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DROIT ADMINISTRATIF

SEMESTRE 2 – 2009/2010
03.02.2010

SECTION 3 - L'EXECUTION DE L'ACTE


ADMINISTRATIF UNILATERAL

§ 1 - LA FORCE PROBANTE DES ACTES ADMINISTRATIFS

Pour les jugements on parle d'autorité de la chose jugée. Pour les actes administratifs
on parle d'autorité de la chose décidée : ces actes ont une autorité supérieure aux
actes privés.

Ils font foi jusqu'à preuve du contraire et par conséquent ils bénéficient d'une
présomption de légalité. C'est donc à l'administré que revient la charge de prouver
l'illégalité de l'acte administratif unilatéral et ce par tous moyens.

Cela se manifeste dans la fonction publique par le devoir d'obéissance : l'acte


administratif décisoire à une telle force que même s'il est illégal, le subordonné doit obéir.
Une exception: le subordonné pour désobéir doit prouver que l'acte est illégal et qu'il
nuit gravement à un intérêt public.

Si le subordonné obéit à un acte illégal, il est couvert par le service.


§ 2 - LE PRIVILÈGE DU PRÉALABLE

Rappel : l'administration a le pouvoir d'imposer aux tiers (administrés) des obligations de


façon unilatérale sans leur consentement et sans avoir à s'adresser au juge. C'est ce qui fait
que dans la pratique, l'administré se retrouve quasiment toujours en position de défendeur
lors d'un contentieux.

L'administration peut se délivrer elle même un titre exécutoire ce qui est le signe de ce
privilège d'exécution d'office. On en tire la conséquence fondamentale que le recours contre
une décision n'est pas suspensif (sauf exception : le référé suspensif - vu plus loin).

§ 3 - L'EXECUTION PAR LA VOIE ADMINISTRATIVE

Lorsque l'administré refuse de se soumettre à la décision administrative, l'administration


peut bénéficier de différents moyens pour obtenir cette exécution.

Dans les cas les plus évidents, l'administration dispose elle même des moyens
d'exécution (exple: fonctionnaire révoqué = arrêt de traitement).

Mais il existe 3 moyens juridiques plus spécifiques: voir tableau page suivante
Les poursuites pénales les sanctions L'exécution d'office
administratives
Également appelée
L'administration peut recourirl'exécution forcée par voie
L'administration peutà des sanctionsadministrative.
déclencher des poursuitesadministratives C'est la possibilité pour
pénales en matière deindépendantes des sanctionsl'administration d'obtenir
contravention : art R610-5pénales. l'exécution d'une décision
CP qui prévoit que peuventElles sont infligées parexécutoire par la contrainte.
être punies d'amende lesl'administration active elle
personnes quimême et pas par le jugeDes conditions limitatives ont
contreviennent auxpénal. été posées par la
obligations édictées par lesSanctions crées par la loi et jurisprudence:
décrets et les arrêtés deelles peuvent se cumulerTC, 02 Décembre 1902, Sté
police à caractèreavec des sanctions pénalesimmobilière St just:
réglementaires qui relèvent de loisLe commissaire du
différentes (harcèlementgouvernement ROMIEU a
moral ou sexuel : puni pardétaillé le mécanisme qui a
l'administration + puni parété repris tel quel dans la
sanction pénales). décision ("quand la maison
brûle on ne va pas demander
Ces sanctions peuvent êtreau juge l'autorisation d'y
pécuniaires. envoyer les pompiers").
Elles peuvent avoir un effetDe ces conclusions, on peut
direct sur l'activité detirer que l'administration ne
l'administré (retraitpeut recourir à l'exécution
d'agrément ou d'autorisationd'office que dans deux cas
comme le permis deprincipaux (3 en tout):
conduire ou l'autorisation
d'émettre pour une radio). S'il y a urgence.
Chaque cas d'espèce
Ces sanctions vont bénéficier est contrôlé par les
de garanties renforcées (au juges. Certaines fois,
profit de l'administré) qui sont l'urgence est définie
dérivées ou inspirées du droit par danger ou péril.
pénal : application du
S'il n'y a pas
principe des droits de la
urgence, alors 2
défense, de
possibilités:
proportionnalité de la
peine, de légalité, Si la loi l'a prévu
d'impartialité qui s'inspire (exple: mise en
directement de l'art 6 de la fourrière,
CEDH; hospitalisation d'office
des malades
mentaux, obligation
de débroussailler
autour de la maison)
S'il n'existe aucune
autre voie de droit
cad s'il n'y a pas
d'autres moyens à la
disposition de
l'administration que
celui de l'exécution
d'office.

Dans tous les cas, il


faut une résistance de
l'administré =
l'administration doit avoir
mis l'administré en
demeure de respecter la
décision avant l'exécution
d'office.
Toutefois, l'exécution
d'office peut être illégale:
- Si la décision
qu'elle exécute est elle même
illégale
- Si les conditions
de mise en œuvre ne sont
pas respectées (alors que la
décision est légale). Dans ce
cas l'administré peut engager
la responsabilité de
l'administration,
- Soit devant le Juge
administratif:
CE, 8 avril 1961, dame
Klein

- Soit devant le juge


judiciaire en cas de voie de
fait (exple: administration
fiscale qui confisque le
passeport d'un administré
pour éviter la fuite à
l'étranger – ici pas de
fondement légal et conditions
pas réunies)
SECTION 4 - LA SORTIE DE VIGUEUR DE L'ACTE
ADMINISTRATIF

En principe, les décisions administratives ne sont pas affectées d'une durée


d'application, en conséquence de quoi nous avons today des actes de l'ancien régime encore
applicables.
Il n'y a donc pas de désuétude en droit administratif: ce n'est pas parce qu'on applique
pas un acte pendant longtemps qu'il sort de l'ordre juridique.

Le problème est qu'il existe une exigence d'adaptation continuelle de l'administration


(principe de continuité) pour satisfaire au mieux l'intérêt général.
Cette exigence doit être conciliée avec la nécessaire sécurité des relations juridiques.

On distingue donc deux notions:

L'abrogation

Le retrait

Voir le tableau page suivante.

L'ABROGATION LE RETRAIT DE
DE L'ACTE L'ACTE
ADMINISTRATIF ADMINISTRATIF
Sortie de vigueur non= annulation
rétroactive de l'acte.administrative cad
L'abrogation peut êtrepar l'administration
totale ou partielle. (auteur ou son >) et
Peut être faite parrétroactive de la
l'auteur de l'acte oudécision. Le retrait est
son supérieur. toujours total.
Il faut distinguerDans la mesure où le
l'abrogation desretrait se heurte au
actes ppe de non
réglementaires derétroactivité, on
celle des actesdistingue selon que
individuels l'acte soit régulier ou
irrégulier
Actes réglementaire Actes individuels Acte régulier Acte irrégulier
CE, 6 janv. 1961, l'administration doit Si l'acte irrégulier
Vannier: respecter le ppeSi l'acte régulier créecrée des droits, sous
Les administrés n'ontd'intangibilité desdes droits alors il neréserve d'un texte
aucun droit aueffets individuelspeut être retiré: c'estcontraire et en dehors
maintien d'undes actesl'application du pped'une demande du
règlement. administratifs. de non rétroactivité. bénéficiaire, alors on
L'abrogation estOn distingue donc les applique le
possible à toutactes créateurs de considérant suivant:
moment même si ladroits des actes nonSi l'acte régulier neCE, Ass., 26 oct.
durée d'applicationcréateurs de droits. crée pas de droits2001, TERNON:
prévue est alors il peut toujours"l'administration ne
Actes non créateurs
postérieure à être retiré (exple:peut retirer une
de droits:
l'abrogation. sanction décision individuelle
Ici pas de mise en jeu
disciplinaire). explicite créatrice de
de la sécurité
Les administrés se droits, si elle est
juridique car aucun
sont vu reconnaître illégale, que dans le
droit créé.
un droit d'initiative délai de 4 mois
Abrogation toujours
pour l'abrogation suivant la prise de
possible et même
dans : CE, 3 fév. cette décision".
obligatoire à la
1989, CIE ALITALIA
demande de
A noter que TERNON
l'administré.
Les administrés fait l'impasse sur les
Ce sont les :
peuvent obtenir décisions implicites et
- actes négatifs (rejet
l'abrogation d'un les textes
d'une demande)
règlement dans 3 dérogatoires (exple :
- actes préparatoires
cas: code de l'urbanisme
(avis…)
- Si rglmt illégal dès déroge à TERNON
- actes inexistants
l'origine pour les délais).
(actes tellement
irréguliers qu'ils sont
- Si rglmt devenu Quoiqu'il en soit, la
réputés n'avoir jms
illégal à la suite d'un jurisprudence
existé – pas de délai
changement de TERNON protège les
pour agir)
circonstances administrés du retrait
- actes obtenus par
légales (hypothèse d'un acte
fraude
Alitalia). Cette administratif
- actes précaires et
conditions est parfois créateur de droit
révocables
subtile (exple: y'a t-il pourtant illégal :
(autorisation
changement de c'est la
d'occupation du
circonstances légales prédominance de la
domaine public)
si changement de sécurité juridique
- actes recognitifs (qui
constitution.
reconnaissent une
situation)
- Si rglmt devenu
illégal à la suite d'unActes créateurs de
changement dedroits:
circonstances deCe sont les actes qui
faits (exple:vont attribuer une
ECOSOC comportesituation juridique.
des représentants deDepuis 2002, les
syndicats, si créationactes pécuniaires
de nvx syndicats, lesont des actes
rglmt doit-il changer?) créateurs de droits
(prime à un
fonctionnaire…).
Distinction entre
actes individuels
créateurs de droits
LEGAUX et actes
individuels
créateurs de droits
ILLEGAUX:
Légaux: Ils ne
peuvent être
abrogés.
Leur
modification ne peut
résulter que d'un
AAI contraire cad un
acte qui
intervient selon les
formes et procédures
prévues
par les textes (exple :
nomination –
révocation).
Illégaux:
abrogation
possible tant qu'ils
ne
deviennent pas
définitifs = dans le
délai de
recours contentieux.
06.02.2010

CHAPITRE 3 – LE CONTRAT ADMINISTRATIF

En droit public comme en droit privé, le contrat repose sur un accord de volonté pour
produire des effets de droits subjectifs.

SECTION 1 - LA NATURE JURIDIQUE DES CONTRATS


DE L'ADMINISTRATION

L'administration peut passer des contrats administratifs mais aussi des contrats privés.
Certains domaines ne peuvent faire l'objet de contrats.
La puissance publique ne peut se défaire totalement de sa mission de service public, elle
ne peut notamment pas déléguer l'organisation même du service public:
 CE, 11 Janv. 1961, BARBERA

On ne peut pas déléguer l'activité de réglementation (exemple: état civil). Certains


services publics sont par nature non délégables.

C'est le cas de la police administrative :

 CE, 17 juin 1932, CASTELNAUDARY


 CE, 29 déc. 1997, Cne D'OSTRICOURT (stationnement)
 CE, 1993, Cne de MENTON

Les fonctionnaires sont dans une situation légales et réglementaires cad qu'ils ne peuvent
pas faire l'objet d'un contrat (la nomination se fait par un acte administratif unilatéral par
lequel les fonctionnaires deviennent titulaires):
 CE, 25 oct. 1929, PORTEBOIS

§1 – LA NOTION DE CONTRAT ADMINISTRATIF

La distinction entre les contrats de droit privé de l'administration et les contrats


administratifs de l'administration repose sur 2 critères:

Soit sur un critère légal


Soit sur un critère jurisprudentiel

A – Le critère légal

Dans ce cas, les parties n'ont pas le choix de la nature juridique du contrat.
Plusieurs références légales:

Loi du 28 pluviôse an 8 : Concerne les marchés de travaux publics qui sont


des contrats administratifs.

Art L2231-1 du Code Général de la Propriété des Personnes Publiques


(CGPPP): Concerne les contrats d'occupation du domaine public.

Loi MURCEF de 2001: Précise que les marchés passés en application du code
des marchés publics sont des contrats administratifs.

Ordonnance du 17 juin 2004: les contrats de partenariat sont des contrats


administratifs.

Loi de 1988: les BEA (Baux emphytéotiques administratifs) sont des contrats
administratifs.

En sens inverse, il existe des contrats de droit privé par détermination légale:

Loi du 2 juillet 1990 concernant la poste et ses relations avec les usagers

B – Le critère jurisprudentiel

Ce critère joue à défaut de détermination légale.

Le juge a longtemps hésité entre différentes solutions quant au choix du critère de


reconnaissance du contrat administratif:

Le Critère du service public (quand l'objet est l'exécution du service public) :


 CE, 4 mars 1910, THEROND

La présence ou non dans le contrat d'une clause exorbitante du droit


commun:
 CE, 31 juillet 1912, Sté des Granits Porphyroïdes des Vosges

La jurisprudence s'est fixée dans:

 CE, 20 avril 1956, Epoux BERTIN:


Arrêt qui dit qu'est un "contrat administratif par nature", le contrat qui est conclu par une
personne publique et qui :
soit comporte une clause exorbitante du droit commun,
soit à pour objet l'exécution même du service public.

1. La condition nécessaire: la présence d'une


personne publique

Un contrat entre 2 personnes privées n'est pas un contrat administratif et présumé de


droit privé.
Toutefois, cela devient possible dans les cas suivants:
Si une des personnes privées agit en vertu d'un mandant explicite d'une personne
publique:
CE, 30 janvier 1931, Sté BROSSETTE( moins important)

Dans le cas où le contrat est relatif à des travaux qui appartiennent par nature à
l'Etat, aux personnes publiques:
 TC, 8 juillet 1963, Sté PEYROT.( à savoir vu en TD).
 TC, 12 nov. 1984, Sté ECO MIXTE TUNNEL Ste MARIE AUX MINES.

Dérogation concernant les marchés passés par des concessionnaires


(délégataires) de service public, de travaux publics qui agissent pour le compte
de collectivité publique (d'une personne publique).
C'est ce qu'on appelle la théorie du mandat administratif (ou implicite): c'est
le cas où les biens en fin de contrat intègrent le patrimoine de la personne
publique:
CE, Sect°, 30 mai 1975, Sté d'équipement de la région Montpelliéraine.

Par ailleurs, un contrat entre 2 personnes publiques a, en principe, un caractère


administratif ce qui implique une présomption:
 TC, 21 mars 1983, UNION DES ASSURANCES DE PARIS

Mais cette présomption peut être renversée quand le contrat a pour but d'assurer des
prestations de SPIC et que ce contrat ne fait naître que des relations de droit privé:
 CE, 11 mai 1990, BUREAU D'AIDE SOCIALE BLENOD PONT A MOUSSON

2. la conditions nécessaire alternative: service public


ou clauses exorbitantes

Le contrat qui est passé par une personne publique ne peut être administratif que s'il
répond à un autre critère qui est matériel, cad s'il a pour objet l'exécution d'un service
public ou s'il répond à un critère formel, cad s'il y a présence de clauses exorbitantes du
droit commun.
Concernant l'exécution du service public (critère matériel), "une relation directe et
suffisamment précise et étroite" avec l'exécution du service public suffit à rendre le contrat
administratif (De Laubadère, Moderne et Delvolvé):

 CAA Paris, 7 juillet 1992, SA LA CAMPINOISE


Les conventions associant "étroitement" un Sté à l'exécution d'un service public
sont administratives

Concernant les clauses exorbitantes du droit commun, il peut s'agir de clause de


modification unilatérale, un pouvoir de contrôle renforcé de l'administration généralement
dans un but de police:

 CE, 31 juillet 1912, Sté DES GRANITS PORPHYROÏDES DES VOSGES


Quand une personne publique passe un contrat, celui-ci est réputé administratif,
même s'il n'est pas lié à l'exécution d'un service public, dès lors qu'il contient des clauses
exorbitantes du droit commun. En l'espèce, contrat de droit privé.

