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Goubert Paul. Patriarches d'Antioche et d'Alexandrie contemporains de saint Grégoire le Grand (Notes de prosopographie
byzantine). In: Revue des études byzantines, tome 25, 1967. pp. 65-76.
doi : 10.3406/rebyz.1967.1386
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_0766-5598_1967_num_25_1_1386
PATRIARCHES D'ANTIOCHE ET D'ALEXANDRIE
Saint Anastase Ier est une très grande figure de l'Église orientale.
Peut-être palestinien d'origine et moine du Sinaï (2), il fut certainement
apocrisaire du patriarche d'Alexandrie à Antioche; il succéda à
Domnus en 559 sur le siège patriarcal de cette ville.
Opposé à l'aphtartodocétisme de Justinien, il s'attendait à être
exilé (3), mais l'empereur mourut avant de prendre des mesures
contre lui.
(1) Cf. A. Seider, Anastasius I, Lexikon für Theologie und Kirche, Fribourg en ?., 1930,
col. 391; A. Raes, Anastasio, Ribliotheca Sanctorum, Roma, 1961, col. 1064-1065; M. Sca-
duto. Anastasio, Enciclopedia Catlolica I, col. 1158-1159; C. Karalevsky, Histoire des
Patriarcats melkites (Alexandrie, Antioche, Jérusalem) tome III, Rome, 1911, pp. 227-231;
F. Nau, Les suffragants d' Antioche aumilieu du VIe siècle, Revue del'Orient Chrétien, IIe série
t. IV (XIV) Paris 1909, pp. 209-219; S. B. Ignazio Bfrem ii Rahmani, / Fasti della CJhiesa
Patriarche Antiochena, 40, 36, XXXII pages, Paris, 1920; S. Vailhé, L'ancien patriarcat
d'Antioche, Paris, 1899, pp. 216-227; S. Vailhé, Une « Notitia Episcopatuum » d'Antioche du
Xe siècle, Échos d'Orient X, Paris, 1907 pp. 9-101; S. Vailhé, Les recensions de la « Notitia
Episcopatuum » d'Antioche du Patriarche Anastase, Échos d'Orient X, Paris, 1907, pp. 363-368.
G. Weiss, Studia Anastasiana I. Studien zum Leben, zu den Schriften und zur Theologie des
Patriarchen Anastasius I. von Antiochien (559-598) (Miscellanea Byzantina Monacensia 4),
Munich 1965.
(2) D'où son surnom de Sinaïte, qui l'a fait confondre parfois avec le célèbre théologien
du vne siècle.
(3) Evagre, IV, 40 : P. G. LXXXVI 2, col. 2784-2785, ed. Bidez et Parmentier, Londres,
1898, pp. 190-191.
66 REVUE DES ÉTUDES BYZANTINES
Banni par Justin II (1) en 570, il fut remplacé par Grégoire I, higou
mène, et se retira à Jérusalem (2). Son exil dura 23 ans, 570-592 (3),
jusqu'à la mort de son successeur.
Malgré les intrigues de Jean II, patriarche d'Alexandrie, (570-580)
et de Jean III patriarche de Constantinople (565-577), qui n'avaient
pas peu contribué à sa déposition, Anastase continuait à être reconnu,
comme patriarche d'Antioche, par l'Église romaine.
Saint Grégoire le Grand lui envoya, comme à son successeur, la
lettre synodale qu'il écrivit lors du concile tenu à Rome en 591 (4). Le
Pape échangea du reste avec lui une abondante correspondance et
s'entremit auprès de l'empereur pour son rappel d'exil (5). Anastase
utilisa ses longues années d'exil à composer cinq traités théologïques(6).
Outre ces traités dogmatiques, il composa des écrits polémiques
contre Justinien, contre Jean Philoponos, un commentaire de la lettre
de saint Léon au patriarche Flavien (7).
