élevé pour les
nouvelles entreprises et par un niveau de compétitivité et des
performances insuffisants*pour*les*PME.existantes.

Aussi une nouvelle politique de promotion spécifique à la PME doit-elle


être initiée. La loi formant charte de la PME constitue à cet égard, le cadre
de référence de l'action que compte mener l'Etat, en partenariat avec les
acteurs privés*dans*les*années*venir.

Le succès de cette politique ainsi que son efficacité exigent qu'elle soit
élaborée, mise en oeuvre et coordonnée en relation avec toutes les parties
concernées, sur la base des principes de la concertation,
de.la.participation.et.de.la.transparence.

L'Etat s'engage ainsi à favoriser la mise en place d'un cadre institutionnel


de promotion des PME basé sur des structures et des mécanismes de
concertation, de dialogue et de partenariat avec les opérateurs et les
institutions représentatives des PME. Il encouragera leur participation, à
côté des instances publiques à l'échelon local, provincial, régional et
national dans la mise en oeuvre des mesures d'aide et de soutien qui
seront prises*dans*différents*domaines*intéressant.la.PME.

Pour leur part, les PME sont tenues, pour être en mesure de participer à
cette action commune, de s'organiser dans des structures représentatives
dynamiques. Elles doivent fournir un effort important en matière de
création d'emplois, de modernisation et de compétitivité, par la formation,
l'amélioration de l'encadrement et le développement des ressources
humaines, par la promotion de la qualité, la recherche développement,
l'utilisation de technologies modernes, la préservation de l'environnement,
ainsi que par une gestion saine et transparente, conformément aux règles
morales*régissant.une.entreprise.citoyenne.

A son rôle classique de création d'emplois et de valeur ajoutée, s'ajoute


celui de répartition des richesses, de formation et d'insertion. La PME
devient ainsi un centre sur lequel se cristallisent plusieurs fonctions :
économique, sociale et culturelle, qui caractérisent une économie
performante et solidaire.
Les objectifs
Les P.M.E. doivent répondre aux conditions suivantes :
pour les entreprises existantes, avoir un effectif permanent ne dépassant
pas deux cents personnes et avoir réalisé, au cours des deux derniers
exercices, soit un chiffre d'affaires annuel hors taxes n'excédant pas
soixante-quinze millions de dirhams, soit un total de bilan annuel
n'excédant pas*cinquante*millions*de*dirhams;

Lorsqu'il s'agit d'une P.M.E. qui détient directement ou indirectement plus


de 25% du capital ou des droits de vote dans une ou plusieurs entreprises,
il est fait addition des effectifs permanents et des chiffres d'affaires
annuels hors taxes ou des totaux des bilans annuels de ladite P.M.E. et des
autres entreprises précitées, sans toutefois que le total de chacun de ces
critères dépasse*les*seuils*fixés..ci-dessus.

pour les entreprises nouvellement créées, engager un programme


d'investissement initial global n'excédant pas vingt-cinq millions de
dirhams et respecter un ratio d'investissement par emploi de moins de
deux.cent.cinquante.mille.dirhams.
On entend par entreprise nouvellement créée, toute entreprise ayant
moins de deux années d'existence.
La qualité de PME est reconnue, sur sa demande, à l'entreprise qui remplit
les conditions prévues à l'article premier ci-dessus.

La qualité de PME donne lieu à une identification dont la procédure est


fixée par voie réglementaire. Cette identification doit être produite pour
bénéficier des avantages prévus aux articles 22 et 24 de la présente loi.
Au sens de la présente loi, l'appui à la création de PME comprend::

- l'assistance au promoteur dans la conception et la réalisation du projet.;

- le soutien pour le démarrage et le développement des activités au cours


des trois premières années de vie de l'entreprise.

Section 3 : Cadre institutionnel de promotion de la PME


1/Agence Nationale pour la Promotion de la PME
Il est créé, sous la dénomination "Agence Nationale pour la Promotion de
la PME", un établissement public doté de la personnalité morale et de
l'autonomie financière ci-après désigné par l'agence.
L'agence est placée sous la tutelle de l'Etat, laquelle a pour objet de faire
respecter par les organes compétents de l'agence les dispositions de la
présente loi, en particulier celles relatives aux missions qui lui sont
dévolues.
L'agence.est.chargée.de.:

Participer à la mise en oeuvre, en coordination avec les départements


ministériels concernés, de la politique de l'Etat en matière de promotion et
de soutien*de*la*PME;

Encourager par son assistance technique, les programmes de promotion


de création d'entreprises initiés par les collectivités locales, les chambres
et les organisations professionnelles, les établissements d'éducation et de
formation publics et privés et les
organisations.privées.à*but*non*lucratif*;

promouvoir au profit des PME, la prestation de services d'information, de


conseil, d'assistance technique, d'expertise et de formation en matière de
gestion*et*d'administration*de*l'entreprise,*par*les*organismes*publics*e
t*privés*spécialisés*;

appliquer les orientations et les normes relatives aux programmes d'action


en matière de prestations de services et en matière d'aménagements
fonciers ; conclure pour le compte de l'Etat les conventions visées aux
articles 23 et 24 de la présente. loi et s'assurer.de.leur.exécution.;
assister les PME, en relation avec l'administration et les organismes
publics concernés, dans les domaines de l'accès aux marchés extérieurs,
de l'acquisition des nouvelles technologies et du développement de
l'innovation et*de*la*qualité;

promouvoir au profit des PME la prestation de services d'expertise et de


formation*en*matière*de*management*de*l'environnement.;

entreprendre toute action de sensibilisation, d'information et d'assistance


auprès des administrations, des collectivités locales et des organismes
publics concernés, en vue de promouvoir et faciliter l'accès des PME aux
marchés publics soutenir et appuyer l'action des PME.dans.ce.domaine.;

apporter son assistance pour la constitution et le fonctionnement des


associations,*groupements*et*réseaux*de*PME*;

donner son avis sur les demandes de reconnaissance d'utilité


publique*présentées*par*les*associations..;

entreprendre toute action de sensibilisation, d'information et d'assistance


en matière de simplification et d'allègement des règles juridiques et des
procédures administratives applicables aux PME ;

diffuser par tous moyens appropriés, la législation et la


réglementation*applicables*aux*PME*;

collecter et diffuser l'information relative au rôle de la PME, à sa


contribution à l'économie nationale et à l'évolution de son activité ;

suivre et évaluer les actions et programmes visant la promotion


de*la*PME*;

établir un rapport annuel sur l'état de la PME.

L'agence peut se faire communiquer par l'administration, les organismes


publics, les collectivités locales, les entreprises concessionnaires de
services publics, les associations et les PME, tous documents ou
informations nécessaires*à*la*réalisation*de*ses*missions.

L'agence peut conclure toute convention dont l'objet est la


promotion.et*le*développement*des*PME.

Pour l'exécution de ses missions, l'Agence peut conclure des accords de


partenariat avec les administrations, les collectivités locales, les
établissements publics, les chambres et organisations professionnelles, les
organisations à but non lucratif, les établissements d'éducation et de
formation publics et privés et les associations*de*soutien*des*PME.

Ces accords ont pour objet de désigner lesdits administrations,


organismes, collectivités et associations en tant que représentants de
l'agence chargés de promouvoir et suivre les actions de celle-ci au niveau
local, provincial et régional. Ils prévoient des mesures de nature à
renforcer leurs capacités
d'intervention*en*matière*de*soutien*et*d'assistance*des*PME.

L'agence établit périodiquement un cahier des charges et sélectionne ses


représentants en fonction de la qualité de leurs propositions de services et
de ses besoins à l'échelon local, provincial ou régional.
L'Agence est administrée par un conseil d'administration et un directeur.

