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5/1/2015 CHEIKH EL HADJI MALICK SY ET LA TIJANIYA, Leçons d’une expérience par Dr.

Bakary SAMBE

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CHEIKH EL HADJI MALICK SY ET LA TIJANIYA,


Leçons d’une expérience par Dr. Bakary SAMBE
14 août 2013, 22:51

L’œuvre de Cheikh Omar al-Foutiyou Tall a permis une large expansion de la Tidjaniyya
dans toute l’Afrique occidentale. C’est par son biais, en passant par Cheikh Al-Fahim Yoro
que Seydi El Hadji Malick Sy reprit le flambeau et porta au plus haut la bannière de la
confrérie avec notamment un travail de vulgarisation à travers le Sénégal et la sous-
région.A l’image de celui dont il a hérité, Cheikh El Hadji Malick Sy n’a pas bénéficié de
circonstances paisibles et favorables pour dérouler sa méthode et sa philosophie. Le
fameux principe soufi de Haml adhal wara (supporter les adversités et les épreuves) afin de
progresser et mieux servir Dieu et les hommes, a guidé son action. Serigne Alioune Gueye
l’exprime dans sa Marthiya (Ala nafsihi kam Aktharal Durra wal Adha / linaf ‘il baraya wal-
ilahi bi marsaddi). Maodo a trouvé le Sénégal où il a réussi à implanter la Tidjaniyya dans
une situation plus que désespérante qui pourrait saper le moral des plus déterminés : Ata
wa biqaul ardi Zulmun wa Zulmatun, nous rappelle Serigne Alioune Gueye. Mais il a réussi
à illuminer les cœurs et sauvegarder la flamme de l’Islam dans son expression la plus vitale
et la plus originelle.Cette fierté du Sénégal et de la ‘Ummah islamique consolidera le
caractère Muhammadien de la conduite du Tidjane en dédiant sa vie entière au prophète
de l’Islam. L’œuvre de Cheikh El Hadji Malick Sy est dense et d’une grande variété . Mais la
thématique la plus commune est celle du Madîh, panégyriques dédiées au Prophète de
l’Islam. Le Khilâçu Dhahab, ce joyau poétique mais aussi mine inépuisable pour tout féru de
Sîra (Hagiographie du Prophète) est devenue le symbole et l’illustration de son inimitabilité
dans ce genre, trouvant ses origines depuis l’aube de l’Islam. De Ka’b Ibn Zuhayr et
Hassan Ibn Thabit à Muhammad Al-Busayrî, on ne peut dénombrer les personnages
illustres qui se sont distingués dans cet art prisé des soufis et dans lequel Cheikh El Hadji
Malick Sy est un maître incontesté. A qui d’autre doit-on d’ailleurs la « démocratisation » du
Gamou, évènement qui est rentré dans l’ordinaire et célébré un peu partout dans ce pays ?
Grâce à Cheikh El Hadji Malick Sy, le musulman sénégalais a ceci d’enviable : vivre en
permanente connexion avec la Sîra du Prophète à tel point que ce dernier lui devient tout à
fait familier. Il a su traduire ce caractère Muhammadien de la Tidjaniyya, développé plus
haut, en une réalité non seulement conçue mais sentie et vécue.Qui d’autre mieux que lui a
su rendre à Seydina Muhammad (PSL) ce qui lui revient ! Dans chaque facette de sa vie,
Seydi El Hadji Malick renvoie tout au Prophète Muhammad (PSL). Le point d’orgue de cet
amour du Sceau des Prophètes et la volonté d’élever, autant que possible, celui-ci à son
plus haut degré est l’inimitable Khilâçu Dhahab fî Sîrati Khayril ‘Arab dans lequel il adopte la
rime en « m » (d’où l’appellation mîmiyya) et le mètre al-basît tel que le fit Muhammad al-
Busayrî, l’auteur de la Burda, quelques siècles avant.Mais là où Seydi El Hadji Malick Sy
innove c’est dans sa connaissance du contexte socio-historique dans lequel vécut le
Prophète. Il navigue, constamment, entre la vie du Prophète et l’évocation de ce contexte
avec une culture historique qui peut étonner plus d’un. Malgré le manque chronique
d’ouvrages de références qui caractérisa son époque, la difficulté de les acquérir, sans
parler de la complexité de l’environnement historique qui vit la naissance du Prophète
(PSL), Maodo nous abreuve de connaissances sur Rome, Byzance, Chosroes, Anou
Shirwân et les autres. Sa connaissance géographique doublée de sa maitrise de l’histoire
qui se dégage de nombreux écrits reste encore une énigme et une source d’admiration
pour quelqu’un qui n’a quitté le Sénégal que pour le pèlerinage à la Mecque. Lorsque Seydi
El Hadji Malick Sy, dans son approche de la vie du Prophète et du berceau de la révélation,
le Hedjaz, en arrive à donner, avec une précision inouïe, les noms de lieux et de repères
encore méconnus par les habitants-mêmes de ces régions, l’on ne peut qu’encore admirer
ses efforts inestimables pour l’acquisition du savoir.
Le savoir : maître mot de la méthode de Cheikh El Hadji Malick SyNombreux sont les
hommages qui ont été rendus à Cheikh El Hadji Malick, dans ce sens, par les personnalités
les plus illustres de l’islam en son temps. Mais, à côté de celui de Serigne Hâdy Touré,
Cheikh Thioro Mbacké a exprimé, de la plus belle manière, avec l’image d’une « secousse
» qui venait de toucher l’islam du Sénégal en disant que « c’est un pilier de la religion qui
venait de s’effondrer » en cette année 1922 qui l’a vu partir (tahaddama ruknu-d-dîn).Il
remarque qu’avec la disparition de Seydi El Hadji Malick Sy, c’est un véritable esprit éclairé
qui venait de faire défaut au monde des oulémas (kamâ khasafal qamâru), tel l’éclipse
couvrant d’ombres la luminosité de la lune.Ces témoignages ne peuvent entrer dans le
registre de la complaisance car les actes posés par Cheikh El Hadji Malick Sy, eux-mêmes,
sont là, intacts et encore plus éloquents. Outre la qualité de leurs auteurs, ces hommages
qui sont rendus à El Hadji Malick Sy sont corroborés par son action en faveur de l’islam. Le
savoir est son cheval de bataille, et à l’enseignement pour le transmettre, Maodo

