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ACTIVITÉS PHYSIQUES

DE PLEINE NATURE

Les «APPN» regroupent l’ensemble des activités se caractérisant par un déplacement


finalisé, avec ou sans engin, dans un milieu de pleine nature ou le reproduisant. Ce
milieu est complexe, varié, parfois variable, souvent imprévu, rarement standardisé.
La motricité mise en jeu dans ce milieu nécessite plus particulièrement un codage des
informations, un contrôle de ses émotions et une maîtrise des risques éventuels.
On trouve dans ce groupe :
– des activités terrestres comme la course d’orientation, l’escalade, le ski nordique,
le ski alpin, le VTT, etc. ;
– des activités nautiques telles que la voile, le canoë-kayak, etc. ;
– des activités aériennes comme le parapente, etc. ;
– des activités aquatiques telles que la plongée sous-marine.

CLASSE DE 6e

Activités conseillées La course d’orientation permet une évolution facile dans le


milieu naturel et une observation possible de l’environnement
Le programme de la classe de 6e met explicitement en avant et de sa qualité. De plus, une activité d’endurance alternant
l’importance que revêt, pour chaque individu, le fait de savoir marche et course permet le renforcement des capacités éner-
nager. gétiques sollicitées en course de durée.
Afin qu’un rattrapage éventuel puisse avoir lieu et afin de ne Les mêmes arguments peuvent être avancés pour le choix du
pas pénaliser certains élèves, nous ne conseillons pas de ski nordique dans les régions de montagne.
programmer des cycles d’activités nautiques (canoë-kayak ou L’escalade propose aux élèves de construire leur propre sécu-
voile) en 6e. rité au travers de celle de la cordée (binôme grimpeur/assu-
reur, pareur). La communication et la vigilance au service du
Ces activités seront plutôt à programmer dans le cycle central
compagnon de cordée sont valorisées.
(5e/4e).
Les propositions d’enseignement doivent présenter tous les
Le programme général de la 6e met en évidence le souci critères d’une situation authentique en activité de pleine nature :
d’intégrer les élèves dans la classe et l’apprentissage de la décodage du milieu, choix d’itinéraire, prise de décision dans
citoyenneté et de la responsabilité à l’égard de l’environne- l’action pour un déplacement finalisé et un engagement
ment. psychologique.
Afin de poursuivre ces objectifs, trois activités terrestres nous Dans ce document, nous illustrerons les compétences à acquérir
semblent pouvoir être recommandées : la course d’orientation, dans deux activités terrestres : l’escalade et la course
le ski nordique et l’escalade. d’orientation.

Accompagnement des programmes de 6e Éducation physique et sportive 47


ESCALADE

I - Mise en œuvre

A. Présentation, orientation, dominante. B. Contexte et conditions d’apprentissage

Généralement, faire de l’escalade, c’est se déplacer par ses En 6e, nous conseillons d’utiliser des plans inclinés ou verti-
propres moyens physiques (en libre) sur un plan naturel ou caux, en milieu naturel ou sur structure artificielle d’escalade
artificiel mais inconnu et insolite, plus ou moins vertical, déver- (SAE). Dans ce cas, le nombre de prises au mètre carré sera
sant, voire surplombant. compris entre 8 et 10.
En 6e, l’élève qui dispose d’un rapport poids/puissance favo-
L’escalade de blocs avec parade ou l’escalade de voies faciles
rable va surtout utiliser sa motricité habituelle pour s’engager
(cotation de 3 à 4) équipées en moulinette seront les modes de
dans des conditions d’escalade en bloc et en moulinette dans
des voies faciles. Progressivement, il assurera sa sécurité, celle pratique les plus usuels.
d’autrui, et construira un nouvel équilibre spécifique à l’esca- Il est envisageable de proposer aux élèves de grimper en tête
lade. sur des voies à équipements renforcés.

II - Compétences spécifiques à acquérir

A. Situation et conditions de réalisation Éléments de progressivité


Grimper des voies de difficultés croissantes (du 3 au 4 sup) en
Les compétences décrites ci-après peuvent être observées dans bloc, en moulinette, puis éventuellement en tête.
des situations d’escalade sur des blocs avec parade ou dans
des situations d’escalade de voies en dessous du niveau maxi- Réaliser des voies de hauteur modeste, puis des voies de plus
mal de l’élève. grand développement en maîtrisant ses émotions.
L’élève ne recherche pas la vitesse mais a pour consigne Grimper des voies induites par des couloirs ou des lignes
d’enchaîner et d’atteindre le haut de la voie. (bandes adhésives ou tracées à la craie), puis grimper des
L’escalade est réalisée «à vue» (la voie est nouvelle pour l’élè- voies aux cheminements multi-directionnels et de formes dif-
ve). férentes (dalle, mur, dièdre, fissure, etc.).

B. «De ce qui se fait à ce qu’il y a à faire».

CONDUITES INITIALES DES ÉLÈVES, «CE QU’IL Y A À FAIRE» :


INDICATEURS DE FIN D’ÉTAPE
OBSTACLES RENCONTRÉS COMPÉTENCES SPÉCIFIQUES

• L’élève a peu ou trop confiance dans le • S’équiper seul (baudrier et encor- • L’élève utilise le matériel en respectant
matériel, il est peu précis et peu rigoureux dement). son mode d’emploi.
dans l’utilisation du matériel.
Obstacle : l’élève est confronté à un
nouveau milieu, à de nouveaux outils.

• Seul l’espace de départ de la voie est • Identifier les limites de la voie, choisir et • L’élève utilise moins de prises de mains et
privilégié. utiliser les prises de mains et surtout les plus de prises de pieds.
• Les prises de mains hautes et croche- prises de pieds situées dans son espace
tantes sont valorisées. proche.
Obstacle : le choix des prises est condi-
tionné par la conservation de l’équilibre.

48 Éducation physique et sportive Accompagnement des programmes de 6e


• Le bassin est collé à la paroi, pieds en • Se déplacer en quadrupédie améliorée • L’élève utilise une répartition plus équi-
carres internes, membres supérieurs en pour trouver des appuis de pieds solides. table du poids du corps sur l’ensemble des
fermeture et en traction, tête peu mobile. appuis et cherche une action prépondé-
• Les actions en tractions sur les grosses rante des membres inférieurs.
prises horizontales privilégient le déplace-
ment vers le haut.
Obstacle : l’organisation motrice survalorise
l’équilibre aux dépens de l’information.

