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ISSN 0295-9976 N° 192 – avril 2006

La consommation d’eau baisse


dans les grandes villes européennes
Guy Poquet, Bruno Maresca

Au cours des décennies 1970 et 1980, la


Paris, Berlin : la baisse de consommation d’eau, d’en-
viron 15 % depuis le début des années
consommation d’eau des ménages a forte- une même tendance à la baisse 1990, est d’abord imputable aux consé-
ment augmenté. En France, elle est passée Entre 1991 et 2001, la réduction des quences de la réunification du pays en
de 106 litres par jour et par habitant en volumes d’eau distribués a été très sen- 1989. Celle-ci a entraîné la délocalisation
sible dans 70 % des grandes villes euro- de l’industrie lourde, vétuste et grande
1975, à 161 litres par jour et par habitant péennes étudiées par le CRÉDOC (une consommatrice d’eau, de Berlin-Est vers
en 1991. Se fondant sur cette tendance, les cinquantaine, hors Grande-Bretagne). des régions plus périphériques, et leur
études prospectives des années 1980 sur En Europe du Nord, cette baisse pour- remplacement par des immeubles de
les besoins en eau ont le plus souvent émis rait s’expliquer, en partie, par une sensi- bureaux. À cette mutation importante du
l’hypothèse d’une expansion continue de la bilité écocitoyenne plus marquée qu’au tissu urbain, se surajoutent des mesures
sud, mais aussi par des politiques plus volontaristes destinées à réduire les
demande, la croissance des consommations
volontaristes en faveur des économies consommations d’eau, notamment par
enregistrées en Amérique du Nord consti- d’eau. Sur la même période, les villes du la récupération des eaux de pluie, mais
tuant la principale référence. sud, notamment d’Italie et du Portugal, aussi par une augmentation très sen-
Or, depuis le début des années 1990, les dis- ont plutôt accru leur niveau de consom- sible du prix de l’eau potable et de la
tributeurs d’eau sont confrontés à une baisse mation. redevance de déversement des eaux
sensible et durable des consommations, ten- Les villes capitales ont plus souvent une usées. En Allemagne, cette redevance a
consommation à la baisse que les villes augmenté de 55 % entre 1988 et 1996,
dance que ni les collectivités locales ni les
de province. À Paris comme à Berlin, les plus modérément entre 1997 et 2002.
distributeurs n’ont anticipé. Le phénomène facteurs explicatifs de cette tendance Parallèlement, le prix de l’eau potable
s’observe dans la majorité des grandes villes sont économiques avant d’être compor- proprement dit a progressé de 28 %
européennes. Ce renversement de tendance a tementaux. Dans la capitale allemande, entre 1992 et 2001.
d’abord été imputé à l’augmentation du prix
du mètre cube d’eau et à des « comporte- Berlin et Paris connaissent la même évolution passée et à venir
ments citoyens ». Évolution comparée de la consommation d’eau à Berlin et à Paris
Les études du CRÉDOC montrent que la 240
236
235 234 Berlin Paris Prévision
baisse observée depuis quinze ans est
230 227,5
imputable principalement à la tertiarisation 229
225
des activités dans les grandes villes et aux
220 221,3 217,9
218 217,0
efforts de compression des charges des
Millions de m3

216
215 212,2
gestionnaires des immeubles d’habitation, 210
215,0
211,7
213,5 211
211,8
de bureaux et des établissements publics. 205
210 210 206,1
203,3
202,4
La prévision de la consommation d’eau à 200
204 200,6
198,8
Paris intra-muros, établie par le CRÉDOC, 195 198
197
indique que la tendance à la baisse devrait 190
195 193
192 191 190 189
se poursuivre jusqu’en 2010. Cette ten- 185
dance à la baisse devrait concerner la plu- 180
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
part des grandes villes européennes.
Source : CRÉDOC, 2005 et Berliner Wasserbetriebe.

