Un médicament générique est la copie d'un médicament
original (=princeps) dont le brevet est tombé. Un laboratoire qui découvre une molécule la fait breveter et conserve ce brevet pour environ 20 ans. On estime qu'il faut 10 ans pour mettre au point un médicament depuis sa découverte jusqu'à sa commercialisation, de sa commercialisation à la fin du brevet il reste alors 10 ans en moyenne pour rentabiliser son médicament. Une fois les 20 ans passés depuis la découverte de la molécule et donc le brevet tombé, d'autres laboratoires peuvent copier le médicament original, on parle alors de générique ou médicament générique. Pourquoi un générique est-il meilleur marché qu'un original ? Les frais de recherche et développement (R&D) d'un médicament générique sont beaucoup plus bas que le médicament original, car "seul" les frais d' "enrobage" de la molécule (la science étudiant ce phénomène s'appelle la galénique) et de marketing (y.c. vente) sont nécessaires à son développement. Les frais de recherche et développement (évalué en 2007 à 1,5 milliard de francs) ont été financé par la firme commercialisant le médicament original (princeps). C'est pourquoi les médicaments génériques, qui n'ont pas de frais de R&D peuvent se permettre d'être environ 30% meilleur marché que le médicament original. Il semble donc que même un médicament générique 30% meilleur marché qu'un original reste encore plus rentable qu'un médicament original. Différences et points communs entre un médicament original et le générique Le médicament générique n'est pas 100% identique au médicament original. D'un point de vue chimique (molécule, par exemple paracétamol) les 2 médicaments se ressemblent parfaitement, en revanche concernant l'effet du générique face à l'original des différences peuvent survenir, par exemple l'effet peut apparaître plus rapidement ou peut être plus ou moins important, la science étudiant ces phénomènes s'appelle la pharmacocinétique ou biopharmacie. Pour illustrer ce fait on peut dire que le lien entre un médicament générique et un médicament original est une relation plutôt de frères que de frères jumeaux en tout cas au niveau de l'effet (biopharmacie). Notons que la plupart des médicaments, entre le générique et l'original, présentent des différences peu significatives pour le patient, ce qui permet une substitution du générique par un pharmacien ou médecin sans aucun problème, demandez conseil à votre pharmacien si tel ne devrait pas être le cas (vous voyez des différences entre original et générique), il est le spécialiste des génériques. Notons que chaque personne peut également substituer lui- même un original par un générique lorsqu'il pratique de l'automédication, ainsi la substitution générique n'est pas réservée exclusivement aux spécialistes (pharmacien et médecin). Consulter le listing des médicaments génériques en automédication pour la Suisse. N'hésitez pas à demander conseil à votre pharmacien pour plus d'informations. Pourquoi des génériques ? - Exemples de génériques Chaque laboratoire pharmaceutique (en France Sanofi-Aventis®, en Suisse Novartis®,…) développe par des recherches des nouveaux médicaments, un nouveau médicament coûte environ 1 à 1.5 milliards de dollars, c’est très cher et demande beacoup d'investissement et pour éviter que d’autres sociétés copient le médicament ils le brevètent, ce processus dure environ 20 ans. Toutefois et comme la phase de recherche et développement (R&D) dure environ 10 ans, en vente un médicament n’est breveté que 10 ans. Et que se passe-t-il après ces 10 ans ? Et bien après cette période tout le monde (l'ensemble des laboratoires pharmaceutiques) peuvent le copier, on appelle alors la copie de l'original : un médicament générique ou générique. Dus aux frais de recherches bien inférieures, le générique est souvent vendu en dessous du prix de l'original (environ 30% moins cher). Par exemple dans l’Aspirine (médicament original commercialisé par la firme allemande Bayer), la molécule responsable de l'effet est l’acide acétylsalicylique (AAS). Cette molécule d'AAS se retrouve dans d’autres médicaments copiés, ou génériques car la patente liée au début à la société Bayer est tombée dans le domaine publique et de nombreux autres laboratoires se sont mis à copier l'Aspirine estimant qu'ils pourraient également gagner de l'argent avec l'AAS. ... les médicaments génériques Biogaran sont des médicaments identiques*... Biogaran, est un laboratoire français spécialisé dans les médicaments génériques. Ces médicaments sont composés des mêmes principes actifs que le médicament d’origine. Mais ils ne sont pas seulement