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Pascal Culerrier

Les évêchés suffragants d'Éphèse aux 5e-13e siècles


In: Revue des études byzantines, tome 45, 1987. pp. 139-164.

Résumé
REB 45 1987 France p. 139-164
P. Culerrier, Les évêchés suffragants d'Éphèse aux 5e-13e siècles. — Cette étude menée à l'aide des listes conciliaires et
synodales, des notices épiscopales et de la documentation littéraire et archéologique montre la vitalité de cet ensemble de près
de 40 évêchés. Trois vagues de création de sièges comblant à peu près le vide laissé par les évêchés tombés en déshérence
ont pu être distinguées : aux 6e-7e siècles, aux 11e- 12e siècles, après l'établissement de l'empire de Nicée. Ce réseau
episcopal, d'une grande stabilité, n'est pas un réseau urbain, car bien des sièges ne sont que des bourgades ou des villages. Cet
article se clôt sur le synode de 1230, dernier témoignage de l'importance de l'Église d'Éphèse avant le triomphe de Smyrne et le
déclin du christianisme entraîné par la seconde conquête turque.

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Culerrier Pascal. Les évêchés suffragants d'Éphèse aux 5e-13e siècles. In: Revue des études byzantines, tome 45, 1987. pp.
139-164.

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_0766-5598_1987_num_45_1_2207
LES ÉVÊCHÉS SUFFRAGANTS D'ÉPHÈSE
AUX 5e-13e SIÈCLES*

Pascal CULERRIER

Étudier l'organisation episcopate byzantine, c'est soulever de loin en loin


les problèmes fondamentaux de l'histoire de l'empire romain d'Orient.
L'équivalence, souvent répétée depuis l'empereur Zenon1, entre ville et
évêché amène à s'interroger sur le rôle social de ce réseau episcopal. La
parenté des structures religieuses et administratives révèle le poids du
centralisme constantinopolitain. Ainsi les notices épiscopales, composées
au patriarcat de Constantinople2, constituent-elles un guide des plus
précieux pour notre connaissance des évêchés byzantins. Mais toute étude
d'histoire épiscopale doit par nature utiliser un registre de sources aussi
ample que possible.

* Voici les abréviations utilisées pour les travaux les plus fréquemment cités.
Ahrweiler, Smyrne : Hélène Ahrweiler, L'histoire et la géographie de Smyrne entre les
deux occupations turques (1081-1317), particulièrement au xme siècle, TM 1, 1965
( = Byzance : les pays et les territoires, Variorum Reprints, Londres 1976).
Darrouzès, Listes : J. Darrouzès, Listes épiscopales du concile de Nicée (787), REB 33,
1975, p. 5-76.
Darrouzès, Notitiae : J. Darrouzès, Notitiae episcopatuum Ecclesiae Constantinopolita-
nae, Paris 1981.
Grégoire : H. Grégoire, Recueil des inscriptions grecques d'Asie Mineure, Paris 1922,
rééd. Amsterdam 1968.
Laurent : V. Laurent, Le Corpus des sceaux de l'empire byzantin, 5, L'Église, 3 vol., Paris
1965-1972 ; renvoi au n° (numération continue des 3 volumes).
Regestes : V. Grumel, V. Laurent, J. Darrouzès, Regestes des actes du patriarcat de
Constantinople, I-VI, Kadiköy- Paris 1932-1979 ; renvoi au n°.
Zacos-Veglery : G. Zacos, A. Veglery, Byzantine Lead Seals, I, 3 vol., Bale 1972 ;
renvoi au n°.
1. Codex Justinianus, 1.3.35, éd. Krüger, p. 23.
2. Sur la nature des notices épiscopales, cf. Darrouzès, Notitiae, p. ix.
Revue des Études byzantines 45, 1987, p. 139-164.
140 P. CULERRIER

Une telle conjonction documentaire ne se rencontre que rarement. C'est


dire le prix des sources dont nous disposons pour les évêchés suffragants
d'Éphèse. Listes conciliaires et notices épiscopales forment un premier
ensemble complété par les actes de trois synodes réunis entre 1 167 et 1230.
Notre second groupe de sources comprend les textes littéraires et la
documentation archéologique, qui permettent de rendre à ce réseau epis
copal sa dimension historique et géographique.
Les notices épiscopales appréhendent de manière très formelle les
structures de l'Église byzantine. Nous avons donc privilégié le témoignage
des listes conciliaires, qui nous ont fourni notre cadre chronologique. La
liste liminaire la plus riche est contenue dans les actes du concile de
Chalcédoine, auquel participèrent 520 évêques3. Elle permet de confronter
notices épiscopales et listes conciliaires et synodales sur près de huit
siècles, jusqu'au synode de 1230, terme de notre enquête.

I. Listes conciliaires et synodales

Les listes conciliaires de présence et de signature indiquaient pour


chaque session les participations effectives ainsi que les délégations de
signature permettant aux absents d'être représentés. L'ordre des prélats,
qui pouvait être celui de leur arrivée4, devait figurer dans les listes
originales, qui étaient ensuite vraisemblablement remaniées selon des
règles propres à chaque concile5. C'est dire le caractère fictif de la
numérotation proposée dans notre tableau établi à partir de listes conciliai
res et synodales de suffragants d'Éphèse. Les mentions isolées de prélats

3. Pour une reconstitution de la liste originale des participants au concile de


Chalcédoine, voir E. Honigmann, The Original Lists of the Members of the Council of
Nicaea, The Robber-Synod and the Council of Chalcedon, Byz. 16, 1942-1943, p. 50-62 ;
voir également V. Laurent, Le nombre des Pères du concile de Chalcédoine, BSHAR 26,
1945, p. 33.
4. Le protocole de la septième session du second concile de Nicée donne in fine une
liste de 17 évêques absents des autres sessions. L'hétérogénéité géographique de ce
groupe de prélats révèle sans doute une arrivée tardive de ces évêques ; cf. Darrouzès,
Listes, p. 56 s.
5. Denis Feissel a bien voulu attirer mon attention sur un curieux passage des actes
du concile de 680 où est évoqué un problème de préséance que dut résoudre le patriarche
Paul (641-653). Ne sachant où placer à Sainte-Sophie l'archevêque de Carthage qui
devait y officier, le patriarche fit chercher les actes du concile de 553 afin de déterminer
son rang protocolaire ; Mansi 12, 593-596. Rappelons que la seule liste conciliaire
originale qui nous soit parvenue est celle du concile de 680 ; cf. R. Riedinger, Die
Präsenz- und Subscriptionslisten des VI. oekumenischen Konzils (680/81) und der Papyrus
Vind. G. 3, Bayerische Akademie der Wissenschaften, Philosophisch-historische Klasse,
Abhandlungen, Neue Folge, Heft 85, Munich 1979.
LES ÉVÊCHÉS SUFFRAGANTS D'ÉPHÈSE 141

seront évoquées cas par cas, de même que les graphies douteuses de
certains noms de sièges.
Rappelons que nous avons repris les listes contenues dans les actes des
conciles œcuméniques de Chalcédoine (451), de Constantinople (553 et
680), de Nicée (787) et de Constantinople (869)6. Sont également utilisés les
conciles « sub Mena » (536) et In Trullo (692) ainsi que le synode photien
de Constantinople (879)7. Trois listes synodales sont également étudiées. La
première est la liste de signature du synode d'Éphèse de 11678. La
deuxième est la liste de présence du synode réuni à Éphèse en 12169. La
dernière est la liste de signature du synode convoqué à Éphèse en 1230 afin
de prendre connaissance du tomos du patriarche Germain II10.
Notre tableau reprend l'ordre de préséance conservé par les actes du
concile de Chalcédoine. Les évêchés mentionnés ultérieurement sont
classés chronologiquement, selon leur ordre d'apparition dans les listes
conciliaires et synodales. Une accolade entoure les noms des évêchés liés
par un ètoi (ou), signe de la décadence de l'un des sièges.

C'est un total de 48 sièges épiscopaux que donnent pour les 5e- 13e siècles
les listes conciliaires et synodales. Mais le nombre de suffragants d'Éphèse
connus par chacune de ces listes est toujours inférieur à ce chiffre et sujet
à des variations que le tableau II permet d'apprécier.

Les souscriptions de suffragants d'Éphèse sont particulièrement nomb


reuses pour les conciles de 451 et de 787, d'une grande importance
dogmatique. Les listes synodales des 12e- 13e siècles sont d'une ampleur liée
à la nature régionale de ces assemblées. Par contre, peu d'évêques sont
signalés par les actes des conciles des 6e-9e siècles, dont certains furent
pourtant déterminants aux plans dogmatique et politique. Cette disparité
des souscriptions d'une liste à l'autre est un problème majeur que seule
peut résoudre une étude méthodique de ces documents.

