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Château de Versailles

Carte de Versailles en 1789

Le château de Versailles (dénommé communément Versailles) est une ancienne résidence


royale. La ville de Versailles, née d'une méfiance de la part du jeune Louis XIV envers la capitale
et sa population jugée comme difficilement contrôlable depuis l'épisode de la Fronde, forme
aujourd'hui une commune à part entière située dans l'actuel département des Yvelines en France.

Cour d'honneur du château de Versailles

Origines
1038 : apparaît la première mention de Versailles dans une charte de l'abbaye Saint-Père de
Chartres. Hugo de Versaillis est l'un des signataires. Au Xe siècle, des moines défrichent le terrain
et fondent l’église prieuré de Saint-Julien.

1429 : deux seigneurs, Guy et Pierre de Versailles, sont mêlés à la vie de Jeanne d'Arc. Pierre était
à Bourges, quand on examina la Pucelle ; quant à Guy, chanoine de Tours, il participa au procès
de Jeanne d’Arc. À la fin de la guerre de Cent Ans, le petit bourg se présentait dans un triste état :
ses maisons pillées et dévastées sont abandonnées, et le château est en ruine. C’est la famille de
Soisy qui relève les bâtiments détruits qui sont composés d'un corps de logis principal et d'une
aile en retour, précédés d'un portail encadré de deux tourelles.

1472 : apparaît dans un texte le nom d’un petit bourg : Versaille-aux-bourg-de-Galie.


Les seigneurs de Versailles relevaient directement du Roi. Leur modeste château dominant l'église
et le village se dressait sur la pente méridionale de la butte sur laquelle sera construit le futur
château.

1475 : Gilles de Versailles, seigneur de Versailles, cède ses droits sur Trianon à l’abbé de Saint-
Germain. L’acte de vente est la première mention de ce nom. Trianon était un village acheté puis
détruit par Louis XI dans le but de construire sur ces nouvelles terres du domaine royal une
maison à collationner. Cherchant à fuir en famille le protocole trop pesant de Paris, le roi était à
Trianon plus proche des siens. Premier caprice royal de Versailles, Trianon, comme plus tard
Marly, demeure un lieu de détente, loin de l'étiquette et des fatigues du pouvoir.

1561 : le domaine est vendu à Martial de Loménie, secrétaire des finances de Charles IX, qui
l’agrandit pour atteindre 150 hectares.

1572 : le 24 août, le propriétaire est assassiné la nuit de la Saint-Barthélemy. L'Estoile rapporte


dans ses Mémoires que la reine Catherine de Médicis « fit étrangler, dans l'intérêt du comte de
Retz, pour lui faire avoir le château de Versailles, le secrétaire d'État Loménie, qui en était
possesseur. » Ce crime n'est pas très authentique, mais il n'est pas invraisemblable.

1573 : Albert de Gondi (baron de Marly), comte de Retz, l'un de ces Florentins qui suivent la
fortune de Catherine en France, devient propriétaire du château et de la seigneurie de Versailles
en rachetant le domaine pour 35 000 livres.

1589 : un mois avant qu'il ne devienne roi de France, le roi de Navarre séjourne à Versailles.
Revenant de Blois, il s’y arrête du 7 au 9 juillet et est reçu par Albert de Gondi ; il y retourne
encore en 1604 et 1609.

1607 : le dauphin qui deviendra Louis XIII fait sa première chasse à Versailles.

1616 : Albert de Gondi cède la seigneurie à son fils Jean-François de Gondi.

Versailles sous l'Ancien Régime

Louis XIII

Le château vieux.
1623, Louis XIII, le père de Louis XIV, construisit au milieu des forêts et au sommet d'une butte
cernée par des marais insalubres, un modeste logis en brique, pierre et ardoise. S'il constituait son
rendez-vous de chasse favori, il ne formait pourtant qu'une construction rustique et purement
utilitaire. La disposition de ses pavillons, et des fossés qui l'entouraient, rappelait encore certaines
constructions féodales.

Louis XIII bâtit cette nouvelle habitation sur un terrain qu'il acheta à Jean de Soisy, dont la
famille était propriétaire depuis le XIVe siècle. Dans sa petite demeure, Louis XIII recevait de
temps à autre sa mère Marie de Médicis et son épouse Anne d’Autriche. Elles ne faisaient qu’y
passer sans jamais y coucher.

Le premier "château" de Versailles s'élevait au fond de l’actuelle cour de marbre. Le corps de


logis principal mesurait 24 mètres de long sur six de profondeur et se limitait de chaque côté à
deux ailes basses. L’appartement du roi comprenait une petite galerie où était accroché un tableau
représentant le siège de La Rochelle. Puis, venaient quatre pièces dont les murs étaient couverts
de tapisseries. La chambre du roi occupait le centre de l'édifice, emplacement qui correspondra
par la suite avec celui du lit de Louis XIV.

1630, le 11 novembre, le cardinal de Richelieu se rendit secrètement à Versailles dans le but de


convaincre le roi qu’un complot était fomenté par la reine-mère. Cet événement sera connu, plus
tard, sous le nom de Journée des Dupes. Richelieu resta Premier ministre et la reine-Mère fut
exilée.

1632, le 8 avril, Louis XIII rachetait le domaine de Versailles à Jean-François de Gondi,


archevêque de Paris, oncle du cardinal de Retz et héritier d'Albert. Voici un extrait de ce dernier
contrat de vente :

« Le 8 avril 1632, fut présent l'illustrissime et révérendissime Jean-François de Gondi,


archevêque de Paris, seigneur de Versailles, reconnoît avoir vendu, cédé et transporté... à
Louis XIII, acceptant pour Sa Majesté, messire Charles de l'Aubespine, garde des sceaux
et chancelier des ordres du roi, et messire Antoine Rusé, marquis d'Effiat, surintendant
des finances, etc., la terre et seigneurie de Versailles, consistant en vieil château en ruine
et une ferme de plusieurs édifices ; consistant ladite ferme en terres labourables, en prés,
bois, châtaigneraies, étangs et autres dépendances ; haute, moyenne et basse justice...
avec l'annexe de la grange Lessart, appartenances et dépendances d'icelle, sans aucune
chose excepter, retenir, ni réserver par ledit sieur archevêque, de ce qu'il a possédé audit
lieu de Versailles, et pour d'icelle terre et seigneurie de Versailles, et annexe de la grange
Lessart, jouir par Sadite Majesté et ses successeurs rois, comme de choses appartenantes.
Cette vente, cession et transport faits, aux charges et devoirs féodaux seulement,
moyennant la somme de soixante-mille livres, que ledit sieur archevêque reconnoît avoir
reçues de Sadite Majesté, par les mains de..., en pièces de seize sous, de laquelle somme
il se tient content, en quitte Sadite Majesté et tout autre, etc. » (Architexture françoise,
par Blondel, liv. VII, p. 93)

