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Lorsqu'il fit parler ces oracles, Allaient autrefois discourant

c 
 

Et que sans détourner nos pas Au gré d'un faune ou d'une fée,


Il nous vit courir aux appas Et si la masse du rocher
` 
De leurs pernicieux miracles. Se laissa quelquefois toucher
Pour laisser avant que mourir
Satan ne nous fait plus broncher Aux chansons que disait Orphée,
Les traits vivants d'une peinture
Dans de si dangereuses toiles; Quelle dureté peut avoir
Qui ne puisse jamais périr
Le Dieu que nous allons chercher L'objet que ma Princesse touche,
Qu'en la perte de la nature,
Loge plus haut que les étoiles. Qu'elle ne puisse le pourvoir
Je passe de crayons dorés
Nulle divinité que lui Tout aussitôt d'âme et de bouche?
Sur les lieux les plus révérés
Ne me peut donner aujourd'hui Dans ses bâtiments orgueilleux,
Où la vertu se réfugie,
Cette flamme ou cette fumée Dans ses promenoirs merveilleux,
Et dont le port me fut ouvert
Dont nos entendements épris Quelle solidité de marbres
Pour mettre ma tête à couvert
S'efforcent à gagner le prix Ne pourront pénétrer ses yeux?
Quand on brûla mon effigie.
Qui mérite la renommée. Quelles fontaines et quels arbres
Tout le monde a dit qu'Apollon
Après lui je m'en vais louer Ne les estimeront des dieux?
Favorise qui le réclame,
Une image de Dieu si belle Les plus durs chênes entrouverts
Et qu'avec l'eau de son vallon
Que le Ciel me doit avouer Bien plutôt de gré que de force,
Le savoir peut couler dans l'âme;
Du travail que je fais pour elle. Peindront pour elle de mes vers
Mais j'étouffe ce vieil abus
Car après ses sacrés autels Et leurs feuilles et leur écorce,
Et bannis désormais Phébus
Qui devant leurs feux immortels Et quand ils les auront gravés
De la bouche de nos poètes:
Font aussi prosterner les anges, Sur leurs fronts les plus relevés,
Tous ses temples sont démolis
Nous pouvons sans impiété Je sais que les plus fiers orages
Et ses démons ensevelis
Flatter une chaste beauté Ne leur oseront pas toucher,
Dans des sépultures muettes.
Du doux encens de nos louanges. Et pourront plutôt arracher
Je ne consacre point mes vers
Ainsi sous de modestes vœux Leurs racines et leurs ombrages.
A ces idoles effacées
Mes vers promettent à Sylvie Je sais que ces miroirs flottants
Qui n'ont été dans l'univers
Ce bruit charmeur que les neveux Où l'objet change tant de place,
Qu'un faux objet de nos pensées.
Nomment une seconde vie. Pour elle devenus constants
Ces fantômes n'ont plus de lieu:
Que si mes écrits méprisés Auront une fidèle glace,
Tel qu'on dit avoir été dieu
Ne peuvent voir autorisés Et sous un ornement si beau
N'était pas seulement un homme
Les témoignages de sa gloire, La surface même de l'eau,
Le premier qui vit l'Eternel
Ces eaux, ces rochers et ces bois Nonobstant sa délicatesse,
Fut cet imprudent criminel
Prendront des âmes et des voix Gardera sûrement encrés
Qui mordit la fatale pomme.
Pour en conserver la mémoire. Et mes caractères sacrés
Tous ces dieux de bronze et d'airain
Si quelques arbres renommés Et les attraits de la Princesse.
N'ont jamais lancé le tonnerre,
D'une adoration profane Mais sa gloire n'a pas besoin
C'est le dard du Dieu souverain
Ont été jadis animés Que mon seul ouvrage en réponde;
Qui créa le ciel et la terre.
Des sombres regards de Diane, Le ciel a déjà pris le soin
Ah! que le céleste courroux
Si les ruisseaux en murmurant De la peindre par tout le monde:
Etait bien embrasé sur nous
Ses yeux sont peints dans le Soleil, A travers leurs vitres liquides, Qui leur font encore la guerre.
L'Aurore dans son teint vermeil D'abord à cet objet ardent Ils s'estiment heureux pourtant
Voit ses autres beautés tracées, Sentent qu'ils ne sont plus humides, De prendre l'air qu'elle respire,
Et rien n'éteindra ses vertus Et par étonnement soudain Leur destin n'est que trop content
Que les cieux ne soient abattus Chacun d'eux dans un corps de De voir le jour sous son empire.
daim
Et les étoiles effacées. La Princesse qui les charma
Cache sa forme dépouillée,
Alors qu'elle les transforma
S'étonne de se voir cornu,
`  Les fit être blancs comme neige,
Et comment le poil est venu
Un soir que les flots mariniers Et pour consoler leur douleur
Dessus son écaille mouillée.
Apprêtaient leur molle litière Ils reçurent le privilège
Soupirant du cruel affront
Aux quatre rouges limoniers De porter toujours sa couleur.
