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BOIS ET FORÊTS DES TROPIQUES, 2002, N° 272 (2)

DOSSIER 5
RÉHABILITATION / RESTAURATION

La réhabilitation
des mines et carrières
à ciel ouvert

Ce travail est le condensé


d’une étude bibliographique sur la
réhabilitation et la revégétalisation
des sites miniers. Les aspects
législatifs sont abordés ainsi que le
contexte environnemental et
économique. Il est proposé des
solutions techniques aux difficultés
rencontrées couramment lors de la
réhabilitation des mines et carrières
à ciel ouvert.

Christine Le Roux
Cirad
LSTM (Laboratoire des symbioses
tropicales méditerranéennes)
Campus de Baillarguet
TA 10/J
34398 Montpellier Cedex 5
L’installation de brise-vent et de plantes de couverture contre les
France
vents de sable permet la germination plus lente d’Acacia karroo.
Windbreaks and cover plants help protect slow-germinating Acacia
karroo against sandstorms.
Photo A. Bannister, avec l’aimable autorisation de RBM.
BOIS ET FORÊTS DES TROPIQUES, 2002, N° 272 (2)
6 DOSSIER
RESTORATION / REHABILITATING

RÉSUMÉ ABSTRACT RESUMEN


LA RÉHABILITATION DES MINES REHABILITATING OPEN-CAST LA REHABILITACIÓN DE MINAS
ET CARRIÈRES À CIEL OUVERT MINES AND QUARRIES Y CANTERAS A CIELO ABIERTO

Pour attirer l’investissement, nombre Many countries are actively develo- Para atraer las inversiones, muchos
de pays développent activement leur ping their mining sectors to attract países desarrollan activamente su
secteur minier. Les dommages envi- investment. This can result in consid- sector minero, lo que puede acarrear
ronnementaux qui en résultent peu- erable environmental damage, all the daños considerables al medio
vent être importants. Ils le sont d’au- more so in countries with inadequate ambiente; fenómeno amplificado por
tant plus que la réglementation du regulations in this area. Adding to the la insuficiencia de la reglamentación
pays est insuffisante. Par ailleurs, les problem is the fact that mining com- de los países. Por otro lado, las com-
compagnies minières sont en compé- panies are competing for access to pañías mineras compiten para acce-
tition pour l’accès aux différents sites prospecting and mining sites. For der a los distintos sitios de explora-
d’exploration et d’exploitation. Or companies, displaying an environ- ción y explotación. Ahora bien, el
l’affichage d’une attitude respon- mentally responsible attitude is a way mostrar una actitud responsable
sable vis-à-vis de l’environnement est of enhancing their credibility and hacia el medio ambiente es un medio
un moyen pour les compagnies d’être competitiveness. However, aware- para las compañías de ser creíbles y
crédibles et compétitives. La prise de ness of the need to rehabilitate min- competitivas. No obstante, la con-
conscience de la nécessité de la réha- ing sites is a recent phenomenon, and cienciación sobre la necesidad de la
bilitation minière est toutefois many are still being abandoned once rehabilitación minera es reciente. Aún
récente. Beaucoup de sites sont they cease to operate. Nevertheless, se abandonan muchos sitios tras su
encore abandonnés après l’exploita- some companies, mainly those of explotación. Sin embargo, algunas
tion. Pourtant, certaines compagnies, international stature, are now adopt- compañías, generalmente de dimen-
d’envergure internationale le plus ing strict environmental standards sión internacional, adoptan normas
souvent, adoptent de hauts stan- and financing impact studies and medioambientales exigentes, finan-
dards environnementaux, financent research on ecological rehabilitation cian estudios de impacto, investiga-
des études d’impact, des recherches and restoration. Mining sites are sub- ciones sobre rehabilitación y restau-
sur la réhabilitation et la restauration ject to high levels of physical, chemi- ración ecológica. En efecto, una
écologique. En effet, un site minier cal and biological stress. Sound reha- explotación minera sufre importantes
subit des stress importants sur le bilitation management can help to estreses físicos, químicos y biológi-
plan physique, chimique et biolo- reduce and sometimes solve the cos. Una adecuada gestión de la
gique. Une bonne gestion de la réha- ensuing problems. Achieving these rehabilitación puede disminuir e
bilitation peut atténuer et même objectives requires managing the ter- incluso resolver tales problemas.
résoudre ces problèmes. Il faut pour rain to limit erosion and soil com- Para ello, hay que acondicionar el
cela aménager le terrain de façon à paction, rapidly making use of the terreno de manera que se limite la
limiter l’érosion et la compaction du biological potential of available top- erosión y la compactación del suelo,
sol, tirer rapidement profit des poten- soil, remedying nutrient deficiencies aprovechar rápidamente las poten-
tialités biologiques du sol de couver- (by adding soil improvement material cialidades biológicas del suelo de
ture, pallier les carences nutritives and fertiliser and planting nitrogen- cobertura, paliar las carencias nutriti-
(par l’amendement, la fertilisation, la fixing and mycorrhiza-bearing spe- vas (mediante enmiendas, fertiliza-
fixation biologique de l’azote et la cies), reducing toxic metal concentra- ción, fijación química del nitrógeno y
mycorhization), réduire les toxicités tions, creating a microclimate that micorrización), reducir las toxicida-
métalliques, créer un microclimat promotes germination and selecting des metálicas, crear un microclima
favorable à la germination des appropriate species. The selection favorable para la germinación de
plantes, choisir des espèces adap- should be made among pioneer and plantas y elegir especies adaptadas.
tées. Ce choix prendra en compte les native species, and should also con- Esta elección tendrá en cuenta las
espèces pionnières et les espèces sider species associations and suc- especies pioneras y las especies nati-
natives. Il portera aussi sur les asso- cessions over the longer term. vas, sin olvidar las asociaciones de
ciations d’espèces et leur succession Whatever the site under considera- especies y su sucesión en un plazo
à plus long terme. Il apparaît que, tion, the use of nitrogen-fixing más largo. Se observa que, sea cual
quel que soit le site, l’utilisation d’es- species is always beneficial and even sea el sitio, el empleo de especies
pèces fixatrices d’azote est béné- essential to successful rehabilitation. fijadoras de nitrógeno es beneficioso
fique, voire indispensable au succès e incluso indispensable para el éxito
de la réhabilitation. Keywords: mining site rehabilitation, de la rehabilitación.
revegetation, ecological restoration.
Mots-clés : réhabilitation minière, Palabras clave: rehabilitación
revégétalisation, restauration écolo- minera, revegetación, restauración
gique. ecológica.
BOIS ET FORÊTS DES TROPIQUES, 2002, N° 272 (2)
DOSSIER 7
RÉHABILITATION / RESTAURATION