Le Roi ne fit l'acquisition de ce château que pour le démolir et ainsi étendre le panorama de la
résidence royale. D’après une tradition, au sommet du plateau de Versailles, à la place même du
château actuel, se dressait un moulin à vent : un meunier régnait où régna Louis XIV. Dans le
même temps, le roi acheta de nouveaux terrains et étendit ses terres de chasses. Le pavillon bâti à
la hâte sur les terres de Jean de Soisy, devenait étriqué.
Le 26 mai débutèrent des travaux d’agrandissement qui furent dirigés par l’ingénieur-architecte
Philibert Le Roy.

1634, les travaux se terminaient et Louis XIII pris possession de ses nouveaux appartements.

À partir de 1636, le roi multiplia ses séjours et profita du confort de sa nouvelle maison ainsi que
de l’agrément de ses jardins. Le nouveau château reçut sa première décoration florale ; les jardins
furent agencés « à la française par Boyceau et Menours, décorés d’arabesques et d’entrelacs.

1643, se sentant mourir, Louis XIII confessa : « Si Dieu me rend la santé, sitôt mon dauphin en
âge de monter à cheval et en âge de majorité je le mettrai à ma place, et me retirerai à Versailles
avec quatre de nos pères pour m’entretenir de choses divines ». Le 14 mai, il rendit l’âme. Un
long silence de dix huit années s’abattit sur Versailles.

Louis XIV

Au début de son règne, Louis XIV ne trouva aucune maison royale qui le satisfasse pleinement. Il
habita Paris : le Palais-Royal, le Louvre, les Tuileries, il essaya de se fixer à Vincennes et à Saint-
Germain-en-Laye et séjourna à Fontainebleau.
Le roi compara les avantages et les inconvénients de ses châteaux, et pour pallier leurs
incommodités, y entreprit d’importants travaux, mais dans aucun ne se sentit à l’aise.

1651, le Roi effectua sa première visite à Versailles. C’est alors que se produisit le coup de
foudre.

1660, le 25 octobre, Louis XIV conduit à Versailles sa jeune épouse, la reine Marie-Thérèse.

Chambre de la Reine, Grands Appartements, Château de Versailles

1661, de nouveaux travaux d'agrandissement débutèrent après la mort du Cardinal de Mazarin.


De 1661 à 1662, le roi investit un million cent mille livres. La résolution de Louis XIV d’ériger
au lieu du petit château de son père un des plus merveilleux palais de l'Europe causa beaucoup de
critiques sournoises parmi les courtisans. Il reste cependant des témoignages de ces secrètes
oppositions; le lieu parut surtout mal choisi. « Versailles, lieu ingrat » dit Saint-Simon, « triste,
sans vue, sans bois, sans eaux, sans terre, parce que tout est sable mouvant et marécage, sans air,
par conséquent qui n'est pas bon. »
Louis Le Vau, l'architecte du Château de Vaux-le-Vicomte, fut chargé de reconstruire les
communs, Charles Errard et Noël Coypel commencèrent les travaux de décoration des
appartements, tandis que Le Nôtre créa l'orangerie et la ménagerie. À cette époque, Versailles
n'était qu'une résidence d'agrément, où des fêtes étaient données dans les jardins, le Louvre
demeurant officiellement le palais royal. Dans une lettre restée célèbre, Colbert se plaignit
d'ailleurs que Louis XIV délaissât le Louvre :

« Pendant le temps que [Votre Majesté] a dépensé de si grandes sommes en cette maison, elle a
négligé le Louvre, qui est assurément le plus superbe palais qu'il y ait au monde. (…) Ô quelle
pitié (…) que le plus grand roi fût mesuré à l'aune de Versailles ! »

1664, au mois de mai, une première fête fut donnée au château, elle s'intitulait « Les Plaisirs de
l'Isle Enchantée ». Le thème de la fête sera tiré des deux poèmes épiques du XVIe siècle : Roland
furieux de l'Arioste et La Jérusalem délivrée (La Gerusalemme liberata, 1580) du Tasse. Molière
présentera les Lettres françaises en créant la Princesse d'Élidé et les trois premiers actes du
Tartuffe. Le roi avait secrètement offert cette fête à Mademoiselle de La Vallière. [1]

1664—1666, Louis XIV décida d'aménager Versailles de façon à pouvoir y passer plusieurs jours
avec son Conseil. Il décida de conserver le château initial bâti par Louis XIII, plus pour des
raisons financières que sentimentales. Le Vau tripla la superficie du château, qui fut décoré avec
beaucoup de luxe, en reprenant notamment le thème du soleil, omniprésent à Versailles. Les
jardins, particulièrement appréciés par Louis XIV, virent leur superficie à nouveau accrue, et
furent ornés de sculptures de Girardon et de Le Hongre.

1665, les premières statues sont installées dans le jardin et la grotte de Téthys construite. La
première Orangerie, la Ménagerie et la Grotte de Téthys ne résistèrent pas à l’épreuve du temps.
Seuls le groupe d’« Apollon et les nymphes » et « Les chevaux du Soleil », (sculptés par
Girardon, Regnaudin, Marsy et Tuby) rappellent la Grotte de Téthys.

1667, eut lieu le creusement du Grand canal. Le Nôtre conçoit l'élargissement de l'allée centrale et
prend en charge les jardins et les aménagements extérieurs. Il collabore avec les Francine, fils
d'ingénieurs italiens, pour la construction des installations hydrauliques.

