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N°21
06/11/15
18/11/15
GRATUIT
É C O N O M I E , D É V E L O P P E M E N T E T C U L T U R E
Un toit, mais
Le journal du Salon International de
l’Habitat sera réalisé en partenariat
Edito
quel toit ?
avec Mada7.
Contact : 034 84 793 43
Email : mada7sur7@gmail.com
Par J.R
Nouvelle 7
de la Grande Ile, comme tous les citoyens
du monde, est conscient de la nécessité
d’un logement décent. Ce qui est, a priori,
à la portée de la majorité de la population,
mais souvent au détriment des normes, de l’esthétique
politique
et de l’hygiène. Depuis des décennies, la question est
ainsi régulièrement soulevée. Des logements décents
pour tous, c’est le leitmotiv des dirigeants successifs du
pays, qui, il faut le reconnaître, n’ont pas su mobiliser
industrielle
les moyens et les énergies nécessaires pour atteindre,
du moins en partie, cet objectif classique.
en Afrique
événement à part. Cette année encore, la question de
la qualité et des normes seront à l’ordre du jour. Car
une vision d’ensemble est nécessaire. Un groupe de
maisons forme une ville. Mais un groupe de construc-
tions insalubres constitue, malheureusement, un bidon-
ville.
Comment sortir du
Il ne suffit pas toujours de se limiter à faciliter les
constructions, y compris illicites. La nécessité de sau-
vegarder le patrimoine architectural des villes malga-
ches est incontournable. Le moment est ainsi venu de
voir au-delà du simple droit reconnu à un toit. Lequel
piège extractiviste ?
doit être à la fois agréable tout en s’inscrivant dans un
ensemble cohérent.
partagée »
Mikea Lodge p.11
Action de séduction à Paris
GOTICOM
sera prise en charge par l’entreprise
qui versera en plus un pré-salaire à
son étudiant. Le montant correspond
au Smic légal à Madagascar. Cette
Une formation
formule permet donc de faire finan-
cer la totalité de ses études. Le choix
de l’entreprise est tout aussi crucial
pour le candidat qui devra s’engager
en alternance pour
auprès de son employeur sur une pé-
riode déterminée dans le contrat de
sa formation en alternance.
Intégration
Vohikala et Vitrine numérique De l’espace
francophone à
Les projets TIC du secteur public la zone économique
par A. Herizo L’espace francophone constitue une zone
économique potentielle avec plus de 228 mil-
e ministère des Télécom- tif. Pour l’université, la vitrine de type lions de locuteurs. Le 2nd Forum Economi-
munications, des Postes et 1 est déjà opérationnelle à Fianarant- que de la Francophonie (FEF) qui s’est tenu
des Nouvelles Technologies soa, à Vontovorona et à Antsiranana. à Paris le 27 octobre 2015 s’est intéressé sur
(MTPNT) veut démocratiser « Le but est de permettre à tous les la manière de donner à cette appartenance à
l’accès des TIC aux ruraux et étudiants d’utiliser l’ordinateur, d’ef- une communauté linguistique un monde des
proposer des outils pédagogiques aux fectuer des recherches de disposer affaires.
jeunes. des nouvelles technologies », expli-
que Tiana Rajaonarisoa. La vitrine Les défis d’une Francophonie économique
Les centres Vohikala sont une sorte est totalement intégrée à l’établisse- sont de taille, rien que du fait de la répartition
de cybercafé multi-service implanté ment. Le Directeur Inter-régional de de la Francophonie sur les cinq continents.
en pleine zone rurale. Ils sont dirigés Fianarantsoa souligne l’importance Dans l’immédiat, le principal challenge est de
par une association villageoise qui a du projet dans l’Ecole nationale infor- donner à l’idée d’une Francophonie Economi-
présenté un business plan. Une équi- matique. « Les étudiants malgaches que des assises robustes, multilatérales, in-
pe issue du MTPNT leur fournit une accessible dans tout Madagascar, sont compétents. Malheureusement, clusives et intégrées, en partenariat avec les
formation dans le domaine technique mais son utilisation reste insuffisant il n’y a pas d’accompagnement quand entreprises.
et en matière de gestion. Un centre est », ajoute-t-il. Le ministère a signé un ils ont réalisé leurs travaux de recher-
doté de 5 ordinateurs et de connexion contrat avec un opérateur télépho- che. Le ministère cherche des gens Ce projet d’une Francophonie économique
internet. Il propose des services clas- nique pour ces Vohikala connectés. qui peuvent accompagner les projets doit être gagnant pour les populations, pour
siques comme la photocopie ou le « Le gestionnaire calcule le prix des », a-t-il déclaré. les Etats et les entreprises, d’autant qu’il s’agit
chargement de batterie de téléphone connexions pour que dans deux ans, d’un enjeu de prospérité, de stabilité et de sé-
portable. Il faut un budget de 30 mil- l’association devienne autonome fi- Les lycées bénéficient d’une vitrine curité, pour la Francophonie. La démarche re-
lions d’ariary pour mettre en place un nancièrement. Le but est qu’il y aura numérique de type 2. Les élèves ont joint ainsi le thème du Sommet d’Antananari-
centre TIC dans un village. d’autres utilisateurs et non pas les accès à des bibliothèques numéri- vo, « Croissance partagée et développement
membres seulement ». L’accès aux ques. Ils peuvent utiliser des tablettes responsable : les conditions de la stabilité du
Une dizaine de centres Vohikala est TIC est aussi tributaire de la disponi- qui demeurent des propriétés de l’éta- monde et de l’espace francophone. »
à créer sur l’axe RN7, mais d’autres bilité de l’électricité. L’alternative de blissement et disponibles seulement
régions seront aussi concernées. « Le l’énergie solaire reste pour le moment en classe. Pour les Collèges d’ensei- A près d’un an du XVIème Sommet de l’OIF, à
ministère se mobilise pour délocaliser réservée aux projets communautaires gnement général, les élèves profitent Antananarivo, l’ambition du FEF était de faire
dans les provinces et dans les zones de type Vohikala. des vacances numériques qui sont un état des lieux de la situation économique
rurales les TIC », affirme Tiana Rajao- des séances d’initialisation en infor- de la Francophonie, de souligner les enjeux
narisoa, Directeur Inter-régional de Les vitrines numériques sont des pro- matique. Ihosy est le précurseur dans et perspectives du développement tout en
Fianarantsoa. « Le téléphone est déjà jets du MTPNT dans le secteur éduca- ce volet du projet n renforçant les liens entre les membres n
D es arriérés de dépenses cité des sanctions infligées aux riérés est la prévention. Les arrié-
d’une prestation d’un service continu (eau/électri-
apparaissent lorsque responsables qui n’ont pas ap- rés sont dans la plupart des cas un
cité/télécommunication). Le montant des arriérés
l’Etat n’est pas en mesure de pliqué la loi. symptôme de manque de recette
de dépenses correspond en général au montant de se libérer de ses obligations fiscale, et le gouvernement se fi-
l’impayé initial ainsi qu’aux intérêts ou pénalités fi- de paiement dans les délais Dans le cas de Madagascar, nance en ne payant pas ses four-
nancières dues pour retard de paiement. prescrits. L’accumulation d’ar- on peut dire que l’accumulation nisseurs. Dans ce cas, il faut aug-
riérés de dépenses publiques d’arriérés de paiements est pour menter les revenus de l’Etat, voire
L’accumulation d’arriérés de dépenses publiques peut être temporaire comme l’instant temporaire dans la me- réduire les dépenses.