On lui attribue quatre homélies (8) : une sur la Transfiguration,
deux sur l'Annonciation, une sur les trois Carêmes. Cette « dernière
n'est sûrement pas authentique, les trois autres sont douteuses » (9).
L'auteur du Sermon sur l'Annonciation remarque que cette fête se
célébrait le 25 mars, le même jour que le premier homme avait été
créé (10).
Dans son « Sermon sur la Transfiguration », il se demande pourquoi
Jésus-Christ ne prit avec lui que trois apôtres. « Il n'était pas juste
répond Anastase, que Judas fut spectateur de si grands mystères, ni
(1) Evagre, V, 5, coo. 2801, Bidez p. 201 ; Théophane A. M. 6062, éd. C. de Poor, Leipzig
1883, I p. 43.
(2) Evagre, V. 6, Note 37 de Valésius. Certains ailleurs pensent que son exil se passa
surtout dans un monastère de Constantinople. Cf. J. ?. ?? mitmulllr, De Anastasio Sinaita
Wirceburgi 1865, pp. 4-12, 148-150; Grkg. Ri·: g. 1, 7 Jaffé 1074. Octobre 590.
(3) Evagre, VI, 24, col. 2884.
(4) Greg. Reg. IX 135, Jaffé 1661. Cf Dom Chillier, Histoire générale des auteurs sacrés
et ecclésiastiques, Paris 1862, XI, p-. 359.
(5) Greg. Reg. I 7 : Jaffé 1074 Octobre 590, I 24 : Jaiïé 1092 Février 591, Y 41 Jaffé
1354 1er juin 595, VIII 2 : Jaffé 1489 Septembre 597.
(6) Ils ne subsistent plus que dans leur traduction latine (par F. Turrianus) :
De Sanctissima Trinitate, P. G. 89, col. 1309-1330;
De incircurnscripto, col. 1331-1336;
De divina conomia, id est de incarnalione, col. 1335-1348;
De passionc et impassibililate Christi, col. 134 7-1356;
De resurreclione Christi, col. 1355-1362.
(7) Mansi X, 1108 et XI, 436-437.
(8) P. G. t. 89, col. 1362-1398.
(9) R. Janin, Anastase (Saint) 30 D.G.H.E. II 1914, col. 1460. R. Devresse, Le patriar
cat d'Antioche, Paris, 1945, pp. 80, 83, 99, 118-119.
(10) Car Dieu a, d'après la tradition, commencé l'ouvrage de la création le 20 mars, à
l'équinoxe du printemps.
P. GOUBERT : PATRIARCHES D'ANTIOCHE ET D'ALEXANDRIE 67
qu'il fut seul exclu de ce spectacle, de crainte que « croyant qu'on lui
préférait les autres apôtres, il n'en prit occasion de trahir son Maît
re. » (1).
Evagre qui le tenait en haute estime, nous assure qu'il avait élucidé
de difficiles questions d'exégèse biblique (2).
D'après le même historien, le discours prononcé par le patriarche
pour faire ses adieux à ses fidèles, lorsqu'il se crut menacé d'exil par
Justinien, provoqua l'admiration générale, aussi bien par l'élégance
du style que par l'abondance des pensées et l'heureux choix des cita
tions scripturaires (3).
Ce discours ne nous est pas parvenu. Par contre, celui qu'il fit lors
de son retour à Antioche, le 25 mars 593, a été conservé (4).
On lui attribue un curieux opuscule imité de saint Cyrille d'Alexand
rie. Ce petit traité résume, sous forme de dialogue, les principales
vérités de la foi catholique, sorte de catéchisme populaire, fait de
courtes questions et réponses.
A la fin. de cet opuscule, le catéchumène parle seul et développe sur
la Trinité un Credo parfaitement orthodoxe, dont les images brillantes
sont puisées dans les écrits des Pères Alexandrins (5).
Vie et caractère.
(1) Mansi, XI 436-437. Aass, 21 avril, II, p. 853, et Jul. IV 97. Dom Ceillier, XI, p. 360.
