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Rapport‐pays pour l'enquête 2011 sur le suivi des principes de la Déclaration de Paris
Introduction
Ce rapport est le résultat de la deuxième participation de Madagascar à l’enquête sur le suivi des Principes de la
Déclaration de Paris. Il a été réalisé selon les réponses aux questionnaires de 6 partenaires techniques et financiers
(PTF) bilatéraux et de 6 PTF multilatéraux1. Pour la partie nationale, le questionnaire adressé au Gouvernement a été
traité par les techniciens du Ministère des Finances et du Budget, du Ministère de l'Economie et de l'Industrie, et du
Ministère de la Population. La Banque centrale a apporté un complément d'information tandis que la société civile a
apporté son concours aux consultations par la voix de la Plate‐forme de Coordination des Organisations de la Société
Civile. Ce processus a été activement suivi par tous les participants et a donné lieu à un atelier national de validation
des résultats de l'enquête auquel étaient présents tous les PTF ainsi que des représentants des Ministères engagés
dans la réponse à l'enquête.
Le premier résultat de cette enquête est que le montant total de l'aide déclarée par les donneurs à Madagascar est de
434,5 millions USD. Il faut replacer cette somme dans le contexte qui a suivi la non reconnaissance des autorités de
transition arrivées au pouvoir en mars 2009. La communauté des donneurs a réagi à la crise politique de plusieurs
façons. Un premier groupe a progressivement suspendu ses aides, parfois au moyen de décisions juridiques. Parmi les
donneurs de ce premier groupe, la Banque mondiale a progressivement repris une partie de ses versements en 2009
et en 2010 tandis que l'Union européenne a maintenu la suspension de toute nouvelle programmation. Un deuxième
groupe de donneurs a poursuivi son aide à l'exception de l'appui budgétaire qui a été redistribué par d'autres canaux.
Ces donneurs ont employé des solutions de repli qui se sont parfois écartées des critères de la Déclaration de Paris
dans le but de maintenir leur aide. Dans ce deuxième groupe, certains donneurs comme le Système des Nations Unies
ont augmenté le volume de leurs versements pour faire face aux besoins les plus urgents en matière de santé et de
sécurité alimentaire. Tous les donneurs ont continué autant que possible à mettre en œuvre leur aide dans le respect
des critères de l'efficacité de l'aide et ont concentré leurs efforts au niveau des communes et groupes vulnérables.
Tableau 1. Vue d’ensemble : défis et actions prioritaires
Principe Appréciation Défis Actions prioritaires Commentaires
2010
Appropriation Faible Implication des PTF Documents stratégiques de court Il n'existe pas de cadre unique de
dans l'élaboration et moyen terme à produire par la développement mais seulement
et la mise en œuvre partie nationale. des stratégies sectorielles.
du prochain cadre
de développement
Alignement Moyen Augmenter la ‐ Budgétisation de l’aide La situation politique ne permet
fiabilité des ‐ Mise en œuvre de la réforme des pas le passage par les systèmes
systèmes nationaux Finances publiques. nationaux de gestion des finances
des finances publiques.
publiques
Harmonisation Très faible Les PTF inscrivent Revenir aux conditions de mise en L'approche‐programme est
leur action dans le œuvre de l'aide budgétaire. restreinte à certains versements
cadre d'approches‐ dont les accords ont été conclus
programmes avant 2009
Gestion axée Faible Avoir un système de ‐ Renforcer les capacités de La situation politique n'a pas
sur les résultats suivi et d'évaluation gestion des informations. permis la mise à jour de
fiable ‐ Recensement général de la l'ensemble des indicateurs du
population. système de suivi‐évaluation.
Responsabilité Non Reconnaissance Rétablir la tenue périodique du La situation politique n'a pas
mutuelle applicable d'un gouvernement dialogue entre le Gouvernement permis l'établissement de
actuellement légitime par la et ses partenaires. nouveaux engagements
communauté réciproques formels.
internationale
1 Le Système des Nations Unies à Madagascar est considéré comme un donneur unique. Il est composé de 11 agences.
1
En raison des réalités très différentes des versements de l'aide à Madagascar, il faut nuancer les résultats
contenus dans ce rapport. Les principes de la Déclaration de Paris s'appliquent difficilement à la situation du pays
depuis 2009 car la crise politique interne a entraîné une prise de distance entre les donneurs et la partie
nationale. Des efforts existent des deux côtés pour conserver une aide efficace. Une lecture attentive des
résultats s'impose car en 2010 la situation n'était plus celle d'une restriction massive de l'aide comme en 2009. Il
ne s'agissait pas non plus d'un retour à la situation telle qu'elle était en 2008. Le contexte de crise prolongée
pourra entraîner un rebond positif de la communauté des donneurs après la normalisation de la situation
politique.