Qui de dieux les a fait des bêtes
Qui sont au joug de la lumière, Lorsqu'à petits flocons liés
Et sous les cornes de leur front
Je penchais mes yeux sur le bord La neige fraîchement venue
A courbé leurs honteuses têtes,
D'un lit où la Naïade dort Sur de grands tapis déliés
Ils ont abandonné les eaux,
Et regardant pêcher Sylvie Epanche l'amas de la nue,
Et dans la rive où les rameaux
Je voyais battre les poissons Lorsque sur le chemin des cieux
Leur ont fait un logis si sombre,
A qui plus tôt perdrait la vie Ses grains serrés et gracieux
Promenant leurs yeux ébahis,
En l'honneur de ses hameçons. N'ont trouvé ni vent ni tonnerre,
N'osent plus fier que leur ombre
D'une main défendant le bruit Et que sur les premiers coupeaux,
A l'étang qui les a trahis.
Et de l'autre jetant la line Loin des hommes et des troupeaux,
On dit que la sœur du Soleil
Elle fait qu'abordant la nuit Ils ont peint les bois et la terre,
Eut ce pouvoir sur la nature
Le jour plus bellement décline. Quelque vigueur que nous ayons
Lorsque d'un changement pareil
Le Soleil craignait d'éclairer Contre les esclaves qu'elle darde,
Actéon quitta sa figure.
Et craignait de se retirer, Ils nous blessent, et leurs rayons
Ce que fit sa divine main
Les étoiles n'osaient paraître, Eblouissent qui les regarde.
Pour punir dans un corps humain
Les flots n'osaient s'entrepousser, Tel dedans ce parc ombrageux
Sa curiosité profane,
Le zéphyre n'osait passer, Eclate le troupeau neigeux,
S'est fait ici contre les dieux
L'herbe se retenait de croître. Et dans ses vêtements modestes,
Qui n'avaient approché leurs yeux
Ses yeux jetaient un feu dans l'eau: Où le front de Sylvie est peint,
Que des yeux de notre Diane.
Ce feu choque l'eau sans la craindre, Fait briller l'éclat de son teint
Ces daims que la honte et la peur
Et l'eau trouve ce feu si beau A l'envi des neiges célestes.
Chassent des murs et des allées,
Qu'elle ne l'oserait éteindre. En la saison que le Soleil,
Maudissent le destin trompeur
Ces éléments si furieux Vaincu du froid et de l'orage,
Des frontières qu'il leur a volées.
Pour le respect de ses beaux yeux Laisse tant d'heures au sommeil
Leur cœur privé d'humidité
Interrompirent leur querelle, Et si peu de temps à l'ouvrage,
Ne peut qu'avec timidité
Et de crainte de la fâcher La neige, voyant que ces daims
Voir le ciel ni fouler la terre
Se virent contraints de cacher La foulent avec des dédains,
Où Sylvie en ses promenoirs
Leur inimitié naturelle. S'irrite de leurs bonds superbes
Jette l'éclat de ses yeux noirs
Les Tritons en la regardant Et pour affamer ce troupeau,
Par dépit sous un froid manteau Les flots de deux ruisseaux d'argent Le gazon garde quelquefois
Cache et transit toutes les herbes. Et donne une fraîcheur si vive Le bandeau, l'arc et le carquois
Mais le parc pour ses nourrissons A tous les objets d'alentour, De mille Amours qui se dépouillent
Tient assez de crèches couvertes Que même les martyrs d'amour A l'ombrage de ses roseaux
Que la neige ni les glaçons Y trouvent leur douleur captive. Et dans l'humidité des eaux
Ne trouveront jamais ouvertes. Un étang dort là tout auprès, Trempent leurs jeunes corps qui
bouillent.
Là le plus rigoureux hiver Où ces fontaines violentes
L'étang leur prête sa fraîcheur,
Ne les saurait jamais priver Courent et font du bruit exprès
La Naïade leur verse à boire,
Ni de loge ni de pâture: Pour éveiller ses vagues lentes.
Toute l'eau prend de leur blancheur
Ils y trouvent toujours du vert Lui d'un maintien majestueux
L'éclat d'une couleur d'ivoire.
Qu'un peu de soin met à couvert Reçoit l'abord impétueux
On voit là ces nageurs ardents
Des outrages de la nature. De ces Naïades vagabondes,
Dans les ondes qu'ils vont fendant
Là les faisans et les perdrix Qui dedans ce large vaisseau
Faire la guerre aux Néréides,
Y fournissent leurs compagnies Confondent leur petit ruisseau
Qui devant leur teint mieux uni
Mieux que les Halles de Paris Et ne discernent plus ses ondes.
Cachent leur visage terni
Ne les sauraient avoir fournies. Là Mélicerte en un gazon
Et leur front tout coupé de rides.
Avec elles voit-on manger Frais de l'étang qui l'environne,
Or ensemble, ores dispersés,
Ce que l'air le plus étranger Fait aux cygnes une maison
Ils brillent dans ce crêpe sombre,
Nous peut faire venir de rare, Qui lui sert aussi de couronne.
Et sous les flots qu'ils ont percés
Des oiseaux venus de si loin Si la vague qui bat ses bords
Laissent évanouir leur ombre.
Qu'on y voit imiter le soin Jamais avecque des trésors
Parfois dans une claire nuit,
D'un grand Roi qui n'est pas avare. N'arrive à son petit empire,
Qui du feu de leurs yeux reluit
Les animaux les moins privés Au moins les vents et les rochers
Sans aucun ombrage des nues,
Aussi bien que les moins sauvages, N'y font point crier les nochers
Diane quitte son berger
Sont également captivés Dont ils ont brisé le navire.
Et s'en va là-dedans nager
Dans ces bois et dans ces rivages. Là les oiseaux font leurs petits
Avecque ses étoiles nues.
