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Les déchets solides

(Module 5)

I. Définitions, typologie et classification des déchets


- une problématique complexe : source potentielle de pollution & ressources
naturelles «secondaires ».

- L’O.M.S : déchet = quelque chose que son propriétaire ne veut plus, en un


certain lieu et en un certain moment, et qui n’a pas de valeur commerciale,
courante ou perçue.

- Idem = Tout résidu d'un processus de production, de transformation ou


d'utilisation, toute substance, matériau, produit ou plus généralement tout
bien meuble abandonné ou que son détenteur destine à l'abandon.

- un déchet «solide» = déchet pelletable et un déchet «liquide » = déchet


pompable ayant une teneur en eau de + 95%.

- Quelques données marocaines : en 1999, 17 500 t/j (contre 12 500 t/j en


1992), variation régionale. 0,3 à 0,9 kg/hab./j (norme nationale = 0,6 à 0.7), El
Jadida : 0,9 kg/hab./j.

II. Classification des déchets solides


- complexe : recoupement entre catégories. une classification sur la
responsabilité de l’élimination : 5 catégories.

Responsable de l’élimination Catégorie de déchets

Collectivités urbains

industriel
Industries s

hospital
Hôpitaux, …
ier

Exploitations agricole
agricoles s

D.T.Q.D.

1
Les grandes catégories de déchets.
(D.T.Q.D. : déchets toxiques en quantité dispersée)

II.1 Les déchets urbains


déchets dont l’élimination est prise en charge par les communes :

II.1.1 Déchets des ménages


- les ordures ménagères : déchets des ménages ramassés habituellement
(matières organiques=déchets ordinaires provenant de la préparation des
aliments, papiers-carton, verres, plastiques, métaux, textiles, composites
(bois, cuir, caoutchouc), cendres, déchets du nettoyage, des débris de
vaisselle….
- les déchets encombrants : appareils ménagers (cuisinières, réfrigérateurs…),
emballages de grande taille…
- les déchets de jardinage
- les déchets spéciaux des ménages (danger environn.) : piles, restes des
produits chimiques ménagers, médicaments périmés, C.F.C. (bombes
aérosols)….

II.1.2 Déchets provenant des activités économiques


Ayant les mêmes circuits de collecte que les déchets des ménages :
- les déchets assimilables aux ordures ménagères : emballages papiers-carton,
plastiques…
- Les déchets de travaux et de bricolage : déblais et grava, bois traité, déchets
métalliques, plastiques…
- Les déchets liés à l’automobile : pièces et produits usagés, véhicules hors
d’usage….
- Les déchets toxiques en quantités dispersées (D.T.Q.D).

II.1.3 Déchets de nettoiement


Issus de l’entretien du domaine public (parcs, espaces verts, voiries, foires… :
déchets de consommation, élagages d’arbres, emballages divers…

II.1.4 Déchets de l’assainissement


Issus du curage ou de traitement des eaux usées collectées : déchets d’entretien,
déchets des stations d’épuration, résidus d’installations de pré-traitement…

II.2 Les déchets industriels


II.2.1 Déchets inertes
Déblais, gravats et déchets minéraux provenant des activités d’extraction

II.2.2 Déchets banals


assimilables aux ordures ménagères : papiers, cartons, plastiques, bois,
emballages, verres, matières organiques.

II.2.3 Déchets spéciaux


nécessitent des précautions particulières lors de leur élimination à cause de
certaines substances toxiques potentiellement plus dangereuses et ayant des
risques pour le milieu naturel : déchets organiques solides ou liquides, déchets
minéraux liquides ou semi-liquide, déchets minéraux solides. On a :

2
- les déchets dangereux ou toxiques : bains de traitement de surface, les sels
de trempes arséniés…
- les déchets toxiques en quantité dispersée d’origine industrielle : laques de
vernis, peintures, colorants, déchets de laboratoires…

II.3 Les déchets hospitaliers


Issus des hôpitaux, cliniques, dispensaires, services vétérinaires, laboratoires
biologiques….

II.3.1 Déchets domestiques


assimilables aux ordures ménagères tels que ceux de : lieux d’hébergement,
restauration et cantines, administration, jardinage = déchets verts…

II.3.2 Déchets spécifiques


particuliers à l’activité hospitalière et non contaminés : pansements non
septiques, plâtres, couches, déchets des malades non contagieux, déchets
autoclavés…

II.3.3 Déchets à risque ou contaminés


infectieux et issus des services de chirurgie, d’obstétrique, de gynécologie, de
laboratoires, de maladies infectieuses…
aussi : membres amputées, petits déchets anatomiques, placenta, déchets de
dialyse…non infectueux…

II.3.4 Les déchets toxiques en quantités dispersées


déchets à mercure, laboratoires, anciens médicaments, radiologie….

II.4 Les déchets agricoles


exploitations agricoles, élevages ou des industries agro-alimentaires artisanales.

II.4.1 Déchets liés à l’exploitation


Déjections d’élevages (fumiers, lisiers..), déchets de cultures et d’exploitation des
forêts, résidus de production (écarts de triage, …)…
Aussi Matières plastiques (emballages), huiles usagées et pneus, pièces
mécaniques…

II.4.2 Déchets des industries agro-alimentaires


Rejets et déchets de triage, carcasses et déchets des abattoirs, rebuts de
conserverie, refus des laiteries et fromageries, déchets forestiers et scieries,
pulpes et mélasse des sucreries…

II.4.3 Déchets toxiques en quantités dispersées (D.T.Q.D)


Résidus des produits phytosanitaires, certains métaux lourds,…

II.5 Déchets toxiques en quantités dispersées (D.T.Q.D)


déchets toxiques produits en petites quantités par : particuliers, artisans,
industries, laboratoires et agriculteurs.

II.5.1 Déchets de laboratoire


De : enseignement, industrie et monde médical. solvants, acides, bases…

II.5.2 Produits phytosanitaires


emballages vides et produits non utilisés : herbicides, insecticides, fongicides…

3
II.5.3 Déchets des ateliers
Solvants, acides, bases, peintures, bains photographiques…

II.5.4 Déchets domestiques


Pesticides, solvants, huiles, acides, peintures, bains photographiques,
bombes aérosols…

III. Autres définitions & Lexique


DIB
Déchets des entreprises et des commerces dont le traitement peut être réalisé
dans les mêmes installations que les ordures ménagères.

DIS
Déchets non-assimilables aux ordures ménagères et qui, par leur caractère
toxique ou dangereux, demandent une filière d'élimination spécifique.

Déchet ultime
un déchet résultant ou non du traitement d'un déchet, qui n'est pas susceptible
d'être traité dans les conditions techniques et économiques du moment
notamment par extraction de la part valorisable ou par réduction de son
caractère polluant ou dangereux".

Collecte
Opération consistant en l'enlèvement des déchets chez le producteur ou aux
points de regroupement.

Station de transit
La plate-forme de regroupement a pour but de permettre, à partir de lots de
déchets de petites tailles ou de faibles densités issus de la collecte, de constituer
des lots plus importants pour, notamment, en optimiser le transport.

Déchetterie
Espace aménagé, clos, gardienné, où les particuliers, artisans et commerçants
déposent leurs déchets encombrants, mais aussi bouteilles en verre, papiers-
cartons, huiles de vidange usagées, déchets verts (tailles de haie, tonte, etc.),
gravats…

Décharge brute communale


toute décharge de déchets municipaux non inertes, directement exploitée par
elle.

Dépôt sauvage
"Dépôt clandestin de déchets ".

Décharge contrôlée
Cette dénomination est maintenant remplacée par "centre de stockage".

Elimination
Ensemble des opérations de collecte, transport, traitement et stockage des
déchets.

Traitement
Ensemble d'opérations effectuées sur les déchets en vue de réduire leur nocivité
éventuelle, de faciliter leur manipulation ou leur transport, de les valoriser.

