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Première vague :
Le creux de la vague :
Le triomphe de Rosie
Après l’attaque japonaise de Pearl Harbor (décembre 1941) la guerre fit irruption dans la vie
des Américains, et nombre d’activités jugées jusqu’alors inconvenantes pour les femmes se
métamorphosèrent en devoirs patriotiques qu’elles se devaient d’assumer. La relance
économique, et le départ des hommes pour le front, modifièrent totalement le discours qui
leur était tenu. Pendant la crise économique l’embauche des femmes mariées avait été
prohibée dans 26 Etats, et l’on culpabilisait les « voleuses d’emploi ». Dix ans après, on les
persuadait de chercher du travail dans les plus brefs délais. Habituées qu’elles étaient depuis
longtemps à se livrer à des activités bénévoles, beaucoup décidèrent avec enthousiasme de
travailler pour la Croix-Rouge ou de s’occuper de la nourriture et des loisirs des soldats. Très
vite, il fallut également remplacer les hommes dans les bureaux, mais aussi dans les usines.
L’industrie lourde à elle seule créa deux millions d’emplois pour les femmes, cela fut
encouragé par une importante campagne gouvernementale soutenue par les médias et la
publicité. En 1942, une chanson populaire mit en scène « Rosie the Riveter », ouvrière de
l’industrie de l’armement, dont le patriotisme servit de modèle à maintes femmes soucieuses
de l’avenir de leur pays. Elle devint l’héroïne nationale. Cette vigoureuse Rosie, bien coiffée,
bien pomponnée, lèvres peintes et ongles vernis, incarnait, au cœur d’une activité « virile », la
sauvegarde d’une certaine féminité. Dès le début de la guerre, le besoin de main-d’œuvre se
fit sentir jusque dans l’armée, incitant des organisations de femmes à revendiquer le droit de
servir plus directement encore leur pays. Ainsi en 1942 et 1943 quelques secteurs réservés aux
femmes virent le jour. Dans le secteur de l’armement, le gouvernement fédéral se montra
favorable au principe « à travail égal salaire égal ». Pour la première fois, les syndicats
accordèrent leur soutien à cette idée, craignant que les femmes se contentent de bas salaires
qui pousseraient les employeurs à les préférer aux hommes après la guerre. Parce que l’on
avait cruellement besoin d’elles, les salaires versés aux femmes étaient plus élevés et leurs
conditions de travail meilleures que jamais auparavant. Les femmes mariées, les femmes
noires, et les femmes d’un certain âge, furent les principales bénéficiaires de ce nouvel ordre
du monde. Mais dans l’armée on distinguait clairement entre les tâches que l’on confiait aux
hommes et celles confiées aux femmes. On évitait de placer les femmes à des postes où elles
seraient amenées à donner des ordres aux hommes. On interdit le recrutement des mères de
famille, les lesbiennes furent victimes de persécution, et les femmes noires de ségrégation.
Dans le civil, pour les mères de jeunes enfants, les problèmes étaient redoutables, elles ne
furent aidées en aucune manière. Pourtant l’Amérique vécut alors son premier « baby-
boom » : le redressement économique du pays et le Selective Service Act de 1940 qui
exempta pour un temps les pères de famille de service militaire entraînèrent une hausse
sensible de la natalité. Quand les hommes commencèrent à être mobilisés, le nombre de
mariages augmenta considérablement et, avec lui, celui des « good-bye babies ». Quand enfin
en 1943, la Federal Works Agency créa crèches et garderies pour les femmes qui travaillaient
pour l’armée, l’offre fut très inférieure à la demande. La presse se fit alors l’écho de drames
fréquents survenus à des enfants laissés sans surveillance. Malgré tout, Rosie n’était pas
seulement riveteuse. Elle était aussi épouse et mère. Pour la première fois, la majorité des
femmes au travail étaient des femmes mariées dont les Américains dans leur ensemble
reconnaissaient le droit au travail. En 4 ans, 6 millions de femmes jusqu’à là non-salariées
prirent un emploi. Au début de la guerre, 95 % des femmes interrogées déclaraient avoir la
ferme intention de cesser leur activité après le retour des hommes. A la fin de la guerre, elles
avaient changé d’avis : plus de 80 % d’entre elles souhaitaient continuer à travailler.