Introduction Les aspects


législatifs de
la réhabilitation
Les activités extractives ont des Face à l’impact des mines et des Aux États-Unis, la loi SMCRA
répercussions notables sur l’environ- carrières, la plupart des pays ont mis (Surface Mining Control and Recla-
nement, surtout depuis la mécanisa- en place une législation, celle-ci étant mation Act) demande le rétablisse-
tion de l’exploitation. En dehors de plus ou moins précise et exigeante. ment d’un paysage stabilisé où le
l’impact esthétique négatif, les sites En France, il y a obligation de garan- ruissellement et l’érosion sont
laissés à l’abandon n’ont plus ni sol ties financières afin d’assurer la contrôlés, mais aussi le rétablisse-
ni végétation, sont même générale- remise en état du site après l’exploi- ment d’une couverture végétale per-
ment abiotiques, fortement soumis à tation d’une carrière. Dans l’exploita- manente et diversifiée qui inclut pra-
l’érosion et susceptibles de polluer tion minière, par contre, il n’y a pas tiquement toutes les espèces
une large zone alentour. On peut dis- cette obligation de garanties, mais le d’origine (Barnhisel, Hower, 1997).
tinguer plusieurs niveaux d’interven- mode de remise en état est précisé Cette loi a malheureusement freiné
tion sur ces sites dégradés, la réhabi- dans le dossier de demande d’autori- les plantations de ligneux car une
litation étant le processus de sation d’ouverture. Que ce soit pour couverture végétale herbacée suffit à
réparation des effets de l’exploitation les carrières ou les mines, la revégé- la restitution des dépôts de garantie
sur l’environnement. Elle peut ne talisation est demandée, mais elle aux compagnies. Par ailleurs, dans
consister qu’en une stabilisation et n’est pas explicitement exigée par la beaucoup de pays (Bolivie, Colombie,
une mise en sûreté de la zone, ou loi. En ce qui concerne les départe- Brésil, Jamaïque, Malaisie…), des pro-
bien en un simple reverdissement, ments d’outre-mer, l’extension du grammes de reforestation sont en
mais elle peut aller jusqu’à la restau- code minier métropolitain y est très cours.
ration écologique. C’est le niveau récente puisqu’elle ne date que En Australie, les recherches en
d’intervention le plus abouti, l’inté- d’avril 1998. Dans les territoires matière de réhabilitation ont démarré
gralité de l’écosystème original d’outre-mer français, on peut noter plus tard qu’aux États-Unis, et la
devant être restaurée. Dans ce cas, le par exemple qu’en Nouvelle- législation s’est fondée sur les exi-
rôle de la revégétalisation sera d’ac- Calédonie il n’existe actuellement pas gences de l’environnement local. Les
célérer la succession naturelle des d’obligation réglementaire de réhabi- propositions détaillées de réhabilita-
espèces. litation des mines, mais cela va chan- tion ne sont pas exigées au moment
ger puisque le Territoire est en train où la licence est accordée, mais il en
d’élaborer une police des mines. faut l’approbation avant que l’exploi-
tation commence. Un rapport annuel
est fourni par la compagnie, avec un
suivi, entre autres, de la revégétali-
Carte 1. sation.
Sites et pays référencés dans le texte.
Sites and countries referred to in the text.
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8 DOSSIER
RESTORATION / REHABILITATING

tie de la nécessité de rétablir la cou-


L’image
verture végétale (comme au Zim- des compagnies
babwe). Lorsque la réhabilitation
implique la revégétalisation, cette d’exploitation
injonction n’est pas obligatoirement
suivie, comme en Chine. Globale-
minière
ment, dans beaucoup de pays du et l’impact minier
Sud, il n’y a pas ou peu de réhabili-
tation, soit parce que les opérations
sont de petite taille (artisanales), soit L’image que renvoient les com-
parce que la loi est inexistante ou pas pagnies est contrastée. Parfois, leurs
appliquée. Cette insuffisance de objectifs sont uniquement financiers,
moyens d’action est observée au au mépris des populations et de l’envi-
Brésil, sur la mine de nickel de ronnement. Certaines compagnies ont
Macedo, dans l’État de Goiás même été impliquées dans de graves
(Brooks et al., 1998). Les exploita- conflits, favorisés souvent par la com-
tions à grande échelle sont, en plexité des régimes fonciers.
revanche, conduites par des organi- D’autres compagnies ont une
sations internationales qui imposent attitude qui se veut, au contraire, res-
des standards environnementaux ponsable vis-à-vis de l’environnement.
internationaux à l’opérateur minier. Elles adoptent les standards les plus
Par ailleurs, le désir d’attirer les performants possible malgré les diffé-
investissements étrangers, ou le rences législatives suivant les pays.
besoin d’accroître les exportations, Beaucoup de compagnies essaient de
font que beaucoup de gouverne- réduire au minimum l’impact sur l’en-
Revégétalisation d’un site d’orpaillage en ments ont ouvert grand leurs portes vironnement, de réparer tout effet
Guyane par l’ONF. Les plants d’Acacia aux compagnies minières, ce qui négatif, de reconstruire un écosys-
mangium (âgés ici de quatre mois) sont conduit actuellement à un regain des tème original ou de s’approcher le
installés sur les matériaux de comblement prospections et des exploitations (5)1. plus possible de l’état initial du site.
des bassins de sédimentation. Or un pays est d’autant plus attractif Elles conduisent des recherches sur la
Revegetation of a gold panning site in
pour les investisseurs qu’il a une atti- faune et la flore, maximisent la conser-
French Guyana by the ONF (Office national
des forêts, the French forestry office).
tude laxiste en matière de protection vation de la biodiversité et préconi-
Seedlings of Acacia mangium (aged four de l’environnement, ou que le déve- sent le choix des espèces indigènes
months in this example) have been loppement de ce secteur d’activité pour la revégétalisation.
established on infill material in est encore trop récent pour être C’est le cas de la multinationale
sedimentation basins. accompagné d’une législation. C’est Rio Tinto. Ce géant est né, en 1995, de
Photo C. Le Roux. le cas de l’Argentine, où ce sont les la fusion de deux conglomérats, l’un
carrières qui constituent la principale du Royaume-Uni et l’autre australien.
activité extractive (avec 65 % du PNB Implanté dans quarante pays, il
minier). Le gouvernement a toutefois emploie 51 000 personnes. Les sites
mis en place un plan volontariste de miniers sont soumis à des études
Plus près de nous, en développement du secteur minier, et d’impact, un suivi et des audits envi-
Allemagne, la densité de population a les compagnies internationales arri- ronnementaux. À Madagascar, dans
forcé les opérateurs de mines à ciel vent en force, car le nouveau cadre le projet d’exploitation de dépôts d’il-
ouvert à remettre en culture les juridique minier, très libéral, est cal- ménite (dioxyde de titane), près de
anciens sites miniers, et ce depuis le qué sur celui du Chili (où cela a déjà Tolagnaro, au sud-est de l’île, QIT
début du siècle à l’Ouest, mais beau- entraîné des problèmes environne- (Quebec Iron & Titanium, filiale cana-
coup plus récemment à l’Est (Wuerz, mentaux). Le nombre d’entreprises dienne de Rio Tinto) évalue depuis
1986). minières internationales implantées 1986 les possibilités d’exploitation de
La réhabilitation est parfois obli- en Argentine est passé de 4 en 1989 à ce site. Avant qu’une décision d’ex-
gatoire, comme au Royaume-Uni, 60 en 1996. Le Botswana, Cuba, le ploitation soit prise, QIT fait réaliser
avec le redépôt du sol décapé, ou au Venezuela, le Ghana, le Burundi, le des études sociales, environnemen-
Brésil, par le dépôt de 20 cm de sol Honduras, le Guatemala sont égale- tales et techniques, avec une large
de couverture. Plus généralement, la ment devenus des pôles de dévelop- consultation de la population, des
réhabilitation est souvent requise, pement des activités minières. discussions avec le gouvernement
mais sans être obligatoirement assor- malgache, la Banque mondiale, WWF,