6. Pour le concile de Chalcédoine, voir A CO 2/1, Pars 2a, p. 343, nos 171-201 (de
Smyrne à Nysa), p. 349-350, nos 407-426 (de Pergame à Monaulè). Pour les Ve et
VIe conciles œcuméniques : ibidem 4/1, p. 3 s., et Mansi 11, 641 s. Pour le second concile
de Nicée, voir Darrouzès, Listes. Pour le concile de 869 : Mansi 16, 189 s.
7. Voir respectivement ACO 3, p. 114-118, Mansi 11, 992-996 et 17, 373 s. Le nombre
de suffragants présents au concile de 879 est peu sûr ; cf. infra, p. 147.
8. W\\, 1904, p. 477-478. Nous avons tenu compte dans notre numérotation des deux
mentions d'évêques laissées en blanc dans le texte. On passe donc dans notre tableau
d'Élaia (16) à Péribolos (19). Nous signalerons au fur et à mesure les corrections que
l'examen d'un microfilm du manuscrit (Codex Vatopedinus 280) nous permet d'apporter
à l'édition de L. Petit.
9. Liste éditée dans W \2, 1905, p. 103.
10. REGI, 1894, p. 80.
142 P. CULERRIER

Tableau I . — Les suffragants d'Ephèse aux 5M3e siècles


D'APRÈS LES LISTES CONCILIAIRES ET SYNODALES
Liste complète 451 536 553 680 692 787 869 879 1167 1216 1230
des évêchés
Smyrne 1 (1)
Clazomènes 2 (3) 10
Aigai 3 (4) 28 13 15
Aninèta 4 (5)
Magnésie du Méandre 5 (6) 5 3 8 7 12 2 3
Phocée 6 (7) 8 26 4 14?
Argiza/Algiza 7 (8) 11 15
ί Auliou kômè et 8 (2)
\ Valentinianoupolis (2)
( Théodosioupolis 9
\ ou Euaza/Augaza (12) 14 12
Néa Aulè 10(10)
Brioula 11(11) 2 9 11
Metropolis 12(18) 2?
Élaia 13(13) 20 16
ί Théodosioupolis 14 12
\ ou Perpérinè (17) 31
Hypaipa 15(19) 6 4 14 3 1 1 1
Pitanè 16(14) 5 21 6
Myrina 17(15) 3 2 19 7
Palaioupolis 18 (9) 6 9 14
Nysa 19(16) 8 7 3 5 4 26 9
Pergame 20 2 22 8 29
Adramyttion 21 4 23 2 3 5
Assos 22 25 4
Antandros 23 4 5 24 9 20 19
Kymè 24 2 4 17 10 7
Magnésie du Sipyle 25 13 5 13?
Temnos 26 18 8
Érythrées 27 3 15 9 15 12 18
Téos 28 1 30
Lébédos 29 16 22 11
Colophon 30
Anaia 31 6 7 5 7 6 11 8 8
Priène 32 2 6 30 7 6
Tralles 33 11 4 1 5? 24 2 2
Mastaura 34 3 1 7? 23 4
f Christoupolis 1 1
J ou Dios Hiéron/ 35 1 1
{ Pyrgion 3 6 25 9
Arkadioupolis 36 1 31 1 11 6 17
Baréta 37 10 13 12 8 14
Siai 38 9 29 28
Monaulè 39
Gargara 6 27 10 5
Kaloè 12? 10 21 5 4
Batheia 10
Péribolos 19 10
Aétônia 27 16
Mélanitzion 13 21
Solymnizoi 14
Thyraia 16 20
Aurèlioupolis 13
LES ÉVÊCHÉS SUFFRAGANTS D'ÉPHÈSE 143

Tableau II. — Les souscriptions des suffragants d'Éphèse

Nombre de 39
souscriptions
31 29
21
14 16
14?
10
6 6 8
1
Dates des 451 536 553 680 692 787 869 879 1167 1216 1230
conciles et synodes

Concile de Chalcédoine (451)


La formule de foi du concile de Chalcédoine fut signée lors de la sixième
session, tenue le 25 octobre 451 en présence de l'empereur Marcien. Cette
liste de signatures comprend 19 souscriptions de suffragants d'Éphèse,
connues également par une version latine insérée dans la Collectio Diony-
siana Aucta, dont la numérotation est indiquée entre parenthèses dans
notre tableau". Des délégations de signature avaient permis à 20 autres
évêques d'être représentés par le métropolite d'Éphèse.
Examinons le premier groupe de suffragants, présents ou individuelle
ment représentés à Chalcédoine. En premier lieu venait Aithérikos, évêque
de Smyrne, qui avait délégué le diacre Paul. La primauté accordée à
Smyrne s'explique par l'ancienneté d'un siège bientôt promu à la dignité
archiépiscopale, vraisemblablement entre 451 et 45812. L'accession de
Smyrne au rang de métropole fut progressive et pleinement réalisée au
10e siècle seulement13. Suivent 18 suffragants classés selon des critères qui
ne sont pas géographiques, à la différence des nomenclatures du Synekdè-
mos d'Hiéroklès. Les listes grecque et latine sont en outre disposées selon

1 1. Pour la liste grecque, voir A CO 2/1, Pars 2a, p. 343, 349-350 ; pour la liste latine :
ibidem 2/2, Pars 2a, p. 165.
12. Le Codex Encyclius de 458 envoyé par Léon Ier au pape, aux patriarches,
métropolites et archevêques fut adressé à Etherico reuerentissimo episcopo Smyrnae :
ACO 2/5, p. 24. Évêque est à comprendre ici au sens générique de titulaire d'un siège.
Signalons qu'une inscription smyrniote contient la mention d'« Aithérikos, notre arche
vêque », dont la promotion était sans doute effectuée à la date de 458 ; cf. Grégoire,
p. 19, n° 66.
13. Au concile in Trullo de 692 est signalé un επίσκοπος Σμυρναίων μητροπόλεως τής
Άσιανών επαρχίας ; Mansi 1 1, 992β. L'existence de suffragants de Smyrne n'est pourtant
attestée qu'au début du 10e siècle par la notice de Nicolas Mystikos : Darrouzès,
Notitiae, p. 286. Le titulaire du siège de Smyrne bénéficia sans doute dès la fin du 7e siècle
d'un rang de métropolite honoraire.
144 P. CULERRIER

un ordre discordant. Ces documents étaient donc recomposés selon un


protocole inconnu, peut-être déterminé par l'âge ou l'ancienneté des
prélats.
La plus notable variation entre les deux listes concerne la mention en
deuxième place dans le texte latin d'un évêque Aulioucomenus et Valenti-
nianopolitanusu . La liste grecque comprenait la souscription de l'évêque
d'Auliou kômè, ce dernier nom étant remplacé par Ούαλεντινιανουπόλεως
ou plus exactement par sa transcription dans la version syriaque15. Auliou
kômè, située dans les montagnes de l'intérieur, avait donc été rebaptisée
Valentinianopolis16. Il convient de noter que ces deux noms sont liés par un
et dans le texte latin et non par un équivalent du fameux ètoi caractéristique
des listes grecques.
Après Auliou kômè, les listes grecque et latine présentent un décalage
d'un siège jusqu'à Argiza-Algizenus inclus. Nous avons ici un exemple de
la double dénomination d'Argiza-Algiza, évêché vraisemblablement situé
aux confins de la Lydie17. La seconde partie de cette liste, différemment
agencée dans les deux versions, présente l'intérêt d'offrir deux autres
exemples de double appellation. Ainsi la souscription d'Olympe, évêque de
Théodosioupolis, doit-elle être mise en rapport avec la mention dans la
version latine aOlympius Euazotanus™. La localité d'Euaza avait subi un
changement de nom que les notices épiscopales n'enregistrèrent pas. Ces
dernières gardèrent au contraire la trace d'une autre dénomination, Théo-
dosioupolis-Perpérinè, confirmée par nos deux listes. La nomenclature
grecque a conservé la souscription de Paulin, évêque de Théodosioupolis,
cité dans le texte latin comme Paulinus Perperotanus19 . Ces exemples
montrent qu'à la haute époque byzantine les anciens noms des évêchés
subsistaient et pouvaient être employés en concurrence avec le nom
nouveau ou être accolés à ce dernier, sans qu'aucune règle présidât à ces
variations.
La liste des suffragants représentés par le métropolite d'Éphèse est
introduite par l'évêque de Pergame, en raison de l'ancienneté de son siège.
Elle est ordonnée selon un plan géographique : Mysie, Éolide, Ionie, vallée
du Méandre, confins de la Lydie. Ce classement régional permet d'identi-

14. ACO 2/2, Pars 2a, p. 165, n° 218.


15. Ibidem 2/1, Pars 2a, p. 343, n° 185 (et note à la ligne 11).
16. Palladius parle d'un certain Eusèbe, originaire de la contrée des Kelbianoi,
devenu évêque de Valentinoupolis (sic) ; Palladius, Dialogus de Vita S. Ioannis Chrysos-
tomi, éd. Colerrian-Norton, p. 83.
17. La concordance entre ces deux listes permet en outre d'identifier Aigai avec
Γ Edles
n° 220. de la liste latine ; A CO 2/1, Pars 2a, p. 343, n° 180 ; ibidem 2/2, Pars 2a, p. 165,
18. Ibidem 2/1, Pars 2a, p. 343, n° 186 ; ibidem 2/2, Pars 2a, p. 165, n° 228.
19. Ibidem 2/1, Pars 2a, p. 343, n° 191 ; ibidem 2/2, Pars 2a, p. 165, n° 233.
LES ÉVÊCHÉS SUFFRAGANTS D'ÉPHÈSE 145

fier l'évêché de Téménos, placé parmi les sièges d'Éolide, avec la ville de
Temnos, située dans cette région20. Cette liste se clôt par un petit groupe
d'évêques des confins de la Lydie, parmi lesquels figurent le titulaire du
siège d'Auliou kômè ainsi que Rufin, évêque d'une polis non indiquée21.
Il faut noter qu'un classement de double nature régit cette liste. Les
suffragants présents ou individuellement représentés à Chalcédoine sont
rangés en fonction de la dignité du siège, ce dont témoigne la primauté
réservée à Smyrne. Ce classement reflète sans doute l'ancienneté de
fondation du siège ainsi que celle du titulaire. D'autre part, c'est selon un
plan géographique qu'est ordonnée la liste des suffragants d'Éphèse
représentés par leur métropolite. Cette dualité révèle la complexité de l'état
administratif auquel se référaient les listes conciliaires.

