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1. Introduction 5
1.1 Rappel de la finalité des droits de Propriété intellectuelle (PI) 5
1.2 Rappel des différents droits de PI 6
1.2.1 Propriété littéraire et artistique - Droit d’auteur 6
1.2.2 Droit des marques 7
1.2.3 Droit du design 7
1.2.4 Droit des brevets 7
1.3 Cumul des titres de protection 8
1.3.1 Double protection LDA-LDEs 8
1.3.2 Double protection LPM-LDEs 8
1.4 Principes généraux de PI 9
1.4.1 Principe du numerus clausus des droits de PI 9
1.4.2 Relation LCD - PI 9
1.4.2.1 Exemples jurisprudentiels 10
1.4.2.1.1 Relation LCD – LPM 10
1.4.2.1.2 Relation LCD - LDA 11
1.4.2.2 Résumé des relations LCD – PI 11
1.4.3 Convention d’union de Paris 12
1.4.3.1 Principe du traitement national 12
1.4.3.2 Principe du traitement national VS principe de réciprocité 12
1.4.4 Droit et délais de priorité 13
3. Droit du design 68
3.1. Les sources formelles 68
3.2. La notion de design 68
3.3. Les motifs d'exclusion de la protection 68
3.4. Les conditions de la protection 71
3.4.1 Nouveauté 73
3.4.2 Originalité 73
3.4.3 Divulgation non dommageable 73
3.5. Etendue de la protection 73
3.6. Droit au design 74
3.6.1 Naissance du droit sur un design 74
3.6.2 Durée de la protection 74
3.6.3 Priorité découlant du dépôt 74
3.6.4 Personne autorisée à effectuer un dépôt 75
3.7. Effets du droit sur le design 75
3.7.1 Droits absolus 75
3.7.2 Exceptions aux droits absolus 75
3.7.2.1 Droit de poursuivre l'utilisation 75
3.7.2.2 Droit d'utilisation parallèle 75
3.8. Transfert du droit, licence et exécution forcée 76
2
4.2.2 Notion de brevet d'invention 79
4.3. Conditions de la protection 79
4.3.1 Nouveauté 80
4.3.2 Activité inventive 81
4.3.3 Reproductibilité 83
4.3.4 Exclusion de la brevetabilité 83
4.4. Etendue de la protection 84
4.4.1 Droit d'interdire à des tiers l'utilisation professionnelle du brevet 84
4.4.2 Exceptions aux effets du brevet 84
4.4.3 Privilège des agriculteurs 84
4.5. Droit à la délivrance du brevet 85
4.5.1 Titularité et transfert des droits 85
4.5.2 Droit dérivé d'un usage antérieur 85
4.5.3 Les inventions de travailleurs 85
4.6. Nullité du brevet 86
4.6.1 Causes de nullité 86
4.6.2 Qualité pour agir 87
5. Droit d'auteur 88
5.1. Les sources formelles 88
5.2. Notion d'œuvre 88
5.2.1 Définition de l'œuvre 88
5.2.2 Œuvres à finalité pratique 89
5.3. Conditions de la protection 90
5.4. Différentes catégories d'œuvres 90
5.4.1 Enumération de l'art. 2 LDA 90
5.4.2 Les logiciels 92
5.4.3 Les œuvres dérivées et les bases de données 92
5.4.3.1 Les recueils 92
5.4.3.2 les œuvres dérivées ou de seconde main 92
5.4.3.3 Les bases de données (catégorie recueil) 93
5.4.4 Les œuvres non protégées 93
5.5. L'auteur 93
5.5.1 Définition 93
5.5.2 Qualité de co-auteur 93
5.6. Les droits de l'auteur 94
5.6.1 Les droits moraux 94
5.6.2 Les droits patrimoniaux 94
5.7. La durée de la protection du droit d'auteur 94
5.8. Exceptions au droit d'auteur 95
5.8.1 Utilisation de l'œuvre à des fins privées 95
5.9. Transfert des droits d'auteur 96
6. Voies de droit et mise en œuvre des droits de propriété intellectuelle 97
6.1 Les Fors 97
6.2. Actions civiles 97
6.2.1 en constatation 97
6.2.2 en cession des droits 97
6.2.3 en exécution d'une prestation 97
6.2.4 en réparation (dommages et intérêts, tort moral, remise du gain) 97
3
6.2.5 en publication du jugement 97
6.3. Mesures provisionnelles 97
6.4. Tribunal fédéral des brevets 97
6.5. Dispositions pénales 97
6.6. Intervention de l'administration des douanes 97
1. Introduction
LDA : Loi sur le droit d’auteur
TF : Tribunal Fédéral. ATF : Arrêté du TF.
Distinction entre PI industrielle et PI littéraire et artistique au niveau de la naissance de la protection :
- PI industrielle : beaucoup de démarches et formalités administratives pour obtenir le titre de protection. Après
s’être fait délivrer un brevet, donc un titre de protection, on bénéficie de la présomption d’être propriétaire d’un
droit valable. Ce n’est qu’une présomption et est réfragable - le titre de protection ne suffit pas à constituer le
droit. Le droit n’existera que si dispositions légales sont remplies -> validation par les tribunaux.
- droit d’auteur : titre s'acquiert automatiquement.
Définition
La PI n’est pas destinée à permettre la monopolisation d’idées, mais vise seulement l’octroi de droit exclusifs
d’exploitation limités dans le temps et dans l’espace, sur des modes particuliers de réalisation de celles-ci, artistiques ou
inventifs.
● modes particuliers de réalisation
○ pas une monopolisation d’idées, mais une monopolisation du droit d’usage pour un certain temps et lieu.
○ l’idée reste libre, c’est la manière de représenter l’idée qui est protégée. Deux auteurs peuvent avoir des
droits sur la même idée, mais c’est leur manière de la représenter/réaliser qui va différer.
○ élément moteur, qui permet de promouvoir l’innovation.
● Droit sujet à la temporalité. Après l’échéance de la durée de la protection, l’invention tombe dans le domaine
public et bénéficie à tous.
● Droit sujet à la territorialité, ce qui peut aboutir à une fragmentation des marchés qui n’est pas toujours à
l’avantage du commerce. Quand on obtient le droit d’une marque en Suisse, on ne peut pas la faire valoir en
France.
4
○ domaine apparenté : savoir-faire. Secret d’affaires. Alternative aux brevets. Désavantage : on peut perdre
le secret et ainsi l’avantage commercial.
● Propriété littéraire et artistique
○ droit d’auteur et droits voisins du droit d’auteur (LDA 1992) : 70 ans post-mortem
● promotion de la concurrence
○ loi contre la concurrence déloyale (LCD 1986, mod. 1995)
Le savoir-faire
Regroupe tout tour de main ou connaissance qui n’est ni de notoriété publique, ni facilement accessible, qui procure à son
détenteur un avantage sur la concurrence et dont le maintien secret est nécessaire pour ce faire.
Souvent, les entreprises doivent faire un arbitrage entre déposer un brevet pour être protégé impliquant de dévoiler le
secret de leur réussite, ou ne pas déposer de brevet et tenter de garder le secret sans protection intellectuelle.
L’usage permet de valider la marque. Dans le cas contraire, elle est sujette à nullité, ce qui permettrait à quelqu’un d’autre
de reprendre la marque.
La LDes a pour but de protéger la recherche esthétique donnée à un objet en vue d’en favoriser la commercialisation
industrielle.
« Le droit sur un design confère à son titulaire le droit d’interdire à des tiers d’utiliser le design à des fins industrielles. »
Art.9 al.1 Ldes
Conditions de la protection
● Nouveauté, même relative seulement si l’ignorance est objectivement justifiée (art. 2 al. 2 LDes);
● Originalité, qui est donnée si le design génère, de par ses éléments essentiels, une impression d’ensemble
différente de celle produite par les autres designs connus au moment du dépôt de la demande d’enregistrement
(art. 2 al. 3 LDes).
Invention : création par l’homme de quelque chose de nouveau (par combinaison) dans le domaine de la technique.
Pour ce qui est de l’examen d’une invention, on oublie la territorialité et on va voir dans le monde entier si elle n’a pas déjà
été déposée.
Pour avoir un brevet, il faut que l’invention soit reproductible et que l’auteur puisse décrire comment il en est venu à ce
résultat et pourquoi ce résultat est arrivé. Industrialisable = en suivant la marche à suivre, on va obtenir exactement le
même résultat que la première invention. Maîtrise par l’homme des forces de la nature doit être répétable. Un résultat
d’expérience n’est pas encore une invention.
Application partout différente de la loi : en Suisse, on ne doit pas démontrer que l’invention doit être industrialisable. Par
contre, si on a breveté quelque chose d’impossible à réaliser, des concurrents peuvent le prouver et faire annuler le droit
de protection.
Certaines peuvent créations demander plusieurs de ces finalités. Le cumul des titres de protection découle du Message
relatif à la LPM pour la LPM-LDes, admis par la jurisprudence pour la LDA-LDes;
● Nécessaire que la forme de l’objet remplisse à la fois les conditions de la protection de la LPM et de la LDes, ou de
la LDA et de la LDes;
● Indépendance des titres de protection sur le même objet.
● Vrai aussi lorsqu’un brevet entre en ligne de compte pour protéger les caractéristiques techniques de l’objet
considéré.
● Permet d’avoir une avance par rapport aux concurrents.
/!\ La protection a beau être cumulative, les dommages liés à ces protections ne sont pas cumulatives.
Désavantage LPM
● usage nécessaire, contrairement à l’usage non nécessaire au maintien du droit pour les designs
○ Si on a pas encore prévu d’utiliser la forme, il vaut mieux différer l’enregistrement comme marque et
envisager plutôt l’enregistrement comme design au début vu qu’il n’est pas obligatoire d’en faire usage.
En résumé, il vaut mieux enregistrer d’abord comme design et ensuite comme marque, autant pour profiter au maximum
de la durée de protection que pour ne pas perdre sa protection à cause d’un non-usage.
Le savoir-faire n’est donc pas protégeable. La distinction entre savoir-faire et invention : si le savoir-faire est empreinte à
une activité inventive, ça devient une invention/création. Si le savoir-faire ne relève pas d’inventivité, ça n’atteint pas le
niveau d’inventivité nécessaire pour accéder à la protection du droit des brevets.
1 Un droit absolu est un droit que la loi nous confère et qu’on peut faire valoir vis-à-vis de l’ensemble des intervenants sans avoir de
relation particulière avec eux. Droit qu’on peut opposer à tous les tiers.
En opposition à un droit subjectif, qui découle d’un contrat. Existe donc dès qu’il a une relation contractuelle entre deux ou plusieurs
parties. Peut être un droit de la protection du savoir-faire, qui est accordé et conclu à travers un contrat.
8
La clause générale (Art. 2 LCD) ne permet pas de protéger ce qui n’est pas ou plus protégé par un droit de PI, sauf si
l’imitation est le fruit d’un comportement contraire aux règles de la bonne foi dans les affaires.
Vu que les finalités de ces lois sont différentes, la LCD peut s’appliquer concurremment (cumulativement) aux droits de PI
ou indépendamment (à la place) d’eux en cas de copies systématiques et raffinées ou de comportement déloyal à un autre
titre.
● Art. 2 LCD, clause générale posant le principe de ce qui est déloyal.
● Art. 3 lit. b, lit. d et lit. e LCD, catalogue de comportements typiquement déloyaux.
2 https://www.sic-online.ch
4. Droit des signes distinctifs
4.8 Autres questions de droit des signes distinctifs
LPM 61; LCD 3 I d. La LPM l’emporte sur la LCD en tant que lex specialis seulement dans la mesure où la protection est possible selon la
LPM et pour autant que l’état de fait litigieux ne relève pas exclusivement de la LCD (consid. 3.3).
LPM 61; LCD 3 I d. A la différence des autres régimes de protection des signes distinctifs (marque, raison sociale et nom), le droit de la
concurrence déloyale ne traite pas uniquement du risque de confusion entre deux signes. Il s’agit bien plutôt de déterminer si un
comportement donné est de nature à tromper le public en créant un risque de confusion. Le droit de la concurrence déloyale protège
les intérêts de tous les participants au marché et va au-delà de la protection conférée par les lois spéciales telles que la LPM (consid.
3.4)
9
● « La LCD a pour but de garantir une concurrence loyale qui ne soit pas faussée. Ce but ne peut pas être réduit à
néant par le droit des marques
=> même le titulaire d’une marque légalement obtenue ne peut l’employer de façon déloyale.»
● « agit de façon déloyale celui qui prend des mesures de nature à faire naître une confusion avec les marchandises,
les œuvres, les prestations et les affaires d’autrui (Art. 3lit.d LCD). Un danger de confusion existe lorsque la
similitude des signes distinctifs en cause suscite l’impression erronée qu’il s’agit de signes de la même famille, en
provenance de la même entreprise ou d’entreprises étroitement liées entre elles. »
● « Il est déloyal pour une partie à un partenariat de déposer après la fin de ce contrat le signe distinctif qu’employait
d’abord l’autre partie sans l’avoir déposé, suscitant par là le danger d’une confusion avec la partie qui l’utilisait
antérieurement».
La LCD prime donc sur la LPM, en déclarant illicite l’utilisation de la marque Puls Media SA au vu de son côté déloyal face à
la télévision, alors même qu’elle avait légalement obtenu la marque.
Le titulaire d’une marque protégée par la LPM peut s’en voir interdire l’usage si celui-ci est déloyal au sens de la LCD.
Le TF dit qu’il peut y avoir une volonté de bénéficier de la renommée d’un autre produit, donc une exploitation de la
renommée d’un autre produit par un transfert d’image. Il est d’autant plus facile de transférer la renommée d’un produit
quand le packaging est ressemblant. L’article 3 e LCD est plus facilement applicable que l’article 3 d LCD.
● Mais n’importe quel conditionnement ne suffit pas, il faut que le conditionnement soit utilisé d’une manière qui ne
suscite rien d’autre qu’un rapprochement avec le produit d’un tiers, et que ce soit objectivement de nature à
provoquer chez le destinataire une association d’idées avec le signes de ce tiers. Il faut que l’association d’idées
s’impose de manière objective
○ => ce qui n’est pas le cas ici
● La destination du produit impose en quelque sorte la représentation graphique : pour montrer que les boules sont
légères, on est presque obligé de les faire voler.
○ la représentation des boules légères est un concept, et on ne peut pas protéger un concept/idée.
○ => dans ce cas-là, le TF rejette donc l’accusation de la volonté de transfert d’image.
Conditions
● Les bénéficiaires sont des ressortissants des pays membres de l’Union, y sont domiciliés ou bénéficient d’un
établissement commercial sérieux et effectif sur leur territoire.
● Art.2 et 3 CUP, Art.3 ADPIC
11
○ Le principe du traitement national, repris par l’ADPIC. Les conventions de base gérées et créées dans le
cadre de la PI (droit d’auteur ou industriel) ont ainsi pu être appliquées à des pays en dehors de l’Union.
● Exception au principe du traitement national en matière de procédure judiciaire et administrative (élection de
domicile et constitution de mandataire).
○ On ne va pas discriminer les étrangers -> assimilation aux étrangers et nationaux.
○ Si on veut déposer une marque en Suisse, on doit passer par une société chargée de propriété intellectuelle
qui s’occupera de nos demandes administratives.
○ Pour déposer sa marque sous la convention de Paris, il faut qu’il y ait un critère de rattachement avec un
des pays membres de l’Union de Paris. Critère de rattachement : nationalité, domicile, exploitation d’une
entreprise.
○ On passe généralement par un mandataire pour s’occuper de notre marque dans le pays où on dépose une
demande. Même si les traités ont facilité la demande de dépôt dans les pays, il faut quand même gérer
toute la communication administrative, d’où l’avantage d’avoir un mandataire.
1.4.3.2 Principe du traitement national VS principe de réciprocité
Protection accordée aux étrangers en fonction de celle offerte à nos nationaux dans les pays de ces étrangers.
Lorsqu’un ressortissant du pays A cherchait à obtenir un brevet dans un pays B, il aurait obtenu une durée de protection
plus petite (15 ans) que dans son pays d’origine (20 ans), alors dans l’autre sens le pays A appliquera une durée de
protection de la durée la plus petite aux ressortissants du pays B (15 ans), même si dans le pays A c’est plus long (20 ans).
Rappel du principe de la territorialité des droits/indépendance des titres de protection découle de l’ Art. 4bis CUP, pour les
brevets et de l’Art. 6 ch.3 CUP, pour les marques:
● Les droits obtenus dans un pays sur un bien immatériels sont indépendants de ceux obtenus dans un autre pays sur
le même bien.
○ implique que si on a les droits sur une marque en Suisse, on ne les as pas dans d’autres pays.
○ aboutit à un morcellement des marchés. On aura une protection que dans les pays où on en a fait une
demande d’enregistrement. Soit parce qu’on aura pas déposé des enregistrement dans plusieurs pays car
trop cher, ou pas des marchés intéressants.
○ L’enregistrement nous donne l’apparence d’un droit
● Ils sont opposables à tous ceux qui entreprennent des actes déployant un effet dans le pays de protection.
● Les conditions et la portée de la protection sont déterminées de façon autonome par les différents Etats.
○ Mentionné nulle part, mais on le déduit d’autres principes qui sont indiqués dans les conventions de
l’union de Paris.
○ Les autorités qui appliquent les droits de PI dans un pays ne regardent que les enregistrements antérieurs
dans le territoire. Néanmoins, les marques extérieures seront considérés comme des indices. On s’inspire
parfois des autres pays pour l’application de nos droits suisses.
○ Si des marques transitent en Suisse et qu’elles violent les droits d’une marque déposée en Suisse, elles
peuvent être poursuivies en justice.
1. Conditions :
● dépôt d’une demande d’enregistrement
12
● régulière
● auprès de l’administration compétente d’un des Etats membres de l’UP.
2. Bénéficiaires :
● ressortissants des Etats membres de l’UP
Si on dépose une demande d’enregistrement aujourd’hui pour une invention nouvelle, et en Allemagne la semaine
prochaine pour la même invention : si pendant cette semaine quelqu’un a publié l’invention, on pourrait obtenir un brevet
en Suisse mais pas en Allemagne, car l’invention aura déjà été divulguée. Pour éviter ces cas de figure, la CUP a introduit un
droit et des délais de priorité visant à faciliter les formalités d’obtentions en permettant aux états membres de l’UP d’être
protégés pendant une certaine durée pendant la phase d’obtention dans plusieurs Etats.
Ainsi, lorsqu’une demande a été déposée de manière régulière auprès de l’administration compétente d’un des Etats
membres de l’UP (CH: Institut fédéral de la PI), dans ce cas on est immunisé et on bénéficie d’un certain délai pour déposer
des demandes dans d’autres Etats. On va faire abstraction de tous les actes susceptibles de ruiner la protection de
l’invention.
● 6 mois : droit des designs et des marques
● 12 mois : droit des brevets et modèles d’utilité
13
2. Droit des marques
Le droit à la marque a une fonction publicitaire/de marketing.
Une marque indique la provenance industrielle, et une indication de provenance indique la provenance géographique.
A la différence du droit des marques qui est fermé et exclusif (car confère des droits exclusifs), les indications de
provenance constituent un système ouvert et collectif : permet à une multitude d’utilisateurs de bénéficier d’une
protection sans avoir de démarches administratives à accomplir.
Définition de la marque
Loi fédérale sur la protection des marques et des indications de provenance (LPM), RS 232.11 :
Art. 1 « La marque est un signe propre à distinguer les produits ou les services d’une entreprise de
ceux d’autres entreprises. »
● La marque est un signe associé dans l’esprit humain à une ou plusieurs marchandise(s) déterminée(s) ou à un ou
plusieurs service(s) déterminé(s) en relation avec une entreprise déterminée.