1 Les chiffres entre parenthèses renvoient aux références Internet figurant en fin d’article.
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DOSSIER 9
RÉHABILITATION / RESTAURATION

et d’autres groupes d’intérêt local. minière australienne pour la gestion On est passé ainsi d’une période
L’idée de base de ce projet est qu’en de l’environnement, incluant, entre de forte opposition entre les ONG et
l’absence de tout développement autres, le principe de développement les compagnies minières à une
économique la pression des popula- durable (2). Les compagnies se sont coopération plus constructive, avec la
tions sur la forêt côtière va se pour- longtemps focalisées sur les béné- parution de guides de bonne
suivre, à tel point que cette forêt sera fices économiques. En s’orientant conduite des opérations dans l’indus-
totalement détruite dans vingt ou vers le développement durable, elles trie minière. Pour les ONG, l’activité
quarante ans. Le projet propose la prennent toujours en compte les des compagnies minières peut avoir
création de zones de conservation de aspects économiques, mais ceux-ci des effets à la fois positifs et négatifs
la faune et de la flore, incluant une ne sont plus prioritaires par rapport sur l’environnement et les collecti-
partie de la forêt littorale, tandis que, aux considérations de santé, de sécu- vités locales. Elles constituent parfois
dans les zones défrichées du fait de rité et d’environnement (3). les seules sources de capital pour le
l’exploitation de l’ilménite, des WMC (Western Mining Corpora- développement et les infrastructures.
essences commerciales seront plan- tion), une compagnie australienne Le partenariat ONG-compagnies
tées, ce qui permettra d’alléger la qui est le troisième producteur mon- minières peut éviter ou limiter les
pression existante sur la forêt. dial de nickel, s’inscrit tout à fait dans impacts délétères. Le but est ainsi
Sous un autre climat, à Sudbury cette vision de la « sustainability », d’infléchir la philosophie industrielle
au Canada, la compagnie Inco qui est de concilier les besoins en faveur de l’environnement, cela
(International Nickel Company) mène actuels de développement social, pouvant se faire par l’attribution
ses programmes de revégétalisation. économique et environnemental, d’une certification indépendante aux
Ses efforts ont été reconnus en 1992, sans compromettre la satisfaction résultats de gestion environnemen-
au sommet de Rio, pour l’excellence des besoins des générations futu- tale d’une compagnie minière. Ce
de son travail environnemental dans res (4), de garder comme objectif partenariat, on l’a vu, peut être béné-
la transformation de deux mille hec- l’accroissement des profits et de la fique pour la compagnie minière,
tares désertiques en un tapis herbacé valeur des actions, mais à travers un dans le sens d’une confiance accrue
et arboré, à partir de pins provenant comportement social et environne- de la collectivité et d’un avantage
de ses pépinières. La production est mental responsable. Selon WMC, « la compétitif, car elle prouve ainsi son
de 100 000 plants par an. Inco pos- compétition pour l’accès à l’explora- engagement en faveur du développe-
sède également un site unique de tion et à l’exploitation minières est ment durable (3).
production, à 1 400 m de profondeur, intense. De faibles performances
avec éclairage adapté et arrosage environnementales freinent la capa-
automatisé. La température constante cité d’une compagnie à attirer les
de 24 °C permet une production de meilleurs éléments, le capital et l’ap- Mine à ciel ouvert de Berkely Pit à Butte
pins tout au long de l’année (1). pui de la collectivité. Pour simplifier, (Montana, États-Unis). Vue d’un bassin de
240 m de profondeur pollué par du cuivre.
Un autre exemple positif dans une bonne gestion de l’environne-
The Berkely Pit open-cast mine in Butte
l’industrie minière est la création, en ment, c’est du bon business » (4).
(Montana, USA). This 240 m deep basin has
1993, du centre australien de been polluted by copper.
recherche en réhabilitation minière Photo C. Le Roux.
(ACMRR), rebaptisé récemment
ACMER (Australian Center for Mining
Environmental Research), dont le rôle
est de répondre aux besoins de l’in-
dustrie sur le plan environnemental,
de regrouper les recherches et d’ana-
lyser les résultats des expérimenta-
tions sur le long terme. Ce centre tra-
vaille en partenariat, entre autres,
avec le Csiro (organisme australien
de recherche scientifique et indus-
trielle) et des universités. Comme les
compagnies d’exploitation sont
jugées principalement sur leur com-
portement environnemental, l’indus-
trie minière australienne vise l’excel-
lence dans ce domaine. C’est ainsi
qu’est né le code de l’industrie
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10 DOSSIER
RESTORATION / REHABILITATING

