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Dossier ❘ LABELS ET SIGNES DE QUALITÉ

LABELS ET SIGNES DE QUALITÉ


Rassurer, c’est assurer
Les signes officiels de qualité et d’origine (SIQO) ont représenté en 2019 près du tiers
du chiffre d’affaires de la filière. Marques et labels distinctifs se sont récemment multipliés,
rassurant un consommateur inquiet qui demande toujours plus de garanties.
Désormais incontournables, signes et labels doivent-ils tout certifier ?

Dossier : Hélène SCHEFFER

Budget et Toujours plus Le social,


persévérance d’exigences nouveau critère

S ur son site internet, Normandie


Fraîcheur Mer met en avant ses
«  produits stars  »  : coquille Saint-
Jacques de Normandie Label rouge
(obtenu en 2002), bulot de la baie de
Granville et son indication géographique
protégée (IGP) doublée du label interna-
qui fédère la filière normande. Durabilité,
distinction qualitative, attachement à un
terroir, c’est le triptyque parfait. C’est déjà
le quotidien du consommateur de produits
terrestres. »
Une labellisation reconnue, c’est l’accès
à la GMS et à « des volumes qui n’ont plus
32  %
La part des tonnages
de produits de la mer
frais vendus sous SIQO
(hors bio) en 2019.
Et plus de 30 % du
der sur des critères communs, traverser les
décryptages européens. 20 ans pour l’IGP
accordée au bulot de la baie de Granville !
« Les démarches pour obtenir les labels
officiels de qualité et d’origine (SIQO)
sont compliquées pour la pêche, admet
Monique Tran, déléguée filière pêche et
chiffre d’affaires. Soit :
tional MSC, ou homard du Cotentin MSC. rien à voir », témoigne Bertrand Wendling, aquaculture à FranceAgriMer. Quand le prix
S’affichent aussi le bar de ligne des Ligneurs
de Normandie, et le logo Pavillon France.
directeur de l’organisation de producteurs
(OP) méditerranéenne Sathoan, qui, avec 329  M€ HT
de vente est déjà haut, c’est dur de récupé-
rer quelques centimes. » Entre la rédaction
Et sans doute bientôt la marque collec- son transformateur MHPP, a obtenu le Label pour la première du cahier des charges, les évaluations scien-
tive régionale Saveurs de Normandie, qui, rouge en 2011 pour leur soupe rouge de la vente du frais, et tifiques et les suivis annuels pour conser-

352
après les produits transformés, accepte mer. Se démarquer par la qualité « a per- ver la certification, le budget oscille entre
désormais les produits frais. « Les études mis de dégager de la marge financière » et  M€ HT 50 000 et 70 000 euros sur 3 à 5 ans. Il faut
récentes montrent que les consommateurs de soutenir le cours de poissons communs. avec la transformation aussi ajouter les royalties pour l’usage des
se recentrent sur l’origine France, souligne Il faut une bonne dose de persévérance (conserves et traiteur). logos privés, par exemple, 0,5  % du prix
Arnauld Manner, directeur de l’organisme pour fédérer un collectif, le faire s’accor- (source : Inao) de vente pour le MSC. « Ce qui a le plus

De bons atouts en main

R echerche coûts-bénéfices… Pour de


nombreux acteurs, la création de valeur
d’une certification reste complexe à cal-
synthétise Thierry Missonnier de l’OP From
Nord. Tout ne peut pas être amélioré par
un label. Mais même sans hausse des prix, il
culer. Il n’y a pas que la plus-value. «  En rend nos métiers plus attractifs, en image,
structurant la filière, la certification per- en rentabilité. Et il assure la résilience de
met de nouveaux partenariats  », estime la filière dans le cadre de volumes toujours
Margaux Favret, responsable des pêche- plus contraints. » Prochain projet ? La pré-
ries pour MSC France. Elle facilite ainsi l’ac- évaluation des pêcheries de plie et de raie
cès aux financements européens, l’Union bouclée, pour valoriser le métier du cha-
européenne valorisant bien ces procédures lut de fond et s’ouvrir les portes de la res-
collectives. « La certification nous oblige à tauration collective grâce aux preuves de
NFM

avoir plus de rigueur, à expliquer nos prix, qualité-durabilité exigées par la loi Egalim.

