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L’analyse vibratoire

pour la maintenance

Les indicateurs d’une


surveillance fiable

1
SOMMAIRE

 Introduction

 Contexte

 Définitions

 Les types d’indicateurs

Indicateurs énergétiques et typologiques

Choix d’un indicateur

 Quelques cas concrets

 Synthèse

Bibliographie

2
INTRODUCTION
Vibration : mouvement d'oscillation autour d'une position d'équilibre stable ou d'une trajectoire
moyenne.
r r
d ²x
Principe fondamental de la dynamique : F = m.
dt ²
L’origine du mouvement d’une structure résulte
de l’application de différents efforts statiques et dynamiques.

L’analyse vibratoire a pour but de déterminer les forces internes


ou externes qui sont appliquées à une installation donnée et de
statuer sur la gravité de leur présence et/ou de leur amplitude.
Elle s’est aujourd’hui très fortement répandue dans l’industrie en
y trouvant sa place (et à juste titre) au sein des stratégies de maintenance conditionnelle.

Pourtant, aussi répandue soit-elle, les méthodes et les techniques utilisées sont très différentes d’un
site à l’autre, évoluant au gré de l’intuition des utilisateurs et des politiques commerciales des
constructeurs. Alors que les bases théoriques existent mais sont d’une part trop peu enseignées car
souvent récentes et d’autre part rébarbatives pour les utilisateurs, très sensibles à l’empirisme.
Il nous paraît donc intéressant de présenter un panorama de l’existant, voire du possible, en termes
d’indicateurs et de critères, de mettre en évidences les carences de la pratique et de proposer des
solutions.
3
INTRODUCTION

Evolution des paramètres de suivi "Maintenance"

350

300 307

238
Conditionnelle
250
Systématique
200
Heures

Corrective
150 127 131 116 131
100,6 132,2
94 87,0
100 12266,5
61,6 58,0 111
81 63
50 60,0 43,6
7,4 9,1 9,1 6,9 6,2 7,8 29,2 6,8
0 0
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

Nbre d'heures arrêt (Non programmé) Nbre de pannes MTTR MTBF

4
CONTEXTE
Les stratégies de surveillance sont organisées de la
manière suivante :
- Un ensemble d’équipements constituant un parc
machines est placé sous surveillance,
- Des indicateurs, les outils de l’analyse vibratoire sont
définis pour représenter de manière fiable l’état
mécanique des installations.
- L’évolution de ces indicateurs est tracée au rythme
des campagnes de mesures (de quelques heures à
plusieurs mois),

- Cette évolution est analysée et permet de mettre en évidence l’apparition ou l’aggravation d’un
défaut suite aux efforts anormaux et donc aux vibrations qu’il génère,
- En fonction de la pertinence des diagnostics, les limites, seuils et gabarits de ces indicateurs sont
ajustés et optimisés.

L’utilisation d’indicateurs est à la base de la surveillance et du diagnostic vibratoire.

5
DEFINITIONS
Qu’est-ce-qu’un indicateur ?
Un indicateur est le résultat d’une mesure ou d’un calcul représentant un ou plusieurs aspects de l’état
ou de la performance d’un équipement et dont l’évolution ou la transformation est significative de
l’aggravation ou de l’apparition d’un défaut.

Il en existe quatre types :


- indicateurs scalaires,
- indicateurs spectraux,
- indicateurs vectoriels,
- indicateurs temporels.

En fonction de leur paramètres ils peuvent qui appartenir à deux familles aux propriétés
très distinctes :
- énergétiques,
- typologiques.

6
DEFINITIONS

Incidences du choix d'un indicateur :


Le choix d’un indicateur est loin d’être neutre. Chaque paramètre le définissant a une signification
physique propre (accélération, vitesse, déplacement, valeur efficace, valeur crête, bande fréquentielle
de définition, temps d’observation…) et correspond à un aspect particulier du comportement vibratoire.
De ce fait, ce choix privilégie la détection de l’apparition d’un défaut ou d’une famille de défauts en
éludant souvent la détection des autres.

Prenons pour exemple l’indicateur scalaire représentant la valeur efficace de la vitesse vibratoire
mesurée dans la bande [10-1000 Hz ]. Cet indicateur n’est pas sensible aux défauts ayant une
influence sur le premier ordre de la fréquence de rotation si cette dernière est inférieure à 600 tr/mn !