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consacrera sa vie.L’érudition de Cheikh El Hadji Malick Sy que reflètent la quantité et la
diversité de ses œuvres avait même étonné ses contemporains si l’on sait les difficultés de
son temps dès qu’il s’agissait des savoirs islamiques. La stricte surveillance de la circulation
des livres et des personnes exercée par l’autorité coloniale rendait la tâche encore plus
rude. Rappelons la lutte contre ce qui fut appelée « l’influence maghrébine », déclenchée,
durant l’entre-deux-guerres, dans le sillage du Rapport William Ponty, pour empêcher
l’expansion de l’islam par les échanges entre les deux rives du Sahara. (Ce rapport est
encore consultable aux Archives Nationales du Sénégal et celles d’Outre-Mer à Aix-en-
Provence.)Comme les idées et les croyances ont une plus grande mobilité que les humains
et les structures, la pensée de Maodo et son enseignement atteindront, malgré tout, les
régions les plus lointaines de l’Afrique occidentale. Son œuvre littéraire colossale ne
pourrait être dûment analysée dans le cadre de cet article. Il fit beaucoup appel au génie
de la poésie pour transmettre son message avec une parfaite intelligence des réalités
d’une société où les vers rythmés d’un poème sont plus facilement mémorisables que les
fades phrases d’une prose. Sa parfaite maîtrise des techniques de la prosodie arabe
(‘arûd) ne fait aucun doute. Le poids des mots et le choc des idées donnent à cette œuvre
son caractère éternel. La qasîda Rayy zam’ân fî sirat sayyid banî ‘adnân (L’abreuvoir de
l’assoiffé de Sîra), plus connue sous le nom de Nûniyya, reste un témoin de ses qualités
littéraires.La pensée religieuse de Cheikh El Hadji Malick Sy ainsi que son style, sur le plan
littéraire, ont marqué toute une génération de muqaddam qui les ont, ensuite, transmis à
leurs disciples. Par un système pyramidal, il a su déjouer le plan d’assimilation culturelle
des colons et contourner les obstacles devant lui dressés. Cette pensée est dominée par
une grande ouverture d’esprit et une modernité avant l’heure. Cela est dû au fait que la
confrérie Tidjaniyya, une voie particulièrement élitiste, s’est, très vite, confrontée aux
populations citadines et à l’élite des villes, véritables laboratoires d’idées et d’ébullition
intellectuelle. Ce fait a certainement consolidé la place donnée au savoir et à la quête de la
connaissance dans la stratégie de Cheikh El Hadji Malick Sy.On pourrait penser que son
attitude d’esprit à l’ égard du savoir et des sacrifices qu’il requiert ont durablement façonné
sa manière d’être et d’agir d’où son penchant pour l’humilité.
Tolérance, modestie et spiritualité : la leçon d’équilibre du Maitre MaodoDevant
l’impossibilité d’être exhaustif, on pourrait avancer que, généralement, la pensée de Seydi
El Hadji Malick Sy est dominée par l’ouverture qu’il a toujours prônée ainsi que la tolérance
exemplaire qui marque son discours. Dans un vrai sens de la mesure, il est arrivé à un
équilibre où tolérance n’a jamais rimé avec laxisme et où l’ouverture n’a point empêché son
enracinement dans la Sunna et la Tariqa Tidjaniyya.Son célèbre Fâkihat at-Tullâb ou
Jâmi’ul Marâm en est un bel exemple. Il y traite des principes généraux de la Tarîqa
Tidjaniyya et de la discipline du murîd, l’aspirant à Dieu et à la réalisation spirituelle.
Conformément à sa sagesse légendaire, El Hadji Malick Sy y soutient que les différences
de Tarîqa et d’obédiences doivent être perçues comme de simples différences de goût et
non des sources de conflits ou de haine. Il appelle, explicitement, à une reconnaissance
des dons et mérites de chaque homme de Dieu qui ne sont pas toujours forcément
comparables. Pour Maodo, si les confréries sont différentes et n’ont pas les mêmes
conditions, elles reflètent, néanmoins, toutes, les principes fondamentaux du soufisme et
l’enseignement du Sceau de la prophétie (PSL). En quelque sorte une plurielle
manifestation de l’unicité du but ultime comme dirait Ibn Arabi.Cheikh El Hadji Malick, il
évoque une « différence des goûts et des points de ressourcement spirituels » (tabâyun al-
Adhwâq wa-l-Mashârib) qui, selon lui, est l’explication des « divergences entre les saints
dans leurs voies et doctrines », en rappelant que Dieu, dont les bienfaits sont infinis, gratifie
chacun d’entre eux de flux qu’il peut ne pas accorder aux autres. Ce point est essentiel
dans la démarche des soufis tout en cachant des secrets qui ne sont pas à la portée du
commun des mortels se débattant encore dans les « voiles » de l’ignorance (mahjûbûn) ou
n’ayant pas accès au véritable sens des Signes.Certaines réalités peuvent bien nous
sembler irréels juste parce que nous ne les touchons ou sentons pas alors que d’autres en
sont littéralement « abreuvés » ! C’est pourquoi Cheikh El Hadji Malick Sy emprunte l’image
d’un « enrhumé » « mazkûm » se prononçant sur la qualité ou les senteurs d’un musc,
pour dénoncer l’attitude de ceux qui s’attaquent aux voies d’autrui et nous avertit sur les
dangers des polémiques et débats stériles comme ceux comparant Wird (Awrâd) et
confréries (Turuq).« Evite celui qui polémique sur les différents WirdCar c’est une chose
dont la nuisance est fortement avéréeCar cela conduit à la haine mutuelleEt c’est quelque
chose de répréhensible auprès du Seigneur Majestueux »,(cf. Fâkihatu Tullâb)De ce fait, El
Hadji Malick Sy instaure la modestie en doctrine et en fait le sage moyen d’éviter les
tiraillements et les troubles sociaux. Dans la conclusion de Fakihat at-Tullâb intitulée
Khâtimat fî Bayâni Ikhtilâfi awliyâ’i l-lâhi fi t-tarâ’iq wa al-madhâhib (Conclusion sur la
divergence entre les Hommes de Dieu), Cheikh El Hadji Malick exprime cela avec une
ouverture d’esprit et une tolérance révélatrices de sa personnalité hors du commun (vers 3,
4 et suivants.).Il emprunte une image pleine de sagesse pour montrer que la réalité
religieuse est jalonnée de différences de perception, en rappelant que seuls les courants
divergent mais que le destin est commun et qu’on converge, tous, vers la seule et même
Vérité éternelle : celle de Dieu. « Oh mon frère ne critique pas un parfum (musc) alors que
tu es enrhumé ! », dit-il, si nous essayons de traduire très approximativement le vers 7 du
chapitre cité. Et comme, dans sa vision, « nul de détient le monopole de la Vérité » (pas