PRODUITS DE LA MER N°205 FÉVRIER-MARS 2021 ❘  39 ❘


Dossier ❘ LABELS ET SIGNES DE QUALITÉ

Lionel Flageul
d’impact, ce n’est pas tant le coût, prévient
pourtant Olivier Catrou, du service écono-
pays a permis de retourner la situation. » Sa
force de frappe en communication est de
37
produits de la mer
pés à partir de cahiers des charges maison.
Pour Julie Nicot, responsable des achats de
mique de l’Inao (Institut national de l’ori- taille. Les enjeux diplomatiques ne sont pas Pêcheur de saveurs, PME bretonne de tapas
arborent un SIQO
gine et de la qualité), que les changements en reste. Les stocks de hareng et de mer- (sur 1 100 produits et de tartinables, cette foison d’allégations
induits par la labellisation : investissements lan bleu d’Atlantique nord, partagés entre labellisés en France) ne facilite pas le choix éclairé du consom-
humains et matériels, et les volumes, par- sept  acteurs internationaux et ainsi sur- dont mateur. « Il faut l’éduquer avec des infor-
fois à la baisse. » pêchés, ont vu leur label MSC suspendu mations pertinentes. Le consommateur
Une fois acquise, la certification n’a pour-
tant rien d’un Graal. Première pêcherie fran-
fin 2020 faute d’accord sur le partage du
quota. Le projet de certification de coquille
15
pour les conserves
manque encore de repères, il a parfois du
mal à s’y retrouver. »
çaise à obtenir l’écolabel MSC en 2010 pour Saint-Jacques en Manche se trouve égale- et préparations Après les enjeux environnementaux, la
le lieu noir, l’OP From Nord s’est ensuite lan- ment gelé à cause du Brexit. (100 % en Label responsabilité sociale des entreprises (RSE)
cée avec ses armements partenaires dans Pour autant, faut-il tout labelliser  ? rouge) et est le nouveau critère de segmentation.
la labellisation MSC de deux autres pêche- Certifier la centaine d’espèces débarquées Elle est difficile à mettre en œuvre pour les
ries, le cabillaud et l’églefin, et le hareng :
une « absolue nécessité pour la pêche hau-
en France semble impossible. « Il y a une
demande pour les produits conventionnels,
22
pour les produits
Européens aux socles légaux déjà forts…
Est-ce la raison du faible nombre de pêche-
turière » pour conserver les marchés nord issus de pêcheries qui travaillent bien mais frais : 1 AOP, 4 IGP, ries certifiées par l’écolabel public français
européens, pointe Thierry Missonnier, le sont trop petites pour être certifiées, ras- 2 IGP + Label rouge, Pêche durable  ? Seuls les pêcheurs de la
directeur de l’OP. Mais la certification de surent Ingrid et Dorothée Maquinghen. Il 14 Labels rouges et marque méditerranéenne Thon rouge de
la sole, en partenariat avec Carrefour, n’a reste de nombreuses pêcheries atomisées, 1 STG. ligne et les palangriers de l’île d’Yeu (OP
duré que 18  mois, des résultats scienti- on ne peut pas faire des conglomérats par- Vendée) le portent. Mais ce critère de la RSE
fiques bousculant les évaluations anté- tout pour atteindre de gros volumes. » En Répartition par peut faire la différence pour les produits
rieures. « C’est un peu une déception », attendant, des ONG proposent des procé- type de produit : étrangers. ISF Broker est lui aussi en train de
souffle Thierry Missonnier. Suspendu en dures d’amélioration, comme le Fip (Fishery s’installer dans la chaîne de valeur du sour-
2018 pour la Manche-est, le label MSC a
pu être conservé pour la pêcherie de mer du
improvement project) de MSC.
Les labels vont-ils se cumuler pour cou-
23 poissons
dont 22 Labels
cing. D’autres thèmes sont en embuscade :
bien-être animal (un label est en discussion
Nord (20 % des prises). vrir tout le champ des possibles ? Arnauld européenne pour l’agriculture), impact car-
rouges et 1 IGP
Crises sanitaires, campagne d’ONG, Manner défend l’usage de multiples logos, bone, analyse du cycle de vie des produits et
reportages TV, tout peut compliquer la
donne. « Tout d’un coup, plus personne
labels et certifications. « Les gens lisent
désormais autant qu’ils mangent. Trop de 13 mollusques
de leurs emballages… « La tendance lourde
va vers plus d’exigence, relève Olivier Catrou
ne voulait de saumon de Norvège, se rap-
pellent Ingrid et Dorothée Maquinghen,
les dirigeantes de Gelfish, spécialisées dans
labels ne tue pas le label, c’est juste notre
filière qui n’en a pas l’habitude. » Les
marques agroalimentaires ont elles aussi
1 crustacé
(Label rouge)
de l’Inao. Les labels privés ont suffisamment
de créativité pour venir boucher les trous
dans la raquette des SIQO. Ce sont aussi des
l’import. Heureusement, la puissance du lancé leurs labels propriétaires, dévelop- aiguillons qui nous font tous évoluer. » n