Dans certains cas, la notion de clause exorbitante est remplacée par la référence à un
régime exorbitant du droit commun:

 CE, 19 janvier 1973, Sté D'EXPLOITATION ELECTRIQUE DE LA RIVIÈRE


DU SANT:
Le contrat est administratif dès lors qu'il se situe dans "un environnement
réglementaire" exorbitant alors même qu'il ne contient aucune clauses
exorbitantes.
§2- LES CATEGORIES DE CONTRATS ADMINISTRATIFS

A – La délégation de service public(DSP).

La définition de la loi MURCEF de 2001 est codifiée à l'art 1411-1 du CGCT:

C'est un contrat par lequel les personnes morales de droit public confient la gestion d'un
de ses services publics dont elles ont la responsabilité à un délégataire public ou privé dont
la rémunération est substantiellement liée aux résultats d'exploitation du service.

Cette délégation de service public est en soi une catégorie de contrats qui comprend
notamment la concession ou la régie intéressée (règles différentes).
L'intérêt de la délégation de service public est que le choix du cocontractant se fait
intuitu personae (le choix est libre).

La passation du contrat est soumise à des règles de transparence, de publicité, de


mise en concurrence( CE, 3 nov. 1997, Sté MILLION DI MARAIS).

Le délégataire étant rémunéré par une redevance pour les services rendus sur les
usagers, c'est lui qui prend le risque financier d'exploitation (risque commercial):
 CE, 7 nov. 2008, DEPARTEMENT DE LA VENDEE

A défaut du critère relatif à la ressource (= rémunération substantiellement liée aux


résultats d'exploitation) le contrat risque,d'être qualifié de marché public:
 CE, Sect°, 20 mai 1998, Cté DE Cne DU PIEMONT DE BARR

Grands modèles de DSP :


- Concession : contrat par lequel une pers public ou privée s'engage à gérer pour le
concédant soit 1 SP soit des travaux publics.( contrat long).
La régie intéressé : le cocontractant (régissant) exploite un SP pour le compte du
déléguant pour lequel il effectue les recettes et les dépenses.
L'affermage : contrairement à la concession, le preneur (l'affermier) exploite un service
public sans qu'il est eu à financer de construction des équipements.
B – le marché public

Les contrats qui sont passés en application du code des marchés publics (CMP) sont
obligatoirement des contrats administratifs.
Le CMP résulte d'un décret du 1er août 2006 (les marchés publics ne sont pas des
obligations civiles et commerciales qui relèvent de l'art 34 donc c'est un décret qui définit les
règles).

Les marchés publics sont des "contrats conclu à titre onéreux entre les pouvoirs
adjudicateurs et des pouvoirs économiques, publics ou privés, pour répondre à leurs
besoins en matière de travaux, de fournitures ou de services. La rémunération est un
prix versé par l'acheteur public c'est-à-dire la personne publique et pas par l'usager".
Les pouvoirs adjudicateurs sont: l'Etat, les Collectivités territoriales et leurs
établissements publics non industriels et commerciaux ainsi que les personnes privées qui on
un mandat des ces personnes publiques.

Pour qu'il y ait marché public, il faut:

Un accord de volonté
Le contrat peut être passé avec un personne publique ou avec un personne privée
Le contrat est toujours conclu à titre onéreux quelque soit la forme du prix:
 CE, 4 nov. 2005, Sté JC DECAUX
Le contrat par lequel une sté fournit à une commune du mobilier urbain
qu'elle est autorisée, à titre exclusif, à exploiter à des fins publicitaires constitue
un marché public soumis au CMP car il répond aux 2 exigences d'un marché
public: l'existence d'une prestation en faveur d'une personne publique et la
conclusion d'un contrat à titre onéreux (qq soit la forme que prend le prix).
L'objet du marché est de répondre à un besoin d'intérêt public ce qui permet de le
différencier de la subvention.

Les 3 grandes catégories de marchés publics sont:

Les marchés de travaux: ils ont pour objet la conception et / ou l'exécution d'un
ouvrage relatif à des bâtiments. On applique ici ce que l'on appelle le caractère
attractif de la notion de travaux publics qui a été établit dans CE, 28 mars 1955,
EFFIMEFF.

les marchés de fourniture ( achat comme en droit privé, crédit bail....).

les marchés de service. ( transport par courrier, publicité, nettoyage...).


Ces marchés doivent respecter : égalités des traitements dans le choix des candiadats,
transparences de procédures.
Le marché public est un contrat d'adhésion, de nombreuses clauses ne sont pas
négociables. Si un marché est supérieur à 20 000 euros alors il doit être écrit.

Différentes pièces sont constitutives d'un marché public:


l'acte d'engagement (l'offre)
un cahier des charges (conditions d'exécution)
Les documents ont un caractère réglementaire.

C – Le contrat de travail (de louage de services)

En matière de relations professionnelles dans la fonction publique, il y a des titulaires


et des non titulaires:
 TC, 25 mars 1996, PREFET RHONE ALPES c/ BERKANI
"Les personnels non statutaires travaillant pour le compte d'un SPA sont des agents
contractuels de droit public quel que soit leur emploi"
Critère organique: l'employeur est une personne publique
Critère matériel: SPA
Jurisprudence Confirmée par:

 CE, 26 juin 1996, Cne CERESTE


 CCASS, 18 juin 1996, GONIN

Jurisprudence applicable à défaut de texte posant le contraire.

10.02.2010

D – Les contrats de partenariat

Ils ont été crées par une ordonnance (ratifiée) du 17 juin 2004.

Définition:

C'est un contrat administratif par lequel l'Etat, une collectivité territoriale ou un


établissement public, va confier à un tiers pour une période déterminée (qui va varier en
fonction de la durée d'amortissement des investissements) une mission globale qui a pour
but le financement, la construction, la transformation, l'entretien, la maintenance, l'exploitation
ou la gestion d'ouvrages de biens nécessaire au service public.

Le contrat peut aussi avoir pour objet la conception de ces ouvrages et/ou les
prestations de services pour le service public.

La rémunération ressemble à celle du marché public cad un paiement par la personne


publique.

Plusieurs raisons à ces contrats: la principale tient à la complexité des projets. Le


contrat de partenariat permet de mieux associer le cocontractant à la définition même du
projet et du montage financier ou juridique (exemple: établissements pénitenciers).
SECTION 2 - LE REGIME JURIDIQUE DES CONTRATS
ADMINISTRATIFS
En droit privé, le contrat est la loi des parties.

En droit administratif, on considère que les obligations, notamment du cocontractant, ne


sont pas figées à la conclusion du contrat.

L'administration, parce qu'elle poursuit un but d'Intérêt général, doit pouvoir adapter le
contrat, dans le silence ou même pouvoir se dégager des clauses du contrat (même si ces
dernières l'interdisent).

En contre partie, le cocontractant a droit à un équilibre financier du contrat.


Il ne peut s'opposer à un changement de clauses dans le contrat mais il peut se voir
rembourser.

Les contrats administratifs sont soumis à de grands principes:

principe général d'égalité d'accès


la transparence
la liberté contractuelle

§ 1 - LES RÈGLES DE PASSATION DES CONTRATS

A – la passation des délégations de service public

Les personnes publiques ont une liberté de choix du mode de gestion de leur service
public.
Cette liberté de choix va s'exprimer différemment selon qu'il s'agisse de l'Etat ou des
collectivités territoriales.
Concernant les collectivités territoriales:

Il faut une délibération des l'assemblée locale sur le choix de la délégation de service
public.

Puis il faut la publication d'un avis d'appel à candidature qui laisse 1 mois pour
présenter les offres.

Ensuite, une commission "DSP" de la collectivité fait la liste des entreprises admises
à concourir. Les entreprises sélectionnées reçoivent alors les documents de consultation
(quantité, qualité, tarifs).

Un délai est laissé pour soumettre les offres qui sont transmises à cette commission
"DSP" qui donne un avis.
L'exécutif engage librement la négociation avec une ou plusieurs entreprises, puis il
saisit l'assemblée délibérante de son choix. Cette dernière doit donner son approbation pour
que l'exécutif puisse signer le contrat qui et ensuite transmis au préfet.

Concernant l'Etat:

La différence est qu'il n'existe pas de commission "DSP". C'est l'autorité responsable
(chef de service – préfet) qui va négocier et choisir le délégataire.

B – la passation des marchés publics

Dans tous les cas, il existe une commission d'appel d'offres sachant que le décideur,
pour l'Etat, est la personne ayant la qualité de chef de service, préfet, ministre.
Pour les établissements publics, il s'agit du chef de service, président et directeur.
Pour les collectivités territoriales et les établissements publics locaux, la commission
associe l'exécutif et des membres de l'assemblée délibérante (3 à 5 mbres). La commission
choisit.

1. les procédures de passation des marchés publics

Il existe différentes formes de procédures de passation de marchés publics et qui sont


strictement formalisées:
L'adjudication n'existe plus depuis 2001. Elle consistait en l'attribution du marché à
l'entreprise qui proposait le pris le plus bas.

Elle permet aux pouvoirs adjudicateurs


de fixer librement les modalités de la
la procédure adaptée
procédure en fonction de la nature du
besoin à satisfaire.

C'est la procédure de droit commun.


Le pouvoir adjudicateur choisit le
cocontractant sans négociation sur la
base de critères objectifs qui ont été
portés à al connaissance de candidats.
l'appel d'offre 2 types d'appel d'offre:
l'appel d'offre ouvert: toutes les
entreprises peuvent remettre une
offre (=y répondre)
l'appel d'offre fermé: sélection
des entreprises qui peuvent
remettre une offre

Le pouvoir adjudicateur négocie les


conditions du marché avec un ou
plusieurs candidats
La procédure négociée
On ne peut passer par cette procédure
que dans des cas limités (exple: cas
d'urgence)

Le dialogue compétitif
Le pouvoir adjudicateur conduit un
dialogue avec les candidats qui vise à
définir ou à développer une solution
pour répondre à ses besoins

Le pouvoir adjudicateur choisit un plan


ou un projet après une mise en
concurrence et avis d'un jury (souvent
Le concours
dans le domaine de l'architecture).
Le jury examine les candidatures et
donne un avis.

2. les procédures de contrôle des marchés publics

Il existe 2 référés spécifiques:

le référé pré contractuel

le référé contractuel

LE REFERE PRE CONTRACTUEL LE REFERE CONTRACTUEL

Il est prévu dans le code de justiceCrée par une ordonnance de mai 2009
administrative à l'art L551-A. qui créer l'art L 551-13.

Il est utilisé en cas de manquementIl s'exerce quand le contrat est déjà


aux obligations de publicité et designé.
mise en concurrence.
Les personnes qui peuvent saisir le juge
Le juge (Président du TA) est saisisont les candidats et le préfet.
avant la conclusion du contrat.
L'apport essentiel de cette procédure est
Il peut ordonner à l'auteur duque la signature du contrat ne fait plus
manquement (commune, région, Etat)obstacle à la saisine du juge.
de se confirmer à ses obligations. Il peut
également suspendre l'exécution deLe juge a des pouvoirs nouveaux et
toutes décisions de passation derenforcés: il peut suspendre l'exécution
contrat. du contrat, l'annuler, prononcer la
Le contrat ne peut plus être signé àrésiliation, réduire la durée ou infliger
partir de la saisine du tribunal. des amendes.
C – Droit de la concurrence

On applique le droit de la concurrence aux marchés publics:

 CE, 3 nov. 1997, Sté MILLIONS ET MARAIS


Application de l'ordonnance de 1986.
Le CE dit que la personne publique, lorsqu'elle passe une délégation de
service public provoque des répercutions et des effets économiques d'ou la
nécessaire application du droit de la concurrence.
§ 2 - DROITS, POUVOIRS ET OBLIGATIONS
RECIPROQUES DE L'ADMINISTRATION ET DU
COCONTRACTANT

A – les pouvoirs de l'administration

Ces pouvoirs existent en tout état de cause et l'administration ne peut y renoncer

1. Pouvoir de direction, de contrôle et de sanction de


l'administration

- le pouvoir de direction: c'est le pouvoir d'émettre des ordres de service.

- le pouvoir de contrôle: ou pouvoir de surveillance sur l'exécution correcte et même


personnelle du contrat. Ce pouvoir peut conduire à l'exercice d'un pouvoir de sanction.

- le pouvoir de sanction: il est exercé après mise en demeure si le contractant a


commis une faute. Ce pouvoir présente la particularité de pouvoir être exercé d'office sans
avoir à recourir au juge excepté dans le cas de la résiliation car c'est la sanction la plus
grave.

17.02.2010

2. Pouvoir de modification unilatérale

C'est une création purement jurisprudentielle.

Souvent les contrats comportent des clauses qui permettent à l'administration de


modifier le contenu du contrat.

Ce pouvoir appartient à l'administration même si rien n'est prévu dans le contrat.


Ce pouvoir de modification unilatérale a été reconnu dans:

 CE, 21 mars 1910, Cie GENERALE DES TRAMWAYS

A partir de 1971, on comprend que le régime juridique du contrat appartient au juge.

Ce pouvoir peut même permettre à l'administration de mettre fin prématurément au


contrat de façon discrétionnaire mais pour un motif d'Intérêt général (attention ici il ne s'agit
pas de faute):

 CE, 2 mai 1958, DISTILLERIE MAGNAC-LAVAL

Ce pouvoir de modification ne peut pas s'appliquer aux clauses financières du contrat


(rémunération). L'administration ne peut pas non plus modifier l'objet même du contrat.
B – Les droits du cocontractant face aux pouvoirs
de l'administration

Ces droits sont en réalité d'ordre financier. Il s'agit du droit à être rémunéré soit à raison
du service, soit à raison des travaux réalisés.

Ce prix prend deux formes principales:


concession : redevance sur les usagers
marché public : prix payé par l'administration

En ce qui concerne le pouvoir de modification unilatérale de l'administration, la


contre partie pour le cocontractant est le droit d'être indemnisé en totalité des charges
supplémentaires.

En cas de résiliation faite dans l'Intérêt général, l'administration doit indemniser en


totalité pour le dommage casé et/ou pour le gain manqué.

Autre possibilité d'indemnisation: en cas de faute de l'administration (responsabilité pour


faute) dans l'exécution du contrat.