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dans un sens sophiste !), il insiste sur les dangers de critiquer et de stigmatiser la voie
d’autrui sans la comprendre et l’avoir expérimentée. Mieux, pour éviter les polémiques
stériles et qui attirent la haine (al-mirâ’), Cheikh El Hadji Malick conseille à ses disciples
d’avoir la maturité et l’esprit d’élévation qui consiste à ne pas répondre aux attaques. Ainsi,
dans une pure tradition soufie, Maodo, conscient des fâcheuses conséquences qui peuvent
découler de l’intolérance, du repli sur soi et du mépris des autres, fait de la modestie et du
respect, un devoir religieux en soi, en utilisant le terme wâjib (vers 13). Par ce credo, traduit
en actes concrets, dans sa vie, El Hadji Malick Sy a su mener une coexistence pacifique
avec, aussi bien, ses coreligionnaires que les adeptes des autres croyances.Cependant, il
est une autre facette de son œuvre à travers laquelle s’exprime tout son enseignement
spirituel, durablement enraciné dans la démarche propre à la Tidjaniyya. C’est dans ces
ouvrages qu’il traite de thématiques fondamentales liées au soufisme telles que l’éducation
spirituelle, les cheminements de l’aspirant, le Zuhd, les relations sociales (Mu‘âmalât) et le
rapport à Dieu. Bref, tout un champ du soufisme déblayé par Cheikh El Hadji Malick Sy, la
plupart du temps en poésie par souci pédagogique (plus facile mémorisation), mais aussi à
travers des traités comme l’incontournable Kifâyatu Raghibîn[2].Fidèle à l’attitude d’humilité
qui sous-tend toute son action mais aussi sa quête spirituelle, Cheikh El Hadji Malick Sy
met, toujours, en avant le principe de crainte ou de conscience intime de Dieu (Taqwa).
Sans perdre de vue, la facette miséricordieuse, il ne se fie pas non plus aux états
d’optimisme excessif que confère aux dévots l’autosatisfaction démesurée. Mais quel que
soit le degré de spiritualité, Cheikh El Hadji Malick Sy nous a toujours enseigné que
l’aspirant ne peut se passer de la couverture et de l’indulgence de Celui qui est le Seul à
savoir toutes les dimensions apparentes ou secrètes de sa personnalité et de ses actes
dans toute leur insuffisance par rapport aux exigences de pureté et à la gratitude de Dieu.
Cheikh El Hadji Malick Sy attire l’attention sur ce fait primordial lorsqu’il lance cet appel
(da’awtuka yâ sattâru fa-stur ma’îbatî).De son maitre, Cheikh Ahmad Tijani, Cheikh El Hadji
Malick Sy hérita donc de cette manière d’allier l’excellence spirituelle à la pleine implication
sociétale. Maodo le fit par l’éducation et la promotion du savoir.
Cheikh El Hadji Malick Sy et la Tijâniyya : témoignages d’un éternel ressourcement
Sa façon d’appréhender le savoir n’est pas du type de l’érudition décalée de la réalité et de
la société, ni une forme de gnose sans racine et incapable de produire des ressources
spirituellement mobilisables. C’est une connaissance et une éducation spirituelle au service
de l’action fidele à l’idéal de la tarbiyyat al-himma.Si Cheikh Ahmad Tijani a réussi à
amorcer cette rupture en matière de tasawwuf au 18eme siècle, c’est qu’il a su traduire les
idéaux en réalité et faire de l’aspirant a la réalisation spirituelle un véritable acteur
