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Marlène Hutchinson

Marlène Hutchinson
Un guide pour
COMPRENDRE et
AGIR Vous aimeriez en faire davantage pour préserver l’environnement
et minimiser votre contribution (et celle de votre famille) à la
pollution causée par l’escalade des déchets ?
Vous trouverez dans ce guide toutes les réponses à vos questions,
même à celles que vous n’oseriez pas poser.

déchets
Préparé par une spécialiste chevronnée du recyclage et de l’envi­

VOS

VOS déchets ET VOUS


ronnement et basé sur les statistiques les plus récentes et les
technologies les plus à jour, Vos déchets et vous vous aidera à :
> mieux différencier ce qui est un déchet de ce qui ne l’est pas,
> mieux connaître les différents types de déchets et savoir quoi
faire avec chacun d’eux,
> connaître les lois et règlements concernant les déchets (vous
pourrez épater vos voisins !),

ET VOUS
> inscrire dans vos valeurs de base le principe des 3RV (Réduire,
Réutiliser, Recycler et Valoriser),
> savoir quelles matières recyclables vous pouvez
déposer dans votre bac de récupération :  papier/carton, Un guid
e pour
verre, plastique et métal, compr e
> respecter la consigne, une façon de récupérer certains n dre et a
contenants de boisson pour maximiser le taux de
gir
récupération,
> disposer des autres objets qui peuvent être récupérés
ailleurs que dans votre bac tels que les pneus, les résidus
domestiques dangereux (RDD), les encombrants,
Détentrice
les textiles, les matières putrescibles et les appareils de d’une maîtrise en
technologie de l’information, environnement,
> vous interroger sur votre consommation… Marlène
Hutchinson
est consultante
ISBN 978-2-89544-104-5
et formatrice en
environnement
,!7IC8J5-eebaef! depuis plusieurs
années.

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déchets
VOS

ET VOUS

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Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales
du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Hutchinson, Marlène
Vos déchets et vous : un guide pour comprendre et agir
Comprend des réf. bibliogr.
ISBN 978-2-89544-104-5
1. Recyclage (Déchets, etc.). 2. Récupération (Déchets, etc.). I. Titre.
TD794.5.H87 2007 363.72’82 C2007-940607-6

Révision : Louise Doré


Photographies : Marlène Hutchinson, Lili Michaud, Brigitte Ostiguy,
François Parent, RIADM
Graphisme : Charaf El Ghernati
Couverture : Emmanuel Gagnon
Impression : LithoChic
© Éditions MultiMondes 2007
ISBN 978-2-89544-104-5
Dépôt légal – Bibliothèque nationale du Québec, 2007
Dépôt légal – Bibliothèque nationale du Canada, 2007

50 %
Imprimé avec des encres végétales sur du papier dépourvu d’acide et de chlore
et contenant 50 % de matières recyclées dont 15 % de matières post-consommation.
imprimé au canada/printed in canada

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Marlène Hutchinson

déchets
VOS

ET VOUS
Un guid
e pour
com pr e
ndre et
agir

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Éditions MultiMondes
930, rue Pouliot
Québec (Québec) G1V 3N9
CANADA
Téléphone : 418 651-3885
Téléphone sans frais : 1 800 840-3029
Télécopie : 418 651-6822
Télécopie sans frais : 1 888 303-5931
multimondes@multim.com
http://www.multim.com

Distribution au Canada Distribution en Belgique


Prologue inc. La SDL Cravelle S.A.
1650, boul. Lionel-Bertrand Rue du Pré aux Oies, 303
Boisbriand (Québec) J7H 1N7 Bruxelles
CANADA BELGIQUE
Téléphone : 450 434-0306 Téléphone : +32 2 240.93.00
Tél. sans frais : 1 800 363-2864 Télécopie : +32 2 216.35.98
Télécopie : 450 434-2627 Sarah.Olivier@SDLCaravelle.com
Téléc. sans frais : 1 800 361-8088 http://www.SDLCaravelle.com/
prologue@prologue.ca
http://www.prologue.ca
Distribution en France Distribution en Suisse
Librairie du Québec SERVIDIS SA
30, rue Gay-Lussac chemin des chalets 7
75005 Paris CH-1279 Chavannes-de-Bogis
FRANCE SUISSE
Téléphone : 01 43 54 49 02 Téléphone : (021) 803 26 26
Télécopie : 01 43 54 39 15 Télécopie : (021) 803 26 29
direction@librairieduquebec.fr pgavillet@servidis.ch
http://www.librairieduquebec.fr http://www.servidis.ch

Les Éditions MultiMondes reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise
du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour leurs activités d’édition.
Elles remercient la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC) pour son aide
à l’édition et à la promotion.
Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – gestion SODEC.

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Je dédie ce livre à tous les enfants de la planète
en espérant qu’ils ne reproduisent pas nos erreurs…

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Remerciements
La publication d’un ouvrage marque l’aboutissement d’un travail
d’équipe. Entre la rédaction du manuscrit et l’impression, plusieurs
personnes jouent un rôle déterminant. Je ne saurais passer sous
silence l’apport précieux et inestimable de certaines d’entre elles.
Mes remerciements s’adressent d’abord à François qui m’a
apporté un soutien exceptionnel tout au long de ce projet. Sa foi
en moi, sa présence, sa patience et ses encouragements continus
m’ont insufflé l’énergie nécessaire pour mener à bien ce livre. Merci
également à ma famille, à ma belle-famille et à mes amis qui ont su
m’appuyer pour que je réalise mon rêve.
Pourtant, ce livre n’aurait pu voir le jour sans l’appui patient et
généreux de Jean-Marc Gagnon qui, dès le départ, a cru au projet.
Je m’estime privilégiée d’avoir pu compter sur lui, sur la maison
d’édition MultiMondes, qui est composée d’une merveilleuse équipe
professionnelle. Merci, Jean-Marc ! Merci, MultiMondes !
J’aimerais aussi remercier quelques entreprises et organismes qui
m’ont appuyée durant ce projet : Régie intermunicipale Argenteuil
Deux-Montagnes, Tricentris, Eco-peinture Peintures récupérées,
Compo-Recycle, Cascades récupération et RECYC-QUÉBEC.
En terminant, un souhait : que la lecture de ce livre incite l’en-
semble des citoyennes et des citoyens à s’unir pour travailler à la
construction d’un environnement plus sain, et, en conséquence,
d’un avenir meilleur !
 Marlène Hutchinson

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Table des matières
Remerciements. ........................................................................................................... ix
Introduction................................................................................................................. 1

1. La consommation....................................................................................................5
Saviez-vous que…..................................................................................................... 5
Consommation, surconsommation et leurs effets sur notre société...................... 7

2. Les déchets............................................................................................................. 13
Qu’est-ce qu’un déchet ?......................................................................................... 13
La nature des déchets............................................................................................. 14
La quantité des déchets.......................................................................................... 15
Histoire de poubelles.............................................................................................. 15
Qu’advient-il de votre sac à ordures ?.................................................................... 18
Quelques chiffres éloquents................................................................................... 21

3. Les lois et règlements au Québec...................................................................... 29


Coup d’œil sur les lois québécoises...................................................................... 29
La Politique québécoise de gestion des matières résiduelles 1998-2008.............. 33
Plan de gestion des matières résiduelles (PGMR)................................................. 34

4. Le principe des 3RV............................................................................................. 39


La réduction............................................................................................................. 41
Les sacs en plastique.............................................................................................. 43
L’emballage.............................................................................................................. 45
Pour réduire la consommation et la production de déchets................................ 48
Petits trucs utiles..................................................................................................... 50
Le réemploi ou la réutilisation............................................................................... 51

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

Pourquoi récupérer pour recycler ?........................................................................ 55


La récupération municipale au Québec................................................................ 56
La valorisation......................................................................................................... 59

5. Les matières recyclables à déposer dans votre récupération...................... 63


Le papier et le carton.............................................................................................. 69
Le verre.................................................................................................................... 79
Le plastique............................................................................................................. 84
Le métal................................................................................................................... 91

6. Cas spéciaux : les contenants consignés.......................................................... 97


La consigne privée ou dépôt.................................................................................. 98
La consigne publique.............................................................................................. 99
Contenants à remplissage multiple (CRM)............................................................ 99
Contenants à remplissage unique (CRU)............................................................. 100
Différents contenants, différentes consignes...................................................... 100
Saviez-vous que..................................................................................................... 101

7. Que faire du reste de nos déchets ?................................................................ 105


Matières compostables.......................................................................................... 106
Textiles....................................................................................................................119
Encombrants.......................................................................................................... 122
Résidus domestiques dangereux (RDD).............................................................. 128
Déchets électriques et électroniques................................................................... 134
Pneus..................................................................................................................... 140
Résidus de construction, de rénovation et de démolition (CRD)...................... 146

8. Quoi faire s’il en reste encore ?........................................................................ 153


CD-ROM.................................................................................................................155
Quantité d’objets encore utilisables......................................................................155
Cèdres.....................................................................................................................155
Véhicule automobile..............................................................................................155
Lunettes...................................................................................................................155
Jouets, livres, cassettes, disques et instruments de musique............................. 156

xii

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Ta b l e d e s m at i è r e s

Articles de sports.................................................................................................. 156


Accessoires de maison...........................................................................................157
Cartouches d’imprimante.......................................................................................157
Fluorescents............................................................................................................157
Thermostats bimétalliques................................................................................... 158
Détecteurs de fumée............................................................................................. 158

9. Foire aux questions sur les déchets.................................................................. 161


Qui est RECYC-QUÉBEC ?.....................................................................................161
D’où vient le symbole de Möbius ?....................................................................... 162
Où puis-je me procurer un bac de récupération ?.............................................. 163
Que puis-je déposer dans mon bac de récupération ?....................................... 164
Pourquoi le styromousse n’est-il pas recyclable ?................................................ 165
Pourquoi doit-on rincer les contenants ?.............................................................. 166
Dois-je enlever les étiquettes ?...............................................................................167
Dois-je enlever la fenêtre de plastique des enveloppes,
boîtes de papier-mouchoir et emballages de pâtes ?........................................... 168
Dois-je enlever les agrafes ?.................................................................................. 168
Dois-je enlever les bouchons et les couvercles des contenants ?....................... 168
Pourquoi devons-vous bien séparer nos matières recyclables ?......................... 169
Pourquoi dois-je séparer le papier et le carton du reste
dans mon bac de récupération ?............................................................................170
Pourquoi y a-t-il autant de différence dans les services
offerts d’une ville à l’autre ?...................................................................................171
Quel est le trajet entre mon bac de récupération et le centre de tri ?................171
Qu’est-ce qu’un centre de tri ?.............................................................................. 172
Qu’est-ce qu’un site d’enfouissement ?..................................................................174
Qu’est-ce qu’un incinérateur ?................................................................................176
Les sacs en plastique biodégradables le sont-ils vraiment ?............................... 177
Conclusion ................................................................................................................ 179
Glossaire............................................................................................................... 185
Bibliographie........................................................................................................ 191
Sites Internet à visiter ........................................................................................... 195

xiii

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Introduction

Vidanges, déchets, ordures ménagères, détritus,


rebuts, poubelles, matières résiduelles sont tous
des mots de sens similaire servant à désigner un
objet dont on se défait.
Comme Popa dans La petite vie, lorsqu’une
personne dépose son « sac vert » ou son bac
à ordures dans la rue, elle lui reste attachée
jusqu’à son déchargement dans le camion. C’est
du moins l’impression que certains ressentent
quand ils déposent leur sac vert sur le trottoir et que
celui-ci se soustrait à leur vue à tout jamais ! Seules
les personnes qui habitent près d’un site d’enfouisse-
ment peuvent nous confirmer que nos sacs verts ne se
sont pas volatilisés. Elles savent exactement où finissent nos
déchets. Étrangement, il me semble qu’on n’accepte pas facilement
qu’un étranger fouille à l’intérieur du sac vert quand il gît sur
le trottoir. Pourquoi ? Que contient-il de si mystérieux ? Les restes
de table du souper de la veille, une vieille lampe, des dessous
démodés ? Notre vie serait-elle vraiment bouleversée si un étranger
fouillait dans nos ordures ménagères et y découvrait des trésors
dont il pourrait se servir ? Peut-être que si tout le monde triait ses
déchets en évitant d’y mettre des objets encore utiles, les sacs verts
ne seraient pas non plus convoités par les chiffonniers…

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

En Amérique du Nord, les sites d’enfouissement sont bien


gardés, grillagés et cadenassés, alors que, dans certains pays en
développement, des villes sont érigées autour des dépotoirs. Les
habitants peuvent aller y puiser une partie de leurs ressources.
Certains déploreront cet état de fait ; pourtant, cet exemple
illustre bien que certains types de rebuts puissent constituer des
ressources fort utiles à d’autres personnes.
Au Québec, pour la seule année 2004, nous avons produit
un peu plus de 11 millions de tonnes de déchets. À ce rythme,
plusieurs sites d’enfouissement seront remplis d’ici peu. De plus,
faute d’espace ou d’argent, certains sites devront fermer, notam-
ment parce qu’ils seront dans l’impossibilité d’utiliser les nouvelles
technologies exigées par les règlements. Par conséquent, la
recherche d’une véritable solution s’impose. Soulignons le fait
que les villes misent depuis déjà une vingtaine d’années sur le
service de collecte des matières recyclables. Toutefois, comme les
sites d’enfouissement du Québec se remplissent rapidement et
que personne n’accepte l’établissement de l’un d’eux à proximité
de chez lui, il nous faut manifestement diminuer les quantités de
déchets que nous produisons et que nous enfouissons.
Vous pratiquez déjà le recyclage ? Bravo ! Vous faites partie
des 85 % de Québécoises et de Québécois qui se déclarent recy-
cleurs. Étonnamment, selon des sondages récents, seulement
50 % de ces derniers affirment mettre à la récupération toutes les
matières recyclables et 39 % déclarent y déposer la plupart des
matières recyclables. Alors, comment expliquer que les taux de
récupération oscillent entre 10 et 25 % dans nos municipalités ?
D’où vient cet écart entre notre perception et les données réelles ?
Surestimons-nous nos comportements ? Il semble que nous ne
percevons pas toujours correctement nos actions.

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introduction

C’est pourquoi ce livre veut, entre autres objectifs, offrir des


outils de réflexion et servir de guide pour mieux comprendre la
situation et agir en conséquence, car il reste beaucoup de travail à
faire ! En effet, il faut avoir présent en mémoire que seules quatre
ou cinq municipalités ont réussi à atteindre un taux de détour-
nement dépassant les 50 % ; elles collectent non seulement les
matières recyclables, mais aussi les matières putrescibles, comme
les restes de table et les résidus de jardin.
Lorsque j’ai fait ma maîtrise en environnement, j’ai inter-
viewé 180 personnes afin d’en savoir davantage sur les moyens
à utiliser pour augmenter leur participation à la récupération. J’ai
alors remarqué qu’il subsistait encore de fausses croyances, des
tabous même, touchant la récupération. La plupart du temps, il
s’agissait de nouvelles véhiculées par les médias, 15 ans aupara-
vant… Parmi les personnes interrogées, quelques-unes avaient
même cessé de récupérer, car elles avaient tenu pour véridiques
certains propos alléguant que le camion qui ramasse les matières
recyclables dépose directement celles-ci au site d’enfouissement
ou, si vous préférez, au « dépotoir ». Or, c’est tout à fait faux ! Il faut
admettre cependant que la situation s’est déjà produite dans une
municipalité de la Rive-Sud ; elle s’est peut-être même répétée
ailleurs au cours des années 1990, mais, depuis ce temps, le
service de récupération s’est beaucoup amélioré. N’oublions pas
que la récupération est un phénomène encore récent au Québec.
La Ville de Montréal n’a commencé la collecte sélective qu’en
1989. De plus, comme les technologies ne cessent de s’améliorer,
un nombre toujours croissant de matières peuvent désormais être
recyclées. Ce qui explique que le bac bleu ou vert de 64 litres est
maintenant trop petit !

. Quantité de matière récupérée ou valorisée par rapport à la quantité totale de matière


résiduelle générée, habituellement exprimé en pourcentage.

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

En fait, ce n’est qu’une infime partie de toutes les matières


récupérées et acheminées au centre de tri qui, effectivement, sera
déchargée au site d’enfouissement. Ainsi, parmi les objets consi-
dérés comme recyclables, certains sont récupérés par les centres
de tri tandis que d’autres doivent être envoyés à divers endroits
pour être réutilisés, recyclés ou encore valorisés. Il importe de
garder en mémoire que certains déchets sont très nocifs pour
l’environnement et la santé. S’ils sont jetés dans les sites d’enfouis-
sement, ils peuvent contaminer la nappe phréatique de laquelle
certains résidents puisent leur eau potable. De même, il faut éviter
de surcharger les sites d’enfouissement, qui d’ailleurs se raréfient,
afin de maximiser la réutilisation des matières recyclables.
Ce livre comprend neuf chapitres. La consommation sera au
cœur du premier chapitre tandis que la notion de déchets et la
gestion qui en est faite au Québec feront l’objet du deuxième.
Le troisième chapitre, plus aride mais essentiel, décrira quelques
lois et règlements sur les déchets. Quant aux chapitres 4 à 8, ils
présenteront les différents types de déchets et l’utilisation qui doit
être faite de chacun d’eux : le chapitre 4 exposera le concept des
3 RV : Réduction à la source, Réemploi, Recyclage, Valorisation. Le
chapitre 5 traitera des matières recyclables à déposer dans le bac de
récupération ; le chapitre 6, quant à lui, sera consacré à la consigne
alors que le chapitre 7 abordera les autres objets qui peuvent être
récupérés ailleurs que dans le bac, comme les pneus, les résidus
domestiques dangereux (RDD), les encombrants, les textiles, les
matières putrescibles, les déchets électriques et électroniques de
même que les résidus de construction, de rénovation et de démoli-
tion. Le huitième chapitre portera sur les objets qui ne peuvent pas
encore être recyclés et proposera des solutions de recyclage pour
un certain nombre d’autres, tels que les jouets, les livres, les articles
de sports, les accessoires de maison, les cartouches d’imprimantes,
les CD-ROM, etc. Enfin, une « Foire aux questions » clora le livre.
Bien sûr, vous aurez aussi accès aux réponses !

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Ch a pi t re 1

La consommation

Saviez-vous que…
• Si les 6,5 milliards d’humains qui
vivent sur cette planète consom­
maient autant que ceux qui habitent
dans les pays économiquement
développés, il faudrait entre trois et
cinq autres planètes comme la nôtre
pour subvenir aux besoins de tous.
• En moyenne, un bébé canadien âgé
de six mois aura déjà consommé
autant de ressources qu’une per­sonne Brigitte Ostiguy
vivant dans un pays en développement tout au long de sa vie.
• Aux États-Unis, les entrepôts offrent au moins 100 millions de
mètres carrés d’espace pour ranger le surplus d’objets que ne
cessent d’accumuler les consommateurs.
• En 2004, au Québec, le taux d’endettement à la consommation,
excluant le prêt hypothécaire, était de 28,9 %, soit une dette
de 6 247 $ par habitant. En 1981, il était de 15,7 %, soit une
dette de 1 358 $ par habitant.

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

• En 2001, de toutes les dépenses personnelles en biens au


Québec, 53 % étaient consacrées aux biens non durables,
18 % aux biens semi-durables et 29 % aux biens durables.
• Il y a un lien direct entre la croissance économique, la crois­­­sance
du produit intérieur brut (PIB), le faible taux de chômage, le
M atière niveau de consommation, la croissance de la population et la
résiduelle quantité de matières résiduelles générés dans une population.
Matière ou objet périmé,
rebuté ou autrement rejeté
• Au cours du seul mois de décembre 2004, les consommateurs
par les ménages,
canadiens ont dépensé en tout 34,5 milliards de dollars
les industries, les commerces dans les commerces de détail. Et pourtant, la population
et les institutions ; canadienne ne dépasse pas les 32 millions !
à l’exception des matières
• En Amérique du Nord, le nombre de faillites personnelles
dangereuses générées par
dépasse le nombre de nouveaux diplômés universitaires.
les industries, les commerces
et les institutions, des déchets • Depuis les années 1950, la dimension moyenne des maisons
biomédicaux et des résidus de neuves a plus que doublé alors que les familles moyennes
fabriques de pâtes et papiers. actuelles sont beaucoup moins nombreuses.
• Selon une étude récente, l’Américain moyen ne réussit pas à
identifier 10 espèces de plantes, mais il est cependant capable
de reconnaître des centaines de logos d’entreprises. Voulez-
vous voulez faire le test ?

v
u
w
x

y z { |
} ~
Réponses à la fin du chapitre


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La consommation

u v w x y

Réponses à la fin
z { | } ~ du chapitre.

• La diversité des produits de consommation excède maintenant


la biodiversité. Selon une étude de l’Agence américaine de
protection de l’environnement (US EPA) et de l’Organisation
des Nations Unies (ONU), on compte sur les rayons des
magasins plus de produits différents que le nombre d’espèces
vivantes qui peuplent la planète !
Consommation, surconsommation et leurs effets
sur notre société
La fabrication des objets ainsi que leur consommation génèrent
beaucoup de déchets. Depuis le début de l’ère industrielle, le volume
des déchets a augmenté cinq fois plus rapidement que la population
mondiale ! En somme, les problèmes environnementaux que nous
connaissons aujourd’hui sont étroitement liés à la consommation.
Certains objets ont parfois une vie plus longue comme déchets
qu’en tant qu’objets utilitaires. Par exemple, un sac en plastique, qui
est utilisé tout au plus 20 minutes, mettra 100 à 400 ans à se décom-
poser ! Désormais, on ne répare plus, on jette et on remplace ! Nous
sommes à l’ère de la surconsommation et du jetable !
La consommation de ressources naturelles est nécessaire pour
vivre. Nos besoins de base, tels que se nourrir, se loger et se vêtir
nécessitent l’emprunt de ressources à notre environnement. Or,
l’être humain est un « grand consommateur » ! Nous consommons
plus que nécessaire, nous cherchons à assouvir beaucoup plus
que nos besoins de base. En effet, nous avons tellement multiplié
nos besoins qu’ils ne peuvent être satisfaits que par l’acquisition
d’une foule d’objets de tous genres.


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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

Tous ces biens exigent aussi beaucoup d’espace. Nous


n’avons qu’à penser aux garages qui ne servent plus à y garer
nos véhicules, mais plutôt à y ranger une quantité innombrable
d’objets plus ou moins utiles. Parallèlement, comme les maisons
sont de plus en plus spacieuses, on peut également y entreposer
un maximum d’articles. D’ailleurs, la location de mini-entrepôts
est un marché florissant au Québec et ailleurs en Amérique. Les
églises se vident alors que les centres commerciaux se remplissent
et prolifèrent comme de la mauvaise herbe ! Même le dimanche,
alors que le soleil d’été est à son zénith, les stationnements affi-
chent complet. Le magasinage serait-il devenu synonyme du
bonheur de vivre ?
Il y a pire. Inutile dorénavant de nous déplacer pour faire
des emplettes. Internet constitue maintenant une vitrine de choix
qui nous permet de faire notre marché, d’acheter des livres, des
appareils électroniques, des articles de bureau, ou encore d’im-
primer des photos, etc., tout en restant confortablement assis dans
notre fauteuil.
Autre fait marquant de notre société : l’accroissement du
nombre de personnes seules ainsi que l’activité professionnelle
grandissante des femmes ont engendré le commerce florissant
des conserves et des plats cuisinés. Il existe maintenant des
bou­tiques spécialisées dans la préparation de ce genre de cuisine.
Ce nouveau phénomène entraîne l’augmentation des emballages
qui ne sont pas tous recyclables. Nous passons tellement de temps
au travail pour augmenter notre pouvoir d’achat que nous ne
prenons plus le temps de cuisiner et qu’ainsi nous en arrivons à
négliger notre santé.
Les entreprises sont aussi hautement responsables de
la surconsommation. À titre d’exemple, elles conçoivent des
produits qui en nécessitent d’autres pour fonctionner. Si vous
achetez un baladeur numérique (« iPod »), vous devez aussi vous

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La consommation

procurer une série d’accessoires compatibles, tels que haut-


parleurs, branchements pour l’automobile, étui pour le protéger,
etc. Cet exemple vaut également pour les portables et autres
objets du même type. Pour inciter le consommateur à dépenser
plus que nécessaire, les entreprises ont intérêt non seulement à
produire des objets qui en requièrent d’autres, fabriqués par leur
société pour fonctionner, mais également à mettre en marché de
nouveaux produits qui sont incompatibles avec ceux qui ont été
produits l’année précédente. Nous pourrions tous citer des cas
qui témoignent de cette situation.
L’avènement de la fourgonnette représente aussi un saisis-
sant exemple de surconsommation. C’est un fait reconnu, les
familles sont aujourd’hui beaucoup moins nombreuses. En ce
cas, à quoi sert ce véhicule surdimensionné ? À sécuriser son
propriétaire, à déménager tout le matériel nécessaire à notre
confort lorsque nous allons en camping ou que nous visitons
des amis, à s’assurer que nous disposons de l’espace nécessaire
pour transporter l’écran géant rêvé dont le petit écran nous fait
miroiter les vertus tous les soirs lors des pauses commerciales
de nos émissions préférées ? En plus d’exiger une quantité consi-
dérable de matières nécessaire à sa fabrication, la fourgonnette
émet plus de gaz à effet de serre (GES) qu’un autre véhicule et
deviendra un déchet de taille à la fin de sa vie utile. Si nous
comptions le nombre de fois par semaine où nous utilisons tout
l’espace de la fourgonnette, peut-être en viendrions-nous à la
louer occasionnellement plutôt qu’à l’acheter !
Ce survol apporte un éclairage sur la société de surconsom-
mation dans laquelle nous vivons et que nous pourrions même
qualifier de société de l’hyperconsommation ou encore de société
de consommation boulimique. En effet, nos comportements en
matière de consommation ressemblent beaucoup à cette maladie :
acheter, consommer, acheter, consommer ; manquer d’espace,
manquer d’intérêt, puis jeter. Et le cycle recommence !

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

François Parent

En outre, il faut avoir en tête que de nos jours un objet est moins
durable qu’il y a 20 ans et que la variété de produits à usage unique
offerts sur les étagères augmente sans cesse. La publicité cherche par
tous les moyens subliminaux possibles à nous en convaincre. Des
exemples de produits jetables ? D’abord, des objets qui font désor-
mais partie de notre quotidien et que nous utilisons tout en ayant
bonne conscience : rasoirs, briquets, papier essuie-tout, serviettes
de table, serviettes humides, stylos à bille, vaisselle en carton ou en
plastique, verres en plastique ou en mousse de polystyrène nommé
souvent styromousse, sans oublier les couches en papier. Plus récem-
ment, les commerçants ont disposé de nouveaux objets jetables sur
les tablettes, tels que des appareils photo, des planches à découper,

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La consommation

1. Hot Dog Express avec couvercle pour réchauffer les


pains et minuterie de 30 minutes.
Prix courant : 52,97 $
Avons-nous vraiment besoin de dépenser 52,99 $ pour un petit
appareil électroménager pour faire seulement des hot dog ?
2. Buse d’éclairage : comprend 2 piles AA. Prix jusqu’à
épuisement des stocks 8,63 $
Dites-moi, qui arrose ses fleurs la nuit ? Ceux qui ne veulent
pas avoir une contravention de la Ville parce qu’il y a
interdiction d’arrosage ?

des chiffons pour nettoyer le sol ou le mobilier. Aux États-Unis, ils


en sont rendus aux portables jetables !
Pour être davantage convaincu de l’existence de cette société
boulimique qui nous gouverne, il pourrait être intéressant de
parcourir des cahiers publicitaires diffusés par des chaînes comme
Wal-Mart, Canadian Tire, Home Hardware, etc., et dans lesquels
elles nous offrent nombre d’objets inutiles. Pour illustrer la situa-
tion, nous vous présentons deux objets tout à fait superflus qui sont
offerts dans ce genre de dépliant publicitaire (encadré ci-dessus).
Le comportement du surconsommateur en cette ère du jetable
ne s’arrête pas toujours à l’utilisation exagérée de ressources maté-
rielles et, par la suite, à leur abandon. Des personnes ou des animaux
sont parfois victimes également de leur soif effrénée de consommer.
La quête d’affection auprès de personnes qui lui plaisent ou le désir
de mettre fin à sa solitude en s’entourant d’animaux charmants qu’il
abandonne par insouciance ou encore par manque de temps ou
d’intérêt. La surconsommation ne connaît pas de limites.

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

Le surconsommateur est plus souvent le jouet du phénomène


de la marchandisation des produits que les entreprises imposent à
force de stratégies de marketing soutenues par une publicité effi-
cace qui envahit notre quotidien en nous convainquant de l’achat
du véhicule le plus performant, de la bière la plus désaltérante,
du parfum le plus capiteux, etc. S’il y avait autant d’argent investi
en publicité pour vanter la nécessité d’un environnement plus sain
et plus vert, ce livre n’aurait plus sa raison d’être !
En conclusion, la société de surconsommation pourrait se
résumer ainsi :

JE CONSOMME JE TRAVAILLE JE MANQUE DE TEMPS

J’AI UN VIDE INTÉRIEUR

E nfouissement Pour briser ce cercle infernal et contribuer au retour à une


Opération qui consiste, société plus responsable, il importe que tout un chacun agisse
dans un milieu limitant les moins sous le coup de l’émotion quand passe l’envie de consommer
risques de contamination, à mille et une choses plus ou moins utiles. Il faut en arriver à déve-
compacter les déchets par lopper un automatisme qui nous force à nous demander si l’article
couches de deux mètres de que nous convoitons servira vraiment ou s’il ne finira pas dans un
hauteur, puis à les recouvrir placard ou pire, dans un site d’enfouissement.
d’au moins 15 cm de terre.

Réponses au test des pages 6 et 7.

Dix espèces de plantes : 1. Mélèze laricin, 2. Bouleau jaune, 3. Érable à sucre, 4. Saule, 5. Tilleul
d’Amérique, 6. Chêne à gros fruits, 7. Orme d’Amérique, 8. Frêne d’Amérique, 9. Aulne rugueux,
10. Pin gris.

Dix logos d’entreprises : 1. Air Canada, 2. Alcan, 3. Bell Canada, 4. Desjardins, 5. Société des alcools
du Québec, 6. Nike, 7. McDonald’s, 8. Hydro-Québec, 9. Apple, 10. Mercedes-Benz.

12

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Ch a pi t re 2

Les déchets

Qu’est-ce qu’un déchet ?


Plusieurs termes coexistent pour circons-
crire la notion de déchet ; certains relèvent
plus de la langue familière, d’autres de la
langue administrative. Que l’on soit simple
citoyen, éboueur, fonctionnaire ou expert
en environnement, les mots utilisés pour
désigner un déchet varient : déchets ménagers, détritus, poubelle,
matière résiduelle, pelures, ordures, résidus, rebuts, immondices,
débris, etc. L’Administration utilise l’expression matière résiduelle
qui figure dans les textes législatifs et désigne l’ensemble des
matières dont on ne veut plus, incluant les matières réutilisables,
recyclables et valorisables.
Tel que démontré au chapitre précédent, la société de surcon-
sommation entraîne la multiplication des déchets. C’est un fait, les
déchets existent depuis toujours. Chaque génération en produit,
car chaque animal, chaque plante, chaque organisme vivant,
si petit soit-il, en génèrent. La différence entre les déchets des
autres espèces vivantes et les nôtres ? Les déchets d’organismes
vivants comme les plantes et les animaux servent à nourrir leurs

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

congénères, même microscopiques ; ils font partie d’un cycle de


vie. L’oxygène que rejettent les plantes en est un exemple fort
éloquent, car il s’agit véritablement d’un déchet. Déchet vital, par
ailleurs, puisque tout organisme vivant ou presque a besoin d’oxy-
gène pour sa survie. À l’encontre des autres espèces vivantes,
les êtres humains produisent des déchets différents tant par leur
quantité que par leur nature.

La nature des déchets


M atière Avant l’ère industrielle, les déchets étaient majoritairement
organique composés de matières organiques comme les pelures, le papier,
Matière carbonée provenant le carton, le bois, etc. Ils étaient constitués de matières natu-
de végétaux et d’animaux. relles que d’autres organismes vivants pouvaient décomposer.
L’utilisation des emballages était réduite et les gens se servaient
plusieurs fois du même objet avant de s’en défaire. Ma grand-mère
gardait tout, elle réparait bien des objets avec du ruban adhésif !
Pour elle, l’important était de jeter le moins possible, de réutiliser
le plus de biens possible, même s’ils étaient abîmés. Dans les
régions rurales, il y avait très peu de déchets. Les pelures et les
restes de table servaient à nourrir les animaux. La production et la
vente de nourriture spécifiquement pour chiens, chats, lapins ou
tout autre animal représentent un phénomène très contemporain !
Les papiers et les cartons étaient brûlés dans l’ancien poêle à bois,
qui servait à l’époque autant pour cuisiner que pour réchauffer
la maison. Les vêtements passaient d’un enfant à l’autre, retou-
chés maintes et maintes fois avant d’être reconvertis en chiffons.
Comme les tissus étaient fabriqués avec des fibres naturelles telles
que le coton ou la laine, la terre pouvait les transformer lorsqu’ils
devaient être jetés. Même les casseroles sans queue, les pots et les
assiettes ébréchés connaissaient une deuxième vie, les uns servant
à la conservation des aliments, les autres à la préparation de la
nourriture pour les animaux. Certains étaient même transformés
en pots de fleurs. Par conséquent, ce qui était jeté à la poubelle
ne pouvait vraiment plus servir.

14

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Les déchets

Il faut reconnaître toutefois que les déchets constituent une


source remarquable pour les archéologues, car ces derniers
peuvent s’appuyer sur eux pour retracer le passé et reconstituer
l’histoire humaine en analysant les déchets des autres civilisa-
tions. Certains archéologues visitent même les lieux d’enfouisse-
ment récents afin d’en apprendre plus sur notre société actuelle.
Mais ce n’est pas une raison pour continuer à produire autant
de déchets.

La quantité des déchets


L’augmentation continue de la population humaine évolution mondiale
entraîne forcément la multiplication des déchets. de la population
humaine
Le tableau ci-contre etc. démontre que de
l’an 0 à 1800, la population humaine a augmenté 0 : 250 millions
de 750 millions. En 1925, la population avait doublé 1000 : 300 millions
pour atteindre deux milliards ! En 2004, elle s’élevait à 1500 : 460 millions
6,5 milliards d’habitants. Les statisticiens prévoient que 1800 : 1 milliard
1925 : 2 milliards
le nombre d’humains ne cessera d’augmenter à moins
1950 : 2,5 milliards
d’une catastrophe naturelle ou d’une grande épidémie.
1975 : 4,1 milliards
Autant d’humains vivant sur une seule planète nécessi- 2000 : 6,1 milliards
tent une très bonne organisation de la consommation 2025 : 7,9 milliards (estimation)
et, bien sûr, des déchets ! 2050 : 9 milliards (estimation)
À l’heure actuelle, nous produisons au Québec Source : United Nations Population Information
Network et Population Reference Bureau
l’équivalent de 1,51 tonne de déchets par individu,
homme, femme et enfant confondus. Imaginez si
chaque humain de notre planète produisait autant de
déchets ! Où iraient-ils tous ?

Histoire de poubelles
Autrefois, citadins ou villageois vivaient à proximité de leurs
détritus. Toutes les ordures étaient entassées indifféremment sur
la voie publique. Au cours du xixe siècle, on a établi un lien direct
entre les déchets et l’apparition de maladies. L’hygiène publique

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

population par pays a dès lors occupé une place prépondérante, intérêt
(2004) qui est allé grandissant quand le biologiste français
Louis Pasteur a découvert que les micro-organismes
Pays Population
Mexique 104 000
étaient porteurs de maladies. Aujourd’hui encore
Islande 293 000 nous redoutons la prolifération des bactéries ; nous
Luxembourg 452 000 les détruisons grâce à de puissants détergents anti-
Irlande 4 044 000 bactériens ! Et pourtant, certaines d’entre elles sont
Nouvelle-Zélande 4 061 000 indispensables à notre survie, puisque nous vivons en
Norvège 4 592 000 symbiose avec une flore bactérienne qui nous aide à
Finlande 5 228 000 fonctionner et nous protège des « mauvaises » bactéries.
Slovaquie 5 382 000 En d’autres termes, nous avons tous des milliers de
Danemark 5 401 000
petites bactéries qui vivent autant à l’intérieur de notre
Suisse 7 391 000
corps que sur notre peau. Elles nous aident à survivre
Autriche 8 175 000
Suède 8 994 000
notamment en combattant les bactéries nocives à la
Hongrie 10 107 000 santé et en favorisant la digestion des aliments. En
République tchèque 10 211 000 contrepartie, nous les alimentons, sans même nous
Belgique 10 399 000 en rendre compte, avec les déchets que notre corps
Portugal 10 509 000 produit !
Grèce 11 060 000
Pays-Bas 16 275 000
Ainsi, en 1884, la situation était assez dramatique
Australie 20 111 000 à Paris. La croissance rapide de la ville et le nombre
Canada 31 946 000 grandissant de citoyens avaient eu pour effet d’aug-
Pologne 38 180 000 menter les quantités de déchets qui s’accumulaient
Espagne 42 692 000 dans la rue et rendaient la ville insalubre. C’est alors
Corée 48 082 000 qu’Eugène René Poubelle, préfet de la Seine de 1883 à
Italie 57 553 000 1896, a obligé les Parisiens à jeter leurs ordures ména-
Royaume-Uni 59 778 000
gères dans une boîte métallique qu’ils devaient déposer
France 60 200 000
devant leurs portes pour que les services municipaux
Turquie 71 789 000
Allemagne 82 491 000
les collectent. C’est donc à ce fonctionnaire français
Japon 127 687 000 que nous devons la naissance de notre « poubelle ».
Brésil 181 586 000 Ce qui s’est produit à Paris il y a plus de 100 ans
États-Unis 293 655 000
n’a pas nécessairement été imité dans tous les pays.
Chine 1299 880 000
Le chapitre précédent faisait allusion au fait qu’encore
Source : OECD Factbook 2006 : Economic,
Environmental and Social Statistics

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Les déchets

aujourd’hui, en 2006, les voies publiques de certaines villes de


pays en développement sont jonchées de détritus. Cette manière
de faire crée parfois des situations malencontreuses lorsque des
habitants de ces pays immigrent dans des pays industrialisés.
Comme les coutumes et le comportement culturel varient d’un
continent à un autre, il faut simplement aider les nouveaux arri-
vants à mieux gérer leurs déchets ménagers. Cela fait partie de
l’adaptation, de l’intégration des nouveaux citoyens.
Ce qui s’est passé à Paris en 1884 s’est aussi produit au
Québec à la fin du xixe siècle. Rappelons que les déchets diffé-
raient alors de ceux d’aujourd’hui tant par leur nature que par leur
nombre. Les résidus de table, de jardin ou de fumier pouvaient
facilement être récupérés. En campagne, on compostait une partie
des déchets (une bonne habitude qui semble gagner en popula-
rité) et on brûlait l’autre. Les rivières et les lacs, malheureusement,
servaient de dépotoirs aux riverains. Au cours des années 1950,
dans les régions éloignées des grands centres, il n’y avait pas de
camions pour collecter les déchets une fois par semaine. Alors, les
personnes qui habitaient près d’un lac se rendaient en chaloupe
jusqu’au milieu du lac et y déversaient leurs ordures ! Des rumeurs
veulent que cela se produise encore aujourd’hui, ici même, au
Québec !
La création des villes a transformé les habitudes du villageois
migrant et a causé l’accroissement et l’amoncellement des détritus.
Alors qu’en régions rurales les déchets étaient peu nombreux,
la situation était totalement inversée en ville, puisqu’il y avait
peu d’espace vert, très peu d’animaux pour manger les restes de
table, mais plutôt une population sans cesse plus nombreuse et
vivant dans des bâtiments agglutinés les uns contre les autres.
Ce phénomène a donné naissance à la collecte des déchets, qui
étaient transportés à bord de chariots vers des dépotoirs pour y
être brûlés. Après la Seconde Guerre mondiale, les charrettes ont
été remplacées par des camions munis d’un système hydraulique

17

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

comprimant les tonnes d’ordures


recueillies, comme on en voit encore
aujourd’hui.
Où allaient les déchets ? Dans un
dépotoir, qui était situé soit dans de
grands espaces et à proximité de la
ville, soit dans une carrière désaf-
Charrette à déchets fectée ou un terrain vacant. Libre à
vous d’imaginer des milliers de terrains utilisés comme dépotoirs
infestés de vermine. Heureusement, depuis plusieurs années déjà,
il n’est plus possible de jeter les déchets çà et là. En effet, il existe
dorénavant des lois et des règlements assez sévères pour qui veut
exploiter un site d’enfouissement ou un incinérateur. Il y a encore
des personnes qui, hélas, se servent du stationnement du restaurant
ou du centre commercial pour y laisser leurs déchets en dépit du
fait qu’il existe des lois interdisant de jeter toutes formes de déchets
ailleurs que dans un contenant prévu à cet effet, une poubelle par
exemple ! Vous reconnaissez cette image ?
Qu’advient-il de votre sac à ordures ?
Le « Jour des poubelles », vous déposez votre sac ou votre bac rempli
de déchets en bordure de rue. Vous quittez la maison pour vous
rendre au travail ou vaquer à d’autres activités. À votre retour, les
déchets ont disparu ! Comme par magie, semaine après semaine,
les déchets disparaissent de votre vie. Mais où vont-ils ?
Il existe des cimetières pour les objets. Des endroits spéciaux
où nos ordures termineront paisiblement leur vie, comprimées ou
brûlées selon l’endroit où vous habitez. À n’en pas douter, on peut
parier que le plus gros site d’enfouissement au monde est situé
aux États-Unis, plus précisément à Fresh Kills, dans l’État de New
York. Ouvert en 1948 et fermé en 2001 à la suite de pressions de
l’Agence américaine de protection de l’environnement (US EPA), le
site de 3 000 acres s’élève à certains endroits à plus de 68 mètres
(225 pieds) du niveau de la mer. Durant un peu plus de 50 ans,
18

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Les déchets

il a accueilli environ 100 millions de tonnes de déchets prove-


nant des résidents de cet État, ce qui représente un volume de
82 millions de mètres cubes (2,9 milliards de pieds cubes) !
Plus une ville s’agrandit, plus le problème de transport des
déchets s’amplifie et, conséquemment, plus il devient difficile de
trouver des sites de traitement, des entrepôts ou des décharges.
Sans oublier qu’un nouveau virus contamine la population. Il
se nomme « PAS DANS MA COUR ». Personne n’accepte que l’on
transforme un espace vacant en site de traitement des matières
résiduelles à proximité de chez lui. Pourtant, plus on consomme,
plus on produit de déchets. C’est la quadrature du cercle. Nous
devons donc combattre ce nouveau type de virus pour lequel la
recherche n’a pas encore découvert de vaccin efficace !
Dans ce contexte, nous devons poser à nouveau la question
suivante : où vont les déchets ? Si vous habitez dans une ville située
sur le territoire de la communauté métropolitaine de Montréal
(CMM), vos déchets seront transportés vers l’un des cinq sites d’en-
fouissement qui se trouvent à des dizaines ou même à des centaines
de kilomètres plus loin : Saint-Nicéphore, près de Drummondville
(dans le Centre du Québec), Sainte-Sophie et Lachute, dans les
Laurentides, et, enfin, Lachenaie et Saint-Thomas dans la région de
Lanaudière. Pourquoi aller si loin ? Pour deux raisons : le manque
d’espace en ville et le virus « PAS DANS MA COUR » !
Au Québec, plusieurs sites d’enfouissement (voir carte) sont
déjà presque remplis et personne ne souhaite leur extension.
Chaque demande d’agrandissement est accueillie par une levée
de boucliers organisée par des comités de citoyens. Mais où iront
nos déchets ? Si nous refusons de les enfouir dans notre environ-
nement immédiat, pourquoi obliger une autre ville à les recueillir ?
Pourquoi contraindre des citoyens d’autres villes à supporter les
odeurs parfois nauséabondes qui en émanent et à entendre le
bruit incessant d’une centaine de camions qui viennent quotidien-
nement déverser vos déchets dans leur arrière-cour ?

