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L’immobilisme est en marche

« Être de gauche, disait Coluche, cela ne dispense pas d’être intelligent.


»

Simone Rodan-Benzaquen Devenez fan


Directrice d’AJC Europe (American Jewish Committee)
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Un plaidoyer pour
l'intolérance
Cologne : Il y a donc conflit entre deux des principes-clé de la pensée
progressiste occidentale : celui de l'égalité des sexes, et celui du respect
des "différences" culturelles des minorités. Depuis les incidents du 31
décembre à Cologne, il nous explose littéralement à la figure. En avons-
nous vraiment pris la mesure ?

Aujourd'hui il est temps de regarder les réalités en face et d'en finir avec
cette rhétorique infantilisante. Ce n'est pas parce que quelqu'un souffre
ou peut potentiellement souffrir de discrimination qu'il ne peut pas être lui
même raciste, misogyne, intégriste ou homophobe. Cette conception
racialiste et différentialiste est non seulement inacceptable mais contre-
productive. Elle consiste à faire le cadeau du réel à l'extrême droite et de
prendre en otage des milliers de Français et Européens de confession
ou culture musulmane pour qui toutes ces atteintes aux valeurs
fondamentales sont insupportables.

Ce n'est pas en niant la nature des problèmes que l'on évitera une
récupération de l'extrême droite, bien au contraire.

Les réfugiés sont des êtres humains. Certains sont formidables. Certains
sont abominables. Comme les Français, comme les hommes, comme
les femmes. Tous les viols doivent être dénoncés avec la même force.
Sans distinction d'origine, ni dans un sens, ni dans l'autre.
Que les violeurs soient réfugiés ou notables, que les victimes soient
notables ou réfugiées. Sans réserve.

faire prévaloir l’éthique de conviction sur l’éthique de responsabilité ?

l’immigration : il est politiquement correct de dire qu’elle est une


chance pour la France, pas du tout un problème. Comme si elle ne
pouvait pas être les deux à la fois !

. Rien n’empêche de se battre sur deux fronts : contre le racisme et la


xénophobie d’une part, contre les dangers d’une immigration incontrôlée
d’autre part. Certains, à gauche, ne veulent mener que le premier de ces
combats.

L’important est de ne pas confondre le vrai et le bien, comme font trop


souvent et la droite et la gauche. Par exemple, constatant que les
humains sont plus souvent égoïstes que généreux, certains, à droite,
vont en conclure que l’égoïsme est une bonne chose, qu’il faut le laisser
librement s’épanouir. C’est sacrifier la valeur au réel. Alors que d’autres,
à gauche, persuadés que la générosité vaut mieux, vont en conclure
qu’elle est inscrite au cœur de l’homme, que c’est le capitalisme qui nous
rend égoïstes. C’est dénier le réel au nom de l’idéal. Ce sont deux
erreurs symétriques, l’une et l’autre dangereuses.

le racisme antimusulman, en France, est très loin d’être le plus virulent.


Un noir catholique ou un arabe athée seront beaucoup plus souvent
victimes du racisme qu’un musulman de type européen !

La gauche, surtout en France, a toujours tendance à prendre ses désirs


pour la réalité, donc à confondre le réel et l’idéal, ou à méconnaître celui-
là lorsqu’il ne correspond pas à celui-ci. C’est le piège de l’idéalisme, de
l’utopie, des bons sentiments, du politiquement correct…

politiquement correct
Qu’est-ce que le politiquement correct ? Une police de la pensée, le plus
souvent intériorisée, qui interdit de dire ce qu’on croit vrai quand cette
vérité ne correspond pas à ce qu’on voudrait qu’elle soit ou à ce qui
serait, aux yeux de la pensée dominante, moralement ou politiquement
souhaitable. C’est confondre le réel et le bien, la vérité et la valeur, au
bénéfice de ces derniers. C’est moins la voix de la majorité que celle des
élites réelles ou prétendues. Moins une langue de bois, contrairement à
ce qu’on dit parfois, qu’une langue de coton – matériau plus doux,
comme chacun sait, mais presque aussi difficile à avaler ! Par exemple il
est politiquement correct de dire que l’islamisme radical n’a rien à voir
avec l’islam, qui est une religion de paix et d’amour. Que ce soit
souhaitable, c’est bien clair. Mais est-ce vrai ? Peu importe : il est
politiquement correct de le dire… Même chose pour l’immigration : il est
politiquement correct de dire qu’elle est une chance pour la France,
pas du tout un problème. Comme si elle ne pouvait pas être les
deux à la fois ! Mais le réel se venge : à force de refuser d’entendre
ceux qui jugeaient que l’immigration extra-européenne, même
nécessaire, posait un certain nombre de problèmes, on a fini par les
pousser vers le parti qui prétend, bien sûr à tort, qu’elle est la source de
tous nos maux ! Le politiquement correct, qui dénie les problèmes,
fait le jeu du populisme, qui les hystérise. Et comme le politiquement
correct, en France, est plutôt de gauche (parce que la gauche est
surreprésentée dans le microcosme médiatique), il finit par faire le jeu de
la droite dure, voire de l’extrême droite. C’est une raison supplémentaire
de le combattre

S’agissant maintenant de l’immigration, il est vrai que la gauche a


souvent refusé de voir le problème en face, comme si seuls les racistes
pouvaient y voir une source d’inquiétude.