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Dossier ❘ LABELS ET SIGNES DE QUALITÉ

Bureau Veritas : « Les écolabels,


une croissance à deux chiffres »
Un label est une assurance pour l’avenir,
pointent Xavière Lagadec, chargée
d’affaires pêche et aquaculture, et Laurent
Galloux, chargé du développement
seafood à l’international, deux experts
du Bureau Veritas, organisme tiers
indépendant de test, d’inspection et de
certification.

PDM : Pourquoi rentrer dans une cer-


tification ? Iso 26 030
Nouvelle norme
Xavière Lagadec : Avec une certifi- internationale pour

DR
le développement
cation, l’accès aux marchés est facilité. À
de la RSE dans
prix équivalent, un produit labellisé passe
l’agroalimentaire :
devant. Et en temps de crise, qu’elle soit bien-être animal, gences légales) et contrôlables ». Ils doivent certifications. L’Europe importe 70  % de
sanitaire ou économique, on voit que les lutte contre être auditables par une tierce partie. Dans sa consommation de produits de la mer,
certificats sont résilients, car la certification le gaspillage le cas de SIQO ou de labels internationaux nous devons donc être partenaires de l’en-
renforce la confiance du consommateur. alimentaire, comme ASC, MSC et Global Gap, les cahiers semble de la filière. Nous travaillons pour
L’intérêt des labels et certifications, c’est choix éthiques, des charges sont consultables et publics. les SIQO mais aussi pour de nombreux
qu’ils agissent comme un levier de valori- économies D’autres cahiers des charges restent privés, labels privés. On peut parler de la belle
sation. Il peut s’agir de produits de niche d’énergie, ancrage rédigés par un transformateur ou distribu- croissance de Global Gap et du label ASC
ou de volumes. L’accès au marché est amé- territorial, bio, teur. Nos méthodes de contrôle et d’audit en aquaculture, dont nous sommes deve-
lioré, à condition qu’ils bénéficient d’une
traçabilité… restent les mêmes. Ces standards peuvent nus leaders pour la certification. Les éco-
Volontaire, elle
notoriété suffisante et que le consomma- intégrer des critères de traçabilité, de qua- labels, c’est une croissance à deux chiffres
est non certifiable
teur les trouve facilement et régulièrement. mais peut être lité produit, environnementaux, de santé depuis dix  ans. Rejets industriels, pollu-
Si le produit est trop rare, le consommateur évaluée et et bien-être animal, de bonnes pratiques tions plastiques, pollutions marines, per-
risque de se décourager. De plus, quand on constituer un atout sociales, etc. turbateurs endocriniens, les normes sont
veut aller à l’export, les SIQO européens, pour être référencé de plus en plus strictes. Après quatre ans
notamment l’IGP, sont des outils d’image auprès des grands Tous les pays valorisent-ils les mêmes de forte progression, la certification de la
très puissants. Ils protègent des appella- distributeurs. critères ? chaîne de valeur semble ralentir. Est-ce dû
tions frauduleuses car il y a des contrôles au coronavirus ? La fermeture des restau-
en Europe et dans le monde. Une filière cer- Laurent Galloux : En Europe, on pour- rants limite les capacités d'investissements
tifiée, c’est un peu comme une assurance rait parler d’une Europe du Nord « amie des des producteurs.
pour l’avenir et pour un commerce durable. poissons » et d’une Europe du Sud « amie
des pêcheurs ». Les Nordiques, aux pêche- Il y a aussi les enjeux sociaux…
Quels sont les impératifs pour vali- ries constituées de grands navires avec
der le cahier des charges d’une struc- des armements socialement très structu- LG : Oui, on voit arriver le point chaud
ture, ONG ou entreprise ? rés, s’intéressent plus à l’environnement. des enjeux sociaux, notamment lié aux rap-
Pour les pêcheurs artisanaux du Sud, aux ports d’ONG en Asie, sur le travail forcé à
XL : Nous travaillons avec de nom- pêcheries plus éclatées, l’aspect social est bord de navires de pêche. Certains labels
breux acteurs, producteurs, transforma- un enjeu de poids (rémunération, forma- ont évolué pour prendre en compte les
teurs, associations professionnelles, orga- tion, etc.). analyses-risques par pays. Les certifica-
nismes de défense et de gestion (porteurs tions sont un outil pour rassurer le mar-
des démarches SIQO), distributeurs ou Quelles sont les évolutions des label- ché, éviter les fraudeurs, donner confiance
ONG. Pour que nous validions leurs cahiers lisations ? dans les bonnes pratiques des producteurs
des charges, il faut qu’ils comportent des et des transformateurs. Nous voyons, par
«  caractéristiques objectives mesurables, LG : Bureau Veritas participe aux poli- exemple, de plus en plus de demandes
différenciantes (allant plus loin que les exi- tiques internationales d’amélioration des pour des audits sociaux à la pêche. n