● fonction d’individualisation de la marque.
Article 15 ADPIC :
“Tout signe, ou toute combinaison de signes, propre à distinguer les produits ou les services d'une entreprise de ceux
d'autres entreprises sera propre à constituer une marque de fabrique ou de commerce. De tels signes, en particulier les
mots, y compris les noms de personne, les lettres, les chiffres, les éléments figuratifs et les combinaisons de couleurs, ainsi
que toute combinaison de ces signes, seront susceptibles d'être enregistrés comme marques de fabrique ou de commerce.”
14
○ toute la communauté européenne peut profiter de ce règlement.
● Règlement (CE) N° 207/2009 du Conseil du 26 février 2009 sur la marque de l'Union européenne (version
codifiée),Ref JO [2009 JO L 78/1]
● Règlement (CE) N° 2868/95 de la Commission du 13 décembre 1995 portant modalités d'application du règlement
(CE) N° 40/94 du Conseil sur la marque communautaire, Ref JO [1995 JO L 303/1]
Pour les 4 ordonnances d’exécution «Swissness», arrêtées par le CF le 2 septembre 2015 (cf: www.ipi.ch/swissness) :
● Ordonnance sur le registre des appellations d’origine et des indications géographiques pour les produits non
agricoles (O sur les AOP/IGP non agricoles)
● Ordonnance sur le registre des appellations d’origine et indications géographiques des produits agricoles et des
produits agricoles transformés
● Ordonnance sur l’utilisation des indications de provenance suisses pour les denrées alimentaires (OIPSD)
● Ordonnance du DEFR sur l’utilisation des indications de provenance suisses pour les denrées alimentaires (OISPD-
DEFR)
Mais aussi l’Ordonnance sur la protection des armoiries de la Suisse et des autres signes publics (OPAP).
Art. 48 al.1 LPM : L’indication de provenance d’un produit est exacte si les exigences prévues aux Art. 48a – 48c LPM sont
remplies, selon la compréhension qu’en ont les milieux intéressés, ainsi que selon l’influence qu’elles exercent sur la
renommée du produit (Art. 48 al.3 LPM):
Globalement le projet exige:
● pour les produits industriels (et artisanaux) une quote-part suisse de 60% des coûts de revient, y compris les coûts
de R+D;
● pour les produits naturels transformés, un 80% au moins du poids des matières premières doit être suisse, et une
transformation substantielle doit intervenir en Suisse.
● pour les services, le siège de la personne qui les fournit se trouve en Suisse, et une administration effective de la
société existe dans notre pays. -> l’entreprise doit exercer une réelle activité en Suisse, et des décisions
importantes y sont prises.
Articles étudiés :
● Art. 48a LPM: produits naturels
● Art. 48b LPM: denrées alimentaires
● Art. 48c LPM: autres produits, notamment industriels
● Art. 49 LPM pour les services
2.3.2.1 Produits naturels - 48a LPM
La provenance des produits naturels est déterminée par leur lieu d’extraction, d’élevage, de détention, de pêche et de
cueillette ;
17
Un produit naturel est directement issu de la nature et n’a pas été transformé avant sa mise en circulation (Art. 52b al.1lit.b
OPM) exemples : pomme de terre, pomme, tomate, etc. mais pas la purée de pomme ni la sauce tomate.
Art. 48a LPM: «La provenance d’un produit naturel correspond:
a. au lieu de l’extraction, pour les produits minéraux;
b. au lieu de la récolte, pour les produits végétaux;
-> ex: salade, pommes
c. au lieu où les animaux ont passé la majeure partie de leur existence, pour la viande qui en est issue;
-> précision car différence entre été et hiver (alpages, pâturages, parfois à la frontière entre deux pays).
C’est généralement le lieu où se trouve l’étable.
-> ex: viande d’élevage. Différent du point e, qui est de la viande chassée.
d. au lieu de la détention des animaux, pour les autres produits qui en sont issus;
-> implique que le lait peut être tiré ailleurs qu’en CH, sans pour autant perdre la protection de
provenance.
-> ex: lait, oeufs, miel, etc.
e. au lieu de la chasse ou de la pêche, pour les produits qui en sont tirés;
-> ex: viande et poisson + autres.
f. au lieu de l’élevage, pour les poissons d’élevage.»
2.3.2.2 Denrées alimentaires - 48b LPM
La loi sur les denrées alimentaires concerne l’étiquetage etc, par contre la LPM prime quand il est question de provenance.
Correspond au lieu où sont générés au moins 60 % de leur coût de revient (48c al.1)
Art. 48c al.2: «Sont pris en compte dans le calcul visé à l’al. 1:
a. les coûts de fabrication et d’assemblage;
les coûts de transport avant que le produit soit fini sont comptés dans ces coûts. Par contre, les coûts de
transport après la finalisation ne le sont plus.
b. les coûts de recherche et de développement3;
de l’idée au produit final. Clé de répartition = par produit. Les coûts généraux de R&D peuvent aussi être
répartis sur tous les produits de la société, et ainsi faire partie du calcul des 60%.
ajouté par Swissness -> complication horlogère imaginée en Suisse mais fabriquée à l’étranger sera
considérée comme suisse, car R&D sont compris dans le coût de revient et représentent au moins 60%.
c. les coûts liés à l’assurance de la qualité et à la certification prescrites par la loi ou réglementées de façon
homogène à l’échelle d’une branche».
Art. 48c al.2: «Ne sont pas pris en compte dans le calcul visé à l’al. 1:
- marketing, emballage, frais de transport post-production, coûts des produits introuvables en CH.
Art. 48c al.4: «L’indication de provenance doit en outre correspondre au lieu où s’est déroulée l’activité qui a conféré au
produit ses caractéristiques essentielles. Dans tous les cas, une étape significative de la fabrication du produit doit y avoir
été effectuée.»
3 Avant la révision Swissness, ces coûts étaient aussi inclus dans le calcul, mais il n’y avait pas de loi sur laquelle se reposer. Seulement
de la jurisprudence.
18
Le critère des coûts se rapporte aux seules dépenses effectivement encourues pour réaliser l’objet concerné.
19
● utilisation possible de la croix fédérale Suisse pour l’apposer sur des produits (Art.10 LPAP), pour autant qu’elle ne
soit pas trompeuse, parce qu’elle ferait croire à des rapports en fait inexistants avec la Confédération.
● usage des armoiries de la Confédération exclusivement réservée à l’Etat (Art.8 al.2 LPAP), sauf cas
exceptionnel de l’Art. 8al.4 LPAP
● aucune licence ne peut être accordée sur les armoiries de la Confédération et les signes pouvant
être confondus avec elles (Art.8 al.3 LPAP).
Les produits et services munis d’une indication géographique protégée (IGP) sont produits, transformés ou élaborés au lieu
de provenance (p. ex. viande des Grisons). Les indications géographiques protégées (IGP) et les appellations d’origine
20
protégées (AOP) sont des labels de qualité protégés par la loi suisse. Les produits et services non agricoles peuvent être
enregistrés auprès de l’IPI, les produits agricoles auprès de l’Office fédéral de l’agriculture. Une fois enregistrées, ces
indications peuvent être utilisées exclusivement pour les produits qui satisfont aux prescriptions de provenance, de
fabrication et de qualité inscrites dans le cahier des charges.
Les critères déterminant la provenance des produits et services sont définis dans la loi sur la protection des marques (LPM).
4 matières premières, principales caractéristiques physiques, chimiques, microbiologiques et organoleptiques (goût et odorat)
21
- dont la qualité ou les caractéristiques essentielles sont dus essentiellement ou exclusivement
- au milieu géographique comprenant les facteurs naturels et humains
- et qui est: (additionnel - et)
+ produit
+ transformé
+ élaboré
dans l’aire géographique concernée
5 La dénomination traditionnelle est ni le nom d’un lieu, région, pays, mais qui fait référence quand même directement à
un lieu. Ca désigne indirectement un lieu géographique. Sans évoquer un lieu précis, on peut reconnaître l’origine. ex:
Damassine (Jura/Landeron), fée verte (mais ne marche pas dans tout le territoire suisse, car si on l’évoque à Zürich, les gens
ne vont pas penser à une région en particulier).
22
Arrêt: TF, 29 oct. 2010, 2C_852/2009, sic! 3/2011, p.176-180, RJPI N.574: Vacherin Mont-d’Or / Försterkäse III
La sangle autour du fromage est-elle caractéristique du mont-d’or? Il ne faut pas oublier que le principe de base est celui de
la liberté d’imitation. La loi sur l’agriculture ne veut pas donner de monopoles sur certains produit. Le tribunal fédéral
considère que la simple sangle de bois/épicéa n’est pas spécifique au vacherin, la forme ronde et la boite non plus, par
conséquent il n’y a pas de moyen pour les bénéficiaire de l’AOP de Mont-d’Or de s’opposer à ce que l’autre fromage
(Försterkäse) utilise la sangle. Aucun risque de confusion.
Le TAF se base sur plusieurs points :
● La liberté d’imitation prévaut en Suisse;
● La Loi Agricole ne vise pas à accorder des monopoles sur certains produits.
● Seules les AOP/IGP sont protégées contre les usurpations, contrefaçons ou imitations, pas les produits en tant que
tels.
● Les critères fixés par le cahier des charges ne constituent pas une inégalité de traitement violant la liberté
économique (cf. Arrêt Gruyère).
Arrêt Gruyère...:
TF, 5.10.2015, 2C_1004/2014, RJPI N.960 Col du Jaun/Abländschen/Gruyère.
Le tribunal fédéral se demande si la fixation des critères du cahier des charges n’est pas susceptible de constituer une
inégalité de traitement violant le principe de la liberté économique garantie par la Constitution.
L’aire géographique pour faire du gruyère n’englobe pas les pâturages du Col du Jaun. Le cahier des charges de Gruyère a
été fixé en se référant à des conditions objectives qui justifie que certains pâturages de ce col de Jaun n’aurait pas accès à
l’appellation d’origine.
Une des caractéristiques du Gruyère est que les vaches mangent du foin qui n’a pas été mis en silo (ce qui change le goût du
lait). Les vaches du col du Jaun ont commencé à manger du foin hors des silo seulement 19 ans auparavant, ce qui ne
constitue pas une durée suffisamment longue pour considérer la pratique comme traditionnelle. Ainsi, cette discrimination
faite au col du Jaun est fondée sur des motifs objectifs.
-> Le but des AOP/IGP est de mettre en avant les spécificités géographiques/du terroir, c’est pour ça que les aires
géographiques sont délimitées (demandée dans le cahier des charges de la procédure d’enregistrement des marques
géographiques). Il en devient donc quasiment impossible pour une autre région d’intégrer le champ de protection de la
marque.
Exemples de délimitations faites dans les demandes d’enregistrement :
● William du valais (AOC) : première demande d’enregistrement d’une AOC
○ Pas de phase d’élaboration, donc groupement de producteurs et transformateurs seulement
○ facteurs géographiques (typicité du lien au terroir) : températures jour/nuit, chaleur, etc.
○ Canton du Valais
● Etivaz (AOC) : deuxième demande d’enregistrement d’une AOC
○ Production et transformation : Château-d’Oex, Rougemont, Rossinière, Ollon, Villeneuve, Ormont-Dessus,
Ormont-Dessous, Corbeyrier, Leysin, Bex
○ Affinage : Pays-d’Enhaut
Rappels et Récapitulatif: Provenance géographique: comprise au sens large du terme: lien au terroir et lien au savoir faire
régional qui accompagne le lien au terroir qui est le lien avec la qualité pure.
Damassine
TAF 5 mars 2008, B-6113/2007, sic! 10/2008, p.739-740, RJPI N.577, TAF 1 er octobre 2008, B-6251, RJPI N.568
Damassine -> prune dont on tire de l’alcool fort.
Admission du nom Damassine comme AOP par l’office fédérale de l’agriculture → publication de l’enregistrement. →
oppositions de la fédération suisse des spiritueux qui comptait parmi ses membres quelques producteurs de damassine. Le
TAF dit que c’est une association qui ne fabrique pas elle-même donc pas touchée par la décision mais elle doit défendre ses
membres donc il faut admettre que si l’association intervient pour faire valoir l’intérêt de la majorité de ses membres alors
elle a le droit d’agir. Mais il y a avait que 3 membres producteur de Damassine, donc pas de possibilité d’opposition. Il
restait un seul opposant, propriétaire d’un gros verger de Damassine. Il disait que ce nom était une prune, et donc que
limiter le nom de cette prune à l’usage seulement jurassien était une entrave à sa production.
Décision et arguments du TF :
TF, 26 février 2010, 2C_816/2008, sic!7/8 /2010, p. 534-537, RJPI N.569
- Le terme «Damassine» (AOP) n’est pas générique, car il n’est pas compris par la plupart des consommateurs
comme la désignation générale et courante de l’eau-de-vie issue de cette variété de prune, mais comme une eau-
de-vie de fruits typiquement jurassienne
- Il s’agit d’une dénomination traditionnelle «indication indirecte de la provenance d’un produit agricole faisant
référence à la région dont provient le produit sans la nommer expressément».
- Il n’y a en outre pas de risque d’induire le consommateur en erreur quant à la véritable origine du produit (Art. 4b
al.1 OAOP/IGP).
24
2.4.3.2.2 Nom générique VS dénomination traditionnelle
Absinthe (IGP)
TAF, 8 août 2014, B-4820/2012, sic! 2/2015, p.95-107 RJPI N.959
Dénominations traditionnelles:
- Fée verte
- La Bleue
Association interprofessionnelle de l'absinthe a déposé une demande d'enregistrement pour ces 3 dénominations
comme AOC. En 2007, ils se sont rendu compte que cela passerait jamais comme AOC, car il y a plein d’herbes (comme
l’anis étoilé) qui ne poussent pas en val de travers. → transformation de la demande en IGP. acceptée et publiée. → 42
oppositions, tant de Suisse que de France → décision de validation du TAF. → encore 12 recours
Le produit bénéficie d’une grande réputation dans le val de travers. Absinthe, certes le nom d’une variété végétale, mais il y
a d’autres nom à cette plante. Pas susceptible d’induire le consommateur en erreur. Comme l’absinthe était prohibée
pendant un certain temps et même inscrite dans la Constitution, on n’en parlait pas, et elle n’avait donc pas pu devenir un
mot générique, du langage courant. L’enregistrement était donc possible selon le TAF.
L’enjeu était ensuite de savoir si ces 3 dénominations étaient des dénominations traditionnelles enregistrables ou si elles
sont génériques, voire dépourvues de provenance géographique propre car pas rattachés au Val de Travers par un nombre
suffisant de consommateurs suisse pour remplir ce rôle d’indication de provenance.
- Dénominations traditionnelles: «indication indirecte de la provenance d’un produit agricole faisant référence à la
région dont provient le produit sans la nommer expressément» (TF, Damassine, RJPI N.569).
- Ces dénominations sont-elles traditionnelles (OFAG), ou au contraire sont-elles génériques et dépourvues de
contenu géographique propre ce qui les empêcherait d’être des dénominations traditionnelles et les exclurait de la
protection?
- Ces dénominations sont-elles des termes génériques non enregistrables comme IGP au sens de l’Art.4 AOP/IGP?
Mais, même lorsqu’elles ne font pas référence à la provenance des produits / services, elles ne doivent pas être
susceptibles d’induire le public en erreur
En résumé: les marques ordinaires ne doivent pas induire en erreur alors que les marques avec un contenu géographique
27
doivent en plus être véridiques.
Résumé de decisions.ch, décision de l’IPI mais qui a été infirmée par le TF qui a finalement refusé l’enregistrement :
"Calvi" a une double signification d'indication d'origine et de nom de famille. Bien que Calvi soit réputée pour être un lieu en
Corse, pour les consommateurs suisses qui ne connaissent pas la Corse, cela semble plus italien.
La Corse n'est ni connue ni particulièrement adaptée à la (grande) production industrielle de pièces métalliques. Le
consommateur n'attache pas beaucoup d'importance au fait que ces produits proviennent de Corse. L'élément image de la
marque n'indique en aucun cas l'emplacement de Calvi.
Compte tenu de toutes les circonstances, on peut supposer que le signe n’est pas compris comme une indication de l’endroit
situé à Calvi.
Il n'y a pas non plus besoin de rester libre; Calvi est un petit endroit qui vit du tourisme. Il n’y a guère d’entreprises
industrielles en Corse et il est peu probable que cela change.
28
■ -> il suffit qu’il existe ne serait-ce qu’un risque de confusion pour que l’inscription du signe Calvi
soit propre à induire en erreur, et donc refusée
Une autre entreprise, Appenzeller Natural, essaye de déposer une marque AppenzellerLand pour des produits laitiers aussi.
Bien Sûr, Appenzeller s‘oppose. Mais, les autres disent qu’il n’y a pas de raison de refuser leur dépôt de marque car
Appenzeller est à la base une indication de provenance, donc dans le domaine public, et que la marque Appenzeller n’aurait
même pas dû être enregistrée. Appenzeller Natural veut donc essayer de radier l’enregistrement d’Appenzeller.
La question est ici: Est-ce que le signe Appenzeller s’est imposé comme marque pour le consommateur suisse et donc si ce
n’est plus une simple indication de provenance. Critère pour qu’une marque soit imposable: ? Enquête de terrain, à quoi fait
penser Appenzeller? -> du fromage en premier
Décision de l’ATF : indication à la provenance industrielle de la marque. Non, le public sait où se trouve Appenzell, pas de
motif d’exclusion, mais la marque s’est imposée par l’usage dans l’esprit d’une grande partie des suisses (et pas seulement
de ceux de la région) : il faut qu’une grande partie des suisses croit que l’indication renvoie à un certain produit et pas à
une région (au travers d’études et sondages). Plus de ⅔ des gens pensent plus au fromage qu’à la région -> suffisant pour
considérer que la marque se soit imposée, même si cela ne fait pas longtemps. L’autre entreprise dit qu’elle conteste
l’usage de cette marque car elle veut l’utiliser aussi.
Quiz : les noms géographiques comme marque
INDIAN MOTORCYCLE
Motif absolu d’exclusion : inexistant. Enregistrement accepté.
TF, 4 décembre 2015, 4A_357/2015, RJPI N.834;
A la base, avaient déposé une demande du signe “Indian” pour articles motos + vêtements, ce à quoi le TF a répondu : le
signe "Indian (fig.)" doit être considéré comme propre à induire en erreur au sens de l'art. 2 let. c LPM.
Ils ont ensuite déposé une demande d’enregistrement de marque pour le signe “Indian Motorcycle”, catégorie vêtements :
● risque, car peut à la fois parler des indiens d’Amérique ou faire référence à l’Inde
● le signe est composé de 2 éléments : nom géographique et motorcycle. Le signe moto est trompeur, car si on vend
des motos et que la marque s’appelle indian motorcycle, les clients vont penser qu’ils viennent d’Inde et donc se
serait trompeur.
● Les vêtements, quant à eux, ne sont pas considérés comme appartenance au domaine public. Le signe était
trompeur (vêtements pas forcément fabriqués en Inde), mais le fait d’ajouter motorcycle, les clients ne vont pas
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penser que les t-shirts venaient d’Inde : en achetant un vêtement, les clients pensent que ce sont les motos qui
viennent d’Inde et pas le t-shirt qu’ils achètent.
Maui Jim
Motif absolu d’exclusion : existant. Enregistrement refusé
TAF, 28 mai 2015, B-608/2015, sic! 11/2015, p.641, RJPI N.829;
Maui = île Hawai.
● Maui Jim : signe verbal déposé comme marque de lunettes
● Maui est un nom de destination relativement connu par le cercle des clients.