(2) K. Krum racher, Geschichte der byzantinischen Literatur von Justinian bis zum Ende
des oslrömischen Reiches (527-1453) 2e éd., Munich 1897, pp. 59-60; H. G. Beck, Kirche und
theologische Literatur im byzantinischen Reich, Munich, 1959, pp. 380-381. O. Bardenhewer,
Geschichte der alikirchlicher Lileralur V, Fribourg en Brisgau 1932, pp. 146-150.
(3) S. Hai DÄCHER, Zu den Homilien des Gregorius von Antiochien: Zeitschrift für katho
lische Theologie, X, 25, 1901, pp. 367-369; ?. Krumbacher, 2e éd., p. 163; ?. ?. 10, p. 679.
S. Impellizzeri, La lelleraiura bizantina da. Costanlino agli iconoclasti Bari , 1965, p. 249;
H. CL Beck, p. 399.
(4) Evagre, H. E., V. 6, P. G. 86, col. 2804, Bidez, pp. 201-203.
(5) Ibid.
P. GOUBERT : PATRIARCHES D'ANTIOCHE ET D'ALEXANDRIE 69
Rien ne pouvait l'abattre; s'il savait plier, c'était pour mieux arriver
à ses fins. Homme de bon conseil, il était aussi d'exécution rapide. Il
voyait juste et réalisait vite.
Sans crainte devant le pouvoir séculier, il était adoré par le peuple,
qu'il comblait de ses libéralités. Toutes les fois qu'il sortait, une foule
le suivait.
Ses largesses l'avaient rendu populaire, même auprès des soldats,
témoin la façon merveilleuse dont il apaisa la sédition militaire.
Le discours qu'on lui attribue à cette occasion (1) est un chef-
d'uvre d'éloquence et de diplomatie. Il manie avec une égale aisance
les menaces et les flatteries. L'exemple de Manlius Torquatus montre
qu'à cette époque les souvenirs de l'armée romaine gardaient encore
un certain prestige auprès de l'armée byzantine.
Reconnaissant envers le prélat de la pacification obtenue, Maurice
songe à l'utiliser quelques mois plus tard dans ses rapports avec
Khosro IL II lui confia ainsi qu'à Domitien de Mélitène le soin d'a
ccompagner le roi des Rois, et de le conseiller dans ses difficultés (2).
Il réussit si bien dans ce rôle délicat de mentor, que Khosro II le
combla de cadeaux précieux (3), lorsque le prélat, sa mission terminée,
regagna Antioche.
Peu après, l'empereur lui permit de parcourir les bourgs et les
monastères des frontières. Grégoire eût la consolation d'y ramener à
l'unité de la foi de nombreux monophysites « sévériens », moines ou
"laïcs (4).
Evagre le prévint alors de la grave maladie de Siméon Stylite le
Jeune.
Le patriarche aurait voulu assister dans son agonie le saint thaumat
urge son voisin, mais il arriva trop tard. Du reste, il n'avait plus,
lui-même, que peu de temps à vivre. Comme son contemporain et
homonyme le pape saint Grégoire, comme l'empereur lui-même, il
souffrait de la goutte, c'est-à-dire d'une mauvaise circulation du sang.
Pour le soulager un médecin lui fit boire un remède confectionné
avec une plante appelée « Hermodactyle (5) ». Il mourut peu après.
(1) Evagre, H. E., VI, 12, P. G. 86, 2 col. 1862, Bidez, p. 229-231. On relève de nombreuses
variantes dans le discours rapporté par Nicéphore, P. G. 88, col. 1883-1886.
(2) Evagre, H. E., VI, 18, P. G. 86, 2, col. 2872. Bidez, p. 234; Dom Ceillier, Histoire
générale des auteurs sacrés et ecclésiastiques, t. XI, Paris, 1862, p. 359, date de 589 l'envoi de
Grégoire à Khosro, c'est 591 qu'il faut lire.