Rosie, go home !
Quelques 4 millions de femmes perdirent leur emploi en moins d’un an. En 1946 l’industrie
lourde avait licencié 2 millions d’entre elles. Les grandes entreprises renouèrent avec leur
politique d’hostilité à l’embauche des femmes mariées. Pendant près de 5 années les femmes
avaient permis aux chaînes de production de continuer à fonctionner. Soudain on leur disait
que la tâche était au dessus de leurs forces. Au lendemain de la guerre, les femmes durent
laisser la place aux hommes rentrés du front : elles avaient été tolérées temporairement, et
désormais le principe « last hired first fired » que les noirs connaissaient bien s’appliquait à
elles aussi. Elles furent cantonnées dans des emplois « féminins », sans aucun espoir
d’accéder aux postes d’autorité et de responsabilité qui assuraient argent et prestige. Les
hommes devaient retrouver leur position de gagne-pain et si leurs femmes travaillaient, leurs
salaires n’étaient pas égaux. Malgré les incitations à retourner chez elles, le nombre de
femmes salariées ne cessa d’augmenter pendant la période de l’après-guerre. Mais cette
évolution se heurtait au vent contraire d’une nouvelle définition de la maîtresse de maison.
Les enfants devaient constituer le centre de leur vie et elles assumaient la totale responsabilité
du travail domestique. Ce regain d’idéalisation des femmes au foyer faisait l’objet de débats
vigoureux. On dénonçait le rôle néfaste des mères possessives accusées de dévorer leurs
enfants, et notamment leurs fils, qu’elles rendaient immatures et psychologiquement
instables : des mères « castratrices ».
L’heure n’était guère à l’optimisme malgré la fin de la guerre. Le nombre de morts, la
découverte du mal absolu que représentait le nazisme, tous ces traumatismes ne disparurent
pas du jour au lendemain. De nouveaux dangers semblaient menacer les Américains avec le
début de la guerre froide. La peur du communisme, habilement orchestrée, assura la victoire
de Truman aux élections de 1948. La « chasse au rouge » était déjà bien lancée, et dans ce
contexte la famille était présentée comme le rempart le plus efficace, havre de sécurité et de
stabilité. Le nombre de mariages et le taux de natalité atteignirent des sommets, et l’on se
mariait de plus en plus tôt. Les jeunes Américains rêvaient des joies paisibles du foyer, et
d’une vie privée protégée par le cadre idyllique des banlieues dont l’aménagement était
amorcé. Les psychanalystes affirmaient que seul le retour au foyer, prolongement du sein
maternel, pouvait rendre son équilibre aux femmes, et contrecarrer le climat d’hostilité qui
envahissait le monde. Adeptes de Freud, ils attribuaient tous les problèmes sociaux à des
névroses, pour la plupart imputables à certains comportements féminins. Pour eux, le
féminisme était une maladie grave engendrée par l’envie du pénis, alors que la seule véritable
sexualité pour la femme résidait dans la maternité. A l’issu de la seconde guerre mondiale, les
femmes étaient dépourvues d’une force collective qui leur eût permis de se définir comme
groupe, et de résister à un ordre social qui comptait sur elles tout en restreignant leurs
possibilités d’action.