Conciles des 6e -7e siècles


Six suffragants d'Éphèse assistèrent aux conciles de 536 et de 553. Ce
faible nombre peut s'expliquer par la moindre importance dogmatique de
ces conciles, du premier surtout. En mai 536, le patriarche Menas réunit un
concile afin d'anathématiser les monophysites les plus éminents. Seuls des
titulaires de sièges littoraux (Pitanè, Myrina, Kymè, Téos, Anaia et
Antandros) siégèrent alors à Constantinople. La même situation se repro
duisit en 553 lors du concile œcuménique réuni à l'instigation de Justinien,
auquel participèrent les évêques d'Arkadioupolis, Myrina, Érythrées,
Kymè, Antandros et Gargara22. Si l'on met à part Arkadioupolis, située
dans Farrière-pays, il y a dans les deux cas représentation exclusive des
sièges littoraux, d'où il était aisé de se rendre par bateau à Constantinople.
De plus, la prééminence de la façade maritime de l'Asie Mineure occident
ale sur l'arrière-pays23 devait également se traduire au plan religieux.
C'est une situation inverse qui caractérise les listes conciliaires du
7e siècle. Les actes du concile de 680 mentionnent 8 suffragants d'Éphèse,
dont 2 seulement, les évêques d'Adramyttion et d'Anaia, venaient du
littoral égéen. Notons qu'en tête de cette liste venait l'évêque de Christou-
polis ou Dios Hiéron. Nous avons là le premier usage dans nos listes de la
conjonction ήτοι, indiquant ici un changement de nom. Le même siège
inaugure la liste des 14 suffragants d'Éphèse présents au concile de 692.
Cette liste ordonnée selon un plan qui n'est pas géographique présente une

20. Sur la localisation de Temnos, voir L. Robert, Villes d'Asie Mineure1, Paris 1962,
p. 308 n. 1.
21. ACO 2/1, Pars 2a, p. 350, nos 424 et 425.
22. Sur ce concile, voir E. Chrysos, Die Bischofslisten des V. ökumenischen Konzils
(553), Bonn 1966.
23. Voir notre thèse de doctorat de IIIe cycle soutenue en novembre 1982 à l'Univers
ité de Paris I (Panthéon-Sorbonne) : Villes du littoral mici-asiatique, Recherches sur le
réseau urbain de la façade maritime de VAsie Mineure occidentale (VIe -Xe siècles).

10
146 P. CULERRIER

difficulté majeure. En douzième lieu est mentionné l'évêque ττ)ς Καλαντων


πόλεως24. Cet hapax pose problème. S'agit-il d'un vestige de quelque
colonie galate établie en Asie Mineure occidentale25 ? Ou plutôt ne
pourrait-on corriger ce Καλαντων en Καλοητών ? Cette restitution serait
très admissible, si l'évêque de Kaloè n'était désigné ordinairement dans nos
listes comme επίσκοπος Καλοής26· Seule la liste des votes à la deuxième
session du concile de 787 offre la variante Κάλπης27. Il demeure pourtant
très tentant de lire Kaloè derrière Kalantos.
Ces listes sont inaugurées par des titulaires de sièges mineurs : Téos en
536, Arkadioupolis en 553, Christoupolis en 680 et en 692. L'ancienneté des
évêques dans leurs fonctions a certainement déterminé un tel classement
hiérarchique.

Conciles des 8e~9e siècles


Les listes épiscopales du concile de Nicée mentionnent 3 1 évêques. Ce
nombre élevé, le plus important depuis Chalcédoine, s'explique par l'inté
rêt dogmatique du concile. Ces listes sont vraisemblablement agencées en
fonction de l'ancienneté des titulaires. Ainsi pourrait-on expliquer le rang
final réservé aux topotérètes des évêques de Gargara, Aigai, Siai et Tiai
dans le protocole de la première session28.
Ces listes posent quelques problèmes d'interprétation. Le siège de Tiai
est très certainement celui de Téos, comme l'a montré J. Darrouzès29. Le
siège d'Eugaza ou d'Euaza est vraisemblablement cité sous la forme
Augaza par les notitiae et doit être distingué de l'évêché d'Argiza/Algiza.
Un évêché de Tymnos, inconnu des notices épiscopales, est mentionné par
les listes des conciles de 787 et de 869. Il est séduisant de l'identifier avec
le siège de Temnos/Téménos, dont l'existence à la moyenne époque
byzantine est presque certaine30.
Si la liste du concile de 869 ne pose guère de problèmes, à l'exception des
mentions de Tymnos et de Pyrgion, héritier du siège de Christoupolis-Dios

24. Nous avons corrigé le Γαλατών donné par Mansi en Καλαντων après collation sur
manuscrits (dossier conservé à l'IFEB : Institut Français d'Études Byzantines).
25. Sur la diversité ethnique de l'Asie Mineure, cf. P. Charanis, Ethnie Changes in
Seventh-Century Byzantium, DOP 13, 1959 ( = Studies on the Demography of the
Byzantine Empire, Variorum Reprints, Londres 1972), p. 25-26.
26. Darrouzès, Notitiae, p. 106 ; cf. L. Robert, op. cit., p. 66-67, qui identifie
Kalandos, cité par la notitia 10, et Gelembe.
27. Darrouzès, Listes, p. 63, liste Β, n° 74.
28. Mansi 12, 995B. Le tableau de Darrouzès (Listes, p. 28) concernant les listes
épiscopales du concile de Nicée doit être corrigé sur un point. Théophylacte n'est que
topotérète et non évêque de Tion/Téos.
29. Listes, p. 28.
30. Ahrweiler, Smyrne, p. 85.
LES ÉVÊCHÉS SUFFRAGANTS D'ÉPHÈSE 147

Hiéron31, il n'en va pas de même pour les actes du concile de 879. Pour la
première fois les suffragants se présentent tout à fait en désordre et non
plus groupés par métropoles, comme il était d'usage dans les actes des
conciles œcuméniques ; ainsi il n'est pas possible, à moins de témoignage
extérieur concernant le titulaire de l'évêché, de décider à quelle métropole
appartiennent des sièges homonymes : Mastaura (Asie ou Lycie), Tralles
(Asie ou Lydie), Metropolis (Asie ou Pisidie). En supposant que ces trois
sièges sont ceux d'Asie, les suffragants d'Éphèse sont dispersés du n° 126
(Arkadioupolis) au n° 366 (Magnesia), et il n'y en a pas deux qui se tiennent
ensemble.
Nous avons dit que c'est au tournant du 10e siècle que fut réalisée la
promotion de Smyrne au rang de métropole effectivement pourvue de
suffragants. Il est impossible de savoir si, à la date de 879, les sièges de
Magnésie du Sipyle et de Phocée étaient déjà rattachés à l'autorité du
métropolite de Smyrne. Ils sont cités après les suffragants d'Éphèse et à une
certaine distance : 5 sièges d'écart pour l'évêché de Magnésie du Sipyle, 13
pour celui de Phocée. Le désordre qui caractérise cette liste ne permet pas
de trancher le problème.

Listes synodales des 12e -13e siècles


Une discontinuité de notre documentation nous amène au synode réuni
à Constantinople en 1166 afin de discuter du contenu théologique de là
parole du Christ : « Mon père est plus grand que moi » (Jean XIV, 28)32.
Les décisions conciliaires furent ensuite reprises et précisées par le synode
patriarcal.
Les métropolites, une fois rentrés et munis d'un exemplaire des décisions
conciliaires, les firent signer par leurs suffragants. C'est ce que montre le
préambule de la liste des participants au synode tenu à Éphèse en 1 167, qui
rappelle que le patriarche Luc Chrysobergès remit à Nicolas, archevêque
de la métropole d'Éphèse, le livre contenant les décisions du concile de
1166 soumises, à Constantinople comme à Éphèse, à l'approbation syno
dale.
Cette liste comprend deux parties bien distinctes. En premier lieu
viennent les 14 suffragants qui signèrent le texte conciliaire le 10 juillet
1 167. Le premier rang était tenu alors par l'évêque d'Hypaipa, dont le siège
occupa à partir du 10e siècle la première place dans les listes connues, à

31. Sur l'équivalence entre Pyrgion et l'évêché de Christoupolis-Dios Hiéron, voir


P. Lemerle, L'émirat d'Aydin, Byzance et l'Occident, Recherches sur «La geste d'Umur
Pacha », Paris 1957, p. 21 n. 2.
32. Voir S. N. Sakkos, « Ό πατήρ μου μείζων μοΟ έστιν », 2 vol., Thessalonique 1968 ;
l'édition donnée par L. Petit du synode d'Éphèse de 1167 est reproduite aux pa
ges 184-185 du second volume.
148 P. CULERRIER