(3) Evagre, H. E., VI, 21, P. G. 86, 2, col. 2873. Bidez, p. 236.
(4) Evagre, H. E., VI, 22, P. G. 86, 2 col. 2877-2880. Bidez, p. 238.
(5) Hermodactylos, « le doigt de Mercure ». Cf. Valesius, n. 58. Evagre, VI, 24, P. G. 86,
2, col. 2881-2882. Bidez, p. 240.
70 REVUE DES ÉTUDES BYZANTINES
uvres.
De ce prélat, qui, en cette fin agitée du vie siècle, joua en Orient un
rôle de premier plan, peu d'oeuvres authentiques nous sont parvenues.
Grégoire d'Antioche nous semble du reste plus remarquable par ses
qualités d'orateur et de diplomate que par son savoir théologique.
On a vu plus haut son admirable harangue aux soldats révoltés (5).
Le discours qu'on lui attribue sur la sépulture de Jésus-Christ et les
Saintes femmes au tombeau n'est « presque qu'un tissu de paroles de
l'Évangile, qu'il paraphrase en y mêlant de courtes explications (6) ».
Le cardinal Mai a publié un de ses discours sur le baptême (7)
d'après une version latine attribuée à Anastase le Bibliothécaire. Il a
édité également un autre sermon sur les paroles : « Celui-ci est mon
fils bien-aimé (8). » C'est la continuation du sermon précédent (9).
(1) Dom Ceillier, Histoire des auteurs sacrés et ecclésiastiques XVII, Paris, 1750, p. 107,
114-115, 243, 250, 568.
(2) Evagre, H. E., VI, 24, P. G. 86, 2, 2864. Bidez, p. 240. Cf. Dom Ceillier, XVII, Paris,
1750, p. 115.
(3) Greg. Reg., I, 24, Jaffé 1092, février 591. Plus tard le pape parle du synode qui le
jugea. Greg. Reg., V, 44, Jaffé 1357, 1er juin 595; Greg. Reg., IX, 156, Jaffé 1683, mai 599.
(4) Celui-ci est appelé « patriarcha antiochenus » dans une lettre de la même époque. Greg.
Reg., I, 25, Jaffé 1093, février 591.
(5) Evagre, VI, 12-13, P. G. 86, 2, col. 2861-2865. Bidez, p. 229-231.
(6) P. G. 88, col. 1847-1886; cf. Combrfis, t. I, Auctarium, p. 827, Paris, 1668, Biblioth.
Vet. Pat., t. XII, p. 823 s.; · H. G. Beck Kirche und Theologische Literatur . Munich, 1959,
p. 399, les attribue plutôt à Grégoire de Nysse ou à Jean Chrysostome.
(7) P. G. 88, col. 1879; Mai, Bibl. nova Palrum, t. II, p. 553.
(8) Mai, Classici auctores, t. X, p. 560-570 en grec. Bibl. nova P., p. 560-570 en grec et en
latin.
(9) Au début il rappelle qu'il avait prêché Je dimanche précédent sur le baptême de Jésus-
Christ.
p. goubert : patriarches d'antioche et d'alexandrie 71
(1) Cf. Karalevskij, Antioche, D.H.G.E., III, 1924, col. 589; Pitra, Juris ecclesiastici
Grsecorum historia el monumenta, Rome 1864, t. II, p. 251.
(2) Greg. Reg., IX, 49; J. B. Kumpfmuller, De Anastasio Sinaila, Wirceburgi 1865,
pp. 12-15.
(3) Greg. Reg., IX, 135, Jaffé 1661, Avril 599; XIII, 6, Jaffé 1857; janvier 602. Ewald-
Hartmann, II, p. 133, croient qu'il s'agit d'Anastase Ier; Dom Ceillier, XI, p. 360, confond
également Anastase I et Anastase IL II dit du premier : « Anastase était très habile dans la
science des diverses Écritures, et très versé dans la langue latine. Ce fut lui que l'empereur
Maurice chargea de traduire en grec le Pastoral de saint Grégoire pour l'usage des Églises
d'Orient, ».
