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N°1

BO
25 JANV.
2001
Page 1
à 36

Le BULLETIN OFFICIEL DU MINISTÈRE


DE L’ÉDUCATION NATIONALE
ET DU MINISTÈRE DE LA RECHERCHE

NUMÉRO
SPÉCIAL

● LA POLITIQUE DE SANTÉ EN FAVEUR DES ÉLÈVES


2 Le B.O.
N°1
25 JANV.
2001
SPÉCIAL

P OLITIQUE DE SANTÉ
EN FAVEUR DES ÉLÈVES
3 I - ORIENTATIONS GÉNÉRALES POUR LA POLITIQUE
DE SANTÉ EN FAVEUR DES ÉLÈVES
C. n° 2001-012 du 12-1-2001 (NOR: MENE0003330C)
4 1 - Le pilotage national
5 2 - Le pilotage académique
5 3 - Le pilotage départemental
6 4 - Le niveau local: l’établissement scolaire

7 II - MISSIONS DES MÉDECINS DE L’ÉDUCATION NATIONALE


C. n° 2001-013 du 12-1-2001 (NOR: MENE0003331C)
9 1 - Cadre général
9 2 - Missions et fonctions des médecins conseillers techniques
12 3 - Fonctions des médecins dans les écoles et les établissements scolaires
19 4 - Cadre juridique, institutionnel et partenariat

21 III - MISSIONS DES INFIRMIER(ÈRE)S


DE L’ÉDUCATION NATIONALE
C. n° 2001-014 du 12-1-2001 (NOR: MENE0003332C)
23 1 - Cadre général
24 2 - Missions et fonctions des infirmier(ère)s conseillers techniques
27 3 - Fonctions des infirmier(ère)s dans les écoles et les établissements scolaires
33 4 - Contexte institutionnel et partenarial

Directeur de la publication : Alain Thyreau - Directrice de la rédaction : Colette Pâris -


Rédactrice en chef : Nicole Krasnopolski - Rédacteur en chef adjoint : Jacques Aranias -
Rédacteur en chef adjoint (Textes réglementaires) : Hervé Célestin - Secrétaire générale de la
rédaction : Micheline Burgos - Préparation technique : Monique Hubert - Chef-maquettiste :
Bruno Lefebvre - Maquettistes : Laurette Adolphe-Pierre, Béatrice Heuline, Karin Olivier, Pauline Ranck
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● Le B.O. est une publication du ministère de l’éducation nationale et du ministère de la recherche.
● Le numéro : 15 F - 2,29--C
-- ● Abonnement annuel : 485 F - 73,94--C
-- ● ISSN 1254-7131 ● CPPAP n°777 AD - Imprimerie nationale - 0 007 xxx.
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ORIENTATIONS
GÉNÉRALES POUR LA
POLITIQUE DE SANTÉ
EN FAVEUR DES
ÉLÈVES
C. n° 2001-012 du 12-1-2001
RLR : 505-7
NOR : MENE0003330C
MEN - DESCO B4

Texte adressé aux rectrices et recteurs d’aca - scolaires, les secrétaires médico-
démie ; aux inspectrices et inspecteurs d’aca - scolaires… Chacun apporte ses
démie, directrices et directeurs des services compétences dans le champ global de
départementaux de l’éducation nationale la promotion de la santé à l’École, les
La mission de promotion de la santé en médecins et les infirmier(ère)s ayant
faveur des élèves a pour objectif essentiel cependant en tant que professionnels
et spécifique de veiller à leur bien- être, de santé, une mission particulière au
de contribuer à leur réussite et de les sein d’un partenariat spécifique. Deux
accompagner dans la construction de circulaires, l’une concernant les méde-
leur personnalité individuelle et collective. cins, l’autre les infirmier(ère)s préci-
Les responsabilités de l’École en cette sent cette mission au sein du service
matière sont affirmées notamment dans public d’éducation. La promotion de la
les dispositions générales du Code de santé requiert aussi d’organiser effica-
l’éducation Livre I, Titres I et II. cement les partenariats nécessaires.
La réalisation de ces objectifs repose Ces objectifs participent également à la
sur l’implication et le travail de tous les politique générale du pays en matière de
personnels, membres de la commu- santé publique en particulier dans le
nauté éducative, et plus particulièrement domaine de la promotion et de l’éducation
sur un travail en équipe pluriprofes- pour la santé.
sionnelle associant les directeurs Si les responsabilités institutionnelles vis
d’école, les chefs d’établissement, les à vis de la santé des jeunes n’incombent
enseignants, les conseillers principaux pas à la seule éducation nationale, celle-ci
d’éducation, les infirmier(ère)s, les est concernée par le suivi de la santé des
conseillers d’orientation psycho- élèves dès lors que des problèmes de
logues, les médecins, les assistant(e)s santé ou des carences de soins sont
de service social, les psychologues susceptibles d’engendrer des difficultés
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d’apprentissage ou de mettre les élèves en ces niveaux: national, académique,départe-


situation d’échec scolaire. Elle se doit à cet mental et local. En effet, le cœur de ce dispositif
égard de développer les compétences des est l’école ou l’établissement scolairesur lesquels
élèves pour leur permettre d’adopter des repose la définition des besoins, l’impulsion et
comportements favorables à leur santé. l’animation des actions dans le cadre du projet
La mission de l’École dans le domaine de la d’école ou d’établissement, l’organisation des
promotion de la santé s’intègre donc dans le partenariats de proximité, sous la responsabilité
processus éducatif concernant l’ensemble des du directeur d’école ou du chef d’établissement,
élèves. Elle vise à: tant en ce qui concerne les élèves que les
- favoriser l’équilibre et le bien-être physique, équipes éducatives.
mental et social des élèves, afin de contribuer à Cette circulaire s’applique à tous les élèves
la réalisation de leur projet personnel et profes- scolarisés dans les écoles et établissements
sionnel ; publics locaux d’enseignementet privés sous
- détecter précocement les difficultés susceptibles contrat.
d’entraver la scolarité;
- agir en appui de l’équipe éducative, pour une 1 - LE PILOTAGE NATIONAL
meilleure prise en charge des élèves; Le ministre de l’éducation nationale définit les
- accueillir et accompagner tous les élèves, leur principes et les orientations générales de la
faciliter l’accès aux soins; politique de promotion de la santé en faveur des
- développer une dynamique d’éducation à la élèves.
santé et à la sexualité et de prévention des La direction de l’enseignement scolaire
conduites à risque ; (DESCO) est chargée d’impulser et d’évaluer
- contribuer à faire de l’école un lieu de vie cette politique. Elle assure, avec le concours
prenant en compte les règles d’hygiène, de des conseillers techniques, médecin et infir-
sécurité et d’ergonomie. mier(ère), l’animation du réseau des
Elle développe d’autre part des objectifs spéci- conseillers techniques auprès des recteurs
fiques en faveur d’élèves ou de groupes autour des axes prioritaires définis par le
d’élèves : ministre et autour de programmes spécifiques,
- porter une attention particulière aux élèves en en développant parallèlement l’expertise
difficulté ; propre de chaque corps. Chaque axe straté-
- suivre les élèves des zones rurales et des zones gique défini au plan national est assorti
d’éducation prioritaire; d’objectifs et d’indicateurs de résultats.
- suivre les élèves scolarisés dans les établisse- Elle définit le cadre des rapports annuels
ments d’enseignement professionnel; médicaux et infirmiers et les modalités du
- contribuer à la protection de l’enfance en recueil des données statistiques propres à
danger; chaque corps.
- favoriser l’intégration des enfants et adolescents Elle élabore le protocole national sur
atteints d’un handicap; l’organisation des soins et des urgences dans les
- aider à l’intégration et à la scolarisation des écoles et les établissements publics locaux
élèves atteints de maladies chroniques. d’enseignement.
Enfin, elle contribue, en liaison avec la direction Un mode de concertation est établi entre les
générale de la santé, à une mission d’observation directions concernées de l’administration
et de veille épidémiologique. centrale : direction de l’administration (DA),
La présente circulaire a pour objet de situer le direction des personnels administratifs, techniques
cadre de la politique de santé en faveur des et d’encadrement (DPATE), direction de la
élèves portée par tous les niveaux de l’institution programmation et du développement (DPD),
scolaire. Elle s’appuie sur les interactions entre direction des affaires financières (DAF).
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Des liaisons sont instaurées en tant que de régionaux de santé, conformément à la


besoin avec les directions concernées des circulaire DGS/SP2 n° 99-110 du 23 février
ministères de l’emploi et de la solidarité, de la 1999 relative à la mise en place de programmes
justice, de la jeunesse et des sports, de régionaux d’accès à la prévention et aux soins
l’agriculture et de la pêche et tous autres pour les personnes en situation de précarité.
organismes de recherche compétents en matière
d’action sociale, de santé ou d’hygiène et 3 - LE PILOTAGE DÉPARTEMENTAL
sécurité : Institut national supérieur de l’ensei- Sous l’autorité de l’inspecteur d’académie,
gnement et de la recherche médicales directeur des services départementaux de
(INSERM), Institut national de recherche l’éducation nationale, et en concertation avec
pédagogique (INRP), Centre national de les conseillers techniques auprès du recteur, le
recherche scientifique (CNRS), Observatoire médecin et l’infirmier(ère) conseillers
français des drogues et toxicomanies (OFDT), techniques auprès de l’inspecteur ont pour
etc., ainsi qu’avec le Comité français d’éduca- mission, chacun dans le champ de ses
tion pour la santé (CFES). compétences techniques propres, de conseiller
l’inspecteur d’académie pour mettre en œuvre
2 - LE PILOTAGE ACADÉMIQUE la politique de santé définie par le recteur en
Dans le cadre de la démarche de contractualisa- tenant compte du contexte départemental et
tion engagée entre l’administration centrale et les local. La mise en synergie de leur action est une
académies, le projet académique constitue un nécessité.
outil de pilotage essentiel. Il appartient donc à Les stratégies et les actions doivent être
chaque recteur de définir les objectifs et les élaborées notamment à partir des besoins et des
modalités de mise en œuvre de la politique de propositions des écoles et des établissements
santé de son académie, en tenant compte des scolaires afin de les mobiliser de manière
axes définis au niveau national et du contexte efficace.
local. À cette fin, il se dote des indicateurs Le médecin conseiller technique responsable
nécessaires au diagnostic, à l’élaboration, à la départemental auprès de l’inspecteur d’académie
mise en œuvre, à l’évaluation et à la réorientation assure la coordination et l’encadrement
éventuelle de sa politique. Il prend l’avis de ses techniques des médecins et des secrétaires du
conseillers techniques médecin et infirmière département. L’infirmier(ère) conseiller(ère)
pour ce qui relève de leur champ de compétence technique responsable départemental(e) auprès
respectif. de l’inspecteur d’académie assure la coordination
Sous l’autorité du recteur, le médecin et et le rôle de conseil et d’animation des infir-
l’infirmier(ère) conseillers techniques ont pour mier(ère)s des établissements du département.
mission, chacun dans le champ de ses compé- Leurs actions en faveur des élèves ne peuvent
tences techniques, de mettre en œuvre la s’exercer qu’en étroite collaboration.
politique de santé définie par le ministre et les Les conseillers techniques cadrent les partenariats
orientations définies par le recteur dans le cadre qui doivent se nouer de manière privilégiée au
du projet académique. La mise en synergie de niveau départemental avec les collectivités
leur action est une nécessité. locales, les organismes de sécurité sociale, les
Un bilan régulier de la politique menée dans associations et les autres services de l’État, et
l’académie en matière de santé est régulière- notamment les directions départementales de
ment présenté devant les organismes paritaires: l’action sanitaire et sociale (DDASS).
comité technique paritaire académique et L’inspecteur d’académie est le garant de ces
comité hygiène et sécurité académique. partenariats, y compris quand ils naissent
En outre, les conseillers techniques sont d’initiatives très localisées dans les établisse-
étroitement associés aux programmes ments ou les quartiers.
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L’échelon départemental rend compte des ses définit les besoins des élèves et de l’équipe
activités par le biais des organismes paritaires: éducative en concertation avec l’infirmier(ère)
comité technique paritaire et comité d’hygiène de l’établissement et le médecin de l’éducation
et de sécurité. nationale. Il favorise la prise en compte de la
Les conseillers techniques participent aux politique de santé déclinée à partir des
groupes de travail départementaux mis en place orientations nationales par l’échelon acadé-
par le préfet dans le cadre des programmes mique et départemental, en intégrant les
régionaux de santé, conformément à la circu- besoins spécifiques de l’établissement. À cet
laire DGS/SP2 n° 99-110 du 23 février 1999 effet, il impulse et coordonne les actions à
relative à la mise en place de programmes mettre en place dans le cadre des projets
régionaux d’accès à la prévention et aux soins d’établissement ou du comité d’éducation à la
pour les personnes en situation de précarité. santé et à la citoyenneté, et organise les
partenariats de proximité. Il rend compte des
4 – LE NIVEAU LOCAL : L’ÉTABLISSE- activités de l’établissement en la matière au
MENT SCOLAIRE conseil d’administration.
Le chef d’établissement, responsable de
l’application de la politique de santé dans son Le ministre de l’éducation nationale
établissement ainsi que de sa mise en œuvre, Jack LANG
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MISSIONS
DES MÉDECINS
DE L’ÉDUCATION
NATIONALE
C. n° 2001-013 du 12-1-2001
RLR : 505-7 ; 627-4
NOR : MENE0003331C
MEN - DESCO B4

