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José Declerck

Un colophon métrique d'Athanase le Galésiote (13e s.)


In: Revue des études byzantines, tome 43, 1985. pp. 197-208.

Résumé
REB 43 1985 France p. 197-208
J. Declerck, "Un colophon métrique d'Athanase le Galésiote (13e s.)". — Le codex Paris, gr. 857, écrit en 1261 par le moine
Athanase au mont Galésion, contient un long colophon métrique, composé par le copiste lui-même. Cette pièce est publiée
intégralement avec traduction. Après avoir fait quelques observations sur le contenu, le vocabulaire, la grammaire et le mètre,
l'auteur réexamine les problèmes que pose l'identification du copiste. Il est hautement probable qu'il s'agit du futur patriarche de
Constantinople, Athanase Ier (1289-1293, 1303-1309), lequel était moine au Galésion à l'époque où le codex y fut achevé.

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Declerck José. Un colophon métrique d'Athanase le Galésiote (13e s.). In: Revue des études byzantines, tome 43, 1985. pp.
197-208.

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_0766-5598_1985_num_43_1_2172
Un colophon métrique d'Athanase le Galésiote (13e s.)

José DECLERCK*

À l'époque byzantine, la lecture de textes édifiants occupait une place


considérable parmi les exercices spirituels auxquels se livraient les moines
cultivés. L'accès à ce genre de textes fut facilité par la constitution de
plusieurs grands recueils, et cela dès le 9e s.1. Ainsi, vers le milieu du 1 Ρ s.,
un certain Paul, higoumène du monastère de l'Évergétis2, composa à
l'intention de ses moines un grand ouvrage, divisé en 4 livres. Ce florilège,
que l'on désigne communément sous le titre d' Evergétinon, a eu beaucoup
de succès3, et cela jusqu'à nos jours, mais la tradition manuscrite n'en a pas

* Au seuil de cet article, nous tenons à remercier MM. P. Yannopoulos et J. Noret,


le premier pour un renseignement d'ordre lexicologique, et le deuxième pour avoir révisé
la traduction, et pour avoir lu notre texte avant que nous le remettions à l'imprimeur.
1. Sur ces florilèges, dits monastiques, voir M. Richard, Florilèges spirituels grecs,
Dictionnaire de Spiritualité 5, 1962-1964, col. 499-510 (réimpr. M. Richard, Opera
Minora, I, Turnhout-Leuven 1976, n° 1).
2. Ce monastère, dédié à la Mère de Dieu, était situé dans un faubourg de Constant
inople; on pourra consulter à son sujet R. Janin, Églises et monastères [de Constantin
ople]2, p. 178-183.
3. Le florilège a été édité pour la première fois en 1783 chez A. Bortoli à Venise, sous
le titre : Συναγωγή των θεοφθόγγων βημάτων, και διδασκαλιών των θεοφόρων, και αγίων
Πατέρων. 'Από πάσης Γραφής Θεοπνενστου συνα$ροισ3εϊσα οΐκείωστε (sic), και προσ-
φόρως εκτεθείσα παρά Παύλου τοΰ όσιωτάτου μονάχου, Και Κτήτορος Μονής τής Ύπερα-
γίας Θεοτόκου τής Εύεργέτιδος, και εύεργετινοΰ επικαλουμένου ήτις ληφθείσα Έκ τής
Βιβλιοθήκης τής έν τφ Άγιωνύμω "Ορει Ιεράς, Βασιλικής τε, και Πατριαρχικής Μονής του
Κουτλουμονση επονομαζόμενης. ΝΟν πρώτον τύποις εξεδόθη δια δαπάνης του τιμιωτάτου,
και ευγενέστατου κυρίου κυρίου 'Ιωάννου Kawà. προς ώφέλειαν των έντυγχανόντων.
Depuis lors, cinq autres éditions ont repris le texte de Γ editio princeps ; la dernière a paru
à Athènes en 1976 (livre 111), 1977 (livres 1 et IV) et 1978 (livre II).
Revue des Études byzantines 43. 1985. p. 197-208.
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encore été étudiée4. En parcourant les catalogues des grandes bibliothèques


d'Europe et d'Orient, nous avons pu constater que l'on n'a point toujours
relié les quatre livres de Y Évergétinon en un seul volume ; assez souvent
même, les commanditaires ou les exécuteurs ont préféré répartir le texte en
quatre volumes, un par livre. Les conséquences pour la transmission du
texte sont assez évidentes : certaines collections ont dû être dispersées, et
il est à craindre que plusieurs volumes isolés n'aient péri.
Ainsi, le Paris, gr. 857 5, copié par le moine Athanase et contenant le
dernier livre de Γ Évergétinon (f. 1-185), semble bien être le seul reste
conservé de ce qui jadis était un prestigieux ensemble de quatre volumes.
La fin du florilège est signalée à deux reprises au f. 185, chaque fois par une
formule métrique (dodécasyllabique) : ένθάδε τέρμα της τετάρτης πυξίδος :-
et ώδ' (sic spir.) ή τετάρτη τερματοΟται μοι βίβλος :-. Aux f. 1 85V- 1 87 suit
alors un colophon métrique, se composant de 100 dodécasyllabes. Cette
pièce, remarquable aussi bien par sa longueur que par une certaine qualité
littéraire, a pendant très longtemps échappé à l'attention des codicologues,
surtout, croyons-nous, parce que ni l'encre, ni l'écriture ne la distinguent
en quoi que ce soit des folios précédents6. C'est M. Nigel Wilson qui s'est
aperçu le premier de l'intérêt que présentait ce colophon : il en a édité les
vers 1-13 et 98-100, qui contiennent de précieux renseignements prosopo-
graphiques et codicologiques7. Comme nous estimons que le texte mérite
mieux, nous le publierons ici intégralement avec une traduction française ;
ensuite, nous analyserons son contenu, nous ferons quelques remarques sur
le vocabulaire, la grammaire et le mètre, et nous réexaminerons le problème
de l'identité du copiste Athanase. Mais avant cela, il faut encore signaler
qu'au f. 187V, Athanase a signé son travail par un monocondyle magistral8.
Celui-ci nous apprend que l'actuel Paris, gr. 857 a été achevé au monastère
du Galésion9, un jeudi 17 février, la quatrième année de l'indiction
courante ; la seule année du 13e s. qui soit compatible avec ces données est