Dans les appréciations qualitatives de ce rapport, nous procédons à des comparaisons entre les résultats de
l'enquête 2011 et ceux de l'enquête OCDE pour l'année 2007. En ce qui concerne le volume total de l'aide,
l'enquête pour l'année 2007 avait conclu à un total de 697 millions USD.
Nous faisons aussi des comparaisons à partir des données disponibles dans la base de données Aid Management
Platform (AMP). Cette base a été créée en 2008 en coopération avec le gouvernement malgache, la Banque
mondiale, la GTZ et le PNUD. Elle reste à actualiser et à compléter mais dans l'état actuel elle nous informe de
l'évolution de l'aide présentée ci‐dessous.
Volume total d'APD selon la base AMP pour les donneurs ayant répondu à l'enquête OCDE (en millions USD)
Année 2008 2009 2010
Montant de l'APD 564 353 439,8*
* La différence avec le résultat de l'enquête OCDE pour la même année s'explique par les rythmes variables de décaissements et de
déclarations de chaque donneur et par l'application de taux de change différents pour une même période.
Depuis 2009, la situation du développement à Madagascar est marquée par la dégradation des indicateurs
sociaux malgré les efforts supplémentaires des donneurs pour compenser la baisse du financement de la part des
autorités nationales. La mortalité maternelle est passée de 200 p 100 000 à 500 p 100 000 (OMS 2008‐2010).
Selon les deux dernières enquêtes auprès des ménages, la part de la population vivant sous le seuil de pauvreté a
augmenté de 68% en 2005 à 76,7% en 2010. Une large part de cette hausse est vraisemblablement expliquée par
l’arrêt de la croissance économique au cours des deux dernières années. En dépit de l'aggravation de ces
indicateurs, le pays n'est pas reconnu comme étant dans une situation d'urgence humanitaire et plusieurs
acteurs parlent d'une « crise silencieuse ». Un rapport du ministère de l'Economie et de l'Industrie datant de
2010 attribuait à la crise politique ainsi qu'à la suspension de la majeure partie des financements extérieurs un
ralentissement de 3,7% du taux de croissance en 2009. L'économie informelle ou le chômage concernaient deux
travailleurs sur trois en 20102.
2 Source : Banque mondiale
2
APPROPRIATION
L'appropriation se définit comme la capacité des pays à maîtriser réellement leurs politiques et leurs stratégies
de développement. A Madagascar, le principe d'appropriation n'a pas pu être respecté en 2010 selon les critères
de la Déclaration de Paris. La raison principale en est que le pays ne dispose plus d'un cadre unique de
développement depuis 2009 mais seulement de quelques stratégies sectorielles, notamment dans les secteurs
sociaux (éducation et santé). Les partenaires se réfèrent encore à ces stratégies mais elles sont insuffisantes au
regard des critères de la Déclaration de Paris et loin d'être exhaustives.
Indicateur 1 : Les stratégies de développement sont opérationnelles
Cet indicateur est renseigné par l'étude sur l'efficacité de l'aide mené par la Banque mondiale. Nous y apportons
des observations qualitatives.
La partie nationale cherche à mettre en œuvre les stratégies sectorielles dont elle dispose pour les secteurs
sociaux mais il n'y a plus de cadre unique de développement partagé avec les donneurs depuis le début de la
transition en mars 2009. L'ancienne stratégie appelée Madagascar Action Plan3 n'est plus en vigueur
officiellement mais les entretiens menés avec les techniciens des ministères concernés par l'enquête 2011 ont
montré que ses indicateurs servent toujours de référence pour le suivi et l'évaluation des projets entrepris par la
partie nationale. Pour leur part, les donneurs disposent de leurs propres cadres stratégiques et de leurs propres
objectifs établis avant la crise et qu'ils ont cherché à adapter aux nouvelles circonstances. Certains comme le
Système des Nations unies ont adopté une stratégie intérimaire qui donne de nouveaux objectifs pour les
secteurs sociaux. La Banque africaine de développement a prolongé son Document stratégique de partenariat
2005‐2009 jusqu'en 2012.