7
INDICATEURS SCALAIRES
Un indicateur scalaire associe à un signal brut ou ayant fait l’objet d’un traitement préalable (filtrage,
démodulation), une grandeur caractéristique de son amplitude (valeur efficace, amplitude crête, taux
de modulation…), de sa distribution d’amplitude (facteur de crête, kurtosis) ou de sa composition
spectrale (amplitude d’une composante spectrale, valeur efficace d’une famille de composantes, taux
d’harmoniques…).
Leur utilisation très répandue s’explique aisément par leur facilité d’utilisation : ils se réduisent à un
nombre, se prêtent facilement à l’automatisation de leur gestion (archivage, courbes d’évolution,
comparaison à des seuils).

Exemples :
- Niveau Global Accélération [0-20]kHz
- Niveau Global Vitesse [10-1 000]Hz
- Kurtosis

8
INDICATEURS SPECTRAUX
Un indicateur spectral associe à un signal une représentation spectrale de ce dernier (spectre, zoom,
cepstre, spectre de fonction de modulation, fonction de transfert…).
Ces indicateurs présentent le grand intérêt d’être sensibles aussi bien aux évolutions de la forme d’un
signal qu’à celles de son énergie, et de ce fait, sont insensibles aux effets de masque à condition que
les résolutions d’analyse choisies pour les élaborer soient en adéquation avec les fréquences de
répétition des phénomènes recherchés. Ils offrent donc des perspectives extrêmement intéressantes
dans le cadre de la surveillance des machines. Ils constituent par ailleurs un progrès considérable dans
l’adéquation entre indicateur et défaut et la facilité de leur comparaison graphique par rapport à un état
de référence favorise grandement l’interprétation de leurs évolutions.

Exemples :
- Spectre [0-10]kHz
- Zoom

9
INDICATEURS VECTORIELS
Un indicateur vectoriel associe à des signaux issus de plusieurs capteurs de vibration une
représentation dans l’espace du mouvement vibratoire. Ces indicateurs sont peu familiers, l’orbite en
est le plus connu. Mais l’utilisation de déformées partielle ou globale, encore anecdotique, est
certainement riche d’avenir en tant qu’indicateur typologique de comportement. Cette notion est
d’ailleurs souvent abordée indirectement, lorsque certains spécialistes utilisent les déphasages entre
points et directions de mesure pour essayer de se représenter à une fréquence donnée le mouvement
dans l’espace d’une ligne d’arbres ou de ses paliers.

Exemples :
- Déformée opérationnelle
- Orbite

10
INDICATEURS TEMPORELS
Un indicateur temporel associe à un signal une forme particulière de sa représentation temporelle
obtenue après filtrage ou démodulation. Ils offrent l’avantage être directement accessibles à
l’interprétation humaine. Ils permettent d’obtenir des informations difficilement accessibles dans le
domaine spectral telles que le nombre de dents écaillées d’un engrenage, la durée d’un phénomène
impulsionnel périodique ou la forme d’un phénomène de modulation….

Exemples :
- Profil d’engrènement
- Fonctions de modulation

11
DEUX FAMILLES D’INDICATEURS

En fonction de leur nature ou de leur paramétrage on va distinguer :

- les indicateurs énergétiques qui représentent l’énergie du signal vibratoire mesurée dans une bande
fréquentielle plus ou moins étendue sans relation identifiée avec les forces dynamiques dont la
machine est le siège,

- les indicateurs typologiques qui sont en relation directe avec ces dernières et, de ce fait, en bien
meilleure adéquation avec les défauts susceptibles de l’affecter.

12
LES INDICATEURS ENERGETIQUES
Ce sont bien souvent des indicateurs scalaires représentatifs de l’énergie partielle ou totale du signal
et dont les valeurs dépendent du choix :
− de la grandeur physique représentative du comportement vibratoire (accélération, vitesse,
déplacement),
− du mode de quantification de cette grandeur (valeur efficace, crête…),
− de la bande de fréquences dans laquelle il est mesuré ou calculé. Selon l’étendue de la bande
fréquentielle considérée, on parle alors d’indicateurs scalaires « large bande » ou de « niveaux
globaux » ou d’indicateurs scalaires « bande étroite » voire « bande fine »,
− du temps d’observation du signal qui doit impérativement être adapté à la périodicité des
phénomènes que l’on cherche à identifier.
Le terme niveau global est l’appellation consacrée des indicateurs scalaires « larges bandes ».
Il est assimilé à l’énergie vibratoire lorsque la grandeur cinématique représentée par le signal est la
vitesse vibratoire.
Ce terme est également utilisé pour quantifier le déplacement et l’accélération.