commencer par les notitiae. Il était suivi par l'évêque de Magnésie du


Méandre, l'autre Magnésie (du Sipyle) étant rattachée à la métropole de
Smyrne.
La seconde partie comprend les 17 signatures, dont 2 laissées en blanc,
apposées du 12 juillet au 3 août 1167.
Quelques noms d'évêchés posent problème. L. Petit avait cru lire en
troisième place la mention d'un évêque d"AtpaK:cov qu'il faut corriger, après
vérification sur le manuscrit, en Άτραμυτίου33. En neuvième lieu était cité
Constantin, évêque de Πρι, restitué à tort en Πρωινής par l'éditeur34, qui
oubliait que cette liste fut signée le 3 août 1 167 par l'évêque Néophytos de
Priène. Il nous paraît plus juste de restituer Πρι en Brioula, en raison de la
similitude des noms et du rang assez élevé attribué aux deux évêchés. En
dixième lieu apparaît, pour la première fois dans une liste synodale, le siège
de Batheia, absent des notitiae, mais connu pour le 1 Ie siècle par la Vie de
saint Lazare le Galésiote35. L. Petit avait cru identifier en treizième lieu un
évêque d'Wytaç, mention que nous corrigeons, après vérification, en Άγέας.
Il nous paraît séduisant de restituer Agia/Agéa en Aigai, cité sous la forme
Άγάης au concile de 787. Il ne serait alors plus besoin de supposer une
promotion au rang d'évêché du site maritime d'Hagia, proche de Phygéla,
ni même d'admettre une confusion du copiste, qui aurait inclus dans cette
liste le siège lycien d'Hagia, suffragant de la métropole de Myra36.
La liste synodale de 1216 revêt la même importance. 16 suffragants
d'Éphèse assistèrent au synode présidé à Éphèse par leur métropolite, qui
avait réuni des évêques venus d'Asie Mineure occidentale et même de
Crète. Cette liste, moins complète que celle de 1167, regroupe les princ
ipauxsuffragants d'Éphèse, à l'exception de Magnésie du Méandre. 3 sièges
jusqu'alors inconnus de ces listes sont mentionnés dans ce texte : Mélanit-
zion, Solymnizoi et Thyraia. Si ces deux derniers évêchés apparaissent dans
les notitiae, Mélanitzion est inconnu de ces textes, mais apparaît dans la
liste synodale de 1230, qui contient les signatures des suffragants d'Éphèse
alors apposées au tomos de Germain II.
Cette liste de 21 noms est close par la mystérieuse mention d'un évêque
Μελανιτζίου και Κορίνθου37. Les vicissitudes du 13e siècle purent amener le
titulaire du siège de Corinthe à se réfugier en Asie Mineure occidentale.

33. L. Petit, Documents inédits sur le concile de 1166 et ses derniers adversaires,
Wll, 1904, p. 477.
34. Ibidem, p. 473-477.
35. Pour la mention d'un économe de l'évêché de Batheia, voir AASS, Novembris 3,
p. 582A.
36. Voir ainsi Ahrweiler, Smyrne, p. 66 n. 36. Pour Άγάης, voir Darrouzès, Listes,
index, s.v.
37. REG 1, 1894, p. 80. J. Darrouzès a supposé que l'évêque de Mélanitzion put
recevoir un pouvoir sur Corinthe, alors occupée par les Latins : J. Darrouzès, Notes
inédites de transferts épiscopaux, REB 40, 1982, p. 167.
LES ÉVÊCHÉS SUFFRAGANTS D'ÉPHÈSE 149

Cette mention de Corinthe après Mélanitzion demeure néanmoins surpre


nante. Dans la liste de 1230 apparaissent en quinzième place le siège
d"Ayiaç, que nous restituons, à l'instar de la liste de 1167, en Aigai, en
seizième et vingtième lieu les sièges d'Aétônia et de Thyraia. Mais le
problème le plus intéressant est posé par les mentions en dixième place de
Théodore, évêque de Péribolos, et au treizième rang de Georges, évêque
d'Aurèlioupolis.
Or la notifia 13 signale parmi les suffragants d'Éphèse ό Αύρηλιουπόλεως
ήτοι Περιβόλου38. Si décadence d'un évêché, en l'occurrence celui d'Aurèl
ioupolis, il y eut, ce fut à une date postérieure à 1230, qui est un terminus
post quern à la rédaction de cette notice.
Au terme de notre analyse des listes conciliaires et synodales, nous
pouvons noter l'absence de toute règle de classement uniforme. Si l'on met
à part la liste de Chalcédoine, disposée selon des critères hiérarchiques et
géographiques, et la liste synodale de 1 167, agencée selon l'ordre d'arrivée
des prélats, toutes ces listes reflètent vraisemblablement une hiérarchie
fondée sur l'ancienneté des titulaires. Seule la première place, toujours
réservée au siège d'Hypaipa à partir du 10e siècle, introduit une certaine
constance dans ces classements.
On doit observer d'autre part la remarquable stabilité de ce réseau
episcopal. Sur les 39 suffragants mentionnés dans les actes du concile de
Chalcédoine, 3 seulement disparurent ensuite de nos listes : Aninèta,
Auliou kômè et Valentinianoupolis, Colophon. Les 9 évêchés mentionnés
dans les listes ultérieures se répartissent en 3 groupes. Les sièges de
Gargara et de Kaloè sont indiqués pour la première fois par des listes de
la haute époque, en 553 et en 692. Les évêchés de Batheia, Péribolos et
Aétônia sont signalés par des listes plus tardives, en 869 et en 1167. Les
listes synodales du 13e siècle contiennent enfin des mentions de Mélanitz
ion, Solymnizoi, Thyraia et Aurèlioupolis. Cette périodisation demeure à
affiner, et le témoignage des notitiae doit être maintenant pris en considér
ation.

II. Les notices épiscopales

Ces listes administratives établies au patriarcat de Constantinople énu-


méraient les sièges selon leur répartition géographique et hiérarchique39.
Ces compilations se bornent à se répéter entre elles, hormis quelques
variantes très intéressantes. Dans cet ensemble de documents, nous avons

38. Darrouzès, Notitiae, p. 354, n° 25.


39. Ibidem, p. ix.
150 P. CULERRIER

retenu les 7 notices composées pendant la période qui nous intéresse et où


sont indiqués les suffragants soumis à l'autorité du métropolite d'Éphèse.
Nous avons d'abord étudié les 4 premières notices épiscopales, compilées
entre le 7e et le 9e siècle. Viennent ensuite la notice datée du patriarcat de
Nicolas Mystikos et les notitiae9 et 10. La notice 13 n'a pas été incluse, car
nous estimons qu'elle a été rédigée après 1230.

Notre tableau permet d'apprécier le grand conservatisme de ces notices,


qui présentent les suffragants d'Éphèse selon un ordre quasi immuable. Le
principe de ce classement n'apparaît pas avec évidence. Il n'est pas
géographique et n'est pas lié non plus à l'ancienneté de fondation des
sièges. Comment expliquer ainsi que Pergame vienne loin derrière le siège
d'Hypaipa, qui occupe le premier rang dans la plupart des notices ? Il n'est
guère possible, en l'état actuel de nos connaissances, de résoudre ce
problème.
Dans le groupe des 4 notices des 7e-9e siècles, les variantes les plus
notables apparaissent dans la notitia 3. En tête des suffragants venait
l'évêché de Mendrai, par ailleurs inconnu. Il s'agit très vraisemblablement
d'une faute pour Magnésie du Méandre, cité en troisième lieu sous la forme
de Μαγνησία, inhabituelle dans les notices40. La numérotation des évêchés
s'en trouve décalée d'un rang par rapport aux notices 1 et 2 jusqu'à la
manifeste interpolation qui présente en trente-neuvième et quarantième
position lçs sièges de Thyateira et d'Halicarnasse. Cette notice offre
l'originalité de citer sous sa forme isolée l'évêché de Théodosioupolis,
auquel était ordinairement associé par un ètoi le siège de Perpérinè.
La notitia 7, compilée sous le patriarcat de Nicolas Mystikos, enregistre
le rattachement à l'autorité du métropolite de Smyrne des évêchés de
Phocée, Magnésie du Sipyle, Clazomènes et d'Archaggélos, qui apparaît
alors dans les notices41. Le nombre des suffragants d'Éphèse passa de 37 à
34, mais leur classement hiérarchique demeura par ailleurs inchangé.
Les seules modifications importantes furent apportées par la notice 10,
datée de la fin du 10e siècle, mais qui subit des additions ultérieures. Dans
ce document figure en vingt-quatrième lieu le siège de Dios Hiéron ètoi
Pyrgion. Cette première mention de Pyrgion dans une notitia confirme

40. Darrouzès, Notitiae, p. 233. Magnésie du Méandre est ordinairement citée sous
sa forme complète dans les notitiae, à la différence des listes conciliaires et synodales où
apparaît souvent l'imprécise mention de Magnésie. Ainsi en 787 (Mansi 13, 388A), en 869
et en 879 {ibidem 16, 192e et 17, 377e), 1167 (W\\, 1904, p. 477), 1230 (REG 7, 1894,
p. 80).
41 . Darrouzès, Notitiae, p. 286. Archaggélos a été identifié avec Temnos/Tymnos par
Hélène Ahrweiler (Smyrne, p. 85). On doit noter le très bref laps de temps qui sépare
la dernière mention de Temnos/Tymnos (869) et l'apparition d'Archaggélos (début du
10e siècle).
LES ÉVÊCHÉS SUFFRAGANTS D'ÉPHÈSE 151