Dans la perspective de la reconnaissance internationale des autorités de transition, la partie nationale affirme
qu'une stratégie de court terme appelée Document de référence des actions gouvernementales est en
préparation. A plus long terme, un nouveau cadre unique de développement devrait être produit après la
normalisation de la situation politique. Aucune certitude n'existe quant à la reconnaissance de ces futurs cadres
stratégiques par les acteurs nationaux tels que la société civile ni par la communauté des donneurs.
Précisons que le Système National Intégré de Suivi et d'Evaluation (SNISE) créé en 2008 pour le suivi des
indicateurs du MAP est toujours en usage. Des ateliers de formation ont été menés dans les Régions auprès des
autorités régionales et locales mais les capacités de l'Etat à mettre en œuvre ce suivi ne sont pas encore
démontrées. En pratique, le suivi de mise en œuvre de la stratégie était semestriel jusqu'en 2009, mais ce
fonctionnement a été interrompu pour l'année 2010 et remplacé par un rapport annuel. Des revues à mi‐
parcours existent aux niveaux sectoriels pour le suivi des indicateurs issus du MAP mais sont souvent incomplets
en raison du manque d'information. Dans sa réponse au questionnaire, la partie nationale a pourtant indiqué
que l'ensemble des secteurs est couvert par la mise en œuvre des politiques de développement. Elle a coché
tous les secteurs proposés par le questionnaire. Elle y a ajouté le « secteur administratif », composé des
fonctions régaliennes4, de la fonction publique, de l'économie et des finances publiques, de la décentralisation et
de l'aménagement du territoire.
Selon la partie nationale, les priorités exprimées par les structures nationales et régionales de mise en œuvre des
programmes sectoriels ainsi que celles exprimées par la société civile sont officiellement intégrées aux révisions
annuelles des objectifs. Le ministère des Finances et du Budget indique que les cibles annuelles des stratégies
sectorielles prennent en compte les Objectifs du Millénaire pour le Développement et font l'objet de travaux de
concertation et de mise en cohérence. Il n'y a pas eu de nouveau cadre budgétaire national (CBN) ni cadre de
dépenses à moyen terme (CDMT) depuis que les derniers ont été établis en 2007.
3 Le Madagascar Action comportait huit engagements alignés sur les Objectifs du millénaire pour le développement. Chaque
engagement était décliné en un certain nombre de défis, chacun assortis d'indicateurs.
4 Sécurité, défense, justice.
3
ALIGNEMENT
Le principe d'alignement de la Déclaration de Paris concerne l'adéquation des politiques de développement des
donneurs aux priorités exprimées par les autorités nationales. Le suivi du principe d'alignement donne une
estimation de la façon dont les donneurs ajustent leur aide aux institutions, aux procédures et aux stratégies de
développement des pays. En retour, le suivi de ce principe estime aussi la façon dont la partie nationale fait
connaître ses priorités et enregistre les réalisations correspondantes des donneurs. Le principal indicateur du
principe d'alignement est la capacité de la partie nationale à prévoir les versements d'aide au secteur public. En
2010, 74% des versements au secteur public avaient été enregistrés dans la loi de Finances par le ministère des
Finances et du Budget.
Indicateur 2A : Les systèmes nationaux de gestion des finances publiques sont fiables
Cet indicateur est renseigné par les évaluations de la politique et des institutions nationales (EPIN) réalisées par
la Banque mondiale. Nous y ajoutons une observation qualitative au sujet des réformes douanières et fiscales qui
ont été entreprises en 2008. Malgré la crise, les acquis de la politique fiscale à Madagascar ont pu être
maintenus. Il s'agit d'un progrès en comparaison du niveau global de la qualité des politiques publiques, ce qui a
été remarqué dans une note de la Banque mondiale en 2010.
Indicateur 2B : Les systèmes nationaux de passation de marchés sont fiables
Cet indicateur est renseigné par la Méthodologie pour l'évaluation des systèmes nationaux de passation des
marchés (MESNPM) du Secrétariat de l'OCDE.