4
Récupération
Opération qui permet de sortir un déchet de sa filière traditionnelle d'élimination
et de le préparer en vue d'une valorisation.

Valorisation
Qualifie tout traitement des déchets qui permet de leur trouver une utilisation
ayant une valeur économique positive. valorisation de matière : réemploi,
réutilisation, recyclage, régénération. valorisation énergétique : incinération avec
production d'électricité ou de vapeur.

Recyclage
Réintroduction d'un matériau récupéré dans le cycle de production dont il est
issu, en remplacement total ou partiel d'une matière première vierge.

Réutilisation
Utilisation d'un matériau récupéré pour un usage différent de son premier
emploi, ou introduction de ce matériau dans un autre cycle de production que
celui dont il est issu.

Régénération
Procédé physique ou chimique qui redonne à un déchet les caractéristiques
permettant de l'utiliser en remplacement d'une matière première vierge.

Site pollué
Appellation utilisée pour désigner un site (industriel ou non) qui, du fait de dépôts
de matières polluantes ou de l'imprégnation du sol par des matières polluantes, a
des conséquences sur l'environnement ou la santé des populations.

IV. Modes de gestion et de traitement des déchets solides


- Production>>problèmes d’élimination : causes de quantité … et … de
toxicité>>risques environnementaux et sanitaires.
- modes de gestion :
• Mise en décharge : la plus adoptée et la plus utilisée (60% des déchets
urbains), contrôlée ou non, sites géologiquement adaptés et aménagés
obéissant à des règles d’implantation, d’aménagement et d’exploitation.
possibilités de valoriser le site en fin d’exploitation : parcs, terrains de
sport, espaces verts, remise en culture..
• Compostage : dans les pays en développement, le plus adapté pour les
déchets ménagers et assimilés (13% des déchets), en raison des
matières fermentescibles (700 à 850 kg/t) et humidité , a pour but
d’activer la fermentation biologique des
ordures>>compost=amendement organique en agriculture à condition
proche.
• Incinération : brûler déchets, accompagnée d’épuration des fumées,
évacuation du solide (machefer et cendres volantes), valorisée par
récupération de la chaleur sous forme de vapeurs>>chauffage urbain,
production électricité.
• Recyclage et récupération : récupération soit de papiers et cartons,
plastiques, verre (collecte sélective, tri automatique) , soit de gaz,
résidus charbonneux…

IV.1 La mise en décharge


Introduction

5
- mode le plus retenu pour la gestion des déchets ménagers et assimilés (DMA),
organiques et inorganiques, en très importants tonnages. OMS (1988), plus de
90 % DMA dans le monde éliminés par cette technique, efficace et peu
coûteuse.
- choix du site de décharge fonction contraintes géologiques,
hydrogéologiques, écologiques, socio-économiques.
- Pays en développement : abondance décharges non contrôlées>>nuisances
pour l’environnement (odeurs, objets volants, poussières, auto-incinération,
fumées asphyxiantes, prolifération de rongeurs, mouches/insectes/vecteurs
de maladies, dégradation de la qualité des eaux et des sols) et pour la santé
des populations avoisinantes.

IV.1.1 Classification des décharges


Fonction de perméabilité (Ks) du sol du site choisi pour accueillir une
décharge>>vitesse de percolation. trois classes de sites :
a- Classe I :
sites étanches (ardoise, grès, schistes, …)>> déchets industriels spéciaux (DIS),
déchets d’activité de soins à risque infectieux.

b- Classe II :
sites semi-perméables (terrains sablo-argileux, gréseux,...)>> déchets ménagers,
déchets industriels et hospitaliers assimilables aux ordures ménagères.

c- Classe III :
sites perméables>>déchets ménagers et déchets inertes qui ne subissent
aucune modification physique, chimique ou biologique.

Différents types de site de décharges

Catégorie du Ks Caractéristiques Type de


site (m.s-1) du site déchets
- Fond imperméable
- Aptitude à un façonnage garantissant
Classe I K≤ 10-9 les écoulements vers un point bas Déchets
- Aptitude à l’implantation d’un ouvrage hospitaliers
de contournent évitant l’entrée des eaux +
superficielles Déchets
- Aptitude à une couverture en pente industriels
favorisant le ruissellement. spéciaux

- Capacité du site à assurer une Déchets


épuration des lixiviats. industriels et
10-9 - Infiltration efficace modérée hospitaliers
Classe II ≤ Ks ≤ écoulement vers un point bas assimila-bles
10-6 - Intérêt à préserver la qualité des eaux aux déchets
souterraines contre les risques de ménagers
pollution.

Migration rapide des lixiviats constituant ménagers


Classe III Ks ≥ 10 -6 un risque élevé de pollution des nappes +
d’eau souterraine. industriels
inertes

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IV.1.2 Différents modes de mise en décharge

a- Décharges non contrôlées


pays en développement, rejets de déchets sans aucun traitement préalable,
aucune étude appropriée du site, anciennes carrières.

b- Décharges contrôlées
cinq grandes familles de mise en décharge

∗ Décharge contrôlée traditionnelle


déchets en couches successives (0,5 à 2 m d’épaisseur) + couche de matériau
inerte de 10 à 30 cm. aérobiose.

∗ Décharge contrôlée compactée


technique de prolongation de la vie d’une décharge. compactage des déchets>>
augmentation de densité + « élimination » de l’air + diminution de la
perméabilité + raréfaction des incendies et des fumées asphyxiantes.
Anaérobiose >> biogazs et odeurs nauséabondes. lixiviats riches en matière
polluante.

∗ Décharge aérobie
lors de la collecte, triage des fermentescibles des matériaux inertes.
Inconvénients : fermentation thermophile et formation des lixiviats

∗ Décharge d’ordure broyée


broyage (fragments à diamètre <10cm) avant mise en décharge>>
homogénéisation + circulation libre de l’air >> accélération fermentation
aérobie. Inconvénient : production de lixiviat (=lixiviats des décharges
compactées ! !).

∗ Décharge en balles
comprimer les déchets > densité 0.9 > mettre en balles ligaturées de 1 à 5 m3 >
stockage en couches successives. lixiviats en grande quantité, à faible charge
polluante.

IV.4.3- Evolution des déchets dans une décharge


deux phases simultanées d’évolution biologique spontanée : dégradation aérobie
et dégradation anaérobie. Les 2 dépendent : composition des déchets, mode
d’exploitation, humidité du milieu .

a- évolution aérobie
décomposition rapide qui utilise l’oxygène présent dans les déchets.
(C15 H21 O9 N)n + 15n O2 15nCO2 + nH3 + 9n H2 O

(matière organique) (microorganismes)

molécules complexes et insolubles >> molécules simples et solubles = substrat


à d’autres micro-organismes. Résultat = métabolites finaux (CO32-, HCO3-, NO3-,
PO43-, et SO42-)+ CO2 + vapeur d’eau << respiration bactérienne + élévation
thermique jusqu'à 60°C. durée = 10 jours.

b- évolution anaérobie

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Après l’aérobie, micro-organismes anaérobies vont prendre le relais >>
formation de CO2 et de CH4 . facteurs : nature des déchets, humidité,
température. 5 phases :

∗ Phase de latence
augmentation de l’humidité, remplissage vides, tassement alvéoles.

∗ Phase de transition
début de production des lixiviats + acides gras volatils (AGV). La phase anaérobie
commence à devenir de plus en plus dominante par rapport à la phase aérobie :
les nitrates ou les sulfates deviennent accepteurs finaux d’électron au lieu de
l’oxygène. Lors de cette étape les complexes organiques subissent une hydrolyse
aérobie ou anaérobie donnant à la fin des sucres simples, des acides gras et des
acides aminés.

∗ Phase d’acidogénèse
production des AGV pouvant constituer 95% du carbone organique total. Pendant
cette phase d’autres bactéries prennent les produits d’hydrolyse et les
transforment soit directement en acide acétique et acétate avec formation de
gaz carbonique et d’hydrogène, soit en alcool et acides simples de la série
grasse. Les lixiviats produits sont acides.

