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LEGISLATION
DU TRAVAIL AU MAROC
EDITION 2021
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SOMMAIRE
CHAPITRE VII: CONTRIBUTION SOCIALE DE SOLIDARITE SUR LES BENEFICES ET REVENUS ... 57
CHAPITE VIII: LIQUIDATION DE L’IMPOT SUR LES REVENUS SALARIAUX ET ASSIMILES ......... 57
I - declaration des traitements et salaires ............................................................ 57
II- obligations des employeurs et debirentiers ....................................................... 59
III - declaration annuelle du revenu global ........................................................... 59
IV- recouvrement de l’impot sur les revenus salariaux et assimiles .............................. 60
V - sanctions pour infraction aux dispositions relatives a la declaration des traitements et
salaires, de pensions et de rentes viageres ........................................................... 61
ANNEXE III: REGIME FISCAL DES INDEMNITES, DES PRIMES ET DES AVANTAGES ................ 67
II- Primes et autres rémunérations ..................................................................... 70
III- Avantages en argent .................................................................................. 71
IV- Avantages en nature .................................................................................. 73
LE SALAIRE.................................................................................................... 118
I- SALAIRE MINIMUM DE BASE ........................................................................... 118
II - PAIEMENT DES SALAIRES............................................................................. 118
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LA MEDIATION DANS L’EMPLOI ET L’EMBAUCHE DES SALARIES ....................................... 129
REGLEMENT DES CONFLITS COLLECTIFS DU TRAVAIL .................................................. 130
LE CONTROLE DE L’INSPECTION DU TRAVAIL ........................................................... 132
I- champ d’intervention de l’inspecteur du travail ................................................. 132
II - Les pouvoirs de l'inspecteur du travail........................................................... 136
III- Les suites du contrôle .............................................................................. 137
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TITRE I
Traitements et salaires
Indemnités et émoluments
Pensions et retraites
Rémunération du personnel étranger
Autres catégories de revenus
Exonérations
Déductions
Cas spécifiques
Barèmes de cotisation à la CNSS
Obligations légales liées aux salaires
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PARTIE I
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CHAPITRE I
DEFINITION ET GENERALITES
Les revenus salariaux concourent à la formation du revenu global soumis à l'I.R.
I- Définition
Le revenu salarial est généralement défini comme étant la rétribution qu'un employeur, personne
physique ou morale, s'oblige, en vertu d'un contrat de louage de service ou de travail, écrit ou
verbal, à verser à un salarié, personne physique, qui s'engage, en contrepartie, à lui fournir ses
services personnels pour une durée indéterminée, déterminée ou pour accomplir un travail
déterminé.
Il est à remarquer que cette définition ne s'applique qu'au revenu versé à un salarié en activité. Par
contre la pension de retraite ou la rente viagère, qui sont assimilées à des revenus salariaux et dont
la définition sera évoquée plus loin, sont la contrepartie de services rendus et non immédiats.
II- Généralités
A- Fixation des traitements et salaires (SMIG , SMAG)
Le salaire est fixé par accord direct entre les parties ou par convention collective de travail, mais les
pouvoirs publics se sont réservés le droit de fixer :
le salaire minimum interprofessionnel garanti (S.M.I.G.) et le salaire minimum agricole garanti
(S.M.A.G.). Auparavant la fixation du salaire était régie par le principe de l'autonomie de la volonté
des parties ;
la rémunération des fonctionnaires et salariés du secteur public et semi-public.
Le S.M.I.G. et le S.M.A.G. sont fixés par décret pris sur proposition du Ministre de l'Emploi après avis
des organisations professionnelles des employeurs et des organisations syndicales des salariés les plus
représentatives. La fixation du salaire doit se fonder, en principe, sur l'indice du coût de la vie. .
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« Des ouvriers, employés, apprentis, voyageurs, représentants ou placiers de commerce et
d'industrie pour leurs salaires et commissions, pour les déboursés par eux faits à raison de leurs
services, pour leurs indemnités de congés annuels payés ou compensatrices de congé dues au titre de
l'année de référence en cours ainsi que dans le cas de droit à des congés groupés, au titre de l'année
ou des deux années précédentes ;
« Celle de l'employeur ou patron pour les sommes avancées à ses ouvriers, employés, apprentis,
voyageurs, représentants ou placiers, sur leur rémunérations ou commissions ou bien au titre des
déboursés faits par eux à raison de leurs services ».
La preuve du paiement du salaire incombe à l'employeur qui en est débiteur. Cette preuve peut être
établie par tous moyens de preuve ordinaires prévues aux articles 399 et suivants du D.O.C. et plus
particulièrement par deux moyens propres à la relation du travail : le bulletin et le livre de paie
prévus par l'article 370 et 371 du code du travail précité.
CHAPITRE II
REMUNERATIONS ENTRANT DANS LA CATEGORIE DES REVENUS
SALARIAUX
Aux termes des dispositions de l'article 56 du C.G.I, sont considérés comme revenus salariaux pour
l'application de l'I.R :
les traitements ;
les indemnités et émoluments ;
les salaires ;
les allocations spéciales, remboursements forfaitaires de frais et autres rémunérations
allouées aux dirigeants des sociétés ;
les pensions ;
les rentes viagères ;
les avantages en argent ou en nature accordés en sus des revenus précités.
Cette dernière catégorie de revenus sera commentée en distinguant successivement les traitements
et salaires en tant que rémunération principale (I), les indemnités, émoluments et avantages divers
en tant que rémunérations généralement accessoires (II), enfin les pensions et les rentes viagères qui
sont considérées du point de vue fiscal comme des revenus salariaux bien qu'elles ne constituent pas
la rémunération immédiate de services rendus. (III)
A- Les indemnités
1- définition
Une indemnité est attribuée à un salarié en réparation d'un dommage ou d'un préjudice, en
compensation de certains frais, à titre de sujétions spéciales ou encore pour tenir compte de la
valeur ou de la durée des services rendus.
Une indemnité peut revêtir les appellations suivantes :
allocation : ce qui est attribué en général (indemnité, prestation, pension, subside),
allocations familiales, allocations d'assistance à la famille ;
prestation : allocation en espèce que verse l'Etat aux travailleurs pour les aider dans
certaines circonstances prévues par la loi, prestations de la sécurité sociale, prestations ou
allocations familiales, prime de naissance.
En raison de la diversité de ces indemnités dont la dénomination et l'objet peuvent varier suivant les
entreprises et les organismes qui les versent, il convient de se reporter à l'annexe I laquelle indique
le régime fiscal de chaque indemnité.
Il y a lieu de citer à titre d'exemple : l'indemnité de résidence, l'indemnité de fonction, l'indemnité
de congé payé, l'indemnité d'habillement, de chaussures, pour travaux salissants, l'indemnité de
déplacement, l'indemnité de frais de bureau, l'indemnité pour travaux supplémentaires, l'indemnité
de direction, les primes d'ancienneté, de rendement, de technicité, de responsabilité etc.
Parmi ces indemnités, certaines constituent indiscutablement des compléments de salaire soumis
intégralement à l'impôt. D'autres par contre, sont effectivement destinées à couvrir des frais
professionnels et sont entièrement absorbées par ces frais. Elles sont par voie de conséquence
exonérées. D'autres enfin présentent un caractère mixte et constituent de ce fait pour la partie non
dépensée pour les besoins du service, un supplément de traitement ou salaire imposable.
B- Indemnité kilométrique
Elle est accordée au salarié utilisant son propre véhicule pour l'exercice de ses
fonctions professionnelles.
Plafond admis :
Cette indemnité est fixée à 3 dh par Kilomètre et ce quelle que soit la puissance fiscale du véhicule.
Conditions et /ou Nature justification
- Le salarié utilise son propre véhicule ;
- Les déplacements sont effectués dans le cadre professionnel et au départ de l'adresse de
l'entreprise
- Avoir tous les justificatifs liés aux déplacements professionnels (date, lieu, trajet, nombre de
kilomètres et objet du déplacement).
Les indemnités kilométriques sont censées couvrir les frais suivants : carburant, entretien du
véhicule, dépréciation du véhicule, assurance et taxes.
E- Prime de tournée
Plafond admis :
L’exonération est plafonnée à 1500 dh/mois
Conditions et /ou Nature justification
Les bénéficiaires doivent avoir la qualité d’agents commerciaux ou itinérants appelés à se déplacer
au cours de la journée chez les clients et fournisseurs.
INDEMNITE DE CAISSE
Plafond admis :
Le montant l'indemnité admis en exonération ne doit pas dépasser 190 dirhams par mois.
Conditions et /ou Nature justification
Cette indemnité est octroyée aux Travailleurs qui manipulent des fonds et qui ont une
responsabilité pécuniaire.
INDEMNITE DE REPRESENTATION
Plafond admis :
L'exonération est plafonnée à 10% du salaire de base.
Conditions et /ou Nature justification
Les bénéficiaires doivent avoir la qualité de : Président Directeur Général, Directeur Général,
Directeur d'un département (notamment. Directeur Commercial, Directeur Financier, Directeur
Administratif, Directeur Technique, Directeur des Ressources Humaines, Directeur d'une
succursale...) ainsi que le gérant salarié assurant une fonction effective de salarié et disposant dans
une entreprise de pouvoirs de direction et de gestion
PRIME D'OUTILLAGE
Plafond admis :
L'Exonération est plafonnée à 100 dirhams par mois.
Conditions et /ou Nature justification
L'exonération est accordée à la prime d'outillage versée aux ouvriers propriétaires de leurs outils.
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INDEMNITE DE LAIT (*)
Plafond admis :
Le montant de l'indemnité admis en exonération est plafonné à 150 dirhams par mois
Conditions et /ou Nature justification
L'indemnité en question est exonérée si elle est accordée aux travailleurs manipulant des produits
toxiques.
INDEMNITES DE NOURRITURE
AIDE MEDICALE
Secours internes (accidents de travail, frais médicaux et hospitalisation.)
Plafond admis : Exonérée.
Conditions et /ou Nature justification
Les frais médicaux doivent être dûment justifiés par des factures probantes.
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PRIME DE VOYAGE A LA MECQUE POUR LE PELERINAGE
Plafond admis :
L'indemnité est exonérée dans la limite du prix du billet d'avion aller- tour, augmenté du montant de
la dotation autorisée par l'office des changes
Conditions et /ou Nature justification
-le bénéficiaire doit avoir la qualité de salarié de l'entreprise ;
-le montant admis en exonération n'est accordé qu'une seule fois au salarié.
Allocation versée à un enfant d'un travailleur de l'entreprise
Plafond admis :
L'exonération est admise dans la limite de deux fois le SMIG
Conditions et /ou Nature justification
Durant les vacances d'été.
DIVERSES INDEMNITES
INDEMNITE DE LICENCIEMENT
Plafond admis :
Cette indemnité est exonérée dans les limites fixées par le Code Général des Impôts
1. Pour l'indemnité de licenciement : dans la limite du barème prévu par les dispositions de l'article
53 du Code du travail ;
2. Pour l'indemnité de départ volontaire : Exonération dans la limite de l'indemnité de licenciement
qui est calculée conformément au barème prévu à l'article 53 du Code du travail ;
3. Pour l'indemnité pour dommages et intérêts accordée par les tribunaux et de l'indemnité de
licenciement accordée dans le cadre de la procédure de conciliation, dans la limite prévue à l'article
41 du Code du travail et qui correspond à un mois et demi de salaire par an dans la limite de 36
mois.
Conditions et /ou Nature justification
Ne sont pas considérées comme une indemnité de licenciement attribuée en réparation d'un
préjudice
- L'indemnité perçue par un salarié cessant ses fonctions au terme d'un contrat à duré limitée ou au
moment de la retraite ou encore de son plein gré (départ anticipé à la retraite ;
- Le salaire de préavis servi par l'employeur durant la période normale du préavis stipulée
généralement dans le contrat ;
-Toute somme attribuée au travailleur, lorsque le licenciement est justifié pour quelque cause que
ce soit (faute grave de l'employé, absence injustifiée, refus de changer d'emploi par un travail
similaire,...) ;
-L'indemnité de départ anticipé à la retraite.
B- Les émoluments
Ce terme désigne le plus souvent l'ensemble des sommes perçues par un employé et comprend
habituellement :
les honoraires versés en échange de leurs services, aux personnes exerçant une profession
libérale et soumis au prélèvement dans la mesure où le bénéficiaire n'a pas la qualité de
patentable.
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Les vacations ou honoraires des officiers publics, des experts et, en sus de leur traitement, de
certains fonctionnaires (receveurs des finances, percepteurs, agents des impôts chargés du
contrôle des spectacles, fonctionnaires nommés administrateurs ou commissaires aux
comptes de l'Etat auprès des offices et des établissements publics etc.) ;
N.B : Les administrateurs, personnes physiques ou morales non résidentes sont passibles de la
retenue à la source au titre des rémunérations au taux de 10 % sous réserve de l'application des
dispositions fiscales de non double imposition.
A- Les pensions
Il convient de distinguer les pensions de retraite et assimilées et les pensions alimentaires.
1- Les pensions de retraite et assimilées
La pension de retraite désigne généralement les allocations publiques ou privées, servies en vertu de
dispositions légales, de conventions collectives ou de conventions spécifiques au niveau de
l'entreprise, en rémunération de services passés.
Constituent également des pensions, les allocations périodiques servies par un organisme de retraite
agréé en vertu d'un contrat d'adhésion individuel du salarié à un régime de retraite complémentaire
durant sa vie active.
Entrent dans cette catégorie, les pensions civiles ou militaires servies par la caisse marocaine des
retraites (C.M.R.), la caisse interprofessionnelle marocaine des retraites (C.I.M.R.), la caisse
nationale de sécurité sociale (C.N.S.S.), la caisse de dépôt et de gestion (C.D.G.) ainsi que tout autre
organisme de retraite agréé, marocain ou étranger.
Sont également assimilés à des pensions de retraite, les versements périodiques effectués par les
compagnies d'assurances au titre de l'assurance groupe vieillesse et vie-retraite.
Le capital d'une pension est constitué d'une part des cotisations salariales retenues sur le traitement
ou salaire des employés durant le temps de leur activité et, d'autre part, des cotisations patronales à
la charge des employeurs.
Dans le cas d'un contrat d'adhésion individuel, le capital de la pension est constitué uniquement des
seuls versements effectués par le salarié.
Les pensions de retraite attribuées proportionnellement à la durée effective des services d'un
employé sont imposables au même titre que les pensions à taux plein revenant aux bénéficiaires en
fin de carrière.
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Enfin, il convient de distinguer la pension de retraite du pécule lequel est défini juridiquement
comme étant la somme d'argent qu'une personne en puissance d'autrui acquiert par son travail mais
dont elle ne peut disposer que dans certaines conditions : détenus au moment de leur libération,
aliénés, internés au moment de leur guérison, ...
Ce type de pécule n'est pas imposable dès lors qu'il n'a pas été constitué par des retenues opérées
sur un revenu imposable.
Cependant, le terme pécule a tendance à être appliqué actuellement aux sommes versées à un
fonctionnaire ou à un employé quittant son service et ne remplissant pas les conditions pour
bénéficier d'une pension de retraite. Dans ce cas, le pécule représente le montant cumulé des
retenues opérées sur le traitement ou le salaire et, de ce fait, devient imposable. Toutefois, les
modalités de taxation ont un caractère particulier et sont exposées dans le chapitre concernant le
calcul de l'impôt.
Dans le cas où les sommes attribuées à un salarié comprennent un pécule et une pension de retraite,
l'impôt s'applique selon les modalités ci-après :
le pécule est imposé au moment de la perception dans les conditions prévues pour l'imposition
des rappels, indemnités et autres allocations similaires (cf. mode de calcul page ...) ;
la pension de retraite est imposée dans le cadre du droit commun.
A signaler que l'article 76 du C.G.I prévoit une atténuation fiscale en faveur des contribuables de
nationalité étrangère ou marocaine, domiciliés au Maroc, titulaires de pensions de retraite de source
étrangère. Cette atténuation, égale à 80 % du montant des droits dus au titre de la pension et
correspondant aux sommes transférées définitivement au Maroc, sera développée dans la partie
consacrée aux revenus de source étrangère.
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A- les avantages en argent
Ils se définissent comme des allégements des dépenses personnelles pour le salarié prises en charge
en totalité ou en partie par l'employeur.
En font partie notamment :
le loyer du logement personnel, généralement avancé par le salarié et remboursé par
l'employeur ;
les frais médicaux et d'hospitalisation sauf s'ils constituent des secours dûment justifiés,
compte tenu de la situation matérielle du bénéficiaire et du but dans lequel ces secours sont
attribués ;
les frais de voyages et de séjours particuliers ;
la dispense ou la réduction sur les intérêts relatifs aux prêts consentis par les employeurs à
leur personnel (somme correspondant à la différence entre le taux appliqué par les
organismes de crédit agréés, ristourne déduite, et celui retenu par l'employeur) ;
Toutefois, la réduction ou la dispense sur les intérêts ne sont pas à prendre en considération en tant
qu'avantages dans le cas des prêts relatifs aux logements sociaux et des avances sur salaire faites aux
employés pour leur permettre de faire face à des charges immédiates et dont le remboursement est
étalé sur une période n'excédant pas 12 mois ;
- Les primes personnelles d'assurance-vie, maladie, maternité, invalidité, vieillesse et décès ;
- Les impôts personnels du salarié ;
- Les cotisations salariales de sécurité sociale ;
- Les remises de dettes accordées par l'entreprise...
Toutefois, les services rendus par les oeuvres sociales de l'employeur (cantine, soins médicaux,
coopérative d'achat, colonie de vacances, prêts sociaux, prêts à la construction ou à l'acquisition de
logements sociaux, ...) ne sont pas considérés comme des suppléments de salaire et, partant, ne
sont pas soumis à l'impôt.
VI- Limites entre les revenus salariaux et les autres catégories de revenus
A- Rémunérations des exploitants individuels et des associés dirigeants des sociétés de personnes,
des sociétés de fait et des sociétés en participation
La plupart des chefs d'entreprises individuelles prélèvent sur leurs recettes professionnelles des
appointements à titre de rémunération de leur travail personnel.
Ces appointements sont généralement considérés, dans les usages du commerce, comme des charges
de l'entreprise et portés en frais généraux. Mais sur le plan fiscal, ils ne présentent pas le caractère
de traitements ou salaires : les intéressés ne sauraient en effet être considérés à la fois comme
employeurs et employés.
Le chef de l'entreprise individuelle est directement intéressé à la prospérité de son exploitation et
son travail ne peut donc être rémunéré que par le bénéfice net qu'il réalise ; le salaire qu'il peut
s'attribuer n'est pas une charge déductible de son revenu professionnel.
Le même principe est à adopter à l'égard de l'associé principal des sociétés de fait, des sociétés en
nom collectif et des sociétés en commandite simple et du gérant de la société en participation.
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La situation de cette personne est, à tout point de vue, comparable à celle du chef d'une entreprise
individuelle et le travail qu'elle fournit est donc rémunéré par le bénéfice net d'exploitation.
L'ensemble des rémunérations visées ci-dessus est soumis à l'I.R. dans la catégorie des revenus
salariaux à la triple condition :
qu'elles soient réellement versées ;
qu'elles correspondent à un travail effectif ;
qu'elles ne présentent pas d'exagération par rapport aux rémunérations allouées aux autres
salariés de l'entreprise, du même rang.
Dans le cas où la rémunération est fictive ou ne correspond pas à un service rendu comme dans celui
où la rémunération servie est exagérée, la totalité de la rémunération ou la partie de la
rémunération excédentaire ne sera pas admise en déduction de la base soumise à l'I.R. professionnel
ou à l'I.S. selon le cas.
1- Avocats inscrits
La profession d'avocat est une profession libérale et indépendante. Elle est, en effet, incompatible
avec une profession salariée.
En principe les rémunérations perçues par les avocats rétribués en fonction des affaires traitées, ou
forfaitairement en vertu d'un contrat passé avec une administration ou une entreprise privée,
constituent des recettes entrant dans le chiffre d'affaires du cabinet et passibles de l'impôt dans la
catégorie des revenus professionnels.
3- Avocats stagiaires
L'avocat stagiaire est à considérer comme un employé de l'avocat inscrit qui est civilement
responsable des dommages qui peuvent résulter des fautes professionnelles du stagiaire. Ce dernier
se trouve bien dans l'état de dépendance qui caractérise la situation d'un salarié.
La rétribution de l'avocat stagiaire est donc comprise dans les revenus salariaux, qu'elle soit
constituée par un pourcentage sur les bénéfices ou le chiffre d'affaires, un salaire fixe ou des
indemnités.
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E- Rémunérations des médecins
Le médecin jouit, dans l'exercice de son activité, d'une indépendance qui lui est reconnue par le
code de déontologie médicale, mais cette indépendance n'est nullement incompatible avec la
position de salarié dans laquelle il peut se trouver.
D'une manière générale, les médecins exercent leur activité auprès d'une clientèle privée dans les
conditions habituelles d'indépendance et disposent à cet effet d'un cabinet, avec ou sans employés à
leur service. Leurs rémunérations ont alors le caractère de revenus professionnels.
1- Médecins salariés
Lorsque ces praticiens sont liés à plein temps ou à temps partiel à des employeurs publics ou privés par
des contrats écrits ou verbaux ou en vertu de statuts comportant un lien de subordination, les sommes
qu'ils reçoivent en cette qualité revêtent, du point de vue fiscal, le caractère de salaire.
Si, accessoirement, ces médecins donnent des soins médicaux, des consultations ou pratiquent des
actes médicaux pour le compte d'autres collectivités ou entreprises publiques ou privées en vertu des
conventions même verbales, les sommes qu'ils perçoivent en application de ces conventions
présentent le caractère de salaires occasionnels.
CHAPITRE III
TAUX D’IMPOSITION A L’IMPOT SUR LES REVENUS SALARIAUX
ET ASSIMILES
I- REVENUS SALARIAUX :
l’impôt sur les revenus salariaux et assimilés est établi au cours de l’année d’acquisition desdits
revenus, sous réserve de régularisation, le cas échéant, d’après le revenu global.
Taux de l’impôt
A- Barème de calcul
Le barème de calcul de l’impôt sur le revenu est fixé comme suit :
La tranche du revenu allant jusqu’à 30 000 dirhams est exonérée ;
10% pour la tranche du revenu allant de 30.001 à 50.000 dirhams ;
20% pour la tranche du revenu allant de 50.001 à 60.000 dirhams ;
30% pour la tranche du revenu allant de 60.001 à 80.000 dirhams ;
34% pour la tranche du revenu allant de 80.001 à 180.000 dirhams ;
38% pour le surplus.
Il est a rappeler que les sommes à déduire servant à calculer le montant de l’Impôt sur le revenu à
payer sont fixés comme suit :
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BAREME ANNUEL :
0 à 30.000 0% 0
30.001 à 50.000 10 % 3000
50.001 à 60.000 20 % 8000
60.001 à 80.000 30 % 14000
80.001 à 180.000 34 % 17200
Au delà de 180.000 38 % 24400
BAREME MENSUEL :
0 à 2 500 0% 0
2 501 à 4 167 10 % 250
4 168 à 5 000 20 % 667
5 001 à 6 667 30 % 1 167
6 668 à 15 000 34 % 1 434
Au-delà de 15 000 38 % 2 034
B- TAUX SPECIFIQUES
Les Produits des actions, parts sociales et revenus assimilés sont imposés au taux de 15%.
les rémunérations et indemnités occasionnelles ou non versées par les établissements publics
ou privés d’enseignement ou de formation professionnelle à des enseignants ne faisant pas
partie de leur personnel permanent sont imposés au taux de 17%
les jetons de présence et toutes autres rémunérations brutes versés aux administrateurs
des banques offshore et pour les traitements, émoluments et salaires bruts versé s par les
banques offshore et les sociétés holding offshore à leur personnel salarié sont imposés au
taux de 20%, toutefois, le personnel salarié résidant au Maroc bénéficie du même régime
fiscal à condition de justifier que la contrepartie de sa rémunération en monnaie
étrangère convertible a été cédée à une banque marocaine.
Les rémunérations et les indemnités, occasionnelles ou non et qui sont versées par des
entreprises ou organismes à des personnes ne faisant pas partie de leur personnel salarié,
sont passibles de la retenue à la source au taux de 30%
les honoraires et rémunérations versés aux médecins non patentables qui effectuent des
actes chirurgicaux dans les cliniques et établissements assimilés sont passibles de la retenue à
la source au taux de 30%
le montant brut des cachets, octroyés aux artistes exerçant à titre individuel ou constitués en
troupes sont passibles de la retenue à la source au taux de 30%
les remises et appointements alloués aux voyageurs, représentants et placiers de commerce
ou d’industrie qui ne font aucune opération pour leur compte sont passibles de la retenue à la
source au taux de 30%
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CHAPITRE IV
EXONERATIONS
Aux termes de l'article 57 du C.G.I, sont exonérées de l'impôt :
1- Les indemnités destinées à couvrir des frais engagés dans l'exercice de la fonction ou de
l'emploi, dans la mesure où elles sont justifiées, Qu'elle soient remboursées sur états ou attribuées
forfaitairement
Il s'agit des indemnités allouées en sus du salaire, pour dédommager le salarié de certains frais qu'il
est obligé d'exposer eu égard à la nature de sa profession ou de son emploi. Pour apprécier le
caractère d'une indemnité, il convient d'ailleurs de considérer non pas sa dénomination mais sa
destination effective.
Ces indemnités sont exonérées si elles remplissent les deux conditions suivantes :
a- être destinées à couvrir des frais engagés dans l'exercice de la fonction ou de l'emploi
Lesdites indemnités doivent avoir comme contrepartie des frais directement engendrés par l'exercice
de la profession du salarié, c'est-à-dire ceux qui par leur nature et eu égard aux conditions dans
lesquelles ils sont engagés, se rattachent directement à l'exercice des fonctions ou au rôle qui est
dévolu à l'intéressé pour s'acquitter normalement de ses obligations professionnelles.
Elles doivent par conséquent être employées conformément à l'objet pour lequel elles sont
attribuées, et leur montant doit, en principe, être équivalent à celui des frais déboursés par le
salarié.
Dans le cas contraire, la totalité de l'indemnité ou l'excédent de celle-ci sur les frais engagés
constitue un revenu non affecté conformément à son objet, donc un supplément de rémunération
imposable.
b- être justifiées, qu'elles soient remboursées sur états ou attribuées forfaitairement
Dans l'un et l'autre cas les indemnités doivent correspondre à l'existence de frais réels et à
l'importance réelle de ces frais sinon l'exemption et refusée ou ne doit concerner que la partie
de l'indemnité correspondant aux frais réels.
Quand elles sont attribuées sur état, la justification doit porter sur :
- les indemnités de caisse ou de responsabilité pécuniaire ayant pour objet de couvrir les
déficits supportés par les caissiers directement responsables de la manipulation des fonds ;
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- les indemnités de nourriture ou de traitement de table allouées aux officiers et marins de la
marine marchande pendant la période de leur inscription au rôle d'équipage où ils ne peuvent
pas être nourris à bord, à concurrence seulement de 60 % de son montant. La fraction
imposable est donc fixée à 40 % ; ce pourcentage est également à adopter pour l'évaluation
des avantages en nature imposables représentés par la nourriture à bord ;
- l'indemnité journalière diplomatique attribuée aux agents civils et militaires en fonction à
l'étranger. Cette indemnité a le même caractère que l'indemnité de déplacement et son
montant est fixé en fonction des conditions climatiques, de l'éloignement et du coût de la vie
des pays d'affectation. Elle est destinée à couvrir les frais ordinaires de logement,
d'éloignement et, éventuellement, de représentation ainsi que tous les frais divers dont la
compensation n'est pas prévue par une disposition particulière ;
- l'indemnité parlementaire destinée, aux termes des dispositions légales qui l'ont instituée, à
couvrir les frais de représentation et les frais de déplacement inhérents à la fonction des
membres de la chambre des représentants et des conseillers ;
- l'indemnité de fonction et de représentation allouée aux membres des bureaux des conseils
régionaux, des conseils communaux et des conseils des communautés urbaines (décret n° 2-
78-268 du 13 juin 1978 tel que modifié par le décret n°2-99-1041 du 22 Août 2000) ;
- l'indemnité accordée aux juges communaux et d'arrondissement (décret n° 2-78-556 du 30
octobre 1978 tel qu'il a été modifié et complété par le décret 2-82-395 du 13 Décembre 1982)
- l'indemnité de clientèle des V.R.P. salariés.
Cette indemnité, allouée au représentant dont le contrat est résilié par suite de circonstances
indépendantes de sa volonté, répare le préjudice subi par l'intéressé du fait de la perte de la
clientèle qu'il a apportée, créée ou développée.
En effet, cette clientèle constitue pour la maison représentée un élément de l'actif qui reste acquis
à celle-ci après le départ du représentant.
Par voie de conséquence, l'indemnité en cause présente le caractère de dommages intérêts, non
imposable.
En revanche, bien que de par leur nature certaines indemnités soient susceptibles d'ouvrir droit à
l'exonération, celles-ci restent subordonnées aux conditions exigées par les dispositions légales.
Tel est le cas:
- des indemnités de déplacement, de transport et pour utilisation de voiture personnelle ;
- des indemnités kilométriques ;
- des indemnités pour frais de bureau ; des indemnités de représentation ;
- des indemnités de panier attribuées aux salariés exerçant dans des chantiers éloignés de leur
domicile ;
- de l'indemnité forfaitaire de mutation, de rapatriement ou de déménagement destinée à
couvrir les frais engagés par le salarié à l'occasion de sa mutation pour nécessité de service ;
- de l'indemnité de séjour ou de défraiement destinée à couvrir les frais de logement et les
frais supplémentaires de nourriture supportés à l'occasion des déplacements ;
- de l'indemnité de tournées allouée aux representants
Par conséquent, toute indemnité ou allocation qui ne serait pas intégralement absorbée par des frais
inhérents à la fonction qu'elle est destinée à couvrir doit être considérée comme un supplément de
rémunération imposable.
N. B. :
Il découle des dispositions fiscales qu'on ne peut admettre le cumul entre des indemnités forfaitaires
pour frais de représentation ou de déplacement et des remboursements de frais de même nature
alloués aux salariés des entreprises. La même règle est à observer pour les indemnités kilométriques
dont le remboursement est effectué selon un barème préétabli et les indemnités pour utilisation de
voiture personnelle qui sont attribuées d'une manière forfaitaire.
Par ailleurs, les indemnités servies ne doivent pas faire double emploi avec la déduction forfaitaire
pour frais professionnels analysée au paragraphe suivant.
Il sera donc tenu pour règle de refuser l'exonération de plusieurs indemnités qui couvrent des frais de
même nature et de n'accepter que celles qui répondent aux conditions d'exonération requises.
23
Frais de transport à l'étranger à l'occasion des congés
Des frais de transport peuvent être allouées forfaitairement ou remboursés à certains salariés
étrangers à l'occasion de leur congé passé dans leur pays d'origine, annuellement ou tous les deux
ans, en vertu d'une clause du contrat les liant à leur employeur.
S'agissant de dépenses à caractère personnel, leur remboursement devrait constituer pour le
bénéficiaire un avantage en argent passible de l'impôt.