Le maître d'un lieu si plaisant Et n'ont jamais vu leurs couvées
Les ondes qui leur font l'amour
De l'hiver le plus malfaisant Soûler les sanglants appétits
Se refrisent sur leurs épaules
Défie toutes les malices: Du serpent qui les a trouvées.
Et font danser tout alentour
A l'abondance de son bien Là n'étend point ses plis mortels
L'ombre des roseaux et des saules.
Les éléments ne trouvent rien Ce monstre de qui tant d'autels
Le dieu de l'eau tout furieux
Pour lui retrancher ses délices. Ont jadis adoré les charmes,
Haussé pour regarder leurs yeux
Et qui d'un gosier gémissant
Et leur poil qui flotte sur l'onde,
`  Fait tomber l'âme du passant
Du premier qu'il voit approcher
Dans ce parc un vallon secret Dedans l'embûche de ses larmes.
Pense voir ce jeune cocher
Tout voilé de ramages sombres, Zéphyr en chasse les chaleurs,
Qui fit jadis brûler le monde.
Où le Soleil est si discret Rien que les cygnes n'y repaissent,
Et ce pauvre amant langoureux
Qu'il n'y force jamais les ombres, On n'y trouve rien sous les fleurs
Dont le feu toujours se rallume
Presse d'un cours si diligent Que la fraîcheur dont elles naissent.
Et de qui les soins amoureux Car tout s'éteint par les années. Combatte les faveurs des cieux
Ont fait ainsi blanchir la plume, Mais quoi! le sort a des revers Et démente son origine.
Ce beau cygne à qui Phaéton Et certains mouvements de haine O que le désir aveuglé
Laissa ce lamentable ton Qui demeurent toujours couverts Où l'âme du brutal aspire,
Témoin d'une amitié si sainte, Aux yeux de la prudence humaine. Est loin du mouvement réglé
Sur le dos son aile élevant Si pour fuir ce repentir Dont le cœur vertueux soupire!
Met ses voiles blanches au vent Ton jugement eût pu sentir Que ce feu que nature a mis
Pour chercher l'objet de sa plainte. Le jour qui vous devait disjoindre, Dans le cœur de deux vrais amis
Ainsi pour flatter son ennui Tu n'eusses jamais vu ce jour, A des ravissements étranges!
Il demande au dieu Mélicerte Et jamais le trait de l'Amour Nature a fondé cet amour:
Si chaque dieu n'est pas celui Ne se fût mêlé de te poindre. Ainsi les yeux aiment le jour,
Dont il soupire tant la perte, Pour avoir aimé ce garçon Ainsi le Ciel aime les anges.
Et contemplant de tous côtés Encore après la sépulture, Ainsi malgré ces tristes bruits
La semblance de leurs beautés, Ne crains pas le mauvais soupçon Et leur imposture cruelle,
Il sent renouveler sa flamme, Qui peut blâmer ton aventure. Tircis et moi goûtons les fruits
Errant avec de faux plaisirs Les courages des vertueux D'une amitié chaste et fidèle.
Sur les traces des vieux désirs Peuvent d'un vœu respectueux Rien ne sépare nos désirs,
Que conserve encore son âme. Aimer toutes beautés sans crime, Ni nos ennuis, ni nos plaisirs:
Toujours ce furieux dessein Comme, donnant à tes amours Nos influences enlacées
Entretient ses blessures fraîches, Ce chaste et ce commun discours, S'étreignent d'un même lien,
Et fait venir contre son sein Mon cœur n'a point passé la rime. Et mes sentiments ne sont rien
L'air brûlant et les ondes sèches. Certains critiques curieux Que le miroir de ses pensées.
Ces attraits empreints là-dedans En trouvent les mœurs offensées, Certains feux de divinité
Comme avec des flambeaux ardents,Mais leurs soupçons injurieux Qu'on nommait autrefois génies,
Lui rendent la peau toute noire: Sont les crimes de leurs pensées. D'une invisible affinité
Ainsi dedans comme dehors Le dessein de la chasteté Tiennent nos fortunes unies.
Il lui tient l'esprit et le corps, Prend une honnête liberté Quelque visage différent,
La voix, les yeux et la mémoire. Et franchit les sottes limites Quelque divers sort apparent
Que prescrivent les imposteurs Qui se lise en nos aventures,
`  Qui, sous des robes de docteurs, Sa raison et son amitié
Chaste oiseau, que ton amitié Ont des âmes de sodomites. Prennent aujourd'hui la moitié
Fut malheureusement suivie! Le Ciel nous donne la beauté De ma honte et de mes injures.
Sa mort est digne de pitié Pour une marque de sa grâce: Lorsque d'un si subit effroi
Comme ta foi digne d'envie. C'est par où sa divinité Les plus noirs enfants de l'envie,
Que ce précipité tombeau, Marque toujours un peu sa trace. Au milieu des faveurs du Roi
Qui t'en laissa l'objet si beau, Tous les objets les mieux formés Osèrent menacer ma vie,
Fut cruel à tes destinées! Doivent être les mieux aimés, Et que pour me voir opprimé
Si la mort l'eût laissé vieillir, Si ce n'est qu'une âme maligne, Le Parlement même, animé
Tes passions allaient faillir: Esclave d'un corps vicieux, Des rapports de la calomnie,
Sans pitié me vit combattu Tu me fis lors plus de pitié Après, d'une autre illusion
De la secrète tyrannie Que Philis ne me fait de peine. Réfléchissant sur ma pensée,
Des ennemis de ma vertu, Cet effroyable souvenir Et songeant à la vision,
Tircis avecque trop de foi Me vient encore entretenir, Qui s'était fraîchement passée,
M'assura comme il est unique Et me redonne les alarmes Je songeais qu'encore on doutait
A qui l'astre luisant sur moi Du spectacle plus ennemi En quel état Damon était,
De tous mes destins communique. Qui jamais d'un oeil endormi Et comme, au fort de la lumière
Il n'eut pas disposé son cours A pu faire couler des larmes. Où les objets sont éclaircis,
A commencer les tristes jours Je ne sais si le feu d'amour Je condamnais les faux soucis
Dont je souffre encore l'orage, Qui n'abandonne point mon âme, De mon illusion première.