• La corde est avalée irrégulièrement. • Assurer son partenaire en le parant ou • L’élève assure ses partenaires de façon
• La communication est instinctive. en utilisant un descendeur ; communiquer fiable.
Obstacle : l’élève ne perçoit pas l’impor- avec un code précis.
tance et le sens de l’attention et de la vigi-
lance.

• L’élève est plus centré sur la hauteur de • S’engager pour connaître son niveau et • Tous les élèves grimpent une voie de
la voie que sur sa difficulté. la difficulté des voies grimpées. niveau 4 en moulinette, corde non tendue.
Obstacle : la perception de l’espace à • Certains élèves grimpent en tête des
grimper est globale car souvent sous la voies à équipement renforcé.
dépendance des réactions affectives.

III - Contenus

«CE QU’IL Y A À FAIRE» : QUELQUES REPÈRES SUR L’ACTIVITÉ


COMPÉTENCES SPÉCIFIQUES «CE QU’IL Y A À FAIRE POUR FAIRE» DE L’ÉLÈVE

• S’équiper seul (baudrier et encorde- • Ajuster son baudrier. • L’élève sait-il mettre et régler son bau-
ment). • Automatiser la réalisation du nœud drier de façon autonome ?
d’encordement. • Sait-il faire son nœud d’encordement,
• Connaître les caractéristiques d’une en vérifier sa conformité et vérifier celui de
corde, d’un mousqueton, d’un huit, d’un son camarade ?
baudrier. • etc.

• Identifier les limites de la voie, choisir et • Différencier de façon élémentaire : • Le grimpeur peut-il définir les points de
utiliser les prises de mains et surtout les – les formes générales de la voie, sa sortie changement de direction d’une voie non
prises de pieds situées dans son espace ou le point à atteindre ; rectiligne et son point d’arrivée ?
proche. – la densité, l’emplacement et la nature • Peut-il se décontracter aux points de
des prises (grosseur, orientation). repos et s’écarter de la paroi ?
• Utiliser des points de repos pour se relâ- • Prend-il en compte toutes les prises de
cher, repérer les prises «proximales» et son espace proche, en particulier pour
regarder ses prises de pieds. les pieds ?
• etc.

• Se déplacer en quadrupédie améliorée • Progresser par poussées de jambes et • Voit-on un déplacement du bassin entre
pour trouver des appuis de pieds solides. tractions de bras coordonnées. les quatre appuis ?
• Transférer le bassin au-dessus du pied • Le centre de gravité est-il au-dessus des
qui pousse. appuis en escalade et désescalade d’une
• Monter les pieds avant le changement de voie facile ?
prises de mains. • Le grimpeur déplace-t-il d’abord les
• Utiliser en priorité l’avant-pied et le bord pieds avant de changer les prises de
interne pour trouver des appuis solides. mains ?
• Les pieds restent-ils fixés lors des dépla-
cements des bras ?
• etc.

• Assurer son partenaire en le parant ou • Parer en se plaçant derrière son grimpeur. • L’élève pare-t-il avec attention ?
en utilisant un descendeur ; communiquer • Coordonner les mouvements de main • Sait-il assurer avec un descendeur sans
avec un code précis. pour assurer son camarade sans jamais jamais lâcher la corde sous le descendeur ?
lâcher la corde sous le descendeur en utili- • Utilise-t-il le langage précis pour com-
sant la technique en quatre temps. muniquer avec son partenaire ?
• Utiliser un langage clair et précis pour • L’élève qui assure reste-t-il vigilant durant
communiquer avec son partenaire («prêt, toute la montée du partenaire (regard sur
parti, sec, mou, avale, arrivé, relais, mouli- le partenaire, corde avalée régulière-
nette»). ment,etc.) ?
• Prendre confiance dans le matériel et l’as- • etc.
sureur ; se sentir coresponsable de la cordée.

Accompagnement des programmes de 6e Éducation physique et sportive 49


• S’engager pour connaître son niveau et • Savoir que grimper sans assurance ou • L’élève va-t-il jusqu’au bout des voies
la difficulté des voies grimpées. en solo au-dessus d’une hauteur d’homme faciles ?
est très risqué. • S’engage-t-il dans la difficulté jusqu’à la
• Concevoir la désescalade comme une chute ?
réchappe : désescalader ce que l’on sait • Connaît-il la difficulté des voies réussies
grimper. et des voies tentées ?
• Connaître le système de cotation des • etc.
voies.

IV - Des compétences spécifiques aux compétences générales

En escalade, l’élève de 6e construit des règles collectives et de son camarade ;


apprend à faire preuve de responsabilité. Les liens qui unissent
– elles permettent de se sentir moins seul dans un nouvel envi-
la cordée et la réciprocité de responsabilité (pareur, assureur)
instaurent coopération et solidarité. ronnement, souvent perçu comme hostile et dangereux ;
Ces valeurs sont fortes et durables car : – elles s’établissent à partir d’émotions fortes qui engagent
– elles sont réellement utiles à la sécurité, voire à la «survie» l’élève et ne s’oublient pas facilement.