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Sourcing : avec ou sans mention


Si tout n’est pas encore certifié, les responsables sourcing
des PME françaises tirent la qualité vers le haut.

À 28  ans, Julie Nicot, responsable


des achats pour la PME concar-
noise Pêcheur de saveurs, est,
à l’image de sa génération,
consciente des enjeux environnementaux.
« J’essaye de ne travailler qu’avec des pro-
duits certifiés ou travaillés en pêche res-
son chiffre d’affaires. Avec la certification
ISF Broker en cours, « nous allons pouvoir
renforcer notre message de durabilité et
de traçabilité » se félicitent-elles. Un mes-
sage que Julie Nicot veut aussi faire pas-
ser jusqu’au consommateur final : « Nous
devons mieux transmettre cette vigilance

DR
ponsable, indique l’arrière-petite-fille du aux produits. Nous sommes en train de
fondateur de l’entreprise familiale. C’est retravailler notre communication et nos Importatrices, Dorothée et Ingrid Maquinghen
une démarche que j’ai lancée dès mon packagings. » (Gelfish) observent que les clients veulent des
arrivée dans l’entreprise, il y a quatre ans.
Depuis un an, je sens que les clients y
Avec une telle pression sur le sourcing,
comment alors gérer les impacts quand 16  %
garanties, sans que le label soit une obsession
pour autant.
sont particulièrement sensibles. » Le plas- les labels sont suspendus, comme pour des produits de la
tique des emballages est recyclable, l’an- le maquereau ou le hareng d’Atlantique mer vendus en GMS
chois MSC mentionne son origine golfe de nord ? « Ce sont les aléas du vivant, rap- en 2017 affichaient à rassurer, à expliquer. « Le corail d’oursin
Gascogne, le poulpe est en démarche Fip pellent Ingrid et Dorothée Maquinghen. un label de qualité est difficile à sourcer en labellisé, complète
(amélioration de pêcherie) et l’entreprise Nos clients, qui sont des professionnels de ou de durabilité. Julie Nicot chez Pêcheur de saveurs, mais je
(Source : FranceAgriMer)
« valorise son ancrage local breton », sou- l’agroalimentaire, le comprennent. C’est la m’assure que c’est bien travaillé. »
ligne le directeur général Frédéric Plancher. preuve que les stocks sont bien suivis et Quant aux pays émergents, de nom-
Chez Gelfish aussi, entreprise familiale que nous respectons nos valeurs et breux producteurs ne sont pas encore
de Boulogne-sur-Mer spécialisée dans nos engagements. » tout à fait prêts. « C’est parfois
l’import, « on ne peut plus se passer des Les marchés n’exigent compliqué, admettent les sœurs
labels et certifications », annoncent Ingrid cependant pas tous des Maquinghen. Nous allons sur
et Dorothée Maquinghen, les deux diri- engagements écologiques. place faire des audits. C’est à
geantes. « Les clients veulent des garan- La demande semble être arri- nous de leur apporter de la valeur