Exple: contrats annulés pour cause d'irrégularités commises par l'administration lors de
la passation du contrat (à condition que cocontractant ne soit pas au courant)

§ 3 - L'INFLUENCE DE FAITS NOUVEAUX SUR L'EXECUTION


DU CONTRAT
Il y a 3 théories qui concernent la modification du contrat suite à des faits imprévus:

Le fait du prince
La sujétion imprévue
L'imprévision
La force majeure

LE FAIT DU SUJETION IMPREVISION FORCE MAJEURE


PRINCE IMPREVUE
C'est l'augmentation Elle concerne lesThéorie fondée dans: Il existe une force
directe ou indirecte marchés de travauxCE, 30 mars 1916, majeure de type
par l'administration publics. Cie D'ECLAIRAGE administratif élaborée
des charges liées à L'entreprises deDE BORDEAUX dans:
l'exécution du travaux publics qui  CE, 9 dec 1932,
contrat. est confrontée à desL'idée est que dansCie de Tramways de
La personne difficultés graves etl'intérêt de la
Cherbourg
publique à l'origine anormales (matériellecontinuité du
de cette aggravation ou mêmeservice public, leDéfinition:
est la même que technologique) a droitjuge décide que leLa force majeure est
celle partie au à une indemnité quicocontractant a droitun événement
contrat mais elle agit représente la totalitéà être aidé parextérieur aux parties
en une autre qualité du coûtl'admnistration absolument
(≠ de partie au supplémentaire. lorsque la poursuite
indépendant de leur
contrat sinon on du contrat est rendue
volonté et
serait dans le cas du particulièrement
irrésistible cad qui
pouvoir de difficile du fait de
empêche
modification). circonstances
définitivement la
extérieures dans
continuation du
Exple: un maire lesquelles il n'a
contrat.
édicte un arrêté de aucune
police dont les effets responsabilité.
autrement dit le
se répercutent sur le Cette théorie
contrat cesse d'être
contrat de transport s'applique à tous les
viable.
conclu entre la contrats
Le cocontractant est
commune et une sté administratifs.
libéré de son
de tramway. Conditions obligation d'exécution
d'application de cetteau contraire de
La mesure en théorie: l'imprévision.
question doit Les
frapper circonstances La force majeure
spécialement le doivent êtrepermet donc la
cocontractant et anormales résiliation du
doit revêtir une et/ou cocontractant à la
gravité exceptionnell demande, a priori, du
particulière. Quand es (dépendcocontractant soit à
le fait du prince est des arrêts) l'amiable soit par le
reconnu, Les juge.
l'administration est circonstances
obligée d'indemniser doivent être
intégralement le imprévisibles
cocontractant: , sachant que
CE, 2 fév. 1983, cet aléa peut
Union des être :
transports publics d'ordre
économi
que
(hypo.
de l'arrêt
de
1916)
d'ordre
administ
ratif :
CE, 4
mai
1949,
Ville de
Toulon
(dévalua
tion de
la
monnaie
)
d'ordre
naturel:
CE, 23
Janvier
1959,
Cne
d'Huez
(remont
ées
mécaniq
ues pas
exploita
bles car
pas de
neige et
donc
pas de
clients)
les
circonstances
doivent être
indépendant
es de la
volonté du
cocontractan
t. Cela ne doit
pas relever de
difficultés
internes
les
circonstances
doivent
entraîner un
véritable
bouleversem
ent
économique
du contrat.
On peut parler
d'une
situation
extracontract
uelle
temporaire.
Ce caractère
temporaire est
important car
il permet de
faire la
différence
avec la force
majeure.
Bouleverseme
nt
économique:
 CE, 22 fev
1963, Ville
d'Avignon -
cocontractant
avait continué
à verser des
dividendes
aux
actionnaires.
Ce versement
de dividende
est il
compatible
avec la notion
de
bouleverseme
nt éco? Oui,
dit le juge
Conséquence de
l'application de la
théorie:
même si ces
conditions sont
réunies le
cocontractant a
toujours l'obligation
d'exécuter
intégralement son
contrat car la
difficulté est
temporaire: 
CE, 5 nov. 1982, Sté
Propetrol
le cocontractant a
droit à une indemnité
d'imprévision
octroyée par
l'administration ou
par le juge. Elle est
destinée à permettre
la poursuite de
l'exécution du
contrat. Elle est
évaluée en fonction
de la date d'ouverture
et de fin de la période
extracontractuelle.
Elle ne couvre pas
l'intégralité de la
surcharge financière
(en général 80%)
§ 4 - LA FIN DES CONTRATS ADMINISTRATIFS

Il existe 2 hypothèses de fin de contrats administratifs:

les causes normales d'extinction:


C'est le cas quand l'objet du contrat est réalisé ou quand la durée fixée par
le contrat est accomplie

l'extinction anticipée. plusieurs cas :

l'intervention d'un texte de loi. Exple: loi de nationalisation qui met fin à une concession
l'accord des parties
la résiliation de plein droit. Exple: force majeure, faillite de l'entreprise
la résiliation anticipée pour motif d'Intérêt général
la résiliation pour faute de cocontractant

Lorsqu'on n'arrive pas à trouver d'accord lors un litige peut se développer et le juge peut
être saisi.

Les recours en matière de contrat relèvent du plein contentieux parce que le litige met
en jeu des droits subjectifs (l'acte est l'expression d'un accord de volonté).

Il y a 2 types de contentieux : le REP (contentieux objectif) et le Plein contentieux


(contentieux subjectif).

Le CE a notamment indiqué que le contrat administratif ne peut faire (en principe) l'objet
d'un REP en raison de l'effet relatif du contrat:
 CE, 4 août 1905, MARTIN
Seules les parties sont recevable à exercer un recours contrôle contrat car il a un
effet relatif aux parties.
MAIS il dit néanmoins que le REP est recevable lorsqu'il est exercé par les tiers à
l'encontre des actes détachables du contrat.
Exple: la délibération du conseil municipal qui autorise le maire à signer la
concession. C'est un acte détachable (AAU) attaquable par la voie du REP.

2 précisions du CE:

 CE, 10 juillet 1996 CAYZEELE


Le REP est possible contre les clauses réglementaire (Rappel: à l'intérieur du
contrat de concession il peut y avoir des clauses contractuelles et des clauses à caractère
réglementaire).
L'apport de cet arrêt est que les tiers peuvent attaquer l'intérieur du contrat.

 CE, 16 juillet 2007, Sté TROPIC TRAVAUX SIGNALISATION


Le CE ouvre aux concurrents évincés de la conclusion d'un contrat, un
recours direct contre ce contrat: c'est du plein contentieux.
Cela permet d'obtenir l'annulation du contrat, ce qui n'était pas toujours possible
dans le cas d'un REP contre un acte détachable (en effet, on peut recommencer la procédure
par exple, afin qu'il n'y ait pas annulation du contrat).

PARTIE 2: LES LIMITES DE L'ACTION


ADMINISTRATIVE

TITRE 1: LE CONTROLE JURIDICTIONNEL


DE L'ADMINISTRATION
SOUS TITRE 1: LES REGLES DE
COMPETENCES
JURIDICTIONNELLES
CHAPITRE 1 - LA REPARTITION DES COMPETENCES
ENTRE LES 2 ORDRES DE
JURIDICTION

Il existe 2 grands principes qui peuvent déterminer la compétence de la juridiction


administrative:

le principe organique qui est de lui confier les litiges qui impliquent les personnes
publiques

le principe matériel qui permet de lui octroyer les litiges ou affaires qui sont conduites
dans l'Intérêt général cad qui impliquent l'application du droit administratif

SECTION 1 - LA CONSTRUCTION PROGRESSIVE DE


LA JURIDICTION ADMINISTRATIVE

Cette juridiction administrative est née d'une volonté double:

Ecarter les tribunaux judiciaires des litiges administratifs


Une conception originale delà séparation des fonction (administrer et juger)
§ 1 – LA SEPARATION DES AUTORITES

2 textes essentiels:

La loi des 16 et 24 août 1790, art 13: "les fonctions judiciaires sont distinctes et
demeureront toujours séparées des fonctions administratives. Les juges ne pourront, à
peine de forfaiture, troubler de quelque manière que ce soit, les opérations des corps
administratifs ni citer devant eux les administrateurs pour raison de leurs fonctions"

Décret du 16 fructidor an 3: "défenses itératives sont faites aux tribunaux de


connaître des actes de l'administration de quelque espèce qu'ils soient"

La juridiction administrative émerge de l'interprétation de ces textes.

§ 2 – LA SEPARATION DES FONCTIONS

Au début du 19ème, un adage : "juger l'administration c'est encore administrer". Il y a


donc confusion entre la fonction d'administrer et la fonction de juger.
Autrement dit, les juges de l'administration sont des administrateurs actifs (le roi, les
ministres). L'administration est donc juge et partie.

Ceci étant, le CE est crée par la Constitution de l'an 8 en tant qu'organe purement
consultatif (avis sur les litiges, rédaction de projets de lois).

20.02.2010
La loi du 28 pluviôse an 8, crée les conseils de préfecture qui sont les ancêtres des
tribunaux administratifs créés en 1953.
On reste dans un système de justice retenue car ces l'administration qui décide: c'est la
théorie du ministre juge.

Avec la loi du 24 mai 1872, on passe de la justice retenue à la justice déléguée au


CE qui reçoit le pouvoir de trancher les litiges de manière souveraine.
Pourtant, et malgré cette loi, le passage va se faire de manière très progressive.

En 1880, le CE va considérer que le ministre n'est pas tenu de motiver ses décisions :
cela signifie que le ministre n'a plus à prendre d'actes juridictionnels.

L'abandon total de la théorie du ministre juge s'est fait dans:


 CE, 13 Déc. 1889, CADOT
Le CE admet la recevabilité du sieur Cadot en premier ressort. Cela signifie que le
ministre ne tranche plus en premier ressort et qu'il n'est donc plus juge.

Cette confusion de la fonction d'administrer et de juger explique 2 points importants qui


perdurent encore today:

Pendant longtemps, on a confondu les voies de recours contre les actes administratifs
et les voies de réformation contre les jugements (jusqu'en 1930 – 1940) alors que les
jugements ne sont pas des actes administratifs.
Exple type: confusion entre le REP et le pourvoi en cassation

L'exigence d'une décision préalable pour former un recours contre un acte de


l'administration. Cela paraît logique mais par exple dans le cas ou l'administration n'a
pas pris un texte il faut d'abord faire une demande à l'administration ou on l'enjoint de
prendre ce texte et c'est son silence ou son refus que l'on attaquera.

Par ailleurs, le CE s'estimait compétent (sur le fondement d'un texte de 1790) dans les
cas ou le requérant réclamait la condamnation pécuniaire de l'Etat: c'est la théorie de l'Etat
débiteur.
Il s'estimait aussi compétent à l'encontre des actes dits d'autorité mais pas à l'encontre
des actes dits de gestion car application du droit privé.

Une des conséquence de la séparation des fonctions (administrer et juger) est que les
administrateurs doivent respecter la chose jugée par le juge administratif.
La violation de la chose jugée est assimilée à la violation de la loi.

En sens inverse, le juge ne peut pas faire acte d'administrateur (se substituer à lui, ne
peut pas lui adresser des injonctions).
SECTION 2 - LA REPARTITION DES COMPETENCES
JURIDICTIONNELLES

§ 1 - LES CRITERES DE REPARTITION DES COMPETENCES

A – le critère général de compétence: le service public

Léon Duguit s'est fondé sur l'interprétation de la décision: TC, 8 fév. 1873 BLANCO
pour parvenir à une assimilation du service public à la compétence du droit administratif.

Application de la théorie du service public (qui entraîne automatiquement l'application du


droit administratif:

CE, 6 Fév. 1903, TERRIER


CE, 4 Mars 1910, THEROND

L'appréciation de ce critère s'est toutefois nuancée avec le temps.


Pourquoi?
Il est imparfait car il ne fonctionne pas avec le temps et plus particulièrement depuis:
 TC, 22 janvier 1921, BAC D'ELOKA

C'est un critère qui reste imprécis dans la mesure ou des personnes privées peuvent
se voir confier des missions de service public:
 CE, 1942, MONTPEURT

Toutefois, ce critère fonctionne toujours dans certains cas.

B – les critères subsidiaires de compétences

Il y a 3 critères subsidiaires:

Le critère organique cad qu'en règle générale pour que le juge administratif soit
compétent il faut que l'action soit dirigée contre une personne publique.
On a ici une présomption de compétence de la juridiction administrative mais qui
peut être renversée.

Exple de l'application de ce critère:

 CE, 21 Déc. 2007, LIPIETZ


Mise en cause de la SNCF dans la déportation des juifs. Quelle est la
juridiction compétente?
Ici application du critère organique et juge judiciaire compétent car la SNCF
était une société d'économie mixte à l'époque.

La puissance publique: les PREROGATIVES DE PUISSANCE PUBLIQUE


Exple: les actes relatifs à l'entrée et au séjour des étrangers en France.
La cour de cassation a énoncé que ces actes démontraient des
prérogatives de puissance publique.
L'existence d'un texte de loi spécifique.
Exple: loi du 28 pluviôse and 8 pour les litiges de travaux publics qui pose
le juge administratif comme compétent.

§ 2 - LA COMPÉTENCE DU JUGE ADMINISTRATIF LIMITEE A


L'ACTIVITÉ DE L'ADMINISTRATION

A - les litiges relatifs aux autorités publiques étrangères


(susceptibles de les mettre en cause)

Le juge administratif est compétent à l'égard des seules autorités administratives


françaises.
Cela signifie que l'activité administrative française à l'étranger entraîne la compétence
du juge administratif.
Il n'appartient pas au juge administratif français de connaître des rapports internationaux
entre l'Etat français et les autres: ce sont des actes de gouvernement donc le juge
administratif est incompétent.

Seuls les actes détachables de ces relation internationales sont contrôlables:

 CE, 30 mai 1952, DAME KIRKWOOD


L'acte d'extradition qui est un acte administratif d'exécution d'un traité est un acte
détachable.

L'exercice des compétences diplomatiques n'est pas contrôlable.

B - l'incompétence en matière de litiges qui mettent en


cause le pouvoir législatif
La séparation des pouvoirs et le principe de souveraineté du pouvoir législatif interdisent
aux juges (administratifs et judiciaires) de s'immiscer ans les actes concernant directement
les assemblées parlementaires.

Cette interdiction s'applique:

A l'activité législative

Aux votations

Aux actes parlementaires

Voir tableau page suivante.

L'ACTIVITE LES VOTATIONS LES ACTES


LEGISLATIVE PARLEMENTAIRES
Cette interdiction Cette interdiction
s'applique à l'activité s'applique enfin aux actes
législative proprement dite L'interdiction s'appliqueparlementaires cad les
ce qui signifie que le jugeaussi aux votations. règlements intérieurs, les
administratif ne contrôle pas résolutions prises par les
la validité des lois. La Le juge administratifassemblées ainsi que les
jurisprudence est constanten'est plus compétent pouractes des organes
depuis: contrôler les référendumsadministratifs des
 CE, 11 nov. ARRIGUI depuis un revirement duassemblées.
conseil constitutionnel: Cette interdiction est
La nvlle question confirmée par une
prioritaire de  CC, 25 juillet 2000, ordonnance du 17
constitutionnalité neHAUCHEMAILLE novembre 1958.
change, à priori, rien sur le confirmé par le CE:
fond car c'est toujours le  CE, 24 mars 2005, Il y a toutefois 2
conseil constitutionnel quiHAUCHEMAILLE exceptions prévues par
appréciera la l'ordonnance de 58
constitutionnalité de la loi. concernant les actes des
Le juge ne contrôle pas Même évolution pourorganes administratifs:
la loi qui est l'acte pris parl'élection présidentielle:
un organe considéré  CC, 14 mars 2001, Les litiges individuels
comme législatif au momentHAUCHEMAILLE entre les
de l'édiction de l'acte. fonctionnaires et
C'est pour cette raison l'administration de
que des textes de l'ancien Idem pour les élections leur assemblée
régime ne peuvent pas êtreparlementaires pour Les dommages
contrôlés. lesquelles le juge causés par les
administratif n'est pas services des
Exple: l'édit de moulin decompétent. assemblées
1566 sur le domaine
public. Suite à un revirement de
Certains actes du jurisprudence, le juge
régime de vichy comme la administratif se reconnaît
mise en place d'actes compétent en matière de
d'organisation de passation des marchés
profession. publics des assemblées
depuis:
Idem pour les actes pris
sur le fondement de l'art  CE, 5 mars 1999,
16: Président de
 CE, 2 mars 1962, l'assemblée
RUBIN DE SERVENS nationale
Les actes pris par le Avant cette date la
Président dans le passation des marchés
domaine de la loi ne publics était considérée
sont pas contrôlables alors comme un acte
que ceux pris dans le parlementaire.
domaine du
règlement oui.

le juge contrôle en
revanche si le décret de
promulgation a bien été
pris.
Il contrôle également si
la loi a été promulguée et
pour les traités s'ils ont été
ratifiés ou approuvés et
publiés: le juge contrôle
donc ce qui gravite autour
de la loi.
C - l'incompétence en matière de litiges mettant en cause
la justice judiciaire

Le CE applique un critère principal de nature matérielle mais il applique aussi


résiduellement un critère organique: il va présumer qu'il n'est pas compétent pour une
mesure prise par un magistrat judiciaire.