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

En résumé, la société de surconsommation génère plus


de déchets et par conséquent, les sites d’enfouissement sont
déjà presque remplis. Par ailleurs, il y a de moins en moins
d’espace vacant susceptible de recevoir les déchets des citoyens
qui, même s’ils continuent d’en produire en grande quantité,
refusent qu’ils soient éliminés à proximité de leur résidence.
L’Administration municipale doit trouver de nouveaux sites de
plus en plus éloignés ; ce qui occasionne une dépense supplé-
mentaire d’énergie (carburants fossiles) et de temps, une
augmentation des émissions de gaz à effet de serre qui entraî-
nent une intensification de la pollution qui, à son tour, cause
la dégradation de la santé des citoyens. Quel désastre !

Q ue produit la surconsommation  ?
Augmentation de la consommation

augmentation des quantités de déchets

manque d’espace dans les sites d’enfouissement

besoin d’agrandissement des sites ou création de nouveaux sites

virus « PAS DANS MA COUR »

moins d’espace pour éliminer les déchets

exploitation de sites de plus en plus éloignés

augmentation des dépenses d’énergie (carburants fossiles)

augmentation des dépenses de temps

augmentation des émissions de gaz à effet de serre

augmentation de la pollution

dégradation de notre santé

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Les déchets

Au Québec, les déchets disparaissent principalement de deux I ncinération


façons : par l’enfouissement ou l’incinération. Il existe seulement trois1 Élimination des déchets
incinérateurs pour les déchets solides dont l’un est situé à Québec, et par combustion dans
les deux autres respectivement à Lévis et aux Îles-de-la-Madeleine. un équipement destiné
Il existe cependant plusieurs sites d’enfouissement. En 2006, on en principalement à cette fin.
compte 61 répartis dans toutes les régions administratives, sauf celle de
Laval. En plus des lieux d’enfouissement, il existe 276 dépôts en tran-
chées et 58 dépôts de matériaux secs, mais aucun dépotoir. Au dernier
chapitre de ce livre, vous trouverez de plus amples renseignements sur
le fonctionnement d’un incinérateur et d’un site d’enfouissement.

Quelques chiffres éloquents


Les quantités de déchets augmentent sans cesse. En 2004, la quantité
de matières résiduelles générée au Québec était de 11 388 000 tonnes,
ce qui équivaut à 1,51 tonne par personne tandis qu’en 1998, le
volume de déchets était de 1,02 tonne par année par
évolution
habitant. L’augmentation annuelle des déchets dépasse de la population
désormais la croissance de la population… En fait, l’aug- au Q uébec
mentation annuelle des déchets est de 2,8 % alors que
celle de la population n’atteint pas 1 % . Année Population % augmentation
1988 6 860 400
Plus de 80 % des déchets produits par les familles 1992 7 150 700 4,23 %
québécoises sont valorisables, c’est-à-dire qu’ils pour- 1994 7 275 000 1,74 %
raient avoir une seconde vie plutôt que d’être enfouis 1996 7 208 884 –0,91 %
ou incinérés… 1998 7 334 094 1,74 %
2000 7 372 448 0,52 %
Les déchets proviennent de trois sources : 2002 7 455 208 1,12 %
1. municipal (ce qui inclut les déchets résidentiels 2004 7 547 728 1,01 %
appelés aussi domestiques ou ménagers) ;
2. industries, commerces et institutions (ICI) ;
3. construction, rénovation et démolition (CRD).

1. Il existe cinq incinérateurs au Québec : trois pour les déchets solides et deux pour les boues municipales, Recyc-Québec 2006.

21

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir
L ieux d ’ enfouissement sanitaires au Q uébec

36
38
39 37

32 34
12 43 41
11 33 3 40
10 42
35 4
31 9 1 7 44
18 8
16 6 2
19 5
15 17 50 47
14
59 13 45
30 60 5154
20 21 52
63 53 49
56 45
57 64 22 48
58 55 23 28
29 61 25
27
62 26
24

Bas-Saint-Laurent (01) Mauricie (04) 35. Les Bergeronnes Lanaudière (14)


1. Notre-Dame-du-Sacré-Cœur 19. La Tuque 36. Sept-Îles 55. Lachenaie * D
(Rimouski) 20. Saint-Étienne-des-Grès 37. Rivière-Pentecôte 56. Sainte-Geneviève-de-
2. Dégelis 21. Champlain D Berthier *
3. Saint-Jérôme-de-Matane Nord-du-Québec (10)
4. Padoue Estrie (05) 38. Chibougamau Laurentides (15)
5. Saint-Philippe-de-Néri 22. Shipton 39. Chapais D 57. Sainte-Sophie *
6. Pohénégamook 23. Melbourne 58. Mirabel
7. Amqui 24. Coaticook Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine 59. Mont-Laurier
8. Saint-Georges-de-Cacouna 25. Sherbrooke (11) 60. Marchand
26. Canton de Magog * 40. Percé
Saguenay–Lac-Saint-Jean (02) 27. Bury 41. Gaspé Montérégie (16)
9. Chicoutimi * D 28. Lac-Mégantic 42. Saint-François-de-Pabos 61. Sainte-Cécile-de-Milton *
10. Saint-Prime (Domaine du 43. Sainte-Anne-des-Monts 62. Cowansville D
Roy) Montréal (06) 44. New Richmond
11. L’Ascension-de-Notre-Seigneur 29. Montréal Centre-du-Québec (17)
12. Dolbeau Chaudière-Appalaches (12) 63. Plessisville
Outaouais (07) 45. Saint-Côme-Linière 64. Saint-Nicéphore *
Québec (03) 30. Déléage 46. Saint-Cajetan-d’Armagh
13. Neuville 47. Sainte-Perpétue 1 RECYC-QUÉBEC. Bilan 1998,
14. Saint-Raymond Abitibi-Témiscamingue (08) 48. Garthby révisé en janvier 2000.
15. Stoneham 31. Val-d’Or 49. Lac-Etchemin * sites municipaux, les autres
16. Baie-Saint-Paul 32. La Sarre 50. L’Islet-sur-Mer étant des sites privés
17. Saint-Tite-des-Caps et Saint- 51. Saint-Lambert-de-Lauzon D D sites ayant été touchés
Joachim * 52. Saint-Flavien D par le décret
Côte-Nord (09)
18. Clermont 33. Sainte-Anne-de-Portneuf 53. Robertsonville
34. Manicouagan 54. Saint-Édouard-de-Frampton D
22

3-VosDéchetsetvous.indd 22 21/03/07 13:20:39


Les déchets

P our vous y retrouver


avec les différents termes …
Matières résiduelles
Toute matière ou tout objet périmé, rebuté ou autrement rejeté, qui est mis en
valeur ou éliminé. Terme couramment utilisé dans le domaine de la gestion des
déchets et qui désigne tout ce que nous ne désirons plus, incluant les déchets, les
matières recyclables, les matières réutilisables et les matières valorisables.
Dépotoir
Lieu d’élimination où l’on dépose les déchets à ciel ouvert, sur le sol. Ces sites ne
sont plus légaux et, légalement, il ne devrait plus en exister aujourd’hui. Le dernier,
qui était toujours exploité en 2002, est désormais fermé.
Dépôt en tranchée (DET)
Lieu qui sert à l’élimination des déchets générés par la population de municipalités
de moins de 2 000 personnes situé à plus de 30 kilomètres d’un lieu d’enfouissement
sanitaire. Les exigences liées à l’exploitation de ces lieux sont très souples : aucune
étude hydrogéologique n’est requise et aucun suivi de la qualité de l’eau souterraine
n’y est effectué. Il n’y a pas de compactage des déchets et leur recouvrement n’est
obligatoire qu’une fois la semaine et seulement durant l’été. De plus, le brûlage à
ciel ouvert y est pratiqué et autorisé. Bien que ces dépôts ne reçoivent que de très
petites quantités de déchets, leurs conditions d’exploitation font en sorte qu’il est
difficile de s’assurer que l’environnement est protégé adéquatement.
Lieu d’enfouissement en tranchée (LEET)
Selon le nouveau Règlement sur l’enfouissement et l’incinération de matières
résiduelles, les lieux d’enfouissement en tranchée remplaceront les dépôts en
tranchée qui fermeront d’ici trois ans. Les lieux d’enfouissement en tranchée sont
permis à des endroits bien déterminés :
• En milieu nordique, au nord du 55e parallèle et sur la Côte-Nord du golfe du
Saint-Laurent ;
• Les territoires non organisés en municipalité locale et situés à plus de
100 kilomètres d’un lieu d’enfouissement technique ;

23

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

• le territoire de la Baie James, à l’exclusion de Chapais et de Chibougamau ;


• les territoires non accessibles par voie routière ;
• les municipalités régionales de comté (MRC) de Minganie et de Caniapiscau ;
• la partie du territoire de la ville de La Tuque située à l’ouest du 73e méridien.
Il y a aussi d’autres dispositions dans le Règlement afin d’augmenter la sécurité
des personnes et de l’environnement.
Dépôt de matériaux secs (DMS)
Dépôt constitué principalement soit d’une ancienne carrière soit d’une sablière
qui sert à éliminer les résidus de construction et de démolition. Ces résidus sont
en grande partie formés de béton, de brique et d’asphalte. Ils sont aussi composés
de bois, de gypse, de textiles et d’isolants. Parmi les 58 dépôts de matériaux secs,
neuf d’entre eux seulement sont des lieux municipaux tandis que les 49 autres sont
des propriétés privées.

Lieux d’enfouissement de débris de construction


ou de démolition (LEDCD)
Lieux qui, selon le nouveau Règlement sur l’enfouissement et l’incinération
de matières résiduelles, remplaceront progressivement d’ici 2010 les dépôts
de matériaux secs. Soulignons que la définition de débris de construction ou de
démolition a été révisée.

Lieu d’enfouissement sanitaire (LES)


Lieu de dépôt définitif où les déchets sont déchargés, compactés et recouverts
(souvent d’une couche d’argile) afin de réduire et de contenir le plus possible
la contamination par le lixiviat, les biogaz et les odeurs. Au Québec, les 61 lieux
d’enfouissement sanitaire reçoivent la plus grande partie des
L ixiviat 
déchets solides éliminés au Québec. Une trentaine d’entre
eux utilisent la capacité filtrante du sol pour épurer leurs Liquide obtenu par le
lixiviats, tandis que les autres, qui desservent 71 % de la passage de l’eau de pluie
population, possèdent des équipements de captage et de à travers les déchets en
traitement des eaux. décomposition dans un
lieu d’enfouissement. Le
lixiviat contient souvent
des contaminants toxiques.

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Les déchets

B iogaz 
Lieu d’enfouissement technique (LET)
Gaz produit par la
Nouvelle génération de lieux d’enfouissement sanitaire. décomposition de déchets
Selon le Règlement entré en vigueur en janvier 2006, les organiques dans un
lieux d’enfouissement devront être conformes à de nouvelles milieu privé d’oxygène
normes environnementales, plus sévères. Ce nouveau règlement (anaérobie). Le biogaz est
s’appliquera immédiatement lors de l’agrandissement d’un site ou composé en parts égales
de la création d’un nouveau. Quant aux sites existants, on a prévu de méthane et de bioxyde
une transition échelonnée sur trois ans. de carbone, avec des

Incinérateur traces d’autres composés


organiques (anhydride
Endroit où les déchets sont réduits en cendres et en gaz par
sulfureux).
combustion à très haute intensité. Malgré la croyance populaire,
les incinérateurs représentent des équipements d’élimi­nation
acceptables du point de vue environnemental, à condition qu’ils soient exploités
dans le respect des normes reconnues. Les trois incinérateurs situés à Québec, à
Lévis et aux Îles-de-la-Madeleine, desservent un peu plus de un demi-million de
personnes.

À qui appartiennent ces sites de traitements ?


La plupart des lieux d’élimination au Québec sont la propriété d’organismes
municipaux ou paramunicipaux. Cependant, la majorité des déchets, soit environ
77 %, sont éliminés dans des lieux d’enfouissement sanitaires privés en exploitation.
Ainsi, parmi les 61 lieux d’enfouissement sanitaire en exploitation au Québec, 52
sont de propriété publique et neuf appartiennent à des entreprises privées ; environ
88 % de la population bénéficie de leur service.

Qui doit gérer les services ?


La gestion des résidus ou déchets domestiques relève du monde C entre de tri 
municipal. Ce sont les municipalités qui assurent la collecte de vos
Lieu physique où l’on
ordures ménagères, soit en donnant un contrat à une entreprise
reçoit et trie les résidus
qui assure la collecte, le transport, l’enfouissement ou le tri
domestiques solides,
des matières résiduelles, soit en ayant ses propres camions qui
qui sont par la suite
effectuent la collecte et le transport des matières résiduelles vers
acheminés vers un centre
un site d’enfouissement ou un centre de tri.
de recyclage.

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

En 2004, le secteur de la mise en valeur des matières résiduelles


comptait environ 10 565 emplois tandis que celui de l’enfouissement
n’en produisait que 4 985.
Au Canada, en 2004, les services de gestion des déchets ont
coûté plus de 1,9 milliard de dollars aux administrations munici-
pales. Ce qui équivaut à 595 $ par personne, incluant les enfants.
En 2004, le Canada a produit, au total, un peu plus de
33 millions de tonnes de déchets solides provenant de toutes
les sources possibles, telles que les logements résidentiels, les
établissements industriels, commerciaux et institutionnels, ainsi
que les travaux de rénovation, de construction et de démolition.
Ce chiffre dépasse de 7,9 % celui qu’on a observé en 2002 et il
équivaut à 1 037 kilogrammes par habitant en moyenne.
Les quantités de déchets produits dans les principaux pays
du monde en 2003 sont illustrées par le graphique de la page
suivante. Ces statistiques tiennent compte uniquement des déchets
municipaux.
Certains déchets se décomposent rapidement, d’autres, par
contre, vivront très longtemps. Rappelons-nous que le sac en plas-
tique pourrait avoir une vie plus longue que la nôtre !

les trois les matières résiduelles contenu typique


sources produites au Q uébec des matières résiduelles
produites dans
Municipal 32 % Année Matières résiduelles les familles québécoises
ICI  37 % (en million de tonnes)
CRD 31 % 1988 7 Matières putrescibles 40,8 %
1992 7 Papiers et cartons 28,9 %
1994 7 Plastique 7,3 %
1996 8,3 Verre 6,7 %
1998 8,9 Métaux 3,5 %
2000 10,7 Textiles 2,0 %
2002 11,3 Fibres sanitaires 5,4 %
2004 11,4 autres résidus 5,4 %

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Les déchets

Tout, je dis bien TOUT ce que vous jetez dans votre sac vert
ou ce que vous entassez en bordure de rue afin que le camion à
ordures le ramasse ira au site d’enfouissement ou à l’incinérateur
et y terminera sa vie. Une fois le sac vert jeté dans le camion,
personne ne fouillera dans votre sac pour y reprendre ce qui
pourrait encore servir. Alors, si vous vous débarrassez d’une lampe
ou de meubles encore utilisables, vous les privez d’une seconde
vie auprès de personnes qui en auraient besoin. Que faire de ces
objets qui peuvent encore servir ? Il existe plusieurs solutions de
rechange que nous examinerons dans les prochains chapitres.

I ls sont vite jetés ,


mais ils durent longtemps , longtemps …

Mouchoir en papier 3 mois


Ticket de bus de 3 à 4 mois
Journal de 3 à 12 mois
Pelures de fruit de 3 mois à 2 ans
Allumette 6 mois
Chaussette en laine 1 an
Mégot de cigarette de 1 à 5 ans
Chewing-gum 5 ans
Planche de bois de 13 à 15 ans
Boîte de conserve de 10 à 100 ans
Briquet jetable 100 ans
Canette en aluminium de 200 à 500 ans
Sac en plastique 450 ans
Bouteille en plastique de 100 à 1 000 ans
Fil de pêche et filet en nylon 600 ans
Polystyrène expansé 1 000 ans
Bouteille en verre quasi illimitée

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

Q uantité de déchets municipaux dans le monde ( kg / personne )

380
740 Canada
390
États-Unis Corée 410
Japon
320
Mexique
470
700 Suède
Norvège

610 400
Royaume-Uni 600 Nouvelle-
Pays-Bas Zélande

540
France 360
450 520
Portugal Italie Turquie

28

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Ch a pi t re 3

Les lois et règlements


au Québec
Lire un texte sur des lois et des règlements peut sembler fasti-
dieux, mais, comme chacun le sait, vivre en communauté exige
l’adoption de règles pour que l’harmonie règne. D’ailleurs, ces
textes législatifs sont souvent rendus nécessaires pour éviter que
des récalcitrants n’altère la qualité de vie de leurs concitoyens ou
pire, n’y mettent fin.
Depuis déjà quelques décennies, le Québec a adopté plusieurs
lois et règlements sur la procédure à suivre dans la gestion des
matières résiduelles en vue de diminuer les quantités de déchets
enfouies ou incinérées. Malgré cela, en 2004, le Québec en a
éliminé 710 000 tonnes de plus qu’en 1988 ! Bref, les quantités de
déchets, toutes matières confondues, ne cessent de croître d’année
en année. Le consommateur devra apprendre à consommer autre-
ment s’il tient à protéger l’environnement !

coup d’œil sur les lois québécoises


Il y a un peu plus de 30 ans, en 1972 plus exactement, la Loi
sur la qualité de l’environnement entrait en vigueur. Cette loi,
qui est toujours valide, comporte une section qui s’intitule « La
gestion des déchets ». Celle-ci explique les modalités de contrôle
des déchets et donne le pouvoir au gouvernement du Québec de
réglementer, de certifier et de délivrer les permis d’exploitation.

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

Il arrive qu’une loi soit suivie de l’élaboration, de l’adoption et


de l’entrée en vigueur d’un règlement, comme cela a été le cas
du Règlement sur les déchets solides adopté en 1978. Ce dernier a
permis de concrétiser le pouvoir de réglementation du gouverne-
ment du Québec concernant la gestion des matières résiduelles. Il
mettait l’accent sur les mesures d’élimination.
R éemploi Ces textes législatifs ont été suivis en 1989 de la Politique de
ou réutilisation gestion intégrée des déchets solides. Soulignons qu’une politique
Utilisation répétée d’un diffère d’une loi ou d’un règlement, en ce sens qu’il n’y a aucune
produit ou d’un emballage pénalité si elle n’est pas observée. En adoptant cette politique en
sans modifications de 1989, le gouvernement québécois d’alors a précisé les objectifs à
son apparence ou de ses atteindre, les principes à respecter ainsi que le rôle des différents
propriétés. intervenants dans la gestion des résidus solides. On y décrivait
déjà les concepts de réduction à la source, de réemploi ou réutili-
V alorisation
sation, de recyclage, de valorisation et d’élimination sécuritaire.
La mise en valeur d’une
matière résiduelle par d’autres Cette politique fixait aussi un objectif élevé de réduction des
moyens que le réemploi et le déchets destinés à l’élimination : une réduction de 50 % entre 1989
recyclage. et 2000. L’objectif a-t-il été atteint ? Voici les chiffres.
En 1989 : 5,7 millions de tonnes de matières résiduelles éliminées ;
R éduction
1,3 million de tonnes de matières résiduelles récupérées ;
Action permettant de 7 millions de tonnes générées, au total.
diminuer la quantité de En 2000 : 7,1 millions de tonnes de matières résiduelles éliminées ;
résidus générés à la suite 3,8 millions de tonnes de matières résiduelles récupérées ;
de la fabrication, de la 10,9 millions de tonnes générées, au total.
distribution ou de l’utilisation
d’un produit.
Ces chiffres démontrent qu’on n’a pas réussi à atteindre l’objectif
fixé, puisque l’élimination des déchets est en hausse de 25 %.
En 1993, le gouvernement du Québec adoptait une deuxième
loi, la Loi sur l’établissement et l’agrandissement de certains lieux
d’élimination de déchets. Celle-ci obligeait tous les projets d’ins-
tallation ou d’agrandissement de lieux d’enfouissement sanitaire
et de dépôts de matériaux secs à suivre la procédure d’évaluation
et d’examen des conséquences éventuelles sur l’environnement.

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Les lois et règlements au Québec

Cette loi contraignait les propriétaires de pareils lieux à obtenir


préalablement une évaluation et un certificat d’autorisation. Elle
autorisait aussi le gouvernement, s’il le jugeait nécessaire, à fixer
des normes différentes de celles indiquées dans le Règlement
sur les déchets solides afin d’assurer une meilleure protection
des personnes et de l’environnement. En dépit de cela, on a dû
imposer des normes plus sévères à huit lieux d’enfouissement et
à quatre dépôts de matériaux secs !
En 1995, une troisième loi entrait en vigueur, la Loi portant
interdiction d’établir ou d’agrandir certains lieux d’élimination de
déchets. Conformément au titre de cette loi, il était interdit, entre
1995 et janvier 2006, d’établir ou d’agrandir un lieu d’enfouisse-
ment sanitaire, un dépôt de matériaux secs et un incinérateur, à
moins d’avoir obtenu préalablement une levée d’interdiction par
le gouvernement. En dépit de tous ces changements législatifs,
les projets d’agrandissement et d’établissement doivent toujours
réaliser une étude d’impact, car ils figurent maintenant sur la
liste des projets assujettis à la procédure d’évaluation et d’examen
des impacts dans le Règlement sur l’évaluation et l’examen des
impacts sur l’environnement.
Le 25 octobre 2000, le ministre de l’Environnement de l’époque
a annoncé la publication du projet de Règlement sur l’élimination
des matières résiduelles. Le 11 mai 2005, un communiqué gouver-
nemental annonçait que le Conseil des ministres venait d’adopter
le Règlement sur l’enfouissement et l’incinération de matières
résiduelles annoncé en 2000. Ce dernier est entré en vigueur le
19 janvier 2006. Il remplacera progressivement le Règlement sur les
déchets solides qui, depuis 1978, régissait l’élimination des matières
résiduelles au Québec. Il permettra la réalisation de plusieurs des
actions prévues au Plan d’action québécois sur la gestion des
matières résiduelles 1998-2008, notamment en ce qui concerne la
sécurité des personnes et de l’environnement.

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

En résumé, les nouvelles exigences réglementaires ont pour


but de mettre définitivement fin à l’élimination des matières rési-
duelles dans des lieux d’enfouissement sanitaire non étanches,
permettant au lixiviat et aux biogaz de s’échapper. Les exploi-
tants auront l’obligation d’aménager des cellules d’enfouissement
assurant une plus grande protection des eaux souterraines et des
eaux de surface. Le captage des eaux de lixiviation et, au besoin,
leur traitement, de même que le captage et l’évacuation sécuri-
taire des biogaz et, dans certains cas, leur brûlage seront aussi
obligatoires.
De plus, à l’exception de certains projets actuellement à
l’étude, l’agrandissement ou l’établissement de nouveaux dépôts
de matériaux secs sera interdit. Les exploitants de lieux d’enfouis-
sement sanitaire et de dépôts de matériaux secs seront également
tenus de mettre sur pied des comités de vigilance composés entre
autres de simples citoyens et d’en assurer le bon fonctionnement
afin d’informer la population intéressée du respect des exigences
environnementales.
Le nouveau règlement maintient des modes d’élimination de
matières résiduelles adaptés aux municipalités de petite taille ainsi
qu’aux territoires éloignés ou isolés, soit les dépôts en tranchée
et les lieux d’enfouissement en territoire isolé. Toutefois, il vise à
diminuer le nombre de dépôts en tranchée situés à proximité des
centres urbains, sous réserve de l’accès à des lieux d’élimination
plus sécuritaires à l’intérieur d’un rayon de 100 kilomètres plutôt
que de 30.
Ce nouveau règlement exigera des propriétaires de lieux d’en-
fouissement sanitaire, de dépôts de matériaux secs et de dépôts en
tranchée un suivi environnemental des lieux pendant l’exploitation
et pendant au moins trente ans après la fermeture. Le Règlement
sur l’enfouissement et l’incinération de matières résiduelles obli-
gera les exploitants de lieux existants à modifier leurs installations

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Les lois et règlements au Québec

afin de se conformer aux nouvelles exigences à l’intérieur d’une


période de trois ans ou de procéder à leur fermeture à l’expiration
de ce délai.
Dans le domaine de la gestion des déchets, deux autres lois
ont leur importance, puisqu’elles donnent aux municipalités la
responsabilité de la gestion des déchets domestiques sur leur
territoire. Il s’agit de la Loi sur les Cités et Villes et la Loi sur les
compétences municipales. Si vous êtes propriétaire, vous avez
dû constater que votre dernier compte de taxes municipales
a été haussé, puisqu’il y a eu augmentation de la « taxe sur les
vidanges ». Si vous habitez Montréal, cette taxe est incluse dans
le montant global. Cependant, la plupart des villes séparent cette
taxe et elle s’élève maintenant à plus de 100 $, incluant les matières
recyclables. Pourquoi cette taxe est-elle aussi élevée ? Plusieurs
facteurs peuvent justifier cette hausse : augmentation du nombre
de services, augmentation du prix du pétrole, augmentation des
coûts, distribution d’un ou de plusieurs bacs roulants, etc.

La politique québécoise de gestion des matières


résiduelles 1998-2008
Suite à des audiences publiques réalisées par le BAPE, une
nouvelle politique a été mise en place, en 1998, afin de réduire les
quantités de matières résiduelles éliminées, la Politique québécoise
de gestion des matières résiduelles 1998-2008. Cette politique est
toutefois entrée en vigueur seulement en 2000.
L’objectif général de cette politique est de détourner des M ise en valeur
sites d’enfouissement 65 % des matières résiduelles susceptibles Donner une deuxième vie à
d’être mises en valeur annuellement d’ici 2008. Il s’agit là d’un une matière avec le réemploi,
programme beaucoup plus ambitieux que ce qui avait été envisagé le recyclage ou la valorisation.
dans la précédente politique parue en 1989, à savoir de réduire
de 50 % les déchets qui étaient destinés à l’élimination. Rappelons
que cet objectif, quoique plus modeste, n’avait pas été atteint !

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

F ibre Cette deuxième politique exige, entre autres, que les munici-
Terme général désignant les palités mettent en valeur :
matières faites à partir des
• 60 % du verre, du plastique, du métal, des fibres, des
fibres de bois telles que le
encombrants et de la matière putrescible ;
papier et le carton.
• 75 % des principaux résidus domestiques dangereux (RDD),
E ncombrants
comme les huiles, les peintures et les pesticides ;
Déchets qui, en raison de
leur grande taille, ne peuvent • 50 % du textile ;
être éliminés avec les ordures
• 80 % des contenants à remplissage unique de bière et de
ménagères (électroménagers,
boissons gazeuses.
meubles, etc.).

M atière Plan de gestion des matières résiduelles (PGMR)


putrescible En outre, cette politique oblige toute municipalité régionale
ou matière de comté (MRC) ou toute communauté métropolitaine (CM) à
compostable élaborer un plan de gestion des matières résiduelles (PGMR).
Qui peut pourrir et se Pour consulter le plan de votre MRC, vous pouvez visiter le site
décomposer (matière Internet de RECYC-QUÉBEC (www.recyc-quebec.gouv.qc.ca) ou
organique). en demander un exemplaire à votre MRC (il vous faudra peut-
être payer pour l’obtenir !). Ce plan doit tracer le portrait de la
R ésidu
domestique
situation actuelle en matière de déchets, de matières recyclables,
dangereux de matières putrescibles, de résidus domestiques dangereux, de
(RDD) boues municipales et de fosses septiques, enfin de tout ce qui peut
Tout résidu généré à la
entrer dans la catégorie « déchet ». Une fois terminée la présenta-
maison qui a les propriétés
tion de la situation incluant les services offerts et les quantités
d’une matière dangereuse recueillies pour chaque service, la MRC ou la CM doit définir les
(lixiviable, inflammable, actions qui seront entreprises afin d’atteindre les objectifs de la
toxique, corrosive, explosive, politique. Voilà pour le moins un programme fort ambitieux !
combustible ou radioactive)
Depuis 2004, la majorité des PGMR ont reçu l’approbation
ou qui est contaminé par
du ministre de l’Environnement d’alors et ils sont déjà entrés
une telle matière, qu’il soit
en vigueur. Tous les objectifs doivent être atteints d’ici 2008. Le
sous forme solide, liquide ou
temps est venu de les mettre en œuvre afin de réduire les quan-
gazeuse.
tités de matières destinées à l’enfouissement ou à l’incinération,

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Les lois et règlements au Québec

d’augmenter la récupération et la mise en valeur en vue d’at-


teindre les objectifs gouvernementaux et, surtout, de sauvegarder
notre environnement !
Au cours de l’année 2006, plusieurs nouveaux services verront C ollecte
le jour dans nos municipalités : collecte sélective des matières sélective 
recyclables en porte-à-porte (il existe encore des municipalités qui Mode de récupération des
n’ont pas ce service), collecte des matières putrescibles, collecte matières résiduelles pour en
de résidus domestiques dangereux, collecte d’objets encombrants, favoriser la mise en valeur. La
etc. Il importe de garder en mémoire que l’instauration de tout collecte sélective procède par
nouveau service de collecte constitue un pas de plus vers la apport volontaire à un point
protection de notre environnement et à l’atteinte des objectifs de dépôt (point de vente,
gouvernementaux. Il semble que d’autres services feront l’objet de cloche, conteneur, déchetterie
révision. Par exemple, pourquoi ramasser deux fois par semaine ou ressourcerie) ou de porte-

les déchets, s’il existe aussi une collecte des matières recyclables à-porte.

et, d’ici peu, des matières putrescibles ? Pourtant, des rumeurs


veulent que plusieurs citoyens s’opposent encore à une réduction
du nombre de collecte de déchets…
L’application de la Politique de gestion des matières résiduelles
1998-2008 représente un défi de taille pour les municipalités qui
doivent réaliser la mise en application d’un plan de gestion des
matières résiduelles élaboré par leur MRC tout en restant à l’écoute
de citoyens qui ne veulent pas nécessairement payer plus cher pour
la gestion de leurs déchets, mais qui ne cessent de produire une
quantité considérable de matières résiduelles et refusent obstiné-
ment l’établissement d’un site d’élimination près de chez eux. La
mise en pratique de cette politique se heurtera à plusieurs obsta-
cles, comme franchir plusieurs barrières financières et psychologi-
ques que ne manqueront pas de dresser des élus et des citoyens.
Par contre, il s’agit d’un pas dans la bonne direction. Il faudrait
simplement que les citoyens s’engagent davantage. Avez-vous assisté
aux consultations publiques de votre MRC lorsqu’elle préparait le
PGMR ? Vous n’étiez pas au courant ? La participation des citoyens a

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

été très faible. Pourtant, on ne faisait que demander l’opinion de la


population sur un plan très important, qui la concernait…
En plus des municipalités, la Politique de gestion des matières
résiduelles 1998-2008 vise les matières produites dans le secteur
des industries, des commerces et des institutions (ICI) ainsi que
celles produites dans la construction, la rénovation et la démolition
(CRD). Pour le secteur des ICI, les objectifs sont de valoriser :
• 85 % de pneus ;
• 95 % des métaux et du verre ;
• 70 % du plastique, des fibres, y compris le bois ;
• 60 % des matières putrescibles.
Pour le secteur CRD, les objectifs sont de mettre
en valeur :
• 60 % de toutes les matières pouvant être mises en valeur.
Contrairement aux municipalités, les secteurs ICI et CRD
ne doivent pas faire de plan de gestion des matières résiduelles
(PGMR). Le gouvernement se fie à leur bonne volonté relative-
Taux de récupération ment à l’atteinte des objectifs. De prime abord, cette décision
par secteur (2004)
gouvernementale peut paraître étonnante, mais il n’en est
Objectif rien. Le gouvernement s’est rendu compte que ces secteurs
80 % Objectif ont grandement amélioré leur récupération. Voici quelques
60 %
données de 2004 qui illustrent cette assertion.
Objectif 62 %
60 % 58 %
Il revient à chaque citoyen de s’informer et de parti-
ciper aux services mis en place par sa municipalité afin de
réduire les quantités de matières résiduelles encore réutilisa-
bles qui périssent dans les sites d’enfouissement. Les muni-
23 % cipalités distribuent à leurs citoyens plusieurs documents
d’information afin de leur expliquer les changements. En
cette matière, on serait porté à croire que la population est
Municipal ICI CRD

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Les lois et règlements au Québec

devenue analphabète… Dans une ville que je ne nommerai pas,


de nouveaux bacs de récupération ont été livrés porte à porte.
Ils étaient plus gros, soit 360 litres à la place de 64 litres, et verts
plutôt que bleus comme le veut la tradition. Le bac était livré
avec un feuillet énumérant les matières acceptées et décrivant
le changement d’horaire de la collecte. Il semble que plusieurs
citoyens n’ont pas lu ou tenu compte des explications fournies :
ils y mettaient des déchets et sortaient leur bac la mauvaise
journée ! Pourtant, l’information avait été communiquée au
public local depuis déjà plusieurs mois…
Réussir à modifier le comportement d’une population exige P articipation
temps, patience et pédagogie. Il est dès lors impératif d’obtenir Action de prendre part
la participation de tous et chacun pour atteindre les objectifs directement ou indirectement
gouvernementaux, de répéter que le surconsommateur est un à une activité sociale
« surproducteur » de déchets domestiques et qu’il est de sa respon- concernant souvent
sabilité d’en réduire les quantités et de parvenir à gérer adéquate- l’identification au groupe.
ment ses ordures ménagères. Tout citoyen consciencieux doit avoir
à cœur de laisser à ses descendants une planète en bonne santé !

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Ch a pi t re 4

Le principe des 3RV

Le concept des 3 RV, vous connaissez ? Vous en avez déjà discuté 3RV
avec des parents ou des amis ? Réduire, Réutiliser, Recycler, Expression couramment
Valoriser ! C’est d’une logique implacable ! La devise des adver- utilisée et signifiant :
saires de la surconsommation, l’aide-mémoire pour guider le réduction, réutilisation,
consommateur averti. Bref, un concept qui pourrait devenir votre recyclage et valorisation.
leitmotiv quotidien. Pour y adhérer, il suffit de se poser les ques-
tions suivantes avant de faire un achat :
• Ai-je vraiment besoin de cet objet (Réduire) ?
• Ai-je déjà un objet qui pourrait suppléer à celui que je
m’apprête à acheter (Réutiliser) ?
• L’objet ou son emballage est-il facilement recyclable
(Recycler) ?
C ompost 
• L’objet ou son emballage peut-il servir à la production
Résidus putrescibles
d’énergie ou de compost (Valorisation) ?
décomposés par l’action de
Ces quatre questions, surtout les deux premières, peuvent microorganismes en présence
vous aider à faire des économies substantielles ! Il ne s’agit pas d’oxygène pour atteindre
d’arrêter de consommer, mais plutôt de consommer intelligem- une stabilisation plus ou
ment ! Un exemple ? Vous avez le choix entre deux logiciels dont moins avancée. Brun foncé,
les caractéristiques sont assez semblables du point de vue de le compost a l’apparence et
leur application. L’un est emballé dans une jolie boîte en carton l’odeur d’un terreau.