identiques, ils sont aussi économiques, pratiques et civiques. ...très économiques QU’EST-CE QU’UN EXCIPIENT ? C’est une substance qui entre dans la composition d’un médicament, qui facilite sa fabrication, sa prise et l'assimilation du principe actif par l'organisme. Les génériques sont des médicaments moins chers. Cela ne veut pas dire du tout qu'ils sont moins efficaces. Leur action et leur sécurité sont comparables aux médicaments d’origine. Certains excipients utilisés par Biogaran bénéficient des dernières évolutions en terme de recherche pour fabriquer les médicaments. De plus les génériques Biogaran sont produits essentiellement en France et en Europe. ...très pratiques Le laboratoire Biogaran a fait un gros effort pour vous faciliter la prise de votre médicament. Ses conditionnements sont conçus pour permettre à votre pharmacien de reproduire sur chaque boîte les prescriptions de votre médecin. Vous y retrouverez les principales indications nécessaires au bon suivi de votre traitement (durée et fréquence du traitement, pendant ou hors repas, ...). N’hésitez pas à demander ce service à votre pharmacien. ...très civiques Moins chers, les génériques contribuent à soutenir les spécificités du système de santé français. Rien de plus normal pour un laboratoire français. Mais cela ne suffit pas. Biogaran a choisi de développer aussi des médicaments génériques qui concernent peu de patients. Parce que tout le monde a droit au générique de son médicament. Les médicaments génériques : Le générique sous les projecteurs Qu’est-ce qu’un médicament générique ? A quoi sert-il ? Dans quelles situations peut-on l’utiliser ? Malgré les campagnes de publicité et l’implication grandissante des pharmaciens, certaines réticences ont la vie dure. Les médecins, eux-mêmes, traîneraient un peu la patte. En conséquence, la part des génériques dans les ventes de médicaments ne décollent toujours pas. Pourtant, le générique est aussi bon que l’original... Les génériques sont des médicaments comme les autres : ils sont sûrs et efficaces. Ils existaient déjà avant qu'on parle de génériques, et les patients en prenaient sans réticence. Avant de pousser plus loin notre exploration des génériques, un petit rappel sur la biographie-type des médicaments nous servira d’introduction. La vie d’un médicament Lorsqu’un laboratoire découvre une molécule potentiellement efficace, il dépose un ou des brevets auprès des autorités compétentes. En France, cette autorité est l’Institut National de la Propriété Intellectuelle et la durée d’un brevet pour un médicament est de 20 ans. Pour rembourser les frais engagés dans la recherche, le découvreur peut donc commercialiser librement son médicament sans crainte d’être copié. A la fin de cette période de 20 ans, le brevet expire et la molécule tombe dans le domaine public. A partir de cet instant, tout autre établissement pharmaceutique peut fabriquer et vendre des médicaments avec cette même molécule. Bien sûr, le médicament copié remplit les mêmes critères de qualité, d’efficacité et de sécurité que le médicament original ou "princeps". Par ailleurs, toute la chaîne de fabrication et de distribution est l’objet de contrôles aussi nombreux et rigoureux, que le médicament soit un générique ou non. 30 % moins cher ! Le principal avantage des génériques est leur coût. La molécule ayant déjà été identifiée, étudiée sous toutes ses coutures, la constitution de la demande d’autorisation de vente (la fameuse autorisation de mise sur le marché ou AMM) coûte moins cher... et le prix de vente du médicament s’en ressent. En moyenne, le prix d’un générique est 30 % inférieur à celui de l’original. Dans la plupart des cas, l’arrivée de médicament générique pousse d’ailleurs le laboratoire commercialisant le princeps à aligner ses prix sur ceux des génériques. En 1999, les pouvoirs publics comptaient ainsi réaliser jusqu’à 609 millions d'euros d’économie pour l’assurance maladie. Pour le patient aussi, le générique représente une économie sur le montant à sa charge (ticket modérateur). Une évolution des pratiques La généralisation des génériques ne peut pas se faire d’un coup de baguette magique. Connaître un médicament sous plusieurs noms est difficile, aussi bien pour le patient que pour le médecin. Si le médecin généraliste connaît plusieurs centaines de médicaments, le changement des noms et de marque peut être déstabilisant. Pour surmonter cela, les pharmaciens ont légalement le droit de pratiquer une substitution depuis juin 1999 ; à condition que ni le patient, ni le médecin ne s’y opposent. Ainsi, il peut délivrer un générique alors que le