Les clés de
la réha bilita tion
et l’intérêt
des symbioses

La réhabilitation intégrée

Dans le cas d’une dégradation


avancée, la persistance de stress phy- Parcelle d’Acacia mangium (âgés de trois ans et demi) sur la mine d’or Boulanger
en Guyane. La hauteur moyenne des arbres est de 8 m.
siques, chimiques et biologiques
A plot of three and a half year-old Acacia mangium planted on the Boulanger gold
empêche la succession des processus mine site in Guyana. The trees have reached an average height of 8 m.
forestiers naturels de s’opérer à un Photo C. Le Roux.
rythme compatible avec les besoins
humains. Il faut donc penser, avant de
commencer l’exploitation, au cycle Dans certains cas, comme celui et la succession écologique facilitée
entier de vie de la mine pour y incor- des terrils de schiste houiller à Saint- (6). En Inde, au Rajasthan, les champi-
porer la remise en valeur progressive Étienne (France), pour éviter le déve- gnons mycorhiziens sont considérés
et préserver le sol de surface. Lone loppement des adventices et pour comme indispensables dans la res-
Star (Washington) est une carrière de réduire le coût de la végétalisation, tauration des sites dégradés (Rao,
sable et de gravier où les zones exploi- celle-ci a lieu sans apport de terre Tarafdar, 1998). En Floride, une pré-
tées sont réhabilitées au fur et à végétale. Les déblais peuvent même inoculation endomycorhizienne s’est
mesure de l’exploitation : préparation, être préférables au sol de couverture, avérée essentielle pour l’établisse-
extraction et remise en état sont inté- quand celui-ci a été stocké trop long- ment d’un écosystème forestier sur
grées à l’exploitation. Cette pratique temps. Le sol a alors perdu sa micro- mines de phosphate. C’est encore le
réduit la quantité de matériaux dépla- flore et sa microfaune, les nutriments cas de la mine d’uranium Ranger
cés et manipulés. De ce fait, la bio- ont été lessivés et il est devenu une (Australie), où les difficultés d’établis-
masse et l’activité microbiennes sont source de mauvaises herbes. sement de certains eucalyptus ont été
moins longues à se rétablir qu’en cas en partie résolues par leur mycorhiza-
de stockage du sol (The Department Une alter na tive au sol tion et par l’utilisation d’une litière
for the Environment, 1996). de couver ture d’eucalyptus (7). En Nouvelle-
Calédonie également, la mycorhiza-
L’utilisa tion du sol Elle consiste en l’utilisation d’es- tion du pin des Caraïbes (Pinus cari-
de couver ture pèces fixatrices d’azote, qui peuvent baea) a permis sa bonne croissance
être mises en place directement sur le sur substrat ferrallitique (Pelletier,
Dans la plupart des cas, la substrat brut (Moiroud et al., 1991). Esterle, 1995).
remise en place du sol de surface est Des expérimentations de revégétali-
le meilleur moyen de restaurer la pro- sation ont été menées sur la mine de La décompaction
ductivité (Barnishel, Hower, 1997). Porto Trombetas (Brésil). Les légumi- du substrat
Pourtant, le coût d’apport de sol de neuses nodulées (Acacia mangium,
couverture venant d’un autre endroit Acacia holosericea, Acacia angustis- Le substrat compacté de la mine
peut être prohibitif. Cette technique sima, Enterolobium contortisiliquum, manque d’un réseau macroporeux
est néanmoins couramment utilisée Clitoria fairchildiana et des albizzias) facilitant les mouvements de l’eau,
pour végétaliser des substrats très ont montré une croissance plus rapide l’aération et l’extension du système
toxiques, fortement acides ou que les légumineuses ne nodulant racinaire. Il vaut mieux alors replacer
basiques, s’opposant à toute vie pas. La revégétalisation est dans ce les déblais en évitant la compaction,
végétale. C’est ce qu’ont fait en cas recommandée avec des espèces plutôt que d’essayer de la réduire a
Nouvelle-Calédonie deux compa- arborées nodulées mais aussi myco- posteriori (The Department for the
gnies, la Cider Nord et la SLN, en rhizées (Franco et al., 1994) ; en effet, Environment, 1996). Néanmoins,
recouvrant sur plusieurs sites les sub- les plantes mycorhizées, du fait de quand la compaction n’a pu être évi-
strats dénudés avec de la terre fertile leur croissance améliorée et de leur tée, il faut l’alléger : un labourage
(du sol d’alluvions). Cette technique capacité à exploiter les minéraux du profond, sur plus de 45 cm, permettra
ne permet pas toujours la fixation du sol, offrent une meilleure protection la pénétration racinaire, l’infiltration
sol car les racines ont tendance à contre l’érosion. Le taux de survie des de l’eau (Barnhisel, Hower, 1997) et
n’explorer que la couche superficielle. plantes sera augmenté (Lugo, 1997) la lutte contre l’érosion.
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DOSSIER 11
RÉHABILITATION / RESTAURATION

L’amendement L’ada pta tion à la toxicité


et la fertilisation
En Nouvelle-Calédonie, face au
En l’absence de sol de couver- nummularia (Rao, Tarafdar, 1998). problème très sérieux de la phytotoxi-
ture, on peut amender le substrat par En France, sur les sites de Millery cité des sites miniers, l’utilisation de
l’épandage de boues de stations (Rhône) et Voglans (Savoie), l’inocu- plantes pionnières fixatrices symbio-
d‘épuration. Cet épandage peut faci- lation de plantes actinorhiziennes et tiques d’azote, comme Acacia spiror-
liter l’établissement de la végétation de légumineuses a permis d’amélio- bis et Casuarina collina qui sont des
(Sopper, Seaker, 1986), car il permet rer fortement leur taux de survie plantes indigènes présentant une
de remonter le pH du sol : c’est une (Moiroud et al., 1991). haute résistance aux conditions éda-
source de carbone et une source phiques défavorables, fait partie de
alternative d’azote (Barnhisel, la stratégie de revégétalisation
Hower, 1997). Les déblais miniers (Brooks et al., 1998).
sont, en effet, très fréquemment défi-
cients en azote et en micro-orga-
Mine de cuivre de Bingham (Utah, Montana) exploitée depuis 1906 par Kennecott.
nismes capables de convertir l’azote
L’excavation mesure près de 1 km de profondeur sur 4 km de large. Chaque jour,
de l’air sous une forme assimilable
450 000 t de matériaux sont déplacées.
pour les plantes. En dehors de l’épan- The Bingham copper mine (Utah, Montana), worked by Kennecott since 1906. The
dage des boues, on utilise principale- excavation is nearly 1 km deep and 4 km wide. 450 000 t of earth are moved each day.
ment des fertilisants et des agents Photo C. Le Roux.
neutralisants (Barnhisel, Hower,
1997). Par exemple, sur le site de
Sudbury (Ontario), le reverdissement
s’est fait à l’aide d’un mélange d’her-
bacées et de légumineuses indigè-
nes, d’application de chaux (50 t/ha)
et d’engrais (1 t/ha). De la même
façon, en Australie, sur la mine de
Eneabba, l’établissement de la plante
de couverture et du mélange de
graines d’espèces indigènes a été sti-
mulé par l’ajout d’engrais (200 kg/ha
de superphosphate avec oligoélé-
ments) (7).
L’utilisation de légumineuses,
seules ou en mélange, permet de
réduire les applications de fertilisants
(The Department for the Environment,
1996), car les bactéries fixatrices
d’azote apportées par l’inoculation
confèrent aux espèces végétales
associées un avantage indéniable
pour se développer sur des sols
dépourvus de matière organique. La
revégétalisation effective des mines
de gypse du Rajasthan passe par le
rétablissement des cycles nutritifs.
Neuf arbres ont été sélectionnés pour
leur importance économique et pour
leur capacité à réhabiliter les mines
de gypse sans aucun amendement. Il
s’agit d’Acacia senegal, A. tortilis,
Azadirachta indica, de Colophosper-
mum mopane, Dichrostachys nutans,
Pithecellobium dulce, Prosopis juli-
flora, Salvadora oleoides et Zizyphus
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12 DOSSIER
RESTORATION / REHABILITATING