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

et recouvert d’une pellicule pour sa protection contre les égrati-


gnures. L’autre est offert dans un simple coffret de CD incluant
les manuels d’instruction. Lequel choisissez-vous ? Si vous êtes
sensible aux stratégies de marketing, vous choisirez sûrement le
premier article en grande partie en raison de son design, la forme
et les couleurs de la boîte ayant été soigneusement choisies pour
séduire le consommateur. Par contre, si vous êtes un consomma-
teur rationnel, vous choisirez le deuxième produit qui répondra
bien à vos besoins, sans avoir eu à payer un supplément pour
un emballage inutile et, surtout, destiné à la récupération ou à la
poubelle ! Vaut mieux prendre le temps de penser avant d’acheter
et éviter de se laisser attirer comme un poisson par un leurre…
Mais, dans la vie quotidienne, comment applique-t-on le
concept des 3RV ? Doit-on bouleverser tout de go nos habitudes
de vie ? Un conseil : modifions notre comportement progressive-
ment. La méthode douce est de rigueur pour ne pas abandonner
après quelques semaines ! Il est préférable d’adopter au départ
un seul nouveau comportement. Choisissons celui qui est le plus
facile pour nous, puis, lorsque nous l’aurons maîtrisé, passons à
un deuxième et ainsi de suite. L’harmonie qui règne dans notre
famille ne s’en portera que mieux ! Nous sommes tellement habi-
tués de tout jeter à la poubelle que d’apprendre à mettre en
pratique les 3RV exige temps, patience et détermination. Avec
le temps, nous y penserons vraiment à deux fois avant de nous
départir d’un objet soit pour le réutiliser à bon escient au bon
endroit, soit encore pour qu’il soit récupéré ou valorisé plutôt que
de l’envoyer tout bonnement à la poubelle.
Comme mon conjoint me l’a fait remarquer récemment, je
suis devenue écolo graduellement. En effet, depuis une dizaine
d’années, mon comportement s’est peu à peu transformé de telle
manière que mes gestes quotidiens sont toujours empreints d’une
volonté d’améliorer notre environnement. Le changement ne s’est

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L e p r i n c i p e d e s 3 RV

pas fait du jour au lendemain, parce que le processus s’est éche-


lonné sur plusieurs années. À l’instar de plusieurs Québécois,
dorénavant je récupère, je fais du compost (au début avec des
vers, ce que mon conjoint n’aimait pas trop, et, maintenant, à
l’extérieur), j’utilise des serviettes de table en coton, ou des sacs
réutilisables si je n’ai pas besoin de petits sacs pour ma poubelle,
j’entretiens un jardin potager, j’achète seulement les aliments
dont j’ai besoin (je vais donc plus souvent au marché afin de
ne pas trop acheter en même temps de fruits et de légumes et
ainsi éviter qu’ils périssent trop rapidement), j’ai installé un ther-
mostat programmable qui diminue la température le jour, lorsque
nous n’y sommes pas, et la nuit pour mieux dormir, j’ai calfeutré
partout où je pouvais dans la maison, je me procure, si possible,
des produits fabriqués au Canada, j’achète du café, du sucre, du
chocolat et du riz étiquetés « équitable », je pratique l’herbicyclage, H erbicyclage
j’évite de laisser tourner le moteur de mon auto au ralenti, je Recyclage du gazon en
choisis surtout des plantes extérieures « vivaces », et, pour combler laissant les rognures au sol
nos heures de loisir, mon conjoint et moi nous sommes offerts après la tonte.
un petit voilier. La liste pourrait encore s’allonger, mais elle est
déjà suffisamment éloquente ! Rassurez-vous, ma transformation
en écolo ne s’arrêtera pas là. En matière d’automobile, je dois
chercher à m’améliorer, mais, comme je vis en banlieue, il m’est
plus difficile d’avoir recours au transport en commun ou de me
déplacer en vélo sur de longues distances. C’est pourquoi j’ai
modifié plusieurs autres habitudes de vie pour compenser. C’est à
vous de choisir ce que vous pouvez changer dans votre mode de
vie pour contribuer à la régénération de l’environnement. La récu-
pération est une manière d’agir qui s’intègre à plusieurs autres…

La réduction
Nous en sommes conscients, nous consommons trop, beaucoup
trop. Face à cette surconsommation, la solution évidente (sur
papier du moins !) devient la RÉDUCTION. En y réfléchissant bien,

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

le premier R, soit Réduire, est la solution idéale pour diminuer la


quantité de déchets que nous produisons et majorer notre compte
d’épargne. Il existe plusieurs façons de réduire notre consomma-
tion. Il n’est pas question de cesser complètement de consommer,
mais bien de le faire avec discernement !
Avez-vous déjà remarqué que la plupart des objets que nous
achetons sont fabriqués dans un autre pays ? La Chine pour ne pas
le nommer. Il y a 25 ans, recevoir un cadeau fabriqué en Chine
revêtait un air d’exotisme. Aujourd’hui, l’étiquette « Fabriqué en
Chine » figure sur une quantité innombrable de biens que nous
achetons. Personne n’ignore que la plupart de ces objets sont
produits ailleurs pour des raisons économiques et environnemen-
tales. Ainsi, les multinationales installent leurs usines dans des
pays en développement afin de payer la main-d’œuvre à un prix
dérisoire ou de ne pas avoir à contrer une législation sévère en
matière d’environnement. Ce sont des endroits privilégiés pour
la fabrication de plusieurs objets de consommation courante.
Examinez les étiquettes cousues sur vos vêtements ou collées
sur votre téléviseur, votre cellulaire, votre radio, votre lecteur
DVD, vos objets de décoration, et même sur certains aliments,
etc. Faites le tour de votre maison, vous serez étonnés ! Plusieurs
problèmes peuvent découler de ce phénomène que l’on qualifie
de mondialisation de l’économie, à savoir émissions de gaz à
effet de serre dues au transport, perte d’emplois au Québec, au
Canada, en Amérique du Nord, suremballage pour qu’il arrive à
destination dans son intégralité et, conséquemment, surproduc-
tion de déchets ! Tous ces faits devraient nous inciter à toujours
vérifier le lieu de fabrication d’un objet avant de l’acheter et à
opter, si possible, pour un produit local.
Vous pouvez aussi décider d’encourager toute production
équitable, telle que café, thé, chocolat, cacao, sucre, riz, vêtement
en coton, qui inonde maintenant les tablettes des supermarchés.

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L e p r i n c i p e d e s 3 RV

En plus d’assurer un revenu équitable aux producteurs, ils sont


fabriqués dans le respect de normes environnementales supé-
rieures.
Il faut donc réviser nos habitudes d’achat, car, en nous abste-
nant d’acheter des produits suremballés, nous réduisons nos
déchets. Au tout début, ces gestes pourront vous paraître longs
et fastidieux, mais dès que vous connaîtrez bien les produits de
« remplacement », ils feront partie de votre routine quotidienne et
tout se fera aussi rapidement qu’auparavant ! Voici quelques trucs
pour vous encourager. Il faut d’abord avoir en tête que chaque
petit geste que vous posez est important. Ne vous découragez
pas en lisant cette liste. Si vous modifiez une seule de vos habi-
tudes de consommateur par mois ou moins pour respecter votre
rythme, vous réussirez à transformer votre façon de consommer
en moins d’un an seulement. Et si votre entourage en faisait
autant… Suggérez-leur ce livre !

Les sacs en plastique


À l’heure actuelle, le sujet est sur toutes les lèvres. Pourtant, l’utili-
sation des sacs en plastique n’a pas diminué significativement…
Procurez-vous des sacs réutilisables
de tissu ou en plastique recyclé
ou recyclable et utilisez-les !
Tous les supermarchés d’alimentation ont emboîté le
pas. Chacun a son sac ou son bac réutilisable. De
plus, certains organismes vendent des sacs de tissu
réutilisables pour financer leurs activités. Ces sacs
sont solides et conçus expressément pour faire les
courses à l’épicerie. La quantité de produits que vous
pouvez mettre dans un sac réutilisable est de deux à
trois fois plus élevée que celle qui est habituellement
contenue dans les sacs en plastique. Tout dépend de
François Parent

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

votre forme physique ! Un grand nombre de ces sacs est fabriqué


en Chine ; cependant, certains supermarchés ont fait de grands
efforts pour s’assurer que leurs sacs étaient fabriqués au Québec.
Encouragez-les !
Refusez les sacs en plastique
Chaque semaine, les Québécois utilisent environ 22 millions de
sacs en plastique… Lorsque vous achetez seulement un 2 litres
de lait chez le dépanneur, avez-vous réellement besoin du sac en
plastique pour l’emporter ? En répondant au commis qui vous offre
un sac pour emballer votre article « Non merci. Économisons nos
ressources. » Même si vous devez vous entêter à refuser un embal-
lage, surtout dans les grandes chaînes, persistez. Progressivement,
les grandes chaînes s’y feront !
Devez-vous mettre tous vos fruits et légumes
dans les petits sacs en plastique transparent
Ces sacs sont très utiles lorsqu’on achète certains légumes comme
les pois mange-tout, les fèves, la laitue, mais est-il vraiment néces-
saire d’y mettre des bananes, des oranges, des concombres ou
d’autres gros fruits et légumes ? Lorsque je fais mon marché, je
connais des pointes de découragement quand je constate la suru-
tilisation qui est faite de ces petits sacs. Il y a même des gens qui
y déposent des produits déjà emballés. Pourquoi ?
Les sacs en plastique ne sont pas acceptés dans tous les centres
de tri. Si vous habitez Montréal, vous pouvez les déposer dans votre
bac de récupération, à la condition de les avoir regroupés dans un
seul sac. Toutefois, ce n’est pas dans toutes les municipalités qu’on
peut agir ainsi. Comme je l’ai mentionné dans un chapitre précé-
dent, ces sacs causent de graves dommages à l’environnement,
puisqu’ils mettent jusqu’à 400 ans à se dégrader. Même si la majo-
rité d’entre eux finissent au site d’enfouissement, plusieurs autres
envahissent l’océan. Selon le Worldwide Home Environmentalists’
Network, environ 120 000 morceaux de plastique de toute taille

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L e p r i n c i p e d e s 3 RV

flottent sur chaque kilomètre carré des


océans de notre planète. Non seulement
polluent-ils, mais, de plus, ils provoquent
annuellement la mort de plus d’un million
d’oiseaux de mer, de 100 000 mammifères
marins et d’un nombre incalculable de
poissons et cela sans compter les blessures
qu’ils causent également. On trouve même
des lambeaux de plastique agrippés à des
animaux encore vivants.
Débris de plastique dans l’eau
Marlène Hutchinson
L’emballage…
L’emballage est de plus en plus présent dans nos vies. Sans nous
demander notre avis, les commerçants emballent et suremballent
les produits pour nous !
Demandez à l’épicier de ne pas préemballer certains fruits
ou légumes
Avez-vous remarqué que de plus en plus de fruits et légumes
sont emballés dans une barquette en styromousse et recouverts
d’une pellicule ? Saviez-vous que ces fruits et légumes provenant
de régions lointaines étaient déjà emballés dans un autre conte-
nant pour faciliter leur transport ? En outre, tout est préemballé
pour une famille de quatre personnes alors que le nombre moyen
d’enfants par famille est de 1,5. Si la famille ne compte que deux
personnes, que faire ? Chercher la plus petite quantité disponible
ou demander à un commis de refaire une barquette pour combler
les besoins de deux personnes. Il est difficile de convaincre un
épicier de modifier ses présentoirs de fruits et légumes pour
des raisons économiques et environnementales. C’est pourquoi
certains consommateurs fréquentent d’autres commerces pour
acheter les fruits et légumes, car de cette manière ils peuvent
décider de la quantité et de la sorte de fruits et de légumes désirés
et ainsi éviter tout cet emballage superflu !

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

Achetez des produits en vrac, moins cher et, bien sûr,


moins emballés
Avant d’acheter des outils, vis, clous ou autres articles du genre,
vérifiez s’ils peuvent être vendus en vrac. On en trouve souvent
dans les bacs situés au sol ou près du sol, toujours sans embal-
lage. De même, lorsque vous faites votre marché, accordez votre
préférence aux produits en vrac tels que les épices, les bouillons
en poudre, les friandises, etc. Il semble, cependant, que la section
réservée à ce type d’aliments diminue de plus en plus. Si personne
n’en achète, les supermarchés les élimineront, c’est certain !
Choisissez un objet qui exige le moins d’emballage
possible
Comme je l’ai déjà mentionné, la majorité des objets que nous
achetons sont fabriqués à l’étranger et nécessitent pour leur trans-
port une quantité élevée d’emballage.
Prenons à titre d’exemple un lecteur DVD vidéo fabriqué en
Chine et les multiples véhicules de transport qui lui sont imposés
avant que vous n’en fassiez l’achat. Après son assemblage à l’usine,
il est enveloppé dans du styromousse et rangé dans une boîte en
carton. Il est ensuite déposé sur une palette à côté de plusieurs
autres DVD. Une fois complète, la paletée est chargée dans un
camion pour se rendre à un entrepôt de transport et être ensuite
déplacée dans un conteneur maritime qui, à son tour, sera déposé
sur un autre camion avant d’être acheminé au port maritime et
installé sur le bateau pour être transporté jusqu’à Vancouver. De
là, le conteneur est déchargé, expédié par train et, par la suite,
par camion à l’entrepôt du détaillant, soit à Toronto ou à Montréal.
Lorsque le conteneur aura été déchargé, le lecteur DVD vidéo sera
livré au magasin par camion, déchargé à nouveau et rangé sur
les tablettes jusqu’à ce que vous l’achetiez. Vous le mettrez dans
le coffre de votre véhicule pour l’apporter à sa destination finale,
à savoir votre meuble audio-vidéo. Si nous calculons les longues

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L e p r i n c i p e d e s 3 RV

distances parcourues par tous les objets que nous possédons,


nous pourrions en conclure que, tous ensemble, ils ont sûrement
voyagé beaucoup plus que nous ! En conséquence, il semble plus
sage d’encourager l’achat de biens produits dans nos régions pour
éliminer le suremballage.
Choisissez le format familial
Par format familial, on entend un emballage contenant une grande
quantité de produits et non pas un emballage contenant une plus
grande quantité de petits pots, comme les boîtes de jus ou de
yogourt en vente dans les magasins-entrepôts. Le format fami-
lial offre le net avantage de coûter moins cher et d’utiliser moins
d’emballage qu’un grand nombre de petits formats. Il est très avan-
tageux de se procurer les produits suivants en grand format : jus,
savon à lessive, shampoing, nourriture pour animaux, litière pour
chat, etc. Vous voulez en faire la preuve ? Faites le calcul suivant :
• Une boîte de jus contenant 960 ml coûte 1,45 $ (ou 0,0015 $
par ml) ;
• Trois boîtes de jus contenant 600 ml (ou 200 ml chacun)
coûtent 1,39 $ (ou 0,0023 $ par ml) ;
• Si vous utilisez les boîtes de jus de 200 ml pour vos lunchs,
à raison d’une par jour, vous en consommerez 250 boîtes
pendant 50 semaines (50 semaines × 5 boîtes = 250 boîtes de
jus ou 50 000 ml de jus). Coût : 115 $ ;
• Pour la même quantité de jus, l’utilisation de contenants de
960 ml, ce qui équivaut à 52 contenants par année, vous
coûterait 75,40 $, donc une économie de 39,60 $ par année,
sans compter l’économie d’emballage réalisée ! Ainsi, vous
faites d’une pierre deux coups, puisque vous aidez à la fois
l’environnement et votre porte-monnaie.

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

pour réduire la consommation et la production


de déchets
Achetez des produits durables
L’achat d’une lampe fluorescente compacte utilise 75 % moins
d’énergie qu’une ampoule à incandescence et dure dix fois plus
longtemps. Une ceinture en plastique qui coûte 10 $ durera beau-
coup moins longtemps que celle qui est faite de cuir et dont le coût
varie entre 30 $ et 40 $. En outre, le cuir ne se démode pas, à moins
de choisir un article d’une couleur éclatante comme le rose !
Recherchez des produits fabriqués de matières recyclées
ou recyclables
Le ruban de Möbius est le symbole utilisé pour indiquer qu’un
pro­duit est fabriqué à partir de matières recyclées ou recyclables.
Il s’agit de trois flèches tournant dans le sens des aiguilles d’une
montre.
Si le ruban de Möbius est sur fond blanc, cela signifie que
le produit peut être recyclé là où les installations le permettent.
Malgré cela, il existe encore certains produits au Québec qui
portent cette mention, mais qui ne peuvent pas être recyclés ici.
Le styromousse en est un exemple.
S’il est sur fond noir, cela rappelle que le produit contient
des matières recyclées. Le pourcentage de matières recyclées est
habituellement inscrit à l’intérieur du ruban.
Louez au lieu d’acheter !
Le partage des objets n’est malheureusement plus à la mode
de nos jours. Chacun a sa propre tondeuse bien qu’on l’utilise
qu’une fois la semaine. Faites le calcul, une heure de tondeuse par
semaine durant 20 semaines équivaut à 20 heures d’utilisation par
année ! Pourquoi ne pas partager la tondeuse avec ses voisins et
établir un calendrier d’utilisation ou encore donner un contrat à
une entreprise ? Il s’agit là de deux solutions écologiques, surtout
si l’herbe coupée est laissée sur place !
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L e p r i n c i p e d e s 3 RV

Nous avons tous des objets qui s’entassent dans notre garage
ou dans notre maison et dont nous avons même oublié l’existence
ou, pire, l’utilité. Pour éviter d’encombrer davantage nos espaces
de rangement, il faut toujours nous assurer que nous avons réelle-
ment besoin de l’article que nous voulons acheter, de réfléchir au
nombre de fois qu’il servira. Nous pouvons toujours l’emprunter
à un ami ou le louer, car tout (ou presque tout) se loue de nos
jours. Notre conseiller financier et l’environnement nous en seront
tous deux reconnaissants.
Herbicyclez
Herbi quoi ? Pratiquer l’herbicyclage est une autre façon très facile
de diminuer les quantités de déchets destinées à l’enfouissement.
Il s’agit en fait de tondre la pelouse en laissant les rognures de
gazon sur place. Plus de temps perdu à ramasser l’herbe coupée
et à l’enfouir dans des sacs à ordures. Ne craignez rien, le gazon
coupé disparaît un ou deux jours plus tard ! Par contre, il ne faut
pas attendre que l’herbe soit trop haute, car ça prendra un peu plus
de temps avant de disparaître ! Adopter ce nouveau comportement
signifie à la fois moins d’efforts physiques et une pelouse en santé !
En effet, laisser l’herbe coupée sur place aide à garder le sol plus
humide et redonne de bons nutriments au gazon. Pensez-y, l’herbe
est constituée de plus de 60 % d’eau ; lorsqu’on la dépose dans des
sacs destinés à l’enfouissement, on paye pour enfouir… de l’eau !
Achetez des produits avec la certification Éco-logo
L’Éco-Logo est le symbole d’une certification accordée au produit
qui respecte l’environnement dans son cycle de production.
Un produit Éco-Logo a utilisé une consommation réduite en
énergie et en matières premières et a amenuisé les effets sur
l’environnement découlant de sa production, de son utilisation et
de son élimination. Pour en savoir plus, visitez le site Internet :
www.environmentalchoice.com

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

Petits trucs utiles 


À la maison
• Remplacez les serviettes de table en papier par d’autres en
tissu ;
• Remplacez les essuie-tout par des chiffons lavables ;
• Refusez le courrier publicitaire que vous ne désirez pas
recevoir. Vous pouvez écrire à l’Association canadienne du
marketing direct pour demander de rayer votre nom des listes
d’envoi du courrier indésirable :
Association canadienne du marketing direct
1, rue Concorde, bureau 607
Don Mills, ON M3C 3N6
• Utilisez des sacs réutilisables ou un emballage recyclable
pour offrir des cadeaux ;
• Utilisez des filtres permanents pour le café :
• Utilisez des contenants de produits domestiques à remplissage
multiple ;
• Évitez l’utilisation de la vaisselle jetable.
Au travail
• Utilisez les rectos et les versos des feuilles avant de les
envoyer à la récupération ;
• Encouragez ou obligez votre entourage à adopter la politique
du recto verso ;
• Formez vos collègues à l’utilisation du mode recto verso pour
photocopier ou imprimer des documents ;
• Favorisez l’achat systématique d’appareils de remplacement
permettant de travailler recto verso ;

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• Utilisez des moyens de communication électroniques et


audiovisuels ;
• Achetez de la vaisselle et des ustensiles réutilisables et
durables, y compris les verres et les tasses ;
• Utilisez des contenants réutilisables pour y placer votre
lunch ;
• Optez pour les boissons vendues dans des bouteilles
consignées ;
• Faites remplir vos cartouches d’encre plutôt que d’en acheter
de nouvelles ;
• N’imprimez pas tous les courriels que vous recevez. Prenez
l’habitude de les lire à l’écran.
Vous connaissez sûrement d’autres trucs pour réduire les
déchets. Allez-y, faites-le pour vous !

le réemploi ou La réutilisation
Le deuxième R dont on se soucie rarement est le RÉEMPLOI ou la
RÉUTILISATION. Donner une deuxième vie à un objet n’est pas
très populaire de nos jours. Les gens trouvent ça bien plus simple
de le mettre à la poubelle et d’en acheter un autre que de prendre
le temps de le réparer. Savons-nous encore comment les réparer ?
Les grandes entreprises ont très bien compris le phénomène. Elles
profitent de la situation. Elles développent de plus en plus de
produits à usage unique ou à usage « limité » ! De cette façon, elles
s’assurent de notre clientèle pour plusieurs années à venir. Les
coûts des produits à usage unique sont pourtant beaucoup plus
élevés. Plusieurs personnes se plaignent du manque d’argent. Une
façon simple d’économiser est de ne plus mordre à l’hameçon que
nous tendent les publicitaires ! Même si certaines publicités nous
présentent des femmes souriantes jetant à la poubelle la lingette

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

sale qu’elle vient tout juste d’utiliser pour épousseter, il n’est pas
assuré que vous aurez le même sourire une fois que vous aurez
terminé de nettoyer votre demeure.
L’utilisation de produits jetables est aussi néfaste pour la
planète que pour votre portefeuille. Un balai dure très longtemps,
l’investissement en vaut le coup ! Et que dire des chiffons de coton
ou même des planches à découper en bois, c’est bon longtemps
(et ça c’est plaisant !). Mais les entreprises nous vendent mainte-
nant l’idée que les petites bactéries font la fête et prennent plaisir
à s’agripper aux produits durables, qu’elles s’accumulent sur les
objets et qu’il est donc plus facile de s’en débarrasser simplement
en les jetant à la poubelle. Réfléchissons-y : nous achetons un
produit pour ensuite le mettre à la poubelle alors qu’il a servi tout
au plus 15 à 20 minutes. Où se cache la logique ?
Étant tous des consommateurs, nous produisons automati-
quement des déchets. Ce deuxième R demande aussi réflexion.
Avant d’acheter un nouvel objet, assurez-vous que vous n’en avez
pas un qui pourrait convenir, enfoui dans une boîte que l’on a
rangée dans le garage et dont on a oublié l’existence… Plutôt que
d’acheter de nouveaux meubles, ne pourriez-vous pas en restaurer
un ? C’est plus long, plus ardu, mais vous pourriez faire des mira-
cles en redonnant vie à un vieux meuble ! En outre, il répondra à
vos goûts et vous éprouverez de la fierté d’avoir réussi cette trans-
formation en faisant appel à votre volonté et, surtout, en usant de
temps et de patience. Vous verrez, le résultat en vaut le coup !
Réutiliser signifie également qu’un bien peut servir à une
autre personne. Si les objets sont encore bons, faites une vente-
débarras ou encore donnez-les à un organisme de charité de
votre région qui sera heureux de les récupérer. Vous pouvez aussi
décider de conserver vos vieux vêtements, bijoux ou autres acces-
soires. De cette façon, vous disposerez de magnifiques costumes
pour les enfants et pour vous-même ou vos amis à l’occasion de
votre prochaine soirée Meurtre et mystère !
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L e p r i n c i p e d e s 3 RV

Vente de garage
François Parent
En manque d’idées ? Voici quelques gestes à poser en lien
avec le réemploi :
• Privilégiez les contenants à remplissage multiple, comme les
bouteilles d’eau de 18 litres ou les cartouches d’encre ;
• Privilégiez les piles rechargeables, qui sont aussi recyclables
contrairement aux piles à usage unique ;
• Réutilisez les contenants d’aliments pour d’autres usages à
la maison. Il y a quelques années, nous gardions les pots
en verre de Nutella qui servaient comme verre à boire ; les
contenants sont dorénavant en plastique ! ;

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

• Échangez vos disques, livres, jouets, articles de sports et


instruments de musique avec parents ou amis ou encore en
les laissant en dépôt à un magasin d’articles d’occasion ;
• Soyez créatif : utilisez des objets ou des retailles pour fabriquer
autre chose ;
• Donnez vos vieux meubles, petits et gros électroménagers,
vêtements à un organisme de charité ;
• Faites une soirée « échange » ! N’échangez pas votre parte­
naire !… Offrez plutôt les objets dont vous ne voulez plus.
Entre amis, ça peut être amusant !
Le réemploi est facile à faire, il s’agit d’y penser !
La récupération ou le recyclage
Le terme recyclage est couramment utilisé dans notre vocabu-
laire. Il arrive même assez souvent que des personnes ou des
médias écrits et électroniques confondent les termes récupération
et recyclage. Combien de fois ai-je entendu quelqu’un dire : « Je
recycle mes journaux ». Ah ! oui, vraiment ? Vous avez une instal-
lation de recyclage dans votre sous-sol et fabriquez un nouveau
papier ? Je pense plutôt que vous récupérez vos journaux ! Vous
les mettez dans votre bac de récupération et ils sont collectés
par le camion de récupération qui les décharge à un centre de
tri, qui vendra les journaux compactés en ballot d’une tonne à
une entreprise de recyclage ! Le terme recyclage devrait donc être
réservé à l’entreprise ou à la personne qui réutilise la matière
pour la transformer. La lumière étant faite sur ces deux notions,
j’utiliserai à bon escient, à partir de ce point, les termes récupé-
ration et recyclage pour que leur usage vous devienne familier.
Pour commencer, voici les définitions :

54

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L e p r i n c i p e d e s 3 RV

récupération : Ensemble des activités de tri, de collecte et de


conditionnement des matières résiduelles permettant leur mise
en valeur (ce que vous faites).
recyclage : Processus par lequel un déchet est
soumis à des transformations en vue d’en tirer une
matière première secondaire qui sera introduite
dans le cycle de production d’un nouveau produit.
Utilisation dans un procédé manufacturier d’une
matière secondaire, en remplacement d’une matière
première vierge de même nature (habituellement réalisé
par une entreprise). Bac de récupération

Pourquoi récupérer pour recycler ?


Une grande partie des matières résiduelles qui proviennent
de notre consommation peuvent facilement être recyclées. En
fait, 35 % de tous les déchets que l’on produit à la maison sont
composés de matières recyclables comme le verre, le papier, le
plastique ou le métal. En recyclant les objets, la planète réalise des
économies en ressources naturelles, en eau et en énergie. Pour
vous le démontrer, voici quelques chiffres :
• recycler six canettes d’aluminium permet d’économiser assez
d’énergie pour regarder la télévision durant 28 heures ;
• près de 71 % des fibres utilisées dans la fabrication des pâtes
et papier au Canada proviennent de résidus de scierie et de
papier récupérés que l’on enfouissait auparavant ;
• recycler une tonne de verre permet d’économiser 700 kg de
sable ;

. Source : Recyc-Québec.
. Source : Grand dictionnaire terminologique, Office québécois de la langue française.
. Source : Recyc-Québec.

55

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

• recycler une tonne de plastique PET (polyéthylène téréphthalate)


permet d’économiser 800 kg de pétrole ;
• au Québec, en 2004, 34 centres de tri se partageaient la tâche
de trier nos matières recyclables ;
• au Québec, en 2004, la collecte sélective a permis de
détourner 379 000 tonnes de matières des sites d’élimination.
Donc, 379 000 tonnes de matières recyclées !

La récupération municipale au Québec


Avez-vous un bac de récupération chez vous ? Est-ce que ça
fait longtemps ? Si vous habitez à Montréal ou à Victoriaville,
vous comptez sûrement parmi les pionniers de la récupération !
Depuis une quinzaine d’années, un grand nombre de municipa-
lités offrent un service de collecte sélective à leurs citoyens. Les
boîtes bleues ou vertes sont de plus en plus populaires et vous
en demandez toujours plus ! Beaucoup de gens me disent que
les bacs de 64 litres sont insuffisants ! Deux raisons expliquent
ce manque d’espace. Premièrement, lorsque la récupération a été
implantée à la fin des années 1980, il y avait beaucoup moins
de matières recyclables. On récupérait surtout le papier à cette
époque. Grâce au développement technologique, un nombre
croissant de matières peuvent maintenant être recyclées ; résultat,
le bac est maintenant trop petit. Deuxièmement, nous consom-
mons plus ! Ce qui signifie plus d’emballages, plus de matières
dans le bac de récupération !
T aux de Voici d’autres chiffres tout aussi éloquents. En 1989, seule-
détournement ment 13 % de la population québécoise avait accès à un service
Quantité de matière de collecte sélective. Aujourd’hui, 97 % des Québécois peuvent
récupérée ou valorisée par utiliser ce service ! Malgré cela, plusieurs municipalités connais-
rapport à la quantité totale de sent un taux de détournement inférieur à 20 %. Pourtant la poli-
matière résiduelle générée, tique gouvernementale qui a été mise en place demande un taux
habituellement exprimé en
de détournement de 60 %.
pourcentage.

56

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L e p r i n c i p e d e s 3 RV

Au Québec, il existe deux formes de collecte sélective des


matières recyclables : d’une part, il y a le « porte-à-porte », ainsi un
camion se rend chez vous toutes les semaines, toutes les deux
semaines ou mensuellement ; d’autre part, il y a « l’apport volon-
taire », ce qui veut dire que vous vous rendez à un endroit déter-
miné de votre ville pour y déposer vos matières recyclables. Bien
sûr, la seconde manière de faire ne produit pas d’aussi bons résul-
tats, étant donné que les gens participent moins lorsqu’ils doivent
se déplacer. Par contre, c’est la meilleure solution pour celles et
ceux qui vivent dans une région éloignée. En raison de l’insuccès
qu’essuie le mode « apport volontaire », de plus en plus de munici-
palités choisissent la solution du « porte-à-porte » même si les coûts
de collecte et de transport demeurent très élevés. Ce qui explique
le fait que 85 % des municipalités offrent un service de collecte
sélective de porte à porte, même si rien ne les y oblige, car ce
moyen est beaucoup plus efficace. Ce choix entraîne forcément
une hausse des taxes municipales, mais la faute en incombe non
pas aux villes, mais bien aux citoyens qui n’ont pas adopté majo-
ritairement le mode « apport volontaire ».
Il va sans dire qu’actuellement les responsables municipaux des
programmes de récupération ont un point en commun : compter
sur la bonne foi des citoyens pour participer activement. Comme
nous l’avons mentionné précédemment, la politique gouvernemen-
tale demande aux municipalités de détourner 60 % des matières
de l’élimination ; toutefois, les élus municipaux préfèrent faire
confiance à leurs citoyens et considèrent qu’ils y parviendront avec
peu ou pas de réglementation ! En résumé, votre collaboration et
votre contribution à la collecte sélective sont indispensables à la
réussite de la politique. Si vous ne participez pas, attendez-vous à
ce qu’un règlement vous pende au bout du nez !
Depuis 1988, RECYC-QUÉBEC, recueille les données concer-
nant la gestion de toutes les matières résiduelles produites au
Québec. Cette collecte permet de tracer un portrait assez juste de

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

l’évolution de la production de déchets et de la récupération tant


sur le plan municipal qu’industriel, commercial et institutionnel,
(ICI) que celui de la construction, de la rénovation et de la démo-
lition (CRD). Tous les deux ans, un bilan exhaustif est dressé afin
de déterminer l’état de réalisation des objectifs de la Politique
québécoise de gestion des matières résiduelles 1998-2008.

M atières résiduelles produites au Q uébec

Quantité totale Quantité éliminée Quantité récupérée


Année (en millions de tonnes (en millions de tonnes (en millions de tonnes
métriques) métriques) métriques)
1988 7 5,7 1,3
1992 7 5,4 1,6
1994 7 5 2
1996 8,3 5,3 3
1998 8,9 5,5 3,4
2000 10,7 6,9 3,8
2002 11,3 6,6 4,8
2004 11,4 6,5 4,9

Comme vous pouvez le constater, les taux de récupéra-


tion ont augmenté lentement depuis 1988. Sera-t-il malgré tout
possible d’atteindre les objectifs ? Depuis 1994, les quantités de
matières résiduelles récupérées par la collecte sélective muni-
cipale ne cessent d’augmenter. En 1994, 171 000 tonnes étaient
récupérées grâce à ce service. Dix ans plus tard, on en a récu-
péré 379 000 tonnes, soit une augmentation de 222 % ! Cette même
année, 32 % des matières résiduelles sont générées par le secteur
municipal, ce qui équivaut à 3 609 000 tonnes, excluant les boues
municipales. De cette proportion, 23 % de ces déchets ont été
récupérés et 77 % ont été éliminés. On peut donc en conclure qu’il
reste encore beaucoup de travail à faire.

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L e p r i n c i p e d e s 3 RV

La quantité totale de matières résiduelles produites au Québec


est en pleine croissance. La situation peut s’expliquer de différentes
façons. En premier lieu, la population québécoise ne cesse d’aug-
menter : en 2004, nous étions 7 547 728 habitants. En deuxième
lieu, les facteurs économiques sont favorables à la consommation :
le taux de chômage est relativement bas et l’indice à la consom-
mation est élevé. En troisième lieu, l’évolution croissante du PIB.
Enfin, dernière raison, la prolifération des stratégies de marketing
pour nous conditionner à consommer. Notre objectif : réduire la
quantité totale des matières résiduelles générées et augmenter nos
taux de récupération !
C ompostage
La valorisation
Méthode de traitement
Les trois (3) RV, V pour VALORISATION ! La valorisation est la biochimique qui consiste
dernière solution à laquelle on peut avoir recours avant de passer à utiliser l’action de
à l’élimination pure et simple d’un produit. Il s’agit du dernier microorganismes aérobie pour
maillon de la chaîne. Celui qui transforme complètement un décomposer sous contrôle
produit. Il existe deux formes de valorisation, à savoir la produc- (aération, température,
tion de compost et celle de l’énergie. humidité) et de façon
accélérée les matières
Comme le compostage sera traité au chapitre 6, je ne ferai qu’ef-
putrescibles en vue d’obtenir
fleurer le sujet ici. Voir le chapitre 6 pour plus de renseignements !
un amendement organique,
On produit du compostage en se servant de matières putres- biologiquement stable,
cibles qui occupent environ 41 % de notre sac vert ! Le compostage hygiénique et riche en humus,
peut soit se faire à la maison à l’aide d’un composteur domestique qu’on appelle compost.
ou d’un vermicomposteur ou sur un site municipal ou privé à l’aide C omposteur
d’une plate-forme de compostage ou d’un bioréacteur. L’objectif du ( ou bac de
compostage est de réduire la quantité de matières éliminées. Le compostage ou
compost constitue un très bon amendement pour le sol. Comme compostière )
il contient beaucoup de nutriments, il offre aux plantes des condi- Contenant utilisé pour
tions idéales de les absorber en leur permettant de mieux retenir la fermentation et la
l’air et l’eau nécessaires à l’assimilation des minéraux. Comme la décomposition de matières
fabrication du compost nécessite de l’oxygène, les résidus peuvent organiques afin de les
transformer en engrais.

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

M éthane se décomposer sans produire de méthane comme cela se fait dans


Gaz incolore, inodore et les sites d’enfouissement, qui dégagent très peu d’oxygène en raison
inflammable formant un du compactage des déchets.
mélange explosif avec l’air.
La production d’énergie produite avec des déchets est la
Le méthane se dégage des
seconde forme de valorisation. Avant de produire de l’énergie, on
matières en putréfaction par
décomposition anaérobie.
doit s’assurer que le produit ne peut pas être recyclé ; sinon, cela
Sa fabrication à partir de
équivaut à dépenser inutilement des ressources !
fermentation industrielle en Pour produire de l’énergie, on peut faire usage de vieux
fait une source d’énergie pneus non recyclables. Étant fabriqués à partir du pétrole, ils
nouvelle. sont de très bons « donneurs » d’énergie lorsqu’ils sont brûlés. Bien
sûr, la combustion du pneu doit être faite à très haute inten-
sité, comme dans les cimenteries, sinon nous vivrons un autre
Saint-Amable ! Vous croyez que c’est polluant ? Détrompez-vous !
Les composés organiques volatils (COV) sont fort heureusement
réduits au minimum grâce à ce procédé.
Comme je l’ai mentionné antérieurement, il y a une notable
production « naturelle » de biogaz dans les sites d’enfouisse-
ment. Un nombre toujours croissant de sites les récupèrent.
D’ailleurs, le Règlement sur l’enfouissement et l’incinération de
matières résiduelles, adopté en janvier 2006, oblige tous les lieux
­d’enfouissement techniques à se doter d’ici 2009 de l’équipement
approprié pour les récupérer. Comme les biogaz sont composés
d’une grande partie de méthane combustible, certains sites
d’enfouissement ont décidé de mettre en place les installations
nécessaires pour produire de l’énergie grâce aux biogaz récu-
pérés dans le site. C’est ainsi que l’ancien site d’enfouissement de
Montréal a été transformé en une vitrine technologique mainte-
nant nommée « Le centre d’expertise sur les matières résiduelles ».
On y trouve, entre autres, une centrale électrique d’une capacité
de 25 MW, qui a été construite en 1995. L’énergie produite est
vendue à Hydro-Québec et permet d’alimenter 10 000 habitations

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L e p r i n c i p e d e s 3 RV

en électricité. Une réussite remarquable, n’est-ce pas ?


Le site est ouvert au grand public. Pourquoi n’iriez-
vous pas le visiter ? Un autre exemple ? On projette de
construire une centrale électrique de 9 975 MW sur le
site d’enfouissement de Lachute, dans les Laurentides.
Le méthane qui y est présentement brûlé sera trans-
formé en électricité ! De même, une collaboration
entre Gaz Métro et le site d’enfouissement de Sainte-
Sophie permet d’alimenter une industrie située non
loin du site, celle de Cascades qui exploite l’usine de
Papier Rolland à Saint-Jérôme. Il ne faut pas oublier
que le méthane est un gaz à effet de serre qui génère
des changements climatiques. Une seule molécule de
méthane garde 20 fois plus de chaleur qu’une molé-
Fabrication du compost
cule de CO2 ! D’où l’importance de le récupérer et, surtout, de le François Parent
transformer en énergie.
En résumé, Réduisez, Réutilisez, Récupérez et Valorisez
(3RV) !

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Ch a pi t re 5

Les matières recyclables


à déposer dans votre
récupération

En fonction de la ville où nous résidons, les matières résiduelles


que nous pouvons déposer dans notre bac de récupération ne
seront pas nécessairement les mêmes. C’est pourquoi il est très
important de s’informer à sa municipalité des services offerts et
des matières qui peuvent être déposées dans le bac de récupé-
ration. Si vous avez une résidence principale à Montréal et une
secondaire à Saint-Sauveur, vous ne pourrez pas envoyer exac-
tement les mêmes produits à la récupération, parce que tout ce
qui peut être déposé dans votre bac de récupération en ville ne
sera pas nécessairement accepté par le centre de tri qu’utilise la
municipalité de Saint-Sauveur qui, contrairement à celui de la Ville
de Montréal, refuse toujours les sacs en plastique. D’avoir à gérer
différemment deux bacs de récupération peut sembler un vrai
casse-tête, mais de comprendre le principe simplifie les choses.
En plus des cartons, des journaux et d’autres imprimés, la collecte
sélective des matières recyclables accepte majoritairement des
contenants et des emballages. Lorsqu’une matière ne figure pas

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

sur la liste des articles que vous


pouvez mettre dans votre bac,
c’est qu’il n’y a pas assez de
volume pour justifier la collecte
ou que la technologie n’existe
pas encore pour recycler cette
matière ou encore que les coûts
de recyclage dépassent large-
ment les bénéfices. S’il ne s’agit
pas de papier ou de carton et si
ce n’est pas un contenant ou un
emballage, il y a fort à parier
qu’elle soit refusée.
Je vous entends dire : « Oui, mais moi, je mets tel ou tel produit
dans mon bac vert, et il est collecté ! ». Cela ne signifie pas toutefois
qu’il va être recyclé ; les probabilités sont fortes de penser qu’il
sera plutôt éliminé. Le préposé à la collecte n’a pas le temps de
faire votre travail et d’enlever du bac ce qui ne sera pas retenu au
centre de tri. Il arrive même parfois que la collecte soit mécanisée.
Le préposé ramasse tout le contenu du bac et, ce qui n’est pas
acceptable sera retiré sur la chaîne de tri, ce qui augmente ainsi
inutilement la tâche de travail et provoque parfois la contamination
des autres matières résiduelles. Donc, avant de tout jeter dans le
bac de récupération, informez-vous auprès de votre municipalité.
Il existe habituellement une liste des « matières acceptées ». Une fois
qu’on la connaît bien, le tri devient un jeu d’enfant !
Pour vous aider, voici une liste sommaire des matières qui
sont acceptées dans la majorité des centres de tri. Mais, soyez
vigilant, il y a certaines matières recueillies par quelques centres
de tri qui ne font pas partie de la liste donnée ci-après, comme
les sacs en plastique. Alors, avant de les déposer dans votre bac
de récupération ou dans votre poubelle, demandez la liste des
matières qui peuvent être récupérées dans votre municipalité.

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Les matières recyclables à déposer dans votre récupération

P apier et carton

Boîtes et emballages en carton (ondulé ou plat) ;


annuaires téléphoniques ;
brochures, feuillets publicitaires ;
enveloppes ;
journaux ;
livres sans couverture ni reliure ;
papeterie ;
revues ;
rouleaux de papier de toilette et d’essuie-tout
Journaux, magazine, boîtes
sacs en papier. François Parent
Vérifiez auprès de votre municipalité si les matières suivantes sont récupérables :
contenants de lait et de jus :
contenants Tetra Pak, comme les jus Del Monte, petits et grands formats, vin ;
contenants Hi-Pa, comme les jus Oasis, petits et grands formats.

P lastiques

TOUS les contenants et les couvercles en plastique qui affichent un des symboles
de recyclage suivant : 1, 2 et 5, peu importe la couleur.
Voici des exemples :
contenants de produits alimentaires, comme les récipients de margarine, de vinaigrette ;
contenants de produits d’entretien ménager, comme le savon à lessive, le shampoing
et le revitalisant, le lave-vitre.
Vérifiez auprès de votre municipalité pour savoir si les matières suivantes sont également
récupérables :
Contenants et couvercles en plastique qui affichent un des symboles
de recyclage suivants : 3, 4 ou 7, peu importe la couleur.
Emballage en plastique pour les couches ;
poches de lait rincées ;
sacs de lait ;
sacs à pain ;
sacs d’épicerie en pellicule plastique ;
sacs de nettoyage à sec ;
sacs de produits alimentaires, comme les légumes surgelés.

Contenants en plastique
François Parent

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

M étal

Assiettes en aluminium ;
boîtes de conserve et couvercles ;
canettes en aluminium contenant jus, boissons gazeuses, etc. ;
papier aluminium.
Vérifiez avec votre municipalité si les matières suivantes sont récupérables :
Cintres en métal
Contenants en métal
François Parent
V erre

Tous les pots, bocaux et bouteilles en verre, peu importe la couleur.


Par exemple :
bouteilles de vin ;
bouteilles de spiritueux ;
pots ou bocaux de sauces ou d’huile à cuisiner.