médecin a prescrit la molécule princeps. En apposant la mention NS sur son ordonnance, le médecin peut signifier au pharmacien que sa prescription est Non Substituable. Par ailleurs, les pharmaciens sont incités à substituer par des mesures financières. En effet, les marges réalisées sur la vente des médicaments sont très réglementées et les marges autorisées sur les génériques sont bien supérieures à celle des princeps. Un autre moyen de favoriser le générique est la possibilité pour le médecin de faire sa prescription en utilisant le nom de la molécule (DCI pour dénomination commune internationale) et non pas le nom de marque du médicament. Au pharmacien ensuite de choisir quelle marque il va délivrer... La prescription en DCI a été testée avec succès dans la Marne et l’est encore actuellement dans le Rhône. Malgré les réticences de certains spécialistes, elle vient d’ailleurs d’être légalisée par l’adoption du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2002. Les patients sont encore assez réticents à la substitution et les pharmaciens ont souvent du mal à faire passer le message notamment auprès des personnes âgées. Pourtant, le 5e baromètre protection sociale santé réalisé par la Mutualité Française/L'Express/IFOP en avril 2001 montre que 77 % des français sont prêts à accepter la substitution. Mais selon eux, leur médecin ne leur a pas proposé dans 66 % des cas ni leur pharmacien dans 54 % des cas ! Le générique progresse... timidement Malgré tout, le générique progresse. La dernière étude réalisée par l’Assurance Maladie en France (Généricam, publié en septembre 2001) montre en effet que le montant des remboursements de génériques est passé de 2,4 % à 3,1 % de 1999 à 2000. Si les mentalités évoluent lentement, il nous reste encore du chemin parcourir avant de rattraper nos voisins européens. Le retour des médicaments génériques L’accord signé entre les médecins et l’Assurance Maladie a permis de remettre les génériques à l’honneur. Copies conformes des médicaments de référence, les ventes n’ont pourtant jamais décollé. Comment expliquer ce retard français ? Que nous réserve l’avenir ? Après 7 mois de conflit entre l’Assurance Maladie et les médecins, un accord a finalement été conclu le 5 juin dernier sous le patronage du nouveau Ministre de la Santé, Jean- François Mattéi. La consultation des généralistes passe de 18,5 euros à 20 €uros à compter du 1er juillet 2002 et la visite à domicile à 30 €uros en octobre 2002. En contrepartie, les praticiens se sont engagés à prescrire au moins 12,5 % de médicaments génériques et 25 % en dénomination internationale commune (DCI), formule qui consiste à indiquer non plus le nom d’une marque, mais le nom de la molécule. Une mesure qui devrait permettre, selon Jean-Marie Spaeth, le président de la CNAMTS, d’autofinancer une partie des 966 millions d'€uros, que représente la revalorisation des honoraires médicaux. Des génériques boudés par les Français Apparus en 1996 dans le code de Santé publique, les génériques ne sont toujours pas parvenus à s’imposer. En France, ils représentaient 3,1 % des médicaments remboursés en 2001, avec des différences variant de un à trois en fonction des départements et des officines plus ou moins impliquées. La moyenne européenne s’établit quant à elle autour de 15 % et atteint près de 40 % en Allemagne et aux Etats-Unis. Comment expliquer que ces copies conformes de médicaments qui ne sont plus protégés par leur brevet, ne réussissent pas à trouver leur public, alors qu’ils sont moins chers, mais tout aussi efficaces ? Quand la "marque" prime Les médecins assurent que leurs patients n’y sont pas prêts, notamment les plus âgés. Habitués depuis des années à la présentation de leur médicament, ils seraient déboussolés par ce changement. Pierre-Jean Lancry, directeur délégué aux risques à la CNAMTS, évoque la difficulté de convaincre les Français d’accepter des copies pour se soigner, alors même que la loi poursuit les contrefaçons. L’attitude naturelle de chacun est de rechercher les produits de marque "parce que je le vaux bien". Dans cette perspective, bas prix riment avec qualité au rabais. Il faut ajouter que 85 % des Français bénéficient d’une couverture complémentaire qui prend en charge la différence entre ce que coûte un médicament et ce que rembourse leur mutuelle. L’opération est donc financièrement indolore, et ne porte pas à faire des économies. Une sourde hostilité La position des médecins à l’égard des génériques n’est pas propre à susciter l’adhésion de leurs patients. Certains veulent y voir le rôle actif des laboratoires pharmaceutiques dans la