Le conseil d'administration est composé, outre le président :

de*quatre*représentants*de*l'Etat;

des présidents des fédérations des chambres professionnelles ;

du président du Groupement Professionnel des Banques du Maroc ;

du président de l'Ordre des Experts Comptables ;

et de quatre représentants désignés par voie réglementaire parmi les


présidents des associations professionnelles et des organisations à but non
lucratif oeuvrant dans le domaine de la promotion de la PME ;

Le conseil peut convoquer à ses réunions, à titre consultatif, toute


personne physique ou morale du secteur privé ou public dont la
participation est jugée utile.
2- Les associations de soutien à la PME
Peuvent être reconnues d'utilité publique, les associations régulièrement
constituées, fonctionnant conformément à leurs statuts pendant au moins
un an après leur constitution et ayant pour objet de promouvoir au niveau
local,
régional*ou*national,*la*création*et*le*développement*des*PME,*notamm
ent*par:

1 - la mise à la disposition des PME, des services d'assistance technique,


de conseil spécialisé, d'information et de formation pour la création, le
démarrage et le développement*de*l'entreprise;

2 - le soutien à la constitution de groupements ou de réseaux de PME, en


vue d'exploiter en commun les moyens et d'améliorer les conditions
d'accès des PME aux
nouvelles*technologies*et*à*de*nouveaux*marchés*;

3 - la mise en oeuvre des moyens pouvant faciliter le financement des


PME, notamment sous forme de fonds de garantie ou de
cautionnement*mutuel;
4 - la mise en oeuvre des moyens pour l'aménagement de terrains et
locaux professionnels, la création de pépinières d'entreprises et de
parcs*technologiques.

Les associations prévues à l'alinéa premier ci-dessus sont reconnues


d'utilité publique conformément aux dispositions du dahir n° 1-58-376 du
3 joumada I 1378 (15 novembre 1958) réglementant le droit d'association,
tel qu'il a été modifié et complété, sous réserve de la consultation des
chambres professionnelles concernées et de l'Agence nationale pour la
promotion de la P.M.E. dans les deux mois suivant le dépôt de la demande
de reconnaissance d'utilité publique.

Chapitre 2 : Importance et place de la PME au Maroc

Section 1 : IMPORTANCE DE LA PME AU MAROC

L’ importance de la PME est explicitée théoriquement par les coûts de


coordination , de capacité de commande, de rationalisation des structures
et des politiques globales , de sortie et de désengagement liés aux
grandes structures, ajouté aux déséconomies d’échelle, déséconomies de
champ et déséconomies de gestion de la petite taille.D'après la Fédération
de la PME (affiliée à la CGEM), le poids de la PME représente 95% de
l'ensemble du tissu productif national du tissu économique et occupant
plus de 50% des salariés du secteur privé, La part des PME est de plus de
90% dans toutes les branches.
1.1 Caractéristiques des PME marocaines

Acteurs majeurs de l’économie marocaine, les PME marocaines ont des


caractéristiques qui varient selon la taille, le secteur d'activité et le lieu
d'implantation. Généralement, les PME au Maroc se distinguent par les
caractéristiques suivantes:

- Prépondérance de l'entrepreneur
- Faiblesse de l'encadrement
- Faiblesses de pratique du management
- Faiblesse technologique
- Absence d'innovation
- Manque d'information claire et fiable
- Une grande souplesse structurelle

Cette liste de caractéristiques de la PME marocaine n'est pas exhaustives,


d'autres
caractéristiques peuvent être relevées chez une part importante de PME,
telles que :
* La prépondérance d'une culture orale. A l'exception de quelques notes
de service, rien n'est défini d'une manière claire et précise par écrit;
* La division de travail est généralement moins développée. La PME
cherche des personnes susceptibles de s'adapter à une plus grande
variété de tâche et de situations de travail;
* L'incapacité à exercer un pouvoir sur le marché, notamment d'influencer
le prix des biens.
A noter que la quasi majorité des PME marocaines appartient au secteur
privé qui n'est pas pour autant homogène dans ses structures. La grande
fracture est celle qui sépare les sociétés organisées des entreprises
informelles qui sont de plus en plus nombreuses du fait de l'absence de
contraintes à leur création.
(« Outils de financement et contraintes de développement des
PME au Maroc »)

1.2 Les PME au Maroc en chiffres :

– 95% des entreprises marocaines


– 50% de l’emploi
– 20% de la valeur ajoutée
– 30% des exportations
– 40% de la production
– 50% de l’investissement

1.3 La répartition sectorielle des PME

La répartition des PME se caractérise de son inégalité aussi bien au niveau


sectoriel que géographique.
Ainsi, les PME sont très fortement concentrées dans les activités
commerciales et de
services. Si 72% des PME travaillent dans le secteur tertiaire et 27% dans
le secteur
secondaire, on peut considérer que le développement du secteur tertiaire
au Maroc suit la tendance générale observée au cours de l'évolution des
pays industrialisés.
1% seulement exerce dans le secteur primaire. Cela tient sans doute au
fait, pour des raisons culturelles et individualistes, que la constitution de
société au sens formel du terme n'est pas encore enracinée dans les
moeurs rurales.

1.4 La répartition géographique des PME

 40% le Grand Casablanca


 10% Tanger-Tétouan
 8% Rabat-Salé-Khémisset
 9% Meknès-Fès
 Les 33% restants se répartissent sur les régions restantes .

Ainsi, près de la moitié des établissements oeuvrant dans le secteur


industriel,
commercial et des services est implantée dans la région du Grand
Casablanca qui représente également la part prépondérante dans la
majorité des grandeurs économiques relatives à ces secteurs. L'examen
de la faible répartition des PME par région économique10 s'explique par la
persistance de grandes inégalités inter et intra régionales.
Pour réduire donc les inégalités sociales, relancer la croissance et créer du
travail, il faut mettre en place une politique d'aménagement du territoire
qui incite à la délocalisation des entreprises et une stratégie qui favorise
l'investissement et incite les PME à se regrouper pour constituer des
grappes.
Les PME marocaines constitueraient 95 % du tissu économique du pays et
seraient implantées pour 72 % dans le commerce et les services.

Section 2 : ACCES AU FINANCEMENT DES PME AU


MAROC

Depuis les années 1990, le Maroc enregistre des performances


relativement correctes,parmi ses pairs, en ce qui concerne l’amélioration
de l’accès au financement et le développement d’un secteur bancaire et
financier solide et compétitif. Les banques marocaines ont commencé à
manifester un plus grand intérêt à l’égard des PME, élaborant des produits
et des services spécifiques pour différents types d’entreprise ainsi que des
centres consacrés à leurs clients PME. Les banques introduisent un
système de notation du crédit conforme aux normes internationales.
Plusieurs formules de crédits bancaires, de crédits d'aide à l'auto-emploi,
de fonds de
garantie, de micro finance, capital-risque et d'accès à la finance directe
ont été développées pour répondre aux besoins des entreprises.

- Financement bancaire: Les banques marocaines ont commencé à


manifester un plus grand intérêt à l’égard des PME, élaborant des produits
et des services spécifiques pour différents types d’entreprise ainsi que des
centres consacrés à leurs clients PME. Les banques introduisent un
système de notation du crédit conforme aux normes internationales.
- Crédits d'aide à l'auto-emploi: les montants maximaux sont variables
selon le niveau d'instruction des bénéficiaires (Crédits Jeunes Promoteurs,
Crédits Jeunes Entrepreneurs et Programme d'aide à l'auto-emploi) ont été
mis en place afin d'encourager l'intégration des PME dans la vie active et
de réduire le chômage.
- fonds de garantie: à caractère général (FOGAM, PAIGAM, FOGAFAM,
FOMAN..) et sectoriel (FODEP I et II, RENOVOTEL, FORTEX, fonds de
garantie de la Bourse et fonds de garantie des industries culturelles) ont
été déployés en vue de suppléer le rôle des lignes bancaires nationales et
internationales dans le financement des PME marocaines.
L'appui étranger au financement de ces fonds a été requis.