Tableau III. — Les suffragants dÉphèse


D'APRÈS LES NOTITIAE 1-10

Nom
des évêchés 1 2 3 4 7 9 10

Mendrai 1
Hypaipa 1 1 4 1 1 1 1
Tralles 2 2 2 2 2 2 2
Magnésie du Méandre 3 3 3 3 3 3 3
Élaia 4 4 5 4 4 4 4
Adramyttion 5 5 6 5 5 5 5
Assos 6 6 7 6 6 6 6
Gargara 7 7 8 7 7 7 7
Mastaura 8 8 9 8 8 8 8
Kaloè 9 9 10 9 9 9 9
Brioula 10 10 11 10 10 10 10
Pitanè 11 11 12 11 11 11 11
Myrina 12 12 13 12 12 12 12
Phocée 13 13 14 13
Aurèlioupolis 14 14 15 14 13 13 13
Nysa 15 15 16 15 14 14 14
Maschakômè 16 16 17 16 15 15 15
Metropolis 17 17 18 17 16 16 16
Baréta 18 18 19 18 17 17 17
Magnésie du Sipyle 19 19 20 19
Aninèta 20 20 21 20 18 18 18
Pergame 21 21 22 21 19 19 19
Priène 22 23 24 23 21 21 21
Arkadioupolis 23 24 25 24 22 22 22
ί Dios Hiéron 24 26 26 26 24 24 24
\ ou Pyrgion 24
Anaia 25 22 23 22 20 20 20
Néa Aulè 26 25 27 25 23 23 23
Augaza/Euaza 27 27 28 27 25 25 25
Siai 28 28 29 28 26 26 26
Colophon 29 29 30 29 27 27 27
Lébédos 30 30 31 30 28 28 28
Téos 31 31 32 31 29 29 29
Érythrées 32 32 33 32 30 30 30
Clazomènes 33 33 34 33
Antandros 34 34 35 34 31 31 31
J Théodosioupolis 35 35 36 35 32 32 32
\ ou Perpérinè 36
Kymè 36 37 37 36 33 33 33
Palaioupolis 37 38 38 37 34 34 34
[Thyateira] 39
[Halicarnasse] 40
Thyraia 35
Chliara 36
152 P. CULERRIER

l'identification entre Pyrgion et Dios Hiéron (du Tmolos)42. Elle ne permet


cependant pas de jalonner l'évolution du siège de Christoupolis-Dios
Hiéron/Pyrgion, puisqu'elle provient d'un seul manuscrit, copié aux
15e- 16e siècles. Plus intéressantes sont les mentions aux trente-cinquième et
trente-sixième places des évêchés de Thyraia et de Chliara. Si Thyraia,
l'actuel Tire43, est cité par les listes synodales de 1216 et de 1230, Chliara
n'apparaît dans aucune autre liste ou notifia, bien que son rôle comme
place militaire soit attesté dès le 12e siècle44. Comme nous ne connaissons
pas d'évêque de Chliara, cette mention demeure problématique. Elle
témoigne de l'importance croissante de la ville, mais aussi du caractère
formel du texte.
Signalons enfin que toutes les notices épiscopales mentionnent le siège
de Maschakômè, inconnu des listes conciliaires et synodales. La notice 13,
postérieure au 13e siècle, cite un évêché de Maschakômè ètoi Aétônia ainsi
qu'un siège d'Aurèlioupolis ètoi Péribolos45. Chliara et Maschakômè sont
les seuls évêchés que nous devons ajouter, sur le témoignage des notitiae,
aux 48 sièges connus par les listes conciliaires et synodales46.
Après avoir étudié le réseau episcopal de l'Asie Mineure occidentale
dans son organisation administrative, il convient de déterminer plus
précisément l'évolution de ces évêchés. Une enquête prosopographique
permettra de préciser l'histoire de ces sièges grâce aux mentions de leurs
titulaires.

III. Listes des titulaires

Pour des raisons de commodité, nous présentons par ordre alphabétique


les notices relatives aux 50 sièges soumis, du milieu du 5e siècle au premier
tiers du 13e siècle, à l'autorité du métropolite d'Éphèse. On y trouvera
toutes les mentions d'évêques que nous avons pu rassembler. La nature de
la source est indiquée, lorsqu'il ne s'agit pas d'une liste conciliaire ou
synodale ou d'un texte ecclésiastique.
Certains sièges n'apparaissent dans ce tableau que pour la période de
leur rattachement à la métropole d'Éphèse, ainsi pour Smyrne et ses

42. Darrouzès, Notitiae, p. 310.


43. Voir P. Lemerle, L'émirat (cité n. 31), p. 35.
44. Ahrweiler, Smyrne, p. 133-135.
45. Darrouzès, Notitiae, p. 354.
46. Les notices épiscopales n'indiquent pas inversement les sièges suivants, dont
l'existence est attestée par la documentation conciliaire et synodale : Aigai, Auliou
kômè, Batheia, Mélanitzion, Monaulè et Temnos.
LES ÉVÊCHÉS SUFFRAGANTS D'ÉPHÈSE 153

suffragants. Les notices complètent sur de nombreux points l'ouvrage de


Lequien47 ou le Dictionnaire d'histoire et géographie ecclésiastiques.
Dans 1 1 cas au total, nous avons supposé qu'il y avait un seul titulaire
derrière des cas d'homonymie pour le même évêché correspondant à une
période assez brève, de 680 à 692 ou de 1216 à 1230. Dans ces cas, le tiret
qui remplace le nom signifie que les deux mentions concernent la même
personne.

Adramyttion
Phlabianos 45 1 ACO 2/1, p. 349 ; représenté.
Julien 531-540 F. Diekamp, Analecta Patristica, Texte und Abhandl
ungenzur griechischen Patristik, OCA 117, 1938,
p. 127 : Hypatios d'Éphèse lui adresse les Σύμ-
μικτα Ζητήματα.
Théodore 680 Mansi 11,648A.
Basile 787 Mansi 12, 995B, 1098e ; 13, 141e, 368e, 385D.
Michel 869 Mansi 16, 192e.
Serge 1 1' s. début
11' sceau : Laurent, n° 272.
Georges - - n° 273.
Constantin 11e- 12e s. - - n° 274.
N. Ue-12's. - - n° 275.
Jean 1150-1200 - - n° 276.
Grégoire 1167 W\\, 1904, p. 477 ; voir supra, p. 148.
Georges REGI, 1894, p. 80.
Athanase 13' s.
1230 BHG 192 : A. Papadopoulos-Kérameus, Varia
graeca sacra, Saint-Pétersbourg, p. 144-147.
Aétônia
Léon 1167 W\\, 1904, p. 478.
Gabriel 1230 REGI, 1894, p. 80.
Aigai
Kyriakos 451 ΛΟ) 2/1, p. 343 ;2/2, p. 165.
Rufin 458 Lettre encyclique de Gennadios {Regestes, n° 143) :
Mansi 7, 917D.
N. 787 Mansi 12, 995B, 1099A ; 13, 141e, 368e, 388A ; repré
senté.
Menas 879 Mansi 17, 377e.
Jean 1167 W\\, 1904, p. 478 ; correction de 'Αγίας en Άγέας,
supra, p. 148.
Georges 1230 REGI, 1894, p. 80.
Anaia
Zôtikos 451 ACO 2/1, p. 350 ; représenté.
Marcel 536 ACO 3, p. 118, 185.
Jean 680 Mansi 11,648B.
— 692 Mansi 11, 993B.
Sabbas Mansi 12, 995A, 1098" ; 13, 141e, 368e, 388\
7'-8e s.
787 sceau : Laurent, n° 290 = Zacos-Veglery, n° 2878.
Grégoire
Joseph 869 Mansi 16, 192D.
Athanase 879 Mansi 17, 377D.

47. M. Lequien, Oriens Christianus in quattuor patriarchatus digestus, 3 vol., Paris


1740.
154 P. CULERRIER

Ν. 10' s. fin BHG 1338 : H. Delehaye, An. Boll. 14, 1895, p. 147
( = Th. Wiegand, DerLatmos, Berlin 1913, p. 164).
Théophylacte 11e s. début sceau : Laurent, n° 1698.
Georges 1167 FF 11, 1904, p. 477.
Athanase 1230 REG 7, 1894, p. 80 ; titré protosyncelle.
Aninèta
Mamas 451 ACO 2/1, p. 343 ; 2/2, p. 165.
Antandros
Arétianos 451 ACO 2/1, p. 349 ; représenté.
Akakios 458 Lettre encyclique de Gennadios (Regestes, n° 143) :
Mansi 7, 917e.
Zôsimos 536 ACO 3, p. 117.
— 553 ACO 4/1, p. 6, 22, 34, 41, 205, 228.
Marianos 787 Mansi 12, 995B, 1098e ; 13, 141e, 368e, 388A.
Constantin 879 Mansi 17, 377B.
N. 1166 Nicétas Choniatès, Trésor de l'Orthodoxie : PG 140,
180e.
Jean 1167 FF 11, 1904, p. 478.
Théodose 1230 REGT, 1894, p. 80.
Argiza/Algiza
Proklos 451 ACO2/1, p. 343 ; 2/2, p. 165.
Léon 787 Mansi 12, 995A, 1098e ; 13, 141D, 368e, 385D.
Michel 1216 FF 12, 1905, p. 103.
Arkadioupolis
Gérontios 451 ACO 2/1, p. 350 ; représenté.
Christophoros 553 ACO 4/1, p. 5, 22, 34, 41, 205, 227.
Nicéphore 787 Mansi 12, 1099A ; 13, 373°, 388\
Syméon 879 Mansi 17, 376A.
Pierre lO'-ll's. sceau : Laurent, n° 292.
Jean 1Ο'-1Γ s. - — n° 293.
Michel 1167 W 11, 1904, p. 478.
Jean 1230 REGI, 1894, p. 80.
Assos
Maximos 451 A CO 2/1, p. 349 ; représenté.
Jean 787 Mansi 12, 995B, 1098e ; 13, 141e, 368e, 385D.
Nicétas 1050-1100 sceau : Laurent, n° 277.
Constantin 1125-1150 — — n° 278 ; il se nomme Kèdiniatis.
Jean FF 11, 1904, p. 477.
Grégoire 12' s.
1167 BHG 710a : C. Doukakis, Μέγας συναξαριστής
πάντων τών αγίων, Athènes 1891, mars, p. 44-50.
Etienne 12'- 13' s. sceau : Laurent, n° 196.
Auliou Kômè et Valentinianoupolis
Thomas 451 ACO 2/1, p. 343 ; 2/2, p. 165.
Aurelioupolis
Georges 1230 REGI, 1894, p. 80.
Baréta
Jean 451 A CO 2/1, p. 350 ; représenté.
Zôtios 692 Mansi 11,993e.
Lykastos 787 Mansi 12, 996A, 1098e ; 13, 141D, 368e, 388'
Georges Mansi 17, 377D (ou de Lycie).
Théodose 879
10' s sceau : Laurent, n° 285.
LES ÉVÊCHÉS SUFFRAGANTS D'ÉPHÈSE 155

Nicolas 1167 FF 11, 1904, P· 478.