conscient, utile et au cœur de son monde social. Et pourtant, sans fuir ce monde social qu’il
a affronté, aidé en cela par sa solidité spirituelle, Cheikh El Hadji Malick Sy, a revivifie
l’enseignement de Cheikh Ahmad Tijani. Comme l’a si bien exprimé Serigne Babacar Sy
(Rabba bila Khalwatin ashabahu alanan…etc.), voici qu’une voie se singularise par une
intense spiritualité doublée d’une forte implication sociétale tout en atteignant l’idéal de
l’istiqama (droiture).El Hadji Abdou Aziz Sy Dabbakh, désignait Maodo, à juste titre, par le
qualificatif de ‘Alamul Huda (l’incarnation ou l’étendard de la droiture). Entre le Ilm, la
connaissance à son plus haut degré qu’il inculquera avec mansuétude et de la manière la
plus débonnaire (Hilm) à des générations de Muqaddam, Cheikh El Hadji Malick Sy a
produit des résultats difficilement égalables dans la formation d’hommes hors du commun,
de personnes-ressources et de valeurs sures au service de l’Islam (Fajahada fiha bi
siyasati wa nada, wa ilmin wa hilmin fahtada kullu muhtadi).Témoignage ne put être plus
éloquent dans ce sens, que celui de la Revue Al-Azhar : ‘« grâce à lui, l’Islam a connu son
épanouissement dans ce pays [Sénégal] en créant des écoles, des mosquées, des zâwiya,
et, poursuit la revue, il a aussi formé de brillants érudits qui se sont éparpillés dans tous les
coins du pays telle l’expansion de la lumière dans l’obscurité’ (Revue Al-Azhar Juin 1995).
Entre Sharî‘a et Haqîqa ou l’art de la conciliation chez Cheikh El Hadji Malick SyA la
différence de nombreux hommes du Tasawwuf et en véritable dépositaire de l’héritage de
la Tijaniyya, Cheikh El Hadji Malick n’a jamais été habité par une quelconque tension ou un
balancement entre les impératifs de la Shari’a et ceux de la Haqiqa. Il a su les concilier et
ainsi créer une sorte d’harmonie favorable à une vie spirituelle se fondant sur la première
en se nourrissant de la seconde. Ce vers tiré de son ouvrage intitulé Kifâyatu Râghibîn
résume, à lui seul, une telle attitude d’esprit (wa bâtinun lam yuwâfiq min sharî’atînâ/ fa-
ktubhu bil-lâmi lâ bin-nûni kal fitanî) où il exclut toute sorte d’extrapolation mystique non
conforme à l’esprit de la Sharî’a. Tout bâtin (ésotérisme) qui contrarie cet esprit est
considéré par Maodo comme un bâtil (l’ivraie).
Le plus remarquable de l’expérience de Cheikh El Hadji Malick Sy est ce sens de la mesure
et la conscience de l’équilibre entre la Sharî’a et la haqîqa. Il a su rester, sa vie durant,
selon l’heureuse expression du Professeur Rawane Mbaye, ce « pôle d’attraction » entre
les deux domaines de la connaissance, s’appuyant merveilleusement, sur une donnée
essentielle que le saint Coran qualifie de meilleur viatique vers le vrai monde al-Taqwâ,
traduit – et certainement réduit – à la « crainte de Dieu », état non mesurable parce
qu’intérieur, mais qui se manifeste par les actes. Tous ceux de Maodo, d’après les
témoignages de ses contemporains, reflètent cette conscience intime de Dieu.
S’inscrivant dans la pure tradition Seydina Cheikh Ahmed Tijâni, El Hadji Malick Sy a tenté
et réussi cette expérience soufie innovée par la Tijâniyya. Comme le prône la Tariqa,