4. Une première liste de manuscrits contenant (des parties de) Γ Évergétinon a été
dressée par J. Pargoire, Constantinople. Le monastère de l'Evergétis, EO 10, 1907,
p. 259-260 ; une deuxième liste, beaucoup plus riche, mais toujours incomplète, se trouve
chez M. Richard, art. cit. (n. 1), col. 503.
5. Cf. H. Omont, Inventaire sommaire des manuscrits grecs de la Bibliothèque nationale
et des autres bibliothèques de Paris et des Départements, I, Paris 1886, p. 161 ; le f. 149V
de ce codex est reproduit chez H. Omont, Fac-similés des manuscrits grecs datés de la
Bibliothèque nationale du IXe au XIV siècle, Paris 1891, planche LVI.
6. Le « pinax » latin ajouté postérieurement au codex, signale cependant cette pièce :
« N. Versus politici exscriptoris huius operis... ».
7. Cf. N. Wilson, Notes on Greek Manuscripts. 4. Some Scribes Called Athanasius,
Scriptorium 15, 1961, p. 318-319.
8. On en trouvera une reproduction chez B. de Montfaucon {Palœographia grœca...,
Parisiis 1708, p. 350 [I]), V. Gardthausen (Griechische Paläographie, II2, Leipzig 1913,
p. 51) et F. Halkin (Manuscrits galésiotes, Scriptorium 15, 1961, planche 18).
9. Sur le Galésion, voir R. Janin, Églises et monastères des grands centres, p. 241-250.
UN COLOPHON MÉTRIQUE D'ATHANASE LE GALÉSIOTE (13e S.) 199

1261 10. Le nom de l'higoumène fourni par le vers 99 concorde très bien avec
cette date. Le Joseph dont il est question doit en effet être celui qui en 1266
fut choisi comme patriarche de Constantinople {PLP, n° 9072), et dont
l'historien Georges Pachymère signale qu'avant son élection, il fut higou-
mène du Galésion".
Voici d'abord le texte et la traduction du colophon.

f. 1 85V Ηδ' ή τετρακτύς των θεοπνεύστων βίβλων,


των παρά Παύλου καλώς συντεθειμένων,
τοΟ κτήτορός τε της μονής και ποιμένος
Εύεργέτιδος της σεβασμιωτάτης,
5 άφιερώθη τη μονή Γαλησίου'
ή μεν δυας πριν παρά Θεοδωρίτου,
ανδρός μονήρει διαπρέψαντος βίω,
ή δ' αύ γε λοιπή διπλενας των πυξίων
προς Μακαρίου, τοΟ μοναστών έκκρίτου,
10 και τοϋ μοναχού τανϋν 'Αθανασίου,
του μέν χειρί γνώμη τε πλουσιωτάτη
τα σωματωα ταυτί παρεσχηκότος,
τοϋ δ' ώς έφικτόν ταΐν χεροΐν γεγραφότος'
οι ταϊς εαυτών κλήσεσι δηλοΟσί πως
15 ώς αϊδε δώρον είσί τοϋ θεοϋ λόγου,
και τοις διεξιοϋσι ταύτας ώς δέον,
μακαρίαν νέμουσιν άθανασίαν
και μακαρισμόν άθάνατον τοις πασι.
Ταϋτα μαΟόντες άπας ούν έντυγχάνων,
20 μη τοις όρατοϊς γράμμασι τοϋ βιβλίου
έναπομείνης, ού φρενών ευβουλία,
δ'
μη αύθις αυτών τους τύπους άπεικότως,
τών λέξεων τε καταγνως τας συνθέσεις,
μήτ'
άλόγως εννοίας αύ τας τών λόγων,
25 αλλ'
ώς άλογος τις, κακίσης τας έλλόγους,
ώς έχέφρων την δύναμιν τών λόγων,
την απλοϊκή συντεθειμένην φράσει,

15 δωρον είσΐ sic ace.