● le déposant dit que Jim fait plus penser à un nom/patronyme qui vient de là-bas. Mais le TF dit que c’est pas assez
connu et donc le signe n’est pas enregistrable
Résumé decisions.ch : cf doc jurisprudence
PhoenixMiles
Motif absolu d’exclusion : inexistant. Enregistrement accepté.
TAF, 3 avril2014, B_3926/2013, sic! 11/2014, p.706-710, RJPI N.824;
● Marque composée pour produits relatifs à des avions (réparation et fabrication de pièces d’avion)
● Fantaisiste -> les gens pensent à un oiseau qui renaît de ses cendres. Adjonction de Miles avec caractères en
chinois + flèche -> voyage.
● Comment une marque composée de plusieurs éléments est perçu ? Réponse : c’est l’impression d’ensemble qui
prime. Là, on pense plus à la Chine. Le nom géographique (Phoenix) passe en arrière-plan, car les gens pensent plus
aux renvois fantaisistes qu’à autre chose.
○ Par opposition, le signe “Phoenix” pour de la cosmétique avait été refusé, mais aurait pu être accepté s’il
était accompagné d’une représentation d’un oiseau, faisant du coup plus penser à l’animal qui a un
caractère éternel qu’à l’indication géographique.
Résumé decisions.ch : cf doc jurisprudence
[L'IPI a refusé de s'enregistrer parce que la marque de services non américains est trompeuse en raison de la référence à
Phoenix, en Arizona. Le TF corrige:]
WILSON
Motif absolu d’exclusion : inexistant. Enregistrement accepté.
TF, 16 avril 2013, 4A_6/2013, sic! 9/2013, p.532-536, RJPI N.669;
● Produits relatifs au tabac
● Wilson se réfère à une ville américaine de Caroline du Nord. N’évoque pas d’attentes particulières en Suisse
● La ville de Wilson était à l’époque connue pour son importante industrie du tabac.
● Les consommateurs concernés voient-ils en Wilson plutôt une référence à une indication géographique ou à un
nom ?
○ le TAF a conclu que la marque était fantaisiste, et que le lien était suffisamment faible pour que
l’enregistrement soit accepté.
Résumés décisions.ch : cf doc jurisprudence
AFRI-COLA
Motif absolu d’exclusion : existant. Enregistrement refusé.
TF, 10 mars 2009, 4A_508/2008, RJPI N.221.
● Produits alimentaires non transformés
● Signe verbal composé
● L’indication géographique (Afrique) est tellement vaste que cela n’a pas vraiment de sens.
● Résumé de la décision :
○ TAF : en principe, les indications géographiques sont protégées
○ déposant : a argumenté qu’il n’y a personne sur le marché qui venait d’Afrique avec ce genre de produits
○ TAF : risque futur que des concurrents entrent sur ce marché. Il faut garder le marché libre.
○ TAF : Cola permet de créer un signe fantaisiste, mais pas assez fort. La perception du consommateur n’en
est pas assez impactée, et Africa a un caractère trompeur.
○ => TAF refuse d’enregistrer la marque.
30
2.5.2 Les marques géographiques
Terme nouveau, apparu avec la révision Swissness. Le mot Suisse a une valeur importante, c’est un argument de vente, qui
donne de la valeur à certains produits (ex: les montres). Le monde commercial veut et a besoin d’utiliser les indications
géographiques.
● Les produits/services suisses véhiculent l’image d’un haut standard de qualité (précision, tradition, innovation et
confiance);
● Les indications de provenances directes (Swiss Made) et indirectes (Guillaume Tell) sont souvent utilisées comme
marques ou comme éléments de marques;
● Cet impact positif sur le consommateur est consacré par le «paquet Swissness».
31
2.5.2.3 Les indications de provenance non-agricoles de l’Art. 50a LPM
● Possibilité d’enregistrer des signes appartenant au domaine public (mais n’étant pas devenus des noms génériques,
Art.50a al.4 LPM) et non (encore) imposés dans le commerce.
● Valables uniquement pour les indications géographiques qualifiées au sens de l’Art.22 §1 ADPIC dont la provenance
géographique conditionne de manière essentielle la qualité, la réputation ou une autre caractéristique déterminée
du produit.
Procédure :
art 50a LPM:
● Demande d’enregistrement
○ cahier des charges fixant les conditions/particularités garanties par la marque géographique.
● Utilisation ouverte à tous ceux qui satisfont aux conditions du règlement.
● Utilisation gratuite. (en cas de litige, c’est à vous de démontrer que vous avec les critères qu’il faut pour profiter de
la marque géographique)
Meilleures garanties que celles découlant d’un éventuel enregistrement comme élément de marques collectives ou de
garantie : l’indication géographique ainsi protégée échappera à toute monopolisation incompatible avec la notion
d’indication de provenance.
● marques collective (art. 22 LPM)
○ marque déposée par un groupement d’entreprises qui sert à distinguer les produits/services des membres
de ceux d’autres entreprises
● marque de garantie (art. 21 LPM)
○ beaucoup plus restreint, pas seulement destiné aux marques géographiques, c’est une marque
monopolisée, avec un titulaire qui décide comment et dans quelle circonstance la marque peut être utilisée
2.5.2.4 Protection
Libre disposition
Garantie du respect du besoin de libre disposition absolu du fait de la gratuité de l’utilisation et de l’absence d’autorisation
nécessaire (Art. 27d al.1 LPM) pour l’utilisation de la marque géographique. Ceux qui sont légitimes à utiliser l’indication de
provenance gardent la possibilité de l’utiliser.
● Le signe géographique demeure à disposition de:
○ tous les acteurs du marché qui proposent des produits satisfaisant aux conditions du règlement.
○ tous ceux qui dans la même région offrent des produits différents non soumis au règlement.
32
2.6. Définition de la marque
Art 1 LPM
1
La marque est un signe propre à distinguer les produits ou les services d’une entreprise de ceux d’autres entreprises.
2
Les mots, les lettres, les chiffres, les représentations graphiques, les formes en trois dimensions, seuls ou combinés
entre eux ou avec des couleurs, peuvent en particulier constituer des marques.
Élargissement de la notion de marque qui couvre aussi les services, les marques sonores et les marques
tridimensionnelles.
La marque nous dit de qui un produit ou un service provient. Une marque doit être distinctive pour les personnes qui
auront à faire à cette marque. Les marques ont un rôle économique aussi pour proposer de la qualité (garantie de qualité)
Montessori est une démarche pédagogique alternative. Développée et enseignée par la Dre Montessori, elle en a ensuite
assuré la promotion à travers le monde. Une marque Montessori a été déposée en 1939 en relation avec l’éducation sur le
plan international. Une marque Suisse a ensuite été déposée en 1997 pour le même type de prestations.
34
● “You” est aussi une dénomination qui peut être (et est) utilisée dans une marque composée. Si elle était
enregistrée, elle priverait les autres déposants ou déjà titulaires de marques de l’exploiter dans un signe composé.
You est donc refusé à l’enregistrement.
Extrait ATF:
Art. 2 let. a LPM; domaine public; besoin de libre disposition; signes élémentaires.
Signes appartenant au domaine public (consid. 2). Le mot "YOU" utilisé de façon isolée est, dans l'usage général de la
langue anglaise, un terme indispensable pour s'adresser personnellement à un destinataire déterminé, ce qui implique un
besoin de libre disposition (consid. 3-5.2).
Noms géographiques
Valser
Motif absolu d’exclusion : existant. Enregistrement refusé.
ATF 117 II 322/ JT 1992 I 365.
Réfs: LPM = Art. 3 al. 2 + Art. 14 al. 1 + Art. 6 al. 1 + Art. 292 Code Pénal, Art. 8 Code Civil,
On peut l'enregistrer si c’est une IPG. Il y a des exceptions possibles.
● La société qui produit l’eau Valser avait déposé la marque depuis 1976.
● En 1988, Passugger a acheté dans la vallée de Valse des terrains et a posé des marques avec Vals dedans (ex:
OptimaValser, etc.).
● La société Valser a fait opposition.
● Passugger a soulevé le motif de nullité de la marque Valser en disant qu’un nom géographique fait partie du
domaine public et qu’il doit être à la libre disposition absolu de tous.
● Le TAF a dit que dans ce cas particulier, la société Valser est largement connue et a enregistré la marque. Le signe
géographique s’est donc imposé comme marque géographique appartenant à la société Valser.
○ l’enregistrement des marques de Passugger contenant Vals ont donc été annulées
Autres exemples d’eau qui se sont imposées : Evian, Henniez.
Extrait ATF:
Protection des marques.
1. La preuve d'un fait notoire ne doit pas être rapportée (consid. 2).
35
2. Conditions auxquelles une marque portant l'indication d'un lieu est protégée, en particulier lorsqu'elle se rattache à des
produits dont la qualité dépend essentiellement de la qualité du sol (consid. 3).
3. Confusion de marques (consid. 4).
Extrait ATF:
Protection des marques; concurrence déloyale et droit au nom. Est-il possible de protéger un signe appartenant au
domaine public qui n'a qu'une portée régionale?
La dénomination "Brico" est assimilable à un signe appartenant au domaine public (consid. 1).
Art. 2 let. a LPM. Un signe appartenant au domaine public peut, exceptionnellement, être protégé en tant que marque, s'il
s'est imposé dans toutes les régions linguistiques comme une marque pour les produits ou les services concernés (consid.
2).
Application cumulative de la LPM et de la LCD (consid. 3a).
Dans le cas d'espèce, ni la loi contre la concurrence déloyale (consid. 3b et c) ni les dispositions relatives au nom (art. 29 al.
2 CC; consid. 4) ne justifient la protection de la désignation en cause.
COURS 5 (19.10.18)
La couleur
Protection possible mais relativement difficile à mettre en oeuvre.
Arrêt Lila - Milka
Les conditions ci-dessous ressortent de l’arrêt Lila pour Milka, qui avait déposé une demande d’enregistrement de la
couleur pour du chocolat.
L’IPI avait au départ refusé l’enregistrement de la couleur à Kraft pour des produits chocolatés. Sur recours, il a été
finalement constaté que Milka s’était imposée sur le marché, et que la couleur était inattendue pour le produit vendu.
Pour les marques de couleurs, on fait comme avec les marques de position (un signe est à un endroit précis sur un produit,
toujours au même endroit, et donc cela devient une marque). Il faut que les signes qu’on voit sur le produit apparaissent au
consommateur comme étant une énigme qu’il n’arrive à résoudre qu’en se disant “la solution, c’est que ce produit
appartient à cette entreprise, et que donc ce signe est une marque”. La couleur ou la position est donc complètement
inattendue et particulière à un produit provenant d’une entreprise.
Par exemple, les Louboutins (semelle rouge -> couleur et position) ont enregistré la marque en Europe. Mais en Suisse cela
n’est pas passé, on ne considère pas cela comme marque car on est plus stricts.
Quand la couleur est simplement une intention de design, et non une volonté de rallier le produit à un producteur
(ralliance industrielle), alors ce n’est pas une marque de couleur.
Arrêt Orange
CJCE, Arrêt Liebertel du 6 mai 2003, C-104/01
Une couleur peut dans certaines circonstances et pour certains produits/services présenter un caractère distinctif ab initio.
En Europe, on admet plus largement qu’une couleur puisse représenter une marque. Une couleur peut être un signe
distinctif, même sans passage du temps. Il peut y avoir des couleurs qui s’imposent comme marque, mais il peut aussi y
avoir certaines couleurs qui sont tellement inattendues qu’elles sont dès lors une marque.
Exemple de l’orange pour Salt, anciennement “Orange” :
● elle fait l’objet d’une représentation graphique claire, précise et complète;
● son enregistrement ne restreint pas indûment la disponibilité des couleurs pour les autres acteurs du même
secteur de marché;
● elle est perçue comme marque par le public pertinent;
● son enregistrement est limité à un nombre de produits/services restreints pour un marché pertinent très
spécifique.
2.6.1.3 Domaine public : signes génériques ou descriptifs
Toujours dans le domaine public.
Signes qui donnent des indications sur le produit, sur ses caractéristiques. C’est des mots du langage commun/courant.
37
«Post»
Motif absolu d’exclusion : existant. Enregistrement refusé.
TF, 1er décembre 2008, 4A_370/2008, sic! 3/2009, p.167-174, RJPI N.113.
Post décrit de manière directe les services postaux, il y a donc à la base une impossibilité absolue d’enregistrer cette
dénomination car elle est descriptive voire même générique, et doit à ce type rester dans le domaine public (Art 2 let a).
● Logique du TF : il y a peu d’alternatives à ce mot, ce qui empêcherait toute autre entreprise d’exercer dans ce
secteur. La marque est considérée comme descriptive, générique, et frappé d’un besoin de libre disponibilité. Il y a
donc une impossibilité de démontrer que le mot Post se serait imposé par l’usage comme des services postaux.
« Masterpiece»
Motif absolu d’exclusion : existant. Enregistrement refusé.
TF, 7 février 2003, 4A_7/2002, ATF 129 III 225,
Le rapport avec le produit ou le service doit être tel que le caractère descriptif de la marque doit être reconnaissable sans
efforts particuliers d’imagination.
Demande d’enregistrement pour des services financiers. Masterpiece = chef d’oeuvre.
Dans les services financiers, il y a une bonne connaissance de l’anglais.
● Désignation purement publicitaire vantant le service et descriptive des particularités du produit, donc on en peut
pas l’enregistrer. L’association d’idées entre le signe et le service n’est pas difficile à décrypter : il n’y a pas d’effort
de réflexion à fournir pour comprendre le côté descriptif de la dénomination.
« Remederm/Repaderm»
« Solis et Liliput/Soliput»
Motif absolu d’exclusion : inexistant. Marques SL non invalidées et enregistrement S refusé pour motif relatif d’exclusion.
TF, 17 mars 1953, ATF 79 I 98 / JT 1954 I 148.
Solis et liliput (SL) fabriquaient des coussins chauffants et des petites lampes à quartz pour bronzer. L’entreprise a déposé 2
marques, une Solis et l’autre Liliput.
Un concurrent commercialise des petites lampes à quartz sous le nom Soliput (S).
● SL disent que S ne peut pas commercialiser sous ce nom des produits similaires. Motif relatif d’enregistrement.
● Pour se défendre, S veut voir si SL sont des marques valables. Liliput est-il descriptif? si S arrive à faire annuler la
protection de la marque Liliput, alors il n’y aurait plus de risque de confusion avec Solis.
○ Vu que Liliput est une histoire, un monde imaginaire très connu dans lequel il y a des minuscules hommes,
la marque Liliput est valable car demande un effort de réflexion et cela ne décrit pas directement le fait
38
que c’est petit. Il n’y a pas non plus un besoin de libre disposition, car Liliput n’empêche pas d’utiliser
d’autres mots pour représenter la petitesse.
■ Piccolo aurait par contre été descriptif de la petitesse des produits, car les milieux intéressés
auraient compris ce mot.
● Soliput n’est pas valable car il y a bien une contraction des deux marques du titulaire de SL. Susceptible d’être
confondu de manière directe ou indirecte, car le public pourrait rapporter ce nouveau nom comme un troisième
produit de SL.
«delight aromas»
Motif absolu d’exclusion : inexistant. Enregistrement accepté.
TAF, 4 décembre 2007, B-804/2007, sic! 6/2008, p.433-434, RJPI N.91.
Pour des produits alimentaires. Delight -> pas du vrai anglais. Delightfull est le vrai terme anglais. Delight pourrait tout
autant vouloir signifier léger pour “light”.
Le TAF dit que Delight n’est pas juste, donc ne peut pas être descriptif . Quand on ne trouve pas le mot dans le dictionnaire,
alors on ne peut pas le considérer comme descriptif. Donc à priori cela pourrait être éligible à l’enregistrement. En plus, les
connaissances de l’anglais par les consommateurs de denrées alimentaires sont limitée (basique). Le sens de la marque
déposée est donc variable, car nécessite un effort de compréhension, donc la marque est enregistrable.
Autre exemple : Babydry pour des couches. Néologisme, car les termes utilisés existent en tant que tels, mais
combinés ils ne forment pas de l’anglais correct, donc pas descriptif.
Autres particularités :
● Un risque de tromperie objectif suffit (pas nécessaire que la tromperie soit volontaire).
● Même dans une seule de nos langues nationales pour une partie seulement du public suisse pour qu’il ne puisse
pas être enregistré comme marque
○ Différent de ce qu’on a vu pour l’imposition des signes comme marques : Arrêt Brico - un signe valable
peut devenir banal si on établit que dans l’esprit du public il identifie l’entreprise à l’origine de celui-ci, mais
le public est la Suisse en entier. Il ne suffit pas d’une imposition en Suisse italienne pour que la marque
puisse être enregistrée et considérée comme valable dans l’ensemble de la Suisse.
● Selon la manière dont signe est enregistré (et pas utilisé).
○ Pas de réparation possible par l’usage.
«Wilson»
Motif absolu d’exclusion : inexistant. Enregistrement accepté.
TF, 16 avril 2013, 4A_6/2013, sic! 9/2013, p. 532-536, RJPI N.669
Tabac: Wilson est le nom d’une ville de l’Etat de Caroline du Nord. Y-a-t-il un risque que le consommateur soit induit en
erreur?
● TAF : estime que le signe n’est pas trompeur, car n’est pas descriptif ou dépourvu de force distinctive, et n’est pas
non plus compris comme une indication de provenance.
● A titre d’indice (pour conforter le TAF dans leur opinion), on regarde aussi du côté du pays d’origine le signe n’est
pas non plus frappé d’un besoin de libre disponibilité. Dans ce cas, il est utilisé par un seul titulaire aux Etats-Unis
pour cette classe de produits. Par conséquent, rien ne s’oppose à ce que le signe Wilson soit enregistré en Suisse
pour du tabac également.
● Il peut donc bénéficier de l’enregistrement comme marque, si il précise que ce n’est pas un produit de la région de
Wilson.
« Tourbillon»
Motif absolu d’exclusion : inexistant. Enregistrement accepté.
TAF, 7 décembre 2010, B-1223/2010, sic! 5/2011, p.319, RJPI N.237
39
Enregistré pour des produits horlogers. Comment est compris le terme tourbillon? est-ce que cela évoque une
caractéristique de la montre ou la colline qui se trouve à Sion ?
● Le TAF suggère qu’il faut tenir compte de l’ensemble des destinataires potentiels et surtout des cercles les plus
vulnérables (les moins qualifiés). Le TAF estime qu'il y a 3 interprétations:
○ 1. au sens littéral, comme un tourbillon dans l’eau ou dans l’air
○ 2. au sens descriptif, comme un tourbillon d’horlogerie
○ 3. au sens géographique, comme une référence indirecte à Sion : indication de provenance
● Quel sens est prépondérant ? En fonction de cela, il se pourrait que la marque puisse induire en erreur.
● Le TAF conclue que “Tourbillon” agrémenté de l’élément graphique évite au consommateur d’être induit en
erreur : on pense plus au tourbillon d’une montre qu’à un lieu géographique.
● Par conséquent, le TAF a admis la marque à l’enregistrement, car les signes verbaux et graphiques combinés ne
sont pas trompeurs
○ Mais la décision peut être difficile à comprendre si on s’en tient à la loi, car l’élément graphique faisant
référence à une caractéristique de la montre rend la marque descriptive, et donc dans le domaine public.
Le TAF a probablement estimé que l’interprétation demandait une certaine réflexion du consommateur, et
que le tourbillon ne représentait qu’une petite partie de la montre et pas le produit dans son ensemble (ex:
pépin pour une pomme).
○ Il se peut toutefois qu’un tiers attaque par la suite la marque en soulevenant l’exception de nullité.
«Expo.02»
Motif absolu d’exclusion : inexistant. Enregistrement accepté.