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5/1/2015 CHEIKH EL HADJI MALICK SY ET LA TIJANIYA, Leçons d’une expérience par Dr. Bakary SAMBE
Maodo a pu allier éducation spirituelle et plein engagement dans le monde d’ici bas, cette
sorte de « retraite au milieu de la société », une tarbiya au-delà de l’abstraction, décelable
au visu (‘al-hâl) et à l’action (‘al-himma) tendant résolument vers l’istiqâma, la droiture (Wa
man lî bi ‘ustâdhin yurabbî murîdahû/ bilâ khalwatin bal himmatin mithla ahmadî, pleurait
Serigne Alioune Guèye à sa disparition).
El Hadji Malick Sy s’est appuyé sur les inépuisables ressources spirituelles de la Tijâniyya
en rompant avec le mysticisme des refuges, de la fuite et de l’isolement (comme dans la
khalwatiyya), jusqu’à parvenir à la « sacralisation des actes quotidiens » dont parle Serigne
Cheikh Ahmed Tidiane Sy. De ce fait, l’enseignement de Maodo s’inscrit dans le traditionnel
schéma triptyque où, après l’acte de foi (Imân), la soumission manifeste et sincère à Dieu
(Islâm), l’aspirant cherche à parfaire son rapport à l’Etre Suprême par l’Ihsân ; l’état ultime
où la conscience de Dieu guide les pas du néophyte dans sa quête de la félicité. Un tel
projet ne pourrait être mené à bien sans que son porteur se soit agrippé à la Sunna du
Prophète (PSL) dont il suit les traces, ‘alâ nahji rasûl, comme le rappelait Serigne Alioune
Guèye.
Il est vrai que c’est dans ce domaine de l’observance de la sunna prophétique que les
témoignages sur Seydi El Hadji Malick sont sans appel. Ainsi Seydi Tijan Ibn Bâba al-‘Alawî,
s’arrête, dans l’élégie dédiée à Maodo, sur sa rigueur et son souci de la référence et de
l’authenticité en matière religieuse. Il lie cet aspect de la personnalité de Seydi El Hadji
Malick Sy à son attachement au Prophète. C’est à dire que Maodo a toujours su faire vivre
le principe de l’amour du Prophète qu’il définit comme intrinsèquement lié à l’action et à
l’application de la Sunna. Il le dit dans Khilas Dhahab « wa laysa naf ‘un ‘alâ hubbin bilâ
‘amalin/ wa tâbi ‘an sunnatal mukhtâri faghtanamî », « il n’y a aucune utilité à clamer son
amour au sceau des prophètes si cet amour n’est pas matérialisé en action/ Il faut que tu
suives la sunna de l’Elu ». C’est pourquoi, en fin connaisseur de Seydi El Hadji Malick,
Tijane Ibn Baba l’identifiait à un Bukhârî dans sa rigueur et sa soif de sagesses et de
paroles authentiques, mais insiste sur son travail de panégyrique en l’honneur du Prophète El Hadji Malick SY (Rta)
Muhammad (PSL) (Fakâna k’abni Zuhayrin fî madâ’ihihi), dit-il en le comparant à Ka‘B Ibn
Zuhayr devenu le modèle dans cet art et qui a fortement influencé Muhammad al-Busayrî,
l’auteur de la célèbre Burda, chantée à Tivaouane durant les dix premiers jours de mois
béni de Rabî’al-awwal.
Articles de El Hadji Malick SY (Rta)
De même fit Cheikh Ahmad Sukayrij dans un témoignage épistolaire adresse aux Tidjanes
Tous les articles
du Sénégal et à sa famille qu’il corroboré plus explicitement dans un autre de ses ouvrages
comme son Radd akâdhîb al-muftarîna ‘alâ ahlil yaqîn, pour apporter les preuves de la
totale inscription de la Tijâniyya dans la sunna du Prophète Muhammad. Il lui donna Recevoir les articles via RSS
comme titre Jinâyat al Muntasib al-‘anî Fî mâ nasabahû bil kadhib Li –Shaykh Tijânî et y Intégrer la publication