Cependant, par analogie avec la mesure prise en faveur des fonctionnaires et contractuels étrangers
servant dans l'administration marocaine et consistant à admettre les frais de transport qui leur sont
alloués tous les deux ans comme étant non imposables, l'administration a étendu cette même mesure
aux salariés du secteur privé.
En conséquence, l'avantage précité est à exonérer une fois tous les deux ans, sous réserve que les
trois conditions suivantes soient remplies :
- le principe de l'allocation ou du remboursement résulte d'une clause contractuelle ;
- l'allocation ou le remboursement couvre les frais de transport effectivement exposés par le
salarié, et le cas échéant par sa famille, pour se rendre dans son payés d'origine à l'occasion
de son congé ;
- les pièces justificatives de la réalité du voyage sont produites.
Pour les mêmes raisons, l'administration admet que les permis de voyage pour congé annuel dont
bénéficient les agents des compagnies de transport aérien ne constituent pas un avantage en nature
passible de l'impôt.
3- Pensions d'invalidité
L'exonération s'applique :
- aux pensions servies aux personnes concernées à la suite soit d'infirmité résultant
d'évènements de guerre, soit d'accidents survenus ou de maladies contractées par le fait ou à
l'occasion du service ;
- aux pensions attribuées dans les mêmes circonstances aux ayants cause (veuves, orphelins,
ascendants).
Il est a rappeler qu’a partir du 1er janvier 2020, Les pensions d’invalidité servies aussi bien aux
personnes civiles que militaires ou à leurs ayants cause, sont exonérés sans distinction, de l’impôt sur
le revenu .
4- Rentes viagères et allocations temporaires versées aux victimes d'accidents du travail
Il s'agit des rentes et allocations prévues par la législation du travail et servies en représentation de
dommages intérêts pour la réparation d'un préjudice corporel ayant entraîné pour la victime une
incapacité permanente, partielle ou totale.
24
a- Les indemnités journalières de maladie ou d'accident
Elles sont servies aux assurés qui sont dans l'incapacité physique de reprendre le travail, dûment
constatée par un médecin désigné par la caisse. Il s'agit des cas de maladie ou d'accident non régis
par la législation sur les accidents du travail et les maladies professionnelles.
Lesdites indemnités sont accordées aux assurés pendant cinquante-deux (52) semaines au plus au
cours des vingt-quatre (24) mois consécutifs qui suivent le début de l'incapacité. Elles sont dues pour
chaque jour ouvrable ou non.
L'indemnité journalière est égale au deux tiers du salaire moyen (plafonné) des trois (3) derniers
mois précédant la date d'arrêt de travail.
c- L'allocation décès
Il s'agit de l'allocation qui est accordée aux ayants droit du travailleur décédé qu'il soit en période
d'activité ou à la retraite titulaire d'une pension d'invalidité ou de vieillesse.
L'allocation est égale, en ce qui concerne, les assurés décédés en cours d'activité à soixante (60) fois
le salaire journalier moyen qui a servi ou qui aurait servi de base au calcul des indemnités
journalières (cf. § ci-dessus).
En ce qui concerne les retraités titulaires d'une pension d'invalidité ou de vieillesse, l'allocation est
égale à deux (2) fois le salaire mensuel moyen ayant servi de base à la détermination de ladite
pension.
L'allocation ne peut en aucun cas être inférieure à un montant déterminé par décret pris sur
proposition du Ministre chargé de l'emploi et du Ministre des Finances. Le montant minimum de
l'allocation a été fixé à douze mille (12 000) dirhams à compter du 1er Avril 2002 (décret n° 2-72-541
du 30 décembre 1972 relatif aux prestations services par la C.N.S.S. tel que modifié et complété).
25
a- Traitement fiscal de l'indemnité de licenciement et de départ volontaire
a-1- Mode de calcul l’indemnité de licenciement
L'indemnité de licenciement légale est déterminée selon les dispositions de l'article 53 du code du
travail comme suit :
96 heures pour les,cinq (5) premières années d'ancienneté ;
144 heures de la 6eme à la 10eme année ;
192 heures de la 11ème à la 15ème année ;
240 heures au-delà de la 15eme année.
Lorsque le salarié perçoit une indemnité supérieure à celle calculée d'après le barème visé ci-dessus,
la partie de l'indemnité excédentaire est intégralement taxable.
Cette indemnité est imposable en la répartissant par parts égales et en l'ajoutant aux salaires annuels
des quatre dernières années d'activité du salarié ou sur la durée effective de services, si celle-ci est
inférieure à quatre (4) ans, en procédant de la manière suivante :
prendre, pour chacune des quatre (4) années, la rémunération effective annuelle et lui
rajouter le quart de la partie de l'indemnité de départ volontaire imposable ;
déterminer le nouveau revenu annuel imposable pour chacune des quatre (4) dernières années
en tenant compte des différentes déductions opérées annuellement dont :
- les frais professionnels variant de 20 à 45 % selon le cas ;
- les retenues pour cotisations de retraite, cotisations aux organismes de prévoyances sociales.
- calculer l'impôt correspondant à chacune de ces nouvelles bases annuelles ;
- déterminer le reliquat d'impôt à payer, au titre de chacune de ces quatre années, en faisant la
différence entre l'impôt obtenu d'après ces nouvelles bases et celui afférent à la rémunération
annuelle déjà prélevé à la source.
Ainsi, le montant de l'impôt afférent à la partie de l'indemnité de licenciement volontaire imposable
est égal à l'addition des reliquats d'impôts calculés pour chacune des quatre années.
a-3- Traitement fiscal l’indemnité pour dommages et intérêts accordée par les tribunaux et indemnité de
licenciement accordée dans le cadre de la procédure de conciliation
L'indemnité pour dommages et intérêts accordée par les tribunaux est exonérée dans la limite de
l'indemnité de licenciement prévue par la législation et la réglementation en vigueur.
L'indemnité pour dommages et intérêts fixée, en vertu des dispositions de l'article 41 du code du
travail, à un mois et demi de salaires par an dans la limite de 36 mois6, est exonérée en totalité de
l'I.R.
Dans le même sens, l'indemnité de licenciement obtenue suite à la procédure de conciliation, prévue
par les dispositions de l'article 41 du code du travail, est exonérée dans la limite de l'indemnité
accordée par les tribunaux et mentionnée ci-dessus.
26
a-4 - Exemples
1- Calcul de l'impôt afférent à l'indemnité de licenciement
(Pour simplifier, nous supposerons que les exercices concernes sont antérieurs a 2004 date
d’entrée en vigueur du nouveau code de travail et des modifications de taux de l’IR et CNSS)
Supposons qu'un salarié célibataire ait été licencié après 22 ans de service. A ce titre, son employeur
lui a versé une indemnité brute de 200 000 DH.
La rémunération brute annuelle de ce salarié est de : 72 000 DH
La rémunération brute mensuelle est égale à : 6 000 DH
Le nombre d'heures travaillées par mois : 8 heures x 26 jours = 208 heures
La rémunération par heure de travail
6 000: 208 = 28,84 DH
89 254,40 /4 = 22 316,60 DH
Revenu brut annuel imposable :
Supposons que le salarié a touché le même revenu pendant les quatre dernières années de son
travail :
Salaire brut annuel : 72 000 DH
Indemnité imposable (1/4 de l'indemnité totale imposable) : + 22 316,60 DH
Total : 94 316,60 DH
27
Déductions :
Frais professionnels : 94 316,60 x 17 % = 16 033,80 DH
CIMR : 94 316,60 x 10%9 = 9431,66 DH
CNSS (long terme) : 94 316,60 x 3,96% = 3735,00 DH
Plafonnées à : (6 000 x12 mois) x 3,96% = 2851.20 DH
CNSS (court terme) : 94316,60 x 0,33% = 311.25 DH
Plafonnées à : (6 000 x 12 mois) x 0,33% = 237.60 DH
Total des déductions : 28 554,26 DH
Revenu net imposable : 94 316,60 - 28 554,26 = 65762.34 DH
Calcul de l’IR. : (65 762 x 40 %) - 14100 = 12204 .80 DH
I.R. retenu à la source :
Montant de l'I.R. à payer par année = 5990.30 DH
I.R. à payer sur la Totalité de l'indemnité imposable
10 757,00 x 4 = 43028.00 DH
Cas n°2 : Supposons que ce même salarié ait été licencié après 30 ans de services.
A ce titre, l'indemnité accordée par le tribunal en vertu des dispositions de l'article 41 de la loi n°
65-99 précitée serait de :
1,5 mois x 30 ans = 45 mois limités à 36 mois ;
Soit : 5 000 DH x 36 mois = 180 000 DH
Cette indemnité sera exonérée en totalité.
2ème cas :
Le même salarié a été licencié après 34 ans de service. Dans ce cas, l'indemnité exonérée est
calculée sur la base de :
34 ans x 1,5 mois = 51 mois limités à 36 mois
7 000 x 36 = 252 000 DH (ce montant est exonéré en totalité).
Le montant qui excède l'indemnité exonérée est imposable avec étalement sur quatre années ou sur
la durée effective des services si celle-ci est inférieure à quatre ans.
Il convient de préciser que l'indemnité perçue par un salarié cessant ses fonctions au terme d'un
contrat à durée limitée ou au moment de la retraite ou encore de son plein gré (départ anticipé à la
retraite, démission) ne peut pas être regardée comme la réparation d'un préjudice résultant d'une
rupture de contrat d'engagement mais comme une gratification bénévolement accordée par
l'employeur.
Elle est donc imposable en totalité au même titre que les revenus de l'année de son attribution.
Par ailleurs il y a lieu de signaler que les indemnités déterminées sur la base des articles 41 et 53 du
code du travail ne sont à confondre avec le salaire de préavis servi par l'employeur durant la période
normale du préavis stipulée généralement dans le contrat.
En tant que tel, ce salaire est imposable, dans les conditions de droit commun aussi bien dans le cas
où l'intéressé a continué d'occuper son emploi pendant la durée du préavis que dans celui où, ayant
immédiatement cessé ses fonctions, il n'a effectué aucun travail pendant ce délai.
28
Quelques remarques :
Lorsque le licenciement est justifié pour quelque cause que ce soit (faute grave de l’employé,
absence injustifiée, refus de changer d'emploi par un travail similaire,...) toute somme attribuée au
travailleur à ce titre est imposable en totalité dans les conditions de droit commun.
L'indemnité de licenciement est à distinguer de l'indemnité de départ anticipé à la retraite qui garde
le caractère d'une gratification passible de l'impôt.
9- Les Prestations servies au titre d'un contrat d'assurance sur la vie ou d'un contrat de
capitalisation dont la durée est au moins égale à 8 ans
En vertu des dispositions de l'article 57-10° du C.G.I, les prestations servies au terme des contrats
d'assurance sur la vie et des contrats de capitalisation, dont la durée est au moins égale à huit (8)
ans bénéficient de l'exonération totale de l'impôt sur le revenu.
Il est à rappeler que les indemnités servies aux bénéficiaires, suite au décès de l'assuré, ne sont pas
soumises à l'I.R. quelle que soit la date de souscription du contrat d'assurance. Il en est de même
pour les indemnités servies dans le cadre du contrat décès en cas d'invalidité absolue et définitive de
l'assuré.
Cette incitation à l'épargne concerne les contrats d'assurance sur la vie et les contrats de
capitalisation régis par le chapitre I I du titre I I I du livre premier de la loi n° 17-99 portant code des
assurances (dahir n° 1-02-238 du 3 octobre 2002). Ils sont définis à l'article premier de la loi susvisée
comme suit :
- «Contrat d'assurance sur la vie : contrat par lequel, en contrepartie de versements uniques ou
périodiques, l'assureur garantit des prestations dont l'exécution dépend de la survie ou du décès de
l'assuré. »
- «Contrat de capitalisation : contrat d'assurance où la probabilité de décès ou de survie n'intervient
pas dans la détermination de la prestation en ce sens qu'en échange de primes uniques ou
périodiques, le bénéficiaire perçoit le capital constitué par les versements effectués, augmenté des
intérêts et des participations aux bénéfices. »
Les contrats d'assurance sur la vie regroupent les contrats d'assurance en cas de vie, les contrats
d'assurance en cas de décès et les contrats d'assurance dits mixtes.
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- les contrats doivent porter sur une assurance sur la vie ou sur une capitalisation
conformément aux dispositions de la loi n° 17-99 portant code des assurances ;
- les contrats doivent être souscrits auprès des sociétés d'assurance établies au Maroc ;
- les contrats doivent être d'une durée au moins égale à huit (8) ans à compter de la date de
souscription.
On entend par durée du contrat la période qui court entre la date de souscription dudit contrat et la
date de versement des prestations.
N.B.: Les prestations servies au titre des contrats susvisés sous forme de capital ou de rente sont
assimilées à des revenus salariaux.
b- Personnes éligibles
Peuvent prétendre à cet avantage toutes les personnes physiques soumises à l'I.R quelle que soit la
nature du revenu dont ils disposent : salarial, professionnel, foncier, agricole ou de capitaux
mobiliers.
c- Non déductibilité des Primes
Les primes d'assurance sur la vie ou des contrats de capitalisation sont versées périodiquement ou en
un seul versement par le contribuable à la compagnie d'assurance concernée. Sur le plan fiscal, ces
primes n'ouvrent droit à aucune déduction d'impôt.
d- Dénouement du contrat
d-1) Prestations servies après une durée égale ou supérieure à 8 ans
Lorsqu'un contrat d'assurance sur la vie ou un contrat de capitalisation arrive à son terme au bout de
huit (8) années de cotisations, la prestation servie à l'assuré est totalement exonérée d'impôt. Par
conséquent, la société d'assurance concernée ne sera tenue d'effectuer aucune retenue à la source
d'impôt au titre du versement de ladite prestation.
d-2) Prestations servies avant 8 ans
Lorsqu'un contribuable perçoit une prestation ou procède au rachat de ses cotisations à un contrat
de capitalisation ou à un contrat d'assurance sur la vie, avant l'écoulement de huit (8) années à
compter de la date de la souscription, les prestations perçues sont imposables au taux du barème de
l'I.R., par voie de retenue à la source, opérée par la compagnie d'assurance débirentière au titre de
l'année de leur versement, selon les cas suivants :
30
10 - La part patronale des cotisations de retraite, de sécurité sociale et d’indemnité pour perte
d’emploi
a- Part patronale pour la constitution des pensions ou de retraites
La part patronale pour la constitution de pension ou de retraite et les primes patronales d'assurances
groupe vieillesse et vie retraite, ne doivent pas être considérées comme des avantages imposables.
Elles constituent des charges de l'employeur concourant à la formation du capital de la pension dont
bénéficiera le salarié lors de son admission à la retraite.
12- Les montants des bons représentatifs des frais de nourriture ou d'alimentation
Aux termes des dispositions de l'article 56-13° du C.G.I, les avantages en argent ou en nature accordés
par l'employeur à ses salariés sont considérés comme des revenus salariaux pour l'application de l'I.R. sur
salaires. Corrélativement, ces avantages sont considérés comme des charges déductibles chez
l'employeur lorsque celui-ci est soumis au régime du résultat net réel ou au régime de résultat net
simplifié.
Toutefois, avec l'institution de l'horaire continu d'une part et en vue d'augmenter la productivité d'autre
part, le législateur a complété l'article 57 du C.G.I, relatif aux exonérations, par une disposition visant à
exonérer de l'I.R sur salaire les frais de nourriture ou d'alimentation accordés par les employeurs à leur
salariés sous forme de bons représentatifs de frais de nourriture ou d'alimentation et ce, dans la limite
de :
- 20 dirhams par salarié et par journée de travail ;
- et 20 % du salaire brut imposable du bénéficiaire.
Par ailleurs, l'exonération susvisée, ne peut être cumulée avec l'indemnité alimentaire dite de panier,
octroyée aux salariés travaillant sur des chantiers éloignés de leur domicile.
Exemple de calcul
Un salarié célibataire dispose d'un salaire brut global de 52775 DH.
La rémunération brute de ce salarié au titre de l'année 2010 est constituée des éléments suivants :
- traitement de base : 40 000 DH
Revenu brut imposable (RBI) après déduction des frais de nourriture plafonnés s'élève à :
47 775 - 3 820 = 43 955 DH
Déductions sur revenu brut imposable (RBI) - frais professionnels = (RBI - avantages en argent)
(43 955 -955) x 20% = 8600 DH
N.B. La somme déductible au titre des frais de nourriture ou d'alimentation est limitée à 3820 DH
étant précisé que la différence de 955 DH (4775 - 3820) est considérée comme un complément de
salaire imposable. Cependant le montant total de 4.775 DH est admis comme charge déductible chez
l'employeur.
b- Intérêt du mécanisme
Le système des stocks-options a connu un développement important, dans les pays développés, à
partir des années quatre-vingt. Il s'est amplifié avec l'embellie que connaissent depuis quelques
32
années les marchés financiers et le développement des entreprises de croissance ("Start-Up")
généralement dans le domaine des nouvelles technologies de l'information (NTI).
Le but de la mesure est le suivant :
- fidéliser le personnel des sociétés en vue d'assurer une certaine stabilité de l'emploi ;
- encourager l'épargne des salariés des entreprises ;
- créer une motivation entreprenariale chez le personnel salarié de l'entreprise.
a) Titres cotés : la valeur à retenir est celle du cours de clôture de la dernière séance de bourse qui
précède le jour de la levée de l'option c'est à dire du jour où le bénéficiaire devient propriétaire des
titres.
b) Titres non cotés : il y a lieu de retenir la valeur du titre à la date de la
Levée de l'option, déterminée selon la même méthode d'évaluation que celle qui a été retenue par
l'assemblée générale extraordinaire pour fixer la valeur du titre à la date d'attribution de l'option.
33
d- Régime fiscal
d-1) Pour le salarié bénéficiaire de l'option
L'avantage consenti par la société à ses salariés est constitué par la différence entre la valeur de
l'action à la date de la levée de l'option et le prix payé par le salarié (c.à.d. prix d'exercice).
Ainsi, l'avantage qui aurait dû normalement être considéré comme un complément de salaire, est
ventilé, dans le cas d'espèce, en abondement exonéré de l'I.R et une plus-value d'acquisition dont
l'imposition sera différée jusqu'au moment de la cession des titres sous réserve de deux conditions :
- l'abondement exonéré ne doit pas dépasser 10 % de la valeur de l'action à la date de l'attribution de
l'option. Le montant qui excède l'abondement admis en exonération est considéré comme un
complément de salaire soumis à l'I.R aux taux du barème fixé à l'article 73-I du C.G.I.
Cet excèdent est à inclure dans le salaire du mois de la levée de l'option sous réserve d'une
régularisation en fin d'année.
- la cession des actions acquises par le salarié ne doit pas intervenir au cours d'une période
d'indisponibilité de cinq (5) ans qui court à compter de la date d'attribution de l'option, sans que le
délai écoulé entre la date de la levée de l'option et la date de ladite cession puisse être inférieur à
trois (3) ans.
Ainsi deux cas peuvent se présenter :
1er cas : la cession intervient après la période d'indisponibilité :
Dans ce cas, la différence entre la valeur de l'action à la date de la levée de l'option et sa valeur à la
date d'attribution de l'option sera considérée comme une plus-value d'acquisition imposable au taux
de 10 %, au titre des profits de capitaux mobiliers, au moment de la cession des actions, en
application des dispositions de l'article 66- I I et 73- II- B- 3) du C.G.I.
Quand la cession est effectuée après le délai d'indisponibilité à un prix inférieur à la valeur de
l'action à la date de la levée de l'option, la plus-value d'acquisition à retenir pour le calcul du profit
de capitaux mobiliers est la différence entre ledit prix de cession et la valeur de l'action à la date
d'attribution de l'option.
1- Attribution de l'option
C'est l'offre faite par la société au salarié d'user du droit et non de l'obligation d'acquérir un nombre
précis d'actions de celle-ci à un prix convenu à l'avance. Offre présentée sur décision de l'assemblée
générale extraordinaire de la société.
2- Levée de l'option
Elle correspond à l'acquisition des actions par le bénéficiaire. Cette étape implique pour le salarié le
paiement, puisqu'il doit verser le prix des actions sur lesquelles a porté son option.
3- Abondement
Il correspond à la différence entre la valeur de l'action à la date d'attribution et le prix de l'action
payé par le salarié à la levée de l'option.
4- Période d'indisponibilité
C'est le délai au cours duquel le salarié ne doit pas céder les actions acquises pour pouvoir bénéficier
de l'exonération de l'abondement et de l'imposition au taux réduit de 10 % de la plus-value
d'acquisition. Ce délai est de cinq (5) ans à compter de la date d'attribution de l'option, sans que le
délai qui s'écoule entre la date de la levée de l'option et la date de la cession ne puisse être inférieur
à trois (3) ans.
5- Plus-value d'acquisition
C'est l'avantage correspondant à la différence entre la valeur de l'action à la date de la levée de
l'option et sa valeur à la date d'attribution de l'option.
6- Plus-value de cession
C'est la différence entre le prix de cession et la valeur de l'action à la date de la levée de l'option.
f - Exemple d'application
• Détermination de l'abondement exonéré
Soit une société X qui a décidé en 2001 d'attribuer à son personnel une option d'achat de ses actions
dans les conditions suivantes :
- attribution de l'option en 2001
- valeur de l'action en 2001=100 DH
- nombre d'actions attribuées par salarié : 100
- prix d'exercice de l'option=80 DH
- abondement (100 - 80) =20 DH
- abondement exonéré (100 x 10 %)=10 DH
- abondement imposable (100 x 90 %) - 80 =10 DH
35
• Détermination de la plus-value d'acquisition
Au 01/01/2004, un salarié décide de lever l'option attribuée aux conditions suivantes :
- levée de l'option au : 01/01/2004
- valeur de l'action au 01/01/2004 : 140 DH
- prix d'exercice de l'option : 80 DH
- avantage en nature : 100 x (140 - 80) = 6000 DH
- abondement exonéré : 100 x 10 DH = 1000 DH
- excédent de l'abondement imposable : 100 actions x 10 DH = 1000 DH
- plus-value d'acquisition : 100x (140 -100) = 4000 DH
- délai d'indisponibilité : jusqu'au 31/12/2006
(3 ans à compter du 2004 qui est postérieur à 5 ans à compter du 2001).
Dans cet exemple, la plus-value d'acquisition et la plus-value de cession sont imposables au taux de
10 % prévu en matière de profit de capitaux mobiliers.
36
15- les salaires versés par la Banque Islamique de développement à son personnel (article 57-
15°)
37
Ne sont pas considérés comme des titres éligibles au PEE, les titres acquis dans le cadre d’attribution
d’options de souscription ou d’achat d’actions de sociétés au profit de leurs salariés et qui ont
bénéficié des avantages fiscaux prévus à l’article 57-14°du C.G.I.
Par ailleurs, le bénéfice de l’exonération susvisée est subordonné aux conditions suivantes :
les versements et les produits capitalisés dans le cadre du PEE doivent être intégralement
conservés dans ledit plan pendant une période égale
au moins à cinq (5) ans à compter de la date de l’ouverture du plan ;
le montant des versements effectués par le contribuable dans ledit plan ne doit pas dépasser
2.000 000 dirhams. (disposition de la L.F 2020)
En cas de non respect des conditions précitées, le contribuable perd le bénéfice des exonérations
prévues respectivement aux articles 57 -19° et 68-VIII du CGI.
De ce fait, le montant de l’abondement est considéré comme un complément de salaire soumis à l’IR
dans les conditions de droit commun Quant au le profit net réalisé dans le cadre dudit plan, il est
soumis à l’impôt au taux de 15% visé à l’article 73 (II- C- 1°- c) du C.G.I, sans préjudice de
l’application des dispositions de l’article 198 du C.G.I.
Aussi, l’organisme gestionnaire du PEE est tenu d’opérer et de verser l’impôt retenu à la source au
taux de 15% sur le profit net réalisé dans les conditions prévues à l’article 174-II-B du C.G.I.
A défaut de versement, les sommes retenues sont augmentées, à compter de la date du rachat, du
retrait ou de la clôture avant le délai précité, de la pénalité et des majorations prévues à l’article
208 du C.G.I.
Par ailleurs, les modalités d’application du plan d’épargne entreprise telles que prévues au
paragraphe VIII de l’article 68 du C.G.I., notamment celles D.G.I., relatives à ses caractéristiques
financières et techniques sont fixées par voie réglementaire.
b– Institution d’une obligation déclarative pour les employeurs qui accordent des abondements à
leurs salariés dans le cadre d’un PEE
Les employeurs qui versent à leurs salariés en activité un abondement, dans le cadre d’un PEE, sont
tenus d’annexer à la déclaration des traitements et salaires prévue à l’article 79 du C.G.I, un état
mentionnant pour chacun des bénéficiaires :
les nom, prénom et adresse du titulaire du plan ;
les références du plan et sa date d’ouverture ;
le montant de l’abondement versé ;
le montant annuel du revenu salarial imposable.
Les dispositions de l’article 79-IV du C.G.I. sont applicables aux déclarations déposées à compter du
1er Janvier 2013.
19°- La rémunération occasionnelle versée par une entreprise à des étudiants inscrits dans le
cycle de doctorat
Afin d’encourager et d’accompagner les entreprises dans leurs projets de recherche, il a été décidé
dans le cadre de la loi de finance 2019, d’exonérer, pour une période de 36 mois à compter de la
date de la conclusion du contrat de recherche, les rémunérations susvisées dans la limite mensuelle
de 6 000 DHS, à condition que :
• Les étudiants susvisés soient inscrits dans un établissement qui assure la préparation et la
délivrance du diplôme de doctorat ;
• les rémunérations et indemnités susvisées soient accordées dans le cadre d’un contrat de
recherche ;
• le même étudiant ne puisse bénéficier deux fois de cette exonération.
20°- A titre transitoire, est exonéré de l’impôt sur le revenu, le salaire versé à un salarié à
l’occasion de son premier recrutement, et ce, pendant les trente-six (36) premiers mois à
compter de la date dudit recrutement.
Cette exonération est accordée au salarié dans les conditions suivantes :
– le salarié doit être recruté dans le cadre d’un contrat de travail à durée indéterminée, conclu
durant la période allant du 1er janvier 2021 au 31 décembre 2021 ;
– l’âge du salarié ne doit pas dépasser trente cinq (35) ans à la date de conclusion de son
premier contrat de travail.
38
21°- A titre transitoire , le salaire mensuel brut plafonné à dix mille (10.000) dirhams versé à
un salarié qui a perdu involontairement son emploi pour des raisons économiques liées aux
répercussions de la propagation de la pandémie du coronavirus Covid 19 durant la période allant
du 1er mars 2020 au 30 septembre 2020,et ce, pendant les douze (12) premiers mois à compter
de la date de son recrutement.
L’exonération visée ci-dessus est accordée dans les conditions suivantes :
– le salarié doit être recruté au cours de l’année 2021 ;
– le salarié doit avoir bénéficié de la caisse pour perte d'emploi de la sécurité sociale ;
– le salarié ne peut bénéficier deux fois de l’exonération précitée.
CHAPITRE V
BASE D'IMPOSITION DES REVENUS SALARIAUX ET ASSIMILES
I- Détermination du revenu imposable
En application des dispositions de l'article 58 du C.G.I, le montant du revenu net imposable est
obtenu en déduisant des sommes brutes payées au titre des revenus et avantages énumérés à
l'article 56 du C.G.I et sont développés ci-dessus :
- les éléments exonérés en vertu de l'article 57 du C.G.I et détaillés dans la section précédente
- les éléments visés à l'article 59 du C.G.I et développés dans la partie consacrée aux déductions.
L'évaluation des avantages en nature est faite d'après leur valeur réelle.
Lorsque l'avantage est accordé moyennant une retenue pratiquée sur le traitement ou salaire du
bénéficiaire, le montant de cette retenue vient en déduction de la valeur réelle précitée.
A- Cas général
1- Définition
Le revenu brut imposable est égal au revenu brut global exclusion faite des sommes exonérées
prévues à l'article 57 du C.G.I étudiées ci-dessus.
Font donc partie du revenu brut global :
- les indemnités non destinées à couvrir des frais spéciaux, telles que les indemnités de
résidence, de logement, de fonction, d'éloignement ou de dépaysement, de cherté de vie,
de congé payé, de risques professionnels, les indemnités pour travaux supplémentaires, pour
travail de nuit, de responsabilité, de préavis, d'intempéries, de présidence, de poste, de
direction, les indemnités compensatrices de rémunération, les allocations hiérarchiques, de
recherche,...
- les primes et gratifications, telles que les primes d'ancienneté, de rendement, de technicité,
de responsabilité, de fond (pour les mineurs, d'encadrement pour la formation
professionnelle, à la production, de qualification, de bilan, d'inventaire, le pourboire,
l'enveloppe...
- les avantages en argent et en nature parmi lesquels on peut citer notamment les
remboursements de dépenses personnelles, les produits et services fournis gratuitement, la
nourriture, le logement etc. Rappelons que les avantages en nature sont évalués d'après leur
valeur réelle et qu'il est tenu compte de toute retenue opérée par l'employeur sur le salaire.
Par contre, ne font pas partie du revenu brut imposable toutes les indemnités, allocations, pensions
et autres éléments exonérés en vertu des dispositions de l'article 57 du C.G.I analysées ci-dessus et
auquel il convient de se référer.
39
Le revenu brut global de l'intéressé est de 120 364 DH. Les éléments exonérés sont, dans le cas
d'espèce, l'indemnité de déplacement.
Le revenu brut imposable est égal à :
120 364- (6 500) = .......................................................................... 113 864
Aux termes des dispositions du 2ème alinéa de l'article 58 du C.G.I, l'évaluation des avantages en
nature est faite d'après leur valeur réelle. Lorsque l'avantage est accordé moyennant une retenue
pratiquée sur le traitement ou le salaire du bénéficiaire, le montant de cette retenue vient en
déduction de la valeur réelle précitée.
Par valeur réelle, il faut entendre la valeur marchande, normale et actuelle du bien ou du service
dont bénéficie le salarié.
a- logement :
1er cas : lorsque le logement, affecté gratuitement à un employé, appartient à l'employeur,
l'avantage est représenté par la valeur locative normale et actuelle dudit logement, qu'il soit ou non
appréhendé à la taxe des services communaux ;
2eme cas : lorsque le logement affecté, gratuitement à un employé, est pris en location par
l'employeur, l'avantage est représenté par le montant du loyer fixé par le contrat de location, sauf
cas de connivence dûment établie.
Sème cas : Le logement n'est pas affecté entièrement à titre gratuit : l'avantage est représenté par
la différence entre les valeurs visées aux deux premiers cas et le montant des retenues opérées sur
le salaire de l'employé au titre de la location concédée.
Toutefois, il peut arriver que le montant de la dépense engagée par l'entreprise soit nettement
supérieur ou inférieur à celui qu'aurait supporté le salarié si celui-ci avait dû satisfaire par ses
propres moyens le besoin normal de logement.