Les centres de tri doivent souvent rejeter certains emballages


ou objets de consommation qui ont été déposés dans des bacs de
récupération. Étant donné que le préposé à la collecte sélective
n’a pas à trier ce qu’il recueille, ces biens sont donc déchargés sur
la chaîne de tri. Je dresse ci-après une liste de matières que vous
ne devez pas déposer dans votre bac de récupération. Dites-
vous que ce qui figure sur la liste suivante se trouve trop souvent
dans les centres de tri alors qu’il existe d’autres endroits où l’on
Contenants en verre
François Parent peut disposer de ces objets et ainsi éviter d’encombrer les centres
de tri d’objets qui seront rejetés et, par la suite, éliminés.
P apier et carton

Autocollants ;
couches ;
essuie-tout ;
mouchoirs ;
papier d’emballage métallique ;
papier carbone ;
papier peint ;
papiers et cartons souillés d’huile, de peinture ou d’aliments ;
papiers et cartons cirés ;
papiers et cartons plastifiés ;
papiers et cartons métalliques ;
66 photographies.

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Les matières recyclables à déposer dans votre récupération

P lastiques

Briquets jetables ;
classeurs à anneaux ;
caoutchouc ;
contenants d’huile à moteur (ils sont des résidus domestiques dangereux) ;
contenants de solvant (ils sont des résidus domestiques dangereux) ;
emballage de la viande et du fromage ;
jouets ;
mobilier en plastique ;
outils ;
pellicule extensible (Saran Wrap) ;
rasoirs jetables ;
règles ;
sacs de croustilles ou d’autres friandises ;
sacs de céréales et de craquelins ;
tapis ;
toile de piscine ;
tuyau d’arrosage ;
tous les contenants et couvercles qui portent le symbole de recyclage suivant :
polystyrène, mieux connu sous le nom de styromousse ou styrofoam.

Matières rejetées d’un centre de tri


François Parent
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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

M étal V erre

Aérosols, comme les fixatifs ; Ampoules électriques ;


appareils électroniques ; céramique ;
batteries d’automobile ; cristal ;
bonbonnes de propane ; miroirs ;
casseroles ; tubes fluorescents (néons) ;
chaudrons ; porcelaine ;
clous ;
poterie ;
emballages de chocolats ;
pyrex ;
emballages de barres tendres ;
tasses ;
fils électriques ;
vaisselle ;
peinture ;
petits appareils électroménagers ; verres pour boire ;
piles ; vitre.
RDD (Résidus domestiques dangereux) ;
sacs de croustilles ;
ustensiles ;
vis.

Pour les autres contenants fabriqués avec plus d’une matière


si vous voulez qu’ils soient recyclés, vous devez défaire le conte-
nant !
Par exemple, les contenants de mélange à lait au chocolat
sont fabriqués à partir de trois matières : plastique (couvercle),
carton (contenant) et métal (bases). Pour qu’ils soient recyclés, les
contenants doivent être démantelés avant d’être déposés dans le
bac de récupération. Pour d’autres contenants, comme celui des
croustilles Pringles, la tâche est un peu plus difficile voire impos-
sible pour le revêtement métallique à l’intérieur.
Les différentes listes dressées ci-dessus font ressortir la diffé-
rence que chaque citoyen doit faire entre les biens de consomma-
tion qu’il doit déposer dans le bac de récupération en vue de la
collecte sélective et ceux qui seront refusés par le centre de tri. Par
ailleurs, ce n’est pas parce que nous ne pouvons pas les déposer
dans notre bac de récupération qu’ils ne sont pas récupérables et
recyclables ! C’est qu’ils doivent emprunter une autre voie que celle
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Les matières recyclables à déposer dans votre récupération

du centre de tri. Le prochain chapitre est consacré à ce qu’on peut


faire de ces objets, mais, dans le présent chapitre, je m’en tiens
à décrire tout ce qui se rapporte aux matières qui sont acceptées
dans le bac de récupération. Comme les nouvelles technologies ne
cessent d’évoluer, de nouveaux instruments, outils ou accessoires
naissent facilitant la récupération, le recyclage et la fabrication de
nouveaux objets. Ce qui n’est pas encore accepté dans nos centres
de tri le sera sûrement demain. Il faut simplement que nous nous
montrions patients et que nous soyons aux aguets !

Le papier et le carton
Canada, pays des arbres ! Que fabriquons-nous avec les arbres ?
Plein d’objets dont le papier et le carton ! Nous sommes un Grand
producteur de papier et de carton, la matière première est partout.
En 2004, le Canada a produit 16 474 000 tonnes de papier et
3 953 000 tonnes de carton. Nous fabriquons différents types de
papier. À eux deux, le papier journal et le papier d’écriture repré-
sentent 74 % de la production !
Nous sommes aussi de grands exportateurs de papier. De tout
le papier journal que nous produisons, 87 % quitte le pays ! Au
total, 74 % de tous les papiers que nous fabriquons sont destinés
à l’exportation.
Les familles québécoises utilisent beaucoup de papier Types de papiers fabriqués
et de carton. Vous souvenez-vous, il y a quelques années
à peine, certains « experts » prétendaient que la
technologie informatique remplacerait le papier, Papier kraft Cartons
Papier
3% 19 %
surtout dans les bureaux ! C’est tout le contraire d’impression
et d’écriture
qui s’est produit. Nous consommons encore Papier 34 %
hygiénique
plus de papier depuis qu’Internet et les courriels 4%
existent ! Il semble que nous sommes incapables Papier journal
40 %
de lire directement à l’écran, donc nous imprimons ! De
plus, Internet diffuse une pléthore d’informations toutes
plus passionnantes les unes que les autres à tel point que

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

La récupération du papier
et du carton
Quantité valorisable : 912 000 tonnes

Quantité
récupérée :
308 000 tonnes
(34 %)

François Parent
nous imprimons tout ce que nous trouvons intéressant !
Taux visé pour 2008 : 60 %
Mais les lisons-nous vraiment une fois imprimées ?
Données de 2004

Le papier et le carton représentent 28,9 % de tous les


déchets de consommation d’une famille moyenne. C’est énorme !
Comme vous le savez, l’objectif de la Politique est de détourner
60 % du papier et du carton de la phase d’élimination. Où en
sommes-nous ? Pour connaître la réponse, examiner le graphique
présenté au début de cette section. Vous observerez qu’en 2004,
près des deux tiers du papier et du carton ont été éliminés. Et
pourtant, nous manquons de papier récupéré ! Pour appliquer
les normes en contenu recyclé mis en place par les autres pays
vers lesquels nous exportons le papier et le carton, les entreprises
québécoises doivent importer du papier récupéré des États-Unis !
La technologie utilisée pour recycler le papier a été déve-
loppée il y a plusieurs années. Lorsque la collecte sélective a
commencé, on récupérait surtout le papier et le carton. Aujourd’hui
encore, ces deux matières occupent la plus grande place dans nos
bacs de récupération : 80 % de toutes les matières que nous y
déposons sont du papier (65 %) et du carton (15 %) ! Malgré cela,
si nous voulons atteindre les objectifs fixés, nous devrons mettre
encore plus de papier et de carton dans nos bacs !

70

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Les matières recyclables à déposer dans votre récupération

Le papier et le carton sont fabriqués à base de cellulose, une


matière première extraite des arbres. Depuis quelques années, l’in-
dustrie papetière a modifié ses sources d’approvisionnement. Elle
est passée de l’arbre fraîchement coupé aux résidus de l’industrie
du bois d’œuvre ; ce qui a permis de fabriquer 60 % des papiers et
des cartons à partir de dérivés de copeaux et de retailles de bois
qui proviennent des usines de sciage. Saviez-vous qu’autrefois ces
M atière
copeaux et ces retailles étaient tout simplement éliminés parce organique
que jugés inutiles. Quelle perte ! Comme ils sont devenus très
Matière carbonée provenant
convoités, ces résidus font désormais partie d’un cycle de recy-
de végétaux et d’animaux.
clage ! Nous devons souligner ici les efforts que fait l’industrie !
Étant fabriqué à partir de cellulose, le papier constitue une D ésencrage
matière organique. Lorsqu’il se décompose lentement et sans Procédé qui consiste à triturer
oxygène dans les lieux d’enfouissement, il produit des biogaz et les vieux papiers et à en
il peut contaminer le lixiviat par ses encres chimiques. retirer l’encre et les autres
contaminants non fibreux
Recycler le papier permet : de façon à obtenir une
• la préservation des ressources ; fibre propre se prêtant à la
fabrication du papier.
• d’empêcher la contamination de l’air et de l’eau ;
M étaux lourds 
• d’économiser 25 % d’énergie comparativement à la fabrication
Métaux qui peuvent être
de papier à partir de matière vierge ;
précipités par l’acide
• d’utiliser les arbres à d’autres fins : une tonne de papier sulfhydrique, comme le plomb,
recyclé remplace 11 à 24 arbres selon la taille et l’essence. l’argent, l’or, le mercure,
le bismuth, le cuivre, etc.
Il existe un petit bémol au recyclage du papier : les boues de
désencrage. Pour recycler les papiers en papier fin ou en papier O rganochloré 
journal, il est nécessaire de faire un désencrage. Ces boues sont Se dit d’un produit organique
de véritables cocktails toxiques formés de métaux lourds bioac- de synthèse dérivé du chlore
cumulables provenant des encres et d’organochlorés générés et utilisé notamment comme
par les processus de blanchiment. Après traitement, il restera solvant, pesticide, insecticide,
environ 30 % de résidus de papier qui ne sera ni recyclable ni fongicide ou réfrigérant ou
valorisable. molécules intermédiaires de
synthèse (chimie, pharmacie).

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

Mais il existe une solution à ce problème : modifier les encres


actuellement utilisées pour des encres végétales. De plus en plus
répandue, l’utilisation d’encre végétale diminue grandement la
toxicité des boues qui peuvent ensuite retourner à la terre par
l’épandage agricole sans contaminer les sols.
Une suggestion : si vous devez faire imprimer des docu-
ments pour votre entreprise (dépliants, cartes professionnelles,
brochures publicitaires, etc.), demandez à votre imprimeur d’uti-
liser de l’encre végétale. Ne vous inquiétez pas, il n’y a pas que la
couleur verte. L’encre végétale offre la même gamme de couleurs
que l’encre chimique.
Une autre façon d’éviter les boues de désencrage est de trans-
former le papier en isolant ou autres matériaux de construction. Il
ne sera pas nécessaire de passer par l’étape de désencrage !
Voici quelques recommandations pour réduire la charge de
travail à votre centre de tri :
• retirez le sac en plastique qui se trouve à l’intérieur de la
boîte de céréales ;
• ne mettez pas le publi-sac en entier dans votre bac ; retirez
les brochures publicitaires du sac en plastique ;
• ne ficelez pas les journaux ensemble, car ce geste est inutile
et cause des inconvénients au centre de tri ;
• ne déposez pas les papiers ou les cartons souillés, comme les
boîtes de pizza ;
• retirez le boudin en plastique ou en métal qui relie les feuilles
d’un calendrier ou d’un cahier ;
• enlever les papiers métalliques des paquets de cigarettes ;
• mettez vos vieilles revues dans votre bac, car seulement 10 %
des périodiques sont récupérés.

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Les matières recyclables à déposer dans votre récupération

L es étapes du recyclage du papier


Le recyclage du papier est assez complexe. Les étapes peuvent changer un peu en
fonction du type de papier que l’on désire fabriquer. Pour vous éviter un cours d’un
trimestre sur ce sujet, voici brièvement décrites ci-après les étapes du recyclage
du papier.

Triage
Dans le centre de tri, le papier et le carton sont triés et, par la suite, envoyés dans
les usines de recyclage du papier.

Trituration
Cette deuxième étape consiste à transformer les vieux papiers en une pâte plus ou
moins épaisse par une action mécanique. Elle permet le défibrage et le détachement
des particules d’encre des fibres. Un convoyeur alimente les triturateurs par le haut
et des rotors (éléments tournants) situés dans la partie basse s’agitent afin de
désintégrer les vieux papiers. Toute cette machine est conçue pour affaiblir les
liaisons entre les fibres et pour disperser les vieux papiers en fibres individuelles.
Selon le type de papier à recycler, plusieurs paramètres doivent être réglés dont la
vitesse du rotor, la température, les agents chimiques, etc.

Nettoyage
La pâte provenant des triturateurs est diluée et passée
dans différents tamis, qui retiennent les contaminants tels C ontaminant 
que les sacs en plastique, les fils métalliques, les agrafes, Matière solide, liquide
les trombones, etc. Un autre tamis sous pression élimine ou gazeuse susceptible
les grosses particules d’encre, le plastique et les morceaux d’altérer la qualité d’un
de colle. produit. Un contaminant
brisera l’homogénéité
d’un déchet et rendra son
réemploi ou son recyclage
plus difficile.

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

Désencrage par flottaison


F loculation À cette étape, des produits chimiques sont introduits dans le
désintégrateur et provoquent la floculation des particules d’encre.
Processus physique
L’encre et les matières collantes se fixent sur les bulles d’air et ainsi
ou chimique, naturel
remontent à la surface de la cellule, formant une couche d’écume.
ou provoqué en vue de
Ces matières sont rejetées alors que les fibres propres restant dans
l’épuration, par lequel
la pâte sont acceptées.
les particules fines en
suspension dans un Parmi les produits chimiques qui peuvent être introduits dans
liquide sont rassemblées le désintégrateur, notons : la soude, des savons d’acide gras, du
en flocons. peroxyde d’hydrogène, un agent chélateur et du silicate de sodium
pour faciliter l’élimination de l’encre et des matières collantes, soit
différents adhésifs utilisés lors du couchage ou de l’impression.
Nettoyage fin
Un deuxième nettoyage ! Cette opération en trois étapes consiste à séparer les
contaminants des fibres de papier par centrifugation. La première étape conduit
à la séparation des contaminants plus légers tels que les matières collantes, les
plastiques et l’encre légère. La deuxième étape conduit à l’élimination de l’encre,
du sable, des revêtements et d’autres contaminants plus denses que les fibres. Au
cours de la troisième étape, la pâte acceptée est soumise à trois passages sur des
filtres à maille de 0,2 millimètre.
Filtration
La pâte est épaissie à l’aide de deux épaississeurs à disques, permettant ainsi de faire
passer la concentration des solides de 0,6 % à approximativement 10 %. La pâte est
ensuite lavée à l’eau chaude et épaissie jusqu’à une concentration d’environ 30 % à
l’aide de deux filtres à bande. Cette opération enlève les solides dissous de la pâte.
Dispersion
Définie comme étant la réduction granulométrique et la répartition homogène
des contaminants les rendant invisibles à l’œil nu (granulométrie inférieure à
40 micromètres). Ce procédé est efficace dans le cas des encres difficiles à éliminer,
telles que les encres ultraviolettes, les encres xérographiques et les encres des
imprimantes à jet.

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Les matières recyclables à déposer dans votre récupération

Blanchiment
Lorsque la pâte n’est pas assez brillante, elle est traitée au peroxyde d’hydrogène
dans une tour de blanchiment.
La pâte de papier propre est ensuite diluée jusqu’à environ 10 % et se trouve
alors prête pour l’étape finale de production du papier.
Source : Application de techniques de traitement des minéraux au recyclage du papier, Ressources
naturelles Canada

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

E xpérience à tenter  : fabriquer votre


papier recyclé  !
C’est une expérience que vous pouvez faire avec vos enfants par une belle journée
de pluie !

Le matériel
• Papier usé : utilisez une majorité de papiers « simples » comme du papier
journal, du papier non chloré ou du papier non glacé. Si vous ajoutez des
papiers colorés en petites quantités, vous obtiendrez des paillettes de couleur
dans la feuille. Il faut compter l’équivalent d’un vieux journal pour la réalisation
d’environ dix feuilles standard ;
• tamis : deux cadres de bois, l’un étant couvert d’un fin treillis ou d’une
moustiquaire ;
• bac rectangulaire, plus grand que le tamis ;
• seau ;
• mélangeur ;
• éponge ;
• tissu pas trop épais et légèrement plus large que le tamis ;
• rouleau à pâtisserie ou bouteille en verre ;
• pinces à linge ;
• corde à linge.

La fabrication de la pâte à papier


1. Déchirez les vieux papiers en morceaux très fins, plongez-les dans le seau et
ajoutez-y de l’eau chaude ;
2. attendez que la température baisse (pour éviter de vous brûler) avant de
déchirer à nouveau les papiers jusqu’à dissolution des petits morceaux, ajoutez

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Les matières recyclables à déposer dans votre récupération

de l’eau si nécessaire et transvidez dans le mélangeur pour obtenir une pâte


bien homogène ;
3. versez un quart de cette pâte dans le bac, ajoutez-y environ quatre litres d’eau
et mélangez à la main.

La fabrication des feuilles


1. Plongez le tamis horizontalement dans le bac : les deux cadres doivent être
superposés, le cadre seul étant placé au-dessus, le cadre avec treillis en-
dessous, le treillis se trouvant entre les deux cadres ;
2. remontez l’ensemble en le maintenant à l’horizontale, laissez-le égoutter dans
cette position, puis inclinez le tamis sur un coin ;
3. retirez le cadre, déposez un tissu sur la feuille, laissez-les égoutter sur un coin ;
4. retournez l’ensemble feuille et tissu sur une table, épongez-le délicatement,
retirez le tamis et lissez la feuille avec le rouleau à pâtisserie ;
5. suspendez le tissu sur la corde à linge (à l’air et au soleil, si possible) ;
6. lorsque la feuille est sèche, séparez-la délicatement du tissu ;
7. utilisez le papier pour faire de belles cartes de Noël !

Petites variations
• Pour l’écriture, l’effet buvard peut être supprimé en ajoutant à la pâte un peu
d’amidon, de gomme arabique ou de gélatine ;
• la pâte peut être blanchie avec quelques gouttes d’eau de Javel (mais c’est très
beau sans blanchiment) ;
• il est possible d’inclure des feuilles ou des fleurs séchées et aplaties.

Maintenant que vous avez terminé, il faut nettoyer !


Il faut bien nettoyer le matériel après utilisation. Attention, la pâte à papier peut
être légèrement toxique si le papier contient des fongicides et autres agents qui
servent à éviter sa dégradation ! Faites attention également à vos vêtements si
vous utilisez de l’eau de Javel !

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

Q ue fabrique - t - on avec les fibres recyclées  ?

Ce que vous déposez


Produits fabriqués à partir de fibres recyclées
dans votre bac

• Boîte en carton ;
• papier kraft ;
• matériaux de construction tels que :
Carton
– revêtements de toiture,
– isolants de cellulose ;
• compost (le carton servant comme matière structurante et carbonée).

• Carton plat et ondulé ;


• papier à usages domestique et sanitaire tel que :
– papier à écrire,
– papier à imprimer,
Papier fin – papier hygiénique,
– papiers-mouchoirs,
– papier essuie-tout,
– serviettes (de table),
– enveloppes postales.

• Contenants en pâte moulée tels que les boîtes à œufs ;


• isolants à fruits ;
• litière pour animaux ;
• carton plat pour des produits tels que :
– boîtes à chaussures,
– boîtes de céréales,
– endos de tablettes à écrire,
– papier journal,
Papier journal
– annuaires téléphoniques ;
• rembourrage des enveloppes « matelassées » protectrices des matériaux
de construction, tels que :
– isolants thermiques de cellulose,
– insonorisants,
– revêtements muraux,
– panneaux de plafond,
– revêtements de toiture.

Source : Recyc-Québec

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Les matières recyclables à déposer dans votre récupération

Ce que deviennent les papiers


et les cartons recyclés
Vous vous demandez encore si les petits bouts de papier que vous
mettez dans votre bac serviront à quelque chose ? Voici quelques
exemples de produits fabriqués à partir de papiers et cartons
recyclés (voir tableau à la page précédente).
Vous voulez acheter des produits à contenu recyclés ?
Recherchez le sigle suivant (un ruban de Möbius) :
Le chiffre indique le pourcentage de fibres recyclées
que contient le produit. Recherchez-le sur les liasses de
feuilles pour imprimés, livres scolaires, papier hygiénique, etc.

Le verre
Certaines matières peuvent être recyclées indéfiniment sans perdre
leurs propriétés. C’est le cas du verre ! Le verre est une matière
inerte. Si vous enterrez une bouteille de
vin, elle ne se décomposera pas et restera
dans sa forme originale pendant des
milliers et des milliers d’années. Dans les
sites d’enfouissement, cette matière ne fait
qu’occuper de l’espace. Contrairement aux
matières organiques, le verre ne contamine
pas le lixiviat et ne produit pas de biogaz.
Il existe plusieurs types de verre : le
verre plat, le verre creux et tous les verres
spécialisés. Mais attention ! la seule caté-
gorie acceptée dans les centres de tri est
celle des verres creux. Il est interdit de jeter
dans votre bac de récupération le verre
plat et le verre spécialisé ; si, par inadver-
tance, vous les y déposiez, ils prendraient
le chemin de l’élimination ! Contenants en verre
François Parent

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

Le verre creux est surtout utilisé pour la fabrication de


bouteilles, de bocaux et de pots qui serviront à l’industrie alimen-
taire. Dans les centres de tri, le verre creux est divisé en quatre
catégories en fonction de la couleur : brun, vert, clair (ou incolore)
et mélangé (lorsque le verre est brisé et que les morceaux sont
trop petits ou coupants pour être séparés en couleur).
Le verre plat sert à fabriquer les miroirs, les carreaux, les
vitres d’automobiles et les vitrines de magasins.
Les verres spécialisés résistent à la chaleur, aux produits chimi-
ques ou aux micro-ondes. Les verres optiques sont classifiés comme
étant des verres spécialisés. Pensez aux appareils photographiques,
aux jumelles, aux télescopes, à vos lunettes (bien que les lentilles
soient de plus en plus fabriquées à base de plastique), etc.
Que faut-il pour fabriquer le verre ? Trois ingrédients : du sable,
du carbonate de sodium et de la chaux. Selon les caractéristiques
du verre à fabriquer, d’autres ingrédients peuvent être ajoutés.
Lorsque le mélange est complet, il est amené à des températures
allant de 1 500 °C à 1 600 °C pour faire fondre le tout et fabriquer
un objet. Comme vous le savez, du sable, il y en a partout. En fait,
c’est le matériau le plus abondant sur terre, c’est une ressource
presque inépuisable ! Mais la fabrication du verre coûte cher en
énergie. Donc, il y a des avantages à recycler le verre.
Pourquoi doit-on recycler le verre ?
• C’est une matière 100 % recyclable ;
• Même si le verre est une matière inerte, il prend beaucoup
d’espace dans les sites d’enfouissement ;
• Le recyclage du verre permet d’économiser plus de 25 %
d’énergie ;
• Le recyclage du verre ne produit pas de déchets additionnels ;
• En recyclant une seule bouteille en verre, on économise suffi­
sam­ment d’énergie pour allumer une ampoule de 100 watts
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Les matières recyclables à déposer dans votre récupération

pendant quatre heures ou un ordinateur pendant La récupération du verre


25 minutes ; Quantité valorisable : 194 000 tonnes

• Le recyclage du verre réduit les quantités de gaz


à effet de serre émis lors de sa fabrication. Quantité
récupérée :
42 000 tonnes
Mais avant de recycler le verre, il est d’abord (22 %)
préférable de le réutiliser ! À titre d’exemple, citons le
cas des bouteilles de bière brunes que vous retournez
chez le dépanneur, elles seront lavées et réutilisées
jusqu’à 20 fois avant d’être recyclées. En plus de faire
bénéficier l’environnement de grandes économies,
vous faites fructifier votre épargne, puisque vous
Taux visé pour 2008 : 60 %
obtiendrez 0,10 $, 0,20 $ ou même 0,30 $ pour chaque
Données de 2004
bouteille de bière brune que vous retournerez.
Actuellement, le verre représente 6,7 % de nos déchets. L’utilisation
du verre dans l’alimentation a beaucoup diminué au cours des
dernières années. Auparavant, la bouteille de ketchup était en
verre ! Maintenant, elle est en plastique ; ce qui facilite grande-
ment l’arrivée du ketchup dans l’assiette, car on n’a plus besoin
d’attendre longtemps et de taper la base de la bouteille pour
qu’il coule facilement ! On peut même acheter certains vins dans
des contenants Tetra Pak ! Pourquoi ? Une raison majeure : comme
nous importons ce type de produits et que le verre est lourd et
cassable, il est avantageux de se procurer des produits emballés
en plastique : les emballages en plastique sont plus légers et plus
malléables ; ils abaissent les coûts de transport basés sur le poids
et le volume ; ils diminuent les risques de se blesser.
Certaines personnes m’ont dit qu’elles ne mettaient plus les
contenants en verre dans leur bac de récupération parce que certains
médias auraient prétendu, il y a quelques années, que les bouteilles
en verre n’étaient pas recyclées et qu’elles étaient plutôt déchar-
gées dans les sites d’enfouissement. N’ayant pas le temps, le goût
ou l’énergie de s’informer ou de vérifier la véracité de la nouvelle

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

L e recyclage du verre
Étape 1 – Centre de tri
Sur la chaîne de tri, le verre est séparé par couleur : brun, vert, clair et mixte.
Ensuite, le verre est vendu et expédié dans une usine de recyclage de verre.

Étape 2 – Usine de recyclage


À l’usine, le verre est nettoyé et broyé en fines particules. Afin de retirer tout
contaminant qui nuirait au recyclage comme les mégots de cigarettes, le métal,
les carreaux de céramique, des aliments, la peinture, etc., les usines ont des
équipements de tri spécialisés. Une fois décontaminé, le verre est finement broyé
et il est alors nommé « calcin ».

Étape 3 – Fabrication de nouveaux objets


Le calcin est ensuite mélangé au sable, au carbonate de sodium et à la chaux, fondu
à de très hautes températures et moulé en un nouveau produit.
Et la roue continue de tourner !

diffusée par les médias, des citoyens décident de ne plus mettre


leurs bouteilles en verre dans le bac de récupération. ERREUR !
Il est vrai qu’il y a quelques années le marché du verre a éprouvé
certaines difficultés tant au Canada qu’aux États-Unis. Il y a eu
plusieurs fermetures d’usines, ce qui a entraîné une réduction des
C alcin lieux d’où on écoulait le calcin. Les centres de tri et les usines de
Verre de récupération broyé recyclage ont été submergés par de grandes quantités de stock dans
et nettoyé utilisé leurs entrepôts. Comme je l’ai mentionné, l’utilisation du verre pour
en remplacement ou en ajout l’emballage diminue lentement. En effet, les emballages en verre sont
à la matière première. de plus en plus réservés aux produits haut de gamme. De cet état de
fait il résulte une baisse du nombre d’entreprises dans ce domaine !
Depuis la fin de l’année 2003, l’industrie du recyclage du verre a
repris de la vigueur à un point tel que les entreprises manquent de
verre. Alors, ayez la conscience tranquille et n’hésitez pas à déposer
vos contenants en verre dans vos bacs de récupération !

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Les matières recyclables à déposer dans votre récupération

Pour faciliter la réutilisation et la récupération du verre, voici


quelques consignes à suivre :
• rincez tous vos contenants ;
• évitez d’utiliser vos bouteilles vides comme cendriers ou
poubelles ;
• n’enlevez pas les étiquettes en papier ou en plastique, elles
brûleront durant le procédé de recyclage ;
• enlevez les couvercles et les bouchons avant de déposer vos
contenants dans votre bac de récupération ;
• rapportez à votre marchand les bouteilles consignées afin
d’assurer leur réutilisation ou leur recyclage.
Ce que devient le verre recyclé
Le verre étant une matière indéfiniment recyclable, il peut faci-
lement redevenir ce qu’il était avant d’être recyclé. Ainsi, une
bouteille peut redevenir bouteille !

Q ue fabrique - t - on avec le verre recyclé  ?

Ce que vous déposez dans votre bac Produits fabriqués avec le verre recyclé

Verre • Des contenants tels que :


Tous les pots, bocaux et bouteilles en verre, – bouteilles,
peu importe la couleur. – pots,
Par exemple : – verres,
bouteilles de vin ; – matériaux isolants en fibre de verre.
bouteilles de spiritueux ; • Des agrégats pour :
pots ou bocaux de sauces – fondations de route,
– blocs de béton,
– asphalte,
– microbilles en verre pour la peinture réfléchissante ou comme abrasif,
– carreaux de céramique,
– sablage au jet.
Source : Recyc-Québec

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

Le plastique
Saviez-vous que depuis 1976 le plastique est
la matière la plus utilisée dans le monde ?
De plus en plus, cette matière se retrouve
partout. Comme emballage, le plastique
remplace plusieurs autres matériaux tel le
verre. Selon une étude réalisée en 2000, le
plastique compte pour 7,3 % de nos déchets
domestiques. Je pense qu’en volume, il
dépasse d’autres matières. Cependant,
comme les taux sont calculés en fonction
du poids des objets et que le plastique est
léger, les données sont faussées !
François Parent La Politique québécoise a fixé comme
objectif le détournement de 60 % des résidus de plastique pour le
secteur municipal. Actuellement, seulement 9 % des plastiques sont
effectivement détournés de l’élimination. La tâche est immense.
Retroussons nos manches et, « à nos plastiques », recyclons !
Les plastiques sont fabriqués à partir du pétrole ou du gaz
naturel, des ressources épuisables qui, comme vous le
La récupération du plastique
savez déjà si vous avez une automobile, coûtent de
Quantité valorisable : 186 000 tonnes
Quantité plus en plus cher. Il existe deux grandes catégo-
récupérée :
16 000 tonnes
ries de plastiques : les thermoplastiques et les
(9 %) duroplastiques.
Les thermoplastiques, qui occupent 80 % du marché,
ont la propriété de pouvoir être chauffés et reformés
à volonté. Ce sont des plastiques plus mous, comme
ceux utilisés pour fabriquer les emballages. Lorsqu’on
réchauffe les thermoplastiques, ils ramollissent et se
durcissent en refroidissant. Pensez aux petits plats en
plastique qui « fondent » au four à micro-ondes !
Taux visé pour 2008 : 60 %
Données de 2004

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Les matières recyclables à déposer dans votre récupération

Les duroplastiques, eux, ne peuvent pas être fondus de


nouveau. Lorsqu’on les réchauffe, ils grillent. Ils sont donc plus
difficilement recyclables ! Ils sont surtout utilisés dans les indus-
tries automobile, électronique et de la construction. Ce sont des
plastiques très résistants. C’est pour cette raison que les tableaux
de bord des véhicules automobiles sont faits en duroplastique !
Que resterait-il d’un tableau de bord en thermoplastique qui aurait
été exposé au soleil durant une journée estivale !
Le plastique n’étant pas une matière organique, il demeure
assez stable s’il est enfoui. Il ne se décompose pas, se désintègre
et perd ses propriétés. Comme le verre, il nuit peu ou pas du
tout au sol, ne produit pas de biogaz et ne génère pas de lixiviat.
Par contre, les résidus d’emballage occupent beaucoup d’espace
dans les sites d’enfouissement. Parfois, les résidus de plastique
décident de voyager un peu, allant même jusqu’à naviguer sur
l’océan. Rappelons-nous les données qui ont été énoncées au
chapitre 4 et selon lesquelles près de 120 000 pièces de plastique
flottent sur les océans.

Nos déchets peuvent parfois mettre en danger certaines espèces animales.

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

L e plastique , difficile de s ’ y retrouver  ?


En 1988, la Société des industries du plastique du Canada (SPI) a proposé un
système volontaire de codification des différents
types de plastique. Le petit ruban de Möbius
que vous voyez sur les objets en plastique
ne signifie qu’il est recyclé ou recyclable,
il indique seulement le type de plastique
dont il s’agit !
Regardez sous le contenant le chiffre
à l’intérieur du ruban de Möbius, il vous
indiquera de quel type de plastique il
s’agit ! Pour vous aider, voici un tableau
indiquant les différents types de plastique
utilisés pour la fabrication des contenants.

Code Nom Utilisation courante


Bouteilles de boissons gazeuses et autres
PET – Polyéthylène téréphthalate
contenants alimentaires.
Récipients rigides pour cosmétiques et produits
PEHD – Polyéthylène haute densité
automobiles.
Matériaux de construction, stores verticaux,
PVC – Polychlorure de vinyle
tuyaux d’arrosage.
Sacs à ordures, à épicerie, à sandwiches, à film
PEBD – Polyéthylène basse densité
étirable ou rétractable.
Bouchons et couvercles, pailles, meubles, fibres de
PP – Polypropylène
balais et de tapis.

Expansé (styromousse) : verres jetables, plateaux


pour viande, matériel d’isolation
PS – Polystyrène
Non expansé : ustensiles, verres de bière,
contenants de lait et de crème pour le café.

Plastiques multicouches Certaines assiettes, certains ustensiles et sacs.

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Les matières recyclables à déposer dans votre récupération

Provoquant annuellement la mort de plus d’un million


d’oiseaux marins, de 100 000 mammifères marins et d’un
nombre incalculable de poissons. Il est impératif de diminuer
notre consommation d’emballages en plastique, d’assurer leur
recyclage ou leur élimination adéquate. C’est dans cet esprit que
je découpe en petits morceaux les languettes en plastique qui
retiennent les canettes.
Le plastique est une matière en pleine croissance. Le polyéthylène
téréphthalate (PET ou le chiffre 1) est le plastique qui sert à fabri-
quer 50 % des emballages. C’est aussi un plastique qui est faci-
lement recyclable et accepté dans tous les centres de tri. Quand
vous voyez un emballage portant le sigle PET ou le chiffre 1,
déposez-le dans votre bac de récupération.
Quels sont les secteurs qui utilisent les plastiques pour fabri-
quer des objets ?
Tous les secteurs ! Regardez autour de vous, le plastique fait
partie de votre vie.
Utilisation des plastiques
Comme pour le verre, il existe deux façons de récupérer
les contenants et emballages en plastique, à savoir le Électricité Autres
5%
système de consignation du Québec sur les contenants 10 %

à usage unique (CRU) et la collecte sélective municipale.


Aucune municipalité ne vous demande de trier vos embal- Automobile10 %
Emballages
40 %
lages en plastique, ce serait tout un défi ! Ils sont ramassés
Mobilier
pêle-mêle et lorsqu’ils se promènent sur la chaîne de tri, 10 %
les employés les séparent manuellement selon le type de Construction
plastique. Ces derniers doivent travailler très rapidement, 25 %

car il y a tellement de nouveaux emballages en plastique qui


sont mis en marché que les centres de tri doivent parfois tenir des
séances d’information auprès de leurs employés en leur montrant
les nouveautés et en leur expliquant de quel type de plastique il
s’agit. Une fois séparés par résine, les plastiques sont compactés
en ballots pour être envoyés chez un recycleur.

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

C omment le plastique est - il recyclé  ?


Il existe quatre façons de recycler le plastique : le recyclage traditionnel, le recyclage
en vrac, le recyclage chimique et le recyclage thermique.

Le recyclage traditionnel
Ce procédé résulte en la retransformation des résidus de plastique en résines sous la
forme de granules, de flocons, de poudre, de billes ou de liquide. Il faut noter que la
pureté de la matière recyclable constitue un facteur essentiel si on veut obtenir des
M atière résultats probants lors de cette étape. Traiter les résines en fonction
recyclable de la nature de chacune d’elles constitue une autre exigence pour
réussir cette opération.
Matière pouvant être
réintroduite dans le procédé Cette opération comprend les étapes suivantes :
de production dont elle est 1. L’inspection, le broyage et le lavage du contenu des ballots ;
issue ou dans un procédé
2. Immersion du contenu des ballots dans une cuve de flottaison.
similaire utilisant le même
(Certains plastiques flottent, d’autres coulent. Ce procédé permet
type de matériau.
de séparer les résines des contaminants de manière à conserver
uniquement le type de plastique qui sera recyclé.)
3. Séchage du contenu des ballots. (Cette étape s’impose pour éviter des
problèmes lors de la fabrication de produits.)
4. Liquéfaction des granules sous l’effet de la chaleur et de la pression ;
5. Filtration de la matière qui en résulte ;
6. Coulage en fines pailles ;
7. Déchiquetage de ces pailles en granules.
Ces granules serviront à fabriquer, entre autres, des contenants non alimentaires,
des fibres de rembourrage, des tapis et plusieurs autres produits.
Le recyclage en vrac
Le recyclage en vrac n’exige pas autant de prudence pour traiter les différents types
de résine et prévenir la contamination. Il n’est donc pas nécessaire de franchir les
mêmes étapes que celles qui sont imposées par le recyclage traditionnel. C’est ce
qui explique que l’étape du tri est supprimée. Par ailleurs, comme la matière de

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Les matières recyclables à déposer dans votre récupération

base est composée de plastiques mixtes, elle doit malgré tout conserver un certain
niveau de pureté.
Le recyclage en vrac comporte deux étapes, à savoir la liquéfaction des
plastiques mixtes et leur moulage en produits de remplacement aux matériaux de
construction ou encore en plastique simili bois.

Le recyclage chimique
Ce procédé plus complexe, que l’on dénomme dépolymérisation, consiste à
transformer les résidus de plastique en monomères (petites
molécules). En effet, certains plastiques sont transformés M onomère 
en monomères au contact de certains produits chimiques Molécule pouvant être
comme le méthanol ou le glycol d’éthylène ou encore sous associée à une ou plusieurs
l’effet de la chaleur et de la pression. Soulignons le fait que autres molécules identiques.
la dépolymérisation vise principalement le polyéthylène
téréphthalate (PET ou le chiffre 1) et qu’elle permet d’ajouter les résines ainsi
produites lors de la fabrication de contenants alimentaires dont le contenu recyclé
s’élève à 25 %.
Le recyclage thermique
Ce dernier procédé consiste à revenir à la base en transformant les résidus de
plastique en pétrole. Pour obtenir de nouvelles substances pétrolières, il faut passer
par la décomposition thermique, où les plastiques sont chauffés à une température
équivalant à celle qui liquéfie l’aluminium, soit 1 000 °C. À cette température, les
plastiques sont convertis en produits pétroliers liquides qui seront raffinés en dérivés
plastiques tels que des gazolines et des lubrifiants. Certains recycleurs ramènent les
résidus plastiques en gaz légers qui serviront de combustible sur place. Ce procédé
de recyclage offre plusieurs avantages importants : les plastiques contenant de hauts
niveaux de contamination peuvent être recyclés en toute sécurité ; on peut recycler des
plastiques mixtes et en vrac et le procédé est sans danger pour l’environnement.
Ces deux derniers procédés sont toujours objets de recherche et de dévelop­
pement dans plusieurs pays dont les États-Unis, le Japon et l’Allemagne afin de
mieux comprendre et utiliser ces technologies qui ne nécessitent ni tri des résines
ni décontamination.

89

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

Q ue fabrique - t - on avec le plastique recyclé  ?


Ce que vous déposez Produits fabriqués à partir du plastique recyclé
dans votre bac
• sacs à magasinage et à rebuts ;
• récipients et couvercles pour produits non alimentaires ;
• mobilier de jardin ;
• vêtements en polar ;
• jouets ;
• jardinières ;
• mobilier urbain ;
• clôtures ;
• bottes de pluie ;
• tuyaux de drainage, d’irrigation, d’égouts domestiques, etc. ;
• palettes de manutention ;
• paniers à rebuts ;
• planches pour patios, terrasses et balcons ;
• protège-lame de patin ;
• rampes ;
• fibres de polyester pour la fabrication de poils de pinceaux, de chandails, de rembourrage pour les sacs
de couchage ainsi que de doublures pour les manteaux et les vestes ;
Plastique
• pinces à linge ;
TOUS les contenants
• contenants de récupération d’huiles usagées ;
et les couvercles en
• géomembranes ;
plastique acceptés
• mallettes et porte-documents ;
par le centre de tri,
• pièces pour véhicules automobiles (pare-chocs, batteries, etc.) ;
tels que contenants
• corde ;
de produits alimentaires
• peignes ;
(pots de margarine, flacons
• cintres ;
de vinaigrette, etc.) ou
• composantes de stylos ;
contenants de produits
• embouts de rouleaux en papier pour les papetières ;
d’entretien ménager
• piquets variés ;
(bouteilles ou flacons
• bases de panneaux de signalisation routière et cônes de voirie ;
de détersif, de shampoing,
• matériaux de construction (planches, bois synthétique, madriers, poutres, panneaux isolants, etc.) ;
de revitalisant, de lave-
• pièces pour appareils électroménagers ;
vitre, etc.)
• cassettes audio et vidéo ;
• manches de ciseaux, de brosses à cheveux, de grattoirs à neige pour véhicules automobiles, etc. ;
• moquettes et renforts de moquettes ;
• coques de bateaux ;
• rideaux de douche ;
• tampons à récurer ;
• carreaux pour plancher ;
• granules pour l’emballage ;
• palettes de manutention ;
• membranes géotextiles ;
• toiles agricoles ;
• équipement de bureau ;
• cages pour animaux ;
• baignoires ;
• bacs de récupération et composteurs domestiques ;
• bacs roulants ;
• bacs tout usage.