Indicateur 3 : Les apports d'aide sont alignés sur les priorités nationales
Cet indicateur mesure la capacité de la partie nationale à prévoir les versements d'aide au secteur public. Il
compare les engagements inscrits par le ministère des Finances et du Budget dans la Loi de finances rectificatives
aux versements effectifs d'aide au secteur public. En 2010, 74% des versements au secteur public étaient prévus
par les autorités nationales. En 2007, ce résultat était de 87%. Cette diminution éloigne Madagascar de l'objectif
au niveau mondial de 2005 à 2010 de la Déclaration de Paris qui est de réduire de moitié la part des apports
d'aide au secteur public qui ne sont pas inscrits au budget national.
Le résultat de cet indicateur pour la seule année 2010 est tout de même satisfaisant compte tenu des conditions
dans lesquelles les donneurs et la partie nationale communiquent depuis 2009. Pour comprendre les décalages
relevés par cet indicateur, il faut préciser que les engagements des donneurs ont été faits dans l'hypothèse que la
crise ne durerait pas, or elle n'est toujours pas résolue et l'aide au secteur public effectivement versée n'a pas pu
être totalement inscrite au budget national.
En 2010, le ministère des Finances et du Budget (MFB) a extrait ses données de prévisions de la base AMP dont
les informations n'étaient pas encore complètes, ce qui explique en partie les décalages avec les prévisions
déclarées par les donneurs. Cette base est maintenue par le Secrétariat Technique Permanent chargé de la
Coordination des Aides (STPCA) placé sous la tutelle de la Primature. Les PTF ont communiqué les chiffres de
leurs engagements et de leurs versements au STPCA en sachant que le MFB les y prendrait. Le rôle que joue la
partie nationale dans la qualité de l'alignement devrait être renforcé au cours de l'année 2011. Le ministère des
Finances et du Budget et le STPCA ont pour projet l'harmonisation de leurs systèmes statistiques en vue de
l'inscription de la plus grande part possible de l'aide dans le budget.
Dans le tableau ci‐après, nous avons souhaité donner à titre comparatif un ordre de grandeur des engagements
pour toute l'aide extérieure à Madagascar enregistrés dans la Loi de finances rectificatives, y compris pour les
donneurs qui n'ont pas répondu à l'enquête 2011. Le tableau ci‐après est composé de deux parties. La première
correspond à l'indicateur 3, la deuxième présente les versements des donneurs qui n'ont pas répondu à
l'enquête.
4
Tableau 2: Comparaison entre les versements estimés par l'administration nationale et les apports d'aide au secteur
public des PTF en 2010 (millions USD)
Partenaires Techniques et Financiers Engagements inscrits au budget 2010 (LFR) par le MFB
Arabie saoudite 2,5
BADEA 9,8
Chine 14,1
Corée du Sud 4,8
Koweït 1,7
FONDEM 4,2
FTI 17,7
GEF 2,3
OPEP 10,4
Autres* 1
Sous‐total 68,5
* ACBF, AIF, CBM, Follereau, FSN, Royaume‐Uni
Total enregistré par la LFR pour les donneurs CAD 212,1
Total enregistré par la LFR pour les donneurs non CAD 68,5
Total général enregistré par la LFR 280,6
5
Indicateur 4 : Les capacités sont renforcées par un soutien coordonné
Cet indicateur mesure la coopération technique qui a été mise en œuvre de façon coordonnée. En 2010, la
coopération technique représentait un montant de 64,1 millions USD, soit 15% de l'aide totale. Sur ce volume, la
coopération technique coordonnée représentait un montant de 49,5 millions USD, soit 77% de la coopération
technique totale. Il s'agit d'un résultat très positif mais il faut le nuancer pour ne pas y voir une tendance
uniforme.
L’Allemagne, la Banque mondiale, la France et le Japon déclarent que leur coopération technique est entièrement
coordonnée. Le Système des Nations Unies totalise 21% de coopération technique coordonnée. Les autres
donneurs n'ont pas mis en œuvre leur coopération technique de cette façon ou n'ont pas entrepris de
coopération technique.
Pour suivre l'évolution de cet indicateur, il faut rappeler qu'en 2007 la coopération technique représentait aussi
14% du total de l'aide versée, pour une valeur de 98 millions USD. La coopération technique coordonnée
représentait alors 71% de cette somme, pour une valeur de 69 millions USD. En 2007, la coopération technique
de la Banque mondiale (24 millions USD), de la Norvège (1 million USD) et de la Suisse (1 million USD) étaient
entièrement coordonnées.