∗ Phase d’acétogénèse
C’est une phase très importante dans la dégradation de la matière
organique contenue dans les déchets car l’accumulation des acides gras
volatils et des acides produits lors l’acidogènèse pourrait inhiber la
phase suivante.
MATIERE ORGANIQUE COMPLEXE

HYDROLYSE Bactéries Hydrolytiques

COMPOSES SOLUBILISES

ACIDOGENESE Bactérie Acidogénes

ACIDES GRAS VOLATILS


SOLVANTS
ACETOGENESE Bactérie Acétogénes

CH3 COOH CO2, H2


METHANOGENESE Bactéries Bactéries
Acétoclaste Hydrogénophiles

CH4, CO2

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Mécanisme de digestion anaérobie

Au cours de cette phase les bactéries strictement anaérobies vont transformer


les acides gras et les alcools formés au stade précèdent en acétate, gaz
carbonique et hydrogène. La quantité des acides gras va alors diminuer au cours
de cette étape.

∗ Phase de méthanogénèse
Elle est aussi assurée par des micro-organismes strictement anaérobies. Les
acides gras volatils, L’acide acétique et le méthanol sont transformés en gaz
carbonique (35 à 50 %), méthane (45 à 60 %) et en grosses molécules
stabilisées (acides humiques). Cette étape est caractérisée par l’élévation du pH
qui tend vers la neutralité, la diminution de la charge organique des lixiviats, la
complexation et la précipitation des métaux lourds.
Les réactions chimiques qui se déroulent au cours de cette étape sont comme
suit :

CH3COONa + H2O NaHCO3 + 5 CH4 + CO2


4 CH3CH2COONa + 2 H2O 4 NaHCO3 + CH4 + CO2
4 HCOONa + H2O + CO2 4 NaHCO3 + CH4

∗ Phase de maturation finale


caractérisée par la diminution des teneurs en nutriments et des biogaz.

IV.4.4 – Les lixiviats de décharge

a- Définition
Il est communément admis que les eaux météoriques, en prercolant à travers
une décharge, s’enrichissent en divers polluants avant de devenir des eaux
usées appelées lixiviats ou encore «percolats », «lessivats »,ou «jus de
décharge ». Cependant la lixiviation c’est la migration des substances solubles,
quant au lessivage, il désigne la migration des particules en suspension.

b- Genèse
Fonction de la caractérisation des déchets enfouis et de l’étude des interactions
entre l’eau et les déchets.
La solubilisation et la transformation des constituants chimiques à partir des
déchets sont les résultats de :

∗ Les modes de transport : écoulement, gravité ou diffusion (thermique ou


chimique) ;

∗ Les mécanismes chimiques : solubilisation, compléxation, oxydo-reduction,


adsorption, neutralisation et transfert de matière ;

∗ Les processus biologiques aérobies et anaérobies: grâce à l’action


biochimique des enzymes extra-cellulaires sécrétées par les micro-organismes du
milieu, la matière organique contenue dans les déchets (protéines, hydrates de
carbone, graisses, hydrocarbures…) est dégradée en métabolites intermédiaires
(polypeptides, acides aminés, amines, acides gras, aldéhydes, polysaccharides,
diacides... . Ces métabolites seront en partie ou en totalité:

- minéralisées, par les micro-organismes aérobies, en métabolites finals : H2O,


CO2 HCO3-, CO32 -, NO3-, PO43 -, SO42 -);

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- dégradés, par les micro-organismes anaérobies, en d’autres métabolites
intermédiaires constitués principalement par les acides gras volatils (A.G.V)
monocarboxyliques à courtes chaîne linéaire saturée (acides acétique,
propionique, butirique,…) et en métabolites finals gazeux (responsables de
l’émanation du biogaz dans les décharges : CO2, CH4, H2S) ou en solution (CO2,
H2S, NH4+ , S2- et sulfures métalliques).

c- Mécanisme de production des lixiviats


Quatre sources d’eau contribuent à la production du lixiviat :
- l’eau initialement contenue dans les déchets ;
- l’eau produite lors de la décomposition de la matière organique contenue
dans les déchets ;
- l’eau provenant des précipitations météoriques ;
- l’eau venant de la nappe phréatique.
La teneur initiale en eau des déchets exprimée en pourcentage d’humidité
(base humide), varie autour de 25% avec un maximum à l’automne et un
minimum à l’été.

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Pourcentage d’humidité des déchets solides urbains selon divers
auteurs

Auteurs %d’humidité
Tchobanoglous et al, 15 - 40
1977
Rovers et Farquhar, 20 -30
1973
Leckie et al, 1979 25

Cette source d’eau contribue à la production du lixiviat uniquement


pendant la phase transitoire. La quantité d’eau produite lors de la
décomposition de la matière organique dure plusieurs années elle n’est pas
liée uniquement à la phase de transition et elle dépend de la composition,
l’humidité et de la température des déchets. L’infiltration des eaux
météoriques à travers les déchets reste la source principale de la genèse
des lixiviats.

d- Les facteurs qui influencent la production des lixiviats.


La quantité et la qualité des lixiviats produits par une décharge diffère
d’un site à un autre et dépend de plusieurs facteurs :
- climat,
- nature géologique et topographie du site,
- mode et les techniques d’exploitations,
- âge de la décharge,
- couverture de la décharge,
- déchets : nature, teneur en eau, température, et le taux de
compaction : (15 à 25 % des pluies forment du lixiviat pour les décharges
compactées et 25 à 50% dans le cas d’une décharge non compactée).

e- Volume du lixiviat
calcul par de deux démarches :
* Simulation au laboratoire sur des casiers ou lysimètres : effets du mode
d’exploitation (compactage, densité, …);
* Détermination du bilan hydrique de la décharge.
évaluation plus réaliste des lixiviats et son établissement délicat !

EXEMPLE : pour une période donnée, un site reçoit :


- la pluie : P ;
- Des eaux de ruissellements : R1 (eau de surface provenant de l’extérieur du
site vers l’intérieur ;
- L’eau apportée par les déchets : ED.

Et il rejette :
- Les eaux d’infiltration : I (dans le sous sol) ;
- Les lixiviats produits : E ;
- Les eaux de ruissellement : R2 (des eaux qui proviennent du site vers
l’extérieur) ;
- L’eau transpirée et évaporée : ETR (soit directement ou provenant
de l’évolution biologique suite à une élévation de la température tel que celle du
couvert végétal)
Le bilan hydrique s’écrit comme suit :

P + ED + R 1 = I + E + R 2 + ETR
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Dans le cas où le cas décharge contrôlée, certains paramètres sont à négliger :
- le ruissellement R1 est faible;
- le ruissellement R2;
- l’infiltration est supposée nulle
L’équation s’écrira :

E = P + ED – ETR ±
∆ S
∆ s : variation du stock d’eau accumulée dans les déchets

f - Composition physico-chimique des lixiviats


très diverse et variable dans le temps (pour un même site) et dans
l’espace : mode d’exploitation de la décharge, conditions climatiques, nature des
déchets et âge de la décharge.
F1- Nature des déchets
lixiviats des décharges recevant uniquement les déchets industriels, leur
composition est différente de celle des autres lixiviats issus des déchets
ménagers seuls ou de ceux-ci+DI.
une fraction minérale et une fraction organique.

La fraction organique :
* molécules de faible poids moléculaire (< 500) dont une partie est
fortement biodégradable (AGV) et l’autre plus ou moins biodégradable (acides
aminés volatiles, alcools, solvants, composés aliphatiques et aromatiques
(phénol, toluène) … ;
* molécules de poids moléculaire élevé (500 à 10.000) et qui sont très peu
biodégradables (acides fulviques,…)

la fraction minérale:
* sels minéraux : hydrogéno-carbonate, chlorures, sulfates, nitrates, azote
ammoniacal, sodium et potassium, calcium et magnésium, sulfure…
* métaux lourds dont certains sont complexés par des matières
organiques de haut poids moléculaire.