A noter que l'avantage représenté par le logement doit être augmenté, le cas échéant, des frais
d'entretien normalement à la charge de l'occupant et supporté par l'employeur.
d- Domesticité :
Il s'agit des rémunérations brutes dues par l'employeur au personnel affecté au service personnel
d'un employé, y compris toutes les charges sociales correspondantes. Toutefois, les rémunérations du
chauffeur attaché à la Direction Générale ne sont pas prises en compte.
d- Voitures de service :
Les dépenses réelles de carburant, d'assurance, d'entretien, de vignette au tarif appliqué aux
personnes physiques ainsi que la dotation annuelle d'amortissement, sont considérés comme
avantages imposables à l'exclusion de celles relatives à la voiture affectée à la Direction Générale.
Sont également exclues les dépenses relatives aux voitures mises à titre permanent à la disposition
d'autres membres du personnel lorsque leur affectation est justifiée par les besoins du service.
e- Nourriture :
Cet avantage dont bénéficie notamment le personnel des hôtels, cafés et restaurants doit être
évalué à partir du salaire minimum légal conformément au barème fixé par le décret n° 2-89-447 du
5 safar 1410 (7 septembre 1989) .
Quant à la valeur de l'avantage en nature représenté par la nourriture fournie à bord des navires aux
40
membres des équipages (officiers et marins) de la marine marchande, elle est déterminée suivant la
règle adoptée en ce qui concerne l'indemnité de nourriture ou de traitement de table que les
intéressés perçoivent pendant la période de leur inscription au rôle d'équipage où ils ne peuvent pas
être nourris à bord du navire. En effet, cette indemnité est considérée comme destinée à couvrir les
frais spéciaux pour 60 % de son montant ; seule la proportion de 40 constitue un complément de
salaire imposable. L'avantage représenté par la nourriture est donc évalué à 40 % du montant de
l'indemnité perçue par les intéressés.
B- Cas particuliers
1- Les pourboires
La rémunération d'une personne est parfois indirecte et consiste pour certains emplois
(principalement les personnels des cafés, hôtels, restaurants, cinémas et autres salles de spectacles)
en totalité ou en partie, en des rétributions volontaires que l'employé reçoit directement de la
clientèle de l'établissement auquel il est attaché. Ces pourboires entrent dans la catégorie des
sommes passibles de l'impôt (articles 376 à 378 du code du travail précité).
Parfois, ils sont centralisés par l'employeur, soit parce qu'ils lui sont remis volontairement par les
employés, soit parce qu'ils sont perçus sous forme de pourcentage ajouté aux notes des clients.
Les pourboires peuvent constituer la seule rémunération de l'employé mais, le plus souvent, ils
s'ajoutent à un salaire fixe payé par l'employeur.
Dans ces différentes hypothèses, les conditions dans lesquelles les pourboires doivent être soumis à
la retenue sont précisées à l'article 58-II-A du C.G.I, à savoir :
L'employeur effectue la retenue au moment où il les distribue aux intéressés. S'ils s'ajoutent à un
salaire fixe, la retenue est faite sur le montant cumulé du salaire, des pourboires et des
surpourboires remis directement par les clients au personnel si le service est ajouté à la note. Ces
surpourboires sont évalués forfaitairement à 10 % des pourboires (services ajoutés à la facture des
clients).
b- Pourboires remis directement au bénéficiaire par la clientèle
Le montant des pourboires est alors évalué forfaitairement au taux généralement admis suivant les
usages du lieu. Ce montant est fixé à 10 % de la recette réalisée par chaque employé. (Arrêté du 19
Ramadan 1368 (16 Juillet 1949).
Dans ce cas la retenue est envisagée sous deux hypothèses : L'employeur paye un salaire fixe
L'employeur effectue la retenue sur le total du salaire et des pourboires évalués comme indiqué ci-
dessus.
- L'employeur ne paye pas de salaire fixe
Il n'est pas alors en mesure d'effectuer la retenue afférente aux pourboires reçus par son employé.
C'est ce dernier qui est tenu, de par la loi, de lui remettre le montant de l'impôt afférent aux
pourboires reçus, impôt que l'employeur reversera au Trésor, au même titre que les retenues qu'il
aurait précomptées lui-même.
Si le bénéficiaire des pourboires refuse de remettre le montant de la retenue à l'employeur, celui-ci
reste personnellement responsable du versement au Trésor de la retenue correspondante, sauf son
recours contre l'intéressé par les voies du droit commun, en vue de se faire rembourser le montant
des sommes qu'il a dû ainsi verser pour le compte de son employé.
Il est précisé que le terme « contrat écrit » dont au surplus, aucune forme particulière n'a été
édictée par la loi et qui n'est soumis à aucune formalité de visa par l'administration, ne doit pas être
compris dans un sens étroit ; la condition légale est considérée comme remplie si l'accord des
contractants est établi par un échange de lettres.
L'article 58-II-B du C.G.I s'applique également aux V.R.P. quand ils louent un bureau à leur nom ou
un local pour y déposer leurs échantillons lorsqu'ils emploient des aides recrutés sous leur
responsabilité et rémunérés par eux.
Il est à noter qu'il ne s'agit pas ici des représentants salariés « non statutaires », titulaires d'un
contrat de louage de services de droit commun, donc salariés purs et simples, sans aucune liberté
dans leur agissements professionnels, mais des V.R.P., au service de maisons industrielles ou
commerciales travaillant exclusivement à la vente et dont l'engagement est conforme au statut
professionnel fixé par les dispositions des articles 79 à 85 du code du travail précité
S'agissant des V.R.P. statutaires, ils doivent remplir toutes les conditions requises par les
dispositions légales pour avoir la qualité de salarié. Par contre, si l'une des conditions fait défaut, ils
doivent être considérés comme passibles de la taxe professionnelle (loi n° 47-06 relative à la
fiscalité des collectivités locales) et par voie de conséquence de l'I.R, catégorie des revenus
professionnels.
a- champ d’application
Il découle de ce qui précède que les dispositions légales visent les paiements de même nature que
les salaires, traitements, indemnités et émoluments visés à l'article 58 du C.G.I mais qui sont versés
en dehors du contrat de louage de services.
L'impôt correspondant est directement calculé par application des taux proportionnels au montant
brut desdits paiements, sans tenir compte d'aucune déduction.
42
Par ailleurs, le mode de liquidation de l'impôt étant la retenue à la source, le 4eme alinéa de
l'article 156 du C.G.I, ne s'applique qu'à l'égard des employeurs domiciliés, établis ou ayant leur siège
au Maroc, que le bénéficiaire soit domicilié ou non au Maroc.
Quant aux personnes visées, il s'agit exclusivement des personnes physiques ne faisant pas partie du
personnel salarié.
Dans la pratique, fait partie du personnel salarié de l'entreprise toute personne dont les
rémunérations figurent dans les livres de paie et pour laquelle l'employeur est tenu de cotiser à la
C.N.S.S.
Par extension, on considère que font partie du personnel salarié : la main-d'oeuvre occasionnelle,
temporaire ou saisonnière ; les dockers, assimilés à la main d'oeuvre occasionnelle ;les voyageurs,
représentants et placiers liés par contrat écrit à une entreprise donnée bien qu'ils soient placés dans
la même situation à l'égard d'autres entreprises.
L'administrateur—délégué d'une société anonyme investi par contrat de pouvoirs de direction. Etant
à la fois mandataire du conseil d'administration (dont il reçoit une délégation de pouvoirs) et salarié
de la société, sa rémunération, y compris les jetons de présence ordinaires et spéciaux, relève du
tarif normal. Par contre, les administrateurs de S.A. et l'administrateur délégué non investi de
pouvoirs de direction ne font pas partie du personnel salarié de la société. Leur rémunération (jetons
de présence) est soumise à la l'I.R aux taux du barème prévu à l'article 73-I du C.G.I.
Il y a lieu de préciser que les jetons de présence versés aux administrateurs des banques offshores
sont soumis à une retenue à la source au taux de 18% prévu à l'article 73-II-E du C.G.I.
Toutefois, lorsqu'une société résidente est administrateur (membre du conseil d'administration) d'une
autre société, les jetons de présence qui lui sont versés « intuiti personnae » pour sa participation
aux séances du conseil, ne sont pas imposables à l'I.R, ils constituent des produits financiers de
ladite société soumis à l'I.S.
Par conte, si la société ou la personne physique est non résidente, elle est passible de la retenue à la
source sur les rémunérations au taux de 10% sous réserve de l'application des dispositions des
conventions de non double imposition.
43
opérée dans les conditions suivantes :
L'impôt n'est appliqué qu'aux marins recevant plus d'une part et demie ; l'exonération étant accordée
aux pêcheurs attributaires d'une part et demie ou moins.
Dans ce cas, les armateurs sont autorisés à appliquer le barème trimestriel, mais ce régime
dérogatoire n'est pas applicable au personnel des chalutiers, qui demeure imposable dans les
conditions de droit commun.
5-Rappels de traitements, salaires et pensions, indemnités et primes non mensuelles ne portant pas
sur une période supérieure à une année
Il arrive que les bénéficiaires de salaires et de pensions perçoivent des rappels. Ces derniers
constituent des compléments aux paiements déjà effectués au cours de périodes antérieures. De ce
fait, ils sont à rattacher auxdites périodes.
De même, en sus de leurs émoluments réguliers, les salariés se voient allouer, parfois, des primes,
des gratifications, des indemnités ou autres rémunérations non mensuelles.
Ces primes, indemnités et gratifications sont attribuées en fonction d'un certain nombre de critères
parmi lesquels le temps de présence de l'employé dans l'entreprise. Cependant, elles sont payées à
intervalles réguliers (trimestre, semestre ou année) et se rapportent donc dans tous les cas auxdites
périodes.
L'application du principe déjà énoncé, selon lequel la retenue doit être effectuée en considérant
chaque payement isolément, aboutirait à une aggravation injustifiée de la charge fiscale, si, pour le
calcul de l'impôt, une prime, un rappel ou une indemnité touchés en cours ou en fin d'année devaient
s'ajouter au salaire du mois de leur perception.
Il convient donc de rapporter les sommes en cause aux périodes pour lesquelles elles sont payées,
dites « périodes de référence ».
En supposant qu'il s'agisse d'un salarié payé au mois (mais la façon de procéder serait identique pour
les paiements journaliers hebdomadaires, par quinzaine ou trimestriels) l'employeur procédera
comme suit :
- au montant imposable de chaque paiement mensuel compris dans la période de référence
considérée, il ajoute la fraction mensuelle de la rétribution supplémentaire ;
- en utilisant le barème mensuel publié par l'administration, il détermine ensuite la retenue
correspondant à chaque paiement ainsi complété et en retranche le montant de la retenue
effectuée primitivement ;
- le total des différences représente le montant de l'impôt afférent à la rétribution
supplémentaire.
Le même résultat peut être obtenu d'une manière plus simple, lorsque la fraction de la rétribution
supplémentaire à ajouter aux paiements antérieurs n'est pas susceptible de modifier le taux
applicable à la tranche supérieure du revenu cumulé (paiement antérieur augmenté de la fraction de
la rétribution supplémentaire).
44
Il suffira alors d'appliquer au montant total du rappel, de l'indemnité de la prime ou de la
gratification préalablement réduit du complément de la réduction forfaitaire pour frais
professionnels (en tenant compte du seuil exonéré de 30 000 DH) le taux applicable à la tranche
supérieure des paiements réguliers.
b- Indemnité de départ à la retraite
Cette indemnité, appelée également indemnité de fin de carrière, est allouée en général
proportionnellement à la durée des services et en application d'une clause contractuelle.
Bien que ne constituant pas la rémunération d'un travail effectif, elle présente, de par sa nature, le
caractère d'un salarie imposable. Cependant, l'impôt y afférent est à calculer en étalant ladite
indemnité sur une période de quatre (4) ans, ou sur la durée effective des services si celle-ci est
inférieure à quatre (4) ans.
45
CHAPITRE VI
DEDUCTIONS
PRINCIPE
Le revenu imposable s'obtient en retranchant des rémunérations brutes imposables, les charges
expressément visées à l'article 59 du C.G.I.
a- Dans le cas général, ces frais font l'objet d'une déduction forfaitaire calculée au taux de 20 % sur
le revenu brut imposable tel que prévu à l'article 56 du C.G.I, à l'exclusion des avantages en argent
ou en nature, et sans que cette déduction puisse excéder 30 000 DH par an.
Pour les salariés appartenant aux catégories de profession qui comportent normalement un
pourcentage de frais supérieur à 20 %, le C.G.I prévoit une déduction spéciale dont le taux diffère
d'une profession à l'autre compte tenu de la nature de chaque activité et des charges engendrées
par chacune d'elles.
b.- pour les personnes relevant des catégories professionnelles suivantes, les taux désignés ci-après
sont applicables sans que cette déduction puisse excéder 30.000 dirhams :
- 25 % pour le personnel des casinos et cercles supportant des frais de représentation et de veillée
ou de double résidence,
- 3 5 % p o u r les:
ouvriers d'imprimerie de journaux travaillant la nuit, ouvriers mineurs ;
artistes dramatiques, lyriques, cinématographiques ou chorégraphiques, artistes
musiciens, chefs d'orchestre.
46
c- Personnel navigant de la marine marchande et de la pêche maritime 40 % :
Pour les catégories de professions précitées, l'article 59-I-A du C.G.I prévoit expressément que la
déduction spéciale s'applique au montant global des rémunérations acquises aux intéressés, y
compris les indemnités versées à titre de frais d'emploi, de service, de route et autres allocations
similaires, à l'exclusion des avantages en argent ou en nature dont pourrait bénéficier le
contribuable.
Toutefois, les frais professionnels admis en déduction, qu'ils soient calculés au taux forfaitaire de
20% ou à un taux spécial, ne doivent pas excéder la somme de 30 000 DH par an et ce, en
application des dispositions de l'article 59-I-A du C.G.I sauf en ce qui concerne le personnel
navigant de la marine marchande pour qui la limitation n'est pas appliquée.
Exemple :
Enfin, il est précisé que les bénéficiaires de la déduction forfaitaire spéciale conservent le droit de
demander que le montant net de leur rémunération soit déterminé suivant le régime de droit
commun, si ce mode leur est plus favorable, c'est-à-dire exclusion faite des indemnités destinées à
couvrir certains frais d'emploi et entièrement absorbées par ces frais et déduction des frais
professionnels ordinaires sur le surplus au taux forfaitaire de 20%, plafonnés à 30 000 DH.
- le régime collectif d'allocation de retraite « RCAR » institué par le dahir portant loi n° 1-77-216 du
20 chaoual 1397 (4 octobre 1977) tel que modifié par le Dahir n° 1-93-272 du 10 Septembre 1993
applicable au personnel contractuel de droit commun temporaire, journalier et occasionnel de l'Etat
et des collectivités locales et au personnel des organismes soumis au contrôle financier de l'Etat, à
savoir les offices, les établissements publics et sociétés concessionnaires ainsi que les sociétés et
organismes bénéficiant du concours financier de l'Etat ou de collectivités publiques.
La cotisation salariale ou retenue est fixée à 10 % de l'ensemble des émoluments fixes, à l'exclusion
des indemnités représentatives de frais ou de charges familiales.
- Le régime de sécurité sociale régi par le dahir portant loi n° 1-72-184 du 15 joumada I I 1392 (27
juillet 1972) tel que modifié et complété relatif aux cotisations pour la couverture des prestations à
long terme (vieillesse et invalidité) dont les taux sont fixés par le décret n° 2-01-2723 du 12 Mars
2002.
La cotisation salariale à déduire est fixée à 3,96 % du salaire brut plafonné à 6 000 DH par mois.
Par ailleurs, le législateur a également admis la déduction des retenues salariales au titre de tous les
régimes de retraite prévus par les statuts des organismes marocains de retraite constitués et
fonctionnant conformément à la législation et à la réglementation en vigueur en la matière tels que
la caisse interprofessionnelle marocaine de retraite (C.I.M.R.), dont les cotisations salariales varient
suivant le grade des salariés (soit :3-3,75 – 4,5 – 5,25 et 6) et les organismes d'assurances qui
souscrivent des contrats d'assurances groupe vieillesse et vie-retraite.
a- Cas des salariés de nationalité étrangère employés dans l’administration ou dans des
établissements marocains
Conformément aux dispositions de l'article 59-II-B, les personnes de nationalité étrangère, cotisant
exclusivement à des organismes de retraite étrangers bénéficient de la déduction de la cotisation
salariale pour la constitution de pension ou de retraite dans la limite toutefois du taux des retenues
supportées par le personnel de l'entreprise ou de l'administration marocaine dont dépendent lesdites
personnes.
La personne concernée doit justifier du versement de la cotisation en produisant :
- une copie du contrat d'affiliation ;
- et les quittances de paiement, les ordres de versement ou les relevés de comptes.
Lorsqu'il s'agit de salariés de sociétés étrangères, le taux de la cotisation à déduire est fixé au taux
maximum appliqué par la C.I.M.R augmenté du taux de la C.N.S.S. (3,96 %).
D'autre part, si ledit personnel perçoit également une part patronale pour la constitution de pension
ou de retraite, ladite part constitue un complément de salaire intégralement soumis à l'impôt du fait
qu'elle est versée directement au personnel intéressé et est à son entière disposition.
Toutefois, si ledit personnel justifie qu'elle doit être réservée à une caisse de retraite agréée, elle
échappe à l'impôt dans la limite de la cotisation patronale prévue par le régime de retraite dont
bénéficie le personnel de l'employeur établi au Maroc, ou à défaut du taux maximum appliqué par la
C.I.M.R. et la C.N.S.S.
b- Cas de déduction par l’employeur des cotisations pour constitution de retraite complémentaire
Pour encourager l'épargne retraite et alléger les obligations déclaratives pour les salariés, la loi a
permis à l'employeur d'effectuer lui-même la déduction des cotisations se rapportant à un contrat de
retraite complémentaire, à l'instar de la retraite de base, dispensant le salarié ne disposant que d'un
salaire, de souscrire sa déclaration de revenu pour demander la restitution de l'I.R. au titre de sa
retraite complémentaire.
48
c- conditions d’application de la déductibilité
Le bénéfice de la déduction des cotisations à un régime de retraite complémentaire prévue par
l'article 59-II du C.G.I est subordonné à la réalisation des conditions suivantes :
le contrat doit être souscrit collectivement ou individuellement auprès d'un organisme
marocain de retraite ou d'une entreprise d'assurance constitués et fonctionnant
conformément à la législation et à la réglementation en vigueur ;
le contrat doit spécifier clairement qu'il s'agit bien de la constitution d'une retraite
complémentaire ;
l'employeur doit conserver une copie certifiée conforme du ou des contrats d'adhésion des
employés concernés ;
l'employeur doit effectuer la retenue des cotisations mensuellement et les verser auxdits
organismes ou bien tenir compte des attestations de paiement des primes fournies par
l'assureur.
N.B.:
1- Lorsque la déduction des cotisations au régime de retraite complémentaire n'est pas opérée par
l'employeur, l'employé garde la possibilité de bénéficier de cette déduction en souscrivant sa
déclaration annuelle du revenu global accompagnée des pièces justificatives prévues à l'article 28
- I I I du C.G.I.
2- la déduction des cotisations à un régime de retraite complémentaire ne peut dépasser la limite
de 10% du revenu global imposable.
Lorsqu’un contribuable dispose uniquement de revenus salariaux, il peut déduire le montant des
cotisations correspondant à son ou à ses contrats d’assurance retraite dans la limite de 50% de
son salaire net imposable.
Pour le contribuable qui a des revenus salariaux et des revenus relevant d’autres catégories, il a
la possibilité de déduire le montant des cotisations correspondant à son contrat d’assurance
retraite, soit dans la limite de 50% de son salaire net imposable, soit, dans la limite de 10%, de
son revenu global imposable.
Pour bénéficier de cette déduction le contribuable doit joindre à sa déclaration du revenu global
visée à l’article 82 ci-dessous :
- une copie certifiée conforme du contrat ;
- l’attestation de paiement des cotisations ou primes délivrée par la société d’assurances
concernée, mentionnant que l'assuré a opté pour la déductibilité desdites cotisations ou primes
Lorsqu’au terme du contrat, la rente est servie au bénéficiaire sous forme de capital, celui-ci est
imposé par voie de retenue à la source opérée par le débirentier concerné au taux du barème
progressif prévu à l’article 73-I ci-dessous, après un abattement de 40 % et avec étalement sur
une période maximum de quatre années.
d- Exemple
Déduction des primes ou cotisations pour assurance retraite
Un salarié, marié et ayant 2 enfants à charge, a disposé au cours de l'année 2010 du revenu
salarial suivant :
Revenu net imposable avant déduction de la cotisation d'assurance retraite : 150 000 DH
Cotisations annuelles de retraite : 30 000 DH
Déduction des primes pour assurance retraite limitée à 50% de son salaire puisqu'il s'agit d'un
salarié
Montant déductible : 30 000 DH
Revenu net imposable : 150 000 – 30 000 = 120 000 DH
Montant de l'I.R : (120 000 x 34%) - 17200 = 23600 DH
Déduction des charges de famille : 360 x 3 = 1080 DH
I.R. dû : 22 520 DH
Ce sont les cotisations salariales qui visent à assurer au travailleur une certaine sécurité à court
terme contre la maladie, les accidents non régis par la législation sur les accidents du travail, la
maternité et le décès.
Ces cotisations dont le taux est fixé à 0,33 % du salaire brut plafonné à 6 000 DH par mois, sont
déductibles du revenu brut imposable.
4- La part salariale des primes d'assurance groupe couvrant les risques de maladie, maternité,
invalidité et décès
La part salariale des primes d'assurance-groupe contractée par l'employeur au profit de son
personnel contre les risques de maladie, maternité, invalidité et décès, est déductible de la
rémunération salariale à condition que le contrat d'assurance soit souscrit au profit de l'ensemble du
personnel de l'entreprise.
S'agissant du régime de l'assurance maladie obligatoire de base (l'A.M.0), il convient de rappeler que:
• Pour les salarié relevant du secteur public : le taux de la cotisation due à la caisse nationale des
organismes de prévoyance sociale au titre de régime de l'A.M.O de base est fixé à 5 % de l'ensemble
des rémunérations visés à l'article 106 (lier parag de la loi n° 65-00 portant code de la couverture
médicale de base promulguée par le dahir n°1-02-296), reparti à raison de 50% à la charge de
l'employeur et 50% à la charge du salarié.
Chacune des parts de la cotisation est perçue dans la limite d'un montant mensuel minimum de 70 Dh
et d'un plafond mensuel de 400 Dh.
Pour les titulaires de pensions, ce taux est fixé à 2,5 % du montant global des pensions de base dans
la limite et le plafond visés ci-dessus. (Décret n°2-05-735 du 18 Juillet 2005 fixant le taux de
cotisation due à la caisse nationale des organismes de prévoyance sociale);
50
• Pour les salarié relevant du secteur privé : le taux est fixé à 4% de l'ensemble des rémunérations
visées à l'article 19 du dahir portant loi n°1-72-184 du 27 Juillet 1972 relatif au régime de sécurité
sociale, tel qu'il a été modifié et complété, réparti à raison de 50% à la charge de l'employeur et
50% à la charge du salarié.
Le taux de cotisation fixé ci-dessus est majoré de 1% de l'ensemble de la rémunération brute
mensuelle du salarié. Cette majoration, due pour l'ensemble des employeurs assujettis au régime de
sécurité sociale, est à leur charge exclusive. (Décret n°2-05-734 du 18 Juillet 2005 fixant le taux de
cotisation due à la caisse nationale de sécurité sociale au titre du régime de l'assurance maladie
obligatoire de base).
4- La part salariale des primes supportées pour l’indemnité perte d’emploi (IPE)
La part salariale de la cotisation due à la caisse nationale de sécurité sociale au titre de l’indemnité
perte d’emploi (IPE) est fixée à 0,19% du salaire déclaré dans la limite du plafond en vigueur
(6.000 DH actuellement)
Condition exigée
La déduction susvisée est subordonnée à la condition que l'employeur ou le débirentier opère
mensuellement la retenue du montant des sommes échues et le verse aux organismes de crédit
agréés.
Etant responsable du précompte à la source et du versement au Trésor de l'impôt dû par ses
employés, l'employeur ou le débirentier est à même de procéder au calcul adéquat des sommes à
retenir compte tenu de la déduction en cause.
A défaut, le bénéficiaire du prêt ne peut obtenir la restitution de l'impôt correspondant aux
montants des remboursements non effectués à la source, que par voie de réclamation.
N.B.: Dans le cas ou le logement ne remplie pas les conditions susvisées, le salarié peut bénéficier de
la déduction des intérêts afférents aux prêts contractés en vue de l'acquisition ou de la construction
de logements à usage d'habitation principale dans la limite de 10 % du revenu net imposable,.
Pour justifier de l'occupation personnelle de l'habitation principale, le salarié doit produire à son
51
employeur les documents ci-après :
N.B : Cette déduction n'est pas cumulable avec celle résultant du profit net imposable tel que prévu
à l'article 65 - I I du C.G.I.
II - Abattements forfaitaires
1- Pensions et des rentes viagères
Aux termes des dispositions de l'article 60 - I du C.G.I, un abattement forfaitaire est applicable au
montant brut imposable des pensions et rentes viagères sans préjudice de l'application, le cas
échéant, des déduction visées aux paragraphes III et IV de l'article 59 du C.G.I et relatives aux
cotisations aux organismes de prévoyance pour la couverture des prestations à court terme et à la
part salariale des primes d'assurance-groupe couvrant les risques de maladie, maternité, invalidité et
décès analysés à la page...
Ainsi, l'article 60 du C.G.I prévoit l'application d'un taux d'abattement forfaitaire de :
- 60% sur le montant brut qui ne dépasse pas annuellement 168.000 dirhams ;
- 40% sur le surplus
Les retraités bénéficient par ailleurs des déductions relatives aux cotisations versées aux organismes
de prévoyance pour la couverture des prestations à court terme et à la part salariale des primes
d'assurance groupe couvrant les risques de maladie, maternité, invalidité et décès.
Pour rappel, le taux de 60% s’applique aux pensions et rentes viagères acquises à compter du
1er janvier 2020.
3.- Revenus salariaux versés aux sportifs professionnels, entraineurs, formateurs et comité
technique.
La LF 2021 a institué une extension de l’abattement forfaitaire sur les montants imposables des
salaires versés aux sportifs, aux entraineurs, formateurs et comité technique.
le revenu net soumis à l’impôt sur le revenu dans ce cas, est déterminé par application d’un
abattement de :
– 90% au titre de l’année 2021 ;
– 80% au titre de l’année 2022 ;
– 70% au titre de l’année 2023 ;
– 60% au titre de l’année 2024..
52
CHAPITRE VI
REDUCTIONS D’IMPOT
Exemple :
Soit un contribuable marié disposant d’un revenu annuel imposable égale à 65 540 DH et ayant à sa
charge 4 enfants dont l’un est âgé de 27 ans depuis le 25 Mai.
Impôt avant déductions : ( 65 540 DH x 30 %) - 14 000 = 5 662 DH.
Ce contribuable a droit à 5 déductions entre le 1er janvier et le 25 mai et à 4 déductions entre le 1er
53
juin et le 31 décembre, l’enfant devenu majeur n’est plus considéré fiscalement comme étant à
charge.
Le montant total des réductions s’élève à :
360 DH x 5 x 5/12) + (360 DH x 4 x 7/12) = 1 590 DH
L’impôt dû par ce contribuable est égal à : 5 662 - 1 590 = 4 072 DH
Exemple :
Soit un ressortissant étranger résidant au Maroc et disposant en 2012 d’une retraite de source
étrangère d’un montant de 15 000 EURO.
Conversion de la retraite en DH :
15 000 Euro x 11, 248178 Dh= 168 720 DH
I.R exigible :
(101 232 X 34%) -17 200 = 17 219 Dh
54
Atténuation correspondant au montant transféré :
(17 219 X 126 540) / 168 720 = 12 914 Dh
12 914 X 80% = 10 331 Dh
IR exigible :
17 219 -10 331 = 6 888 DH
B- CAS PARTICULIERS :
Exemple
Un contribuable dispose d’un revenu global de 80 000 DH dont 55 000 DH de source marocaine et
25 000 DH de revenus fonciers de source étrangère.
Ledit revenu foncier a été soumis à l’impôt dans l’Etat de la source.
Impôt théorique sur le revenu global (80 000 X 30 %) - 14 00014 = 10 000 DH
Impôt dû sur le revenu de source marocaine : (10 000 x 55.000) / 80.000 = 6 875 DH
Ainsi, l’impôt à payer par le contribuable est de 6 875 DH.
Exemple
Un contribuable résidant au Maroc dispose d’un revenu global de 500 000 DH comprenant un revenu
de source marocaine de 350 000 DH et des redevances de source étrangère de 150 000 DH ayant
supporté une retenue dans l’Etat de la source au taux de 10 %.
56
CHAPITRE VII
CONTRIBUTION SOCIALE DE SOLIDARITE
SUR LES BENEFICES ET REVENUS
Dans le but de poursuivre les efforts de mobilisation de ressources en faveur des populations
démunies et de renforcer la solidarité sociale, notamment dans le cadre des circonstances
particulières induites par la pandémie du Covid 19, il a été décidé d'instituer une contribution
sociale de solidarité sur les bénéfices et revenus au titre d'un seul exercice (2021), à l'instar de celle
instituée par la LF 2013.
Cette contribution concernera les personnes suivantes :
a - les sociétés soumises à l'IS, à l’exclusion :
- des sociétés exonérées de l’impôt sur les sociétés de manière permanente.
- des sociétés exerçant leurs activités dans les zones d’accélération industrielle.
- des sociétés de services bénéficiant du régime fiscal prévu pour la place financière
Casablanca Finance City.
b- les personnes physiques titulaires de revenus professionnels .
c- des personnes physiques titulaires de revenus agricoles.
d- des personnes physiques titulaires de revenus salariaux et assimilés.
e- des personnes physiques titulaires de revenus fonciers.
Pour les personnes physiques, la contribution est calculée sur le revenu global annuel de source
marocaine net d’impôts, qui est égal ou supérieur à deux cent quarante mille (240 000) dirhams.
Dans ce cas, la contribution est calculée selon le taux de 1,50%.
Les personnes physiques doivent souscrire une déclaration, précisant le montant du ou des revenu (s)
net d’impôt et le montant de la contribution y afférent, avant le 1er juin de l’année 2021.
Pour les personnes physiques, le montant de la contribution doit être versé :
-.Pour les revenus professionnels, agricoles et fonciers : en même temps que la déclaration.
- Pour les personnes physiques qui disposent de plusieurs revenus salariaux et assimilés : en même
temps que la déclaration des revenus annuelle.
D’autre part, Les employeurs qui versent des revenus salariaux passibles de la contribution doivent
souscrire une déclaration, en même temps que la Déclaration des traitements et salaires
Cette déclaration doit comporter le montant du revenu net d’impôt et le montant de la contribution
y afférent, la contribution est alors payée par voie de retenue à la source opérée par les employeurs.
La contribution sociale de solidarité sur les bénéfices et les revenus s’applique au titre de l’année
2021.