Qu'il s'en vint sous un froid Au défaut des rayons du jour Mais dans ce doute un messager,
sommeil
Ouvrit lors mes yeux de sa flamme. Qui portait les couleurs des Parques,
De tout ce funeste appareil
Combien que dans ce froid sommeil Me vint de ce fatal danger
A Damon faire voir l'image.
La visible ardeur du Soleil Rafraîchir les funestes marques:
Tircis outré de mes douleurs,
Se fût du tout évanouie, Un garçon habillé de deuil,
Me redit ce songe effroyable
Je crus qu'en cette fiction Qui semblait sortir du cercueil,
Qu'un long train de tant de malheurs
J'avais libre la fonction Ouvrant les rideaux de ma couche,
Rendent dorénavant aimable.
De ma vue et de mon ouïe. Me crie: "On a tué Damon",
D'un long soupir qui devança
Un grand fantôme souterrain Mais d'un accent que le démon
La première voix qu'il poussa
Sortant de l'infernale fosse, N'avait pas été plus farouche.
Pour prédire mon aventure,
Enroué comme de l'airain Morphée à ce second assaut,
Je sentis mon sang se geler,
Où roulerait une carrosse, Otant ses fers à ma paupière,
Et comme autour de moi voler
D'un abord qui me menaçait Me réveilla tout en sursaut,
L'ombre de ma douleur future.
Et d'un regard qui me blessait, Et me laissa voir la lumière.
Dressant vers moi ses pas funèbres, Je me levai déshabillé,
` 
Fier des commissions du sort, Plus transi, plus froid, plus mouillé
"Damon, dit-il, j'étais au lit,
Me dit trois fois: "Damon est mort", Que si j'étais sorti de l'onde:
Goûtant ce que les nuits nous
Puis se perdit dans les ténèbres. C'était au point que l'Occident
versent
Sans doute que leurs vérités, Laisse sortir le char ardent
Lorsque le somme ensevelit
Plus puissantes que leurs Où roule le flambeau du monde.
Les soins du jour qui nous
mensonges,
traversent, Cherchant du soulas par mes yeux,
Touchent plus fort nos facultés
Au milieu d'un profond repos Je mets la tête à la fenêtre,
Et nous impriment mieux les songes,
Où nul regard ni nul propos Et regarde un peu dans les cieux
Je retins si bien ses accents,
N'abusait de ma fantaisie, Le jour qui ne faisait que naître.
Et son image dans mes sens
Une froide et noire vapeur Et combien que ce songe-là
Demeura tellement empreinte,
Me transit l'âme d'une peur Dans mon sang que la peur gela
Que ton corps mort entre mes bras
Qui la tient encore saisie. Laissât encore ses images,
Et ton sang versé dans mes draps
Jamais que lors notre amitié Je me rassure et me rendors,
Ne m'eussent pas fait plus de crainte.
N'avait mis mon cœur à la gêne, Croyant que les vapeurs du corps
Avaient enfanté ces nuages. Prédisait l'infâme flambeau La furie de mon destin
Le sommeil ne m'eut pas repris Qui consuma mon effigie. Lui parut au même matin
Que, songeant encore à ta vie, Tircis encore à l'autre fois Qu'elle répandit sa bruine,
Tu vins rassurer mes esprits Que cette vision suivie, Car le décret du Parlement
Qu'on ne te l'avait point ravie. Par mes regards et par ma voix Se donnait au même moment,
"Il est vrai, Tircis, me dis-tu, L'assura que j'étais en vie, Que Tircis songeait ma ruine.
Qu'on en veut bien à ma vertu". Se doit assez ressouvenir Mon innocence et ma raison
Là je te vis dans une émeute Du souci qui le fit venir Pour échapper à leur colère
Avancer l'épée à la main Où j'avais commencé ma fuite, Appelèrent de ma prison
Vers un portail qui chut soudain Lorsque sa voix moins que ses A l'autel d'un dieu tutélaire.
pleurs
Et qui t'accabla de sa chute. C'est où je trouvai mon support,
Me dit ce songe de malheurs
De là, ce songe en mon cerveau C'est où Tircis courut d'abord
Dont j'attends encore la suite.
Poursuivant toujours son idée, Prédire et consoler ma peine.
Ce songe avec autant de foi
Je te vis suivre en un tombeau Nous étions lors tous deux couverts
Lui fit voir l'épée et la porte,
Par une foule débordée. De ces arbres pour qui mes vers
Et le peuple alentour de moi
Les juges y tenaient leur rang, Ouvrent si justement ma veine.
Comme d'une personne morte:
L'un d'entr'eux épancha du sang Nous étions dans un cabinet
Quand mes faibles bras alarmés
Qui me jaillit contre la face. Enceint de fontaines et d'arbres,
A cinquante voleurs armés
Là tout mon songe s'acheva, Son meuble est si clair et si net
Voulurent présenter l'épée,
Et ton pauvre ami se leva Que l'émail est moins que les
Je chus sous un portail ouvert, marbres.