90 Source : Recyc-Québec

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Les matières recyclables à déposer dans votre récupération

Directives pour faciliter la réutilisation et la récupération


• Rincez tous vos contenants ;
• assurez-vous que le type de plastique que vous déposez dans
votre bac est accepté à votre centre de tri en vérifiant le
numéro en dessous ou dans le triangle ;
• enlevez les couvercles et les bouchons avant de déposer vos
contenants dans votre bac de récupération ;
• rapportez à votre marchand les bouteilles consignées afin
d’en assurer le recyclage ;
• évitez d’utiliser vos bouteilles vides comme cendriers ou
comme poubelles ;
• n’enlevez pas les étiquettes, car elles seront enlevées lors du
procédé de recyclage.
Produits fabriqués avec du plastique recyclé
Comme vous avez pu le constater, plusieurs produits peuvent
être fabriqués à partir du plastique récupéré. Étant donné que la
technologie ne cesse d’évoluer, on peut parier sans risque de se
tromper qu’il y aura de plus en plus de produits qui pourront être
fabriqués à partir du plastique recyclé.

Le métal
À quoi vous fait penser le mot métal ? À de gros appareils électro-
ménagers comme les réfrigérateurs et les fours, à votre automobile
ou à la construction industrielle ? Il existe aussi dans nos maisons
de petits objets en métal que nous pouvons déposer dans le bac
de récupération, à savoir les boîtes de conserves fabriquées en
acier et les canettes, en aluminium. Les métaux représentent 4 %
de tous nos déchets domestiques et le taux de récupération s’élève
actuellement à 16 %. Comme l’objectif de la Politique gouverne-
mentale est, rappelons-le une fois encore, de détourner 60 % des
métaux d’origine domestique des sites d’enfouissement, force est

91

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

La récupération du métal de constater que nous devons fournir davantage d’efforts


Quantité valorisable : 82 000 tonnes pour récupérer tous les produits métalliques recyclables
pour atteindre l’objet fixé, puisque nous essuyons un déficit
Quantité de 44 %.
récupérée :
13 000 tonnes Il existe deux grandes familles de métaux : les métaux
(16 %)
ferreux et les métaux non ferreux. Les premiers sont prin-
cipalement constitués d’acier et de fonte. Les seconds sont
plus diversifiés : aluminium, plomb, zinc, cuivre, nickel, etc.
Comment les reconnaître ? Avec un aimant qui se fixe aux
métaux ferreux, comme l’acier de votre réfrigérateur, mais
qui ne réagit pas aux métaux non ferreux, comme la canette
de boisson gazeuse en aluminium. Pour faciliter la collecte
Taux visé pour 2008 : 60 %
Données de 2004
sélective, vous pouvez mettre dans votre bac de récupération
des contenants en aluminium, comme les canettes de jus, ou
en acier, comme les boîtes de conserve. En ce qui concerne les
autres produits, il existe d’autres solutions
qui seront traitées au chapitre 7.
L’acier représente la presque totalité
des métaux ferreux. Sa demande ne cesse
d’augmenter. Les pays émergents, comme
la Chine, importent l’acier du Québec afin
de construire leurs gratte-ciel. Comme
la valeur du métal est bien cotée sur le
marché de la récupération, une grande
partie des résidus de métaux dérivés du
secteur des industries, des commerces et
des institutions (ICI) sont effectivement
récupérés et vendus à des recycleurs. De
tous les métaux récupérés en 2004, 98 %
provenaient de ce secteur !
Le Canada compte 17 usines qui fabri-
quent des produits en acier plats (plaques
François Parent d’acier, tôles en acier laminé à chaud et à
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Les matières recyclables à déposer dans votre récupération

C omment le métal est - il recyclé  ?


Une fois terminé le tri des métaux dans les centres appropriés, les ballots sont
envoyés dans les usines de recyclage où métal et aluminium suivront des chemins
assez semblables jusqu’à l’étape de fabrication d’un nouveau produit.

Broyage
Les emballages en acier sont broyés et purifiés pour obtenir une ferraille prête à
être introduite dans les fours.
Les emballages en aluminium sont aussi broyés pour obtenir une qualité prête à
l’enfournement.

Fonte
Pour recycler la ferraille, il faut avoir recours à l’un des deux processus suivants : le
processus de convertisseur basique qui fait usage d’au moins 25 % d’acier recyclé
ou le processus au four à arc électrique qui, lui, se sert de presque 100 % d’acier
recyclé. Quel que soit le processus employé, l’acier est fondu à de très hautes
températures. Ajoutons que l’aluminium est aussi fondu dans un four spécial.

Mise en forme
L’acier liquide est coulé en continu sous forme de trois profilés originaux – les
billettes, les blooms et les brames – que l’on surnomme « demi-produits », en
fonction du produit final qu’on veut en faire. Quant à l’aluminium, il est coulé en
lingots.

Finition
À l’étape de la finition, les demi-produits sont transformés grâce à divers procédés
de chauffage, de laminage et de revêtement. Durant cette phase, on détermine leur
forme, leur taille, leurs propriétés physiques et la qualité de leur surface.
Il en est de même pour l’aluminium que l’on convertit en un nouveau produit
en faisant appel à différentes techniques.

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

froid) et des produits en long (barres, ronds, rails, profilés d’acier


et profilés spéciaux). Il existe également plus de 20 usines qui
produisent des tuyaux, des tubes et des fils de fer. Trente pour
cent de l’acier produit au Canada est exporté directement tandis
que 80 % de l’acier fabriqué au Canada est exporté comme compo-
sante de produits manufacturés.
L’aluminium fait aussi partie de notre vie. Quels sont les biens
de consommation courante faits en aluminium qui peuvent être
déposés dans le bac de récupération ? Le papier d’aluminium (trop
souvent appelé « papier de plomb »), les assiettes, les canettes,
certaines boîtes de conserve, etc. Si le produit est argenté et que
votre aimant n’y colle pas, c’est assurément un produit en alumi-
nium que vous pouvez déposer dans votre bac de récupération.
En 2004, le Canada était le quatrième pays producteur
d’aluminium en importance au monde ; soulignons le fait que
le Québec détient plus de 90 % de la production canadienne.
Depuis 1960, le Canada a quadruplé sa production d’aluminium,
passant de 691 000 à 2 894 200 tonnes métriques. Comme vous le
savez, la production d’aluminium à partir des ressources natu-
relles demande beaucoup d’énergie ; celle-ci représente 35 % des
frais d’exploitation d’une usine.
Comme le verre, tous les métaux peuvent être recyclés à l’in-
fini, car cette matière ne perd presque aucune propriété. Autre
vertu des métaux : leur recyclage est très rentable, puisqu’il permet
d’économiser beaucoup d’énergie et des ressources naturelles.
Pourquoi recycler le métal ?
C’est bien connu, les métaux ferreux rouillent lorsqu’ils sont en
présence d’acidité et d’humidité (pensons à nos automobiles).
Ils ne se comportent pas autrement lorsqu’ils sont rejetés dans
les lieux d’enfouissement. Malgré leur stabilité, les métaux non
ferreux, notamment le cuivre, le plomb et l’aluminium, peuvent
nuire à notre santé lorsqu’ils baignent dans ce même milieu. En

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Les matières recyclables à déposer dans votre récupération

outre, lorsque ces métaux se retrouvent dans les incinérateurs,


ils exigent une grande quantité d’énergie et ne font que fondre
et se mélanger aux cendres. C’est pourquoi recycler les métaux
comporte plusieurs avantages :
• le recyclage de l’aluminium nécessite 95 % moins d’énergie ;
• chaque tonne d’aluminium peut faire économiser 8 000 kilo­
grammes de bauxite, 4 000 kilogrammes de produits chimiques
et 14 000 kilowattheures d’électricité ;
• chaque tonne d’acier recyclé économise 1 100 kilogrammes
de minerai de fer, 635 kilogrammes de charbon et 54 kilo­
grammes de calcaire.
• l’acier est le matériau le plus recyclé au monde. Soixante-cinq
pour cent de l’acier est fait d’acier recyclé et, depuis dix ans,
le taux de recyclage a grimpé de 2,6 % par année.
• l’acier de six châssis d’automobiles recyclés peut fournir la
charpente d’une maison pour laquelle on devrait, dans le cas
contraire, abattre 40 arbres.
Pour faciliter la réutilisation et la récupération du métal, voici
quelques conseils à suivre :
• rincez tous vos contenants, tels que canettes et boîtes de
conserve ;
• n’enlevez pas les étiquettes, car elles brûleront lors du
procédé de recyclage ;
• enlevez les couvercles et les bouchons avant de déposer vos
contenants dans votre bac de récupération ;
• évitez d’utiliser vos canettes vides comme cendriers ou
poubelles ;
• rapportez à votre marchand les canettes consignées afin
d’assurer leur recyclage.

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

Q ue fabrique - t - on avec le métal recyclé  ?

Ce que vous déposez dans votre bac Produits fabriqués avec le métal recyclé
Métal ferreux • Pièces de moteur ;
Boîtes de conserve et couvercles. • outils ;
• boîtes de conserve ;
• clous ;
• cadres ;
• laminé plat pour faire des appareils électroménagers ;
• structures d’acier de divers types, comme des poutrelles :
– pour les ponts,
– pour les bâtiments,
– pour les automobiles,
– des ronds à béton (tiges d’armature) ;
• fil.

Métal non ferreux • Canettes ;


Assiettes en aluminium ; • papier d’emballage ;
canettes en aluminium (de jus, de boissons gazeuses, etc.) ; • mobilier de jardin ;
papier en aluminium. • contenants divers ;
• matériaux de construction ;
• pièces d’automobile (jantes, boîtes de vitesses, etc.).

Source : Recyc-Québec

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Ch a pi t re 6

Cas spéciaux : les contenants


consignés
Je me souviens, quand j’avais neuf ou dix ans, j’étais
toujours très contente de trouver des bouteilles de
bière vides. Grâce à une seule bouteille, je recevais
10 ¢. Je pouvais alors m’acheter une grande quantité
de bonbons. Imaginez quand je trouvais six bouteilles !
Bien sûr, aujourd’hui, le coût de la vie augmente et il
n’existe plus beaucoup de bonbons à moins de 5 ¢ !
Mais quand même… Je ne connaissais pas vraiment le
système ; tout ce que je comprenais, c’était que j’obtenais
des sous quand j’allais les porter chez le dépanneur !
C’était mes débuts dans les secteurs de l’environnement
et de la consommation. Quelques années plus tard, j’ai
compris que cet argent ne venait pas du ciel, qu’il s’agis-
sait tout simplement de la consigne. Quelqu’un avait
déjà déboursé le 10 ¢ afin « d’emprunter » la bouteille. François Parent
Le vendeur ne faisait que me redonner les sous de la personne
qui avait acheté la bouteille de bière. Le dépôt sur les bouteilles
de bière, qui a commencé au cours des années 1940, avait pour
objectif d’inciter les gens à retourner les bouteilles vides afin de
les réutiliser. Ce n’est qu’une quarantaine d’années plus tard, en
1984, qu’on a eu recours à la consigne publique pour les autres
contenants à remplissage unique comme les canettes.

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

Les contenants consignés Un autre souvenir : mon


Contenants à remplissage unique (CRU) Contenants à remplissage multiple (CRM) père habitait au troisième étage
Quantité valorisable : Quantité valorisable :
1 359 millions de contenants 1 331 millions de contenants
d’un immeuble à logements. À
voir la quantité de bouteilles
vides qui s’accumulaient dans
son appartement, j’en avais
conclu qu’il était plus facile de
Quantité
récupérée : Quantité
penser à acheter de la bière
1 006 millions récupérée :
1 304 millions
qu’à retourner les bouteilles !
de contenants
(74 %) de contenants Pour contrer cet amoncelle-
(98 %)
ment de verre, il m’est arrivé à
plusieurs reprises de rapporter
Taux visé pour 2008 : 80 % Taux visé pour 2008 : 80 %
Données de 2004 Données de 2004
les bouteilles vides consignées
chez le dépanneur ou encore
de les descendre au garage et de les déposer à côté du conte-
neur à déchets. Quelques heures plus tard, elles avaient disparu.
Pourtant, ces bouteilles valent beaucoup d’argent. C’est pour
cette raison aussi qu’on voit souvent les sans-abri faire le tour des
poubelles dans les villes. Il semble que l’argent récolté en vendant
des bouteilles et des canettes ne suffise pas à certaines personnes ;
ce qui pourrait expliquer en partie qu’ils jettent ces contenants
à la poubelle. Heureusement, dans certaines régions, il y a des
personnes qui passent derrière eux et en font la collecte. Au
Québec, il existe deux sortes de consigne : la consigne privée et
la consigne publique ainsi que deux sortes de contenants utilisés :
les contenants à remplissage multiple ou unique.

La consigne privée ou dépôt


Il existe différentes consignes privées. La plus connue est celle qui
se rapporte aux bouteilles de bière brunes. Mais il y a aussi des
consignes qui s’appliquent aux barils de bière, aux palettes en bois,
aux contenants de 18 litres d’eau et autres. Le terme juste que l’on
devrait utiliser est « dépôt ». Ce n’est pas une vraie consigne comme la
consigne publique, puisque le dépôt n’est pas régi par aucune loi. Il

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Cas spéciaux: les contenants consignés

a plutôt été mis en place par les producteurs ou les entreprises qui
veulent que leur marchandise leur soit retournée. Les brasseurs de
bière trouvent important de réutiliser leurs bouteilles de bière
brunes plusieurs fois avant de s’en procurer de nouvelles. Ceci
diminue fortement les coûts de production et, en conséquence,
le prix de vente de la caisse de bière.

La consigne publique
La consigne publique s’occupe des contenants à usage unique
de boissons gazeuses et de bière. C’est la « vraie » consigne, celle
François Parent
qui est en vigueur depuis 1984, année de l’adoption de la Loi
sur les permis de distribution de bière et de boissons gazeuses qui
porte désormais le titre de Loi sur la vente et la distribution de
bière et de boissons gazeuses dans des contenants à remplissage
unique. Si vous voyez la mention « Consigné Québec » sur un
contenant, c’est qu’il est consigné au sens de la Loi.

Contenants à remplissage multiple (CRM)


Comme le nom le dit, les contenants à remplissage multiple sont
utilisés plusieurs fois avant d’être recyclés. Il s’agit principalement
des bouteilles de bière brunes en verre, mais aussi des contenants
de 18 litres d’eau en plastique. Les contenants sont lavés à fond,
désinfectés et stérilisés avant d’être remplis à nouveau de notre
boisson préférée. En principe, une bouteille de bière brune peut
être utilisée entre 16 et 18 fois avant d’être recyclée.
Il n’y a pas si longtemps, les boissons gazeuses étaient aussi
vendues en bouteilles en verre réutilisables. On en trouve de
moins en moins. C’est désormais l’ère du plastique. Il a envahi les
tablettes. Les bouteilles en verre de cola en format 750 millilitres
(ml) ont été remplacées par de plus grands formats en plastique.
Il semble que les industries aient enfin compris qu’un format de
deux litres constitue un trop gros format pour certaines familles.
Ce qui pourrait expliquer l’arrivée sur le marché depuis quelques
années de contenants en plastique de 710 millilitres (ml).
99

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

Contenants à remplissage unique (CRU)


Il y a de plus en plus de contenants à remplissage unique (CRU)
sur les tablettes des commerces : canettes en aluminium, bouteilles
en plastique et bouteilles de bière en verre transparent en sont
tous des exemples. Depuis 1991, la vente de ces contenants a
augmenté de 71 % tandis que la vente des contenants à usage
multiple a diminué de 29 %. Dire que le plastique domine le
marché des contenants est en quelque sorte une lapalissade.
En effet, depuis 1991, l’utilisation des contenants en plastique
a augmenté de 122 %, alors que son rival, l’aluminium, n’est
utilisé qu’à 84 %.
François Parent
Différents contenants, différentes consignes
Selon le type et le format de contenant que vous achetez, la
consigne ne sera pas la même. On ne cherche pas à vous compli-
quer la vie mais plutôt à donner une certaine valeur au contenant.
Cette notion de valeur varie selon la personne qui a les conte-
nants vides en mains. Quelqu’un m’a déjà dit que si ce n’était pas
du 5 ¢ ou du 10 ¢ qu’il reçoit en compensation de la bouteille qu’il
retourne, il la mettrait directement à la poubelle. C’est dire que le
5 ¢ importe plus pour lui que la protection de l’environnement.
Pour vous permettre de vous démêler un peu, voici les différents
montants de consigne et de dépôt.
La consigne est de 5 ¢ pour :
• tous les contenants de boissons gazeuses à remplissage
unique, qu’ils soient en aluminium, en plastique ou plus
rarement en verre ;
• les contenants de bière à remplissage unique de 450 millilitres
(ml) et moins qui sont uniquement en aluminium (ce qui
exclut le verre).

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Cas spéciaux: les contenants consignés

La consigne est de 10 ¢ pour :


• tous les contenants de bière à remplissage unique de 450 millilitres
(ml) et moins (excluant les canettes d’aluminium) ;
• tous les contenants de bière à remplissage multiple de 450 milli­
litres (ml) et moins.
La consigne est de 20 ¢ pour :
• tous les contenants de bière à remplissage unique de 450 milli­
litres (ml) et plus ;
• tous les contenants de bière à remplissage multiple de 450 milli­
litres (ml) et plus.
Autres dépôts :
• 30 ¢ pour les grosses bouteilles de bière d’Unibroue ;
• 10 $ pour les contenants d’eau en plastique de 18 litres.

Saviez-vous que…
• En 2004-2005, il s’est vendu 1 milliard 360 millions de
contenants à remplissage unique.
• La bière est vendue dans des contenants à remplissage
multiple dans 86 % des cas.
• Même si la consigne existe depuis 1984, environ cinq milliards
de contenants se sont retrouvés à l’élimination.
• Les bouteilles de bière brunes sont récupérées à 98 % par le
système de consigne privé.
• Pour atteindre les objectifs de la Politique, il faudrait rapporter
80 millions de contenants de plus chez les marchands.
• Au Québec, en vertu d’une entente sur la bière, il ne peut y
avoir plus de 37,5 % de contenants à remplissage unique (CRU)
qui peuvent être mis en circulation par un même brasseur.

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

C omment fonctionne la consigne  ?


Par une belle journée chaude et humide d’été, vous désirez vous rafraîchir. Vous
allez chez le dépanneur pour acheter une caisse de bière. Vous optez pour une
caisse de 12 bouteilles de 341 millilitres (ml) chacune. À la caisse, le commis vous
facture le prix de la bière, plus un dépôt de 1,20 $ pour les bouteilles, soit 10 ¢ la
bouteille.
Vous retournez à la maison et vous dégustez la bière avec des amis assis au
bord de la piscine. Une ou deux semaines plus tard, vous retournez votre caisse de
bouteilles de bière vides au supermarché avant de faire l’épicerie. Le commis vous
remet alors 1,20 $ pour vos 12 bouteilles vides.
Pour le consommateur, c’est assez simple. Lorsqu’on achète, on débourse,
lorsqu’on rapporte, on reçoit le même montant qu’on avait payé.
Pour le commerçant, c’est un peu plus compliqué, car il doit s’adapter aux
deux systèmes, celui de la consigne publique et celui de la consigne privée. Il doit
rendre des comptes du nombre de bouteilles vendues et de bouteilles reçues à
deux entreprises différentes. Il faut souligner toutefois que le système est très
semblable dans les deux cas.
Boissons Gazeuses Environnement (BGE) et RECYC-QUÉBEC sont respectivement
responsables de la gestion de la consigne des contenants à remplissage unique de
boissons gazeuses et des CRU de bière. Ils perçoivent l’argent que l’on débourse
pour la consigne des producteurs (embouteilleurs, brasseurs ou importateurs). Ces
sommes d’argent sont ensuite redistribuées aux épiceries, aux dépanneurs ou aux
autres commerces où l’on rapporte des contenants vides. Pour chaque contenant
que le marchand reprend, il reçoit le montant initial de la consigne en fonction du
contenant (5 ¢, 10 ¢ ou 20 ¢) en plus d’un « dédommagement » de 2 ¢ par contenant
pour sa collaboration au programme de consigne. Chez le marchand, le producteur
de boissons reprend les contenants vides et les transporte chez un recycleur ou un
conditionneur.

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Cas spéciaux: les contenants consignés

Consommateur

Achète le contenant, Retour du contenant,


débourse la consigne réception de la consigne
de 5 ¢. de 5 ¢.

Marchand 1 Marchand 2
vente du contenant, réception du contenant,
réception de la consigne rembourse la consigne
de 5 ¢ de 5 ¢

Remet les consignes


Prend les sommes
remboursées
d’argent perçues pour
aux consommateurs,
toutes les consignes
prend les contenants vides,
du marchand.
remet 2 ¢ par contenant vide
repris au marchand.
Producteur

Les bouteilles vides BGE ou RECYC-QUÉBEC reçoit tous


sont envoyées à un recycleur les montants des consignes perçues
ou à un conditionneur. et les rembourse aux producteurs
qui ont déboursé les montants lors
de la reprise des bouteilles vides
chez le marchand.

BGE ou
Recycleur
Recyc-Québec

Pour votre caisse de bière…


Le système est assez semblable, mais ce ne sont pas les mêmes acteurs. Ce sont les
brasseries qui s’occupent de la consigne des contenants à remplissage multiple de
bière. De plus, il n’y a pas l’incitatif de 2 ¢ comme c’est le cas pour les contenants
à remplissage unique.

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Ch a pi t re 7

Que faire du reste


de nos déchets ?
Une fois que vous avez déposé tout ce qui est permis dans le bac
de récupération, et que vos bouteilles et canettes sont retour-
nées chez votre marchand, que pouvez-vous faire des autres
déchets ? Les jeter à la poubelle ? La réponse est non. Comme
vous pourrez le constater, il existe plusieurs façons de vous
départir d’autres déchets tels que les matières compostables, les
textiles, les appareils électroménagers et les meubles, les résidus
domestiques dangereux, les ordinateurs qui ne servent plus, les
pneus usés et même les résidus de construction, de rénovation
et de démolition.
Au risque de me répéter, je vous rappelle que ce qui est
un déchet pour vous ne l’est pas nécessairement pour une autre
personne. Ce chapitre sera donc consacré à la manière de se
départir de ces déchets qui ne sont pas jetés dans le bac de
récupération afin d’éviter de les mettre à la poubelle. Trop de
gens ont malheureusement cette vilaine habitude. C’est un geste
automatique que l’on pose inconsciemment. Le papier, le carton,
le verre, le plastique et le métal peuvent être réutilisés, recyclés ou
valorisés. Il ne faut pas oublier toutefois que certains objets sont
fabriqués avec des matières nuisibles à la santé et à l’environne-
ment. C’est pourquoi il est important de bien trier ses déchets et
de les apporter au bon endroit. Vous pouvez penser dans votre

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

for intérieur « Pourquoi se compliquer la vie quand


c’est si facile de tout jeter à la poubelle ? ». Je vous
répondrai « Puisque vous vous êtes déplacé pour en
faire l’achat, vous êtes maintenant responsable de
vous en départir dans les règles de l’art ».

Matières compostables
Matières compostables, matières putrescibles, de
quoi s’agit-il exactement ? Ces matières qui comp-
tent pour 41 % de nos déchets, mais que sont-
elles en fait ? Des restes de table, des rognures de
gazon (en d’autres termes, le gazon coupé !), des
feuilles mortes, des branches d’arbres et même
les serviettes de table en papier souillées sont des
matières putrescibles qui peuvent être compostées.
Lili Michaud En fait, les matières putrescibles sont des matières
Les matières compostables organiques végétales ou animales qui pourrissent
Quantité valorisable : 1 287 000 tonnes et se décomposent.
Quantité
récupérée : Imaginez ce que serait devenue une poire
75 000 tonnes
(6 %)
après avoir été oubliée un mois sur le comptoir :
asséchée, aplatie, noircie, à demi tapissée d’une
légère mousse et exhalant peut-être une odeur
désagréable. Maintenant, imaginez ce qu’il advien-
drait d’une bouteille en plastique ou en verre que
vous auriez laissée sur le comptoir de cuisine
durant un mois ? Rien. Rien du tout. Le plastique
et le verre ne sont pas des matières organiques
et, par conséquent, ne se décomposent pas. Mais
Taux visé pour 2008 : 60 % le papier, lui, comme il est fabriqué à partir du
Données de 2004
bois, est-il organique ? Vous avez raison, c’est
une matière organique. Par contre, il ne se décompose pas si on
le laisse sur le comptoir durant un mois ou même un an. Mais

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Que faire du reste de nos déchets?

ajoutez de l’eau, gardez-le dans un milieu assez humide et le tour


est joué ! Pour que la décomposition commence, il doit y avoir
un certain taux d’humidité afin que les microorganismes aient un
milieu agréable pour amorcer le travail.
Saviez-vous que…
• Une famille de quatre personnes produit environ 715 kilo­
grammes (kg) de matières putrescibles par année.
• Chez les Québécois, les matières putrescibles remplissent
50 840 camions annuellement.
• Chaque Québécois dépense en moyenne 129 $ pour
s’alimenter hebdomadairement.
• Selon la Politique québécoise, 60 % des matières putrescibles
que nous produisons doivent être détournées de l’éli­
mination.
• Une livre de matières organiques enfouies produit trois
mètres cubes (10 pieds cubes) de biogaz.
• Le compost aide les plantes à mieux retenir l’air et l’eau et
contient beaucoup de nutriments.
• Contrairement à ce que vous pouvez penser, le compost ne
sent pas mauvais.
Pour plusieurs personnes, le seul fait d’entendre les mots
compost ou compostage leur fait peur. Il semble que certaines
légendes urbaines sur le compostage circulent toujours dans
notre société. Il faut admettre cependant que les jardineries ont
vendu davantage de compost au cours des cinq dernières années :
compost de crevettes, de mouton, de vache, etc. Mais pourquoi
dépenser de l’argent pour en faire l’achat quand on peut facile-
ment en fabriquer à la maison en utilisant les restes de table ?
Même si nous faisons attention, il y aura toujours des déchets
de table. Je ne connais personne qui mange les pelures d’une

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

banane, l’écorce d’une orange et encore moins les os d’une pièce


de viande. Le compost, c’est de l’or brun !
À l’époque actuelle, le taux de récupération des matières
putrescibles est seulement de 6 %. Nous devrons tous faire de
grands efforts d’ici 2008 pour atteindre l’objectif de 60 % fixé par
la Politique québécoise. Que faire ? Pour y arriver, il existe deux
solutions. La première est facilement résolue, car si votre muni-
cipalité offre une collecte de matières putrescibles, vous n’avez
qu’à y participer. Sinon, vous pouvez toujours faire du compost
à la maison et même de l’herbicyclage. Vous verrez, votre sac
à poubelle subira instantanément un régime minceur. Comment
composter ? Ne vous inquiétez pas, voici la marche à suivre.

L’ importance de l ’ oxygène
L’oxygène est très important pour notre survie. Il en est de même pour la survie
de plusieurs organismes, dont ceux qui décomposent les matières putrescibles. En
effet, ces résidus servent de nourriture à plusieurs organismes. Ainsi les ratons
laveurs viennent toujours visiter mon composteur pour y « voler » ce qui est encore
bon pour eux. Heureusement ils ne causent pas trop de dommages. Je n’ai qu’à
remettre le couvercle tous les matins.

Sans oxygène ou en mode anaérobie (milieu en absence d’oxygène)


Dans les sites d’enfouissement, les résidus sont compactés et l’oxygène disparaît
rapidement. Seulement quelques microorganismes peuvent décomposer la matière
dans ce milieu inhospitalier. En décomposant la matière, ces organismes rejettent
des biogaz, comme du méthane qui cause l’augmentation de l’effet de serre et qui,
par voie de conséquence, entraîne des changements climatiques.

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Que faire du reste de nos déchets?

En se décomposant, l’eau contenue dans les résidus ainsi que l’eau de pluie
qui s’infiltre s’écoulent emportant tous les composés minéraux et organiques des
autres déchets enfouis. Cela fait penser à une cafetière filtre. L’eau qui coule du haut
ramasse tout ce que contient le filtre avant de se déverser dans la carafe. Cet effet
percolateur donne le liquide que l’on nomme affectueusement le lixiviat. Ce liquide
ressemble un peu à du jus de poubelle (vous avez dû en voir à l’occasion si l’un de
vos sacs à ordures en plastique s’était percé) qui avec la gravité est entraîné vers le
bas. Si le site d’enfouissement ne comprend pas une installation de récupération du
lixiviat, le liquide se répand directement dans les nappes phréatiques et les autres
plans d’eau situés autour du site. Compte tenu de la nouvelle réglementation en
vigueur, tous les sites d’enfouissement en activité devront un jour être équipés de
ces dispositifs de récupération.

Avec oxygène ou en mode aérobie (milieu en présence d’oxygène)


L’oxygène, c’est la vie. Lorsqu’il y a de l’oxygène, c’est toute une autre histoire
qui se déroule dans la décomposition des matières putrescibles. Le travail d’une
panoplie d’organismes crée un beau compost, riche en minéraux et en acides gras.
En ajoutant de l’oxygène, le compostage domestique ou industriel accélère le
processus de décomposition. La présence d’oxygène évite la production de biogaz
pour une simple raison : les organismes qui font la décomposition dans un milieu
oxygéné n’en émettent pas. En outre, cette méthode donne de bien meilleurs
résultats, puisque le compost frais fertilisera le potager ou les plates-bandes pour
produire des légumes délicieux et des fleurs ravissantes. Quels sont ces
petits organismes qui aident à la décomposition ? Bactéries,
actinomycètes, champignons, nématodes, acariens,
collemboles, cloportes, coléoptères, verres de
terre, limaces, (ratons laveurs) pour n’en citer que
quelques-uns…

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

La collecte municipale
De plus en plus de municipalités proposeront une collecte des
résidus verts ou des matières putrescibles au cours des prochaines
années afin d’atteindre les objectifs fixés par le gouvernement
du Québec. Certaines municipalités ont offert des cours sur le
compostage domestique ; malheureusement, l’expérience n’a pas
été concluante, car trop peu de gens y ont participé. Pourtant,
c’est si simple de faire du compostage à la maison. Comme nous
vivons dans une société où tout doit se dérouler rapidement et que
le compost exige du temps et de l’attention, il paraît plus simple
d’offrir un nouveau service de collecte qui entraînera forcément
des coûts supplémentaires, tels que l’emploi d’un camionneur
qui devra ramasser les matières compostables, et celui d’autres
personnes qui seront chargées des traitements qui s’ensuivent.
Alors, ne vous étonnez pas si votre compte de taxes augmente !
Les villes qui ont à cœur d’atteindre les objectifs gouverne-
mentaux offrent habituellement les services suivants : collecte de
résidus verts (gazon, feuilles et branches), collecte de feuilles,
collecte d’arbres de Noël et collecte des matières putrescibles. Il
existe une différence appréciable entre chacune d’elles.
La collecte de résidus verts peut se faire tout au long de l’été.
Elle recueille seulement le gazon, les feuilles, les résidus de jardin
et les petites branches. On peut donc en déduire que les résidus
verts sont les résidus de jardinage mais sans les arbres.
La collecte de feuilles se fait en général au printemps et à
l’automne, à des dates précises. Elle n’accepte que les feuilles.
La collecte d’arbres de Noël, se fait bien sûr après la période
des Fêtes. Elle n’accepte que les arbres de Noël dépouillés de
toutes les décorations qui les ornaient. Cette précision est indis-
pensable : sans décorations.

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Que faire du reste de nos déchets?

La collecte des matières putrescibles accepte dans la majorité


des cas toutes les matières organiques qui peuvent aller dans le
bac, normalement de couleur brune et fourni gratuitement ou non
par la municipalité. Vous pouvez y déposer certaines matières que
vous ne pouvez pas introduire dans un composteur domestique,
comme des restes de viande et de fromage. Contrairement au
compost que nous produisons à la maison, celui-ci est « indus-
triel » ! Le procédé utilisé et la quantité de matières reçues provo-
quent une hausse de température assez élevée pour détruire les
virus et les bactéries nuisibles, ce qui est impossible à effectuer
chez soi.
Conseil : Pour connaître les collectes qu’offre votre municipa-
lité, vous n’avez qu’à les contacter !
Le compostage maison
Votre municipalité n’offre pas de service de collecte pour les
matières compostables ou elle ne prend que les résidus verts ?
Vous désirez faire subir un régime à votre sac poubelle ? Vous en
avez assez de dépenser pour l’achat de compost tous les prin-
temps ? Vous désirez en faire un peu plus pour l’environnement ?
Vous aimez tenter des expériences ? Toutes les raisons sont vala-
bles pour composter chez soi. Il faut simplement
l’avoir présent en mémoire. Si jamais vous éprouvez
quelques difficultés, il ne faut surtout pas tout aban-
donner. Essayez plutôt de comprendre, de corriger
la situation et de vous souvenir de votre motivation
de départ. Une fois qu’on a bien compris le principe
du compostage, c’est vraiment facile, vous verrez.
Comme me disait une amie, « faire du compost
c’est comme préparer un gâteau ». Vous versez de la
préparation pour gâteau (les restes de table), vous
y ajoutez du liquide (l’eau), vous produisez de la
Lili Michaud

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

chaleur, et le tour est joué ! En résumé, vous déposez vos restes


de table et vos résidus de jardin dans le composteur. Une fois par
semaine vous aérez la masse compacte avec une fourche ou un
bâton en tournant modérément le mélange et en évitant de trop le
remuer, car ça bouge là-dedans. Si vous brassez trop, cela provo-
quera une véritable tornade dans votre bac et déséquilibrera la
mixture pendant un certain temps. L’essentiel est de simplement
s’assurer qu’il y a de l’oxygène qui s’infiltre partout. S’il ne se
passe pas grand-chose dans votre composteur (bac à compost) au
cours des premières semaines, ne vous inquiétez pas, parce qu’il
faut atteindre un certain volume de résidus (environ un mètre
cube) avant que la chaleur ne s’installe et que le miniécosystème
que vous créez ne démarre. C’est aussi simple que ça. Pour vous
faciliter la tâche, voici quatre conseils de même que quelques
trucs et astuces :
Conseil numéro 1 : N’ayez pas peur ! Si la recette est bonne
et bien aérée, il n’y a AUCUNE odeur. Votre voisin ne se
doutera même pas que vous faites du compost !
Conseil numéro 2 : Les matières que vous pouvez placer dans
votre composteur peuvent être divisées en deux grandes
catégories. En premier lieu, il y a les « bruns », riches en
carbone, mais plutôt secs et rigides. En second lieu, il y a
les « verts », riches en azote et qui sont en règle générale frais
(ou mous) et remplis d’eau. Les deux sont nécessaires pour
réussir un bon compost sans odeurs !

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Que faire du reste de nos déchets?

résidus que vous pouvez mettre


dans votre composteur
Résidus verts Résidus bruns
(riches en azote) (riches en carbone)

Restes de fruits ; Feuilles d’arbres séchées ;


restes de légumes ; paille ou foin ;
rognures de gazon frais coupé sciure de bois ;
(mais n’en mettez pas trop brindilles ;
à la fois) ;
marc de café (filtre inclus) ;
mauvaises herbes fraîches ;
thé (sachet inclus) ;
fumier mature ;
papier (préférable de le recycler) ;
coquille d’œuf (calcium) ;
serviettes en papier ;
algues.
pâtes alimentaires ;
pain ;
riz ;
écales de noix ;
noyaux ;
tissus naturels (lin, laine, cuir, coton, etc.) ;
cheveux et ongles ;
litière d’oiseau ou de rongeur ;
plumes ;
plantes mortes et fleurs séchées ;
terre (riche en minéraux).
Source : Le compostage facilité

Vous avez un hamster, un lapin ou autre rongeur à la maison ?


Vous devez nettoyer sa cage toutes les semaines et, inévitablement,
remplacer le paillis de bois. Vous pouvez aussi mettre ces résidus
dans votre composteur, excrément inclus. Comme ces animaux
sont herbivores, leur fumier ne contient pas de pathogènes.

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

résidus à ne pas mettre


dans votre composteur

• Mauvaise herbe montée en graine ou rampante ;


• cendre de bois ;
• chaux (lime) ;
• briquettes de BBQ ;
• viande et poisson ;
• huile (gras) ;
• os ;
• produits laitiers ;
• excréments d’animaux : chat ou chien ;
• excréments humains (peuvent contenir des pathogènes) ;
• poussière d’aspirateur ;
• feuille de rhubarbe (la tige peut être compostée) ;
• matériaux contaminés avec des pesticides ou des produits dangereux
(par exemple le bois traité) ;
• plante ou feuillage malade ;
• grande quantité de matériaux détrempés, comme le gazon frais coupé.
Source : Le compostage facilité

Quelques trucs et astuces pour réussir le compost


Un beau matin, vous allez vérifier l’état de votre compost. Une
odeur infecte s’en dégage. Pourquoi ? À l’évidence, vous avez un
surplus de résidus verts et trop d’humidité, ce qui provoque des
émanations d’ammoniaque. Que faire ? Simplement ajouter des
résidus bruns.
Un mois plus tard, vous estimez que votre compost ne chauffe
pas réellement, qu’il semble sec, que ça ne remue pas assez dans
le composteur. Pourquoi ? Vous avez trop de résidus bruns. Dans
ce cas la décomposition est retardée, car il n’y a pas suffisamment
d’humidité. Pour y remédier, vous pouvez ajouter des résidus verts
ou ajouter de l’eau dans le composteur.

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Que faire du reste de nos déchets?

Il est capital d’avoir un bon ratio vert/brun dans votre


composteur. Il est possible de bien reconnaître celui-ci en procé-
dant par essais et erreurs. Il y a plusieurs facteurs qui influent sur
le rendement : les différents types de résidus que vous déposez
dans votre composteur, l’emplacement de ce dernier, la durée
d’ensoleillement, etc. Il faut vraiment y aller par tâtonnement. Une
fois franchi le cap de l’apprentissage qui varie d’un à deux mois,
vous saurez bien faire fonctionner votre composteur et combien
de résidus verts et bruns vous devez y déposer pour que le tout
soit en bon état de marche. Au tout début, optez pour un ratio un
résidu vert pour trois résidus bruns. Ainsi chaque fois que vous
mettez l’équivalent d’un sac de résidus verts dans votre compos-
teur, vous mettez aussi l’équivalent de trois sacs de résidus bruns.
C’est pourquoi il est nécessaire de conserver les feuilles mortes
ainsi que le gazon mort. D’ailleurs, recouvrir les résidus verts de
matières brunes éloigne les ratons laveurs et autres « petits amis »
du composteur.
Ne vous inquiétez pas, aucun inspecteur du compost n’ira
chez vous pour vérifier si l’humidité est convenable et si votre
ratio brun/vert est parfait. Il faut uniquement vérifier de temps en
temps la texture et, au besoin, apporter les modifications appro-
priées. Bien sûr, si vous n’avez pas de voisin qui peut perce-
voir les odeurs et si vous acceptez d’attendre un an pour obtenir
du compost, vous pouvez jeter toutes les matières acceptables
et laisser le mélange se transformer sans que vous ayez à vous
en soucier. Rappelez-vous qu’il existe autant de recettes pour
produire du compost qu’il y en a pour préparer un gâteau. Il
s’agit de trouver celle qui vous convient le mieux : Betty Crocker
ou Forêt noire…
Conseil numéro 3 : le choix du composteur. Il existe sur le
marché une multitude de modèles, de différentes tailles qui
se vendent entre 50 $ et 75 $. Ils sont généralement noirs et

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

en plastique recyclé. Un nouveau modèle a été mis sur le


marché récemment ; il prend la forme d’une grosse boule
bleue, que l’on a nommé BluePlanetSmart ou Ecolosphère.
Son coût est toutefois très élevé, plus de 200 $. À vous de
choisir en tenant compte de vos goûts, vos besoins et votre
portefeuille. Si vous êtes bricoleur, il existe des plans sur
Internet et dans les livres spécialisés sur le compostage qui
vous aideront à fabriquer un composteur en bois. N’oubliez
pas que le bois doit être résistant à la décomposition (comme
le cèdre) et non traité.
Conseil numéro 4 : l’installation du composteur. Idéalement,
vous devriez l’installer dans un endroit qui présente les
qualités suivantes :
• facile d’accès, été comme hiver ;
• près d’une prise d’eau ou aux abords d’un tuyau d’arrosage ;
• bien drainé ;
• semi-ombragé ;
• bien aéré ;
• directement sur le sol (pas sur du béton, du gravier ou de
l’asphalte) ;
• loin des structures en bois ;
• à l’abri du vent.
Êtes-vous prêt ? À vos composteurs ! Le printemps représente
la saison idéale pour démarrer le compostage et l’automne en
marque la fin, étant donné que la chaleur constitue un facteur
déterminant dans le processus de décomposition. Vous pouvez
accumuler les feuilles mortes ainsi que les résidus compostables
résultant du nettoyage du terrain et qui vous serviront de résidus
bruns. Comme les hivers québécois sont très froids, le processus

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Que faire du reste de nos déchets?

de compostage s’effectue beaucoup plus lentement et même cesse


complètement durant quelques mois. En effet, nous ne dispo-
sons pas d’une quantité suffisante de résidus pour maintenir une
chaleur constante durant tout l’hiver. C’est pourquoi vous pouvez
accumuler les restes de table même s’ils doivent geler. La décom-
position reprendra rapidement au printemps. Si votre composteur
est suffisamment rempli, cherchez un autre endroit pour les accu-
muler. Pourquoi ne pas en profiter pour acquérir un deuxième
composteur ?