V - Quelques modalités de mise en œuvre

L’escalade est une activité peu dangereuse à condition de renseigner sur les conditions météorologiques et leur évolution,
connaître et de respecter les règles de sécurité en vigueur. et de prévoir une trousse à pharmacie.
Aussi, la sécurité doit être traitée didactiquement et s’intégrer
à la leçon en tant que contenu d’enseignement à part entière.
Éléments de bibliographie
Les éléments de sécurité active font donc partie des compé-
Brignon C., Lacroix H., L’Aventure, ça s’apprend !, CRDP
tences à construire au cours du cycle. Néanmoins, certaines
Picardie, 1996.
connaissances et précautions sont indispensables pour un
enseignement de l’escalade en toute sécurité (sécurité passi- Fabry J.-P., Mieusset L., «Propositions en escalade», in APPN
ve). en EPS, Didactique de l’EPS, n° 3, CRDP Dijon, 1993.
Concernant cette sécurité passive, l’enseignant aura, avant le Gambert Ch. dir., EPS, bouscule ta nature, Cercle d’étude
démarrage de son cycle : APPN de l’académie de Strasbourg, 1996.
• fait l’état de ses propres connaissances et savoir-faire de Goirand Ph., Tailfer P.-É., Zimmermann S., Bulle, académie de
l’activité et mis à jour ses compétences ; Reims, juin 1995-septembre 1996.
• vérifié l’état des équipements : Rozoy P., Suty P., chap. «Escalade», in Activités physiques :
– les ancrages et points d’assurance, la qualité du rocher, la projets d’enseignement, CRDP Dijon, 1996.
fiabilité des prises, le serrage des prises sur SAE ; Salomon J.-C., Vigier C, Pratique de l’escalade, Vigot, 1989.
– le matériel individuel et collectif (l’état des baudriers, des
Testevuide S., chap. «Escalade», in APPN : quoi enseigner en
sangles et des dégaines, la longueur des cordes nécessaires au
EPS, CRDP Rouen, 1994.
cours, leur usure).
Vacher F., «Escalade : les conduites typiques», in Revue EP.S,
Il faut toujours se conformer aux indications des fabricants
quant à l’utilisation du matériel. n° 247, 1994.
• effectué une reconnaissance préalable du site. Cette recon- Actes des universités d’été APPN, 1992-1993-1994.
naissance, après consultation éventuelle des topos, permet des Chap. «Domaine des activités en rapport avec un milieu natu-
vérifier l’accessibilité et l’état des voies, de connaître les accès rel, varié et incertain», Vers des programmes, Dossier EP.S
de secours, la présence éventuelle d’un téléphone, etc. n° 24, académie de Lyon, 1995, Éditions Revue EP.S, pp. 73-
Elle permet surtout de savoir si le site est adapté au niveau de 82.
pratique des élèves, à leur nombre ainsi qu’au traitement
didactique réalisé (possibilité de grimper en tête, par
Audiovisuel
exemple). La reconnaissance se complète également avec les
élèves sur les chemins de descente et d’accès au sommet des Conduites typiques d’élèves en canoë-kayak et escalade,
voies. CRDP Dijon, 1995.
En cas de sortie en milieu naturel, il faut ne pas oublier de se L’escalade : technique et sécurité, CD-Rom FFME, 1996.

50 Éducation physique et sportive Accompagnement des programmes de 6e


COURSE D’ORIENTATION

I - Mise en œuvre

A. Présentation, orientation, dominante B. Contexte et conditions d’apprentissage

«Faire de l’orientation, c’est réaliser un déplacement finalisé (je Les zones d’évolution doivent avoir une grande densité d’élé-
viens de..., je suis à..., je vais à...) en terrain plus ou moins ments caractéristiques (sentiers, clôtures, maisons, etc.) et avoir
inconnu et complexe, à l’aide d’un document de référence peu de relief.
(plan, carte, roadbook), et éventuellement à l’aide d’une bous-
Leurs limites doivent être aisément identifiables. Le milieu est
sole.»
sûr ou rendu sûr par rapport aux dangers objectifs (route,
En 6e, l’élève va apprendre à lire une carte et à se repérer. Il ligne SNCF, etc.) soit par aménagement, soit par reconnais-
va se déplacer sur un trajet court en suivant des lignes direc- sance préalable.
trices simples, avec des ralentissements, voire des arrêts aux
Les élèves utilisent des plans ou des cartes de 1/2 000ème à
changements de direction.
1/15 000ème.
Les balises sont nombreuses et placées à des endroits repé-
rables (croisement de lignes, etc.).

II - Compétences spécifiques à acquérir

A. Situation et conditions de réalisation Éléments de progressivité


Se déplacer d’abord en petits groupes de trois, puis progres-
Les compétences décrites ci-après peuvent être observées dans sivement seul, sur de courts parcours en terrain connu.
des situations de course d’orientation ou de courses aux scores Se déplacer dans un milieu connu, puis partiellement connu.
comportant de six à dix balises. Le terrain est peu difficile. Le Suivre des parcours jalonnés, puis concevoir librement son tra-
parcours s’effectue dans un temps limité, mais l’allure exigible jet.
est moyenne (15 minutes pour un kilomètre). Les balises sont
Réaliser des parcours en étoile, puis en papillon, qui repassent
placées à des intersections de lignes ou sur des points remar-
par le point de départ, puis réaliser des parcours enchaînés de
quables très proches.
cinq à six balises.
Construire et utiliser des plans simples, puis se repérer avec des
cartes codifiées.

B. «De ce qui se fait à ce qu’il y a à faire»

CONDUITES INITIALES DES ÉLÈVES, «CE QU’IL Y A À FAIRE» :


INDICATEURS DE FIN D’ÉTAPE
OBSTACLES RENCONTRÉS COMPÉTENCES SPÉCIFIQUES

• La perception de l’espace à parcourir est • Établir une relation entre les éléments • L’élève utilise des repères planimétriques
globale et approximative («c’est par observés du terrain et leur représentation simples pour se repérer.
là...»). sur la carte.
• La relation entre le vu (sur le terrain) et le
représenté (sur la carte) est partielle.
Obstacle : la codification de l’espace est
symboliquement difficile.

• La préparation à l’action est hâtive ou • Choisir et suivre les lignes directrices les • L’élève suit des «mains courantes»
indécise : plus sûres (chemin, clôture, ligne élec- simples à identifier (chemins, sentiers, etc.)
– soit l’élève a tendance à partir vite dans trique, etc.) pour se déplacer. pour se déplacer. Il sait toujours où il se
une direction approximative sans réel trouve.
projet ;
– soit il prend beaucoup de temps avant
de partir.
Obstacle : le repérage étant aléatoire, la
décision reste indécise.

Accompagnement des programmes de 6e Éducation physique et sportive 51


• La marche est dominante ; les arrêts sont • Alterner course et marche sur des lignes • Tous les élèves réalisent un itinéraire
très fréquents pour observer le terrain et directrices en évitant les obstacles et d’environ 1 000 mètres, comportant cinq à
s’orienter. poinçonner sa carte aux balises trouvées. six balises, en moins de 15 minutes.
• La crainte des petits sentiers, des zones
encombrées ou glissantes est prédominante
chez le jeune citadin.
• Le déplacement peut être difficile en
montée et en descente.
Obstacle : la coordination de deux tâches
(courir et se repérer) est contradictoire.

• L’élève craint de s’éloigner du point de • Respecter les limites d’espace (lignes • L’élève réalise un parcours en terrain
rencontre et de se déplacer vers un milieu d’arrêt) et de temps (revenir à l’heure). partiellement inconnu ; il respecte les
inconnu. horaires et revient à l’heure.
• Le respect des horaires est difficile car,
confronté à une difficulté pour trouver une
balise, l’élève s’entête sans fin...
Obstacle : la peur de l’inconnu pose des
problèmes affectifs.

