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QUELQUES REFLEXIONS SUR LE

LIVRET DE COMPETENCES
09/05/2011 à 21h03 - mis à jour le 09/05/2011 à 21h18 | 650 vues | 0 réactions
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Le seul objectif affiché est de cocher les cases dans giisocle. Et encore, on s'en occupe uniquement
au dernier trilmestre de troisème, sans forcément avoir mis en place une démarche en amont. Le
socle qui pourrait être un formidable outil de motivation et de valorisation des élèves est vidé de son
sens pédagogique. Il ne reste qu'une fraction congrue purement administrative qui perd son sens
depuis que l'on nous dit que tout élève ayant le brevet a le socle.
On peut ajouter à cela une longue liste de discriminations disciplinaires avec la gestion de priorités
de validation (pourquoi un prof de français compte-t-il plus qu'un prof d'EPS dans la validation d'un
item de lecture de consignes ?).
On peut également ajouter les turpitudes de saisie qui font s'empiler les couches logicielles et
multiplier les saises redondantes : ENT + SCONET + GISOCLE + GIBII + Items de langues.. .alors
que d'autres logiciels existent. Les décideurs ne connaissent décidément pas notre quotidien. C'est
plutôt décourageant.
En toute logique pédagogique, il faudrait relier nos items pédagogique aux items du socle.
Concentré sur notre pratique et expertise disciplinaires, la validation des items du socle devraient
être transparente.
Peut être que l'objectif n'est pas la réussite de tous les élèves mais simplement la mise en conformité
avec les accords de Lisbonne. Je ne voyais pas mon métier se résumer à un cochage de croix en fin
de troisième.
Le livret de compétences, encore un outil qui renvoie l’enseignement à une
logique au service de la rentabilité économique et du profit. En 2005 déjà, la loi
Fillon avait développé cette idée d’une conception utilitariste et normative de
l’école. A travers le socle commun et son dernier avatar le « livret de
compétence », c’est un enseignement qui privilégie l’acquisition et l’évaluation
de compétences dites de base, de normes et de repères qui est mis en œuvre.
La recherche montre pourtant que les élèves qui ont du mal à entrer dans les
apprentissages n’y entrent pas mieux avec des programmes réduits au
minimum. Pire, l’introduction d’une évaluation de normes comportementales
trahit une volonté de « formatage » de la jeunesse dans un sens conforme aux
dogmes de la flexibilité et de la mobilité du marché du travail.
La mise en place du livret de compétences pose de nombreux problèmes :
D’un point de vue pédagogique
Le système de validation ne permet pas une approche fine des progressions et une analyse des
réussites partielles. L’élève est censé avoir acquis telle compétence à telle date (et pourquoi pas à
telle heure !?!) comme si cela devenait définitif. De plus, nombre d’items renvoient à une
évaluation totalement subjective. Comment évaluer par exemple « Respecter tous les autres, et
notamment appliquer les principes de l’égalité des filles et des garçons » ou encore « Avoir
conscience de la dignité de la personne humaine et en tirer les conséquences au quotidien » ?!?
Présenté comme « simplifié et plus lisible pour les parents », ce livret ressemble surtout à une usine
à gaz peu compréhensible venant en concurrence avec le livret scolaire qui doit toujours être rempli
et présenté aux familles.
De plus, la définition des items est très disparate et renvoie de fait trop souvent aux choix locaux
pour arbitrer le niveau d’exigence requis. Si l’on comprend bien ce que signifie « Restituer les
tables d’addition et de multiplication de 2 à 9 », comment évaluer l’item « fourre-tout » :
« mobiliser ses compétences pour comprendre des questions liées à l’environnement et au
développement durable » ?!?
Last but not least… à partir de quels items, de combien, valide-t-on une compétence ? Que faire si
certains domaines n’ont aucun item validé ? Tous les items ne sont pas de même nature, de même
difficulté, de même valeur !
Sur papier tout est parfait ! Le livret personnel de compétences est un rêve
quand on sait que les pratiques des disciplines du secondaire sont encore loin
d’apprentissages inspirés d’approche par compétences et d’évaluation
cohérente avec cette approche. Le livret personnel de compétences est dans
un tel contexte un fausse bonne idée. Dans la pratique, ce discours alimente le
recours "à la pensée magique" chez certains acteurs : « grâce au livret on
saura tout ce ce que sait faire l’élève sur les quatre années du collège
et on pourra ainsi le suivre ! Mais Qui renseigne ce livret sur quoi et
comment ? Prenons acte de ce qui se passe dans les collèges à propos du B2i !
Quel intérêt de promouvoir un tel outil dans le contexte actuel ? Ce n’est pas
de la résistance, c’est du réalisme. Les services du ministère, certains cadres
de l’administration intermédiaires et quelques enseignants de mon point de
vue « idéalistes » portent cette idée de livret de compétences et de ce fait
détournent la mise en œuvre du socle de ses vraies fins et alimentent la
confusion.
Pourquoi si vite passer à un tel outil ? En quoi un tel outil favorise-t-il une
entrée par compétences des divers disciplines ? Il y a au début de la mise en
œuvre du socle bien d’autres questions à travailler que celle de l’attestation.