CHAPITE VIII
LIQUIDATION DE L’IMPOT SUR LES REVENUS SALARIAUX ET
ASSIMILES
I - DECLARATION DES TRAITEMENTS ET SALAIRES
Les employeurs privés domiciliés ou établis au Maroc ainsi que les administrations et autres
personnes morales de droit public sont tenus de déposer avant le 1er mars de chaque année par voie
de télé déclaration un état présentant, pour chacun des bénéficiaires de revenus salariaux payés au
cours de l’année précédente, les indications suivantes :
1°- nom, prénom et adresse ;
2°- numéro de la carte d’identité nationale ou de la carte de séjour pour les étrangers et le
numéro d’immatriculation à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale ;
3°- numéro matricule de la paierie principale des rémunérations du Ministère des Finances
pour les fonctionnaires civils et militaires ;
4°- montant brut des traitements, salaires et émoluments ;
5°- montant brut des indemnités payées en argent ou en nature, pendant ladite année ;
6°- montant des indemnités versées à titre de frais d’emploi et de service, de frais de
représentation, de déplacement, de mission et autres frais professionnels;
57
7°- montant du revenu brut imposable ;
8°- montant des retenues opérées au titre de la pension de retraite, de la Caisse nationale de
sécurité sociale et des organismes de prévoyance sociale ;
9°- taux des frais professionnels ;
10°-montant des échéances prélevées au titre du principal et intérêts de prêts contractés
pour l’acquisition de logements sociaux ;
11°- nombre de réductions pour charges de famille ;
12°- montant du revenu net imposable ;
13°- montant des retenues opérées au titre de l’impôt ;
14°- période à laquelle s’applique le paiement.
a- Forme de déclaration :
- La déclaration doit être souscrite par voie électronique a partir du 1er janvier 2018
En effet la loi de finances 2018 prévoit que l’obligation de la teledeclaration pour les déclarations et
du versement de l’IR afférent à certains revenus et profits soumis à l’IR sont applicables aux
déclarations dont le délai légal de dépôt intervient à compter du 1er janvier 2018.
Contenu de la déclaration :
La déclaration annuelle doit mentionner :
- tous les renseignements relatifs à l’identification du contribuable : nom, prénom et adresse du
domicile fiscal ou le lieu de situation de son principal établissement au Maroc, numéro de la carte
d’identité nationale ou de la carte d’étranger à défaut celui du livret d’état civil, numéro
d’identification fiscale qui lui est attribué par l’administration ;
- les professions exercées et les lieux de situation des établissements secondaires ;
- toute indication nécessaire à l’établissement de l’impôt ;
- les différents éléments composant le revenu global, déterminés sur des imprimés annexes ;
- les déficits et charges déduits ;
- les déductions pratiquées prévues dans le cadre du C.G.I à savoir les dons, les déductions sur
revenu de capitaux mobiliers, les charges de famille et les déductions d’impôt au titre des retraites
de source étrangère etc.
59
Réductions :
Pour qu’il puisse être tenu compte des réductions pour charge familiale, le contribuable doit faire
parvenir à l’administration toute indication relative aux noms, prénoms, dates et lieux de naissance
des personnes à charge.
L’absence de ces renseignements ne prive pas le contribuable de ce droit, qu’il peut toujours faire
valoir, par voie de réclamation après établissement de l’impôt.
Impôts payés :
La déclaration doit être appuyée des justifications des impôts retenus à la source. Elle doit indiquer
:
- le montant imposé par voie de retenue à la source (hors majorations) ;
- le montant des prélèvements effectués et la période à laquelle ils se rapportent ;
- le nom ou la raison sociale, l’adresse et le numéro d’identification fiscale de l’employeur ou du
débirentier ayant opéré la retenue à la source.
D- Restitution en matière de produits des actions, parts sociales et revenus assimilés et les
revenus de placement à revenu fixe
En vertu des dispositions de l’article 17 –IV (1er alinéa) du C.G.I, lorsque le montant des retenues
effectuées à la source et versées au trésor par les sociétés débitrices de produits imposables ou par
les établissements bancaires délégués par lesdites sociétés, par les comptables publics, les
organismes de banque et de crédit et les entreprises qui servent les intérêts et autres produits
similaires des placements tels que visés à l’article 159-II du même code, excède celui de l’impôt
correspondant au revenu global annuel du contribuable, celui-ci bénéficie d’office de la restitution
du trop perçu d’impôt.
La déclaration du revenu global visée à l’article 82 du C.G.I vaut demande de restitution.
Toutefois, en cas de trop perçu de l’impôt retenu à la source au titre des produits des actions, parts
sociales et revenus assimilés opérée au taux libératoire de 10%, la restitution n’est calculée au vu de
la déclaration du revenu global du contribuable visé à l’article 82 du CGI précité.
Dans ce cas, le contribuable n’est pas tenu de servir que la partie de cette déclaration afférente aux
revenus de capitaux mobiliers. Dans tous les cas, la restitution doit être accordée avant la fin de
l’année de déclaration de l’intéressé. Cette restitution est calculée au vu de la déclaration du
revenu global du contribuable visé à l’article 82 précité.
61
- 5% :
dans le cas de dépôt des déclarations dans un délai ne dépassant pas trente (30) jours de
retard ;
et dans le cas de dépôt d'une déclaration rectificative hors délai, donnant lieu au paiement
de droits complémentaires ;
- 15%, dans le cas de dépôt des déclarations susvisées, après ledit délai de trente (30) jours ;
- 20%, dans le cas de défaut de déclaration, déclaration incomplète ou insuffisante.
Cette majoration est calculée sur le montant de l’impôt retenu ou qui aurait dû être retenu.
En cas de déclaration incomplète ou comportant des éléments discordants, les majorations
précitées sont calculées sur le montant de l’impôt retenu ou qui aurait dû être retenu et
correspondant aux omissions et inexactitudes relevées dans les déclarations précités.
Le montant de chacune des majorations prévues ci-dessus ne peut être inférieur à cinq cents (500)
dirhams.
62
régularisés d’office sans procédure.
Les rôles correspondants, assortis des majorations et amendes précitées, sont immédiatement
exigibles.
A ce titre, il convient de rappeler les conditions d’exonération en matière de l’indemnité de stage
- les stagiaires doivent être inscrits depuis au moins six (6) mois à l’Agence Nationale de Promotion
de l’Emploi et des Compétences (ANAPEC) régie par la loi n° 51-99 promulguée par le dahir n° 1-00-
220 ;
- le même stagiaire ne peut bénéficier deux fois de cette exonération.
- l’employeur doit souscrire un engagement de recrutement définitif dans la limite d’au moins 60%
des stagiaires.(LF 2015)
63
ANNEXE I
TABLEAU SYNOPTIQUE DES DIFFERENTS CAS DE LIQUIDATION
DE L’IMPOT SUR LES REVENUS SALARIAUX
64
Hors Du Hors Du Au Maroc Etablissement Absence de Retenue à la
Maroc Maroc au Maroc convention source si durée
de séjour > à
fiscale 183jours
Hors Du Hors Du Au Maroc Pas Convention rôle si
Maroc Maroc D’établissement fiscale durée de
au Maroc séjour > à
183 jours
Hors Du Hors Du Au Maroc Pas Absence de rôle si
Maroc Maroc D’établissement convention durée de
au Maroc fiscale séjour > à
183 jours
65
ANNEXE II
Evaluation des avantages en nature et des pourboires du personnel
des hôtels, restaurants et cafés
I- Nourriture
La valeur de la nourriture est calculée à partir du salaire minimum légal assorti d'un coefficient
variant de 1 à 2,5 suivant le niveau du salaire réel en argent.
Le barème applicable est prévu par le décret n°2-97-58 du 18 Ramadan 1419 (6 janvier 1999)
modifiant l'arrêté du 19 ramadan 1368 (16 juillet 1949).
Il résulte des dispositions du décret susvisé que la valeur d'un repas est égale au S.M.L d'une heure de
travail multiplié par le coefficient correspondant.
Pour les salariés payés à la journée, à la semaine ou au mois, la valeur d'un repas est représentée
forfaitairement par :
- 1/8 du salaire journalier (8 heures ouvrables) ;
- 1/8 du salaire hebdomadaire (6 jours ouvrables) ;
- 1/8 du salaire mensuel (26 jours ouvrables).
Exemple :
Un employé d'hôtel perçoit un salaire mensuel de : 2 900 DH (primes et avantages non compris) pour
191 heures légales travaillées.
coefficient applicable = 2
valeur du SMIG horaire de 2010 = 10.64 DH
valeur du repas 10.64 x 2 = 21,28 DH
La valeur d'un petit déjeuner est fixée à la valeur d'un repas
La valeur de la nourriture est calculée sur le salaire de base à l'exclusion de toute prime ou
indemnité que peut percevoir le travailleur.
II- Logement
A- Personne de Direction (Directeurs et Sous-directeurs)
La valeur du logement est égale à la valeur locative réelle du logement augmentée de l'estimation
des autres avantages : éclairage, chauffage et domesticité.
B- Autre personnel
On retiendra la valeur comprise entre 10 à 25 DH par mois qui sera fixée par l'employeur, après
accord de l'inspection du travail.
III- Pourboires
Les pourboires versés de la main à la main par la clientèle aux garçons de cafés, barmaids et
barmans sont évalués à 10 % de la recette personnelle de chaque travailleur.
IV- Surpourboires
Cet avantage est évalué à 10 % du montant des pourboires ajoutés à la facture des clients.
66
ANNEXE III
Régime fiscal des indemnités, des primes et des avantages
Régime fiscal
Désignation des Conditions exigées I.R. employé I.R. ou I.S. Observation
éléments employeur
I- Indemnités Celles prévues Non imposable Déductible
Allocation d’assistance à la par la loi
famille
Allocation familiale - Non imposable -
Allocation de recherche - Imposable - Concerne le
secteur public
Allocation hiérarchique - Imposable - -d°-
68
Indemnité de traitement Attribué aux Imposable à Déductible en
de table ou de nourriture intéressés concurrence de totalité
alloué aux officiers et pendant la durée 40 %
marins de la de leur inscription au
marine marchande rôle d’équipage
où ils ne peuvent
pas être nourris
à bord
Indemnité de transport Celles prévues Non imposable Déductible l’article 57 -
par la loi 1° du C.G.I
69
II- Primes et autres rémunérations
Retenue à la Imposable à
b- Non résidentes source de 10% l’I.S ou l’I.R
au titre des
revenus de
capitaux
mobiliers
Participation aux - versée à des Imposables Déductibles Prévoir
bénéficies salariés ne provision
possédant pas pour éviter
des titres de l’imposition à
participation de l’I.S.
l’entreprise
- versée à des salariés Non imposables Non déductibles
possédant des titres
de Assimilables
participation de à des
l’entreprise dividendes
Centralisé par Imposable Déductible s’il a Montant
l’employeur été comptabilisé ajouté à la
dans le chiffre note des
d’affaires clients
Pourboire
Remis Imposable Non déductible Evaluation à
directement par du fait qu’il 10 % de la
les clients aux n’est pas recette de
employés intéressés compris dans le chaque
chiffre d’affaires employé
70
Prime de bilan - Imposable Déductible
Prime d’encadrement - Imposable Déductible
Prime de fond (pour les - Imposable Déductible
mineurs)
Prime d’intérimaire - Imposable Déductible
Prime (ou gratification) - Imposable Déductible
d’inventaire
Prime pour l’achat du - Imposable Déductible
mouton de l’Aïd el Kébir
Prime de naissance - Non imposable Déductible
Prime de qualification - Imposable Déductible
Prime de recherche - Imposable Déductible
Prime de rendement - Imposable Déductible
Prime de responsabilité - Imposable Déductible
Prime de technicité - Imposable Déductible
Surpourboire - Imposable Non déductible Evaluation à
du fait qu’il 10 % du
n’est pas pourboire
compris dans le habituel
chiffre d’affaire
71
Frais exposés pour la - Non imposables Déductibles
formation continue du
personnel de
l’entreprise
Frais de voyage et de - Imposables Déductibles
séjours particuliers
Loyer d’un logement Pris en charge ou Imposable Déductible
affecté à un employé remboursé par
l’employeur
72
IV- Avantages en nature
Dépenses de domesticité
(exclusion faite de la Imposables Déductibles
rémunération et des
charges sociales
correspondantes, du
chauffeur attaché à la
Direction Générale
Dépenses d’eau, - Imposables Déductibles
d’électricité et de
chauffage
Dépenses relatives au - Non Imposables Déductibles
poste téléphonique du
domicile du chef de
l’entreprise
Logement Appartenant à
l’employeur Imposables Amortissement
affecté gratuitement admis
à un employé Loué par
l’employeur Imposable Loyer déductible
Appartenant à
l’employeur Imposables Amortissement
affecté à un (différence entre admis
employé moyennant la valeur locative
une participation à et le loyer
titre de loyer précompté)
Loué par
l’employeur Imposables Loyer déductible
(différence entre en totalité
le loyer supporté
par l’employeur
et le loyer payé
par l’employé)
73
Nourriture
servie aux employés à Non imposable Déductible
la rupture du jeune
pendant le mois de
ramadan si les horaires
du travail l’exigent
74
ANNEXE IV
REGIME FISCAL DES CHARGES
Cotisation pour la
constitution de Le taux ne doit Déductible Déjà déduite
pensions ou de pas excéder au niveau de la
retraites celui rémunération
- part salariale prévu par le brute
régime de
retraite
applicable aux
employés Charge sociale
- part patronale concernés Non imposable Déductible obligatoire
Réservée à la
caisse de Non imposable Déductible
- part patronale retraite
agréée et
limitée à celle
souscrite
par l’employeur
établi au Maroc
au
profit de son
personnel
Cotisation de sécurité
sociale pour la
couverture des
dépenses à court
terme
- part salariale Taux de 3,96 % Déductible
- part patronale du salaire brut Non imposable Déjà déduite Charge sociale
Cotisation de sécurité plafonné à 6 000 au niveau de la obligatoire
sociale pour la DH par mois rémunération
couverture des brute
dépenses à long terme Déductible
75
Cotisation d’assurance Que le contrat
groupe maladie, d’assurance soit
maternité invalidité et souscrit au profit
décès de l’ensemble
du
personnel de
- part salariale l’entreprise Déductible Déduite au
- niveau de la
rémunération
brute
- part patronale Non imposable Déductible
-
Cotisation de
prévoyance sociale
(mutuelles)
- part salariale - Déductible Déduite au
niveau de la
rémunération
brute
- part patronale - Non imposable Déductible
Prime d’assurance
groupe vieillesse et vie La somme des Déductible Déduite au
de retraite taux de la niveau de la
retraite rémunération
- part salariale proprement brute
dite, de la CNSS
(3,96%) de
l’assurance
vieillesse et
vie retraite
doivent être
précomptées par
l’employeur
- part patronale - Non imposable Déductible
Primes d’assurance sur - Non déductible Déduite au
la vie niveau de la
rémunération
brute
Pension alimentaire - Non déductible Déduite au
versée bénévolement niveau de la
ou rémunération
à titre obligatoire brute
76
Frais professionnels
77
PARTIE II
78
SECTION I
ASSIETTE DE COTISATION
CHAPITRE I
L’ASSUJETTISSEMENT
En vertu de l’article 15 du Dahir 1-72-184 du 27 juillet 1972 relatif au régime de la Sécurité Sociale,
tous les employeurs occupant au Maroc des personnes assujetties au présent régime sont tenus de
faire procéder :
A leur affiliation à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale ; tout affilié à ladite caisse est tenu de
mentionner le numéro de son affiliation sur ses factures, lettres, notes de commande;
Sont considérés comme temporaires ou occasionnels du secteur privé, les travailleurs qui ne
travaillent pas plus de dix heures par semaine pour le même employeur ou le même groupe
d’employeurs. »
Le Dahir n° 01-81-178 du 8 avril 1981 portant promulgation de la loi 26-79 étend, le régime de
sécurité sociale aux employeurs et travailleurs des exploitations agricoles, forestières et leurs
dépendances, tout en excluant, pour ce secteur, la branche des prestations familiales.
Le décret n° 2-93-1 du 7 kaada 1413 ( 29 avril 1993) fixe les conditions d’application du régime de
Sécurité Sociale aux salariés travaillant dans l’artisanat.
Ainsi, dans tous les secteurs cités ci-dessus, les travailleurs possédant la qualité juridique de salarié,
c’est à dire qui sont liés à un employeur par un contrat de travail ou de louage de service, sont
assujettis au premier chef, au régime de sécurité sociale et au code de couverture médicale de base.
On précisera cependant que la notion de salaire (des personnes ou travailleurs salariés) vise ici toute
forme de rémunération quels qu’en soit la nature et le mode de versement.
La substitution de la notion de rémunération à celle moins vaste, de salaire, permet l’application du
régime de sécurité sociale à des travailleurs autres que les seuls salariés stricto sensu. C’est
pourquoi, en pratique, on considère que toute personne qui, à l’occasion de l’exécution d’un travail,
se trouve placée en fait dans le rapport d’employé à employeur vis à vis de celui pour qui le travail
est effectué, est comprise dans le champ d’application du régime de sécurité sociale.
79
Les éléments de fait qui déterminent l’existence du rapport d’employé à employeur sont, le plus
souvent, les suivants :
- Obligation d’être présent en un lieu déterminé ou d’exercer une activité donnée;
- Obligation de respecter les directives d’un employeur;
- Versement d’une rémunération ;
- Exécution d’un travail profitable à l’employeur;
Et, en général, dépendance vis à vis de l’employeur en ce qui concerne les conditions du travail.
En application de ces principes, sont notamment, obligatoirement assujettis au régime de sécurité
sociale :
- Les intermédiaires, courtiers ou autres agents non patentés des entreprises de toute nature,
quelle que soit la forme ou l’appellation de leur rémunération et qu’ils travaillent pour un ou
plusieurs employeurs ;
Le personnel des salons de coiffure, les employés d’établissements de spectacle ainsi que les
employés qui, dans ces mêmes établissements, sont chargés de la tenue des vestiaires et ceux qui
vendent aux spectateurs des objets de nature diverse et les employés d’hôtels, cafés et restaurants,
quelles que soient les modalités de leur rémunération, que celle-ci soit en totalité ou en partie sous
forme de pourboires;
- Le gérant ou les gérants des S.A.R.L, qu’ils soient associés ou non, minoritaires ou
majoritaires, percevant à ce titre une rémunération qui correspond à leurs activités réelles et à leurs
responsabilités au sein de l’entreprise. Il en découle que les gérants ne percevant pas une
rémunération ou un quelconque avantage ne sont pas assujettis au régime de sécurité sociale;
- Les gérants non associés des sociétés en nom collectif rémunérés pour l’exercice de leurs
fonction. Il en découle que les associés, gérants ou non, des sociétés en nom collectif et les
commandités des sociétés en commandite simple et en commandite par actions, ne sont pas
assujettis au régime de sécurité sociale. Du fait qu’ils ont la qualité de commerçant;
- Les administrateurs et les membres du Directoire ou du conseil de surveillance des sociétés
anonymes exerçant effectivement des fonctions de direction au sein de l’entreprise et percevant à
ce titre une rémunération qui correspond à leurs activités réelles et à leurs responsabilités au sein
de l’entreprise. Il en découle que l’administrateur ou le membre qui ne remplit aucune autre
fonction que celle de simple membre du conseil d’administration ou du Directoire ou du conseil de
surveillance, ne percevant aucune rémunération ou percevant une rémunération exceptionnelle au
titre d’une mission spéciale et temporaire, n’est pas assujetti au régime de sécurité sociale.
- Les membres de la famille d’un employeur, travaillant pour le compte de ce dernier, à
condition qu’il existe entre le chef d’entreprise et le membre de sa famille une relation d’autorité
d’employeur à employé et à condition également que le membre de la famille exerce une activité
effective au sein de l’entreprise à titre professionnel et régulier et qu’il bénéficie d’une
rémunération correspondant à son activité réelle au sein de l’entreprise.
- Le personnel intérimaire mis temporairement à la disposition d’entreprises utilisatrices, par
des entreprises de travail temporaire. Cette catégorie de travailleurs temporaires est à différencier
de celle précédemment citée dans L’article 2 du Dahir du 27 juillet 1972.
Il est entendu par personnel intérimaire, les travailleurs recrutés par une entreprise de travail
temporaire pour les mettre à la disposition provisoire d’un utilisateur.
L’entreprise de travail temporaire reste donc l’employeur de ces travailleurs pendant la durée
de la mission que ceux-ci effectuent pour l’utilisateur, et ce dernier n’est lié qu’avec l’entreprise de
travail temporaire, dans le cadre et la limite d’un contrat écrit de mise à disposition.
Du fait que l’entreprise de travail temporaire facture à l’utilisateur le prix de la fourniture de
main d’œuvre et verse au personnel intérimaire la rémunération convenue, ce personnel se trouve
donc à l’égard des entreprises de travail temporaire dans une situation d’employé à employeur,
même si ce personnel est tenu de se soumettre aux directives, au contrôle et aux délais imposés par
l’utilisateur.
- Les personnes du secteur privé qui travaillent plus de dix heures par semaine pour le même
employeur ou le même groupe d’employeurs, soit occasionnellement ou par intermittence. Au cas où
ils ne sont pas immatriculées, l’employeur doit faire procéder à leur immatriculation à la CNSS. Par
ailleurs, ces personnes sont tenues de faire connaître à chacun de leurs employeurs aux fins d’être
déclarées, le numéro d’immatriculation sous lequel elles sont inscrites à la CNSS.
80
1.2- CAS PARTICULIERS D’ASSUJETTISSEMENT
En application des dispositions susmentionnées, il y a lieu de citer, à titre indicatif et non exhaustif,
les travailleurs assujettis au régime de sécurité sociale, présentant certaines particularités. Il s’agit
en l’occurrence des personnes suivantes :
1.2.1- Les travailleurs étrangers
Les travailleurs étrangers travaillant au Maroc sont soumis au régime de sécurité sociale dans les
mêmes conditions que les travailleurs de nationalité marocaine.
Toutefois, en ce qui concerne les travailleurs étrangers ressortissants d’un pays signataire avec le
Maroc d’une convention bilatérale de sécurité sociale, des dispositions particulières prévoient leur
exclusion du champ d’application du régime de sécurité sociale marocain lorsqu’ils sont détachés par
l’entreprise mère dans l’un de ses établissements établis au Maroc afin d’y effectuer un travail pour
son compte.
Le détachement doit être matérialisé par un formulaire conventionnel, dit "certificat
d’assujettissement d’un salarié en situation de détachement", délivré par l’autorité compétente du
pays d’origine. A défaut de ce certificat, le travailleur étranger est soumis de plein droit au régime
de sécurité sociale marocain en application des principes de souveraineté et de territorialité.
En cas de prolongation de la durée du détachement d’un salarié, la CNSS reçoit des autorités
compétentes des pays signataires de Conventions de sécurité sociale avec le Maroc, via le Ministère
marocain chargé de l’emploi, une demande de prolongation dont la durée ne doit pas dépasser celle
accordée dans le cadre du détachement initial de l’assuré. La CNSS notifie aux autorités
compétentes, via le Ministère marocain chargé de l’emploi, sa décision d’acceptation ou de rejet de
la demande de prolongement de détachement avec indication du motif en cas de rejet.
- Les durées du détachement sont fixées comme suit :
- Egalité de traitement entre les ressortissants des deux Etats ( le Maroc et la partie
signataire) au regard des législations de sécurité sociale de chacun d’eux, en apportant aux règles de
territorialité les exceptions nécessaires (détachement, personnel ambulant des entreprises de
transport, missions diplomatiques et consulaires);
- Maintien, aux ressortissants des pays signataires, des droits acquis ou en cours d’acquisition
en vertu de la législation de l’un de ces Etats;
1..2.2- La sous-traitance
La sous-traitance est l’opération par laquelle une entreprise confie à une autre entreprise le soin de
réaliser une partie de sa production dont elle conserve la responsabilité finale. Cette sous-traitance
peut être de capacité ou de spécialité.
L’employeur est responsable1 des salariés qu’il n’a pas embauchés directement dès lors que ces
derniers participent à une activité exercée à son profit et qui peuvent notamment être embauchés
par des donneurs d’ouvrages, des sous-entrepreneurs ou sous-traitant ne remplissant pas les
conditions suivantes:
- L’inscription à la patente;
- La facturation des travaux effectués en sous-traitance;
Les factures justificatives doivent être réglementaires et porter, notamment, les informations
suivantes :
- le nom ou la raison sociale et l’adresse complète du sous-traitant;
- son numéro de patente;
- le montant, la date et la nature de l’opération.
A défaut de cela, il n’y a qu’une présomption d’activité professionnelle indépendante, et par
conséquent la partie du montant de la sous-traitance correspondant à la main d’œuvre est à déclarer
nominativement avec les numéros d’immatriculation des bénéficiaires.
Si le montant global ne permet pas de dégager séparément le montant de la main d’œuvre, celui-ci
est dégagé en appliquant au montant total, le taux de main d’œuvre correspondant à la nature des
services rendus, conformément au tableau suivant :
Industrie alimentaire
82
Cuir et chaussures
20
Electricité, eau et travaux de plomberie
Industrie métallurgique, ouvrages en métaux et
travaux mécaniques
Textile et confection 30
Toutefois, ces taux peuvent être majorés dans le cas où la main d’œuvre représenterait l’essentiel
de la prestation sous-traitée.
Par ailleurs, la CNSS se réserve le droit de réintégrer la totalité de la rémunération des salariés du
sous-traitant dans le cas où les informations fournies par l’employeur s’avéreraient erronées.
83
d’assujettissement a la faculté de s’assurer volontairement à condition d’en faire la demande dans
les douze mois qui suivent la date à laquelle ses droits à l’assurance obligatoire ont cessé , sauf cas
majeur…. ».
Il en découle que les personnes prétendant au bénéfice d’une assurance volontaire auprès de la CNSS
doivent :
justifier d’au moins 1080 jours continus ou discontinus d’assujettissement à l’assurance
obligatoire;
présenter un certificat de cessation de toute activité salariée ;
établir une demande de souscription à l’assurance volontaire dans les douze mois qui
suivent la date de cessation d’activité .
Les modalités d’application ainsi que les conditions dans lesquelles cessent les droits à cette
assurance sont déterminées par décret après approbation du conseil d’administration.
1.2.10 - Les associés non gérants et les membres du directoire ou du conseil de surveillance
L’associé non gérant (minoritaire ou majoritaire), le membre du directoire ou du conseil de
surveillance qui, occupant un emploi salarié au sein de l’entreprise, perçoit à ce titre une
rémunération et se trouve dans un lien de subordination et de dépendance d’employé à employeur
vis-à-vis de ladite entreprise, est assujetti à l’égard de cette dernière, au régime de sécurité sociale,
à la condition toutefois, que l’intéressé n’exerce pas une autre fonction qui l’exclue, de plein droit,
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de l’assujettissement à ce régime (fonctionnaire civil de l’Etat, militaire ou tout autre personne
disposant déjà d’un régime de base obligatoire…etc.
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qualité d’assujettis au régime de sécurité sociale à l’égard de l’entreprise qui les emploie. De
même, sont assujettis dans les mêmes conditions, les gérants des dépôts de sociétés à succursales
multiples ou autres établissements commerciaux ou industriels.
1.2.15- Les membres de professions libérales travaillant dans les mêmes locaux
Les personnes auxiliaires, membres de professions libérales, exerçant leurs fonctions dans les mêmes
locaux, notamment les médecins, les dentistes et autres auxiliaires médicaux, sont assujetties au
régime de sécurité sociale, lorsqu’il y a un lien de subordination de l’une de ces personnes envers
l’autre qui est propriétaire ou locataire du local, à la condition, toutefois, qu’il n’y aurait pas une
association explicite entre les deux membres pour l’exploitation en commun de l’activité et un
engagement de participation aux pertes éventuelles, matérialisé par un contrat.
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tester, former si possible et évaluer sur le terrain les capacités de ces personnes avant de procéder à
leur recrutement définitif. Les démarches d’inscription à la patente de ces courtiers n’interviennent
généralement que lorsque ces derniers ont l’assurance d’être choisis pour ce métier. Or, durant
cette période, le courtier émet des factures de commissions sans qu’il soit inscrit à la patente. De ce
fait, et afin de tenir compte des contraintes particulières liées à ce métier, un délai de trois mois est
accepté pour l’activité de courtier libre ou vendeur en porte à porte, durant lesquels l’entreprise
pourra utiliser les services d’un courtier sans qu’il soit déclaré à la CNSS. Passé ce délai, ledit
courtier serait considéré vis-à-vis de la CNSS comme salarié pour le montant des sommes de toute
nature, perçues depuis le 1er jour d’activité dans l’entreprise, si l’entreprise ne pouvait justifier
pour le compte de ce courtier, d’une inscription à la patente.
CHAPITRE 2
LA BASE DES COTISATIONS
L’employeur est responsable du paiement, à la CNSS, de la cotisation totale (part patronale et part
salariale) pour les salariés qu’il emploie, que cette dernière soit précomptée ou non.
En vertu de l’article 19 du Dahir du 27 juillet 1972 , tel qu’il a été modifié par la loi 20-02 du 15-08-
2002 : « Les cotisations dues à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale sont assises sur l’ensemble des
rémunérations perçues par les bénéficiaires du présent dahir y compris les indemnités, primes,
gratifications et tous autres avantages en argent, les avantages en nature, ainsi que les sommes
perçues directement ou par l’entremise d’un tiers à titre de pourboire, à l’exclusion des pourboires
versés au personnel des établissement hôteliers et des résidences touristiques classés conformément
aux législations et la réglementation en vigueur ».
Pour les marins pêcheurs à la part, la cotisation est assise sur les recettes brutes du bateau de
pêche.
En ce qui concerne l’assurance volontaire, la cotisation mensuelle est calculée sur la base du
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montant du dernier salaire mensuel ayant servi de base de calcul de la dernière cotisation
obligatoire.
Aussi est-il nécessaire de déterminer les sommes qui sont communément considérées comme
rémunération. En principe, toutes les sommes versées à l’occasion ou en contrepartie d’un travail
entrent dans l’assiette des cotisations.
Cependant, certaines sommes, bien que versées par l’employeur au salarié, sont déductibles de
l’assiette des cotisations :
- Soit parce qu’elles représentent des frais justifiés engagés par le salarié pour l’exercice de son
activité ;
- Soit parce qu’elles constituent des dommages-intérêts versés au salarié, à l’occasion de la
rupture du contrat de travail .
Les majorations pour heures supplémentaires effectuées de jour ou de nuit ou le dimanche et jours
fériés, dont le dahir n°1-03-194 du 14 rejeb 1424 (11-09-2003) portant promulgation de la loi n°65-99
fixe les bases de calcul comme suit :
88
2..1..2- Les pourboires
la rémunération servant de base pour le calcul des cotisations dans les établissements où il y a
versement par la clientèle de pourboires pour les services rendus par les salariés, est déterminée
différemment selon que les pourboires sont versés :
- Aux personnels des hôtels et des résidences classés ;
- Aux personnels des cafés, restaurants, hôtels et résidences non classés et des
établissements commerciaux .
2-1-2-1 - Concernant les pourboires versés aux personnels des hôtels et des résidences classés :
En vertu des dispositions de la loi n° 20.02 modifiant et complétant l’article19 du Dahir 1-72-184 du
27-7-1972 relatif au régime de sécurité sociale, les pourboires versés aux personnels des
établissements hôteliers et des résidences touristiques classés, sont exclus de l’assiette des
cotisations à compter du 13-6-2002 , date d’entrée en vigueur de la loi sus indiquée.