Restauration de la forêt riveraine à et le BRGM (Bureau des recherches


Montejo la Vega (Ségovie, Espagne). géologiques et minières), afin de
Restoration of riparian forest at Montejo
mettre au point des techniques de
la Vega (Segovia, Spain).
Photo WWF, avec l’aimable autorisation
réhabilitation. Les propositions en
de Lafarge/WWF. matière de plantation étaient fondées
sur les espèces locales pour reconsti-
tuer la forêt originelle de l’île, telles
Le choix des espèces que Calophyllum inophyllum, Cordia
subcordata, Terminalia catappa et
Puisque les sols à restaurer ont Adenanthera pavonina (une légumi-
souvent des propriétés physiques et neuse) (Friou et al., 1992). Des
chimiques anormales, seules les espèces exotiques à croissance rapide
plantes adaptées à ces contraintes avaient aussi été sélectionnées, en
peuvent les coloniser. Ces espèces plus des espèces locales, pour leur
seront essentiellement des plantes capacité à couvrir rapidement le sol, à
mycorhizées et/ou fixatrices d’azote, fixer l’azote et à reconstituer une for-
comme nous l’avons déjà vu. C’est la mation forestière favorable à la crois-
stratégie employée en Malaisie, dans sance des espèces locales de seconde
les mines d’étain (Ang Lai, 1986). Le génération. Il s’agissait de légumi-
choix des espèces peut aussi se por- neuses (acacias et gliricidias) et de
ter sur les espèces pionnières à crois- casuarinacées (Casuarina sp., Gym-
sance rapide, particulièrement celles nostoma sp.) préalablement inocu-
qui sont connues pour leur capacité à lées (Friou et al., 1992).
s’établir et croître sur les sites dégra- Les espèces exotiques sont, on
dés, comme Acacia mangium dans les le voit, souvent utilisées de façon
zones colonisées par Imperata sp. complémentaire aux espèces indi-
(Parrotta et al., 1997). gènes ; au Brésil, des espèces intro-
Au Brésil, des technologies ont duites ont aussi été utilisées. À ce
été développées par l’Embrapa (orga- propos, sur plusieurs sites, les aca-
nisme brésilien de recherche agrono- cias ont montré le meilleur comporte-
mique), fondées sur l’installation de ment. Les espèces exotiques sont
légumineuses nodulées et mycorhi- parfois aussi utilisées en cas d’échec
zées, utilisables sans sol de couverture des espèces locales. En Sierra Leone,
Toujours en Nouvelle-Calédonie, ni compost. La priorité est donnée aux la compagnie Sieromco voulait réha-
il existe des plantes hyperaccumula- espèces indigènes, comme Mimosa biliter les sites exploités et les aires
trices de nickel comme Geissois prui- caesalpiniifolia, M. scabrella, M. acutis- de dépôt des rejets de lavage de la
nosa, Argophyllum laxum, Baloghia tipula, Pseudosamanea saman et Ente- bauxite. Dans un premier temps, on a
alternifolia, Phyllanthus aeneus, rolobium contorsiliquum. favorisé la recolonisation par la flore
Agathea deplanchi et Hybanthus En Nouvelle-Calédonie, les tra- indigène et des tentatives ont été
caledonicus, dont la teneur en nickel vaux sur les espèces indigènes ont faites pour y ajouter des plantations
de la masse sêche varie de 0,1 à 0,9 % permis d’obtenir en pépinière, par de citrus. Globalement, comme les
(Brooks et al., 1998). Elles pour- germination de graines ou par boutu- résultats n’ont pas été à la hauteur de
raient être utilisées pour décontami- rage, des plants d’une quarantaine ceux attendus, un nouveau pro-
ner le sol par phyto-extraction. d’espèces, la plupart endémiques du gramme de revégétalisation des
Quand la croissance des plantes territoire, pouvant convenir à diffé- déblais a été entrepris. De nom-
est inhibée par les résidus miniers, il rents types de substrat minier breuses espèces d’herbacées et de
est possible d’apporter du com- (Jaffre, Pelletier, 1992). On trouve ligneux ont été testées. Parmi les
post pour réduire la toxicité. Une les espèces potentiellement utili- variétés introduites, on trouve
expérimentation sur une ancienne sables pour la revégétalisation parmi Paspalum plicatulum, une herbacée
mine de plomb et de zinc, en Chine, à les cypéracées, les myrtacées, les d’Amérique centrale, utile quand le
Shaoguan, a montré que les apports protéacées et les casuarinacées sol de couverture est minimal et que
de compost comme matériel de cou- (Jaffre, Rigault, 1991). la zone est sensible à l’érosion, et
verture, et d’effluents comme amen- Pour la revégétalisation des Acacia leptocarpa. Elles se sont bien
dement, ont des effets positifs sur la sites miniers de Nauru, dans le adaptées, sont tolérantes au feu et ne
croissance de la légumineuse Stylo- Pacifique, un projet pilote expérimen- sont pas envahissantes (Kargbo et
santhes guianensis (Lan et al., 1998). tal a été proposé en 1992 par le Cirad al., 1994).
BOIS ET FORÊTS DES TROPIQUES, 2002, N° 272 (2)
DOSSIER 13
RÉHABILITATION / RESTAURATION

Malheureusement, dans d’autres La levée de dor mance était amélioré, la densité et la diver-
régions, des espèces exotiques se et la ger mina tion sité pourraient aussi être augmen-
sont montrées envahissantes, comme des graines tées (Roche et al., 1997). Une autre
certains acacias et Leuceana leucoce- façon d’optimiser la réhabilitation est
phala (Parrotta et al., 1997), mais Le feu peut aussi être utilisé de prélever le sol de couverture au
des espèces indigènes peuvent aussi pour supprimer les adventices (7*). moment de l’année où ce sol est le
l’être. C’est pourquoi, sur la mine Dans le parc national Rudall River plus riche en graines, pour qu’il
d’uranium Ranger (Australie), le sol de (Australie), il est géré par les abori- atteigne sa capacité optimale à végé-
couverture n’est pas utilisé pour végé- gènes pour favoriser la levée de dor- taliser le terrain exploité. L’épandage
taliser, car cela poserait des pro- mance des graines de spinifex. Cette du sol de couverture doit avoir lieu
blèmes d’infestation par des mau- méthode accélère effectivement la sans délai car le stockage a un effet
vaises herbes et de colonisation réhabilitation de petites zones et négatif sur la survie des graines :
agressive par des espèces indigènes évite la dominance des espèces dans le cas de la réhabilitation des
comme Acacia holosericea et des mau- annuelles. Les graines enfouies dans mines de bauxite, seulement 15 %
vaises herbes. Or la dominance d’une le sable sont chauffées et deviennent des graines résisteraient au stockage
espèce est à éviter parce qu’elle rend réceptives à la prochaine pluie (9). Un du sol.
l’habitat trop homogène et que cela certain nombre de légumineuses indi-
peut interrompre ou perturber la suc- gènes du sud-ouest de l’Australie Semis direct
cession des espèces (Tucker, nécessitent une forte chaleur pour ou planta tion
Murphy, 1997). C’est pourquoi une lever la dormance de leurs graines.
revégétalisation multi-espèce est sou- Traditionnellement, on pense que ces L’opérateur a le choix entre
haitable, avec une couverture végétale espèces répondent à un signal de semis direct et plantation. Le semis
complétée par des espèces pionnières chaleur émanant d’un front de feu. direct a deux avantages : un mélange
ligneuses ou arbustives (8). Ainsi, sur Dans un environnement soumis au de graines peut être utilisé et de
la mine de Eneabba, à l’ouest de feu, il y a un avantage pour les grandes surfaces peuvent être ense-
l’Australie, la végétalisation a lieu graines qui germent à la saison mencées rapidement. Le succès des
grâce au réétalement du sol de cou- humide, juste après le passage du techniques de semis direct nécessite
verture, au moyen du paillis, et par feu, et ce indépendamment des l’utilisation de plusieurs tonnes de
l’ensemencement d’une centaine d’es- autres spécificités adaptatives des graines et la présence d’un verger à
pèces locales. Une culture de couver- plantes (Roche et al., 1997). graines (Seabrook, 1995). Au
ture, de l’avoine, est semée avec les Sur la mine d’Alcoa en Australie, Canada, sur le site de Sudbury, la
espèces indigènes pour protéger la on utilise chaque année 400 000 revégétalisation des 2 000 ha de
germination des jeunes plants. Sur ce graines de différentes espèces pour
site minier, l’envahissement par les réhabiliter les mines de bauxite.
mauvaises herbes est contrôlé natu- L’amélioration du taux de germina- Reboisement à Mertola (Portugal).
rellement, l’avoine étant remplacée tion de ces graines reste une préoccu- Reforestation at Mertola (Portugal).
par les légumineuses indigènes (7). pation constante. En effet, si ce taux Photo WWF, avec l’aimable autorisation
de Lafarge/WWF.
BOIS ET FORÊTS DES TROPIQUES, 2002, N° 272 (2)
14 DOSSIER
RESTORATION / REHABILITATING