Ce critère matériel a été formulé par:

 TC, 27 nov. 1952, PREFET DE LA GUYANNE

Dans cette décision le TC affirme la compétence du juge administratif pour connaître


des mesures relatives à l'organisation du service judicaire:
L'arrêt du fonctionnement (vacances judiciaires)
La suppression u création d'un tribunal
Les actes relatifs au statut des magistrats (recrutement, avancement, sanction):
 CE, 14 mars 1975, ROUSSEAU
 CE, 17 avril 1953, FALCO ET VIDAILLAC
Concerne l'élection des membres du CSM

Le TC affirme également l'incompétence du juge administratif pour connaître des


mesures relatives au fonctionnement du service judiciaire:

les actes juridictionnels édictés par les magistrats judiciaires

les actes de procédure


Exple: L'administration saisit un bien dans le cadre d'une procédure
pénale. C'est le juge judicaire qui reste compétent.

les actes préparatoires aux décisions judiciaires


Exple: la mise en mouvement de l'action publique, le actes de police
judiciaire
Par contre, les actes de police administrative sont de la compétence du juge
administratif.

les actes d'exécution des jugements judiciaires


Exple: les décisions de grâce du président
Les actes d'exécution des peines

24.02.2010

Le juge administratif est donc incompétent pour les actes d'exécution qui seraient
indissociables de la décision de justice ou des conséquences qui seraient inévitables.
En revanche, si l'acte n'est qu'une conséquence éventuelle ou possible delà décision de
justice judiciaire alors le juge administratif est compétent.

Exple: le refus par l'administration d'assurer par la force publique l'exécution


des décisions de justice judiciaires: le juge administratif est
compétent pour ce refus.

Illustration du refus de l'administration d'exécuter une décision judiciaire:

 CE, 30 nov. 1923, COUITEAS

 CE, 3 juin 1938, STE DE LA CARTONNERIE ST CHARLES


En l'espèce, le refus était justifié car un trouble de l'ordre public était possible.

§ 3 - LA COMPETENCE DEROGATOIRE DU JUGE JUDICAIRE


EN MATIÈRE DE L'ACTIVITÉ DE L'ADMINISTRATION
Plusieurs possibilités pour habiliter le juge judicaire.

A - la compétence judiciaire par détermination législative

Cette détermination législative de la compétence du juge judicaire se retrouve dans les


domaines suivants:

le contentieux fiscal en matière d'impôts indirects

la loi du 31 déc. 1957 qui attribue au juge judicaire la compétence pour les dommages
de toute nature causés par un véhicule quelconque même si véhicule de
l'administration.
En 99, o s'est posé la question devant le CE, de savoir si un conteneur
d'ordure état un véhicule: non, malgré les roulettes…

Ces régimes dérogatoires peuvent amener des problèmes en matière de


contentieux notamment en matière de travaux publics
Exple: des fissures causées par les vibrations d'un véhicule =
compétence du juge judicaire sur un chantier de travaux
publics.
Si les fissures sont causées par un tir de mine sur un
même chantier alors compétence du juge administratif.

La gestion des régimes de sécurité sociale

L'expropriation sur le montant de l'indemnité

Le contentieux du droit de la concurrence concernant les sanctions de


l'autorité de la concurrence (AAI) qui sont de la compétence de la CA de
Paris.
B - la gestion privée

Ce sont les cas ou l'administration utilise des procédés de droit commun.

C'est le cas pour les SPIC:


 TC, 22 janvier 1921, STE COMMERCIALE DE L'OUEST AFRICAIN

Le CE dans un arrêt de 2006, a confirmé que la gestion des autoroutes n'était pas du
SPIC mais du SPA, donc compétence du juge administratif dans les litiges entre usagers et
sociétés d'autoroute.

Les contrats des SPIC sont toujours des contrats de droit privé même s'ils contiennent
des clauses exorbitantes.

Pour les agents, la compétence est judiciaire pour les litiges qui sont individuels.
Exple: litige sur la rémunération = litige individuel et juge judicaire
Litige sur les conditions d'emploi = juge administratif

C'est le cas pour la gestion du domaine privé:


Il s'agit des biens des personnes publiques non affectés à l'usage public comme les
forets domaniales par exple.

C. les matières réservées à l'autorité judiciaire

Le juge judiciaire est historiquement considéré comme le meilleur garant des libertés
fondamentales.
Il est gardien de la liberté individuelle qui est un PFRLF.
Il existe deux domaines dans lesquels le juge judiciaire a toujours été considéré comme
compétent en application de ces principes.

1. l'Etat et la capacité des personnes

En la matière, c'est le code civil qui s'applique et qui précise que c'est la juridiction
civile de droit commun qui est seule compétente pour les contestations en matière de
nationalité des personnes physiques.

On a ici une compétence générale pour tous les litiges qui vont concerner les actes de
l'Etat civil (exple: faute sur un acte d'Etat civil qui a causé un préjudice), les litiges relatifs à la
famille, les litiges relatifs au nom patronymique et même au prénom (Attention: pour la
francisation des noms le juge administratif retrouve sa compétence).

En matière de nationalité, on a également un bloc de compétences sauf en ce qui


concerne les personnes morales pour lesquelles on peut retrouver la compétence du juge
administratif.

Tous les litiges concernant la capacité des personnes, y compris la capacité électorale
sont de la compétence du juge judiciaire.

2. la protection des libertés et de la propriété


privée

Il existe deux théories jurisprudentielles:

La théorie de l'emprise
La voie de fait
a. la théorie de l'emprise

C'est une théorie bâtie dans la décision:

 TC, 17 mars 1949, MINISTRE DES ANCIENS COMBATTANTS c/ STÉ


RIVOLI SÉBASTOPOL

La compétence du juge judiciaire s'impose quand l'administration s'est rendue coupable


d'une emprise irrégulière cad lorsqu'elle a porté atteinte à des droits réels immobiliers privés
ou à la propriété immobilière, sans titre juridique.

3 conditions doivent être réunies pour caractériser l'emprise IRREGULIÈRE:

Une véritable dépossession cad une main mise sur la propriété privée.
Elle n'a pas à être totale, elle peut être partielle.
Exple: administration qui fait une route sur le terrain de quelqu'un

L'atteinte doit être portée à un droit réel immobilier ou à la propriété immobilière.


Droit réel immobilier: concession funéraire dans un cimetière: on est
pas proprio de l'emplacement mais on a des
droits forts dessus.

L'emprise doit bien être irrégulière.


Si l'administration a un titre, l'emprise sera régulière et donc la compétence sera
administrative.

Les conséquences de l'emprise irrégulière:


Elle emporte la compétence du juge judiciaire mais uniquement pour réparer le
préjudice qui résulte de l'emprise.

En principe, le juge judiciaire n'est pas compétent pour apprécier le casractère irrégulier
de l'emprise donc il faut obligatoirement passer devant le juge administratif qui, s'il constate
une emprise irrégulière, renverra devant le juge judiciaire.

Le juge judiciaire n'a pas de pouvoir d'injonction.


Exple: l'expropriation n'est pas du pouvoir du juge judiciaire.
Il ne peut que réparer le préjudice qui peut en résulter.

Il y a eu un revirement de jurisprudence concernant les ouvrages publics aussi bien


du juge judiciaire que du juge administratif. Un adage, "ouvrage mal planté ne peut être
détruit" interdisait la destruction d'un ouvrage public construit sans titre.
En 2003, un revirement de jurisprudence pose des conditions limitatives qui autorisent
la destruction d'un ouvrage public construit sur un terrain qui n'appartient pas à
l'administration qui a construit. Le terrain peut être privé mais il peut aussi appartenir à une
autre personne publique. Exple: EDF (SPIC) qui construit sur un terrain qui appartient à une
commune).

b. la voie de fait

La jurisprudence a évolué et a perfectionné le système.


La théorie contemporaine a été posée par :

 TC, 23 oct. 2000, PREFET DE POLICE c/ BOUSSADAR

Le but de cette théorie contemporaine est de sanctionner certaines illégalités


particulièrement graves de l’administration sanctionnées par la perte de son privilège de
juridiction (= juge administratif perd sa compétence).
Considérant de la décision du TC :
"Il n'y a de voie de fait que si l'administration, soit a procédé à l'exécution forcée, dans
des conditions irrégulières, d'une décision, même régulière, portant une atteinte grave au
droit de propriété ou à une liberté fondamentale soit à pris une décision ayant l'un ou l'autre
de ces effets à la conditions toutefois que cette dernière décision soit elle même
manifestement insusceptible d'être rattachée à un pouvoir appartenant à l'autorité
administrative."

Il existe donc 2 conditions essentielles et cumulatives de la voie de fait:

Il faut une illégalité d'une particulière gravité cad une vraie dénaturation de l'action
de l'administration qui agit en dehors de ses pouvoirs.

Une atteinte au droit de propriété ou à une liberté fondamentale


Concernant la propriété, elle peut appartenir aussi bien à une personne privée
qu'à une personne publique.

 CE, 8 avril 1961, DAME KLEIN – Sur la question de savoir où commence la


propriété.

Dans l'arrêt:  CE, 18 nov. 1949, CARLIER


Le CE indique que la propriété peut être mobilière et donc a fortiori immobilière
 c'est la différence avec l'emprise qui ne couvre que la propriété
immobilière

Concernant les libertés fondamentales, c'est la jurisprudence qui décide au


cas par cas.
Il faut une atteinte à une liberté qui peut être aussi bien publique qu'individuelle.

Exple type: atteinte à la liberté d'opinion


 TC, 8 avril 1935, ACTION FRANCAISE
L'atteinte à la liberté d'opinion est une voie de fait

Autre libertés protégées:

l'inviolabilité du domicile
la liberté de culte
la liberté d'aller et venir :
 TC, 9 juin 1986, Mr EUCAT c/ TPG DU BAS RHIN
La rétention du passeport de Mr Eucat pour raisons fiscales est
une voie de fait

Toutefois, en 2001, le TC a dit que la rétention du passeport en


matière de droit des étrangers n'est pas une voie de fait car le préfet
agit dans son domaine de compétence même s'il y a effectivement une
atteinte à la liberté d'aller et venir

Il existe 2 modalités ou variétés de voie de fait:

La voie de fait par manque de droit (rare) qui résulte d'une décision qui est
manifestement insusceptible d'être rattachée à un pouvoir de l'administration.
C'est l'hypothèse de l'arrêt CARLIER de 1949.

La voie de fait par manque de procédure qui résulte de l'exécution forcée irrégulière
d'une décision qui, elle, peut être régulière (ou irrégulière).

Exple: démolition d'une habitation jugée dangereuse suite à un arrêté de


péril légal mais après la fin du délai de recours.
Les conséquences juridictionnelles de la voie de fait:

Il y a une plénitude de compétence du juge judiciaire qui peut se prononcer sur


l'action en indemnité mais qui peut aussi apprécier la légalité de la décision
administrative cad qui peut constater l'existence de la voie de fait:
 TC, 30 oct. 1947, BARINSTEIN
Concernant la compétence du juge judiciaire pour constater l'existence de la voie
de fait

Toutefois le juge administratif reste compétent pour se déclarer incompétent quand il y a


voie de fait.
Dans le cas d'une voie de fait, le juge judiciaire peut cette fois adresser des injonctions
à titre principal à l'administration et même à titre préventif ce qui n'est pas possible devant
le TA.
SECTION 3: LES CONFLITS DE COMPETENCE

§ 1 - LA PROBLEMATIQUE DE LA REPARTITION DES


COMPETENCES

Il existe 2 procédés de répartition principaux:

La qualification (ou attribution) législative de compétence

La clause générale de compétence (critère du Service Public)

Il y a toutefois des difficultés de mise en œuvre et il existe deux types de conflits:


Les conflits d'attribution qui sont les conflits de compétence cad que les 2 ordres de
juridiction interprètent de façon ≠ le partage des compétences.
Ce ne sont pas des conflits de juridictions qui interviennent entre 2 juridictions du
même ordre et qui nécessitent un règlement de juge (fait par le CE dans l'ordre
administratif).
Ces conflits d'attribution sont de deux types:
conflits positifs
conflits négatifs

les conflits de décision qui est l'hypothèse de décisions juridictionnelles


rendues sur le fond et qui s'avèrent contradictoires (c'es en quelque sorte ce qui
arrive suite à l'échec du règlement du conflit d'attribution)

03.03.2010

§ 2 - LE TRIBUAL DES CONFLITS

Ils ont été créés par la constitution de 1848.


Il a été définitivement confirmé (après quelques suppressions) par la loi du 24 mai
1872.

Puis son organisation a été modifiée et améliorée notamment par le décret de juillet
1960.

Sa mission a été précisée dans:

 TC, 17 avril 2000, PREFET DU VAL DE MARNE


Il s'agit de veiller au principe de la séparation des autorités
administratives et judiciaire et de trancher les questions de compétence
entre les deux ordres de juridiction dans le respect du droit à une juridiction
indépendante et impartiale.

A- La composition du tribunal des conflits

Il est composé de 9 membres titulaires, 2 membres suppléants et un ministère public de


2 commissaires du gouvernement.

Les titulaires sont:


le garde des sceaux (c'est le Président de droit)
3 conseillers d'Etat
3 conseillers à la cour de cassation
2 membres élus par les 7 précédents (parmi les magistrats des deux ordres)

Ces membres désignent le vice président pour 3 ans. C'est lui qui dans la pratique dirige
le TC car le garde des sceaux ne préside réellement le TC qu'au moment du renouvellement
triennal et en cas de nécessité de "vider le partage des voix".

B- Le fonctionnement

Le Quorum est de 5 membres.


La récusation n'est pas possible
Le délibéré a lieu à huis clos et aucun recours n'est possible

C- Le jugement des conflits


Le TC est une juridiction d'attribution cad qu'il n'est compétent que pour les litiges qui lui
sont expressément attribués par un texte.