2-1-2-2 - Concernant les pourboires versés aux personnels des cafés,,, restaurants,,
établissements hôteliers et résidences non classés et établissement commerciaux :
En vertu des dispositions de l’article 19 du dahir précité, les pourboires versés aux personnels des
cafés, restaurants, établissements hôteliers et résidences non classés et établissement commerciaux,
sont soumis à cotisation.
La rémunération soumise à cotisation au sens des dispositions de la loi 65-99 relative au code du
travail (pourboires seulement ou pourboires en sus d’une rémunération de base), ne peut être
inférieur au SMIG pour chacun des salariés travaillant en contact avec la clientèle, et ce à compter
du 08-6-2004, date d’entrée en vigueur de la loi sus indiquée.
ANCIENNETE TAUX
2 années d’ancienneté 5% du salaire versé
5 années d’ancienneté 10% du salaire versé
12 années d’ancienneté 15% du salaire versé
20 années d’ancienneté 20% du salaire versé
25 années d’ancienneté et plus 25% du salaire versé
La prime d’assiduité ;
La prime de technicité ;
La prime de rendement ;
la prime individuelle de productivité ;
la prime d’informatique ;
la prime de standard ;
La prime de production ;
La prime de bilan ;
La prime versée dans l’attente d’un réajustement de salaire ;
Les gratifications de fin d’année ;
L’intéressement aux chiffres d’affaires ou aux bénéfices, commissions, gueltes et
pourcentages ;
La participation aux frais scolaires ;
La prime de panier, de casse croûte ou de cantine accordée régulièrement au personnel sans
que les conditions du travail des salariés concernés aient connues des changements en terme
d’horaire de travail ;
Les frais de voyage à l’occasion d’un congé payé ;
Les primes de vacance ;
Les indemnités, primes ou aides au logement ;
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L’indemnité de transport ayant un caractère forfaitaire et ne remplissant pas les conditions
d’exonération prévues au paragraphe 2.2 ci-après, alloué au personnel de l’entreprise même
à celui dont le logement est à proximité du lieu de travail ;
L’indemnité de préavis que le salarié continue à travailler ou non pendant la durée légale ;
L’indemnité de résidence ;
L’indemnité de licenciement versée en sus de celle fixée au paragraphe 2.2 ;
L’indemnité de départ ou mise à la retraite pour la partie excédant 2080 fois le SMIG horaire
ou 260 fois le Smag journalier ;
L’indemnité de responsabilité ;
L’indemnité de fonction ;
L’indemnité forfaitaire d’utilisation de la voiture personnelle majorée, s’il y a lieu, des
montants accordés salarié pour lui rembourser les frais d’assurance, de vignette, de
réparations, d’amortissement et tout autre frais non justifié par la fonction du bénéficiaire et
sans rapport avec ses obligations professionnelles ;
L’indemnité kilométrique non justifiée allouée au personnel non itinérant ou celle excédant
le barème fixé au paragraphe 2-2 ;
L’indemnité de vie chère ;
la part salariale prise en charge par l’employeur en matière des cotisations sociales non
obligatoire, telles que celles afférentes :
A l’assurance groupe ;
A la mutuelle ;
A l’assurance vie ;
Aux cotisations de retraite.
la part salariale prise en charge par l’employeur en matière d’impôts sur salaire et des
cotisations sociales obligatoires ;
Le Le rappel sur salaire, sur gratification et indemnités ;
la participation aux bénéfices versés à des salariés ne possédant pas des titres de
participation de l’entreprise ;
L’indemnité pour risques professionnels non justifiée par la fonction du bénéficiaire ;
la dotation en produits fabriqués ou vendus par l’employeur ; la valeur de ces produits est
évaluée en se référant aux montants comptabilisés. Toutefois, si la dotation n’est pas
comptabilisée l’évaluation, est estimée au prix de vente des produits en question ;
L’indemnité d’encadrement ;
la prime pour l’achat du mouton de l’Aîd El Kebir, accordée aux cadres de l’entreprise, pour
la partie dépassant celle accordée à tout le personnel ;
L’allocation d’assistance à la famille ;
L’allocation ou prime de recherche ;
L’allocation hiérarchique ;
L’indemnité de direction ;
L’indemnité d’encadrement ;
L’indemnité de frais de bureau ;
L’indemnité de poste ;
L’indemnité de présidence ;
L’indemnité de rapatriement ;
Les étrennes ;
la prime ou la gratification d’inventaire ;
la prime de naissance ;
la prime d’intérimaire ;
la prime de qualification ;
la prime de voyage et de séjours particuliers ;
Les jetons de présence alloués à des administrateurs de sociétés anonymes en raison de
fonctions de PDG, de directeur général…etc, exercées par eux pour le compte de la société;
L’indemnité journalière Allouée aux victimes d’un accident de travail ;
Le salaire maintenu en totalité ou en partie en cas de maladie du salarié, en application du
contrat de travail ou d’un usage constant de la profession ;
L’allocation familiale complémentaire ;
90
2.1.3.2- Primes et indemnités liées aux sujétions de l’emploi et aux conditions particulières du
travail
Se trouvent notamment comprises dans cette catégorie, les primes et indemnités suivantes:
Prime de froid ;
Prime de travail dans l’eau, la neige ou la boue
la prime de fond dans les mines ;
Prime pour le travail d’outils pneumatiques ;
Prime d’altitude des ouvriers occupés sur les chantiers en haute montagne ;
Prime de profondeur et de travail souterrain ;
Prime de sous-sol ;
Prime climatique ;
Indemnité pour travaux dangereux et insalubres ;
Indemnité d’astreinte allouée à des ouvriers obligés de ne pas quitter leur domicile la nuit ou
les jours fériés, en cas de nécessité de reprise urgente du travail pendant leur temps de repos
; Indemnité d’intempéries ;
Indemnité de séparation ou de dépaysement ;
Prime de représentation ne remplissant pas les conditions d’exonération prévues au
paragraphe 2-2
Indemnité de traitement de table ou de nourriture accordée aux officiers et marins, inscrits
au rôle d’équipage, qui ne peuvent être nourris à bord, à concurrence de 40% de son montant
;
Redevances, relatives aux postes téléphoniques du domicile et aux postes téléphoniques
mobiles (le GSM) d’un ou de plusieurs cadres dirigeants, prises en charge par l’employeur, à
concurrence de 50% de leur montant;
Prime d’assurance (ou complément de prime), pour utilisation de voiture personnelle pour
les besoins du service, souscrite par l’employeur ;
Indemnité de congé payé ;
Indemnité de séjour ou de défraiement ;
Indemnité de zone ;
Indemnité de statut ;
Indemnité de chauffage ;
Indemnité spécifique ;
Indemnité de roulage ;
Prime de chaleur .
2.1.4.1- La nourriture
La nourriture ne constitue un avantage en nature soumis à cotisation, que lorsqu’elle est servie au
personnel sans que les conditions de travail exige de celui-ci de prendre une collation ou un repas
dans le lieu de travail (travail en équipe, travail posté, travail continu, travail en horaire décalé,
travail sur un chantier éloigné du lieu habituel du travail).
En principe la nourriture est retenue pour sa valeur réelle. Toutefois, dans les hôtels, restaurants et
assimilés, la valeur de la nourriture est calculée à partir du salaire horaire minimum légal assorti
d’un coefficient allant de 1 à 2,5 suivant le niveau du salaire réel en argent servi aux employés à
l’exclusion de toutes primes ou indemnités.
Pour les salariés payés à la journée, à la semaine ou au mois, la valeur d’un repas est représentée
forfaitairement selon le cas, par :
La valeur d’un petit déjeuner est fixée à 1/4 de la valeur d’un repas.
91
2.1.4.2- Le logement
La valeur du logement est égale à la valeur locative réelle du logement, augmentée des autres
avantages qui lui sont liés tels que l’eau, l’éclairage, le chauffage, le téléphone, ainsi que la
domesticité et le gardiennage quand ceux qui les assurent ne sont pas déjà déclarés à la CNSS au
même titre que l’ensemble du personnel de l’entreprise. A défaut d’une valeur locative réelle, celle-
ci est estimée à partir de la valeur déterminée pour l’évaluation de la taxe urbaine augmentée de
l’estimation des autres avantages.
2.1.4.3- La voiture de service
la mise à disposition, à titre permanent et sans que les besoins du travail le justifient, d’une voiture
de service à une personne salariée de celle-ci, autre que le directeur général ou le directeur
commercial, doit être considérée comme avantage en nature soumis à cotisation de la CNSS.
Cet avantage est évalué sur la base de la valeur des dépenses relatives aux frais de l’assurance, de la
vignette, du carburant, de l’amortissement du véhicule etc. Il est de même pour les dépenses
occasionnées pour les véhicules loués par l’entreprise pour la même fin.
La prime de salissure
Elle est allouée à des ouvriers qui assurent indistinctement des travaux particulièrement salissants
pour leur compenser leurs frais de nettoyage. Le montant non soumis de cette prime ne doit pas
dépasser 200 dirhams par mois. La partie qui dépasse ce montant reste soumise à cotisation.
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Titre, bons ou chèques de restauration ou d’alimentation
Les sommes représentatifs des frais de restauration, de nourriture ou d’alimentation, accordés par
l’employeur à l’ensemble du personnel de l’entreprise sous forme de moyens de paiement
spécialement dévolu à la nutrition et à l’alimentation des salariés (titre, bons ou chèques de
restauration ou d’alimentation), ne sont pas soumises à cotisation et ce, dans la limite de :
L’indemnité de lait
Accordée aux travailleurs manipulant des produits toxiques. Le montant de cette prime ne doit pas
dépasser 150 dirhams par mois. La partie qui dépasse ce montant reste soumise à cotisation .
L’indemnité de déménagement
Il s’agit du déménagement imposé, en cas de nécessité de service, par l’employeur et donc à
l’exclusion de celui effectué pour des convenances personnelles du salarié. Le montant de cette
indemnité non soumis à cotisation, ne doit pas dépasser celui dégagé en multipliant le tarif
kilométrique de 10 Dhs par le nombre de kilomètres séparant le lieu d’habitation initial du salarié et
le lieu de ré affectation de ce dernier. La partie qui dépasse ce montant reste soumise à cotisation .
L’indemnité de caisse
Accordée aux travailleurs qui manipulent des fonds et qui ont une responsabilité pécuniaire. Le
montant non soumis à cotisation de cette indemnité ne doit pas dépasser 150 Dhs par mois .
L’indemnité de licenciement
Accordée dans la limite des taux fixés :
- Soit par Dahir du 11-09-2004 portant promulgation de la loi n° 65/99 relative au code
du travail qui détermine le montant et les modalités d’attribution de l’indemnité de
licenciement légale comme suit :
-
Tranche d’années de travail Indemnité par année de Indemnité totale pour les
effectif travail effectif 1 cinq ans
93
A cet effet, il y’a lieu de préciser que les indemnités de licenciement convenues, d’une manière
directe, entre les employeurs et leurs salariés, ou celles arrêtées dans le cadre d’arrangements
entre les deux parties, assortis d’une sentence arbitrale rendue par le tribunal, ne sont exonérées de
l’assiette des cotisations que dans la limite de l’indemnité de licenciement légale, telle qu’elle est
fixée par le décret cité ci-dessus.
La prime de tournée
Accordée, en remboursement des frais de transport occasionnés dans le cadre de l’exercice de la
fonction, au personnel ayant la qualité de représentant commercial ou d’agent itinérant, appelé à ce
titre à visiter, tout au long de la journée, la clientèle, les fournisseurs…etc.
Le montant de cette prime non soumis à cotisation, ne doit pas dépasser 1.500 Dhs par mois. La
partie qui dépasse ce montant reste soumise à cotisation.
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La prime de voyage en congé payé au pays d’origine pour le personnel étranger
Allouée au personnel étranger une fois tous les 4 ans, cette indemnité doit correspondre à la valeur
du billet d’avion (aller/retour) au pays d’origine. Lorsqu’elle est prévue par convention
contractuelle elle n’est pas soumise à cotisation dans la limite d’un voyage une fois tous les deux
ans.
L’aide médicale :
Accordée en l’absence de mutuelle ou d’assurance groupe. Le montant de cette aide ne doit pas
dépasser 100 Dhs par enfant à charge, par année, sans toutefois que le montant global de cette
indemnité dépasse 1000 Dhs par salarié et par an. La partie qui dépasse ce montant reste soumise à
cotisation
Les gratifications à caractère discrétionnaire et social
Elles sont octroyées à l’occasion d’évènement familiaux particuliers liés directement aux salariés
(mariage), aux enfants des salariés (naissance, circoncision), ou aux proches des salariés (décès d’un
ascendant ou d’un descendant). Le montant de ces gratifications ne doit pas dépasser 5.000 Dhs
une fois tous les 4 ans. Pour ce qui est du décès, la partie non soumise de ces gratifications ne doit
pas dépasser 5.000 Dhs par événement familiale dûment justifié. La partie qui dépasse ce montant
reste soumise à cotisation.
Le ramassage du y personnel
Effectué soit par les moyens propres de l’entreprise, soit par le truchement d’une société de
transport.
95
L’allocation d’apprentissage
En application des dispositions de la loi n° 12.00 portant institution et organisation de
l’apprentissage, l’allocation d’apprentissage versée par l’entreprise à l’apprenti lié à elle par un
contrat d’apprentissage conforme aux dispositions de la dite loi, n’est pas soumise à cotisation.
Toutefois, la durée d’apprentissage ne peut en aucun cas dépasser 3 ans.
Par ailleurs, le contrat d’apprentissage doit satisfaire aux conditions suivantes :
- Etre établi sur un imprimé fourni par l’administration ou par les organismes compétents dont la
liste est définie, par voie réglementaire, par l’autorité gouvernementale chargée de la formation
professionnelle ;
- Etre signé par le chef d’entreprise et par l’apprenti ou son tuteur légal et déposé auprès de
l’établissement ou l’organisme de formation professionnelle ;
- Lorsque le chef d’entreprise est le père ou le tuteur légal de l’apprenti, le contrat d’apprentissage
prend la forme d’une déclaration produite par le chef d’entreprise sur un imprimé spécial déposé
dans les mêmes conditions précitées .
L’indemnité de représentation
Deux conditions sont requises pour que cette indemnité ne soit pas soumise à cotisation
- Son montant ne doit pas dépasser 10 % du salaire de base. La partie qui dépasse ce montant reste
soumise à cotisation;
- Le bénéficiaire de cette indemnité doit obligatoirement assurer l’une des fonctions suivantes :
Président Directeur Général, Directeur Général, Directeur d’un département (Directeur Commercial,
Directeur Financier, Directeur Administratif, Directeur Technique, Directeur des Ressources
Humaines, Directeur d’une succursale) et Agent commercial. Il est entendu par Directeur, le premier
responsable des structures susmentionnées.
L’indemnité kilométrique
Versée à des salariés qui utilisent leurs véhicules personnels dans l’exercice de leurs fonctions
professionnelles. Cette indemnité n’est pas soumise à cotisation quand elle est justifiée par la
qualité du bénéficiaire (agents itinérant, agent commercial…etc.) ou par l’ordre écrit délivré au
salarié, quand il s’agit de mission particulière n’entrant pas normalement et habituellement dans les
obligations professionnelles de l’intéressé, sans toutefois que son montant dépasse les plafonds fixés
par le barème suivant :
Il est à noter que ce barème a été élaboré sur la base des données utilisées par des entreprises de la
place.
L’allocation de rentrée scolaire
Accordée une fois par an à l’ensemble des salariés dont les enfants sont scolarisés. Le montant de
cette allocation ne doit pas dépasser 400 Dhs par enfant scolarisé, sans toutefois dépasser 1600
Dhs. La partie qui dépasse ce montant reste soumise à cotisation
Jetons de présence
Alloués à des administrateurs en raison de leur simple appartenance au conseil d’administration
d’une société anonyme et constituant, de ce fait, une récompense de l’assiduité des administrateurs
aux séances du conseil d’administration et une rémunération d’un mandat social n’ayant pas un
caractère salarial.
Dons
Accordés sous forme de cadeau ou récompense d’une valeur unitaire ne dépassant pas 100 dirhams
par service rendu, aux livreurs, commis et autres personnes ne faisant pas partie du personnel de
l’entreprise, en contrepartie de services rendus ponctuellement à l’entreprise, à la condition
toutefois que ce service ne présente pas un caractère régulier et suivi au profit d’une même
personne, auquel cas, les dons y afférents deviennent soumis à cotisation.
DISPOSITIONS FINALES
La CNSS se réserve le droit de vérifier, si en fait, les primes et indemnités versées aux salariés et non
soumises à cotisation, présentent bien les caractères correspondants à leur appellation.
Les indemnités non soumises à cotisation ne doivent pas faire double emploi avec d’autres
indemnités qui couvrent des frais de même nature.
Toutes les primes, indemnités ou allocations non soumises à cotisation doivent être justifiées,
qu’elles soient remboursées sur état ou attribuées forfaitairement.
Quand elles sont attribuées sur état, la justification doit porter sur :
Les pièces de débours (factures, notes de frais, bons ...etc.). A cet effet, il y a lieu de préciser que
la facture ou le document tenant lieu de pièce justificative, doit comporter l’identité du fournisseur
ou du vendeur, la date de l’opération, les prix et quantités des biens livrés et des travaux exécutés
ou des prestations de services effectuées ainsi que tous autres renseignements prescrits par des
textes légaux ou réglementaires. L’inobservation de ces dispositions fait perdre à la facture ou au
document en tenant lieu, son caractère probant. Toutefois, les réintégrations établies à ce titre par
les inspecteurs de la CNSS, ne deviennent définitives, que si l’entreprise objet de vérification ne
parvient pas à compléter au cours de la mission d’inspection ou au plus tard avant l’expiration du
délai de notification des créances dégagées, ses factures par les renseignements manquants :
97
concerner
L’état de décompte (mandat, bulletin, pièce de caisse ...); la nature des frais ;
Leur fréquence et la durée des situations motivant les frais spéciaux ; Les Les critères retenus
pour leur attribution ;
Le mode de calcul des indemnités ;
L’ordre écrit délivré au salarié quand il s’agit de mission ou de fonction n’entrant pas
normalement et habituellement dans les obligations professionnelles de l’intéressé .
Le contrôle de l’application des dispositions de la présente circulaire est effectué par les inspecteurs
de la CNSS.
L’inspecteur est un cadre d’exécution supérieur de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale. C’est un
agent assermenté qui, dans le cadre de sa mission de vérification des déclarations de salaires, se
présente dans l’entreprise, muni de sa carte professionnelle et d’un ordre de mission portant les
renseignements suivants :
Les employeurs sont tenus de recevoir les inspecteurs de la CNSS pendant les heures
d’ouverture des établissements et de mettre, obligatoirement, à leur disposition les livres de paie,
les bulletins de paie, les livres de congés payés, les doubles des bordereaux de déclarations de
salaires et de paiement des cotisations, les statuts, les bilans, les états 9421 et 8306, les grands
livres, les fiches comptables, les livres de caisse et de banque et tout autre document nécessaire à la
vérification comptable des déclarations de salaires.
Les employeurs, qui disposent d’une couverture médicale facultative à la date d’entrée en vigueur
du régime d’Assurance Maladie, sont tenus de justifier la couverture médicale de l’ensemble des
salariés et éventuellement des pensionnés.
Les oppositions ou obstacles aux inspecteurs sont passibles des même peines que celles prévues par
la législation sur l’inspection du travail
les inspecteurs de la CNSS sont tenus, de procéder au réajustement des salaires déclarés ou à
déclarer, quand ces derniers ne sont pas conformes au SMIG ou à la rémunération réellement perçue,
en cas d’absence de justificatifs comptables ou d’incohérence sur le nombre de jours travaillés.
Par ailleurs, l’affilié qui refuse de présenter à l’inspecteur les documents nécessaires à
l’accomplissement de la vérification des déclarations de salaires, est mis en demeure pour fournir
lesdits documents dans un délai précis. Passé ce délai, et à défaut d’une suite, l’inspecteur procède
à la taxation d’office sur la base d’une évaluation établie selon les critères suivants :
Le relevé du personnel employé ;
Le respect du SMIG ou du Smag selon les cas, à condition qu’il ne soit versé habituellement
dans la profession, des salaires plus élevés. Le Smig étant appréhendé au regard de la période
réellement et effectivement travaillée ;
Un forfait d’une durée de travail, par salarié, de 26 jours par mois, à condition qu’il ne soit
fait usage dans la profession d’une durée de travail inférieure ;
Les salaires et le nombre de jours déclarés, antérieurement, à la CNSS par l’entreprise ;
Les ratios d’insuffisance de déclaration des salaires, dégagés par secteur d’activité ;
Les résultats des opérations de vérification et de contrôle effectuées antérieurement auprès du
même affilié, par les inspecteurs ou les contrôleurs de la CNSS ;
Toute autre information susceptible d’être utile pour une évaluation objective.
Enfin, il reste à préciser que les employeurs sont tenus d’adresser à la CNSS dans le délai d’un mois à
compter de la date de début d’exploitation, un dossier d’affiliation composé des pièces suivantes :
une déclaration d’affiliation ;
un certificat de patente délivré par le service des impôts urbains ;
la liste des salariés occupés dans l’entreprise au jour de la déclaration d’affiliation ;
le contrat de gérance en cas de gérance libre.
98
- De signaler à la CNSS, par lettre recommandée, dans un délai d’un mois
les modifications survenues dans la forme juridique de l’entreprise ;
les changements opérés parmi les administrateurs ou les gérants ;
le changement d’adresse de l’entreprise ;
la cessation provisoire d’activité ;
la fermeture définitive de l’entreprise (le certificat de radiation à la patente et le P.V. de
dissolution pour les personnes morales sont exigés dans ce cas).
- D’instruire d’une manière correcte et lisible les bordereaux de déclaration des salaires qu’ils
doivent retourner à la CNSS dans les délais prescrits, et de verser les cotisations y afférentes dans les
mêmes délais.
CHAPITRE III
TAUX DE COTISATION A LA CNSS
Le tableau des cotisations et prélèvements mensuels du à la CNSS est déterminé comme suit :
99
CHAPITRE IV
PROCEDURES DE DECLARATIONS SOCIALES
I – DECLARATION CLASSIQUE
En vertu de l'article 15 du Dahir 1-72-184 du 27 Juillet 1972 relatif au régime de sécurité sociale,
tous les employeurs occupant au Maroc des personnes assujetties au régime de sécurité sociale sont
tenus de faire procéder :
- A leur affiliation à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale ; tout affilié à ladite caisse est tenu de
mentionner le numéro de son affiliation sur ses factures, lettres, notes de commande ;
- À l'immatriculation de leurs salariés et apprentis à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale ; tout
employeur affilié est tenu d'inscrire sur la carte de travail et sur le bulletin de paie de son personnel
assujetti à la CNSS, le numéro d'immatriculation donné au travailleur par la Caisse. Par ailleurs,
chaque employeur est responsable vis-à-vis de la CNSS de l'établissement des déclarations des
salaires et du paiement des cotisations y afférentes.
D'une manière générale, le régime de sécurité sociale est applicable à toutes les personnes physiques
salariés ou apprentis travaillant pour le compte d'un ou plusieurs employeurs, c'est-à-dire tous les
travailleurs salariés et assimilés des secteurs cités par la Loi et la Réglementation du Travail qui ne
sont pas assujettis à un régime spécial, en vertu d'une Loi ou d'un statut particulier.
Les cotisations sont calculées sur l'ensemble des rémunérations perçues par les employés,
directement ou indirectement, sous toutes les formes, à l'exception des indemnités de licenciement
et des primes de transport justifiées, l'indemnité journalière de maladie et les allocations familiales.
L'affiliation de l'employeur :
L'employeur doit procéder à remplir une demande d'affiliation (Annexe N° : 1) déposée à la
délégation de la CNSS du lieu de sa résidence principale, dans un délai d'un mois du début de son
activité, ce qui lui permet d'avoir un numéro d'affiliation à cet organisme qui vaut reconnaissance
administrative de son identification, son enregistrement et son rattachement au régime de sécurité
sociale. Ce numéro d'affiliation à la CNSS, tout employeur est tenu de le faire figurer sur tous les
supports courants de communication utilisés par son entreprise tels que papier à en-tête, lettres,
factures, correspondances, bons de commande, devis, etc. ...
L'imprimé fourni par la CNSS doit être accompagné des pièces mentionnées à son verso, ainsi que le
bordereau spécial concernant les mois déclarés et un relevé du personnel en exercice.
L'immatriculation de l'employé :
L'employeur est tenu de déclarer tous les salariés à leur première embauche. Il prépare un dossier et
se chargera de son immatriculation à joindre avec un imprimé modèle « Demande
d'immatriculation » (Annexe N° : 2) qui sera signé et cacheté par l'employeur et revêtue de la
signature de l'employé.
Le dossier d'immatriculation de chacun des salariés doit comprendre :
· Une copie de sa carte d'identité nationale ou de toute autre pièce en tenant lieu ;
· Deux photos récentes ;
· Une demande d'immatriculation (Formulaire à retirer auprès de l'Agence de la CNSS la plus proche).
En fait, l'immatriculation de chacun des salariés de la société à la CNSS est une obligation légale. Le
numéro d'immatriculation délivré par la CNSS au salarié est le moyen qui permet de faire connaître :
- Son identification en tant qu'assuré social ;
- L'enregistrement des déclarations de ses salaires ;
- La sauvegarde de ses droits.
L'employeur est par conséquent tenu de :
- Déclarer régulièrement le montant mensuel du salaire versé et le nombre de jours travaillés, quelle
que soit la durée passée par les salariés dans l'entreprise. Une carte d'immatriculation est délivrée
aux intéressés ;
- Faire figurer le numéro d'immatriculation des salariés sur leur carte de travail, le bulletin de paie
ou toutes autres pièces professionnelles.
101
Bordereau de paiement : (Annexe N° : 5 & 6)
Les cotisations dues à la CNSS sont assises sur l'ensemble des rémunérations perçues par les
bénéficiaires du régime de sécurité sociale, y compris les indemnités, primes, gratifications et tout
autre avantage en argent ou en nature, ainsi que toutes les sommes perçues directement ou par
l'entremise d'un tiers, à titre de pourboire.
Sur ce document, on enseigne la masse salariale (M.S.) déterminée à partir des bordereaux sus-
mentionnés à laquelle on applique les taux de cotisations en vigueur.
La CNSS est chargée également du recouvrement de la taxe de Formation Professionnelle et de son
versement à l'Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail. Le taux de cette
taxe qui est à la charge exclusive de l'employeur, est de 1,6 % de la masse salariale brute, sans
limite de plafond.
En sa qualité d'employeur, ce dernier reste débiteur vis-à-vis de la Caisse Nationale de Sécurité
Sociale de la cotisation totale (part patronale et part salariale) et responsable de son paiement. Il lui
appartient, pour ce qui est de la part salariale, d'en faire la retenue à la source
Les versements qui ne sont pas effectués dans un délai prévu sont passibles d'une majoration pour
chaque mois supplémentaire.
En cas de défaut de paiement des cotisations, qu'il soit intégral ou partiel ou encore en cas de
retard, cela entraînerait des majorations de retard dont le taux est de : 3 % pour le premier mois
ou fraction de mois de retard et 1 % par mois supplémentaire.
102
SECTION II
PRESTATIONS DE LA CNSS
A. MALADIE - MATERNITE
1/ Maladie - Prestations en nature
a/ L'Assurance Maladie Obligatoire (AMO)
Conditions
Les salariés du privé sont soumis obligatoirement à l'assurance maladie obligatoire sauf les salariés
dont les employeurs assuraient, au moment de l'entrée en vigueur de la loi sur l'AMO, une couverture
médicale facultative. Cette couverture médicale facultative peut continuer à être assurée pendant
une période de 5 ans renouvelable. Pendant cette période, toute rupture de contrat privé
nécessitera l'adhésion à l'AMO de base avec le choix éventuel de souscrire une couverture
complémentaire.
L'ouverture du droit aux prestations d'AMO de base est subordonnée à la réalisation d'une période de
cotisation de 54 jours ouvrables successifs ou non pendant les 6 mois précédant la maladie, du
paiement effectif des cotisations par l'employeur, de l'identification des membres de la famille de
l'assuré ou du pensionné auprès de la CNSS et de la déclaration des maladies longues et coûteuses à
la CNSS.
En cas d'interruption du travail, l'assuré ou les ayants droit (conjoint, enfant à charge de moins de 21
ans ou 26 ans si étudiant et sans limite d'âge si handicapé) bénéficient, à compter de la date à
laquelle les conditions pour relever d'un régime d'assurance maladie de base ne sont plus remplies,
du maintien de leur droit aux prestations pendant une période maximum de six mois.
En cas de dissolution du mariage, l'ex conjoint d'un assuré qui ne bénéficie pas d'un régime
d'assurance maladie obligatoire de base, continue à bénéficier des prestations de l'AMO pendant un
an.
Les ayants droit de l'assuré décédé qui n'ont aucun régime d'assurance maladie obligatoire de base
continuent de bénéficier des prestations de l'AMO pendant une période de deux années.
Couverture
Le panier de soins de l'AMO du secteur privé contient le suivi de la maternité, les prestations liées à
la l'enfant de moins de 12 ans, le suivi des affections longues et coûteuses (ALC) et des affections de
longue durée (ALD), les hospitalisations.
Depuis le 1er février 2010, le panier de soins de l'AMO a été étendu, sans augmentation du taux de
cotisation, aux soins ambulatoires et dentaires.
Jusqu'à l'âge de 12 ans, l'enfant ouvre droit à toutes les prestations. Tous les actes médicaux sont
pris en charge ou remboursés selon la tarification et le taux en vigueur (soins ambulatoires,
médicaments, chirurgies, analyses, radiographies, prothèses, etc.).
Au-delà de 12 ans, l'enfant rentre dans le cadre du panier de soins prévu pour les autres catégories
de bénéficiaires.
Les consultations médicales délivrées par des généralistes (40 DH) ou des spécialistes (60 DH), les
analyses biologiques, les actes de radiologie, la rééducation, les actes paramédicaux, la lunetterie
ainsi que les médicaments admis au remboursement sont couverts à 70 % de la tarification nationale
de référence.
L'hospitalisation et les soins ambulatoires liés à cette hospitalisation sont couverts à hauteur de 70 à
90 % selon qu'ils sont prodigués par le secteur privé ou par les hôpitaux publics.
Les prestations de soins concernant des maladies graves ou invalidantes dispensées dans des services
publics de santé sont prises en charge à 90 % du tarif de référence. En cas de maladie grave ou
invalidante nécessitant des soins de longue durée ou des soins très onéreux, la part restant à la
charge de l'assuré fait l'objet d'une exonération partielle ou totale.
Une liste répertoriant 41 Affections de Longue Durée (ALD) et représentant 140 maladies est publiée
dans l'Arrêté n° 2518-05 du Ministère de la Santé.
En cas d'hospitalisation, la couverture s'applique à l'ensemble des prestations dispensées y compris
celles rendues dans le cadre de l'hôpital de jour.