C ompostage et vie urbaine


Vous habitez un appartement ? Cette condition ne constitue pas un obstacle
à la fabrication de compost. D’ailleurs, vous disposez de trois méthodes de
compostage.
Il existe sur le marché des composteurs pour balcon. Ils sont plus petits
et, malheureusement, ils ne sont pas aussi efficaces que ceux qui sont posés
directement sur le sol, du fait que le contact avec celui-ci est indispensable à la
présence des microorganismes. Si vous vous en procurez un, assurez-vous que le bac
qui retient le lixiviat soit assez profond, sinon votre voisin d’en dessous pourrait ne
pas apprécier l’expérience que vous tentez. Un conseil additionnel : lorsque vous
démarrez votre compost sur le balcon, ajoutez-y une ou deux pelletés de terre du
jardin, mais surtout n’achetez pas un sac de terre. La terre de jardin contient bel et
bien les microorganismes nécessaires à la production du compost.
Une deuxième solution, plus efficace, est le lombricompostage (ou vermicom­
postage). C’est un procédé qui transforme de la matière organique en engrais au
moyen de vers de terre. Oui, oui, les vers rouges, qui ressemblent étrangement à nos
vers de terre sont de très bons agents de décomposition ! Même si cette approche
peut vous sembler répugnante de prime abord, je peux vous affirmer qu’elle est

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

efficace, bien que plus difficile à expérimenter que la méthode du composteur


extérieur. Il importe que le milieu soit bien équilibré. Pour vous inciter à en faire le
test, je vous résume ma propre expérience. Après avoir réussi à convaincre mon
conjoint, je me suis procuré des vers ainsi qu’un bac en plastique comportant plusieurs
trous d’aération sur le dessus et d’autres perforations dessous pour laisser le lixiviat
s’écouler. Une fois à la maison, je n’ai eu qu’à ajouter du papier journal déchiqueté
pour qu’il serve de litière et des restes de table pour alimenter mes nouveaux amis.
Et voilà, le tour est joué ! Tant que le milieu est « sain » et qu’il y a suffisamment
de nourriture, les vers resteront dans le bac. Si jamais ils le quittent, c’est qu’ils ne
se sentent plus aussi à l’aise dans leur nouvelle demeure. Rassurez-vous, ils n’iront
pas très loin, puisqu’ils seront desséchés bien avant d’avoir atteint votre lit… !
Il importe seulement d’avoir constamment en tête que les vers ont besoin d’être
alimentés par des résidus de table suffisamment petits pour qu’ils se décomposent
le plus rapidement possible. De même, ces lombrics doivent habiter chez vous, plus
précisément à l’intérieur de votre appartement ou, à tout le moins, dans un endroit
chauffé. Ils n’aiment pas les journées froides et encore moins le gel.
Vous vivez à Montréal ? Voici une autre méthode de compostage. Quelques
« Éco-quartiers » offrent une solution de rechange. Ils ont des sites de compostage
communautaires. Il suffit de s’inscrire et de se rendre au site approprié pour y
déposer ses matières putrescibles. Il existe aussi des jardins communautaires qui
offrent le même service. Informez-vous auprès de votre municipalité ou de votre
arrondissement pour savoir si ces endroits existent dans votre région.

Que faire du compost ?


Votre composteur semble rempli ? Le fond du bac ressemble à de
la terre brun foncé ? Bravo ! Vous avez réussi ! Dès lors, vous devez
séparer le compost des résidus qui ne sont pas encore décom-
posés. De tout le processus à suivre, c’est la phase qui exige le
plus de temps. Si vous croyez que le tamis vous permettra de
mieux départager le compost des autres résidus, n’hésitez pas à
l’utiliser. Personnellement, j’ai trouvé l’expérience trop longue. Et,
bien sûr, n’oubliez pas que ce qui n’est pas encore décomposé
retourne dans le composteur.

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Que faire du reste de nos déchets?

Le compost récolté peut servir à plusieurs


endroits dans votre jardin pour aider le sol à
rester en santé : la pelouse, les plates-bandes,
les jardins, lors de la plantation d’un arbre,
autour des plantes, pour les semis, etc. En
retour, vos plantes resplendiront.
Vous avez maintenant tout en mains pour
entreprendre une belle expérience. Nul
besoin de chercher à vous transformer en
maîtres composteurs, mais plutôt la volonté
de vous convaincre que le compostage
domestique représente une solution facile
et efficace pour réduire vos déchets. Si vous
désirez en savoir plus, il existe plusieurs
Lili Michaud
livres fort intéressants et très explicites qui traitent de cette ques-
tion. Vous trouverez quelques titres dans la bibliographie qui est
présentée à la fin de ce guide.

Textiles
Les vêtements… Chaque saison, le regard se tourne Les matières textiles
vers la nouvelle tendance annoncée, les nouveaux Quantité valorisable : 89 000 tonnes
tissus, les coloris à la mode, les chaussures conforta-
bles ou à talons aiguilles, etc. La mode se renouvelle à
l’infini et les commerces comptent sur ce changement Quantité
pour fidéliser leur clientèle. En 2003, les commerces récupérée :
26 000 tonnes
de détail ont vendu, au Québec seulement, pour (29 %)
3,5 milliards de dollars en vêtements ! Ce qui équivaut
à environ 500 $ par individu, incluant les bébés. Les
vêtements et les textiles comptent pour 2 % de tous les
déchets résidentiels. Chaque année, nous achetons en
moyenne 27 kilogrammes de vêtements et nous nous
départons de la même quantité. Quel gaspillage ! Taux visé pour 2008 : 50 %
Données de 2004

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

L’industrie du vêtement n’échappe pas à la concurrence féroce


que se livre le marché économique d’aujourd’hui. Les Québécois
ont en général des critères vestimentaires très élevés et dédaignent
les friperies préférant se vêtir de linge neuf. Certaines entreprises
comme Wal-Mart écoulent des vêtements neufs à très bas prix.
Comment expliquer qu’un t-shirt neuf peut se vendre moins de
cinq dollars en calculant les coûts de la matière première, des
employés, du transport et du profit ? Aurait-on oublié de payer un
employé ou de calculer le profit ?
Vous avez assurément remarqué que les vêtements sont fabri-
qués à partir de deux types de fibres, les naturelles et les synthé-
tiques. Les fibres naturelles comme le coton, la laine et le lin
sont biodégradables. Elles sont cependant de moins en moins
utilisées dans la confection de vêtements tandis que les fibres
synthétiques, à l’instar du plastique, connaissent une croissance
fulgurante : polyester, Lycra, nylon et polar, toutes des fibres déri-
vées du pétrole.
Récupération et recyclage des textiles
Je croyais jusqu’à tout récemment que tout le monde donnait ses
vieux vêtements à des organismes. Pour moi, c’est presque une
tradition. Lorsque vient le temps de changer de saison, je fais le tri
des vêtements que je porte encore et je mets de côté ceux qui ne
me font plus (le plus souvent, c’est qu’ils sont malheureusement
trop petits !), ceux qui sont démodés (eh bien oui !, je suis moi aussi
« victime » de la mode !) et ceux que j’ai tellement portés qu’ils sont
usés à la corde. Une fois cette opération complétée, Je les range
dans des sacs ou des boîtes que je remets à un organisme de ma
région, qui les donnera ou les vendra à très bas prix. Une de mes
amies savait où aller pour se procurer de beaux vêtements encore à
la mode et offerts à prix plus que raisonnables. Elle se rendait aux
locaux d’organismes de charité ou dans les sous-sols d’églises des
villes où les résidents sont plus riches. C’était étonnant ce qu’elle

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Que faire du reste de nos déchets?

pouvait y dénicher, du presque neuf, de très bonne qualité, acces-


soires inclus. Hélas, il semble que cette tradition se soit perdue !
Comme vous le savez, seulement 29 % des textiles sont effectivement
détournés de l’élimination par les ménages québécois.
Lorsque vous ferez votre grand ménage du printemps ou de
l’automne, pensez à faire le tri de vos vêtements. Voici trois façons
de vous en départir, autrement que de les mettre à la poubelle :
1. Il existe des cloches ou des boîtes de dépôts où vous pouvez
donner vos vêtements, si vous voulez passer incognito. Il n’y
en a pas partout, il faut donc que vous vérifiiez s’il en existe
dans votre municipalité. Ces endroits (ou points de dépôt)
sont habituellement très faciles à reconnaître et vous pouvez
y aller à toute heure de la journée.
2. Vous avez une quantité colossale de vêtements à donner,
mais vous ne pouvez pas vous déplacer. Une autre solution
s’offre à vous. En effet, certains organismes se chargent de la
collecte à domicile. Vous n’avez qu’à leur téléphoner.
3. Les friperies. Vous pouvez vérifier auprès d’un organisme
ou d’une friperie locale quels sont les types de vêtements
acceptés et vous y rendre directement pour leur donner. Les
friperies se montrent de plus en plus exigeantes vis-à-vis de la
qualité des vêtements qu’elles acceptent de vendre. Il existe
même des friperies où vous pouvez laisser vos vêtements en
consignation. La friperie se garde un pourcentage sur la vente
d’un vêtement et vous remet le reste.
Les vêtements usagés sont minutieusement examinés avant
d’être mis en vente. S’ils sont troués, tachés, démodés ou endom-
magés, ils seront envoyés dans un centre de recyclage. Sur la rive
sud de Montréal se trouve le Centre de récupération et de recy-
clage du textile nommé Certex. Une partie des vêtements usagés
non réutilisables y sont transformés en chiffons ou en fils.

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

Les vêtements qui sont en bonne condition, mais qui n’ont pas
trouvé preneurs ici sont souvent expédiés dans des pays défavo-
risés pour être réutilisés. Imaginez le gaspillage d’énergie que ces
situations occasionnent : les vêtements sont fabriqués en grande
partie dans des pays en développement (Chine, Bangladesh,
Taiwan, etc.), séjournent dans votre garde-robe au Québec avant
d’être acheminés dans d’autres pays moins développés pour vêtir
d’autres hommes ou femmes, puisque personne n’en veut ici !
Quelques conseils :
• achetez des vêtements durables, ils coûtent plus cher à
l’achat, mais durent beaucoup plus longtemps ;
• faites retoucher vos vêtements (une fermeture éclair, ça se
répare) ;
• transformez vos vêtements ;
• procurez-vous des vêtements de seconde main ;
• donnez vos vêtements à une friperie ou encore à un
organisme qui récupère les textiles.
Vous voulez être à la mode ? Voici la nouvelle tendance très
branchée : l’utilisation de vieux vêtements pour en confectionner
des neufs. Un pantalon devient une jupe, une jupe devient un sac
à main ou un chandail et ainsi de suite. Si vous vous sentez une
âme créatrice, vous pouvez le faire à la maison. Sinon, plusieurs
boutiques montréalaises offrent ces produits, telles que : La
Gaillarde, Harricana, Myco Anna, On & On, etc.

Encombrants
Encombrant, un terme tout à fait justifié pour décrire les électro-
ménagers, les meubles, les réservoirs à eau chaude, enfin tout ce
qui est volumineux, lourd et qui ne loge pas dans la poubelle
ordinaire. Ils sont pour le moins envahissants. Ils remplissent

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Que faire du reste de nos déchets?

les camions à ordures et congestionnent


les sites d’enfouissement, bref ils encom-
brent tout et partout. Pourtant, la majorité
d’entre eux peuvent facilement être recy-
clés et même réutilisés.
Les encombrants regroupent plusieurs
types de matières, d’où la nécessité de
recourir à des organismes et des entre-
prises de nature diversifiée pour réussir
à les récupérer. C’est pourquoi il est très François Parent
difficile d’estimer les quantités valorisables et, en conséquence, le
taux de récupération. Comme j’ai pu le constater en examinant
tout ce qui est déposé sur le bord des rues lors des journées de
collecte des ordures, surtout au moment des déménagements, il
existe encore une grande quantité d’encombrants qui pourraient
être détournés de l’élimination.
Le ferrailleur ou marchand de ferraille devrait passer plus Les «encombrants»
souvent dans ma rue. Oui, il existe encore des personnes qui font Quantité valorisable : N.D.
le tour des poubelles pour ramasser ce qui est encore bon ou ce Quantité récupérée : 183 000 tonnes
Taux de récupération : N.D.
qui est en métal afin de les revendre, mais il ne faut pas compter Taux visé pour 2008 : 60%
uniquement sur eux. Une de mes connaissances avait l’habitude
de ramasser les meubles abandonnés aux camions aux ordures.
Il les revendait au marché aux puces et leur évitait ainsi d’être
éliminés. Sans en tirer des millions de dollars, il parvenait à se
constituer un capital appréciable. Cet exemple illustre bien que les
poubelles recèlent parfois des trésors qui pourraient s’avérer lucra-
tifs. La situation serait inversée si les encombrants étaient collectés
par le camion à ordures et déposés à un site d’enfouissement ou
d’incinération même s’ils avaient pu encore servir.
Alors si vous songez à rafraîchir le décor de votre demeure et
à vous départir de votre vieux canapé, pensez-y deux fois avant
de l’abandonner au bord de la rue. Certaines municipalités offrent

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

une collecte pour recueillir strictement les encombrants. En dépit


de cela, il est possible qu’ils soient malgré tout éliminés. Il serait
préférable de vous informer avant de poser le geste. De même,
avant de donner votre réfrigérateur, adressez-vous d’abord à une
entreprise de recyclage du métal.
Que faire des encombrants ?
Il faut d’abord déterminer la catégorie de l’encombrant dont vous
voulez vous débarrasser. Un électroménager ? Un meuble ? Un
fauteuil rembourré ?
Voici quelques conseils pour vous défaire de ces encombrants.
Électroménagers
Pour répéter une expression de mon père, je vous dirais que
« autrefois, les réfrigérateurs étaient faits pour durer longtemps ».
Aujourd’hui, il semble que ces appareils soient moins robustes.
Néanmoins, j’ai acheté mon réfrigérateur il y a onze ans et il
a toujours l’air neuf, tout comme la cuisinière, la laveuse et la
sécheuse que nous avions achetées en même temps ! Je sais qu’en
matière d’efficacité énergétique, un nouveau réfrigérateur serait
bien meilleur, mais il n’a pas 20 ans d’usure. Alors, pourquoi se
défaire de celui que j’ai s’il fonctionne encore très bien ? Parce
qu’il n’est pas en acier inoxydable ? Nous l’avions choisi blanc, une
couleur qui ne se démode pas. Il y a 20 ans, la mode favorisait la
vente de réfrigérateurs orangés, verts et jaune or. De nos jours, la
tendance actuelle en décoration encourage l’achat d’électroména-
gers bleus et orange brûlé… Et pourtant les électroménagers ont
une longue durée de vie, même s’ils semblent parfois démodés
en raison de leur couleur très tendance. Ils sont aisément réutili-
sables. De plus, comme ils sont constitués d’acier à 75 %, ils sont
facilement recyclables.

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Que faire du reste de nos déchets?

Vous ne voulez plus de votre frigo ou d’un autre de vos élec-


troménagers ? Voici ce que vous pouvez faire pour vous assurer
qu’il sera réutilisé ou recyclé :
• L’apporter à l’éco-centre, la ressourcerie ou la déchetterie R essourcerie
de votre municipalité. Si votre réfrigérateur est encore en Aire aménagée et destinée à
bon état de marche, il sera réparé si nécessaire et remis sur accueillir de façon transitoire
le marché. Dans le cas contraire, on récupérera le métal dont et sélective les matières
il est constitué. résiduelles qui ne peuvent
ou ne doivent pas être
• Si votre réfrigérateur fonctionne toujours, vous pouvez
présentées aux collectes
vérifier dans les Pages JaunesMC sous la rubrique « Appareils
traditionnelles, ou encore qui
électroménagers d’occasion – Vente & service » pour repérer
nécessitent un traitement
une entreprise privée ou un organisme communautaire
particulier. Les matières
qui viendrait le recueillir. Le cas échéant, on effectuera les ainsi récupérées sont alors
réparations indispensables avant de le mettre en vente. destinées au réemploi, au
• Vous venez d’acheter des électroménagers en acier inoxydable recyclage, à la valorisation ou

dernier cri et personne de votre entourage ne souhaite faire à l’élimination sécuritaire.

l’acquisition de vos vieux appareils verts ? Alors, demandez


au marchand où vous venez de faire votre achat s’il reprend
D échetterie
les vieux appareils. La majorité offre le service de reprise,
sans frais. Cette solution évite bien des tracas, surtout si vous Lieu de dépôt principalement
axé sur le recyclage. La
n’avez pas de camionnette pour amener vos vieux appareils
déchetterie se distingue du
à la déchetterie. La plupart des marchands qui reprennent les
centre de récupération en
vieux appareils gratuitement les remettent aux récupérateurs
recevant non pas les matières
de métal.
récupérables tel qu’on
• En 2006, Hydro-Québec a entrepris un projet pilote dans six l’entend généralement dans
régions du Québec qui a pour objet la collecte des vieux la collecte sélective, mais les
frigos ou congélateurs encore fonctionnels. Une entreprise déchets d’origine domestique

locale reprend votre appareil et vous remet un chèque de 75 $. non ramassés lors de la

Contactez Hydro-Québec pour obtenir plus d’informations. collecte habituelle incluant


les déchets domestiques
dangereux, les encombrants,
les matériaux secs et autres.

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

Le réservoir à eau chaude est aussi facilement recyclable, car


il est constitué en grande partie d’acier. Vous pouvez le déposer
aux éco-centres ou aux déchetteries. Les entreprises qui récupè-
rent le métal peuvent parfois venir le chercher. Toutefois, avant de
le remplacer, vérifiez si vous ne pouvez pas simplement le réparer.
Tant que le réservoir n’est pas percé, il est, en principe, encore
en bon état de marche.
Mobilier et meubles rembourrés
Le mobilier est défini comme étant l’ensemble des meubles d’une
maison, tels que tables, chaises, armoires, bureau, etc. Autrefois,
la plupart des meubles étaient fabriqués en bois ; de nos jours,
une panoplie de matériaux entrent dans leur fabrication. Si votre
mobilier est en bois, il a une grande valeur, car il est facilement
réutilisable et recyclable. Il est facile de fabriquer un nouveau
meuble à partir d’un vieux. Un coup de teinture ou l’application
d’une couche de vernis suffit à produire un nouveau meuble.
La restauration de vieux meubles en bois ne représente pas une
tâche complexe qui leur accorde le droit à une deuxième vie.
Les antiquaires l’ont bien compris. Même non restaurés, les vieux
meubles en bois se vendent très cher.
Les meubles rembourrés tels que les matelas et les canapés
peuvent aussi être réutilisés ou recyclés. Cependant, s’ils doivent
être recyclés, ils devront être défaits et triés en fonction de la matière
dont ils sont constitués, telle que métal, tissu, bourre et bois.
Que faire de votre ancien mobilier de cuisine, de votre sofa
ou de votre matelas ?
• Vérifiez dans votre entourage si quelqu’un serait heureux de
récupérer votre ancien mobilier de cuisine ;

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Que faire du reste de nos déchets?

• Comme dans le cas des électroménagers, vous pouvez


l’apporter dans un éco-centre, une ressourcerie ou une
déchetterie. S’il est encore en bon état, il sera vendu après
avoir réalisé les réparations nécessaires. Dans le cas contraire,
il sera acheminé à la récupération ;
• Informez-vous auprès d’organismes privés ou communautaires
de votre région s’ils peuvent reprendre votre meuble afin de
le mettre sur le marché ;
• Si vous achetez un matelas neuf, demandez au détaillant s’il
reprend les matelas usagés. Plusieurs le font gratuitement.
Cette manière de faire est plus simple et devrait favoriser son
recyclage.
Les autres encombrants
Qu’il s’agisse de votre réservoir à eau chaude, de votre baignoire
rose, de votre moquette ou de votre tapis de salon ou d’autres
meubles dont vous avez décidé de vous défaire, les mêmes solu-
tions s’offrent à vous :
• Vérifiez si quelqu’un en veut ;
• apportez-le à l’éco-centre ou à la res­sourcerie de votre
municipalité ;
• donnez-le à un organisme communaut­aire s’il est encore bon
état ;
• quant aux objets en métal, vérifiez auprès des entreprises
qui ramassent le métal, peut-être viendront-elles les prendre
directement chez vous.

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

Résidus domestiques dangereux (RDD)


Avez-vous déjà remarqué un des symboles
de produits dangereux sur des produits
couramment utilisés pour éliminer la
saleté, pour faire la cuisine ou pour
peindre votre salon ?
La plupart d’entre nous utilisent
plusieurs de ces produits domestiques
qui sont réellement dangereux. Pensez à
la peinture, aux solvants, aux batteries et
aux piles, à l’antigel, aux huiles à moteur,
aux produits de nettoyage acides ou basi-
François Parent
ques, aux médicaments, aux pesticides,
Les résidus domestiques dangereux (RDD)
aux engrais chimiques, et à bien d’autres
Quantité valorisable : 20 000 tonnes
auxquels nous ne portons pas toujours l’at-
tention requise.

Quantité
Attention, tous les produits affichant
récupérée : un de ces signes sont dangereux. Lorsque
4 000 tonnes
(20 %) vous n’en avez plus besoin, qu’ils devien-
nent des déchets pour vous, c’est là qu’ils
se transforment en résidus domestiques
dangereux (RDD). Ils sont tous des produits
qui peuvent représenter un certain danger
pour la santé et l’environnement, que ce
soit lors de leur utilisation, de leur entre-
Taux visé pour 2008 : 75 % (huiles, peintures, pesticides)
et 60 % (autres RDD) posage ou de leur élimination inadéquate.
Données de 2004

Corrosif Inflammable Explosif Toxique Oxydant

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Que faire du reste de nos déchets?

Saviez-vous que…
• En moyenne, chaque Québécois produit environ quatre
kilogrammes (kg) de RDD par année.
• Un pour cent de nos déchets résidentiels sont des RDD.
• Au Québec, chaque année, entre 25 et 30 millions de litres
d’huiles usagées ne sont pas récupérés.
• Seulement 60 % des huiles, 20 % des filtres et moins de 1 %
des contenants d’huile sont actuellement récupérés.
• Il en coûte en moyenne 1 600 $ la tonne pour prendre en
charge les RDD.
• En 2006, près de 2 700 tonnes de peinture et 900 tonnes
de contenants ont été récupérées au Québec. Le taux de
récupération de la peinture est estimé entre 50 et 60 % et
celui des contenants à 20 %.
Que faire de vos restes de peinture, de vos batteries ou de
vos piles usées ou de votre bouteille ou de votre bonbonne de
propane ? L’action à éviter à tout prix : les jeter à la poubelle.
Le bac de récupération ? Impossible même d’y penser, car si ces
produits sont posés dans le bac de récupération, la santé des
trieurs est en jeu ; de plus, la présence d’un seul de ces produits
dangereux risque de contaminer tout ce que le camion contient.
De même, si ces produits sont enfouis, il y a un grand risque de
contamination du sol et de la nappe phréatique. Si vous avez la
bonne idée de jeter l’huile usée dans l’égout ou dans l’évier, elle
coulera jusqu’aux sites de traitement des eaux usées municipales
qui ne sont pas nécessairement équipés pour traiter ce genre de
résidu. Résultat catastrophique : les résidus retournent à la nature.
Pire encore, si vous avez une fosse septique et que vous venez de
verser des solvants dans l’évier, vous venez de contaminer votre

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

propre terrain Si vous habitez près d’un lac, lui aussi


sera affecté. Si vous puisez votre eau d’une nappe
phréatique, elle aussi sera à la longue contaminée.
Si vous buvez l’eau de la nappe, vous aussi pouvez
être infecté… Bref, vous devez agir avec prudence
quand vous manipulez ce type de produits. Comme
plusieurs d’entre eux font partie de votre quotidien,
vous en arrivez à oublier leur degré de dangerosité
à tous égards.
Il existe des endroits précis pour traiter les
RDD, car ils exigent des techniques spéciales de
récupération afin de les recycler ou de les éliminer
de façon sécuritaire et, conséquemment, pour
réduire leurs effets sur la santé et les rendre inof-
François Parent fensifs. Mis à part les contenants d’huile, les autres
contenants recyclables peuvent être déposés dans votre bac de
récupération à condition qu’ils soient bien rincés et ne renferment
plus de RDD.
Actuellement, seulement 20 % des RDD sont détournés de
l’élimination. Ce maigre bilan signifie que 80 % d’entre eux conta-
minent à l’heure actuelle notre environnement et affecteront à la
longue notre santé, celle des animaux et des végétaux.
Pour avoir une idée précise du type de produits dangereux
que vous gardez à la maison, faites le tour de vos armoires et
vérifiez s’il s’y trouve des contenants qui affichent un des signes
indiqués au début de cette section sur les emballages. Vous serez
surpris de constater la quantité de produits dangereux que vous
utilisez quotidiennement.

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Que faire du reste de nos déchets?

E xemples de RDD à la maison

Endroit Produits dangereux Corrosif Inflammable Toxique Explosif


Ammoniaque (lave-vitre) • •
Cire à meubles • •
Cuisine Nettoyant pour le four •
Nettoyant pour métaux • •
Poudre à récurer • •
Alcool à friction • •
Colorant capillaire • • •
Dissolvant pour les ongles • •
Salle de bain Fixatif • •
Médicaments •
Nettoyant pour les toilettes • •
Vernis à ongles • •
Adoucissant •
Cirage •
Salle de lavage
Détachant/détersif •
Eau de Javel • •
Ampoules fluorescentes •
Colle à base de solvant • •
Décapant • •
Munitions • •
Peinture à l’alkyde • •
Sous-sol
et placard Peinture au latex •
Agent de conservation

pour le bois
Piles •
Solvant • • •
Vernis • • •
Acide muriatique •
Aérosols • •
Antigel • •
Garage Batteries d’automobiles • • •
ou remise Bonbonnes de propane •
Engrais chimiques •
Pesticides • •
Huiles usagées • •
Source : RECYC-QUÉBEC
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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

Que faire de vos RDD ?


Première étape : Vous NE DEVEZ PAS les jeter dans les éviers,
les égouts, sur le sol, dans les bacs de récupération ou avec
vos déchets ménagers.
Deuxième étape : Identifiez le produit dont vous ne voulez
plus. Il existe déjà plusieurs produits récupérés là où ils sont
vendus. Par exemple :
Restes de peinture et leurs contenants : Les marchands
RONA, les magasins COOP et Matériaux à bas prix récupèrent les
restes de peinture. Certaines municipalités ont aussi mis en place
un système de récupération au garage municipal ou à la déchet-
terie. Sur le site Internet d’Éco-peinture, vous pouvez consulter le
répertoire des récupérateurs par région : www.peinture.qc.ca. Vous
pouvez aussi vous informer en contactant votre municipalité.
Huiles usagées, contenants d’huile, filtres, batteries
d’automobile et antigel : Tous les magasins Canadian Tire récu-
pèrent ces résidus. Vous pouvez aussi visiter le site Internet de
la Société de gestion des huiles usagées : www.soghu.com pour
trouver un point de dépôt près de chez vous. Vous pouvez aussi
vous informer en composant le 1 877 98 SOGHU ou 1 877 987-
6448. Certaines municipalités ont aussi mis en place un système
de récupération qui est géré par le garage municipal ou par la
déchetterie.
Les médicaments périmés : La plupart des pharmacies les
acceptent.
Bonbonne de propane : Tous les points de vente de
propane.
Les piles rechargeables : Les entreprises comme La Source
(auparavant appelée Radio Shack), Espace Bell, Zellers, Future
Shop, Centre du rasoir et plusieurs autres encore les récupèrent.

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Que faire du reste de nos déchets?

Pour connaître d’autres points de dépôt, vous pouvez consulter


le site Internet de la Société de recyclage des piles rechargeables :
www.rbrc.org.
Troisième étape : Conservez les autres RDD dans un endroit
sécuritaire jusqu’à ce que vous les apportiez lors d’une collecte
de ce genre de résidus qui sera faite dans votre municipalité.
Actuellement, les villes s’y prennent de diverses manières
pour effectuer ce type de collecte. Certaines d’entre elles en
organisent une par année, d’autres ont instauré des points
de dépôt permanents, d’autres encore procèdent à plusieurs
collectes par année. Comme les résidus domestiques sont
la responsabilité des municipalités, vous devez contacter la
vôtre pour savoir comment vous devez vous y prendre pour
vous défaire de vos RDD.
Que fait-on des RDD récupérés ? Certains d’entre eux peuvent
être recyclés comme la peinture ; quant aux autres, ils doivent
être éliminés de façon sécuritaire comme les médicaments.

Q ue fait - on avec les RDD ?


Matière Recyclage (Transformation)
Peinture Fabrication de peinture recyclée
Vous voulez en acheter ? Recherchez la peinture de marque Boomerang.

Huiles usées Régénération et conditionnement


Batteries d’automobiles Production de lingots avec le plomb
Piles rechargeables et piles boutons Recyclées en Ontario ou aux États-Unis
Pesticides et médicaments Incinération dans des appareils conçus pour les déchets dangereux et munis
de systèmes d’épuration adéquats.

Solvant Régénération

Source : RECYC-QUÉBEC

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

Quelques conseils pour vous aider à mieux gérer vos RDD :


• achetez seulement ce dont vous avez besoin ;
• privilégiez les produits non dangereux. J’ai récemment
découvert une teinture à base d’eau pour les meubles, qui est
sans danger et qui est faite au Québec : la teinture SAMAN.
On peut mélanger les couleurs comme bon nous semble. Le
résultat est superbe. Il en existe sûrement d’autres. Toutefois,
comme je l’ai utilisé pour teindre mon mobilier de chambre
à coucher, je vous la recommande.
• Votre enfant a plusieurs jouets à piles ? Investissez dans des
piles rechargeables qui sont aussi recyclables. Lorsqu’elles ne
fonctionneront plus, vous pourrez ensuite les retourner aux
endroits qui les récupèrent.
• Réutilisez les solvants. Ils peuvent servir plusieurs fois, parce
que les résidus qui s’y trouvent se déposeront dans le fond.
• Utilisez toute la quantité du produit que vous avez acheté.
• Conservez toujours le produit dans son emballage d’origine
afin de bien l’identifier.

Déchets électriques et électroniques


La Politique québécoise n’a pas fixé d’objectif de recyclage ou d’éli-
mination des appareils électriques et électroniques. Néanmoins,
cela ne vous justifie pas de les jeter à la poubelle. Ces appareils
renferment souvent des matières nuisibles pour notre santé et
l’environnement.
Avez-vous un ordinateur à la maison ? Un téléviseur ? Un
magnétoscope ? Un lecteur DVD ? Une chaîne stéréo ? Un cinéma
maison ? Un téléphone ? Un cellulaire ? Un télécopieur ? Un four à
micro-ondes ? Un nombre toujours croissant de ménages québé-
cois possède ces appareils et, parfois même, en double ou en

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Que faire du reste de nos déchets?

triple. La durée de vie moyenne de ces


appareils est brève. Un ordinateur a une
durée de vie moyenne de trois ans et demi
et un cellulaire, de moins de deux ans.
Voici quelques chiffres qui illustrent
l’équipement des ménages québécois en
2003 :
• 99,2 % avait un téléviseur ;
• 92 % avait un four à micro-ondes
(contrairement à 0,7 % en 1976 et
26,7 % en 1986) ;
François Parent
• 96 % avait un téléphone ;
• 44,7 % avait un téléphone cellulaire ;
• 73,9 % avait un lecteur de disques compacts ;
• 43,9 % avait un lecteur DVD ;
• 89 % avait un magnétoscope ;
• 59,5 % avait un ordinateur personnel (contrairement à
seulement 19 % en 1993).
La popularité de ces appareils et l’évolution continue de la
technologie génèrent une demande sans cesse croissante et un
renouvellement de plus en plus rapide des appareils. Pensez
aux magnétoscopes. Les premiers, lourds et de taille démesurée,
servaient au visionnement de films à la maison ; ils étaient offerts
en deux technologies, l’une BETA, l’autre, VHS. Lequel était le
meilleur ? Certains diront BETA pour la qualité de l’image et
d’autres, VHS. Mais cette concurrence, à la fois technologique
et commerciale, a engendré beaucoup de déchets. Quelques
années plus tard, la technologie BETA est devenue désuète et
le mode VHS a remporté la palme. Par conséquent, toutes les

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

familles qui avaient un vidéo BETA ont dû s’en défaire. Quelques


années plus tard, la technologie des DVD est née et elle domine
encore aujourd’hui. La technologie avance à un rythme fulgurant
et occasionne beaucoup de déchets, puisqu’il faut remplacer les
appareils devenus obsolètes. Il en est de même pour les consoles
de jeux, quelle que soit la marque de commerce (Atari, Coleco,
Intellivision, Sega, Nintendo, PlayStation, Xbox…), les ordinateurs,
les écrans géants et les écrans à plasma, les téléviseurs. D’ailleurs,
il en coûte dorénavant moins cher d’acheter un nouvel appareil
que de le faire réparer. Hélas !
Tous ces appareils sont loin d’être inoffensifs. Quand vous
examinez votre appareil, vous y voyez surtout du plastique, du
métal et du verre ; or, à l’intérieur, il contient des métaux lourds
comme le plomb, le mercure ou le cadmium qui, même en petites
quantités, sont très nocifs pour notre santé et l’environnement.

L es métaux lourds , votre santé


et l ’ environnement
Le plomb et le mercure comptent parmi les principaux métaux lourds que l’on
utilise dans la fabrication d’objets courants. Lorsque ces métaux sont libérés dans
la nature, ils peuvent se répandre dans les eaux souterraines, les sols et la nappe
phréatique. Lorsque les appareils électroniques sont enfouis, ils en viendront à se
briser à force d’être compactés et libéreront alors des substances dangereuses.
Si le site d’enfouissement n’a pas de géomembrane qui empêche les eaux de
s’écouler dans la nature en les dirigeant vers une station de traitement, les métaux
parviennent à se glisser jusqu’au cours d’eau et à la nappe phréatique. De même,
l’incinération des produits est tout aussi dommageable, car les vapeurs et les
cendres resteront dans l’atmosphère.

136

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Que faire du reste de nos déchets?

Plomb
Le plomb est un métal bioaccumulable, parce qu’il s’accumule dans un organisme
vivant. À long terme, il peut entraîner des problèmes de santé autant chez l’être
humain que chez les animaux. Il s’attaque principalement au système nerveux,
lui causant des désordres moteurs, ainsi qu’aux reins et au sang ; il peut même
provoquer le cancer. Il pénètre dans l’organisme par les voies respiratoires, la peau
et l’ingestion.
Le plomb est utilisé en soudure, mais surtout dans la fabrication d’écrans
de télévision et d’ordinateurs à rayons cathodiques où des pigments de plomb
sont ajoutés au verre pour empêcher l’exposition aux rayonnements. Lorsqu’il
est enfermé dans les tubes à rayons cathodiques, le plomb est sans danger pour
l’homme. Par contre, lorsqu’un écran est enfoui, la pression des autres déchets
provoque l’éclatement des tubes cathodiques, entraînant ainsi la libération du
plomb.

Mercure
Vous avez sûrement déjà entendu parler des poissons contaminés au mercure.
Les poissons prédateurs vivent plus longtemps et finissent par avoir de grandes
quantités de mercures dans leur organisme car, tout comme le plomb, le mercure
est bioaccumulable. Alors, si vous mangez ces poissons pollués, le mercure qu’ils
contenaient s’infiltrera dans votre corps.
Même s’il existe naturellement dans l’environnement, le mercure, en grande
quantité, peut avoir une incidence sur la santé des organismes vivants. Il existe
trois formes chimiques de mercure :
• le mercure élémentaire est liquide et argenté, c’est celui qui a été inséré dans
le thermomètre. Si vous en avez déjà brisé un, vous avez sûrement été fasciné
par les petites boules brillantes et argentées qui se promènent partout. Vous
ne vous êtes sûrement pas rendu compte qu’elles dégageaient une vapeur, car
elle est incolore et inodore.
• le mercure inorganique se forme lorsque le mercure élémentaire est combiné
à d’autres éléments comme le soufre, le chlore ou l’oxygène. Cette combinaison
crée des composés connus sous le nom de sels de mercure.

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

• le mercure organique est le plus nocif, il se forme lorsque le mercure élémentaire


est combiné à du carbone. Il est aussi connu sous le nom de méthylmercure.
L’absorption du mercure peut se faire par voie respiratoire, par ingestion et
par la peau. Les personnes qui sont exposées à des niveaux élevés de mercure
peuvent connaître des problèmes de santé allant de l’éruption cutanée à l’anomalie
congénitale. Le décès peut aussi survenir lors d’un empoisonnement radical.
En plus d’entrer dans la fabrication de produits électroniques (surtout dans les
relais), le mercure est utilisé pour la production d’une panoplie d’objets tels que
piles miniatures, tubes fluorescents, cosmétiques, thermomètres, commutateurs de
thermostat, baromètres et même certains amalgames dentaires. Par ailleurs, la
plupart de ces objets peuvent être fabriqués sans l’addition de mercure. Informez-
vous chez le détaillant.

Que faire d’un appareil désuet ?


S’il est encore en bon état, vérifiez si quelqu’un de votre entou-
rage serait heureux d’en faire l’acquisition. Vous pouvez aussi véri-
fier auprès d’organismes sans but lucratif (OSBL), ils reprennent
parfois des appareils électriques et électroniques qui sont encore
fonctionnels.
S’il ne fonctionne plus, vérifiez s’il est possible de le réparer.
Sinon, informez-vous auprès des fonctionnaires de votre munici-
palité s’il existe des entreprises de récupération pour ces appa-
reils. En général, les éco-centres et les déchetteries les reprennent
pour ensuite les remettre aux récupérateurs.
Voici quelques noms d’organismes et d’entreprises qui repren-
nent de vieux appareils électriques et électroniques.
Ordinateurs pour les écoles du Québec (OPEQ) : est un orga-
nisme sans but lucratif qui reprend sans frais les ordinateurs usagés
des gouvernements provincial et fédéral et des entreprises privées

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Que faire du reste de nos déchets?

pour les redistribuer gratuitement dans les écoles et les bibliothèques.


Pour plus d’informations, composez le : 1 877 350-3244 ou consultez
son site Internet à l’adresse http://www.opeq.qc.ca
Espace Bell : Les magasins Espace Bell reprennent les télé-
phones cellulaires, les remettent en état de fonctionner et les
donnent à des organismes de bienfaisance. C’est ainsi qu’un grand
nombre de ces appareils, une fois remis à neuf, sont distribués à
130 maisons d’hébergement pour femmes dans quatre provinces
canadiennes et dans les Territoires du Nord-Ouest.
CFER (Centres de formation en entreprise et récupération) :
Ces centres récupèrent aussi les appareils informatiques. Ils offrent
une formation professionnelle aux jeunes adultes en réinsertion
sociale. Pour obtenir les coordonnées des différents établisse-
ments membres du réseau québécois des CFER, visitez le site
Internet http://www.uqtr.ca/chaire_cfer/reseau/index.htm
Si vous décidez de vous départir de votre ordinateur, vérifiez
auprès du fabricant s’il le reprend. La plupart des grands fabricants
d’ordinateurs offrent divers services pour récupérer vos ordina-
teurs. Par exemple, IBM offre un service de gestion du matériel
informatique pour les moyennes et grandes entreprises. Canon,
Dell, Hewlett-Packard (HP) et IBM reprennent aussi le matériel
informatique moyennant des frais.
Que faire d’un vieil appareil récupéré ?
Préalablement, il faut évaluer l’état dans lequel il se trouve. S’il est
encore réutilisable, il sera réparé, mis à niveau si nécessaire, et
ensuite revendu comme usagé. Malheureusement, il y a tellement
d’appareils usagés que certains magasins ont cessé de les reprendre
car, tout comme dans le secteur des vêtements, certains appareils
électroniques sont vendus à des prix tellement bas qu’on préfère en
acheter un neuf plutôt qu’un usagé revendu au même prix.

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

Si un vieil appareil est jugé désuet ou irréparable, il sera


démonté. Toutes ses composantes seront triées selon sa matière
première, un vrai travail de moine. Même les différents types de
métaux seront séparés, cuivre, aluminium ou métaux précieux.
Par la suite, chacune des matières sera vendue à un recycleur.
Certaines pièces pourraient être réutilisées, comme les puces des
circuits imprimés, mais la majorité d’entre elles seront dirigées
surtout vers le recyclage.