Tableau 3 : Part de la coopération technique coordonnée sur la coopération technique totale en 2010 (millions USD)
6
Ces diminutions éloignent Madagascar des objectifs globaux correspondants de la Déclaration de Paris qui sont
de réduire d'un tiers la part des apports au secteur public qui ne font pas appel aux systèmes nationaux de
gestion des finances publiques et la part des apports au secteur public qui ne font pas appel aux systèmes
nationaux de gestion des finances publiques.
Pour ces deux ensembles de procédures, 6 donneurs sur 12 enregistrent un montant nul en raison du gel de
l'appui budgétaire et du contournement des procédures nationales depuis 2009.
Tableau 4 : Part des apports d'aide au secteur public qui font usage des systèmes nationaux de gestion des finances
publiques et des systèmes nationaux de passation des marchés en 2010 (en millions USD)
Systèmes de passation des
Systèmes de gestion des finances publiques
marchés
Partenaires APD au Procédures
Techniques et secteur Procédures Procédures
nationales Procédures
Financiers public (a) nationales e = moy nationales de
de nationales
d'exécution (b,c,d)/a passation des
reporting d'audit (d) g = f/a
du budget (b) marchés (f)
financier (c)
Allemagne 9 0 4,4 4,4 32,6% 4,4 48,9%
BAD 16 16 16 0 66,7% 0 0%
BM 82,9 0 0 0 0% 0 0%
France 39,9 25,8 25,8 25,8 64,7% 25,8 64,7%
GAVI 6,9 N/A N/A N/A N/A N/A N/A
GFATM 29,5 0 0 0 0% 1,6 5,4%
Japon 6,1 0 0 0 0% 0 0%
Norvège 0 0 0 0 0% 0 0%
Suisse 0,1 0 0 0 0% 0 0%
SNU 73,5 15,7 15,7 15,7 21,3% 15,9 21,6%
UE 24,5 0 0 0 0% 0 0%
USAID 0 0 0 0 0% 0 0%
Total 288,6 57,5 61,9 45,8 19,1% 47,7 16,5%
Indicateur 6 : Les donneurs évitent d'utiliser des structures de mise en œuvre parallèles
Cet indicateur compte le nombre de structures de mise en œuvre parallèles utilisées par les donneurs. En 2010,
49 unités parallèles ont été utilisées. En 2007, l'enquête OCDE en comptait 48. La création d'unités intégrées
dépend d'accords officiels avec les autorités et la situation politique n'a pas permis la réduction de l'usage
d'unités parallèles. Le principe d'alignement de la Déclaration de Paris recommande de ne pas employer d'unités
parallèles de mise en œuvre et de favoriser des unités intégrées aux structures nationales. L'objectif global de la
Déclaration de Paris est de réduire de deux‐tiers le nombre des unités parallèles.
7
Tableau 5 : Comparaison du nombre d'unités parallèles de mise en œuvre au nombre de projets menés par les PTF
en 2010 (nombre d'unités, nombre de projets)
8
Tableau 6 : Comparaison entre les versements notés par l'administration et les versements programmés par les PTF
en 2010 (millions USD)
Partenaires Versements notés Versements programmés par les
Techniques et par le MFB en 2010 donneurs en 2010 (b) c=a/b
Financiers (a)
Allemagne 0,3 9,1 3,3%
BAD 1 70,1 14,2%
Banque Mondiale 82,2 52 63,3% (b/a)
France 15,2 41,6 36,5%
GAVI 0 12 0%
GFATM 0 12,4 0%
Japon 0 6,1 0%
Norvège 0 0 0%
Suisse 0 0,2 0%
SNU 49 85,9 57%
Union Européenne 16,8 0 N/A
USAID 0 0 N/A
Total 164,5 289,5 56,8%
Indicateur 8 : L'aide est non liée
Cet indicateur est renseigné par les réponses des membres du CAD au Questionnaire annuel sur l'aide non liée et
il sera rédigé par le Secrétariat de l'OCDE.
HARMONISATION
Le principe d'harmonisation incite les donneurs à mener des actions concertées pour rendre l'aide plus efficace
et alléger la charge des autorités nationales pour le suivi des projets et programmes. Le suivi de ce principe
s'intéresse à l'emploi d'approches fondées sur des programmes pour le versement de l'aide ainsi qu'à la conduite
coordonnée de missions sur le terrain et à la réalisation conjointe de travaux analytiques. Le principe
d'harmonisation a été très peu respecté en 2010. En effet, seulement 9% de l'aide au secteur public a été versée
par des approches fondées sur des programmes.