L'hospitalisation donne droit :
- au remboursement ou à la prise en charge des soins liés à l'hospitalisation ;
- aux interventions chirurgicales ;
- et inclut le séjour hospitalier, les honoraires des actes médicaux, chirurgicaux,
103
paramédicaux, d'analyse de biologie médicale, de radiologie et d'imagerie médicale, des
explorations fonctionnelles, d'odontologie, de rééducation fonctionnelle, de kinésithérapie ;
- ainsi que les médicaments sur la base de la tarification nationale de référence.
Sont inclus également les appareils de prothèse et d'orthèse, les dispositifs médicaux ou implants
nécessaires à l'accomplissement de l'acte médical y compris les actes de chirurgie réparatrice.
Le bénéficiaire de l'AMO de base conserve le libre choix du praticien, de l'établissement de santé, du
pharmacien…
3) Maternité
a) Prestation en nature
L'AMO prévoit que la femme enceinte ouvre droit pendant toute sa grossesse à l'ensemble des
prestations en nature requises par son état (visites médicales, radio, analyses, etc…) avant et après
l'accouchement.
b) Prestation en espèces
L'assurée qui justifie de 54 jours de cotisations pendant les 10 mois civils d'immatriculation
précédant la date de l'arrêt de travail pour congé prénatal bénéficie d'indemnités journalières
pendant 14 semaines, dont 7 semaines minimum après la date de l'accouchement.
Les indemnités journalières sont égales à 100 % du salaire brut moyen plafonné à 6.000 dirhams par
mois. Le montant minimum de ces indemnités ne peut, en aucun cas, être inférieur au SMIG.
4) Remboursement des congés de naissance
Lorsqu'une naissance survient dans un foyer, le père a droit à un congé de naissance de trois jours,
remboursé directement par la CNSS à l'employeur. Cette indemnité ne doit, en aucun cas, dépasser
le montant maximum de 692,30 DH.
B) ALLOCATIONS FAMILIALES
Peuvent y prétendre les salariés et les titulaires de pensions de vieillesse et d'invalidité. En cas de
décès du travailleur cotisant ou du pensionné, le droit aux allocations familiales est maintenu aux
enfants bénéficiaires.
Le travailleur doit justifier de 108 jours de cotisations pendant 6 mois civils d'immatriculation et
percevoir un salaire minimum mensuel supérieur ou égal à 60 % du SMIG.
L'assuré ne peut recevoir d'allocation que pour 6 enfants au plus.
104
L'âge limite des enfants bénéficiaires est en principe de 12 ans ; toutefois, le service des allocations
familiales est poursuivi :
- jusqu'à 18 ans pour les enfants placés en apprentissage,
- 21 ans pour ceux qui poursuivent leurs études au Maroc ou à l'étranger,
- les allocations familiales sont versées sans limite d'âge pour les enfants qui, par suite
d'infirmité ou de maladie incurable, sont dans l'impossibilité permanente de se livrer à une
activité lucrative.
D) DECES
Les enfants âgés de moins de 16 ans ou 21 ans s'ils sont scolarisés ou invalides, le conjoint non
divorcé dont le mariage a été contracté avant l'accident, les ascendants qui au moment du décès
étaient à la charge de la victime ont droit à une allocation décès.
Une pension de survivant égale à 30% de la rémunération assurable moyenne du défunt est versée à
une veuve de moins de 60 ans, 50% à une veuve de 60 ans ou plus.
Une rente d'orphelin égale à 15% de la rémunération assurable moyenne du défunt est versée pour
105
chacun des deux premiers orphelins de moins de 16 ans (18 ans pour un apprenti, 21 ans s'il est
étudiant ou invalide), 10% pour chaque orphelin supplémentaire.
S'il n'y a pas de veuve ou d'enfant survivant, des prestations en espèces peuvent être versées aux
parents, grands-parents...
Toutes les prestations de survivants confondues ne doivent pas dépasser 85% de la rémunération
assurable moyenne du défunt.
Le revenu annuel maximum utilisé pour calculer les prestations est de 65.507 DH.
E) INVALIDITE
La pension d'invalidité est accordée à l'assuré âgé de moins de 60 ans (ou 55 ans pour les mineurs
justifiant de 5 années de fond) qui présente une invalidité présumée permanente non couverte par la
législation sur les accidents du travail et les maladies professionnelles et qui justifie d'au moins 1.080
jours d'assurance dont 108 pendant les 12 mois civils qui précèdent le début de l'incapacité de travail
suivie d'invalidité.
L'invalidité doit être dûment constatée par le médecin désigné ou agréé par la Caisse Nationale de
Sécurité Sociale.
Pour bénéficier de la pension d'invalidité, l'assuré doit être totalement incapable d'exercer une
activité lucrative quelconque.
Si l'invalidité est due à un accident, autre qu'un accident du travail, le droit à pension est reconnu à
la victime sans condition de stage pourvu que celle-ci ait été assujettie à l'assurance à la date de
l'accident.
Le montant de la pension d'invalidité est fonction du nombre de jours d'assurance accomplis par le
travailleur et de son salaire mensuel moyen de référence (dans le cas de l'invalidité, il est défini
comme étant la 12ème ou la 60ème partie du total des salaires soumis à cotisation et perçus
pendant les 12 ou les 60 mois déclarés qui précèdent le dernier mois civil d'assurance avant le début
de l'incapacité de travail suivie d'invalidité) :
- entre 1.080 et 3.240 jours d'assurance, il est égal à 50 % du salaire mensuel moyen soumis à
cotisation de l'assuré plafonné à 6.000 DH ;
- au-delà de 3.240 jours d'assurance, le taux de la pension est majoré de 1 % pour chaque
période d'assurance de 216 jours d'assurance en sus de 3.240 jours, sans toutefois dépasser 70
% du salaire mensuel moyen de référence plafonné à 6.000 DH.
Par le jeu de cette augmentation, le travailleur qui justifie de 7.560 jours d'assurance (soit 35 ans
pour un salarié qui travaille 18 jours en moyenne par mois) aura droit à une pension égale à 70 % du
salaire de référence plafonné, soit 4.200 DH.
Si l'état de l'assuré requiert l'assistance d'une tierce personne, la pension est majorée d'une somme
égale à 10 % du salaire de référence.
La pension d'invalidité ne peut dépasser 70 % du salaire de référence plafonné, soit 4.200 DH et ne
peut être inférieure à 1.000 DH par mois.
La pension d'invalidité est remplacée par une pension de vieillesse de même montant lorsque le
bénéficiaire atteint l'âge ouvrant droit à ladite pension.
F) VIEILLESSE
1) Régime de base
Pour bénéficier d'une pension de retraite, l'assuré doit être âgé d'au moins 60 ans, cesser toute
activité salariée et justifier d'au moins 3.240 jours d'assurance. Les mineurs justifiant de 5 années de
travail de fond bénéficient de la pension à 55 ans.
Pour l'assuré comptant au moins 3.240 jours d'assurance, le montant mensuel de la pension sera égal
à 50 % du salaire moyen mensuel de l'assuré plafonné à 6.000 DH.
Le taux de la pension sera majoré de 1 % pour chaque période d'assurance de 216 jours accomplie en
sus de 3.240 jours, sans toutefois dépasser 70 % du salaire mensuel de référence (4.200 DH). Elle ne
pourra pas être inférieure à 1.000 DH par mois. Le salaire mensuel moyen n'est pris en compte que
dans la limite d'un plafond de 6.000 DH.
La pension de vieillesse prend effet à partir du premier mois civil qui suit la date de cessation de
travail à condition que la demande soit déposée dans les 6 mois qui suivent la cessation d'activité.
2) Retraite anticipée
A partir de 55 ans et jusqu'à 59 ans, l'assuré a la possibilité de demander une retraite anticipée
moyennant le versement d'une prime par l'employeur à la CNSS. Le montant de cette prime varie en
fonction de l'âge de l'assuré.
106
Pour en bénéficier, il faut l'accord de l'employeur, justifier d'au moins 3.240 jours de cotisations et
avoir cotisé 54 jours de façon continue ou discontinue pendant les 6 mois précédant la demande.
3) Retraite complémentaire
Le régime de retraite complémentaire n'a pas de caractère obligatoire.
L'adhésion à la Caisse Interprofessionnelle Marocaine des Retraites (CIMR), dirigée par une
association patronale, est facultative. Cette caisse fonctionne sur deux principes, la répartition et la
capitalisation.
Tout employeur peut décider d'en faire bénéficier son personnel à condition qu'il s'agisse de
l'ensemble du personnel ou, au moins, l'ensemble d'une catégorie déterminée.
Pour la partie financée en répartition, les taux de cotisation de la CIMR varient entre 6% et 13 % de
la masse salariale et sont répartis à parts égales entre contribution salariale et contribution
patronale (avec une surprime au niveau patronale).
Les compagnies d'assurances privées proposent des régimes d'assurance retraite si l'employeur n'a pas
opté pour la CIMR. Dans ce cas, la cotisation est supportée en totalité par le salarié.
G) PENSION DE SURVIVANTS
La pension de survivants est accordée aux ayants droit d'un assuré pensionné ou qui remplissait, à la
date de son décès, les conditions requises pour bénéficier d'une pension ou justifiait d'au moins 3.240
jours de cotisation à la date du décès.
Ont qualité d'ayants droit, le conjoint à charge ou les épouses à charge, les enfants à charge ouvrant
droit aux allocations familiales.
En cas de remariage, le droit à pension est supprimé.
Le conjoint, les épouses et les orphelins de père et de mère ont droit à la moitié de la pension due à
l'assuré décédé.
Les orphelins de père ou de mère ont droit à 25 % (50 % s'ils sont orphelins de père et de mère).
Le montant total des pensions de survivants ne peut excéder le montant total de la pension du
défunt.
Si la demande de pension est déposée dans un délai de 12 mois qui suit la date du décès, elle prend
effet à partir de la date du décès. Si elle est introduite après l'expiration du délai, elle prend effet
du 1er jour du mois suivant la réception de la demande et ce pendant 5 ans.
2- A quelles conditions ?
Pour pouvoir en bénéficier, le salarié devra être inscrit à l'Agence nationale de promotion de l'emploi
et des compétences (ANAPEC) et aviser la CNSS dans un délai de 60 jours après avoir perdu son
emploi indépendamment de sa volonté.
Autre condition, il faut prouver avoir travaillé un minimum de 780 jours durant les trois années
précédant la date d’arrêt du travail, dont 260 jours durant les douze derniers mois civils.
Pour en bénéficier, le salarié doit être apte au travail et ne pas être titulaire d’un droit à une
pension d’invalidité ou de retraite.
La démission et le départ volontaire n'ouvrent pas droit à l'Indemnisation pour perte d'emploi. Quant
aux salariés du public, ils ne sont pas concernés.
107
TITRE II
LEGISLATION DU TRAVAIL
AU MAROC
Mis à jour
2021
108
SYNTHESE DE PRINCIPAUX ELEMENTS
DU CODE DU TRAVAIL
MAROCAIN
Tel que modifié par les différents arrêtés et décrets d’application
- CHAMP D’APPLICATION
- SUSPENSION, EXPIRATION DU CONTRAT DE TRAVAIL et
LICENCIEMENT
- DUREE DU TRAVAIL
- LE SALAIRE
- CONDITIONS DE TRAVAIL
- CONTRAT DE SOUS-TRAITANCE
- LA NEGOCIATION COLLECTIVE
- CONVENTION COLLECTIVE DU TRAVAIL
- SYNDICATS PROFESSIONNELS, DELEGUES DES SALARIES ET
COMITE D’ENTREPRISE
- MEDIATION DANS L’EMPLOI ET L’EMBAUCHE DES SALARIES
- EMPLOI DES SALARIES ETRANGERS
- REGLEMENT DES CONFLITS COLLECTIFS DU TRAVAIL
- LE CONTROLE DE L’INSPECTION DU TRAVAIL
- CONTRATS DE TRAVAIL PARTICULIERS
- HYGIENE ET SECURITE EN MILIEU D’ENTREPRISE
- LES ACCIDENTS DE TRAVAIL
109
CHAMP D'APPLICATION
ET DEFINITIONS
I- CHAMP D’APPLICATION :
Le code du travail marocain s’applique à toutes les personnes liées par un contrat de travail ;aux
salariés des Entreprises, des Etablissements publics et des Collectivités locales qui ne sont pas régis
par des règlements afférents à ces Entreprises ; aux stagiaires rémunérés ou pas (pour ce qui
concerne la réparation des accidents de travail, durée de travail, congés,.. )
En contrepartie ce code ne s’applique pas aux catégories régies par des Statuts particuliers
comme :
- Les salariés des Etablissements publics ;
- Les navigateurs ;
- Les Entreprises minières ;
- Les journalistes professionnels ;
- Les salariés de l'industrie cinématographique ;
- Les concierges dans les bâtiments à usage d'habitation.
- Les domestiques ;
- Les salariés des secteurs à caractère purement traditionnel.
b- L’obligation de délivrer une carte de travail à chaque employé comportant les mentions
suivantes :
- la raison sociale de l'établissement ou les nom et prénom de l'employeur ;
- le numéro d'affiliation à la Caisse nationale de sécurité sociale ;
- le siège social de l'entreprise ou l'adresse de l'employeur;
- les nom et prénom, la date de naissance, la date d'entrée en fonction, la fonction, le
numéro d'immatriculation à la Caisse nationale de sécurité sociale du salarié ;
- la dénomination de la compagnie d'assurances.
-
c- le respect d’une période d’essai :
La période d’essai est fixée par rapport aux contrats à durée indéterminée comme suit :
- Trois mois pour les cadres et similaires ;
- Un mois et demi pour les employés ;
- Quinze jours pour les ouvriers.
La période d’essai peut être renouvelée une seule fois.
La période d’essai ne peut pas dépasser, pour les contrats à durée déterminée, les durées
suivantes :
- Un jour par semaine de travail à condition de ne pas dépasser deux semaines par rapport aux
contrats conclus pour une durée inférieure à six mois.
- Un mois pour les contrats dépassants six mois , sauf mention spécifiée dans les clauses du
contrat de travail.
110
III- CONCLUSION DU CONTRAT DE TRAVAILA DUREE DETERMINEE :
le CDD doit faire obligatoirement l’objet d’un contrat écrit entre les parties, à défaut de quoi celui-
ci prendra la forme d’un CDI.
Le recours au CDD doit rester exceptionnel, sa rédaction doit faire apparaître certaines mentions
obligatoires :
Prénom, nom et qualité du salarié remplacé (si nécessaire)
Date d’embauche
Date de fin de contrat (ou de durée minimum pour accomplir la mission)
La définition du poste
La rémunération
Le CDD est encadré par la loi 65/99 du code de travail et son décret d’application publié en 2020
Bulletin officiel (n°6906 du 06/08/2020°, en spécifiant qu’il ne peut être conclu que pour un travail
temporaire, dans les cas exceptionnels suivants :
Récupération des heures de travail perdues en cas d’interruption collective du travail dans un
établissement résultant de causes accidentelles ou force majeure (dans la limite de 30 jours)
Remplacement d’un salarié étant absent temporairement pour maladie, accident, congé,
maternité …dans ce cas le CDD ne peut pas dépasser un an non renouvelable.
Accroissement exceptionnel et temporaire de l’activité de l’entreprise
Pour des travaux urgents qui doivent nécessairement être exécutés immédiatement pour prévenir
des dangers imminents, organiser des mesures de sauvetage, réparer des accidents survenus ou
pour éviter le dépérissement de certaines matières (dans la limite de 4 jours)
Pour des travaux résultants surcroîts exceptionnels de travail
Pour tout travail essentiellement intermittent ou des travaux préparatoires ou complémentaires
indispensables à l’activité générale de l’établissement et qui ne peuvent être exécutés par les
salaries dudit établissement.
L’exécution de travaux temporaires qui ne peuvent être effectués par les salariés de l’entreprise
Les activités par nature temporaires comme les expositions , événements culturels,,..
La réalisation de projets dont la durée d’exécution ne dépasse pas un an (dans ce cas le CDD peut
être renouvelé 2 fois) ou de projets dont la durée d’exécution dépasse un an (dans ce cas le CDD
ne peut être renouvelé)
En règle générale un CDD se conclut en indiquant sa date de mise en application et sa date de fin.
Au delà de cette période, le CDD se transforme de facto en CDI
Cependant il peut ne pas comporter sa date de fin, si le CDD est conclu suite à l’absence d’un
salarié, dont la reprise d’activité est inconnue.
Le salarié ayant conclu un CDD dispose des mêmes droits et avantages que le salarié ayant conclu un
CDI :
Rémunération égale pour un poste ou des qualifications équivalentes à un CDI
Durée de travail
Congés payés
Jours fériés
Repos hebdomadaires …
Bien que dans son principe, un Contrat à Durée Indéterminée ne puisse faire l’objet d’une rupture
anticipée, il existe des exceptions :
Le constat d’une inaptitude par le médecin
Un accord amiable entre les parties
La survenance d’une faute grave ou lourde
Le cas d’une force majeure
La transformation du CDD en CDI
La proposition d’un CDI par une autre entreprise ne pouvant pas attendre l’échéance du CDD en
cours
A l’issu d’un CDD, le salarié ne peut prétendre à un préavis et ne perçoit aucune indemnité.
En cas de licenciement abusif, le titulaire d’un CDD peut demander au tribunal de condamner
l’employeur à payer une amande équivalente au salaire de la période restante dudit contrat
Dans le cas où le salarié détenteur d’un CDD, continu a occuper le même poste après la date
d’échéance portée au contrat, sans qu’aucun renouvellement de CDD ne soit intervenu, ledit CDD se
transforme de plein droit en CDI
111
SUSPENSION, EXPIRATION DU CONTRAT DE TRAVAIL
ET LICENCIEMENT
I- SUSPENSION
La suspension du contrat de travail peut être déclarée dans certains cas notamment :
- Pendant la période du service militaire
- Le cas de maladie du salarié ;
- La grossesse ou l’accouchement par rapport à la salariée ;
- L’incapacité temporaire résultant d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle ;
- Absence pour passer un examen ou pour un stage sportif national
- La durée de la grève.
II- EXPIRATION :
- Le contrat à durée déterminée expire par l’arrivée du terme ou par l’achèvement de l’objet ;
- le contrat à durée indéterminée expire par la volonté de l’une des parties eu égard à certaines
conditions
- la résiliation à l’initiative du salarié exige une démission écrite de sa part dont la signature est
légalisée ;
III - LICENCIEMENT :
Le code de travail marocain prévoit plusieurs types de licenciement :
a- LICENCIEMENT DISCIPLINAIRE
Le renvoi disciplinaire ne peut être appliqué qu’en cas de commission d’une faute grave par le
salarié la charge de la preuve incombe à l’employeur ;
- la nécessité d’entendre le salarié par l’employeur en conformité avec la convention n° 158.
Dans ce cas le salarié n’a droit a aucun type d’indemnités.
112
IV - PROCEDURE DE LICENCIEMENT
a- Procédure du renvoi individuel :
- Entendre le salarié en présence des représentants syndicaux
- Etablissement d’un procès verbal rédigé par l’entreprise et signé par les deux parties .
- Recours a l’inspecteur du travail dans le cas d’un désaccord.
il est a rappeler Le ministre du travail a emis un circulaire datant du 27 septembre 2017 qui
réglemente la procédure d’écoute en cas de licenciement pour faute.
Voici quelques éléments clés de la nouvelle circulaire:
La note ministérielle définit ce qu’est une séance d’audition en tant que procédure visant à
protéger le salarié contre le licenciement ou les sanctions disciplinaires. En lui permettant
de se défendre lors de cette séance d’écoute, il le considère explicitement comme la partie
vulnérable dans la relation de travail. Une sorte de deuxième chance lui est accordée pour
donner sa version des faits.
Le champ d’application de l’audition: petites et grandes entreprises, CDD et CDI, simple
employé ou délégué syndical ou des salariés…Tous sont concernés.
Le caractère obligatoire de la procédure d’écoute: La circulaire retient le caractère
obligatoire de l’audition en se basant notamment sur des décisions de la Cour de cassation
allant dans ce sens.
- La partie en charge d’organiser l’audition: C’est l’employeur ou son représentant qui doit
prendre l’initiative de lancer la procédure d’écoute. C’est lui qui est à l’origine de la
procédure de licenciement ou de sanction, c’est donc à lui de mettre en place le dispositif
d’écoute.
Les conséquences de sa non-application: en cas de non respect, ne serait-ce qu’en partie, de
cette procédure par l’employeur, le licenciement est considéré comme abusif par le
tribunal, et ce nonobstant les faits reprochés à l’employé. La jurisprudence a déjà dit son
mot en la matière.
La convocation: elle doit se faire par écrit, avec accusé de réception ou par huissier de
justice. La procédure judiciaire est également possible.
Le rôle de l’inspecteur du travail: Le recours à l’inspecteur du travail est obligatoire, Et c’est
l’employeur qui en a la charge.
Le rôle diffère selon la partie qui l’a saisi:
- Employeur: le rôle de l’inspecteur est purement procédural. Il se limite à réceptionner une copie
du pv de la séance d’écoute et en accuser réception, et en adresser copie à la direction régionale
de l’emploi.
- Si c’est l’employé: il a un rôle de conseil, de réconciliation, de veiller à l’application des
dispositions légales et réglementaires…
b- Procédure du renvoi collectif pour des causes économiques :
- Informer les délégués des salariés ou les représentants syndicaux et le comité d’Entreprise
- Procéder à l’application de la procédure sur les Entreprises qui emploient dix salariés et plus
- nécessité d’obtenir l’autorisation du renvoi même en cas de remplacement des salariés
renvoyés par de nouveaux salariés
- créer une commission tripartite pour examiner la demande de renvoi
- considérer le renvoi comme étant autorisé en cas d’absence de la réponse du gouverneur
V - DELAI DE PREAVIS :
Ce délai dépend de l’ancienneté de l’employé, ainsi et conformément au décret d’application n° 2-
04-469 relatif au délai de préavis pour la rupture unilatérale du contrat de travail à durée
indéterminée, ce délai est fixé a :
113
Pendant le délai de préavis, l’employeur et le salarié sont tenus au respect de toutes les obligations
réciproques qui leur incombent et En vue de la recherche d’un autre emploi, le salarié bénéficie,
pendant le délai de préavis, de permissions d’absence rémunérées comme temps de travail effectif,
quel que soit le mode de rémunération , à raison de deux heures par jour sans qu’elles puissent
excéder huit heures dans une même semaine ou trente heures dans une période de trente jours
consécutifs.
VI - INDEMNITE DE LICENCIEMENT :
- Elle est due dans les cas de renvoi sauf si le salarié commet une faute grave.
- Son montant pour chaque année d’ancienneté est :
- Les 5 premières années d’ancienneté = 96 h du salaire ;
- Entre la sixième et la dixième année = 144 heures
- Entre 11ans et 15 ans = 192 Heures
- Plus de quinze ans = 240 heures.
DUREE DU TRAVAIL
114
sinon :
- il faut obtenir l’autorisation du gouverneur de la Préfecture ou de la Province.
- Il faut consulter les délégués des salariés ou les représentants syndicaux ;
- Il faut informer les délégués des salariés ou le comité d’Entreprise en leur procurant les
renseignements et les effets éventuels de la réduction.
5- Les dérogations des heures du travail sont applicables dans les cas suivants :
- lorsque les travaux effectués par les salariés sont essentiellement intermittents.
- A l'exécution des travaux à caractère complémentaire qui sont considérés comme indispensable
à l'activité générale de l'établissement, et qui ne peuvent être effectués dans la limité normale
du temps.
- Les exceptions relatives aux dérogations de la durée du travail normal, ne concerne que les
salariés masculins âgés de plus de 18 ans.
- Ne sont pas concernés par ces exceptions : le personnel travaillant dans les services médicaux,
les salles d'allaitement ou autres institutions créer en faveur des travailleurs de l'entreprise.
- Ne sont pas concernés également par ce règlement : les nettoyeurs de bureaux, et les agents
chargés de taches similaires.
Les heures du travail effectuées à titre de dérogation, sont rémunérées au même prix pratiqué par
les heures normales.
Dans tous les cas , l’employeur est tenu d’informer les représentants des salariés et l'agent chargé
de l'inspection du travail du programme des horaires .
II- HEURES SUPPLEMENTAIRES :
Il s’agit des heures de travail effectués en dehors de l’horaire normal de l’établissement lorsque ces
établissements doivent faire face à des travaux d’intérêt national ou a un surcroît exceptionnel de
travail
Le recours aux heures supplémentaires est conditionné par :
- la non suspension du repos hebdomadaire des salariés concernés;
- le nombre maximum d’heures supplémentaires ne doit pas dépasser 80 h par an/salarié ou
100h/an/salarié après consultation des représentants des salariés.
A cet effet, Le décret d’application relatif à la répartition du temps de travail dans les entreprises
non agricoles, précise que la durée légale de travail au Maroc est 44 heures par semaine dans le
cadre d’une organisation du temps de travail normale ou d’une modulation hebdomadaire.
Dans ce cas seront considérés comme heures supplémentaires, toutes les heures travaillées au delà
des 44 heures par semaine.
Dans le cas d’une modulation annuelle du temps de travail (répartition inégale du temps de travail
durant l’année) , la durée légale de travail est de 2288 heures par année.
Dans ce cas, seront considérés comme heures supplémentaires, toutes les heures travaillées au delà
de 10 heures par jour (dixième heure incluse) payées dans le cadre du salaire mensuel.
De même, seront considérés comme heures supplémentaires, toutes les heures travaillées au delà
de 2288 h par an, payable par périodes prédéterminées en accord avec les représentants du
personnel ( à la fin de l’année par exemple)
Comment doivent être établis les heures supplémentaires sur le bulletin de paie ?
Les majorations pour heures supplémentaires sont calculées sur la base du salaire horaire
augmenté de ses accessoires à l’exclusion :
- Des allocations familiales
- des pourboires, sauf pour le personnel rémunéré exclusivement au pourboire
- des indemnités qui constituent un remboursement de frais ou de dépense engagés par le
salarié en raison de son travail.
115
Le bulletin de paie doit mentionner la période et le nombre d’heures de travail auxquels se rapporte
le salaire .il distingue, s’il y’a lieu les heures qui sont payées au taux normal et celles qui
comportent une majoration pour heures supplémentaires en mentionnant les taux appliques aux
heures correspondantes.
Nous vous rappelons a ce effet que les taux de majoration des heures supplémentaires sont
déterminées comme suit :
De jour (entre 18h et 21h) :
Une augmentation de 25% du salaire pour les jours ordinaires et de 50% pour le jour du repos
hebdomadaire ;
De nuit (entre 21h et 6h) :
Une augmentation de 50% du salaire pour les jours ordinaires et de 100% pour le jour du repos
hebdomadaire
116
Les salariés peuvent en bénéficier :
- lors de toute période de l’année ;
- les dates du départ doivent être fixées après consultation des intéressés et des
délégués des salariés ;
- Possibilité de répartir la durée du congé à condition que la durée ne soit pas
inférieure à 12 jours ; (nécessité de s’accorder avec l’employeur)
- Possibilité de le cumuler durant deux années seulement
- Les employés des exploitations agricoles et forestières peuvent être exclus du bénéfice du
congés annuel dans certaines périodes de l’année.
5- Congés spéciaux :
Tout salarié a droit à un congé spécial encadré par la loi, dans les cas suivants :
- L’accouchement : trois jours ;
- La maladie : une durée maximale de 180 jours par an à condition :
- d’aviser l’employeur dans 48 heures ;
- de notifier la période de l’absence éventuelle si elle dépasse 4 jours en produisant un
certificat médical.
Si l’absence du salarié pour cause de maladie dépasse 180 jours, l’employé peut considérer son
salarié comme démissionnaire.
Il peut aussi le considérer comme démissionnaire s’il est devenu inapte à l’emploi qu’il occupe.
6- Absences autorisées :
Tout salarié peut s’absenter sans être pénalisé , dans les cas suivants :
- Le mariage du salarié ou de l’un de ses enfants : 4 jours, 2 jours consécutifs ;
- Le décès : entre 2 et 3 jours selon les cas ;
- La circoncision : 2 jours ;
- Une intervention chirurgicale pour le conjoint ou l’enfant parrainé : 2 Jours
- un entraînement sportif national ou la participation dans un match international ou national.
117
LE SALAIRE
Le salaire constitue la rémunération du salarié, l’employeur est libre de le fixer en respectant le
salaire minimum de base ;
Chaque salarié doit bénéficier, sauf si son salaire est calculé sur la base de l’ancienneté en vertu
d’une clause du contrat du travail, du Règlement intérieur ou d’une convention collective du
travail, de la prime d’ancienneté dont le taux est fixé comme suit :
- 5% du salaire payé, après avoir passé 2 ans de travail ;
- 10% du salaire payé, après avoir passé 5 ans de travail ;
- 15% du salaire payé, après avoir passé 12 ans de travail ;
- 20% du salaire payé, après avoir passé 20 ans de travail ;
- 25% du salaire payé, après avoir passé 25 ans de travail .
I- OBLIGATIONS DECLARATIVES
A l’ouverture d'une entreprise dans laquelle seront employés des salariés, tout employeur doit
présenter une déclaration d’ouverture à L’inspection du Travail ;
Cette déclaration doit comprendre, outre les indications exigées par la législation en vigueur, les
nom et prénom de l'employeur ou de son représentant, ainsi que son adresse, le site de l'entreprise,
de l'établissement ou du chantier, la nature de l'activité qu'il exerce effectivement et le nombre des
salariés que l'employeur envisage d'employer.
La déclaration doit également comprendre le nombre des salariés des deux sexes, leurs
catégories, le numéro de leur immatriculation à la Caisse nationale de sécurité sociale et le numéro
de la police d'assurance contre les accidents de travail et les maladies professionnelles.
Une déclaration doit être aussi déposée dans l’inspection du travail dans les autres cas
suivants :
- l’embauche de nouveaux salariés ;
- le transfert de l’activité de l’Etablissement et la transformation de sa nature ;
- l’embauche des handicapés ;
- l’embauche par le biais des Agences temporaires ;
- l’accomplissement de travaux par les domestiques ou par la sous-traitance.
Règlement Intérieur
Les Entreprises qui emploient dix salariés et plus doivent élaborer un Règlement intérieur durant
les deux années consécutives à l’ouverture de l’Entreprise, ils doivent avant cela
- consulter les délégués des salariés ;
- informer les salariés de son existence ;
- en remettre une copie au salarié à sa demande.
Règlement Intérieur-type :
les Etablissements qui emploient moins de dix salariés doivent appliquer un règlement intérieur
type déterminé par l’Autorité gouvernementale chargée de l’emploi ;
b- Protection de la maternité
- fixation du congé de maternité à 14 semaines ;
- interdiction d’employer les femmes accouchées durant les six semaines consécutives à
l’accouchement ;
- allègement des travaux de grossesse durant la période de la grossesse et après la première
période de l’accouchement.
- La femme salariée est en droit de suspendre le contrat de travail pendant une période qui
commence sept semaines avant la date prévue pour l’accouchement et qui se termine sept
semaines après la date d’accouchement.
- Possibilité d’accorder un congé spécial sans salaire pour éduquer le nouveau-né : sa durée
est d’un an avec nécessité de s’accorder avec l’employeur.