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La conjonction de ces différents phéno-


mènes, indépendants les uns des autres, La consommation en eau des lave-linge et des lave-vaisselle
explique la baisse observée dans toutes a nettement baissé au cours des vingt dernières années
les grandes villes allemandes. À Berlin, la 120 70
consommation annuelle par habitant est
passée de 78 m3 en 1991 à 60 m3 en 2004. 100 60
À Paris, sur la même période, la Lave-linge 50 Lave-vaisselle
80
consommation d’eau de la ville a
40

Consommation d'eau en litres


Consommation d'eau en litres
régressé de 116 m3/an/habitant en 1990 60
à 96 m3 en 2004. Après avoir connu une 30
croissance sans interruption sur une 40
20
très longue période (1945-1990), la
consommation des Parisiens a donc 20 10
fortement chuté au point de retrouver le 0 0
niveau de 1957. Cette forte régression 1983 1987 1991 1998 2000 1970 1980 1987 1998 1999
n’est imputable ni à la démographie
Source : établissements Miele, 2003.
parisienne, stable depuis les années
1980, ni à une politique d’économie de
la ressource. Au cours des dix dernières années, consommation d’eau des usines Renault
l’abandon des installations de climati- a diminué de 52 % entre 1996 et 2004.
Des progrès techniques sation collectives à eau perdue, sys- Dans le cadre de la démarche de déve-
tème aujourd’hui interdit, a contribué loppement durable dans laquelle la
qui limiteront la consommation fortement à réduire les consommations RATP s’est engagée, le schéma direc-
des ménages des grands immeubles de bureau, des teur de l’eau de l’entreprise s’est foca-
supermarchés, des hôtels-restau- lisé sur deux axes majeurs : d’une part,
L’approfondissement de la sensibilité rants… repenser les équipements nécessaires
écocitoyenne de la population ne suffit au « cycle de l’eau » dans les activités de
pas encore pour compenser les effets de De fortes baisses transport, d’autre part, organiser le rejet
l’accroissement continu du confort en milieu naturel des eaux d’infiltration
domestique. Toutefois, l’apparition sur le dans l’industrie collectée dans le réseau du métro, pour
marché d’innovations technologiques Le renchérissement du prix de l’eau éviter d’engorger le réseau d’assainisse-
limitant la consommation en eau des depuis le début des années 1990 a ment public. La consommation annuelle
appareils et des installations utilisés accru la tendance des établissements de la RATP, qui représente 1,09 million
dans les habitations pourrait contribuer, industriels à rechercher des économies de m 3 en 2003, a diminué de près de
progressivement, à inverser la tendance. d’eau. L’enquête menée par le CRÉDOC 20 % depuis 1995. Une partie des
Conséquence directe de la sensibilité auprès de gros consommateurs d’eau volumes utilisés est recyclée pour le
écocitoyenne des consommateurs, les montre que ce processus n’est pas lavage des autobus. De 1999 à 2003,
lave-linge et les lave-vaisselle à faible homogène : les établissements ne s’en- l’économie de consommation d’eau de
consommation d’eau constituent aujour- gagent dans la rationalisation des cir- la RATP représente 220 000 m3, soit la
d’hui une innovation porteuse sur le cuits d’eau que lorsqu’ils ont à renouve-
marché. Les fabricants d’appareils élec- ler leurs chaînes de production. Ce
troménagers ont réalisé l’intérêt de s’en- processus de recherche d’économies
gager dans cette voie : ils développent d’eau se retrouve, à des degrés divers,
de nouvelles générations d’appareils, dans les grandes entreprises, dans les Les autorités sanitaires
encore au stade de prototypes, qui services publics, et chez les syndics des allemandes s’alarment
pourront recycler une partie de l’eau grands immeubles, notamment dans le des économies d’eau
qu’ils utilisent. logement social. Trois exemples illus-
Si une possible « révolution » des équipe- trent les tendances en cours : Renault, la
Les Allemands, très sensibles à la protection
ments ménagers est envisageable dans RATP et l’OPAC. de l’environnement, sont si prompts à ne pas
les vingt prochaines années, pour la Pour l’ensemble des sites des usines gaspiller l’eau potable que les autorités sani-
période écoulée, c’est plutôt dans les Renault, la consommation d’eau a été taires se sont lancées dans une campagne
efforts de compression des charges des réduite de 25 % entre 1996 et 2001, alors nationale contre les économies d’eau. Ils plai-
gestionnaires que se trouve l’explication que la production de voitures a aug- dent en faveur d’une consommation accrue
de la baisse globale des volumes d’eau menté de 35 %. Cette recherche d’éco- de l’eau afin d’éviter qu’elle ne stagne dans
distribués. À l’échelle de l’ensemble de nomies, gérée par les ingénieurs, est les systèmes d’approvisionnement.
la France, les volumes prélevés dans les intégrée au schéma directeur de chaque Ces systèmes, conçus pour un approvision-
ressources en eau par le secteur indus- site. Elle résulte d’une efficacité accrue nement constant de 220 litres d’eau par
triel ont diminué de 56 % entre 1992 des processus de fabrication, notam- personne et par jour, doivent être désor-
et 2003 (selon les données des agences ment pour le rinçage des carrosseries et mais rincés régulièrement pour mettre l’eau
de l’eau). le renouvellement des bains de traite- à l’abri des bactéries, compte tenu de la
Dans le cas de la ville de Paris, la baisse ment, mobilisant le recyclage des eaux baisse de la demande en dessous de
de la consommation d’eau observée de fabrication et le fonctionnement en 80 litres par personne et par jour. Les sur-
depuis 1990 se révèle nettement plus circuit fermé. coûts impliqués par ces comportements
accusée chez les « gros consomma- Des usines procèdent, par ailleurs, à la citoyens font grimper les factures d’eau, en
teurs », c’est-à-dire les grands immeu- réutilisation des eaux épurées et des dépit d’une consommation en baisse.
bles de bureaux, les grands magasins, eaux de pluie. Ramenée au véhicule sor- Source : Agence allemande de Presse, juin 2005.
les grands hôtels… tant des chaînes de fabrication, la