Parterres du Midi, jardins de Versailles


1668, a lieu la deuxième fête le 18 juillet, qui permettra de faire connaître le nom de Versailles.
Connue sous le terme de Grand Divertissement Royal de Versailles, elle sera marquée par la
création de Georges Dandin, de Molière, et des fêtes de l'Amour et du Hasard, de Lulli. Au cours
des fêtes de 1664 et 1668,les courtisans mesurèrent l’incommodité du petit château car beaucoup
ne trouvèrent pas de toit pour dormir. Le Roi, désireux d'agrandir le château, confia cette tâche à
Le Vau qui présenta plusieurs projets. Le premier prévoyait la destruction du château primitif et
son remplacement par un palais à l'Italienne. Le deuxième projet proposait d'agrandir le château,
côté jardin, par une enveloppe de pierre. Sur les conseils de Colbert, le Roi opta pour la seconde
solution.

1668 à 1670, Le Vau entreprit la construction de l'Enveloppe. Cette Enveloppe consistait en un


second bâtiment qui encerclait le premier château. De part et d'autre de l'ancien château, le Grand
Appartement du Roi, au Nord, et de la Reine, au sud, furent placés symétriquement. Une vaste
terrasse, face aux jardins, s'étendait entre les deux. Momentanément conservé, le château de
brique et de pierre s'embellissait. Les façades s'ornaient de colonnes de marbre de Rance, de
balcons en fer forgé et doré, de bustes posés sur des balustrades. Les toits portaient des ornements
et la cour fut dallée de marbre. Du côté ville, le bâtiment des communs fut surélevé et relié au
château Louis XIII par une suite de pavillons pour former la Cour Royale que ferme une grille
dorée. Les extrémités des anciens communs reçurent un péristyle de colonnes surmonté de
statues. Les nouvelles constructions triplaient la superficie du château.[2]

À la mort de Le Vau le 11 octobre, les travaux se poursuivront par François d'Orbay, désigné par
Colbert. Le souhait de Louis XIV se réalisa, le château de Louis XIII restait intact du côté ville,
mais disparaissait du côté jardin, caché par les nouveaux bâtiments. Désormais on distinguera le
« Château Vieux » de Louis XIII du « Château Neuf » élevé par son fils. Le « Château neuf » était
un bâtiment de conception italienne tout en pierre. Les longues façades furent ponctuées par des
avant-corps et divisés dans la hauteur. La façade ouest fut occupée, au niveau du premier étage,
par une grande terrasse calée par le pavillon du roi (au nord) et le pavillon de la reine (au sud).
Tout comme les architectes de Chambord, le Vau puisa son inspiration dans les modèles italiens,
mais les volumes, les proportions et l’ornementation en firent une œuvre de l’esprit français.

• Le rez-de-chaussée, constitué par un soubassement souligné par les lignes horizontales


des refends, s’éclaire par des fenêtres cintrées sur les parterres.
• L’étage fut pourvu de colonnes ioniques, de niches et de hautes fenêtres rectangulaires
(cintrées par Mansart en 1669). Cet étage reçut un décor sculpté : statues placées dans les
niches, et bas-reliefs rectangulaires surmontant les fenêtres (ils disparaîtront en 1679).
• Le second étage ou attique reçut une décoration d’ordre corinthien et fut surmonté d’une
balustrade sur laquelle reposaient des trophées et des pots à feu.

1670, édification du Trianon de porcelaine. Durant la même période, les courtisans firent bâtir
leurs hôtels à proximité de la résidence préférée du roi.
Grand Trianon, parc de Versailles

1670—1671, 14 grands hôtels (Luxembourg, Noailles, Guise ou encore Bouillon et Gesvres)


étaient construits.

1677, Louis XIV rêvait de construire un palais qui marquerait son époque. Les palais du Louvre
et des Tuileries étaient limités par l'œuvre de ses prédécesseurs. La création de Versailles répond à
un souhait politique et économique. Dirigeant personnellement les affaires du royaume et
centralisant l'administration, le Roi souhaitait regrouper auprès de lui les ministres et leurs
services. Sa majesté laissa ainsi paraître son intention de fixer sa résidence à Versailles. Mansart
dut élaborer des projets pour l’installation de la Cour. Le palais s’étendra aux dimensions que
nous lui connaissons.

1678 à 1684, la Galerie des Glaces, symbole de la puissance du monarque absolu fut élevée sur
l'ancienne terrasse du château neuf. La maçonnerie sera terminée en 1684. La décoration fut
confiée à l'équipe de Charles Le Brun. Depuis longtemps le roi rêvait de construire à Versailles
une de ces grandes galeries alors très à la mode. Louis XIV avait sans doute apprécié les longues
galeries des Tuileries, du Louvre et de Fontainebleau : lieux de passage et moyens de
communication entre les appartements, elles se prêtaient par leurs surfaces aux grandes
décorations. Le Roi avait fait installer la Galerie d’Apollon au Louvre, et dans le palais qu’il avait
élevé à Clagny, pour Madame de Montespan, la galerie de Mansart avait ébloui tous les visiteurs.

À Versailles, en fermant la terrasse de Le Vau par une longue façade dont les lignes
architecturales reprennent celles du château neuf, Mansart construira la Galerie des Glaces.
La grande galerie, limitée au nord par le salon de La Guerre et au sud par le Salon de la Paix,
s’étend sur 73 m de longueur; elle occupe toute la façade ouest du Château neuf et elle servira de
passage entre les appartements du Roi et ceux de la Reine. La création de la galerie des Glaces va
avoir une grande conséquence : l’Appartement du roi est déporté dans le château vieux ;
l’Appartement du Soleil deviendra le « Grand Appartement » et sera utilisé pour les réceptions.
Bassin d'Apollon, jardins du Château de Versailles

1678

• Pose des premières pierres de l’Aile du Midi destinées à loger les courtisans. Mansart
prévoyait la construction de deux immenses bâtiments, encadrant le château de Le Vau au
nord et au sud, et en retrait par rapport à celui-ci.
• La façade sur les jardins est remaniée.
• Décès de l’architecte François d’Orbay qui sera remplacé par Jules Hardouin-Mansart.
• Un très grand miroir au cadre en bronze doré ciselé par Cucci fut placé dans la chambre
des bains.
• Deux cuves allongées, en marbre blanc enrichi de bronzes dorés furent ajoutées dans le
cabinet des bains.
• Début des travaux de la Pièce d’Eau des Suisses et du Bassin de Neptune, ainsi que les
terrassements nécessaires au doublement du Parterre du Midi et à la construction de la
Nouvelle Orangerie.