est un problème assez courant dans la gestion des elle peut-être aussi persistante. sure où elle résulte d’un man-
finances publiques. Plusieurs pays africains souf- Elle est temporaire lorsqu’elle que de trésorerie au niveau de
résulte de fortes pénuries de li- l’Etat pour honorer ses obliga- Dans d’autres cas, où les causes sont
frent de ce problème d’accumulation d’arriérés,
quidité au moment du paiement. tions. Ce problème de trésorerie plus bénignes, des mesures correc-
souvent avec des stocks estimés entre 20% et 30%
Ces pénuries s’observent géné- résulte notamment d’un man- tives peuvent être mises en œuvre
du PIB entre 1999-2012 pour des pays comme le
ralement lors de graves crises que de recettes fiscales dont comme le renforcement du cadre ju-
Niger et la Côte d’Ivoire. Dans des cas extrêmes, économiques. Mais, une fois la mobilisation a drastiquement ridique et règlementaire pour prévenir
comme à sa sortie de la guerre civile, le Libéria que le choc immédiat de la crise diminué depuis le début de la l’émergence d’arriérés; un réalisme
avait des arriérés intérieurs envers les fonctionnai- est passé, et que les recettes de crise en 2009, obligeant l’Etat à du budget, par exemple une meilleure
res, les fournisseurs et les institutions financières, l’Etat se redressent et qu’il est se financer à travers les arriérés estimation des recettes, des dépenses
estimés à environ 914 millions de dollars (soit 150 en mesure d’accéder aux mar- de paiement. Dans les mois à et des risques qui pourraient peser sur
% de son PIB). chés financiers, les arriérés sont venir, l’Etat s’est engagé à re-
en général rapidement régulari- le budget. Des améliorations peuvent
dresser ce problème n
être portées sur la comptabilisation
et les informations sur les arriérés ;
potentiels sur
les taux d’intérêt. Le coût budgétaire de la dette ; la surveillance des admi-
peut augmenter favorisant l’incivisme
nistrations locales et des entreprises
fiscal.
l’économie
publiques ; les systèmes d’informa-
Prenons l’exemple récent et concret tions relatifs à la gestion financière
d’un pays africain. La crise politico- des administrations publiques…
sécuritaire de 2012–2013 en Républi-
L
a conférence sur le thème bilité du modèle», souligne Marcus
«Nouvelle politique indus- Schneider. A cause de la baisse de la
trielle en Afrique : Comment croissance de la Chine, la stagnation
surmonter le piège extracti- économique en Europe, l’autosuffisan-
viste ? » se déroule à Anta- ce en énergie des Etats-Unis, la baisse
nanarivo, les 03 et 04 novembre, avec des prix des matières premières est la
la participation d’experts africains et in- « nouvelle normalité ». Un développe-
ternationaux, consultants, économistes ment plus équitable passe nécessaire-
et universitaires de renom. Il ne s’agit ment par l’industrialisation. « Tous les
pas seulement d’aborder la question pays riches y sont passés. C’est l’indus-
sur les plans technique et théorique. trie manufacturière qui tire les autres
C’est un vrai débat économique et de secteurs, qui produit de la richesse.
politique industrielle. En Afrique, on ne produit pas ce qu’on
consomme et on ne consomme pas ce
Le ministre Narson Rafidimanana a qu’on produit, L’économie dépend des
évoqué une désindustrialisation de besoins mondiaux. Une politique indus-
l’Afrique en dépit du fait que bon nom- trielle permet de corriger cette désarti-
bre de pays aient profité de la hausse culation. Il faut aussi un changement
des prix des matières premières. « de mentalité et ne plus croire qu’avoir
Nous devons surmonter le piège ex- des ressources naturelles, c’est être
tractiviste car seule l’industrialisation un pays riche. « Cette définition écarte
peut transformer l’économie, relancer la vraie source de richesse qui est la
la création d’emplois, réduire la pau- population avec son ingéniosité, son
vreté ». Il estime que les produits lo- talent, sa diligence… »
caux sont exportés ou consommés
de manière irrationnelle. « L’industrie Des panels de
extractive doit créer plus de valeur discussion
ajoutée, a déclarée le ministre, La po-
litique publique doit être orientée vers Selon, Bodo Ralantoarilolona, direc-
l’efficacité, l’efficience et l’équité ». Il a teur du CREAM, l’industrie extractive
annoncé une nouvelle loi sur l’industrie est une activité qui consiste à prélever
qui va apporter les mesures adaptées des ressources naturelles qui ne sont
aux besoins de Madagascar et non aux pas transformées et qui sont destinées
exigences des marchés mondiaux. à l’exportation. C’est le premier secteur de la politique africaine. « L’Afrique a dans l’industrialisation, ces conditions dis-
d’investissement en Afrique, 76% dans connu des conditions favorables pour paraissent », a déclaré Charity Musamba
La politique industrielle doit être consi- l’OCDE. L’évolution des IDE a ralenti, avancer dans l’industrialisation, ces de l’Université de Lusaka en lançant le
dérée en tant qu’option politique. « La car il faut des investissements à long conditions disparaissent », a déclaré deuxième panel : « Quelles sont perspec-
question n’est plus comment la faire terme et les chocs sont à craindre. Charity Musamba de l’Université de tives d’une nouvelle politique industrielle
mais comment la mettre en oeuvre » Pour le cas de Madagascar, le nickel Lusaka en lançant le deuxième panel dans le cadre de la mondialisation et des
a déclaré Marcus Schneider, Repré- a vu son prix chuter de 70% depuis ter les ressources naturelles avec un régimes de l’OMC ».