Texte adressé aux rectrices et recteurs d’académie, inspectrices et inspecteurs d’académie,


directrices et directeurs des services départementaux de l’éducation nationale

SOMMAIRE
1 - CADRE GÉNÉRAL
2 - MISSIONS ET FONCTIONS DES MÉDECINS
CONSEILLERS TECHNIQUES
2.1 Au niveau académique
2.2 Au niveau départemental
3 - FONCTIONS DES MÉDECINS DANS LES ÉCOLES
ET LES ÉTABLISSEMENTS SCOLAIRES
3.1 Actions en direction de l’ensemble des élèves
3.1.1 Organiser la détection précoce des difficultés
lors de la visite médicale obligatoire entre 5 et 6 ans
3.1.2 Réaliser un bilan de santé des élèves du cycle 3
en zone d’éducation prioritaire
3.1.3 Réaliser un bilan de santé des élèves en classe de 3ème au collège
3.1.4 Développer une dynamique d’éducation à la santé
3.1.5 Mettre en place des actions permettant d’améliorer la qualité
de vie des élèves en matière d’hygiène, de sécurité et d’ergonomie
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3.2 Actions spécifiques


3.2.1 Suivre les élèves signalés par les membres de l’équipe éducative,
les infirmier(ère)s, les assistant(e)s de service social, les parents ou les élèves eux-mêmes
3.2.2 Suivre les élèves des établissements de certaines zones rurales, des zones
d’éducation prioritaires ou en établissements sensibles et des établissements du plan
de prévention de la violence
3.2.3 Mettre en place des dispositifs adaptés en cas d’événement grave survenant
dans la communauté scolaire
3.2.4 Agir en cas de maladies transmissibles survenues en milieu scolaire
3.2.5 Intervenir en urgence auprès d’enfants ou d’adolescents en danger, victimes
de maltraitance ou de violences sexuelles
3.2.6 Contribuer à l’intégration scolaire des enfants et adolescents atteints de handicap
3.2.7 Aider à la scolarisation des enfants et adolescents atteints de troubles de la santé
évoluant sur une longue période
3.2.8 Suivre les élèves des établissements d’enseignement technique et professionnel

3.3 Les actions de recherche


3.4 Les actions de formation
4 - CADRE JURIDIQUE, INSTITUTIONNEL ET PARTENARIAL
4.1 Cadre juridique
4.2 Contexte institutionnel
4.3 Contexte partenarial
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1 - CADRE GÉNÉRAL - participer dans le cadre de la mission éducative


La mission des médecins de l’éducation de l’École à la formation des jeunes dans le
nationale s’inscrit dans la politique de promotion domaine des sciences de la vie et améliorer leurs
de la santé en faveur des élèves et plus largement capacités à mettre en valeur leur propre santé
dans la politique générale du pays en matière par des choix de comportements libres et
sanitaire et en matière d’éducation à la santé. responsables devant les problèmes de santé
L’École est en effet le seul lieu qui permette publique et de société qui peuvent se poser;
d’évaluer l’état de santé de l’ensemble de la - s’inscrire dans l’équipe éducative comme
population des élèves tout au long de leur référent en matière de santé;
scolarité. - faciliter l’accès aux soins;
Le rôle des médecins est donc essentiel. Ils - porter une attention particulière aux élèves en
interviennent pour tous les élèves en exerçant difficulté en veillant à limiter, dans toute la
une action de prévention qui s’inscrit dans la mesure du possible, la répercussion des
continuité. Ils peuvent être amenés à problèmes de santé sur leur scolarité;
intervenir aussi dans le cadre des urgences - favoriser l’intégration scolaire des jeunes
ou de la survenue de maladies transmissibles. handicapés et des jeunes atteints de maladies
Ils ont pour rôle de veiller au bien-être des chroniques ;
élèves et de contribuer à leur réussite. Ils ont - participer activement à la protection de
aussi un rôle spécifique de repérage, de l’enfance en danger;
diagnostic, d’évaluation des situations patho- - aider l’élève à inscrire son projet profession-
logiques aussi bien d’ordre somatique que nel en tenant compte des éventuelles inaptitudes
psychique, et d’orientation vers les structures liées à des problèmes médicaux;
de prise en charge adaptées. Ils maîtrisent les - participer au recueil et à l’exploitation des
connaissances scientifiques relatives à la santé données statistiques médicales relatives à l’état
et au développement de l’enfant et de l’adoles- de santé des élèves dans une perspective de
cent, tant au plan individuel que collectif, ce qui veille épidémiologique.
leur confère une capacité de conseil technique L’action du médecin s’inscrit dans le cadre d’un
auprès de l’ensemble de la communauté travail en équipe pluriprofessionnelle, et plus
éducative. Leur formation en santé publique largement avec l’ensemble de l’équipe éduca-
leur permet d’identifier les besoins, de concep- tive dans le respect des compétences de chacun.
tualiser, conduire et évaluer les programmes de Elle requiert d’autre part d’organiser efficace-
promotion de la santé. ment les partenariats nécessaires.
Ils assurent un lien entre le système éducatif et
le système de prévention et de soins. Ils sont 2 - MISSIONS ET FONCTIONS DES
MÉDECINS CONSEILLERS TECHNIQUES
garants du respect du secret médical qui engage
leur responsabilité.
Leurs missions, définies à l’article 2 du décret 2.1 Au niveau académique
n° 91-1195 du 27 novembre 1991, répondent Le recteur est responsable, dans son académie,
aux objectifs essentiels de la santé en milieu de la conduite de la politique de santé à l’École
scolaire : définie par le ministre, en tenant compte des réa-
- favoriser avec les autres personnels les lités académiques.
apprentissages et la réussite scolaire; Le médecin conseiller technique auprès du
- contribuer à faire de l’École, un lieu de vie et recteur a pour mission de contribuer à la
de communication, en prenant tout particuliè- promotion de la santé des élèves de l’académie.
rement en compte les conditions de travail, À cet effet, il est conseiller du recteur et l’assiste
l’hygiène et la sécurité et les facteurs de risques dans l’élaboration, l’impulsion, la coordination
spécifiques; et l’évaluation de la politique académique en
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matière de santé. circulaire n° 95-124 du 17 mai 1995 et dans le


Le médecin conseiller technique auprès du projet Handiscol;
recteur conduit ou apporte ses compétences - le groupe de pilotage des comités d’éducation
dans : à la santé et à la citoyenneté;
- l’animation et la coordination des conseillers - le centre de ressources mis en place dans le
techniques médicaux des inspecteurs d’acadé- cadre de la protection des enfants victimes de
mie autour d’une politique commune de violences sexuelles (circulaire n° 97-119 du 26
promotion de la santé en faveur des élèves; août 1997);
- l’élaboration d’une politique rectorale de - la diffusion aux départements du protocole
formation des médecins s’appuyant à la fois sur national sur l’organisation des soins et des
les dispositifs propres à l’éducation nationale et urgences dans les écoles et les établissements
ceux proposés par les secteurs sanitaires et la publics locaux d’enseignement.
mise en œuvre de formations intercatégorielles Il propose au recteur la carte de répartition des
sur des thèmes de santé; emplois du service médical, des moyens en
- l’intervention des médecins dans le dispositif crédits, et il participe à la réflexion sur leur
de formation initiale et continue de l’ensemble gestion prévisionnelle, en tenant compte des
des personnels de l’éducation nationale dans le orientations nationales et des priorités définies
domaine de la santé à l’École; dans le programme académique.
- l’évaluation des projets départementaux, la Le médecin conseiller technique, dans le
rédaction d’un rapport d’activité du service champ de ses compétences, conduit l’anima-
médical et l’élaboration du recueil statistique tion de la médecine de prévention des
propre aux médecins selon les modalités défi- personnels, et de la médecine de promotion de
nies par la direction de l’enseignement scolaire; la santé en faveur des élèves. Cela lui permet
- la participation aux programmes régionaux de d’appréhender les interactions existant entre la
santé, conformément à la circulaire DGS/SP2 santé des élèves et celle des personnels (circu-
n° 99-110 du 23 février 1999 relative à la mise laire n° 93-082 du 19 janvier 1993).
en place de programmes régionaux d’accès à la Il travaille en concertation avec les autres services
prévention et aux soins pour les personnes en de l’État au niveau régional, en vue de la mise en
situation de précarité afin: œuvre des programmes prioritaires régionaux,
● d’avoir une vision globale des problèmes de notamment avec la direction régionale des
santé des élèves prenant en compte des aspects affaires sanitaires et sociales, les comités
sociaux, psychologiques, liés à l’environnement régionaux d’éducation à la santé, les observa-
ou au contexte économique, social et familial; toires régionaux de santé, l’union régionale des
● de réorienter les priorités dans le domaine de la caisses d’assurance maladie et les collectivités
prévention, du dépistage, de l’éducation, de l’in- territoriales.
formation, de l’accompagnement et du suivi;
● d’assurer la cohérence des actions réalisées par
2.2 Au niveau départemental
les différents acteurs et de renforcer leur Sous l’autorité de l’inspecteur d’académie,
collaboration ; directeur des services départementaux de
● de rompre les cloisonnements qui nuisent à la l’éducation nationale, et en concertation avec le
coordination des soins, à l’éducation pour la médecin conseiller technique auprès du recteur,
santé et à la prévention en favorisant le travail le médecin conseiller technique responsable
en réseau; départemental auprès de l’inspecteur
- le groupe de pilotage académique qui a pour d’académie a pour mission, dans le champ de
mission de renforcer le développement de ses compétences techniques propres, de mettre
l’intégration des élèves atteints d’un handicap, en œuvre la politique de santé arrêtée par le
conformément aux directives données dans la ministre et les orientations définies par le recteur
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dans le cadre du projet académique. Il associe propres aux médecins selon les modalités
les médecins de secteur à l’élaboration du projet définies par la direction de l’enseignement
départemental. scolaire. Ces documents doivent être transmis au
Responsable de la dimension médicale du projet médecin conseiller technique auprès du recteur;
départemental de santé, il conduit toutes études - l’évaluation technique des programmes
et recherches utiles sur les besoins de la population d’action et de travail des médecins et des secré-
scolaire, il élabore des programmes d’actions et taires médico-scolaires, cet avis étant soumis à
mobilise toutes les compétences nécessaires à la l’inspecteur d’académie qui en assure la trans-
promotion de la politique de santé ainsi arrêtée mission au recteur;
en faveur de la population scolaire. - la participation aux groupes de travail dépar-
Il est responsable de la coordination des tâches tementaux mis en place par le préfet dans le
accomplies par les médecins et les secrétaires cadre des programmes régionaux de santé,
médico-scolaires affectées au service. conformément à la circulaire DGS/SP2
Il effectue l’évaluation des programmes mis en n°99 110 du 23 février 1999 relative à la mise
œuvre. en place de programmes régionaux d’accès à la
Le médecin conseiller technique responsable prévention et aux soins pour les personnes en
départemental auprès de l’inspecteur d’acadé- situation de précarité, afin d’élaborer un plan
mie conduit ou apporte ses compétences dans: départemental d’accès à la prévention et aux
- l’animation et la coordination des équipes soins intégrant l’analyse départementale de
médicales autour d’une politique commune de l’existant, les objectifs régionaux, et les
promotion de la santé en faveur des élèves; il objectifs départementaux spécifiques;
suscite des échanges et favorise une réflexion, - la diffusion des programmes d’actions des
en fixant des objectifs communs, des tâches médecins auprès des inspecteurs de l’éducation
spécifiques, et en veillant à leur coordination et nationale, des directeurs d’école, des
à leur information; inspecteurs pédagogiques régionaux et chefs
- l’élaboration avec le médecin conseiller tech- d’établissement et favorise la prise en compte
nique auprès du recteur, d’une politique de for- par les écoles et les établissements scolaires des
mation des médecins de l’éducation nationale, actions de prévention dans leurs projets;
s’appuyant à la fois sur les dispositifs propres - la mise en œuvre des actions prioritaires,
de l’éducation nationale et ceux proposés par l’élaboration de programmes d’actions
les secteurs sanitaires, la formation initiale spécifiques et, le cas échéant, de recherches-
d’adaptation à l’emploi des médecins et des action, compte tenu des orientations définies
secrétaires nouvellement recrutés ainsi que la par le recteur, des résultats des études de besoins
mise en place d’un tutorat professionnel en réalisées à partir des données épidémiolo-
organisant dans chaque département un giques, économiques, démographiques et
accompagnement des médecins et secrétaires: sociales du département;
stages pratiques, ressources en documentation, - l’organisation des secteurs géographiques
aide méthodologique en éducation à la santé et d’intervention du service médical dont la carte
à la sécurité; est arrêtée par le recteur sur proposition de
- la mise en place avec le médecin conseiller l’inspecteur d’académie. À cet effet, il lui
technique auprès du recteur de la formation appartient de faire toutes propositions utiles à
initiale et continue de l’ensemble des personnels l’inspecteur d’académie après concertation
de l’éducation nationale dans le domaine de la avec l’ensemble des médecins de terrain et des
santé à l’École; secrétaires médico-scolaires;
- l’évaluation des programmes mis en place sur - l’élaboration des enquêtes dans le domaine de
les secteurs, la rédaction du rapport d’activité du l’adaptation et de l’intégration scolaire des
service médical et le recueil des statistiques élèves atteints d’un handicap;
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- les travaux du groupe départemental Handiscol - les services décentralisés compétents en