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consommation annuelle d’une commune Des baisses anciens de bureaux), les systèmes d’arro-
de 3 700 habitants. La récupération des sage scientifique dans les jardins, l’entre-
eaux de pluie est à l’étude pour alimen-
de consommation encore possibles tien préventif des fontaines, les actions de
ter la future station de lavage des trains Les objectifs affichés par nombre de ges- sensibilisation des agents municipaux aux
de l’atelier de maintenance RER de tionnaires montrent que la tendance à la économies d’eau, peuvent encore favori-
Rueil-Malmaison. baisse devrait se poursuivre, bien qu’à un ser la baisse de la consommation dans
rythme difficilement prévisible, ne serait-ce les services publics des grandes villes. Si
À l’OPAC de Paris : qu’en raison de l’augmentation du prix de l’on projette la tendance européenne sur
l’eau. Dans nombre de secteurs, les gise- le contexte parisien, la consommation
économiser 5 % par locataire ments d’économies d’eau sont encore moyenne dans l’espace résidentiel pour-
Dans le cadre de sa politique de maîtrise importants : s’ils n’ont pas été exploités rait, selon les estimations du CRÉDOC,
des charges locatives et de gestion de jusqu’ici, c’est que les économies poten- s’abaisser à 78 m3 par an et par habitant
l’énergie, l’OPAC de Paris mène depuis tielles ne couvraient pas les investisse- en 2008, contre 96 m3 en 2004.
1995 différentes actions pour moderniser ments nécessaires pour les réaliser.
ses installations de chauffage tout en réa- La courbe de tendance établie sur l’an- Vers des compteurs
lisant des travaux permettant de renforcer née 2001 suggère que la consommation
l’isolation des immeubles. Les objectifs de d’eau par habitant dans les grandes d’eau individuels ?
l’OPAC sont d’économiser l’eau et l’élec- villes européennes peut facilement des- Jusqu’à une période récente, l’eau a
tricité pour réduire de 20 % les charges cendre à 60 m3, voire en dessous. Selon conservé l’image d’une ressource abon-
des locataires. Dans ses opérations de une prévision réalisée par Berliner dante et bon marché. Tant qu’il était
réhabilitation et ses nouvelles construc- Wasserbetriebe, la consommation d’eau admis que le coût de l’eau représentait
tions, l’OPAC équipe les bâtiments en à Berlin devrait baisser jusqu’à 57 m3 à peu de choses dans les charges de ges-
panneaux solaires sur les toits, en robi- l’horizon 2011 et ce niveau n’est pas tion d’un immeuble, il n’était pas jugé
nets économiseurs d’eau et en ampoules considéré comme un plancher. nécessaire de mesurer précisément les
basse consommation dans les parties En France, les économies d’eau dans les volumes consommés par chaque occu-
communes. D’ici à cinq ans, l’OPAC veut services publics et les services d’eau col- pant. Or, depuis quelques années, les
équiper le patrimoine existant de lectifs prennent le relais du recul des immeubles d’habitation intègrent des
10 000 m2 de panneaux solaires et abais- consommations d’eau dans le secteur compteurs d’eau divisionnaires pour per-
ser de 5 % la consommation d’eau par industriel. La rénovation du patrimoine mettre au syndic de répartir le montant
locataire. ancien (hôpitaux, écoles, immeubles de la facture d’eau et d’énergie (pour le