Il y a 3 types de conflits:
le conflit positif
le conflit négatif
le conflit de décision au fond

1. le conflit positif

Il y a conflit positif quand le préfet (donc l'administration active) estime, avant qu'une
décision définitive du juge judiciaire ait été rendue, que cette juridiction s'est déclarée
compétente à tort pour connaître de ce litige.

Le préfet adresse un déclinatoire de compétence au ministère public du tribunal


judiciaire. Ce déclinatoire de compétence doit être motivé et respecter certaines règles de
forme.

La juridiction judiciaire doit alors surseoir à statuer et doit se prononcer dans les 15 jours
sur le déclinatoire. 2 réponses possibles:

le tribunal reconnaît le bien fondé du déclinatoire. La procédure judiciaire


est alors close.
Il appartient alors aux parties de se retourner devant le juge administratif.

Le tribunal rejette le déclinatoire par un jugement de compétence par


lequel il reconnaît sa compétence.
Le préfet a 15 jours pour s'incliner ou maintenir sa position initiale.
S'il maintient sa position il prend un arrêté de conflit qui oblige à nouveau
les juridictions judiciaire à surseoir à statuer et qui déclenche la saisine du TC
par le garde des sceaux (qui est destinataire de l'arrêté de conflit).
Cette saisine se nomme: l'élévation du conflit.

Si le conflit est élevé, le TC a 3 mois pour décider et déterminer la juridiction


compétente.
Si 1 mois après ce délai de 3 mois, le tribunal n'a pas statué, la juridiction initiale
(judiciaire) peut reprendre l'affaire.

Pendant ce délai, le TC a plusieurs possibilités:

Il peut soit confirmer l'arrêté de conflit.


Cela signifie que le juge judiciaire est incompétent mais attention: cela ne
signifie pas pour autant que le juge administratif est compétent.
Pourquoi? Car s'il s'agit d'acte de gouvernement et que le requérant saisit
le juge administratif, ce dernier se déclarera aussi incompétent.

Il peut infirmer l'arrêté de conflit sur le fond (et pas sur la forme).
Cela signifie que l'ordre judiciaire est compétent et la procédure reprend là
ou elle s'était arrêtée.

Le conflit peut être élevé en matière civile mais pas criminelle, en 1 ère instance et
en appel mais pas en cassation.

2. le conflit négatif

C'est la situation dans laquelle deux juridictions d'un ordre ≠ successivement saisies
d'un même litige se sont expressément déclarées incompétentes car elles considèrent que
c'est l'autre ordre qui est compétent.

Une des parties doit saisir le TC du même litige (que celui soumis aux tribunaux).
Si le TC estime que les conditions sont remplies, il annule la sentence qu'il estime
infondée et renvoi les parties devant la juridiction qui a rendue la sentence infondée.

Le décret du 25 juillet 1960 organise la prévention des conflits négatifs: le 2nd tribunal
qui s'apprête à rendre un jugement d'incompétence doit renvoyer l'affaire au TC et ce avant
de rendre son jugement d'incompétence.

3. le conflit de décision au fond

C'est un conflit crée par une loi du 21 avril 1932.


C'est l'hypothèse de décisions juridictionnelles définitives rendues sur le fond de la
même affaire par des juridictions des 2 ordres et qui sont exactement contradictoires ce qui
entraine un déni de justice.

Le TC est saisit par toute partie intéressée dans les 2 mois du prononcé de la dernière
décision et il juge définitivement le litige en substituant sa décision aux décisions
contradictoires.

4. le renvoi pour difficultés sérieuses de


compétences

Egalement prévu par le décret du 25 juillet 1960.


Lorsque le CE est saisi d'un litige qui demande à juger une question de compétence qui
soulève une difficulté sérieuse et qui met en jeu la séparation des autorités administratives et
judiciaire, il peut préventivement renvoyer cette question au TC. C'est une faculté et non une
obligation.
Cette procédure est aussi valable devant la cour de cassation.

CHAPITRE 2: LA JURIDICTION ADMINISTRATIVE

SECTION 1 – LA NOTION DE JURIDICTION


ADMINISTRATIVE

§ 1 - L'AUTORITÉ COMPETENTE POUR CREER UNE


JURIDICTION ADMINISTRATIVE

Ici on fait application de l'art 34 de la constitution de 58 qui pose la compétence du


législateur pour créer de nouveaux ordres de juridictions.

En revanche, la création d'un tribunal dans un ordre juridique est de la compétence du


pouvoir règlementaire.

La loi est nécessaire pour créer des tribunaux qui ont une compétence distincte ou
spécifique.

§ 2 - LE CRITERE DE LA JURIDICTION
Il est parfois difficile de distinguer l'activité juridictionnelle de l'activité administrative car
certains organes ont les deux types de compétences (exple: les ordres professionnels).

Il existe 2 critères pour identifier une juridiction:

Le critère légal
Un texte crée un organisme et le qualifie expressément d'organe
juridictionnel.

Le critère jurisprudentiel qui est d'ordre matériel.


Il a été dégagé par le CE:

 CE, 12 déc. 1953, DE BAYO


En l'espèce, il s'agissait d'un ordre professionnel.
L'idée de l'arrêt est qu'un organisme a des pouvoirs
juridictionnels lorsqu'il peut régler définitivement avec force
de chose jugée le ou les litiges qui lui sont soumis

Accessoirement si cela ne suffit pas, il faut se référer à la procédure


suivie et à la composition de l'organisme et au formalisme (qui se
rattache à la procédure) comme la motivation par exple.

Dans:  CE, 12 juillet 1969, SIEUR L'ETANG, le CE indique que le CSM est une
juridiction quand il statue en tant que conseil de discipline.

La difficulté avec le CE est que dans la majorité des cas, il est assez elliptique et il se
contente de dire que l'organisme est juridictionnel ou pas sans préciser pourquoi.

§ 3 - LE CRITERE DU CARACTERE ADMINISTRATIF DE LA


JURIDICTION
On retrouve les deux critères précédents:

Le critère légal: un texte qui précise que la juridiction est administrative

Le critère jurisprudentiel : la méthode du faisceau d'indices quand les textes sont


muets

Cette méthode a été mise en place dans:


 CE, 7 fév. 1947, D'AILLIERES

Le juge s'intéresse principalement à la nature du litige.


Il s'intéresse aussi à la composition de l'organisme et aux caractères de la
procédure.
Exple: caractère écrit de la procédure (CE, 12 juillet 69, SIEUR
L'ETANG pour le CSM)

§ 4 - LE STATUT CONSTITUTIONNEL DE LA JURIDICTION


ADMINISTRATIVE

La constitution de 58 mentionne le CE au titre de ses compétences consultatives.

Le CC a dans un 1er temps consacré en tant que PFRLR l'indépendance de la


juridiction administrative dans une décision du 22 juillet 1980 relative à la loi d'amnistie.
La loi de laquelle est issue ce PFRLR est la loi des 16 et 24 aout 1790.

Dans un 2nd temps, dans une décision du 23 janvier 1987 relative au conseil de la
concurrence le CC consacre un nouveau PFRLR :

"A l'exception des matières réservées par nature à l'autorité judiciaire, relèvent en
dernier ressort de la compétence de la juridiction administrative l'annulation ou la réformation
des décisions prises dans l'exercice des PPP (…) par les personnes publique ou les
personnes placées sous leur contrôle"

exple: le conseil de la concurrence est une AAI qui à un pouvoir de sanction


dont l'appel dépend de la CA de paris
SECTION 2 - L'ORGANISATION DES JURIDICTIONS
ADMINISTRATIVES

§ 1 - LE CONSEIL D'ETAT

C'est l'ancêtre du conseil du roi.


Il a été crée par la constitution du 22 frimaire an 8 en tant que conseil consultatif pour
l'élaboration des lois.

C'est la loi de 1872 qui en fait définitivement une juridiction en lui octroyant la justice
déléguée.

A - L'organisation du CE

C'est une petite structure: entre 300 et 350 membres + l'équivalent en personnel
administratif.

Le CE est présidé par le 1er ministre supplée par le garde des sceaux.
En réalité, il est présidé par son vice président nommé par décret du Président en
conseil des ministres (parmi les conseillers d'Etat).

La hiérarchie:
Vice Président
Président de section
Conseiller d'Etat en service ordinaire
Maitre des requêtes (3 ans)
Auditeurs (sortie ENA)

L'avancement ne fonctionne qu'a l'ancienneté.

Il existe 7 section au CE:

La section du contentieux divisée en 10 sous sections


5 sections administratives : intérieur, finances, travaux publics, social, administration
Une section rapport et études

Il existe 4 formations de jugement issues de la section du contentieux:

Assemblée du contentieux
Section
Sous section réunies (2 à 4)
Sous section simple

B - Les attributions du CE

Le CE a précisé que son dualisme fonctionnel n'est pas en soit contraire aux intérêts du
justiciable cad à l'art 6 de la CEDH.

Lorsque des membres du CE interviennent dans la fonction consultation pour un décret


ils n'interviennent pas si un litige survient au sujet de ce décret.
1. les attributions administratives du CE

Ces attributions se subdivisent en 3 catégories:

Les attributions consultatives puisque le CE participe à la confection des lois (art


39 projets de lois), des ordonnances (art 38).
Il donne son avis sur les projets de décret quand son intervention est prévue
(décret en CE).
Le but de cette consultation est que le CE donne son avis et propose les
modifications nécessaires.
Dans certains cas il peut même rédiger les textes à la demande du 1er ministre.

Il peut proposer des réformes aux pouvoirs publics.

Dans son rapport annuel, une partie est consacrée à des "considération
générales" qui portent sur l'étude d'une question administrative ce qui permet au
conseil de pointer du doigt des problèmes à l'attention du gouvernement (2009 :
droit au logement)

Attributions de type hiérarchique parce qu'il existe une mission permanente


d'inspection des juridictions administratives qui est dirigée par le vice Président du CE.

Rôle d'administration active cad qu'a la demande du 1er ministre ou d'un ministre, le
vice Président peut désigner un membre du CE pour une mission d'inspection

2. les attributions contentieuses du CE

Le CE est le juge administratif suprême.


Ses décisions ne sont susceptibles ni d'appel ni de cassation or sa particularité est qu'il
peut être compétent en 1er et dernier ressort, en appel et en cassation.

a. La compétence directe (1er ou dernier


ressort) ou souveraine:

Un décret du 22 février 2010 a modifié les choses.


Cette compétence n'est pas homogène. Elle concerne:

Les recours contre les ordonnances et les décrets du Président de la République

Les recours contre les actes individuels (pas règlementaires!) des ministres et des
autres autorités à compétence nationale et contre leurs circulaires et instruction de
portée générale.

Le recrutement et la discipline des agents nommés par décret du Président de la


République (ambassadeurs, préfets, professeur de l'enseignement, magistrats)

Recours contre les organismes suivants au titre de leur mission de contrôle et de


régulation: CNIL, AFLD (dopage), CNCIS (écoutes téléphoniques), CSA, ARCEP
(postes télécommunications), AMF.

Les actions en responsabilité contre l'Etat pour durée excessive de la procédure


devant la juridiction administrative:

 CE, 2006, POTCHOU ET AUTRES

Les recours en interprétation et en appréciation de la légalité (renvoi du juge


judiciaire)

Les recours contre les acte administratif dont le champ d'application s'étend au
delà du ressort d'un seul TA (exple: les élection régionales ou les élections au
parlement européen).

10.03.2010

b. le CE, juge d'appel

Le CE va rejuger toute l'affaire, au fond, dans des cas résiduels:

En matière d'élections municipales et cantonales


En matière de questions préjudicielles du juge judicaire
En matière de reconduite à la frontière

c. le CE, juge de cassation

Il est juge de cassation des décisions juridictionnelles qui sont rendues par les
juridictions administratives qui statuent en dernier ressort : les CAA ou le dernier degré des
juridictions administratives spécialisées comme la cour des compte par exple.

Les juridictions administratives inférieures, cad CAA et tribunaux administratifs, peuvent


saisir le CE d'une demande "d'avis contentieux" pour les questions de droit nouvelles
qui présentent une difficulté sérieuse et qui se posent dans de nbx litiges (3 conditions
cumulatives)
Le CE a trois mois pour rendre son avis qui ne lie pas la juridiction qui a posé la
question. Cette dernière doit surseoir à statuer dans l'attente de la réponse ou au maximum
jusqu'à l'expiration du délai de 3 mois.
C'est une procédure intéressante car cela permet de résoudre assez vite de nouveaux
contentieux et d'harmoniser les décisions des tribunaux inférieurs.
Elle est surtout utilisée en matière fiscale.
§ 2 - LES COURS ADMINISTRATIVES D'APPEL

Créées par la loi du 31 déc. 1987.


Leur corps est distinct de celui du CE.
On a crée les CAA dans l'espoir d'améliorer la gestion des flux.
Les cours sont peu nombreuses: 8 (Bordeaux Lyon Nancy Nantes Paris Marseille Douai
Versailles).

Chaque cour est présidée par un conseiller d'Etat. Chaque cour est divisée en chambre
de jugement ou d'instruction (5 conseillers par chambre)

Les attributions:

Elles sont juges d'appel des jugements des TA (sous la réserve de la compétence
directe du CE qui va court circuiter la compétence des TA).
Leurs décisions sont des arrêts qui sont soumis au CE par la cassation.

Leurs compétences:

Un décret du 24 juin 2003, a supprimé l'appel pour certains petits litiges indemnitaire < à
10 000 euros.
On passe alors directement du TA au CE cad à la cassation.

Les membres des CAA peuvent aussi exercer des fonctions consultatives ou
administratives (donner des avis au préfet par exple ou participer à des instances
administratives).
§ 3 – LES TRIBUNAUX ADMINISTRATIFS

Créés par Napoléon, loi du 28 pluviôse an 8, en tant que conseils de préfecture (donc à
l'échelle du département) avec une mission consultative (donc pas encore des juridictions).
Une réforme à lieu en 1953, grâce au décret du 30 sept 1953 qui crée les TA modernes
avec une compétence interdépartementale.

Aujourd'hui, il y a 42 TA (une trentaine en métropole et le reste en OM)

Tous sont gérés par le ministère de l'intérieur ce qui s'explique historiquement car à leur
création les conseils de préfecture agissait auprès du préfet.

En 2006, on avait 166 000 affaires enregistrées pour 42 TA. Entre 70 et today on a
multiplié par 10 les affaires sans pour autant augmenter le nombre de TA.

Chaque TA est divisé en chambres, composées de 3 conseillers chacune.

Les attributions:

Elles sont principalement contentieuses car, depuis 53, les TA sont les juges de premier
ressort de droit commun du contentieux administratif.

En matière contentieuse, les litiges sont réglés de manière collégiale, cependant dans
certains cas le litige (au fond) peut être réglé par un magistrat qui statue seul par exception et
ce depuis une loi du 8 février 1995.

Les TA disposent aussi d'attribution administratives (exple: commission de contrôle des


opérations électorale dans les universités) et consultatives.

Les TA disposent également d'une compétence méconnue (même des magistrats), celle
d'effectuer des missions de conciliation. Très rarement utilisée.

Les compétences territoriales:

Cette compétence territoriale est d'ordre publique cad qu'elle lie les requérants mais
aussi les tribunaux eux même. Si le tribunal se rend compte qu'il est incompétent il doit
soulever d'office cette incompétence et se dessaisir.
Pas de dérogation possible sauf en matière de contrats (marchés publics ou concession
par exple) ou les parties pourront choisir de développer leur contentieux devant tel ou tel TA.