Orangerie, parc du château de Versailles

1679

• La Galerie des Glaces, le Salon de la Guerre et de la Paix remplacent la terrasse et les


Cabinets du Roi et de la Reine.
• Le bâtiment central, du côté de la Cour de marbre, est surmonté d'un étage. Une horloge
encadrée de statues de Mars par Marsy et d'Hercule par Girardon ornent la nouvelle
façade.
• Mansart commença la construction d’un second escalier destiné à faire pendant à
l’Escalier des Ambassadeurs : L’escalier de La Reine. De l’Escalier des Ambassadeurs,
seules nous sont resté les deux portes qui ouvraient dans le Grand Appartement, le buste
de Louis XIV et le Silène antique.
• Dès l’achèvement des Ailes des Ministres, on entreprit la construction des Grandes et des
Petites Écuries. Les travaux se poursuivirent dans les jardins qui s’enrichissaient de
statues et de nouveaux bosquets.

Galerie des Glaces, Grands Appartements, Château de Versailles

1681

• Charles Le Brun acheva la décoration des Grands Appartements.


• La machine de Marly commença à pomper l'eau de la Seine.
• Les perspectives furent élargies.
• Excavation du Grand Canal et de la pièce d'eau des Suisses.
• Multiplication des bosquets ainsi que des fontaines dans les jardins au prix de longs
travaux d'adduction d'eau. C'est ainsi que naissaient les jardins à la Française. Les plus
grands sculpteurs du temps décorèrent ces espaces avec des statues de marbre et de
bronze.

1682, Louis XIV n’aura pas la patience d’attendre la fin des travaux. La cour pressentit les projets
du roi et feignit d'y croire. Pourtant, le 6 mai le roi quitte Saint-Cloud et s’installe définitivement
à Versailles. Versailles devint officiellement la résidence du roi de France. Un contemporain
décrivit les conditions dans lesquelles se déroula l'installation : « Le sixième de mai le Roi quitta
Saint-Cloud pour venir s’installer à Versailles, où il souhaitait être depuis longtemps, quoiqu’il fut
rempli de maçons, dans le dessein d’y demeurer jusqu’après les couches de Madame la Dauphine,
qui fut obligée de changer d’appartement le second jour qu’elle fut arrivée, parce que le bruit
l’empêchait de dormir. » Le roi s’installa dans une demeure en chantier où les travaux de
décoration allaient bon train. La Galerie des Glaces était encombrée par les échafaudages de
Charles Le Brun, et pour la traverser, il fallait emprunter un passage pratiqué entre les poutrelles.
L'inauguration de l’aile du midi a lieu.
L'un des grands problèmes de Versailles sera toujours le logement des courtisans. Si Versailles est
le symbole de la puissance de Louis XIV, il ne faut pas perdre de vue que ce n'est qu'à 44 ans
qu'il s'y établit définitivement.

Versailles vit ainsi l'apogée de la société de cour. En y fixant les courtisans, Louis XIV transforma
une noblesse belliqueuse et potentiellement rebelle en un groupe soutenant l'État, en la personne
du roi. Le roi qui, dans son enfance, avait connu avec la Fronde les dangers d’un soulèvement de
la noblesse, souhaitait protéger la personne royale et le gouvernement. Il s’appliqua à réduire la
puissance et la fierté des nobles. Les moyens qu’il employa furent :

• d’attirer les grands seigneurs à sa cour en leur distribuant ou en leur laissant espérer des
honneurs, des titres, des pensions.
• d'offrir aux plus importants des logements au château.
• d'inspirer à ses courtisans le respect et élever une barrière à leur promiscuité.
• de faire des courtisans des spectateurs assidus de sa grandeur.

Le roi établit des règles d’étiquette rigoureuses et complexes, qui transformaient tous ses actes,
même les plus quotidiens, en un cérémonial quasi sacré.
Le roi et la reine avaient leur Grand et leur Petit Lever, leur Grand et leur Petit Coucher. Certaines
personnes y étaient admises. Aux plus favorisés revenait l’honneur d’entourer le roi, derrière la
balustrade qui isolait le lit du reste de la pièce, et de lui prêter rituellement assistance en lui
présentant un vêtement. Toutes les circonstances de la vie étaient ainsi réglées, depuis la
naissance des princes, qui avait lieu en public (ce qui évitait toute contestation de légitimité),
jusqu’au obsèques du roi régies par des coutumes immuables. Les rapports du roi avec les
personnes admises à l’approcher connaissaient les mêmes solennités, qu’il s’agisse des réceptions
d’ambassadeurs, des présentations de gentilshommes et de dames titrées ou de la réception des
vœux et des félicitations.
Pour rompre avec ce protocole, Louis XIV institua les « Jours d’Appartement » où trois fois par
semaine, de 19 à 22 heures, les courtisans étaient admis dans le Grand Appartement. Dans
différents salons étaient répartis des buffets, des tables de jeu, on pouvait écouter de la musique
ou danser. Le roi s’y promenait sans que les seigneurs et les dames dussent se déranger de leur jeu
pour le saluer. C’était un grand honneur, envié et disputé, que d’y être admis. C’est dans le même
esprit que Louis XIV voulut se réserver, en faisant aménager les Petits appartements, une vie plus
intime dans la seule compagnie de ses familiers, tels ses compagnons de chasse qu’il retenait
souvent à dîner.
Pour l'Europe, Versailles fut un témoignage de la puissance de la France et de Louis XIV.