promotion de leurs produits. D’autres considèrent que les praticiens, de moins en moins considérés socialement, en font un enjeu de pouvoir. En refusant de laisser au pharmacien la possibilité de substituer le médicament qu’ils ont prescrit, comme la loi le prévoit depuis juin 1999, les médecins affirment leur domaine de compétence. Des raisons d’espérer Il faut cependant admettre que le champ de la substitution est encore limité. Le répertoire des génériques publié par l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) recouvrait en 2000 à peine 14 % du marché total du médicament remboursable. Avec la chute dans le domaine public de nombreux médicaments vedettes (dont le fameux Prozac) leur usage devraient néanmoins s’accroître dans les années à venir. Ultime question : sommes-nous prêts à prendre des génériques ? D’après une enquête réalisée par l’Institut Ipsos, près des trois quarts des personnes interrogées (72 %) savent ce qu'est un générique, même s’ils ne sont que 14 % à pouvoir citer les trois critères qui le définissent (même composition chimique, nom différent et moins cher), 58 % en citant deux. Si leur médecin leur en prescrivait, 95 % des personnes les accepteraient, en revanche la tolérance serait moindre (79 %) si le geste vient des pharmaciens. Champions du monde de la consommation de médicaments, les Français vont devoir réviser leur copie. Les pilules génériques débarquent ! Après les 1ère, 2e et 3e générations de pilules, les mono-, bi- ou triphasiques, les pilules à prendre en continu ou en discontinu… voici les pilules génériques. Suite à un rapide historique de la contraception hormonale, nous vous présentons les enjeux de ces nouveaux venus. Si les 7,2 millions de Françaises en âge de faire des enfants prenaient une contraception (pilule, stérilet, préservatif…), 400 000 grossesses non désirées pourraient être évitées chaque année. Mais cette condition sous-entend que la contraception soit parfaitement accessible, d’un point de vue financier notamment. Des pilules de plus en plus "ajustées" Depuis 1967 et la loi Neuwirth qui autorisait en France la fabrication et la vente des contraceptifs, la composition des pilules a beaucoup évolué. Même si elle repose toujours, dans la plupart des cas, sur l’association de deux hormones : un estrogène et un progestatif, qui ont leurs avantages et inconvénients propres. A l’origine de ces ajustements, l’idée, confirmée par des études, que l’on ne peut pas donner trop de l’un ou de l’autre au risque Pour les estrogènes, d’accroître le nombre des accidents cardiovasculaires ; Pour les progestatifs, le nombre des accidents thrombo- emboliques (les phlébites par exemple). C’est ainsi qu’après les 1ères générations de pilules, sont apparues les 2e puis les 3e générations, encore moins dosées en estrogènes, avec des progestatifs différents, plus puissants, parfois trop… Dans l’intervalle, les fabricants de pilules ont fait du "sur mesure" avec des pilules qui reproduisent le cycle des femmes et ses variations, en deux, voire trois phases. Ou en fabriquant des pilules que l’on prend en continu pour éviter les règles. Des pilules remboursées et moins chères Les pilules de 2e génération, qui paraissent les plus sûres et sont les plus prescrites aujourd’hui, sont délivrées sur ordonnance médicale. Elles sont remboursées. Les deux premières pilules génériques appartiennent à la deuxième génération : l’une monophasique (Ludéal Gé), l’autre triphasique (Daily Gé), remboursées à 65 % toutes les deux, mais moins chères… Le Mouvement français pour le Planning familial qui s’est beaucoup battu pour qu’elles le soient, souhaite maintenant qu’au moins une pilule de 3e génération le soit aussi. Ainsi, le Dr Marie-Claude Zalamansky, du Mouvement français pour le Planning familial déclare "Il nous reste à obtenir le remboursement de quelques pilules de 3e génération à 20 jours d’estrogènes et bien sûr un générique d’au moins une d’entre- elles, car elles sont parfois préférables". Dans cette catégorie, il existe en effet des pilules encore moins dosées en estrogènes que ne le sont les pilules de 2e génération (que l’on disait minidosées). Ces dernières sont mieux supportées par les femmes dont les seins deviennent douloureux quand elles prennent la pilule. "Le prix est parfois un argument dissuasif et une des causes d’arrêt de pilule et d’interruptions de grossesse ensuite", prévient le Dr Marie-Claude Zalamansky. L’initiative des laboratoires Pierre Fabre, qui proposent aux femmes les génériques de deux pilules de 2e génération, pilules de prédilection des jeunes femmes aux revenus plus modestes, à un