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LES INDICATEURS ENERGETIQUES

Inconvénients liés aux indicateurs énergétiques « larges bandes »


Ces indicateurs présentent plusieurs inconvénients majeurs qui de fait limitent considérablement leur
fiabilité d’utilisation et leur capacité de détection de défauts à un stade précoce dans le cadre de la
surveillance des machines :
− La forte dépendance de la sensibilité avec la nature des défauts.
− L’absence de relation formelle entre gravité du défaut et l’énergie vibratoire induite à cause
notamment de la nature du défaut, du transfert mécanique et de la très forte influence de la vitesse de
rotation de la ligne d’arbre présentant le défaut.
− Le manque de pertinence de la notion de seuil dès qu’elle est dissociée de la cause qui engendre
le phénomène vibratoire, de la nature de la machine, de ses conditions de fonctionnement et de son
environnement. Ainsi, une valeur efficace de la vitesse vibratoire [10 – 1000 Hz] de 6 mm/s ne présente
pas le même degré de gravité si elle est la conséquence d’un déséquilibre, d’un désalignement ou d’un
écaillage de bague de roulement, si la machine est un ventilateur ou une rectifieuse de précision et si
elle repose au niveau du sol sur une fondation lourde ou en hauteur sur une charpente métallique par
l’intermédiaire de plots élastiques.

14
LES INDICATEURS ENERGETIQUES

- L’effet de masque qui entache fortement la sensibilité des indicateurs larges


bandes lorsque l’énergie vibratoire induite par l'apparition d'un défaut n’est pas
prépondérante devant celle induite par l'ensemble des forces dynamiques
générées par le fonctionnement de la machine et des défauts déjà existants.

A titre d’exemple, si la valeur efficace de la vitesse vibratoire [10 – 1000 Hz] pour
un ventilateur est de 4 mm/s, l’augmentation de l’amplitude de la composante
d’ordre 2 de la fréquence de rotation de 0,3 mm/s à 3,0 mm/s suite à l’apparition
d’un désalignement, se traduit seulement par une augmentation de 25% de la
valeur de cet indicateur. Cette augmentation risque d’être considérée comme
non significative, alors que l’état de cet équipement vient considérablement de
se dégrader.

15
LES INDICATEURS ENERGETIQUES
Bref, ce ne sont pas les considérations scientifiques qui justifie la vogue des indicateurs scalaires
énergétiques larges bandes.

Ces inconvénients sont tout aussi graves dans le cadre d’une recette où la prise en compte de la
spécificité de la machine est fondamentale et où l’identification de défauts latents devrait être la
justification de l’opération.

Fiabiliser la surveillance par indicateurs scalaires énergétiques nécessite de minimiser les incidences de
l’effet de masque et de différencier les seuils en fonction de la nature des défauts. Pour cela, il suffit de
réduire la gamme fréquentielle dans laquelle ces indicateurs sont mesurés ou calculés en la rendant
compatible avec l’étendue spectrale « utile » de la manifestation vibratoire du défaut recherché et en lui
associant des seuils adaptés à la nature de ce dernier.

On parle alors d’indicateur scalaire « bande fine ou bande étroite » par opposition à « bande large »,
appellation déjà plus explicite que le vocable de « niveau global ». Cette approche conduit à une
multiplication du nombre d’indicateurs à considérer pour assurer la surveillance d’une machine ou en
diagnostiquer son état et introduit de fait la notion d’indicateurs typologiques ou comportementaux.