Indicateur 9 : Les donneurs utilisent des dispositifs ou des procédures communs
Le versement de l'aide dans le cadre d'approches fondées sur des programmes est une composante importante
du suivi du principe d'harmonisation. Les approches fondées sur des programmes doivent être contrôlées par
leur bénéficiaire; disposer d'un cadre unique de programmation et de budgétisation; coordonner leurs
procédures de rapports, de budgétisation, de gestion financière et de passation des marchés; enfin, faire appel à
des systèmes locaux pour leur conception, leur mise en œuvre et leur suivi‐évaluation. En 2010, 9% de l'aide a
été versée à Madagascar par de telles approches. L'approche‐programme sous forme budgétaire enregistre un
montant nul pour l'année 2010 qui s'explique par la disparition de l'appui budgétaire à la suite des suspensions
d'aide en 2009. L'objectif de 66% fixé par la Déclaration de Paris n'est pas pertinent pour une comparaison.
9
Sur 12 donneurs répondant à l'enquête, 5 d'entre eux déclarent avoir versé de l'aide dans le cadre d'une
approche fondée sur des programmes sous une forme autre que budgétaire pour un montant cumulé de 25
millions USD. Le Japon et le GAVI sont les seuls donneurs à déclarer l'intégralité de ses versements sous cette
dernière catégorie. En effet, les versements de ce donneur avaient été programmés dans un cadre budgétaire
antérieur à 2009 en concertation avec les autorités nationales. En 2010, cette concertation est toujours valable
au niveau technique et la durée de ces projets a pu être prolongée.
La catégorie des approches programmes non budgétaires comprend le montant du fonds catalytique « Education
pour tous FTI‐EPT » (14 millions USD) géré par UNICEF. Il s'agit d'un financement coordonné qui correspond aux
critères de l'approche‐programme. Il n’est pas possible de distinguer les contributions individuelles des donneurs
puisque c'est un fonds global.
Tableau 7 : Part de l’aide versée dans le cadre d'approches fondées sur des programmes en 2010 (millions USD)
10
principal a été l'échange d'informations et ses membres veulent l'employer à nouveau pleinement pour favoriser
d'alignement, l'harmonisation et le dialogue autour de leur aide.
En 2010, la fréquence des échanges et la qualité de la concertation entre donneurs se sont améliorées. La plupart
des donneurs ont poursuivi une concertation régulière entre eux au niveau technique malgré la diminution
relative de l'importance des groupes sectoriels et des réunions de coordination au Système des Nations Unies au
profit des échanges politiques sur la résolution de la crise5.
Indicateur 10A : Les missions sur le terrain sont menées de façon conjointe
En 2010, 8% des missions sur le terrain ont été menées de façon conjointe. La Déclaration de Paris recommande
de favoriser des missions conjointes entre donneurs et de restreindre le plus possible le nombre de missions sur
le terrain.
Au total, il y a eu 359 missions sur le terrain, ce qui est une nette diminution par rapport à 2007 où l'enquête en
comptait 509. Cette diminution du nombre total de missions n'est pas une tendance uniforme. L'évolution du
nombre de missions sur le terrain par donneurs de 2007 à 2010 montre des réductions très fortes comme pour
l'Allemagne qui n'a conduit aucune mission sur le terrain donnant lieu à une demande de rencontre avec les
autorités en 2010 alors qu'elle en déclarait 23 pour l'année 2007, pour le Japon qui est passé de 63 à 2 missions,
ou encore pour la Banque africaine de développement, passée de 26 à 5 missions. On constate au contraire des
augmentations pour d'autres donneurs comme l'Union européenne, passée de 8 à 66 missions, et pour la France,
passée de 36 à 76 missions. Les donneurs qui ont fortement réduit le nombre de leurs missions appliquent les
restrictions de l'aide qui limitent ou interdisent leurs contacts officiels avec les autorités. Les donneurs qui ont au
contraire augmenté le nombre de leurs missions l'ont fait pour soutenir des secteurs dont les indicateurs se
dégradaient. En particulier, les agences du Système des Nations Unies ont eu recours à de nombreuses missions
sur le terrain pour appuyer des projets de sécurité alimentaire et de renforcement du secteur de la santé.