Alexis 1216 FF 12, 1905, P· 103.
Nicolas 1230 REGI, 1894 .P . 80.
Batheia
Léon 1167 FF 11, 1904, p. 478.
Bnoula
Rouphinos 451 ACO 2/1, p. 343 ; 2/2, p. 165.
Georges 787
11e s. Mansi 12, 994e, 1098" ; 13, 141e, 368e, 385e.
Léon sceaux : Laurent, nos 281, 282.
Constantin 1167 FF 11, 1904, p. 477 ; Πρι du manuscrit, restitué en
Bri(oula), ci-dessus, p. 148.
Nicolas 1216 W 12, 1905, p. 103.
Chliara
Aucun évêque connu.
Christoupolis ou Dios F
Eustorgios 45 1 ACO 2/1, p. 350 ; de Dios Hiéron, représenté.
Zôètos 680 Mansi 11, 628e, 648A, 673e ; de Christoupolis ήτοι
Dios Hiéron.
692 Mansi 1 1, 993e ; de Christoupolis ήτοι Dios Hiéron.
Etienne 869 Mansi
192D 16,
; de44D,
Pyrgion.
54e, 75e, 82B, 97B, 135A, 153B, 159A,
Mansi 17, 376e ; de Pyrgion.
Nicéphore 879
11e s. sceaux : Laurent, nos 294, 295 ; de Pyrgion.
Léon lle-12es. — — n° 296 ; de Pyrgion.
N. (Constantin ?)1156, avril Georges Tornikès, lettre 25 : Darrouzès, p. 168 ; de
Pyrgion (Pyrgos dans le texte).
Constantin 1167 FF 11, 1904, p. 478 ; de Pyrgion.
1176, avril Regestes, n° 1131 (cité dans le n° 1 179) ; de Pyrgion.
1191 Regestes, n° 1179; cité comme métropolite de
Pyrgion avec son nom de famille Spanopoulos
(voir aussi Regestes, n° 2235) ; la promotion a lieu
entre 1176 et 1191.
Nicolas 1230 REG 7, 1894, p. 80 ; la métropole a été ramenée au
rang d'évêché sous Théodore Laskaris : REB 40,
1982, p. 159.
Clazomenes
Eusèbe 451 ACO 2/1, p. 343 ; 2/2, p. 165.
Macaire 869 Mansi 16, 193A ; ensuite le siège de Clazomenes fut
rattaché à la métropole de Smyrne.
Colophon
Alexandre A CO 2/1, p. 349 ; représenté,
N. 451s.
6e inscription : Grégoire, p. 28, n° 94.
N. 959/960 - — — n°95.
Élaia
Hèsaias 451 A CO 2/1, p. 343 ; 2/2, p. 165.
Papas Lettre encyclique de Gennadios : Mansi 7, 920A.
N. 458
8e s. milieu BHG 2364 : V. Laurent, La Vie merveilleuse de saint
Pierre d'Atroa, p. 71.
Olbianos 787 Mansi 12, 995A, 1098° ; 13, 141 D, 368e, 385D.
N. 9e s. début Théodore Stoudite, Petite Catéchèse : Auvray,
p. 300.
Jean 1167 FF 11, 1904, p. 478.
156 P. CULERRIER

Théodoulos 12e s. Théodore Balsamon, sur le canon 5 1 des Apôtres :


PG 137, 144A ; cité comme moine, après sa dépos
ition.
Érythrées
Drakontios 451 ACO 2/1, p. 349 ; représenté.
Théoctiste 553 ACO 4/1, p. 5, 22, 34, 41, 205, 227.
Eustathe 787 Mansi 12, 995A ; 13, 141 D, 368e.
Arsapios 869 Mansi 16, 192e.
Michel 1 Ie s. début sceau : Laurent, n° 297.
Michel 1167 FF 11, 1904, p. 478.
Michel 1216 FF 12, 1905, p. 103.
— 1230 REGI, 1894, p. 80.
Gargara
Jean 518 Libellus monachorum ad synodum : ACO 3, p. 66.
Théodore 553 ACO 4/1, p. 7, 23, 36, 43, 207, 230.
N. 761 BHG 494 : Acta graeca ss. Davidis, Symeonis et
Georgii in insula Lesbo : Phoundoulès, p. 21.
N. 787 Mansi 12, 995B, 1099A ; 13, 141e, 368e, 388A ; repré
senté.
Éphrem 879 Mansi 17, 377e.
Georges 1167 FF 11, 1904, p. 477.
Hypaipa
Julien 451 ACO 2/1, p. 343 ; 2/2, p. 165.
Antoine 680 Mansi 11, 212A, 648B, 678B.
— 692 Mansi 11,993D.
Théophylacte 787 Mansi 12, 995A, 1098e ; 13, 141B, 368e, 385D.
Grégoire 879 Mansi 17, 376e.
André 1 Γ s. début sceau : Laurent, n° 264.
Nicolas 1000-1050 - n° 265.
Léon 1167 FF 11, 1904, p. 477.
Etienne 1200 environ dédicace d'une icône de l'île de Chios (communi
qué par M. Charalambos Pennas à FIFEB) ;
Etienne est titré hypertimos et se nomme Pépa-
gomènos. Sur cette métropole éphémère dont
Etienne est le seul titulaire connu, voir REB 44,
1986, p. 28.
Jean 1216 FF 12, 1905, p. 103 ; siège comme évêque après le
retour de la métropole à son rang d'évêché :
REB 40, 1982, p. 166.
Michel 1230 REGI, 1894, p. 80.
Kaloè
Grégoire 692 Mansi 11, 993e ; au lieu de Καλαντών (πόλεως),
nous proposons de lire Καλοητών : supra, p. 146.
Théophane 787 Mansi 12, 995A, 1098e ; 13, 141 D, 368e, 385D.
Jean 1050-1100 sceau : Laurent, n° 280.
Léon 1167 FF 11, 1904, p. 478.
Théodore 1216 FF 12, 1905, p. 103.
— 1230 REG 7, 1894, p. 80.
Kymè
Chrysogonos 451 A CO 2/1, p. 349 ; représenté.
Matthieu 536 ACO 3, p. 116, 162, 171, 185.
Anatole 553 ACO 4/1, p. 5, 22, 29, 30, 34, 41, 205, 227.
LES ÉVÊCHÉS SUFFRAGANTS D'ÉPHÈSE 157

Stratonikos 787 Mansi 12, 995A, 1098° ; 13, 141D, 368e, 385D.
Philothée sceau : Laurent, n° 298.
Théodore lOMTs
11e s. - — n° 299.
Lébédos
Julien 451 ACO 2/1, p. 349 ; représenté.
Théophane 787 Mansi 12, 995A, 1098b ; 13, 141 D, 368e, 385e ; l'évê-
que est dit aussi Thomas.
Michel 1167 FF 11, 1904, p. 478.
Nicolas 1230 REGI, 1894, p. 80.
Magnésie du Méandn
Léontios 451 ACO 2/1, p. 343 ; 2/2, p. 165.
Patrikios 680 Mansi 11, 613°, 649B, 676A.
692 Mansi 11,993e.
Basile 787 Mansi 12, 995A, 1098e ; 13, 141e, 368e, 388A.
Luc 869 Mansi 16, 158D.
Théophile 879 Mansi 17, 377e.
Philoxène 9e-
12e10e
s. s. sceau : Laurent, n° 270.
Basile — — n° 271 (époque des Comnènes).
Georges 1167 W 11, 1904, p. 477.
Michel 1230 REG 7, 1894, p. 80 ; titré protosyncelle.
Magnésie du Sipyle
Alexandre 451 ACO 2/1, p. 349 ; représenté.
Etienne 692 Mansi 11, 996A.
Basile 787 Mansi 12, 995A, 1097B ; 13, 141e, 368e.
Luc 879 Mansi 17, 377e ; sur la situation administrative de
cet évêché vers 879, voir supra, p. 147.
Maschakômè
Aucun évêque connu.
Mastaura
Sabbatios 451 ACO 2/1, p. 350.
Théodore 680 Mansi 11, 613D, 648\ 676A.
Constantin 787 Mansi 12, 994e, 1098b ; 13, 141B, 368e, 385e.
Baanès 879 Mansi 17, 377A ; ce siège peut appartenir aussi à la
Lycie.
Léontios 1167 FF 11, 1904, p. 478.
Théodore 1216 FF 12, 1905, p. 103.
Mélanitzion
Léon 1216 W 12, 1905, p. 103.
Manuel 1230 REG 7, 1894, p. 80 ; titré de Mélanitzion et Korin-
thos.
Metropolis
Marcellin 451 ACO 2/1, p. 343 ; 2/2, p. 165.
Jean 879 Mansi 17, 376B ; ce siège peut appartenir aussi à la
Pisidie.
Monaulè
Alexandre 451 ACO 2/1, p. 154.
Myrina
Protérios 451 A CO 2/1, p. 343 ; 2/2, p. 165.
Théodore 536 ACO 3, p. 117.
Jean 553 A CO 4/1, p. 5, 22, 34, 41, 205, 227.
Cosmas Mansi 12, 995A, 1098° ; 13, 141 D, 368e, 388A.
Nicétas 787
11e s. sceau : Laurent, n° 1695.
158 P. CULERRIER