1683, dans un appartement, interdit à toute personne non autorisée, les architectes et les
décorateurs aménagèrent des salons et des cabinets destinés à recevoir des chefs d’œuvres et les
collections du roi. Dans le Salon ovale, le Cabinet aux tableaux, le Cabinet aux coquilles on
exposa toutes sortes d’objets d’art et de riches curiosités; les murs portaient des tableaux de la
collection royale. Ces pièces faisaient partie de l’appartement des Collectionneurs qui se terminait
par le Cabinet des Médailles. D'après la description de Mademoiselle de Scudéry, ce dernier était
éclairé par des lustres de cristal de roche et on pouvait y admirer :
• des vases de grande taille garnis d’or et de diamants,
• des bustes et des figures antiques,
• une Nef d’or garnie de diamants et de rubis (c’est la grande Nef de Louis XIV qu’on voit
peinte au plafond du Salon de l’Abondance),
• des porcelaines de Chine et du Japon,
• des vases d'agate, d’émeraude, de turquoise, de jade, de girasol, de jaspe d’Allemagne et
d’Orient, de pierre d’étoile, de cornaline, de crisolite,
• des figures grotesques de perles, d’émeraude, de rubis et d’agate,
• une grande quantité de vases de conques de perles,
• des tableaux, des miroirs,
• des statues d'animaux antiques,
• un grand vase de jaspe dont la figure est une espèce d’ovale irrégulier qui servit au
baptême de Charles Quint.

Une partie de ces trésors fut transportée, par ordre de Louis XV, au Cabinet des médailles de la
Bibliothèque de Paris, le reste fut dispersé pendant la Révolution. La galerie d’Apollon, au
Louvre, a recueilli quelques très belles pièces des collections de Louis XIV : vases en cristal de
roche ou en matières précieuses (jaspe, cornaline, etc.) ainsi que de petits groupes de bronze.

L’année 1683 fut endeuillée par la mort de la reine Marie-Thérèse et par celle de Colbert. La
surintendance des Bâtiments passera entre les mains de Louvois qui n’aime pas Le Brun et qui
introduira Mignard à Versailles.

1684, l’appartement des collectionneurs s’agrandit par l’annexion de l’ancien appartement de


Montespan, transformé en une petite galerie que décora Mignard qui trouva dans cette galerie
l’occasion de rivaliser avec Le Brun. Mignard peignit le plafond en s’inspirant du thème
d’Apollon et de Minerve, il décora également les plafonds des deux petits salons de la galerie. Le
sol était un parquet de bois précieux, les murs étaient tendus d’étoffes somptueuses. C’est dans
cette pièce que Louis XIV exposa les pièces maîtresses de sa collection de tableaux. Comme cette
collection de chefs d’œuvre était considérable, on accrochait les tableaux par roulement. Dans ce
cadre précieux, le roi s’attardait à contempler la Joconde.

1685 à 1689, une véritable fièvre constructrice donna naissance :

• à l'Orangerie qui remplaça celle de Le Vau. Elle fournissait 3000 arbustes et 150 000
plantes florales chaque année.
• aux Écuries,
• au Grand Commun,
• à l’aile nord des courtisans.

La construction des ailes Nord et du Midi prolongea le développement des façades de Le Vau.
Vus des jardins, les trois bâtiments distincts composaient un ensemble harmonieux. La façade se
développait sur une longueur de 670 mètres. Les deux nouveaux bâtiments accueillaient les
Princes et les courtisans, les écuries, les carrosses, les services généraux et le logement des
domestiques. La Grotte de Téthys fut détruite.

Deux ans après l'installation de la Cour, 22 000 à 30 000 ouvriers (selon la disponibilité des
régiments) et 6000 chevaux s'affairaient sur les différents chantiers de Versailles. On érigea une
colline afin de porter les 680 mètres de longueur du château. Une forêt entière fut plantée. Jules
Hardouin-Mansart coordonnait l'immense chantier. La facture totale s'élèvera à environ 80
millions de livres. En cas d'accident de travail, des dédommagements suivants furent prévus :

• 30 à 40 livres pour un bras ou une jambe cassé,


• 60 livres pour un œil crevé,
• 40 à 100 livres pour la veuve en cas de mortalité.

Le village de Versailles se transforma en véritable ville qui se construisait dans l'axe du château et
des jardins. Les 5000 courtisans érigeaient en ville des hôtels où furent logés leurs serviteurs et
leurs équipages. Des tavernes et des auberges contribuaient à l'animation de la ville dont la
population, qui ne cessait de croître, atteindra 70 000 habitants à la veille de la révolution.

1686

• Fin de la décoration de la Galerie des Glaces par Le Brun.


• Audience des ambassadeurs du roi de Siam.

1687, le roi se lasse du Trianon de porcelaine. Hardouin-Mansart érigera sur le même


emplacement un petit palais de marbre et de porphyre avec jardins, le Grand Trianon ; Louis XIV
surveilla de si près les travaux qu'il semblait le véritable architecte du lieu.

1689, Dans le nouveau Versailles, l'accès aux appartements de la Reine se faisait par l’escalier de
marbre, appelé l’Escalier de la Reine. Le palier s’ouvrait dans les deux Salles des Gardes du
Corps, ensuite venaient l’Antichambre, le Grand Cabinet et la Chambre qui donnait dans le Salon
de la Paix. Cet ensemble se développait sur la façade sud de l’enveloppe de Le Vau.
Les nouveaux appartements du roi se développaient autour de la Cour de Marbre. L’appartement
officiel dit « Appartement du Roi » occupait les ailes sud et ouest du château de Louis XIII et
l’« Appartement Intérieur » était installé dans l’aile nord. L’Appartement du Roi se composait de
sept pièces, la septième formant la jonction avec l’Appartement Intérieur. Au centre du château
fut installé le Salon du Roi (future Chambre de Louis XIV), l’appartement se terminait par le
Cabinet du Conseil et le Cabinet des Termes ou des Perruques (deux pièces situées à
l’emplacement de l’actuel Salon du Conseil).

1700, le duc d’Anjou, petit fils de Louis XIV, est proclamé roi d’Espagne et il prend le nom de
Philippe V d'Espagne.