 Analyse du contexte
Le financement du bas de bilan des entreprises, prend la forme de crédit
auprès des
banques et des sociétés de financement. Le marché de financement
marocain a tendance à
prendre une forme presque oligopole avec une offre concentrée par un
nombre limité
d’acteurs (les grandes banques) et une demande composée de grandes
entreprises et une
large population de PME et TPE.
Les PME et TPE marocaines privilégient les voies de financement bancaires
car elles ne
peuvent pas recourir aux marchés des capitaux aussi facilement que les
grandes
entreprises. Selon un rapport des Nations Unies élaboré en 2010, le total
des crédits
accordés par les banques au secteur privé s’élève à 468 milliards, dont
environ 300 milliards
(soit les deux-tiers) destinés aux entreprises. Selon la Direction de la
Supervision Bancaire
de Bank Al-Maghrib, la quotte part des PME dans ces crédits est située à
seulement 18% en
2008, soit un montant global de 54 milliards de dirhams, le reste étant
alloué aux grandes
entreprises.
 Eléments explicatifs
Du point de vue des banques, les PME ont des difficultés à trouver un
financement adéquat
mais ces difficultés ne sont pas directement liées à la réticence ni une
frilosité de la part des
fournisseurs de crédits. Les difficultés d’accès aux financements
rencontrées sont
principalement dues, à la fragilité même des PME et au déséquilibre du
couple Risque/
Rentabilité.
De plus, les PME marocaines se caractérisent généralement par une
faiblesse des fonds
propres et une sous capitalisation qui est généralement due à un manque
de
réinvestissement dans l’entreprise. De plus, il serait possible que le
manque d’enthousiasme
des banques envers le financement des PME soit lié à l’organisation et au
style de
management de l’entreprise, le manque de transparence dans les états
financiers et aux
défaillances au niveau du capital humain.
 Caisse Centrale de Garantie

Créée en 1949, la Caisse Centrale de Garantie est une institution publique


à caractère financier, assimilée à un établissement de crédit.

Instrument de l’Etat, la CCG contribue à donner une impulsion à l’initiative


privée en encourageant la création, le développement et la modernisation
des entreprises. La CCG appuie également le développement social à
travers notamment la garantie des prêts à l’habitat.

Les principaux domaines d’activité stratégiques de la CCG couvrent :

 La garantie des crédits d’investissement, d’exploitation, de


transmission et de restructuration financière ;

 Le cofinancement avec les banques des projets d’investissement


dans le cadre des stratégies sectorielles (industrie, enseignement
privé, tourisme…) ;

 Le financement du haut du bilan à travers les fonds d’investissement


et la garantie du capital risque ;

 La garantie des prêts à l’habitat et des prêts aux étudiants.

Partenaire naturel des banques, la CCG a conclu avec celles-ci des


conventions de coopération concernant l'utilisation des produits de
garantie et de cofinancement.

 Pourquoi recourir à la Garantie ?

L’objectif de la garantie est de faciliter l’accès au financement aux


entreprises, en particulier, Très Petites, Petites et Moyennes Entreprises
(TPME ).

La garantie CCG permet de faire sauter le verrou du financement en


palliant l’insuffisance de sûretés. La garantie agit par le biais du partage
du risque supporté par la BANQUE.
La garantie n’est pas une subvention. Les crédits garantis par la CCG (à
l’instar de tout autre crédit) engagent leurs bénéficiaires.

 Une signature sûre pour les bénéficiaires de la garantie :

Les garanties accordées par la CCG bénéficient de la garantie


inconditionnelle de l’Etat.

 Une politique d’intervention clairement définie :

Les objectifs fondamentaux de la CCG, conditions et modalités


d’intervention sont clairement définis.

 Avantages aux entreprises :


La CCG facilite, par la garantie :

 L’accès au financement bancaire de leurs projets d’investissement


et leurs crédits d'exploitation ;

 La restructuration financière de leurs dettes bancaires ;

 L’accès au financement de la transmission d’entreprises ;

 La CCG soutient, à travers les produits de cofinancement, leur


modernisation pour améliorer leur compétitivité face à la
concurrence étrangère.

 Chiffres Clés :

-4700 entreprises bénéficiares


-43000 emplois créés
-17.4 Milliards de Dhs d’investissement
-10.3 Milliards de Dhs de crédit
-90 % des bénéficiares
Section 3 : CONTRAINTES DE DEVELOPPEMENT DES PME AU
MAROC

Les PME souffrent de nombreuses difficultés qui handicapent leur mise à


niveau. Les unes tiennent à des facteurs extérieurs à l’entreprise et sont
d’ordre financier, administratif et judiciaire, les autres sont propres à la
PME.

1 - Les contraintes financières


Outre un savoir faire technique, un réseau fiable de partenaires
commerciaux, une maind’oeuvre qualifiée, les PME ont également et
surtout besoin de financement. Or ce financement aujourd’hui, dans les
pays émergents, est basé quasi exclusivement sur un autofinancement
subi et non choisi faute d’alternative.
L'entreprise marocaine n'échappe pas à ce constat, il apparaît que cette
dernière rencontre beaucoup de difficultés qui entravent sa croissance,
parmi lesquels l'accès au financement demeure central. Les problèmes
sont également enracinés dans les entreprises elles mêmes :
outre l’insuffisance d’informations financières, beaucoup de chefs
d’entreprise, qui seraient autrement éligibles au crédit, sont peu au
courant des pratiques bancaires et des sources alternatives de
financement, telles que le crédit-bail et l’affacturage. Ce qui constitue un
obstacle à la prise d'une décision financière optimale et partant à l'accès
au crédit.
Il s'agit là d'un problème d'asymétrie de l'information et de la conception
de facteur risque entre le banquier et l'entrepreneur. Il faut que ces deux
acteurs, indissociables
économiquement, puissent établir un langage commun afin qu’il y ait un
lien entre les
demandeurs de capitaux et les apporteurs de capitaux.
Ainsi, en considération de l'importance de la problématique du
financement; la nature, la logique d'action, et le comportement de ces
deux acteurs la PME (principalement familiale et généralement sous
capitalisée) et la banque (principalement commerciale), ainsi que la nature
de l'appréhension du risque doivent être correctement analysées.

La problématique de financement de la PME au Maroc est aussi liée:


Banque européenne d'invest pour la Méditerranée « les besoins des PME
Méditerranéennes »La 5ème Conférence FEMIP. Rabat - Maroc mars2009.
1. Au manque de transparence des entreprises et de professionnalisme
dans la présentation
des dossiers de crédit.
2. A la réticentes des banques à octroyer des prêts aux PME,
3. A la sous-exploitation des différentes sources de financement

A titre d'exemple, la ligne PME/PMI française n'a été engagée qu'à hauteur
de 53 %, la ligne espagnole qu'à 37 % et la ligne italienne qu'à 26%. Cette
faible part est imputable à la méconnaissance de ces lignes de
financement par la majorité des PME marocaines, d'une part, et à
l'inéligibilité des PME aux critères de financement.
Le capital-risque constitue un moyen de financement alternatif pour les
PME. Toutefois, il n'a contribué qu'au financement de 85 entreprises à fin
2004 pour un montant de décaissements de 31 millions d'euros, soit
38,3% du montant total de la ligne capital-risque gérée par la Banque
européenne d'investissement (BEI). Le capital-risque reste inadapté aux
besoins de la PME du fait de la rigidité des critères d'éligibilité des sociétés
de capital-risque du manque d'encadrement technique.

2 - Les obstacles d'ordre administratif et judiciaire


Le problème le plus couramment rencontré par les PME au cours de
chaque étape du
processus de démarrage de leur entreprise est le manque de transparence
des procédures.
Fouzi Mourji « évaluation du secteur des petites et moyennes entreprises
au Maroc dans le cadre du programme empretec Maroc »Etude effectuée
pour le
Secrétariat de la CNUCED dans le cadre du Programme Méditerranée
2000, Juin 2001
Cette situation est le résultat de la complexité des procédures
administratives, le non
engagement des organismes impliqués, l’absence d’une coordination
entre les départements concernés, la difficulté d’identification de l’autorité
habilitée à délivrer l’autorisation d’exercer et l’absence de structures
d’accueil et d’encadrement, ce qui constitue l'occasion du jeu de navette
auquel se livrent les autorités communales et leur autorité de tutelle
(province ou préfecture) dans l'étude d'un dossier ou l'octroi d'une
autorisation pour la réalisation ou l'extension d'un projet de PME.
Cependant, le recours pour excès de pouvoir contre les décisions
administratives entre à peine dans les moeurs des citoyens marocains et
la lenteur du système juridictionnel continue à peser négativement sur la
promotion des affaires.
D’une manière générale, l'organe juridictionnel marocain, composé de
juridictions civiles,pénales, commerciales et administratives, est doté de
codes et de règles de procédures très convenables. Il appartient donc aux
juges de faire valoir leur fonction pour que l'organe dont ils font partie
assume sa mission et contribue ainsi avec les autres pouvoirs publics au
renforcement de l'Etat de droit.