déblais s’est faite, entre autres, par La biodiver sité bois, par l’augmentation de la com-
des techniques aériennes avec épan- plexité structurale de la végétation et
dage de chaux et de fertilisants (1). Au cours de la réhabilitation, la par la formation de litière et d’humus.
Les plantations sont le plus souvent question de la reconstitution de la Il peut ainsi se créer des conditions
complémentaires de l’hydro-ense- diversité écologique d’origine se favorables à la germination de
mencement. Une expérimentation sur pose, même s’il existe la possibilité graines provenant des forêts avoisi-
trois années, dans des carrières d’ar- du retour naturel, au moins partiel, nantes, sans compétition avec des
gile en Italie, a montré que l’ense- de cette diversité. La réhabilitation herbacées.
mencement hydraulique était une écologique produit une succession Dans la réhabilitation des dunes
méthode peu onéreuse mais égale- de végétation précoce, et elle est un de Richards Bay, en Afrique du Sud, le
ment peu efficace. Un moyen d’amé- moyen de reconstruire une certaine singe vervet se déplace entre zones
liorer l’efficacité de cette méthode est biodiversité. Cette succession peut non perturbées et zones réhabilitées
de l’associer au paillis. Celui-ci, être accélérée par le choix d’espèces et influence la succession des
constitué d’une couche de débris appétentes pour les frugivores qui espèces dans la forêt réhabilitée, par
organiques végétaux, permet de vont disperser les graines (Tucker, son régime alimentaire (13). Les
réduire l’évaporation et les variations Murphy, 1997). Quand la végétalisa- chauves-souris et les oiseaux jouent
de température, protège la microflore tion est assurée, les plantations peu- également un rôle fondamental (en
et la microfaune, et apporte une vent catalyser la succession fores- dehors du vent) dans la dispersion
réserve de matières organiques tière, par des changements dans les des graines (Parrotta et al., 1997).
(Brooks et al., 1998). conditions microclimatiques du sous- Les fourmis et les vers de terre amé-
liorent la structure du sol, accélèrent
L’étalement d’une quinzaine de centimètres de sol de couverture sur les dunes exploitées par Richards la décomposition de la litière et les
Bay Minerals, en Afrique du Sud, est la première étape de la réhabilitation de la forêt côtière. cycles nutritifs, modifient la composi-
Spreading a 15-cm layer of topsoil over the dunes mined by Richards Bay Minerals, in South Africa,
tion des espèces végétales, influen-
is the first stage in rehabilitating the coastal forest.
cent la dispersion des mycorhizes,
Photo A. Bannister, avec l’aimable autorisation de RBM.
facilitent la dispersion des graines et
la pollinisation, et encouragent la
présence de la faune sauvage (Majer,
1989). Des groupes d’indicateurs du
succès de la réhabilitation, comme
les reptiles, les petits mammifères et
les invertébrés, devraient être utilisés
plus largement pour évaluer la dyna-
mique de la communauté (Tucker,
Murphy, 1997). En effet, les inverté-
brés donnent parfois des informa-
tions plus sensibles que les plantes
sur l’état de l’écosystème où ils se
trouvent. Les fourmis sont déjà consi-
dérées en Australie comme des bio-
indicateurs de la restauration de
l’écosystème après exploitation
minière. La biomasse microbienne
répond aussi plus rapidement aux
changements que les paramètres chi-
miques du sol. Le succès du rétablis-
sement précoce de la biomasse
microbienne pourrait être assuré en
favorisant la production de plantes
associées comme les acacias. Les
indices microbiens sont des indica-
teurs du redémarrage des cycles
nutritifs et de l’établissement réussi
de l’écosystème forestier sur les sites
réhabilités (Sawada, 1996).
BOIS ET FORÊTS DES TROPIQUES, 2002, N° 272 (2)
DOSSIER 15
RÉHABILITATION / RESTAURATION

Un exemple ▪ la récupération sélective des hori-


La revégétalisation
de réhabilitation zons supérieurs du sol (Jaffré, des mines Alcoa
Pelletier, 1992).
en Nouvelle- La revégétalisation elle-même en Australie
se fait par ensemencement (manuel
Calédonie ou hydraulique associé à du mulch) L’exploitation de la bauxite par
ou par plantation : des essais ont été Alcoa (Aluminium Company of
La restauration de la végétation a réalisés, en général après décompac- America) dans les forêts d’Eucalyptus
été envisagée en Nouvelle-Calédonie tion du sol, dès 1971 par le Cirad marginata au sud-ouest de l’Australie
dès le début des années 1970 (Jaffre, (Sarrailh, 1997) et l’IRD avec l’aide a commencé en 1963, et la remise en
Pelletier, 1992) car, sur les mines fer- financière des sociétés minières SLN, valeur dès 1966 (Grant et al., 1996) ;
mées depuis 50 ans, on a constaté que Inco et Amax (Pelletier, Esterle, 450 ha sont exploités et réhabilités
la colonisation par des plantes endé- 1995). Des résultats positifs ont été chaque année. L’objectif étant de
miques était soit très modeste, soit obtenus avec des espèces endé- rétablir un écosystème forestier
inexistante. La revégétalisation est miques produites en pépinières et diversifié, plusieurs opérations suc-
actuellement prise en charge essentiel- transplantées, alors que les espèces cessives sont nécessaires.
lement par les services forestiers des ligneuses introduites dépérissent en La première est le redépôt du
provinces et par la Société Le Nickel général. Acacia spirorbis et Casuarina sol forestier de couverture dans les
(SLN) (Sarrailh, 1997). Les stratégies collina se développent naturellement zones réhabilitées. La pratique clas-
de végétalisation comprennent : dans des zones perturbées à basse et sique de revégétalisation commence
▪ l’amélioration du substrat par la moyenne altitude, s’accommodent par un double décapage et la mise en
mise en place d’une couche écran parfaitement des sols riches en nickel réserve du sol avant le début de l’ex-
carbonatée, ou l’apport d’alluvions ; et donnent rapidement de bons résul- ploitation. Le premier décapage est
la SLN réhabilite avec une plantation tats paysagers. Ils ont cependant ten- constitué des cinq premiers centi-
ultérieure de gaïac (Acacia spirorbis) dance à former des peuplements mètres de sol et, avec eux, la plupart
et de bois de fer (Casuarina collina), denses, floristiquement appauvris, et des ressources en graines (7). Il y a
et par le reverdissement rapide des on n’assiste pas, après dix ans, à l’im- ensuite un labourage profond (Grant
sites par des plantes herbacées ; plantation spontanée d’espèces et al., 1996). Une fertilisation au
▪ l’installation de plantes pionnières témoignant de l’amorce d’une suc- phosphate de diammonium et au
sur substrat non modifié ; parmi les cession secondaire (Jaffre, Rigault, potassium est effectuée par avion.
espèces locales adaptées, on retient, 1991), ce qui est probablement dû à L’ensemencement est manuel et a
en dehors des cypéracées, des arbus- un problème d’acidité de litière lieu tout de suite après, à la fin de
tives héliophiles, dont de nombreuses (Pelletier, Esterle, 1995). l’été ou à l’automne, pour que les
casuarinacées, et des légumineuses ; graines germent au moment des
pluies d’automne ou d’hiver. Les
graines sont celles d’espèces indi-
gènes, avec un mélange de graines
d’eucalyptus, de légumineuses et de
différentes espèces d’arbustes et
d’herbacées (Grant et al., 1996).
Le contrôle de la réhabilitation a
montré, neuf mois plus tard, une den-
sité de 1 500 eucalyptus à l’hectare et
de une à deux légumineuses par
mètre carré (7).

