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propositions esthétiques (tibérer
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vraisemblance ou d'iriritation, _r,ir"g-"ir" des contraintes de
susciter le irystère ou
par le rapprochement de l,émerve'rement
signes hétérogènes, ne
hasard dans l'élaborau"" pas
craindre Ie
l'incongruité des pro.urr.r,
âi;"o;i=Ïuor, de bùuté, rerrouver
oniriqul,
à Ia fois la poésiè (Breton, perei du.,, la création), traverser tout
Mir6, Magrine, Delvau*; Errurà1, h peinture (Dali,
or', ;;âri<U,i_"*;.
Ernsr,
Le second modèle se c
de conrrontarion, de d;À;":i'iii;i',:,1#i:,:i1y#1,
notamment, rorsque
deux arts, diffèrents par lrï;;;
reurs formes mais
rivaux dans reurs fonctions,
se redéfinissent sur Ia
rigne même de
q,.," ru cinéma, r,u,i-d.,
ffi:j,tîî:li"ilfljfiiainsi,
repéré, c'est Ie caractÀro ':-c L{u€ I on
récit en
a moins bien
,e r.mar ; *;**ï1$$$.îï+î.,:;:..,,*
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d' < infilmable > (notammenr
difficilement restituatte l,exploàfion d,une intériorité
pu,. t" ri-pi"'Ë" des images et des sons
12
De I' < art total D aux zones de défis et d'interactions
13
Guy Scarpetta
'1,4
De I'< art total > aux zones de défis et d'interactions
i
récemment, en Europe, de l'exploration d'une zo,'e limite,
< impure )), où se métissaient les codes
de Ia danse et ceux de la
théâtralité (Pina Bausch). or, le plus intéressant, aujourd,hui,
c,est de
voir cofiunent la danse, dans ce qu'elle a de plus inventif, réinvente
son raPPort à la musique : non pas pour revenir à la subord.ination
ancienne (t< un Pas, une note ,r), mais pour tenter une ré-articulation
fonctionnant plutôt par ,, homologe âe fonctionnement >> (entre le
mouvement des corps et l'organisation des sons). c,est là, me
semble-t-il, ce qui qualifie les créations récentes de Trisha Brown
(dutn son dialogue avec Bach, webern, Monteverdi, le jazz)
aussi, en Europe, celles d'Anne-Teresa'de Keersmaeker-ou de
mais
François Raffinot.
I'en arrive, à présenf à tenter de cerner les conséquences de
tout cela sur ce qui constitue l'objet plus spécifique de cette journée
de réflexion : |'opéra, en tant qu;art multiple, conjrrguant
piusieurs
systèmes de signes, sollicitant plusieurs types de pËrception
et
notamment sa relation à la mise en scène, dont ôn sait
qu,erle a
acquis, dans la seconde moitié du XXe siècle, un rôle de
plus en plus
important dans la conception que nous pouvons nous faire
de
l'opéra, au point d'en devenir une dimension intrinsèque.
À mon sens, du fait même de cette multiplicité, de ce caractère
nécessairement impur, l'opéra est un arÇ si l,on peut
dire, à plusieurs
entrées - et c'est du reste ce qui laisse à l'amateur une
trèi grande
liberté. On peut parfaitement se satisfaire d'un opéra
qui ne brille ni
par la qualité des chanteurs, ni par celle de l,orchestre ou
d.e sa
direction, si la mise en scène, en tant que telle, atteint
cette < poésie
dans l'espace postulée par Artaud (1e songe
" rpàr exemple, àla FIûte
enchantéemise en scène par Bob wilsoru qriu t or-, apprecie
avant tout
conune un grand spectacre de wilson dont l'opéri
àe Mozart est le
s_ur_port).otr peut aussi, à r'inverse, aimer un opéra
pour les qualités
de la musique, de la direction de l,orchestre et du
chant, même si la
mise en scène est conventionnelre (Le Retour d'ulysse
dirigé par
Christie, du dernier Festival d'Aix) ou carrément inepte
(Le Château
de Barbe-bleue dirigé par Boulez, toujours à Aix, ori it
n,était pas
interdit de fermer les yeux). on peut, enfin, êtte sensibre
en priorité
la valeur théâtrale d.'une représentation d'opéra, à son intensitéà
dramatigue, même si l'on a quelques réserves quant
à l,interprétation
proprement musicale (Le Couronnement de poppée
mis en scène, à
1,6
De I' < art total D aux zones de défis et d'interactions
Aix encore, par Griiber). Peu importe, en sorune, le code qui suscite
en priorité le plaisir du spectateur-auditeur, dès lors que celui-ci
n'attend pas un ( art total >), une synthèse supérieure, une totalité ,
exPressive.
Si l'on se déplace, à présenÇ du côté de la création elle-même, il
me semble évident que le grand modèle inaugural, au XXe siècle, est
celui de Berg (Woyzeck, Lulu) - soit celui d'une .. dramatisation ,
de la musique elle-même, où aucun des deux codes en présence
(musique, théâtre) ne subordonne l'autre, justement parce que
chacun des deux tient compte de l'autre dans sa conception même.
C'est dans cette veine-là, rrê semble-t-il, que se situent les derniers
grands opéras écrits depuis trente ans (Opera de Berio, Le Grand
Macabre de Ligeti, et jusqu'à cette æuvre injustement évacuée du
répertoire courant qu'est La passion de Gilles de Mertens et
Boesmans).
Quant à la mise en scène, peut-être faut-il tout d'abord rappeler
qu'elle est un art à part entière ; toute l'histoire des formes
dramatiques du XXe siècle est celle de sa progressive émancipation
(concrétisation de l'utopie d'Artaud selon laquelle le metteur en
scène devait devenir le o véritable créateuru des spectacles), de la
façon dont elle se dégage peu à peu de sa fonction ancillaire. Cela,
jusqu'au point, aujourd'hui, où nous pouvons constater une
formidable extension de la théâtralité, bien au-delà du théâtre ,
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rrrq
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Guy Scarpetta {
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.;
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désormais au cæuï d'une esthétique des interactiàns
(et non dans la
perspective d'une < totalité > composée de codês hieraichisés)
qu,une
telle collaboration s'impose désormais comme une nécessité,
dès le
départ.
Ce qui autorise, du coup, une très grande liberté d'irurovation
dans cet art de la mise en scène, avec tous les risques
liés à cette
liberté dès lors qu'il ne s'agit plus de methe en æuvre
une solidarité
entre créateurs, mais de l'exercer sur Ie répertoire.
on sait, ainsi, qu,il
est des mises en scène qui peuvent altérer un opêra,justement
parce
qu'elles le considèrent conune un simple matériau
fie pense ici à
l'affligeant traitement du Grand Macaire par Peter Sellers).
Mais iI
en est d'autres, à l'inverse, qui peuvent revivifier une
æuvre. La
grande audace, ainsi, de Trisha Brown, lorsqu,elle
a mis en scène
I'orfeo, c'est bien entendu le parti pris d,en avoir fait
un spectacle
chorégraphié de part en part, un spectacle qui dissolvait
l,opposition
conventionnelle entre scènes jouées et scènes dansées.
transgression, d'une certaine façon, révélait quelque
or, cette
chose de l,art
monteverdien (l'impact émotionnel né d,une generuusation
l'artiJice) qr" les conventions habituelles, rhétoriques, de
ne
permettaient guère de percevoir. Trisha Brown,
s'aventure sur un terrain où ra danse peut d.evenir
en soïnme,
re métarangage du
théâtre (renversement d.'une hiérarchie admise)
et c,est cera, en .
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