- Interdiction de renvoyer la salariée pendant la grossesse ou l’accouchement.
119
- Obligation de Mise en place de salles d’allaitement équipées pour Les Entreprises qui
emploient plus de 50 salariées dont l’âge dépasse 16 ans.
- L’employeur doit en outre permettre aux mères d’allaiter leurs enfants durant 12 mois au
moins à compter de la date de reprise du travail.
- Possibilité de Création de Maternelles avec la participation de plusieurs Entreprises.
- La salariée enceinte peut, si sa grossesse est établie par un certificat médical, abandonner
son poste sans préavis, elle n’est pas tenue de payer une indemnité pour le défaut d’avis ni
pour la rupture du contrat.
- L’employeur ne pourra pas mettre fin au contrat de travail de la salariée dont la grossesse est
établie par un certificat médical, que ce soit pendant la grossesse ou après 14 semaines de
l’accouchement.
L’employeur ne pourra pas, non plus, résilier le contrat de travail de la salariée pendant la période
d’interruption de son travail à cause d’un état de maladie résultant de la grossesse ou de
l’accouchement, établi par un certificat médical.
Toutefois, l’employeur peut résilier le contrat s’il est établi que l’intéressée a commis une faute
grave.
120
III - PRESERVATION DE LA SANTE DES SALARIES ET DE LEUR SECURITE
b)- pour les entreprises et établissement industriels, les exploitations agricoles et forestières ou
leurs dépendances et les entreprises ou établissements effectuant des travaux exposant les
salariés à des risque particuliers à :
• Un infirmier ou une infirmière si l’effectif des salariés dans l’entreprise varie entre 200et 800 ;
• Un ou une assistant (e) sociale et deux infirmiers ou infirmières si l’effectif des salariés dans
l’entreprise varie entre 801 et 2000.
Lorsque l’effectifs des salariés dépasse 2000, il est fait appel au concours d’un assistant ou une
assistante sociale et d’un infirmier ou une infirmière supplémentaires pour chaque 1500
salariés.
Les services médicaux du travail peuvent être soit :
-AUTONOMES, dans le cas des :
- Entreprises qui emploient non moins de 50 salariés ;
- Entreprises qui entreprennent des travaux qui exposent les salariés aux maladies
professionnelles ;
OU COMMUN , dans le cas des :
- Entreprises qui emploient moins de 50 salariés ; avec la possibilité pour toute Entreprise
de s’adjoindre au Service commun qui couvre la sphère de sa compétence.
121
Gestion des Services de la médecine du travail :
Elle doit être sous la responsabilité de
- médecins spécialistes en médecine du travail ;
- médecins Inscrits aux Ordres des médecins et autorisés à exercer la médecine ;
- Les médecins étrangers doivent remplir les conditions afférentes à l’embauche des étrangers ;
- Le médecin du travail doit :
- respecter la déontologie professionnelle ;
- appliquer les mesures disciplinaires contre le médecin du travail ;
- avoir un lien de travail à l’employeur
- avoir le consentement de l’inspecteur du travail.
122
LES CONTRATS
DE SOUS-TRAITANCE
DEFINITION :
Le contrat de sous-traitance est Un acte établi entre deux entrepreneurs :
- principal : il est chargé d’accomplir un travail ;
- le sous-traitant : il accomplit le travail au profit du principal.
CONDITIONS :
Ce contrat doit être établi dans l’intérêt de l’Entreprise principale ; Il ne doit pas porter atteinte
aux droits des salariés.
123
LA NEGOCIATION
COLLECTIVE
DEFINITION :
La négociation collective est un dialogue collectif ayant pour but de :
- fixer les conditions de travail ;
- organiser les rapports collectifs de travail.
124
LA CONVENTION COLLECTIVE
DU TRAVAIL
DEFINITION ET FORME :
il s’agit d’un contrat collectif déterminant les conditions d’embauche et de travail ;
PARTIES :
- Une organisation syndicale la plus représentative ou des organisations syndicales les plus
représentatives ;
- Un employeur, plusieurs employeurs, une ou plusieurs organisations professionnelles des
employeurs.
CONTENU :
- les éléments du salaire ;
- les éléments qui aident à déterminer les capacités professionnelles ;
- les conditions d’embauche et de renvoi des salariés ;
- les mesures de révision, de modification et de résiliation de la convention collective ;
- les mesures de règlement des conflits collectifs ;
- l’organisation de la formation continue au profit des salariés ;
- les indemnités de la couverture sociale ;
- la santé et la sécurité ;
- les circonstances et les conditions du travail ;
- les facilités syndicales.
CHAMP D’APPLICATION :
- Au niveau de l’Entreprise ;
- Au niveau d’un seul Etablissement (localement)
- Au niveau de plusieurs Etablissements : (Sur le plan d’une région ou Sur l’ensemble du
territoire national)
SA DUREE :
- Une durée déterminée ne dépassant pas 3 ans ;
- Une durée indéterminée ;
- La durée d’accomplissement d’un projet déterminé.
SON EXPIRATION :
1- Pour les conventions a durée indéterminée : par la volonté des parties à condition :
- d’aviser le greffe et le ministère de l’Emploi un mois avant la date prévue pour l’expiration ;
- de notifier les modifications si le but en est la révision de la convention.
2- Pour les conventions liée à l’accomplissement d’un projet déterminé : à l’achèvement du
projet.
EXECUTION :
- Obligation pour les parties de se conformer à ses dispositions et de veiller à la garantie de son
exécution ;
- possibilité de réclamer l’indemnité en cas de sa violation ;
- Charger l’Inspection du Travail de veiller à son application.
125
GENERALISATION :
- Nécessité de la généraliser en vertu d’un arrêté du ministre de l’Emploi à l’ensemble des
Entreprises et des Etablissements qui exercent la même profession si elle concerne Les deux tiers
des salariés dépendant de la profession
- Possibilité de la généraliser en vertu d’un arrêté du ministre de l’Emploi si elle concerne 50%
au moins des salariés après consultation des organisations professionnelles des employeur, des
salariés et du conseil de négociation collective.
DISPOSITIONS DIVERSES :
Les Etablissements englobés par l’application de la convention collective du travail, doivent afficher
un avis à son propos dans les lieux d’exercice du travail et dans les locaux où l’embauche
s’effectue.
Il convient de signaler dans cet avis, l’existence de la convention collective du travail, les parties
signataires de la convention, la date de son dépôt et les Autorités auprès desquelles elle est
déposée.
Il y a lieu de mettre un exemplaire de la convention à la disposition des salariés.
126
LES SYNDICATS PROFESSIONNELS, DELEGUES DES SALARIES
ET COMITE D’ENTREPRISE
I - SYNDICATS :
Objectifs des syndicats :
- Défendre les intérêts des adhérents ;
- Développer le niveau intellectuel des adhérents ;
- Elaborer la politique nationale dans les domaines économique et social ;
- Donner le conseil dans tous les différends et les affaires liées à leur sphère de compétence ;
Droits et devoirs
- Interdiction d’intervention des syndicats des salariés et des employeurs dans les affaires des
unes et des autres ;
- La liberté des employeurs et des salariés de constituer les syndicats et d’y adhérer ;
- La liberté de coalition des syndicats pour défendre leurs intérêts communs ;
- La liberté d’adhérer à des organisations syndicales internationales.
Etablissements assujettis :
- 10 salariés et plus : le caractère obligatoire de l’organisation des élections ;
- Moins de 10 salariés : le caractère facultatif en vertu d’un accord écrit.
127
Nombre des délégués :
Le nombre de délégués des salariés est fixé comme suit
- Un délégué / un substitut pour 10 à 25 salariés
- Deux délégués ! deux substituts pour 25 à 50 salariés
- Trois délégués / trois substituts pour 51 à 100 salariés
- Cinq délégués / cinq substituts pour 101 â 250 salariés
- Sept délégués / sept substituts pour 251 â 500 salariés
- Neuf délégués / neuf substituts pour 501 à 1000 salariés
Ajouter un seul délégué principal et un délégué subdélégué pour chaque groupe composé de 500
salariés.
128
LA MEDIATION DANS L’EMPLOI ET L’EMBAUCHE
DES SALARIES
Définition de la médiation :
- Opérations de rapprochement de l’offre et de la demande dans le domaine de l’emploi ;
- Toutes les prestations offertes aux requérants du travail et aux employeurs en vue de
promouvoir et d’animer l’intégration professionnelle.
Organes :
- Des services publics créés par le ministère de l’Emploi ;
- Des Agences privées agréées par le ministère de l’Emploi.
Principes fondamentaux qui doivent être respectés par les Agences privées :
- Interdire la discrimination qui porte atteinte au principe de l’égalité des opportunités et du
traitement dans le domaine de l’emploi ;
- Respecter la vie privée des requérants du travail lors du traitement des indications personnelles
qui les concernent ;
- Interdire la perception de tous frais ou honoraires en contrepartie des prestations offertes aux
requérants du travail, et interdire la réception de toutes consignations ou cautions lors de
l’accomplissement des opérations d’embauche ;
- Autoriser l’exercice aux Agences qui ont un capital non inférieur à cent mille dirhams :
autorisation provisoire qui peut être retirée en vertu d’une décision motivée et sans indemnité.
Agences artistiques
- Possibilité de leur intervention après l’obtention de l’autorisation d’embaucher les artistes
moyennant une contrepartie ;
- Nécessité de présenter tous les contrats relatifs à l’embauche des Etrangers au Maroc ou des
Marocains à l’étranger, en vue d’être visés par le ministère de l’Emploi.
Conclusion d’un contrat entre les Entreprises d’embauche temporaire et le salarié mis à la
disposition de l’utilisateur, comprenant notamment :
- les qualifications du salarié et le montant du salaire ;
- la période d’essai : sa durée varie entre deux et cinq jours selon la durée du contrat ;
- le numéro d’affiliation et d’inscription à la C.N.S.S.
129
REGLEMENT DES CONFLITS COLLECTIFS
DU TRAVAIL
Tentative de réconciliation
1- Au niveau de l’Inspection du travail :
- Le délégué chargé du travail : si le désaccord collectif intéresse plus d’une Entreprise.
- L’inspecteur du travail : si le désaccord collectif intéresse une seule Entreprise.
2- Au niveau de la Commission régionale d’enquête et de réconciliation : en cas d’échec de la
tentative de réconciliation.
3 - Au niveau de la Commission nationale d’enquête et de réconciliation :
- Si le conflit collectif intéresse plusieurs préfectures ou provinces ou s’étend à l’ensemble du
territoire ;
- Si l’accord n’intervient pas entre les parties devant la Commission régionale d’enquête et de
réconciliation.
ARBITRAGE
Procédure d’arbitrage
Cas de son déroulement :
- défaut d’accord au niveau des Commissions régionale et nationale ;
- existence d’un désaccord à propos de certains points ;
- défaut de comparution des parties ou de l’une d’elles devant les Commissions.
Conditions de son déroulement : l’accord des parties en conflit.
Procédure a suivre devant la commission :
1- Lui soumettre le conflit par le président de la Commission intéressée dans les 48 heures
consécutives à la rédaction du procès-verbal ;
2- Effectuer l’arbitrage par un arbitre ;
3- Choisir l’arbitre en vertu de l’accord des parties parmi une liste arrêtée par une décision du
ministre de l’Emploi ;
4- Elaborer la liste des arbitres sur la base des propositions des organisations professionnelles
des employeurs et des organisations professionnelles les plus représentatives des salariés ;
130
5- Choisir l’arbitre par le ministre de l’Emploi en cas de désaccord des parties ;
6- Convocation des parties par l’arbitre dans un délai de quatre jours à compter de la date de
réception du procès-verbal ;
7- Comparution impérative des parties devant l’arbitre ;
8- Statuer sur le conflit dans un délai de quatre jours à compter de la date de comparution, sur
la base de :
- la loi des conflits relative à l’application des dispositions législatives, réglementaires ou
contractuelles ;
- des règles d’équité à propos de tout ce qui n’est pas prévu par un texte de loi ou par une
clause contractuelle.
9- Nécessité de motiver les sentences arbitrales.
131
LE CONTROLE DE
L’INSPECTION DU TRAVAIL
► Durée du travail
● Horaires et durée du travail
il s'agit de l'un des domaines de prédilection de l'Inspection du travail. Les horaires, en principe
communiqués dès leur mise en place à l'inspecteur du travail, doivent être affichés. En cas
d'organisation du travail par équipes, la composition nominative de chaque équipe doit être indiquée
sur un tableau affiché aux mêmes emplacements que les horaires , Grâce à ces affiches, l'inspecteur
du travail pourra également voir si la durée journalière du travail dépasse dix heures, ce qui est,
sauf rares exceptions, interdit. Il s'apercevra immédiatement d'un éventuel dépassement de la durée
maximale du travail, notamment dans les cas où l'employeur a pêché par ignorance plus que par
volonté délibérée d'enfreindre la loi.
Les entreprises qui modulent la durée du travail, c'est-à-dire qui font varier les horaires
hebdomadaires au cours de l'année (ex.: 48 heures par semaine en période chargée, 36 heures par
134
semaine en période creuse) doivent afficher la programmation indicative des cycles. Les salariés
doivent savoir, à l'avance, quand ils seront en surcroît de travail et quand ils auront davantage de
temps libre.
L'inspecteur du travail va donc, en visitant les locaux, s'assurer que toutes ces affiches sont apposées
en autant d'exemplaires qu'il est nécessaire selon la configuration des lieux
Il peut également se faire communiquer les fiches de pointage , Les règles relatives aux heures
supplémentaires ( majorations de salaire ) sont contrôlables par le livre de paye car elles font partie
des mentions obligatoires à porter sur le bulletin de paye. .
Mais bien sûr, les affiches et registres ne reflètent pas toujours la réalité. L'inspecteur garde alors
comme ultime ressource l'interrogation des salariés et, plus particulièrement, des délégués du
personnel.
Les infractions à la durée du travail sont sanctionnées par des amendes allant de 300 DH à 500 DH,
applicables pour chaque salarié pour lequel une infraction est relevée.
L'inspecteur du travail, qui dresse procès-verbal sur ces infractions, doit vous le communiquer. Vous
devez y trouver mention de l'article du code du travail auquel vous avez contrevenu et de celui qui
fixe l'amende.
● Repos hebdomadaire.
Le code du travail exige que chaque salarié dispose d'un repos hebdomadaire de 24 heures continues
et, sauf dérogation, ce repos doit être pris le vendredi,le samedi, le dimanche ou le jour du marché
hebdomadaire.
135
► Les salariés à statut particulier
Certains salariés font l'objet de règles protectrices particulières dans le code du travail: les jeunes
de moins de 18 ans, les femmes, les travailleurs intérimaires. Afin de vérifier que ces règles sont
convenablement observées, l'inspecteur peut effectuer les contrôles suivants:
- en ce qui concerne les intérimaires, il peut exiger les contrats conclus entre (entreprise de travail
temporaire et l'utilisateur, c'est-à-dire les « contrats de mise à disposition » et les contrats
de travail des intéressés;
- en ce qui concerne les jeunes, il contrôle, en consultant le registre du personnel, que l'entreprise
n'emploie pas, sans son autorisation, des enfants de moins de 15 ans. Il procède à une enquête
auprès des agents de maîtrise ou cadres directement chargés de jeunes salariés afin de s'assurer que
les intéressés ne font ni heures supplémentaires ni travaux dangereux, qu'ils ne posent pas des poids
supérieurs à ce qu'autorise le code du travail, etc. Il peut aussi susciter une visite médicale s'il
craint que le travail demandé excède leurs forces.
- en ce qui concerne les femmes, la vérification porte surtout sur les travaux dangereux, la limitation
des charges à soulever et la protection de la maternité.
► Autres droits
L'inspecteur du travail vérifie les affichages obligatoires
il est prévu divers affichages obligatoires dont l'absence donne lieu généralement à l'application
d'une amende. Ces affichages sont en principe destinés à l'information des salariés mais facilitent
également le contrôle de l'inspecteur du travail (ex.: horaires de travail).
Principaux affichages
Règlement intérieur (texte)
Durée du travail (horaires)
Nom et e adresse de l’agent chargé de l’inspection du travail
137
► Observation ou avertissement
L'inspecteur du travail apprécie la gravité de l'irrégularité constatée. Le plus souvent, s'il l'estime
possible, il utilisera la forme de la simple observation ou l'avertissement qui est, lui plus
contraignant. En effet, la réglementation étant particulièrement complexe,il est bien rare que
l'employeur, tout en étant de bonne foi, soit totalement en règle avec toutes les obligations qui lui
incombent .Les inspecteurs du travail en sont bien conscients et sont soucieux généralement de
rappeler les règles à respecter, jouant ainsi un rôle de conseil propre à maintenir de bonnes
relations avec les employeurs.
Lorsque les observations sont relatives à l'hygiène, la sécurité, la médecine du travail et à la
prévention des risques, elles sont inscrites sur le registre des observations et des mises en demeure
ou lui sont annexées. Il faut remarquer que l'observation est la seule possibilité d'intervention de
l'inspecteur du travail lorsque l'infraction relevée concerne des dispositions non sanctionnées
pénalement.
► Mise en demeure
La mise en demeure n'est pas, en principe, un préalable obligatoire à l'établissement d'un
procès-verbal. Cependant, dans certains cas, en particulier dans le domaine de l'hygiène et de la
sécurité, elle doit obligatoirement être notifiée à l'employeur avant tout procès-verbal, sauf danger
grave ou imminent. Une procédure particulière est prévue en cas de constatation, par l'inspecteur du
travail, d'une situation dangereuse créant un risque, même si cette situation ne traduit pas une
infraction à une disposition réglementaire expresse.
● La mise en demeure établie par l'inspecteur du travail :
En matière d'hygiène et de sécurité, certains règlements instituent,en raison de la complexité des
moyens à mettre en oeuvre, une procédure préalable obligatoire de mise en demeure. Cette mise en
demeure prescrit la mise en place de dispositifs protégeant les salariés. Elle indique un délai ne
pouvant être inférieur à celui qui est prévu par la réglementation.
Exemples:
- il est accordé au chef d'entreprise un délai d'un mois minimum pour qu'il fasse en sorte que les
machines ou les outils mécaniques soient espacés d'au moins 80 cm pour permettre le passage sans
danger;
- le délai est de quatre jours minimum pour qu qu'un ouvrier ne soit plus occupé aux abords
immédiats d'un volant, dune meule ou de tout autre engin pesant et tournant à grande vitesse;
S'il estime que les faits constatés présentent un danger grave ou imminent pour l'intégrité physique
des salariés, l'inspecteur du travail n'est pas tenu de notifier une mise en demeure, mais peut dresser
immédiatement procès-verbal.
Lorsque l'inspecteur du travail demande à l'employeur de faire appel à un organisme agréé par le
ministre pour effectuer une mission de contrôle technique, il doit établir une mise en demeure.
Celle-ci fixe alors la date avant laquelle l'inspecteur devra avoir reçu les résultats de l'organisme.
La mise en demeure, obligatoirement écrite, doit être datée (condition impérative) et signée. Elle
indique les infractions constatées et fixe un délai à l'expiration duquel ces infractions devront avoir
disparu. Ce délai ne peut en aucun cas être inférieur à quatre jours. il est fixé en tenant compte de
la réglementation, mais aussi des circonstances. La mise en demeure est notifiée à l'employeur ou à
son représentant:
- soit par remise en main propre contre décharge. Elle doit être annexée au registre des observations
et mises en demeure;
- soit par inscription directe sur ledit registre
-soit par lettre recommandée avec demande d'avis de réception (qui doit être également annexée au
registre par l'employeur).
Le jour de la remise de la mise en demeure ou de la première présentation de la lettre
recommandée, marque le point de départ du délai d'exécution mais aussi des voies de recours
Toutefois, et avant l’expiration de la date de mise en demeure , le chef d’entreprise peut adresser
une réclamation à l’autorité gouvernementale chargée du travail au plus tard dans les quinze jours
suivant la réception de la mise en demeure ,
cette réclamation produit un effet suspensif de l’établissement du procès verbal
2- Le procès-verbal
L'inspecteur du travail est habilité à dresser procès verbal, lorsqu’il constate un refus ou négligence
de l’employeur ou de son représentant de se conformer aux prescriptions contenues dans la mise en
138
demeure . Ce procès-verbal fait foi jusqu'à preuve contraire devant les tribunaux.
En cas de récidive sont également mentionnées les dates du procès-verbal et du jugement
précédents.
Si l'infraction est susceptible de donner lieu à l'application du cumul des amendes (l'amende
s'applique autant de fois qu'il y a de salariés concernés par l'infraction), le procès verbal mentionne
également les noms et prénoms des salariés concernés.
- Un procès-verbal ne peut être établi sur la base des seules déclarations ou plaintes des victimes
sans que l'inspecteur du travail ait lui-même constaté l'existence des faits constitutifs d'une
infraction.
● Valeur probante du procès-verbal
le procès-verbal établi par l'inspecteur du travail ou par le contrôleur fait foi devant les tribunaux.
C'est à dire que c'est à l'employeur incriminé d'apporter la preuve contraire.
● La transmission du procès-verbal et ses suites
L'inspecteur du travail saisit immédiatement le tribunal de première instance en sa qualité de juge
des réfères par une requête à laquelle il joint le procès verbale.
Le président du tribunal de première instance ordonne de prendre toutes les mesures propres à faire
cesser le risque (mesures conservatoires), par exemple la mise hors service, l'immobilisation ou la
saisie des matériels, machines, dispositifs ou produits incriminés. il peut également ordonner la
fermeture temporaire d'un atelier ou d'un chantier. Le cas échéant en fixant la durée nécessaire
pour cette fermeture.
L’arrêt de l'activité ordonnée par le juge des référés ne doit avoir aucune conséquence préjudiciable
pour les salariés: vous ne pouvez ni rompre ni suspendre les contrats de travail et vous devez
continuer à verser normalement les salaires durant toute la période de fermeture.
139
LES ACCIDENTS DE TRAVAIL
(Conformément aux dispositions de la loi 18-12)
L’employeur doit assurer la sécurité de ses salariés. Lors d’un accident du travail, le salarié peut
faire jouer la responsabilité de l’employeur ainsi qu’une réparation garantie par l’assurance.
La loi protège le salarié et impose à l’employeur une obligation d’assurer leur sécurité.
Quels cas sont considérés comme accidents du travail? Quelles sont alors les obligations de
l’entreprise? Que doit faire le salarié?
L’accident de trajet.
C’est l’accident qui se produit entre la résidence du salarié et le lieu de travail, ainsi que l’accident
qui survient entre le lieu de travail et le restaurant ou la cantine où le travailleur prend
habituellement ses repas. Mais l’accident survenu dans l’escalier ou le garage au domicile avant de
partir travailler n’est pas un accident de trajet, il faut que le salarié ait quitté sa résidence.
Le « trajet protégé » doit être le plus court possible, sans interruption due à l’intérêt personnel
étranger aux nécessités de la vie courante
6- Le droit de contrôle médical de l’assureur loi sur les arrêts de travail et sur la guérison de la
victime (les articles 22-26-27-28 de la loi)
La guérison de la victime
En vertu de l’article 22 de la loi 18/12 , si la victime est guérie avec une IPP, son taux est
obligatoirement fixé, d’un commun accord entre son médecin traitant et le médecin conseil de
l’assureur loi se basant sur le barème fonctionnel des incapacités.en cas de désaccord sur le taux
d’IPP à retenir, l’assureur loi peut désigner pour arbitrage, un médecin expert spécialisé sur
proposition du médecin traitant de la victime, Le médecin désigné est tenu de déposer son rapport
dans un délai de trente jours.
141
acceptation ou leur refus soit directement ou par envoi de lettre recommandé avec accusé de
réception.
Le défaut de réponse des bénéficiaires sur la proposition de l’assureur loi dans le délai imparti est
considéré comme un tacite refus. La conciliation convenue entre la victime ou les ayant droits
et l’assureur loi est actée par un PV de conciliation signé par les deux parties ,Les
indemnités sont payables par l’assureur loi dans les trente jours qui suivent la date de la signature
bipartite du PV de conciliation sous peine d’une amende.
L’assureur loi doit adresser, à la délégation de l’emploi. Copie du PV de conciliation signé par les
parties, dans les 3 mois qui suivent la date de sa signature, Si la victime ou les ayants droit en
cas de décès refusent les offres de l’assureur loi, ils peuvent ester en justice, en produisant
copie des offres de la compagnie et en motivant les raisons du refus.
N-B : en vertu de la loi 18/12 la victime est obligée de déclarer ses accidents antérieurs, le taux
d’IPP est fixé en prenant en considération toutes les IPP et infirmités antérieurs.
8- Les astreintes dues aux victimes et aux ayants droits suite au retard dans le
règlement des indemnités dues.
142
HYGIENE ET SECURITE EN MILIEU D’ENTREPRISE
La réglementation sur l’hygiène et la sécurité en milieu d’entreprise est régie par l’arrêté du
ministre de l'emploi et de la formation professionnelle n°93-08 (12 mai 2008) fixant les mesures
d’application générales et particulières des articles 281 à 291 du code du travail.
Voici par ailleurs le texte intégral de cet important décret :
ARTICLE PREMIER. – Les bâtiments abritant les lieux du travail et situés au sein des entreprises et
des établissements visés à l’article premier de la loi susvisée n°65-99 et conformément à son article
281, doivent avoir des structures et une solidité appropriées au type d’utilisation.
Les portes et portails en va- et- vient doivent être transparents ou posséder des panneaux
transparents. Un marquage doit être apposé à hauteur de vue sur les portes transparentes.
Les parties transparentes doivent être constituées de matériaux de sécurité ou être protégées contre
l’enfoncement de sorte que les travailleurs ne puissent être blessés en cas de bris de ces surfaces.
Les portes et portails coulissant doivent être munis d’un système de sécurité les empêchant de sortir
de leur rail et de tomber. Les portes et portails s’ouvrant vers le haut doivent être munis d’un
système de sécurité les empêchant de retomber.
Les portes et portails automatiques doivent fonctionner sans risque d’accident pour les travailleurs;
ces portes et portails doivent être entretenus et contrôlés régulièrement.
Les portes et portails doivent être entretenus et contrôlés régulièrement. Lorsque leur chute peut
présenter un danger pour les salariés, notamment en raison de leurs dimensions, de leur poids ou de
leur mode de fixation. La périodicité des contrôles et les interventions sont consignées dans un
registre spécial.
Lorsqu’il n’est pas possible, compte tenu de la nature du travail, d’éviter des zones de danger
comportant notamment des risques de chute de personnes ou des risques de chute d’objets, et
même s’il s’agit d’activités ponctuelles d’entretien ou de réparation, ces zones doivent être
signalées de manière bien visible ; elles doivent, en outre, être matérialisées par des dispositifs
destinés à éviter que les travailleurs non autorisés pénètrent dans ces zones.
Le chef d’établissement prend toutes les mesures nécessaires pour que seuls les salariés autorisés à
cet effet puissent accéder aux zones de danger. Les mesures appropriées doivent être prises pour
protéger ces salariés.
Les locaux du travail doivent être équipés d’un matériel de premier secours adapté à la nature des
risques et facilement accessible. Ce matériel doit faire l’objet d’une signalisation claire.
ART. 2. – Conformément aux dispositions de l’article 282 de la loi précitée n° 65-99, il faut que les
salariés handicapés puissent accéder aisément à leur poste de travail ainsi qu’aux locaux sanitaires
et aux locaux de restauration qu’ils sont susceptibles d’utiliser dans l établissement.
Leurs postes de travail ainsi que les signaux de sécurité qui les concernent doivent être aménagés si
leur handicap l’exige.
ART. 3. – Conformément aux dispositions de l’article 281 de la loi précitée n° 65-99, les lieux du
travail intérieurs et extérieurs doivent être aménagés de telle façon que la circulation des piétons et
des véhicules puisse se faire de manière sûre.
Les postes de travail extérieurs doivent être aménagés de telle façon que les salariés:
puissent rapidement quitter leur poste de travail en cas de danger ou puissent rapidement être
secourus ;
soient protégés contre la chute d’objets ;
soient protégés contre les mauvaises conditions atmosphériques ;
143
ne soient pas exposés à des niveaux sonores nocifs ou à des émissions de gaz, vapeurs, aérosols
de particules solides ou liquides de substances insalubres, gênantes ou dangereuses ;
ne puissent glisser ou chuter.
Chapitre II
Préservation de l’hygiène et de la sécurité des salariés dans les
locaux du travail
Section I. – Nettoyage et désinfection des locaux du travail
ART. 4. – Les locaux du travail doivent être tenus dans un état constant de propreté.
Le sol des établissements doit être nettoyé complètement au moins une fois par jour.
Ce nettoyage des sols des établissements ou partie d’établissement où le travail est permanent jour
et nuit, doit être effectué avant l’ouverture ou après la clôture du travail.
Le nettoyage permanent est fait soit par aspiration ou par tous autres procédés ne soulevant pas de
poussières. Les murs et les plafonds doivent être nettoyés régulièrement. Les murs des locaux du
travail doivent être recouverts d’enduits ou de peinture d’un ton clair ou de chaux. L’enduit doit
être refait aussi souvent que nécessaire.
Dans les locaux où le sol est constitué de la terre battue, il sera procédé au nivelage du sol aussi
souvent que nécessaire.
ART. 5. – Dans les locaux où l’on utilise des matières organiques périssables ou altérables, où là où
l’on manipule des chiffons ainsi que dans ceux où la nature des travaux qui y sont effectués rend le
sol constamment humide, le sol devra être imperméabilisé et nivelé et devra présenter une pente
régulière d’un millimètre par mètre au minimum dans la direction de la conduite d’évacuation des
eaux de lavage. Les murs doivent être recouverts d’un enduit facilitant le lavage. Les murs et le sol
doivent être lavés et désinfectés aussi souvent que nécessaire. Le nettoyage des locaux où l’on
utilise des matières organiques altérables doit être effectué à l’aide d’appareils mécaniques
d’aspiration.
Les résidus putrescibles ne devront pas demeurer dans les locaux réservés au travail et doivent être
enlevés, s’ils ne sont pas déposés dans des récipients métalliques hermétiquement clos, vidés et
lavés avec une solution désinfectante au moins une fois par jour. Dans les locaux de travail où la
nature des travaux effectués rend le sol constamment humide, les emplacements où les salariés
travaillent doivent être équipés d’un plancher suffisamment élevé pour éviter que les pieds des
salariés soient en contact direct avec l’eau ou les liquides répandus sur le sol.
Cette présente disposition ne sera pas applicable si les salariés sont munis de chaussures de sécurité.
Section II. – Evacuation des eaux résiduaires ou de lavage
ART. 6. – L’atmosphère des ateliers et de tous autres locaux réservés au travail doit être
constamment protégée contre les émanations provenant d’égouts, fosses, fosses d’aisances ou de
toute autre source d’infection. Les conduites d’évacuation des eaux résiduaires ou de lavage et les
conduites de vidange des égouts traversant les locaux de travail, doivent être étanches et entourées
d’une maçonnerie étanche Dans les établissements qui déversent les eaux résiduaires ou de lavage
dans un égout public ou privé, toute communication entre l’égout et l’établissement doit être munie
d’un intercepteur hydraulique qui doit être fréquemment nettoyé au moins une fois par jour. Les
éviers doivent être construits en matériaux imperméables, bien joints, doivent présenter une pente
dans la direction du tuyau d’écoulement et doivent être aménagés de façon à ne dégager aucune
odeur.
