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Limiter le surdimensionnement
On connaît le besoin de limiter la puissance d’une installation. Parole d’un installateur :
“aucun système de climatisation ne peut apporter le confort si la puissance frigorifique
spécifique est élevée”. Mais on ne reviendra pas ici sur cette nécessité de limiter le besoin
de froid (limitation des surfaces vitrées, placement de protections solaires, …).
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Les valeurs extrêmes qui servent au dimensionnement pour l’été sont souvent de 30°C et
50 % HR (c’est la valeur proposée par l’AICVF, Association des Ingénieurs en
Climatique, Ventilation et Froid, pour le Nord de la France), parfois même 32°C est
choisi “par sécurité”. Or, le fabricant Carrier (dont la méthode de calcul pour le
dimensionnement fait autorité dans le monde entier) propose 28° et 40 % HR pour Lille
et 30° et 40% pour Reims.
Par exemple, si on dimensionne sur 30°C, la centrale de traitement d’air risque de ne pas
avoir la puissance suffisante par 32°C extérieurs, et donc de pulser l’air hygiénique à 17°C
au lieu de 16°C, mais les ventilo-convecteurs (qui ont été dimensionnés avec une
incidence très faible de la température extérieure et en choisissant le modèle “juste au-
dessus dans la gamme des appareils”) pourront compenser localement ce léger déficit.
De plus, l’IRM atteste que la température à Uccle ne dépasse jamais 30°C sur une année
type-moyenne (. Cette température n’est dépassée que quelques jours par an durant les
années “chaudes”.
Un cahier des charges qui impose un dimensionnement sur base de 30° et 40%, voire
même, 28° et 40% HR limitera les consommations durant toute la vie des équipements.
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C’est le responsable du bureau d’études qui demandera au fournisseur de sélectionner un
appareil qui ne déclenche pas par action du pressostat de sortie du compresseur pour une
température trop faible.
Les puissances frigorifiques seront établies sur base d’une température de consigne
minimale de 24°C en période de refroidissement, le critère énergétique optimum étant de
26°C. L’AICVF propose une température de l’air de 25°C, saufs locaux particuliers.
À noter que la température de 26°C n’est pas pour autant la température de consigne
permanente. C’est la température de dimensionnement pour une température extérieure
extrême. Cela signifie que, par très forte chaleur extérieure, le bâtiment pourrait “monter”
jusqu’à 26°C. Or, les occupants venant d’une température élevée à l’extérieur apprécieront
que l’écart thermique ne soit pas trop important.
Dans le cas de la technique de climatisation par plafonds froids, une température d’air de
26°C génère un confort équivalent à une température de 24°C obtenue avec un système
classique du type ventilo-convecteur, grâce à l’effet de rayonnement frais sur les têtes des
occupants.
Un tel niveau de consigne permet l’existence d’une zone neutre entre la consigne d’hiver
et la consigne d’été, gage de ne pas voir les productions de chaud et de froid fonctionner
simultanément dans le bâtiment.
Qualité moyenne de 36 à
(niveau ambiant de CO2 400-600 ppm au dessus du niveau 54 [m³/h.pers]
extérieur).
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Qualité acceptable de 22 à
(niveau ambiant de CO2 600-1 000 ppm au dessus du niveau 36 [m³/h.pers]
extérieur).
Sur base de taux d’occupation des locaux prédéfinis en fonction de leur usage
L’équipement prévisible des locaux doit lui aussi être défini avec soin si l’on ne désire pas
que le bureau d’études se base sur des valeurs standards qui sont parfois bien au-delà de
la réalité : le 25 W/m² pris traditionnellement pour estimer les charges de la bureautique
par exemple, n’est plus atteint aujourd’hui, sauf dans des secteurs spécifiques comme le
secteur bancaire.
Sur les puissances moyennes d’équipements, sur les taux d’occupation, . des coefficients
de foisonnement peuvent être appliqués sur base de l’idée que tout le monde n’est pas
toujours présent en même temps. Une étude réaliste des taux d’occupation prévisible est
nécessaire.
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La régulation de base travaillera au régime 8h00 – 18h00 et, en cas de canicule, la
régulation prolongera automatiquement la période de fonctionnement (en fonction du
maximum atteint par la température extérieure, par exemple).
Exemple.
1. En collaboration avec le bureau d’études de Tractebel, un test à été fait sur un
immeuble de bureaux pour tester l’impact de la période de fonctionnement des
équipements. Les résultats sont très variables en fonction de l’inertie du bâtiment :
3. Voyant l’intérêt de nos lecteurs passionnés par l’étude, divers compléments ont été
encore testés pour relativiser les impacts :
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Une réduction drastique du facteur solaire des baies permet de sous-
dimensionner les équipements frigorifiques de 42 %.
A l’aide d’une horloge, il sera utile de pouvoir minimiser le temps de marche du système
de réfrigération en fonction des périodes d’occupation du bâtiment et de la charge de
refroidissement. Si l’on prévoit un système de régulation numérique, il peut être imaginé
de rendre ces temps de fonctionnement dépendants de la température extérieure. Par
période de forte chaleur, on pourra alors laisser fonctionner les équipements 24h/24.
Pour permettre cette gestion lorsque parmi les utilisateurs, certains demandent une
production de froid permanente, il peut être intéressant de dissocier les productions de
manière à éviter de faire fonctionner en continu, notamment en hiver, une machine frigo
beaucoup trop puissante par rapport aux besoins.
Le bureau d’études dimensionne l’installation afin qu’elle puisse répondre aux conditions
extrêmes de température extérieure (30°C) et d’ensoleillement (ciel serein).