Le principe sur la compétence territoriale est le suivant:


La compétence est déterminée par le siège de l'autorité administrative qui prend l'acte
ou qui signe le contrat.

En réalité ce principe à de nombreuses exceptions pour éviter l'engorgement du TA de


Paris:
La résidence du requérant qui demande la reconnaissance d'une qualité
Le lieu de situation du bien
Le lieu d'affectation de l'agent
Le lieu du siège de l'assemblée
Le lieu d'exécution du contrat
Le lieu du fait générateur du dommage pour les contentieux en responsabilité

§ 4 – LES JURIDICTIONS ADMINISTRATIVES SPÉCIALISÉES


Il en existe de très nombreuse (environ 50). Leur création s'explique par des
considérations techniques.
L'idée est que leur qualification de juridiction administrative va les soumettre aux règles
générales de procédures contentieuses administratives et aux voies de recours devant la
juridiction générale cad la cassation devant le CE.

Quand on essaie de résumer leurs domaines d'intervention on voit que ce sont souvent
des juridictions à caractère disciplinaire (cf arrêt Sieur l'Etang et arrêt de Bayo).

SOUS TITRE 2: LES RECOURS CONTENTIEUX

L'intervention de la juridiction administrative est provoquée par un recours contentieux


qui est déclenché soit par un particulier soit par une administration elle même.

Le recours contentieux si on se réfère à un définition de Chapus est un acte de


procédure par lequel une personne saisit une juridiction de premier ou de dernier
ressort de conclusions, de prétentions, dont elle veut faire reconnaître le bien fondé.

Cela paraît évident mais devant le juge administratif cela prend un sens particulier.

CHAPITRE 1: LA PROCEDURE ADMINISTRATIVE


CONTENTIEUSE

Les règles d'exercice du recours contentieux sont essentiellement fixées par les textes.
SECTION 1 - LES CARACTERES DE LA PROCEDURE
CONTENTIEUSE

§ 1 - LES CARACTERES ORIGINAUX DE LA PROCEDURE


ADMINISTRATIVE CONTENTIEUSE

La première étape est le dépôt d'une requête au greffe, on parle donc de requérant. Le
terme de requête à son intérêt car il signifie que la requête est adressée au juge. On
n'assigne pas la partie adverse comme en civil.

Au sein du tribunal il y a désignation d'un rapporteur qui va instruire le dossier et d'un


rapporteur public.

Ensuite il y a une période d'échange des mémoires qui est soumise au principe du
contradictoire.
Par ailleurs, le juge peut ordonner toute mesure d'instruction pendant cette période.
Enfin, la dernière étape avant l'audience est la clôture de l'instruction, 3 jours francs
avant l'audience (normalement)

Vient ensuite l'audience avec la mise en délibéré et la lecture de la décision qui clôt le
litige.

A - le caractère écrit et secret de la procédure

Concernant le secret, seules les parties et leur défenseur connaissent le contenu des
mémoires.

Concernant l'écrit, l'essentiel de la procédure est écrit (mémoires, mémoires en réponse,


les ordonnances). Cela s'explique par l'origine administrative de la justice administrative et la
confusion initiale entre les fonctions d'administration et de jugement.

Chaque partie à des délais pour produire les mémoires et c'est quand l'affaire est en
état d'être jugée que le dossier est transmis au rapporteur toujours par écrit.

A l'audience, les parties ne peuvent pas soulever d'autres moyens que ceux invoqués
dans leurs mémoires écrits. Elles peuvent simplement présenter des observations orales
(sauf en référé).

Les avocats prennent rarement la parole idem pour les requérants qui ne sont pas
représentés par des avocats.

B - le ministère d'avocat

Par essence le ministère d'avocat est obligatoire devant le juge administratif.


Il existe des exceptions nombreuses en premier ressort qui disparaissent au fur et à
mesure que l'on monte dans la hiérarchie des juridictions.

1. devant les TA

Dispense d'avocat en matière de travaux publics contrats domaine public et les


contraventions de grande voierie.

Dispense d'avocat en matière d'impôt pour les contributions directes et les taxes sur les
chiffres d'affaire.

Dispense d'avocat pour les litiges individuels concernant les agents publics.
Dispense d'avocat pour les pensions et les aides sociales (APL par exple)

Dispense d'avocat pour les litiges dans lesquelles le défendeur est une collectivité
territoriale.

Dispense d'avocat pour les demandes d'exécution des jugements définitifs.

2. devant les CAA

Le recours à un avocat est devenu obligatoire sauf:

Pour les recours en excès de pouvoir formés par les agents publics
Pour les contraventions de grande voirie
Pour les demandes d'exécution des décisions de justice

3. devant le CE

La représentation par un avocat est obligatoire.


Il s'agit d'une charge spécifique (avocat à la cour de cassation ou au CE)

L'Etat est dispensé du ministère d'avocat mais pas les autres collectivités territoriales
qui respectent les règles de droit commun.

Quand le ministère d'avocat est obligatoire, le recours qui ne serait signé que par le
requérant serait irrecevable. L'irrecevabilité n'est pas définitive et une régularisation peut être
faite pendant l'instance.
C- Le caractère contradictoire

 CE, 12 octobre 1979, RASSEMBLEMENT NOUVEAU DES AVOCATS DE


FRANCE
Dans cet arrêt le CE a précisé que le caractère contradictoire est un PGD.

Ce caractère contradictoire implique 3 droits:

Droit à être informé sur tous les éléments du dossier


Droit de réponse à un mémoire sous réserve du délai fixé par le juge
Droit à un mandataire

D – Le rapporteur public

Un membre de la juridiction, le rapporteur public, a pour mission d'exposer


publiquement en toute indépendance son opinion sur les questions que présentent à juger les
requêtes et sur les solutions qu'elles appellent.

Ce rôle a été expliqué par le CE dans:

 CE, 10 juillet 1957, GERVAISE


 CE, 29 juillet 1998, ESCLATINE

Précision:
Ce magistrat ne représente pas les intérêts de l'administration (malgré son ancien nom
de commissaire de gouvernement).

En 1998, la question était de savoir quel était le statut des conclusions du commissaire
du gouvernement.
Le rapporteur public intervient à l'audience donc après la clôture de l'instruction et avant
la mise en délibéré. En 98, la question état de savoir si ses conclusions devaient être
communiquées. Le CE a dit non car l'intervention est prévue à l'orale (même s'il y a un
support écrit).
Les conclusions du rapporteur public sont un éclairage, une version différente de
l'interprétation du droit.

La CEDH dans :  CEDH, 7 juin 2001, KRESS CONTRE France


La cour a considéré que la participation du rapporteur public aux délibérés viole le
principe du procès équitable au sens de l'art 6 de la convention en application de la théorie
de l'apparence.

Cet arrêt est notamment confirmé par:


 CE, 12 avril 2006, MARTINIE CONTRE France

La théorie de l'apparence est d'origine anglo saxonne. Il signifie que la justice doit être
rendue et qu'elle doit donner l'impression d'être correctement rendue.
Si lors d'une instance, le rapporteur public rend un avis défavorable à un requérant et
que les juges ont le même avis et rendent donc un jugement défavorable alors ca prête à
confusion
Dans la foulée de l'arrêt MARTINIE un décret a été pris le 1er aout 2006. Il précise que
devant les TA et les CAA la décision est délibérée en dehors de la présence des parties mais
aussi de celle du rapporteur public qui n'assiste plus au délibéré. Devant le CE la délibération
a également lieu en dehors de la présence des parties mais cette fois le rapporteur public
assiste au délibéré sauf demande contraire des parties et dans tous les cas il ne prend pas
part au délibéré (il peut juste y assister).
Selon ce décret, des assistants de justice, des avocats stagiaires ou enseignants
chercheurs peuvent désormais assister au délibéré.
Désormais depuis le décret du 7 janvier 2009, les parties peuvent présenter de brèves
observations à l'oral après l'intervention du rapporteur public.

E- Le caractère inquisitorial de la procédure

La procédure administrative contentieuse n'est pas accusatoire comme en civil, cad pas
commandée par les parties, mais elle est inquisitoire.
Cela signifie que le juge va jouer un rôle actif sans aller jusqu'au juge pénal.
La procédure reste aussi inégalitaire parce que l'intérêt de l'administration reste l'Intérêt
Général ce qui crée un déséquilibre.

Le juge administratif est saisi par voie de requête cad qu'on saisit le juge d'une
réclamation et qu'on assigne pas une autre partie comme en civil.
C'est le juge qui fixe les délais pour produire les mémoires et des sanctions sont
associées au non respect de ces délais (mise en demeure par le juge)
Si c'est le demandeur qui ne réagit pas dans les délais le juge va pouvoir considérer
qu'il s'est désisté et si c'est le défendeur , le juge pourra considérer qu'il a acquiescer.
Le juge va soulever d'office certains moyens dits d'ordre public. Il a l'obligation de
le faire même si le requérant ne les a pas soulevés:

Ces moyens d'ordre public sont:


La méconnaissance de la compétence des juridictions
Les règles de recevabilité
L'incompétence de l'auteur de l'acte
Les cas de responsabilité sans faute

Le juge va intervenir au niveau de la charge de la preuve. Normalement la preuve


incombe au requérant : "Actori incumbit probation".
Or dans la majorité des cas c'est l'administré qui est le requérant.

Le juge a donc deux possibilités:


En plein contentieux le juge va parfois alléger la charge de la preuve en créant des
présomptions de faute de l'administration ou en acceptant des commencements de preuve.
Exple de présomption de faute : le défaut d'entretien normal de l'ouvrage  c'est
à l'administration de prouver l'entretien correcte

Exple de commencement de preuve : c'est le cas de l'arrêt BAREL qui avait pu


utiliser des commencement de preuve

En Excès de pouvoir, le juge dans certains cas va transférer en tout ou partie la charge de la
preuve à l'administration.
C'était le cas en matière de sanction administration malgré quelques évolutions.

F- Le principe d'impartialité

Ce principe se développe devant la juridiction administrative conformément aux


dispositions de l'art 6 §1 de la CEDH qui consacre le droit à un procès équitable.
Ce principe d'impartialité interdit à un juge administratif de se prononcer deux fois sur le
même problème juridique
 Epxle: interdiction à un conseiller d'état de se prononcer sur un litige alors qu'il a
participé à l'élaboration du décret en cause dans l'affaire OU interdiction à un juge qui s'est
prononcé sur un référé de se prononcer sur le fond de la même affaire plus tard.
Sur le principe d'impartialité:
 CE, 12 mai 2004, COMMUNE DE ROGERVILLE

§ 2 - LA NECESSITE D'UNE DECISION PREALABLE

La juridiction administrative ne peut être saisie que par voie de recours contre une
décision (origine historique  théorie du ministre juge).

A priori, en excès de pouvoir, cette règle n'aurait pas du poser de difficulté car par
définition le requérant demande l'annulation d'une décision.
Ceci étant, dans ce contentieux de l'excès de pouvoir, et dans certains cas
l'administration ne répond pas à la demande formulée par l'administré. Pour cette raison, la
loi a crée la notion de décision implicite qui résulte du silence gardé par l'administration.
Ainsi même si la décision n'a pas de support physique c'est quand même une décision.

C'est la loi DCRA (droit des citoyens en relation avec l'administration) du 12 avril
2000 qui pose les conditions.
Le principe de base est que le silence gardé pendant plus de 2 mois par
l'administration sur une demande d'un administré vaut décision de rejet.
Cette solution est applicable aux SPA.

Elle connaît de multiples exceptions (pour infos):


Pour les SPIC le délai est de 4 mois
Autorisation de défrichement : 4 mois

Le demandeur dispose d'un délai de deux mois pour se pourvoir contre cette décision
implicite.

Un nouveau délai commence à courir quand une décision explicite de rejet intervient
dans le délai de deux mois.
Par contre, il n'y a pas de délai rouvert si la décision explicite intervient après ces deux
mois.
Cette solution est valable en excès de pouvoir.

Pour le plein contentieux:


Les administrés sont dispensés de délai contre la décision implicite de rejet en
matière de plein contentieux.

Par ailleurs, toujours en plein contentieux, la règle de la décision préalable impose à


l'administré de s'adresser à l'administration avant de saisir le juge (attention c'est une
demande initiale pas un recours gracieux). On ne peut s'adresser directement au juge.

Cette règle de la décision préalable n'est pas applicable pour les travaux publics et pour
les élections prévus dans le code électoral (on va directement devant le juge).

§ 3 - LE DELAI DE RECOURS CONTENTIEUX

Ce délais est bref pour assurer la stabilité des relations juridiques.


Les règles sur le délai sont d'ordre public = la fin de non recevoir est d'ordre public.

Concernant ce délai, 3 points sont à examiner : la durée, la computation (comment on


compte) et les effets de l'expiration du délai.

A- la durée

Le délai de droit commun est de deux mois à compter de la notification (si c'est un acte
administratif individuel) ou de la publication (si acte règlementaire).

Il existe des délais spéciaux:


Si le délai est < à deux mois, il n'est opposable que s'il est mentionné dans la décision sinon
on applique le délai de droit commun de 2 mois.
Pour les élections, le délai est de 5 jours (notamment pour les cantonales)
Pour les associations syndicales agréées, (associations qui ont le pouvoir d'émettre des
AAU) le délai est de 4 mois
Pour les changements de nom (quelqu'un qui veut s'y opposer) le délai est d'un an

Le délai peut être prorogé (durée conservée malgré l'écoulement du temps):


Si le législateur le prévoit. C'était le cas pendant la guerre.
En cas de demande d'aide juridictionnelle
En cas de recours devant une juridictions incompétente
En cas de recours administratif (recours hiérarchique ou gracieux) préalable qui proroge le
délai de recours contentieux s'il a été formé dans le délai du recours contentieux. Le recours
administratif (quel qu'il soit) ne peut proroger le délai de recours contentieux qu'une seule
fois.
 recours gracieux = devant l'auteur de l'acte
 recours hiérarchique = devant le supérieur hiérarchique de l'auteur de l'acte

l'administration doit accuser réception du recours administratif sinon le délai ne


court pas.

B – la computation du délai

Le délai est un délai franc cela signifie que le dies a quo (jour de départ) et le dies ad
quem (dernier jour) ne sont pas comptés.

Par ailleurs, le délai se compte de quantième en quantième (jour du mois).


Exple: Si l'acte individuel est notifié le 2 mai alors le délai commence à courir
le 3 juillet à 00h00 et expire le 2 juillet à 24h00.
La question se pose de savoir quel est le point de départ du délai (le dies a quo):
La publicité officielle suffisante = la publication pour les actes règlementaires ou notification
pour les actes individuels.
Dans certaines petites communes, on a accepté que la publication se fasse à la
poste (plus souvent et plus longtemps ouverte) plutôt qu'a la mairie.

C- les effets de l'expiration du délai

2 effets:
L'irrecevabilité du recours contentieux formé après l'expiration du délai.
L'irrecevabilité des moyens nouveaux qui appartiendraient à une nouvelle cause juridique.
Cela signifie que si l'administré fait un recours pendant le délai il doit présenter ses moyens
avant la fin du délai. Après la fin de ce délai il ne pourra plus présenter de nouveaux moyens
juridique.
A noter: on peut invoquer deux causes juridique : la légalité interne et la légalité
externe.
Un fois le délai de recours contentieux passé et alors même que le recours est
présenté avant la fin de ce délai, l'administré ne peut plus présenter un autre
moyens.