où il siège en tant que représentant des services matière sanitaire, en particulier la protection
départementaux de l’éducation nationale; maternelle et infantile;
- l’impulsion de la mise en place des projets - les services décentralisés compétents en matière
d’accueil individualisés et de l’assistance d’action sociale notamment l’aide sociale à l’en-
pédagogique à domicile pour les enfants et fance et le service social départemental;
adolescents atteints de troubles de la santé - les services départementaux compétents en
évoluant sur une longue période; matière de justice et de police;
- le centre de ressources départemental mis en - l’inspection du travail notamment pour
place dans le cadre des enfants victimes de l’application du code du travail dans les ateliers
violences sexuelles; et sections comportant un travail sur machines
- l’avis technique sur les habilitations sollicitées dangereuses ;
par les associations départementales ou locales - les associations de parents d’élèves;
souhaitant intervenir en milieu scolaire; - les comités consultatifs départementaux de
- la transmission aux médecins du protocole promotion de la santé, comités de pilotage de
national sur l’organisation des soins et des lutte contre la drogue et de prévention des
urgences dans les écoles et les établissements dépendances, conseils départementaux de
publics locaux d’enseignement; prévention de la délinquance, missions locales
- la concertation avec les inspecteurs de d’insertion des jeunes;
l’éducation nationale chargés de l’information - les associations et organismes compétents en
et de l’orientation; matière d’éducation à la santé, notamment les
- la participation aux commissions spécialisées: comités départementaux d’éducation à la santé,
commission de circonscription préélémentaire la caisse primaire d’assurance maladie et tous
et élémentaire (CCPE), commission de spécialistes ou organismes concernés par les
circonscription du second degré (CCSD), problèmes de l’enfance et de l’adolescence,
commission départementale de l’éducation ainsi que les centres de planification et
spéciale (CDES), afin de prévenir l’exclusion d’éducation familiale;
du système scolaire des enfants en difficulté et - les communes.
des élèves présentant un handicap.
Le médecin conseiller technique responsable 3 - FONCTIONS DES MÉDECINS DANS
LES ÉCOLES ET LES ÉTABLISSEMENTS
départemental auprès de l’inspecteur
SCOLAIRES
d’académie peut être appelé à donner son avis
sur l’organisation de la médecine de soins à la L’organisation et la mise en œuvre des actions
demande du chef d’établissement (circulaire des médecins au sein des secteurs géogra-
n°86-114 du 20 mars 1986). phiques d’intervention reposent sur un travail
Il travaille en étroite collaboration avec les en équipe pluriprofessionnelle dans les écoles
autres services suivants: et les établissements scolaires.
- les services de la direction départementale des Le médecin, en sa qualité de référent en matière
affaires sanitaires et sociales, notamment pour de santé, a un rôle spécifique de conseiller tech-
ce qui est du génie sanitaire et de l’hygiène du nique en prévention individuelle et collective,
milieu, de la surveillance sanitaire, particuliè- auprès des inspecteurs de l’éducation nationale,
rement en cas d’épidémie, de maladies des directeurs d’école, des chefs d’établisse-
transmissibles, et pour les questions concernant ment et de la communauté éducative de son
l’éducation à la santé; secteur d’intervention, des jeunes scolarisés et
- les services hospitaliers (notamment pédiatrie de leurs parents.
et intersecteurs de psychiatrie); - Il a accès au carnet de santé personnel de
- les services vétérinaires; l’enfant et à la fiche de liaison instituée par
P
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l’arrêté interministériel du 18 août 1997 - l’adaptation de la scolarité aux besoins des


transmise par les services de la PMI, ce qui lui élèves ;
permet de prendre connaissance du diagnostic - la prise en compte des pathologies dépistées;
porté par le médecin traitant et le médecin de la - le recueil de données épidémiologiques
PMI et de déterminer ainsi, en cas de pathologie, permettant une meilleure connaissance de la
les conséquences sur la scolarité de l’élève et population concernée;
les aménagements qu’il convient d’apporter; - la définition d’objectifs prioritaires prenant en
- il suit l’élève tout au long de sa scolarité, ce qui compte d’autres données ou indicateurs
permet de l’accompagner et de favoriser son démographiques, scolaires, sanitaires, en
adaptation à l’école; collaboration avec les équipes éducatives.
- il collabore dans son secteur d’activité avec les - une attention particulière doit être apportée
divers partenaires institutionnels, les relais et les aux élèves scolarisés en internat
réseaux environnementaux; 3.1.1 Organiser la détection précoce des
- il assure le diagnostic des troubles présentés difficultés lors de la visite médicale obligatoire
par les élèves qui lui sont signalés par les entre 5 et 6 ans
infirmier(ère)s ou tout membre de l’équipe Conformément à l’article L 541-1 du code de
éducative et oriente vers le médecin traitant ou l’éducation, tous les élèves doivent bénéficier
les services de soins de proximité. Il en assure d’un bilan médical dès l’âge de 5 ans.
le suivi; La détection précoce des difficultés des élèves
- il lui revient aussi de procéder à des études doit être privilégiée et l’accent mis, en consé-
épidémiologiques et de participer à la veille quence, sur la petite enfance et le début de la
sanitaire. À cet effet, il utilise, en tant que de scolarité primaire afin d’aider efficacement les
besoin, les données sanitaires recueillies par les élèves les plus fragiles.
différents observatoires de la santé des popula- Pour un meilleur dépistage des problèmes dès
tions et notamment celles ramenées à la tranche l’école maternelle, il convient de renforcer la
d’âge qui le concerne. Le médecin de l’éducation continuité entre la protection maternelle et
nationale, parce qu’il peut examiner l’ensemble infantile et la médecine de promotion de la
des jeunes scolarisés d’une même cohorte, mais santé. La généralisation de la transmission du
aussi parce qu’il suit le même élève pendant sa bilan médical effectué par la protection
scolarité, recueille en effet des informations maternelle et infantile (dossier de liaison
importantes dans le domaine de la santé élaboré par le ministère de l’éducation nationale,
publique. de la recherche et de la technologie et le minis-
Enfin, le médecin est le garant et le responsable tère de l’emploi et de la solidarité dont le modèle
du secret médical. a été fixé par arrêté du 18 août 1997 publié au
Le médecin intervient en direction de J.O. du 2 septembre 1997) permet d’assurer, en
l’ensemble des élèves mais participe aussi à des lien avec les familles, le suivi prioritaire des
actions spécifiques. enfants nécessitant une attention particulière.
Le suivi approprié des élèves présentant des
3.1 Actions en direction de l’en- difficultés spécifiques doit être assuré. Pour cela,
semble des élèves une attention sera portée au repérage précoce,
Le médecin de l’éducation nationale réalise des dès le début de la grande section de maternelle,
bilans de santé qui ont pour objectifs principaux: des signes pouvant entraîner des difficultés
- le dépistage des difficultés susceptibles ultérieures d’apprentissage, afin qu’un réel suivi
d’entraver la scolarité des élèves, et notamment puisse être mis en place avant le passage au cours
le dépistage régulier des troubles sensoriels; préparatoire. Pour tout élève repéré, le bilan des
- l’instauration d’un dialogue personnalisé avec compétences neuro-sensorielles nécessaire à
l’élève et, le cas échéant, avec ses parents; l’apprentissage des langages sera effectué.
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Ce bilan sera d’autant plus profitable à l’élève prévention, d’aider l’élève à construire son
qu’il sera réalisé en concertation entre projet de vie en tenant compte des éventuelles
médecins, infirmier(ère)s, enseignants, inaptitudes liées à des problèmes médicaux.
psychologues scolaires, professionnels de soins Ce bilan doit permettre également d’organiser
et familles. le suivi des élèves pendant l’année de 3ème et
Un recueil des données sera établi chaque de donner un avis médical dans le cadre de
année permettant d’impulser une politique l’orientation pour ceux qui iront vers l’enseigne-
locale de santé adaptée aux réalités de l’École ment professionnel.Dans ce contexte, une
et de son environnement. concertation est nécessaire entre les membres
Dans le cadre de ce bilan, le médecin de l’édu- de l’équipe éducative concernés par l’orienta-
cation nationale est: tion de l’élève - chef d’établissement, profes-
- le spécialiste du bilan spécifique permettant de seur principal, médecin, infirmier(ère) et
poser le diagnostic médical devant les difficultés conseiller d’orientation psychologue. Le travail
d’apprentissage scolaire, de prescrire les aides en réseau est indispensable avec tous les méde-
adéquates et d’assurer le suivi; cins qui ont été amenés à prendre en charge
- le coordonnateur du recueil de données l’élève. Le suivi des avis donnés aux familles
médicales concernant l’enfant, précédemment doit être renforcé.
recueillies par d’autres médecins figurant sur le 3.1.4 Développer une dynamique d’éduca-
dossier de santé de l’élève; tion à la santé
- le conseiller technique des équipes éducatives Les axes de la politique de l’éducation nationale
pour la prise en compte des difficultés en matière de prévention et d’éducation à la
d’apprentissage liées à un trouble de nature santé ont été définis dans les circulaires
médicale. Avec l’équipe éducative, il détermine n °9 8 108 du 1er juillet 1998 et n° 98-237 du
les aménagements nécessaires pour permettre 24 novembre 1998. Cette politique a pour but
le développement des compétences de l’élève; de proposer aux élèves, dans un contexte plus
- un lien entre la famille, la collectivité scolaire large que la famille, les moyens de s’approprier
et le monde médical. les données essentielles leur permettant
3.1.2 Réaliser un bilan de santé des élèves du d’effectuer des choix pour eux-mêmes et pour
cycle 3 en zone d’éducation prioritaire les autres, et de développer leur esprit critique
Un bilan médical de fin de scolarité primaire et leur sens de la responsabilité.
sera progressivement mis en place dans les L’éducation à la santé débute dès la maternelle
zones d’éducation prioritaire notamment pour et s’inscrit dans une perspective d’éducation
tous les élèves signalés par les infirmier(ère)s globale et d’apprentissage de la citoyenneté;
ou par l’équipe éducative. elle promeut une vision positive de la santé qui
3.1.3 Réaliser un bilan de santé des élèves en se traduit par une valorisation des capacités des
classe de 3ème au collège élèves et leur participation active à la vie de
Ce bilan effectué le plus tôt possible dans l’établissement.
l’année scolaire, doit permettre d’offrir à l’élève L’éducation à la santé doit être l’affaire de tous
un examen médical et un espace d’écoute et de au sein de la communauté éducative, en
dialogue notamment autour de ses projets de associant les familles et des partenaires
vie en répondant à ses préoccupations dans le extérieurs compétents et dûment agréés.
respect de la confidentialité. Les actions d’éducation à la santé visent à
L’objectif est de repérer les signes d’appel de rendre l’élève responsable, autonome et acteur
mal être, de diagnostiquer les psycho-patholo- de prévention. Elles permettent également de
gies et de donner tout conseil relatif à la scolari- venir en aide aux élèves manifestant des signes
té en amont des procédures d’orientation; ce inquiétants de mal être: usage de produits licites
bilan permet également, dans une optique de ou illicites, absentéisme, désinvestissement
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scolaire, repli sur soi, conduites suicidaires. Ce contrôle est exercé par le médecin en concer-
L’éducation à la sexualité et à la prévention du tation avec l’infirmier(ère), les chefs d’établis-
sida doit s’inscrire dans le cadre des rencontres sement, le médecin de prévention des person-
éducatives prévues par la circulaire n° 98-237 nels, le chef de travaux, l’ingénieur chargé de la
du 24 novembre 1998. Les modalités en ont été sécurité, les municipalités, les collectivités ter-
définies dans la circulaire n° 98-234 du ritoriales et avec le concours du service du gé-
19 novembre 1998. Il est rappelé qu’une nie sanitaire de la direction départementale des
prévention efficace du sida, des maladies affaires sanitaires et sociales. Il portera tout par-
sexuellement transmissibles, des violences ticulièrement sur:
sexuelles ou encore des grossesses non - les locaux scolaires où des recherches
désirées, nécessite une approche spécifique. ergonomiques peuvent être entreprises: bruit,
Le médecin de l’éducation nationale, en sa atmosphère, éclairage. Dans le second degré,
qualité de référent médical, apporte ses compé- une attention particulière sera portée aux
tences notamment dans: ateliers (machines dangereuses, etc.);
- les conseils et informations dispensés aux - les installations sportives: choix des matériaux
jeunes scolarisés et aux familles lors des bilans et équipements adaptés aux activités, dans les
ou examens de santé ou lors d’entretiens salles de cours, les salles de sport et les cours de
personnels qui leur sont proposés et où ils récréation ;
peuvent aborder leurs propres difficultés; - les installations sanitaires;
- sa participation à l’élaboration du projet santé - les internats;
de l’école ou de l’établissement à partir de - la restauration collective en se fondant sur les
l’évaluation des besoins des élèves et du directives de l’arrêté du 29 septembre 1997.
repérage des situations facteurs de risque, ainsi
que des priorités nationales ou régionales de 3.2 Actions spécifiques
santé publique; Le médecin agit en appui des équipes éduca-
- sa participation à la mise en place des tives pour les aider à gérer les situations
rencontres éducatives pour la santé; individuelles, mais aussi pour réfléchir aux
- la coordination qu’il est appelé à assurer avec actions de prévention primaire.
les autres partenaires institutionnels et les inter- 3.2.1 Suivre les élèves signalés par les
venants extérieurs; membres de l’équipe éducative, les
- sa contribution à l’évaluation des actions de infirmier(ère)s, les assistant(e)s de service
promotion et d’éducation à la santé. social, les parents ou les élèves eux-mêmes
3.1.5 Mettre en place des actions permettant Les difficultés des élèves, visibles le plus
d’améliorer la qualité de vie des élèves en souvent au travers des résultats scolaires et se
matière d’hygiène, de sécurité et d’ergonomie manifestant volontiers par des difficultés de
Un effort particulier doit être consacré dès la comportement (retards, absences, certificats
maternelle à la recherche sur les facteurs qui d’inaptitude à l’éducation physique et sportive,
peuvent affecter le comportement de l’élève en actes délictueux, consommations de produits
milieu scolaire particulièrement en ce qui psychoactifs), nécessitent un diagnostic
concerne l’ergonomie et l’étude de l’environ- rapide que doit assurer le médecin de l’éducation
nement de l’enfant. nationale chaque fois qu’un élève lui est
Les médecins sont experts médicaux dans les signalé.
commissions d’hygiène et sécurité, les conseils Le médecin assure le suivi et l’accompagne-
d’école ou conseils d’administration. De par leur ment de l’élève, l’oriente si nécessaire vers les
formation médicale spécifique, ils apportent leur structures de soins appropriées, et effectue la
concours à tout ce qui peut améliorer la qualité liaison entre l’école, le service de soins et la
de vie des élèves au cours de leur scolarité. famille.
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Une attention particulière sera portée aux élèves services ministériels concernés une mobilisation
bénéficiant de mesures d’aides spécialisées ou cohérente et renforcée, ciblée en priorité sur les
scolarisés, soit dans les établissements ou sites les plus exposés; les médecins doivent être
sections de collège dispensant des enseigne- particulièrement vigilants afin que tous les
ments généraux et professionnels adaptés élèves qui en ont besoin puissent accéder aux
(EREA-SEGPA), soit dans les dispositifs d’in- soins et bénéficier d’un suivi.
tégration (CLIS, UPI). Tous les membres de la communauté scolaire
Il importe de mettre en place des actions per- et tous les niveaux de responsabilité au sein du
sonnalisées, à la demande de l’équipe éducati- système éducatif sont partie prenante de cette
ve, des parents ou des élèves eux-mêmes. Il politique de prévention et doivent mener leur
s’agira d’assurer aux enfants en difficulté, quelle action en recherchant le concours actif des
qu’en soit la cause ou la nature, une surveillance autres services ministériels, des collectivités
sanitaire plus étroite dans l’intervalle et en com- territoriales et des associations.
plément des bilans de santé; dans ce cadre, il 3.2.3 Mettre en place des dispositifs adaptés
convient également d’examiner tous les élèves en cas d’événement grave survenant dans la
ayant une inaptituded’éducation physique et communauté scolaire
sportive supérieure à trois mois. Les médecins de l’éducation nationale assurent
Il est essentiel de sensibiliser les enseignants et un soutien psychologique et une assistance
l’ensemble des personnels éducatifs afin de les immédiate aux victimes ou témoins d’événe-
rendre aptes à reconnaître les signes d’alarme ments traumatisants survenus chez un élève ou
et les indicateurs de souffrance et de difficulté. un groupe d’élèves. Ils contribuent aux cellules
Le médecin doit veiller à ce que des organismes d’écoute et de crise mises en place sous l’auto-
extérieurs prennent le relais: rité du chef d’établissement et apportent leurs
● en favorisant le développement local d’un conseils en veillant à respecter les consignes
réseau de partenaires avec les organismes, les définies dans la circulaire n° 97-175 du 26 août
institutions spécialisées, les collectivités 1997 relative à la mise en place des centres
locales, les autres départements ministériels ressources et à la circulaire n° 99-034 du 9 mars
(santé, justice...), dans le but d’assurer: 1999 relative à la convention nationale signée
- la prise en charge effective des problèmes, dans 14 départements avec l’Institut national
notamment pour les familles exclues de tout d’aide aux victimes et de médiation
système de soins; (INAVEM).
- la prise en charge adaptée des problèmes; Grâce à leur capacité d’évaluation clinique, les
- la cessation des situations mettant en danger médecins apportent aux adultes témoins de
des enfants à l’intérieur ou à l’extérieur de l’éta- comportements particuliers d’élèves, ou dépo-
blissement (maltraitance, violences sexuelles); sitaires de révélations, leur compétence pour les
● à défaut ou en complément d’une prise en aider à trouver une remédiation cohérente et
charge externe, en mettant en place des solu- appropriée. En outre, ils assurent le suivi avec
tions au sein de l’établissement en liaison avec l’équipe éducative des conséquences de l’évé-
l’équipe éducative. nement au plan individuel et collectif.
3.2.2 Suivre les élèves des établissements de 3.2.4 Agir en cas de maladies transmissibles
certaines zones (rurales, d’éducation priori- survenant en milieu scolaire
taire, établissements sensibles et établisse- Le médecin de l’éducation nationale doit être
ments du plan de prévention de la violence) informé des cas de toxi-infections alimentaires,
L’éloignement, l’isolement, les réseaux et les méningite bactérienne, tuberculose, ou de toute
zones d’éducation prioritaire, les établisse- autre infection collective. Il s’assure que la
ments où la violence reste un phénomène déclaration a été effectuée auprès des instances
préoccupant, imposent à l’ensemble des sanitaires. Il est responsable de la mise en place
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des mesures de prophylaxie. Il conseille le scolaires, les conseillers d’orientation-psycho-