De point de vue quantitative, la composition des lixiviats présentent des


fourchettes de variations très larges.

Composition physico-chimique de divers lixiviats


Paramètres Décharge de l’Illinois Décharge en grande
(mg/l ,sauf pH ) (USA) Bretagne
pH 1.5 à 9.5 6.2 – 7.45
MES 20 – 3670 ---
DBO5 80 – 6200 2 – 8000
DCO 60 – 70750 66 – 11600
COT --- 21 – 4400
AGV totaux --- 0 – 3672
Phénols 0.17 – 6.60 ---
N-NH4+ 1.8 – 1250 5 – 730
N-NO3- 0 – 1.8 0.5 – 4.9
--
PO4 0 – 52 ---

12
SO4-- --- 55 – 456
Cl- 30 – 4350 70 – 2777
Ca++ --- 165 – 1150
Mg++ --- 12 – 480
K+ --- 20 – 650
Na+ --- 43 - 2500
Fe --- 0.09 - 380
Cu 0 -1100 0.01 – 0.15
Cr 0 –22.5 0.05 – 0.14
Zn 0 – 250 0.05 – 0.95
Pb 0 – 6.6 0.05 –0.22
Ni 0 – 1.7 0.05 – 0.16
As 0 – 40 ---
Cd --- 0.005 – 0.01

Fourchette de variation de la composition physico-chimique du lixiviat


de décharge d’ordure ménagère (Christensen et al 2001).
Paramètres (mg/l sauf pH et CE)
pH 4.5 - 9
Conductivité électrique (µs. cm-1)
2500 - 35000
Matière organique
COT 30 -
29000
DBO5 20 -
57000
DCO 140 –
152 000
DBO5/DCO 0.02 –
0.8
Azote organique
14 - 2500
Matière inorganique
PT 0.1 -
23
CL- 150 -
4500
SO4- - 8-
7750
HCO3- 610 -
7320
Na+ 70 -
7700
K+ 50 -
3700
NH4+ 50 -
2200
Ca++ 10 -
7200
Mg++ 30 -
15000
Fe++ 3-
5500
Mn++ 0.03

13
- 1400
Matière en trace
Arsenic 0.01
-1
Cadmium
0.0001 – 0.4
Chrome
0.02 – 1.5
Cobalt
0.005 – 1.5
Cuivre
0.005 - 10
Plomb
0.001 - 5
Mercure
0.00005 – 0.16
Nickel
0.015 - 13
Zinc
0.03 – 1000

F2- Age de la décharge


une importante évolution au cours du temps. la charge organique des
lixiviats diminue au cours de la vie d’une décharge : évolution de DBO5/ DCO =
l’aspect organique d’une décharge de 0.3 à 0.5 pour les jeunes décharges et
décroît considérablement jusqu'à la valeur 0 pour les anciens dépotoirs. DBO 5
s’annule au cours du temps, DCO décroît au cours des années mais reste de
quelque gramme par litre.

Charge des lixiviats de décharge pendant les phases acétogéne et métanogéne


Paramètres Phase acétogénèse Phase métanogénèse
pH 6.4 7.4
DCO 20800 1160
DBO5 13200 171
COT 7500 290
NTK 2320 2160
N- NH4+ 2130 2030
N- NO3- 0.3 0.6
N- NO2- 0.04 0.05
Cl- 5330 5220
Na+ 960 1140
K+ 615 620
Ca++ 2080 73
Mg++ 216 101
Fer 1520 909
Zin 1.73 0.27

classer les lixiviats en trois grandes familles :

 les lixiviats jeunes :


- charge organique élevée (DCO > 20 g/l ) ;
- biodégradabilité moyenne (DBO5/ DCO > 0.3) ;
- pH de l’ordre de 6.5 ;
- concentration importante en acide carboxylique (80% de la charge organique) ;

14
- teneur élevée en métaux lourds (jusqu'à 2 g/l) ;
- COT/ DCO est proche de 0.3 ;
- Concentration importante en acide gras volatil (AGV), et faible teneur en
composé de haut poids moléculaire.

 les lixiviats intermédiaires :


- charge organique moyenne (3g/l < DCO <15 g/l) ;
- biodégradabilité assez faible (DBO5/ DCO ≅ 0.2) ;
- les acides carboxyliques représentent 20 à 30% ;
- pH proche de la neutralité (pH≅ 7) ;
- diminution de la teneur en métaux.

 les lixiviats stabilisés :


- charge organique assez faible (DCO < 2 g/l) ;
- biodégradabilité très faible (DBO5/ DCO < 0.1) ;
- pH largement supérieur à 7.5 ;
- absence d’acide carboxylique ;
- Concentration faible en métaux (< 50 mg/l) ;
- Présence de composés difficilement oxydable (COT/DCO=0.4) ;
- Concentration très importante en composés à haut poids moléculaire
(PMA>5000)

IV.1.5 Les problèmes environnementaux liés aux décharges


L’impact global des décharges évalué par : volume des déchets, le potentiel
écotoxique des effluents liquides (lixiviats) et des biogaz générés. trois phases :
lixiviats engendrent les impacts les plus dangereux :

1- Sur les eaux souterraines


non collectés et traités, les percolats peuvent s’écouler et s’infiltrer dans le
sol et de là contaminer la nappe sous-jacente : perméabilité ! !

a- Ecoulement des lixiviats dans la zone non saturée.


différents processus d’épuration :
- la filtration qui permet la rétention des matières en suspension (MES) et les
bactéries ;
- l’adsorption des ions ou des molécules à la surface des grains de la zone ;
- les phénomènes d’échange d’ion et de compléxation ;
- les phénomènes de précipitation.
L’importance de chacun de ces phénomènes, dépend de la nature du terrain
du site (teneur en argile principalement), pH du lixiviat et la concentration totale
de l’ion contaminant.

Mobilité des contaminants des lixiviats de décharge d’ordures


ménagères :
- Forte rétention : Plomb, Zinc, Cadmium, Mercure.
- Rétention moyenne : Fer, Silicium, Potassium, Ammonium, Magnésium.
- Faible rétention : Sodium, Chlorure, Matière organique soluble
- Phénomène de relargage : Bore, Manganèse, Calcium.

b- Ecoulement dans la zone saturée


si les volumes du lixiviat supérieurs à la capacité de rétention de la zone
non saturée, ces percolats vont atteindre la nappe sous-jacente : dilution et de
dispersion. formation d’un panache de pollution dont l’extension dépend : débit

15
de la nappe, des caractéristiques du terrain aquifère et nature des
contaminants.
EXEMPLE : Etats Unis, un panache de pollution d’environ 200 m de largeur à
une distance de 2 à 3 km d’une décharge et d’une vie 50 ans d’exploitation du
site.

2- Sur les eaux superficielles


effets toxiques sur la faune et la flore à cause de leur charge organique élevée et
à la toxicité de certains de leurs polluants. problèmes de qualité de l’eau:
l’eutrophisation (prolifération d’algues et de macrophytes, l’anoxie des eaux, le
goût, l’odeur et la coloration indisérables… ) et diminution de la productivité
biologique du milieu par asphyxie des poissons ;

Traitement des lixiviats


difficile : une pollution à la fois organique et minérale, variabilité spatio-
temporelle des caractéristiques

1- Modes de traitement
deux catégories de traitement: les traitement biologiques aérobies ou
anaérobies et les traitements chimiques (oxydation, précipitation, adsorption sur
charbon actifs, coagulation – floculation, procédé membranaire).

* les traitements biologiques.


procédés les plus utilisés pour l’élimination de la pollution organique et la
réduction des quantités d’ammoniac par oxydation et une partie des métaux
lourds .
deux types : traitement aérobie et traitement anaérobie. rendements épuratoires
important sur les lixiviats jeunes (abattement de 90 % sur la DCO et la DBO 5 ),
moins important pour les percolats plus stabilisés (40 à 60 %) et faible pour les
lixiviats vieux complètement stabilisés (<10%).