3 - Les contraintes propres à la gestion des PME


La PME marocaine est caractérisée par une organisation déstructurée, une
sous
capitalisation endémique, un encadrement à la limité de l'ignorance des
principes modernes de management, un manque de visibilité ….etc, elle
est appelée donc à déployer un double effort d'une part rattraper les
écarts de croissance et d'autre part anticiper les évolutions futures.
En effet, la gestion de la PME est très fortement marquée par la
personnalité du gérant qui en est généralement le propriétaire. Pour des
raisons culturelles, les entrepreneurs sont assez réticents à partager leur
pouvoir et à répartir les tâches entre divers centres de décisions. Il en
résulte que les dirigeants ont souvent une appréciation erronée du risque
à prendre, et que parfois l'extrême prudence les amène à prendre des
décisions déraisonnables.
De plus, faute de moyens financiers, les gérants de PME ne s'entourent
pas de cadres compétents pour renforcer leur capacité de gestion ou
compenser leurs lacunes techniques en matière de marketing,
comptabilité, finance, approvisionnement, production ou gestion des
stocks.
Refusant d'admettre ou n'ayant pas conscience de leur méconnaissance
des techniques de gestion, ils s'obstinent à ne pas percevoir l'intérêt du
conseil, souvent par crainte de révéler le secret de leurs affaires. A ceci, il
faut ajouter les divergences entre associés quant aux méthodes de gestion
de l'entreprise et des perspectives de son développement, qui souvent
dégénèrent en conflit et sont à l'origine de la dissolution de certaines PME.
Tous ces facteurs combinés nuisent aux capacités des PME marocaines à
suivre les progrès des méthodes de gestion et à innover pour mieux
s'adapter aux contraintes du marché et aux besoins des clients.

Section 4 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES PME AU


MAROC

Dans l’objectif de desserrer la contrainte de financement des PME, l’Etat a


mis en place un
ensemble de fonds et mécanismes visant la garantie des crédits octroyés
à cette population
d’entreprises.
 Les fonds de garanties
L’appui financier aux PME s’est concrétisé par la création et le déblocage
de fonds de
garantie à caractère général et sectoriel :

• La Caisse Centrale de Garantie (CCG) a été créée à cet effet.


• Les garanties de financement des investissements accordées par la
Caisse Centrale
de Garantie (CCG).
• Le Fonds de Garantie pour la Mise à Niveau « FOGAM »
• Le Fonds de dépollution industrielle (FODEP)

 Les mesures de l’ANPME

L’ANPME a entrepris un certains nombre de mesures en mettant en place


des programmes
d’appui à la compétitivité en faveur des PME marocaines. Les deux
programmes phares de
l’ANPME sont : Imitiaz et Moussanada

 IMITIAZ

Une des mesures prises par le pacte national de l’émergence industrielle


(PNEI) est le
programme Imtiaz. Ce dernier a comme objectif d’aider les PME à
renforcer leurs actifs
corporels et incorporels. Il prévoit d’accompagner 50 entreprises à fort
potentiel chaque
année sur la période 2009-2015 en leur attribuant une prime à
l’investissement matériel et
immatériel qui couvre 20% du montant total de l’investissement et peut
atteindre la somme
de 5 millions de dirhams.

 MOUSSANADA
Le programme Moussanada est un programme d’accompagnement des
entreprises dans
leur démarche de modernisation et d'amélioration de leur compétitivité. Il
vise à
accompagner 500 entreprises par an à améliorer leurs systèmes
d’information sur les
cadences de production et de commercialisation et peut, par ailleurs,
couvrir des domaines
variés, tels que la qualité, la logistique et le marketing. La contribution
financière du
programme MOUSSANADA est de 60% du coût total de la prestation,
plafonnée à 1 Million
de DH par entreprise ; l’apport de l’entreprise étant de 40%.

 Autres produits
Source : Ministère de l’économie et des finances
Ce dispositif a été enrichi par les produits destinés aux entreprises et aux
jeunes
entrepreneurs21 :

• Création de TPE et J.E (très petite entreprise et jeune entreprise)


o Garantie des prêts à la création de la jeune entreprise
o Fonds d’appui à l’Auto-Emploi : Moukawalati
o Fonds d’appui à l’auto-emploi dans les provinces du sud
:Moussanada
• Création de PME/Grande entreprise
o Garantie des crédits d’investissement
o Fonds de promotion de l’enseignement privé : FOPEP
• Développement
o Garantie des crédits d’investissement : extension
o Fonds national de mise à niveau
o Fonds de soutien à l’innovation dans le secteur NTIC
o

 Le Maroc met en place des mécanismes de soutient à la PME


Quelques exemples de mécanisme de l’Agence Nationale de la promotion
de la PME (ANPME) :

– IMTIYAZ cible les PME : accorde 20% en prime à l’investissement


plafonné à 5 MDH
– TATWIR cible l’industrie et les services : accorde 50% de subvention aux
projets innovants
– MOUSSANADA cible les PME: Prise en charge de 60% de l’expertise
avec un plafond de 1 MDH
– Rawaj pour le commerce: Prise en charge de 75% des frais
d’équipements

La PME Marocaine
Levier de développement économique et d’innovation Saad Hamoumi –
Président de la commission PME

La PME & l’innovation au Maroc


- Mieux informer les PME des financements disponibles auprès des
banques et les modalités pratiques pour y accéder. Il convient d'améliorer
la circulation de l'information entre banques commerciales, PME et
autorités publiques par des rencontres et tables rondes régulières.
- Contribuer à la modernisation du système bancaire local à travers une
meilleure formation au sein des banques. Les banques commerciales
évitent souvent de financer des PME qui présentent un profil de risque plus
élevé mais difficilement quantifiable. Il faut accompagner les banques
commerciales par de l'assistance technique afin qu'elles développent des
outils d'évaluation des risques de crédit et renforcent leur capacité de
financement des PME.
- Tendre vers une efficience des marchés financiers aujourd’hui sclérosés
faute de
régulation, de structuration, de cohérence technique et informationnelle.
- L’amélioration de la coordination entre les Départements Ministériels
concernés dans le souci d’une plus grande intégration de leurs actions
sectorielles au profit des PME.
- L’implication directe des Collectivités Locales dans le processus de
promotion de la PME par la mobilisation de budgets locaux destinés au
conseil et à l’assistance à ces entreprises.
- Le renforcement du rôle des Chambres de Commerce, de l’Industrie et
des Services en
matière d’aide, d’information, et d’orientation des PME.
- La vulgarisation des systèmes de garantie existants (fonds de garantie
de la Caisse Centrale de Garantie, de Dar Damane, etc.). Ce qui permettra
aux PME de bénéficier des lignes de
crédit ouvertes auprès des banques et qui sont actuellement non utilisées.
- La mise en place d'un système d'aide et d'encouragement de l'Etat à la
PME orienté vers l'innovation et les technologies de l'information (nouvelle
économie).
- La mise en place à travers l’internet d'un réseau national d’information-
orientation de la PME pour son accompagnement dans la résolution des
problèmes qu’elle rencontre.
CONCLUSION

Les PME marocaines peinent à se développer et font face à plusieurs


difficultés dont les raisons sont multiples et variées. Même si
l’origine de leurs difficultés n’est pas financière, elles se traduisent
toutes par des symptômes financiers sous forme de besoins
supplémentaires de financement. Cependant, il n’est pas possible de
réduire les problèmes de croissance des PME à celui de l’accès au
financement.

En effet, contrairement aux pays riches où les PME sont associées à


l’innovation, le
dynamisme et la création d’emplois, dans les économies en
transition comme le Maroc, les PME sont encore marquées par
plusieurs défis notamment la fragilité de la structure financière et
managériale, et une sous capitalisation importante. Ces faiblesses se
traduisent par une faible contribution à la croissance économique et
des difficultés d’accès aux financements.
A l’instar des pays développés, le marché financier marocain dispose
d’une palette de
produits financiers variés, allant des lignes bancaires aux
financements via le capital risque.
Cependant, Il est clair que les PME marocaines ne tirent pas
suffisamment profit de la
diversification de l’offre disponible.
En effet, les banques demeurent la source de financement
privilégiée des entreprises
marocaines et des PME en particulier. Ceci s’expliquerait par les
difficultés d’accès aux autres modes de financements disponibles.