• Les élèves crient, s’appellent, se rassem- • Respecter l’environnement et «l’esprit • L’élève ne laisse pas de traces de son
blent, cachent parfois les balises... orientation». Aider un camarade en diffi- passage et intervient si besoin est.
• La fragilité du milieu naturel n’est pas culté.
perçue.

III - Contenus
«CE QU’IL Y A À FAIRE» : QUELQUES REPÈRES
«CE QU’IL Y A À FAIRE POUR FAIRE»
COMPÉTENCES SPÉCIFIQUES SUR L’ACTIVITÉ DE L’ÉLÈVE
• Établir une relation entre les • Se représenter et codifier les éléments simples • L’élève connaît-il la légende de sa carte ?
éléments observés du paysage de planimétrie (chemins, habitations, etc.) et • Sait-il retrouver sur sa carte un élément de topo-
et leur représentation sur la d’hydrographie (lac, rivière, fontaine, etc.). graphie observé sur le terrain ?
carte. • Construire la symbolique de la légende • Peut-il montrer sur le terrain un élément de topo-
(aspects de planimétrie et d’hydrographie). graphie repéré sur la carte ?
• etc.
• Choisir et suivre les lignes • Orienter sa carte par rapport à des repères • L’élève se situe-t-il sur le plan ou la carte ?
directrices les plus sûres simples. • Fait-il un projet avant de partir ?
(chemin, clôture, ligne élec- • Se situer sur la carte et choisir une direction et • Regarde-t-il souvent son plan ou sa carte ?
trique, etc.) pour se déplacer. un chemin pour atteindre la balise. • Oriente-t-il sa carte avant de partir ?
• Se recaler au cours de son déplacement grâce • Conserve-t-il sa carte orientée en courant ?
à des arrêts courts mais fréquents. • Déplace-t-il son pouce sur la carte au fur et à
• Mémoriser quelques éléments pour réaliser un mesure du déplacement ?
parcours (par exemple, «je vais jusqu’au croise- • Est-il capable d’identifier l’itinéraire parcouru en
ment et je tourne à droite...»). le montrant sur le plan ou la carte ?
• Identifier les erreurs de lecture ou de cheminement. • etc.
• Alterner course et marche • Courir sans regarder ses pieds sur des chemins • L’élève marche-t-il ou court-il ? À quels
sur des lignes directrices en faciles, regarder où poser ses pieds en terrain moments ?
évitant les obstacles et accidenté. • Est-il capable de courir sur de petits sentiers ou
poinçonner sa carte aux • Réaliser des parcours de 1 à 1,5 km en cou- en tout-terrain ?
balises trouvées. rant le plus souvent possible. • Est-il obligé de s’arrêter souvent pour regarder
• Se situer en permanence en déplaçant son sa carte ?
pouce sur la carte au fur et à mesure du dépla- • etc
cement.
• S’engager en respectant • Revenir sur ses pas pour retrouver le dernier • L’élève revient-il à l’heure indiquée avant le
les limites d’espace (lignes point sûr, revenir au point de regroupement si départ ?
d’arrêt) et de temps (revenir l’on ne trouve pas la balise. • Accepte-t-il de renoncer et de venir demander
à l’heure). • Accepter de se déplacer seul sur un parcours conseil s’il ne trouve pas une balise ?
connu de son niveau d’environ 15 minutes. • Respecte-t-il impérativement les lignes d’arrêt ?
• Revenir à l’heure. • Accepte-t-il de se déplacer seul sur un parcours connu ?
• etc.
• Respecter l’environnement • Respecter le matériel et laisser les balises en • L’élève respecte-t-il le placement des balises ?
et «l’esprit orientation». Aider place. • A-t-il une attitude discrète dans le milieu ?
un camarade en difficulté. • Éviter et contourner les zones de régénération • etc.
ou de culture.
• Respecter le calme : ne pas crier ni appeler
dans la nature.
• S’arrêter pour porter secours à un élève en péril.

52 Éducation physique et sportive Accompagnement des programmes de 6e


IV - Des compétences spécifiques aux compétences développées
dans les autres disciplines scolaires

Par la pratique des APPN, dont la course d’orientation, l’élève dégradations de l’environnement et les éventuels déséquilibres
découvre la nature : il voit, sent, observe des éléments peu (ou écologiques.
pas) connus... Des connaissances nouvelles vont être acquises D’autres liens interdisciplinaires peuvent être étudiés à partir
en cours d’EPS ou dans le cadre des sciences de la vie et de la des séances d’orientation et contribuer à la construction de
terre : observation plus fine du milieu, de ses composantes connaissances théoriques sur la carte et le repérage :
minérales, des êtres vivants, etc. Ces connaissances seront – la construction des données de la carte et du plan (la légen-
autant d’indices complémentaires pour se repérer dans le de) peut être mise en relation avec le programme d’histoire-
milieu. géographie ;
Le déplacement dans le milieu naturel peut aussi permettre une – la prise en compte de l’échelle permet d’étudier des situa-
éducation à l’environnement. Un éveil critique sur des thèmes tions de calcul ou d’estimation de distances relevant du modè-
transversaux comme le respect de l’environnement, l’eau, la le proportionnel étudié en mathématiques. Ainsi, pourra être
pollution, les déchets, est envisageable de façon complémentaire envisagé le calcul de la distance entre deux points sur une
par le professeur d’EPS et d’autres enseignants : carte d’orientation.
– le respect du milieu naturel permet d’établir des liens de L’observation du milieu et le repérage du pratiquant dans
cohérence avec le programme d’éducation civique visant à son environnement constituent les bases du déplacement en
«adopter une attitude raisonnée et responsable vis-à-vis des milieu naturel dans toutes les activités de pleine nature.
composantes de leur cadre de vie» ; En outre, les capacités énergétiques sollicitées et dévelop-
– l’observation du milieu et le déplacement finalisé peuvent pées en course longue peuvent être renforcées par la
être poursuivis en éducation civique par une étude sur les pratique de l’orientation.

V - Quelques modalités de mise en œuvre

La course d’orientation est une activité peu dangereuse mais nombre significatif de balises à trouver.
qui procure beaucoup d’émotions aux élèves et au professeur. Les circuits sont conçus en fonction de la plus ou moins grande
Toute erreur dans la conception, le traçage des parcours ou difficulté concernant les repères à prendre en compte pour
dans la formulation des consignes de départ entraîne échec, progresser (lignes directrices), l’emplacement des postes
retard et angoisse. (zones dégagées, croisement, etc.), les choix de cheminement
Au début du cycle, et pour une question de responsabilité, les à suivre entre deux balises (suivre ou contourner).
élèves peuvent cheminer en groupes très réduits (trois maxi- Équilibre des groupes, attention particulière à l’égard des
mum). En fin de cycle, l’enseignant fait courir l’élève seul afin élèves difficiles ou instables.
qu’il se confronte individuellement aux problèmes.
Position fixe du professeur (de préférence sur un point haut).