sentant-Résident de la Fiedrich Ebert 2007. Elle suggère une stratégie qui modèle industriel qui permet de créer
Stiftung. Il a souligné que l’afro-pessi- permet de bien exploiter les ressour- des emplois. La première journée de Stephen Karingi, directeur de la Division
misme, un continent sans espoir selon ces naturelles avec un modèle indus- la Conférence sur la nouvelle politique Intégration Régionale et Commerce de
un grand journal économique, a été ba- triel qui permet de créer des emplois. industrielle en Afrique a proposé trois l’Uneca a affirmé que «l’Afrique a be-
layé par l’Africa Rising. On est passé de La première journée de la Conférence panels. Le premier a mis en exergue soin d’une stratégie régionale quand elle
l’Afrique catastrophe à l’Afrique émer- sur la nouvelle politique industrielle en l’état actuel de l’économie en Afrique, s’ouvre au monde». Des accords de-
gente. « Le miracle de la croissance en Afrique a proposé trois panels. Le pre- notamment le déclin de l’Afrique émer- vraient protéger ses industries afin que
Afrique n’a pas été durable. La base mier a mis en exergue l’état actuel de gente liée à la fin du boom des matiè- les produits soient transformés avant
de l’Africa Rising a été la hausse des l’économie en Afrique, notamment le res premières, d’être exportés. Il faut notamment réduire
prix des matières premières, les inves- déclin de l’Afrique émergente liée à la les barrières tarifaires. Le troisième panel
tissements étaient seulement dans les fin du boom des matières premières, « La croissance du PIB n’a pas eu a permis de voir « comment concevoir et
industries extractives, la croissance n’a d’impact sur l’emploi, ni sur la diversi- mettre en œuvre avec succès des nouvel-
pas créé des emplois, il n’y a pas eu de « La croissance du PIB n’a pas eu fication des exportations. La manufac- les politiques industrielles ». L’industriali-
transformation économique ». d’impact sur l’emploi, ni sur la diver- ture a diminué… C’est difficile de dire sation peut être entrainée par l’agricul-
sification des exportations. La manu- qu’il y a eu transformation structurelle, ture. Il y a un choix à faire sur la stratégie
Jadis, l’Afrique a été fournisseur de facture a diminué… C’est difficile de La plupart des pays dépendent des : se focaliser sur les avantages compara-
matière première, c’est encore le cas dire qu’il y a eu transformation struc- matières premières, cela varie de 80 à tifs ou se lancer dans les industries à fort
aujourd’hui. Son industrie extractive turelle, La plupart des pays dépendent 90% », a noté le Professeur d’Univer- potentiel. La création durable d’emplois et
a généré une croissance tirée par les des matières premières, cela varie sité Ian Taylor, spécialiste de la politi- le financement de l’industrialisation sont
autres économies émergentes. « Le de 80 à 90% », a noté le Professeur que africaine. « L’Afrique a connu des des défis à relevern
piège extractiviste c’est la non dura- d’Université Ian Taylor, spécialiste conditions favorables pour avancer
Marcus Schneider,
matières premières. L’Afrique a été ré-
duite à ce statut par ses colonisateurs. Dans l’élaboration du document de
représentant de Friedrich Ebert Stiftung Malheureusement, on n’a pas encore
su sortir pleinement des structures
politique industrielle, les experts ont
fait un benchmarking avec des pays
économiques coloniales. qui ont réussi leur développement
industriels. Quel serait le pays dont
Des experts internationaux et afri- S’adapter aux besoins des Africains Madagascar devrait s’inspirer ?
cains participant à une conférence au lieu des exigences momenta-
sur l’industrie, la FES et ses parte- nées des marchés mondiaux, n’est- Effectivement, il y a des pays comme
naires ont placé la barre très haut. ce pas passer à côté de grandes la Corée du Sud qui était très pauvre
Qu’attendez-vous de la Conférence opportunités offertes par la mon- et qui avait une économie dominée par
d’Antananarivo sur la « Nouvelle dialisation? l’agriculture, comptant 70 % de pay-
politique industrielle en Afrique » ? sans, qui a pu se développer, car elle
Les grandes opportunités offertes par a su instaurer un Etat développemen-
Nous attendons que la conférence la mondialisation se présentent da- tiste. Elle a relancé l’industrie en se
contribue à renforcer les efforts en- vantage à des pays qui sont capables disant qu’on ne va pas se focaliser sur
trepris pour industrialiser l’Afrique. La d’exporter toute une gamme de pro- les avantages comparatifs. La Corée
politique industrielle, qui a été écartée duits manufacturiers de haute qualité. du Sud n’a pas investi dans le riz une
pour de longues années par le néoli- Pour des pays qui se restreignent à filière où elle aurait pu avoir un avan-
béralisme dominant, est de nouveau exporter uniquement des matières pre- tage. Elle a voulu une vraie industrie
en vogue. Cependant, il faut que les mières et agricoles non-transformées, dans les technologies, dans le textile...
beaux discours se transforment en la mondialisation peut vite s’avérer un en partant de presque de rien. Elle a
actions. C’est pourquoi nous avons piège. construit des branches industrielles.
adopté une approche pratique avec C’est un exemple historique.
des études de cas. Nous aimerions de débattre, ce sont en l’occurrence S’adapter aux besoins de sa propre
bien que Madagascar s’inspire des d’autres qui décident - sans débat - et population veut dire que l’économie Si on prend un pays africain plus ac-
exemples d’autres pays qui ont su peut-être sans tenir compte des inté- malagasy produise pour satisfaire les tuel, on peut évoquer l’Ethiopie qui
construire des industries de transfor- rêts de la majorité. besoins des Malagasy. Ce n’est pas est assez comparable à Madagascar.