Attester en cochant une multitude d’items : c’est au mieux une usine à gaz,
même si GISCO est sensé être faciliter la gestion. Est-ce que gérer les réussites
consiste à cocher et à compter ? Une certitude : former et évaluer par
compétence est en contradiction avec une approche analytique (cocher et
compter). On perd de vue que l’objectif primordial est de faire en sorte qu’en
fin de scolarité obligatoire les élèves aient acquis un seuil plancher de maîtrise
pour les compétences du socle. On aborde avec le livret et avec GISCO la
question du socle par l’entrée la moins pertinente pour assurer les enjeux que
représente le socle pour les jeunes et la société. On dissimule ainsi ou on
détourne les équipes de questions urgentes à travailler :
• les modes d’apprentissages et les pratiques d’évaluation dans les disciplines,
• les prises de décisions d’accompagnement et de suivi en conseil de classe sur les quatre
années
En fait l’avantage de GISCO et du fameux livret et de satisfaire à la préoccupation
grandissante de tout le système à tout voir, tout savoir. _ Alors qu’on parle d’autonomie et de
responsabilité, sont promues des pratiques rationalisées articulées avec des contrats
d’objectifs. Sans doute le système gagnera à aller des fonctionnements plus rationnels, mais
là ce dont il s’agit c’est de rationalisation.
• Le prof voit tout ce que son élève a validé et pas validé, la multitude d’items fait que cette
« vidéo-surveillance » est peut instructive sur le seul de maîtrise de l’élève. L’élève se sait
« observé » il va donc fonctionner pour satisfaire aux attentes du prof. Ce n’est pas ce qu’on
peut appeler de la responsabilisation
• Le principal voit tout : quels profs suivent tels items, comment il s’y sont engagés, quels
élèves ont eu tels et tels items validés ,...Il n’y aurait là aucun problème si ces observations
étaient au service d’une coordination ... Mais s’il s’agit de contrôle sec les enseignants
risquent de répondre à des attentes de conformité.
• Le rectorat voit tout : les champs renseignés, ceux qui ne le sont pas, le rythme adopté par
chaque établissement pour renseigner GISCO, ... Ce qui devait être un appui va vite devenir
une contrainte pour des choix pédagogiques originaux. GISCO représente un système de
mise en transparence à la puissance considérable. Même sans mauvaises intentions, le fait de
savoir qu’on est ou qu’on peut être observé modifie les types d’initiatives que l’on peut
prendre.
Comment ne pas partager la perplexité des équipes devant ces livrets de
compétences, alors que la confusion règne dans leur mise en œuvre ? Les
diverses autorités institutionnelles, du ministère aux inspections pédagogiques
régionales, envoient des messages confus, contradictoires même, ne serait-ce
que sur l’articulation entre ce livret très novateur et un diplôme national du
brevet à l’ancienne, inchangé. L’accompagnement des équipes pédagogiques
est dérisoire, faute de moyens pour la formation continue. Comment ne pas
avoir envie d’exprimer son scepticisme devant ce qui peut apparaitre comme
une formalité bureaucratique, qu’on accomplit sans conviction ?
La direction du SNES va plus loin en demandant par une lettre ouverte au
ministre de l’Éducation nationale un « moratoire » à ce livret en attendant une
hypothétique consultation et en contestant une validation du socle commun
commençant par la fin, en classe de 3e. Derrière cette demande, ce sont les
idées mêmes du socle commun et du travail par compétences qui sont
vivement critiquées.
Le socle commun, nous dit-on, « écrase des pans entiers de la culture
scolaire ». C’est passer bien vite sur l’encyclopédisme, l’absence de priorités
de ce texte, comme trop souvent des programmes scolaires. Les enseignants
savent bien que l’essentiel est ce qu’apprennent les élèves plutôt ce
qu’exposent les programmes, les manuels et les cours. Si on le prend au
sérieux, domaine par domaine, combien d’adultes pourraient prétendre à la
validation effective de ce socle ?
Cette formidable usine à gaz que constitue le livret de compétences est un des
coups les plus graves portés à l’école républicaine. Il s’agit, insensiblement, de
transformer le maître en coach et les élèves (et leur famille) en clients. Quant à
ces compétences "plus larges et si importantes", elles nous viennent tout droit
du monde de l’entreprise - dont les valeurs, malheureusement, se substituent
chaque jour un peu plus à celles de l’Ecole. Pendant qu’il en est encore temps,
résistons !
Mais oui, c’est le monde de l’entreprise ! Chaque fois que l’Ecole recule sur la
question de la transmission des connaissances (et c’est le cas avec ce fameux
livret de compétences qui, au mieux, les relègue au second plan), c’est la
logique de l’entreprise qui gagne du terrain. Que ses futurs employés sachent
qui était Vercingétorix, aient entendu parler de Darwin, lu Balzac ou étudié la
littérature anglaise, l’entreprise s’en moque. Foutaises, tout ça ! Du temps
perdu ! Pourquoi pas apprendre le latin, pendant qu’on y est ?!! Ce qui
l’intéresse, l’entreprise, c’est un personnel sachant travailler en équipe,
répondre à un e-mail, si possible en anglais, rédiger une note de synthèse,
s’exprimer correctement face à la clientèle, porter les premiers secours...
sachant, surtout, s’adapter aux circonstances - j’allais dire : aux exigences du
marché. Bref, ce qu’elle veut, l’entreprise, c’est un personnel doté des
« compétences » évoquées plus haut, flexible, utile à son développement,
employable. Notre rôle, à nous enseignants, n’est pas de former / formater des
employés. Désolé !
Lisibilité ? Excusez-moi mais le livret de compétences est tout ce qu’on veut...
sauf lisible ! D’ailleurs, personne ne le lit... Cet argument de la lisibilité est un
refrain connu. On nous dit : « Avoir 7 en grammaire ne veut rien dire ! ». C’est
passer sous silence, pour les besoins de la démonstration, que ce « 7 »
s’appuie sur une production écrite de l’élève. Il suffit donc de s’y reporter pour
voir où l’élève a péché (ex : il n’a pas su reconnaître le verbe dans une
phrase.). Au mieux, le livret de compétences est donc redondant. Au pire, c’est
un emplâtre sur une jambe de bois !

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