Éléments de sécurité passive Éléments de bibliographie

Pour l’enseignant, reconnaissance préalable et détaillée du Rozoy P., Palcau M.-V., chap. «Course d’orientation», in
site, demande d’autorisation, présence de lignes d’arrêt évi- Activités physiques : projets d’enseignement, CRDP Dijon,
dentes, etc. 1996.
Testevuide S., chap. «Course d’orientation», in APPN : quoi
Pour l’élève, respect des consignes de sécurité et de conduite :
enseigner en EPS, CRDP Rouen, 1994.
ne pas franchir les lignes d’arrêt, direction à suivre en cas de
«perte», respect de l’heure (une montre au minimum par grou- Testevuide S., A-B-C Orientation, CRDP Rouen, 1994.
pe), conduite à tenir en cas d’accident. Actes des universités d’été APPN, 1992-1993-1994.
Les Activités d’orientation, coll. «Essai de réponse», Éditions
Éléments de sécurité active Revue EP.S.
Chap. «Domaine des activités en rapport avec un milieu natu-
Accoutumance progressive des élèves au milieu par un rel, varié et incertain», Vers des programmes, Dossier EP.S
apprentissage évolutif de la lecture de carte, de l’isolement, n° 24, académie de Lyon, Éditions Revue EP.S, 1995.
etc. «Les activités d’orientation, contenus et évaluation», in Revue
Précautions de traçage : de 400 m pour des débutants à 3,5 EP.S de l’académie de Nantes, CRDP des Pays de la Loire,
km maximum pour une séance d’une heure effective, avec un 1994.

Accompagnement des programmes de 6e Éducation physique et sportive 53


CLASSES DE 5e ET DE 4e

Activités conseillées. (voile, canoë-kayak). L’accès à ces activités est rendu possible
par la maîtrise de la natation acquise en 6e.
Les élèves de 6e ayant pratiqué une ou deux activités terrestres, Le déplacement facile dans de petites embarcations sur les
il est conseillé en 5e et en 4e d’approfondir l’une d’entre elles. rivières, plans d’eau, ou le long du littoral permet la découverte
En effet, c’est par une confrontation renouvelée et plus contrai- d’un environnement aux caractéristiques physiques et écolo-
gnante à un mode de déplacement dans un milieu que les
giques particulières.
élèves pourront progresser de façon significative dans leur
motricité et parvenir à un réel degré d’autonomie et de sécuri- Nous illustrons cette proposition en donnant en exemple les
té. compétences à acquérir suite à un cycle de canoë-kayak.
Nous illustrons cette démarche en présentant les compétences En fonction des caractéristiques locales, il est possible d’envi-
acquises suite à un deuxième cycle d’escalade. sager d’autres choix d’activités en respectant le principe
Il est aussi intéressant de proposer aux élèves d’évoluer dans annoncé : approfondir une activité abordée en 6e et proposer
un autre milieu ; les activités nautiques sont alors conseillées une activité nouvelle dans un milieu différent.

ESCALADE

I - Mise en œuvre

A. Présentation, orientation, dominante. B. Contexte et conditions d’apprentissage

En 6e, les élèves ont appris à escalader des surfaces différentes L’activité se déroule sur structure artificielle d’escalade (SAE) ou
en privilégiant leur équilibre, en utilisant l’action prépondérante en milieu naturel sur un site école comportant des voies bien
des membres inférieurs en zone facile, en gérant leur sécurité équipées d’une longueur et d’un niveau 4-5.
et celle de leur binôme.
Sur SAE, la densité des prises sera de 6 à 8 prises au mètre
En 5e et en 4e, les élèves maîtriseront le grimper en tête et ses carré ; les prises seront moyennes et grosses, les voies compor-
principes de sécurité. Ils adopteront la motricité la mieux adap- teront des dalles verticales, des bombés, etc.
tée (appuis plus précis, combinaison de forces, séquences
Les élèves composant les binômes auront des poids de corps
gestuelles, etc.) pour se déplacer dans des voies variées, aux
relativement identiques afin de favoriser l’assurage
volumes si possible hétérogènes.
dynamique.
Pour certains élèves en difficulté sur le plan moteur, la nouvelle
responsabilité dans la cordée et le nouveau mode «d’assura- Les chaussures type rythmique ou chaussons d’escalade sont
ge» en tête peuvent être une source de motivation. Ce n’est pas conseillés pour de meilleures sensations au niveau de
alors la difficulté de la voie qui sera recherchée, mais le mode l’avant-pied.
d’organisation sur le plan moteur.

54 Éducation physique et sportive Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e


II - Compétences spécifiques à acquérir

A. Situation et conditions de réalisation d’enchaîner et d’atteindre le haut de la voie.


L’escalade est réalisée «à vue» (la voie est nouvelle pour l’élève).
Les compétences décrites ci-après peuvent être observées dans
des situations d’escalade de voies en tête en dessous de son Éléments de progressivité
niveau maximal.
Grimper des voies de difficultés croissantes (de 4 à 5 b).
La descente s’effectue en rappel sur une corde fixe préalable- Réaliser des voies où les dégaines sont déjà en place ou non.
ment posée. La corde d’assurage de montée fait également
Grimper des voies aux itinéraires clairs et logiques, puis des
l’assurage du rappel avec le même partenaire placé en bas de
voies présentant des changements de direction et des pas-
la voie. sages dans des volumes ou plans différents permettant des
L’élève ne recherche pas la vitesse, mais a comme consigne choix de trajets différents.

B. «De ce qui se fait à ce qu’il y a à faire»

CONDUITES INITIALES DES ÉLÈVES, «CE QU’IL Y A À FAIRE» :


COMPÉTENCES SPÉCIFIQUES INDICATEURS DE FIN D’ÉTAPE
OBSTACLES RENCONTRÉS

• Les manœuvres de corde demandant plusieurs actions sont hési- • Grimper en tête et • L’élève grimpe des voies de
tantes ou précipitées. descendre en rappel en 4 sup, 5 en tête, et descend en
Obstacle : la logique des diverses opérations n’est pas toujours situation aménagée. Commu- rappel en communiquant et en
comprise. Les postures non équilibrées ne permettent pas la mani- niquer. utilisant de façon sereine et
pulation du matériel. rationnelle le matériel.