mation. normal que si j’entre dans un super- C’est un pays très pauvre avec un
Ces dix dernières années, l’indus- marché de la capitale, j’y trouve que revenu par tête parmi les plus faibles
Est-ce que le manque de débat éco- trie extractive a porté la croissance 95% des produits sont importés. On en Afrique. Comme Madagascar, ce
nomique est un frein au développe- économique de Madagascar sans importe de France, de Chine, de l’Afri- n’est pas un pays dépendant d’une
ment ? que le pays n’intègre les rangs de que du Sud... En même temps 90% seule ressource et qui a une popula-
l’Afrique émergente. Madagascar des Malagasy se trouvent dans une tion aussi importante. L’Ethiopie a fait
Certainement. Le débat reste encore a-t-il déjà un pied dans le piège ex- situation de chômage et de sous-em- beaucoup d’efforts pour investir dans
sous-développé. Il faut comprendre tractiviste ? ploi. Ce n’est point logique. Privilégier l’industrie du textile, l’industrie du cuir,
que l’économie n’est pas une question la production locale veut dire privilégier la fabrication de chaussures… Ces
technique mais une question qui nous Le piège consiste à penser que ce la création d’emplois décents, stables derniers temps, ces industries-là ont
concerne tous. Si on est incapable n’est qu’à travers l’extraction, qu’à et bien rémunérés. Privilégier l’expan- connu un vrai essor n
D
epuis 1990, Madagascar La Grande Ile n’a pas connu
a lancé sa première vraie
politique industrielle en une transformation économique
créant les zones franches
industrielles. Ce sont pour Olivier Donat Andriamahefaparany, l’un des experts qui a préparé le Document de politi-
la plupart des industries légères et que industrielle de Madagascar, avec Mireille Ramilisoa Ratoavaloson, a dressé un portrait
non compétitives sur le plan internatio- atypique de la situation de l’économie et de l’industrie dans le pays. « La croissance éco-
nal. Jusqu’en 2012, il n’y a pas eu de
nomique engendre une mutation social, la création d’une classe moyenne, le dynamisme
grand changements ni de diversifica-
citoyen et démocratique. A Madagascar, elle a créé des bouleversements sociaux et des
tion à part les industries minières. Oli-
vier Donat Andriamahefaparany parle crises », a-t-il présenté d’entrée. L’ancien ministre des l’Energie et des Mines souligne que
d’une « tragédie de la croissance à la les crises sont de moins en moins espacées et sont de plus en plus longues.
malgache » en évoquant un PIB/hab
de 470 dollars en 1960, contre 273 La Grande Ile n’a donc pas connu une transformation économique profonde. Il y a eu des
dollars en 2012. A l’aube de l’adoption fluctuations, mais la part du secteur primaire est toujours de 30%, l’industrie contribue à
d’une nouvelle politique industrielle, il 12-13% et le service un peu moins de 60%. « Il y a des corrélations entre, d’une part, la
préconise une industrie à haut niveau Olivier Donat Andriamahefaparany, décroissance et la non croissance, et d’autre part, la non transformation de l’économie »,
de technologie. Le pays, dit-il, doit ren- note l’expert. 70% des habitants contribuent à seulement 30% du PIB. La valeur ajoutée
forcer la compétitivité sur le marché manufacturière est de 45 dollars par habitant en 2010, classant de facto Madagascar parmi
domestique et les marchés internatio- méritocratique ». Une alliance pour les pays industriellement en retard n
naux. Il doit se doter d’un environne- le développement industrielle devrait
ment global des affaires favorables au réunir l’élite politique et économique.
développement du secteur privé. Une plate-forme officielle incarnera le
dialogue permanent entre les secteurs Olivier Donat Andriamahefaparany. « visant à proposer des mesures incita-
La stratégie de mise en œuvre de public et privé, avec la participation de Le développement de l’industrie est tives aux industriels peuvent être re-
cette politique industrielle se reposera la société civile. transversale alors que le gouverne- fusés par le grand argentier de l’Etat.
sur la capacité managériale, des outils ment est structuré autrement. Tout est « C’est pour cela que le secteur privé
et un aménagement institutionnel. « Il Les défis de la nouvelle politique in- sectoriel », affirme-t-il. a changé d’interlocuteur et s’adresse
nous faut des politiciens intelligents et dustrielle de Madagascar sont nom- directement au MFB alors que cela ne
nationalistes, des leaders politiques breux. Un programme d’action doit en L’ancien ministre souligne le déséqui- doit pas être le cas ». L’expert préconi-
visionnaires qui arrivent à dépasser découler. Il sera mis en œuvre grâce libre des pouvoirs entre le ministère se une transformation progressive de
les intérêts politiques, économiques à des moyens juridiques, financiers et de l’Industrie et du Développement l’Etat néo-patrimonial faible à un Etat
et tribales, en rapport avec les eth- humains. Le défi politique est d’instau- du Secteur Privé et le ministère des intelligent et développementiste n
nies. Il nous faut une bureaucratie rer un « whole government », soutient Finances et du Budget. Des initiatives
E
permis de donner une autonomie aux
En termes de benchmarking, Etats fédéraux pour développer leur
on fait toujours référence à ville. Cette décentralisation a boosté la
des pays émergents, ceux qui croissance à 10,5%, avec une inciden-
ont réussi leur transformation ce significative sur la baisse du taux de
industrielle. A la conférence pauvreté. « Les investissements sur le
sur la Nouvelle politique industrielle en long terme ont commencé à porter ses
Afrique, le cas de l’Ethiopie est certai- fruits », commente Seid Nuru Ali.
nement celui qui a retenu le plus d’at-
tentions. C’est l’histoire de la réussite Grâce à ce plan de développement
d’un pays qui était ravagé économi- remanié, « l’économie est plus ré-
quement par les conflits internes et les siliente même s’il y avait des sèche-
régimes anti-démocratiques. La corré- resses, des crises sur le plan interna-
lation entre l’amélioration du contexte tional. Il n’y a pas eu d’impact. Il y a
politique, la mise en place d’une politi- une forte croissance économique et
que de développement et la croissan- beaucoup d’espoir ». Tout n’est pas
ce économique est évidente. « 1990 a pour autant parfait puisque le secteur
été le tournant de notre économie. Le privé a tendance à se tourner vers des
pays était sur le point de se désinté- activités de rente et les services. La
grer », note Seid Nuru Ali de l’Associa- manufacture n’a pas été développée.
tion Ethiopienne pour l’Economie. Le L’industrie contribue à 9% de la crois-
rôle de l’Etat devait aller au-delà de la sance contre 40% pour l’agriculture.
fonction de maintien de l’ordre ». Les actifs qui quittent le secteur agri-
Seid Nuru Ali (Ph. FES) cole intègrent surtout le secteur des
Entre 1974 et 1990, l’économie plani- services. Seid Nuru Ali explique que
fiée par un régime dictatorial avait une Stabilité, inclusivité et redevabilité important qui fait office de crique et qui les clés de la transformation structu-
croissance du PIB assez stable mais a un effet multiplicateur. relle de l’économie sont la croissance
faible. L’Ethiopie renoue avec la vraie « La stabilité et la sécurité étaient les du revenu per capita, le changement
croissance en 1990 grâce à son entrée conditions sine qua non à la crois- L’Ethiopie a fait preuve de pragmatis- de la composition des activités et la
dans l’ère de l’économie de marché, sance », a affirmé Seid Nuru Ali, me dans la gestion de son économie transformation institutionnelle. « Si vo-
avec une moyenne de 4,3% jusqu’en soulignant le rôle majeur qu’ont joué et de l’environnement économique. « tre pays a un grand marché domesti-
2000. Un premier plan de développe- les différents leaders politiques dans Il faut être amis avec tout le monde que, ne vous concentrez pas sur les
ment a permis d’accélérer cette crois- cette transformation de l’économie. » pour préserver la stabilité. Maximi- activités d’exportation », conseille-t-il.