CREPI, MA-AA 16/00, sic! 8/2001, p.738-740
Exposition nationale. L’association avait déposé une marque “expo.01”. Et puis il est apparu dans le courant de l’année
1999 que le projet prendrait du retard. A ce moment, quelqu’un qui avait rien à voir a eu l’idée de déposer la marque
expo.02. Dès le moment ou expo.01 a voulu se transformer en expo.02 il y a eu un problème.
● L’enregistrement de expo.02 par le tiers a été refusé, car trop banal pour une exposition en 2002 et en plus
trompeur par rapport à l’association qui avait déposé expo.01.
○ Le déposant de expo.02 a donc fait recours : si banal, pourquoi expo.01 avait-il pu être enregistré ?
● Réponse de la CREPI : entre 01 et 02, expo.01 était devenu distinctive et s’était donc imposé (entre 95 et 99)
comme marque alors même que expo.02 était banal pour 2002. Vu que expo.01 s’était imposé, alors déposer un
expo. 02 est trompeur pour un tiers qui n’a rien à voir.
○ Expo.01 ont donc pu déposer expo.02.
Nombreux autres arrêts du TAF en particulier, voir RJPI pour des exemples.
«Opium»
Motif absolu d’exclusion : inexistant. Enregistrement accepté.
TF, 3 octobre 1986, RSPI 1987 I 57
Marque de cosmétiques (parfum et savon) déposée sur le plan international par Yves St-Laurent.
● Mais dès le moment où YSL a voulu l’enregistrer en Suisse, l’IPI a refusé la demande : au sens littéral, Opium fait
avant tout référence à de la drogue et serait contraire aux bonnes moeurs.
● YSL a fait fait recours.
40
○ Le TF infirme effectivement que Opium (bien que de mauvais goût) n’est pas contraire aux moeurs.
○ Il a donc exclu le caractère choquant, mais se demande si le terme ne pourrait pas induire le public en
erreur?
■ Ceux qui pourraient être induit en erreur sont les drogués, mais généralement, ces gens savent très
bien qu’ils n’en trouveront pas au rayon parfum.
○ Donc pas de risque que le consommateur soit induit en erreur : la marque verbale a été acceptée.
«Week-end sex»
Motif absolu d’exclusion : existant. Enregistrement refusé car contraire à la morale.
TF, 19 novembre 1972, RSPI 1973 I 45
Marque déposée pour un journal. Refusé car fait l’apologie du sex pendant le week-end.
Résumé sic:
Le signe du croissant rouge est absolument exclu de la protection de la marque, même en combinaison avec d'autres
éléments de la marque. Un cercle perforé de manière excentrique peut être perçu comme un croissant et est donc
incapable de protéger en rouge. La palette de couleurs rose pâle reste trop semblable à celle d'un croissant rouge.
Cf résumé decisions.ch dans doc jurisprudence
«EuroSwiss University»
Motif absolu d’exclusion : existant. Enregistrement refusé.
TAF, 8 juin 2007, B-7399/ 2006, sic! 1/2008, p.51, RJPI N.248
Rien à voir avec l’Europe, donc contraire au droit.
Résumé decisions.ch :
Le caractère à évaluer dans cette affaire contient tous les éléments caractéristiques de l'emblème du
Conseil de l'Europe. Sur la base de l'impression globale du signe, il y a lieu de croire que le public pertinent penserait, dans
la perception du signe, à une relation entre le détenteur du signe et une organisation intergouvernementale et supposera
que l '"université EuroSwiss" a été créée et exploitée par l'une de ces institutions. Par conséquent, le signe est trompeur au
sens de l’Art. 2 LPM.
«Pfannen- Trophy»
Commission suisse pour la loyauté, sic! 9/2004, p.737-741
Décision prise par la commission suisse pour la loyauté. Signe apposé sur le fond des casseroles.
La production était à la base suisse, mais les produits ont eu un tel succès qu’ils ont dû délocaliser la
production en Chine, et les casseroles ont continué à être marqué par “Switzerland”.
Mais il ne suffit pas de dire que les produits ont été fabriqués sous licence Suisse en Chine pour qualifier la provenance
comme Suisse. Décision prise avant Swissness.
La publicité et l'emballage des récipients Trophy arboraient de manière bien visible la croix suisse et le terme «Suisse»,
tandis que l'appellation d'origine "Made in China" était uniquement imprimée sur l'emballage. En conséquence, la SLK est
parvenue à la conclusion que, conformément à son principe n ° 2.1 ainsi qu’à l’article 3 lit. b de la loi fédérale contre la
concurrence déloyale (LCD), il existe un usage déloyal d'une indication d'origine suisse.
Cf résumé decisions.ch dans doc jurisprudence
«www.bundesgericht.ch»
Motif absolu d’exclusion : existant. Enregistrement annulé.
41
TF, 2 septembre 2003, sic! 2/2004, p. 109-110.
Quelqu’un a enregistré ce nom de domaine, alors qu’il n’avait rien à voir avec la Confédération.
Le TF a réagi en demandant de transférer gratuitement le nom de domaine. Une plainte pénale a été déposée comme en
prévoit la possibilité selon la protection des armoiries et autres signes (Loi sur la protection et l’emblème suisse).
Finalement, la cause revient devant le TF (situation boomerang) qui dit que les mots Confédération, Fédérale, Communale
etc sont selon l’Art. 6 de la Loi sur la Protection des Armoiries réservées aux collectivités publiques qu’elle désigne. Celui
qui enregistre un signe directement représentatif de la collectivité publique sans avoir d’autorisation à le faire est par
conséquent dans l’illégalité, et doit renoncer à sa protection.
COURS 6 (26.10.18)
En fonction :
● des biens / de l’objet de la marque:
○ En fonction des produit:
■ de fabrique
■ de commerce
■ de production
○ En fonction des services
● de l’aspect:
○ figuratives
■ simple, au sens strict
■ combinées ou complexes
○ de forme et de position (Art. 2 b LPM)
■ simple, au sens strict
■ signes tridimensionnels
○ verbales
● du titulaire
● du champs de protection
● du type d’usage
2.6.2.2.1 Figuratives
Marques figuratives simples :
42
Marques combinées ou complexes
2.6.2.2.2 Verbales
● Mots
○ mots simples, suites de mots, slogans.
● Acronymes:
○ Ensemble de caractère alphabétique qui sont les initiales de différents mots qui désignent un tout.
○ Les marques faibles “limites” (qui ne restent pas longtemps en mémoire) bénéficient d’un champ de
protection réduit. Les acronymes en font partie, car il suffit d’apporter une petite modification pour de ne
plus tomber dans le champs de protection de la marque.
«SFG»
CJGE (Cour de Justice du canton de Genève), 14 décembre 2007, ACJC/1565/ 2007, sic! 2/2009, p.82-86, RJPI N.544
2 raisons sociales différentes : Société Fiduciaire de Gérance VS Services Financiers de Genèv. Services similaires
● Décision de la CJGE: l’acronyme SFG est descriptif dans les 2 cas, donc exclu de la protection des droits de marques
et des raisons de commerce.
● Le seul élément susceptible d’être distinctif dans ce cas-là étant l’acronyme, et celui-ci étant descriptif donc exclu
d’enregistrement, il a été admis qu’il y avait un risque de confusion.
«SAP/ASAP»
TAF, 28 mais 2010, B-2844/2009, sic! 10/2010, p.725, RJPI N.351
Pour des service relevant de l’informatique, des télécom et de la comptabilité, SAP et ASAP seraient-ils susceptible d’être
confondus ? Le TAF dit: les 2 signes ont pas de signification claire qui leur soit propre. L’adjonction d’une lettre initiale est
propre à modifier l’impression générale qui se dégage d’une courte suite de lettre que forme un acronyme, donc co-
existence possible.
«ASV»
TAF, 18 mars 2013, B-6629/2011, sic! 7-8/ 2013, p. 443, RJPI N.646
Coexistence entre 2 signes: Adaptive Support Ventilation (aides médicales qui permettent d’amener une assistance
respiratoire) donc destiné aux médecins qui ont l’habitude de ce genre de produits (experts). Autant Adaptive Support
Ventilation que ASV (car renvoie les consommateurs avertis au sous-jacent de l’acronyme) sont descriptifs du produit qu’ils
désignent. L’acronyme n’est donc pas protégeable au niveau des marques.
«APRIL/APIL»
TAF, 22 juillet 2013, B-2681/2012, sic! 12/2013, p.768, RJPI N.703
APIL: Assurance Pour les Impayé de Loyer; APRIL: services d’assurance. Très grande similarité visuelle et phonétique, donc
risque de confusion (malgré le degré d’attention lorsqu’on conclut un contrat d’assurance).
● Différence avec ASAP, c’est que la lettre ajoutée est pas au début du mot dans ce cas. Le risque de confusion est
accru si le début du mot est identique. D’après les juges, notre audition accorde une attention particulière au début
et à la fin du mot.
43
2.6.2.2.3 Forme et position
La forme du produit pourra, en vertu du cumul des titres de protection, être protégée à la fois en tant que:
● œuvre des arts appliqués, si elle est individuelle;
● design, si elle est nouvelle et originale;
● marque de forme, si la forme du produit lui-même fait référence à l’entreprise qui en est à l’origine.
Les marques tridimensionnelles n’existent en droit Suisse que depuis 1992. Avant, on appelait ça des marques “telles
quelles”. La législation étrangère était plus avancée qu’ici, donc on reconnaissait les marques de forme lorsqu’elles étaient
enregistrées ailleurs.
L’art. 2 let. a LPM prévoit que les signes appartenant au domaine public sont exclus de la protection, sauf s’ils se sont
imposés comme marques pour les produits ou les services concernés;
L’art. 2 let. b LPM prévoit que les formes qui constituent la nature même du produit et les formes de produits ou
d’emballages qui sont techniquement nécessaires sont exclues de la protection. Conformément à cette disposition, aucun
signe tridimensionnel appartenant à ces catégories ne peut s’imposer comme marque par l’usage.
● La forme donnée à un produit doit pouvoir être dissociée de sa fonction et la forme de l’emballage choisi ne doit
pas être la plus simple et la meilleure marché. (ensuite, est-elle distinctive?)
● vérifier d’abord que la forme n’est pas techniquement nécessaire ou ne constitue pas la nature même du produit
au sens de l’Art. 2 al.1 lit.b LPM, puis qu’elle n’est pas non plus exclue de l’enregistrement parce qu’elle
appartiendrait au domaine public au sens de l’Art.2 al.1 lit.a LPM.
Nature même du produit : les formes qui constituent la nature même du produit sont celles dont les caractéristiques
tridimensionnelles essentielles se composent d’éléments de forme purement génériques pour les produits du segment correspondant.
Sous l’angle de l’art. 2 let. b LPM, l’Institut détermine quels sont les éléments qui caractérisent le genre des produits en question. Les
formes de produits ne présentant que des différences minimes par rapport aux éléments purement génériques sont exclues de
l’enregistrement. Par contre, si une forme de produit comporte des éléments décoratifs allant au-delà des éléments inhérents à la
forme, elle ne constitue en principe plus la nature même du produit.
Les formes suivantes constituent par exemple la nature même du produit : un simple anneau (déposé pour des bijoux) ou une simple
balle (pour des jouets), sans aucune adjonction.
Un emballage destiné à un produit qui ne possède pas de forme propre (liquide, poudre, substance gazeuse) tombe également sous le
motif d’exclusion « nature même du produit », s’il est composé d’éléments purement génériques. Il existe un besoin absolu de
disponibilité pour ce genre d’emballage.
Techniquement nécessaire : Tant la forme de la marchandise que celle de son emballage peut être techniquement nécessaire au sens
de l’art. 2 let. b LPM. Une forme est considérée comme techniquement nécessaire au sens de l’art. 2 let. b LPM lorsque, pour un produit
de la nature concernée, il n’existe absolument aucune forme alternative permettant d’obtenir le même effet technique à la disposition
des concurrents, ou lorsque l’usage d’une forme alternative ne peut être raisonnablement envisagé dans un marché concurrentiel.
L’absence de formes alternatives raisonnablement envisageables est donnée lorsque les concurrents doivent renoncer à la forme la
plus élémentaire, voire la mieux adaptée, et sont contraints d’avoir recours à une solution moins pratique, moins solide ou engendrant
des coûts de production plus importants272.
Si une forme de produit ou d’emballage comporte des éléments esthétiques, en plus d’éléments techniquement nécessaires, l’art. 2 let.
b LPM ne s’applique pas. Par contre, les formes techniquement nécessaires ne comprenant que des éléments esthétiques mineurs
tombent sous le coup du motif d’exclusion prévu à l’art. 2 let. b LPM.
Il faut distinguer la nécessité technique (technisch notwendig) prévue par l’art. 2 let. b LPM de la forme du produit liée à des
considérations d’ordre technique (technisch bedingt), qui est prise en compte dans l’examen du motif de refus lié au domaine public,
conformément à l’art. 2 let. a LPM .
Domaine public : Appartiennent au domaine public les simples éléments géométriques de base. Il en est de même en particulier des
formes de produit ou d’emballage qui ne s’écartent d’une forme habituelle et attendue ou banale ni dans leurs éléments, ni dans la
combinaison de ces derniers. Ces formes ne restent ainsi pas ancrées dans la mémoire des destinataires par manque « d’originalité ».
Lorsqu’une marque est constituée d’éléments appartenant au domaine public, son originalité doit résider au moins dans la combinaison
de ses éléments constitutifs, lesquels doivent être combinés de manière inattendue. En d’autres termes, une forme ne relève pas du
44
domaine public lorsqu’elle se démarque clairement (auffällig) des formes banales dans la catégorie de produits ou services concernée
de manière à être perçue par les milieux concernés comme un renvoi à une entreprise déterminée.
Ainsi, lors de l’examen d’une demande d’enregistrement, il faut dans un premier temps définir les formes banales dans le domaine des
produits ou services revendiqués au moment de la décision, en se fondant sur les formes de produits et d’emballages utilisées
couramment dans les catégories en question. La diversité des formes dans la catégorie considérée joue un rôle prépondérant dans cette
définition des formes banales de produits et d’emballages. En effet, plus grande est la diversité des formes dans une catégorie, plus il
sera difficile de créer une forme non banale qui puisse être perçue par les destinataires comme un renvoi à une entreprise déterminée
et non comme simple variante d’une forme usuelle. Dès lors, plus la diversité de formes dans le domaine concerné est grande, plus le
nombre de formes (ou de parties de ces formes) considérées comme banales est élevé.
Ensuite, il faut déterminer dans quelle mesure la forme examinée, en se basant sur l’impression générale qui s’en dégage, s’écarte des
formes banales, précédemment définies, du domaine concerné. Le caractère inhabituel d’une forme (parce qu’elle est nouvelle sur le
marché ou qu’elle n’est utilisée que par une seule entreprise) n’exclut pas son appartenance au domaine public. En effet, le fait que la
forme examinée se différencie de celles utilisées pour des produits ou services concurrents n’est pas décisif. Le seul élément
déterminant est de savoir si l’écart avec les formes usuelles de la catégorie de produits ou de services en question est à tel point
évident, inattendu ou inhabituel, que ladite forme est perçue par les destinataires comme le renvoi à une entreprise déterminée. Il ne
suffit pas qu’une forme soit particulière (individuell) et qu’on puisse s’en souvenir pour que les milieux intéressés la considèrent comme
un renvoi à la provenance commerciale des produits et services. En d’autres mots, il ne suffit pas que la forme en question se distingue
d’autres formes seulement par son aspect esthétique ; au contraire, son originalité manifeste doit faire fonction de renvoi à une
entreprise déterminée. En particulier, une forme même peu courante peut être déterminée par des aspects fonctionnels (p. ex. la
fabrication ou sa destination) ou des aspects de nature esthétique. Ces formes sont considérées comme banales. Sont également
assimilées aux formes banales celles qui, sans être techniquement nécessaires, sont déterminées par leur finalité (formes liées à des
considérations d’ordre technique).
Conformément aux principes généraux applicables dans l’examen des marques (cf. ch. 3, p. 106), la perception que le public cible a d’un
signe est décisive pour l’appréciation de son caractère distinctif. Si ce dernier reconnaît dans une forme du produit ou de l’emballage,
en plus de son aspect fonctionnel ou esthétique, également un renvoi à une entreprise déterminée, elle peut être protégée en tant que
marque.
45
L’existence de motifs d’exclusion pour une marque tridimensionnelle au sens étroit est examinée à l’aune tant de l’art. 2
let. a que de l’art. 2 let. b LPM. Chaque fois qu’il n’existe pas de motif de refus au sens de l’art. 2 let. b LPM, l’Institut
examine le signe déposé à la lumière de l’art. 2 let. a LPM pour déterminer si la forme relève du domaine public.
Chaise panton
IPI refuse d’enregistrer la forme de la chaise Panton comme une marque : il y a uniquement de la recherche esthétique qui
est donnée au produit. Aucun signe distinctif qui revient à cette forme. Ne peut pas faire de la monopolisation : c’est soit
du droit d’auteur soit du droit des marques.
TF, 19 août 2008, 4A_170/2008, ATF 134 III 547, sic! 2008, p. 890-893, «Freischwinger Panton (3D) II»
Recours devant le TF: Refus à nouveau pour la marque de forme.
● Le droit des marques n’est pas là pour prolonger indéfiniment la protection. La marque de forme ne peut pas
reprendre le relais après l’échéance de la protection du design, car cela reviendrait à pérenniser sans limite des
droits qu'on a voulu limiter dans le temps (droit du design) car le droit à la marque prendrait le dessus après la fin
du droit du design.
● De plus, le public (acheteur de mobilier) ne voit pas autre chose qu’une simple recherche esthétique.
○ Mais cet argument n’est valable qu’à l’enregistrement à titre originel : si on prouve que la forme s’est
imposée comme marque avec le temps, l’argument de la simple recherche esthétique ne sera
probablement plus valable.
Boules Lindor
Motif absolu d’exclusion : existant. Enregistrement de la marque de forme refusée.
TF, 18 juillet 2007, 4A_129/2007, sic! 2/2008 p.110-113, RJPI N.187
Les boules de chocolat Lindor. Forme sphérique avec couleur rouge et bleu.
● Refus par l’IPI de la demande d’enregistrement de la forme car considéraient que la forme géométrique (classique)
faisait partie du domaine public : Art 2 let. a.
● Recours au TF: Se pose les question au sens de l’art.2 l.b. La forme sphérique et l’emballage du produit sont-ils
techniquement nécessaires ?
○ emballage : techniquement nécessaire, car c’est l’emballage le plus pratique pour déballer le chocolat et en
plus c’est une forme d’emballage qu’on connaît pour beaucoup de ce type de produits. (l’emballage amène
un plus, il est pratique, optimal en terme de taille…).
○ sphère -> forme géométrique de base et ne constitue pas la nature même du produit donc pas
d’empêchement pour Art. 2 b mais par contre contraire à l’Art 2 a : appartient au domaine public.
■ en plus, il n’y a pas de précision quant au diamètre
○ les couleurs ne sont pas non plus distinctives : utilisation répandue du rouge et du bleu pour le chocolat.
Résumé sic! :
4. Droit des signes distinctifs
4.1 Marques
LTF 42 II. Il n’est pas entré en matière sur les conclusions qui ne sont pas motivées (consid. 2.3).
LPM 2 b. Une forme faite d’un élément (en l’occurrence: des extrémités enroulées) qui constitue la nature même du
produit (en l’espèce: du chocolat) fait partie du domaine public et ne peut pas être enregistrée comme marque. A été
laissée ouverte la question de savoir s’il est possible qu’un signe s’impose comme marque et, partant, qu’il soit enregistré
lorsque d’autres éléments – pour lesquels il n’y a pas de besoin absolu de les laisser à libre disposition du public –
déterminent l’ensemble de la forme en question. Le besoin absolu de laisser le signe à la libre disposition du public a été
confirmé en l’espèce pour une forme sphérique d’une taille indéfinie de couleur rouge ou bleue, sans plus de précisions
quant au ton (consid. 3.1, 3.2).