Noyé d'une sueur de glace."
Et fus saisi dans le couvert Celui qui l'a fait si poli
Cher Tircis, lorsque mon esprit
Où ma bonne foi fut trompée. Semble avoir jadis démoli
D'une souvenance importune
Soudain le sieur de Commartin Le grand palais de la lumière,
Repense au destin qui t'apprit
Qui porte des habits funèbres, Et pillant son riche pourpris,
Les secrets de mon infortune,
Me fit serrer à Saint-Quentin De tout ce glorieux débris
Lorsque je suis le moins troublé,
Entre les fers et les ténèbres. Avoir là porté la matière.
Tout mon espoir est accablé
Depuis, toujours tout enchaîné, Pour conserver son ornement
De la tempête inévitable
Soixante archers m'ont amené Le Soleil le lave et l'essuie,
Dont me bat le courroux divin,
Par les bruits de la populace, Car c'est le Soleil seulement
Et voici comment son devin
Dedans ces ténébreux manoirs Qui fait le beau temps et la pluie;
A rendu ta voix véritable.
Où ce sang et les juges noirs Flore y met tant de belles fleurs
Ce songe du fatal secret
M'avaient déjà marqué la place. Que l'Aurore ne peut sans pleurs
Où ma première mort fut peinte,
Voir leur éclat qui la surmonte:
Prédisait le cruel décret
`  C'est à cause de cet affront
Dont ma liberté fut éteinte.
Ainsi prophétisa Tircis Qu'elle montre si peu son front
Ce garçon aux vêtements noirs
Les malheurs que toute une année Et qu'on la voit rougir de honte.
Qui semblait sortir des manoirs
Par des accidents si précis L'odeur de ces fleurs passerait
Qui ne s'ouvrent qu'à la magie,
A fait choir sur ma destinée; Le musc de Rome et de Castille,
Lorsqu'il parla de mon tombeau
Et la terre s'offenserait Qui m'en parle toujours dans l'âme, L'eau qui fuit en les retardant,
Qu'on y brûlât de la pastille. Et prendrais ici le loisir Orgueilleuse de leur querelle,
Le garçon qui se consuma De parler un peu de ma flamme; Rit et s'échappe cependant
Dans les ondes qu'il alluma, Mais l'entreprise du tableau Qu'ils sont à disputer pour elle,
Voit là tous ses appas renaître, Qui par un cabinet si beau Et pour prix de tous leurs efforts,
Et ravi d'un objet si beau, Commence à promener la Muse, Laissant les âmes sur les bords
Il admire que son tombeau Me tient dans ce parc enchanté De cette fontaine superbe,
Lui conserve encore son être. Où le printemps le plus hâté Dissipent toutes leurs chaleurs
La Nymphe qui lui fait la cour Toujours cinq ou six mois s'amuse. A conserver l'état des fleurs
Le voit là tous les ans revivre, Quand le Ciel lassé d'endurer Et la molle fraîcheur de l'herbe.
Car son opiniâtre amour Les insolences de Borée C'est où se couche Palémon
La contraint encore à le suivre. L'a contraint de se retirer Qui triomphe de leur maîtresse,
Là le Ciel semble avoir pitié Loin de la campagne azurée, Et plein d'écume et de limon,
Des longs maux de son amitié, Que les Zéphyres rappelés Quand il veut reçoit sa caresse.
Et permet parfois au Zéphyre Des ruisseaux à demi gelés Ainsi naguère deux bergers
De la mener à son amant, Ont rompu les écorces dures, Ont couru les sanglants dangers
Qui respire insensiblement Et d'un souffle vif et serein Que l'honneur a mis à l'épée,
L'air des flammes qu'elle soupire. Du céleste palais d'airain Et par un malheur mutuel
Echo dedans un si beau feu, Ont chassé toutes les ordures, Laissent vainqueur de leur duel
Jalouse que le Ciel la voie, Les rayons du jour égarés Un vilain qui plut à Napée.
Est invisible et parle peu, Parmi des ombres incertaines
De respect, de honte et de joie. Eparpillent leurs feux dorés ` 
Ainsi mes esprits transportés Dessus l'azur de ces fontaines. Le plus superbe ameublement
Se trouvent tout déconcertés Son or dedans l'eau confondu, Dont le séjour des rois éclate,
Quand une beauté me regarde, Avecque ce cristal fondu L'or semé prodigalement
Et mon discours le moins suspect Mêle son teint et sa nature, Sur la soie et sur l'écarlate,
Trouve toujours ou le respect Et sème son éclat mouvant N'eurent jamais rien de pareil
Ou la honte qui le retarde. Comme la branche au gré du vent Aux teintures dont le Soleil
Quand je vois partir les regards Efface et marque sa peinture. Couvre les petits flots de verre.
Des superbes yeux de Caliste, Zéphyre jaloux du Soleil Quelle couleur peut plaire mieux
Qui sont autant de coups de dards Qui paraît si beau sur les ondes, Que celle qui contraint les cieux
Où nulle qu'elle ne résiste, Traverse ainsi l'état vermeil De faire l'amour avec la terre?