sance à 5,9% durant les cinq années Le système impérial avait écarté les ser les ressources a été un défi. La Il souligne la nécessité de l’implica-
suivantes. A partir de 2005, le pays a paysans. Or, l’inclusivité et la mobili- redevabilité a été l’une des clés de la tion du gouvernement et des acteurs
lancé un Plan de développement et de sation sociale se sont avérées par la réussite. Il y a un système de notation industriels.
lutte contre la pauvreté plus orienté suite être un moteur. Par exemple, les des membres du gouvernement et la
vers le développement urbain qui a citoyens sont sollicités à financer la sanction peut aller jusqu’à l’emprison- Produire et vendre de l’énergie
donné des résultats significatifs, avec construction d’un pont. « Moi-même, nement en cas de faute et de mauvais
une croissance solide de 4,9%. On j’ai contribué en donnant un mois de résultats. La diversification des capitaux et la ca-
peut apprécier les résultats de ces salaire », confie l’économiste éthio- pacité financière des entreprises sont
différentes stratégies économiques pien. A part l’inclusivité, le pays a Les clés d’une transformation les nerfs de la guerre dans le processus
par des indicateurs sociaux sur deux fondé son développement sur la capa- structurelle de transformation industrielle. « Il faut
périodes, à savoir les années 1995 cité à long terme. L’éducation a été le une stratégie mais aussi des moyens
et 2014. Le taux de scolarisation est secteur qui a servi de levier. « C’est La transformation économique a pour- », martèle Seid Nuru Ali. L’Ethiopie
passé de 26 à 95% au niveau primai- comme le principe de Pascal en physi- tant nécessité du temps. Quand l’agri- mise sur l’autosuffisance dans le fi-
re, le nombre d’étudiants est passé de que, explique l’expert. N’essayez pas culture occupait 85% de la population nancement de ses grands projets. Le
30 000 à 385 000 dans les universités, de soulever une voiture par la force de active et générait 65% du PIB, il fallait barrage hydroélectrique du Nil est un
l’espérance de vie qui n’était que de vos bras, utilisez plutôt une crique », renforcer la capacité de production, symbole de ce développement éco-
43-46 ans a atteint 64 ans. compare-t-il. Il fallait donc un secteur construire des infrastructures routiè- nomique et va apporter 6 000 MW
de plus à la production d’électricité.
Le pays espère atteindre la barre des
60 000 MW en 2020 et se positionne
L
est en plein boom. « L’Ethiopie est un
pays étonnant. 50% de la population
ors de la conférence qui a sont des pauvres ruraux alors que les
réuni des experts africains et autres 50% bénéficient des services
européens à Antananarivo, globalisés, commente Seid Nuru Ali.
les thématiques sur les pers- C’est l’avantage d’être en retard, nous
pectives et la mise en œuvre pouvons prendre des raccourcis ».
d’une nouvelle politique industrielle
en Afrique ont mis en exergue des Lors de la conférence sur la Nou-
avancées importantes en termes de velle politique industrielle en Afrique,
développement depuis le début 2000. l’exemple éthiopien a captivé une
Cependant, il semble que cette « Afri- assistance quelque peu admirative.
que émergente » est encore fortement « Vous êtes les meilleurs en Afrique,
dépendante de ses ressources natu- vous avez fait ce qu’il fallait », a lancé
relles et des fluctuations de prix des L’industrialisation est un processus culièrement à axer dans ce sens pour
complexe et spécifique au pays. Les le professeur Roman Grynberg, de
matières premières sur les marchés faciliter les interrelations sectorielles.
expériences réussies des autres pays Namibie, soulignant que malgré le fait
internationaux. Des efforts de diversi- Les chaines de valeur mondiale sont
sont à mettre à profit mais ne peuvent que l’Ethiopie sert toujours d’exemple,
fication sont encore à entreprendre. des opportunités que les Etats doivent
cependant pas être dupliquées sans elle n’a pas encore réussi une vérita-
saisir pour stimuler l’économie domes-
efforts de coordination et d’alignement ble transformation structurelle de son
Les experts internationaux intervenant tique. Dans une politique industrielle,
des politiques et mesures. économie. Seid Nuru Ali a le triomphe
lors des panels de discussion ont sou- l’industrialisation doit avoir une por-
modeste. « On a une demande do-
tenu que l’industrialisation est sans tée sociale autre que la simple créa-
Une spécificité en Afrique est la qua- mestique de 90 millions d’habitants
contexte source de progrès, de déve- tion d’emplois. La mise en place des
si-inexistence des industries de taille mais la transformation n’est pas là. La
loppement et de richesses. La multi- banques de développement est une
moyenne ; ce qui n’est pas sans politique d’industrialisation va com-
plication des échanges commerciaux alternative de financement que l’Etat
conséquence sur la formation de la mencer réellement cette année ». Il
encourage les pays à s’industrialiser. peut adopter. L’idée est qu’il y a suf-
chaine de valeurs. Le commerce doit estime que le pays a juste commencé
Les marchés à l’intérieur du continent fisamment de ressources sur le conti-
être focalisé sur cette valeur ajoutée. à avoir la culture industrielle et devra
sont à exploiter à cet effet à travers nent pour financer ses infrastructures
Les interventions de l’Etat sont parti- investir dans ses capacités à générer
l’intégration économique régionale. et son industrialisation.
de la croissance n
Adrian Chindris,
tance technique, d’environnement fa-
vorables et bien sûr d’appui financier.
Directeur Général d’AccesBanque Madagascar Ce dernier étant la mission d’Accès-
Banque en faveur de l’entreprenariat à
Madagascar.
Recueillis par J.R
Quelles sont vos perspectives pour
cette année 2015 ?