ties. » La société s’est positionnée sur le bio vée à un palier. « Il faut garder ajoutée, dans le cadre de la rela-
il y a déjà une dizaine d’années, puis a fait une offre diversifiée, jugent les tion de confiance que nous avons
« le pari du MSC anglo-saxon ». Poissons cogérantes de Gelfish. Le label développée avec eux. » Et d’es-
d’Atlantique nord, coquillages, poissons n’est pas une obsession. » D’autant pérer que l’Inde arrive à créer son
d’élevage, elle propose désormais une qu’il est parfois impossible de trouver propre signe officiel de qualité et
douzaine d’espèces labellisées MSC, ASC, des fournisseurs certifiés. Pour entrete- Le transformateur Pêcheur de saveurs de durabilité « pour enfin proté-
ou AB, ce qui représente près de 40 % de nir sa crédibilité, il faut donc continuer valorise le MSC, mais aussi l’origine locale. ger sa ressource ». n

Des protections à l’international

L es SIQO sont protégés par des accords internationaux,


mais c’est surtout le cas pour le vin. Parmi les SIQO dans les
produits de la mer, seule l’IGP Marennes - Oléron est proté-
labels de qualité, précise Monique Tran, de FranceAgriMer.
S’il y a des soucis, les offices européens peuvent interve-
nir. Mais c’est aussi de la responsabilité des opérateurs pri-
gée par des accords internationaux, avec le Canada (via l’ac- vés de vérifier, à l’import ou à l’export, qu’il n’y ait pas de
cord Ceta), le Mexique, cinq pays d’Amérique latine (via l’ac- fraude. » L’évolution du label européen bio, repoussée d’un
cord Mercosur) et quatre pays d’Asie. Par ailleurs, un accord an à janvier 2022, va faire entrer les produits bio hors Union
bilatéral signé en septembre dernier va protéger 100  indi- européenne dans une relation d’équivalences et non plus
cations géographiques européennes en Chine, 100 chinoises de caractéristiques identiques. L’espoir de « sortir des zones
en France, et 175  supplémentaires d’ici quatre  ans. «  Nous grises » et de limiter les dérives en réduisant le nombre de
avons demandé que les pays tiers réglementent et créent des produits sous exceptions.

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Dossier ❘ LABELS ET SIGNES DE QUALITÉ

Des labels à la pelle


Du public au privé, il y a de la créativité dans les labels.
Signes officiels, certifications, normes, marques collectives
ou dénominations, tous ne couvrent pas les mêmes
enjeux.

L' Inao gère cinq signes officiels de


qualité et d’origine (SIQO), du
Label rouge et sa valorisation
d’une qualité gustative supé-
rieure –  strictement français  – aux signes
européens AOC-AOP, IGP, STG, reconnais-
culture bio. Et Best Aquaculture Practises
(Bap, de Global Aquaculture Alliance), pré-
sent dans 60  pays. Ensemble, ils peuvent
certifier toute l’activité d’un site aquacole
(crevettes, panga, saumon, crustacés),
de l’écloserie aux aliments, des poissons