L’Amérique a peur
La peur de la Russie, et les crispations de la guerre froide, furent exacerbées par quelques
mauvaises nouvelles venues de l’étranger. Au congrès, on tenta de persuader l’opinion que
l’ennemi était à l’intérieur, incarné par les communistes et d’autres éléments subversifs dont il
convenait de se débarrasser au plus vite. A de telles peurs s’ajouta celle de changements
redoutés quant à la place des femmes dans la société : il devenait urgent de réaffirmer
certaines normes sexuelles. C’est d’ailleurs devant un public de femmes, qu’en 1950, le
sénateur Joe Mc Carthy lança sa « chasse aux sorcières », essentiellement chasse aux
enseignantes. Boucs émissaires de choix, entre 1950 et 1954 des centaines de femmes durent
être contrôlées. Les homosexuels, dénoncés comme « sexual perverts » ne furent pas
épargnés, et le harcèlement par la police des bars fréquentés par les « gays » et les lesbiennes
devint monnaie courante. Ce n’était pas seulement la déviance qui inquiétait Mc Carthy et ses
frères en idéologie : confusément régnait une peur de la sexualité en général, surtout quand
elle devenait trop visible chez les femmes. Suprême ironie, et nouveau paradoxe : les femmes,
menaces à la sécurité de la nation, étaient dans le même temps garantes de la paix et de la
stabilité, non seulement de leur famille mais du pays tout entier. On voyait dans la mission
maternelle un moyen de « restore security in our insecure world ».
Résignation et désarroi
Les jeunes femmes des années 50 eurent tendance à intérioriser l’idéologie propagée à leur
sujet et à leur encontre, et n’éprouvaient souvent que de la pitié pour leurs mères et grands-
mères qui avaient aspiré à de vrais métiers. Les femmes se consolaient de leurs bas salaires et
de leurs emplois sans avenir en se persuadant que là ne se logeait pas leur véritable identité.
Les femmes célibataires elles non plus ne prenaient pas au sérieux leur statut de femmes au
travail : la seule image d’elles-mêmes qu’elles entretenaient était celle de futures épouses et
mères. Tandis que la vie économique de l’après-guerre reposait sur les femmes et leur aptitude
à consommer, elles n’étaient pas prêtes à remettre en question la double exploitation dont
elles étaient victimes, au travail comme à la maison.
La seule véritable association féministe qui survécut à la guerre fut le National Woman’s
Party. Mais il s’agissait d’une version très édulcorée de l’organisation créée par Alice Paul.
Ses 30 000 membres appartenaient surtout à une élite de femmes ayant fait carrière et
exerçant une profession libérale. Plus club que parti, l’organisation restait malgré tout
attachée à l’Equal Rights Amendment qu’elle présentait régulièrement au congrès.
L’amendement paraissait plus nécessaire que jamais. Ainsi quand les femmes médecins qui
avaient exercé leur art pendant la seconde guerre mondiale, réclamèrent un salaire égal à celui
de leurs confrères, invoquant pour cela le 14e amendement à la constitution, il leur fut répondu
par le ministère de la justice que dans ce texte le mot « person » n’incluait pas les femmes.
Indignées, elles baissèrent cependant assez vite les bras. On se livrait à des débats plus qu’à
des combats. Il y eut cependant quelques exceptions à cette apparente résignation. Ainsi en
1950 les chicanas qui travaillaient dans les mines de sel du Nouveau Mexique organisèrent
un mouvement de grève et de contestation qui conduisit certaines d’entre elles en prison mais
servit d’exemple à leurs maris et à leurs frères initialement moins offensifs. De son côté, le
United Auto Workers’ Women’s Bureau élabora tout un programme de changements
importants tout au long des années 50. Il eut le mérite, entre autres choses, de mettre en
lumière le mécanisme par lequel les lois qui protégeaient les femmes au travail se retournaient
contre elles et servaient la cause de la discrimination sexuelle. Les lesbiennes, elles aussi,
commençaient à réagir. Unissant leurs efforts à ceux d’autres mouvements pour la défense des
droits des homosexuels, elles sortirent peu à peu de leur invisibilité. Tel fut aussi le cas des
femmes noires. Elles avaient goûté à une plus grande égalité pendant la guerre, et entretenu
diverses formes d’activisme au sein des églises du Sud où elles puisèrent la force d’enseigner
à leurs enfants la fierté d’être noir comme antidote à la ségrégation. Avec leur famille, elles
émigrèrent souvent vers les grandes villes où elles luttèrent pour la défense de leurs droits de
citoyennes et d’Américaines. Parmi elles, Ella Baker et Rosa Parks, allaient marquer
l’histoire de leur communauté, mais aussi celle de l’Amérique blanche. Toutes deux
organisèrent des filiales de NAACP en Alabama où Rosa Parks allait à elle seule déclencher
en 1955 le mouvement pour les droits civiques en refusant de laisser sa place assise à un blanc
dans un autobus.