46
LPM 2 a. Lorsqu’une forme sphérique est reconnue dans le commerce comme marque seulement dans une grandeur bien
déterminée, elle ne peut pas revendiquer une protection pour toutes les dimensions (consid. 3.3, obiter dictum).
Arrêt RADO
ATF 120 II 307/JT 1995 I 271
Cet arrêt a un peu confondu “nature même du produit” et “nécessité technique”.
● Pour être protégée comme marque, une forme doit frapper par son originalité, se distinguer de ce qui est usuel et
attendu, et demeurer ainsi gravée dans la mémoire des acheteurs -> être distinctive et non purement
fonctionnelle;
● Les formes protégeables sont ainsi celles que le public ne considère pas comme nécessaires à la fonction du produit
et qui ne constituent pas non plus la forme simple et courante du produit lui-même.
● Faiblesse de l’arrêt : dit que toute forme purement fonctionnelle, correspondant à ce qui est attendu du public qui
la considère comme usuelle et nécessaire pour permettre au produit de remplir sa fonction, constitue la nature
même du produit et n’est pas protégeable en vertu de l’Art.2 lit.b LPM, mais n’est pas non plus protégeable au sens
de l’Art.2 lit.a, parce que dépourvue de force distinctive.
47
nature fonctionnelle. Toutefois, en relation avec des produits chocolatiers et des pâtisseries, cette forme est généralement
répandue; les consommateurs ne la perçoivent pas en tant que marque, mais en tant qu'apparence extérieure d'un certain
genre de produits. Ainsi, elle constitue un signe appartenant au domaine public.
LPM 2 lit. a. Le caractère protégeable d'un signe doit être apprécié selon des critères uniformes, sans tenir compte du
genre de produits pour lesquels la marque est destinée.
Horlogerie/Bijouterie?
COURS 7 (2.11.18)
Chaise Panton
IPI refuse d’enregistrer la forme de la chaise Panton comme une marque : il y a uniquement de la recherche esthétique qui
est donnée au produit. Aucun signe distinctif qui revient à cette forme. Ne peut pas faire de la monopolisation : c’est soit
du droit d’auteur soit du droit des marques.
Arrêté du TAF :
● Seul quelque chose de totalement inattendu et inhabituel est susceptible de demeurer dans l’esprit du
consommateur.
● Est décisif le fait qu’une forme donnée n’est pas dans le «trend» et se démarque des formes attendues et
habituelles dans le secteur concerné (par ex. parce que ne cherche pas à plaire au consommateur final ou à flatter
son sens de l’esthétique).
● Sont usuelles et attendues les formes (uniquement) influencées par la technique (éléments les plus banals et
évidents, pieds pour une chaise) ou déduites des influences et des habitudes culturelles des consommateurs finaux.
○ Donc pas de protection pour ça. Pour la chaise Panton, on est en dehors du uniquement influencé par la
technique.
TF, 19 août 2008, 4A_170/2008, ATF 134 III 547, sic! 2008, p. 890-893, «Freischwinger Panton (3D) II»
Recours devant le TF: Refus à nouveau pour la marque de forme.
● Le droit des marques n’est pas là pour prolonger indéfiniment la protection. La marque de forme ne peut pas
reprendre le relais après l’échéance de la protection du design, car cela reviendrait à pérenniser sans limite des
droits qu'on a voulu limiter dans le temps (droit du design) car le droit à la marque prendrait le dessus après la fin
du droit du design.
● le public (acheteur de mobilier) ne voit pas autre chose qu’une simple recherche esthétique.
● la forme de la chaise n’est pas dotée d’une force distinctive suffisamment forte pour constituer une marque valable
: l’enregistrement tombe dans le cas d’empêchement absolu de l’Art. 2 let. a de l’appartenance au domaine public.
48
○ Mais cet argument n’est valable qu’à l’enregistrement à titre originel, car la deuxième partie de l’Art. 2 let.
a comporte une exception : si on prouve que la forme s’est imposée comme marque avec le temps,
l’argument de la simple recherche esthétique et du domaine public ne seront probablement plus valables.
Arrêté du TF :
● Les articles de mobilier sont des biens de consommation courante dont les acheteurs potentiels sont des
consommateurs courants et pas les seuls acheteurs de meubles design.
● Comme le public ne voit en principe pas dans la forme du produit une référence à son origine industrielle, il faut
que sa particularité frappante soit aussi perçue comme une référence à sa provenance. Ce qui n’est généralement
pas le cas lorsqu’on est en présence d’un produit dont les formes peuvent être multiples.
● La forme de cette chaise (y compris celle particulière de son pied) fait ainsi partie du domaine public et n’est pas
dotée d’une force distinctive originaire suffisante pour constituer une marque valable.
○ Mais cet argument n’est valable qu’à l’enregistrement à titre originel, car la deuxième partie de l’Art. 2 let.
a comporte une exception : si on prouve que la forme s’est imposée comme marque avec le temps,
l’argument de la simple recherche esthétique et du domaine public ne seront probablement plus valables.
Déroulement du raisonnement :
- vérifier si le signe peut demeurer suffisamment présent dans le souvenir du consommateur pour remplir son rôle
de marque -> le destinataire doit pouvoir identifier le produit comme provenant d’une entreprise spécifique
- vérifier que le consommateur pris en compte soit l’acquéreur final
- les signes appartenant au domaine public ne peuvent devenir des marques que si elles se sont imposées
Le raisonnement ne porte pas sur la question de la nature même du produit, mais sur la question de savoir si le public voit
autre chose que la provenance industrielle en voyant le produit. C’est pourquoi il faut vérifier à travers une étude
d’opinion.
49
d'attention et ne voit pas dans la forme de l'emballage d'une marchandise d'indication quant à la provenance industrielle
de celle-ci.
Chocolat PAVOT
TF, 7 novembre 2007, 4A_374/2007, sic! 4/2008, p.302, RJPI N.192
● Le consommateur moyennement attentif ne reconnaît pas une capsule de pavot, qui serait au demeurant
purement descriptive si le chocolat contient des graines de pavot.
● Les formes ovales ou rondes sont courantes pour des chocolats et les surfaces ondulées et les couleurs du signe
concerné n’ont rien d’inattendu.
=> Par conséquent on ne sort pas de ce qui est attendu du public.
Résumé recueil jurisprudence:
sic! 4/2008, p. 302 (rés.), « Pralinenform (3D) » ; motifs absolus d’exclusion, signe appartenant au domaine public, signe
tridimensionnel, pavot, couleur, chocolat, signe déposé, provenance commerciale, signe descriptif, force distinctive, signe
verbal, signe figuratif, cas limite, imposition comme marque ; art. 2 lit. a LPM ; cf. N 188 (arrêt du TAF dans cette affaire).
Pour qu'il n'appartienne pas au domaine public (art. 2 lit. a LPM), un signe tridimensionnel doit se distinguer, par son
originalité, des formes similaires présentes sur le marché dans le secteur concerné et doit être compris comme une
indication de la provenance commerciale du produit (c. 2.1). Il ne peut pas être reproché au TAF — qui a considéré que,
posé sur sa seule surface plane, le signe « Pralinenform (3D) » ne se distinguait pas des formes habituelles de pralinés (c.
2.2) — de ne pas s'être référé au signe tel qu'il a été déposé (c. 2.3). Le consommateur moyennement attentif ne reconnaît
pas une capsule de pavot dans le signe « Pralinenform (3D) » et n'y voit donc pas une forme inhabituelle et inattendue pour
des produits chocolatés (classe 30). Cette forme de capsule de pavot est d'ailleurs directement descriptive si le chocolat
contient des graines de pavot (c. 2.4). La force distinctive d'un signe tridimensionnel s'examine sur la base de critères qui lui
sont adaptés (cf. c. 2.1) et qui sont différents des critères utilisés en matière de signes verbaux ou figuratifs (c. 2.5). Le cas
n'est pas limite (et le signe tridimensionnel n'est donc pas enregistrable de ce fait) étant donné que la forme ovale ou
ronde est courante pour des chocolats et que les surfaces ondulées et les couleurs (tons de brun) du signe « Pralinenform
(3D) » n'ont rien d'inattendu (c. 2.6). Il n'est pas allégué que le signe en cause s'est imposé comme marque (c. 2.7).
On a pas à faire juste à des briques nues, mais aussi à un dispositif de fixation. C’est dans son ensemble qu’on doit se
demander si la forme constitue la nature même du produit et si elle est techniquement nécessaire ou pas?
● La forme ici ne constitue pas la nature même du produit. Ce que le public attend, ce sont des éléments qui se
superposent, pas forcément qui se fixent. Donc on fait plus que ce que le public attend.
● La forme techniquement nécessaire ? Si on part de l’idée que l’on veut que les briques tiennent ensemble, alors il
est nécessaire. Mais y aurait-il des alternatives? Oui il y a des alternatives, donc la fixation n’est pas nécessaire au
sens purement technique. Le problème technique d’assemblage peut être résolu via autre chose que légo.
La cause est renvoyée au TAF pour examen approfondi, qui juge finalement que la forme est techniquement nécessaire. Ce
jugement est renvoyé au TF.
Résumé Bger:
Art. 1 et art. 2 let. a et b LPM; marque de forme; motifs d'exclusion de la protection.
Motifs excluant la protection des marques de forme (au sens strict); énumération, en fonction de ceux-ci, des formes
relevantes sous l'angle de la protection des marques (consid. 2).
Exclusion de la protection en vertu de l'art. 2 let. b LPM (consid. 3) ou de l'art. 2 let. a LPM (consid. 4).
Arrêt LEGO IV
50
TF, 3 juillet 2012, 4A_20/2012, sic! 12/2012, p.811-813, RJPI N.661
● Existe-t-il des formes alternatives (tant compatibles qu’incompatibles avec les briques Lego), aussi pratiques,
aussi solides et dont les coûts de production ne seraient pas plus élevés?
○ si tel est le cas, la forme n’est pas techniquement nécessaire
○ sinon, la forme de base est techniquement nécessaire et on ne peut pas imposer à d’autres de chercher
une solution différente désavantageuse
● Chaque variante de forme conduit à des coûts d’outillages supplémentaires, plus faibles pour les formes
compatibles et plus élevés pour les autres.
● une forme doit être considérée comme techniquement nécessaire au sens de l’art. 2 lit.b LPM si les autres
possibilités existantes ne peuvent être imposées aux concurrents parce qu’elles sont moins pratiques, moins
solides ou parce qu’elles s’accompagnent de coûts de production plus élevés.
● Le monopole illimité dans le temps de la marque de forme ne doit s’accompagner d’aucun désavantage pour les
concurrents.
Oui, on doit admettre que c’est techniquement nécessaire car il n'existe pas de réelle alternatives au même prix.
Résumé sic! :
LPM 2 b. Le recours à une forme alternative d’un produit ne peut être raisonnablement exigé au sens de la jurisprudence
en matière de nécessité technique, même si les coûts supplémentaires de la fabrication des formes alternatives sont
modestes (en l’espèce: 1.326 – 4.927 pour cent).
LPM 2 b; CC 8, 9. Lorsqu’en se fondant sur une expertise judiciaire le tribunal estime qu’il a été prouvé que toutes les
formes alternatives présentent des coûts de production supérieurs à ceux de la marque tridimensionnelle litigieuse, la
question de la répartition du fardeau de la preuve devient sans objet et il y a lieu d’apprécier les preuves (consid. 2).
Cst. 29 II. Celui qui durant un procès n’a pas clarifié un état de fait précis en invoquant le secret industriel alors qu’il en a
été exhorté par le tribunal, mais s’exécute seulement lorsqu’il se détermine sur le résultat de l’administration des preuves,
ne peut pas soulever le grief de la violation du droit d’être entendu
Nespresso III
HGSG, 21 mai 2013, HG.2011.199, RJPI N.662 Capsules denner (pas de trous) vs
capsules Nespresso (trous)
Est-ce qu’en utilisant une capsule alternative, on arrive à faire un café de qualité
nespresso? Si on y arrive, alors la forme n’est pas forcément nécessaire. Sinon oui.
Il existe des formes alternatives pour atteindre le café, la forme n’est pas techniquement nécessaire. Risque de confusion?
Nespresso est brillant et beau. Denner est cheap et moins esthétique. Il y a donc une différence entre la capsule Nespresso
et la capsule Denner donc pas de confusion. La partie conique n’est pas techniquement nécessaire, mais la languette est
techniquement nécessaire
Les deux capsules coexistent.
Nespresso VI
TCVD, 15 sept. 2014, CM11.03647875/2014/XMD, mes. prov.
Capsule Nespresso vs Capsules ECC
51
La capsule Nespresso a fait objet d’une demande d’enregistrement comme marque de forme car ses brevets arrivaient à
échéance. Le juge se demande si d’autres formes permettent de faire un café normal dans une machine Nespresso. Le juge
dit donc qu’il y a des alternatives, mais on ne peut pas dire que les café obtenus soient équivalents au café Nespresso.
Dans une procédure civile, les juges analysent seulement les arguments qui sont apportées par les parties pour faire valoir
leurs droits. Contrairement à une procédure civile, où les juges font leurs propres recherches.
Dans le premier cas (arrêt d’avant) on dit que la forme n’est pas techniquement nécessaire mais qu’il n’y a pas de risque de
confusion donc on ne peut pas empêcher la concurrence. Dans le deuxième cas, techniquement nécessaire et du coup pas
protégeable.
52
○ Par conséquent, une forme qui par nature devrait être protégée par le droit d’auteur/design ou par
le droit des brevets ne pourra pas également être protégée comme marque.
L’interprétation de cette loi est toutefois toujours sujette à tentatives.
Arrêt RADO
ATF 120 II 307/JT 1995 I 271
Effet de cet arrêt : pendant 20 ans, on a admis de manière assez générale que les formes esthétiques constituaient la nature
même du produit, et qu’elles sont par conséquent exclues de la protection des marques. Conséquence : les créations
horlogères ne pouvaient pas accéder à la protection comme marque tridimensionnelle.
Par contre, le TF a aussi arrêté des éléments qui ont été repris par la suite :
● La marchandise qui est l’objet à distinguer ne peut en principe pas être en même temps le moyen de la distinguer
(cons.3a).
○ Il peut être difficile de voir dans le produit lui-même aussi le signe de sa provenance industrielle. Avant
c’était le cas, on ne voyait pas forcément l’entreprise derrière un produit. Maintenant on est beaucoup plus
sensible à ça, en partie grâce à la digitalisation.
● Eléments constitutifs d’une montre analogique: Toutes les montres analogiques possèdent un boîtier contenant
un mouvement, un cadran, des aiguilles, un verre ou une autre couverture transparente, et un bracelet fixé au
boîtier (cons.3c.).
○ Ces éléments sont techniquement nécessaires donc pas protégeables
○ Vraiment techniquement nécessaires ? en référence à Arrêt LEGO III et IV :
■ Lego III : la forme de la brique n’est pas juste la partie rectangulaire, mais c’est en plus le dispositif
de fixation. Ces deux éléments mis ensemble, la forme va au-delà des attentes du public.
■ Lego IV : une forme est considérée comme techniquement nécessaire si en la protégeant par une
marque, on donne le monopole pour la seule alternative pratique, solide, et peu coûteuse.
➔ La description que le TF fait de la montre est à un tellement haut niveau d'abstraction qu’il s’est limité à
décrire les sous-jacents techniques de la montre (comme ceux de la brique pour le lego sans le dispositif de
fixation) et il oublie de tenir compte de la liberté dans l’aspect qu’on peut donner à une montre : il existe
en effet différentes formes des différents éléments constitutifs de la montre.
◆ Ces alternatives n’ont pas forcément un coût supérieur, donc une certaine forme déposée pour un
élément d’une montre ne serait pas techniquement nécessaire.
◆ On peut changer la forme sans en changer le produit, donc une certaine forme ne représenterait
pas forcément la nature même du produit.
Exemples de montres: Si les formes des montres ne sont pas attendues par le public et pas techniquement
nécessaires? lors ce serait éligible à une protection de forme. Bref, certaines montres présentent ce genre de formes
donc peuvent être protégées par le droit des formes. La forme du boîtier peut changer énormément, le cadran
aussi, même si certaines montres n’ont même plus de cadran (squelettes), pas forcément d’aiguilles, pas
nécessairement de couverture. Le niveau d'abstraction que le TF a retenu pour décrire une montre, il n’y a rien qui
permet de connaître le caractère techniquement nécessaire des éléments d’une montre.
● Pour pouvoir être protégée comme marque tridimensionnelle, il faut que la forme du produit ne soit pas
conditionnée uniquement par des motifs esthétiques;
● Elle doit présenter une composante supplémentaire, destinée à caractériser la marchandise en lien avec sa
provenance industrielle et à la distinguer des autres produits du même genre dans le souvenir qu’en garde le cercle
des destinataires pertinents.
53
➔ pourquoi ne pas considérer que dès qu’une forme n’est pas exclusivement déterminée par les éléments
fondamentaux caractéristiques d’un produit, mais aussi dictée par la recherche d’une certaine différenciation par
rapport aux créations du même genre, elle ne constituerait plus la nature même du produit?
Récapitulatif: MARCHE à SUIVRE pour savoir si une forme est protégeable comme marque
- Si la forme donnée à des éléments techniques constitutifs de base mais non nécessaires au sens de l’Art.2 lit.b LPM,
remplit à côté de l’effet esthétique qui est le sien également un rôle de marque, elle n’est plus purement
esthétique et ne constitue pas la nature même du produit.
- Soit une forme est techniquement nécessaire selon les critères de l’Arrêt Lego IV (absence d’alternatives, les autres
formes envisageables étant moins pratiques, moins solides ou plus onéreuses) et l’examen s’arrête là dans le
cadre de l’Art.2 lit.b LPM.
- Soit elle ne l’est pas, et il ne saurait être considéré que parce qu’elle a été donnée à des composants
techniques génériques de base du produit, mais pour la configuration desquels différentes alternatives
existent, elle ne pourrait être dissociée de la nature même de celui-ci.
- Dans ce cas alors, une imposition par l’usage de la forme qui n’aurait pas été dès le départ perçue par le
public comme identificatrice de la provenance industrielle du produit entre en ligne de compte au sens de
l’Art. 2 lit.a LPM!
Louboutin
TF, 7 février 2017, 4A_363/2016
Public déterminant: dames âgées de 20 à 65 sensibles à la mode et riches.
La marque a été refusée à l’enregistrement par l’IPI, pareil pour le TAF, et finalement le TF a dit:
● La combinaison entre l'élément distinctif et le produit forme le caractère déterminant.
● Le TF s’est donc demandé si la semelle rouge signifiait forcément la provenance du produit.
○ Position : les contours de la couleur sont la forme de la semelle, sauf que la forme de la semelle peut être
confondue avec le soulier lui-même.
○ Couleur : la couleur rouge, examinées indépendamment de sa position (qui elle-même est faible) est un
signe faible et dépourvu de forces distinctives en tout cas originaires.
● Imposition par l’usage? Dans le domaine de la mode, le public est habitué à voir tout type de couleur, la couleur
n’est donc pas vue comme une provenance industrielle mais plus comme une indication de la mode du moment.
○ Le rouge est-il différent de ce à quoi le consommateur a l’habitude? Non. Il y a plein d’autres chaussures qui
ont le dessous de la semelle colorée. On ne peut pas admettre que cette couleur rouge sera si spécifique
qu’on ne pourra que la lier à Louboutin.
● La couleur et la position sont des éléments faibles, la combinaison des 2 n’est pas assez forte, on ne peut donc pas
admettre l’enregistrement de la semelle comme marque de forme.