DR
sables à leurs étoiles. Pour obtenir ces titres, aux conditions de travail. Chaque ONG
Friend of the Sea a lancé la révision de ses normes d’aquaculture durable
il faut prouver de façon plus ou moins forte a son propre cahier des charges, et selon
et de bien-être des poissons d’élevage.
le lien entre pratiques et terroirs d’origine, les clients et les marchés, des entreprises
et pour AB, ses pratiques environnemen- peuvent choisir de cumuler.
tales. Ce dernier, ouvert à l’aquaculture Pour les importateurs, IFS et BRC sont des
mais pas au poisson sauvage, vient de référentiels d’audit créés par les GMS pour
réduire les possibilités pour la conchylicul- assurer la qualité de la chaîne de valeur du Friend of the Sea carte de l’attachement au terroir : Valeurs

18
ture (perte de labellisation pour des zones sourcing. Convenues à l’échelon internatio- Parc naturel régional (qui se décline par
classées B). nal, les normes Iso 9001 (système de mana- couvre  % exemple dans le parc naturel du golfe du
Les ONG comme Marine Stewardship gement de la qualité) et 14 000 (manage- des entreprises de Morbihan), Saveurs de Normandie, Sud
Council (voir ci-dessous) ou l’italienne ment environnemental) garantissent des la filière en Italie et de France, Produit en Bretagne, Pavillon
Friend of the Sea certifient plutôt les pro- process de qualité suivis par les entreprises. plus de France, etc. On trouve aussi une constel-
cessus d’amélioration écologique, et cer- Dans les produits traiteurs et transformés, lation de marques collectives profession-
tains aspects sociaux. Avec sa bouée
rouge, le logo transalpin Friend of the Sea
on peut aussi croiser des logos agricoles (AB)
ou témoignant d’enjeux sociaux. Le collec-
1 000 nelles : Merlu de ligne, Golion, Ligneurs de
la Pointe de Bretagne, Méditerranée sau-
tif de coopératives Agri Confiance défend
entreprises dans
« est multifilière », explique son créateur vage, etc. Et parce qu’elles estiment que
Paolo Bray. « Notre logo certifie tout le
spectre des impacts humains sur le milieu
marin : pêche, aquaculture, mais aussi
des critères de «  solidarité et d’équité  ».
Quant au Fairtrade International, il garantit
une rémunération équitable à des organi-
70 ces labels et certifications ne recouvrent pas
complètement leurs activités, les marques
de l’agroalimentaire ont aussi développé
pays, dont une
transport maritime ou crèmes solaires. » sations de producteurs des pays émergents. trentaine de des démarches maison : pêche responsable,
Pour l’aquaculture seule, on retrouve ASC, Sur le territoire français, plusieurs françaises. Certiconfiance, FQC, ou pêche éthique,
la cousine du MSC, ainsi que son parte- marques ombrelles régionales ou natio- des démarches rencontrées chez Labeyrie,
naire allemand Global Gap venu de l’agri- nales, publiques ou privées, défendent la Saupiquet, Chancerelle, Carrefour, etc. n

MSC : l’écolabel
certifie 15 % des prises mondiales

D evenu en Europe le mastodonte de la certification de la durabilité


des pêches, MSC a labellisé 386  pêcheries dans plus de 36  pays. Soit
40 000 produits de la mer sur le marché et 11 millions de tonnes/an (15 %
des prises mondiales). En France, 16 pêcheries sont certifiées, en cours d’éva-
luation, ou suspendues, pour 25 % des débarquements et 300 entreprises de
la chaîne d’approvisionnement. La progression est forte et récente : + 40 %
entre  2018 et  2020. L’objectif de MSC est que «  30  % des captures mon-
diales soient certifiées par notre label ou soient engagées dans des projets
Pêcherie de langouste au casier de Saint-Paul d’amélioration », annonce Margaux Favret, responsable des pêcheries pour
et Amsterdam, certifiée. 16 pêcheries françaises la France. L’ONG a créé les Fip (Fisheries improvement projects), avant-postes
sont engagées dans une démarche MSC. du label international pour « les pêcheries qui ne sont pas encore à niveau ».

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