Après 12 mois, la réhabilitation des


dunes par Richards Bay Minerals atteint
le stade d’une prairie buissonnante
d’où émerge Acacia karroo
principalement.
After 12 months, dunes under
rehabilitation by Richards Bay Minerals
have reached the stage of a shrubby
grassland with Acacia karroo, mainly,
beginning to emerge.
Photo A. Bannister, avec l’aimable
autorisation de RBM.
BOIS ET FORÊTS DES TROPIQUES, 2002, N° 272 (2)
16 DOSSIER
RESTORATION / REHABILITATING

La revégétalisation Un exemple
de Upper Hunter de revégétalisation
permanent et productif. L’ensemen-
en Australie cement au printemps est utilisé au Kenya :
comme traitement complémentaire,
A Upper Hunter (NSW), l’objectif si nécessaire.
la carrière Bamburi
de réhabilitation des mines de char- Pour la préparation du terrain,
bon est essentiellement le retour au on fait en sorte de ralentir les écoule- La Bamburi Portland Cement
pâturage. Pour y parvenir, un certain ments de surface et de faciliter l’infil- Factory, à une dizaine de kilomètres
nombre de règles sont observées. tration de l’eau. Une partie des fertili- au nord de Mombasa, exploite depuis
On utilise des herbacées exo- sants est mélangée aux graines, 1954 du calcaire corallien fossile pour
tiques, plus vigoureuses que les tandis que le reste est pulvérisé. en faire du ciment. Les carrières
espèces indigènes, ainsi que des Parfois aussi, les fertilisants s’étendent sur 1 200 ha. Tout le sol de
légumineuses. Des espèces indi- sont appliqués avant le dépôt du sol surface ayant été perdu, on s’est
gènes ligneuses (acacias et eucalyp- de couverture pour s’assurer qu’ils orienté vers la pisciculture et le reboi-
tus) sont plantées en bosquets seront incorporés au niveau de la rhi- sement, en tenant compte du sol cal-
(comme brise-vent et comme abri zosphère de la plante. Les légumi- caire et sablonneux, et de la nappe
pour la faune) et plus densément sur neuses sont inoculées juste avant le phréatique à la fois proche et légère-
les pentes (Gordon, Hannan, 1986). semis. ment salée (Baumer et al., 1990). Le
On sème au début de l’automne Les sites destinés à la plantation reboisement de 70 ha de la « South
pour profiter des pluies, en utilisant de ligneux ne reçoivent pas de sol de Quarry » a commencé en 1971 par la
un mélange d’espèces. Les herbacées couverture. Des sillons profonds sont plantation de Casuarina equisetifolia
de saison froide et les légumineuses creusés 4 à 6 semaines avant la plan- qui a la particularité de s’installer
germent rapidement et permettent tation. On emploie des plants de six à dans des sols particulièrement
une protection précoce contre l’éro- neuf mois venant de pépinières com- pauvres et de bien supporter les
sion. Les graines de saison chaude merciales. Les différentes espèces embruns et la salinité du sol. Son bois
restent en dormance jusqu’au prin- d’eucalyptus et d’acacias sont dispo- dense est facilement commercialisé.
temps suivant, puis les jeunes plants sées aléatoirement sur le terrain pour L’accélération de la décomposi-
s’établissent au travers du paillis simuler autant que possible les zones tion des feuilles s’est faite par l’intro-
(mulch) fourni par les herbacées pré- forestières naturelles (Gordon, duction de mille-pattes.
cédentes, et forment un pâturage Hannan, 1986). Après l’obtention de 10 cm d’hu-
mus, d’autres espèces sont apparues
spontanément, ou ont été plantées.
Au bout de vingt ans, la flore com-
prend une multitude d’espèces. La
monoculture de casuarinas du départ
s’est diversifiée grâce à Prosopis pal-
lida, Conocarpus lancifolius et
Azadirachta indica (Baumer et al.,
1990). Après vingt-cinq ans, les
casuarinas ont rempli leur tâche de
transformer les carrières hostiles en
forêt luxuriante, alors qu’il n’y avait
pas de sol au départ. Plus de 200
espèces de seconde génération origi-
naires de la forêt côtière ont été
sélectionnées et plantées (10).

Diverses étapes de la réhabilitation des


dunes par Richards Bay Minerals.
D’autres espèces arborées indigènes
pourront succéder naturellement à
Acacia karroo.
Stages in dune rehabilitation at the
Richards Bay Minerals site. Other
indigenous tree species successions
should develop naturally from the initial
Acacia karroo planting.
Photo A. Bannister, avec l’aimable
autorisation de RBM.
BOIS ET FORÊTS DES TROPIQUES, 2002, N° 272 (2)
DOSSIER 17
Sketch of RBM dune mining operations RÉHABILITATION / RESTAURATION
A typical section through a pond

La méthode d’exploitation par Richards


Bay Minerals de métaux lourds en
Afrique du Sud avec la réhabilitation en
continu en aval du bassin.
Operating methods used at the Richards
Bay Minerals heavy metals mine in
South Africa, with continuous
rehabilitation below the basin.
Avec l’aimable autorisation de RBM.