1701, transformation des Appartements du Roi. La chambre du Roi se place au centre du château.
L’Antichambre des Bassan et la Chambre (de 1689) furent réunis pour former la Chambre à l’œil-
de-bœuf. Ces pièces furent magnifiquement meublées et tendues d’étoffes très riches, les plafonds
non peints formèrent de vastes calottes blanches.
Chapelle du château de Versailles

1710, achèvement de la construction de la Chapelle Royale par Robert de Cotte qui marquera la
fin du règne de Louis XIV. Les proportions du château et sa décoration en font un des joyaux de
son règne.

1715

• le 19 février, Louis XIV vêtu d’un habit de satin constellé de diamants reçoit les
ambassadeurs de la Perse dans la Galerie des Glaces.
• à la fin du mois d’août, une foule inaccoutumée se répandit en silence dans les
appartements du souverain. La Cour de France venait assister à la mort de son roi et
l’entourer pour une ultime cérémonie.
• le 1er septembre, à huit heures du matin, le roi Soleil s’éteignit. Il avait vécu 77 ans et
régné sur la France 72 ans. Sa mort mettait fin au Grand Siècle que Voltaire appellera
celui de Louis le Grand.

Louis XV

1715, le nouveau roi n'étant qu'un enfant, son tuteur Philippe d'Orléans (dit le Régent, cousin de
Louis XV) quitta Versailles le 9 septembre et s'installa dans sa résidence parisienne du Palais-
Royal et la Cour aux Tuileries. Durant cette Régence, le duc de Noailles proposa de raser le
château.

1717, Pierre le Grand, tzar de Russie, visita Versailles et résida au Grand Trianon.

1722, âgé de 12 ans Louis XV se réinstalla à Versailles dans les appartements Louis XIV.
Le nouveau souverain se montra soucieux de faire respecter les traditions de Versailles. L’ère des
grandes constructions était révolue et le château ne retrouva plus le lustre des années Louis XIV
— Louis XV n'appréciait pas particulièrement Versailles. Quand il s'y trouvait, il se réfugiait
souvent dans les Petits Appartements dans les attiques, au-dessus de ses Grands Appartements.
Mais la plupart du temps, il séjourna au Trianon, à Marly, à Compiègne ou à Fontainebleau, ou
encore dans de petites résidences à proximité de Paris.

Château de Versailles, côté jardin

Les premières transformations consistaient en :

• la démolition de l'Appartement des Bains et l'Escalier des Ambassadeurs,


• les constructions du salon d'Hercule (au plafond de F. Lemoyne), de l'Opéra et du Petit
Trianon,
• la transformation des Appartements du Roi, de la Reine et des princes de la famille royale
progressivement transformés pour s'adapter aux goûts de l'époque et rendus plus
confortables. Ange-Jacques Gabriel prendra en charge ces modifications.

La nouvelle administration des Bâtiments, à la tête de laquelle se trouvait depuis 1708 le duc
d’Antin, entama la décoration de la grande salle (salon d’Hercule) sous la responsabilité de
Robert de Cotte qui dirigea les travaux suivant les projets élaborés dans les dernières années du
règne de Louis XIV. Ce salon achevait le Grand Appartement de Le Brun et l'esprit de grandeur
rejoignait celui du siècle précédent. Les parois furent recouvertes de marbres choisis par Louis
XIV de son vivant et décorées par deux œuvres de Véronèse. La nouveauté résidait dans le
plafond compartimenté d'aucun cadre sculpté. François Lemoine saisit l’occasion de rivaliser
avec Véronèse en peignant : « L’Apothéose d’Hercule ». Le Salon d’Hercule reliait les
Appartements du Roi au vestibule de la chapelle. Plus tard, Gabriel envisagea de remplacer
l’Escalier des Ambassadeurs par un nouvel escalier qui déboucherait dans cette salle.

1729, début des travaux de renouvellement du décor de la chambre de la Reine. Robert de Cotte
fournit les dessins des nouvelles boiseries.

1735, achèvement des travaux de renouvellement du décor de la chambre de la Reine par Gabriel
père et fils

1736, inauguration du Salon d'Hercule.


1738 à 1760, les pièces de l’appartement de collectionneurs de Louis XIV furent constamment
remaniées. Les travaux commencèrent en 1738 par la création de la Chambre à Coucher privée du
Roi, et se stabilisèrent vers 1760.

1741, Philibert Orry, qui avait remplacé le duc d’Antin, fit procéder à l’achèvement du Bassin de
Neptune ;

1742, Louis XV accorde audience à Saïd Méhemet Pacha, ambassadeur extraordinaire du Grand
Seigneur.

1745, à la tête de l’Administration des Bâtiments du Roi, Charles François Paul Le Normant de
Tournehem succéda à Philibert Orry, grâce à l'influence de sa pupille – peut-être même sa fille
naturelle – Madame de Pompadour.

1750, Louis XV introduisit un nouveau type de pièces dans les appartements royaux : la Salle à
Manger des retours de chasse.

1751, décès de Tournehem qui fut remplacé par le marquis de Marigny, frère de Madame de
Pompadour. Sous ses directives vont se révéler : l’architecte Ange-Jacques Gabriel, et deux
sculpteurs de boiseries, Verbeckt et Rousseau. C’est l’appartement de Marie Leczinska qui fournit
à Gabriel et à Verbeckt l’occasion de travailler ensemble.

1752, destruction de l’Escalier des Ambassadeurs, de la Petite Galerie et du Cabinet des


Médailles. Ces témoins glorieux du règne de Louis XIV furent détruits pour la création d’un
appartement destiné à l’aînée des Filles de France : Madame Adélaïde.

1755, la seconde transformation consistait à réunir l’ancien Cabinet du Roi (ou du Conseil) avec
le Cabinet des Thermes (ou des Perruques) pour former le grand salon du Conseil. Jules Antoine
Rousseau sculpta les boiseries dorées. Gabriel réutilisa une partie des anciens panneaux pour
décorer les murs. Au second étage se développaient les cabinets intérieurs du roi. Dans cette
partie du château aucune dorure ne colorait les boiseries. Des couleurs vives et variées égayaient
les statues, peintes selon les techniques élaborées par Martin, l’inventeur du fameux « vernis
Martin ». L’élément essentiel de cet appartement était une petite galerie éclairée sur la Cour de
Marbre. Des tableaux de Boucher, Carle Van Loo, Lancret, Pater et Parrocel étaient accrochés sur
les boiseries colorées.