• La corde est donnée irrégulièrement, l’assureur bloque la corde • Assurer un grimpeur en tête • L’élève assure de façon
en cas de chute. depuis le bas de la voie. dynamique et en anticipant les
Obstacle : l’assureur n’anticipe pas les actions du grimpeur. actions du grimpeur.

• L’élève utilise les prises après une exploration tactile. La progres- • Identifier et utiliser les prises • L’élève saisit et utilise directe-
sion s’effectue prise par prise. (mains et pieds) en fonction de ment les prises en fonction de
Obstacle : l’association entre les caractéristiques des prises et leur leur sens. leurs caractéristiques.
sens d’utilisation demande une période d’essais et d’erreurs.

• L’élève grimpe très vite dans les zones faciles et s’arrête dans le • Organiser ses actions en • L’élève alterne de façon mar-
passage difficile qui le bloque. séquences en associant plu- quée des phases statiques
Obstacle : difficultés à se repérer dans l’espace, à savoir à l’avance sieurs déplacements segmen- d’équilibration et de prises
ce qu’il va faire, à savoir après coup ce qu’il a fait. taires entre deux points de d’information et des phases
repos. rythmées et enchaînées de
déplacement.

• L’élève utilise en priorité les carres internes des pieds et se tire sou- • Progresser en gagnant en • L’élève utilise des lignes d’ap-
vent avec les bras. amplitude et en coût énergé- pui en orientant le bassin vers
Obstacle : les déplacements segmentaires sont juxtaposés à partir tique. le déplacement.
d’un triangle d’appui privilégiant l’équilibre.

• L’élève chute dès qu’il est mis en difficulté ou sort de la voie pour • Essayer des itinéraires diffé- • L’élève franchit un passage
contourner les zones a priori difficiles. rents pour franchir des situa- après plusieurs tentatives.
Obstacle : les points de repos et les modalités de déplacement ne tions difficiles.
sont pas repérés.

III - Contenus

«CE QU’IL Y A À FAIRE» : QUELQUES REPÈRES


«CE QU’IL Y A À FAIRE POUR FAIRE»
COMPÉTENCES SPÉCIFIQUES SUR L’ACTIVITÉ DE L’ÉLÈVE

• Grimper en tête et descendre • Utiliser les mousquetons en fonction de leur sens. • L’élève choisit-il un nombre de dégaines
en rappel en situation aména- • Envisager un ordre logique des opérations d’assurage. correspondant à la longueur de la voie ?
gée. Communiquer. • S’équilibrer sur les pieds avant toute manœuvre de • Le grimpeur s’équilibre-t-il au moment des
corde. manœuvres de corde ?
• Adopter le vocabulaire approprié : «parti», «arri- • Communique-t-il de façon précise ?
vé», «vaché». • Connaît-il les procédures à suivre avant d’agir ?

Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e Éducation physique et sportive 55


• Assurer un grimpeur en tête • Adapter la tension de la corde à la progression du • L’assureur pare-t-il son partenaire jusqu’au
depuis le bas de la voie. grimpeur. premier point, corde placée dans le huit ?
• Anticiper les demandes du grimpeur. • Anticipe-t-il le «mousquetonnage» du
• Se laisser remonter au lieu de bloquer au moment grimpeur ?
de la chute. • L’assureur se place-t-il près de la voie ?

• Identifier et utiliser les prises • Analyser et mettre en relation la configuration des • L’élève se tire-t-il ou pousse-t-il perpendiculai-
(mains et pieds) en fonction de prises (adhérante, crochetante, etc.) avec le type de rement par rapport à la surface de la prise ?
leur sens. saisie. • Peut-il utiliser des prises qui s’écartent du
• Agir à la perpendiculaire de la prise (sens de la cylindre de sustentation initial ?
prise).
• Créer des appuis par des oppositions.
• N’utiliser que les prises utiles à la progression.

• Organiser ses actions en • Alterner de façon marquée les phases statiques • L’élève profite-t-il des points de repos pour
séquences en associant plusieurs d’équilibration et les phases dynamiques et rythmées observer et anticiper la suite de la voie ?
déplacements segmentaires de déplacement. • Peut-il coordonner et enchaîner quatre ou cinq
entre deux points de repos. • Associer en même temps plusieurs déplacements appuis mains et pieds sans s’arrêter ?
segmentaires.

• Progresser en gagnant en • Créer des lignes d’appui, développer sur une • Le rapport prises de mains/prises de pieds
amplitude et en coût énergé- jambe. tend-il vers 1 ?
tique. • Transférer nettement le poids du corps pour pous- • L’élève privilégie-t-il des appuis pieds intermé-
ser activement sur les pieds. diaires pour diminuer le coût énergétique du
• Utiliser la pointe du pied. déplacement ?
• Ouvrir les articulations (cheville, épaule) pour • L’élève utilise-t-il des lignes d’appui en orien-
augmenter l’amplitude. tant le bassin vers le déplacement ?

• Essayer des itinéraires diffé- • En cas de difficulté, pouvoir descendre au point de • L’élève peut-il faire plusieurs tentatives et
rents pour franchir des situa- repos naturel précédent. s’engager face à une difficulté ?
tions difficiles. • Choisir des itinéraires et des mouvements différents
pour parvenir au même point.

IV - Des compétences spécifiques aux compétences générales

Au cours des deux premiers cycles d’escalade, l’élève a acquis Des liens vont plutôt s’établir au niveau des méthodologies
des connaissances et développé des compétences spécifiques d’approche (par exemple, prendre des informations sur le
lui permettant : milieu avant chaque tentative) et du sens que l’élève donne à
– de lire le milieu pour concevoir et adapter un déplacement son engagement dans un milieu perçu comme risqué.
finalisé vers le haut de la voie ; L’organisation motrice semble rester spécifique à chaque
activité.
– de se déplacer de manière efficiente ; c’est-à-dire réajuster
en permanence sa motricité, gérer le couple vitesse/précision Nous pensons que la pertinence et la richesse des démarches
en préservant son équilibre et atteindre le but avec le meilleur et des situations mises en place par les enseignants sont les
rendement en utilisant les membres inférieurs ; conditions pour opérer des ponts au niveau de la lecture du
milieu et des éléments de sécurité active et passive.
– d’organiser et de gérer le déplacement pour s’engager en
sécurité et permettre l’engagement de son camarade de cor- La lecture de ces compléments de programme n’est donc qu’un
dée. L’engagement dans le milieu est effectué dans le respect guide théorique et général à «contextualiser» et à «opération-
de l’environnement. naliser» dans la pratique en stage de formation continue et sur
le terrain des séances d’EPS.
Ces compétences développées dans le milieu terrestre vertical,
sur mur ou en site naturel, peuvent-elles être réinvesties dans
d’autres activités de pleine nature ?