Les travaux dans les puits, conduits de gaz, canaux de fumée, fosses d’aisances, cuves ou appareils
quelconques pouvant contenir des gaz nocifs, ne doivent être entrepris qu’après que l’atmosphère
aura été assainie par une ventilation efficace.
144
Section III. – Les installations sanitaires vestiaires, lavabos, douches et toilettes
ART. 7. – Les employeurs doivent mettre à la disposition des salariés les moyens d’assurer leur
propreté individuelle, notamment des vestiaires, et des lavabos.
Les lavabos doivent être installés dans des locaux spéciaux isolés des locaux du travail et placés à
leur proximité. Ces dispositions s’appliquent à l’aménagement des vestiaires dans les établissements
occupant au moins 10 salariés Si les vestiaires et les lavabos sont installés dans des locaux séparés, la
communication entre ceux-ci doit pouvoir s’effectuer sans traverser les locaux du travail ou de
stockage et sans passer par l’extérieur.
Le sol et les parois des locaux des vestiaires et des lavabos doivent être construis en matériaux
faciles à nettoyer et imperméables. Les vestiaires et les lavabos doivent être aérés, éclairés et
convenablement chauffés en cas d’abaissement de la température durant la période hivernale dans
les régions froides. Ils doivent être tenus en état constant de propreté.
Les parois ou parties de parois, qui ne sont pas recouvertes de carreaux de faïences et de granites,
doivent être recouvertes de peintures d’un ton clair ou de chaux.
Les vestiaires et les lavabos des hommes et des femmes doivent être séparées dans les
établissements occupant un personnel mixte. Les vestiaires doivent être pourvus d’un nombre
suffisant de sièges et d’armoires individuelles pouvant être fermées.
Ces armoires doivent être munies :
des tringles portant un nombre suffisant de cintres ;
d’un compartiment réservé aux vêtements de travail souillés de mauvaise odeur ou portant des
matières dangereuses, et muni de deux cintres.
Les parois de ces armoires ne devront comporter aucune aspérité. Ces armoires doivent être
complètement nettoyées au moins une fois par semaine.
Les lavabos doivent être munis en eau potable à raison d’un robinet au moins pour 5 salariés.
Du savon et des serviettes propres seront mis à la disposition des salariés.
ART. 8. – Dans les établissements où sont effectués certains travaux insalubres ou salissants, des
douches doivent être mises à la disposition des salariés.
Le sol et les parois du local affecté aux douches doivent permettre un nettoyage efficace. Le local
doit être tenu en état constant de propreté.
La température de l’eau des douches doit être réglable. Le temps passé à la douche est rémunéré
au tarif normal des heures de travail sans être décompté dans la durée du travail effectif.
ART. 9. – Les toilettes et les urinoirs ne devront pas communiquer directement avec les locaux du
travail. Ils devront être aménagés et ventilés de manière à ne dégager aucune odeur. Les toilettes
doivent être éclairées et couvertes d’une toiture fixe. La cabine sera munie d’une porte pleine
ayant au moins 1,50mètre de hauteur et pourvue de dispositif permettant de la fermer aussi bien de
l’intérieur que de l’extérieur.
Lorsque l’établissement est branché à la distribution publique d’eau, chaque cabine de toilette
devra être munie d’une chasse d’eau qui sera maintenue en bon état.
Dans les établissements occupant plus de 25 salariés, ladite chasse doit être automatique, d’une
capacité suffisante et réglable. Le sol et les parois des toilettes doivent être construits en
matériaux imperméables. Les parois ou parties de parois qui ne sont pas recouvertes de carreaux de
faïence ou de granites, doivent être revêtues de peintures d’un ton clair ou de chaux.
L’employeur doit installer au moins une toilette et un urinoir pour 25 salariés et une toilette pour 25
salariées. Dans les établissements occupant plus de 50 salariées des toilettes à siège doivent être
installées pour être mises à la disposition des femmes enceintes. Dans les établissements qui
emploient un personnel mixte à l’exception des bureaux, les toilettes réservées au personnel
masculin et celles réservées au personnel féminin doivent être séparées. Les toilettes et les urinoirs
doivent être dans un état constant de propreté. Dans les établissements employant plus de 100
145
salariés, il faut désigner un salarié ou une salariée pour les nettoyer. Les effluents doivent être,
sauf dans le cas d’installations temporaires telles que les chantiers, évacués soit dans le collecteur
d’égouts publics ou dans des fosses septiques à deux compartiments. L’emploi de puits absorbants
est interdit.
ART.10. – Conformément aux dispositions de l’article 282 de la loi précitée n° 65-99, les locaux du
travail doivent disposer des installations sanitaires appropriées aux salariés handicapés.
Chapitre III
Ambiances des locaux du travail Aération, chauffage, éclairage des
locaux du travail et la prévention contre les risques dûs au bruit
Section I. – Aération et chauffage
ART. 11. – Conformément aux dispositions de l’article 281 de la loi précitée n° 65-99, l’air doit être
renouvelé dans les locaux fermés où les salariés sont appelés à séjourner , de façon à :
maintenir un état de pureté de l’atmosphère propre à préserver la santé des salariés ;
éviter les élévations exagérées de la température, les odeurs désagréables et les condensations.
ART. 12. – Les poussières et gaz incommodes, insalubres ou toxique doivent être évacués
directement des locaux du travail de façon continue et régulière.
Les installations de captage et de ventilation doivent être réalisées de telle sorte que la santé et la
sécurité des salariés soient préservées. Un dispositif d’avertissement automatique doit être installé
dans les locaux du travail pour signaler toute défaillance des installations de captage.
ART. 13. – Dans les cas où il est impossible d’exécuter des mesures de protection contre les
poussières ou gaz irritants ou toxiques, des masques et dispositifs de protection appropriés doivent
être mis à la disposition des salariés.
L’employeur doit prendre toutes les mesures nécessaires pour que ces masques et dispositifs de
protection soient maintenus en bon état de fonctionnement et désinfectés avant d’être attribués à
un nouvel utilisateur.
Section II. – Chauffage et éclairage des locaux du travail
ART. 14. – Les locaux fermés affectés au travail doivent être chauffés lorsqu’il y a une baisse de la
température de façon à maintenir une température convenable et ne donner lieu à aucune
émanation délétère. Les gardiens de chantier doivent disposer d’un abri qui les protège contre le
froid.
Les locaux du travail doivent disposer d’une lumière naturelle suffisante. A défaut les locaux fermés
affectés au travail, leurs dépendances notamment les passages et escaliers, doivent être
suffisamment éclairés pour assurer la sécurité du travail, la sécurité de la circulation des salariés et
éviter la fatigue visuelle, ainsi que les affections de la vue.
Dans les locaux fermés et affectés au travail, et pendant l’existence des salariés, les niveaux
d’éclairage mesurés aux niveaux de travail ou au niveau du sol, doivent être au moins égaux à la
valeur minimale d’éclairement indiquée dans les tableaux suivants :
Locaux affectés au travail et leurs dépendances Valeurs minimales d'éclairement
- Voies de circulation intérieure 40 lux
- Escaliers et entrepôts 60 lux
- Locaux du travail, installations sanitaires 120 lux
- Locaux aveugles affectés à un travail permanent 200 lux
146
Dans les zones de travail, le niveau d’éclairement doit en outre être adapté à la nature de la
précision des travaux à exécuter. En cas d’éclairage artificiel, le rapport des niveaux d’éclairement,
dans un même local, entre celui de la zone de travail et l’éclairement général doit être compris
entre 1 et 5 ; il en est de même pour le rapport des niveaux d’éclairement entre les locaux contigus
en communication. Les postes de travail situés à l’intérieur des locaux de travail doivent être
protégés du rayonnement solaire gênant soit par la conception des ouvertures soit par des
protections, fixes ou mobiles, appropriées. Les dispositions appropriées doivent être prises pour
protéger les salariés contre l’éblouissement et la fatigue visuelle provoqués par des surfaces à forte
luminance ou par des rapports de luminance entre les surfaces voisines.
Les sources d’éclairage doivent avoir une qualité de rendu des couleurs en rapport avec l’activité
prévue et elles ne doivent pas compromettre la sécurité des salariés.
Toutes les mesures doivent être prises afin que les salariés ne puissent se trouver incommodés par
les effets thermiques dûs au rayonnement des sources d’éclairage mises en ouvre. Ces sources
d’éclairage doivent être aménagées ou installées de façon à éviter tout risque de brûlure.
Les organes de commande d’éclairage doivent être d’accès facile. Ils doivent être munis du voyant
lumineux dans les locaux ne disposant pas de lumière naturelle.
L’employeur fixe les règles d’entretien périodique des matériaux d’éclairages. Ces règles d’entretien
doivent être consignées dans un document qui doit être communiqué aux membres du comité
d’hygiène et de sécurité ou, à défaut, aux représentants syndicaux et aux délégués des salariés.
Section III. – Prévention contre les risques résultant du bruit
ART. 15. – Conformément aux dispositions de l’article 281 de la loi précitée n°65-99, l’employeur
est tenu de prendre les dispositions nécessaires pour réduire le bruit au niveau le plus bas
compatible avec l’état de santé des salariés, notamment en ce qui concerne la protection du sens et
de l’ouïe.
ART. 16. – L’employeur doit procéder à un mesurage du bruit subi pendant le travail, de façon à
identifier les salariés pour lesquels l’exposition sonore quotidienne atteint ou dépasse le niveau de
85 dB ou pour lesquels la pression acoustique de crête atteint ou dépasse le niveau de 135 dB.
L’employeur effectue, pour ces salariés, un mesurage du niveau d’exposition sonore quotidienne et,
le cas échéant, du niveau de pression acoustique de crête.
L’employeur doit procéder à un nouveau mesurage tous les trois ans et lorsqu’une modification des
installations ou des modes de travail est susceptible d’entraîner une élévation des niveaux de bruit.
Le résultat du mesurage doit être consigné dans un document établi par l’employeur. Ce document
est soumis pour avis au comité d’hygiène et de sécurité ou, à défaut, aux représentants syndicaux,
aux délégués des salariés, ainsi qu’au médecin du travail.
Ce document et les avis prévus ci-dessus sont mis à la disposition de l’agent chargé de l’inspection
du travail.
Les résultats du mesurage sont tenus à la disposition des salariés exposés au bruit, du médecin du
travail, des membres du comité d’hygiène et de sécurité ou, à défaut, aux représentants syndicaux,
aux délégués des salariés, ainsi qu’à l’agent chargé de l’inspection du travail. Il est fourni aux
intéressés les explications nécessaires sur la signification de ces résultats qui doivent être conservés
dans l’entreprise pendant 10 ans.
ART. 17. – Lorsque l’exposition sonore quotidienne subie par un salarié dépasse le niveau de 85 dB
ou lorsque la pression acoustique de crête dépasse 135 dB, l’employeur établit un programme de
mesurage du bruit, ou il procède à l’organisation du travail pour réduire l’exposition au bruit.
ART. 18. – Lorsque l’exposition sonore quotidienne subie par un salarié dépasse le niveau de 85 dB
ou lorsque la pression acoustique de crête dépasse le niveau de 135 dB, l’employeur doit mettre à la
disposition des salariés des protecteurs individuels il prend toutes les dispositions pour que ces
protecteurs soient utilisés.
Les modèles de ces protecteurs doivent être choisis par l’employeur après avis du comité d’hygiène
et de sécurité ou, à défaut, des représentants syndicaux, des délégués des salariés et du médecin du
travail. Les modèles non jetables doivent être attribués personnellement et entretenus à la charge
de l’employeur.
147
Les protecteurs doivent être adaptés aux salariés et à leurs conditions de travail. Ils doivent garantir
que l’exposition sonore quotidienne résiduelle soit inférieure au niveau de 85 dB et que la pression
acoustique de crête résiduelle soit inférieure au niveau de 135 dB.
Lorsque le port des protecteurs individuels est susceptible d’entraîner un risque d’accident, toutes
mesures appropriées, notamment l’emploi de signaux d’avertissement adéquats, doivent être prises.
ART. 19. – Un salarié ne peut être affecté à des travaux comportant une exposition sonore
quotidienne supérieure ou égale au niveau de 85 dB, que s’il a fait l’objet d’un examen préalable
par le médecin du travail et si la fiche d’aptitude établie par ce dernier atteste qu’il ne présente pas
de contre indication médicale à ces travaux.
Les salariés mentionnés au premier paragraphe ci-dessus doivent faire l’objet d’une surveillance
médicale ultérieure pour diagnostiquer tout déficit auditif induit par le bruit en vue d’assurer la
conservation de la fonction auditive.
Le salarié ou l’employeur peut contester les mentions portées sur la fiche d’aptitude, dans les
quinze jours qui suivent sa délivrance, auprès de l’agent chargé de l’inspection du travail.
Ce dernier statue, après avis conforme du médecin chargé de l’inspection du travail qui peut faire
pratiquer au salarié concerné, aux frais de l’employeur, des examens complémentaires par des
médecins spécialistes.
Les résultats des examens médicaux susmentionnés doivent être conservés pendant dix ans après la
cessation de l’exposition du salarié au bruit. Si le salarié change d’établissement, un extrait de ces
résultats est transmis au médecin du travail du nouvel établissement à la demande du salarié.
Si l’établissement cesse son activité, les résultats des examens médicaux susmentionnés sont
adressés au médecin chargé de l’inspection du travail qui le transmet, à la demande du salarié, au
médecin du travail du nouvel établissement où l’intéressé est employé. Après le départ à la retraite
du salarié, les résultats des examens médicaux susmentionnés doivent être conservés par le service
médical du travail du dernier établissement fréquenté.
ART. 20. – Lorsque l’exposition sonore quotidienne subie par le salarié dépasse le niveau de 85 dB ou
lorsque la pression acoustique de crête dépasse le niveau de 135 dB, les salariés concernés doivent
être informés et recevoir une formation adéquate, avec le concours du médecin du travail, sur :
les risques résultant, de l’exposition au bruit au sens de l’ouïe ;
les moyens mis en œuvre pour prévenir ces risques ;
l’obligation de se conformer aux mesures de prévention et de protection prévues par le
règlement intérieur de l’établissement ;
le port et les modalités d’utilisation des protecteurs individuels ;
le rôle de la surveillance médicale de la fonction auditive.
Chapitre IV
Les locaux réservés aux repas et les locaux réservés à
l’hébergement des salariés
Chapitre V
Prévention contre les incendies
ART. 25. – Pour l’application des dispositions du présent chapitre, les matières inflammables sont
classées en trois groupes :
Premier groupe : Les produits facilement inflammables :
Comprend les matières émettant des vapeurs inflammables, les matières susceptibles de brûler sans
apport d’oxygène, les matières dans un état physique présente de grandes divisions, susceptibles de
former avec l’air un mélange explosif.
Deuxième groupe : Les produits extrêmement inflammables :
Comprend les autres matières susceptibles de prendre feu presque instantanément au contact d’une
flamme ou d’une étincelle et de propager rapidement l’incendie.
Troisième groupe : Les produits comburants : Comprend les matières combustibles moins
inflammables que le premier et le deuxième groupe précités.
ART. 26. – Conformément aux dispositions de l’article 282 de la loi précitée n° 65-99, les locaux où
sont entreposées où manipulées des produits facilement inflammables ne doivent être éclairés que
par des lampes électriques munies d’une double enveloppe ou par des lampes extérieures derrière
un verre dormant.
Ces locaux ne doivent contenir aucun foyer, aucune flamme, aucun appareil pouvant donner lieu à
une production extérieure d’étincelle ou présentant des parties susceptibles d’être portées à
l’incandescence. Ces locaux doivent être parfaitement ventilés. Il est interdit de fumer dans ces
149
locaux. Un avis doit être affiché et rédigé en français et en arabe avec des caractères apparents
rappelant l’interdiction de fumer
ART. 27. – Dans les locaux où sont entreposés ou manipulés des produits facilement ou extrêmement
inflammables ou des produits comburants, aucun poste habituel de travail ne doit se trouver à plus
de 10 mètres d’une issue.
Si les fenêtres de ces locaux sont munies de grilles ou de grillages, ceux-ci doivent s’ouvrir très
facilement de l’intérieur. Il est interdit de déposer et de laisser séjourner des produits facilement
ou extrêmement inflammables dans les escaliers, passages et couloirs ou sous les escaliers ainsi qu’à
proximité des issues des locaux de travail et bâtiments.
Les récipients mobiles contenant des produits facilement ou extrêmement inflammables doivent être
étanches. Si ces récipients mobiles sont en verre, ils seront munis d’une enveloppe métallique
également étanche.
Les chiffons, cotons et papiers imprégnés de liquides inflammables ou de matières grasses doivent
être, après usage, enfermés dans des récipients métalliques clos et étanches.
ART. 28. – Les établissements visés à l’article premier de cet arrêté, doivent posséder des issues et
dégagements judicieusement répartis afin de permettre en cas d’incendie une évacuation rapide du
personnel et de la clientèle dans des conditions de sécurité maximale. Les dégagements doivent
être toujours libres. Aucun objet, marchandises ou matériel ne doit faire obstacle à la circulation
des personnes ou réduire la largeur des dégagements au-dessous des minima fixés ci-dessous.
Les dégagements doivent être disposés de manière à éviter les culsde-sac.
Le nombre des dégagements des locaux ou bâtiments ne doit pas être inférieur à deux lorsqu’ils
devront donner passage à plus de 100 personnes appartenant ou non au personnel de
l’établissement. Ce nombre doit être augmenté d’une unité par 500 personnes. La largeur des
dégagements ne doit jamais être inférieure à 80cm. La largeur des dégagements, devant donner
passage à un nombre de personnes à évacuer compris entre 21 et 100 ne doit pas être inférieure à
1,50 mètre. Pour un nombre de personnes compris entre 101 et 300, cette largeur ne doit pas être
inférieure à 2 mètres. Pour un nombre de personnes compris entre 301 et 500, elle ne doit pas être
inférieure à 2,50 mètres. Elle augmentera de 50 centimètres par 100 personnes lorsque le nombre de
personnes dépasse 500.
ART. 29. – Les portes susceptibles d’être utilisées pour l’évacuation de plus de 20 personnes, les
portes des locaux où sont entreposés des produits facilement ou extrêmement inflammables ainsi
que les portes des magasins de vente, doivent s’ouvrir dans le sens de la sortie, si elles ne donnent
pas accès sur la voie publique.
ART. 30. – Les établissements visés à l’article premier de cet arrêté, doivent disposer d’une
signalisation permettant d’indiquer le chemin vers la sortie la plus proche.
Les dégagements qui ne sont pas habituellement utilisés doivent, pendant les périodes de travail
pouvoir s’ouvrir très facilement et rapidement de l’intérieur et être signalées par la mention « sortie
de secours » inscrite en caractères bien lisibles.
Les établissements doivent disposer d’un éclairage de sécurité permettant l’évacuation des
personnes en cas d’interruption accidentelle de l’éclairage normal.
ART. 31. – L’employeur doit prendre les mesures nécessaires pour que tout départ d’incendie puisse
être rapidement et efficacement combattu et ce, dans l’intérêt du sauvetage des salariés. Chaque
établissement doit posséder un nombre suffisant d’extincteurs, maintenus en bon état de
fonctionnement, d’une puissance suffisante et utilisant un produit approprié au type de feu.
L’employeur doit consulter un service d’incendie compétent et agrée pour la détermination du type
et du nombre des équipements nécessaires.
Le matériel de lutte contre l’incendie doit être entretenu et tenu en bon état. Il doit être aisément
accessible, judicieusement repartit, signalé de manière efficace et facilement utilisable.
150
Chapitre VI
Prévention des accidents du travail
ART. 32. – Conformément aux dispositions de l’article 282 de la loi précitée n° 65-99, les
passerelles, planchers en encorbellement, platesformes en surélévation ainsi que leurs moyens d’y
accéder, doivent être construits, installés ou protégés de telle façon que les salariés ne soient pas
exposés aux chutes.
ART. 33. – Les échelles de service doivent être disposées ou fixées de façon à ne pouvoir ni glisser,
ni basculer. Leurs échelons devront être rigides, équidistants et soit encastrés, soit emboîtés dans
les montants. La hauteur de l’échelle ne doit pas, à moins qu’elle soit consolidée en son milieu,
dépasser 5 mètres.
Les échelles reliant les étages doivent être chevauchées et un palier de protection sera établi à
chaque étage.
Seules pourront être utilisées des échelles solides et munies de tous leurs échelons. Il est interdit
d’utiliser les échelles pour le transport de fardeaux pesant plus de 50 kilogrammes.
Les montants des échelles doubles doivent, pendant l’emploi de celle-ci, être immobilisés ou reliés
par un dispositif rigide. Les ponts volants ou les passerelles réservés au chargement ou le
déchargement des navires ou bateaux doivent être munis de garde-corps des deux côtés. Leurs
éléments doivent constituer un ensemble rigide.
ART. 34. – Les locaux des machines génératrices et des machines motrices ne doivent être
accessibles qu’aux salariés affectés à la conduite et à l’entretien de ces machines. Une affiche,
rédigée en français et en arabe, rappelant cette interdiction, sera apposée de façon apparente à la
porte d’entrée de ces locaux.
Les passages entre les machines, mécanismes, outils mus mécaniquement, doivent avoir une largeur
d’au moins quatre vingt centimètres.
Le sol des salles et celui des passages doivent être nivelés de façon à ne pas causer de glissade.
ART. 35. – Les cuves, bassins ou réservoirs doivent être construits, installés de manière à assurer la
sécurité des salariés et à les protéger notamment contre les risques de chute, de débordement,
d’éclaboussement ainsi que contre les dangers de déversement par rupture des parois des cuves,
bassins, réservoirs et bonbonnes contenant des produits susceptibles de provoquer des brûlures
d’origine thermique ou chimique.
Des visites périodiques destinées à s’assurer de l’état des cuves, bassins et réservoirs contenant des
produits corrosifs doivent avoir lieu au moins une fois par an. Ces visites doivent être effectuées par
une personne qualifiée sous la responsabilité de l’employeur. La date de chaque vérification et ses
résultats doivent être consignés dans un registre tenu à la disposition de l’agent chargé de
l’inspection du travail et du comité d’hygiène et sécurité.
ART. 36. – Les bouteilles contenant des gaz comprimés ou dissous, doivent être soit placées sur
chariot, soit immobilisées au poste d’utilisation ou en parc. Les bouteilles vides doivent être posées
horizontalement si elles ne sont pas immobilisées. Les salariés travaillant à la soudure ainsi que
leurs aides, doivent, pendant l’exécution de ces travaux, être munis de lunettes ou d’écrans
spéciaux pour la vue, à verres teintés mis à leur disposition par l’employeur.
Un avis, rédigé en français et en arabe, rappelant aux salariés et leurs aides l’obligation d’utiliser les
lunettes ou les écrans protecteurs pendant les travaux de soudure, doit être affiché de manière
apparente dans le local où sont effectués ces travaux.
ART. 37. – Les fosses utilisées pour la visite et la réparation de tous les véhicules automobiles
doivent être pourvues d’un escalier d’accès à chacune de leur extrémité. Ces escaliers doivent être
entièrement dégagés quand les véhicules seront en place.
Le véhicule en stationnement sur la fosse doit être disposé de façon à pouvoir être déplacé
rapidement en cas de besoin. Un extincteur doit être installé dans chaque fosse.
ART. 38. – Les empilements de caisses, sacs, planches, balles de crin végétal, briques et autres
matériaux ou objets, doivent être conditionnés de manière à éviter leur chute ou effondrement. Les
151
salariés ne doivent pas passer directement d’une pile à l’autre, sauf si les piles se touchent entre
elles. Cette prescription leur sera rappelée par un avis apparent rédigé en arabe et en français et
affiché dans les locaux où sont effectués les empilements. L’accès au sommet des empilements doit
se faire par le biais d’un plat penchant constitué par deux madriers au moins soigneusement
entretoisés.
ART. 39. – Il est interdit aux salariés portant des vêtements non ajustés ou flottants de s’installer
prés des machines ou des pièces mobiles de machines.
Chapitre VII
Dispositions diverses
ART. 40. – L’employeur est tenu d’afficher le règlement intérieur de l’établissement dans les locaux
où se font le recrutement et la paie des salariés et de veiller à son exécution.
ART. 41. – Cet arrêté entre en vigueur dès la date de sa publication au Bulletin officiel et abroge à
compter de la même date, toutes les dispositions qui en sont contradictoire
152
CONTRATS DE TRAVAIL PARTICULIERS
Les conditions d’éligibilité, les avantages octroyés et les indemnités de stage sont indiqués ci-après :
Modèle de Exonérations
contrat Population éligible Durée Indemnité de stage Conditions
d’insertion CNSS/TFP IR
Diplômés ES et FP,
Modèle I 24 mois entre 1600 et 3125 DH OUI OUI Inscrits à l’ANAPEC
Bacheliers
Inscrits à l'ANAPEC
Modèle II Diplômés ES et FP 24 mois entre 1600 et 6000 DH OUI OUI
Diplômés ES et FP,
Modèle III 24 mois entre 3125 et 6000 DH OUI NON Inscrits à l’ANAPEC
Bacheliers
Trois modèles de contrats d’insertion sont prévus et donnent lieu à des exonérations encourageantes
modulées en fonction du niveau du salaire mensuel :
Modèle I : Salaire entre 1600 et 3125 DH ;
Avantages : exonération des cotisations CNSS/TFP et de l’IR pendant 24 mois, prolongée de
12 mois (si contrat de droit commun);
Population cible : diplômés (de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle)
et bacheliers inscrits à l’ANAPEC.
153
Procédure pour le bénéfice des contrats d’insertion
L’entreprise dépose un dossier (un par stagiaire) auprès d’une agence de l’ANAPEC, composé de :
4 exemplaires du contrat d’insertion édités à partir du site de l’ANAPEC, signés et cachetés
par l’employeur et le stagiaire
Une fiche d’identification de l’entreprise signée et cachetée
Une photocopie légalisée de la CIN
Une photocopie légalisée du diplôme
Une déclaration sur l’honneur du candidat qui atteste n’avoir jamais bénéficié d’un contrat
d’insertion
Le contrat d’insertion est signé par l’entreprise et le jeune diplômé en 04 exemplaires.
L’ANAPEC étudie les projets de contrats :
les contrats d’insertion prennent effet à la date de leurs signature par l’ANAPEC.
154
Population cible :
- Chercheurs d’emploi inscrits à l’ANAPEC depuis plus d’une année et titulaires de diplômes
universitaires (licence et plus, quelle que soit la filière de formation, à l’exception des
diplômes délivrés par les écoles et les instituts supérieurs), non immatriculés à la CNSS ou
ayant été déclarés à la CNSS pour une période de moins de 3 mois dans une même entreprise
Entreprises éligibles :
Entreprises de droit privé affiliées à la CNSS
Descriptif de la mesure :
- Sélection du candidat par l’entreprise dans le cadre d’un processus de recrutement;
- Formation intégration pendant une période de 6 à 9 mois dans le cadre du dispositif des contrats
d’insertion :
- un module de formation sur les aspects comportementaux en cas de besoin;
- une éventuelle formation technique assurée par un opérateur externe choisi par l’entreprise ;
- une formation pratique au sein de l’entreprise encadrée par un tuteur désigné à cet effet ;
- Versement mensuel par l’entreprise de l’indemnité de stage;
- Recrutement définitif sur un contrat CDI à l’issue de la période de stage avec couverture sociale
du bénéficiaire;
- Versement par l’ANAPEC de la prime de formation intégration
155
II - MESURES INCITATIVES AU PROFIT DES NOUVELLES ENTREPRISES QUI
EMBAUCHENT LES DEMANDEURS D’EMPLOI DANS LE CADRE DES CONTRATS DE
TRAVAIL A DUREE INDETERMINEE. (TAHFIZ)
1- prise en charge par l’Etat des contributions dues à la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale
Afin de promouvoir l’emploi, la loi de finances pour l’année 2015 a introduit plusieurs mesures
incitatives au profit des entreprises et associations qui embauchent les demandeurs d’emploi dans le
cadre des contrats de travail à durée indéterminée.
Cette mesure a été prolongée et renforcée par la loi de finance 2018
Ces incitations consistent, outre les mesures fiscales du Code général des impôts, en la prise en
charge par l’Etat, des coûts relatifs à :
- La part de l’employeur au titre des contributions dues à la Caisse Nationale de la Sécurité
Sociale pour une durée de vingt-quatre (24) mois ;
- La Taxe de Formation Professionnelle.
Pour pouvoir bénéficier de ces incitations, les entreprises et associations doivent satisfaire aux
conditions suivantes :
- Etre créées durant la période allant du 1er janvier 2018 au 31 décembre 2022 ;
- Embaucher par un contrat a durée indéterminée, les demandeurs d’emploi durant les vingt-
quatre (24) mois suivant la date du début d’exploitation de l’entreprise ou de l’association.
Les entreprises et les associations bénéficient de ces incitations dans la limite de dix salariés.
156
III - LES CONTRAT DE TRAVAIL POUR RESSORTISSANTS ETRANGERS
Contrat de travail pour ressortissant étranger
Pour obtenir un contrat de travail, l’employeur doit demander au ministère de l’emploi,
l’autorisation d’embaucher un étranger et procéder à l’enregistrement du contrat établi
conformément au modèle type auprès du ministère du l’emploi. Le contrat de travail doit être visé
par le Service de l’emploi des migrants de la Direction de l’emploi du ministère marocain de
l’Emploi.
Dans le cas d’une première demande, le visa du contrat de travail pour étranger est accordé
généralement pour une durée d’une année, il peut être ensuite d’une durée d’un ou deux ans selon
la demande de l’employeur.
Toute modification apportée à l’objet du contrat doit être obligatoirement signalée aux services
responsables du Ministère de l’emploi (conditions de travail, durée de contrat etc.)
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Etape 3 : Carte de résident
Lorsque l'employé étranger obtient son contrat, il peut, dans les trois mois qui suivent son arrivée au
Maroc, demander sa carte de résident auprès du Commissariat Central de la ville de résidence,
Service des Étrangers. Tout dépassement de séjour est passible d'une amende et d'une expulsion du
territoire marocain.
La carte de résident est votre titre de séjour et de travail qui vous confère le droit d’exercer sur
l’ensemble du territoire marocain toute activité professionnelle de votre choix.
L'obtention d'un titre de séjour est soumise à des garanties de ressources. Vous devrez, pour
accomplir ces formalités, vous munir de :
1. une quittance de loyer;
2. 8 photos 2,5 cm x 2,5 cm;
3. un timbre fiscal de 60 dh (5,5 euro);
4. toute pièce justifiant la raison de votre installation au Maroc (contrat ou attestation de
travail, dossier de création d’entreprise, projet d’investissement, etc.);
5. et de justificatifs de ressources.
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************************
le présent ouvrage à été rédige à partir des textes de lois et documents officiels publiés dans le
bulletin officiel et dans les supports ministériels.
Il est à rappeler néanmoins que seuls les textes de loi publiés au bulletin officiel constituent une
référence légale en cas de conflit avec l’administration.
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