SECTION 2 - LE DEROULEMENT DE L'INSTANCE

§ 1 - LES PROCEDURES D'URGENCE DEVANT LE JUGE


ADMINISTRATIF

L'article (qui confirme la jurisprudence) L 4 du CJA dit : "les recours devant les
juridictions administratives ne suspendent pas l'exécution des décisions contestées".

La loi du 30 juin 2000 relative aux référés devant les juridictions administratives
améliore les procédures d'urgence.
Le référé est une procédure par laquelle une partie demande au juge une mesure utile
provisoire qui doit sauvegarder ses intérêts.
Le juge statue par ordonnance et le juge compétent est le Président du TA ou de la CAA
ou le Président de la section du contentieux pour le CE. Toutefois ils peuvent déléguer cette
compétence.

Il y a plusieurs référées:
Référé suspension

A- Le référé suspension

L'art L 521-1 CJA:


"Quand une décision administrative, même de rejet, fait l'objet d'une requête en
annulation ou en réformation, le juge des référés saisi d'une demande en ce sens, peut
ordonner la suspension de l'exécution de cette décision ou de certains de ces effets lorsque
l'urgence le justifie et qu'il est fait état d'un moyen propre à créer en l'état de l'instruction un
doute sérieux quant à la légalité de la décision. Lorsque le référé est octroyé, il est statué sur
le fond dans les meilleurs délais. La suspension prend fin, au plus tard, lorsqu'il est statué sur
le fond."

Concernant la procédure:
il y a deux requêtes distinctes : une sur le fond et une autre en suspension.

Concernant les conditions de fond:


Il faut bien entendu une décision administrative (décisoire et pas une MOI).
l'urgence qui est appréciée in concreto.
Exple d'une formulation utilisée par les juges: "risque d'atteinte grave et
immédiate aux intérêts du requérant"
ou encore : risque d'atteinte grave et immédiate à l'environnement (Cas du porte
avion Clémenceau qui partait pour l'inde pour être désamianté).
Dans l'arrêt GISTI de janvier 2010 concernant la circulaire du ministre de
l'immigration concernant la circulation des étrangers en situation irrégulière, le
juge a considéré qu'il n'y avait pas d'urgence parce que la circulaire était
interprétative.

Il faut un moyen créant un doute sérieux sur la légalité de la décision.


Exple: la contrariété de l'acte administratif à une directive
communautaire, comme les dates d'ouvertures et de fermeture de la
chasse par exple.

On se tourne vers le référé suspension pour obtenir quelque chose qu'on obtiendrait
trop tard si on attendait une décision sur le fond.

Il n'y a pas de délai pour le juge pour statuer sur la suspension.


La décision ne doit pas avoir été entièrement exécutée.
Le juge garde une faculté d'accorder ou non le référé = même si les conditions
sont réunies, le juge peut toujours refuser la suspension. C'est une appréciation
souveraine.
La suspension, peut concerner des décisions de rejet depuis la loi de 2000, même si le
juge est très restrictif. En effet, si le juge des référés suspend la décision de refus
d'annulation d'une suspension de permis de conduire, alors il rend ce permis à l'administré
(du moins jusqu'à la décision au fond) et il prend la fonction d'administrateur.

Le recours contre ce référé suspension est un recours en cassation devant le CE.

B – Le référé liberté

Art L 521-2 CJA:


"Saisi d'une demande en ce sens justifiée par l'urgence, le juge des référés peut
ordonner toutes mesures nécessaires à la sauvegarde d'une liberté fondamentale à laquelle
(…) une personne publique ou un organisme de droit privé chargé d'un service public, aurait
porté une atteinte grave et manifestement illégale. Le juge des référés se prononce dans un
délai de 48h.
C’est un référé qui nécessite l’urgence. Ce référé autorise des injonctions contre
l’administration.
Les conditions cumulatives :
°atteintes aux libertés fondamentales : exemple de libertés fondamentales : principe
de libre administration des collectivités territoriales. C’est le conseil d’Etat qui le décide.
Libertés d’aller et venir : droit à obtention d’un passeport. Droit de propriété, droit de grève,
droit d’asile, liberté du commerce et de l’industrie……
°l’atteinte commise par l’administration doit être grave et manifestement illégale :
° atteinte commise par l’administration dans l’exercice de ses pouvoirs
Le recours se fait dans les 15 jours devant le conseil d’Etat qui statue dans les 48
heures.

C/ Le référé conservatoire :

L521-3 du CJA : « en cas d’urgence sur simple requête recevable même en


l’absence de décision préalable, le juge des référés peut ordonner toute mesure utile qui ne
fassent pas obstacle à l’exécution d’une décision administrative »

D/ Les référés spéciaux :

Référé spécial prévu par l’article L554-1 du CJA : concerne le référé suspension du
préfet. La différence avec le justiciable du droit commun, ce référé est de droit, si le juge
constate qu’un des moyens crée un doute sérieux sur la légalité de la décision. Le juge statue
dans un délai d’un mois. (voir référé liberté du préfet)

Exemple, le référé d’instruction, de provision, le référé constat ressemblent aux référés


de droit commun. L’expertise se développe aussi en droit administratif.
Paragraphe 2 : La procédure du juge unique :

Cette procédure concerne le jugement de fond de l’affaire.


Il existe plusieurs régimes de cette procédure. La principale ressort d’une réforme de la
loi du 8 février 1995, concerne les tribunaux administratif, qui peuvent juger dans une dizaine
de contentieux par un magistrat unique.
Ex : les litiges en matière immobilière pour les travaux exemptés de permis de
construire.
Ex : en matière de fonction publique sur la situation individuelle des agents publics,
sauf l’entrée en service, la discipline et la sortie du service.
Ex : en matière fiscale et para fiscale, les impôts locaux, la redevance audiovisuelle,
les demandes de remise gracieuse.
Ex : en matière de responsabilité : deux type de contentieux : ce sont le refus du
concours de la force publique pour exécuter un jugement.
Contentieux indemnitaire inférieurs à 10000 euros.

Paragraphe 3 : Le jugement :

Il est limité aux conclusions des parties (infra/ultra petita). Le juge doit relever
les moyens d’ordre public. La présentation du jugement indique toujours la juridiction, la
formation du jugement, la date de l’arrêt, les visas, les motifs développés dans les
considérants, en faits et en droit. C’est dans le dispositif que l’on trouve la décision
juridictionnelle en elle-même.

SECTION 3 : l’obligation d’exécution des décisions juridictionnelles :

CE 27/01/1933
Le juge administratif dispose de voies d’exécutions à l’égard des personnes privées
mais pas de l’administration.
Dans sa décision du 12 mai 1997 Ben salem et Taznaret, le TC s’oppose au CE 27 01
1933 le loir qui ne se reconnait pas le pouvoir d’adresser à titre principal, des injonctions à
l’administration et de prononcer des astreintes.

Paragraphe 1 : les astreintes :

Les astreintes visent à obtenir l’exécution de la chose jugée en cas de résistance de


l’administration.
On a alors de catégories d’astreintes :
L’astreinte suite à une condamnation au paiement d’une somme d’argent. En
principe, la somme doit être mandatée dans les deux mois qui suivent la condamnation.
A défaut, le préfet ou l’autorité procède au mandatement.
Cette procédure concerne les collectivités locales.
L’astreinte pour inexécution d’une décision de justice : le CE saisit d’une demande
d’astreinte peut prononcer celle-ci, il doit être saisi après un délai de 4 mois suivant la
notification.

Paragraphe 2 : les injonctions :

Elles ont été crées par la loi du 8 février 1995. Leur but est d’assurer l’exécution
future des jugements. Deux catégories d’injonction :
°-l’injonction d’exécution simple : deux hypothèses : 1° : lorsque sa décision
implique nécessairement qu’une personne publique ou privé chargée d’un SP prenne une
mesure d’exécution dans un sens déterminé, la juridiction saisi de conclusion dans ce sens
prescrit cette mesure dans la même décision, le cas échéant avec un délai d’exécution L911-
1 CJA
-2°° : lorsque sa décision implique nécessairement qu’une nouvelle décision soit
prise après une nouvelle instruction, la juridiction prescrit dans sa décision juridictionnelle que
cette nouvelle décision administrative doit intervenir dans un délai déterminé L911-2 CJA.
Arrêt 9 avril 1995 GREKOS sur le fondement de L911-2.
°-l’injonction d’exécution assortit d’astreinte : prévues par les articles précités + -3.
Saisi d’une demande en ce sens, le juge peut assortir l’injonction d’une astreinte dont il fixe la
date d’effets.
SECTION 4 : Les différents recours juridictionnels :

Paragraphe I : distinction des recours contentieux :

A/ Distinction en fonction des pouvoirs du juge : (voir AUCOC-LAFERRIERE) leur


idée est la suivante : soit le juge dispose d’un simple pouvoir d’annulation, soit il détient un
pouvoir d’arbitrage complet sur le litige. Ils en tirent 4 branches du contentieux :
Par ordre décroissant des pouvoirs du juge :
-le contentieux de pleine juridiction :

1. le contentieux de pleine juridiction

c'est le contentieux ou le juge à le plus de pouvoirs.

Le juge peut condamner pécuniairement l'administration et réformer en tout ou partie la décision


administrative attaquée.

Quantitativement la branche la plus importante est le contentieux indemnitaire.

On retrouve également le contentieux contractuel pour les parties au contrat.

On rattache à ce contentieux à la suite d'un revirement, les recours en matière de sanction


infligées par l'administration:
Φ CE, 16 février 2009, Société ATOM

ce revirement a eu lieu car le CE s'est rendu compte qu'on pouvait appliquer les principes du droit
pénal et notamment l'application de la loi la plus douce.

Le juge va annuler la sanction de l'administration et en prononcer une autre plus douce à la place.

On retrouve également dans ce contentieux, les recours en matière fiscale, électoral, les édifices
qui menacent ruine.

Dans tous ces cas de cette branche, même si le requérant ne demande que l'annulation de la
décision, il s'agit bien d'un recours de pleine juridiction et pas d'un REP car potentiellement le juge a
plus de pouvoir que l'annulation

2 - le contentieux du REP

le juge peut uniquement prononcer l'annulation (ou pas ) de la décision. Il ne peut la réformer.

L'objet du litige ici ne sont pas des droits subjectifs comme dans le contentieux de pleine
juridiction mais des droits objectifs: la légalité de l'acte.

C'est donc du contentieux objectif qui essaie de mettre en œuvre une rationalité subjectif.

3 - le contentieux de l'interprétation ou de l'appréciation de la légalité d'un acte


administratif
Sur renvoi du juge judiciaire à l'occasion d'une question préjudicielle qui demande l'interprétation
d'un acte administratif.

4 - le contentieux de la répression

le juge a le pouvoir d'infliger une peine. Mais il s'agit de contentieux très spécifiques:

les contraventions de grande voirie (CGV) – Quand un administré porte atteinte au domaine public
(voler du sable sur la plage par exple)
le contentieux disciplinaire mais pour les ordres professionnels

en conclusion, la distinction principale doit être appliquée entre le contentieux de pleine


juridiction et le contentieux de l'annulation.

Normalement le type de contentieux s'impose au requérant.

Ceci étant, dans certains cas le CE accepte que si le requérant dans un contentieux à
objet pécuniaire ne présente que des moyens d'annulation ce requérant pourra former un
recours pour excès de pouvoir (exple : les fonctionnaires qui demande l'annulation de
décisions concernant leur rémunération), ceci depuis:

Φ CE, 8 mai 1912, LAFAGE


Ce revirement s'explique et trouve son intérêt dans le fait que le REP est plus largement
dispensé du ministère d'avocat.

Il existe d'autres différences entre le REP et le plein contentieux:

le REP est plus largement ouvert. Pour le REP le requérant doit établir un intérêt personnel et direct
alors qu'il existe des conditions supplémentaires pour le plein contentieux.
Différence en matière de délais concernant les décisions implicites.

Pour le REP le délai de recours est de 2 mois à compter de la décision implicite alors
que pour le plein contentieux il n'y a pas de forclusion tant qu'il n'y a pas de décision
explicite (mais la décision implicite vaut quand même décision)

L'annulation en excès de pouvoir à une autorité absolue de la chose jugée.

En revanche, en plein contentieux (sauf exceptions) le jugement n'a qu'une autorité


relative.

B - la classification des recours contentieux en fonction de la question posée au juge

Les initiateurs de cette théorie sont DUGUIT et JEZE ainsi que WALINE.

C'est une classification qu'on peut qualifier de matérielle qui distingue deux contentieux.

D'un coté le contentieux objectif (qu'on appelle aussi contentieux de la légalité) ou le requérant
invoque la violation de la norme supérieure.

De l'autre coté le contentieux subjectif (qu'on appelle aussi le contentieux des droits) ou le
requérant invoque une atteinte à un droit subjectif cad un droit particulier ou qui découle de sa situation
individuelle  contentieux indemnitaire, contractuel.

Cette classification est une autre manière de voir les choses.

§ 2 - LE RECOURS POUR EXCES DE POUVOIR

C'est le recours par lequel le requérant demande au juge administratif l'annulation d'un
acte administratif pour illégalité.

C'est une création jurisprudentielle qui a deux traits essentiels:

Il a un caractère de droit commun et est même d'ordre public

cela signifie qu'on ne peut y renoncer à l'avance.

La renonciation à se prévaloir d'un jugement d'annulation est sans effet.

Ce recours est ouvert même sans texte contre tout acte administratif puisqu'il a
pour but d'assurer conformément aux PGD le respect de la légalité:

Φ CE, assemblée,17 février 1950, ministre de l'agriculture contre dame


Lamotte
le REP est même à l'origine du PFRLR qui a permis de constitutionnaliser la
juridiction administrative: CC, 23 janvier 1987, Conseil de la concurrence.

Concernant sa nature juridique, le REP est un recours objectif car c'est un procès fait à un acte et non
un litige entre parties.

On assigne pas dans un REP mais on fait une requête

A - Les conditions de recevabilité

Ce sont les conditions qui doivent être réunies pour que le juge puisse être saisi du recours et qu'il
l'examine ensuite au fond. Ces conditions sont cumulatives.

Ces règles sont d'ordre public cad que leur inobservation peut être soulevée à tout
moment.

Dans certains cas le juge dit : sans qu'il soit besoin d'examiner la recevabilité de la
requête. Cela signifie en réalité que le juge sait que le recours ne va pas aboutir mais pour ne
pas laisser un gout amer au requérant et pour lui faire comprendre que de toute façon sur le
fond cela ne pouvait aboutir.

C'est un but pédagogique.


1 - les deux conditions de recevabilité tenant à la qualité du requérant

La première des conditions est la capacité juridique. Ici on applique les règles du droit
commun.

a - l'intérêt à agir

En matière d'intérêt à agir, il faut un intérêt direct et personnel.

Exple: la qualité de contribuable. Il a fallu attendre 1901 et l'arrêt CASANOVA pour que
le CE admette l'intérêt à agir du contribuable de la commune.

Cet intérêt à agir a été étendu au département et à la région mais pas à l'état.

Si le maire interdit le stationnement dans une rue à l'autre bout de la commune alors
pas d'intérêt à agir pour celui qui est loin. Par contre, s'il est riverain alors oui.