1 0. L'année 1216, donnée par R. Devreesse ( Introduction à l'étude des manuscrits grecs,
Paris 1954, p. 309), est exclue, car, cette année étant bissextile, le 17 février tombe non
un jeudi, mais un mercredi ; cf. L. de Mas Latrie, Trésor de chronologie, d'histoire et de
géographie pour l'étude et l'emploi des documents du moyen-âge, Paris 1889.
11. Cf. Georgius Pachymeres, De Michaele Palaeologo, IV, 2 Bonn, p. 256:\
:
200 J. DECLERCK

f. 186 έν νώ σκοπήσας και καλώς βασανίσας


και σύν θεώ γνούς άπλότητι καρδίας
30 — άλλως γαρ ώς δει γνωριεϊ τις ουδόλως
δι'
εί μη άπλότητος αν ττ\ς αγίας —,
όπισθεν αυτών άμεταστρεπτί δράμε,
όσημέραι σον φίλον άλείφων νόα
και δαψιλώς γάλακτι τω τούτων τρέφων,
35 προς αρετών τε θείαν ιθύνων τρίβον
και γυμνόν αυτόν γηΐνου παντός πράγους
θεώ παριστών των όλων και δεσπότη.
Ει που δε καί τι σκώλον αίφνης έμπέση,
ώς άγαν ούσης στενότατης της τρίβου
40 — πεφύκασι γαρ ταύτα ταΐς στεναΐς όδοΐς —,
ράβδω προσευχής νήψεως μύωπί τε
σύντριψον, άφάνισον αυτό συντόμως,
μήπως έαθέν άμελώς βραχεί χρόνω,
πλήξη βιαίως λάθρα καί τραυματίση
45 ψυχής το κάλλος, καί προς άδην άγάγη.
Γίνωσκε δ' αύθις ώς άπαντες οι λόγοι
τών θειοτάτων αγίων τε πατέρων
ούκ έκ
αλλ' άπόσοφίας
τΐ|ς άνωθεν
τησδε είσίν
τΤ\ς ανθρωπινής,
ήγμένοι,
50 καί πνευματεμφόρως μεν ήγορευμένοι,
πάσης δε καλής διδαχής πεπλησμένοι,
ψεύδους τε πάντες πάμπαν άπηλλαγμένοι
καί παντός άλλου πλάσματος κακότροπου.
Ει σοι δ' έαυτοϊς τινές ώς ενάντιοι
55 δοκοοσιν έκ σης άτελοΟς θεωρίας,
f. 186V άλλ'
πίστευε
άγνοεΐν
τη σηδόξαζε
μηδόλως
τούτων
διακρίσει,
το σθένος,
καί σπεΟδε τούτους ταχέως παρατρέχειν
ή τοις γέρουσι τώ νοΐ καί τω βίω
60 άγγελλε τρανώς, άπλότητι καρδίας
καί θερμότητι πίστεως άνευ δόλου'
καί δη μαθήση σύν θεώ καλώς τότε
τήν γνώσιν αυτών πλείοσι την κρυφίαν,
καί χαρμονικώς τόν κύριον δοξάσεις,
65 τον ένθέοις πριν χείλεσιν είρηκότα
« αιτείτε, καί λήψεσθε » πίστει καρδίας,
εργοις δε τανϋν τούτο πληροΰντος ξένως'
ôv εύλογεΐν, ύμνεϊν τε καί μεγαλύνειν
μή δητα παύση χείλεσι καί καρδία,
70 οπως λιταϊς σαΐς νεύσας ώς ευεργέτης,

49 άνωθεν είσί,ν sic ace. (caesurae causa)


UN COLOPHON MÉTRIQUE D'ATHANASE LE GALÉSIOTE (13e S.) 201

τό καρδίας κάλυμμα της σης έξάρη,


περιβαλη τε διακρίσεως φάος,
καί γνώσεως ελλαμψιν αυτήν ένδυση"
και τηνικαϋτα καθαραΐς νοος κόραις
75 άσκαρδαμυκτί καθοραν έξισχύσεις
γραφής προς αυτό των νοημάτων βάθος,
κάκ τοΟδε πάλιν οξέως άναδράμης
προς την λοφιάν της αρετής, ης άπο
θεόν νοηταΐς κατίδης βλεφαρίσιν.
80 "Ετι δε καυτός ευμενώς και γνησίως
έπί σε βλέψει και φρυκτωρήσει ξένως,
f. 187 δι'
και την προς αυτόν πλουτίσει παρρησίαν,
ης δυνήση τω βροτουργω δεσπότη
άβρως όμιλεΐν άπτοήτω καρδία'
85 παρ' ού μάθηση παραδόξων μυήσεις,
μυστηρίων τε γνώσιν άρρητοτρόπων '
και προς γε τούτοις, έξαναστης πριν θάνης,
κάκ των ρεόντων άπτέρω νοος τάχει
μονάς μεταβής προς τάς ύπερκοσμίους,
90 καί καταπαύσεις προς τον αύτων τεχνίτην.
Όν ξεΐνε δυσώπησον εύνοιας χάριν,
κάμοί παρασχεϊν λύσιν άμπλακημάτων,
τω των μοναστων τω βίω καί τω τρόπω
έκτρώματι φεΟ, καί τεθανατωμένω
κατ"
95 άντίφρασιν κλήσεως της ίδίας,
ταΐς βαρυτάταις ψυχικαϊς άρρωστίαις,
ος vöv άτέχνως, άφυως, εσφαλμένως
γέγραφα ταοτα, καθ' ύπακοήν τάχα
'Ιωσήφ, τήσδε της μονής τοϋ μνήστορος,
100 έμοϋ δε πατρός καί σοφοϋ διδασκάλου.