Pneus
Saint-Amable, Québec, 16 mai 1990, vous vous
en souvenez ? Un énorme incendie qui a brûlé
3,5 millions de pneus en six jours. Une facture
de décontamination qui s’élève à 12 millions
de dollars ! Quelques mois plus tôt, le 12 février
1990, à Hagersville, en Ontario, 12,6 millions
de pneus ont brûlé durant 17 jours. À l’époque,
plus de 1 700 personnes ont dû être évacuées.
Triste constat, mais l’être humain a parfois
Marlène Hutchinson besoin de catastrophes pour s’ouvrir les yeux…
La récupération des pneus
Antérieurement à ces deux événements,
Quantité valorisable : 8 000 000 équivalent pneus automobile (EPA)
les vieux pneus étaient entreposés dans
des lieux à ciel ouvert, tous entassés les
uns contre les autres. À la suite de ces
deux graves incendies, les sites ont été
sécurisés et les pneus sont regroupés en
îlots clôturés pour empêcher un feu de se
répandre sur tout le site comme cela s’est
Quantité
récupérée :
produit en 1990. Le gouvernement québé-
6 900 000 EPA cois a alors mis en place des règlements
(86 %)
interdisant l’entreposage de nouveaux
pneus, créé un système de récupération
Taux visé pour 2008 : 85 % (objectif déjà atteint)
des pneus usés, financé des recherches
Données de 2004

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Que faire du reste de nos déchets?

pour trouver des solutions de recyclage des


pneus usés et, enfin, s’est donné comme
mission de vider tous les sites d’entrepo-
sage de vieux pneus d’ici 2008. C’est dans
la foulée des changements survenus en
1999 qu’a été mis en vigueur le droit envi-
ronnemental de 3 $ à l’achat de chaque
pneu neuf. Lorsque vous achetez un véhi-
cule neuf, vous devez débourser 15 $ de
plus pour les cinq pneus, incluant le pneu
de rechange qui est rangé dans le coffre. À
quoi sert cet argent ? Il permet de financer Marlène Hutchinson

la récupération des pneus usés, la vidange des lieux d’entreposage


ainsi que la recherche et le développement de nouvelles technologies
de recyclage. Mais ce n’est qu’à l’achat de pneus neufs qu’on doit
payer ce droit. Certains garagistes profitent parfois de l’ignorance des
consommateurs pour duper leurs clients. Soyez attentif !
En 2000, on estimait le nombre de pneus abandonnés à
25 millions. Aujourd’hui, il existe encore 663 lieux d’entrepo-
sage « officiels » répertoriés au Québec. Je dis officiel, car il existe
encore des endroits que certaines personnes utilisent comme
lieux d’entreposage. Un jour que je me promenais dans le bois
en compagnie de mon petit chien, j’en ai découvert un. Je ne
comprends pas qu’il y ait des personnes qui prennent la peine
de faire un détour en forêt en conduisant un véhicule tout-terrain
(VTT), puisque ce n’est pas vraiment possible de s’y rendre en
automobile ou encore moins en camionnette pour y laisser des
vieux pneus et autres déchets semblables…
À la suite de ces catastrophes, le Québec s’est réveillé.
Plusieurs sites ont été vidés et des recherches ont été effectuées
pour découvrir la meilleure manière d’utiliser les pneus usés.
Jusqu’à maintenant, 671 sites de petite dimension et sept de
grande étendue ont été vidés. Ce sont 25 millions de pneus qui
ont eu droit à une nouvelle vie.
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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

Les pneus abandonnés sont des endroits propices aux insectes porteurs de virus.
Marlène Hutchinson

En plus de constituer une menace d’incendies, les sites


d’entreposage causent aussi d’autres problèmes. Avez-vous déjà
laissé un pneu à côté du garage durant quelques mois ? S’il n’était
pas couvert, l’eau s’est confortablement installée dans le creux
du pneu pour devenir stagnante, très difficile à enlever (j’ai
­malheureusement déjà fait l’expérience sans vraiment le vouloir !)
et, finalement, se transforme en un endroit de prédilection pour
la nidification des moustiques. Ah ! ces petites bestioles qui nous
piquent et nous transmettent des maladies comme le virus du
Nil occidental… ce qu’on les aime ! Imaginez maintenant un site

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Que faire du reste de nos déchets?

qui contient une centaine et même des milliers de pneus qui ne


bougent pas, où les moustiques peuvent faire la fête sans être
dérangés ! C’est pourquoi, en 2001, RECYC-QUÉBEC a mis en
place un système de surveillance et de suivi des lieux d’entrepo-
sage de pneus. Une firme spécialisée effectue des tests pour véri-
fier la présence du virus du Nil dans les sites d’entreposage et les
résultats sont toujours négatifs, ce qui est une bonne nouvelle.
Lorsqu’on examine un pneu, on peut penser qu’il ne s’agit
que de caoutchouc. Détrompez-vous ! Les pneus résultent d’une
technologie très sophistiquée et plusieurs ingrédients sont néces-
saires à leur fabrication. Voici la recette courante pour fabriquer
un pneu très populaire, le pneu toutes saisons P195/75/R14 pour
véhicule de tourisme, ce pneu pèse 9,5 kg (21 lb) :
• 1,8 kg (4 lb) de 8 types de caoutchouc naturel ;
• 2,3 kg (5 lb) de 8 types de noir de carbone ;
• 0,5 kg (1 lb) de câblé d’acier dans les ceintures ;
• 0,5 kg (1 lb) de polyester et de nylon ;
• 0,5 kg (1 lb) de tringle d’acier ;
• 1,4 kg (3 lb) de 40 types de produits chimiques, de cire,
d’huiles, de pigments, etc. ;
• 2,7 kg (6 lb) de 5 types de caoutchouc synthétique.
Contrairement au caoutchouc naturel qui vient d’un arbre
(hévéa), le caoutchouc synthétique est, lui aussi, un produit dérivé
du pétrole !
Que fait-on des vieux pneus ? Selon leur état, ils sont remoulés,
recyclés ou valorisés.

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

Remoulage des pneus


Le remoulage peut se faire lorsque le pneu est très peu endom-
magé, bien qu’il puisse être réutilisé. Un pneu remoulé a simple-
ment été recouvert d’une nouvelle couche de caoutchouc et a
subi une nouvelle cuisson pour obtenir une bonne adhérence. Ne
vous inquiétez pas, ces pneus sont aussi sécuritaires que les neufs.
Depuis que l’on a commencé à récupérer des pneus, 500 000
d’entre eux ont été remoulés.
Recyclage des pneus
Comme vous l’avez constaté, la fabrication d’un pneu nécessite
plusieurs ingrédients. En conséquence, son recyclage est d’autant
plus complexifié. Une fois le pneu déchiqueté, ses fragments se
baladent alors sur un tapis roulant où des aimants très puissants
y sont suspendus afin d’attirer l’acier que contenaient les pneus.
Les fibres de polyester et de nylon sont enlevées par aspiration.
Lorsqu’il ne reste que le caoutchouc et les autres produits chimi-
ques amalgamés dans le caoutchouc, celui-ci est broyé en des
segments de différentes tailles en tenant compte du produit final
qu’on veut créer.
Que peut-on fabriquer avec du caoutchouc recyclé ?
• Des tapis (étables, écuries, arénas, salles d’entraînement,
salles de jeu) ;
• des sous-tapis ;
• des dos d’âne ;
• des panneaux d’insonorisation ;
• des bacs à fleurs ;
• des garde-boue pour les véhicules ;
• des roues pour les bacs roulants ;

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Que faire du reste de nos déchets?

• des étuis et porte-documents.


• Et j’en passe… !
Valorisation énergétique
La valorisation énergétique représente l’ultime solution pour les
pneus usés. Elle est surtout utilisée avec les vieux pneus prove-
nant des sites d’entreposage. On a recours à ce procédé seule-
ment lorsque les pneus sont trop vieux et que la qualité laisse à
désirer. Comme les pneus sont en partie dérivés du pétrole, ils
constituent un combustible de remplacement très intéressant pour
les grandes cimenteries. Ciment Saint-Laurent à Joliette, Lafarge
Canada à Saint-Constant et Ciment Québec à Saint-Basile-de-
Portneuf utilisent ces pneus comme combustible. Mais, n’essayez
pas cette méthode à la maison ! Le pneu doit être chauffé à très
hautes températures pour éviter un autre Saint-Amable. Lorsqu’un
pneu brûle à faible température, il n’est pas entièrement consumé,
ce qui produit des particules toxiques dans les nuages de fumée
noire qui s’en échappent. Dans les cimenteries, la combustion se
fait à très haute température et le pneu peut donc brûler complè-
tement. De plus, des inspections régulières sont effectuées afin de
vérifier les émanations qui s’échappent des cheminées et s’assurer
qu’elles ne soient pas plus nocives que celles qui proviennent des
autres combustibles fossiles utilisés.
Que faire de vos vieux pneus ?
Depuis 2000, le Québec s’est doté d’un règlement interdisant l’en-
fouissement et l’incinération des pneus. Même qu’il est interdit
d’accepter des pneus usés en provenance de l’extérieur de la
province.
C’est le mois de juillet. Et pourtant, votre voiture est toujours
chaussée de pneus d’hiver. Ce n’est pas très sécuritaire. Vous
pensez que, de toute façon, ils ne serviront plus l’hiver suivant.
Lorsque vous irez au garage pour les remplacer, laissez-y vos

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

vieux pneus. Il ne vous en coûtera pas un sou et vous vous


assurez ainsi qu’ils seront recyclés.
Si vous êtes comme moi, dès la fin de la saison estivale, vous
changez vos pneus d’été pour des pneus d’hiver qui sont à coup
sûr beaucoup plus sécuritaires. La plupart du temps, je ne pense
pas à examiner l’état des pneus d’été avant la fin de l’hiver pour,
malheureusement, me rendre compte que je devrai en acheter des
neufs. Étant trop paresseuse pour me déplacer, je les ai entassés
sur le côté de notre garage jusqu’au jour où j’ai décidé de les
remettre au garagiste de notre quartier, qui a accepté aimablement
de nous en défaire. Une solution simple, mais combien efficace.
Il existe plus de 9 000 points de récupération de pneus
répartis dans tout le Québec. Alors, il n’y a aucune raison de les
laisser dépérir dans la nature, puisqu’ils ne se décomposent pas
et que, de surcroît, ils n’embellissent pas le paysage.

Résidus de construction, de rénovation


et de démolition (CRD)
En regardant pousser comme des champignons les centres de
rénovation tels que Home Dépôt, Rona et Réno-Dépôt, on ne
peut qu’en déduire que la rénovation est en vogue au Québec.
Si vous avez déjà fait des rénovations, vous savez comme moi
(qui ai rénové presque toute une maison !) que cela occasionne
beaucoup de déchets. En 2005, les dépenses dans le secteur de la
construction résidentielle s’élevaient à 17 milliards de dollars ! Selon
l’Association provinciale des constructeurs d’habitations du
Québec (APCHQ), les dépenses reliées à la rénovation résidentielle
devraient atteindre 11,3 milliards de dollars en 2006 !
Même la téléréalité québécoise s’y est intéressé en produisant
l’émission Ma maison RONA dans laquelle deux couples déman-
tèlent une maison complètement (ou presque) pour la refaire à
neuf : de la vraie CONSOMMATION, car tous les matériaux sont

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Que faire du reste de nos déchets?

neufs, même les meubles le sont. Heureusement, une équipe


a récemment prêté attention à l’environnement en réutilisant
plusieurs matériaux ; elle a même intégré certaines technologies
vertes telles que le système de récupération de chaleur, le toit vert,
les appareils Énergy Star, etc. Bien sûr, la réutilisation requiert un
peu plus de temps et de planification, mais le résultat en vaut la
peine : souvent, tout est plus beau et moins cher.
Il existe également deux autres séries télévisuelles : Les artisans
du rebut global et Les citadins du rebut global. Elles ont cepen-
dant rejoint moins de téléspectateurs. Au cours de la première
série, les artisans devaient construire une maison complète à
partir de rebuts seulement. Avec un maigre 15 000 $ en poche,
les cinq idéalistes ont réussi. On peut même aller visiter l’œuvre
située au sommet du mont Arthabaska. Quant à la seconde série,
en n’ayant encore que 15 000 $ en poche, cinq autres personnes
devaient rénover un immeuble abandonné dans le centre-ville de
Montréal. Défi réussi ! En regardant ces émissions, vous découvrez
qu’il existe de petits trésors cachés un peu partout, même dans
les poubelles. Il suffit d’ouvrir les yeux.

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

Vous avez décidé de rénover, c’est-à-dire que vous démolirez et


que vous reconstruirez. Un conseil important : vérifiez ce que vous
pouvez réutiliser avant de démolir. Si vous avez des murs ou des
planchers en bois, cette matière est facilement réutilisable. Il suffit
parfois d’un petit coup de sablage, de vernis et le tour est joué !
Vous trouvez votre maison trop petite ; vous désirez lui donner
une « rallonge » ? Demandez à l’architecte de concevoir un agran-
dissement qui respecte la dimension des matériaux. Comment y
parvenir ? À titre d’exemple, la feuille de gypse mesure générale-
ment 4 sur 8 pi ou 4 sur 10 pi ; alors, si vous construisez une pièce
de 14 sur 10 sur 8 pi de hauteur, vous aurez d’énormes pertes,
car il est préférable de tirer les joints en utilisant des feuilles de
gypse complètes. Alors, vous auriez intérêt à construire une pièce
de 16 sur 10 sur 8 ou 10 pi de hauteur, quoique, bien entendu,
il faut tenir compte aussi d’autres facteurs comme les fenêtres,
l’espace de terrain disponible, la présence des voisins, etc. Mais
je crois que vous avez compris le principe. Par conséquent, véri-
fiez la dimension des matériaux et essayez de produire le moins
de pertes possible. Pour faciliter le démontage et la réutilisation,
pensez à utiliser des vis à la place des clous et à éviter le plus
possible l’utilisation de la colle ou d’autres produits adhésifs.
Lorsque vous rénovez, vous devez aussi vous méfier de la
présence de produits toxiques. Certains matériaux qui étaient
autrefois employés en construction sont de nos jours considérés
dangereux pour la santé. Ainsi en est-il de l’amiante qui a servi
d’isolant jusqu’en 1980. Principalement utilisé pour la construc-
tion d’immeubles à bureaux, de bâtiments publics et d’écoles, il a
parfois tenu lieu d’isolant dans l’entretoit des maisons. S’il y en a
chez vous, je vous suggère de faire appel à une firme spécialisée
pour son enlèvement. Ne risquez pas de nuire à votre santé pour
économiser quelques dollars. En plus, l’entreprise saura comment
disposer adéquatement du matériel. Deux soucis en moins :

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Que faire du reste de nos déchets?

Q ue faire avec des CRD ?

Matières Réutilisation Recyclage


Défrichement et excavation Replanter les arbustes ; Transformer les arbres en bois d’œuvre ;
du chantier déchiqueter la végétation et l’utiliser composter ;
Terre arable, déblais, arbres, comme paillis lors du terrassement. recycler pour l’utiliser comme litière pour
souches et broussailles. animaux, paillis ou combustible.
Bois Transporter le bois qui reste vers Recycler pour en faire d’autres matériaux
Palettes, matériaux de d’autres chantiers ; tels que panneaux d’aggloméré, litière,
construction et bois envoyer les palettes à une installation absorbant, recouvrement ;
d’excavation du chantier de réparation ; Note :
réutiliser le bois d’œuvre récupéré lors La plupart des entreprises acceptent le bois
de la déconstruction. qui contient des clous, des agrafes et des
attaches.
Métaux ferreux Transporter le reste du matériel Marché important de récupération
et non ferreux au prochain chantier. et recyclage.
Acier de charpente, poteaux et
rails d’acier, système électrique
et mécanique, solins, revêtement
d’aluminium, barre d’armature.

Asphalte Peu de réutilisation possible, sauf Potentiel à développer.


Matériaux de pavage, bardeaux le pavage qui peut être concassé et
de toiture, agents de scellement réutilisé.
pour les fondations, certains
types de carreaux de plancher.

Carton ondulé Utiliser les emballages pour d’autres Très répandu, peut fabriquer plusieurs
Emballage des matériaux matériaux sur le chantier nouveaux produits.

Cloisons sèches Leur état n’est pas propice à la Potentiel à développer.


et panneaux de gypse réutilisation.

Béton Utiliser les blocs de béton pour d’autres Concassés, ils peuvent servir de granulats
Construction de la structure, chantiers. dans les couches de base des routes ou
du pavage pavages.

Maçonnerie Utiliser les briques pour d’autres


Briques chantiers.
Note :
Certaines briques anciennes ont une
grande valeur architecturale.

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v o s d é c h e t s e t v o u s  ! U n g u i d e p o u r c o m p r e n d r e e t a g i r

Matières Réutilisation Recyclage


Matière de plastique Les codes du bâtiment ne permettent La majorité des résidus de plastique sont
et de vinyle généralement pas la réutilisation des recyclables, mais ils doivent être triés par
Emballages, carreaux pour pare-vapeur de polyéthylène. type.
plancher, revêtement, tuyaux et Matières difficilement réutilisables.
pare-vapeur.
Autres matériaux Les matériaux qui sont en bon état Vérifier avec les entreprises de récupération
de construction peuvent être réutilisés sur place ou si ces matières peuvent être recyclées.
Tuiles, matériel électrique, servir à un autre chantier.
portes, fenêtres, carreaux pour
plafond, parois, tapis, matériel
isolant, équipements sanitaires,
matériaux de finition et
matériaux pour toiture.

votre santé et les déchets. Le plomb est un autre exemple éloquent


de résidu de construction dangereux. Il était jadis utilisé dans les
peintures à l’huile. Comme il y a de ça plus de 50 ans, il y a fort
à parier qu’il s’en trouve encore quelques traces sur vos murs. Si
toutefois vous croyez en avoir, contactez votre municipalité pour
savoir comment vous en départir adéquatement.
En 2004, les résidus de CRD représentaient 31 % des
matières résiduelles générées au Québec. Une gestion efficace
des résidus pendant la réalisation de projets de CRD permet à
la fois de protéger l’environnement et d’économiser grandement.
Contrairement à ce que l’on peut penser, 90 % des résidus de CRD
peuvent être détournés de l’élimination par le recyclage ou la
valorisation. Il existe un large éventail de produits que l’on peut
fabriquer à partir de matériaux de construction recyclés. Si vous
prévoyez construire un bâtiment ou en confier la construction
à un entrepreneur général ou rénover ou même démolir, voici
comment tirer profit de vos résidus de CRD.
Actuellement, le marché québécois démontre qu’il possède
la compétence nécessaire pour la réutilisation et le recyclage
des résidus de bois, des agrégats et des résidus métalliques. Par

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Que faire du reste de nos déchets?

Marlène Hutchinson
contre, il faut continuer la recherche pour découvrir la manière
de réemployer ou de recycler certaines matières comme le gypse
et les bardeaux d’asphalte, qui sont des matières fréquemment
utilisées dans la construction résidentielle.
Si vous avez des résidus de CRD dont vous voulez vous
départir, vous pouvez vous adresser à une cinquantaine d’en-
treprises privées de récupération sur le territoire québécois. Près
des deux tiers de ces récupérateurs et recycleurs sont concentrées
dans les régions de la Montérégie, de l’Estrie et de Montréal.
Comme il s’agit d’un domaine en pleine expansion, de plus en

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v o s d é c h e t s e t v o u s  ! U n g u i d e p o u r c o m p r e n d r e e t a g i r

plus d’entreprises devraient voir le jour d’ici les prochaines années


dans les autres régions du Québec.
Il existe aussi plus de 75 points de dépôt où vous pouvez
laisser vos résidus. Les éco-centres et les déchetteries les recueillent
pour ensuite les envoyer au recyclage. Vous pouvez aussi vérifier
auprès de votre municipalité, car certaines villes acceptent les
résidus de CRD au garage municipal.
Vous pouvez également consulter le Répertoire québécois
des récupérateurs, recycleurs et valorisateurs sur le site Internet
de Recyc-Québec pour obtenir une liste des intervenants dans
ce secteur : http://www.recyc-quebec.gouv.qc.ca/client/fr/reper-
toires/rep-recuperateurs.asp
Quelques conseils :
• utilisez des matériaux durables qui nécessitent moins
d’entretien ;
• utilisez des matériaux plus classiques, qui ne se démodent
pas (comme le bois) ;
• vérifiez quels matériaux sont recyclables avant d’en faire
l’achat ;
• utilisez des matériaux qui ne requièrent pas de colle ou
d’autres adhésifs ;
• planifiez adéquatement la déconstruction afin de récupérer
un maximum de matériaux qui peuvent être réutilisés ;
• recherchez des matériaux de construction et des accessoires
d’occasion. Vous pourrez donner un charme fou à un meuble
neuf simplement en le parant de vieilles poignées.

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Ch a pi t re 8

Que faire s’il en reste encore ?

Je crois avoir cerné presque toutes les catégories d’objets qui


peuvent être recyclés ou valorisés. Au cours des prochaines
années, si vous mettez en pratique tous les conseils que je vous
propose dans ce livre, votre sac poubelle, qui est ordinairement
destiné à l’élimination, aura perdu 80 % de son poids habituel.
C’est donc dire que vous aurez quand même un maigre 20 % qui
devra être éliminé. N’ayez crainte ! Les technologies se dévelop-
pent rapidement et plusieurs produits qui ne peuvent être recyclés
aujourd’hui le seront probablement demain. Il faut garder l’œil
ouvert et rester attentifs. Quand vous recevez de l’information de
votre municipalité, lisez-la consciencieusement. Il arrive que de
nouveaux produits soient acceptés dans le bac de récupération.
Il n’y a pas toujours une grande fête pour souligner l’arrivée de
ce nouveau venu…
Je suis convaincue qu’il y aura toujours un certain pourcen-
tage, si minime soit-il, de nos déchets qui devront être éliminés
dans un site d’enfouissement ou dans un incinérateur. Désolée
pour les personnes qui habitent près d’un de ces sites ! Pourquoi
l’élimination existera-t-elle toujours ? Parce que nous, êtres
humains, sommes des consommateurs et ne changerons pas du
tout au tout en une seule génération. D’ailleurs, les objets que
nous consommons sont parfois très difficiles à recycler… Il n’y a

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

qu’à penser aux couches jetables. Les statistiques le confirment,


95 % des familles québécoises utilisent maintenant des couches
jetables, faites de pâte de papier, de plastique et de produits
chimiques. Un enfant utilisera entre 5 000 et 7 000 couches jeta-
bles durant les deux premières années de sa vie. Ces chiffres
représentent plus d’une tonne. Certaines industries se sont déjà
penchées sur ce problème et essaient de découvrir des technolo-
gies qui favoriseront le recyclage des couches.
En tant qu’individus et société, nous devons faire des choix.
Avant de tenir quelque chose pour acquis, il serait bien de penser
à l’avenir, ne serait-ce qu’un petit peu… Vous voudrez bien m’ex-
cuser de faire encore montre d’insistance en parlant à nouveau
des couches jetables, mais le constat est là : tous les parents ou
presque les utilisent. Alors, vous vous faites la réflexion, pourquoi
pas moi ? Pourtant, avant l’invention de la couche jetable en 1950,
tout le monde utilisait les couches en coton, forcément réutilisa-
bles. C’est plus simple d’utiliser une couche une seule fois et de la
mettre à la poubelle ensuite. C’est vrai, mais les couches jetables
coûtent plus cher et les entreprises qui les fabriquent en tirent
grand profit ! Cet exemple vaut pour tous les autres objets jetables,
tels que rasoirs, stylos, briquets, vaisselle, piles, cellulaires (il en
existe déjà aux États-Unis), etc. Ils sont tous jetables, à utilisation
limitée et destinés à l’élimination en fin de parcours…
Pour clore ce chapitre, voici d’autres endroits où vous pouvez
donner certains biens dont vous ne voulez plus et qui ne font pas
partie des catégories qui ont été abordées dans un des chapitres
précédents. De même, si vous décidez de vous départir d’autres
objets qui n’ont pas été mentionnés dans ce livre, je vous invite à
contacter votre municipalité ou à consulter le site de Recyc-Québec
pour connaître la meilleure façon de s’en défaire en appliquant le
principe des 3RV (réduire, réutiliser, recycler et valoriser).

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Que faire s’il en reste encore?

CD-ROM
Plastique D.C., à Granby, transforme les vieux CD (musique ou
informatique) en granules de plastique. Il faut simplement les
leur envoyer. Pour plus d’informations, contactez-les au 450 777-
7555 ou au 1 800 643-3933.

Quantité d’objets encore utilisables


Freecycle est un réseau Internet tout à fait gratuit qui vous permet de
dresser une liste d’objets que vous voulez donner. La personne inté-
ressée vous contactera directement. C’est très simple d’utilisation et
vous y dénicherez de vrais petits trésors ! Visitez le www.freecycle.
org pour plus d’information.

Cèdres
Vous venez de tailler vos cèdres ? Contactez une entreprise qui
recycle le cèdre. Habituellement, l’entreprise ramasse vos bran-
ches et résidus de coupe gratuitement chez vous. Ces entreprises
transforment les résidus de cèdre en huile. Pour en trouver une,
regardez dans les Pages JaunesMC de votre région sous la rubrique
« recyclage-service ».

Véhicule automobile
Vous vous êtes enfin décidé à vous débarrasser de votre vieille
minoune. Vous pouvez en faire don à divers organismes qui la
revendront afin de recueillir des fonds qui serviront à financer
différents programmes. Vous aurez même droit à un reçu d’impôt !
La Fondation canadienne du rein a mis en place le programme
Auto-Rein. Si vous avez un véhicule à leur donner, vous pouvez
téléphoner au 1 888 228-8673.

Lunettes
Votre vue a baissé ? Vous avez eu une chirurgie au laser et ne
désirez plus porter vos vieilles lunettes ? La majorité des cliniques
d’optométrie, si elles sont membres de l’Association canadienne des

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

optométristes, les reprennent pour les donner au Club Lions. Les


lunettes usagées seront nettoyées, réparées et classées par correc-
tion. Elles seront ensuite distribuées gratuitement aux personnes qui
en ont besoin par des volontaires Lions ou par d’autres associations
qui organisent des missions dans les pays en développement.

Jouets, livres, cassettes, disques et instruments


de musique
Les enfants grandissent vite et se lassent rapidement de leurs
jouets ? Vous n’en pouvez plus d’écouter vos disques vinyle
33 tours de Pat Benetar ? Malgré tous les cours que vous avez eu
le courage de suivre, vous êtes incapable de faire sortir un son de
votre trompette ? Trêve de plaisanterie ! Quelle que soit la raison
invoquée, vous pouvez simplement donner tous ces articles aux
organismes de votre région.
Gardez l’œil ouvert, les pompiers font une collecte annuelle
de jouets, en général juste avant Noël, pour les offrir à des enfants
dans le besoin.

Articles de sports
Pour vos vieux patins qui traînent dans votre garde-robe depuis
deux ans et qui aimeraient bien trouver quelqu’un qui les utilise-
rait, il existe deux solutions : les donner à un organisme
ou les vendre (ou même les échanger) à un magasin.
Bien sûr, les organismes seraient très contents de les
recevoir, mais si vous avez besoin de vous faire quel-
ques sous ou si vous voulez échanger vos patins à glace
pour les nouveaux patins à roues alignées, il existe des
magasins comme Sport aux puces qui font l’achat ou
l’échange de vos articles de sports, tels que skis de fond,
skis alpins, bottes de ski, planches à neige, patins, vélos,
etc. Consultez les Pages JaunesMC pour en trouver un près
de chez vous.

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Que faire s’il en reste encore?

Accessoires de maison
Une fois encore, ces articles, s’ils sont en bon état, sont repris
par des organismes communautaires. Il y a aussi l’Entraide diabé-
tique du Québec qui fait la collecte gratuitement. Vous pouvez les
contacter au 1 800 361-3504 ou visiter leur site Internet au www.
entraidediabetique.org. Les articles recueillis sont vendus au Village
des valeurs et les profils générés sont versés à Diabète Québec.

Cartouches d’imprimante
Comme mon conjoint dit toujours, l’encre est
le liquide le plus cher au monde. Il a sûre-
ment raison, si on se réfère au coût d’une
cartouche neuve et au nombre de millilitres
qu’elle contient, c’est payer cher le litre ! Je
fais le calcul suivant : une cartouche d’encre
noire contient 19 ml et son coût s’élève à
28,86 $. Si mon calcul est exact cela équivaut
à 1 518,95 $ le litre ! Bien entendu, je n’ai pas
inclus l’emballage, la cartouche elle-même,
etc. Le coût est vraiment très élevé. Je vous
fais part d’un conseil qu’un vendeur m’a donné : si la garantie de
votre imprimante est expirée, vous pouvez vous rendre à plusieurs
endroits pour faire remplir vos cartouches. Si vous aimez mieux
faire l’achat de cartouches neuves, rapportez les cartouches usagées
au magasin. La majorité de ces commerces les reprennent gratuite-
ment pour les faire recycler, informez-vous ! La Fondation Mira les
recueille aussi pour amasser des fonds afin de subventionner leurs
activités. Vous pouvez les contacter au 1 800 799-6472.

Fluorescents
Vous êtes parmi ceux qui désirent abaisser le coût de l’électricité
qu’ils consomment ? Vous avez opté pour les nouvelles ampoules
fluorescentes afin de diminuer votre consommation d’énergie ?

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

Malgré sa durée de vie très longue, elle finira bien par s’éteindre
cette ampoule ! Attention, il ne faut surtout pas la mettre à la
poubelle. Pourquoi ? C’est simple, les ampoules et les tubes fluo-
rescents contiennent du mercure ; ils sont donc des résidus domes-
tiques dangereux (RDD). Il faut les ranger avec les autres RDD. Il
existe seulement deux entreprises québécoises qui recyclent ces
ampoules. Ils en retirent le mercure et séparent le verre du métal ;
c’est une opération très délicate. Avant de jeter une ampoule à la
poubelle, assurez-vous qu’elle ne contient pas de mercure. Pour
le savoir, vérifiez ce qui est écrit sur l’emballage ; je vous confirme
d’ores et déjà que tous les fluorescents en contiennent !

Thermostats bimétalliques
Vous avez décidé de changer vos vieux thermostats bimétalli-
ques pour en installer des neufs, qui sont électroniques, plus
précis, économiseurs d’énergie, donc d’argent ? Une fois encore,
il faut faire attention. Certains anciens thermostats bimétalliques
contiennent du mercure et ne doivent pas être jetés dans les sites
d’enfouissement d’où ils peuvent contaminer l’environnement. Ils
doivent être traités comme des RDD, ce qu’ils sont d’ailleurs. Vous
ne savez pas si votre ancien thermostat contient du mercure ?
Contactez le fabricant. Grâce au numéro de modèle, il pourra
facilement vous dire s’il contient du mercure ou non.

Détecteurs de fumée
La durée de vie des détecteurs de fumée est d’environ 10 ans.
(N’oubliez pas de changer la pile deux fois par année.) Saviez-
vous que certains d’entre eux contiennent de l’américium 241,
une substance radioactive ? Il existe deux types de détecteurs.
Le premier est photoélectrique (ou optique) ; il détecte les incen-
dies à combustion lente. Vous savez les feux qui débutent par
une cigarette laissée sur le sofa. Le second, largement utilisé,
est ionique ; il détecte les incendies à grosses flammes qui se

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Que faire s’il en reste encore?

propagent rapidement et qui brûlent les matières combustibles


comme le papier dans une corbeille ou la graisse dans la
cuisine. C’est ce dernier qui contient la substance dange-
reuse. Je vous conseille de vérifier auprès des responsa-
bles de votre municipalité s’ils acceptent les détecteurs
de fumée comme RDD, même si réglementairement il est
permis de les jeter à la poubelle. Pourquoi est-il possible
de les mettre à la poubelle ? Des études effectuées par la
Commission de contrôle de l’énergie atomique démontrent
que la très petite quantité d’américium 241 que les détecteurs
de fumée contiennent n’a pas d’effets sur notre santé ou l’envi-
ronnement. Conséquemment, c’est à vous de prendre la bonne
décision : les retourner au fabricant, les traiter comme des RDD
ou les jeter à la poubelle.

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Ch a pi t re 9

Foire aux questions


sur les déchets
Je crois avoir répondu jusqu’à présent à plusieurs de vos ques-
tions concernant les déchets. Ce dernier chapitre, qui est présenté
sous la forme de questions réponses, devrait dissiper les derniers
nuages gris qui pourraient subsister. Vous y trouverez les ques-
tions les plus courantes.

Qui est Recyc-Québec ?


RECYC-QUÉBEC est une société d’État, à l’instar de la Société des
alcools du Québec (SAQ) ou d’Hydro-Québec. Créée en 1990,
elle relève du ministre du Développement durable, de l’Envi-
ronnement et des Parcs. Mieux connue sous le nom de RECYC-
QUÉBEC, elle se nomme officiellement la Société québécoise de
récupération et de recyclage. Sa mission est de promouvoir, de
développer et de favoriser la réduction, le réemploi, la récupéra-
tion et le recyclage de contenants, d’emballages, de matières ou
de produits, ainsi que leur valorisation dans une perspective de
conservation des ressources.
Ce que Recyc-Québec peut faire :
• administrer tout système de consignation ;
• réaliser des travaux de recherche ou de développement et
mettre au point ou implanter des technologies ;

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

• favoriser, par toute mesure technique ou financière


appropriée, la création et le développement d’entreprises
œuvrant dans la réduction, le réemploi, la récupération, le
recyclage ou la valorisation ;
• promouvoir, développer et maintenir des marchés pour les
contenants, emballages, matières ou produits récupérés ou
les produits issus du recyclage ou de la valorisation ;
• promouvoir, par des projets éducatifs appropriés, des mesures
de conservation des ressources, de réduction, de réemploi,
de récupération, de recyclage ou de valorisation ;
• administrer tout programme du gouvernement, de l’un de ses
ministères ou organismes, dans un domaine connexe à ses
objets ou les assister dans l’élaboration de ces programmes.
Si vous avez besoin de renseignements concernant la récupé-
ration, le recyclage, les contenants consignés ou les pneus, je vous
invite à communiquer avec l’équipe d’experts de Recyc-Québec en
composant le 514 351-7835 ou le 1 800 807-0678 (si vous résidez
à l’extérieur de Montréal). De même, si vous allez sur son site
Internet, vous y trouverez une foule d’informations, très utiles et
sur divers sujets (www.recyc-quebec.gouv.qc.ca).

D’où vient le symbole de Möbius ?


Ce symbole a été emprunté à une figure géographique inventée
en 1858 par un mathématicien et astronome allemand nommé
August Ferdinand Möbius. On peut reproduire le ruban de Möbius
en utilisant une longue bande de papier et en lui faisant subir une
torsion d’un demi-tour puis en collant les deux extrémités. On
obtient alors une surface ayant une seule face et un seul bord.
Un ruban continu, c’est un symbole parfait pour le recyclage. Il
démontre qu’un objet peut indéfiniment (ou presque) refaire la
boucle !

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Foire aux questions sur les déchets

Où puis-je me procurer un bac de récupération ?


Vous venez de déménager dans une ville qui offre le service de
récupération de porte-à-porte et l’ancien propriétaire (ou loca-
taire !) est parti en emportant son bac. Toutes vos boîtes en carton
sont vidées et vos papiers d’emballage ne vous sont plus utiles,
mais vous voulez vous assurer qu’ils soient tous recyclés même si
vous n’avez pas de bac ? Rien ne sert de paniquer ! Communiquez
avec un responsable de la récupération de votre nouvelle muni-
cipalité pour qu’on vous livre un nouveau bac ou encore que l’on
vous indique l’entreprise à contacter pour en obtenir un. Si vous
habitez Montréal, c’est simple. Rendez-vous dans un éco-quartier
muni d’une preuve de résidence et vous obtiendrez un bac de
récupération tout neuf !

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

Que puis-je déposer dans mon bac de récupération ?


Comme je l’ai expliqué au chapitre 5, les matières acceptées
diffèrent d’un centre de tri à l’autre. Voici une liste des matières
couramment acceptées dans les centres de tri. Il se peut que
d’autres matières soient acceptées. À titre d’exemple, les sacs d’épi-
cerie en plastique sont récupérés à Montréal, mais ils ne le sont
pas à Saint-Sauveur, du moins pas pour le moment. Pour vérifier
quelles matières vous pouvez déposer dans votre bac, contactez
votre municipalité.
P apier et carton
Boîtes et emballages en carton (ondulé ou plat) ;
annuaires de téléphone ;
brochures publicitaires ;
enveloppes ;
journaux ;
livres sans couverture ni reliure ;
papier de bureau ;
revues ;
sacs en papier.
Vérifiez auprès de votre municipalité si les matières suivantes sont récupérées :
Contenants de lait et de jus ;
contenants Tetra Pak (p. ex. : jus Del Monte, petits et grands formats, vin) ;
contenants Hi-Pa (p. ex. : jus Oasis, petits et grands formats).

P lastique
TOUS les contenants et les couvercles en plastique qui affichent un des symboles de
recyclage suivants : 1, 2 et 5, peu importe la couleur.
Voici des exemples :
Contenants de produits alimentaires (p. ex. : pot de margarine, contenant de vinaigrette) ;
contenants de produits d’entretien ménager (p. ex. : contenant du savon à lessive, du
shampoing et du revitalisant, du lave-vitre).
Vérifiez auprès de votre municipalité si les matières suivantes sont récupérées :
Contenants et couvercles en plastique qui affichent un symbole de recyclage 3, 4 et 7, peu
importe la couleur ;
emballage en plastique pour les couches ;
poches de lait rincées ;

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Foire aux questions sur les déchets

sacs de lait ;
sacs à pain ;
sacs d’épicerie en plastique ;
sacs pour nettoyage à sec ;
sacs pour produits alimentaires (p. ex. : légumes surgelés).

M étal
Assiettes en aluminium ;
boîtes de conserve et leurs couvercles ;
canettes d’aluminium (jus, boissons gazeuses, etc.) ;
papier en aluminium.

V erre
Tous les pots et bouteilles en verre, peu importe la couleur.
Par exemple :
bouteilles de vin ;
bouteilles de spiritueux ;
pots ou bocaux de sauces ou d’huile à cuisiner.

Pourquoi le styromousse n’est-il pas recyclable ?


En fait, il est recyclable. Le problème réside dans le fait qu’il
n’existe aucune industrie au Québec qui recycle cette matière. La
seule industrie de ce genre qui se trouve à proximité des fron-
tières du Québec est située à Mississauga, en Ontario. Les coûts
de transport seraient beaucoup trop élevés pour y envoyer notre
styromousse ; songez à la quantité qui serait exigée pour que ce
soit rentable ! Comme j’ai déjà expliqué, les centres de tri vendent
les matières à la tonne. Imaginez le volume que pourrait prendre
une tonne de styromousse ! Alors, pour l’instant, vous devez le
mettre à la poubelle ! Si jamais votre centre de tri accepte cette
matière… demandez à un des employés ce qu’ils en font, vous
serez peut-être étonné de la réponse qu’il vous donnera.
Qu’est-ce qui est en styromousse (ou polystyrène) ? Vous
connaissez bien la fameuse barquette en styromousse pour la
viande, mais saviez-vous qu’il existe d’autres produits fabriqués à

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

Contenants en styromousse
François Parent
partir de cette matière ? Tous les contenants en plastique affichant
le symbole de Möbius et le numéro 6 à l’intérieur de ce dernier,
les ustensiles et les verres en plastique en sont des exemples. Si
possible, évitez d’en acheter ou d’acheter les produits emballés
avec cette matière. Au comptoir des œufs, accordez la préférence
à ceux qui sont emballés dans le carton !

Pourquoi doit-on rincer les contenants ?


Plusieurs personnes me posent cette question. Quelques personnes
pensent même qu’en « lavant leurs déchets », elles utilisent une plus
grande quantité d’eau que si elles les mettaient directement à la
poubelle et qu’un nouveau produit serait fabriqué à partir de zéro.
Détrompez-vous. Le recyclage de l’acier, par exemple, permet de

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Foire aux questions sur les déchets

réduire la consommation d’eau de 40 % et nous économisons


90 720 litres d’eau lorsqu’une tonne de papier est recyclée ! Qu’en
dites-vous ?
La raison qui se cache derrière le rinçage de nos contenants
peut se résumer en un mot HYGIÈNE. Premièrement, le rinçage
empêche l’exhalaison d’odeurs déplaisantes dans votre bac de
récupération. Deuxièmement, il faut tenir compte des personnes
qui séparent les matières dans les centres de tri. Quoi de plus
désagréable et d’antihygiénique que de trier des objets souillés par
de la nourriture. Soulignons aussi le fait qu’il s’écoule un certain
laps de temps entre le moment où vous déposez vos matières
recyclables dans votre bac et celui où l’objet sera effectivement
trié puis recyclé. Cet intervalle est suffisamment long pour que
les aliments commencent à se décomposer, développant ainsi des
moisissures et contaminant tous les contenants et journaux qui
l’entourent. Ce qui signifie qu’il sera difficile, voire impossible,
de les recycler.

dois-je enlever les étiquettes ?


Oui et non…
Oui. Si vous voulez que le papier soit lui aussi recyclé. En effet,
lorsqu’elle demeure sur les pots, les bouteilles ou les boîtes
de conserve, l’étiquette n’est pas recyclée. Soit elle brûle,
soit elle rejoint les contaminants qui seront versés dans les
sites d’enfouissement ou les incinérateurs. Donc, si l’étiquette
est facile à enlever (qu’elle n’est pas trop collée) je vous
recommande de le faire.
Non. Qu’il s’agisse des bouteilles en verre, des boîtes de conserve
en métal ou des pots en plastique, il n’est pas nécessaire de
vous battre pour enlever les étiquettes ! Lorsque ces produits
seront recyclés, le papier brûlera ou sera enlevé lors du
procédé de décontamination.