Pendant toute sa carrière Gabriel fit face à des problèmes de logement. La Reine mit au monde
huit princesses :

• Madame Toisième et Madame Thérèse moururent très jeune,


• Madame Henriette fut emportée par la maladie en 1752.
• Madame Elisabeth devint duchesse-infante de Parme.
• Madame Louise prit le voile et se retira au Carmel de Saint-Denis.
• Mesdames Alélaïde, Victoire et Sophie vivaient au château à la fin du règne.

Pour loger toutes ces princesses, dans des appartements qui conviennent à leur rang, Gabriel
effectua de multiples travaux. Au fil des années Mesdames changèrent d’appartements, passant de
l’Aile du Midi à l’Aile du Nord, et au rez-de-chaussée du Corps Central (et même au premier
étage comme nous l’avons noté pour Adélaïde). Ces déménagements successifs aboutirent à la
disparition compète de l’Appartement des Bains, de l’Escalier des Ambassadeurs, et au
cloisonnement de la Galerie Basse. Ces appartements furent détruits par Louis Philippe, quelques
splendides boiseries ont échappé à ce saccage et nous témoignent du luxe qui régnait chez
Mesdames.

Selon la tradition établie sous Louis XIV, le dauphin et son épouse prirent possessions des deux
appartements du rez-de-chaussée situés sous l’Appartement de la Reine et, en retour d’équerre,
sous une partie de la Galerie des Glaces. De merveilleuses décorations furent alors créées. Le
XIXe siècle ravagea cet ensemble. Seul fut conservé la Chambre du Dauphin et la Bibliothèque.

Les dernières années de Louis XV furent marquée par la création de la salle de Spectacle (ou
Opéra Royal).Sous louis XIV la petite salle de spectacle de la Cour des Princes était incommode
et ne se prêtait plus aux nouvelles modes. Madame de Pompadour, pour distraire le roi, monta une
petite troupe de comédiens choisis parmi ses amis, la marquise elle-même tenait sa place. La
petite troupe eut deux théâtres à sa disposition, théâtres provisoires et démontables installés dans
la petite galerie et la cage de l’Escalier des Ambassadeurs. Ces petits théâtres accueillaient très
peu de spectateurs et étaient insuffisants pour les besoins de la Cour.

En faisant construire l’Aile du Nord Louis XIV avait pensé y bâtir un Opéra, les mauvaises
finances de la fin de règne l’en empêchèrent. Il fit reprendre le projet à l’occasion du mariage
prochain de son petit-fils avec l’archiduchesse Marie-Antoinette, et quelques années avant sa
mort il parachevait ainsi l’œuvre du Roi Soleil.

1757, le 5 janvier, attentat de Damiens contre le roi.

1761 à 1768 Ange-Jacques construit le Petit Trianon

1769, la princesse Adélaïde déménagea et son appartement fut réuni à celui de Louis XV. Les
deux pièces importantes de l’appartement intérieur étaient la nouvelle chambre du roi et son
cabinet intérieur (cette dernière formant la plaque tournante entre les anciens salons et les « Salles
Neuves » de l’appartement d’Adélaïde.

Dans la seconde partie du règne de Louis XV des projets de reconstruction des façades en regard
de la ville vont prendre corps. On reprochait aux murs de Le Vau leurs matériaux et leur
disposition.

1770, le 16 mai, mariage du dauphin (futur Louis XVI) avec Marie-Antoinette de Lorraine,
archiduchesse d’Autriche, célébré dans la chapelle royale. Dans un même temps aura lieu
l’inauguration de l’Opéra Royal à l’occasion du festin royal, elle marque le sommet de l’art de
Gabriel.

1771 Gabriel présenta au roi son « Grand Projet » de reconstruction de toutes les façades côté
ville. Seule l'aile droite, qui menaçait ruine, fut édifiée. Avec son pavillon à colonnes, les règles
de l'architecture classique furent respectées. Le roi donna son agrément à ce projet. Comme
l’argent manquait dans les caisses royales,Madame du Barry se chargea de réunir les fonds à cette
opération.

1772, Les travaux du « Grand Projet » débutèrent et ne furent jamais achevés mais donnèrent
naissance à l’Aile Louis XV. A l'intérieur de l'aile, les travaux du grand escalier dit Grand Degré
débute, mais ne sera achevé qu’en 1785. À la fin de l'Ancien Régime, le palais sera la résidence
royale la plus luxueuse de toute l'Europe.

Pendant que Gabriel poursuivait son œuvre la vie de la cour continuait, toujours brillante et
luxueuse, émaillée de bals et de fêtes. La distraction favorite de ce siècle fut le théâtre. On
appréciait Voltaire pour ses tragédies et sa prose. Madame de Pompadour donnera une grande
impulsion à ce mouvement.

Louis XV fut responsable de la destruction d’ensembles splendides du temps de Louis XIV, mais
il avait su créer à l’intérieur du palais de magnifiques décorations. Les jardins et en particulier
Trianon s’étaient enrichis du Pavillon Français et du Petit Trianon.

Louis XVI

Sous Louis XVI, la vie de cour à Versailles continua à décliner, en devenant une coquille vide de
sens, et fuie par les courtisans aussi bien que par la famille royale. De plus, le château se révéla
un gouffre financier. L'absence de commodités (salle de bains, chauffage) dans les appartements
rendit de plus en plus sensible la nécessité d'une rénovation profonde des bâtiments. Mais le
manque d'argent fit remettre le projet jusqu'à la Révolution française. La fin de Versailles [3]

Versailles depuis la Révolution

Bassin de Latone

Versailles vit l'apogée de la France des Bourbons, mais aussi sa chute : c'est à Versailles que se
tinrent les États généraux de 1789, jusqu'au 6 octobre. À cette date, la cour suivit le roi qui
rentrait à Paris. Dès lors, Versailles fut vide. En 1792, lors de la chute de la monarchie, il fut
même pillé par des vandales. Napoléon songea un temps à en faire son palais impérial, mais
Versailles resta inutilisé jusqu'au retour de la monarchie. Enfin, Louis-Philippe confia à son
ministre Camille Bachasson, comte de Montalivet la tâche de transformer le château en musée :
c'est de cette époque que date la dédicace « À toutes les gloires de la France ».