Mada 7 : Les particularités de votre fit financier au centre du développe-
banque par rapport à celles établies ment de sa stratégie d’affaire. Une banque qui couvre tous les be-
avant vous à Madagascar soins des entrepreneurs Malgaches et
AccèsBanque est souvent réputée leurs familles, la couverture nationale
Adrian Chindris : AccèsBanque Ma- pour la cherté de ses crédits… et une forte contribution à l’inclusion
dagascar ou ABM est une banque qui financière à Madagascar. Cela signifie
a pour mission de faciliter l’accès au Il est incorrect de dire que le crédit chez que nous allons continuer nos inves-
financement des micro-entreprises et ABM est cher. Ce tarif est fixé selon tissements dans l’expansion de notre
PME. Dans ce contexte, la Banque est les risques qu’encourt la Banque en réseau, augmentant le niveau techno-
spécialisée dans l’octroi de micro cré- finançant la personne ou l’entreprise et logique lié à nos produits et services,
dits pour les petits entrepreneurs qui notre intérêt reste identique au marché trouver les meilleures solutions pour
n’ont pas pu obtenir du crédit auprès pour le segment cible que nous finan- nos clients tant au niveau national
des banques traditionnelles. Notre ap- çons traditionnellement, c’est-à-dire qu’international. La coopération avec
proche est basée sur l’évaluation du les micro, petites et moyennes entre- les grandes institutions internationales
revenu de la personne et de ses capa- prises. De plus, ce tarif n’est pas figé. Il (PNUD, USAID, IFC etc.) permettra
cités plus que sur des états financiers dépend plus du profil du demandeur et également d’améliorer notre présence,
qui sont plus compliqués à obtenir pour de la nature de ses activités. Il ne faut notre impact et notre capacité de servir
une petite PME. pas non plus oublier qu’AccèsBanque les clients. Nous ambitionnons aussi
est innovateur en matière de services d’ouvrir des agences ou points de ser-
Il en est de même pour nos services bancaires en octroyant des crédits à vices afin de couvrir toutes les régions
bancaires, notamment au niveau de des entreprises qui n’étaient pas éli- de Madagascar pour les 3 prochai-
l’ouverture de compte qui ne néces- gibles au crédit au sein des banques nes années. Ceci nous aidera à être
site aucun justificatif de revenu. Nous différentes offres. De par la structure traditionnelles auparavant. parmi les banques les plus proches de
estimons que les services bancaires de son actionnariat, ABM est la seule Evidemment, le niveau de risque as- la population. Ainsi, une cinquantaine
sont des outils qui soutiennent les banque avec une forte vocation axée socié au financement de ce segment d’agences et points de services seront
PME. Ainsi, il est important que ces vers le développement. C’est pourquoi de clientèle est beaucoup plus élevé ouverts dans les 3 prochaines années,
dernières aient accès facilement aux notre établissement ne met pas le pro- que par exemple le financement d’une un objectif visant à élargir le réseau
grande société qui s’est déjà beaucoup AccèsBanque n
TOTAL
Lancement du Challenge « Startupper de l’année »
dans le sociétal depuis de nom-
breuses années. Pouvez-vous en
dire plus ?
Interview
« Nous croyons au développement du pays à l’instar d’autres pays africains, on les marchés de niche parce que nous
aurait pu exiger une participation de valorisons notre authenticité. Dans la
avec une politique industrielle forte » l’Etat dans les capitaux des sociétés
minières.
filière chocolat, par exemple, on ne
peut pas concurrencer les industries
qui ont une importante production.
Fredy Rajaonera, Auparavant, le Vita gasy était
dénigré pour la mauvaise qualité
Cela va peut-être venir. Pour le mo-
ment on se positionne sur un marché
Président du SIM de nos produits, aujourd’hui le Vita
Malagasy est une fierté. Entre ces
de niche.
Recueillis par A.Herizo deux étapes, il y a eu certainement Comment rendre nos industries
des efforts de la part de nos indus- plus compétitives ?
Le secteur privé a fait des proposi- tries, qu’est-ce qui a été fait pour
avoir ce saut qualitatif ? C’est le prix de nos produits qui fait
tions pour la politique industrielle.
la compétitivité. La première manière
Qu’est-ce que le SIM attend de
Il y a eu beaucoup d’efforts d’investis- c’est l’économie d’échelle, produire
l’Etat aujourd’hui ? en grande quantité pour que les prix
sement et de formation. Les industriels
ont investi dans les machines, les ma- diminuent. Deuxièmement, les taxes.
La future politique industrielle est le Le gouvernement doit prendre des
fruit d’une collaboration entre le sec- tières premières, l’aspect emballage.
Les produits sont valorisés par la mesures incitatives en matière de
teur privé et l’Etat. Il y a eu un atelier fiscalité ou d’autres qui protégeraient
avec les opérateurs économiques afin beauté de l’emballage, la technicité.
JB, une des plus anciennes biscuite- les produits nationaux. Par exemple,
de savoir la priorité des industriels. Plu- à l’île de La Réunion, une taxe octroi
sieurs grandes idées ont été relevées. ries de Madagascar a su moderniser
sa production et exporte aujourd’hui de mer est appliquée sur les produits
Premièrement, l’industrie malgache a importés, car il y a déjà une industrie
besoin d’une source d’énergie stable, dans les autres îles de l’Océan Indien.
La filière yaourt propose des produits qui les fabrique localement. Pourquoi
les outils doivent fonctionner de ma- ne pas faire la même chose à Mada-
nière continue. Deuxièmement, il fau- très compétitifs en termes de qualité.
Pour la formation, on a envoyé des gascar.
drait définir des normes et des stan-
dards de qualité pour les produits de Fredy Rajaonera, Président du techniciens se former à l’extérieur.
Quelles sont les industries à fort
Madagascar. On doit déterminer les Syndicat des Industries de Madagascar Pour préserver ce niveau de qualité,
potentiel qui devraient intéresser
normes que doivent respecter les pro- il faut suivre l’actualité de l’industrie.
les investisseurs ?