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LES INDICATEURS TYPOLOGIQUES
Cette famille regroupe tous les indicateurs scalaires autres que les indicateurs énergétiques "larges
bandes", les indicateurs spectraux, vectoriels ou temporels représentatifs d’une force générée par le
fonctionnement de la machine, d’un aspect précis de son comportement ou d’un symptôme d’une
pathologie donnée.
La définition de ces indicateurs :
− nécessite au préalable une connaissance approfondie des différentes forces susceptibles d’être
générées par le fonctionnement de la machine ou d’interférer avec le procédé, et des symptômes de
chaque défaut susceptible de l’affecter,
− fait appel à des techniques de traitement du signal variées et parfois très sophistiquées (filtrage
passe-bande, analyse spectrale basique, cepstre, zoom, analyse de réponses de résonances hautes
fréquences (HFRT), démodulation (DAFP), analyse temps fréquence, reconstitution de mouvement
vibratoire dans l’espace…) dont le choix dépend des symptômes et des pathologies à identifier dans les
signaux vibratoires et de la précocité de détection souhaitée.
Par exemple, l'amplitude de la composante d'ordre 1 ou 2 de la fréquence de rotation, le déphasage,
pour un même palier, des composantes RV/RH d’ordre 1 de la fréquence de rotation, le taux de
modulation d’amplitude de l’intensité du courant d’alimentation... sont quelques exemples simples
d'indicateurs scalaires typologiques.

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LES INDICATEURS TYPOLOGIQUES

Malgré les avantages indéniables qu’ils présentent et en dépits des possibilités de traitements des
signaux offertes par la plupart des produits actuellement commercialisés, l’utilisation des indicateurs
typologiques et comportementaux reste encore très marginale.

Les causes de ce manque d’engouements sont multiples :


l’aspect culturel et le manque de connaissance de la plupart
des utilisateurs sont indéniables, les lourdeurs inhérentes à
leur élaboration et à leur gestion en sont les prétextes,
l’absence de logiciels conçus spécialement à cet effet et de
promotion de ces approches de la part des constructeurs
d’outils de surveillance et de diagnostic en sont les causes profondes.

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METHODOLOGIE DU CHOIX D’UN INDICATEUR

Que doit prendre en compte un indicateur ?

Les spécificités de la machine et des manifestations dynamiques du défaut recherché

Le concept d’indicateur tel que nous l’avons défini est très large et les règles d’élaboration données
offrent un choix quasi illimité à l’utilisateur.

Quel que soit le contexte : recette, bilan dans le cadre de la préparation d’un arrêt préventif d’unité,
diagnostic ponctuel, surveillance périodique, l’utilisateur pour faciliter ces choix, doit se poser et
répondre à un certain nombre de questions sur la nature de l’équipement et les défauts susceptibles
de l’affecter :
- La nature de l’équipement : ventilateur, pompe, compresseur à vis, à pistons, centrifugeuse, broyeur,
laminoir, machine à papier, groupe hydroélectrique…. ?
- Le mode d’entraînement : moteur électrique, moteur hydraulique, turbine à vapeur, à gaz, groupe
Diesel… ?
- L’énergie fournie : électricité (fréquence fixe, variable, courant continu), vapeur, eau … ?
- Le mode de transmission : accouplement direct, par cardan, courroies, par engrenages, par coupleur
hydraulique… ?
- La vitesse de rotation : fixe, variable, élevée, classique, faible ? Sa plage de variations : continue, par
palier à vitesse fixe, étroite ou étendue ?

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METHODOLOGIE DU CHOIX D’UN INDICATEUR
- Quel défaut veut-on identifier ou en détecter l’apparition ? S’agit-il d’un déséquilibre, d’un
désalignement, d’un desserrage, d’un jeu de palier, d’un défaut d’engrènement, de roulement, de
centrage rotor/stator… ? Induit-il des forces sinusoïdales ou impulsionnelles ? Ces dernières sont-elles
périodiques ou aléatoires ? Quelle est la fréquence de répétition du phénomène ?

- Quelle est l’étendue spectrale des forces d’excitation ? Les forces d’excitation sont–elles susceptibles
d’être modulées ?

- Quelle est la grandeur vibratoire (accélération, vitesse, déplacement) ou autre grandeur dynamique
(intensité du courant d’alimentation, vitesse de rotation instantanée…) la mieux adaptée pour adapter
pour identifier le défaut ou en détecter l’apparition à un stade précoce ?

- Quel quantificateur (valeur efficace, facteur de crête, kurtosis, taux de modulation, taux
d’harmoniques… ) utilisé ?

Les réponses à toutes ces questions permettent de définir les indicateurs les mieux adaptés à chaque
situation.

20
LES FACTEURS D’INFLUENCE
L’environnement de la machine
Le comportement vibratoire d’une machine dépend fortement de son « environnement » qui est
caractérisé par le procédé de production dans lequel elle s’intègre et les structures auxquelles elle est
physiquement reliée.