La « féminine mystique » n’était qu’une version édulcorée de la maternité républicaine prônée
à l’époque de la révolution américaine. Version dépolitisée également puisque le privé
l’emporta sur le public.
Le féminisme : la reconnaissance que les femmes font partie d’un groupe quelconque, que
celui-ci est opprimé, dominé et discriminé. Que cette oppression n’est ni divine ni naturelle, et
que cela peut changer.
L’absence des femmes dans l’histoire : des décennies entières passent où personne ne
remarque l’absence des femmes dans l’histoire. Au 19e siècle, après l’émergence du
mouvement des femmes en 1848, il y a beaucoup de publications de l’histoire des femmes.
Une des façons pour dominer un peuple, c’est de les priver de leur histoire. Toute l’histoire
était conçue de manière androcentrique. La première réaction est de chercher des femmes
exceptionnelles. La deuxième est d’établir l’histoire sociale, l’histoire des mouvements, dont
beaucoup de travaux sur la place des femmes dans les luttes populaires. On laisse l’histoire
telle qu’elle est connue, le cadre conceptuel reste le même, mais on ajoute les femmes, on
remplit les trous. Quand on décide de rajouter les femmes dans l’histoire, on se pose des
questions telles qu’est-ce qu’une femme ? Est-ce une classe sociale ? Les femmes sont partout
et elles ne vivent pas en ségrégation physique. Les femmes c’est une catégorie à part. Ni Dieu
ni la nature ont fait la femme. Tout ce qu’on appelle aujourd’hui homme ou femme, c’est une
construction sociale. C’est un constat révolutionnaire car tout ce qui se construit peut donc se
déconstruire, peut changer. Il faut utiliser ce concept de genre, c'est-à-dire la construction
sociale de sexe, comme lunettes, comme point de vue pour analyser l’histoire. Depuis une
dizaine d’années, on met en cause une véritable différence biologique entre les sexes. De plus,
beaucoup de faits biologiques changent et donc ne sont pas de faits solides.
L’ère coloniale : les femmes mariées blanches n’avaient aucun contrôle sur elles-mêmes et ce
qui les concernaient.
Les femmes de l’époque révolutionnaire : il y a un débat sur l’époque coloniale, était-ce une
époque dorée pour les femmes ? Car les hommes sont plus nombreux, d’où plus de choix pour
les femmes. De plus, il était quasi-impossible pour un homme seul de tenir. Mais il y a une
remise en cause de cette idée d’époque dorée. Le statut des femmes blanches américaines est
un peu meilleur qu’en Europe mais le statut n’est pas enviable. Une fois mariée, le couple
devient un et cette entité est représentée par le mari. Les femmes n’ont aucun droit, ce sont
des femmes « couvertes ». L’existence même des femmes est suspendue pendant le mariage.
Une femme veuve n’aura pas d’héritage, celui-ci viendra à ses enfants. La garde des enfants
allait aux hommes jusqu’au milieu du 19e siècle, car les enfants sont une force de travail,
considérés comme une richesse. Mais quand l’homme partait loin, parfois il y avait un droit
accordé aux femmes anglaises pour s’occuper des affaires du mari.
L’Amérique a une société agraire jusqu’à la révolution industrielle en Angleterre.
L’industrialisation commence par le Nord et la production commence dans le foyer.
Au début du 19e siècle, il y a quasiment une égalité entre le niveau d’alphabétisation entre les
hommes et les femmes en Amérique du Nord. L’Amérique s’est alphabétisée grâce à des
institutrices, très mal payées. Les « mères républicaines » veulent être éduquées. On permet
leur éducation mais seulement dans le but de pouvoir éduquer leurs enfants à leur tour pour en
faire un citoyen vertueux. Le droit des femmes est un droit dérivé qu’ont obtenus les hommes.