78 in mg. αντιστροφή

Traduction

Cette tétrade de livres inspirés, bien composés par Paul, le fondateur et le


pasteur du monastère de la très vénérable Evergétis, a été dédiée au monastère
du Galésion : la (première) dyade antérieurement par Théodoritos, un homme
qui s'est distingué dans la vie monastique ; l'autre paire de livres à son tour par
Macaire ( = Bienheureux), le moine eminent, et maintenant par le moine
Athanase (= Immortel). Le premier a, d'une main et d'un esprit très riches,
202 J. DECLERCK

procuré le support matériel de ce livre12, le second les a écrits de sa main, aussi


bien que possible ; d'une certaine manière ils montrent par leurs noms que ces
livres sont un don du Dieu Verbe, et qu'ils confèrent, à ceux qui les lisent
comme il le faut, l'immortalité bienheureuse, et à tous la béatitude immortelle13.
Sachant cela donc, qui que tu sois, lecteur, ne t'arrête pas, par un mauvais
conseil de l'esprit, aux lettres visibles de ce livre, ne condamne pas non plus
sans fondement leurs formes, ni l'arrangement des mots, et ne dis pas, sans
raison, tel quelqu'un privé de raison, du mal des pensées raisonnables conte
nues dans ces propos, mais après avoir sagement contemplé en ton esprit la
force de ces propos, accumulée en un langage simple, après l'avoir bien
éprouvée et avec l'aide de Dieu l'avoir vraiment connue dans la simplicité de
ton cœur (cf. I Par. 29, 17 et Sap. 1,1) — personne en effet ne la pénétrera
comme il le faut, sinon par la sainte simplicité — , cours à leur suite sans te
retourner, en oignant chaque jour ton esprit et le nourrissant généreusement de
leur lait, le dirigeant vers le chemin divin des vertus et en le présentant nu de
toute chose terrestre à Dieu, qui est aussi maître de tout.
Et si soudain quelque part un obstacle se présente, vu que le chemin est très
étroit — ces choses arrivent en effet sur les chemins étroits —, brise-le,
détruis-le sur-le-champ avec le bâton de la prière et l'éperon de la sobriété, de
peur que, négligé pendant une brève période, il ne frappe avec violence et qu'il
ne blesse en cachette la beauté de l'âme, et ne la mène en enfer. Sache encore
que toutes les paroles des très divins et saints Pères n'ont pas été tirées de la
sagesse humaine qui appartient à ce monde, mais de celle d'en haut, et qu'elles
ont été prononcées de façon inspirée, qu'elles sont pleines de tout bel ense
ignement et que toutes elles sont tout à fait exemptes de mensonge et de toute
autre invention perverse. Et si à cause de l'imperfection de ta contemplation
certaines te semblent se contredire, ne te fie aucunement à ton jugement, mais
considère que tu ignores leur force et dépêche-toi de passer sur elles en vitesse ;
ou bien parles-en clairement à ceux qui sont anciens par l'esprit et la vie, avec
simplicité de cœur et dans la chaleur de la foi, sans ruse : et vraiment à ce
moment tu apprendras avec l'aide de Dieu leur signification, qui pour beau
coup reste cachée, et joyeusement tu glorifieras le Seigneur, lui qui, de ses
lèvres divines, a dit jadis « Demandez et vous recevrez »M dans la foi de votre
cœur, et qui maintenant réalise cela étrangement ; à aucun prix ne cesse de le
bénir, de chanter ses louanges et de l'exalter des lèvres et du cœur, pour que,
accédant à tes prières tel un bienfaiteur, il enlève le voile de ton cœur, qu'il
l'enveloppe de la lumière du discernement et qu'il le revête de l'illumination de
la connaissance. Et alors, avec les pupilles pures de l'esprit, tu pourras, sans
cligner des yeux, plonger le regard dans la profondeur même des pensées de

12. Sur le mot σωματώον, voir B. Atsalos, Ή ορολογία των χειρογράφων κατά τη
βυζαντινή εποχή, II, 'Ελληνικά 25, 1972, ρ. 86-87.
13. Jeu de mots, très apprécié par les Byzantins, sur la signification des noms
Athanase et Macaire.
14. Allusion à Matth. 7, 8 et 21, 22 (et loci paralleli).
UN COLOPHON MÉTRIQUE D'ATHANASE LE GALÉSIOTE (13e S.) 203

l'Écriture, et de là, tu remonteras vite vers la colline de la vertu, d'où tu


contempleras Dieu de tes yeux spirituels. De plus, lui aussi te regardera avec
bienveillance et avec affection15, il te communiquera d'étranges lumières, et il
te donnera une plus grande confiance envers lui, par laquelle tu pourras avec
délices et d'un cœur intrépide converser avec le maître qui a créé l'homme ; de
lui tu apprendras l'intelligence des prodiges et la connaissance des mystères
ineffables ; et en plus de cela, tu ressusciteras avant de mourir, et des choses
fugaces, avec la vitesse non ailée de l'esprit, tu passeras aux demeures célestes,
et tu te reposeras auprès de celui qui les a construites.
Supplie-le, étranger, par bienveillance, de m'accorder à moi aussi la remise
de mes fautes, à moi qui, par ma vie et ma conduite, suis l'avorton des moines16,
et qui, contrairement au sens de mon propre nom17, suis mort à cause des très
graves maladies de mon âme, moi, qui viens de copier ceci sans art, sans talents,
avec des fautes, par obéissance peut-être à Joseph, qui aime ce monastère'8 et
pour moi est mon Père et mon maître sage'9.