L’imposition par l’usage n’a pas été plaidée devant les tribunaux.
Résumé sic! :
LPM 2 a. Le caractère distinctif d’une marque de position résulte de la relation entre l’élément de signe et la position du
produit. En tant qu’élément de style courant, colorer la semelle d’une chaussure pour dame ne confère aucun caractère
distinctif (consid. 3.3).
Lampes de poche:
TF, 28 février 2017, 4A_389/2016
Petits trous d’alésages (sur la 3ème lampe de poche). Le signe de base de la marque de position sont ces 8
petits trous. ces trous sont perçus comme partie intégrante du produit plutôt que de sa provenance
54
industrielle. La position des trous ne confère pas à l’ensemble un caractère inhabituel et inattendu donc on est pas en
présence d’une marque de position.
55
Un usage contraire aux dispositions essentielles du règlement peut déboucher sur la nullité de la marque (Art. 26 LPM). Si
la faute perdure, et qu’il n’y pas de remédiation, la sanction est la nullité de la marque dans son entièreté, pas seulement
l’interdiction d’usage de la marque pour une entreprise. La personne en charge est ici le titulaire.
Contenu du Fixe les qualités particulières garanties, un Fixe le cercle des utilisateurs
règlement système de contrôle efficace et des sanctions
Dépôt de la Toute personne peut déposer une marque de Par une association ou une personne morale
marque garantie. représentant le groupement des entreprises qui
utiliseront la marque (qui regroupe les utilisateurs
potentiels)
Utilisation de Ouverte à quiconque satisfait aux conditions du Ouverte à quiconque satisfait aux conditions du
la marque règlement, règlement,
sauf au titulaire de la marque (pour éviter un ainsi qu’aux membres du groupement titulaires de
système d’autocontrôle) la marque. Il est donc possible qu’une entreprise
soit titulaire et utilisatrice à la fois.
Définition IPI La marque de garantie garantit des Une marque collective est le signe désignant les
caractéristiques précises (comme la qualité ou la produits ou les services d’un groupement
provenance géographique) des produits ou des d’entreprises de production, de commerce ou de
services qu'elle désigne. Le titulaire de la marque services (p. ex. FLEUROP, COIFFEURSUISSE). Une
veille à ce que les exigences fixées dans un marque collective ne peut pas être déposée par des
règlement soient remplies. Toute personne peut personnes physiques, mais uniquement par des
déposer une marque de garantie. Pour éviter groupements. Un règlement désigne les entreprises
tout conflit d’intérêts, le titulaire de la marque ne habilitées à utiliser la marque.
peut pas lui-même utiliser la marque, ni
entretenir des rapports économiques avec les
personnes qui l’utilisent (p. ex. IP SUISSE).
Remarques :
● Différence avec AOP/IGP : les marques collectives et de garantie ne se limitent pas aux produits agricoles
transformés.
● Ces types de marques sont aussi en concurrence avec les marques géographiques et les indications de provenance.
● La marque de garantie est moins populaire à cause de l’exclusion d’utilisation pour le titulaire.
➔ Les marques de garantie sont généralement enregistrées par des groupements de personnes (associations
économiques) ou des collectivités de droit public (les cantons), mais peuvent aussi l’être par des particuliers.
Felsenkeller
ATF 131 III 495
Felsenkeller pour de l'emmental vieilli en grotte.
Une organisation des producteurs d’emmental ont déposé ce nom comme marque de garantie et la demande
d’enregistrement a été refusée car le terme était mal choisi car trop descriptif (donnait des informations sur la provenance
ou sur le mode d’affinage du fromage) et donc par conséquent il n’y avait pas d’effort imaginatif. -> Il y avait un besoin de
libre disposition absolue.
C’est allé au TF qui a confirmé la décision en rappelant les principes généraux liés aux marques :
● La marque de garantie a pour but de garantir des qualités ou des caractéristiques particulières des produits
marqués.
● Elle n’a pas pour but principal de distinguer différents produits ou services entre eux, mais bien d’assurer que ceux-
ci présentent certaines caractéristiques particulières.
● La marque de garantie ne renvoie pas à la provenance industrielle au sens habituel du droit des marques puisque
son utilisation est ouverte à un groupe d’entreprises.
● Mis à part cela, c’est une marque à part entière soumise aux mêmes exigences que les autres et qui sert également
à distinguer les produits ou les services marqués.
● Elle doit donc aussi être dotée de force distinctive (selon les critères habituels applicables aux autres types de
marques), même si elle ne fait pas référence à la provenance industrielle en relation avec une seule entreprise,
mais avec un groupement d’entreprises.
57
→ même fonction distinctive qu’une marque individuelle mais par rapport à une référentiel plus large.
(normalement on distingue notre produit à ceux d’une autre entreprise. Ici, on fait référence non pas à une
seule entreprise mais aux membres du groupement d’entreprise)
● Ne visent pas à indiquer la présence de propriétés communes déterminées, mais peuvent néanmoins le faire….,
auquel cas ces propriétés doivent être mentionnées dans le règlement. (si le but est aussi de montrer que le
produit a quelques caractéristiques spécifiques, alors ces caractéristiques doivent être dans le règlement de la
marque)
● Le titulaire de la marque peut aussi l’utiliser au titre de membre du groupement, n’est toutefois pas tenu de
l’exploiter en propre.
● Le cercle des utilisateurs autorisés doit être défini, de manière suffisamment déterminable dans le règlement de la
marque.
○ une liste exhaustive n’est pas nécessaire, car demanderait trop d’effort à chaque fois pour mettre à jour
● Le droit exclusif accordé par l’enregistrement de la marque est un droit exclusif collectif (qui appartient au titulaire
et à chacun des membres du groupement à l’exclusion des tiers).
● Le titulaire de la marque peut accorder des licences à des tiers.
○ il faut que le règlement précise cette possibilité
● Mais n’est pas tenu d’autoriser l’usage de la marque à toutes les entreprises souhaitant se soumettre au
règlement!
/!\ Bug avec la marque collective : le règlement n’est pas tenu de préciser les caractéristiques des produits/services, ce qui
implique qu’il n’y a pas forcément de contrôle de la qualité.
Suisse Garantie
Règlement enregistré par les principales organisations agricoles de Suisse qui se sont regroupées au sein d’une
association “AMS” (Agro Marketing Suisse).
58
○bénéficie de la protection dans une certaine classe de produits/services sans même avoir accompli les
démarches pour s’enregistrer en Suisse
● Marque de haute renommée : exception au principe de spécialité
○ bénéficie de la protection en Suisse pour toutes les autres classes de produits/services sans même avoir
accompli les démarches d’enregistrement pour ces autres classes
59
● En plus l’établissement de droit turc n’a pas prouvé que cette marque a été imposée par un long usage.
● Le nouveau venu ne pourra pas le protéger non plus mais l’opposition n’est pas acceptée non plus.
Recours au TF, qui partage le même argumentaire. Sauf sur un point:
● en effet, l’établissement turc n’a pas de monopole sur le Raki, mais il faut voir si la population turque en Suisse
connaît majoritairement cette marque ou non.
○ pas besoin d’utilisation chez nous, il suffit d’un usage intensif ailleurs (Turquie) et de la conscience de celle-
ci par la population cible en Suisse.
● Donc le TF a renvoyé au Tribunal cantonal pour lui permettre de prendre une nouvelle décision en fonction de cet
argument là. On a donc tenu compte de l’usage fait en Turquie.
60
● Caractère relativement unique
○ haute renommée -> destiné à leur permettre de lutter contre la dilution de leur force de marque. Il faut
donc une marque unique
● et nécessité que le titulaire ait suscité une force publicitaire telle pour sa marque qu’elle soit devenue apte à
favoriser la vente d’autres produits que ceux pour lesquels l’enregistrement a été obtenu (cf Nike)
○ marque dont la force publicitaire représente une grande valeur économique dans les domaines les plus
divers
■ loi introduite dans le cadre de la loi sur les marques mais qui est d’inspiration de la concurrence
déloyale. (Il faut que la marque ait un impact positif sur l’esprit du public suisse pour qu’elle facilite
pour le titulaire la vente d’autres produits sous cette marque)
-> Protection contre les utilisations qui menacent le caractère distinctif de la marque (dilution), en exploitent la
réputation ou lui portent atteinte.
● Non destinées à lutter contre un risque de confusion, mais contre l’exploitation de l’image de la marque pour en
permettre le transfert sur d’autres catégories de produits ou de services (CR PI- Gilliéron, N.9 ad 15 LPM).
● Pour que la haute renommée permette de déroger au principe de la spécialité, il faut qu’elle ait été acquise avant
l’exploitation litigieuse par le tiers (Art. 15al.2 LPM)
● Pour qu’une exploitation indue de la renommée d’une marque soit donnée, il faut que le public opère un certain
rapprochement avec cette dernière → que les traits essentiels de celle-ci qui permettent d’opérer un transfert
d’image dans l’esprit du public se retrouvent dans le deuxième signe (CR PI- Gilliéron, N.19 ad 15 LPM).
● Possibilité d’agir contre toute utilisation qui porte atteinte à la marque (dilution, dénigrement, association
indésirable)
-> Protection contre la déloyauté et le parasitisme! On a voulu protéger la valeur économique qu’apporte l'impact
publicitaire de la marque
Bugatti
TF, 16 avril 2007, 4C.440/2006, sic! 9/2007, p.635-638, RJPI N.413.
Le TF rappelle qu’il faut que la marque bénéficie d’une image positive (pas forcément unanime) auprès du public suisse. La
haute renommée est une décision de droit mais prise sur les faits.
Nike
ATF 124 III 277 cons.1a/JT 1998 I 324
Enregistrée en suisse pour des articles de sports. Nike est intervenu contre l’enregistrement et l’utilisation de Nike par une
société espagnole pour de la parfumerie “pour homme sportif”. Produits largements différents donc les 2 marques
devraient pouvoir coexister.
● Nike a plaidé la haute renommée de sa marque.
● Le TF a dit qu’il n’y a pas réellement de définition de la marque de haute renommée dans la loi.
○ il n’y a pas besoin que la marque soit de luxe ou politiquement correcte ou environnementale
○ pour qu’une marque soit de haute renommée il faut qu'elle suscite d’une image positive dans l’esprit du
client pour avoir une “valeur ajoutée”. Pour Nike, le TF dit que tous les sportifs connaissent, même les
sportifs passifs (parents qui achètent pour les enfants).
● La commercialisation d’un parfum pour homme sportif bénéficie de la valeur ajoutée de la marque, on ne l’accepte
donc pas.
61
Coolwater / cool water
TF, 10 décembre 2009, 4A_242/2009, sic! 5/2010, p. 353- 359, RJPI N.422;
Le TF pose le fait qu’aucune protection ne sera accordée à une marque déposée non pas pour en faire usage mais pour
élargir le champs de protection ou pour obtenir une compensation financière, car dans ce cas-là c’est un dépôt
frauduleux.
Gmail
TF, 30 mai 2008, 4C.82/2007, sic! 10/2008, p.732-735, JdT 2008 I 396,RJPI N.420
Le TF rappelle que les marques défensives sont déposées non pas pour utiliser, mais pour empêcher des tiers d’utiliser les
signes similaires et donc pour étendre artificiellement le champs de protection de la marque. Le but n’est pas d’obtenir un
enregistrement conforme à ce pour quoi le droit des marques a été introduit dans le système juridique.
Lorsqu’on enregistre une marque non pas dans l'intention de l’utiliser mais dans l’intention d’obtenir un avantage financier,
c’est un enregistrement contraire au principe de la bonne foi et donc pas de protection possible. L’opposant va donc devoir
montrer qu’une marque n’est pas utilisée. Un usage simulé ne suffit pas à valider la marque défensive.
➔ Bentley
TF,4A_515/2017, 4.7.18 Bentley motors
Usage de la marque Bentley pour les montres pas permise car même si Bentley était pas enregistrée, c’était peut être une
marque notoire. Bentley montres avait déposé la marque avant.
● Bentley voiture a agi en nullité en invoquant le non usage.
● Bentley montres a dit qu’ils avaient utilisé la marque mais pour l’exportation, pas de commercialisation en suisse.
● Le TF dit qu’il y avait bien une utilisation pour l’exportation, néanmoins il a admis qu’il n’y avait pas de preuve
d’usage suffisante car il n’y avait pas de preuve de commercialisation publique. L’exportation se faisait à une autre
entreprise, donc pas assez de visibilité.
➔ M-Watch
TF, 30 septembre 2013, 4A_128/2013, ATF 139 III 424, sic! 2/2014, p.81-84, RJPI N.725
MOWATCH: Est-ce que l’utilisation du signe ci-dessus valide l’utilisation de la marque MOWATCH (avec ce graphique-là) ?
Enregistrabilité de MOWATCH? ?
● M tout seul n’est pas distinctif. Watch est descriptif et pas distinctif. Combinaison peu distinctive. MOWATCH
pourrait être enregistrable grâce au O. M-Watch est purement descriptif, MOWATCH apporte un côté graphique.
La croix fédérale est l’élément distinctif, mais cela diverge de MOWATCH.
L’usage ne valide donc pas la marque. “il y a une grosse différence entre un espace vide et un espace rempli de croix
fédérale.” En plus, la croix suisse ne pouvait pas être utilisée à l’époque, aujourd’hui oui.
➔ Audi-Amag
ATF 128 III 146
(utilisation à titre de marque) Garagiste concessionnaire exclusif d’AMAG qui s’est vu retirer sa concession. Il a modifié
l'enseigne de son garage en mettant plus concessionnaire Amag mais spécialiste WW - audi. Il ne fait pas une utilisation à
titre de marque, c’est un désignation de qualités qu’il a. Cela ne tombe pas sous le droit de la marque.
➔ Meridien
CREPI 06.09.2002, sic! 11/2002 p.758 ss
63
Meridien -> chaîne d'hôtel. Offre d’un dépliant publicitaire: Le coeur de l’activité de cette chaîne hôtelière est le service
dans le domaine de l'hôtellerie. Le guide dépliant de chaque année liste les hotels de cette chaîne, c’est un dépliant
purement publicitaire qui vise à vanter les avantages de ce service. C’est donc une utilisation de la marque sur ce flyers qui
intervient sous forme de support/soutien à l’offre de service de la chaîne d'hôtel.
Produit/service auxiliaire n’est pas enregistrable comme marque.
Perte de la marque si un tiers vient à demander le défaut d’usage. Si personne n’a fait cette opposition, et que vous
commencez à faire usage de la marque 5 ans après, alors le vice est réparé.
➔ Focus II
TF 8 juillet 2008, 4A_151/2008, ATF 134 III 555, sic! 12/2008, p.896-900, RJPI N.398
Procédure de radiation simplifiée, Art.35a et 35b LPM, y compris radiation partielle.
65
○ Le contenu significatif d’un signe peut contribuer à limiter ou exclure un risque de confusion.
○ C’est l’effet auditif qui reste le mieux ancré dans le souvenir à long terme que le public déterminant
conserve de la marque.
● Similitude de produits/services
○ Admise si le public risque de déduire à tort de la nature des produits/services concernés qu’ils proviennent
de la même entreprise ou d’entreprises économiquement liées.
○ Le risque de confusion est déterminé en fonction de l’impression d’ensemble que laisse la marque dans le
souvenir à long terme du consommateur.
○ Pour éviter le risque de confusion, la différence entre 2 marques doit être d’autant plus importante que
les produits sont similaires. (et vice versa)
○ La similitude entre 2 produits doit être d’autant plus facilement admise que ces produits sont bon
marché et destinées à un usage courant.
■ suivant le type de produit, on va examiner un peu différemment. Si c’est un produit de tous les
jours, on est pas très attentifs, si le produit est un produit select, on va vérifier beaucoup, donc on
est plus attentif et précis quant à cet achat. Donc moins le produit est cher, plus on va devoir
différencier le signe des autres produits similaires
➔ Easyvet: c’est un clin d’oeil, il y a un très grand effort de rapprochement. Cela va bénéficier
au cabinet. Mais dans le droit des marques, cela ne pose pas de problème, car les services
sont totalement différents. Mais EasyJet pourrait potentiellement invoquer son droit en tant
que marque de haute renommée.
66
2.7 Droits conférés par la marque
2.8.1 Transfert
(Art. 17 LPM) → exigence de la forme écrite.
Pour tout ou partie des produits/services (al1) :
● Exigence de la forme écrite
● l'inscription au registre rend le transfert opposable aux tiers de bonne foi (al.2), mais est une condition de sa
validité pour les marques collectives et de garanties (art.27 LPM).
● Sauf convention contraire, le transfert de l’entreprise implique le transfert du droit à la marque (art 17 al.4 LPM)
Quand on cède une marque, c’est pour tout le territoire!
2.8.2 Licence
(Art. 18 LPM) → soumise à aucune exigence de forme et inscriptible au registre des marques.
L'inscription est une condition de validité pour les marques collectives (art.27 LPM). Elle rend la licence opposable à tout
droit à la marque acquis postérieurement:
Il n’y a pas forcément besoin de preuve écrite. Possible dans le droit des marques dès le moment où on a admis que chacun
a le droit de déposer une marque. Le donneur de licence a comme obligation d’accepter l’utilisation de la licence par le
preneur de licence. Le contrat de licence est un contrat innomé (pas de partie particulière dans la loi). Il vaut mieux avoir un
contrat qu’un simple accord tacite de licence.
L’inscription de la licence au registre n’est pas forcément nécessaire, à part dans le cas d’une marque collective.
67
➔ TF, 15 septembre 2016, 4A_317/2016
Une entreprise titulaire d’une marque vient à faire faillite. La marque faisait l’objet d’une licence non inscrite au registre de
marques. Lors de la faillite, la marque a été reconduite à une autre entreprise encore, qui avait connaissance de la licence.
Mais comme cette licence n’était pas inscrite, la nouvelle entreprise titulaire a refusé que le preneur de licence continue à
utiliser la marque. Le TF rappelle et dit :
● une licence permet à une partie d’utiliser une marque, et une seule des deux parties peut demander à inscrire la
licence dans le registre des marques.
● mais dans ce cas, personne n’avait fait la demande d’inscription
● néanmoins, comme la licence est un contrat instituant un droit relatif d’utilisation (et non pas un transfert du droit
à la marque), le preneur de licence pourra continuer
● dès l’instant où l’entreprise a fait faillite, elle disparaît, et le contrat de licence tombe aussi. Et du principe de la
relativité des contrats, le TF déduit que même lorsque l’acquéreur avait connaissance de l’existence de la licence,
celle-ci ne lui sera pas opposable si elle n’a pas repris le contrat - elle a simplement acquis la marque lors de la
faillite. Si le contrat avait été inscrit au registre, cela aurait eu un effet constitutif et le repreneur de licence aurait
pu se défendre.
- Article 17 LPM:
- Possible pour tout ou partie des produits ou des services enregistrés (Art. 17 al.1 LPM)
- Soumis au respect de la forme écrite et à enregistrement (Art. 17 al.2 LPM).
- Sauf convention contraire, le transfert de l’entreprise implique le transfert du droit à la marque (Art. 17 al.4
LPM).
68
3. Droit du design
Recherche esthétique donnée à un produit pour en favoriser la consommation et donc orienter le choix du consommateur.
Art.1 LDes: « La présente loi protège en tant que designs la création de produits ou de parties de produits caractérisés
notamment par la disposition de lignes, de surfaces, de contours ou de couleurs, ou par le matériau utilisé.»
→ Protection de la recherche esthétique donnée à un produit pour en favoriser la commercialisation, à
fonctionnalités équivalentes, le «look» d’un produit orientant le choix du consommateur.
→ Les droits exclusifs obtenus permettent de s’opposer à des utilisations industrielles et commerciales des
produits ( Art. 9 LDes)
69
c’est dans son ensemble (Art. 4 et 6 confondus) que la LDes énumère de manière exhaustive les motifs d’exclusion. (C’est la
LDES qui énumère dans son ensemble les motifs d’exclusion en réalité.)