Le témoin le plus assuré, De ces allées vagabondes; Ce cabinet toujours couvert
Qui de mon esprit égaré Ainsi ces amoureux Zéphyrs D'une large et haute tenture,
Montre la passion confuse, De leurs nerfs qui sont leurs soupirs Prend son ameublement tout vert
C'est que je ne saurais comment Renforçant leurs secousses fraîches, Des propres mains de la Nature,
Le prier d'un mot seulement Détournent toujours ce flambeau D'elle de qui le juste soin
Que sa voix ne me le refuse. Et pour cacher le front de l'eau Etend ses charités si loin,
Je suivrais l'importun désir Jettent au moins des feuilles sèches. Et dont la richesse féconde
Paraît si claire en chaque lieu Des branches qui lui font ombrage, Et sans qu'on puisse rebuter
Que la providence de Dieu Et devant ces divinités Cet instinct de persécuter
L'établit pour nourrir le monde. Leurs innocentes libertés Que leur inspire le génie,
Tous les blés elle les produit; Ne craignent rien qui les outrage. Il faut à force de parler
Le cep ne vit que de sa force, Leurs cœurs se laissent dérober, Que leur poumon las de souffler
Elle en fait le pampre et le fruit Insensiblement ils s'oublient, Fasse paix à la compagnie,
Et les racines et l'écorce. Et des rameaux qu'ils font courber Ainsi ces oiseaux s'attachant
Elle donne le mouvement Quelquefois leurs pieds se délient; Au dessein de plaire à Sylvie,
Et le siège à chaque élément, Leur petit corps précipité Dans les longs efforts de leurs
chants
Et selon que Dieu l'autorise, Se fie en la légèreté
Semblent vouloir laisser la vie;
Notre destin pend de ses mains, De la plume qui le retarde;
Leur gosier sans cesse mouvant
Et l'influence des humains Ils planent sur les ailerons
Etourdit les eaux et le vent,
Ou leur nuit ou les favorise. Et volent aux environs
Et vaincu de sa violence,
Elle a mis toute sa bonté De Sylvie qui les regarde.
Quoiqu'il veuille se retenir,
Et son savoir et sa richesse Quand elle écoute leurs chansons,
Il peut à peine revenir
Et les trésors de sa beauté Leur vaine gloire s'étudie
A la liberté du silence.
Sur le Duc et sur la Duchesse. A réciter quelques leçons
Comme ils tâchent à qui mieux
Elle a fait les heureux accords De leur plus douce mélodie.
mieux
Qui joignent leur âme et leur corps. Chacun d'eux se trouve ravi,
De faire agréer leur hommage,
Bref, c'est elle aussi qui marie Ils étalent tous à l'envi
Leur zèle rend presque odieux
Les Zéphyres avec nos fleurs, Leur trésor caché sous la plume,
Le tumulte de leur ramage.
Et qui fait de tant de couleurs Et ces remèdes si plaisants
Leur bruit est ce bruit de Paris
Tous les ans leur tapisserie. Qui des soucis les plus cuisants
Lorsqu'une voix de tant de cris
Avec les naturels appas Détrempent toute l'amertume.
Bénit le Roi parmi les rues
Dont ce beau cabinet se pare, Comme les chantres quelquefois,
Qu'on le fâche en le bénissant,
La musique ne manque pas D'une complaisance ignorante,
Et l'air éclate d'un accent
D'y fournir ce qu'elle a de rare. Mignardant et l'oeil et la voix
Qui semble avoir crevé les nues.
Ces chantres si tôt éveillés Devant les beaux yeux d'Amarante,
Qui dorment toujours habillés, Leur plaisir et leur vanité
` 
Quand l'Aurore les vient semondre Fait qu'avec importunité
Sur tous le Rossignol outré
Lui donnent un si doux salut Ils nous prodiguent leurs merveilles,
Dans son âme encore altérée
Que Saint-Amant avec son luth Et qu'ils chantent si longuement
N'a jamais pu dire à son gré
Aurait peine de les confondre. Que leur concert le plus charmant
Les affronts que lui fit Térée.
Quand la Princesse y fait séjour, Lasse l'esprit et les oreilles,
Ses poumons sans cesse enflammés
Ces oiseaux pensent que l'Aurore, Ainsi l'entretien d'un rimeur
Sont ses vieux soupirs ranimés,
A dessein d'y tenir sa cour, Enflé des arts et des sciences,
Et ce peu d'esprit qui lui reste
A quitté les rives du More. Lorsqu'il se trouve en bonne
N'est qu'un souvenir éternel
humeur
Un saint désir de l'approcher
De maudire son criminel
Vient à bout de nos patiences,
Les anime et les fait pencher
Et l'appeler toujours inceste.
Ce petit oiseau tout penché Sait donner la couleur des crimes. Donnons plutôt notre entretien
Où la Princesse se présente, Dieux! que c'est un contentement A louer qui nous fait du bien
Craint d'avoir le gosier bouché, Bien doux à la raison humaine Qu'à maudire qui nous outrage.
Le bec clos, la langue pesante, Que d'exhaler si doucement Et mon esprit voluptueux
Et cependant qu'il peut jouir La douleur que nous fait la haine! Souvent pardonne par faiblesse,
Du bonheur de se faire ouïr, Un brutal qu'on va poursuivant Et comme font les vertueux
Lui raconte son aventure, Dans des soupirs d'air et de vent Ne s'aigrit que quand on le blesse.