duits importés. Nous avons insisté sur lois et les arrêtés, et surtout d’en faire Les industriels doivent communiquer
l’aspect contenant. Tous les produits le suivi. La priorité de mon mandat à entre eux. Ils doivent être présents Il y a encore beaucoup de places pour
doivent avoir une mention en malga- la tête du Syndicat des industriels de dans les manifestations à caractère la transformation. On produit 50 000
che, en français ou en anglais. Il ne Madagascar c’est l’élaboration de la commercial pour faire connaitre les tonnes de litchis et on en exporte seu-
faut pas non plus oublier l’aspect for- politique industrielle. La proposition produits malgaches. Que nos ambas- lement 17 000 tonnes. La différence
mation et ressources humaines. Les de loi sera normalement présentée à sadeurs et les attachés commerciaux n’est pas totalement engloutie par le
entreprises doivent avoir une politique l’Assemblée nationale en 2016. Nous de nos ambassades soient les VRP marché local. Il faut créer des activi-
claire en termes de formation, car elle croyons au développement du pays des produits de Madagascar. tés de transformation pour fabriquer
permet de moderniser les industries. avec une politique industrielle forte. des litchis en conserve, des pulpes de
Il faut une harmonisation du déve- L’industrie malgache serait plutôt litchi ou des fruits congelés. Si les in-
On veut que l’Etat ait un dialogue loppement industriel. C’est à l’Etat de niche, on ne se positionne dustries malgaches existent toujours,
permanent avec les industriels. Nous de défendre les intérêts politiques et pas pour des produits de grande c’est qu’elles se sont battues et conti-
voulons être consultés. Où le bât bles- financiers du pays. Politique en disant consommation issus de très gran- nuent à le faire. Nous souhaitons que
se, c’est qu’il n’y a pas d’application. qu’il ne faut pas piller nos richesses. des unités de production. l’Etat défende nos intérêts sur le plan
C’est à l’Etat de mettre en place tout Financier en sachant combien cela commercial n
ce qui est prévu dans les textes de va rapporter à l’Etat. Par exemple, Oui, notre industrie se spécialise dans
©PAM/Lalaina Raoelison
nées depuis 2014 ont fait pulation de huit régions, d’aliments de disette, tels
ressortir que les actions sont en insécurité alimen- que le fruit du cactus rouge,
menées ou en cours ne taire parmi lesquelles plus ou la déscolarisation des
sont pas encore suffisan- de 450,000 personnes, soit enfants pour faire face à la
tes pour faire face aux si- 12% de la population, sont situation.
tuations prévalentes. La confrontées à une insécu-
situation actuelle nécessite rité alimentaire sévère. « Quand les gens ont re-
des actions concrètes des cours à de telles mesures,
différents acteurs œuvrant Les plus touchées sont les leur résilience aux chocs
es programmes du gouverne- renforcer leur résilience et les aider à dans la sécurité alimentaire régions Androy, Anosy et diminue. Il est crucial de
ment à travers le ministère de préparer la campagne agricole. Des afin d’aider la population à Atsimo Andrefana au sud poursuivre l’assistance, non
l’Agriculture, de la FAO et du suppléments nutritionnels seront don- se relever rapidement et du pays, où 380 000 per- seulement pour permet-
PAM contribuent à l’atteinte de nés aux femmes enceintes et allai- d’éviter une situation plus sonnes, soit 30 % de la tre aux communautés une
l’Objectif de Développement tantes, aux enfants de moins de deux alarmante». population, sont affectées. consommation alimentaire
Durable 2 qui est d’éliminer la faim, ans pour poursuivre la prévention et Les sept districts les plus adéquate en période de
améliorer la nutrition et promouvoir le traitement de la malnutrition aigüe La situation dans le sud affectés sont Amboasary, soudure, mais également
une agriculture durable. Ils contri- modérée. est due à la diminution si- Ambovombe, Beloha, Be- pour les aider à recouvrer
buent au renforcement de la résilien- gnificative des productions kily, Tsihombe, Betioky, leurs moyens de subsis-
ce des communautés vulnérables aux Le PAM appuie également le traite- vivrières. Cette année, les Ampanihy. Les ménages tance et renforcer leur ré-
catastrophes naturelles, notamment ment de la malnutrition aigüe modérée, déficits pluviométriques y continuent de recourir à silience », affirme Willem
en préparation aux éventuels impacts avec l’Office National de Nutrition et durant le dernier trimestre des stratégies de survie Van Milink, représentant du
du phénomène El Niño qui affectera le des partenaires tels qu’Action Contre 2014 ont beaucoup pertur- néfastes, dont la vente de PAM à Madagascar.
climat de l’ensemble du pays. la Faim, pour 7 000 enfants. Un appui bé le cours de la campagne leurs biens, notamment
logistique a été donné au Programme
A partir de novembre jusqu’à la pro- National de Nutrition Communautaire
chaine récolte en février 2016, le Pro- pour l’acheminement d’urgence par distributions de semences améliorées hectares et favoriser une disponibilité
gramme Alimentaire Mondial assis- avion d’aliments thérapeutiques prêts résistantes aux conditions climatiques alimentaire d’appoint à plus de 13 000
tera 130 000 des personnes les plus à l’emploi afin d’éviter une interruption prévalentes dans le sud. ménages dans les Régions Anosy et
vulnérables dans les districts d’Am- du traitement dans la prise en charge Androy. Le fléau acridien, qui a fait
boasary, Ambovombe, Tsihombe, de 15 000 enfants malnutris. Les paysans pourront planter du ma- des ravages sur les cultures et pâtu-
Beloha et Betioky. Cette assistance nioc, haricot, niébé, patate douce, rages en 2013 et début 2014, est pra-
sera réalisée par des distributions de L’Organisation des Nations Unies pour cultures maraîchères… avec de tiquement contenu grâce aux efforts
vivres ou d’argent contre la création l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) meilleures chances d’obtenir une ré- déployés par le gouvernement et la
d’avoirs communautaires, et de vivres est intervenue dans le cadre d’une re- colte. Le but est de donner une pos- FAO n
aux familles sans force de travail pour lance agricole d’urgence à travers des sibilité de ressemis sur plus de 6 000
de l’Itasy
nolona).
Soutenu par
nement, agriculture) et le District
sont impliqués dans cette action
à titre de soutien technique, stra-
tégique voire politique. Une cer-
le projet SATA
taine appréhension est consta-
tée de la part de ces services
vis-à-vis des communautés de
base dès qu’un intervenant ex-
térieur déclare développer une
Par R.Nirina approche communautaire. Ce
qui justifie, selon Haingo Miora
Rakotoarisoa, responsable du
e projet SATA (Sahan’An- pellation, de contre-pouvoir et contribuer de manière effective communal, régional et même projet Sata, la priorisation des
draikitra, Tetim-pitondra- de plaidoyer. Parmi les résultats à l’élaboration de la stratégie national. Puis, ils aspirent éga- activités portant sur le renforce-
na, Arohevitra), accorde attendus par le projet figure en nationale sur la gouvernance lement à une meilleure prise en ment de capacités des groupes
une importance particu- tête de liste l’organisation et la communautaire des ressources compte des enjeux socio-éco- cibles (formations, appui-con-
lière à l’accompagnement formalisation des communautés naturelles. nomiques afin que les intérêts seil, échanges), l’appui à la dé-
des gestionnaires (OSC) des fo- de base. Mais il y a également communs dépassent le stade marche participative et inclusive
rêts Tapia, dans la région Itasy. Il l’institutionnalisation des dis- A noter qu’une trentaine de com- de conservation des ressources. (réflexions, évaluations conjoin-
a pour objectif principal de met- positifs et des mécanismes de munautés de base, une union et Il faut savoir qu’un grand nom- tes, focus group, débat citoyen),
tre en place un mécanisme de participation des OSC dans le une plateforme régionale consti- bre de communes de la Région l’accompagnement du proces-
dialogue structuré entre les dif- dialogue de politique local, sans tuent les principales cibles de sont peu outillées et ont besoin sus global qui inclut entre autres
férentes parties prenantes afin oublier le développement des l’action. Leur motivation vis- à d’accompagnement pour ani- les plans d’aménagement et de
que les acteurs cibles puissent partenariats locaux impliquant vis du projet repose sur l’amélio- mer, coordonner et faciliter les gestion (PAGs), la structuration
jouer pleinement leurs rôles de les communautés de base. Les ration de la qualité de la colla- interventions et les actions pro- et les partenariats bilatéraux et
forces de propositions, d’inter- efforts accomplis devront alors boration des acteurs au niveau grammées. Ce qui nécessite multi- acteurs.