Des indicateurs
du succès de
la réhabilitation Conclusion
Un indicateur d’une réhabilitation On compte de plus en plus de Elles peuvent être utilisées au
réussie peut être l’aspect du site qui codes de conduite, d’accords volon- moment de l’établissement de la cou-
doit sembler ne jamais avoir été per- taires, générés par les secteurs indus- verture végétale ou parmi les espèces
turbé. L’opération de Richards Bay triels entre autres. L’environnement arbustives ou arborées qui lui succé-
Minerals (dont le propriétaire est Rio joue, en effet, un rôle plus important deront. La connaissance du fonction-
Tinto) dans le Natal en est un bon dans les relations internationales et nement de l’écosystème, les moyens
exemple. Après dragage des sables les transactions. Globalement pour- et la volonté de gérer la succession
côtiers pour en récupérer 2 à 3 %, les tant, il a continué à se détériorer. La écologique sont nécessaires. Les
97 % restants ont été replacés. La revé- réhabilitation peut contribuer à ren- plantations ont un effet « starter » sur
gétalisation a reposé sur une plante verser cette tendance. cette succession en étant attractives
pionnière, Acacia karroo. La forêt a Dans le cas des mines et car- pour la faune, en apportant de
maintenant une quinzaine d’années et rières à ciel ouvert, nous avons vu l’ombre, en modifiant le microclimat
il n’y a plus trace de l’exploitation. que la question de la réhabilitation et en permettant l’établissement
On peut aussi se fonder sur la doit être abordée préalablement à d’espèces indigènes sous leur cou-
productivité du site, en tant qu’indi- l’exploitation. Cela nécessite la vert. Mais les plantations, surtout en
cateur du succès de la réhabilitation : connaissance, la collecte et la conser- monoculture, ne développent pas
pour le projet de reforestation Powell vation des graines et des plantes toujours un sous-bois riche d’es-
River (au sud-ouest de la Virginie), locales, adaptées aux conditions cli- pèces variées. Il est donc très impor-
qui a débuté en 1980, on a montré matiques et pédologiques. Cela sup- tant d’accroître le nombre d’espèces
que la forêt, après exploitation pose, par ailleurs, le décapage sélec- dans les zones réhabilitées, de gérer
minière, pouvait avoir une producti- tif de la terre arable et son épandage et de rétablir la biodiversité dans une
vité identique ou supérieure à celle après le réaménagement du site. option de restauration écologique.
de la forêt d’origine (11). L’étape de la restauration du L’intervention humaine sera d’autant
Un autre critère pourrait être la couvert végétal est un des aspects plus lourde que la dégradation du
durabilité, mais il n’est pas facile de clés de la réhabilitation. L’ensemen- site est importante et que l’activité
juger de l’achèvement de la réhabili- cement de la terre doit permettre une biologique y est faible.
tation. Dans les exploitations austra- couverture du sol rapide et effective,
liennes, il y a restitution de la plus ce couvert végétal permettant de
grande partie des dépôts de garantie limiter l’érosion, de prévenir la pollu-
au moment de l’établissement de la tion, de rétablir les cycles des nutri-
végétation ; or il n’y a pas, à l’heure ments et d’améliorer les propriétés
actuelle, de critères pour juger de la physiques du sol. L’installation de
qualité de cette réhabilitation. plantes fixatrices d’azote peut amé-
L’industrie australienne travaille pré- liorer la structure du sol et sa capa-
cisément au développement de cri- cité de rétention. En effet, ces plantes
tères pratiques pour l’estimer ont un rôle bénéfique dans l’enrichis-
(Gordon, Hannan, 1986). sement en matière organique du sol.
BOIS ET FORÊTS DES TROPIQUES, 2002, N° 272 (2)
18 DOSSIER
RESTORATION / REHABILITATING

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(7) http://www.erin.gov.au
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(10) www.worldbank.org/
(11) www.ext.vt.edu/pubs/mines/460-129/460-129.html
(12) http://grid2.cr.usgs.gov/geo1/exsum/
(13) http://www.richardsbayminerals.co.za
BOIS ET FORÊTS DES TROPIQUES, 2002, N° 272 (2)
DOSSIER 19
RÉHABILITATION / RESTAURATION

Synopsis
REHABILITATING The decision to begin mining will not Nowadays, priority is given to indige-
OPEN-CAST MINES be made until studies are completed. nous species, as in Brazil, Australia
AND QUARRIES If mining is to go ahead, QIT has pro- and New Caledonia, although exotic
posed creating fauna and flora con- species can also be useful as they are
Christine LE ROUX servation areas, and planting com- often selected among nitrogen-fixing
mercial tree species in areas where and / or mycorrhiza-bearing species
Mining legislation is caught mining has ceased in order to reduce that can encourage the development
between economic interest and logging pressures on the highly of local species. Each type of plant
environmental protection degraded coastal forest area. has a specific function in rehabilita-
In seeking to enhance their credibil- tion and in ecological succession,
Rehabilitating a former mining ity, companies are looking to partner- hence the importance of seed avail-
site requires human intervention at ships with NGOs to implement ability and high rates of germination
several levels, from stabilising the processes certifying their environ- for plant biodiversity on the site :
site through to the restoration of mentally sound management prac- numerous studies are being carried in
indigenous vegetation. In France, tices, and all of them claim to be Australia on recalcitrant species. In
rehabilitation is mandatory, but the working towards sustainability. Rudall River Park, in the south west of
term “revegetation” is not explicitly Australia, aboriginal fire management
included in statutory documents. Keys to rehabilitation techniques are being used to bring
Internationally, while the United Mining impacts over the long term, certain seeds out of dormancy. It is
States and Australia have specific leg- mainly on soils, are such that rehabil- advisable to remove topsoil before
islation, laws in many other countries itation is essential and should, as far mining begins, at a time of year when
are most often inadequate, inappro- as possible, be part of the plan of the soil contains the maximum quan-
priate or unenforced. Nevertheless, operations. When rehabilitation is tity of seeds, and to keep it in reserve
mining legislation has been changing carried out in stages, less earth-mov- for the shortest possible time before
rapidly in many respects, with recent ing is required on the site and there re-spreading (when operations
moves to integrate environmental fewer losses of biological soil mate- cease). Whenever this is not possible,
matters at policy level. However, leg- rial (seeds, rhizobacteria, etc.), which direct planting or sowing is required
islation can also be influenced by the makes revegetation easier. Decom- (by hand, by hydraulic means or from
many countries seeking to attract pacting and ploughing up the mining the air). Sowing is usually cheaper
investment, in which case popula- substrate is often essential, as well as but not as effective as planting, and
tions are likely to suffer the conse- bringing in new soil if the mining sub- can be improved by using mulch.
quences of mining impacts, as in strate is highly toxic, although both Successful rehabilitation also
Papua-New-Guinea where mining has tend to encourage adventitious vege- depends on re-establishing microbial
caused severe pollution and serious tation. An alternative to re-spreading biomass and fauna species, some of
conflicts with local populations. topsoil is to improve spoil by adding which are already used as indicators
The overriding objective for mining lime, fertiliser, mulch, sewage sludge of ecosystem health. In Kenya, diver-
companies is to increase their finan- or undemanding nitrogen-fixing sified tree cover was successfully
cial value. A policy for sound environ- species. Erosion can be reduced by established at the Bamburi quarry,
mental management can help to early revegetation. Soil cover is more (on the Indian Ocean coast near
achieve this, by giving companies a rapidly established with mycorrhiza- Mombasa) thanks to the introduction
competitive edge in their bids to bearing plants, since their nutrient of myriapods, bacteria and earth-
prospect and mine a site. This is why requirements are partly met by the worms, which speeded up the forma-
many companies carry out impact association of mycorrhizal fungi and tion of humus beneath Casuarina
studies, try to minimise mining plant roots. Nitrogen-fixing species equisetifolia plantations. This is an
impacts and rehabilitate sites using that are selected to suit specific site example of how secondary forest can
indigenous species as far as possible. conditions will also grow more quickly stimulate regrowth of original coastal
As part of its mining project for the if inoculated. forests. Usually, however, the idea is
ilmenite (titanium dioxide) deposits to start with a plantation that is
in Madagascar, Rio Tinto, the world’s already diversified to encourage suc-
largest mining company, has been cession, rather than with a single-
carrying out social and environmental species plantations.
studies for over ten years through its
Canadian subsidiary QIT (Quebec Iron
& Titanium).

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