56 Éducation physique et sportive Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e


CANOË-KAYAK

I - Mise en œuvre

A. Présentation, orientation, dominante. des bateaux type canoë deux places et ne chercheront pas, au
départ, les sensations fortes de l’eau vive ; le déplacement
La navigation en canoë-kayak peut s’effectuer dans de simple mais maîtrisé sur eau calme sera déjà synonyme
nombreuses embarcations (canoë, kayak, raft, canoraft, etc.) d’exploit. La navigation dans un espace inconnu sera perçue
mues à la pagaie. Trois milieux peuvent être envisagés : l’eau comme une aventure ;
calme, l’eau vive ou la mer. – d’autres adolescents pourront être à la recherche de
Dans un contexte scolaire, il est habituel de pratiquer le canoë- sensations fortes (vitesse ou vertige...). Ils valoriseront souvent
kayak sur des rivières ou plans d’eau calme avant d’aborder une navigation en force et ne craindront pas des conditions
une navigation plus complexe en eau vive. extérieures difficiles.
Néanmoins, les possibilités offertes par les espaces eau vive
aménagés et les nouvelles formes de bateau permettent de B. Contexte et conditions d’apprentissage
concevoir une approche directement en eau vive.
Lors d’un premier cycle de pratique, l’élève de 5e ou de 4e décou- Dans ces classes, nous conseillons d’utiliser des bateaux
vrira une évolution inhabituelle sur l’eau, mais utilisera un mode de stables, si possible ouverts ou à grand hiloire. Le milieu de
propulsion déjà connu grâce aux acquisitions en natation. navigation peut être un plan d’eau ou une rivière calme ou
En fonction de leurs expériences antérieures en matière de d’eau coulante aux courants lisses et faibles.
relation à l’eau et de nautisme et de leurs personnalités, les L’espace est non dangereux : pas de barrage à rappel en amont
élèves auront des représentations différentes de l’activité : ou en aval, hors des zones de navigation commerciale...
– certains adolescents pourront craindre un éventuel dessala- L’espace est si possible délimité et aménagé par des bouées et
ge, souhaiteront une pratique «confortable et conviviale» dans des obstacles simples finalisant des déplacements précis.

II - Compétences spécifiques à acquérir

A. Situation et conditions de réalisation Les parcours en fin de cycle s’effectuent en recherchant une
conservation de la vitesse sans manœuvres de freinage.
Les compétences décrites ci-dessous peuvent être observées
dans des situations de parcours en eau calme ou coulante Éléments de progressivité
nécessitant des déplacements en ligne droite, des virages à Bateaux très stables et assez directeurs, puis bateaux plus
droite et à gauche, des arrêts. manœuvriers.
Les trajectoires sont concrétisées par des obstacles ou des Vitesse de déplacement très lente, puis plus rapide.
bouées permettant la réalisation de courbes plus ou moins Eau calme ou eau coulante nécessitant la prise en compte des
serrées. courants, puis eau vive classe 1.

B. «De ce qui se fait à ce qu’il y a à faire»

«CE QU’IL Y A À FAIRE» : INDICATEURS


CONDUITES INITIALES DES ÉLÈVES, OBSTACLES RENCONTRÉS
COMPÉTENCES SPÉCIFIQUES DE FIN D’ÉTAPE

• L’élève choisit le bateau pour son esthétique ; il utilise le maté- • S’équiper, choisir et vérifier • L’élève s’habille et s’équipe
riel sans l’ajuster. son matériel. selon les règles de sécurité et
Obstacle : l’élève est confronté à un nouveau milieu, à de nou- selon la météo ; il règle son
veaux outils. matériel.

• L’élève fait de nombreux contours pour aller d’un point à un • Aller droit en utilisant des • L’élève réalise 100 m en ligne
autre. actions de correction. droite sans coup de frein.
Obstacle : l’élève subit et constate visuellement les réactions du bateau.

Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e Éducation physique et sportive 57


• Les actions de pagaie sont réduites, l’élève est figé dans son • Orienter les appuis pour • L’élève fait varier les actions
bateau. tourner et se freiner. de pagaie en force, orientation
Obstacle : la conservation de l’équilibre guide l’action. et direction.

• L’élève est centré sur la manipulation de sa pagaie, les carac- • Repérer les contraintes et les • L’élève repère et respecte les
téristiques spatiales (sauf la profondeur de l’eau) ne sont pas caractéristiques du milieu zones de navigation, il fixe son
perçues. pour se déplacer en canoë ou regard sur les objectifs à
Obstacle : L’élève vit «affectivement» le milieu. en kayak. atteindre.

• L’élève compte beaucoup sur le cadre ; en cas de dessalage, il • Lors d’un dessalage, utiliser • L’élève sort sans panique
essaie de s’extraire le plus vite possible de son bateau. les premières techniques de d’un bateau chaviré, il récupè-
Obstacle : l’élève craint de rester prisonnier du bateau en cas de sécurité. re son matériel.
retournement.

III - Contenus

«CE QU’IL Y A À FAIRE» : «CE QU’IL Y A À FAIRE POUR FAIRE» QUELQUES REPÈRES
COMPÉTENCES SPÉCIFIQUES SUR L’ACTIVITÉ DE L’ÉLÈVE

• S’équiper, choisir et vérifier • S’habiller en fonction des conditions météoro- • L’élève vérifie-t-il si les réserves de flottabilité
son matériel. logiques. sont gonflées ?
• Choisir un gilet de sauvetage adapté à son • Choisit-il une pagaie à sa taille ?
poids et à sa taille, le régler. • Règle-t-il son bateau à terre avant d’embar-
• Vérifier l’insubmersibilité de son bateau. quer ?
• Régler ses cale-pieds. • etc.

• Aller droit en utilisant des • Contrôler les incidences de sa pagaie, notam- • L’élève est-il capable d’aller droit sans coup de
actions de correction. ment à gauche. frein ?
• Sentir et percevoir que le bateau dérape • Peut-il naviguer près d’une autre embarcation
toujours de l’arrière. sans la toucher ?
• Contrôler le dérapage du bateau en tirant ou • etc.
en repoussant l’arrière avec sa pagaie.