directeur d’école ou le chef d’établissement logues ou les travailleurs sociaux.
dans l’application des mesures prophylactiques Le médecin de l’éducation nationale sera
de protection individuelle ou collective et se amené à faire une évaluation de la situation
tient disponible pour toutes informations utiles vécue par l’enfant. Il relève de sa compétence
auprès des enseignants et des parents d’élèves. de délivrer un certificat médical décrivant avec
Il informe le médecin responsable départe- objectivité les lésions organiques ou les troubles
mental auprès de l’inspecteur d’académie et le psychologiques induits par la maltraitance; s’il
médecin de prévention des personnels du constate que la santé ou le développement de
rectorat. l’enfant est compromis ou menacé, et sans
Un travail en réseau peut être mis en place avec préjuger des compétences et de la saisine des
les services départementaux de l’action sani- autorités judiciaires; il en rend compte sans
taire et sociale, les services hospitaliers et tout délai aux services départementaux compétents
autre service compétent. et/ou au procureur, selon les modalités définies
Pour toute mesure d’éviction, il convient de se en liaison avec l’autorité judiciaire et les
reporter à l’arrêté du 3 mai 1989. services de l’État dans le département.
Pour les obligations vaccinales les textes de Il convient, selon les cas, de se référer aux textes
référence sont les suivants: en vigueur:
- Décret n° 52-247 du 28-2-1952 relatif à ● articles L 542-1, 542-2, 542-3 et 542-4 du code

l’organisation du service des vaccinations. de l’éducation relatifs à la prévention des


- Code de la santé publique, articles L 3111-1 à mauvais traitements et des abus sexuels à
L 3111-7 et L 3112-1 à L 3112-3. l’égard des enfants;
- Décret n° 96-775 du 5 septembre 1996 relatif ● loi n° 98-468 du 17 juin 1998 relative à la

à la vaccination par le vaccin antituberculeux prévention et à la répression des infractions


BCG et modifiant le code de la santé publique sexuelles ainsi qu’à la protection des mineurs;
(deuxième partie: décrets en Conseil d’État). ● code de déontologie médicale, décret n° 95-

- Arrêté du 5 septembre 1996 relatif à la pra- 1000 du 6 septembre 1995


tique de la vaccination par le vaccin antituber- ● code pénal

culeux BCG et aux tests tuberculiniques. article 223-6: non-assistance à personne en


- Circulaire n° 97-267 du 8 avril 1997 relative péril ; article 226-13 relatif au secret profes-
aux contre-indications aux vaccinations sionnel ; article 226-14 concernant la déroga-
- Lettre circulaire du 23-4-1999 relative à tion à l’obligation de secret professionnel posé
l’obligation vaccinale. par l’article 226-13; articles 227-15 à 227-28
- Lettre circulaire du 15-9-1999 relative à relatifs à la mise en péril des mineurs; articles
l’obligation scolaire et obligation vaccinale. 434-1 et 434-3 concernant la non-dénonciation
3.2.5 Intervenir en urgence auprès d’enfants de crime, de délits et la non assistance à
ou d’adolescents en danger, victimes de personne en danger pour les mineurs de 15 ans
maltraitance ou de violences sexuelles ou à une personne qui n’est pas en mesure de se
L’École a un rôle fondamental auprès de tous protéger ;
les enfants à qui elle offre un cadre de sécurité ● circulaire n° 97-119 du 15 mai 1997 relative à

face aux violences et aux carences de certains l’organisation du dispositif de prévention des
adultes qui les entourent; le médecin doit aider mauvais traitements à l’égard des enfants;
les enseignants à repérer les élèves en situation ● circulaire n° 97-175 du 26 août 1997 sur les

de risque ou de danger, et mettre en œuvre instructions concernant les violences sexuelles;


toutes les mesures pour assurer la protection des ● circulaire n° 99-034 du 9 mars1999 relative à

élèves ; dans ce domaine le travail en réseau est la convention éducation nationale-INAVEM


primordial notamment avec les psychologues sur l’aide aux victimes.
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SPÉCIAL

3.2.6 Contribuer à l’intégration scolaire des 3.2.7 Aider à la scolarisation des enfants et
enfants et adolescents atteints de handicap adolescents atteints de troubles de la santé
Le médecin participe au projet d’intégration évoluant sur une longue période
conduit avec l’ensemble de l’équipe éducative, L’élaboration du projet d’accueil individualisé
en liaison avec les partenaires extérieurs (code est effectuée par le médecin de l’éducation
de l’éducation, art. L112-1-2-3). nationale en concertation étroite avec le
Il lui appartient d’établir les dossiers médicaux médecin traitant. Le suivi est assuré avec
et de participer aux commissions de l’éducation l’infirmier(ère).
spéciale dont il peut être membre titulaire ou À partir des informations recueillies auprès de
suppléant, nommé par le préfet. Il y apporte sa la famille et du médecin traitant, le médecin de
connaissance des besoins de l’enfant ou de l’éducation nationale détermine l’aptitude de
l’adolescent handicapé et sa connaissance du l’enfant à suivre une scolarité ordinaire et donne
système éducatif. son avis sur les aménagements particuliers
Dans les projets d’intégration, il contribue à susceptibles d’être mis en place. Un projet
définir, à partir des déficiences et incapacités d’accueil individualisé et, si besoin, un proto-
existantes, les besoins particuliers de l’élève, les cole des soins et des urgences, sont établis.
conditions de réalisation de l’intégration et les Le médecin est appelé également à donner son
aménagements à mettre en place au sein de avis sur l’admission d’un élève dans le disposi-
l’école ou de l’établissement. Il assure la liaison tif d’assistance pédagogique à domicile en cas
avec les médecins hospitaliers ou libéraux, les d’impossibilité temporaire de suivre une scola-
soignants de l’enfant, les associations et les rité normale (circulaire n° 98-151 du 17 juillet
familles, en matière de soins et soutiens 1998).
spécialisés, d’aides techniques et d’aménage- 3.2.8 Suivre les élèves des établissements
ments. Il contribue à l’élaboration du projet d’enseignement technique et professionnel
individuel d’intégration et à la convention Conformément au code du travail (art
d’intégration. R 2 4 1 50), une surveillance médicale
Il assure avec l’infirmier(ère) le suivi du particulière des élèves soumis à des nuisances
jeune en situation scolaire, il participe aux particulières et/ou travaillant en restauration
réunions de synthèse et à l’adaptation du collective s’impose.
projet. Il aide à la recherche d’une orienta- Des relations doivent être établies dans chaque
tion professionnelle adaptée, à l’adaptation département avec l’inspection du travail pour
des activités physiques et sportives. Il peut la prise en charge des visites prévues à l’art.
être également sollicité pour la prescription R . 234-22 du code du travail et le décret
des conditions spéciales d’examen et n °8 0 857 du 30 octobre 1980. En vertu de cet
notamment pour l’octroi d’un tiers de temps article, le médecin effectue les examens
supplémentaire. médicaux et délivre des certificats d’aptitude au
Ces actions sont conduites en étroite travail sur machines dangereuses pour les
collaboration avec l’inspecteur de l’éducation élèves de moins de dix-huit ans concernés.
nationale, en charge de la circonscription ou le Le médecin de l’éducation nationale est aussi
chef d’établissement, ainsi, qu’en dernier amené à délivrer les certificats d’aptitude
ressort, avec l’inspecteur de l’éducation pour les élèves appelés à faire des stages en
nationale, chargé de l’adaptation et de entreprise.
l’intégration scolaire. Avec le médecin de prévention, il impulse la
Il contribue à l’élaboration de l’information prévention des risques professionnels: préven-
statistique éducation nationale - affaires tion des accidents du travail, amélioration des
sociales et participe aux travaux du groupe conditions de travail et la surveillance sanitaire
départemental Handiscol. de l’environnement de l’élève.
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3.3 Les actions de recherche ● le code de la santé publique, notamment les