Souvent, pour limiter le coût d’investissement, il prévoit pour la boucle d’eau glacée un
régime départ 6° – retour 11°.
Or la boucle d’eau glacée circule dans un bâtiment à 22°…24°C. Elle présente donc des
pertes tout au long de son parcours. En rehaussant la température de départ de l’eau, on
diminue le Delta T° et donc les pertes des tuyauteries.
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Faire travailler le réseau d’eau froide au régime 12° – 17° est donc beaucoup plus efficace.
Comment ? Divers concepts d’installation sont possibles afin de mieux “coller” aux
besoins variables.
Pour que cette solution convienne, il faut que le profil de consommation du bâtiment soit
fortement lié à l’évolution de la température extérieure. En climatisation, c’est le cas
lorsque les besoins de réfrigération sont ceux liés au traitement de l’air neuf. Par contre,
les apports dus aux machines, à l’éclairage, aux personnes sont constants. Les apports
solaires sont plus ou moins liés à l’évolution de la température extérieure (c’est en été que
température et soleil sont au maximum) mais le soleil peut être important certaines
journées d’avril…
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Exemple.
Soit le réseau alimentant la batterie de froid du caisson de préparation de l’air neuf
(débit = 50) et le réseau d’eau glacée (débit = 100).
Cet impact est faible, mais il aura lieu durant toute la vie de l’installation, et il se
cumulera aux pertes par tuyauteries plus élevées et à la consommation de latente plus
forte également.
Réaliser des réseaux d’eau froide distincts, avec une modulation par
vanne 3 voies sur chaque départ
Si l’installation comporte plusieurs types de locaux dont les besoins sont différents, cela se
complique !
Par exemple, imaginons qu’il existe un local à apports internes importants et constant
(salle informatique par exemple) et dont la puissance des émetteurs est juste suffisante :
il devront toujours être alimentés à 6°. Si par ailleurs, plusieurs locaux plein sud avec
larges baies vitrées présentent des besoins liés à la température extérieure et à
l’ensoleillement, une modulation de la température de départ de ce circuit sera
intéressante.
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On peut alors réaliser des circuits différents commandés à des températures différentes,
via des vannes trois voies motorisées. Ici, on ne modulera que la température du circuit
“locaux plein sud”.
En thermique, il existe deux manières de réguler : agir sur le débit ou agir sur la
température.
En réfrigération, par contre, le régime classique 6° – 11° ou 7° -12° présente peu d’écart
par rapport à l’ambiance. De plus, le débit est important (à puissance égale, il faut 4 fois
plus de débit pour transporter du froid que du chaud puisque le Delta T° est 4 fois plus
petit) et sa modulation est plus aisée. Si les besoins sont fort variables, on sera dès lors
plus facilement tenté par une régulation sur le débit, avec une température de départ
constante, une température de retour la plus élevée possible… et des économies d’énergie
sur le transport de l’eau par l’utilisation d’une pompe à vitesse variable. Cependant, un
débit minimum dans l’évaporateur est requis par le constructeur, sous peine de le geler à
certains endroits. L’installation devra comprendre un by-pass de recyclage ou un
découplage hydraulique par une bouteille casse-pression.
Cette technique nécessite des éléments terminaux (comme les ventilo-convecteurs, les
centrales d’air, les sous-stations, …) régulés avec des vannes deux voies. Lorsque les
besoins diminuent, le débit total de la boucle diminue également. Pour maintenir la
pression constante aux bornes des équipements, on utilise des pompes à débit variable
pilotées soit par la température de retour, soit par la pression.
Par opposition à la possibilité de régulation sur sonde extérieure, on réalise ici une
régulation sur boucle fermée plus fidèle aux besoins du bâtiment. Pour l’évaporateur, ce
n’est plus la température de départ qui est augmentée, mais la température moyenne de
fonctionnement (régime 6° – 14° par exemple). La température moyenne à l’évaporateur
est donc augmentée, ce qui est favorable.
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Placer les consommateurs en série en fonction de leur température de
fonctionnement
Pour augmenter la température à l’évaporateur, on peut penser à trois solutions :
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On dimensionne un ballon tampon de telle sorte que son stockage corresponde à 5 à 10
minutes de la consommation en eau glacée.
Quel intérêt ?
La régulation numérique (ou digitale) est en plein essor ces dernières années. Cette fois,
ce n’est plus le câblage qui va déterminer les séquences mais bien le programme inclus
dans l’automate programmable ou le régulateur du groupe.
Il s’agit en fait d’une gestion globale du système qui vient se superposer aux équipements
décrits ci-dessus.
Il suffit d’imaginer la difficulté d’un technicien appelé pour résoudre une panne pour
comprendre tout l’intérêt d’enregistrer différents paramètres de l’installation.
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Exemple d’entretien prévisionnel.
Les pressions d’entrée et de sortie d’un compresseur et les mesures des températures
d’entrée et de sortie du frigorigène de cette machine ont été repérés lors de la mise au
point de l’installation. Si la température de refoulement est plus élevée qu’elle ne le
devrait, c’est que ce compresseur a un problème d’étanchéité de clapet. Il faut agir.
Exemple de délestage.
Chez Delhaize, on met en place un délesteur de charge sur les groupes frigorifiques
de telle sorte que ceux-ci ne s’enclenchent pas simultanément au démarrage des
fours à pain, lorsque le bâtiment est en période de pointe électrique.
L’inertie des équipements frigorifiques est telle que l’arrêt de quelques minutes ne
pose pas de difficulté majeure. Et l’économie tarifaire est appréciable !
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