• Orienter les appuis pour • Sentir et comprendre que l’appui de la pale est • Les pales de la pagaie rentrent-elles perpendi-
tourner et se freiner. fixe dans l’eau et que le bateau se déplace à culairement à l’eau ?
partir de cet appui. • L’élève peut-il freiner face à un obstacle sans
• Faire varier les appuis en force, orientation et tourner et sans se déséquilibrer ?
direction pour tourner efficacement. • A-t-il une posture tonique dans le bateau ?
• Gainer son corps et appuyer sur les pieds pour • etc.
amener le bateau vers l’appui.

• Repérer les contraintes et • Respecter les zones de navigation autorisées, • L’élève choisit-il des zones calmes, sans danger
caractéristiques du milieu les zones pour embarquer et débarquer. et sans déranger pour s’arrêter ?
pour se déplacer. • Prendre en compte les autres utilisateurs du site • Mémorise-t-il rapidement les obstacles et les
(pêcheurs, etc.). trajectoires à réaliser ?
• Percevoir les zones de vent, de courant, de • etc.
contre-courant.
• Repérer où l’on veut aller.

• Lors d’un dessalage, utiliser • En cas de dessalage, sortir du bateau avant de • En cas de dessalage, l’élève sort-il sans
les premières techniques de sortir la tête. panique du bateau ?
sécurité. • Récupérer son matériel. • Connaît-il les principaux dangers de la rivière ?
• Vider son bateau avec une aide. • etc.

58 Éducation physique et sportive Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e


IV - Des compétences spécifiques aux compétences générales

Sur le plan individuel La prise en compte de la sécurité s’opérera surtout en adoptant


Par la pratique du canoë-kayak, les élèves de 5e et de 4e vont des attitudes de prévention avant l’action. Les possibilités
pouvoir mettre en œuvre des procédures de travail plus ration- d’entraide collectives sont réduites au regard des compétences
nelles, notamment dans les relations entre les actions effectuées de navigation encore limitées.
et les résultats obtenus. En effet, à partir du principe général
En relation avec d’autres disciplines
d’utilisation de la pagaie «je fais, ça réagit», l’élève va affiner
le placement des appuis, anticiper les rotations et dérapages Comme dans l’activité course d’orientation, l’observation et la
du bateau, doser son énergie dans le coup de pagaie pour compréhension des éléments naturels enrichissent les possibili-
éviter les «contre-manœuvres». Les trajectoires effectuées par tés de navigation. Ainsi, la perception des mouvements d’eau,
le bateau sont autant de retours d’informations concrets qui des courants, des contre-courants, la lecture des risées du vent
aident l’élève à percevoir rapidement, à mettre en relation les sur la surface de l’eau sont des indicateurs indispensables pour
informations visuelles et kinesthésiques. réaliser un déplacement. Des connaissances plus poussées sur
les fluides, les pressions, les dépressions, etc., permettront un
Sur le plan des relations à autrui éventuel approfondissement de cette approche par l’action.
La navigation en bateau collectif peut permettre l’élaboration La pénétration facile du milieu aquatique et sa perception éco-
de stratégies d’action communes : avoir un projet de naviga- logique facilitent ici aussi l’éducation vers l’éco-citoyenneté.
tion bien défini, adopter des rôles complémentaires, sentir et
prendre en compte les actions de l’équipier.

V - Quelques modalités de mise en œuvre

Le canoë-kayak est une activité non dangereuse à condition de Éléments de sécurité active.
respecter les règles de sécurité en vigueur et d’éviter les réels
dangers objectifs : rappel, siphon, crue, coincement. Les élèves apprennent à connaître un matériel spécifique et à
Le risque de dessalage (retournement du bateau) est toujours maîtriser leur navigation : aller droit, freiner face à un
présent mais non dangereux. Il procure aux élèves un sentiment obstacle, sortir de l’embarcation en cas de dessalage, nager
d’action risquée, engagée, qu’il est intéressant de prendre en tout habillé, ramener son matériel au bord.
compte et de maîtriser au cours de l’apprentissage. La sécurité en eau vive est complétée par une approche active
Des éléments de sécurité passive et active sont à intégrer dans pour marcher sur des rives glissantes, voire nager dans des
les contenus du cycle et à posséder par l’enseignant. courants en évitant les obstacles. Les habiletés de réchappe
sont intégrées progressivement aux apprentissages.

Éléments de sécurité passive.


Éléments de bibliographie
L’arrêté de sécurité Jeunesse et Sport du 4 mai 1995 «relatif Deltour S., Rozoy P., chap. «Canoë-kayak», in Activités
aux garanties de techniques et de sécurité dans les établisse- physiques : projets d’enseignement, CRDP Dijon, 1996.
ments organisant la pratique de l’enseignement de la nage en Deltour S., Rozoy P., «Propositions en canoë-kayak», in APPN
eaux vives, du canoë-kayak, du raft ainsi que la navigation à en EPS, Didactique de l’EPS, n° 3, CRDP Dijon, 1993.
l’aide de toute autre embarcation propulsée à la pagaie» Testevuide S., chap. «Canoë-Kayak», in APPN : quoi ensei-
donne des indications à prendre en compte dans les conditions gner en EPS, CRDP Rouen, 1994.
de navigation, l’équipement des pratiquants, le choix du maté-
Passeport pagaies couleurs, Fédération française de canoë-
riel.
kayak, 1997.
Ainsi, les caractéristiques du gilet de sauvetage et du casque
Actes des universités d’été APPN, 1992-1993-1994.
sont référencées aux nouvelles réglementations européennes
en matière d’équipement et de protection individuelle. Chap. «Domaine des activités en rapport avec un milieu natu-
rel, varié et incertain», Vers des programmes, Dossier EP.S
Comme dans toutes les APPN, le professeur reconnaît le lieu
n° 24, académie de Lyon, Éditions Revue EP.S, 1995.
de pratique (vent dominant, dangers ou obstacles à proximi-
té, etc.) avant de s’y engager avec des élèves. En effet, les Arrêté Jeunesse et Sport du 4 mai 1995.
variations des conditions météorologiques et du niveau de «Canoë-kayak : dossier technique et pédagogique», in Revue
l’eau peuvent modifier radicalement la difficulté du milieu. La EP.S, n° 248, 1994.
navigation sur une rivière en crue est à éviter. Audiovisuel
Le professeur s’assure également que le parcours est adapté Conduites typiques d’élèves en canoë-kayak et escalade,
au niveau de pratique des élèves. CRDP Dijon, 1995.

Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e Éducation physique et sportive 59

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