prix réduit de 25 %, est en tout cas la bienvenue. Elles sont remboursées elles-aussi bien sûr à 65 %. L'Assemblée nationale veut promouvoir les génériques Face au déficit de la sécurité sociale, les députés ont voté deux amendements pour promouvoir le recours aux génériques. Le premier oblige les médecins à y recourir plus systématiquement. Le second autorise les génériques à être similaires en forme et en goût au médicament qu'ils copient. Mais le débat continue alors que le texte devrait prochainement passer au Sénat. Les médicaments génériques, dont le principe actif est le même que pour les médicaments de marque, ont permis une économie de 900 millions d'euros depuis 20051. Une stratégie que les députés veulent promouvoir alors que le déficit de la Sécurité sociale atteint de nouveaux records. Promouvoir les génériques Le refrain est connu et à chaque présentation du budget de la Sécurité Sociale, on redécouvre les vertus des médicaments génériques. Actuellement, les médecins sont incités à prescrire non pas des princeps (médicaments de marque) mais une dénomination commune internationale (DCI qui correspond au nom de la substance active), ce qui laisse le choix au pharmacien d'opter pour un générique. Le pharmacien peut également proposer au patient de "troquer" un princeps contre un générique. Huit fois sur 10, le patient accepte. Mais cette fois, deux amendements adoptés dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS)2 vont plus loin. Le premier proposé par le député UMP, Yves Bur, prévoit que "lorsqu'il existe plusieurs alternatives médicamenteuses à même visée thérapeutique, le médecin prescrit un traitement médicamenteux figurant au répertoire des groupes génériques, à moins que des raisons particulières tenant au patient ne s'y opposent"3. En clair, les médecins seront tenus de proposer un générique sauf en cas de raisons particulières propres au patient. Les praticiens qui n'observeraient pas cette mesure seraient placés "sous accord préalable" par la Sécurité sociale. En clair, leurs prescriptions seraient passées au peigne fin par des médecins-conseils. Une menace peut-être théorique, puisqu'elle supposerait que des médecins-conseils passent au crible les ordonnances de leurs confrères pour s'assurer qu'il n'y a pas matière à exception. Générique de fin pour les "me-too" ? Plus qu'une mauvaise volonté des généralistes, le député UMP pointe du doigt certaines stratégies industrielles. Lorsqu'un médicament perd son brevet, les dépenses devraient théoriquement se porter vers les génériques (soit via le médecin qui prescrit une DCI, soit via le pharmacien qui a la possibilité de substituer le princeps). Mais en pratique, les laboratoires lancent quelques années avant l'expiration du brevet une nouvelle molécule très proche de l'ancienne, mais théoriquement plus performante (les "me- too" drugs qui sont souvent de "vraie-fausse innovation"). Il reste à convaincre les médecins de ne plus prescrire le médicament génériqué mais le nouveau et le tour est joué ! L'économie escomptée pour la Sécurité sociale n'est pas réalisée et les prescriptions s'orientent donc vers de nouvelles molécules plus coûteuses… "Une vision réductrice", objectent certains. MG France4, premier syndicat des médecins généralistes, dénonce dans un communiqué une atteinte au droit de prescription : "Le choix d'un médicament ou d'un autre relève de la responsabilité de chaque praticien dans l'intérêt de ses patients bien loin des préoccupations de l'assureur qui n'a d'autre intention que de permettre d'éventuelles nouvelles économies. Pour MG France, premier syndicat des médecins généralistes, le choix thérapeutique doit avant tout être guidé par la qualité, la sécurité et l'efficacité des soins - tel que le prévoit déjà le Code de la Sécurité sociale". Limiter les différences visibles entre génériques et princeps Le second amendement voté par les députés autorise les laboratoires à produire des génériques, identiques dans la forme (couleur et taille) ou le goût aux médicaments de marque2. Cela n'était jusqu'alors pas possible à cause d'un verrou juridique qui protégeait les médicaments de marque. Face à cette initiative, les entreprises du médicament dénoncent une atteinte à la propriété intellectuelle. Le but affiché est de limiter les différences de galéniques qui peuvent inquiéter les patients, en particulier les personnes âgées plus habituées à leurs princeps. Reste à savoir si ces amendements seront toujours présents dans la version finale de la loi. Le texte va être prochainement examiné par le Sénat et faire ensuite la navette entre les deux chambres.