Les programmes d’appui restent un très bon début et montrent


l’importance des PME dans notre pays. Cependant, ils ne sont pas
suffisants. Le programme Imtiaz ne couvre qu’une cinquantaine
d’entreprises chaque année sur les milliers existants.
L’accompagnement des entreprises dans le cadre du programme
Moussanada devrait être placé au cœur des actions d’appuis aux
PME, et en prenant en compte les besoins
substantiels de ces entreprises, le seuil des 500 PME devrait être
considéré comme un seuil minimal.
Ces programmes d’appui et ceux qui vont suivre, n’auront un impact
visible que lorsque des mesures statistiques affinées seront prises.
Tout d’abord il est très important de figer une définition formelle et
légale appliquée par tous les intervenants et qui prend en compte la
nature et le secteur de l’activité. Ceci permettra de déterminer et
visualiser le nombre réel de PME existantes dans le secteur formel
ce qui facilitera la tâche aux promoteurs des programmes d’appui
qui pourraient créer des méthodes d’aides ciblées et spécifique à
chaque catégorie d’entreprises.
Modification
Le contexte marocain n’est pas très différent de celui des pays émergents
et de la région MENA. Au Maroc, la PME dispose d’une importance
significative dans le tissu économique dans lequel elles représentent 95%
selon les statistiques de la confédération de la PME.

Les petites et moyennes entreprises constituent le centre névralgique de


notre économie avec 40% de la production, et 31% des exportations. Elles
sont présentes dans tous les secteurs de l’activité économique
marocaine : l’agriculture, l’industrie, l’artisanat, le BTP, les commerces et
enfin les services qui incluent le tourisme, les communications, les
transports et les services financiers.

Une des premières constatations que l’on pourrait relever lors de l’analyse
des PME marocaines, est l’ambigüité autour de leur définition. La charte
PME élaborée en 2002, retient deux familles de critères déterminant de la
PME, le premier est le nombre d’employés permanents (moins de 200) et
le deuxième est le chiffre d’affaires ou total bilan.

La version légale de la PME :

Trois critères sont pris en considération dans la définition officielle de la


PME définie dans la Charte PME. Le premier est relatif à la gérance Le
second critère est relatif à la propriété du capital. Le troisième critère est
celui de la taille avec une distinction entre les entreprises existantes (plus
de deux années d’ancienneté) et celles qui sont nouvellement créées.

Pour être qualifiées de PME, les sociétés existantes doivent


obligatoirement avoir un effectif inférieur à 200 employés permanents,
avoir un chiffre d’affaires annuel hors taxe qui ne dépasse pas 75 millions
dhs, et/ou un total bilan limité à 50 millions dhs. La loi stipule qu’elles
doivent avoir un programme d’investissement initial inférieur ou égal à 25
millions dhs et respecter un ratio d’investissement par emploi inférieur à
250 000 dhs.

La nouvelle définition de la PME élaborée par l’ANPME tient compte


uniquement du critère du chiffre d’affaires et fait abstraction de l’effectif
de l’entreprise. Selon cette définition, trois types d’entreprises sont
distingués :

• La très petite entreprise : moins de 3 millions de dhs.

• La petite entreprise : entre 3 et 10 millions de dhs.

• La moyenne entreprise : entre 10 et 175 millions de dhs.

La PME dans l’industrie manufacturière : Le ministère de l’industrie et


du commerce s’appuie exclusivement sur les critères de taille, dont toute
entreprise employant moins de 200 salariés permanents est donc une
PME. Selon cette définition, le nombre de PME serait estimé à 7262 sur un
total de 7812 d’entreprise manufacturières, soit 93% du secteur. De Plus,
le ministère a choisi de différencier entre les petites (moins de 50
personnes) et les moyennes entreprises (50-200) ce qui permet d’affiner
les statistiques. Selon cette différenciation, les petites entreprises
représentent 78% du secteur contre 15% pour les moyennes et seulement
7% pour les grandes entreprises.

Profil des PME marocaines :

Selon les données Inforisk, SA18, en se basant sur la définition de la


charte des PME, le nombre des entreprises dont le chiffre d’affaires est
inférieur à 75 millions de dirhams en 2008 et 2009 est aux alentours de
57754 sociétés. Selon la même source, 96% de ces sociétés ont un chiffre
d’affaires au cours des deux derniers exercices inférieur à 3 millions de
dirhams. Ceci montre clairement que le tissu économique marocain est, en
effet, constitué de petites à très petites entreprises, voire micro
entreprises.

Les PME marocaines (CA entre 3 et 75 millions dhs) sont présentes dans
presque tous les secteurs économiques. Les graphiques suivants montrent
la répartition de 120 PME selon leur secteur d’activité, on remarque, donc,
une prédominance dans le secteur manufacturier et commercial.

Répartition des PME par secteur d'activité

8% Manufacturier
14% Commerce
37%
BTP
Divers

41%

440

420

400

380 2008
2009

360

340

320
Manufacturière BTP Commerce Divers

Moyenne du Chiffre d'affaires des PME par secteur d'activité (x100000)

Graphes réalisés par nos soins selon les statistiques de : INFORISK, EULER
HERMES

Ces mêmes PME se caractérisent généralement par une faiblesse des


actifs immobilisés, avec une dominance de l’actif circulant dans presque
tous les secteurs d’activités, ces PME souffrent d’une fragilité de la
structure de l’actif, Cet écart pourrait s’expliquer par la nature même de la
PME marocaine qui a souvent des activités intensives en mains d’œuvre
contrairement aux entreprises industrielles. Cette nature pourrait être une
conséquence des difficultés de financements auxquels font face les PME,
car cette contrainte pourrait les pousser vers des activités peu
capitalistiques. Une seconde caractéristique des PME au Maroc est la
faiblesse des actifs incorporels. Dans les pays développés, la source de la
compétitivité entre les entreprises réside dans les formes immatérielles de
l’investissement, telles que le R&D, les brevets et licences.

De plus, les PME marocaines ont souvent un niveau excessif de stocks, ce


qui immobilise des liquidités, crée des besoins de fonds de roulement ce
qui augmente les besoins de financements.Ces niveaux élevés de stocks
pourraient être à l’origine d’une mauvaise gestion de la part de
l’entreprise ou bien la concurrence sur le marché qui pourrait pousser la
PME à commander des quantités plus importantes par rapport à leurs
besoins afin de bénéficier de certaines remises.

La PME, facteur de croissance économique


Selon l’ANPME, la PME est présente dans tous les secteurs d'activité
économique avec un taux de 98% : l'industrie, l'artisanat et le BTP, les
commerces et enfin les services qui englobent le tourisme, les
communications, le transport, les services financiers. D'après le graphique
ci-dessous, la part des PME est de plus de 90% dans toutes les branches
d'activité sauf celle de la production et de la distribution d'électricité, gaz
et eau, où cette participation est uniquement de 50%.
Cependant la participation des PME dans la création de la valeur ajoutée
globale est de 21%. Cette participation est très variable allant de 0.2%
pour la branche de la production et de distribution d'électricité, gaz et eau,
à 73% pour la branche de l'immobilier et des services et de 20% dans le
cas des industries manufacturières.

En termes d'exportation, les industries textiles et cuir viennent également


en tête (46%), suivies, cette fois-ci par les industries agro-alimentaires
(39%), et les industries chimiques et parachimiques (10%).

La PME, moteur de développement régional et base d'équilibre


Un développement économique équilibré a besoin d’une politique
d'aménagement du territoire qui ne peut être atteint qu'avec le concours
actif des PME dont l'intégration à un tissu économique préexistant est plus
facile que celle de la grande entreprise. L'implantation dans les différentes
régions du Maroc contribuera efficacement à la valorisation des richesses
et des potentialités et à l'amélioration des conditions de vie des
populations locales.

Les données de la direction des statistiques révèlent que la grande


Casablanca regroupe 41% des PME-PMI, les régions de Tanger-Tétouan 9%,
de Rabat-Salé-khémisset 8%, de Meknes-Fés 9% et que les 33% restantes
se repartissent sur les 14 dernières régions.