 Conditions d’application
Pour meilleurs rendements épuratoires, les lixiviats à traiter doivent :
- être en partie (au moins) biodégradable ;
- contenir en concentration suffisante des oligo-éléments (Fer, Ni, Zn, Ca, Mg,
…) ;
- contenir en concentration suffisante des nutriments principalement l’azote et le
phosphore (DCO / N /P<180/5/1) en cas de carence, il est nécessaire d’ajouter de
l’azote ou le phosphore ;
- ne pas contenir des substances toxiques ou inhibitrices qui peuvent être des
facteurs limitants au fonctionnement des microorganismes.

♣ les traitements aérobies


Ce sont les procédés de traitement par voie biologiques les plus nombreux.
Ils nécessitent une aération continue permettant de fournir l’oxygène aux
microorganismes et d’assurer un brassage correct du bassin permettant la mise
en suspension des biomasses. On distingue :
- le lagunage aéré (= aération prolongée) : C’est le procédé le plus utilisé à
grande échelle. Le temps de séjour est élevé (> à 20 jours). Les concentrations en
biomasse sont peu elevées (< 1g/l)
- les boues activées : procédé qui utilise des ouvrages de séparation et de
recyclage des boues. Le temps de séjour est assez court de 6 à15 h. les
concentrations en boues sont de l’ordre de 3 à 4 g/l.

16
- les lits bactériens et filtres biologique : c’est une technique appliquée surtout
en Grande Bretagne. Il présente des problèmes de colmatage suite à la
précipitation des hydroxydes métalliques.

♣ les traitements anaérobies


- le lagunage anaérobie. le temps de séjour est très long (> 50 jours)
- la digestion anaérobie. Elle se pratique généralement en présence de
matériaux spécifique (digesteur chauffé à 350°C)

Généralement les traitements par voie biologique aérobie ou anaérobie,


donnent presque les mêmes rendements quand à l’élimination de la charge
organique carboné. Cependant, les traitements aérobies permettent une
importante réduction de l’azote organique (plus de 95%) par comparaison aux
traitements anaérobies (15 à 20 %). L’épuration anaérobie présente toutefois un
double avantage: d’une part une faible production des boues en excès et d’autre
part la production en quantité importante de gaz riche en méthane (65 à 70 % de
CH4), qui peut être utilisé comme source d’énergie. Il faut aussi noter que le
traitement anaérobie entraîne la production de gaz qui présente des nuisances
olfactives (H2S) suite à la réduction du soufre.

* les traitements physico-chimiques


♣ L’oxydation chimique
les principaux oxydants sont l’ozone, le peroxyde d’hydrogène le chlore,
l’hypochloride de calcium et le permanganate de potassium. Les principaux
résultats de ce procédé sont la disparition des odeurs et des sulfures et la
clarification de pércolat (élimination de la couleur et précipitation d’hydroxyde
ferrique). Quant à l’élimination de la matire organique, le rendement est en
général faible (abattement de 10 à 15 % du COT). Cependant, l’oxydation
chimique permet le fractionnement des molécules complexes en produits plus
simple biodégradable.

Performances de l’oxydation chimique dans l’élimination de la DCO (Amokrane,


1994).
Oxydant Dose DCO initial DCO éliminée

Chlore 1.2 g Cl 2/l 340 25 %

Permanganate de 10 g/l 10900 18 %


potassium
Ozone 600 mg/l /h 1250 37 %

Hypochlorite 8 g Ca (O Cl )2 /l 1500 48 %

H2O2 9 mg/l 3200 34 %

♣ Précipitation chimique
La chaux est le réactif le plus utilise . C’est une méthode qui nécessite
l’utilisation d’une grande quantité du réactif (1 à 6 g/l voire jusqu'à 14 g/l). les
principaux résultats de ce traitement sont :

17
- une très bonne élimination des métaux lourds (Fer, Zn ,Mn, Cu, Ni, Pb) sous
forme d’hydroxyde métallique,surtout pour le fer( 90 à 99% d’abattement) ;
- L’élimination convenable de la couleur, de la turbidité et de la matiére en
suspension (70 à 90 %d’abattement) ;
- une production importante de boues (jusqu'à 300 ml/l de lixiviat) ;
- une faible réduction de la DCO ;
- un dégagement de l’ammoniac.
Parfois, la précipitation chimique est considérée comme un pré-traitement, pur
éliminer les métaux lourds avant l’épuration biologique.
♣ Adsorption
Elle utilise généralement le charbon actif comme adsorbant. Cependant, vue
son prix qui est relativement cher et la charge organique des lixiviats qui est très
importante, le charbon actif est généralement réservé aux traitements de finition
conjointement à d’autres procédés . Par exemple, il permet la déduction de 50 à
70 % de la DCO pour les lixiviats ayant subit un traitement biologique au
préalable, contre 35 % pour les lixiviats bruts .
D’autres matériaux adsorbants ont donnée encourageants tel que les
cendres, les zéolithes, la vermiculite, l’illite, la kaoolinite et l’alumine activée
ainsi que les mâchefers d’incinération d’ordures ménagères .

♣ Coagulation – floculation
Les réactifs les plus utilisés sont soit minéraux (sulfates d’alumines ou alun,
les sulfates ferreux, le chlorure ferrique et le chlorosulfate ferrique), soit
organiques (polyméres organiques) . Cette technique permet l’élimination des
matières en suspension colloïdales, décoloration du lixiviat et la production des
boues.
Le traitement par coagulation floculation donne de bon rendement quand le
DBO5/DCO est faible, c’est à dire pour les lixiviats stabilisés ou déjà traité par
voie biologique. Pour les lixiviats jeunes, les résultats sont assez faibles .

♣ L’osmose inverse
C’est un procédé de traitement membranaire. Le recourt à l’osmose inverse
est probablement lié d’une part à ses excellentes performances dans le
dessalement et surtout de l’épuration des eaux usées industrielles, et d’autres
part au fait que les traitements biologiques ou physico-chimiques ne permettent
qu’une élimination partielle de la pollution carbonée (20 à 50% maximum) pour
les lixiviats intermédiaires ou stabilisés . L’osmose est considérée comme un
traitement de finition . Les principaux résultats de l’osmose inverse sont la
réduction de la matière organique, des total des sels dissous et des métaux
lourds.

2- choix d’une chaîne de traitement


fonction de : coût, efficacité, faisabilité et exigences des normes de qualité
du rejet. Relation entre efficacité & composition des lixiviats voire âge de la
décharge.

Types de lixiviat & Efficacité du traitement

Type de lixiviat Jeune intermédiaire Stabilisé


Age de la décharge < 5 ans 5 à 10 ans > 10 ans
Traitements Bonne Assez Bien (AB) Mauvaise
biologiques (B) (M)
Oxydation M à A- B A-B A-B
chimique

18
Précipitation M à A- B A-B M
chimique
Adsorption sur M à A- B A-B à B B
charbon actif
Coagulation- M à A- B A-B à B B
floculation
Osmose inverse A-B B B

Complémentarité des traitements biologiques et physico-chimiques : les


techniques physico-chimiques complètent les traitements biologiques.

IV.1.6 Emissions gazeuses

3 origines et 3 nuisances provoquées par :


- fermentation des déchets,
- odeurs en climat chaud,
- pollutions par incendies.

a- Fermentation incontrôlée des déchets

biogaz (essentiellement méthane). 2 phases de biodégradation de la


matière organique.
- La fermentation aérobie : formation d'un mélange d'ammoniac, de gaz
carbonique et de la vapeur d'eau résultante de l'élévation de température
(60°C).