L’ère jacksonienne est « l’ère du peuple » (1800-1860). Pendant la guerre de l’indépendance
et la guerre de Sécession, les conditions des femmes changent peu après la révolution
américaine. Mais quelque chose d’important change au niveau de l’idéologie. On passe d’une
idéologie hiérarchique à une idéologique égalitaire (droit de l’homme). Il y a un basculement
dans une époque où l’égalité est quelque chose de positif. Néanmoins, après la révolution, les
amérindiens, les noirs, les femmes n’ont toujours pas de droits. De plus, tous ceux qui ne sont
pas propriétaires, n’ont pas de droits civiques. Ceci change complètement durant l’ère
jacksonienne. Le droit de vote n’est plus lié à la propriété. Il y a une prolifération des
mouvements de réforme. Les écoles publiques prolifèrent : les blancs sont quasiment
alphabétisés en 1840. L’imprimerie se démocratise. Il y a des périodes d’urbanisation. La
natalité baisse en 1800. Il y a une transformation économique, une transition d’une société
agraire à une société industrielle. Les premières usines se créent en 1790 mais sont quand
même marginales, cela commence à changer en 1820. Il y a une révolution des transports par
les canaux. La création de nouvelles industries de textile se met en place. En général, c’est
une époque de démocratisation pour les hommes. La vision est très différente pour les
femmes. Avant le développement du textile, les femmes travaillent dans les usines. Il y a une
utilisation des femmes pour éviter la constitution de classe ouvrière. De plus, les femmes sont
payées moins cher. Les femmes noires ont eu des travaux rémunérés mais en tant que
domestiques ou dans le travail agricole. Elles quittent le foyer et entrent dans le domaine
public. A cette époque, il y a un démarrage de l’idée que l’on se fait de la sphère familiale.
C’est le début d’une culture « homosociale » et donc pas d’assemblement de femmes de
classes sociales différentes.
C’est une période où l’éducation se généralise avec l’idée que tous les enfants (garçons et
filles) doivent être éduqués. En 1830, certaines universités deviennent mixtes et s’ouvrent aux
noirs. Certaines femmes accèdent à une éducation d’élite. C’est une période où les métiers se
professionnalisent. Dans ce processus, la porte est fermée pour les femmes. La médecine qui
était une affaire de femmes (guérisseuses) devint une affaire d’hommes. Mais certains métiers
se féminisent comme les secrétaires, les guichetières, etc. Les femmes qui occupaient un
métier « d’élite » ne peuvent plus l’exercer car elles ne peuvent plus passer les diplômes.
Il y a une séparation des deux sphères : public et privé. La séparation du foyer défini comme
féminin : c’est l’émergence du victorianisme à l’américaine, le culte de la « lady » : la sphère
privée, elle est pieuse, pure, propre, a une pureté morale. Cela exclut les femmes ouvrières, les
femmes noires. Ce qui se fait au foyer, n’est plus considéré comme du travail. C’est l’époque
du mariage par amour. L’amour devient la rémunération des femmes. Les femmes travaillent
par amour. L’idée du foyer comme « âme de paix » en opposition au travail à l’extérieur qui
est dur pour l’homme. Epouse devient un statut social. Il y a une évolution pour les hommes
mais pas pour les femmes, d’où l’écart grandit. Aux yeux des femmes, c’est une époque très
différente où les droits des hommes augmentent, les droits des femmes s’améliorent d’un côté
mais régressent d’un autre. Mais les attentes des femmes continuent à augmenter.
Les suffragettes sont des anglaises qui se sont imposées devant le parlement. Mais c’est aussi
un diminutif pour les suffragistes aux Etats-Unis. Un mouvement suffragiste est un
mouvement féministe.
Les moments où un groupe social s’organise en tant que groupe sont des moments importants.
L’émergence du mouvement féminin se passe en 1848 avec la déclaration des sentiments.
Abigaïl Adams a menacé en 1776 d’une protestation féminine, une menace qui ne s’est pas
réalisée.