En ce qui concerne le contenu, le colophon se divise en trois sections de


longueur assez inégale : les vers 1-18 expliquent comment le monastère du
Galésion a obtenu son Évergétinon ; les vers 19-90 définissent la disposition
spirituelle indispensable pour une lecture fructueuse, et le profit qu'on
pourra en tirer pour son salut ; la troisième section (vers 91-100), par
contre, est tout à fait traditionnelle : le copiste demande au lecteur de
supplier Dieu pour lui obtenir la rémission de ses péchés qu'il déclare être
graves et nombreux : après avoir avoué son incompétence en tant que
scribe, il exprime sa soumission à l'higoumène Joseph, qu'il appelle son
« sage maître ». Grâce aux vers 1-18, nous savons donc que l'exemplaire
galésiote de Y Évergétinon était relié en quatre volumes. Les livres III et IV
avaient été copiés par le moine Athanase, tandis qu'un autre moine, appelé
Macaire, avait pris sur lui les frais du parchemin. Les deux premiers
volumes provenaient d'un don du moine Théodoritos20 ; on peut supposer

1 5. Notre traduction de γνησίως a été suggérée par le sens « οίκείως, μετ' οίκειότητος »,
que le mot pouvait avoir au moyen-âge ; cf. A. Dèmètrakos, Μέγα Αεξικον της 'Ελληνικής
γλώσσης, II, ΆΟηναι 1949, ρ. 1662.
16. Allusion à I Cor. 15, 8.
17. Nouveau jeu de mots, cette fois-ci par antiphrase.
18. L'épithète ό μνήστωρ est reliée au nom de Joseph, époux de Marie (cf. Syn. CP,
p. 3442223 et p. 756 ). Le parallélisme recherché par Athanase est donc le suivant :
l'higoumène Joseph a pour son monastère la même affection que jadis Fautre Joseph
avait pour Marie.
19. Dans le manuscrit, les deux derniers vers sont disposés en forme de croix grecque.
20. Ce nom est répertorié dans le PLP, n° 7329 ; sur une identification possible, voir
plus bas, n. 42.
204 J. DECLERCK

que c'est également lui qui les avait copiés. Pas plus que M. Wilson21, nous
n'avons pu retrouver la trace, ni des deux volumes de Théodoritos, ni de
l'autre volume d'Athanase22
Le mot ή διπλενάς (vers 8) n'est répertorié dans aucun lexique, mais son
sens est assez net : « paire, groupe de deux ». À part cet hapax legomenon,
le vocabulaire ne pose guère de problèmes. Signalons toutefois les mots
πνευματεμφόρως (vers 50), βροτουργω (vers 83) et άρρητοτρόπων (vers 86),
formés artificiellement, comme on en trouve dans beaucoup de pièces en
vers ; remarquons d'ailleurs que dans les quatre mots que nous venons de
citer, un hyphen relie les deux éléments. Pour ce qui est de la grammaire,
il est très rare qu'un participe au pluriel (μαθόντες [vers 19]) détermine un
singulier (άπας έντυγχάνων), mais il s'agit évidemment d'un accord κατά
σύνεσιν. L'usage de εί avec le subjonctif sans αν (έμπέση [vers 38]), et du
subjonctif aoriste avec valeur de futur (άναδράμης [vers 77], κατίδης
[vers 79], έξαναστης [vers 87] et μεταβης [vers 89]) sont bien connus à
l'époque byzantine. Quant à la métrique, on notera qu'au vers 40 l'accent
tombe sur la dernière syllabe, ce qui est exceptionnel. Au vers 99, le iota
dans le nom de Joseph doit être prononcé séparément comme voyelle,
sinon le vers ne comptera que 1 1 syllabes ; le poète l'a clairement voulu
ainsi, puisqu'il a mis le tréma sur la lettre en question.

21. Cf. N. Wilson, art. cit. (n. 7), p. 318. Quoique nous ne disposions d'aucun
renseignement précis sur la fin des monastères du Galésion, il est certain que leur déclin
est lié à l'invasion turque du début du 14e s. ; la dispersion des livres a dû se produire
sous le coup des mêmes événements. En ce qui regarde l'histoire du Paris, gr. 857, le
manuscrit était en Occident dès la première moitié du 16e s., puisqu'il a fait partie de la
bibliothèque qu'avait réunie le cardinal florentin Nicolas Ridolfi, neveu du pape
Léon X. Un catalogue de ses livres, rédigé en grec, est conservé dans le Paris, gr. 3074
(« Index Librorum Rmi Dm Nicolai Cardinalis Rodulphi ») ; notre manuscrit y figure
sous le n° 96 de la rubrique « Libri Greçi Theologici » : Παύλου (μον) αχ(οϋ), συλλογή
ασκητικών διηγήσεων, έν, κε (φαλαί) οις, ν : — (f. 53) ; cf. également Β. de Montfaucon,
Bibliotheca bibliothecarum manuscriptorum nova, II, Parisiis 1739, p. 776. Le cardinal
étant mort en 1550, c'est le maréchal Pierre Strozzi qui acheta sa bibliothèque ; quelques
années plus tard, en 1558, après la mort de ce dernier, les livres de Ridolfi passèrent à
Catherine de Médicis, pour aboutir, enfin, en 1599, dans la bibliothèque du roi de
France ; cf. L. Delisle, Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale, I, Paris
1868, p. 209-211.
22. Notons que A. Turyn a reconnu la main d'Athanase le Galésiote dans les f. 3Γ-32
du codex Vatican, reg. gr. 63, un ménologe pour novembre, dont les autres folios furent
copiés par le moine Barlaam, sur l'ordre du même higoumène Joseph ; cf. A. Turyn,
Codices graeci Vaticani saeculis XIII et XIV scripti annorumque notis instructi, Codices
e Vaticanis selecti..., XXVIII, In civitate Vaticana 1964, p. 46 (avec spécimen à la
planche 20). Apparemment, Joseph a encouragé les activités intellectuelles dans son
monastère.
UN COLOPHON MÉTRIQUE D'ATHANASE LE GALÉSIOTE (13e S.) 205

