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Crédoc/Crédit documentaire
Détails
Écrit par Olivier Genin économiste
Définition :
La lettre de crédit est un engagement écrit pris par une banque de régler ou d'accepter un effet
sur présentation de certains documents. Plus connue sous le nom de Crédit Documentaire
parfois désignée par L/C, abréviation de Letter of Credit, ou encore dénommé Crédoc.
Le "crédit documentaire" est la convention à caractère irrévocable par laquelle un donneur d'ordre
(l’Acheteur/ Importateur) prie sa banque de mettre à la disposition d’un bénéficiaire (le Vendeur/
Exportateur) qu'elle nomme ou à la disposition d'un tiers que ce dernier nommera, une somme
d’argent déterminée contre la remise d'un titre de transport de marchandises (par exemple un
connaissement) et de divers autres documents (par exemple un certificat d'origine, un certificat
d'assurance), en respectant la période de validité de la convention. Ces documents attestant de la
bonne exécution par le vendeur de ses obligations.
Aussi, le crédit documentaire est un instrument de crédit pour le commerce international et il ne fait
pas l'objet d'une loi mais d'un Règlement établi par la Chambre de commerce internationale : les
Règles et Usance Uniformes (RUU) révisées à compter du 1er juillet 2007.
Un peu d’Histoire :
La première utilisation de la lettre de crédit, qui fut l'un des premiers outils de paiement à distance
émis au Moyen Âge, était faite par les banquiers lombards et hanséatiques ainsi que notamment les
templiers.
En effet, ces derniers, à l’époque des croisés et afin de sécuriser les routes marchandes et de
pèlerinage pour Jérusalem, ont institutionnalisé les premiers connaissements. Au travers de toutes
les commanderies templières établies au Moyen Orient et dans le bassin méditerranéen de l’époque,
il était possible aux pèlerins et aux marchands de voyager sans emmener avec eux trop d’argent et
ainsi éviter de se faire détrousser par les pillards et autres bandits, pirates etc.…. En se présentant,
et sous réserve d’être le détenteur ou le mandataire des documents (connoissement qui de nos
jours est devenu depuis le XVIIIème siècle connaissement…), ils se voyaient remettre une somme
d’argent convenue, ou la marchandise.
C’est ainsi que le Crédit documentaire, sous sa forme moderne, par l’intermédiaire des
banques, permet de garantir aux deux parties le débouclage de l’échange commercial sous réserve
de répondre aux normes et procédures du Crédoc (et du contrat de vente entre les parties,
indépendant du Crédoc) ; qui depuis l’époque des Templiers se sont complexifiées du fait même de
le certificat d'assurance
la liste de colisage
le certificat de contrôle qualité ou d'inspection
le certificat sanitaire ou phytosanitaire
le certificat d'analyse
le certificat d'usine
le certificat de circulation des marchandises
les certificats de poids, de jaugeage, de mesurage
la facture douanière
Etc…
Le fonctionnement du Credoc :
Il existe plusieurs sortes de crédit documentaire (voir plus bas), le plus courant étant le Crédoc
irrévocable ; qui permet d’exporter avec le maximum de sécurité et de garanties de paiement.
Voyons le déroulement :
confirmation élimine pour le vendeur le risque de non-transfert des fonds pris sur la banque
émettrice, le risque politique du pays.
3. Dès réception de la notification du crédoc, le vendeur doit vérifier que les conditions fixées
sont conformes au contrat commercial conclu avec le client-acheteur, et de pouvoir fournir
tous les documents requis dans les délais impartis. Sinon, il doit demander sans attendre à
l’acheteur qu'il fasse apporter par sa banque (émettrice) les modifications nécessaires.
Quand tout est correct, le vendeur expédie la marchandise.
4. Au même moment, le vendeur rassemble tous les documents exigés dans le crédit et les
remet à sa banque (banque notificatice).
5. Si les documents sont conformes aux termes de l'ouverture du crédit, trois possibilités
peuvent se présenter :
Ø Le crédoc est confirmé par la banque : celle-ci paie le vendeur à la date prévue
et adresse les documents à la banque émettrice.
Ø Le crédoc est notifié par la banque du vendeur, mais utilisable aux caisses de la
banque émettrice. la banque du vendeur (notificatrice) transmet les documents à
la banque de l’acheteur (émettrice) qui, après vérification de leur conformité,
règle alors le vendeur à l'échéance prévue.
Ø Le crédoc est notifié par la banque du vendeur et utilisable à ses caisses. La
banque du vendeur réclame les fonds auprès de la banque émettrice (celle de
l’acheteur) et les crédite au vendeur à réception. La banque du vendeur
(notificatrice) adresse les documents à la banque émettrice.
6. Les documents sont transmis à l’acheteur, qui prend alors possession de la marchandise.
L'engagement de payer des banques repose uniquement sur la stricte conformité des
documents : ils sont donc examinés scrupuleusement, et la moindre faute de frappe peut
être considérée comme une irrégularité. Exemple d’irrégularités :
ATTENTION aux délais d’expédition, de paiement, les banques, émettrice et notificatice, peuvent
prendre entre 5 et 7 jours de délai maximum chacune pour vérifier scrupuleusement l’ensemble des
documents du crédoc.
ATTENTION au choix des incoterms ; En effet leur utilisation doit correspondre, au type de crédoc
choisi.
ATTENTIONaux avances négociables. L’utilisation de certaines clauses appelé red clause ou green
clause est un crédoc accordant une avance de fonds (attention aux taux et intérêts de retard fixé
par la banque), versée par la banque du vendeur (notificatice) sur demande de la banque de
l’acheteur (émettrice) avec l’accord de ce dernier, au bénéficiaire/vendeur avant que celui-ci
présente les documents exigés par le crédoc à sa banque (notificatice). Cette clause met l'acheteur
face au risque de défaillance d'un vendeur étranger. L’importateur peut l’utiliser, s’il a l’habitude de
travailler avec l’exportateur et que les relations commerciales ont été éprouvées. Si l’exportateur
est nouveau, cette technique d’avances est fortement déconseillée.
ATTENTION ! Le crédoc n'est qu'un engagement à payer sur présentation des documents. En
aucun cas il n’engage la conformité de la marchandise ! L'acheteur n'a aucun recours si les
documents sont conformes mais pas la qualité de la marchandise.
En effet tout au long du processus très procédurier, les banques ne vérifient que la validité des
documents.