Une entreprise enregistre le design de gauche. Au moment du dépôt de cette demande, c’était nouveau. Mais en réalité, il y
avait une autre demande d'enregistrement (droite) méconnue mais antérieure de quelques mois. Donc le design de gauche
ne pouvait pas être enregistré.
Art. 4 Lit.c LDes: Pas de protection pour les caractéristiques techniques d’un produit;
➔ ATF 113 II 77 du 27 janvier 1987, Zafira/Philips
S’il y des parties du produit qui ne sont pas visible, cela ne peut pas être protégé par le droit du
design. Tête de lecture pour lire les vinyles. Il y a avait un enregistrement de design par Philips pour
ces têtes de lecture. Zafira veut enregistrer ça en Suisse. Philipps se retourne contre zafira. Mais il se
trouve que cette partie-là (droite dans l’image) n’est jamais visible, donc pas protégeable par le droit
du design et en plus c’est techniquement nécessaire. Le bout noir en revanche oui. Donc est-ce que
ces bouts se ressemblent entre philips et zafira? Dans le souvenir à court terme cela se ressemble mais
si on regarde le détail dans le court terme on voit que sur un il y a 6 têtes et l’autre 3. Donc pas de
risque de confusion. Mais en se référant au nouveau droit, et donc au souvenir à court terme, la
décision serait probablement différente.
Ce qui est déposable est ce qui est à la vue de tous, ce qui est caché ne peut pas être enregistré comme design. Avant,
ancien droit, on comparait juste les 2 produits, maintenant, nouveau droit, on prend en compte le souvenir du
consommateur.
➔ Arrêt du TF du 8 janvier 2007, 4C.344/2006, sic! 7-8/2007 p.546ss., ATF 133 III 189 JdT 2007 I 197, RJPI N.487
70
Boîtes à bijoux. La longue boite, on voit que le dessus est courbé, cet écrin n’est donc pas
plane mais est galbé et avec la particularité que ces boites peuvent s’empiler (avantage
technique). Il a fait l’objet d’un enregistrement de design et son titulaire a pu observer qu’un
tiers utilisait une imitation de cet écrin. Il a agit en interdiction, et en fourniture
d’information pour un calcul de dommage et intérêt, il y a donc une volonté de réparation
du dommage (ce qui est difficile à calculer). Il faut trouver un lien de causalité entre la baisse du chiffre d’affaire et la vente
de l’autre boite. Souvent, on demande plutôt à l’autre de nous remettre le gain de la vente de ce produit. L’autre se défend,
en disant que le design est nul car il est banal, pas réellement nouveau par rapport à ce que l’on trouve sur le marché, et si il
est pas nul, il est techniquement nécessaire. Le TF suite à une décision civile se penche sur la question de la nouveauté du
design. Pour qu’il soit nouveau, il n’a pas besoin d’être parfaitement nouveau, il doit se distinguer des éléments préexistants
et si on compare la boite courbée à la boîte traditionnelle, on peut admettre la nouveauté, en plus elle est originale par
rapport aux caractéristiques essentielles du produit. Il y a donc du point de vue de l'originalité et nouveauté un
enregistrement valable. Est-ce que c’est techniquement nécessaire? Dans le domaine du design, on doit comprendre ce
empêchement absolus doit être vu sous le même angle que la jurisprudence des marques de forme. (pour le caractère
techniquement nécessaire). Cet arrêt pose le principe du lien entre marque de forme et droit design quand on parle du
caractère techniquement nécessaire:
- Le motif d’exclusion de la protection des formes techniquement nécessaires de l’Art. 4 lit.c LDes a la même portée
que celui consacré par l’Art. 2 lit. b LPM en lien avec les marques tridimensionnelles.
- Les formes techniquement les plus évidentes et les plus adaptées (aussi du point de vue économique) sont exclues
de la protection.
- Lego IV 4A_20/2012, TF 3 juillet 2012 et Nespresso II 4A_36/2012, TF 26 juin 2012 → le caractère
techniquement nécessaire doit être admis:
- en l’absence de formes alternatives permettant la même utilisation, ou
- si une autre forme présente des inconvénients empêchant une concurrence efficace est aussi pratique et
aussi solide, mais s’accompagne de surcoûts de production même peu élevés.
Au final, le TF dit qu’elle n’est pas techniquement nécessaire et donc que l’enregistrement est valable.
Résumé:
- Protection accordée aux créations qui sont visibles et dont l’esthétique est perceptible;
- Une forme peut avoir un effet technique accessoire, si elle est d’abord fonction d’une recherche esthétique
particulière ;
- Art. 4 lit.c LDes → la protection d’un design est exclue si ses caractéristiques découlent exclusivement de la
fonction technique du produit.
X commercialise un égouttoir déroulable, mobile. Cet égouttoir s’appelle Rollmate. Il est protégé
pour son design. Une autre entreprise (Y) produit un produit similaire. X agit en interdiction contre Y
sur la base du droit au design et de la concurrence déloyale. Y dit que l’enregistrement n’est pas
71
valable, et que s’il était valable, le design est nul car c’est un égouttoir techniquement nécessaire (le fait de s'enrouler) pour
un égouttoir portatif et si c’était techniquement nécessaire, ce n’est pas nouveau et original.
Le TF se demande si c’est techniquement nécessaire de pouvoir s’enrouler sur lui même et met en avant les éléments
suivants:
- Le terme de «technique» doit être compris au sens large et englobe tous les aspects fonctionnels liés à l’utilisation
d’un produit;
- Dès qu’une variante de forme demeure possible, le design ne découle pas exclusivement de la technique
- l’Art. 4 lit. c LDes ne concerne que les cas dans lesquels aucune alternative de forme ne permet d’atteindre l’effet
technique ou fonctionnel recherché, et pour lesquels il n’existe donc qu’une seule forme d’exécution raisonnable
(c. 6.3.2).
- Caractéristiques techniquement nécessaires: l’écoulement de l’eau et le fait d’être portable;
- L’enroulement de l’égouttoir sur lui-même n’est pas un critère autonome à prendre en compte comme moyen
technique d’assurer la mobilité de l’égouttoir.
- La forme alternative ne doit pas entrer dans le champ de protection de celle préexistante → nécessité de vérifier
si l’impression d’ensemble se dégageant des deux formes considérées est suffisamment différente pour qu’une
coexistence soit possible (Art. 8 LDes).
L’enroulement de l’égouttoir n’est pas un caractère techniquement nécessaire. La manière dont les baguettes sont
organisées (parallèles, espacement semblables) et la manière dont elles sont fixées pourraient avoir d’autres formes sans
nuire à au caractère technique du produit. Il y a donc des alternatives de forme. L’impression d’ensemble de cet égouttoir
sera autre que celle d’un autre.
Nouveauté et originalité: L’impression d’ensemble est différente, donc nouveau et original.
Conformité à l’ordre public, aux bonnes mœurs et au droit en vigueur, Art.4 lit. d et e LDes
(Même motif d’exclusion que celui qu’ona avu en droit des marques)
(1) Particularité par rapport à l’exigence de nouveauté: divulgations non dommageables, Art.3 LDes : Nouveauté du
design
si on montre un design à quelqu’un sous le secret mais qu’il le viole ce secret et donne au public les caractéristiques du
nouveau design de ce produit. On peut rattraper le divulgation et protéger le design après coup dans un délai de 12 mois.
- Dans les 12 mois précédant la date de dépôt
- Le fait d’un tiers ayant agi de manière abusive au détriment de l’ayant droit (art.3 lit.a LDes);
- Ou est le fait de l’ayant droit (art.3 lit.b LDes).
Cela peut être fait pour voir si cela vaut la pein d’investir dans la protection de ce design et aussi voir si les gens aiment.
Mais cela pose un problème en terme international. Si la réponse du public est très bonne, il y a le risque que des
concurrents se mettent à fabriquer le même produit en pensant que vous l’avez pas protégé, ils le font donc de bonne foi, ils
seront donc protégés.
➔ Arrêt «Prestige» du TF pour un columbarium: TF, 4 juin 2004, 4C.51/2004, sic! 9/2004 p.688ss.
Columbarium (emplacement dans un cimetière pour ranger les urnes) qui était enregistré comme design. Un entreprise qui
fabrique des columbarium et des monuments funéraires. Cette entreprise est entrée en relation avec une commune du
canton de fribourg au vu d’un emplacement d’une espace cinéraire. Les négociations sont longues, ils leur propose un plan,
et finalement la commune disent qu’il ne veulent plus et qu’ils prennent une autre entreprise. Cette entreprise réalise
exactement le même columbarium prestige pour lequel l’autre entreprise avait déposé une demande design. Seulement elle
avait déposé en 1994, alors qu'elle avait déjà réalisé 3 de ces columbarium entre 92 et 94. Elle invoque contre le commune
la protection du design. La commune dit que les enregistrements sont nuls au vu des commercialisations antérieures à la
date d'enregistrement :
● “De plus, huit autres monuments "Prestige" ont été réalisés, entre 1992 et 1993, dans les cantons du Valais, de
Vaud et de Fribourg. On se trouve donc manifestement dans un cas où le modèle dont la protection est invoquée a
73
été utilisé par son ayant droit avant le dépôt, dans une période allant au-delà du délai de grâce durant lequel la loi
autorise sa divulgation. On ne peut donc faire grief à la cour cantonale d'avoir violé la LDMI ou la LDes en
admettant l'exception de défaut de nouveauté du modèle de columbarium "Prestige" déposé en 1994.”
TF dit que effectivement, on a dépassé les 12 mois, il y a eu une publication par la réalisation concrète du columbarium,
donc les milieux spécialisés ont pu en prendre connaissance, par conséquent, le design déposé en 1994 est réputé comme
nul. (on a pas pris en compte la concurrence déloyale mais probablement qu’elle a du sens ici)
➔ TC/VD, «Plastic-Clogs II», 18 septembre 2008, CM08.023643-122/2008, sic! 11/2009 p.803-813, RJPI N.489.
Les crocs. Société américaine dépose en 2006 le design des crocs et la commercialisation de celles-
ci avait déjà commencé avant. Cette société a agit contre une société suisse qui commercialisait
des copies de crocs. Les défendeurs évoque la nullité du design au vu de la commercialisation
antérieure … Le tribunal se pose la question de la nouveauté et originalité des modèles du copieur.
Si l'enregistrement de la société américaine est valable, alors la société suisse ne peut pas
commercialisé.
● Les critères de l'art. 8 LDes sont aussi valables pour déterminer si un design est original au sens de l'art. 2 al. 3 LDes.
L'impression générale ne résulte pas des détails, mais des caractéristiques essentielles. Ce sont les facultés
d'appréciation des personnes intéressées par une acquisition qui sont déterminantes (c. III.c). Au sens de l'art. 4 lit.
c LDes, la protection d'un design est possible dès qu'il existe une solution technique de rechange, à moins que cette
solution soit d'un emploi peu pratique ou qu'elle entraîne des coûts de production supérieurs (c. III.d).
● La nouveauté d'un design peut être donnée malgré la subsistance d'éléments caractéristiques d'autres designs.
Même si chacun des éléments d'un design manque en soi d'originalité, leur combinaison peut produire une
impression d'ensemble d'originalité (c. III.f).
● L'examen d'une contrefaçon potentielle se fonde sur l'impression qui demeure dans la mémoire à court terme d'un
acquéreur éventuel qui investit une certaine attention à comparer les produits, généralement sans les tenir l'un à
côté de l'autre.
● L'adjonction d'une marque ne modifie pas l'impression d'ensemble, pas plus que l'utilisation d'un autre matériau, à
moins qu'il ne contribue à donner une impression différente (c. IV.a)
● En l'espèce, les designs de l'intimée ne présentent pas suffisamment de différences avec ceux des requérantes et
doivent dès lors être considérés comme des contrefaçons (c. IV.d-IV.f).
● Est également applicable en matière de design la jurisprudence du TF selon laquelle l'utilisateur antérieur d'une
marque peut non seulement invoquer son droit d'employer le signe à l'avenir dans la même mesure que par le
passé, mais également requérir une interdiction de toute atteinte à son encontre fondée sur la LCD si le titulaire
utilise sa marque de manière déloyale
● Selon l'art. 3 lit. d LCD, la seule imitation d'une marchandise non protégée par une législation spéciale ne constitue
pas un acte de concurrence déloyale si le risque de confusion est prévenu d'une autre manière, par exemple par
l'utilisation de marques divergentes. Toute utilisation de l'idée esthétique d'autrui n'est pas en soi illicite.
➔ TF, 4 février 2008, 4A_288/2007, ATF 134 III 205, sic! 6/2008, p.445-449, RJPI N.488.
- La nouveauté n’est détruite que par l’existence d’un design identique antérieur;
- Une impression générale de ressemblance ne suffit pas MAIS lorsqu’un design ne
diffère d’un autre que par des détails peu perceptibles, il n’est pas nouveau.
- Tel n’est pas le cas en l’espèce → nouveauté admise!
Les exigences d’originalité et de nouveauté sont examinées par rapport à la perception que les acheteurs potentiels ont du
produit concerné et du souvenir CT qu’ils gardent de ce produit et ses caractéristiques
3.4.1 Nouveauté
3.4.2 Originalité
Art.2 al.3 et Art.8 LDes:
- La protection de la LDes permet de s’opposer aux créations qui comportent les mêmes caractéristiques essentielles
et éveillent la même impression générale qu’un design déjà enregistré.
75
- «pendentifs en forme de cœur», sic! 12/2004, p.943-946: L’impression d’ensemble est fonction des éléments
caractéristiques essentiels et de leurs similitudes plutôt que de leurs différences.
Il y a un coeur, des diamants et une croix dans les 2. L'attache est croisée. L’impression d’ensemble que ces 2 pendentifs
génèrent est trop proche pour que les deux puissent coexister.
- Les détails du positionnement des trous et du point de croisement des rubans ne sont pas déterminants.
→ Exigence objective que l’impression d’ensemble qui se dégage d’un design, telle qu’elle demeure dans la
mémoire des consommateurs à court terme, soit différente de celles des designs déjà existant.
- Confirmation du recours aux éléments caractéristiques essentiels dans la comparaison, TF, 25 mai 2016,
4A_44/2016.
Art.8 LDes
- l’activité créatrice à l’origine du design, le style sous-jacent, le processus de fabrication ou les principes techniques
ne sont pas pris en considération.
- Les caractéristiques qui sont techniquement nécessaires ne sont pas essentielles.
- Il y a imitation lorsque les caractéristiques essentielles imitées ou légèrement modifiées produisent la même
impression générale que celle dégagée par le design imité.
- Un design particulièrement original bénéficie d’une sphère de protection plus large qu’un design faiblement
original.
- Hormis dans les domaines où la possibilité de création est restreinte, les détails jouent peu de rôle, et si
l’impression générale de similitude est retenue peu importe qu’un nombre même significatif de détails diffère par
rapport au design antérieur.
- Il n’y a pas lieu de se fonder sur l’opinion de spécialistes.
76
3.6. Droit au design
77
3.7. Effets du droit sur le design
❖ Effet de l’enregistrement
- Ouverture de la protection (Art5 al.1 et Art.35 al.3 LDes);
- Présomption réfragable de nouveauté et d’originalité du design, et du droit de le déposer (Art. 21 LDes), cf.
«Rollmatte» (on est pas forcément propriétaire des droits déjà, on est présupposé détenteur des droits)
- Le 1er déposant est titulaire des droits (Art. 6 et 7 LDes).
78
- Exécution forcée (Art. 17 LDes)
→ tous ces droits de PI, dès le moment où ils sont formalisés, cette création devient un actif saisissable, et peut faire
l’objet d’une exécution forcée. (en cas de faillite)
79
4. Droit des brevets
4.1. Les sources formelles
- Loi fédérale sur les brevets d’invention (LBI), du 22 juin 1954, RS 232.14
- Ordonnance relative aux brevets d’invention (OBI), du 19 octobre 1977, RS 232.141
- Traité de coopération en matière de brevets (PCT), du 19 juin 1970, RS 0.232.141.1 : permet d’unifier la procédure
internationale au vu de l’obtention d’un brevet qui porte sur beaucoup d’états. Il y a une recherche d’antériorité des
autres brevets pour savoir si une invention est brevetable ou non
- Convention du 5 octobre 1973 sur le brevet européen, révisée à Munich le 29 novembre 2000 (CBE 2000), RS
0.232.142.2. Ce n’est pas un brevet unitaire européen, c’est un brevet européen qui porte sur la procédure
d’enregistrement unifié. Dès le moment où l’on reçoit le brevet européen, alors il éclate en plein de brevets dans
chaque pays (qui nous intéressent) et chaque brevet aura une vie indépendante des autres. C’est un procédure qui
est plus longue par contre.
- Règlement d’exécution du 7 décembre 2006 de la convention sur le brevet européen (RE CBE 2000), RS
0.232.142.21
- Brevet unitaire: pas encore en vigueur, applicable. Ce serait un seul brevet pour tout l’europe. C’est en train de se
faire.
Finalité du brevet:
- rentabiliser les investissements nécessaires à la réalisation de l’invention;
- faire circuler l’information technique;
- mettre l’invention à disposition du public (on donne une exclusivité dans le temps mais en retour tu m’apprends
comment tu fais, et au bout du brevet, ce que tu m’as dit peut être utilisé par le public )
On vous pouvoir le protéger mais aussi l’exploiter. procédure lente pour l’obtention d’un brevet. Le brevet coûte de plus en
plus cher à maintenir pour faire en sorte que la personne qui a les droits réfléchisse bien au gain de garder cette exclusivité.
Objet de la protection:
- La LBI offre sa protection aux innovations techniques industrielles.
- Permet d’en interdire l’utilisation professionnelle par des tiers.
Conditions matérielles de la protection:
- existence d’une invention (≠ découverte);
- nouvelle;
- empreinte d’activité inventive;
- utilisable industriellement.
80
Elle ne fait pas l’objet d’une définition dans la loi, c’est donc la jurisprudence qui la donne. Cette jurisprudence est assez
uniforme internationalement et nationalement.
L’invention est une règle d’utilisation des forces de la nature dont l’application conduit à un résultat technique déterminé
susceptible d’être répété et produit de manière industrielle.
- brevet de produit: l’invention est un objet matériel ou une substance qui se caractérise par une composition
particulière
→ protection de l’aboutissement d’un procédé;
- brevet de procédé: l’invention porte sur une activité technique dont l’application aboutit à un certain résultat
→ protection du procédé et des produits qui en sont directement issus (art.8a). Protection plus limitée parce
qu’elle porte sur le procédé décrit et les produits qui en sortent. interdiction de produire le même produit seulement
si c’est via le même procédé.
Ex: talons rétractables, difficile à fabriquer. Il a pas protégé le produit. Vous reprenez l’idée mais la rendre moins chère.
Votre idée à vous est d’avoir simplifié ce procédé.Vous pourrez avoir un brevet sur le procédé que vous avez invent
- Art. 8a LBI:
- déploie des effets qui s’étendent aux produits directement issus de l’application de ce
procédé (al.1).
- Si les produits directs du procédé consistent en de la matière biologique, les effets du brevet
s’étendent au surplus aux produits résultant de la multiplication de cette matière et présentant les
mêmes propriétés (al.2).
conditions de délivrance d’un brevet valable
- conditions de forme:
- Dépôt d’une demande d’enregistrement (nécessaire)
- respect des règles de procédure
- respect des délais
- paiement des taxes
- conditions de fonds:
- existence d’une invention (non vérifié par l’institut, mais par le juge civil)
- Brevetable (non vérifié par l’institut, mais par le juge civil) Vous obtenez un titre qui ne vaut pas grand
chose si aucune recherche d’antériorité a été faite
82
- Art.59c LBI → opposition possible dans un délai de 9 mois dès la publication de l’enregistrement si
invention exclue de la brevetabilité selon les Art.1a, 1b et 2.