On ne peut bien sûr passer sous silence la question de l'identité de notre


Athanase. La pauvreté des renseignements que nous avons sur le Galésion
au 13e s. d'une part, et la large diffusion du nom d' Athanase parmi les
moines d'autre part23, ne simplifient guère la chose. Le seul personnage de
ce nom que nous connaissions pour avoir eu des liens avec le Galésion, est
le patriarche Athanase Ier (PLP, n° 415). Ancien moine du Galésion, il
occupa le siège de Constantinople à deux reprises (14.10.1289-16.10.1293 ;
23.6.1303 - septembre 1309), mais comme son rigorisme ne devait pas tarder
à lui attirer l'hostilité du clergé, il fut chaque fois déposé. En matière de
politique ecclésiastique, il s'opposa avec rigueur aux décisions du concile
de Lyon (1274) et à toute autre tentative d'union avec Rome24. Le patriarche
nous a laissé une collection importante de lettres, datant des deux périodes
pendant lesquelles il se trouvait à la tête de l'Église25. On peut encore citer
un écrit anti-latin26 ; de plus, il semble également avoir écrit des hymnes27.
Est-il permis d'identifier le moine Athanase, qui en 1261 termina sa copie
de Γ Évergétinon au mont Galésion, avec le patriarche de Constantinople
des années 1289-1293 et 1303-130928 ? Aucun autographe de ce dernier
n'ayant été conservé29, l'évidence que la comparaison des deux mains aurait
pu apporter, nous est refusée. Il reste donc ce lien commun avec le
Galésion. Le copiste y travaillait encore en 1261 : si l'on veut soutenir

23. Pour le 13e s. le PLP mentionne trois autres copistes (nos 369, 371, 372) qui
s'appelaient Athanase et qui étaient moines. Dans la diatypôsis du Galésion, rédigée en
1054, le nombre de moines admis dans les différentes fondations du monastère est fixé
à 64 ; cf. Gregorius monachus, Vita Lazari(BHG 979), 246 : H. Delehaye, AASS. Nov.,
Ill, 1910, p. 585.
24. Par là il était tout à fait dans la ligne politique du patriarche Joseph. Le Galésion
a d'ailleurs été un des foyers de la résistance anti-latine ; cf. R. Janin, op. cit. (n. 9), p. 248.
25. Cette collection a été éditée et traduite en anglais par Alice-Mary Maffry Talbot,
The Correspondence of Athanasius I Patriarch of Constantinople, Washington 1975.
26. Voir V. Laurent-J. Darrouzès, Dossier grec de l'Union de Lyon (1273-1277), Paris
1976, p. 93, et J. Darrouzès, Conférence sur la primauté du pape à Constantinople en
1357, REB 19, 1961, p. 77.
27. Cf. Henrica Follieri, Initia hymnorum Ecclesiae graecae, vol. V, pars prior, Città
del Vaticano 1966, p. 251. Une prière du patriarche, prononcée à l'occasion du début de
la nouvelle année ecclésiastique, a été publiée par S. Eustratiadès, Ή τελετή της
Ίνδίκτου, 'Ρωμανός ό Μελωδός, Παράρτημα 'Αγιορείτικης Βιβλιοθήκης 1, 1932, ρ. 99-102.
28. V. Gardthausen {op. cit. [n. 8], p. 480-481) croyait que Γ Athanase du Paris, gr. 857
était également le copiste du codex Monac. gr. 201 et des Paris, gr. 2292, 2408 et 2654.
Plus tard O. Volk a sans hésiter identifié cet Athanase avec le futur patriarche de
Constantinople ; cf. O. Volk, Die byzantinischen Klosterbibliotheken von Konstantinopel,
Thessalonike und Kleinasien, München 1954 (thèse de doctorat à l'état dactylographié),
p. 151 : « Dieser bisher unbekannte Schreibermönch Athanasios ist m. E. ohne der
Zweifel der spätere Patriarch Athanasios I. von Konstantinopel... ». Les identifications
de Gardthausen n'ont cependant pas résisté à l'examen des écritures : il s'agit en effet
de copistes différents : cf. N. Wilson, art. cit. (n. 7), p. 317-318.
29. Cf. R. Janin, op. cit. (n. 9), p. 248 n. 7.
206 J. DECLERCK

l'hypothèse selon laquelle il s'agit d'un seul et même personnage, il faut au


moins pouvoir démontrer que vers 1261 le patriarche se trouvait, lui aussi,
à cet endroit. Interrogeons donc les deux Vies d'Athanase qui nous sont
parvenues, et qui nous font, grosso modo, le même récit30.
Athanase naquit à Andrinople, actuellement Edirne ; ses parents lui
donnèrent le nom d'Alexis. Assez jeune, il partit pour Thessalonique, où,
comme il était courant à l'époque, son oncle paternel, moine lui-même, le
fit entrer dans les ordres. À cette occasion Alexis changea de nom et prit
celui d'Acace. Thessalonique ne sera cependant que la première étape sur
la route qui devait le mener vers les centres religieux les plus célèbres de
son temps. Le mont Athos constituait une deuxième étape : ayant parcouru
la péninsule dans tous les sens, il demeura pendant trois ans au monastère
d'Esphigménou. Ensuite il visita les Lieux saints, prit contact avec les
cénobites vivant dans le désert de Juda et le long du Jourdain, revint
séjourner au monastère du mont Latros (aujourd'hui Besparmak), situé à
environ 40 km au nord-est de l'ancienne ville de Milet31, puis quitta cette
région pour passer quelque temps chez les moines du mont Saint- Auxence
(aujourd'hui Kayisdag), sur la côte asiatique du Bosphore32. Finalement il
se retira au mont Galésion (aujourd'hui Alaman), situé au nord d'Éphèse.
En cet endroit aride et désert, une longue période de stabilité com
mence33. Après huit ans de travail au service des autres, il reçoit le grand
habit (μέγα σχήμα), et à ce moment-là, il prend le nom d'Athanase. Ensuite
il est ordonné diacre et prêtre, et il est désigné comme ecclésiarque34,
fonction qu'il exerça consciencieusement pendant dix ans. Le séjour au