• Des réformes dans l’éducation : des travaux de femmes pour créer des lycées et des
universités pour des femmes et pour rendre mixtes d’autres.
• Il y a aussi des réformes religieuses : la religion se féminise et s’approche de la vie
quotidienne.
• Le mouvement du transcendantalisme, on prône à une désobéissance civile, les lois
sont moins importantes que la morale. Les êtres humains doivent compter sur eux-
mêmes, la divinité se trouve dans chaque être humain. On doit agir par soi-même.
• Extrêmement minoritaire : le mouvement socialiste utopique. L’Amérique a été la terre
d’expérience pour ces communautés utopiques. Toutes posaient les relations
hommes/femmes différemment que dans la société. C’est révolutionnaire que de
distinguer les relations sexuelles pour le plaisir ou la reproduction.
• La réforme morale : un mouvement autour de la prostitution. Les hommes devaient
s’approprier le modèle féminin. Ce n’est pas une idée de libération sexuelle des
femmes.
• Cinquième mouvement : des mouvements anti-alcool, la tempérance, le premier
groupe est constitué en 1826, la plus grande organisation avait 800 000 membres.
Ceux sont des organisations dirigées par des hommes mais des femmes ont un rôle.
Les américains buvaient trois fois plus qu’aujourd’hui et l’alcoolisme a ses
conséquences. Certaines féministes ont commencé par là (comme Anthony et Cady).
C’est un lieu de formation politique pour les féministes.
• Le dernier mouvement : ceux sont les mouvements abolitionnistes. L’esclavage est
posé comme une question morale et religieuse. Beaucoup de femmes sont engagées
dans ce mouvement, elles apprennent ainsi à parler en public, à écrire, à faire des
pétitions, des révolutions. Elles font le lien rapidement entre l’oppression des esclaves
et l’oppression des femmes blanches « libres ». En Amérique, le mouvement féministe
est un peu plus souple que dans les autres pays. Le mouvement abolitionniste est plus
favorable aux femmes que dans les autres pays. Mais beaucoup de mouvements
interdisent toujours l’intégration des femmes ou leur limitent un rôle minime.
Le courant raciste se développe dans le courant suffragiste, cela car on essaye d’obtenir le
soutien des femmes blanches du sud. Mais dans la déclaration des sentiments, ce n’est pas
pour enlever les droits aux ignorants mais pour les rendre aux femmes éduquées. C’est peut-
être raciste mais c’est une exaspération de ces femmes. On voit que ces femmes ne sont pas
des esclaves, ni des ouvrières car pour désirer avoir l’autonomie de la propriété, il faut
d’abord avoir une propriété.
En 1848, commence ce mouvement féministe. Tous les ans, il y a un congrès jusqu’à la guerre
de Sécession (1861-65), et là il y a un relâchement du mouvement. Les femmes plongent un
peu plus dans le courant abolitionniste. En 1863, c’est la ligue nationale des femmes loyales.
Elles se méfient de Lincoln qui fera la proclamation d’émancipation dans la même année.
Celui-ci ne libère pas encore les esclaves mais montre la direction. Cette ligue recueille
400 000 signatures ! C’est un groupe de femmes féministes qui mettent de côté pour l’instant
leurs revendications, mais qui s’imaginent que le suffrage pour lequel elles se battent sera
universel et les concernera. En 1865, les esclaves sont libérés.
Le conflit entre 1865-69 : c’est un conflit très important, les féministes (hommes, femmes)
créent l’association pour les droits égaux. Celle-ci milite pour le suffrage universel et pour le
droit civique pour les anciens esclaves. Jusqu’alors, il n’y avait rien qui disait que les femmes
ne votaient pas, c’était juste une question d’interprétation. Le 14e amendement : pour la
première fois dans la constitution, on va utiliser le mot mâle, le masculin qui n’est pas
générique. Douglass, ancien esclave va dire que c’est « l’heure du noir » : les femmes sont
opprimées non pas parce qu’elles sont femmes, mais parce qu’elles sont noires.