La mission de promotion de la santé en faveur articles L 2132-7 ; L 2325-1 et 2325-2 ;


des élèves a également une mission d’observation L 41271 et L 4314-3;
et de surveillance épidémiologique, conformé- ● le code de déontologie médicale, en particulier

ment aux termes de la loi n° 98.535 du 1er juillet ses articles 1 à 13, 72 - 73:
1998 relative au renforcement de la veille art. 4: le secret professionnel s’impose à tout
sanitaire. L’exploitation des données recueillies médecin dans les conditions établies par la loi;
par les médecins dans une perspective épidé- art. 5: le médecin lié par un contrat ou un statut
miologique constitue une obligation légale. ne peut aliéner son indépendance profession-
Un effort particulier doit être consacré notam- nelle sous quelque forme que ce soit;
ment au recueil des indicateurs portant sur les art. 72 : le médecin doit veiller à ce que les
éventuels troubles de santé ou difficultés de personnes qui l’assistent dans son exercice
comportement de l’élève conformément aux soient instruites de leurs obligations en matière
grilles d’analyse élaborées par la direction de de secret professionnel et s’y conforment. Il doit
l’enseignement scolaire et la direction généra- veiller à ce qu’aucune atteinte ne soit portée par
le de la santé. Ces indicateurs doivent faire l’ob- son entourage au secret qui s’attache à sa
jet d’une réactualisation régulière. correspondance professionnelle;
Le médecin doit pouvoir ainsi proposer une art. 73: le médecin doit protéger contre toute in-
politique de santé publique adaptée, en lien discrétion les documents médicaux concernant
avec les dynamiques de l’institution scolaire, la les personnes qu’il a soignées ou examinées,
politique régionale de santé et les unités de quels que soient le contenu et le support de ces
recherche. documents. Il en va de même des informations
médicales dont il peut être le détenteur.
3.4 Les actions de formation Les médecins sont tenus au secret professionnel
Les médecins de l’éducation nationale contri- dans les conditions et sous les réserves énoncées
buent dans leur domaine à la formation initiale à l’article 226-13 du code pénal .
et continue de l’ensemble des personnels de ● Dans le cadre de l’enfance en danger, les

l’Education nationale dans une démarche de médecins sont soumis au code pénal, articles
santé publique et communautaire. 223-3 à 223-7, 226-13 à 28, et 434-1, 434-3, au
Leur formation spécifique et leur connaissance code de procédure pénale, article 40, et au code
du développement et des comportements des de déontologie.
enfants et des adolescents permet l’adaptation
des contenus de formation; leur spécificité leur 4.2 Contexte institutionnel
donne un rôle d’expert en santé publique pour Les médecins sont membres de la communauté
la validation des contenus de formations éducative. À ce titre:
proposées, soit dans le cadre académique ou - ils entretiennent des contacts réguliers avec les
départemental, soit par des personnes ou autres membres de la communauté éducative;
organismes extérieurs. - ils assistent aux séances du conseil de classe
lorsqu’ils ont eu à connaître du cas personnel
4 - CADRE JURIDIQUE, INSTITUTIONNEL d’un élève;
ET PARTENARIAL
- ils peuvent être appelés à participer aux
travaux du conseil d’administration et, s’ils ne
4.1 Cadre juridique sont pas élus, à titre consultatif, lorsque l’ordre
Les médecins de l’éducation nationale exercent du jour appelle l’examen d’une question
leurs missions selon les règles de leur profes- intéressant leurs attributions;
sion définiespar : - ils participent aux séances du conseil d’école
● le décret n° 91-1195 du 27 novembre 1991 pour les affaires les concernant;
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- ils contribuent, comme les autres membres de du code de l’éducation et à l’avis du conseil
la communauté éducative, à la réflexion et à d’État du 1er décembre 1992.
l’élaboration du projet d’établissement et
particulièrement à son volet santé - citoyenneté; 4.3 Contexte partenarial
- ils participent au comité d’éducation à la santé
et la citoyenneté (CESC); Un travail collégial doit s’instaurer avec les
- ils sont experts médicaux au sein de la partenaires internes à l’éducation nationale et
commission d’hygiène et sécurité (CHS); tous les partenaires extérieurs.
- ils peuvent être membres des commissions Le travail en réseau est devenu une nécessité.
d’éducation spéciales: commission de circons- Cela implique des échanges d’informations
cription préélémentaire et élémentaire (CCPE), entre les professionnels appartenant à des insti-
commission de circonscription du second degré tutions différentes et un réel partenariat entre
(CCSD), commission départementale de services de l’éducation nationale, des affaires
l’éducation spéciale (CDES). Ils sont nommés sanitaires et sociales, de la protection maternelle
par le préfet et contribuent aux décisions en et infantile, les services hospitaliers, intersec-
apportant leur capacité d’expertise médicale. teurs de psychiatrie, médecins généralistes,
Le chef d’établissement, responsable de médecine du travail et toute personne ayant des
l’application de la politique de santé, d’hygiène responsabilités auprès des jeunes (juges des
et de sécurité, met à leur disposition des locaux enfants, maires, élus, responsables en matière
de nature à respecter la confidentialité des de santé, associations de parents, services
entretiens et la protection du secret médical et d’aide sociale à l’enfance, etc.).
le matériel adapté aux examens médicaux, aux Il est nécessaire de développer une logique de
entretiens et aux enquêtes épidémiologiques: complémentarité et non de concurrence entre
matériel informatique et accès à des banques de les professionnels de santé, les divers secteurs
données. Il conviendra de se référer au protocole de santé et les secteurs ayant des responsabili-
national sur l’organisation des soins et des tés auprès des jeunes.
urgences dans les écoles et les EPLE (B.O. Cette circulaire annule et abroge la circulaire
hors- série n° 1 du 6 janvier 2000) n°91-148 du 24 juin 1991 relative aux missions
Il est rappelé par ailleurs que les communes et fonctions du service de promotion de la santé
chef-lieu de département ou d’arrondissement, en faveur des élèves et les circulaires n°10/82/S
les communes de plus de 5000 habitants et et n° 82-256 du 15 juin 1982 relatives aux orien-
celles figurant sur une liste fixée par arrêté tations et fonctionnement du service de santé
ministériel, sont tenues d’organiser un ou scolaire.
plusieurs centres médico-scolaires et de
supporter les dépenses correspondant à leurs Le ministre de l’éducation nationale
obligations, conformément à l’article L541-1 Jack LANG
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MISSIONS
DES INFIRMIER(ÈRE)S
DE L’ÉDUCATION
NATIONALE
C. n° 2001-014 du 12-1-2001
RLR : 505-7 ; 627-2
NOR : MENE0003332C
MEN - DESCO B4

Texte adressé aux rectrices et recteurs d’académie, aux inspectrices et inspecteurs d’académie,
directrices et directeurs des services départementaux de l’éducation nationale

SOMMAIRE
1. CADRE GÉNÉRAL
2. MISSIONS ET FONCTIONS DES INFIRMIER(ÈRE)S
CONSEILLER(ÈRE)S TECHNIQUES
2.1 Au niveau académique
2.2 Au niveau départemental
3. FONCTIONS DES INFIRMIER(ÈRE)S DANS LES ÉCOLES
ET LES ÉTABLISSEMENTS SCOLAIRES
3.1 Actions en direction de l’ensemble des élèves
3.1.1 Accueillir et accompagner les élèves
3.1.2 Organiser les urgences et les soins
3.1.3 Contribuer, par un dépistage infirmier, à la visite médicale
obligatoire entre 5 et 6 ans
3.1.4 Organiser un suivi infirmier
3.1.5 Développer une dynamique d’éducation à la santé
3.1.6 Mettre en place des actions permettant d’améliorer la qualité
de vie des élèves en matière d’hygiène, de sécurité et d’ergonomie
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3.2 Actions spécifiques


3.2.1 Organiser et réaliser le suivi de l’état de santé des élèves
3.2.2 Suivre les élèves signalés par les membres de l’équipe éducative
3.2.3 Suivre les élèves des établissements de certaines zones rurales, des zones
d’éducation prioritaires, des établissements sensibles et des établissements relevant
du plan de lutte contre la violence en milieu scolaire.
3.2.4 Mettre en place des dispositifs adaptés en cas d’événements graves survenant
dans la communauté scolaire
3.2.5 Agir en cas de maladies transmissibles survenues en milieu scolaire
3.2.6 Intervenir en urgence auprès d’enfants ou d’adolescents en danger
(victimes de maltraitance ou de violences sexuelles)
3.2.7 Contribuer à l’intégration scolaire des enfants et adolescents atteints
de handicap
3.2.8 Aider à la scolarisation des enfants et adolescents atteints de troubles de la santé
évoluant sur une longue période
3.3 Les actions de recherche
3.4 Les actions de formation
4. CONTEXTE INSTITUTIONNEL ET PARTENARIAL
4.1 Contexte institutionnel
4.2 Contexte partenarial
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1 - CADRE GÉNÉRAL ● l’infirmier(ère) ne peut aliéner son indépen-


La mission des infirmier(ère)s de l’éducation dance professionnelle sous quelque forme que
nationale s’inscrit dans la politique générale de ce soit (art. 9);
l’éducation nationale qui est de promouvoir la ● l’infirmier(ère) est personnellement respon-

réussite des élèves et des étudiants ; elle sable des actes professionnels qu’il(elle) est
concourt à cet objectif par la promotion de la habilité(e) à effectuer (art. 14);
santé des jeunes et participe plus largement à la ● l’infirmier(ère) doit prendre toutes les