La PME, facteur de promotion social


Dans une économie en voie de développement comme celle du Maroc, la
PME participe efficacement à la promotion l’emploi social. On estime
qu'actuellement les PME emploient plus de 80% de la population active
repartie comme suit1:
Secteurs d'activité 0à5 6à > 200 Total
200
Affaires immobilières 946 308 8 1262
Autres services (y compris jeunesse et 14239 1853 37 16129
sports)
Commerce 21354 7185 144 28683
Hôtellerie et restauration 3181 1698 58 4937
Hygiène 1785 324 36 2145
Intermédiaires et auxiliaires du commerce 3328 1377 25 124730

1 Selon l’ANPME
et de l'industrie 2
Matériaux de construction et travaux 8501 4859 213 13573
publics
Services domestiques 22 11 1 34
Transports et communications 4463 1578 68 6109
Sous total 1 57819 19193 590 77602
Bois et ameublements divers 442 267 11 720
Cuir et chaussures 236 292 18 546
Extraction et préparation de minéraux et 235 282 7 524
minerais divers
Industrie alimentaire. boissons .tabacs 2105 1573 82 3760
Industrie chimique. parachimique et 400 516 30 946
pharmaceutique
Papier et carton. imprimerie. presse et 897 536 14 1447
édition
Pêche 37 97 17 151
Pétrole et carburant, combustibles et 20 28 2 50
minéraux solides
Textiles et confections 1361 1528 299 3188
Transformation de métaux 3685 1438 63 5186
Sous total 2 9418 6557 543 16518
TOTAL 67237 25750 1133 94120

A la lumière de ces statistiques on peut dire que les PME représentent le


réservoir souple et important des catégories les plus exposées au
chômage notamment les jeunes universitaires. Les facilités juridiques et
les aides spécifiques de l'État ont amené certains demandeurs d'emploi à
créer leurs propres entreprises.
Malgré leur dominance en nombre dans le tissu économique marocain, la
contribution des PME marocaines à la croissance réelle du pays demeure
en deçà des pays industrialisés. Le dispositif statistique actuel n’est pas en
mesure de permettre une bonne visibilité sur le comportement des PME
mais nous pourrions néanmoins dénombrer les grandes lignes directrices
qui permettent de détecter les faiblesses de cette catégorie d’entreprise.
Nous présenterons dans ce qui suit les principales difficultés rencontrées
par nos PME, ainsi qu’une description du processus juridique mis en place
pour y faire face.

Financement de PME au Maroc : une palette de produits variés

Le crédit bancaire :
Les PME et TPE marocaines privilégient les voies de financement bancaires
car elles ne peuvent pas recourir aux marchés des capitaux aussi
facilement que les grandes entreprises. Selon un rapport des Nations
Unies élaboré en 2010, le total des crédits accordés par les banques au
secteur privé s’élève à 468 milliards, dont environ 300 milliards (soit les
deux-tiers) destinés aux entreprises. Selon la Direction de la Supervision
Bancaire de Bank Al-Maghrib, la quotte part des PME dans ces crédits est
située à seulement 18% en 2008, soit un montant global de 54 milliards
de dirhams, le reste étant alloué aux grandes entreprises. Le graphique
suivant représente la moyenne des dettes financières (bancaires) par
secteur d’activité en milliards de DH :

3000

2500

2000

1500 2008
2009

1000

500

0
Manufacturière BTP Commerce Divers

Les difficultés d’accès aux financements rencontrées sont principalement


dues, à la fragilité même des PME et au déséquilibre du couple Risque/
Rentabilité. De plus, les PME marocaines se caractérisent généralement
par une faiblesse des fonds propres et une sous capitalisation qui est
généralement due à un manque de réinvestissement dans l’entreprise.

Marchés financiers :

On constate clairement que le marché marocain de la dette privé reste


très restrictif et limité en termes d’émetteur, avec peu d’entreprises. Les
émissions par des entreprises de taille modestes sont très marginales,
d’autant plus que, s’agissant des entreprises, la loi ne permet qu’à celles
ayant le statut juridique de sociétés anonymes (SA) d’émettre des
obligations sur le marché. Les PME marocaines n’ont toujours pas l’accès à
ces marchés. Le tableau suivant montre les conditions d’accès au marché
des obligations qui demeurent toujours hors de portée des PME
marocaines.

Conditions d'accès aux marchés obligataires


Montant minimal émis 20 millions de dirhams
Maturité minimale de l'emprunt 2 ans
obligataire
Nombre d'exercices certifiés 2 exercices
Valeur nominale minimale 10 Dhs pour les obligations cotées
50 Dhs pour les obligations non
cotées

Marché des actions : Hormis les seuils qui sont problématiques et très
élevés pour une grande population d’entreprises marocaines, les PME ne
sont pas en mesure de respecter les implications de l’introduction en
bourse en termes de communication financières et de bonne gouvernance.

Le financement des PME marocaines via les marchés financiers, capitaux


et dette, est très marginal en raison de l’étroitesse et des conditions
exigées par ces marchés. Malgré les incitations fiscales et financières
adoptées, les mécanismes mis en place ne sont pas particulièrement
adaptés aux besoins des PME. Le facteur institutionnel constitue aussi une
importante barrière d’accès pour ces entreprises au marché boursier, en
raison notamment de la complexité des règles boursières comparé aux
moyens des PME marocaines.

L’appui financier indirect aux PME : Les fonds et mécanismes de


garanties

Dans l’objectif de desserrer la contrainte de financement des PME, l’Etat a


mis en place un ensemble de fonds et mécanismes visant la garantie des
crédits octroyés à cette population d’entreprises.

7.1 Les fonds de garanties

L’appui financier aux PME s’est concrétisé par la création et le déblocage


de fonds de garantie à caractère général et sectoriel :
· La Caisse Centrale de Garantie (CCG) a été créée à cet effet.
· Les garanties de financement des investissements accordées par la
Caisse Centrale de Garantie (CCG).
· Le Fonds de Garantie pour la Mise à Niveau « FOGAM »
· Le Fonds de dépollution industrielle (FODEP)
7.2 Les mesures de l’ANPME

L’ANPME a entrepris un certains nombre de mesures en mettant en place


des programmes d’appui à la compétitivité en faveur des PME marocaines.
Les deux programmes phares de
l’ANPME sont : Imitiaz et Moussanada

 IMITIAZ
Une des mesures prises par le pacte national de l’émergence industrielle
(PNEI) est le programme Imtiaz. Ce dernier a comme objectif d’aider les
PME à renforcer leurs actifs corporels et incorporels. Il prévoit
d’accompagner 50 entreprises à fort potentiel chaque année sur la période
2009-2015 en leur attribuant une prime à l’investissement matériel et
immatériel qui couvre 20% du montant total de l’investissement et peut
atteindre la somme de 5 millions de dirhams.

 MOUSSANADA

Le programme Moussanada est un programme d’accompagnement des


entreprises dans leur démarche de modernisation et d'amélioration de leur
compétitivité. Il vise à accompagner 500 entreprises par an à améliorer
leurs systèmes d’information sur les cadences de production et de
commercialisation et peut, par ailleurs, couvrir des domaines variés, tels
que la qualité, la logistique et le marketing. La contribution financière du
programme MOUSSANADA est de 60% du coût total de la prestation,
plafonnée à 1 Million de DH par entreprise ; l’apport de l’entreprise étant
de 40%.

 Autres produits

Ce dispositif a été enrichi par les produits destinés aux entreprises et aux
jeunes entrepreneurs21 :

 Création de TPE et J.E (très petite entreprise et jeune entreprise)


-Garantie des prêts à la création de la jeune entreprise
- Fonds d’appui à l’Auto-Emploi : Moukawalati
-Fonds d’appui à l’auto-emploi dans les provinces du sud : Moussanada
 Création de PME/Grande entreprise
-Garantie des crédits d’investissement
-Fonds de promotion de l’enseignement privé : FOPEP
 Développement
- Garantie des crédits d’investissement : extension
- Fonds national de mise à niveau
-Fonds de soutien à l’innovation dans le secteur NTIC
Les programmes d’appui restent un très bon début et montrent
l’importance des PME dans notre pays. Cependant, ils ne sont pas
suffisants. Le programme Imtiaz ne couvre qu’une cinquantaine
d’entreprises chaque année sur les milliers existants.
L’accompagnement des entreprises dans le cadre du programme
Moussanada devrait être placé au cœur des actions d’appuis aux PME, et
en prenant en compte les besoins substantiels de ces entreprises, le seuil
des 500 PME devrait être considéré comme un seuil minimal.
Ces programmes d’appui et ceux qui vont suivre, n’auront un impact
visible que lorsque des mesures statistiques affinées seront prises. Tout
d’abord il est très important de figer une définition formelle et légale
appliquée par tous les intervenants et qui prend en compte la nature et le
secteur de l’activité. Ceci permettra de déterminer et visualiser le nombre
réel de PME existantes dans le secteur formel ce qui facilitera la tâche aux
promoteurs des programmes d’appui qui pourraient créer des méthodes
d’aides ciblées et spécifique à chaque catégorie d’entreprises.