Tableau 8 : Part des missions coordonnées sur le nombre total de missions en 2010 (nombre de missions)
5 Ces échanges ont lieu dans le cadre du Groupe International de Contact
11
Les travaux analytiques coordonnés sont un point positif notable du suivi du principe d'harmonisation à
Madagascar en 2010. Le contexte de crise a donné l'occasion aux donneurs de prendre le temps de la réflexion.
Le nombre total de 152 travaux analytiques en 2010 est supérieur à celui de 119, nombre relevé pour l'année
2007.
En 2010, 29% des travaux analytiques ont été menés de façon conjointe. La réalisation de travaux coordonnés a
contribué au maintien du dialogue entre les donneurs. Certains de ces travaux coordonnés ont été largement
partagés. Par exemple, la Banque mondiale a publié une série de Policy Notes sur plusieurs sujets comme l'état
de la gouvernance, les finances publiques, et les conditions du retour de la croissance économique à Madagascar.
Le PCIA paru en 2010 a été cofinancé par la France, la Norvège et l'UNICEF.
Le tableau ci‐dessous compare le nombre de travaux analytiques qui ont été menés conjointement avec d'autres
bailleurs ou avec les autorités nationales au nombre total de travaux analytiques.
Tableau 9 : Part des travaux analytiques coordonnés dans le nombre total de travaux analytiques en 2010 (nombre
de travaux)
12
Indicateur 11 : L'aide est gérée selon des cadres axés sur les résultats
Cet indicateur sera renseigné par le Secrétariat de l'OCDE à partir des réponses contenues dans le questionnaire
au Gouvernement. Nous y apportons quelques informations qualitatives.
La partie nationale a publié un Manuel de procédures pour renforcer l'usage de son Système national intégré de
suivi et d'évaluation (SNISE). Ce manuel est destiné à toutes les administrations responsables de la mise en
œuvre des projets et des formations en suivi‐évaluation ont été dispensées au niveau central et au niveau
régional. Le Manuel de procédures sera réactualisé en 2011 pour intégrer le cadre organisationnel des Provinces
qui sont prises en compte dans la nouvelle constitution. Les plate‐formes et cellules régionales qui encadrent le
suivi et l'évaluation des indicateurs sectoriels de développement concourent à ce suivi‐évaluation.
Les indicateurs sectoriels employés par le SNISE ne sont pas renseignés de façon régulière en raison de la faible
fréquence des enquêtes nationales6 mais des « indicateurs intermédiaires d'effet partiel et de produit » sont
employés pour compenser ces manques. La fiabilité des informations concernant les indicateurs régionaux n'est
pas encore garantie car la mise en œuvre de la Stratégie nationale de développement de la statistique (SNDS)
n'est pas effective. On peut aussi s'interroger sur la validité du suivi et de l'évaluation par les autorités
décentralisées en raison de leurs faibles capacités.
RESPONSABILITE MUTUELLE
Indicateur 12 : Les partenaires respectent le principe de responsabilité mutuelle
Cet indicateur sera renseigné par le Secrétariat de l'OCDE. Nous y apportons quelques informations qualitatives.
La question de la responsabilité mutuelle est difficile à traiter en raison de la situation politique à Madagascar. Le
dialogue entre les donneurs et la partie nationale est limité par la situation politique et il n'y a pas eu
d'engagements formels auxquels les donneurs peuvent se référer, d'une part à cause de l'absence de
reconnaissance des autorités de transition, d'autre part à cause de la suspension du Parlement depuis mars
2009. La partie nationale n'a pas fait de commentaires sur cet indicateur dans le questionnaire pour les
gouvernements. Certains donneurs estiment que le suivi de cet indicateur n'a pas de raison d'être en 2011.
Conclusion
Un retour à la gestion de l'aide telle qu'elle était avant 2009 paraît difficile, néanmoins l’enclenchement de la
réflexion sur de meilleures pratiques pour une gestion efficace de l’aide constitue un aspect positif de cette
période de transition. Les critères de l'efficacité de l'aide se sont révélés peu applicables pour Madagascar, et ils
le resteront jusqu'à ce que la situation politique se normalise. Malgré tout, il est à noter que pendant la
transition, le dialogue entre partenaires a toujours été possible au niveau technique. S'il faut noter la volonté de
communication de toutes les parties présentes, la concertation entre les donneurs pourrait être améliorée par le
renforcement de l'activité des groupes sectoriels. La coordination offerte par le Système des Nations Unies
devrait aussi reprendre toute son importance.