recense les accusations gratuites faites à la confrérie, pour les démonter avec verve et
preuves à l’appui. C’est cet ouvrage que le grand Muqaddam marocain a choisi pour
présenter, Seydi El Hadji Malick Sy, aux côtés d’El Hadji Omar et d’autres illustres
personnages, en ces termes : « Parmi ceux qui ont brillamment écrit et composé de
manière bénéfique sur la Tijâniyya, on peut citer le legs béni des anciens aux générations
suivantes, habitant dans la région du Sénégal, le grand muqaddam, feu Seydi El Hadji
Malick ibn Othman. Il a éclairé l’élite comme le commun des mortels en levant le voile (sur
les connaissances). Quiconque se penche sur ses œuvres aura la certitude que l’auteur fait
partie des grands hommes de Dieu (Kummal al-rijâl) qui ont reçu la grande ouverture divine
(‘al-maftûh alayhim). […] Il s’est consacré sa vie durant à l’éducation et a initié un nombre
inestimable de disciples à la Tarîqa qui ont témoigné de son observance des
recommandations divines, de son intransigeance dans l’adoration de Dieu, de sa
disponibilité à servir son pays et ses Hommes tout en se détournant de ce qu’ils possèdent
(voir Jinayat…p.81.
La confrérie Tidjaniyya est née pour relever un défi et restaurer un ordre. Son destin est
d’être contraint à affronter les difficultés, sa singularité réside dans le fait de symboliser
l’universalité de l’Islam en réconciliant spiritualité et plein engagement sociétal. C’est une
spiritualité vivante qui a amorcé une véritable rupture lui valant tous les mérites mais
l’expose, en même temps, comme la citadelle du soufisme, objet de toutes les visées. Mais
c’est justement de là qu’elle tire toute sa force. A l’image de la mission Mouammadienne
qu’elle catalyse, les défis de toute sorte lui sont inhérents. Sinon elle perdrait sa singularité.
Cheikh Ahmad Tidjane, en tant que personnage historique comme figure mystique, a
marqué son époque tout en fournissant aux générations suivantes leur viatique pour
affronter les défis de leur temps. Mais il peut surtout se targuer de pérenniser son
enseignement spirituel par les hommes de pensée et d’action qui se réclament de lui.
Finalement, son héritage a su perdurer même à l’épreuve du temps et de ses vicissitudes
grâce à la conscience du devoir chez ses héritiers de la trempe de Cheikh El Hadji Malick
Sy.Ce dernier n’a-t-il pas assez œuvré pour que les générations futures soient, elles aussi,
conscientes du défi qu’ils se doivent, à leur tour, de relever ?Dr. Bakary SAMBE
Bakary.sambe@gmail.com
 