Défis des PME marocaines :

Malgré leur dominance en nombre dans le tissu économique marocain, la


contribution des PME marocaines à la croissance réelle du pays demeure
en deçà des pays industrialisés. Le dispositif statistique actuel n’est pas en
mesure de permettre une bonne visibilité sur le comportement des PME
mais nous pourrions néanmoins dénombrer les grandes lignes directrices
qui permettent de détecter les faiblesses de ces entreprises qui
constituent le noyau de notre économie. En effet, beaucoup de contraintes
se dressent devant l’évolution des PME marocaines. Ces contraintes
pourraient être classées en deux catégories : des facteurs intrinsèques à
l’entreprise elle-même et des facteurs externes.

Les facteurs intrinsèques :

Dans la première famille on pourrait lister plusieurs facteurs qui


n’encouragent pas le développent des PME locales. Il s’agit en premier
lieux de la fragilité de leurs structures et d’une sous-capitalisation presque
généralisée. De plus, les PME manquent de moyens techniques et
financiers et elles ont souvent un capital humain en manque
d’encadrement, de formation et de compétences. Ceci se traduit le plus
souvent par une sous-performance des PME marocaines, un manque de
compétitivité et un taux d’échec élevé.

Les facteurs externes :

S’agissant de la deuxième catégorie, les sources de faiblesse des PME


pourraient également être dues aux lourdeurs administratives et à la
fiscalité désavantageuse dont souffrent ces entreprises. Les
problématiques liées aux financements sont également très importantes
et souvent citées parmi les premiers challenges face aux développements
des PME au Maroc. Ces défis rendent le développement de la PME et son
évolution très difficiles, et la poussent à se focaliser sur la survie à la place
de l’innovation contrairement aux pays développés. Le problème de
financement constitue la contrainte la plus visible des PME marocaines, et
un important élément de blocage de leur croissance. Les difficultés que
rencontrent les PME par rapport à l’offre de financement, sont dues à
plusieurs facteurs.

Le premier est lié à la prudence des banques à financer les PME dans un
contexte de manque de liquidité et de concurrence élevés pour les crédits
surtout s’il s’agit de financer les PME lors de la phase de création ou
d’expansion.

Le second est en rapport avec la méconnaissance des entrepreneurs et


dirigeants de PME de la palette des produits financiers disponible dans
notre pays. Un troisième facteur pourrait être le manque d’adaptation de
ces produits financiers aux besoins d’une grande population de PME,
d’autant plus que la grande majorité des PME marocaines sont en effet des
TPE (très petites entreprises).

Un autre facteur qui contribuerait négativement aux financements des


PME serait lié à l’existence d’une forte asymétrie d’information entre
l’investisseur et la PME et le manque de transparence souvent lié à la
fragilité de la structure de cette dernière.

Situation actuelle des PME : des défaillances en croissance depuis


2011

Les statistiques récentes en 2013 sont alarmantes 2. Au 1er semestre, plus


de 1.990 entreprises marocaines ont été enregistrées comme défaillantes.
Cette accélération du nombre de défaillances constatées depuis 2011 est
aujourd’hui d’autant plus inquiétante que la tendance risque de se
poursuivre en 2014. Cette même année verra une augmentation du
nombre d’entreprises défaillantes de plus de 10%, contre 8% en 2013. Plus
encore, ce dysfonctionnement devrait se ressentir lors de la création
même des entreprises. Pour les experts, une piste de sortie de crise est

2 Selon l’enquête menée par le cabinet Euler- Hermes sur la défaillantes au Maroc en 2013
aujourd’hui avancée pour le cas du Maroc, à savoir «l’ouverture de
nouvelles options de financement pour les entreprises». Cette piste n’est
pas nouvelle, au vu des différents efforts déployés ces dernières années
pour pallier au manque de financement des PME nationales.

La conjoncture laisse en effet entendre, selon la même étude, une


prudence affichée du secteur bancaire qui opère un net ralentissement de
l’octroi de crédit aux entreprises. Face à cette réalité, de nombreuses
structures entrepreneuriales sont donc contraintes d'annoncer leur
défaillance, ne pouvant plus honorer leurs dettes.

L’évolution de la défaillance depuis 20093

8000
7000
6000
5000
4000
Nombre de défaillance
3000
2000
1000
0
2009 2010 2011 2012 2013 2014

Certaines analyses notent la tendance qu'ont certaines entreprises à


annoncer délibérément leur défaillance pour mieux relancer leur activité.
Dans le cas précis du Maroc et selon les différents témoignages, la
conjoncture est réellement difficile au regard du resserrement de marge.
Crise des principaux partenaires économiques du pays, recul de
l’investissement public, flambée des prix des matières premières, frilosité
du secteur bancaire sont aujourd’hui autant d’éléments qui expliquent la
difficulté de certaines entreprises à poursuivre leurs activités.

Il ne faut pas oublier non plus les dysfonctionnements juridiques qui n’ont
cessé d’être soulignés par le patronat. Nous entendons par là la loi sur les
délais des paiements qui reste à ce jour au cœur des débats et des
travaux de la commission PME de la CGEM.

3 SOURCE : INFORISK, EULER HERMES


Tous ces éléments, malgré les différentes manœuvres gouvernementales,
sont à l'origine de la mauvaise passe que traverse le secteur privé. Les
indicateurs et études internationales4 semblent à leur tour confirmer la
poursuite de cette morosité constatée. En tout cas, l’une des difficultés qui
subsiste à l’heure actuelle réside dans la modélisation économique des
profils disparates des PME marocaines, dominées à 97% par les micro-
entreprises dont plus de 60% sont occultées dans le secteur informel selon
les statistiques du ministère de l’Économie et des Finances en 2010.

Il en ressort, en conséquent, deux types de problématiques. En amont,


plusieurs individus, désireux d’échapper à la précarité de leur situation et
à la médiocrité de leur rémunération dans le secteur informel, se lancent
dans l’entrepreneuriat sans évaluation préalable et du marché et de
l’étendu de la demande latente. En aval, la survie de l’entreprise tient de
son interaction avec son environnement et son adaptation à un paysage
concurrentiel en constante mutation conditionné par un certain nombre de
contraintes.

Concernant le marché boursier, la création du 3ème compartiment dès


l’an 2000, aussi ambitieuse qu’elle puisse paraître, n’a pas produit tous les
effets escomptés à cause du manque d’adéquation entre les impératifs de
communication et de bonne gouvernance dictés par le CDVM 5 et la
capacité des PME à répondre aux standards attendus. Force est de
constater que les investisseurs, averses de nature au risque, engagent peu
ou pas de fonds dans des structures économiques offrant peu de visibilité
sur leurs états financiers.

En effet, rares sont les entreprises marocaines qui communiquent


spontanément leurs résultats annuels. Les données publiques gratuites
sont, quant à elles, livrées avec parcimonie et bien en retard : les

4 Le rapport Doing Business 2013 l’économie marocaine

5 Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières


dernières statistiques de l’Observatoire de l’Entrepreneuriat, par exemple,
datent du 1er semestre 2011.

Par ailleurs, les professionnels du secteur dénoncent, quant à eux, des


problèmes plus spécifiques liés notamment aux délais de paiement non
maîtrisés. En effet, s’il y a un réel problème qui accentue, compte tenu de
la situation réglementaire actuelle, les défaillances des entreprises
marocaines, c’est bien la fixation aléatoire et non contractuelle des délais
de règlement. Les PME n’en sont que plus vulnérables du fait des délais
courts dont elles jouissent comparativement aux entreprises de taille plus
conséquente.