Il y a alors une coupure chez les féministes qui acceptent de rester et de s’occuper d’abord du
problème des droits civiques des noirs et d’autres qui rompent avec les abolitionnistes et
créent en 1869 l’organisation non-mixte de suffragistes nationales. La rupture marque la
naissance du féminisme moderne. On voit les rapports extrêmement complexes entre les races
et les genres. Cady était un peu raciste et surtout xénophobe. Il y a des tendances racistes dans
les deux groupes surtout à la fin du 19e siècle et au début du 20e jusqu’aux années 10.
Les femmes n’ont pas commencé seules, mais dans des mouvements mixtes et se sont senties
trahies. Tant que les femmes sont opprimées, il ne peut pas y avoir une alliance entre les
hommes et les femmes : on ne peut pas placer toute sa confiance dans l’homme car les intérêts
sont antagonistes.
Avec l’accord du droit de vote pour les femmes, d’autres droits leur ont été accordés (en
1920).
A la fin du siècle, c’est un capitalisme sauvage. Des capitalistes se font de grandes fortunes
avec de grandes corruptions dans la politique. Au début du 20e siècle, il y a un mouvement de
ménage social par une population de femmes très éduquées. 40 % sortant des universités sont
des femmes au début du siècle. C’est une génération de femmes qui s’investissent beaucoup
dans des mouvements sociaux pour aider les femmes pauvres, les femmes noires. On estime
que le social se forge par des formatrices féministes. Mais c’est aussi la création de l’Etat
providence. Ces féministes étaient très souvent des femmes célibataires, c’est la période où il
y avait plus que jamais (dans le dernier quart du 19e siècle) de vieilles filles, de femmes non
mariées, sans enfants, ou des cas de mariages tardifs. Beaucoup de femmes qui voulaient un
certain diplôme ou un certain métier devaient rester célibataires.
En 1920 : le mouvement pour le suffrage devient immense. A la même époque, il y a eu la
fusion des deux mouvements qui avaient alors deux millions de membre.
Les femmes ont donc le droit de vote, qu’est-ce que cela produit ?
Les hommes politiques donnent des droits parce qu’ils ont peur des femmes. Or, les femmes
votent moins que les hommes jusqu’en 1980, c’est que de cette date qu’elles ont également un
vote autonome.
Les années 20 : c’est une période raciste, réactionnaire, expansionniste. « The business of
America is business ». En ce qui concerne les mouvements des femmes, il y a une perte de
vitesse immédiate. Un autre groupe se crée et perd 90 % de ses membres, et donc passe à
200 000 uniquement, d’autres petits groupes se créent, mais il n’y a pas d’unification
justement dans le temps où on en a besoin.
Le droit de protection : est-ce qu’il faut protéger certaines personnes ?
Il y a une division entre les féministes qui demandent l’égalité et les femmes syndicalistes qui
demandent une protection, c’est un débat qui perdurent jusqu’aux années 80. Les lois de
protection ont été utilisées pour exclure les femmes de certaines postes.
Le mouvement pour le contrôle des naissances : il y a un eugénisme dans les années 30 et le
mouvement des femmes dans les années 60 qui demande le contrôle des naissances.
Les années 20 sont décris comme une période de libération sexuelle mais en fait c’est une
régression de la situation des femmes. C’est une rupture de génération, les années 20 sont une
période de déclin du statut des femmes, qui perdurera jusqu’aux années 60. Mais c’est une
société hétérosociale. Or les femmes victoriennes avaient une culture féministe homosociale,
entre elles. Des années 20, cela se passe entre hommes et femmes, c’est comme si se
formaient deux groupes. Il y a un retour traditionaliste dès la grande crise mais en même
temps se forment un mouvement social et un mouvement syndicaliste démocratique (qui
accepte les femmes, les noirs, tous les métiers). Le rôle des femmes est important dans ces
syndicats (même si celles-là étaient sexistes). Grâce à ce mouvement, Roosevelt est élu.
En 1936, c’est l’établissement du « New Deal », c’est une époque à front populaire.
Elionor, la femme de F. Roosevelt était très féministe et militante.