Réaction globale :

(C15H21O9N)n+15nO2→15nCO2+nNH3+9nH2O+∆H

L’aérobiose permet de :
• limiter la pollution par évaporation de l'eau produite,
• dissoudre l'ammoniac dans l'humidité résiduelle de la décharge, avec
transformation de N organique en nitrates,
• reste des gaz : vapeur d’eau + CO2>solubilisation des métaux lourds.
- Fermentation anaérobie : fonction du tassement et compactage des
déchets. Agents = bactéries hydrolysantes, acidogènes, momoacétogènes et
méthanogènes. Nourriture = protides, lipides et glucides de la mt org.
Résultat = CO2 (30%) et CH4 (70%).

Quelques caractéristiques du biogaz : combustible (CH4), pouvoir calorifique


(CH4), malodorant (mercaptans et H2S), explosif (CH4), corrosif (CO2, SO4, H2S,),
effet de serre (CH4)…

Principaux composés du biogaz et leurs caractéristiques

Composé Concentration Caractéristiques


CH4 30-65 % en volume Combustible, effet de
serre
CO2 34-46 % en volume Corrosif
H 2S 0-40 ppm malodorant, corrosif
Composés soufrés totaux < 100 ppm malodorant, effet de
serre

19
Composés halogénés < 300 ppm
totaux
Hydrocarbures < 0,2 % Odorant
Azote ammoniacal < 20 ppm Odorant
Eau Saturation : Corrosif
4 % volume à 30°C
1,3 % volume à 15°C

b- Nuisances dues aux dégagements gazeux

• asphyxie par CO2. masques à filtre.


• malaises respiratoires par décomposition éléments organiques volatiles en
présence d'air (O3).
• Odeurs nauséabondes par mercaptans (dérivés d'alcool sulfuré) et H 2S ;
bactéries sulfato-réductrices.
• Cancers par organo-volatiles (C.O.V = 7 % = benzène, chlorure de vinyle) .
• Risques d'explosions et dégâts humains et matériels par méthane (si 5 à
15 % et lieu fermé).

d- Gestion & Valorisation des biogaz

Objectifs de gestion :
- réduction des nuisances olfactives,
- limitation de l'effet de serre,
- risques d'incendies et d'explosions,
- réduction des coûts d'exploitation.

Mesures de gestion :
- barrières de gaz,
- systèmes de récupération et d'abstraction des gaz.

Valorisation : sources énergétiques !


- production d'électricité,
- carburant,
- production de chaleur (chauffage ou lixiviats),
- co-génération (production d'électricité et de chaleur)…

20
IV.2 Le compostage

IV.2.1 Introduction
- compostage = processus de dégradation aérobie thermophile de déchets
organiques divers, par de nombreuses populations de micro-organismes,
aboutissant à un produit stabilisé, pasteurisé et riche en substances
humiques : le compost fabriqué sous l’effet d’un échauffement naturel (60°C
et plus), pendant une durée d’au moins 5 jours…

- réduction de 50%, stabilisation et humification de matière org. (fraîches en


humus), oxydation intensifiante (soufre en sulfates, ammoniac en nitrate,….),

- paramètres du compostage>>paramètres physico-chimiques et biologiques


dont dépend l’activité des microorganismes.

- Produits du compostage : compost, CO2, vapeur d’eau, sulfates, nitrates,…

- Effets bénéfiques du compost : perméabilité, structure, capacité d’échanges


cationiques, croissance végétale, rendement agricole,…

IV.2.2 Différents systèmes de compostage

Deux principaux systèmes : ouverts et fermés.


Systèmes de compostage européens.

Systèmes ouverts - Air aspiré


- Air insufflé
• Tas avec - Ventilation alternative
tournements (aspiration et insufflation)
• Tas statiques - Ventilation avec contrôle de
température et oxygène
- Ventilation + contrôle +
retournement périodique
Systèmes fermés - Continu
• Réacteurs - Discontinu
verticaux - Statique avec ventilation (avec ou
• Réacteurs sans contrôle)
horizontaux - Avec mouvement des matériaux
(avec ou sans contrôle)

IV.2.2.1 Systèmes ouverts

- Compostage en tas : tourner tous les 3 à 4 jours les 3 premières semaines, et


toutes les semaines par la suite. But : éviter odeurs, produit final acceptable.
- Réacteurs : aération forcée par systèmes de pression d’air. Pression positive :
insufflation dans la masse ; Pression négative : aspiration à travers la masse ; ou
les 2
- ces 2 systèmes fonction des phases d’échauffement et de refroidissement du
processus >> oxygène adéquat reste dans la masse.

IV.2.2.2 Systèmes fermés

21
Réacteurs de ventilation verticaux et d’autres horizontaux. L’objectif de tous ces
systèmes est de créer des conditions favorables pour le processus et pour le
métabolisme microbien. Les systèmes fermés mieux que systèmes ouverts >>
amélioration du processus et du produit final. Les réacteurs horizontaux les
meilleurs pour le contrôle du compostage, un bon contrôle du processus des
odeurs et la pollution environnementale.

IV.2.3 Conditions du compostage

= Facteurs influençant les conditions de vie des micro-organismes. On


distingue :
- facteurs de démarrage du compostage : C/N, humidité, taille des particules,
fermentiscibilité,…
- facteurs de suivi : humidité, température, aération…
- facteurs de qualité du compost produit

IV.2.3.1 Tri & Taille des particules


- Tri à la source ou après collecte : déchet composite = effet sur compost.
- Avantages du tri à la source : coût, réduction contamination métallique
(origines : peintures, piles/circuits, batteries, vernis, produits de nettoyage et
de lessive,…), éducation des ménages…
- Tri après collecte s’impose >> séparation le compostable du reste. Le reste =
matières recyclables (mise en balle cartons, nettoyage plastiques et métaux,
lavage verre,…) + matières non recyclables (décharge contrôlée !)…
- Tris : manuel, criblage, pneumatique, ferromagnétique, éloctrostatique, …
- Taille & Vitesse de biodégradation : plus taille petite, plus surface d’attaque
par les micro-organismes importante. Si taille trop petite >> mauvaise
circulation de l’air >> effet négatif sur l’aérobiose, aggravé si humidité
élevée ! !

IV.2.3.2 Apport en nutriments

- Eléments nutritifs sont, comme végétaux, essentiels pour le métabolisme


microbien : phosphore, potassium, calcium, fer, bore, le cuivre. Différence : C
énergie bactérienne, CO2 et lumière pour végétaux.
- Exemples :
• C : croissance et activité des bactéries (énergie et construction des
molécules organiques. Origine : papier, sciure de bois, paille et toute matière
cellulosique ou ligneuse…. Matières brunes et sèches ;
• N : synthèse des protéines bactériennes (acides aminés, acides
nucléiques, enzymes et co-enzymes pour croissance et métabolisme
cellulaire). Origine : déjections animales, épluchures, restes de nourriture,
tontes de gazon, algues marines, poudre de sang, déchets d’abattoir, détritus
de poissons, boues résiduaires,… Matières vertes et humides. C/N rapport
critique d'ordre écologique et nutritif de la décomposition aérobie des déchets
solides : guide majeur du processus de compostage.

22
Evolution temporelle du rapport C/N

Rapport C/N

durant le compostage du fumier de bétail.

- Rapport optimum pour le compostage : 20 à 30 , plus favorable de 30 à 35.


Un C/N faible >> gaz ammoniacal malodorant (volatilisation) : correction par
addition de matières brunes et sèches. Un C/N élevé >> malcroissance
bactérienne, maldégradation organique, baisse de température (plus de
temps compostage)…
- Le C/N décroît avec compostage : stabilisation pour un compost fini à 10 (8 à
15). Biodégradation organique >> 2/3 du C = CO2, 1/3 = incorporation avec
N dans cellules microbiennes (libération après mort ! !).

Variation du rapport C/N en fonction du substrat à composter.