(4) Cf. J. Faivru, Alexandrie, D.H.G.E. II, Paris, 1914, col. 332-333. Grâce aux recherches
aimablement faites en 1.947 par M. Louis Bréhier, qu'il me soit permis de citer, à titre de
curiosité, les caractéristiques de ce document : Bibliothèque de Reims, MSS 395, xvie siècle
f° 133,2. 141,2. Manuscrit in f° 495/306 mill, papier original à grandes marges, lettres call
igraphiées pour la bibliothèque du Cardinal Charles de Lorraine archevêque de Reims. Le
manuscrit fut plus tard transféré dans la bibliothèque de l'abbaye de Saint-Rémi. Le titre
du traité d'Anastase est en grandes capitales d'or rechaussées de vermillon et d'azur.
(5) Sur les circonstances tragiques de sa mort, Chronicon Paschale ad annum 618, Bonn,
p. 699. Cedrenus, P. G. 121, col. 780. « Considéré comme martyr, il est honoré le 21 décem
bre ». Cf. R. Janin, Anastase (Saint) patriarche d'Antioche 599-609, D.H.G.E., II, 1914, col.
1460-1461.
(6) G. Lucchesi, Eulogio, Bibliotheca Sanctorum, Y, Rome, 1964, col. 214-217 ; J. Maspero,
Histoire des Patriarches d'Alexandrie, Paris, 1923, pp. 258-264; G. Macaire, Histoire de
l'Église d'Alexandrie, le Caire, 1894, p. 214-218; Chr. Pàpadopoulos, ?S????? ??S
?????S??S ???????????S. (62-1934), Alexandrie, 1935, pp. 455-456.
(7) Photius, Bibliotheca cod. 230, 226, P. G. 103, col. 1076, 953. Il dirigeait l'Église de la
Théo tokos, appelée Justinienne.
72 REVUE DES ÉTUDES BYZANTINES
Ses uvres.
De ce prélat dont la plume féconde était admirée par le pape saint Gré
goire, bon juge en la matière, quelques rares uvres subsistent (8) sur
(1) Euloge, Vita AASS, Septembre, Venise, 1761, t. IV, pp. 83-94; Dom Ceillier, His.
toire des auteurs sacrés et ecclésiastiques, XVII, Paris, 1750, pp. 422-431 situe son patriarcat
entre 581 et 608; M. J. Rouet de Journel, Jean Moschus, le pré spirituel, Paris, 1946,
pp. 197-198; Jean Moschus, Pralum spirituale, ch. 146, P. G. 87, 3, col. 3009. Ailleurs,
J. Moschus raconte qu'Euloge construisit à Alexandrie l'église de la Vierge, surnommée la
Dorothée. Cf. Pratum spirituale, ch. 77, P. G. 87, 3, col. 2929; D. G Hesse lin g, Morceaux
choisis du Pré spirituel de Jean Moschus, Paris, 1931, p. 70; M. J. Rouet de Journel, Le
pré spirituel, Paris, 1946, p. 119.
(2) Greg. Reg., V, 41. Jaffé 1354, 1« juin 595.
(3) Preg. Reg., VII, 31. Jaffé 1477, juin 597.
(4) Greg. Reg., Vi, 58. Jaffé 1442, juillet 596.
(5) Greg. Rug., LX, 175. Jaffé 1702, juillet 599.
(6) Greg. Reg., ?, 24. Jaffé 1092. Février 591.
VIII, 28-9, Jaffé 1517-8 juillet 598. X, 14-21. Jaffé 1783-90 juillet, août 600. XII, 16.
Jaffé 1866, août 602. XIII, 44-5. Jaffé 1909-10 juillet, 603.