Φ CE, 21 déc. 1906, CROIX SEGUEY TIVOLI

La recevabilité des usagers à contester les conditions de fonctionnement du service.

Deuxième catégorie d'exple pour l'intérêt direct et personnel qui s'apprécient par rapport
à l'objet de l'acte administratif:

 il s'agit ici de la question de l'intérêt collectif cad des recours effectués par des
personnes morales.

Ce recours est admis mais sous conditions qui sont décrites dans:

Φ CE, 28 déc. 1906, Syndicat des patrons coiffeurs de limoges

l'idée de cet arrêt est que le recours est admis à l'encontre des actes
règlementaires a la conditions qu'il concerne l'intérêt du groupement bien sur.

En revanche, pour les actes individuels le recours du groupement est recevable contre
les mesures (individuelles) favorables à leur destinataires (pas forcément membre du
groupement) mais pas contre les mesures défavorables.

b – l'intérêt doit être actuel

l'intérêt doit être né et actuel.

Il peut être matériel ou moral. Il s'apprécie au moment de l'introduction du pourvoi et


peut donc avoir disparu entre temps.

Il doit être protégé par la loi cad qu'il ne doit pas être directement contraire à ce que la
loi a voulu protéger.
2 - les conditions de recevabilité qui tiennent à la nature de l'acte attaqué

1ère condition: c'est celle de l'existence d'une décision préalable (explicite ou implicite).

La 2ème condition: Il faut un acte administratif cad un acte qui émane d'un organe
administratif réglementaire ou individuel et même si l'acte est inexistant ( = gravement illégal).

A ce titre, un recours n'est pas recevable contre un acte directement lié à la fonction
législative ou juridictionnelle.

La 3ème condition: l'acte doit faire grief. A ce titre les mesures préparatoires ne peuvent
pas faire l'objet d'un recours : l'avis, le vœu, les MOI, les circulaires, les mesures postérieures
à la décision (exple : la notification de la décision).

4ème condition: il doit s'agir d'un acte administratif unilatéral. Le REP n'est pas possible
à l'encontre des contrats sauf contre leurs clauses règlementaires (Arrêt Cayzeele 1996),
contre les contrats des agents publics (98, Ville de Lisieux), et contre les actes détachables
du contrat (1905, Martin).

En conclusion, dans certains cas le requérant peut avoir l'obligation d'effectuer un


recours administratif préalable avant de présenter son REP (comme pour la CADA).
B - Le contrôle du juge de l'excès de pouvoir

1 - les cas d'ouverture

il s'agit des moyens utilisé par le requérant.

On peut classer ces cas d'ouverture et la distinction fondamentale a été reformulée dans
:  CE, 20 fév. 1953, STE INTERCOPIE  2 grandes causes juridiques : la légalité
interne et la légalité externe

Après l'expiration du délai de recours contentieux, le requérant ne peut plus invoquer de


moyens nouveaux qui seraient fondés sur une cause juridique différente et non évoquée
pendant le délai de recours.

Les moyens de légalité externes sont plus simples à examiner donc le juge va les
examiner en premier

a - la légalité externe

Souvent l'annulation d'une décision pour un illégalité externe ne va pas empêcher


l'administration de reprendre le même acte.
L'incompétence:

C'est le plus sévèrement sanctionné.

Il y a 3 types d'incompétence:

L'incompétence matérielle (rationae materiae) = celle ou une autorité agit dans une matière qui
appartient à une autre autorité.

La sanction peut aller jusqu'à l'inexistence.

Φ CE, 31 mai 1957, ROSAN GIRARD

L'incompétence territoriale (rationae loci)


L'incompétence temporelle (rationae temporis)

Φ CE, 1994, JOLY

Le vice de forme

Il peut s'attacher tout d'abord aux conditions d'élaboration de l'acte.

Le juge n'annulera l'acte que si l'administration n'a pas respecté les formalités substantielles qui
lui incombent ( contraire = non substantielles).

Le vice de forme peut aussi concerner la présentation extérieure de l'acte (signature, la motivation
quand elle est obligatoire au sens de la loi de 79).
b - la légalité interne

Le détournement de pouvoir

Il y a détournement de pouvoir quand l'administration accomplit un acte dans un but autre que
celui pour lequel il pouvait être légalement pris.

La difficulté est que cela implique une recherche d'intention de l'auteur de l'acte.

C'est pour cela que c'est un moyen subjectif qui est difficile à prouver c'est pour cela que le juge
administratif va parfois alléger la charge de la preuve et accepter des commencement de preuve:

Φ CE, 28 mai 1954, BAREL

C'est un moyen subsidiaire cad que le juge s'il existe un autre moyen d'annulation ne choisira
jamais le détournement de pouvoir mais l'autre.

Il existe deux hypothèses de détournement de pouvoir:

le défaut d'Intérêt Général: l'intérêt peut être privé et personnel à l'auteur de l'acte, l'intérêt d'une
autre personne privée, l'intérêt confessionnel politique ou idéologique.
le défaut du but particulier que doit pour poursuivre l'administration comme par exemple l'acte
administratif pris pour un motif exclusivement financier.

LA VIOLATION DE LA LOI :

Il en existe deux modalités :

la violation directe de la loi : le contenu de l’acte, de la norme, n’est pas conforme à la légalité, à la
norme supérieure. On retrouve ici tout le bloc de la légalité. La chose jugée fait partie de la légalité, si
on ne la respecte pas, c’est une violation de la loi.
La violation de la loi qui tient au motif de l’acte : est ce que l’administration pouvait légalement se
fonder sur la situation de droit ou de fait qu’elle invoque pour rendre son acte. La première erreur dans
les motifs de l’acte, est l’erreur de droit.

L’erreur de droit : l’administration applique mal ou a tort un texte.il


y a un vice de raisonnement. On met en œuvre une norme qui ne peut être
appliquée en l’espèce. Application erronée d’un texte. Aussi quand
l’administration se croit en compétence liée alors qu’elle a un pouvoir
discrétionnaire.

L’erreur de fait : il y a un premier niveau de contrôle qui est toujours


exercé par le juge administratif. C’est celui de l’exactitude matérielle de
contrôle des faits : CE 14/1/1916 CAMINO. Ensuite, le contrôle de la
qualification juridique des faits : les faits doivent être de nature à justifier
la décision en droit : CE 04/04/1914 GOMEL.

Dans tous les cas, le juge ne contrôle pas l’opportunité de l’acte administratif.

b/ L’étendu du contrôle du juge :

En matière de qualification juridique des faits :Le contrôle est normal : le juge va
contrôler la légalité externe et la légalité interne.(exemple : autorisation d’exploitation de licence de
taxi par le préfet)

Ensuite le deuxième niveau de contrôle du juge : c’est le contrôle maximum. On


l’appelle la théorie du bilan entre les couts ou les avantages de la décision soumise au juge (CE ASS
28/05/1971 VILLE NOUVELLE EST : cela s’applique en matière d’expropriation et en matière de
déclaration d’utilité publique/// CE 20/10/1972 SOCIETE CIVILE SAINTE MARIE DE
L’ASSOMPTION : confirmation arrêt précédent/// CE 10/07/2006 LAC DE SAINTE CROIX :
application arrêt 1971

A l’inverse, le contrôle du juge peut être minimum. Dans cette hypothèse, on dit que la
juge contrôle simplement l’erreur manifeste d’appréciation de l’administration : cela s’explique par le
principe de séparation au fonction d’administrer et de juger (autorité administrative et juridictionnelle).
La deuxième raison est la technicité de la question. L’erreur manifeste est une erreur évidente qui ne
fait aucun doute. On retrouve ce contrôle dans les domaines qui auparavant n’étaient pas contrôlés.
Exemple : CE 09/06/1978 LEBON : concerne les sanctions disciplinaires dans la fonction publique. A
partir de là, le juge peut contrôler mais le juge n’est pas un DRH. Face au comportement d’un
fonctionnaire, il faut savoir s’il est fautif ou non : c’est une qualification juridique : peut être contrôlé
par le juge. Face à cela, le supérieur peut sanctionner : c’est une erreur manifeste d’appréciation

Troisième possibilité : il existe toujours des hypothèses de contrôle minimum sans


contrôle de l’erreur manifeste de l’appréciation dans les domaines purement discrétionnaire : CE
10/12/1986 CREPIN LOREDON : octroi de la légion d’honneur

C/ Décision du juge sur recours pour excès de pouvoir :

Le jugement de rejet ne modifie pas la situation dans les faits puisque le recours n’est
pas suspensif, et juridiquement, la décision de rejet a une portée relative. Le jugement d’annulation
produit deux effets :

L’effet rétroactif : l’acte annulé est réputé n’avoir jamais existé, n’avoir jamais produit
d’effet CE 26/12/1925 RODIERE . il existe des atténuations : la première tient au fait que le
fonctionnaire à droit à une indemnité mais qui reste indépendante du traitement qu’il aurait perçu s’il
n’avait pas été révoqué : CE 07/04/1933 DEBERLES
Le conseil d’état désormais, peut considérer que certains effets de la décision
administrative peut être considéré comme définitif et il peut même différer la date de l’annulation : CE
11/05/2004 ASS AC ! ET AUTRES

L’effet absolu : à l’égard des requérants, des tiers, de l’administration et du juge


lui-même.

CHAPITRE II : LES VOIES DE RECOURS CONTRE LES


JUGEMENTS :

On distingue les voies de réformation devant un juge supérieur et voie de


rétractation devant le même juge

Les voies de réformation :

L’appel : expression de double degré de juridiction : c’est un principe général de


procédure, on ne peux y renoncer. Il permet un réexamen complet de l’affaire. Il est possible contre
tout dispositif qui rejette totalement ou partiellement une requête. Il n’est plus possible de faire appel
pour les litiges de faible importance. Directement en cassation. Les demandes nouvelles en appel ne
sont pas possibles. L’appelant ne peux pas soulever non plus des moyens nouveaux d’une cause
juridique nouvelle. L’appel n’a pas d’effet suspensif. L’appel bénéficie d’un effet dévolutif : le juge
d’appel est saisi de tout le litige qui était soumis au premier juge.

Le recours en cassation : son recours constitue un principe général du droit : CE


07/02/1947 D’AILLIERES.
C’est un recours en annulation contre un jugement définitif rendu en dernier ressort par une
juridiction administrative. D’où l’ambiguïté de la distinction entre le REP et le pourvoi en cassation.

Le délai de recours est de deux mois à compter de la notification du jugement. Le


ministère d’avocat est obligatoire. Le CE contrôle uniquement la légalité du jugement en droit. C'est-à-
dire que l’erreur de fait normalement relève de l’appréciation souveraine des juges du fond sauf que le
CE contrôle l’exactitude matérielle des faits tels qui sont énoncés dans les pièces du dossier CE
02/02/1945 MOINEAU

Le CE a plusieurs possibilités : il peut casser sans renvoyer l’affaire

Il peut casser le jugement avec renvoi.

Il peut régler l’affaire au fond directement

TITRE II : LA RESPONSABILITE ADMINISTRATIVE :

Les règles de la responsabilité administrative sont autonomes par rapport au droit privé
depuis la décision de 1873 TC BLANCO. Longtemps le principe a été le principe de l’irresponsabilité
de l’administration. Désormais l’ensemble de l’action du service public est soumis au règle de la
responsabilité, parfois sans faute à prouver.

CHAPITRE I : LA RESPONSABILITE DE L’ADMINISTRATION :

Section I : les conditions d’engagement de la responsabilité de l’administration :

Sous section I : aux faits dommageables :


Paragraphe I : la responsabilité pour faute :

A/ La preuve de la faute :

La preuve incombe au demandeur. Le juge peut se contenter d’un commencement de


preuve. Dans deux autres cas, il existe même un système de présomption de faute. Le premier concerne
les accidents causés aux usagers des ouvrages publics bénéficient d’une présomption de défaut
d’entretien normal

Le deuxième domaine de présomption : ce sont les hôpitaux publics : les soins ont
engendré des conséquences anormales : la présomption de faute dans l’organisation ou le
fonctionnement du service

B/ LA QUESTION DE DEGRE DE GRAVITE DE LA FAUTE :

Deux niveaux : normalement une faute simple suffit à engager la responsabilité de


l’administration. Par contre en fonction de circonstances de temps ou alors pour des services qui
interviennent dans des conditions difficiles, le juge exige la preuve d’une faute lourde (d’une
particulière gravité) La jurisprudence va dans le sens d’une réduction du champ d’application de la
faute lourde.

Les services de police : il faut attendre CE 10/02/1905 TOMASO GRECCO pour voir la
fin de l’irresponsabilité pour les activités de terrain : passage au système de la faute lourde.

Le service public hospitalier : CE a opéré un revirement CE 10/04/1992 EPOUX V :


abandon de l’exigence de la faute lourde pour les dommages causés aux usagers par les activités
médicales ou chirurgicales.

Les services fiscaux : une faute simple suffit pour engager la responsabilité de l’état,
pour les opérations qui ne comportent pas de difficultés particulières tenant à l’appréciation de la
situation des contribuables CE 27/07/1990 BOURGEOIS

Les services de contrôle et de tutelle : CE 06/10/1990 COMMUNE DE SAINT


FLORENT. Le contrôle des actes par le préfet est sanctionné d’une faute lourde

Le service judiciaire : il faut distinguer d’un côté le juge judiciaire : le régime est celui
de la faute lourde ou du déni de justice, en vertu de la loi du 5 JUILLET 1972. En ce qui concerne le
juge administratif, la loi précitée ne s’applique pas : le principe pour le juge administratif est la faute
lourde CE 29/12/1978 DARMONT// CE 28/06/2002 MIN JUSTICE C/ MAGIERA, sauf en cas de
retard de la justice administratif (faute simple) personne ayant le sida décédé avant la fin du procès

Le service pénitentiaire : bénéficie de la faute lourde pour les dommages subi par les
détenus. Mais pas de faute lourde pour les suicides : CE 23/05/2003 CHABBA donc on retient la faute
simple

Les services d’urgence : qui bénéficient du régime de la faute lourde sauf pour les fautes
commises dans l’organisation ou le fonctionnement du service CE 1997 THEUX (SAMU)// CE 98
AMEON (SAUVETAGE EN MER) // CE 98 COMMUNE DE HANNAPPES (POMPIER)

Paragraphe II : la responsabilité sans faute :


Droit administratif S2 PAGE 109

PAGE 109 - Droit administratif S2


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Légalité externe = conditions


Légalité interne = contenu de l'acte
d'élaboration
Incompétence Détournement de pouvoir
Vice de forme Viole de la loi

Déclinatoire de compétence du préfet


JJ sursoit à statuer. Délai de 15 j. pour décider

Litige JJ

Décision JJ = déclinatoire bien fondé


Clôture procédure judiciaire

Décision JJ = rejet déclinatoire (jugement de compétence)


Préfet à 15 j. pour s'incliner ou pas

Préfet s'incline.
Reprise de l'affaire par JJ

Transmission arrêté de conflit au garde des sceaux qui élève le conflit (= saisine du TC)
TC a 3 mois pour statuer

1 mois après expiration délai de 3 mois le JJ reprend l'affaire

TC peut confirmer arrêté de conflit.


Dans ce cas incompétence du JJ (ne signifie pas compétence du JA)

TC peut infirmer arrêté de conflit.


Dans ce cas compétence du JJ.
Reprise procédure

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