Ces facteurs d’influence se classent en deux catégories, selon leur mode d’action :

- l’environnement actif (alimentation en énergie, procédé, sources extérieures (machines voisines,


équipements statiques tels que four, chaudière, réacteurs chimiques susceptibles d’induire des
excitations vibratoires spécifiques dues notamment à des résonances acoustiques…) influe sur les
forces internes de la machine souvent en les modulant ou génère des forces extérieures qui affectent
son comportement.

- l’environnement passif composé des éléments et structures


(structure support, liaisons, structure d’accueil, fondation,
éléments rapportés (tuyauterie, gaines, capacités…) dont les
liaisons avec la machine affectent son transfert vibratoire.

Accélérance

21
LES FACTEURS D’INFLUENCE

Ces facteurs d’influence sont spécifiques à chaque machine, à chaque structure d’accueil, à chaque
procédé et de fait, ils annulent toute pertinence à l’utilisation de critères « standards » même définis
par types de machines et classes de structure d’accueil.

De plus, leurs effets sont loin d’être des constantes : des liaisons peuvent se desserrer, des structures
supports peuvent se fissurer, des défauts de régulation peuvent apparaître et modifier de ce fait
considérablement le comportement vibratoire de l’équipement. L’absence de référence lors de la mise
en service et la non-surveillance fréquente de ces facteurs d’influence rendent difficile la formulation
d’un diagnostic et ont pour effet souvent de suspecter voire d’incriminer l’équipement lui-même alors
que c’est l’évolution de son environnement qui est la cause des désordres apparus.

22
LES FACTEURS D’INFLUENCE
Le transfert force /vibration
En associant un défaut à un indicateur ou à une image vibratoire, beaucoup d’opérateurs en viennent à
assimiler les vibrations aux forces ou aux défauts qui les engendrent. On parle par exemple de « balourd »
en évoquant le niveau radial élevé de la composante d’ordre 1 de la vitesse de rotation ou de
« désalignement » en évoquant la prépondérance de l’amplitude de la composante d’ordre 2.
Cette assimilation par abus de langage est en réalité très dangereuse. Elle tend à faire oublier l’un des
fondements mêmes de la physique des vibrations : une vibration n’est qu’une manifestation extérieure ou
image d’une force d’excitation donc éventuellement d’un défaut recherché. Or, cette « image » peut être
profondément affectée par de multiples influences qui « éloignent » parfois considérablement la forme du
signal vibratoire de celle des phénomènes recherchés qui l’induisent, à savoir les forces dynamiques dont
la machine est le siège.
Le transfert vibratoire de la structure n’a pas seulement pour effet d’altérer les images spectrales des forces
d’excitation en amplifiant ou en atténuant l’amplitude d’une ou l’autre de ces composantes, il peut aussi
rendre complètement illisible le caractère impulsionnel périodique d’une force d’excitation et les fonctions de
modulation des composantes vibratoires peuvent être totalement différentes de celles des forces qui les
induisent.
Le transfert vibratoire joue donc un rôle considérable tant au niveau des images des défauts qu’il peut
considérablement altérer qu’au niveau des critères d’évaluation puisque la relation entre les rapports entre
les amplitudes vibratoires et celles des forces d’excitation ne sont pas des constantes. Ces rapports
dépendent fortement du transfert vibratoire et notamment des écarts entre fréquences d’excitation et
fréquences propres des modes excités.

23
LES CRITERES
Le principe de la surveillance ou du diagnostic repose
fondamentalement sur la comparaison de la valeur ou de la forme d’un
indicateur à un critère qui permet de savoir si cette dernière est
normale ou anormale. Ce principe introduit de ce fait une certaine part
de subjectivité.
Il laisse donc le champ libre à des interprétations d’autant plus
contradictoires que, compte tenu des spécificités de chaque machine,
de chaque structure d’accueil, de chaque procédé et de chaque défaut,
il est impossible de définir un nombre restreint de critères standards
simples et utilisables en toute circonstance.

Les critères énergétiques associées aux indicateurs scalaires « larges bandes »


La fiabilité des indicateurs scalaires énergétiques larges bandes a été largement évoquée plus haut.
Elle se heurte principalement aux effets de masque et à la sensibilité différentiée de ces indicateurs
en fonction de la nature des défauts et des phénomènes vibratoires qu’ils engendrent.
De ce fait, la très forte dépendance de l’énergie vibratoire globale induite avec la nature du défaut, sa
gravité, la vitesse de rotation de la ligne d’arbre affectée et le transfert vibratoire, enlève à la notion
de seuil toute pertinence.