Néa Aulè
Philippe 451 ACO 2/1, p. 343 ; 2/2, p. 165.
Nysa
Maionios 451 ACO 2/1, p. 343 ; 2/2, p. 165.
Sisinnios 680 Mansi 1 1, 613D, 648B, 676A.
— 692 Mansi 11,993°.
Théodose 787 Mansi 12, 995A, 1098A ; 13, 141B, 368e, 385e.
Nicolas 869 Mansi 16, 144D, 192°.
Michel Mansi 17, 377e.
N. 879
11e s. sceau : G. Schlumberger, Sigillographie de l'empire
byzantin, Paris 1884, p. 256.
Constantin 1167 Wll, 1904, p. 477.
Grégoire 1185/1195 REB 40, 1982, p. 159-163 : titré métropolite ?
Michel 1216 FF 12, 1905, p. 103.
Palaioupolis
Basilikos 451 ACO 2/1, p. 343 ; 2/2, p. 165.
Georges 692 Mansi 12, 993°.
Grégoire 787 Mansi 12, 995A, 1098e ; 13, 141e, 368e, 385D.
Jean 1167 Wll, 1904, p. 478.
Pergame
Eutropios 451 ACO 2/1, p. 349.
Théodore 7e-8e s.
680 Mansi 11, 605A, 648A, 673e.
Georges sceau : BZ 24, 1924, p. 98-99.
Basile 787 Mansi 12, 995B, 1098° ; 13, 141D, 368e, 385°.
Méthode 850-900 sceau : Laurent, n° 1696.
Méthode 879 Mansi 17, 377B.
Georges 9e- 10e s. sceau : Laurent, n° 286.
André 9e- 10e s. - - n° 287.
Pothos 10e s. - - n° 288.
Léon 10e-lles. - - n° 289.
Constantin 1167 Wll, 1904, p. 478.
Péribolos
Kallinikos 1167 Wll, 1904, p. 478 ; ajoute μοναχός à sa signature.
Théodore 1230 REGI, 1894, p. 80.
Phocée
Kointos 451 ACO 2/1, p. 343 ; 2/2, p. 165.
Jean 692 Mansi 1 1, 993°.
Léon Mansi 12, 995B, 1099A ; 13, 141e, 368°, 385°.
Léon 8e s.
787 sceau : Laurent, n° 284.
Nicétas 869 Mansi 16, 192°.
Paul 879 Mansi 17, 377e ; l'évêché passe ensuite sous la
métropole de Smyrne : supra, p. 147.
Pitanè
Hespérios 451 ACO 2/1, p. 343 ; 2/2, p. 165.
Apollon 458 Lettre encyclique de Gennadios : Mansi 7, 917e.
Épiphane 536 ACO 3, p. 118, 186.
Pardos 787 Mansi 12, 995\ 1098° ; 13, 141D, 368e, 385°.
Léon 10e-lles. sceau : Laurent, n° 283.
Théophylacte 1167 Wll, 1904, p. 477.
Priène
Isidore 5e-6e s.
451 ACO 2/1, p. 350 ; représenté,
Nanos inscription : Grégoire, p. 44, n° 118.
LES ÉVÊCHÉS SUFFRAGANTS D'ÉPHÈSE 159

Paul 692 Mansi 11,993e.


Ignace 787 Mansi 12, 995A, 1095° ; 13, 141e, 368e.
Dèmètrios 1059 acte de Constantin Lichoudès (Regestes, n° 887)
PG 119, 853e.
Jean 11e s sceau : Laurent, n° 291.
Néophytos 1167 W 11, 1904, p. 477.
Constantin 1216 W 12, 1905, p. 103.
Jean 1230 REGI, 1894, p. 80.
Siai
Basile 451 ACO 2/1, p. 350.
Jean 692 Mansi 11,993e.
Philippe 787 Mansi 12, 995B, 1099A ; 13, 141D, 368e, 385D ; repré
senté.
Nicétas 1167 W\\, 1904, p. 478.
Smyrne
Aithérikos 451 ACO 2/1, p. 343 ; 2/2, p. 165 ; sur la promotion de
Smyrne au rang d'archevêché, supra, p. 143 n. 12.
Solymnizoi
Théodore 1216 W\2, 1905, p. 103.
Temnos
Eustathe 451 ACO 2/1, p. 349.
Théophile 787 Mansi 12, 995A ; 13, 141D, 368e.
Ignace 869 Mansi 16, 192D ; sur la transformation de Temnos
en Archaggélos et le rattachement à Smyrne,
supra, p. 150 n. 41.
Téos
Gennadios 451 ACO 2/1, p. 349.
Eugénios 536 ACO 3, p. 116.
N. 787 Mansi 12, 995B ; représenté.
Théodosioupolis ou Euaza/Augaza
Olympios 451 A CO 2/1, p. 343.
Grégoire 692 Mansi 11, 996A.
Nicodème 787 Mansi 12, 995A, 1098e ; 13, 141D, 368e, 388A.
Théodosioupolis ou Perpérinè
Paulinos 451 ACO 2/1, p. 343 ; 2/2, p. 165.
Kyriakos 1167 Wïl, 1904, p. 478.
Thyraia
Adam 1216 W\2, 1905, p. 103.
Théophylacte 1230 REG 7, 1894, p. 80.
Traites
Maximos ACO 2/1, p. 350.
Asclépiade 5e s. milieu
451 ACO 3, p. 155 ( = Collectio Avellana : Günther,
p. 216, 218).
Myron 692 Mansi 11,993 e.
Théophylacte Mansi 12, 995A, 1098" ; 13, 141B, 368e, 385e.
9e s.
787 sceau : Laurent, n° 1693.
Léon
Théophane 869 Mansi 16, 192e.
Théopistos 879 Mansi 17, 376D ; le siège peut aussi appartenir à la
Lydie.
160 P. CULERRIER

Ν. Ι Ie s. BHG585H979; :il Viecumule


de s. Lazare
la charge
Galèsiotès
d'économe
: AASS Nov.
de la
3,
métropole.
Michel 11e s. sceau : Laurent, n° 267.
Théophylacte 1050-1100 - — nos 266, 1694.
Nicolas — — — — n° 268.
Nicéphore 11e- 12e s. - - n° 269.
Théodore 1167 FF 11, 1904, p. 478 ; le manuscrit donne Τρα pour
le nom du siège, laissé en blanc par Petit.
Jean 1216 FF 12, 1905, p. 103.
- 1230 REG 7, 1894, p. 80.

Si l'on admet nos 1 1 identifications d'évêques pour des cas d'homonymie


portant sur la même période48, ces notices nous donnent 228 noms d'évê
ques et 14 mentions d'évêques restés anonymes. Deux évêques sont connus
par leurs patronymes, pour le 12e siècle seulement : Constantin Kèdiniatis,
évêque d'Assos, et Constantin Spanopoulos, évêque, puis métropolite de
Pyrgion. Nous savons enfin qu'un évêque de Tralles était au 11e siècle
économe de la métropole d'Ephèse et que le titulaire du siège d'Anaia était
protosyncelle en 1230. Au 12e siècle, 2 évêques s'intitulent moines :
Théodoulos de Colophon et Kallinikos de Phocée.
Cette documentation est pourtant lacunaire. Nous ne connaissons pas
l'origine sociale ou la carrière de ces évêques, ni même l'organisation de ces
communautés49 établies dans une région très chrétienne et fière de ses
monastères : Latros, Xèrochoraphion, Brachianos, Galèsios, sans compter
de petits monastères comme Saint- Jean d'Élaia50.

48. Jean d'Anaia, Zôsimos d'Antandros, Zôètos de Christoupolis, Etienne de Chris-


toupolis, Constantin Spanopoulos de Pyrgion, Michel d'Érythrées, Antoine d'Hypaipa,
Théodore de Kaloè, Patrikios de Magnésie du Méandre, Sisinnios de Nysa et Jean dé
Tralles.
49. Le clergé local est très mal connu. Outre les quatre topotérètes représentant au
concile de 787 les évêques d'Aigai, Gargara, Siai et Téos, nos sources mentionnent pour
les 5e-6e siècles un prêtre de Colophon et un diacre d'Érythrées : respectivement,
Grégoire, p. 28, n° 94, et H. Engelmann, R. Merkelbach, Die Inschriften von Erythrai

und1697
142.
Klazomenai
=
UnZacos-Veglery,
diacre
I, Inschriften
de Pergame
n° griechischer
1407.
est Un
connu
sacristain
Städte
par son
aus
(προσμονάριος)
sceau,
Kleinasien
daté I,du
Bonn
deΤl'église
siècle
1972, d'Élaia
p.
; Laurent,
244-245,
est
signalé au 8e siècle : La Vie merveilleuse de saint Pierre d'Atroa, éd. Laurent, p. 71 s. Ce
texte nous donne une des rares indications dont nous disposions sur les bâtiments
épiscopaux de notre région ; ibidem, p. 73 (pour l'église de la Théotokos d'Élaia).
L'archéologie fournit peu d'éléments. Sur les églises de Colophon, Priène et Pergame,
voir C. Foss, Archaeology and the « Twenty Cities » of Byzantine Asia, American Journal
of Archaeology 81, 1977, p. 469-486. Sur les deux églises de Thyraia, voir J. Keil, A. von
Premerstein, Bericht über eine dritte Reise in Lydien und den angrenzenden Gebieten
Ioniens ausgeführt 1911, Denkschriften der kaiserlichen Akademie der Wissenschaften in
Wien 57/1, Vienne 1914, p. 83-85.
50. Grégoire, p. 18, n° 61 bis.
LES ÉVÊCHÉS SUFFRAGANTS D'ÉPHÈSE 161

Une impression de stabilité se dégage pourtant. Sur 48 sièges dont des


titulaires sont connus, seuls 10 semblent avoir disparu aux 12e- 13e siècles51.
Les autres évêchés devaient être administrés par des titulaires résidant sur
place, au moins une partie de l'année52. Nous devons maintenant poser le
problème de la véracité de la formule πόλις ήτοι επισκοπή et donc apprécier
l'équivalence entre ville et évêché.