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

dois-je enlever la fenêtre de plastique des enveloppes,


boîtes de papier-mouchoir et emballages de pâtes ?
Non. Encore une fois, lorsque le papier sera déchiqueté, les
fenêtres en plastique seront retirées. Elles constituent des
contaminants acceptables. Alors, vous pouvez vous éviter
cette tâche.

Dois-je enlever les agrafes ?


Non. Tout comme pour les fenêtres en plastique, elles seront
retirées après le déchiquetage du papier. Il n’est donc pas
nécessaire de faire ce travail. Par contre, s’il s’agit d’un
calendrier ou d’un document boudiné, il faut enlever le
boudin, qu’il soit en plastique ou en métal.

dois-je enlever les bouchons et les couvercles


des contenants ?
Oui. Pourquoi ? Parce qu’il arrive souvent que les bouchons et
les couvercles ne soient pas fabriqués avec la même matière
ou le même plastique. Un contenant (dont le contenu) qui
saute aux yeux : les hors-d’œuvre ! Tous (ou presque) dans
des contenants en verre avec
un couvercle en métal ! Avec
la quantité de matières que
les trieurs ont à séparer et la
vitesse qu’elles défilent, pas le
temps pour faire ce travail de
« débouchonnage » ! En plus,
les bouchons enlevés des
bouteilles en plastique facilitent
grandement la compression en
ballots !

François Parent

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Foire aux questions sur les déchets

François Parent

Pourquoi devons-vous bien séparer nos matières


recyclables ?
Il est important de déposer SEULEMENT les matières acceptées
dans votre bac. Ce n’est pas parce que vous y déposez un objet
qu’il sera nécessairement recyclé. Trop souvent les gens me disent,
en parlant d’une barquette en styromousse : « Je la mets dans mon
bac, ils la ramassent ». Tous les objets qui ne sont pas acceptés
au centre de tri, tels que sacs à main, meubles à patio, boîtes
à pizza souillées, articles en styromousse, photographies, vitre,
vaisselle, bonbonnes de propane et j’en passe seront acheminés
au lieu d’enfouissement sanitaire ou à un endroit sécuritaire pour

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

les RDD. Alors, pourquoi donner un surplus de travail au centre


de tri quand vous pouvez le faire à la maison ? Une règle simple,
les matières acceptées dans les centres de tri sont majoritairement
des contenants ou des emballages, incluant, bien sûr, tous les
journaux et les magazines.

Pourquoi dois-je séparer le papier et le carton du reste


dans mon bac de récupération ?
Bien sûr, c’est plus simple de déposer le tout pêle-mêle dans un
gros bac, mais la chaîne de tri doit être conçue en conséquence.
Selon son fonctionnement, la chaîne peut accepter toutes les
matières ensemble et celles-ci seront ensuite séparées ; la chaîne
peut aussi être séparée en deux parties dont l’une sert au papier
et au carton et l’autre au verre, au plastique et au métal. Il arrive
aussi que ce soit deux entreprises totalement différentes qui s’oc-
cupent du tri : la première s’occupera du papier et du carton et
la seconde, du reste. Quel facteur détermine ce que vous devez
trier ou pas ? Tout simplement, le centre de tri à qui votre ville a
accordé un contrat.
Je sépare le papier et le carton du reste, mais un seul camion
le ramasse…
Pourquoi alors séparer ces différentes matières ? C’est du
temps perdu. De toute façon, elles finissent toutes dans le même
camion. J’ai pu constater que le préposé a tout vidé mon bac au
même endroit. J’ai fait tout ce travail pour rien.
Mais non… Je sais que plusieurs d’entre vous croient que votre
beau travail de tri se trouve « à la poubelle » une fois que le camion
a fait sa collecte. Or, ce n’est pas le cas. La boîte du camion est
séparée en deux : un côté reçoit le papier et carton et l’autre, le
verre, le plastique et le métal. Pas plus compliqué que ça !

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Foire aux questions sur les déchets

Pourquoi y a-t-il autant de différence dans les services


offerts d’une ville à l’autre ?
Plusieurs facteurs influent sur la façon dont on doit gérer les
déchets selon l’endroit où l’on habite. À Victoriaville, la récupé-
ration a été mise en place il y a de ça plusieurs années. Tous
les services y sont offerts : récupération des matières recyclables,
récupération des matières compostables, déchetterie, collecte de
RDD, etc. Cette ville est exemplaire, si on la compare à certaines
autres qui viennent à peine d’implanter la collecte des matières
recyclables par apport volontaire.
Différentes villes signifient différentes collectes. Plusieurs
facteurs entrent en jeu, tels que le budget, la population mais,
surtout, la conviction des élus municipaux ou encore la pression
des citoyens pour obtenir ce type de service. Si vous voulez en
obtenir un dans votre municipalité, adressez votre demande à
votre conseil municipal. Une fois par mois les élus se réunis-
sent pour discuter des dossiers municipaux. Cette rencontre est
publique. Tous les citoyens de la ville en question peuvent y
aller. Vous avez même un droit de parole à la fin de la séance.
Profitez-en !

Quel est le trajet entre mon bac de récupération


et le centre de tri ?
En premier lieu, vous déposez dans votre bac de récupération
les matières recyclables acceptées par votre centre de tri, tout en
prenant bien soin de rincer les contenants, d’enlever les bouchons
et de séparer si nécessaire le papier et le carton du reste. En
deuxième lieu, le jour J, vous déposez votre bac de récupération
en bordure de rue. En troisième lieu, un camion vient ramasser vos
matières résiduelles ; rappelons qu’il est parfois la propriété de la
Ville (plutôt rarement) ou, plus fréquemment, celle de l’entreprise
qui s’occupent du centre de tri ou d’une entreprise spécialisée en
collecte et en transport. Il transporte les matières jusqu’au centre

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

de tri ou à un poste de transbordement en fonction de la distance


qui le sépare du centre de tri. Si ce dernier est éloigné, le camion
déverse les matières résiduelles dans un poste de transbordement ;
de là, un autre camion, pouvant contenir une plus grande quantité
de matières, les collecte et les achemine vers le centre de tri.
Les municipalités accordent des contrats pour la gestion
des matières résiduelles. Les préposés à la collecte ne sont pas
toujours des cols bleus de la Ville. Comment savoir pour qui
ils travaillent ? Fiez-vous au nom de l’entreprise qui est inscrite
sur le camion de collecte pour connaître l’employeur. Si jamais
vous recevez un mauvais service, vous devez avertir la Ville ; si
personne ne se plaint, elle peut difficilement deviner que les
bacs sont malmenés ou que le préposé à la collecte ne fait pas
correctement son travail.

Qu’est-ce qu’un centre de tri ?


C’est l’endroit où les matières recyclables que vous avez dépo-
sées dans vos bacs de récupération seront triées pour ensuite
être vendues à une entreprise qui les recyclera. Le centre de tri
n’appartient pas à la Ville ; il appartient soit à une régie intermu-
nicipale, soit à une entreprise d’économie sociale, sinon, il s’agit
d’une entreprise privée.
Je vous rappelle que certaines chaînes de tri sont divisées en
deux : une chaîne pour le papier et le carton et l’autre, pour le
verre, le plastique et le métal. C’est pourquoi vous devez séparer le
papier et le carton du reste des matières résiduelles pour satisfaire
les obligations imposées par certains centres de tri. Par ailleurs,
d’autres centres de tri ont une seule chaîne, ce qui permet aux
citoyens de déposer toutes les matières recyclables pêle-mêle dans
un bac de récupération.

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Foire aux questions sur les déchets

En plus de séparer vos


matières recyclables, les centres
de tri se donnent souvent une
mission de réinsertion sociale
pour les jeunes décrocheurs
ou les personnes atteintes
d’une déficience physique ou
mentale. Dans ce cas, le tri
de vos matières est réalisé par
des individus, comme vous et
moi, d’où l’importance de bien
rincer vos contenants et de
ne pas placer n’importe quoi
dans votre bac. N’oubliez pas Centre de tri
François Parent
qu’entre le moment où vous déposez un contenant dans votre bac
et celui où il se balade sur la chaîne de triage, il peut s’être écoulé
plusieurs semaines. Tout dépend de la fréquence à laquelle vos
matières sont collectées. Ce qui laisse amplement de temps aux
bactéries et aux moisissures pour se développer si vos contenants
ne sont pas bien rincés. De toute façon, si l’objet est contaminé,
il sera rejeté et il terminera sa vie dans un lieu d’enfouissement
sanitaire ou dans un incinérateur.
Les objets se promènent donc sur un tapis roulant et les
trieurs se partagent la tâche avec l’équipement automatisé pour
les séparer selon le type de matière : le carton, le papier journal,
d’autres types de papier, le verre (clair, brun, vert ou mélangé),
le métal ferreux (comme l’acier), le métal non ferreux comme
l’aluminium, et, enfin, le plastique (numéros 1, 2, 4, 5 et parfois 3
ou 7). Les objets non recyclables peuvent être enlevés au début ou
à la fin de la chaîne en fonction de la conception du centre. Les
objets sont donc séparés en approximativement 16 filières diffé-
rentes. Une fois les matières séparées, elles sont pressées en gros

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

cubes pesant une tonne chacun avant


d’expédier ces derniers aux entreprises
qui en feront le recyclage.
Comme son nom l’indique, le centre
de tri ne fait que trier les matières pour
ensuite les vendre, il ne les recycle pas.
Il agit d’un intermédiaire entre vous et
l’entreprise qui achète les matières à
recycler. Règle générale, le centre doit
accumuler au moins une tonne d’un
François Parent
même groupe de matières recyclables
avant de les vendre aux entreprises qui les recycleront. Cette
exigence aide à mieux comprendre pourquoi certaines matières
sont refusées dans la collecte sélective : un manque de volume,
le temps nécessaire pour atteindre le volume exigé, le risque réel
de contamination, etc., sont tous des éléments qui ralentissent la
récupération de la très grande majorité des résidus ménagers.

Qu’est-ce qu’un site d’enfouissement ?


Quelles images vous viennent en tête lorsque vous pensez à un site
d’enfouissement ? Un immense tas de poubelles ? Des mouettes ?
Un tracteur qui roule sur les poubelles en repoussant les mouettes ?
Une odeur nauséabonde ? Et encore des mouettes ! Une chose est
certaine, les sites d’enfouissement ne sont pas de beaux endroits
fleuris. Je crois que tout le monde devrait, au moins une fois dans
sa vie, visiter un site d’enfouissement ! Je suis sérieuse ! Je l’ai fait.
Ce n’est qu’à ce moment-là que vous vous rendrez compte de tout
le gaspillage de ressources que nous engendrons. Il y en a des
choses dans un site d’enfouissement… Tout ce qui est en bordure
de rue s’y trouve. Les mouettes sont d’ailleurs bien contentes de
s’empiffrer de toute cette nourriture fraîche, alors elles s’y instal-
lent avec leur grande famille ! Si vous voulez vivre l’expérience,
contactez le responsable d’un site d’enfouissement près de chez

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Foire aux questions sur les déchets

Site d’enfouissement
vous. Vous pouvez même inviter le maire de votre ville et les de Lachute
conseillers municipaux à s’y rendre s’ils ne sont pas convaincus RIADM

des bienfaits de la récupération !


Contrairement à ce que vous pouvez penser, un site d’en-
fouissement n’est pas simplement un gros tas de déchets laissés
à l’air libre. C’est bien plus que ça ! Différentes technologies y
sont utilisées pour récupérer le lixiviat et les biogaz et éviter
ainsi de polluer davantage l’environnement. Le site est divisé en
sections nommées « cellules » et elles sont remplies de déchets
et compactées à tour de rôle. Il y a aussi des précautions prises
afin de réduire les odeurs… Tous les jours, les déchets qui y
sont déversés sont recouverts de terre ou d’argile afin d’éviter les
nuisances.

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

Voilà à quoi ressemble un site d’enfouissement. Comme vous


pouvez le constater, le site est immense et nécessite plusieurs
installations ! Avec le nouveau Règlement sur l’enfouissement et
l’incinération de matières résiduelles, les normes seront encore
plus sévères. Les sites devront se conformer à une multitude
d’éléments techniques pendant qu’ils sont exploités et après leur
fermeture afin d’éviter la contamination du sol, de l’air et les
nuisances.

Qu’est-ce qu’un incinérateur ?


En France, il existe 125 incinérateurs actifs. Actuellement, il n’y en
a que trois au Québec. Autrefois, plus de 200 immeubles québé-
cois avaient des incinérateurs intégrés. En 1970, étant jugés trop
polluants, ces incinérateurs « maison » ont été condamnés. Même
Montréal avait son incinérateur : l’incinérateur des Carrières, qui
s’est éteint en 1993, après 24 ans d’existence. Depuis quelques
années, tout nouveau projet d’incinérateur suscite une levée
de boucliers : les incinérateurs sèment la peur. D’une certaine
manière, nous pouvons nous estimer privilégiés en Amérique du
Nord, car en raison des grands espaces dont nous jouissons, les
sites d’enfouissement nous semblent moins visibles que la fumée
noire qui émanait de la cheminée d’un incinérateur. Mais sont-ils
moins polluants ?
Le processus d’incinération est assez simple : un immense
four brûle les déchets à très haute température. Certains incinéra-
teurs vont plus loin : ils récupèrent la chaleur ou la vapeur pour
en faire de l’énergie. Mais il restera toujours des résidus dont il
faut s’occuper après l’incinération : les cendres. Une fois brûlés,
les objets sont détruits. À mon avis, il est extrêmement important
de bien trier tous les objets réutilisables et recyclables avant de les
envoyer à l’incinérateur. Tout comme les sites d’enfouissement qui
libèrent du lixiviat et des biogaz, il y a des composés organiques
volatils qui se libèrent lors de l’incinération. Il existe toutefois

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Foire aux questions sur les déchets

des normes environnementales sévères et les incinérateurs n’ont


d’autre choix que de les suivre et de mettre en place les techno-
logies adéquates pour ne pas dépasser les limites établies par le
ministère du Développement durable, de l’Environnement et des
Parcs. Quelle est la meilleure solution : brûler ou enfouir, voilà
LA question, mais un pareil sujet commanderait la rédaction d’un
second livre pour débattre de ces sujets.

les sacs en plastique biodégradables Le sont-ils


vraiment ?
Ils sont à la mode, ils semblent inoffensifs, beaucoup
de gens crient haut et fort qu’ils devraient remplacer
les sacs en plastique « traditionnels », mais attention !
Différentes matières signifient des problèmes différents.
Remplacer une sorte de sac par une autre n’élimine
pas le problème de base : la surutilisation des sacs.
Souvenez-vous, au Québec, nous utilisons entre un et
deux milliards de sacs par année, ce qui représente
entre dix mille et quinze mille tonnes de déchets par
année. Le sac biodégradable n’est qu’une solution de
Les sacs biodégradables
remplacement, une solution « Band Aid » comme je dis souvent ! François Parent
Ce n’est que mettre un pansement sur une blessure qui ne guérit
pas… Ce n’est pas la solution. Il faudrait commencer par réduire
les quantités de sacs que nous utilisons et ensuite vérifier s’il existe P olymère
d’autres solutions de rechange aux sacs traditionnels. Substances constituées de
grandes molécules formées
Vous croyez que les sacs biodégradables sont LA solution ? J’ai par la répétition d’un même
quelques petits bémols là-dessus. Premièrement, il existe diffé- motif composé d’une ou de
rents types de sacs : les sacs en plastique oxobiodégradables et plusieurs unités de base.
les sacs composés de biopolymères. La seconde catégorie de Le nombre moyen de ces
sacs est souvent composée d’amidon de maïs et de polyester ; ce unités de base (monomères)
sac est généralement biodégradable et compostable. J’en ai fait dans les molécules finales
l’essai dans mon composteur et le résultat a été prodigieux. Ils (polymères) est le degré de
se décomposent aussi rapidement que la nourriture. Par contre, polymérisation.

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

Les sacs oxobiodégradables


François Parent

s’ils sont enfouis, ils émettront des biogaz, contrairement aux sacs
traditionnels en plastique, qui ne font que prendre de la place.
Les sacs en plastique oxobiodégradables sont des sacs en plas-
tique auxquels un additif est ajouté. Ce qui permet au plastique
de se dégrader plus rapidement sous l’effet des rayons UV, la
chaleur ou un stress mécanique. Les nouveaux sacs de la SAQ
sont fabriqués en plastique oxobiodégradables. Pour le moment,
deux incertitudes planent toujours sur le danger que représentent
ces sacs : quel est leur impact sur le compost et, à la longue, sur
leur recyclage ? Plusieurs recherches sont en cours pour confirmer
ou infirmer ces doutes. Le plus simple : évitez l’utilisation des sacs
ou, mieux, prenez des sacs réutilisables !

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Conclusion

Existe-t-il vraiment une conclusion à ce livre… Je crois que c’est


plutôt le contraire, c’est un commencement ! Cela signifie un
début pour toute personne qui lira ce livre, puisqu’une initiation
à la gestion des déchets sera suivie de maints petits gestes qui
contribueront à assainir notre environnement. Après avoir terminé
votre lecture, si vous prenez la décision de changer au moins un
seul comportement, vous influencerez votre entourage. Chaque
petit geste que vous posez est un geste important. Vous avez
sûrement déjà entendu parler de l’effet papillon : un battement
d’ailes de papillon ici peut provoquer ailleurs un ouragan, une
tornade ou une tempête, c’est selon. Nous avons tous notre part
de responsabilité dans ce qui nous arrive. Et les gestes individuels,
si modestes soient-ils, s’additionnent rapidement si nous sommes
très nombreux à les poser. Les gens me demandent souvent : « À
quoi ça sert ? Mon voisin ne fait rien, lui ! Et si votre voisin se jette
du pont, le ferez-vous aussi ? Ne vous laissez pas influencer par
les autres, inversez les rôles, influencez-les. Tout comme le rire
est contagieux, on peut contaminer les autres avec de bonnes
valeurs. Par exemple, les personnes qui participent à la récupéra-
tion influencent les non-participants qui acceptent de se joindre à
eux et à en influencer d’autres à leur tour. C’est la chaîne !

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

Le changement de comportement peut s’opérer rapidement.


En moins d’un an, des amis chez qui j’habitais ont commencé
à recycler, à composter et, maintenant, ils cultivent un potager
et posent plusieurs autres petits gestes quotidiens pour l’envi-
ronnement. Et cela, sans aucune pression de ma part. Je leur
ai simplement expliqué quelques faits, c’est tout. Ils ont changé
volontairement. Ils ont compris le fonctionnement du système,
les causes et, surtout, les conséquences de leurs gestes. Plus
souvent qu’autrement, c’est la méconnaissance d’un fait ou d’une
situation qui justifie l’indifférence ou le non-engagement à une
cause environnementale. Il arrive aussi que certaines personnes
posent des gestes nocifs pour l’environnement par pure igno-
rance, causant plus de problèmes qu’apportant une solution. À
titre d’exemple, une personne a cru bien faire en déposant sa
bonbonne de propane dans le bac de récupération. Grâce à ce
livre, vous pouvez maintenant lui indiquer ce qu’elle doit faire
pour s’en départir.
Je suis toujours à l’affût des nouveautés et je suis constamment
à la recherche des articles concernant les matières résiduelles, que
ce soit dans les journaux, les magazines, etc. C’est ma passion et
mon travail. Comme mon conjoint le répète à qui veut l’entendre
« Elle tripe sur les poubelles ! ». Des passionnés de son travail, le
Québec en a besoin. Soyez rassuré cependant, je n’exigerai pas
que l’un de vous soit transformé en « maniaque de la poubelle ».
D’ailleurs, si cela était, je manquerais de travail ! Par contre, je vous
demande de porter attention à tout ce que distribue votre muni-
cipalité sur la gestion des déchets. Grâce aux taxes municipales
que paie tout contribuable, les villes dépensent plusieurs milliers
de dollars par année pour informer leurs citoyens. Pourtant, et je
le déplore, une grande quantité de ces brochures d’information
est trop souvent jetée dans le bac de récupération ou, carrément,
à la poubelle ! Il faut porter attention à la gestion de vos déchets
et vous assurer de disposer de ces derniers aux bons endroits afin

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Conclusion

qu’ils soient réutilisés, recyclés, valorisés ou éliminés de façon


sécuritaire. Ce serait un très bon départ ! Et comme je dis toujours,
ce n’est pas si difficile que ça. Il faut le voir avec un sourire, le
prendre avec un grain de sel et non comme un fardeau. Avec le
temps, ça devient une routine et on n’y pense même plus, comme
se brosser les dents !
En écrivant ce livre, je voulais vraiment répondre à toutes vos
questions sur la gestion des déchets ménagers. Je n’ai pas traité des
déchets nucléaires et d’autres déchets dangereux produits par les
industries, car vous n’en avez pas la maîtrise, du moins pas autant
que celle que vous avez de ceux que vous produisez dans votre
maison. Je voulais vous montrer comment fonctionne le système
de gestion des matières résiduelles au Québec. Vous informer de
qui y participe, qui s’occupe de quoi, qui on doit contacter quand
on veut poser des questions. Pour encore bon nombre de citoyens,
les déchets disparaissent une fois par semaine comme par magie !
C’est important de comprendre le fonctionnement pour saisir les
raisons derrière certaines consignes que votre municipalité ou le
centre de tri vous demande. C’est indispensable de savoir que
ce sont aussi des personnes qui trient vos matières recyclables,
que les sites d’enfouissement commencent à être remplis, et que
personne ne veut diminuer sa consommation, mais qu’en même
temps personne n’en veut dans sa cour.
Jusqu’à maintenant, je crois avoir répondu à plusieurs de
vos questions, tout en vous donnant quelques chiffres pour vous
faire réfléchir. Car ça aussi c’est important, réfléchir, penser aux
autres, penser à demain, se respecter, respecter notre prochain
et respecter notre environnement. Notre société est rendue à un
point où elle doit réviser ses valeurs, s’investir dans les relations
plutôt que d’investir tout son argent dans des biens matériels.
Déjà, je peux percevoir des changements. Ils sont cependant
encore embrouillés et avancent à petits pas. Les enfants sont

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

plus sensibles à l’environnement ; certains éduquent même leurs


parents ! Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir, mais,
rappelez-vous que Rome ne s’est pas construite en un jour ! Pour
l’instant, nous avons atteint un seul objectif sur dix. Nous avons
du pain sur la planche !
Nous vivons encore dans une société du jetable, de l’immé-
diat. Nous sommes tous responsables de ce qui arrive. La société
capitaliste (comme on la connaît) ne pourrait survivre sans la
production de déchets… Mais il y en aura toujours des déchets,
l’être humain et tout organisme vivant causent des déchets. Ça fait
partie du cycle de vie !
Vous avez maintenant tout en mains pour faire des change-
ments dans votre vie afin qu’elle soit un peu plus en harmonie
avec l’environnement sans pour autant que vous deveniez granolas.
Vous connaissez désormais quels sont les lois et règlements en
vigueur, ce que vous pouvez mettre dans votre bac de récupéra-
tion, ce que vous devez éviter d’y mettre, ce que vous devez faire
d’autres objets comme les vieux pots de peinture, les chandails
démodés, le réfrigérateur, le téléviseur, etc. Je comprends que
vous ne pouvez pas tout changer demain matin d’un seul coup.
Derniers conseils pour diminuer votre production de
déchets :
• Allez-y une étape à la fois. Ne commencez pas à tout faire
ce qu’il y a dans ce livre demain matin, car vous serez
découragé… surtout si vous êtes débutant. Prenez une pause
après avoir adopté un nouveau comportement ; vous vous
sentirez mieux et vous appliquerez ces gestes beaucoup plus
longtemps.
• Chaque petit geste compte.
• Réfléchissez avant d’agir ! Autant, lorsque vous faites des achats
que lorsque vous voulez mettre un objet à la poubelle.

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Conclusion

• Avant de mettre un objet à la poubelle (ou en bordure de


rue, s’il est très gros), assurez-vous qu’il ne peut pas être
réutilisé, recyclé ou composté et qu’il n’est pas dangereux
pour notre santé ou l’environnement.
• Si vous ne savez pas comment vous départir d’un objet dont
vous ne voulez plus, contactez votre municipalité. C’est elle
qui s’occupe de la gestion des matières résiduelles pour
les résidents. Vous payez des taxes municipales pour ça.
Souvenez-vous-en !
• N’hésitez pas à demander des services de collecte de RDD
(ou autres) à votre municipalité.
• Si le service offert par les préposés à la collecte (déchets,
recyclage ou autres) n’est pas de bonne qualité, ne cessez
pas d’utiliser les services pour autant. Informez-en votre
municipalité. Comment le saura-t-elle si personne ne lui dit ?
• Gardez le sourire !
J’espère que vous avez pris plaisir à lire ce livre autant que j’ai
aimé l’écrire pour vous. Pour moi, ce livre constitue un cadeau.
Je le dédie à mes neveux, à mes nièces (peut-être à mes futurs
enfants, qui sait !) ainsi qu’à tous les enfants de cette planète qui
subissent, malgré eux, nos erreurs. Pensez à votre santé. Pensez
à leur santé. Agissez !

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Glossaire

3RV : Terme Expression couramment utilisée et signifiant :


réduction, réutilisation, recyclage et valorisation.
Aérobie : Milieu en présence d’oxygène.
Anaérobie : Milieu en absence d’oxygène.
Bioaccumulation : Accumulation d’une substance dans les
organismes de consommation supérieurs.
Biogaz : Gaz produit par la décomposition de déchets organiques
dans un milieu privé d’oxygène (anaérobique). Le biogaz
est composé en parts égales de méthane et de bioxyde
de carbone, avec des traces d’autres composés organiques
(anhydride sulfureux).
Centre de tri : Lieu physique où l’on reçoit et trie les résidus
domestiques solides, qui sont par la suite acheminés vers un
centre de recyclage.
Collecte sélective : Mode de récupération qui permet de cueillir
des matières résiduelles pour en favoriser la mise en valeur.
La collecte sélective procède par apport volontaire à un point
de dépôt (point de vente, cloche, conteneur, déchetterie ou
ressourcerie) ou de porte-à-porte.

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

Compost : Résidus putrescibles décomposés par l’action de


microorganismes en présence d’oxygène pour atteindre une
stabilisation plus ou moins avancée. Brun foncé, le compost
a l’apparence et l’odeur d’un terreau.
Compostage : Méthode de traitement biochimique qui consiste à
utiliser l’action de microorganismes aérobie pour décomposer
sous contrôle (aération, température, humidité) et de façon
accélérée les matières putrescibles en vue d’obtenir un
amendement organique, biologiquement stable, hygiénique
et riche en humus, qu’on appelle compost.
Composeur (ou bac de compostage ou compostière) :
Contenant utilisé pour la fermentation et la décomposition
de matières organiques afin de les transformer en engrais.
Contaminant : Matière solide, liquide ou gazeuse susceptible
d’altérer la qualité d’un produit. Un contaminant brisera
l’homogénéité d’un déchet et rendra son réemploi ou son
recyclage plus difficile.
Déchet : Matières résiduelles destinées à l’élimination.
Déchet résidentiel, déchet domestique, déchet ménager :
Termes employés pour désigner les déchets produits dans
les foyers.
Déchetterie : Lieu de dépôt principalement axé sur le recyclage.
La déchetterie se distingue du centre de récupération en
recevant non pas les matières récupérables tel qu’on l’entend
généralement dans la collecte sélective, mais les déchets
d’origine domestique non ramassés lors de la collecte
habituelle incluant les déchets domestiques dangereux, les
encombrants, les matériaux secs et autres.
Désencrage : Procédé qui consiste à triturer les vieux papiers et à en
retirer l'encre et les autres contaminants non fibreux de façon à
obtenir une fibre propre se prêtant à la fabrication du papier.
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Glossaire

Encombrant : Déchets qui, en raison de leur grande taille, ne


peuvent être éliminés avec les ordures ménagères (électro­
ménagers, meubles, etc.)
Enfouissement : Opération qui consiste, dans un milieu limitant
les risques de contamination, à compacter les déchets par
couches de deux mètres de hauteur, puis à les recouvrir d’au
moins 15 cm de terre.
Fibre : Terme général désignant les matières faites à partir des
fibres de bois telles que le papier et le carton.
Floculation : Processus physique ou chimique, naturel ou
provoqué en vue de l'épuration, par lequel les particules fines
en suspension dans un liquide sont rassemblées en flocons.
Herbicyclage: Recyclage du gazon en laissant les rognures au
sol après la tonte.
Incinération : Élimination des déchets par combustion dans un
équipement destiné principalement à cette fin.
Lieu d’enfouissement sanitaire (LES) : Lieu destiné à
l’enfouissement des déchets solides.
Lixiviat : Liquide obtenu par le passage de l’eau de pluie à travers
les déchets en décomposition dans un lieu d’enfouissement.
Le lixiviat contient souvent des contaminants toxiques.
Lombricompostage (ou vermicompostage) : Procédé de
transformation de la matière organique en engrais au moyen
de vers de terre.
Matière éliminée : Matière ayant subi un traitement final ou
une combinaison de traitements servant à la transformer en
matière inoffensive pour l'environnement.
Matière organique : Matière carbonée provenant de végétaux
et d’animaux.

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

Matière putrescible ou matière compostable : Qui peut


pourrir et se décomposer (voir matière organique).
Matière recyclable : Matière pouvant être réintroduite dans
le procédé de production dont elle est issue ou dans un
procédé similaire utilisant le même type de matériau.
Matière recyclée : Matière ayant fait l’objet d’un recyclage et
qui entre, en totalité ou en partie, dans la composition d’un
produit neuf.
Matière résiduelle : Matière ou objet périmé, rebuté ou autrement
rejeté par les ménages, les industries, les commerces et les
institutions ; à l’exception des matières dangereuses générées
par les industries, les commerces et les institutions, des
déchets biomédicaux et des résidus de fabriques de pâtes
et papiers.
Métaux lourds : Métaux qui peuvent être précipités par l'acide
sulfhydrique, comme le plomb, l'argent, l'or, le mercure, le
bismuth, le cuivre, etc.
Méthane : Gaz incolore, inodore et inflammable formant un
mélange explosif avec l’air. Le méthane se dégage des
matières en putréfaction par décomposition anaérobie. Sa
fabrication à partir de fermentation industrielle en fait une
source d’énergie nouvelle.
Mise en valeur : Donner une deuxième vie à une matière avec
le réemploi, le recyclage ou la valorisation.
Monomère : Molécule pouvant être associée à une ou plusieurs
autres molécules identiques.
Organique : A trait aux organismes vivants ou en est dérivé.

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Glossaire

Organochloré : Se dit d’un produit organique de synthèse


dérivé du chlore et utilisé notamment comme solvant,
pesticide, insecticide, fongicide ou réfrigérant ou molécules
intermédiaires de synthèse (chimie, pharmacie).
Participation : Action de prendre part directement ou
indirectement à une activité sociale concernant souvent
l'identification au groupe.
Polymère : Substances constituées de grandes molécules formées
par la répétition d'un même motif composé d'une ou de
plusieurs unités de base. Le nombre moyen de ces unités de
base (monomères) dans les molécules finales (polymères) est
le degré de polymérisation.
Récupération : Activité de collecte ou de traitement de matières
secondaires aux fins de leur réemploi, de leur recyclage ou
d’une autre forme de valorisation.
Recyclage : Utilisation d’une matière secondaire dans un procédé
manufacturier dont il est issu, en remplacement d’une matière
première vierge de même nature.
Réduction : Action permettant de diminuer la quantité de résidus
générés à la suite de la fabrication, de la distribution ou de
l’utilisation d’un produit.
Réemploi ou réutilisation : Utilisation répétée d’un produit ou
d’un emballage sans modifications de son apparence ou de
ses propriétés.
Résidu domestique dangereux (RDD) : Tout résidu généré
à la maison qui a les propriétés d’une matière dangereuse
(lixiviable, inflammable, toxique, corrosive, explosive,
combustible ou radioactive) ou qui est contaminé par une telle
matière, qu’il soit sous forme solide, liquide ou gazeuse.

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

Ressourcerie : Aire aménagée et destinée à accueillir de façon


transitoire et sélective les matières résiduelles qui ne peuvent
ou ne doivent pas être présentées aux collectes traditionnelles,
ou encore qui nécessitent un traitement particulier. Les
matières ainsi récupérées sont alors destinées au réemploi,
au recyclage, à la valorisation ou à l’élimination sécuritaire.
Réutilisation : Réemploi d’un objet ou d’une matière.
Taux de détournement : Quantité de matière récupérée ou
valorisée par rapport à la quantité totale de matière résiduelle
générée, habituellement exprimée en pourcentage.
Taux de participation : Nombre de ménages participant à la
collecte sélective par rapport au nombre total de ménages
desservis, habituellement exprimé en pourcentage.
Taux de récupération : Quantité de matière secondaire récupérée
par rapport à la quantité de cette matière présente dans les
résidus municipaux.
Valorisation : La mise en valeur d’une matière résiduelle par
d’autres moyens que le réemploi et le recyclage.

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Bibliographie

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pratiques en matière de réduction des déchets solides, Document 81
de l’ACC.
Association canadienne de l’industrie des plastiques (2006)
Plastiques 101,
http://www.cpia.ca/teachers/news/details.php?ID=833&lang=FR
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Plastics Recycling Process.
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Association canadienne des producteurs d’acier (2006) La production
d’acier : introduction technique.
www.canadiansteel.ca/french/industry/factsheets/steelprod.htm
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www.canadiansteel.ca/french/industry/factsheets/recycling.htm
Boudreault, F. (2005) Les huiles usagées… maintenant rentables, Contact
Plus, no 53, printemps 2005, p. 15-16.
Canadian Association of Tire Recycling Agency Recyclage des pneus
hors d’usage au Canada.
http://www.recyc-quebec.gouv.qc.ca/upload/Publications/
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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

Conseil canadien de la sécurité (2006) Les vieux ordis, un risque pour


la santé.
www.safety-council.org/CCS/nouvelles/pc/2001/ordis.html
Conseil des produits des pâtes et papiers (2005) Industrie canadienne
des pâtes et papiers – Coup d’œil.
http://www.pppc.org/en/publications/keyStat2005.pdf
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228 p.
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Les Éditions Écosociété, 264 p.
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Production.html
Nova Envirocom (2004) Guide sur le compostage facilité.
http://www.recyc-quebec.gouv.qc.ca/upload/Publications/
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planète s’essouffle. Une consommation qui s’oxygène.
http://www.opc.gouv.qc.ca/publications/vigie/Vol_3_num_1_
v2.pdf
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RECYC-QUÉBEC (2006) Bilan 2004 de la gestion des matières résiduelles
au Québec.
http://www.recyc-quebec.gouv.qc.ca/client/fr/industrie/bilan.asp
RECYC-QUÉBEC (2005) Sacs dégradables. Propriétés et allégations
environnementales.
http://www.recyc-quebec.gouv.qc.ca/upload/Publications/
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RECYC-QUÉBEC (2004) Sacs d’emplettes. Comparaison de leur impact


sur l’environnement.
http://www.recyc-quebec.gouv.qc.ca/upload/Publications/zRap_
Ut856.pdf
RECYC-QUÉBEC (2003) Bilan 2002 de la gestion des matières résiduelles
au Québec.
http://www.recyc-quebec.gouv.qc.ca/upload/Publications/
zzBilan2557.pdf
RECYC-QUÉBEC (2000) Politique québécoise de gestion des matières
résiduelles 1998-2008.
http://www.recyc-quebec.gouv.qc.ca/upload/Publications/
zzPolit515.pdf
RECYC-QUÉBEC (2000) Caractérisation des matières résiduelles –
2000.
http://www.recyc-quebec.gouv.qc.ca/upload/Publications/
zzzzPlanch494.pdf
RECYC-QUÉBEC (1999) Guide d’information sur le recyclage des
matériaux secs.
http://www.recyc-quebec.gouv.qc.ca/upload/Publications/
zzGuide_509.pdf
Règlement sur l’enfouissement et l’incinération de matières
résiduelles (2006), [L.R.Q.,c. Q-2, r.6.02]
Règlement sur les déchets solides (1978), [R.R.Q.,c. Q-2, r.32]
Réseau des ressourceries du Québec (2004) Guide de la semaine
québécoise de réduction des déchets.
http://www.reseauressourceries.org/pdf/guideSQRD2004.pdf
Ressources naturelles Canada (1998) Application de techniques de
traitement des minéraux au recyclage du papier.
www.nrcan.gc.ca/mms/canmet-mtb/mmsl-lmsm/rnet/postartf.
htm
Santé Canada (2006) Votre santé et vous, fiches d’information.
www.hc-sc.gc.ca/iyh-vsv/environ/index_f.html

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Bibliographie

Séguin, M. (1994) Le scandale des déchets au Québec. Montréal,


Les éditions Écosociété, 247 p.
Smeesters, É. (1993) Le compostage domestique, Éditions Versicolores
inc., 44 p.
Statistique Canada (2000) L’activité humaine et l’environnement 2000.
http://www.statcan.ca
Travaux publics et Services gouvernementaux Canada (2000)
Guide pour une construction et une rénovation respectueuses de
l’environnement.
http://www.tpsgc.gc.ca/realproperty/text/pubs_ercr/toc-f.html
Vaillancourt, J.-G., Séguin, M., Maheu, L., Cotnoir, L. (1999) La
gestion écologique des déchets, Montréal, Les Presses de l’Université
de Montréal, 224 p.

Sites Internet à visiter


Action RE-BUTS : http://www.actionrebuts.org
Association québécoise pour la promotion de l’éducation relative à
l’environnement (AQPERE) : www.aqpere.qc.ca
Aucun ordi perdu : www.aucunordiperdu.ca
CFER : www.uqtr.ca/chaire_cfer/reseau/index.htm
Choix environnemental : www.environmentalchoice.com
Conseil canadien du compostage : www.compost.org
ENVIRO-ACCÈS – Le carrefour des technologies de l’environ­ne­ment :
www.enviroaccess.ca
Équiterre : www.equiterre.org
Fondation québécoise en environnement : www.fqe.qc.ca
Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets
(FCQGED) : www. fcqged.org
Greenpeace Canada – Guide d’achat sur les papiers jetables : www.
greenpeace.ca/papiers/
Éco-peinture : www.peinture.qc.ca

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vos déchets et vous! Un guide pour comprendre et agir

Énergy Star : http://oee.nrcan.gc.ca/energystar/francais/achat/


index.cfm
Entraide diabétique du Québec : www.entraidediabetique.org
Freecycle : www.freecycle.org
Guide du réemploi de l’île de Montréal www.guidedureemploi.com
Lamp recycle (en anglais seulement) : www.lamprecycle.org
Nature-Action Québec : www.nature-action.qc.ca
Nature-Québec : www.naturequebec.org
Ordinateurs pour écoles du Québec : www.opeq.qc.ca
RECYC-QUÉBEC : www.recyc-quebec.gouv.qc.ca
Recypro : www.recypro.com
Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du
Québec (RNCREQ) : www.rncreq.org
Réseau des ressourceries du Québec : www.reseauressourceries.org
Réseau Environnement : www.reseau-environnement.com
Société de gestion des huiles usagées : www.soghu.com
Société de recyclage des piles rechargeable : www.rbrc.org

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Marlène Hutchinson

Marlène Hutchinson
Un guide pour
COMPRENDRE et
AGIR Vous aimeriez en faire davantage pour préserver l’environnement
et minimiser votre contribution (et celle de votre famille) à la
pollution causée par l’escalade des déchets ?
Vous trouverez dans ce guide toutes les réponses à vos questions,
même à celles que vous n’oseriez pas poser.

déchets
Préparé par une spécialiste chevronnée du recyclage et de l’envi­

VOS

VOS déchets ET VOUS


ronnement et basé sur les statistiques les plus récentes et les
technologies les plus à jour, Vos déchets et vous vous aidera à :
> mieux différencier ce qui est un déchet de ce qui ne l’est pas,
> mieux connaître les différents types de déchets et savoir quoi
faire avec chacun d’eux,
> connaître les lois et règlements concernant les déchets (vous
pourrez épater vos voisins !),

ET VOUS
> inscrire dans vos valeurs de base le principe des 3RV (Réduire,
Réutiliser, Recycler et Valoriser),
> savoir quelles matières recyclables vous pouvez
déposer dans votre bac de récupération :  papier/carton, Un guid
e pour
verre, plastique et métal, compr e
> respecter la consigne, une façon de récupérer certains n dre et a
contenants de boisson pour maximiser le taux de
gir
récupération,
> disposer des autres objets qui peuvent être récupérés
ailleurs que dans votre bac tels que les pneus, les résidus
domestiques dangereux (RDD), les encombrants,
Détentrice
les textiles, les matières putrescibles et les appareils de d’une maîtrise en
technologie de l’information, environnement,
> vous interroger sur votre consommation… Marlène
Hutchinson
est consultante
ISBN 978-2-89544-104-5
et formatrice en
environnement
,!7IC8J5-eebaef! depuis plusieurs
années.

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