24
LES CRITERES

Les critères associés aux indicateurs typologiques et comportementaux

Cette approche est essentiellement basée sur la connaissance des forces dont la machine est le siège
et les manifestations dynamiques des défauts susceptibles de les affecter et sur le caractère "normal"
ou "anormal" des amplitudes des composantes vibratoires induites ou de leur simple présence.

Malheureusement, les critères de qualification des forces internes et externes et des défauts sont loin
d'être formalisés, exception faite du déséquilibre pour lequel les normes définissent des classes
d’équilibrage et pour chaque classe des balourds résiduels admissibles. Rien de semblable n’existe
pour l’alignement, les forces électromagnétiques induites par des défauts de centrage, les forces
d’engrènement, le montage des roulements…

Dans le cadre d’une surveillance, d’un bilan préventif ou d’un diagnostic ponctuel, l’approche est
simple si on dispose de références correctement établies lors de la recette de mise en service. En
effet, il suffit simplement d’interpréter les évolutions en s’assurant que le transfert vibratoire et les
conditions de fonctionnement sont inchangés ou en pondérant les évolutions des indicateurs en
fonction des modifications constatées.

25
QUELQUES CAS CONCRETS

Indicateur typologique et indicateur énergétique large bande


Diagnostic de l’état des roulements d’un former d’une machine à papier avant arrêt préventif.

18RL1904
18RL1903

FORMER

18RL1901 18RL1902

Table de fabrication

26
Le former est constitué de 4 rouleaux identiques. Il s’agit des 4 paliers CC. La vitesse de rotation d’un
rouleau est de 356 tr/mn. Le former est entraîné par une transmission par moto réducteur via un
cardan au niveau du rouleau 1901. Cinq indicateurs ont été sélectionnés :
- la valeur efficace de la vitesse mesurée dans la bande [3 – 1 000 Hz]
- la valeur efficace de l’accélération mesurée dans la bande [0 – 200 Hz]
- la valeur efficace de l’accélération mesurée dans la bande [200 – 2 000 Hz]
- la valeur efficace de l’accélération mesurée dans la bande [2000 – 20 000 Hz]
- la présence dans le cepstre issu d’un spectre [0 – 1000 Hz] de composantes dont les quéfrences
correspondent aux fréquences de défaut des roulements 23228 équipant les paliers de la sécherie.

Les fréquences de défaut de roulement (à savoir la fréquence de défaut d’éléments roulants et de


bague externe) ne sont identifiables par le cepstre uniquement dans les spectres vibratoires du palier
CC du rouleau 1802.
Comme le montre le tableau ci-dessous, les valeurs des indicateurs énergétiques ne permettent
nullement de considérer le roulement de ce palier défectueux. Seul ce roulement a été remplacé, le
démontage confirme une forte corrosion du roulement.

27
Cet exemple illustre l’intérêt de l’approche par indicateur typologique et le manque de performance des
indicateurs scalaires énergétiques « larges bandes » même ici dans leur fonction de crible.

Rouleau 1901 1902 1903 1904


NGV
[3-1000]Hz 3,3 0,6 1,0 1,0
mm/s eff
NGA
[0-200]Hz 27 29 12 57
mg eff
NGA
[200-2 000]Hz 34 177 145 171
mg eff
NGA
[2 000-20 000]Hz 82 93 11 145
mg eff

28
Bague extérieure

Un des éléments roulants

29
QUELQUES CAS CONCRETS
Indicateur énergétique large bande et analyse du courant d’alimentation

CT

4
3

30
Plateau côté presse
Après remplacement du cardan, les indicateurs énergétiques large bande sont corrects et valident le
remplacement du cardan. Pourtant, …

31
Cardan Cardan
Etat Initial
remplacé aligné

Taux de modulation
de l’intensité du
courant
6,1 2,3 0,2
d’alimentation dû au
défaut de cardan
(%)

Le réducteur présentait un défaut de lignage de 15 mm par rapport au palier de la presse, expliquant


d’ailleurs l’origine de la première dégradation du cardan.