Matériaux riches en carbone C/N
Feuilles d’automne 30-80
Paille de céréales 90-120
Papiers et carton 120-170
Fragments de bois ou sciure 100-500
Ecorce 100-130
Papier mélangé 150-200
Ecorces de bois 220-490
Papier journal ou carton plissé 560
Matériaux riches en azote C/N
Résidus d’abattoir mélangés 3
Boues activées 6
Déchets de légumes 11-12
Gazon coupé 12
Fumiers ovins et bovins 12-14
Déchets végétaux 15-20
Algues marines 17
Poudre de café 20
Herbe coupée 15-25
Ordures ménagères brutes 15-25

IV.2.3.3 Humidité
- Fonction part organique du substrat, ses caractéristiques physiques
(structure, rétention d’eau,…)… Augmentation : réactions biochimiques

23
d’oxydation (1glucose>>6 H2O). Diminution : action conjuguée de montée de
T°C + aération forcée (évaporation). Optimum de 50 à 60%, anaérobiose à
partir de 65 à 70%. Fonction du type de déchet, sa richesse organique, la
taille de ses particules, ….
- Sous climat chaud, il faut : arrosages du compost, ombrage, brise vent…
- Ses effets portent sur structure des matériaux, leur température et
biodégradation.

IV.2.3.4 Température
- Les effets thermiques sur le compostage : hygiénisation, stabilisation,
destruction des pathogènes, évaporation de l’eau, …
Temps de destruction des pathogènes à T = 60°C.

Micro-organismes T en mn à 60°C
Adénovirus 0.15
Œufs d’Ascaris 1.30
Poliovirus 1.50
Staphylocoques 3.30
salmonelles 7.50

- Idéal : 55°C pendant 5 jours. NB : surélévation thermique >> inhibition de


l’activité de micro-organismes décomposeurs.
- Par exemple :
• pour un maximum d’hygiénisation : 55°C voire
> à 55 °C ;
• pour une meilleure biodégradation : 45 à 55°C ;
• pour une bonne diversité microbienne : 35 - 40°C.
- L’évolution de la température du compost dépend : fermentiscibilité et
pouvoir calorifique des déchets, aération, masse mise en compostage,
humidité, vent,…

IV.2.3.5 Apport en oxygène


- disproportionnalité aération et humidité. 10 à 15 % d’oxygène : adéquate.
Surélévation d’oxygénation >> perte chaleur, diminution de T, refroidissement
des déchets. Aussi >> évaporation et chute de la teneur d’eau…
- Besoins des micro-organismes en oxygène (métabolisme et oxydation) dépend :
type déchet, température, âge du compost, conditions du milieu. Aération
fonction du système compostage : passif ou actif ?
Compostage passif : oxygène fourni naturellement
Compostage actif : oxygène fourni par agitation, par aération forcée…

Evolution temporelle de la teneur en oxygène pour un gramme de


déchets

Matières premières Age du compost Teneurs en oxygène (mg


(Jours) O2/heure )
0 1,33
Déchets municipaux 10 0,79
14 1,06
20 0,67
240 0,13
300 0,05

24
IV.2.3.6 pH
- pH varie au cours du compostage : acide, neutre, alcalin,

- facteur important : biodisponibilité des éléments nutritifs, solubilité des métaux


lourds, réactions biochimiques,…

IV.2.3.7 Trilogie Humidité-Température-Aéation

- si humidité 60 à 70%, aération 4 à 5 fois tous les 2 jours ;


- si humidité 40 à 60%, aération 3 à 4 fois tous les 3 jours ;
- si humidité > 70%, aération tous les jours ;
- si humidité < 30%, arrosage ;
- si T°C baisse, aération pour activer la biodégradation.

IV.2.3.8 Exemple : Bilan de masse


1 tonne de déchets ménagers, 800 kg compostables, 60% humidité.
Perte de volume par phase active = 45% ; reste = 440 kg à 30% humidité.
Perte par maturation = 5% >> poids final du compost = 400 kg soit 50% à 25%
d’humidité.
Une population de 17 000 hab. produit 10 tonnes/jour : combien de tonnes de
compost par jour et par an ? ? ?

IV.2.4 Paramètres de qualité du compost

Résultat de l’aérobiose (phase active, thermophile), décomposition significative


de MO, perte de volume de 50% >> pré-compost phytotoxique (brûle les
cultures, par libération de l’ammoniac et de composés organiques toxiques). Ce
pré-compost entre dans la phase de maturation : durée qq semaines à 6 mois,
décomposition lente des MO restantes par une activité microbienne lente, T <
45°C min de 30°C, oxygène inadéquat, humidité faible, nutrition déséquilibrée,….
Après maturation, on a criblage et broyage >> augmentation valeur du compost
et amélioration sa biodégradabilité dans le sol…

Les paramètres d’évaluation de la maturité d’un compost sont nombreux, leur


objectif : Produire un compost qu’on peut valoriser sans générer des impacts
négatifs sur la qualité de l’environnement et la santé humaine et animale.

Normes de qualité du compost fini


Paramètre Variation
pH 5 à 7.6
Humidité < 40 %
Matière organique 30 à 50%
C/N 12 à 15
Taille 7 à 13 mm
Couleur Brun foncé à noir
Odeur De terre humidifiée
CE 2 à 5 mS/cm
NO3/NH4 >2
Consommation d’O2 150 à 200 mgO2/kg.heure
Cadmium 15 à 40 mg/kg
Plomb 200 à 400 mg/kg
Mercure 1 à 5 mg/kg
Fer 8000 à 15000 mg/kg

25
Cuivre 90 à 260 mg/kg
Zinc 800 à 1200 mg/kg

IV.2.4.1 Paramètres empiriques

Evaluation visuelle et impressions tactiles : matières premières non identifiables,


pas d’odeurs d’ammoniac >odeur de terre humidifiée, doux au toucher, …

IV.2.4.2 Paramètres physiques

- Test de réhumidification : humidification à 50%, si T du compost reste


stable (20 à 30 °C)>>compost mûr.
- Test de tamisage : après tamisage (maille de 25mm) de 5 kg de compost,
partie tamisée = 4 à 5 kg >> compost mûr.

IV.2.4.3 Paramètres chimiques


- Test pH : neutre à légèrement basique ;
- Rapport acide humique/acide fulvique : > 1.
- Test DCO : > 350 mg/g de compost ;
- Rapport nitrate/ammonium = 2/1 ou plus ;
- Rapport C/N < 19 (12 à 15 : compost de déchets ménagers) ;
- Test du chrome : compost séché et broyé à 0.1 mm avec 10 ml de bichromate
de potassium et 20 ml d’acide sulfurique >> si couleur verdâtre : compost
immature ; si couleur brune : compost mûr ;

IV.2.4.4 Paramètres biologiques


- Tests de phytotoxicité : effets sur le taux de germination des graines.
Compost immature >> inhibition de germination et croissance végétale par
ammoniac et acides organiques (acétique, propionique, butyrique, …).
Méthode : pots non compostés et pots amendés par compost.
- Compost non phytotoxique si Indice de germination > 40 %.

IV.2.5 Valorisation agricole du compost


- compost mûr : dépourvu de nématodes, métaux lourds et germes
pathogènes ; une alternative au coût élevé des engrais azotés ; utilisation
pour tous les sols et les plantes ; qualité variable et fonction du type de
déchet, procédé de fabrication et degré de maturation…
- Inconvénients d’utilisation : immaturité des compost, forte salinité, abondance
des métaux lourds…
- Compost urbain et des boues d’épuration : +- riche en métaux >> risques
végétaux, animaux et homme. Absorption et accumulation des métaux
fonction acidité du sol, espèce (Betteraves-Navet-
Epinard>Céréales>Fourrages et prairies :-sensibles), organe de la plante,…

26
IV.2.6 Effets du compost sur le sol
- Effets physiques :
• humus du compost >> absorption de l’énergie incidente et
réchauffement rapide du sol >>bonne croissance végétale.
• Organique >> amélioration de stabilité, porosité et perméabilité du sol
>> bonne aération >> vie et croissance meilleures.
• Compost >> augmentation du pouvoir de rétention en eau du sol >>
atout important du sol pendant les sécheresses.
- Effets chimiques :
Compost riche en MO : plus le sol riche en MO stable, plus son pouvoir tampon
fort (résistance importante aux variations du pH), plus sa capacité d’échanges
cationiques élevée….
- Effets biologiques :
Effets bénéfiques par diminution du parasitisme et de maladies des cultures….