politique du pays en matière de prévention et précautions en son pouvoir pour éviter que des
d’éducation à la santé. personnes non autorisées puissent avoir accès
Les infirmier(ère)s constituent un corps parti- aux médicaments et produits qu’il(elle) est
culier au ministère de l’éducation nationale appelé(e) à utiliser dans le cadre de son service
(décret n° 94-1020 du 23 novembre 1994, (art. 15).
modifié par le décret n° 98-936 du 13 octobre En ce qui concerne plus particulièrement le
1998 fixant les dispositions statutaires secret professionnel, il convient de rappeler un
communes applicables aux corps des certain nombre de points: les infirmier(ère)s de
infirmier(ère)s des services médicaux des l’éducation nationale sont à double titre dépo-
administrations de l’État et arrêté du 14 février sitaires du secret professionnel. Tout d’abord,
1991 relatif à la définition des responsabilités en qualité de fonctionnaire de l’État, et en
particulières ou du rôle d’encadrement des application de la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983
infirmiers en chef et des infirmières en chef du modifiée, ils(elles) sont tenu(e)s au secret
corps particulier du ministère de l’éducation professionnel dans le cadre des règles instituées
nationale. dans le code pénal. Ensuite, en vertu de l’article
Les infirmier(ère)s de l’éducation nationale L 481 du code de la santé publique, “les
exercent leur profession dans le cadre fixé par infirmier(ère)s (...) sont tenu(e)s au secret
le décret n° 93-221 du 16 février 1993 relatif professionnel dans les conditions et sous les
aux règles professionnelles des infirmier(ère)s réserves énoncées aux articles 226-13 et 226-14
et du décret n° 93-345 du 15 mars 1993 relatif du code pénal”.
aux actes professionnels et à l’exercice de la L’exercice de la profession d’infirmier(ère) est
profession d’infirmier(ère) pris en référence régi par le décret n° 93-345 du 15 mars 1993,
aux articles L 4161-1, L 4311-1 et L 6211-8 du relatif aux actes professionnels et à l’exercice
code de santé publique. de la profession d’infirmière :
Des règles professionnelles s’appliquent à - l’infirmier(ère) effectue ou dispense les actes
tout(e) infirmier(ère). Elles sont fixées par le infirmiers qui relèvent de sa responsabilité.
décret n°93-221 du 16 février 1993 qui dispose Il(elle) identifie, dans le cadre de son rôle
notamment que: propre, les besoins, pose un diagnostic
● le secret professionnel s’impose à tout(e) infirmier, met en œuvre les actions appropriées
infirmier(ère) et à tout étudiant infirmier dans et les évalue (art. 2 et 3);
les conditions établies par la loi et couvre non - l’infirmier(ère) est habilité(e) à accomplir les
seulement ce qui lui a été confié, mais aussi ce actes ou soins infirmiers sur prescription
qu’il a vu, entendu, constaté ou compris. L’in- médicale qui, sauf urgence, doit être écrite,
firmier(ère) instruit ses collaborateurs de leurs qualitative et quantitative, datée et signée (art. 4
obligations en matière de secret professionnel et 5).
et veille à ce qu’ils s’y conforment (art. 4).Cette Ces dispositions, qui témoignent de la spécificité
obligation est ici d’ordre déontologique ; de la profession d’infirmier ou d’infirmière,
● l’infirmier(ère) doit, sur le lieu de son exercice, s’appliquent à tous(tes) les infirmier(ère)s,
veiller à préserver autant qu’il est possible la qu’ils(elles) soient affecté(e)s en établissements
confidentialité des soins dispensés (art. 5); publics locaux d’enseignement (EPLE) ou en
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poste mixte (collège(s) + écoles du secteur de Le rôle de l’infirmier(ère), référent santé des
recrutement). élèves et de l’ensemble des personnels dans
Ces missions répondent aux objectifs essentiels l’école ou l’établissement scolaire, est donc
de la santé à l’École: important et s’inscrit dans un accompagnement
● favoriser les apprentissages, le projet des élèves tout au long de leur scolarité. En effet,
personnel et la réussite scolaire de l’élève, et de par sa formation spécifique, l’infirmier(ère)
veiller à son bien être et à son épanouissement; s’attache à les aider à mettre en évidence leurs
● participer dans le cadre de la mission éducative besoins de santé ou, en lien avec ces derniers, à
de l’École à la formation des jeunes dans le les faire participer au sein de l’établissement, à
domaine des sciences de la vie et améliorer une démarche éducative globale. Dans le cadre
leurs capacités à mettre en valeur leur propre de ses compétences, il(elle) est amené(e) à
santé par des choix de comportements libres et conceptualiser, organiser et évaluer les actions
responsables devant les problèmes de santé de promotion et d’éducation à la santé.
publique et de société qui peuvent se poser; Dans ce but, il(elle) favorise la prise en compte
● agir au sein de l’équipe éducative comme de la santé dans les projets d’établissement et
conseiller(ère) en matière de santé, pour une d’école.
prise en charge globale de l’élève;
● aider l’élève à construire son projet personnel
2 - MISSIONS ET FONCTIONS DES
INFIRMIER(ÈRE)S CONSEILLER(ÈRE)S
et professionnel en collaboration avec les
TECHNIQUES
enseignants, les conseillers principaux d’édu-
cation, les conseillers d’orientation psycho-
2.1 Au niveau académique
logues, les assistant(e)s de service social et les
médecins, chacun dans son champ de compé- Le recteur est responsable dans son académie de
tence ; la conduite de la politique de santé à l’École dans
● contribuer à faire de l’École, un lieu de vie et le cadre des orientations définies par le ministre.
de communication, en prenant tout particuliè- Il est en effet essentiel que le projet académique
rement en compte les conditions de travail, intègre les objectifs définis en matière de santé
l’hygiène et la sécurité et les facteurs de risques ainsi que les modalités de sa mise en œuvre, en
spécifiques ; tenant compte des réalités de l’académie.
● porter une attention particulière aux élèves en L’infirmier(ère) conseiller(ère) technique
difficulté ; auprès du recteur a pour mission de contribuer
● favoriser l’intégration scolaire des jeunes à la politique de santé des élèves de l’académie.
handicapés et des jeunes atteints de maladies Il(elle) assiste le recteur, dans son champ de
chroniques ; compétence, dans l’élaboration, l’impulsion, la
●contribuer à la protection de l’enfance en danger; coordination et l’évaluation de la politique
● organiser le recueil et l’exploitation des académique en matière de santé.
données statistiques des infirmier(ère)s, Il(elle) est chargé(e) par ailleurs d’animer, de
émanant de l’ensemble des écoles et des coordonner et de rendre compte de l’activité des
établissements, relatives à l’état de santé des infirmier(ère)s.
élèves afin de renseigner le ministère de L’infirmier(ère) conseiller(ère) technique
l’éducation nationale et de participer ainsi à la auprès du recteur conduit ou apporte ses
veille épidémiologique. compétences spécifiques dans:
La mission de l’infirmier(ère) s’effectue en - l’animation et la coordination des
synergie avec tous les membres de la commu- conseiller(ère)s techniques infirmier(ère)s
nauté éducative, dans le respect des compé- auprès des inspecteurs d’académie autour
tences de chacun et requiert d’organiser effica- d’une politique commune de promotion de la
cement le partenariat. santé en faveur des élèves;
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- l’encadrement de l’activité des infirmier(ère)s psychologiques liés à l’environnement ou au


dans les conditions prévues par l’arrêté du 14 contexte économique, social et familial. Il s’agit
février 1991, notamment dans le domaine de dans ce contexte:
l’expertise professionnelle; ● de réorienter les priorités dans le domaine de la

- l’élaboration et la mise en oeuvre d’une prévention, du dépistage, de l’éducation, de


politique rectorale de formation des personnels l’information, de l’accompagnement et du suivi;
infirmiers s’appuyant sur les directives natio- ● d’assurer la cohérence des actions réalisées par

nales, les dispositifs propres à l’éducation les différents acteurs et de renforcer leur
nationale et ceux proposés par les différents collaboration ;
services déconcentrés de l’État et les collectivités ● de rompre les cloisonnements qui nuisent à la

territoriales mais aussi sur les besoins des coordination des soins, à l’éducation pour la
personnels infirmiers émanant des demandes santé et à la prévention en favorisant le travail
de terrain; en réseau;
- l’organisation d’un tutorat professionnel, - la collaboration avec les réseaux de santé
notamment pour les personnels stagiaires, en (direction régionale de l’action sanitaire et
concertation avec les infirmier(ère)s sociale, comité régional d’éducation à la santé,
conseiller(ère)s techniques responsables observatoire régional de la santé, union régio-
départementaux(ales) auprès de l’inspecteur nale des caisses d’assurance maladie ...);
d’académie ; - la diffusion aux départements du protocole
- l’intervention des infirmier(ère)s dans le dispo- national sur l’organisation des soins et des
sitif de formation initiale et continue de l’en- urgences dans les écoles et les établissements
semble des personnels de l’éducation nationale; publics locaux d’enseignement;
- l’évaluation des projets départementaux, la - la mise en place d’une banque de ressources
rédaction d’un rapport rendant compte de documentaires académique.
l’activité des infirmier(ère)s et la synthèse du Il(elle) participe à la définition de la carte des
recueil des statistiques, selon les modalités implantations des emplois infirmiers. Il(elle)
définies par la direction de l’enseignement participe à la répartition académique des
scolaire; moyens en emplois et en crédits, et à la réflexion
- le groupe de pilotage académique qui a pour sur leur gestion prévisionnelle, en tenant comp-
mission de renforcer le développement de l’inté- te des orientations nationales et des priorités
gration des élèves atteints d’un handicap, confor- définies dans le programme académique.
mément aux directives données dans la circulaire
du 17 mai 1995 et dans le projet Handiscol; 2.2 Au niveau départemental
- le centre de ressources mis en place dans le Sous l’autorité de l’inspecteur d’académie,
cadre de la protection des enfants victimes de directeur des services départementaux de l’édu-
violences sexuelles (instruction du 26 août cation nationale, l’infirmier(ère) conseiller(ère)
1997); technique responsable départemental(e) auprès
- le groupe de pilotage académique des comités de l’inspecteur d’académie, dans son champ de
d’éducation à la santé et à la citoyenneté; compétence, a pour mission de mettre en
- la participation aux programmes régionaux de œuvre, en concertation avec l’infirmier(ère)
santé, conformément à la circulaire DGS/SP2 conseiller(ère) technique du recteur, la politique
n° 99-110 du 23 février 1999 relative à la mise de santé arrêtée par le ministre et les orientations
en place de programmes régionaux d’accès à la définies par le recteur. Il(elle) favorise une
prévention et aux soins pour les personnes en réflexion permettant de déterminer les actions
situation de précarité afin d’avoir une vision prioritaires du département, en prenant en
globale des problèmes de santé des élèves en compte les besoins du terrain. Il(elle) est asso-
prenant en compte des aspects sociaux, cié(e) aux études et aux recherches sur les
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besoins de santé de la population scolaire du - la mise en place d’un tutorat professionnel en


département ; il(elle) élabore et propose des organisant dans chaque département au niveau
programmes d’action et mobilise les compé- du district ou du bassin de formation un
tences nécessaires à la promotion de la politique accompagnement des infirmier(ère)s stagiaires
de santé. ou nouvellement nommé(e)s: stages pratiques,
Il(elle) assure la coordination des différentes ressources documentaires, aide méthodolo-
activités des infirmier(ère)s dans le département. gique en éducation à la santé et à la sécurité;
Il(elle) conduit ou apporte ses compétences à: - l’accompagnement professionnel des infir-
- l’animation, la coordination et la réflexion mier(ère)s nouvellement nommé(e)s dans les
autour de la politique de santé en faveur des établissements ou en postes mixtes dont la
élèves ; répartition est arrêtée par le recteur sur propo-
- la mise en œuvre des actions prioritaires sition de l’inspecteur d’académie. À cet effet, il
définies au plan national et déclinées au plan lui appartient de faire toutes propositions utiles
académique, l’élaboration de programmes à l’inspecteur d’académie après concertation
d’actions à promouvoir, leur mise en oeuvre et, avec les établissements scolaires;
le cas échéant, l’élaboration de recherche - l’élaboration du rapport départemental de
action ; l’activité de l’ensemble des infirmières et le
- la participation aux groupes de travail dépar- recueil des statistiques selon les modalités définies
tementaux mis en place par le préfet dans le par la direction de l’enseignement scolaire qui
cadre des programmes régionaux de santé, doivent faire l’objet d’une transmission à
conformément à la circulaire DGS/SP2 l’infirmier(ère) conseiller(ère) technique du
n °9 9 110 du 23 février 1999 relative à la mise recteur ;
en place de programmes régionaux d’accès à la - la transmission aux infirmier(ère)s de terrain
prévention et aux soins pour les personnes en du protocole national sur l’organisation des
situation de précarité, afin d’élaborer un plan soins et des urgences dans les écoles et les
départemental d’accès à la prévention et aux établissements publics locaux d’enseignement;
soins intégrant l’analyse départementale de - la collaboration pour la mise en place des
l’existant, les objectifs régionaux, et les objectifs projets d’accueil individualisés;
départementaux spécifiques; - l’avis technique sur les habilitations sollicitées
- la diffusion des programmes d’action des par les associations départementales ou locales
infirmier(ère)s auprès des inspecteurs de l’édu- souhaitant intervenir en milieu scolaire.
cation nationale, des directeurs d’école, des L’infirmier(ère) conseiller(ère) technique
inspecteurs pédagogiques régionaux et chefs responsable départemental(e) auprès de
d’établissement afin qu’ils favorisent la prise l’inspecteur d’académie peut être consulté(e)
compte de ces programmes dans les projets en tant que de besoin sur l’organisation de la
d’école et d’établissement; médecine de soins à la demande des chefs
- la mise en place de dispositifs spécifiques: d’établissement (circulaire n° 86-114 du
● l’élaboration de l’information statistique 20 mars 1986).
éducation nationale - affaires sociales dans le Au niveau départemental, il(elle) favorise la
domaine de l’adaptation et de l’intégration mise en œuvre des partenariats avec les
scolaire des élèves atteints d’un handicap; différents services de l’état ainsi qu’avec les
● la participation au groupe départemental collectivités territoriales:
Handiscol et au centre de ressources départe- - les services de la direction départementale des
mental mis en place dans le cadre de la protec- affaires sanitaires et sociales (DDASS),
tion des enfants victimes de violences sexuelles; notamment pour ce qui est du génie sanitaire et
- la participation à la formation des personnels de l’hygiène du milieu, de la surveillance
infirmiers définie au niveau académique; sanitaire particulièrement en cas d’épidémie, de
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maladies transmissibles; que dans le domaine collectif. Il(elle) a un rôle