Et gazouille soir et matin Cherche une honteuse allégeance, Encore dans ces lieux d'horreur
Sur les caprices du destin Mais la douleur des bons esprits Je ne sais quelle molle erreur
Qui lui fit changer de nature. Qui laisse des soupirs écrits Parmi tous ces objets funèbres
Il a de si divers accès Guérit avecque la vengeance. Me tire toujours au plaisir,
Dans le long récit de sa honte Aujourd'hui dans les durs soucis Et mon oeil qui suit mon désir
Qu'on aura fini mon procès Du malheur qui me bat sans cesse, Voit Chantilly dans ces ténèbres.
Quand il aura fini son conte. Si mes sens n'étaient adoucis Au travers de ma noire tour
Les morts gisants sous Pélion, Par le respect de la Princesse, Mon âme a des rayons qui percent
Toutes les cendres d'Ilion J'écrirais avecque du fiel Dans ce parc que les yeux du jour
N'ont point donné tant de matière Les adversités dont le Ciel Si difficilement traversent,
De faire des plaintes aux cieux Souffre que les méchants me Mes sens en ont tout le tableau,
troublent,
Que cet oiseau malicieux Je sens les fleurs au bord de l'eau,
Et quand mes maux m'accableraient
En vomit sur son cimetière. Je prends le frais qui les humecte,
Mes injures redoubleraient
Ce plaisir reste à son malheur La Princesse s'y vient asseoir,
Comme leurs cruautés redoublent.
Que sa voix qui daigne le suivre Je vois comme elle y va le soir
Peut-être les sanglants auteurs
Afin de venger sa douleur Que le jour fuit et la respecte.
De tant et de si longs outrages,
La fait continuer de vivre. Les oiseaux n'y font plus de bruit,
Ces infâmes persécuteurs
Il ne fait pas bon irriter Le seul roi de leur harmonie
Verront mourir leurs vieilles rages;
Celui qui sait si bien chanter; Qui touche un luth en pleine nuit
Et si ma fortune à son tour
Car l'artifice de l'envie Demeure en notre compagnie;
Permet que je me venge un jour,
Ne saurait trouver un tombeau Et laissant ses vieilles douleurs
N'ai-je point une encre assez noire
D'où son esprit toujours plus beau Dans la lumière et les chaleurs
Et dans ma plume assez de traits
Ne revienne encore à la vie. Que la fuite du jour emporte,
Pour les peindre dans ces portraits
La cendre de son monument, Il concerte si sagement
Qui font horreur à la mémoire?
Malgré les races ennemies, Qu'il semble que le jugement
Mais ici mes vers glorieux
Fait revivre éternellement Lui forme des airs de la sorte.
D'un objet plus beau que les anges,
Son mérite et leurs infamies.
Laissent ce soin injurieux
Les vers flatteurs et médisants ` 
Pour s'occuper à des louanges.
Trouvent toujours des partisans: "Moi qui chante soir et matin
Puisque l'horreur de la prison
Le pinceau d'un faiseur de rimes, Dans le cabinet de l'Aurore,
Nous laisse encore la raison,
S'il est adroit aux fictions, Où je vois ce riche butin
Muses, laissons passer l'orage.
Aux plus sincères actions Qu'elle prend au rivage More,
L'or, les perles et les rubis Mêlent tant de diversités L'oiseau dont le gosier mobile
Dont ses flammes et ses habits Aux chansons que je vous adresse, Souffle toujours à nos humeurs
Ont jadis marqué la Cigale, C'est que ma voix cherche des traits De quoi faire mourir la bile,
Et tout ce superbe appareil Pour un chacun de vos attraits; Et brûlant après son dessein,
Qu'elle dérobait au Soleil Mais c'est en vain qu'elle se pique Il ramasse dedans son sein
Pour se faire aimer à Céphale, De satisfaire à tous vœux, Le doux charme des voix humaines,
Je vis un jour ensevelis Car le moindre de vos cheveux La musique des instruments
Devant la reine d'Amathonte Peut tarir toute ma musique. Et les paisibles roulements
Tous les oeillets et tous les lys Quand ma voix qui peut tout ravir Du beau cristal de nos fontaines.
Que la terre cachait de honte, Réussirait à vous complaire, Comme en la terre et par le ciel
Car je chantai l'hymne du prix Le soin que j'ai de vous servir De petites mouches errantes
Qui fit voir que devant Cypris Tâche en vain de me satisfaire; Mêlent pour composer leur miel
Toute autre beauté comparée Je crois que mes airs innocents Mille matières différentes,
Si peu les siennes égalait Au lieu d'avoir flatté vos sens Formant ses airs qui sont ses fruits,
Qu'un enfant connut qu'il fallait Leur ont donné de la tristesse, L'oiseau digère mille bruits
Lui donner la pomme dorée. Et que mes accents enroués En une seule mélodie.
Tous les jours la reine des bois Au lieu de les avoir loués Et selon le temps de sa voix,
Devant mes yeux passe et repasse, Ont choqué leur délicatesse. Tous les ans le parc une fois
Et souvent pour ouïr ma voix Quand la nuit vous ôte d'ici Le reçoit et le congédie.
Se détourne un peu de la chasse; Et que ses ombres coutumières
Souvent qu'elle se va baigner Laissent ce cabinet noirci ` 
Où rien ne l'ose accompagner De l'absence de vos lumières, Rossignol, c'est assez chanté,
Que ses Dryades vagabondes, Aussitôt j'ois que le Zéphyr Ce parc est désormais trop sombre,
J'ai tout seul cette privauté Me demande avec un soupir Je trouve Apollon rebuté
De voir l'éclat de sa beauté Ce que vous êtes devenue, D'écrire si longtemps à l'ombre.