IV. RÉSEAU EPISCOPAL ET RÉSEAU URBAIN

Rappelons les termes du problème. L'équivalence entre ville et évêché est


affirmée dans la loi de l'empereur Zenon aussi bien que dans la notifia l53.
Nous avons la bonne fortune de disposer avec le Synekdèmos d'Hiéro-
klès, composé au début du règne de Justinien, d'une liste de villes indiquées
comme telles. Si l'on compare la liste d'Hiéroklès à celle de la sixième
session du concile de Chalcédoine, augmentée du siège de Gargara dont
l'existence est attestée dès 518, on peut constater que les 43 localités
mentionnées par Hiéroklès pour la province d'Asie sont toutes honorées
d'un siège episcopal, à l'exception de Nikopolis et de Tiarai54. Le seul siège
à ne pas apparaître dans la liste d'Hiéroklès était celui de Monaulè.
Il faut pourtant nuancer cette apparente équivalence entre ville et
évêché. Nombre de ces localités étaient de simples bourgades (kômai),
comme le montre leur nom (Auliou kômè, Maschakômè)55. Ainsi au
8e siècle Élaia était-elle qualifiée de kômè par l'auteur de la Vie de saint
Pierre d'Atroa56. Une certaine ambiguïté entoure donc ces « villes-évê-

51. Aninèta, Auliou kômè, Colophon, Kymè, Metropolis, Monaulè, Myrina, Néa
Aulè, Téos, Théodosioupolis ou Euaza/Augaza.
52. La continuité de l'occupation byzantine dans cette région milite en faveur de cette
hypothèse. On ne peut être assuré d'une non-résidence des évêques que si leur présence
est attestée pour de longues périodes à Constantinople ou plus loin encore ; cf. pour les
métropolites de Sardes l'analyse de C. Foss, Byzantine and Turkish Sardis, Archaeological
Exploration of Sardis, Monograph 4, Cambridge-Londres 1976, p. 67-69. La présence à
Éphèse de l'évêque de Tralles cité plus haut n'est pas contradictoire avec cette hypot
hèse. La distance entre Tralles et Éphèse est trop faible pour qu'on ne puisse supposer
une résidence à Tralles, au moins une partie de l'année.
53. La notifia 1 énumère les suffragants des diverses métropoles en précisant qu'il
s'agit de πόλεις ήτοι έπισκοπάς : Darrouzès, Notitiae, p. 206 s.
54. Le Synekdèmos d'Hiéroklès et l'opuscule géographique de Georges de Chypre, éd.
Honigmann, Bruxelles 1939, p. 22. Nikopolis est peut-être une erreur pour Palaioupolis,
qui vient immédiatement après. Tiarai est à chercher en Mysie.
55. Sur la kômè protobyzantine, voir G. Dagron, Entre village et cité : la bourgade
rurale des ivc-vuc siècles en Orient, Κοινωνία?), 1979, p. 29-52.
56. Édition Laurent, p. 69. Élaia est appelée tantôt kômè (Syn. CP, éd. Delehaye,
Bruxelles 1902, col. 37, 42), tantôt polis (ibidem, col. 307 ; Vita S. Pauli Iunioris, éd.
Delehaye, An. Boll. 11, 1892, p. 207 = Th. Wiegand, Der Latmos, Berlin-Leipzig 1913,
p. 10514 : voir BHG 1474).
162 P. CULERRIER

chés ». Une liste de 20 villes d'Asie Mineure occidentale nous a été laissée
par Constantin Porphyrogénète dans son De Thematibui1 . Les seuls suffra-
gants d'Éphèse cités sont dans l'ordre Priène, Colophon, Pergame, Magnés
ie (du Méandre ?), Tralles, Nysa, Myrina, Téos et Lébédos, soit 9 sièges sur
les 50 que nous avons étudiés. Cette trop faible proportion interdit toute
généralisation hâtive. On peut simplement dire que les villes données
comme telles par la documentation étaient, à la lumière de notre matériel
régional, à coup sûr des évêchés. Mais tout évêché n'était pas ville et n'était
le plus souvent qu'une bourgade ou un village58.

C'est donc avec prudence que nous conclurons sur l'évolution historique
de ce réseau episcopal qui est loin d'être un réseau urbain. Aux 39 sièges
connus en 451 s'ajoutèrent 3 groupes d'évêchés. Le premier correspond aux
sièges de Gargara et de Kaloè, dont des titulaires sont connus pour les
6e-7e siècles, ainsi qu'à celui de Maschakômè, cité par les notices épiscopa-
les. La relative prospérité à l'époque protobyzantine de l'Asie Mineure
occidentale peut expliquer ces créations d'évêchés59. A partir du 1 Ie siècle,
nos sources signalent 8 évêchés nouveaux : Batheia, Péribolos, Aétônia,
Mélanitzion, Solymnizoi, Thyraia, Aurèlioupolis60 et Chliara, mentionné
par les notitiae. Ces sièges témoignent du renouveau de la vie ecclésiasti
que61. Certains comme Thyraia et Chliara sont connus pour leur rôle
militaire ou commercial. Les autres ne sont même pas identifiables62.
Deux autres vagues de créations peuvent être distinguées. Aux
11 e- 12e siècles, les évêchés de Batheia, Péribolos, Aétônia et peut-être de

57. Edition Pertusi, p. 68.


58. Contra, G. Ostrogorsky, Byzantine Cities in the Early Middle Ages, DOP 13,
1959, p. 47-66 ( = Zur byzantinischen Geschichte, Ausgewählte Kleine Schriften, Darmstadt
1973, p. 99-118).
59. Cette prospérité de la région est confirmée par la numismatique. La quasi-totalité
des trésors micrasiatiques de l'époque protobyzantine provient de l'Asie Mineure
occidentale, où furent retrouvées de nombreuses monnaies d'or, émises jusqu'au début
du 8e siècle, ce qui témoigne d'une vitalité économique que vinrent tarir les invasions
perses et arabes ; cf. P. Culerrier, L'Asie Mineure, in VI. Popovic (éd.), Inventaire des
trésors monétaires protobyzantins. I. Balkans et Asie Mineure (à paraître).
60. Il n'est pas possible d'identifier l'Aurèlioupolis de la liste de 1230 avec l'actuelle
bourgade de Freneli, près d'Adramyttion. Cette localisation avait été proposée au siècle
dernier sur le seul témoignage d'une inscription protobyzantine retrouvée à Freneli :
Grégoire, p. 16, n° 47 bis ; cf. G. Éapinos, Προσδιορισμός της θέσεως αρχαίων τινών
πόλεων τής Μυσίας, ΜουσεΙον και βιβλιοθήκη τής Ευαγγελικής Σχολής 2, 1875-1876,
ρ. 105-110.
61. Les lettres de Georges Tornikès, métropolite d'Éphèse en 1 155-1 156, permettent
néanmoins de situer à sa vraie place ce phénomène. Pour sa description de la basilique
d'Éphèse, voir Georges Tornikès, lettres 22-23 : éd. Darrouzès, p. 153 s., 158.
62. Nous avons pour ces raisons décidé de ne porter sur notre carte que les sièges
principaux et parfaitement identifiés.
LES ÉVÊCHÉS SUFFRAGANTS D'ÉPHÈSE 163

E'vÊCHE'S SUFFRAGANTS DE LA MÉTROPOLE D' ÉPHÈSE

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TEvMagnesie du Sipyle ' '-'
los

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LÉGENDE
ÉPHÉSE -.Métropole
Pergame Évéché suffragant
:

MUET :Vj,,e de ,.AsJe Mineure occident-,,«,


H.rmt». : Fleuve
------ -.Route
llltïillll : Zone au-dessus de 200m
SB BO 75 1OO kl
164 P. CULERRIER

Chliara apparurent63. Le dernier groupe d'évêchés est à rattacher à l'ét


ablissement de l'empire de Nicée, qui entraîna un essor démographique
dans la région64. Il comprend les sièges d'Aurèlioupolis, mentionné en 1230
et cité dans la notitia 13 sous la forme ό Αύρηλιουπόλεως ήτοι Περιβόλου,
de Mélanitzion — signalé en 1230, adjoint du siège de Korinthos, ce qui
peut s'expliquer par le transfert en Asie Mineure occidentale des prélats
d'Occident65 —, ainsi que les évêchés de Solymnizoi et de Thyraia.
Ce réseau episcopal fut caractérisé du 5e au 13e siècle par une certaine
stabilité. La création de 1 1 sièges équilibre à peu près la disparition de
10 sièges et la création de la métropole de Smyrne, forte d'abord de
4 suffragants. L'Église d'Éphèse, grâce à ses suffragants, maintint une
longue tradition religieuse. Le synode de 1230 est pourtant le dernier
témoignage de l'importance de la métropole d'Éphèse. Après cette date,
Smyrne devint le centre ecclésiastique incontesté de l'Asie Mineure occi
dentale. La rivalité entre les deux villes était révolue, au bénéfice de
Smyrne, dont le triomphe dura peu. La seconde conquête turque entraîna
le déclin du christianisme dans la région, scellé par les événements de 1922.

Pascal Culerrier
École Normale Supérieure de Saint-Cloud

63. Sur l'activité de la région à cette époque, voir Ahrweiler, Smyrne, p. 3 s.


64. Ibidem, p. 7 s.
65. J. Darrouzès, Notes inédites de transferts épiscopaux, REB 40, 1982, p. 159,
166-167.

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