- les services hospitaliers (notamment pédiatrie de conseiller en matière de prévention, d’édu-
et intersecteurs de psychiatrie); cation à la santé, d’hygiène et de sécurité
- les services décentralisés compétents en auprès des directeurs d’école et des chefs
matière sanitaire, en particulier la protection d’établissement.
maternelle et infantile avec laquelle des liaisons La proximité et la disponibilité qu’il(elle)
fonctionnelles doivent être organisées ainsi entretient en particulier avec les élèves mettent
qu’avec les centres de planification et d’éduca- en évidence son rôle à la fois relationnel,
tion familiale; technique et éducatif.
- les services déconcentrés compétents en Il(elle) contribue à leur épanouissement
matière d’action sociale et de prévention de la personnel et à leur réussite scolaire en favorisant
maltraitance notamment l’aide sociale à leur adaptation à l’École.
l’enfance et le service social départemental; L’organisation et la réalisation des actions
- les services départementaux compétents en menées par l’infirmier(ère) reposent essentiel-
matière de justice et de police; lement sur un travail d’équipe, avec tous les
- l’inspection du travail notamment pour acteurs du système éducatif. Il(elle) assure dans
l’application du code du travail dans les ateliers son champ de compétence, les collaborations
et sections comportant un travail sur machines avec les différents partenaires institutionnels,
dangereuses ; les parents et les réseaux extérieurs.
- les comités consultatifs départementaux de Il(elle) apporte tout conseil et aide aux adultes de
promotion de la santé, comités de pilotage de la communauté scolaire qui en font la demande.
lutte contre la drogue et de prévention des L’infirmier(ère) intervient en direction de
dépendances, conseils départementaux de pré- l’ensemble des élèves mais participe aussi à des
vention de la délinquance, missions locales actions spécifiques.
d’insertion des jeunes; Une attention particulière doit être apportée aux
- les associations et organismes compétents en élèves scolarisés en internat.
matière d’éducation à santé, notamment les
comités départementaux d’éducation à la santé 3.1 Actions en direction de l’ensemble
des élèves
(CODES), la caisse primaire d’assurance
maladie et tous spécialistes ou organismes 3.1.1 Accueillir et accompagner les élèves
concernés par les problèmes de l’enfance et de L’infirmier(ère) accueille tout élève qui le(la)
l’adolescence ; sollicite pour quelque motif que ce soit, y
- les communes, dans de nombreux domaines, compris d’ordre relationnel ou psychologique,
dont des contrats locaux de sécurité; dès lors qu’il y a une incidence sur sa santé ou
- les services vétérinaires; sa scolarité. Après un entretien personnalisé,
- les associations de parents d’élèves. moment privilégié qui permet de nouer une
relation de confiance au cours de laquelle
3 - FONCTIONS DES INFIRMIER(ÈRE)S l’élève peut exprimer une demande, un malai-
DANS LES ÉCOLES ET LES ÉTABLISSE- se, une souffrance en toute confidentialité, il
MENTS SCOLAIRES (elle) évalue la situation, pose un diagnostic
infirmier dans le cadre de son rôle propre, met
L’infirmier(ère) d’établissement, placée sous en place la démarche de soins adéquate et si
l’autorité hiérarchique du chef d’établissement, l’urgence le justifie, oriente vers la structure la
est présent(e) au quotidien dans l’environne- plus adaptée. Dûment formée à cet effet, elle est
ment des élèves tout au long de leur scolarité. à même de jouer un rôle d’observation, de
Dans l’établissement scolaire, il(elle) est le dépistage et de relais dans le domaine de la santé
référent santé tant dans le domaine individuel mentale.
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Il(elle) assure un suivi et un accompagnement Il lui appartient:


individuels, établit les relais nécessaires au sein - d’évaluer le degré de gravité du cas et de
de l’établissement (médecins de l’éducation donner les premiers soins d’urgence à tous les
nationale, assistant(e)s de service social, élèves. Sa responsabilité professionnelle est
psychologues scolaires, conseillers d’orienta- engagée par la décision qu’elle est amenée à
tion psychologues, conseillers principaux prendre ;
d’éducation, enseignants…) dans la prise en - de faire appel, si besoin, au SAMU ou à tout
charge du ou des problèmes identifiés et autre service d’urgence compte tenu de l’orga-
travaille en étroite relation avec les parents et les nisation adoptée dans l’établissement;
professionnels du réseau de santé. - d’appliquer les mesures prévues dans le cadre
Il(elle) effectue le suivi des actes infirmiers ou du protocole national sur l’organisation des
de l’orientation proposés. Dans ce cadre, il soins et des urgences dans les écoles et les
(elle) retranscrit les actes infirmiers sur le cahier établissements publics locaux d’enseignement
de l’infirmière, et, si nécessaire, dans le dossier (EPLE) ;
de santé de l’élève. - d’avertir le directeur d’école ou le chef
Il(elle) est attentive à renforcer l’écoute auprès d’établissement et de veiller à ce que la famille
des élèves et à assurer leur information sur la de l’intéressé soit prévenue chaque fois que
maîtrise du corps. Il(elle) s’attache en particu- nécessaire.
lier à mener une action positive auprès des Il est de sa responsabilité d’effectuer les soins
élèves en terme d’éducation au respect de préventifs ou curatifs qui visent à protéger,
l’autre, notamment à l’égard des attitudes ou maintenir, restaurer et promouvoir la santé des
comportements racistes, sexistes et machistes élèves.
et d’éducation à la sexualité. En cette matière, Il(elle) applique les traitements ambulatoires
il(elle) leur facilite toute information sur l’en- des troubles compatibles avec la scolarité,
semble des méthodes contraceptives, sur la traitements qui sont donnés sur prescription du
pilule d’urgence ainsi que sur les relais agréés médecin de famille, ou, le cas échéant, de sa
(loi n° 2000-1209 du 13 décembre 2000 rela- propre initiative, selon les règles inhérentes à
tive à la contraception d’urgence). l’exercice de sa profession.
Il(elle) accueille également les parents. À cet effet, il(elle) tient à jour:
3.1.2 Organiser les urgences et les soins ● le cahier de l’infirmier(ère), prévu par la note

Il revient au chef d’établissement de mettre en de service n° 95-221 du 12 octobre 1995;


place une organisation qui réponde au mieux ● les fiches infirmières de renseignements

aux besoins des élèves et des personnels (article remplies par les familles ;
57 du décret n° 85-924 du 30 août 1985 modifié ● le récapitulatif des inaptitudes ponctuelles

et circulaire n° 86-144 du 20 mars 1986). d’éducation physique et sportive et d’atelier


Il s’appuie notamment pour cela sur l’avis données par l’infirmier(ère) lorsque l’état de
technique de l’infirmier(ère). santé de l’élève le nécessite.
Quelle que soit son affectation, dans la mesure Elle a accès aux autorisations de traitements et
où il(elle) est présent(e) dans l’école ou d’interventions chirurgicales ainsi qu’aux
l’établissement, l’infirmier(ère) assure la certificats de vaccination.
réponse à l’urgence en se référant en particulier L’action de l’infirmier(ère) s’étend, dans les
au décret n° 93-345 du 15 mars 1993 et au mêmes conditions, aux différentes catégories
protocole national sur l’organisation des soins de personnel en fonction dans l’établissement,
et des urgences dans les écoles et les établisse- pendant les heures où elle est en exercice.
ments publics locaux d’enseignement publié En cas d’accident du travail, il(elle) assure les
dans le Bulletin officiel de l’éducation nationale liaisons nécessitées par l’état de santé des
(hors série n° 1 du 6 janvier 2000). élèves, enregistre les accidents du travail sans
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les gérer ni liquider les dossiers et tient à jour le - soit des élèves signalés au cours de leur scolarité
registre des accidents bénins pour les sections comme étant en situation de fragilité,
professionnelles et technologiques. - soit des élèves d’un niveau donné de classe,
Il(elle) assure, dans les conditions prévues par par exemple CE 2 et 5ème.
le décret n° 93-345 du 15-3-93, l’administration À l’occasion de ce suivi, il(elle) effectue
des médicaments prescrits dans le cadre des notamment :
projets d’accueil individualisés et des - l’entretien avec l’élève;
traitements ambulatoires, ou des médicaments - les examens biométriques;
vendus en officine de pharmacie et répondant - l’examen bucco-dentaire;
aux besoins des élèves et des personnels de - la surveillance de l’hygiène générale;
l’établissement. - le dépistage des troubles sensoriels;
3.1.3 Contribuer, par un dépistage infirmier, - la prise de tension artérielle;
à la visite médicale obligatoire entre 5 et 6 ans - le dépistage des handicaps ou anomalies du
La réalisation de ce bilan s’effectue dans le cadre squelette;
d’un travail en équipe entre infirmier(ère)s, - la vérification des vaccinations;
médecins, enseignants et psychologues - la retranscription des résultats infirmiers sur le
scolaires, dans l’intérêt de l’élève. dossier de santé de l’élève;
L’infirmier(ère) peut participer, en fonction de - le suivi des avis infirmiers donnés aux
son rôle propre, à la détection précoce des diffi- familles ;
cultés d’apprentissage de l’élève.Dans ce cas, - l’orientation de l’élève vers le professionnel
l’accent doit être mis sur la petite enfance et le adapté, si l’urgence le justifie;
début de la scolarité primaire afin d’aider les - le signalement au médecin de l’éducation
élèves les plus fragiles. nationale des enfants qui semblent avoir besoin
À l’occasion de ce dépistage, il(elle) effectue: d’un suivi médical personnalisé.
- l’entretien avec l’élève; La réalisation de ce suivi doit favoriser une
- les examens biométriques; collaboration en particulier entre infirmier(ère)s,
- le dépistage des troubles sensoriels (réf. décret médecins et enseignants dans l’intérêt de l’élève.
n° 93-345 du 15 mars 1993 relatif aux actes 3.1.5 Développer une dynamique d’éduca-
professionnels); tion à la santé
- la vérification des vaccinations. Les axes de la politique de l’éducation nationale
Pour cela, il(elle) a accès au carnet de santé de en matière de prévention et d’éducation à la santé
l’enfant pour la partie qui la concerne. ont été définis dans les circulaires n° 98-108 du
Il(elle) effectue la retranscription des actes 1er juillet 1998 et n° 98-237 du 24 novembre
infirmiers sur le dossier de santé de l’élève. 1998. Cette politique a pour but de proposer aux
Enfin, il(elle) assure le suivi, primordial, des élèves, dans un contexte plus large que la
avis donnés aux familles. famille, les moyens de s’approprier les données
3.1.4 Organiser un suivi infirmier essentielles leur permettant d’effectuer des
L’infirmier(ère) organise, si besoin est, le suivi choix pour eux-mêmes et pour les autres, et de
de l’état de santé des élèves en complément des développer leur esprit critique et leur esprit de
visites médicales obligatoires, en vue de repérer responsabilité.
les difficultés éventuelles de santé ou les élèves Cette dynamique d’éducation à la santé doit
fragilisés. Ce suivi s’inscrit dans le cadre des favoriser la mise en commun des compétences
actions de prévention et d’éducation en matière de l’ensemble des partenaires de l’École. Elle
d’hygiène et de santé individuelle et collective. s’inscrit dans une perspective d’éducation
Il peut s’agir, globale et d’apprentissage de la citoyenneté;
- soit des élèves signalés lors du bilan de la elle promeut une vision positive de la santé qui
6ème année, se traduit par une valorisation des capacités des
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élèves et leur participation active à la vie de et l’étude de l’environnement de l’enfant.


l’établissement. L’infirmier(ère) participe à la mise en œuvre
Les actions d’éducation à la santé visent à des contrôles techniques en concertation avec
rendre l’élève responsable, autonome et acteur le chef d’établissement, le médecin de l’éduca-
de prévention. Elles permettent également de tion nationale, le médecin de prévention des
venir en aide aux élèves manifestant des signes personnels, le chef de travaux, l’ingénieur
inquiétants de mal être: usage de produits licites chargé de la sécurité, les municipalités, les
ou illicites, absentéisme, désinvestissement collectivités territoriales et avec le concours du
scolaire, repli sur soi, conduites suicidaires. service du génie sanitaire de la direction dépar-
L’éducation à la sexualité et à la prévention du tementale des affaires sanitaires et sociales.
sida doit s’inscrire dans le cadre des rencontres Elle portera tout particulièrement sur:
éducatives prévues par la circulaire n° 98-237 ● les locaux scolaires et notamment les ateliers

du 24 novembre 1998. Les modalités ont été (machines dangereuses, bruit, atmosphère,
définies dans la circulaire n° 98-234 du éclairage, etc.) où des recherches ergono-
19 novembre 1998. Il est rappelé qu’une miques peuvent être entreprises;
prévention efficace du sida, des maladies ● les installations sportives: choix des maté-

sexuellement transmissibles, des violences riaux et équipements adaptés aux activités, dans
sexuelles ou encore des grossesses non les salles de cours, les salles de sport et les cours
désirées, nécessite une approche spécifique. de récréation;
La contribution spécifique apportée par les ● les internats;

infirmier(ère)s, en fonction de leur rôle propre, ● les installations sanitaires;

se traduit principalement par: ● la restauration collective (arrêté du 29

● les conseils et informations dispensés aux septembre 1997).