4.3.1 Nouveauté
Entreprise allemande qui a organisé dans le courant de l’année 77 un dispositif de stockage industriel, qu’elle a souhaité
breveter. Pour vérifier si c’était industriellement applicable, l’entreprise S a engagé l'entreprise L sous contrat de
confidentialité. L qui était probablement pas une entreprise présentant toutes les garanties dans la bonne foi, elle vérifie
pour S, mais commercialise aussi ce dispositif pour l’entreprise M (le 20 juin). L vend plusieurs dispositifs de stockage à plein
d'entreprises, dont un à l'entreprise suisse B. L a aussi dit à S que le dispositif fonctionne. S a déposé une demande de
83
brevet le 3 août 1977, donc 6 semaines après la première industrialisation. S décide d’étendre son brevet à d’autres pays,
dont la suisse. On délivre ce brevet, tout se passe normalement. A un moment donné, début 1989 (10 ans après), S réalise
que l'entreprise B active en suisse utilise ce dispositif de stockage à des fins de commercialisation. S agit contre B. B
rétorque que le brevet est nul car avant le dépôt de la demande de brevet allemande, il y a avait eu une divulgation de
l’invention qui avait ruiné sa nouveauté. Mais une divulgation intervenant dans ce contexte là est-il susceptible d’annuler le
brevet en suisse? 20 juin - 3 août -> 6 semaines, pas 6 mois. Donc on devrait faire abstraction! Eh bah non! Ici, la divulgation
est venue avant le dépôt de la demande d'enregistrement et donc le brevet est nul, car on prend comme date de dépôt celle
de la demande européenne, donc on est trop tard vu que la demande européenne est intervenue plus de 6 mois après la
divulgation.
Déposer une demande en suisse ne sert pas à grand chose car il y a aucune recherche d’antériorité, autant directement
faire pour l’europe.
Exigence de nouveauté
On va vérifier si dans l’état de la technique on trouve quelque chose qui présente exactement les caractéristiques
techniques de l’invention.
- Nouveauté de l'invention – obligation implicite de confidentialité,
➔ TFB, 10 juin 2016, O2012_043
Ce qui est breveté dans ces trains, c’est essentiellement les systèmes de transformateur et transmission du courant. Il y a
avait une action en interdiction de commercialisation de ces trains contre les CFF comme co-auteur d’une violation.
Dommages et intérêts réclamés. Bombardier a agit contre stanley Rye (qui vend au CFF) viole le brevet sur les systèmes
électriques. Stanley Rey a répondu que le système était pas inventif et qu’en plus il n’est pas nouveau vu qu’ils avaient parlé
de ce qu’il y avait de techniquement nouveau dans un mail, sans confidentialité écrite. Bombardier disent qu’il devait y avoir
une confidentialité tacite. En europe, cela serait retenu. En suisse, la notion d’obligation implicite de confidentialité, doit
être comprise de manière limitée, ce q’est que s’il en résulte des circonstance de la divulgation ou les deux partis tenaient à
une non-divulgation. Ici ça n’est pas le cas. Le TFB et le TF confirment que si c’est juste un échange, sans mener ensemble
de recherches, alors on ne peut pas admettre qu’il y a ait une confidentialité tacite.
- Peut résulter des circonstances dans lesquelles la communication est intervenue;
- Notamment si des travaux de R&D sont réalisés en commun et avec un intérêt commun au maintien de la
confidentialité;
- Admise restrictivement / doit s’imposer comme résultant des circonstances;
→ ne découle pas du simple fait de la communication d’une information technique dans le cadre d’une
relation commerciale usuelle.
→ n’est pas donnée si l’information technique est en outre transmise également à d’autres partenaires
commerciaux potentiels
Attention ! ce n’est pas en fonction du nombre d’efforts (et de temps) déployés par l’inventeur, on ne se demande pas si
l’inventeur a passé beaucoup de temps à faire cette invention. On est objectif sur l’évaluation de l’activité inventive. On
essaie de déterminer objectivement, est-ce que c’est facilement réalisable ? Si le mec a galéré pendant monstre longtemps
85
a le réaliser, c’est pas objectif. (car si ça se trouve, c’est juste que l’inventeur a galéré parce qu’il est mauvais ou a été mal
formé). Eviter qu’on brevète le déploiement normal de la technique
Indice d’activité inventive : un besoin qui est longtemps resté insatisfait dans le domaine (ex. ça fait longtemps que la
communauté scientifique cherche une solution pour un problème).
Il a un certain nombre d’expériences, il est autonome dans son activité, c’est un « bon constructeur », il s’en sort dans le
déploiement d’une activité normale dans son secteur. Il a des connaissances moyennes, il n’est pas médiocre. Il n’est pas
enclin à avoir le petit + qui va faire qu’il va chercher plus loin (au-delà de ce qui est préconçu dans son domaine) àil est pas
dépourvu d’idées préconçues, il n’a pas l’idée de transgresser ce qu’on apprend d’habitude, il manque donc un peu d’aspect
critique.
En résumé:
« Pour être brevetable, une invention doit franchir une double barrière: d’abord elle doit se situer en dehors de ce qui est
connu, ensuite, et en dehors de ce qui est connu, elle doit encore se situer au-delà de ce qui est évident. » Mathély, Le
Droit français des Brevets d’invention
On recherche l’homme de métier et on le détermine pour chaque cas particulier. Les parties de la procédure doivent définir
les connaissances et les capacités de l’homme de métier !!! Indiquer quelles sont les qualités que l’homme de métier doit
avoir
4.3.3 Reproductibilité
Reproductibilité: art.1 LBI
1
Les brevets d'invention sont délivrés pour les inventions nouvelles utilisables industriellement.
86
c. pour les procédés de parthénogenèse recourant à du matériel germinal humain et les parthénotes ainsi
obtenus;
d. pour les procédés de modification de l’identité génétique germinale de l’être humain et les cellules
germinatives ainsi obtenues,
e. pour les cellules souches et les lignées de cellules souches d’embryons humains non modifiées;
f. pour l’utilisation d’embryons humains à des fins non médicales;
g. pour les procédés de modification de l’identité génétique des animaux de nature à provoquer chez eux des
souffrances, sans que des intérêts prépondérants dignes de protection le justifient, et les animaux issus de
tels procédés.
2. Ne peuvent en outre être brevetés:
a. les méthodes de traitement chirurgical ou thérapeutique et les méthodes de diagnostic appliquées au
corps humain ou animal.
b. les variétés végétales et les races animales, ainsi que les procédés essentiellement biologiques d’obtention
de végétaux ou d’animaux; sont toutefois brevetables, sous réserve de l’al. 1, les procédés
microbiologiques, ou d’autres procédés techniques, les produits ainsi obtenus et les inventions qui portent
sur des plantes ou des animaux et dont la faisabilité technique n’est pas limitée à une variété végétale ou à
une race animale;
- présentent un lien avec ce domaine d’activité, mais ont été réalisées sans que le travailleur n’en
ait eu l’obligation contractuelle, ni que le contrat n’ait comporté de réserve écrite expresse les
concernant.
NB: l’art. 332 CO est de droit essentiellement dispositif, sauf pour ce qui est de l’indemnité prévue par son alinéa 4.
Action en cession
Art. 29 LBI
90
1
Lorsque la demande de brevet a été déposée par une personne qui, selon l'art. 3, n'avait pas droit à la délivrance du
brevet, l'ayant droit peut demander la cession de la demande de brevet ou, si le brevet a déjà été délivré, en demander la
cession ou intenter l'action en nullité.
Délai pour intenter action
Art. 31 LBI
1
L'action en cession doit être intentée dans les deux ans à compter de la date officielle de la publication de l'exposé
d'invention1.
2
L'action dirigée contre un défendeur de mauvaise foi n'est liée à aucun délai.
91
5. Droit d'auteur
5.1. Les sources formelles
- Loi fédérale du 9 octobre 1992 sur le droit d’auteur et les droits voisins (LDA), RS 230.1
- Ordonnance du 26 avril 1993 sur le droit d’auteur et les droits voisins (ODA), RS 230.11
- Convention de Berne pour la protection des œuvres littéraires et artistiques révisée à Paris le 24 juillet 1971, (CB),
RS 0.231.15
- Traité de l’OMPI du 20 décembre 1996 sur le droit d’auteur (WIPO Copyright Treaty, WCT), RS 0.231.151
- Traité de l’OMPI du 20 décembre 1996 sur les interprétations et exécutions et les phonogrammes (WIPO
Performances and Phonograms Treaty, WPPT, RS 0.231.171.1).
Gilbert Albert, Cour de Justice, Genève, 20 octobre 1995, RSPI 1996 II 263 ss. →
Seules les formes concrètes d’expression de l’esprit humain, à l’exclusion des idées et des concepts, peuvent bénéficier
de la protection du droit d’auteur.
On ne protège pas l’idée mais l’expression de l’idée (ex. on en protège pas l’idée de l’interchangeabilité des pierres
pour une bague)
Titulaire des droits voisins (artistes interprètes, organismes de diffusion). Les interprètes ne créent rien mais
matérialisent une création préexistante
➔ Arrêt Le Corbusier, TF 2 mai 2011 4A_78/2011 sic! 9/2011 p.504-509 RJPI N.7, OGZH 2
décembre 2011 LK 110002-0/U sic! 6/2012 p.378-386 RJPI N.8 :
- Ces modèles sont protégés par la LDA, car leurs éléments ne sont pas purement
fonctionnels (OGZH);
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- Hormis pour ce qui est du remplacement de la condition d’originalité par celle d’individualité, la notion
d’œuvre est restée la même dans la LDA (1992) actuellement en vigueur;
- Celui qui apporte des modifications mineures à une œuvre avec l’autorisation de son auteur n’est ni
coauteur, ni auteur d’une œuvre dérivée
- Confirmée par Custer/Zangger, ATF 117 II 466/JT 1992 I 387, Steiner, ATF 120 II 65/ JT 1994 I 372, Michelangelo, TF sic! 4/1997 p.382,
Niederhauser, ATF 125 III 328, Hobby-Kalender, TF sic! 1/2003 p.28, Knoblauchpresse, ATF 129 III 545/JT 2003 I 395, Tripp Trapp I et II, sic! 6/2001, p.491 et
504, TF 1er avril 2010 4A_638/2009 ATF 136 III 225 sic! 7/8/ 2010 p. 526-530 RJPI N.6 «Guide orange», TF 25 novembre 2010 4A_522/2010 RJPI N.25 «Bob
Marley», TF 2 mai 2011 4A_78/2011 sic! 9/2011 p.504-509 RJPI N.7, OGZH 2 décembre 2011 LK 110002-0/U sic! 6/2012 p.378-386 RJPI N.8, OGZH 24 mai 2012
LK020010-0/U sic!7/8/2013 p.445-461 «Tunnels d’Arrissoules» RJPI N.589, etc…
Il suffit qu’une création se distingue par ses qualités intrinsèques des autres créations existantes ou possibles.
➔ OGZH 24 mai 2012 LK020010-0/U sic!7/8/2013 p.445-461 «Tunnels d’Arrissoules» RJPI N.589 :
- Les productions des architectes , ingénieurs, architectes d’intérieur, paysagistes et décorateurs
peuvent être protégées par le DA.
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- La forme des œuvres architecturales est souvent dictée par leur but et d’autres contraintes.
- La liberté de création de leurs auteurs est donc limitée et la protection donnée dès qu’elles présentent un degré
d’individualité réduit.
- Lorsque le degré de liberté est inexistant, comme c’est souvent le cas pour le génie civil, la protection du DA
n’entre pas en ligne de compte.
Le tribunal a commencé par dire que les dessins du plan du tunnel peuvent faire l’objet de la protection du droit d’auteur,
mais faut que les contingence technique et naturelle aient laissé à l’auteur une liberté de création pour être protégé. Mais le
TF a jugé qu’il n’y avait pas de protection du droit d’auteur.
Mais donc : paysagiste, architecte etc… possibilité de protection de droit d’auteur. Mais liberté de création (marge de
manœuvre en tant que créateur) limitée parce que de nombreuses contingences juridiques qui limite la marge de
manœuvre de créativité, contingences financières, contingences liées au terrain lui-même (topographie du lieu) à tous ces
éléments font qu’au fond il est difficile pour un auteur de génie civil de bénéficier d’une marge de manœuvre suffisante pour
bénéficier de la protection du droit d’auteur
Individualité de l’œuvre
le critère d’individualité retenu par le TF est celui d’une originalité comparée et relative:
- n’exige pas une originalité absolue, incontestable ou frappante;
- est accessible à une comparaison.
- indices d’individualité:
- Création indépendante et autonome → se distinguant nettement des tendances stylistiques
dominantes, introduisant une nouvelle tendance ou contribuant à la créer;
- Création bénéficiant d’une pérennité hors du commun → c’est au caractère intemporel d’une œuvre que
se mesure le mieux son individualité.
- Voir aussi TF, 19 avril 2016, 4A_675/2015 cons.3.1 → le critère décisif est celui de l’individualité qui doit s’exprimer
dans l’œuvre elle-même et qui résulte de la diversité des décisions prises par l’auteur, des combinaisons
surprenantes et inhabituelles autorisées par la liberté de création dont il jouissait.
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5.4. Différentes catégories d'œuvres
➔ Ex. homme tuyau : plusieurs choix faits par l’auteur pour donner forme à son homme tuyau (diamètre du
tuyau, mettre le même diamètre pour chaque partie du corps, pas de tête…) àdonc il y a une série de
choix faits par l’auteur àdonc protection
Pour la pieuvre, on n’admet pas le droit d’auteur car selon le tribunal, il n’y a pas 1000 manières de représenter
une pieuvre (mais la prof est pas d’accord)
Ex. qu’est-ce qu’on attend d’un clown ? Qu’il ait un nez rouge, des grands yeux, des grands pieds… donc ces
éléments ne vont pas permettre de protéger l’œuvre, mais si il y a un caractère individuel, comme la position du
clown, ou autres détails + particuliers àlà on a la notion d’individualité qui va permettre la protection
➔ ATF 113 II 306 JdT 1988 I 304, pour Art 2 al.2 lit a: (ci-dessus)
- Œuvre scientifique, absence de protection du contenu par le DA;
- Forme interne et forme externes sont protégées.
- Lorsque la marge de manœuvre ne laisse aucune place à des tournures individuelles ou originales, parce que le
contenu dicte les termes de la communication, il n’y a pas non plus place pour la protection du DA.
La protection porte sur la manière dont le contenu est exprimé et non pas sur le contenu lui-même (on ne protège pas l’idée,
pas de monopole sur l’idée)
L’enjeu de l’arrêt est de savoir si le droit d’auteur peut porter sur le contenu scientifique de l’œuvre (thèse sur une
psychanalyste). Mais l’idée scientifique (le contenu scientifique) elle-même ne peut pas bénéficier de la protection. Après
faut pas faire du plagiat hein ! En fait, le plagiat fait partie du droit d’auteur. Un tiers peut reprendre en toute liberté ma
thèse, mes résultats de thèse (même les résultats découlant de mes propres recherches comme des entretiens) tant qu’il me
cite, mais ça n’entre pas dans le champ de protection du DA.
Plagiat = droit de paternité
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→ Donné si nonobstant le but utilitaire de l’œuvre ou les contingences externes présidant à sa création, l’auteur
a pu opérer des choix personnels, même relativement peu originaux, dans sa réalisation.
→ Individualité de la photo, choix du moment de prendre la photo, c’est une succession instantanée de clichés et l’auteur a
choisi de garder celui-là. Généralement les portraits créatifs ça entre dans le DA (sorte de mise en scène du sujet
photographié qui donne son individualité à l’œuvre).
➔ Arrêt «Grupo de danças», BZGH ZH, 6 avril 2005, GG040310/U, sic! 1/2006, p.23- 28.
… présentant un caractère individuel
→ Donné si une certaine recherche de jeux de lumière et de mise en scène est décelable, qui fait différer
le cliché d’une simple photo souvenir.
➔ Arrêts des codes annotés, Cour cassation, Zürich, 1er fév. 1994, et TF, 26 mai 1994, RSPI 1996 1 73ss
Portait sur la question du code annoté. Comprendre comment on peut mieux comprendre une disposition légale. Le tribunal
s’est posé la question de si ce système de renvoi à d’autres dispositions légales était le résultat de choix personnels des
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auteurs qui réalisent ces recueils, ou bien c’est juste une façon d'agencer des texte non-protégés. Le choix d’envoyer d’abord
à un arrêt et ensuite à un autre est un choix personnel, et non pas qu’une chronologie. → Cela donne au tout une
individualité qui lui donne la protection du droit d’auteur.
5.5. L'auteur
5.5.1 Définition
Qui a le droit à cette protection? qu’est-ce qu’un auteur?
Art 6 LDA: « Par auteur, on entend la personne physique qui a crée l’œuvre ».
Rappel: la qualité d’auteur s’obtient du fait même de la création d’une œuvre, Art.29 al.1 LDA.
- L’auteur est celui dont l’activité intellectuelle personnelle a produit l’œuvre;
- Le discernement n’est pas requis, la volonté d’acquérir la protection non plus;
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- L’auteur est le sujet de droit qui a exprimé, même inconsciemment, pour la 1ère fois la pensée mise en forme.
Les droits reviennent à la personne physique qui a créé l’oeuvre, qu’il en soit conscient ou non. Ces droits pourront ensuite
être transmis. Il y a pas besoin d’accomplir des démarches au vu de l'obtention d’une protection, le droit naît du simple fait
de la création.
Art. 17 LDA:
« L’employeur est seul autorisé à exercer les droits exclusifs d’utilisation sur le logiciel créé par le travailleur dans l’exercice
de son activité au service de l’employeur et conformément à ses obligations contractuelles. »
➔ Arrêt « Mailings »
Trib. Civil Bâle-Ville, 24 janv. 1995, BJM
« Il y a de bonnes raisons de se rendre à Bâle »
« Et de bonnes raisons de se rencontrer dans l’hôtel X »
« Il y a toujours de bonnes raisons de se rendre à Bâle pour se rencontrer dans l’hôtel X »
➔ Arrêt Clown
TF, 25 août 1998, sic! 2/1999, p.119ss.
Résumé sic! :
LDA 81 al. 1. Un contrat relatif à des droits d'auteur conclu avant le 1er juillet 1993 s'interprète selon l'aLDA, mais les règles
d'interprétation de l'art. 9 aLDA correspondent à celles de l'art. 16 LDA (consid. 3).
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LDA 81 al. 1. La notion d'oeuvre telle que dégagée par la jurisprudence rendue sous l'ancien droit est la même que celle
retenue par la nouvelle LDA (consid. 3).
LDA 2. Définition de l'oeuvre et appréciation du caractère d'originalité in casu (consid. 4a et b).
aLDA 9 al. 1. La cession des droits d'utilisation de l'oeuvre peut intervenir tacitement ou par actes concluants (consid. 5a)
aLDA 9 al. 1. Lorsqu'il existe un doute sur l'étendue des droits cédés, il faut admettre que l'auteur n'entend pas transférer
plus de droits que le but visé par le contrat ne l'exige (consid. 5a).
aLDA 9 al. 3. Le transfert de la propriété d'une oeuvre n'implique pas la cession du droit d'auteur, mais celui qui se voit
commander un dessin pour une certaine affectation doit comprendre que le transfert dudit dessin englobe la cession du
droit de l'utiliser à la fin prévue (consid. 5b).
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6. Voies de droit et mise en œuvre des droits de propriété
intellectuelle
6.2.1 en constatation
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