ls vont bâtir autrement. Les artistes avec les artistes plasticiens, en présence
Malgaches ne manquent pas de du médiateur culturel.
talent. Les experts en la matière le
reconnaissent. Mais c’est souvent Des noms assez connus dans le milieu
l’occasion de démontrer ce talent qui de l’art plastique comme Renée Raza,
manque. La deuxième Biennale des Arts Alain Rasolofoson, X’hi et M’aa, ou en-
de l’Océan Indien aura lieu en parallèle core Salomon figurent parmi les partici-
avec la 17e édition du Salon de l’Habitat, pants à la deuxième Biennale des Arts
au Forello Tanjombato du 12 au 15 no- de l’Océan Indien. Il faut reconnaître,
vembre. Elle constitue un moment excep- une nouvelle fois, que les occasions de
tionnel pour des artistes Malgaches de s’exprimer publiquement sont plutôt rares
revenir au devant de la scène. C’est ainsi pour les artistes plasticiens malgaches.
que des artistes plasticiens vont y partici- Sans des appuis particuliers ou un mé-
per. L’habitat et l’art sont complémentai- cène, il est généralement compliqué pour
res, dans l’optique où le bon sens veut ces artistes de sortir de l’ornière et de
que la décoration fasse partie intégrante l’anonymat.
du monde de l’immobilier et de l’esthéti-
que. Cette « incursion » de l’art au Salon Devant un parterre de journalistes, les ar-
de l’Habitat n’est donc pas étonnante. tistes participant à la deuxième Biennale
des Arts de l’Océan Indien, le 3 novem-
Cet événement exceptionnel sera ainsi bre, au Louvre Antaninarenina, ont pu
une nouvelle opportunité de remettre sur montrer un avant-goût de ce que sera
les rails le débat sur l’importance et le cet événement particulier. Les artistes
rôle de l’art dans la société. La participa- seront notamment appelés à produire
tion du jeune médiateur culturel, Ravaka, une œuvre autour du thème environne-
est venue à cet effet à point nommé. Il mental « Syndrome de l’île de Pâques ».
aura l’occasion d’évoquer notamment les Une œuvre qui devra être proposée pour
questions touchant les inspirations des devenir une action iconique à l’occasion
artistes tout en essayant de lire avec le du prochain Sommet de la Francophonie,
public leur pensée à travers leurs œu- programmé à Antananarivo en novembre
vres. Le public présent à cette occasion 2016. Une autre nouvelle opportunité à
pourra aussi en discuter ouvertement saisir pour nos artistes n
Le jardin d’Andohalo
Entre histoire, culture et tourisme Directeur
R.Tom de la publication :
Harifidy Rahaingoson
Au centre de la place se trouvait la pierre Directeur
sacrée (Vato Masina), qui servait de po- de la rédaction/
dium pour les couronnements des souve- Rédacteur en chef :
rains, seul les héritiers des trônes avaient Herizo Andrianarijaona
le droit d’y monter. Même après la coloni- maherizo@gmail.com
sation la place n’a pas perdu son rôle de
plateforme des grandes annonces, c’est Service publicité :
Tel. : 034 84 793 43
au Jardin d’Andohalo qu’a été annoncée 032 07 517 20
la naissance de la Première république le 033 18 584 83
14 octobre 1958. Depuis l’indépendance, mada7sur7@gmail.com
la place fut changée en lieu culturel où Herizo A
étaient organisés des spectacles de Hira Tirage : 5.000 exemplaires
Gasy, une scène fut même aménagée DL: 01/11-2015
pour des présentations théâtrales en
plein air. Toute reproduction
intégrale ou partielle des
pages publiées et dans la
Cette année, de nouvelles infrastructures présente publication sans
ont été installées pour pouvoir accueillir l’autorisation de l’éditeur
des manifestations de grandes envergu- est interdite.
e jardin d’Andohalo a été récem- qui se sont succédé à la tête du pays. res. Une nouvelle scène de théâtre avec Tous droits réservés.
ment réaménagé pour garder sa toit, un gradin en dur pour les specta-
ID
prédilection de place culturelle De son emplacement, la place d’Ando- teurs, un terrain de mini foot tout neuf, et
et touristique. Lieu historique et halo était considérée comme palier de la tout récemment la cerise sur le gâteau le
emblématique de la ville d’Anta- ville haute et plafond de la ville basse. A nouveau restaurant, de Chez Lorenzo,
nanarivo, cette place fût des temps de la fin du XVIIème siècle le grand marché qui s’est installé durant la dernière édition
la Royauté l’un des lieux destinés aux public fut érigé sur cette place par Andria- de l’évènement culinaire Hay Fy Mampi-
grands évènements publics telles les
annonces et discours importants à des-
masinavalona et la place devint un lieu
de rencontre et d’échange où le peuple
havana. Chaque semaine, le jardin ac-
cueille diverses manifestations culturelles
et est devenu une vraie aire de jeux pour
PICTURES
tination du peuple, les promulgations de se déplaçait chaque jour pour y faire les Lot Près VS 98 DA Bis
nouvelles lois. A partir du règne d’Andria- achats et échanger des nouvelles ainsi les enfants et un lieu de repos et de dé- Andranovory
nampoinimerina la place devient, avec que pour admirer les grands souverains tente pour tous. Le Jardin d’Andohalo est Ambolokandrina
Mahamasina, un lieu sacré pour les cou- de la Royauté faire leurs va-et-vient au l’un des lieux touristiques et culturels de Tel. 034 84 793 43
ronnements des différents Rois et Reines Palais. la capitale le fréquenté actuellement n 032 07 517 20