(14e30.s. La
; PLP,
première
n° 7498)Vie; nous
(BHGnous
194)référerons
a été composée
à l'édition
pardeleA.moine
Papadopoulos-Keramkus,
studite Théoktistos
Zitija dvuch Vselenskich patriarchov XIV. V., Svv. Afanasija i Isidora I, Zapiski istoriko-
filologiceskago fakulteta imperatorskago S.-Peterburgskago universiteta 76, 1905, p. 1-51
(sur l'édition partielle de H. Delehaye, voir Alice-Mary Maffry Talbot, op. cit. [n. 25],
p. xv n. 2). Le moine athonite Joseph Kalothétos, originaire de Chio (14e s.), est l'auteur
de la deuxième Vie (BHG 194c) ; sur ce personnage et ses œuvres, on pourra consulter
N.L. Foropoulos, 'Ιωσήφ ό ΚαλόΟετος, ThEE 7, 1965, col. 1 16 ; sa Vie d'Athanase Ier a
été publiée par l'archimandrite Athanase (Παντοκρατορινός), Βίος και πολιτεία 'Αθανα
σίου Α'..., Θρακικά 13, 1940, ρ. 59-107 (l'ouvrage de D.G. Tsamès [Thessalonique 1980]
nous a été inaccessible). C'est sans aucun doute la Vie rédigée par Théoktistos qui mérite
le plus de confiance : l'auteur a connu personnellement certains disciples du patriarche,
et ce sont ceux-ci qui lui ont fourni la plupart des renseignements dont il dispose.
31. Cf. R. Janin, op. cit. (n. 9), p. 217-240.
32. Ibidem, p. 43-45.
33. Comme d'habitude Théoktistos indique sa source pour cette période : cette fois-ci
il s'agit du moine Hilarion ό κλινήρης (PLP, n° 8172), lequel a passé de longues années
au monastère de l'Anastasis, un des trois monastères du Galésion ; cf. Théoktistos, Vie
d'Athanase, 7 : A. Papadopoulos-Kerameus, p. 91|-10'.
34. C'est ce que nous croyons pouvoir déduire des mots της εκκλησίας άρχειν ύπό
πάντων προκρίνεται de la Vie composée par Théoktistos (chap. 7) : A. Papadopoulos-
Kerameus, p. 1O78. Dans la deuxième Vie, on lit : είτα και τήν Έκκλησίαν ίΟύνειν και
UN COLOPHON MÉTRIQUE D'ATHANASE LE GALÉSIOTE (13e S.) 207

Galésion semble donc avoir duré au moins 18 ans35. Ses compagnons ont
été particulièrement frappés par l'effort intellectuel dont Athanase faisait
preuve à cette époque. À ce propos les Vies nous racontent qu'il a lu et relu,
parfois même jusqu'à quatre fois, tous les volumes que possédait la
bibliothèque du monastère36 ; elles ne signalent pas qu'il a lui-même copié
des manuscrits, mais sa familiarité avec les livres permet de le supposer.
Attiré par la vie érémitique, il abandonna finalement le Galésion pour
s'établir à nouveau sur l'Athos, probablement près du monastère d'Iviron37.
Cette deuxième période athonite fut brutalement interrompue par les
persécutions des Λατινόφρονες, qui visaient à briser l'opposition des
moines de la « Sainte Montagne » à l'union avec Rome. Les hostilités
commencèrent dès que Jean Bekkos eut été élevé sur le trône patriarcal de
Constantinople. Athanase retourna alors au monastère du Galésion, où il
prépara la lutte contre les uniates. Il semble que peu de temps après, il ait
fondé son propre monastère sur le mont Ganos en Thrace38 ; c'est de là
qu'en 1289 il fut appelé à Constantinople pour y succéder à Grégoire de
Chypre.
Ce qui nous manque le plus dans ce récit, ce sont les dates. Le patriarche
a atteint un âge avancé, mais ni l'année de sa naissance, ni celle de sa mort
ne sont données39 ; il en va de même pour les différentes étapes de sa vie
monacale : quelquefois les biographes indiquent combien de temps il est
resté en tel ou tel endroit, mais ils ne précisent ni le début, ni la fin de ces