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Momar Dieye, Sakoura Diagne Syr, Ndèye Khare Ndiaye et 83 autres personnes aiment ça. Meilleurs commentaires

20 partages

Daouda Seck Bakary Sambe . C'est le nom de l'auteur du texte. Il est sur Facebook .
1 · 15 août 2013, 11:54

Sakoura Diagne Syr Fatabekallah,je partage.


12 h

Ibrahima Mboup Mame Maodo yal na yalla yok say lerr


22 décembre 2014, 23:13

Bassira Bachir Diop Alhamdoulila ba senegal amè MAODO !!!


1 · 15 septembre 2014, 13:35

Autorité Bàmba que Dieu nous aide pour la comprehension


29 août 2014, 18:50

Vieux Faye ALKHAMDOULILA, REMERCION TS L BN DIEU , merci mr samb tu ns a bien étayè sur ntr viatique ki
est la tidjanîya,
21 juillet 2014, 16:09
Amadou Diop tout est clair sur Maodo. Macha Allah.
8 juillet 2014, 18:31

Sait Touray yaal na nyo yaala tass si barr kim beh ameen
1 septembre 2013, 12:15

Ibrahima Dieng Yalna yala fayla thi léral kan moy maodo
18 août 2013, 04:19

Liil Sarr Yaw mi bind li deih waronela ham. Yalla nala rl hadji malick tahawou
15 août 2013, 03:45

Makan Togola j vs aimes


14 août 2013, 23:07

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