Enfin, la PME marocaine rencontre des difficultés non négligeables quant à


l’accès aux marchés publics du fait de la compétitivité des prix des
prestations offertes par les grandes entreprises qui réalisent davantage
d’économies d’échelles. En consacrant exclusivement un pourcentage des
marchés publics aux PME, l’Etat permettrait de renforcer efficacement et
de manière ciblée l’éventail de mesures d’appui financier indirect
octroyées. Notons que le programme Imtiaz par exemple, ne couvre,
annuellement, qu’une cinquantaine d’entreprises. Les mesures d’appui
financier indirect ainsi que les initiatives d’accompagnement logistique et
technique accordées doivent inscrire leur champ d’intervention dans une
logique constructive visant à aider les PME à se focaliser sur l’innovation
plutôt que de faire de leur survie un but ultime.
Fiscalité des PME au Maroc

La fiscalité des entreprises au Maroc n’est pas pour autant un élément


négligeable. De ce point de vue, les PME ont une place plus relative, qui
démontre si besoin était encore leur morcellement et leurs carences en
termes de développement et de productivité. Ainsi, elles ne représentent
que 20% des recettes de l’impôt sur les sociétés et 30% des recettes de
l’impôt sur le revenu, selon le régime fiscal qui leur est applicable. Ces
chiffres tendraient à prouver que la fiscalité n’est pas une entrave au
développement de PME performantes et conquérantes, sur les marchés
nationaux et internationaux. Cette tendance, si elle reste à nuancer, est
confortée par les priorités de l’administration et du gouvernement, ainsi
qu’il ressort des deux dernières lois de finances. Les dispositions fiscales
forment un cadre d’accompagnement et d’incitations à divers moments de
la vie de l’entreprise. Exonérations de durées variables A l’ occasion du
démarrage de l’entreprise, tout d’abord, plusieurs mesures existent afin de
favoriser l’éclosion d’entreprises durables. On peut citer des exonérations
de durées variables, concernant la cotisation minimale pour les 36
premiers mois de l’activité de l’entreprise, concernant la taxe
professionnelle pour les cinq premiers exercices (et une imposition à taux
réduit ensuite, cette taxe étant en outre assimilée à une charge dé-
ductible), concernant la TVA sur les biens d’équipements au cours des
deux premières années de l’activité de l’entreprise. Ajoutons également,
en matière d’imposition du résultat, l’existence de plusieurs régimes
possibles. Ainsi, les contribuables peuvent, sous conditions de chiffre
d’affaires notamment, opter pour l’imposition sur la base d’un chiffre
d’affaires forfaitaire ou d’une comptabilité simplifiée (et donc moins
contraignante pour le contribuable). De plus, le barème de l’IR a connu
une évolution à la baisse, exonérant les contribuables dont le bénéfice net
n’excède pas 30 000 dh par an. Au-delà et à titre d’exemple, un bénéfice
annuel de 120 000 dh n’est soumis qu’à un taux réel de 19,66 % au lieu
du taux facial de 34 %, et un bénéfice de 200 000 dh n’est imposé qu’à un
taux réel de 25,8 % au lieu d’un taux facial de 38 %. De même, en matière
de TVA, les petites entreprises exerçant dans la fabrication de
marchandises ou la prestation de services s’en trouvent exoné- rées dès
lors qu’elles ne franchissent pas un seuil de chiffre d’affaires annuel porté
à 500 000 dh après avoir été fixé à 180 000 dh. Pour leur part, les
commerçants détaillants ne sont pas assujettis à la TVA dès lors que leur
chiffre d’affaires n’excède pas 2 000 000 dh.

Régimes spéciaux

Du point de vue de l’impôt sur le résultat de l’entreprise, l’impôt sur le


revenu ou l’impôt sur les sociétés, des aménagements sont prévus en
matière de taux d’imposition dans le cadre de régimes spéciaux. A cet
effet, on peut citer l’exonération quinquennale pour les entreprises
exportatrices, hôtelières, artisanales, ou celles s’implantant dans des
régions ou provinces dont le développement est particulièrement
recherché. Certes, des conditions supplémentaires sont parfois requises,
mais le principe est là. Au-delà de ces régimes spéciaux, les taux ont fait
l’objet de réductions, l’impôt sur les sociétés ayant vu son taux passer de
35 % à 30 % et l’impôt sur le revenu ayant vu son taux maximum
descendre de 44 % à 38 %, pour les revenus dépassant les 180 000 dh.
Pour les entreprises existantes, les régimes fiscaux « traditionnels » ont
été adaptés pour prendre en compte la spécificité des PME marocaines,
qui sont plus souvent des petites entreprises que des entreprises
moyennes. A cet effet, les petites entreprises peuvent bénéficier d’un
impôt forfaitaire, sous réserve de ne pas dépasser un chiffre d’affaires
plafond, fixé par l’administration. Au-delà de ce seuil, le régime dit du
résultat net simplifié leur est encore ouvert, synonyme de coût et
formalisme allégés. Certaines taxes prennent directement en compte la
problématique PME, sans aménager des régimes dérogatoires. En effet, la
TVA ne s’applique pas aux entreprises dont le chiffre d’affaires est
inférieur à 500 000 dh pour les fabricants ou les prestataires de service ou
2 000 000 dh pour les commerçants. Les dernières nouveautés, en matière
d’incitation fiscale pour le développement des PME, résident dans une
tentative d’initier un mouvement de rapprochement entre entreprises et
d’adoption d’une structure juridique plus adaptée à une évolution durable,
de nature à faciliter le financement de leurs projets. Dans la perspective
d’un meilleur financement, des mesures fiscales temporaires, pour l’année
2010, réduisent le coût fiscal de mutations ou structurations des petites et
moyennes entreprises.

« Prime » fiscale

Dans le cadre d’opération d’augmentation des fonds propres, les


organismes de capital risque sont incités par une exonération des
bénéfices que ces organismes pourraient en tirer sous la forme de
dividendes ou inté- rêts perçus dans le cadre des investissements réalisés,
quand ces investissements visent des PME. Plus encore, les opérations
d’augmentation de capital réalisées jusqu’à la fin de l’année 2010 se
verront doublées d’une « prime » fiscale sous la forme d’une réduction de
l’impôt dû ou de la cotisation minimale à hauteur de 20 % du montant de
l’augmentation et l’application d’un droit d’enregistrement fixe de 1 000
dh au lieu d’un droit proportionnel, quels que soient le montant de
l’augmentation de capital réalisée et le résultat net de la société. Toujours
dans la perspective de faciliter le financement des entreprises, les
transformations d’entreprises exploitées en nom propre vers des sociétés
soumises à l’impôt sur les sociétés réalisées jusqu’à la fin de l’année béné-
ficieront d’un droit d’enregistrement fixe de 1 000 dh au lieu d’un droit
proportionnel et d’une exonération de la taxation des plus-values
constatées à cette occasion. Enfin, pour favoriser les rapprochements et
les constitutions de groupements de PME, les opérations de fusion et
scission feront bénéficier aux entrepreneurs et actionnaires de ces
sociétés d’un report de l’imposition des plus values jusqu’à la revente des
actions ou parts sociales reçues dans l’opération. Les structures issues des
fusions ainsi réalisées pourront également bénéficier d’un régime
favorable d’amortissement des immobilisations acquises par l’absorption
d’une autre société. Ainsi, si la problématique du développement des PME
est plus que fiscale, la fiscalité mise sur pied au Maroc offre aujourd’hui
des outils pour faire apparaître des PME de plus grande taille, plus
compétitives et plus conqué- rantes, dans un contexte national et
international plus exigeant et plus concurrentiel que jamais.

Sources :
 Mme Karim Khaddouj « Les PME marocaines en difficultés : essai
d’analyse » Colloque International « ENTREPRISES EN DIFFICULTÉ ET
CHANGEMENT ORGANISATIONNEL : état de l'art et perspectives
concernant les PME » 30 et 31 octobre 2014, Marrakech.
 http://www.cdvm.gov.ma/sites/default/files/Etude_PMEMaroc_2011_05_1
2.pdf
 Mohamed Kabbaj., directeur du cabinet Maroc Expertise Vice-Président
de la Commission Juridique, Fiscale et Sociale de la CFCIM

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