Dans le tableau des résultats de l'enquête 2010 ci‐après, les résultats sont plutôt négatifs mais il faut les prendre
avec nuance en raison de la situation politique qui complique la gestion de l'aide pour les donneurs comme pour
la partie nationale depuis 2009.
6 En particulier, le recensement général de la population n'a pas été conduit depuis 1993. Les indicateurs concernant la
population se basent sur des projections faites par l'INSTAT.
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Tableau 10 : Tableau récapitulatif des résultats de l’enquête 2011 sur le suivi de la Déclaration de Paris
Principes et Indicateurs Résultat 2007 Objectif‐cible Résultat 2010 Objectif‐cible 2012
2010
Appropriation Moyen Faible
1 Les partenaires ont des stratégies C B D B*
de développement opérationnelles
2a Des systèmes nationaux fiables de 3,5 4 Résultat fourni par la
gestion des finances publiques Banque mondiale
2B Des systèmes nationaux fiables de Non Non Résultat fourni par le
passation des marchés disponible disponible Secrétariat de l'OCDE
Alignement Moyen Moyen
3 Les apports d'aide sont alignés sur 87% 90% 74% 90%
les priorités nationales
4 Renforcement des capacités par un 71% 75% 77% 90%
soutien coordonné
5a Utilisation des systèmes nationaux 21% 59% 19% 35%
de gestion des finances publiques
5b Utilisation des systèmes 26% 51% 17% 35%
nationaux de passation de marchés
6 Eviter les structures de mise en 48 25 49 24
œuvre parallèles
7 L'aide est davantage prévisible 79% 85% 57% 50%
8 L'aide est non liée 84% 0% Résultat fourni par le
Secrétariat de l'OCDE
Harmonisation Faible Très faible
9 Utilisation de procédures ou 44% 66% 9% 66%*
dispositifs communs
10a Missions conjointes sur le terrain 27% 40% 8% 30%**
10b Travaux analytiques 42% 66% 29% 40%**
coordonnées par pays
Gestion axée sur les résultats Faible Faible
11 Cadres axés sur les résultats C A Résultat fourni par le
Secrétariat de l'OCDE
Responsabilité mutuelle Moyen Non applicable
12 Responsabilité mutuelle Non Oui Non Oui
(Indicateur)
* Objectif établi en 2008 pour 2010 reconduit en 2010 pour 2012 en raison de la situation politique du pays.
** Les objectifs proposés pour les indicateurs 10A et 10B sont temporaires.
Coordonnateur national : Isaora Zefania Romalahy, Secrétaire Technique Permanent chargé de la Coordination
de l'Aide (STPCA/Primature), rmizef@gmail.com
Correspondant donneurs : Nicolas Kazadi, PNUD, nicolas.kazadi@undp.org
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Sigles
ACBF : African Capacity Building Foundation
AMP : Aid Management Platform
CBN : Cadre budgétaire national
CBM : Christian Blind Mission
CBMT : Cadre budgétaire à moyen terme
BAD : Banque africaine de développement
BADEA : Banque arabe pour le développement économique en Afrique
BM : Banque mondiale
EPIN : Evaluations de la politique et des institutions nationales
EPT : Education pour tous
FDA : Fond de développement agricole
FDL : Fond de développement local
FTI : Fast‐Track Initiative
GAVI : Global Alliance for Vaccines and Immunization
GEF : Global Environment Facility
GFATM : The Global Fund to fight AIDS, Malaria and Tuberculosis
INSTAT : Institut national de la statistique
LFR : Loi de Finances rectificative
MEI : Ministère de l'Economie et de l'Industrie
MESNPM : Méthodologie pour l'évaluation des systèmes nationaux de passation des marchés
MFB : Ministère des Finance et du Budget
OCDE : Organisation de coopération et de développement économiques
OPEP : Organisation des pays exportateurs de pétrole
SNISE : Système national intégré de suivi et d'évaluation
SNU : Système des Nations Unies
STPCA : Secrétariat technique permanent chargé de la coordination des aides
UE : Union européenne
PTF : Partenaire technique et financier
USAID : United State Agency for International Development
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