élèves lors des passages à l’infirmerie, des
dépistages infirmiers ou des entretiens person- 3.2 Actions spécifiques
nalisés; 3.2.1 Organiser et réaliser le suivi de l’état de
● la coordination qu’elles sont appelées à santé des élèves
assurer, en leur qualité de référent santé de la En fonction de son rôle propre et des besoins
communauté scolaire avec les autres parte- qu’elle identifie, l’infirmier(ère) met en place
naires institutionnels et les intervenants un suivi particulier en organisant les dépistages
extérieurs ; de certains élèves des classes à risque de
● la participation à l’élaboration du projet santé l’enseignement technique et professionnel, des
de l’école ou de l’établissement à partir des élèves bénéficiant de mesures d’aides spécialisées
besoins repérés des élèves et de leurs demandes ou scolarisés, soit dans les établissements ou
et à la mise en place des rencontres éducatives sections de collège dispensant des enseigne-
sur la santé; ments généraux et professionnels adaptés
● l’évaluation des actions de promotion et (EREA-SEGPA), soit dans les dispositifs
d’éducation à la santé; d’intégration et répond également à la demande
● l’implication dans le dispositif de formation exprimée par l’élève lui-même, ou tout
initiale et continue des personnels. membre de l’équipe éducative. L’infirmier(ère)
3.1.6 Mettre en place des actions permettant indique au médecin de l’éducation nationale les
d’améliorer la qualité de vie des élèves en élèves qui lui paraissent avoir besoin d’un exa-
matière d’hygiène, de sécurité et d’ergonomie men médical personnalisé.
Un effort particulier doit être consacré à la re- 3.2.2 Suivre les élèves signalés par les
cherche sur les facteurs qui peuvent affecter le membres de l’équipe éducative
comportement de l’élève en milieu scolaire L’infirmier(ère) assure les actes infirmiers de
particulièrement en ce qui concerne l’ergonomie dépistage et les contrôles qui sont de sa
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compétence chez les élèves qui lui sont signalés, de cellules d’écoute ou de crise en veillant à
en relation avec les autres partenaires de respecter les consignes définies dans la circulaire
l’équipe éducative. n°97-175 du 26 août 1997 relative à la mise en
Ce suivi doit permettre de s’assurer que toute place des centres ressources et à la circulaire
difficulté scolaire ou comportement difficile n°99-034 du 9 mars 1999 relative à la conven-
d’un élève n’a pas entre autre pour origine un tion nationale signée dans 14 départements avec
problème de santé. Ce suivi individuel de l’élève l’Institut national d’aide aux victimes et de
doit être effectué, quel que soit l’établissement médiation (INAVEM).
qui l’accueille. Une priorité sera donnée aux 3.2.5 Agir en cas de maladies transmissibles
élèves signalés pour absentéisme important, survenues en milieu scolaire
sanctions disciplinaires, troubles du En cas de toxi-infections alimentaires, méningite
comportement, retard scolaire. Dès lors que les cérébro-spinale, tuberculose, l’infirmier(ère), sur
difficultés ne semblent pas liées à un problème avis du médecin, collabore à la mise en place
médical, l’infirmier(ère) assure un suivi et un avec le directeur d’école ou le chef d’établisse-
accompagnement personnalisés de l’élève en ment des mesures prophylactiques de protection
lien étroit avec les familles et en collaboration individuelle ou collective.
avec le service social scolaire, si nécessaire. S’il Il(elle) se tient disponible pour toutes
s’agit d’un problème d’ordre médical, se informations utiles auprès des enseignants et
reporter au chapitre 3.1.2. des parents d’élèves.
3.2.3 Suivre les élèves des établissements Il(elle) informe l’infirmier(ère) conseiller(ère)
de certaines zones rurales, des zones technique responsable départemental(e) auprès
d’éducation prioritaire, des établissements de l’inspecteur d’académie et le médecin de
sensibles et des établissements relevant du prévention des personnels du rectorat; un tra-
plan de lutte contre la violence en milieu vail en réseau peut être mis en place avec les
scolaire services départementaux de l’action sanitaire et
Les difficultés particulières liées à l’isolement, sociale, les services hospitaliers et tout autre
dans certaines zones rurales, et le suivi qu’il service compétent.
convient d’assurer dans les zones d’éducation 3.2.6 Intervenir en urgence auprès d’enfants
prioritaire ainsi que dans les établissements sco- ou d’adolescents en danger (victimes de
laires où les phénomènes de violence se déve- maltraitance ou de violences sexuelles)
loppent de façon inquiétante, imposent à L’école a un rôle fondamental auprès de tous les
l’ensemble des personnels concernés une enfants à qui elle offre un cadre de sécurité face
mobilisation renforcée. L’infirmier(ère), en aux violences et aux carences de certains
liaison étroite avec les membres de la commu- adultes qui les entourent; l’infirmier(ère) doit
nauté éducative, doit être particulièrement aider les enseignants à repérer les élèves en
vigilant(e), afin que tous les élèves qui en ont situation de risque ou de danger, et mettre en
besoin puissent accéder aux soins et bénéficier œuvre toutes les mesures pour assurer la
d’un suivi attentif. protection des élèves; dans ce domaine, le
3.2.4 Mettre en place des dispositifs adaptés travail en réseau est primordial notamment avec
en cas d’événements graves survenant dans les travailleurs sociaux.
la communauté scolaire Il convient, selon le cas, de se référer aux textes
Il convient d’assurer une assistance immédiate en vigueur:
aux victimes ou témoins d’événements ● loi du 10 juillet 1989 n° 89-487 relative à la

traumatisants survenus chez un élève ou un prévention des mauvais traitements et des abus
groupe d’élèves. Les infirmier(ère)s, sous la res- sexuels à l’égard des enfants;
ponsabilité du directeur d’école ou du chef ● loi n° 98-468 du 17 juin 1998 relative à la

d’établissement, collaborent à la mise en place prévention et à la répression des infractions


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sexuelles ainsi qu’à la protection des mineurs; conditions de réalisation de l’intégration avec
● en application de l’article 68 du code de la l’ensemble de l’équipe éducative. Il(elle)
famille et de l’aide sociale, l’infirmier(ère) se participe à la mise en œuvre des soins, des
conformera au dispositif départemental mis en aides techniques et des aménagements néces-
place par le président du conseil général, permettant saires. L’infirmier(ère) participe à l’apprentis-
de recueillir en permanence les informations sage des gestes de la vie quotidienne par les
relatives aux mineurs maltraités et de répondre élèves handicapés, en vue de faciliter leur
aux situations d’urgence, selon les modalités indépendance et leur autonomie, ainsi qu’à
définies en liaison avec l’autorité judiciaire et les l’élaboration du projet individuel d’intégra-
services de l’État dans le département. tion, à la convention d’intégration ainsi qu’aux
● code pénal: article 223-6: non assistance à réunions de synthèse.
personne en péril; article 226-13 relatif au À cette fin, l’infirmier(ère) doit contribuer à
secret professionnel;article 226-14 concernant l’élaboration de l’information statistique
la dérogation à l’obligation de secret éducation nationale/affaires sociales, et
professionnel posé par l’article 226-13; articles participer aux travaux du groupe départemental
227-15 à 227-28 relatifs à la mise en péril des Handiscol.
mineurs ; articles 434-1 et 434-3 concernant la 3.2.8 Aider à la scolarisation des enfants et
non-dénonciation de crime, de délits et la non- adolescents atteints de troubles de la santé
assistance à personne en danger pour les évoluant sur une longue période
mineurs de 15 ans ou à une personne qui n’est L’infirmier(ère) participe au protocole de soins
pas en mesure de se protéger; et d’urgence prévu dans le cadre du projet
● décret n° 93-221 du 16 février 1993 relatif aux d’accueil individualisé (circulaires n° 98-151
règles professionnelles des infirmiers et infir- du 17 juillet 1998, n° 99-181 du 10 novembre
mières (art. 7) : “Lorsqu’une infirmière 1999 en se référant à la note du 29 décembre
discerne, dans l’exercice de sa profession, 1999 relative au protocole national sur l’orga-
qu’un mineur est victime de sévices ou de nisation des soins et des urgences dans les
privations, elle doit mettre en œuvre les moyens écoles et les EPLE).
les plus adéquats pour le protéger, en n’hésitant
pas, si cela est nécessaire, à alerter les autorités 3.3 Les actions de recherche
médicales, ou administratives compétentes La mission de promotion de la santé en faveur
lorsqu’il s’agit d’un mineur de quinze ans” des élèves a également une mission d’observa-
● circulaire n° 97-119 du 15 mai 1997 relative à tion et de surveillance épidémiologique,
l’organisation du dispositif de prévention des conformément aux termes de la loi n° 98-535
mauvais traitements à l’égard des enfants; du 1er juillet 1998 relative au renforcement de
● circulaire n° 97-175 du 26 août 1997 sur les la veille sanitaire. L’exploitation des données
instructions concernant les violences sexuelles; recueillies dans une perspective épidémiolo-
● circulaire n° 99-034 du 9 mars 1999 relative à gique constitue une obligation légale.
la convention éducation nationale-INAVEM Un effort particulier doit être consacré au
sur l’aide aux victimes. recueil des indicateurs qui peuvent affecter le
3.2.7 Contribuer à l’intégration scolaire des comportement de l’élève conformément aux
enfants et adolescents atteints de handicap grilles d’analyse élaborées par la direction de
L’infirmier(ère) participe à l’intégration avec l’enseignement scolaire et la direction générale
l’ensemble de l’équipe éducative en liaison de la santé.
avec les partenaires extérieurs; en liaison avec Dans le cadre des projets d’école et d’établisse-
les soignants de l’enfant, les associations et les ment, l’infirmier(ère) peut être amené(e), à
familles, il(elle) contribue à l’analyse des partir des éléments en sa possession, tel le
besoins particuliers du jeune handicapé et aux cahier de l’infirmier(ère), à effectuer des
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actions de recherche sur les indicateurs de à l’élaboration du projet d’école et d’établis-


santé. sement ;
Ces indicateurs doivent faire l’objet d’une - il(elle) participe au comité d’éducation à la
réactualisation régulière. santé et la citoyenneté (CESC);
- il(elle) est un expert au sein de la commission
3.4 Les actions de formation d’hygiène et sécurité (CHS).
L’infirmier(ère) contribue dans son domaine de Le chef d’établissement responsable de l’appli-
compétence à la formation initiale et continue cation de la politique de santé, d’hygiène et de
de l’ensemble des personnels de l’éducation sécurité, met à la disposition de l’infirmier(ère)
nationale. Il(elle) peut être formateur, en des locaux de nature à respecter la confidentia-
particulier en matière de secourisme, de gestes lité des entretiens et la protection du secret
et postures du travail et d’ergonomie. professionnel ainsi que le matériel adapté à ses
Sa connaissance du développement et des missions pour les soins, les dépistages infir-
comportements des enfants et des adolescents miers et les enquêtes épidémiologiques
permet l’adaptation des contenus de formation; (matériel informatique et accès à des banques
sa spécificité lui donne un rôle d’expert pour la de données...).
validation des contenus de formations propo-
sées, soit dans le cadre académique ou départe- 4.2 Contexte partenarial
mental, soit par des personnes ou organismes Le travail en réseau est une nécessité. Cela
extérieurs. implique des échanges d’informations entre les
L’infirmier(ère) apporte son expertise professionnels appartenant à des institutions
technique dans la formation des personnels qui différentes et un réel partenariat entre services
sont appelés à organiser ou mettre en place les de l’éducation nationale, protection maternelle
protocoles de soins et d’urgence. et infantile, services hospitaliers, intersecteurs
de psychiatrie, médecins généralistes et toutes
4 - CONTEXTE INSTITUTIONNEL ET
PARTENARIAL
personnes ayant des responsabilités auprès des
jeunes (juges des enfants, maires, élus,
4.1 Contexte institutionnel responsables en matière de santé, associations
L’infirmier(ère) est membre de la communauté de parents, services d’aide sociale à l’enfance,
éducative. À ce titre: etc.).
- il(elle) entretient des contacts réguliers avec les Il est nécessaire de développer une logique de
autres membres de la communauté éducative; complémentarité et non de concurrence entre
- il(elle) peut assister aux séances du conseil de les professionnels de santé et les secteurs ayant
classe lorsqu’il(elle) a eu à connaître de la des responsabilités auprès des élèves.
situation particulière d’un élève; Cette circulaire annule et abroge la circulaire
- il(elle) peut être appelé(e) à participer aux n°91-148 du 24 juin 1991 relative aux missions
travaux du conseil d’administration, s’il(elle) et fonctions du service de promotion de la santé
n’est pas élu(e), à titre consultatif, lorsque en faveur des élèves et les circulaires n°10/82/S
l’ordre du jour appelle l’examen d’une question et n° 82-256 du 15 juin 1982 relatives aux
intéressant ses attributions; orientations et fonctionnement du service de
- il(elle) participe aux séances du conseil d’école santé scolaire.
pour les affaires le (la) concernant;
- il(elle) contribue, comme les autres membres Le ministre de l’éducation nationale
de la communauté éducative, à la réflexion et Jack LANG

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