Par la suite, Versailles ne revint plus sur le devant de la scène que de façon épisodique, voire
anecdotique. Ainsi, le château devient le quartier général de l'armée prussienne lors du siège de
Paris, pendant la guerre de 1870. L'Empire allemand fut proclamé dans la galerie des Glaces le 18
janvier 1871. Durant la Commune, Thiers et son gouvernement s'y réfugièrent. Ils y restèrent
dans le gigantesque hémicycle aux fauteuils couleur bordeaux jusqu'en 1879, puis ce fut le cadre
de l'élection des présidents de la IIIe et IVe République. Il est décoré de grandes fresques
allégoriques évoquant la guerre, l'agriculture, le commerce, l'industrie et la paix.

Le traité de paix, dit Traité de Versailles qui mit fin à la Première Guerre mondiale y fut signé le
28 juin 1919.

De nos jours, Versailles est un palais national à la disposition de la présidence de la république. Il


sert à accueillir des chefs d'État étrangers, comme Élisabeth II en 1972, le Shah d'Iran en 1974,
Mikhaïl Gorbatchev en 1985 ou Boris Ieltsine en 1992. En 1982, il servit de lieu de réunion au
G7.

Lieu symbolique, le château de Versailles est l'objet d'un attentat en juin 1978. La bombe posée
par des nationalistes bretons endommage une dizaine de salles.

D'autre part, depuis la IIIe République, Versailles sert de lieu de réunion du Congrès du
Parlement. Les Assemblées disposent d’une trentaine d’appartements de fonction représentant
une surface de près de 7 000 m2 dans l'aile du Midi.

Galerie des batailles, château de Versailles

Restitution des locaux affectés au Parlement

Depuis 1875, environ 25 000 m² de locaux, situés principalement dans l'aile du Midi (y compris
la galerie des batailles), sont affectés au Parlement, les deux tiers à l'Assemblée nationale et un
tiers au Sénat. Cette affectation a été formalisée par une loi du 22 juillet 1879 relative au siège du
pouvoir exécutif et des chambres à Paris, puis par l'ordonnance n° 58-1100 du 17 novembre 1958.
En mai 2005, une proposition de loi émise par Jean-Louis Debré, président de l'Assemblée
nationale, propose la restitution de ces locaux à l'établissement public du musée et du domaine
National de Versailles. Cette réaffectation est cohérente avec le programme en cours de
rénovation du château dit « projet du Grand Versailles ». Toutefois le Sénat a refusé par
amendement la restitution de la salle des séances du Congrès, considérée comme un « lieu de
mémoire de l'histoire parlementaire de notre pays ».

Les musées
Les musées du château de Versailles, créés en 1837 par Camille Bachasson, comte de Montalivet
sur ordre de Louis-Philippe sous le nom de « Musée d'histoire de France », constituent, avec leurs
18 000 m² le plus grand musée d'histoire du monde. Le musée contient une collection de tableaux
rassemblés ou commandés par Louis-Philippe, et organisés en séries historiques. Pour les
exposer, certains appartements ont été transformés en salles de musée.

À l'heure actuelle, le musée d'histoire de France se situe dans les ailes, tandis que la partie
centrale (à l'exception du rez-de-chaussée), contenant les Grands Appartements, les appartements
privés et ceux de la famille royale ont été restaurés tels qu'ils l'étaient lorsqu'ils étaient occupés.

L'entretien de Versailles est difficile, notamment en ce qui concerne ses immenses toitures, mais
le tourisme, ainsi que des dons, viennent compléter les subventions de l'État pour permettre de le
mener à bien.

Quelques chiffres

Le château de Versailles est géré depuis 1995 par l'établissement public du musée et du domaine
National de Versailles, dont la présidente est Christine Albanel, conseiller d'État. Cet
établissement public emploie 900 personnes, dont 400 affectés à la surveillance. Il reçoit 3
millions de visiteurs par an dans le château et 7 millions dans le parc. 70 % des visiteurs sont des
étrangers.

Il comprend trois châteaux : Versailles, Grand Trianon et Petit Trianon, ainsi que plusieurs
bâtiments situés en ville : grandes et petites écuries, hôtel des Menus-Plaisirs, salle du Jeu-de-
Paume, le Grand Commun…

Le château de Versailles compte 700 pièces, 2513 fenêtres, 352 cheminées (1 252 sous l'ancien
régime), 67 escaliers, 483 miroirs (répartis dans la Grande galerie, le Salon de la guerre et le
Salon de la Paix) et 13 hectares de toitures. La superficie totale est de 67 121 m² dont 50 000 sont
ouverts au public.

Le parc couvre 800 hectares, dont 300 ha de forêt, et deux jardins à la française : le Petit Parc, 80
ha, et le Trianon, 50 ha. Il compte 20 km de murs de clôture et 42 km d'allées. Il y a 372 statues.

Parmi les 55 bassins, les plus grands sont le Grand Canal, 24 ha et 500 000 m3, et la pièce d'eau
des Suisses, 180 000 m3. On compte 600 jets d'eau et 35 km de canalisations.

Un programme de rénovation, le « projet du Grand Versailles », a été lancé en 2003. Doté d'une
subvention de l'État de 135 millions d'euros pour les sept premières années, il s'étalera sur 17 ans
et concernera l'ensemble du domaine, château et parc. Les trois objectifs principaux sont de
sécuriser le château, poursuivre les restaurations et créer de nouveaux espaces pour l'accueil du
public.

A côté de l'État de nombreux mécènes financent les restaurations. Leurs contributions


représentent 5 % du budget de l'établissement public. Ainsi la fondation « American Friends of
Versailles » vient de donner 4 millions de dollars (soit les 2/3 du coût total) pour la restauration
du « bosquet des trois fontaines », inauguré en juin 2004, et la société Vinci finance celle de la
« Galerie des Glaces » à hauteur de 12 millions d'euros. Les travaux ont commencé en 2004 et
devraient s'achever en 2008.
galerie des Glaces

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