Lévi-Strauss : il est normal que « des cultures attachées chacune à un


style de vie, à un système de valeurs, veillent sur leurs particularismes »,
et « cette disposition est saine, nullement – comme on voudrait nous le
faire croire – pathologique »

Bref, être attaché à une certaine culture, à certaines traditions, à un


certain mode de vie, ce n’est pas du racisme : c’est l’expression
légitime d’une certaine identité nationale ou européenne, dont nous
aurions bien tort d’abandonner la défense à l’extrême droite ! Mais
faut-il pour autant en conclure que le racisme n’existe pas ? Évidemment
non. Que l’antiracisme est un combat funeste ? Pas davantage. Rien
n’empêche de se battre sur deux fronts : contre le racisme et la
xénophobie d’une part, contre les dangers d’une immigration incontrôlée
d’autre part. Certains, à gauche, ne veulent mener que le premier de ces
combats.

la fraternité, le souci des pauvres, c’est quand même mieux que le


chacun pour soi ! L’important est de ne pas confondre le vrai et le bien,
comme font trop souvent et la droite et la gauche. Par exemple,
constatant que les humains sont plus souvent égoïstes que généreux,
certains, à droite, vont en conclure que l’égoïsme est une bonne chose,
qu’il faut le laisser librement s’épanouir. C’est sacrifier la valeur au réel.
Alors que d’autres, à gauche, persuadés que la générosité vaut mieux,
vont en conclure qu’elle est inscrite au cœur de l’homme, que c’est le
capitalisme qui nous rend égoïstes. C’est dénier le réel au nom de l’idéal.
Ce sont deux erreurs symétriques, l’une et l’autre dangereuses.

Mais la frontière est souvent ténue entre l’antijudaïsme et


l’antisémitisme, comme entre l’islamophobie et le racisme antimusulman.
Il importe donc de rester doublement vigilant, pour préserver la liberté de
l’esprit (on a le droit de critiquer toute idéologie, qu’elle soit religieuse ou
pas) sans cesser de combattre le racisme, sous toutes ses formes.
Notons d’ailleurs que le racisme antimusulman, en France, est très loin
d’être le plus virulent. Un noir catholique ou un arabe athée seront
beaucoup plus souvent victimes du racisme qu’un musulman de type
européen ! Ce n’est pas une raison pour cesser de combattre ce
racisme-là, mais arrêtons d’en faire l’essentiel. Quant à ceux qui
prétendent qu’il n’y a « aucun rapport » entre le djihadisme et l’islam, ils
nient l’évidence. Que penseriez-vous d’un chrétien qui vous dirait : « Il
n’y a aucun rapport entre l’Inquisition et le christianisme, cela n’a rien à
voir ! » ?

le communisme, je suis contre ! L’islam, je suis contre ! J’ai pour cela


d’excellentes raisons, sur lesquelles je me suis souvent expliqué et qui
rejoignent largement les vôtres. Mais vous me demandiez si marxisme et
islam pouvaient être compatibles avec les valeurs des Lumières et de la
République. Je vous réponds que oui, à condition que marxistes et
musulmans renoncent à certains traits traditionnels de leurs doctrines et
fassent le travail de modernisation et d’élaboration critique nécessaire.
Vous me direz que cela ne vaut que pour les individus, pas pour la
doctrine originelle.

la gauche s’inspire plus souvent de Rousseau – ou de la vision bien


niaise qu’elle s’en fait – que de Machiavel, Montaigne, Pascal, Spinoza
ou Althusser. Eh bien disons que je suis une exception. « Être de
gauche, disait Coluche, cela ne dispense pas d’être intelligent. » Cela ne
dispense pas non plus, ajouterai-je, d’être lucide sur l’humanité ! Épicure
le disait déjà : « L’homme n’est de nature ni sociable ni en possession
de mœurs douces. » C’est pourquoi nous avons besoin de lois, donc de
politique : non parce que nous serions naturellement bons mais pour que
nous ayons une chance, culturellement, de le devenir, et d’abord pour
nous interdire collectivement le pire !

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