32
QUELQUES CAS CONCRETS
Défaut rotorique d’un moteur de ventilateur

163 kW à 1 500 rpm

33
QUELQUES CAS CONCRETS

« Bruit de roulement » du palier CA du ventilateur dû à un défaut de graissage

34
Les indicateurs énergétiques usuels ne permettent pas de mettre en évidence l’important défaut
rotorique à l’origine de la modulation en fréquence de la fréquence de rotation (24,86 Hz) par
la fréquence de passage de pôles (0,46 Hz)…

35
… et la modulation en amplitude du courant d’alimentation du moteur par le même phénomène :

Fréquence de passage de pôles : 1,15 %)

Défaut rotorique

36
SYNTHESE
Il est pure utopie de vouloir croire en l'existence d'un indicateur universel sensible à tous les défauts
susceptibles d'affecter le comportement vibratoire d'une machine, dont la sensibilité serait
indépendante de la nature du défaut et dont la valeur du seuil associé serait-elle aussi indépendante
de la nature du défaut, du type de machine et de ces conditions de fonctionnement.

Contrairement aux pratiques courantes, la description du comportement vibratoire d'une machine, la


surveillance de son évolution, la formulation d’un diagnostic nécessitent de faire appel à de très
nombreux d'indicateurs et critères.
Nous avons vu que ces indicateurs, de degré d’élaboration plus ou moins complexe, pouvaient être
regroupés en deux grandes familles :
-les indicateurs scalaires énergétiques,
-les indicateurs typologiques ou comportementaux.

Les premiers quantifient l’énergie vibratoire sans relation directe avec les forces dynamiques qui
l’induisent. Les seconds quantifient essentiellement les manifestations vibratoires de chaque force et
défaut dont la machine est le siège en tenant compte des spécificités dynamiques de chaque
machine, de son transfert vibratoire qui est lui est aussi spécifique et des interactions avec le procédé.
Les exemples donnés montrent clairement les limites en terme de performance et de fiabilité des
approches classiques et l’intérêt de l’approche par indicateurs typologiques ou comportementaux qui
se fonde sur des bases techniques et scientifiques beaucoup plus crédibles et fiables.

37
SYNTHESE

Malheureusement, cette approche se heurte, d’une part aux habitudes et aux manques de
connaissances du plus grand nombre d’utilisateurs qui, de ce fait, jouent un rôle très passif qui ne
pousse nullement les constructeurs de matériel d’investigation à innover, mais aussi à un certain
nombre de chapelles constituées par des constructeurs en position de monopole qui continuent à
promouvoir des méthodologies techniquement dépassées, voire même simplistes et qui ne proposent
aujourd’hui aucun produit permettant de rendre beaucoup plus conviviales et simples l’élaboration et
la gestion des indicateurs typologiques.

Seule la rigueur technique et scientifique est susceptible d’asseoir une technique d’investigation
prometteuse et performante que les pratiques courantes actuelles basées sur une approche très
simpliste des problèmes tentent plutôt de décrédibiliser par ces résultats que de promouvoir jusqu’à
faire considérer aux décideurs que l’acte de mesure vibratoire est un acte aussi banal que la mesure
de la température ou d’un jeu de palier.

38
BIBLIOGRAPHIE

A. BOULENGER, C.PACHAUD : « Diagnostic vibratoire en maintenance préventive » (Dunod, Paris,


octobre 1999).

P.CANETTO, A.SAUVIGNET : « L’implantation de machines » Vibrations Actualité n° 17 (Dynae,


Vienne France, juillet 1997).

P.CANETTO, C.PACHAUD : « Critères contractuels et réception de machine » Vibrations Actualité


n°20 (Dynae, Vienne France, avril 2000).

P.CANETTO, C.PACHAUD : « la recette : une étape indispensable à intégrer à la surveillance et au


diagnostic vibratoires » 4éme Conférence Internationale "Méthodes de surveillance et techniques
acoustiques et vibratoires" (UTC Compiègne France, octobre 2001).

P.CANETTO, A.SAUVIGNET : « Vibrations et contraintes de tuyauteries » Vibrations Actualité n° 18


(Dynae, Vienne France, janvier 1998).

C.PACHAUD, P.CANETTO : « Défauts induisant des variations de couple et de vitesse : limites du


diagnostic vibratoire et solutions palliatives » 4éme Conférence Internationale "Méthodes de
surveillance et techniques acoustiques et vibratoires" (UTC Compiègne France, octobre 2001).

39

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