IV.2.7 Effets du compost sur la plante


- Sur la nutrition : source importante d’éléments nutritifs majeurs (N, P, K),
secondaires (S, Ca, Mg), oligoéléments (Fe, Mn, Zn, Bore,…). Effet de seuil plus
tardif >> rendement maximal et Effet tampon >> palier de rendement élevé.
-
- Sur la physiologie : réduction de la consommation d’eau (important en zone
aride), bonne sélectivité de la nutrition et bonne absorption, accélération de la
respiration et photosynthèse, stimulation de la formation et croissance de racine
et tige, bonne résistance aux agressions…

IV.3 L’Incinération

Traitement thermique des déchets dans un incinérateur à températures de 500 à


1000 °C, pour éviter le dégagement des gaz nauséabonds. Cette technique
permet de réduire 80 à 90% du volume initial des déchets et par conséquent
prolonger la vie de la décharge contrôlée. Elle consiste aussi, à transformer par
oxydation les constituants organiques en composés stables tels que : CO2, H2,
NO2, SO2, et évaporer l'eau contenue dans les déchets solides. Il ne reste après
passage au four, que les cendres inertes ne contenant que les matières
minérales présentes dans la matière de départ. C’est une valorisation des
déchets par l'installation d'unités de récupération de chaleur dégagée sous forme
de vapeur d'eau utilisée par certaines industries pour produire de l'électricité
grâce à des turbo-générateurs.
Récupération d’énergie

Déchets solides Incinérateur


Pesée, Stockage Résidus
Reprise 500 – 1000°C
solides

Effluent gazeux
Traité par filtre

27
Atmosphère
contrôlée

Schéma des étapes de traitement des déchets solides avec récupération


d’énergie .
IV.3.1 facteurs influençant l'incinération

hétérogénéité, humidité, matières combustibles, inertes…

* L'hétérogénéité :

L'hétérogénéité dans la composition des déchets plus ou moins riches en


calories, fait varier la quantité d'air nécessaire qui doit s'adapter à leur
composition. En plus la variation dans la compacité des matériaux entraîne des
temps de combustion inégaux et de grandes difficultés pour obtenir un mélange
intime "air - combustible" nécessaire pour une bonne incinération. Le broyage
peut être un moyen d’apporter une homogénéité, et par la suite faciliter la
combustion, mais reste une solution non appropriée, car elle a un effet direct sur
le prix de revient du traitement.

b- L'humidité

Généralement, les déchets ont une teneur élevée en eau, l'humidité est un
paramètre très limitant de l'incinération, puisque l'eau n'apporte pas la chaleur
mais absorbe aussi pour se vaporiser. Il est donc nécessaire de sécher les
déchets avant de les incinérer, ce qui constitue un coût de plus cher pour ce
processus. L'incinération des déchets solides exige des pourcentages en
humidité, en cendres et matières inertes, respectivement inférieurs à 50 et 60%.
La matière volatile totale doit être supérieure à 25%. Wendy, 1992 a montré que
l'incinération des déchets n'est possible que pour une humidité inférieure à 50%.
De plus, un supplément énergétique doit être ajouté pour promouvoir la
combustion.

c- Matières combustibles :

Ces matières sont constituées essentiellement de deux éléments :


le carbone et l'hydrogène. Les réactions de combustion de ces deux
éléments chimiques sont :

Carbone : C + O2 CO2réaction complète


: C + 1/2 O2 CO réaction incomplète
Hydrogène : H2 + 1/2 O2 H2O

Afin de s'assurer que la réaction du carbone soit totale, il faut un excès d'air afin
d'éviter le dégagement du monoxyde de carbone (CO). Les déchets surtout
ménagers peuvent contenir une partie de matières combustibles, telles que :
papiers, bois, végétaux et plastiques à haut pouvoir calorifique (6000 à 9000
kcal/kg). Ces matières jouent un rôle très important dans l’état d’avancement du
processus de l’incinération, car le pouvoir calorifique des déchets ménagers
minimum et nécessaire pour assurer une auto-combustion dans un four
classique, est d'environ 1200 kcal/kg.

28
d- Inertes :

constitués de matières minérales et des métaux contenus dans les déchets


municipaux, ils nécessitent un temps assez long pour être incinérés. Ces
matériaux doivent être en quantités faibles pour permettre une incinération
rapide des déchets.

IV.3.2 Problèmes associés à l’incinération

a- Contraintes liées à l’environnement :

Un regard étroit au processus de l'incinération, montre que ce dernier


présente des contraintes fortes vis-à-vis de l'environnement. Outre son coût
élevé de maintenance dû à la consommation d'une grande quantité d'eau pour le
refroidissement des fumées et l'éteinte des cendres, elle génère des cendres
d'environ 25 à 40% de la masse totale des déchets entrés (10 à 15% du volume).
Ces cendres sont concentrées en métaux lourds susceptibles d'être dissous et
provoquer une pollution des eaux lors de leur mise en décharge.
En plus, l'incinération ne détruit pas le déchet, mais le transforme
seulement en fractions polluantes (gazeuses, liquides et solides), qui par la suite
doivent être déchargées convenablement ou dispersées, avec aussi une
augmentation des coûts de traitements et/ou les dangers environnementaux. Le
risque de la synthèse des molécules organiques durant la combustion (dioxines,
benzopyrène, hydrocarbures chlorés polycycliques, etc.) est plus probable, et
leur destruction est très coûteuse pour être admise.

b- Emissions polluantes :

L'incinération des déchets a pour conséquence néfaste, la pollution de


l'atmosphère, par la génération des poussières entraînées par les fumées. Ces
éléments polluants peuvent être soit des matières organiques telles que les
dioxines, soit des matières inorganiques comme les métaux lourds tels que : le
cadmium (Cd) et le mercure (Hg). L'incinération génère aussi une pollution
atmosphérique excessive des gaz tels que NOx, CO, SOx et HF. Les plastiques de
type PVC incinérés restent une source majeure de pollution atmosphérique due
aux composés chlorés, comme le chlore et l’acide chlorhydrique, et autres
polluants gazeux tels que As, Pb, C, Cr, Ni, Hg, dioxines et furanes.

IV.3.3. Gestion des émissions polluantes de l’incinération

Les émissions résultantes de l’incinération du déchet, ont reçu une


attention particulière des environnementalistes et législateurs. L’ensemble des
normes des directives européennes sur le contrôle des émissions des
incinérateurs des déchets municipaux est donnée dans le tableau suivant.

Emissions générées par les installations des nouveaux déchets


municipaux (mg/cm3, 9% CO2)
(Directives Européennes, 1989).

Capacité nominale
< 1tonne 1-3 tonnes > 3 tonnes
Polluants par heure par heure par heure

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Poussières 200 100 30
totales
Métaux lourds
Pb+Cr+Cu+Mn - 5 5
Ni + As - 1 1
Cd + Hg - 0,2 0,2
Gaz acides
HCl 250 100 50
HF - 4 2
SO2 - 300 300
Produits de
combustion CO
Carbonne total 100 100 100
20 20 20

Il est possible d’abattre la teneur des dioxines dans les émissions par
l’augmentation de la température à 1200-1300°C, mais ce processus devient de
plus en plus cher. Il est possible de diminuer la teneur en métaux lourds par
lavage des fumées émises par les cheminées. Ces eaux utilisées pour le lavage
de ces vapeurs demandent un traitement supplémentaire, utilisées pour
l’irrigation des champs de culture, ces eaux constitueront une contamination
pour les plantes.

En conclusion, l'incinération apparaît comme une solution partielle. Elle


détruit la fraction organique la plus polluante et dangereuse, réduit la masse du
déchet et produit de la chaleur.

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