La consommation des grandes villes européennes évolue vers un niveau très bas de 60 m3
par habitant et par an
Évolution de la consommation d’eau dans les villes européennes, entre 1991 et 2001 (en m3)
250

1991 2001 Tendance sur l'année 2001

200

Les villes qui consomment aujourd’hui moins


de 100 m3 par habitant et par an ont beaucoup
réduit leur consommation en dix ans.

150

100

50

0
Vienne

Nuremberg
Madrid
Milan
Göteborg
Rome
Stockholm
Cagliari
Turin
Gènes
Ancone
Lisbonne
Paris
Luxembourg
Bologne
Dortmund
Amsterdam
Budapest
Porto
Münich
Varsovie
Helsinki

Gand

Pilsen
Praha
Coimbra
Barcelone
Brno
Palerme
Lódz
Cracovie
Bruxelles
Francfort
Lyon
Copenhague
Séville

Bruges
Nantes
Braga
Berlin
Wroclaw
Charleroi
Dresde
Gdansk
Pécs
Hambourg
Linz

Source : CRÉDOC, 2006 à partir de données Eurostat.

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nécessaires, le coût de distribution de


Paris : les gros utilisateurs ont l’eau potable. Les experts estiment que la
une consommation qui diminue
plus que la moyenne
hausse de la facture d’eau qui devrait en
résulter sera au moins égale aux béné-
Pour
fices maxima que l’on peut escompter de en savoir plus
100 000 000 l’économie d’eau réalisable. Cette pers-
90 000 000 90% autres consommateurs pective explique le peu d’empressement ● Certaines données présentées ici sont
80 000 000
des propriétaires de logement dans l’ha- issues d’une étude réalisée par le
70 000 000
60 000 000 bitat collectif à demander l’individualisa- CRÉDOC à la demande de la mairie de
50 000 000 tion des contrats de distribution d’eau Paris. Bruno Maresca, Guy Poquet,
10% plus gros consommateurs
40 000 000 comme les y invite l’article 93 de loi SRU. Horacio Henriquez, Laurent Pouquet,
30 000 000
Bien que le compteur individuel passe Marjorie Mazars : Étude de l’évolution
20 000 000 des consommations d’eau potable à
10 000 000 HABITATIONS pour favoriser les économies d’eau et
Paris, décembre 2005.
0 l’adoption de comportements écoci-
94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04
toyens, un débat s’est engagé, notam- ● Bruno Maresca, Guy Poquet : « Les ser-
ment au Canada, sur la pertinence éco- vices distribués en réseau. Faut-il généra-
10 000 000 nomique et sociale de ce choix, qui pose liser les compteurs individuels dans la dis-
9 000 000 10% plus gros consommateurs tribution de l’eau ? », Cahier de
des questions importantes d’équité et
8 000 000
de bonne gouvernance recherche, n° 212, novembre 2005.
7 000 000
6 000 000 90% autres consommateurs ● Guy Poquet : « La baisse de la consom-
5 000 000
4 000 000
Le paradoxe mation d’eau dans les grandes villes :
moins d’usines et des économies de ges-
3 000 000 des économies d’eau tion. L’exemple de l’Île-de-France »,
2 000 000
BUREAUX Paradoxalement, les économies d’eau Consommation et Modes de vie, n° 170,
1 000 000
0 peuvent entraîner un renchérissement du novembre 2003.
94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 prix de l’eau. Dans la distribution de l’eau,
● Bruno Maresca, Guy Poquet, Laurent
la part des frais fixes atteint entre 60 % et
Pouquet, Karine Ragot : « L’eau et les
80 % du coût total ; les frais variables qui
5 000 000 usages domestiques. Comportements de
4 500 000 10% plus gros consommateurs dépendent des volumes d’eau distribués, consommation de l’eau dans les
4 000 000 constituent une part marginale. Les mil- ménages», Cahier de recherche, n° 104,
3 500 000 liers de kilomètres de conduites souter- septembre 1997.
3 000 000