έπιτροπεύειν εγχειρίζεται ; cf. Joseph, Vie d'Athanase, 51 : Athanase (Παντοκρατορινός),


p. 77M>. Sur la fonction importante d'ecclésiarque, voir P. de Meester, De monachko statu
iu.xta disciplinant byzantinam. Vatican 1942, p. 280 ; M. Arranz, Le tvpicon du monastère
du Saint-Sauveur à Messine, Rome 1969, p. 396-397 ; P. Gautier, Le typikon du Christ
Sauveur Pantocrator, REE? 32, 1974, p. 337", 35m"\ 5541S, 61544, 81"', 127I6IIS ; Idem, Le
typikon de la Théotokos Évergétis, REB 40, 1982, p. 19SS, 27:î\ 63ssy, 69"4\ 771""1.
35. Le temps qui sépare le jour où il revêtit le grand habit de celui où il fut ordonné
prêtre, ne semble en effet pas inclus dans le calcul. Joseph ( Vie d'Athanase, 5 1 : Athanase
[Παντοκρατορινός], p. 77) décrit ce laps de temps par les mots μετ' ού πολύ. Notons
d'ailleurs que selon Joseph (chap. 56 : ibidem, p. 79sy), Athanase serait resté pendant
12 ans au Galésion après avoir revêtu le grand habit : à cette période il faut évidemment
ajouter le nombre d'années non définies, pendant lesquelles il servait les autres
(chap. 51 ibidem, p. 773).
36. Théoktistos, Vie d'Athanase, 7 : A. Papadopoulos-Kerameus, p. 101 "' ; Joseph, Vie
:

d'Athanase, 54 : Athanase (Παντοκρατορινός), ρ. 78IS"\


37. Athanasî (Παντοκρατορινός), art. cit. (n. 30), p. 79 n. 2.
38. Sur le mont Ganos et ses monastères, voir R. Janin (t) - L. Stiernon, Ganos,
DHGE 19, 1981, col. 1109-1110.
39. Le plus souvent sa naissance est située aux environs de 1230 ; cf. R. Janin,
Athanase Ier, DHGE A, 1930, col. 1380 ; K. Baus, Athanasius, LTK 1, 1957, col. 981.
Alice-Mary Maffry Talbot (op. cit. [n. 25], p. xvi n. 7) estime que le patriarche est né
entre 1230 et 1235, tandis que l'année de sa mort serait certainement antérieure à 1323
(ibidem, p. xxvi). Selon l'archimandrite Athanase (art. cit. [n. 30], p. 107 n. 1 ), par contre,
l'année de sa naissance doit être reportée jusqu'en 1215, mais la justification qu'il fournit
à sa thèse nous semble peu convaincante.
208 J. DECLERCK

séjours. Il y a cependant un épisode qui peut nous servir de repère. Lors


de l'intronisation de Jean Bekkos en 1275, Athanase se trouvait au mont
Athos, qu'il dut quitter à cause des persécutions violentes qui y eurent
lieu40. Nous ignorons la durée de ce deuxième séjour athonite, mais, comme
les périodes galésiote et athonite se succédèrent sans intervalle, il est tout
à fait raisonnable de supposer que les 18 années passées au Galésion
comprenaient l'année 1261.
Le futur patriarche Athanase Ier se trouvait donc presque sûrement au
Galésion quand le Paris, gr. 857 y a été achevé. Ce simple fait ne suffit
cependant pas à prouver qu'il a copié ce codex : d'autres indications
devraient corroborer le soupçon né de cette coïncidence. Or, elles existent
et, prises ensemble, elles ont un certain poids. Il y a d'abord le fait que le
futur patriarche s'occupait intensivement de la bibliothèque. Ensuite, le
copiste Athanase était lié à l'higoumène Joseph : il l'appelle son σοφός
διδάσκαλος, ce qui suggère que le lien entre les deux hommes était assez
étroit. Or, le patriarche mentionne Joseph en deux endroits de ses lettres41,
et chaque fois il prend sa défense : ceci s'explique évidemment en partie
du fait que les deux hommes suivaient la même ligne en matière de
politique ecclésiastique, mais peut-être aussi par le souvenir des années
passées ensemble au Galésion, où Joseph était l'higoumène et... le σοφός
διδάσκαλος d'Athanase. En dernier lieu on peut observer qu'une composit
ion telle que le colophon du Paris, gr. 857 n'était pas à la portée de tous.
Le copiste Athanase disposait donc de certaines qualités qui le disti
nguaient parmi ses confrères : c'est dans ce genre de personnes que tout
naturellement, on allait chercher ceux qui devaient prendre en mains les
rênes de l'Église.
José Declerck
Vaderlandstraat 30
Β - 9000 Gent

40. Nous comprenons mal pourquoi Alice-Mary Maffry Talbot (op. cit. [n. 25],
p. xvn) place le début du second séjour athonite vers 1278, alors que les Vies laissent
nettement entendre qu'Athanase se trouvait déjà sur le mont Athos quand Bekkos fut
intronisé. De plus, il est dit explicitement qu'Athanase a quitté la Sainte Montagne au
moment de la persécution policière, c'est-à-dire en février/mars 1276 ; sur cette date,
voir V. Laurent - J. Darrouzès, op. cit. (n. 26), p. xvi et 84.
41. Il s'agit des lettres 2, 1. 7 et 1 15, 1. 132 : Alice-Mary Maffry Talbot, p. 6 et 302.
42. Si l'on identifie le futur patriarche Athanase Ier avec le copiste du Paris, gr. 857,
on en vient à se demander si le Théodoritos mentionné au vers 6 n'est pas le Théodoritos
qui a rejoint Athanase sur le mont Ganos ; ce personnage allait par ses prédictions
devenir célèbre, non seulement parmi ses confrères, mais même à la cour ; Théoktistos,
Vie d'Athanase, 10 : A. Papadopoulos-Kerameus, p. 141025. Si l'on accepte cette identifi
cation, il faut ramener à une seule les deux notices n"s 7329 et 7342 du PLP. Notons
toutefois que l'emploi de l'aoriste au vers 7 peut impliquer que le Théodoritos du
colophon n'était plus en vie en 1 261 ; dans ce cas, notre hypothèse n'est évidemment plus
valable.

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