Dans l'habit de l'air et de l'onde. Et l'eau me dit en murmurant Ces lieux si beaux et si divers
Mais j'atteste l'air et les cieux Que je ne suis qu'un ignorant Méritent chacun tous les vers
Dont je tiens la voix et la vie, De vous avoir si peu tenue. Que je dois à tout le volume;
Que mon jugement et mes yeux O Zéphyres! ô chères eaux! Mais je sens croître mon sujet,
Aiment mieux mille fois Sylvie. Ne m'en imputez point l'injure: Et toujours un plus grand objet
Un de ses regards seulement J'ai chanté tous les airs nouveaux Se vient présenter à ma plume.
Qui partent si nonchalamment, Que m'apprit autrefois Mercure; Je sais qu'un seul rayon du jour
Donne à mes chansons tant Mais que ma voix dorénavant Mériterait toute ma peine,
d'amorce
N'approche ni ruisseau ni vent, Et que ces étangs d'alentour
Et de si douces vanités
Que l'air ne porte plus mes ailes, Pourraient bien engloutir ma veine;
Que les autres divinités
Si dans le printemps avenir Une goutte d'eau, une fleur,
N'en jouissent plus que de force.
Je n'ai de quoi l'entretenir Chaque feuille et chaque couleur
Si mes airs cent fois récités
De dix mille chansons nouvelles." Dont nature a marqué ces marbres,
Comme l'ambition me presse,
Ainsi finit ses tons charmeurs Mérite tout un livre à part,
Aussi bien que chaque regard Ce serait un péché mortel Voit naître toutes nos pensées;
Dont Sylvie a touché ces arbres. Si je ne visitais l'autel Même en dormant nos visions
Mais les myrtes et les lauriers Etant si près de la chapelle. N'ont jamais eu d'illusions
De tant de beautés de sa race Que ces arbres sont bien ornés! Qu'il n'ait auparavant tracées.
Et de tant de fameux guerriers Je suis ravi quand je contemple Ici, Muses, à deux genoux
Me demandent déjà leur place. Que ces promenoirs sont bornés Implorons sa divine grâce
Saints rameaux de Mars et d'Amour,Des sacrés murs d'un petit temple. D'imprimer toujours devant nous
En quel si reculé séjour Ici loge le Roi des Rois: Les marques d'une heureuse trace:
Vous plaît-il que je vous apporte? C'est ce Dieu qui porta la Croix C'est elle qui nous doit guider
C'est pour vous, immortels rameaux,Et qui fit à ces bois funèbres Depuis celui qui vint fonder
Que j'abandonne ces ormeaux Attacher ses pieds et ses mains La première Croix dans la France
Et foule aux pieds leur feuille morte.Pour délivrer tous les humains Jusqu'à sa race qui promet
Pour vous je laisse auprès de moi Du feu qui vit dans les ténèbres. De la planter chez Mahomet
Une loge aujourd'hui déserte, Son Esprit par tout se mouvant Avec la pointe de sa lance.
Que jadis pour l'amour d'un roi Fait tout vivre et mourir au monde. C'est où mon esprit enchaîné
Ces arbres ont ainsi couverte. Il arrête et pousse le vent, Goûtera par un long étude
Sous ce toit loin des courtisans Et le flux et reflux de l'onde, L'aise que prend mon cœur bien né
De qui les soupçons médisants Il ôte et donne le sommeil, Quand il combat l'ingratitude;
N'ont jamais appris à se taire, Il montre et cache le Soleil. Et si j'ai bien loué les eaux,
Alcandre a mille fois goûté Notre force et notre industrie Les ombres, les fleurs, les oiseaux
Ce qu'un prince a de volupté Sont de l'ouvrage de ses mains, Qui ne songent point à me plaire,
Quand il trouve un lieu solitaire. Et c'est de lui que les humains Lysis qui songe à mon ennui
Je dirais les secrets moments Tiennent race et biens et patrie. Verra sur sa race et sur lui
Des faveurs, des feintes malices Il a fait le tout du néant, Ma reconnaissance exemplaire.
Dont le caprice des amants Tous les anges lui font hommage, Il faudrait que ce devancier,
Forme leur plainte et leurs délices; Et le nain comme le géant Le plus vieux que je veux produire,
Mais si l'oeil de Sylvie un jour Porte sa glorieuse image; Eût bien enrouillé son acier
De cette lecture d'amour Il fait au corps de l'univers Si je ne le faisais reluire;
Avait surpris son innocence, Et le sexe et l'âge divers; Mais les livres et les discours
Ma prison me serait trop peu, Devant lui c'est une peinture Ont si bien conservé le cours
Lors faudrait-il dresser le feu Que le ciel et chaque élément, De cette véritable gloire,
Dont on veut punir ma licence. Il peut d'un trait d'oeil seulement Que je ferai de mauvais vers
Suivant le vertueux sentier Effacer toute la nature. Si vos titres les plus couverts
Où mon juste dessein m'attire, Tous les siècles lui sont présents, Ne font éclat en la mémoire.
Je laisse à gauche ce quartier Et sa grandeur non mesurée
Pour le Faune et pour le Satyre; Fait des minutes et des ans
Or quelque si pressant dessein Même trace et même durée.
Qui m'enflamme aujourd'hui le sein, Son Esprit partout épandu,
Quelque vanité qui m'appelle, Jusqu'en nos âmes descendu,

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