raines servant à la distribution doivent
2 500 000
être entretenues et renouvelées indépen- ● Guy Poquet : « Les Français préfèrent
2 000 000
1 500 000 damment de la consommation d’eau. Le économiser l’eau que la payer plus
1 000 000 coût de leur entretien et celui du traite- cher », Consommation et Modes de vie,
COMMERCES n° 115, février 1997.
500 000 ment de potabilisation augmentent au
0
94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04
rythme de l’élévation des normes euro- ● Certaines données sur la consomma-
péennes dans ce domaine. Si les ventes tion d’eau des villes européennes peu-
Lecture : dans les secteurs des bureaux et des commerces, d’eau potable continuent d’évoluer à la vent être consultées sur les sites commu-
l’évolution de la consommation d’eau des gros consomma- baisse, les syndicats gestionnaires de la nautaires www.urbanaudit.org ou
teurs (tranche des 10 % les plus consommateurs) est plus for- distribution devront réviser à la hausse la http://epp.eurostat.cec.eu.int
tement à la baisse que l’ensemble des autres consommateurs tarification pour équilibrer le financement
(les 90 % restant). En revanche, dans les habitations, la du service de l’eau, en particulier au
consommation d’eau est restée stable entre 1998 et 2003, CRÉDOC
niveau de la production de l’eau potable.
aussi bien pour les plus gros consommateurs que pour les Consommation et Modes de Vie
Selon l’institut de prévision NUS, le prix
autres. ●
moyen de l’eau devrait ainsi augmenter Publication du Centre de recherche
Source : CRÉDOC, 2005.
de 3 % à 5 % par an au cours des pro- pour l’étude et l’observation
chaines années. Ce renchérissement des conditions de vie
circuit d’eau chaude) entre les coproprié- aura nécessairement des effets à la ●
taires. La loi SRU de 2000 a souhaité baisse chez les gros consommateurs. Directeur de la publication :
Robert Rochefort
aller plus loin dans ce sens en introdui- D’où le paradoxe des économies d’eau :

sant l’obligation dans les immeubles col- les économies réalisées par les usagers
Rédacteur en chef : Yvon Rendu
lectifs d’installer, si les propriétaires le n’entraînent pas mécaniquement des
Réalisation La Souris : 01 45 21 09 61


demandent, des compteurs d’eau indivi- économies dans le prélèvement ; elles Relations publiques : Brigitte Ezvan
duels, obligeant le distributeur d’eau à conduisent, en revanche, au renchéris- Tél. : 01 40 77 85 01
procéder à une facturation individualisée, sement du coût de production de l’eau relat-presse@credoc.fr
c’est-à-dire par logement. potable par m3 ; de fait, la hausse du prix ●
Diffusion par abonnement uniquement
Le passage du système actuel de factu- de l’eau ne peut que susciter encore
30,49 euros par an
ration collectif géré par les syndics, à un plus de recherches d’économies de la Environ 10 numéros
système de facturation individuel comme part des gros consommateurs. ●
pour l’électricité, représentera une muta- La spirale « hausse du prix - baisse de la 142, rue du Chevaleret, 75013 Paris
tion de grande ampleur dans la distribu- consommation » entraîne un certain ●
tion de l’eau. Les compteurs individuels nombre d’effets pervers, particulière- Commission paritaire n° 2193
devraient pousser les ménages à sur- ment pour les ménages, en contribuant AD/PC/DC

veiller leur facture d’eau, mais ils renché- à accroître le coût des charges d’habita-
www.credoc.fr
riront fatalement, du fait des équipements tion. ■

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