(7) J. Darrouzès, Euloge, D.H.G.E., XV, col. 1388-1389; Synax. Constantino p., col. 464,
748, 990, 1020. Comrn. Martyr. Rom. in Propylum ad Acta SS. Decembris, Bruxelles, 1940,
pp. 394-395; Acta SS. Septembris, IV, Venise, 1761, pp. 83-94.
(8) P. G. 86, col. 2937-2964. Cf. F. Diekamp, Doctrina Pairum, Münster 1907, indices 351.
P. G0UBERT : PATRIARCHES D'ANTIOCHE ET D'ALEXANDRIE 73
Si maintenant on. veut examiner les rapports entre le pape saint Gré
goire le Grand et les patriarches orientaux ses contemporains, pour en
tirer quelques constantes, puiser quelques idées directrices, on est
obligé d'admirer à la fois la fermeté des principes, et la souplesse de
leur application. Le pape se sait le père et le chef des Patriarches
Orientaux, mais en même temps leur frère et leur serviteur.
Il sent la responsabilité qui incombe au siège de Rome, et c'est
pourquoi il ne veut pas qu'aucun patriarche n'essaie d'empiéter sur
les droits et les attributions des autres. S'il se montre si peiné lorsqu'il
réalise que le patriarche Jean IV le Jeûneur et son successeur Cyriaque
de Constantinople prétendent accaparer le titre d'oecuménique, c'est
que dans cette prétention il devine un acte secret d'orgueil et une
injustice vis à vis des autres patriarches.
Il s'intitule le « serviteur des serviteurs de Dieu », mais cela ne l'em
pêche pas d'être conscient de la dignité, de la primauté du siège romain
956.'
(1) Cf. Photius, Bibliotheca, 225, PG 103, col. 940-941; 226, col. 949-953; 227, col. 953-
(2) F. Gayré, Précis de Patrologie, 2, Paris, 1940, p. 291.
(3) Euloge, PG 86, 2, col. 2913-2938.
(4) Otto Bardenhewer, Geschichte der allkirchlichen Literatur, V. Band, Fribourg en B.,
1932, p. 19-20.
(5) PG 77, col. 1049-1072.
(6) La thèse de M.L.S. Epifanovic est résumée dans Revue d'histoire ecclésiastique xxiv,
1928, p. 802; Cf. G. Graf, Geschichte der Christlichen arabischen Literatur I Die Übersetz
ungen.Studie Testi, 118, Città del Vaticano p. 369, sur une traduction arabe du ? vnie siècle;
Cardinal Eug. Tisserant, Inventaire sommaire des manuscrits arabes du fonds Borgia à ?a
Bibliothèque Vaticane. in Miscellanea, Fr. EHRLE, vol. V Rome 1924, p. 1-34. Ch. Moeller,
Le Chalcédonisme el le Néochalcédonisme, in Das Konzil von Chalkedon I Wurtzbourg, 1951,
p. 691-693; R. Paret, Dometianus de Mélitène, R. des Et. byz. XV, 1957, p. 53-54.
P. GOUBERT : PATRIARCHES D'ANTIOCHE ET ü' ALEXANDRIE 75
(1) On peut lire une affirmation très nette de la primauté et de l'infaillibilité du Pontife
romain dans une lettre de Jean IV de Jérusalem (574-593/94) au catholicos des Albanais
(= Aghovans du Caucase). Ce document est conservé dans une ancienne traduction armé
nienne parue dans la revue Ararat en 1896, et traduite en latin dans la revue Oriens christianus
en 1912, voir p. 70.
(2) Les Regestes de 381 à 715, Kadiköy-Istanbul, 1932, fasc. 1, p. 105-112.
(3) Grumel, p. 105, no. 264. Relevons une légère faute de dactylographie. Ce n'est pas de
l'impératrice Constantia mais Constantina l'épouse de Maurice qu'il s'agit. Greg. Reg.,
V, 39, Jaffé 1352; V, 41, Jafîé 1354; V, 44, Jaffé 1357, 1 juin 595 etc.
(4) Grumel, p. 106, no. 266-267.
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