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Crise des « subprime » : en quoi nous concerne-t-elle ?

Le marché immobilier ne s’est pas très bien porté en 2007.


Au début de l’année, ce fut le marché immobilier espagnol, particulièrement centré sur
le résidentiel de vacances qui connut une chute importante. Le marché français sentit
la secousse. Mais ce n’est rien devant la crise que le marché américain dut affronter.

Le marché des prêts hypothécaires représente 10.000 milliards $ aux USA. Dans ce
marché, des prêts ont été accordés trop facilement à des emprunteurs ne présentant pas
toutes les garanties souhaitées. Leurs déclarations concernant leurs revenus réels
n’étaient pas vérifiées et on leur accordait des facilités étonnantes pour les premières
années de l’emprunt pendant lesquelles ils devaient payer de très faibles montants.
Ce sont les « subprimes » qui ont représenté environ 20 % des prêts accordés, ce qui a
représenté 700 milliards $ l’an dernier. C’était une opportunité pour de nombreux
ménages qui n’avaient en fait pas les moyens d’acquérir le logement de leurs rêves.
Leur calcul était de rembourser leur prêt après 2 ans, lorsque les taux réels du prêt
prenaient cours, en refinançant la maison avec un prêt traditionnel qui pouvait alors
être obtenu dès lors que la valeur de leur maison avait entre-temps monté. Mais voilà,
la valeur de l’immobilier a au contraire baissé. Il s’était en effet construit une bulle
immobilière qui a d’ailleurs favorisé les crédits en tout genre, les ménages
réempruntant sur base de la nouvelle valeur de leur maison pour agrandir la maison,
s’acheter une voiture, partir en croisière, bref, l’American Dream. Et tout cela en
voulant profiter des conditions favorables d’un crédit (trop) facile. Mais tout cela a
une fin. Début 2007, la bulle immobilière a éclaté. Baisse de la valeur des maisons.
Pas moyen de trouver le refinancement et le ménage se trouve avec des
remboursements à effectuer, en totale disproportion avec leurs moyens financiers réels.
Une seule solution : fuir, abandonner sa maison, s’installer dans un autre Etat, dans
lequel on sera néanmoins interdit d’emprunt. La société prêteuse, quant à elle, se
trouve avec un dossier d’insolvabilité et elle n’a plus qu’à vendre la maison pour
récupérer sa créance, mais dans un marché totalement déprimé. Elle réalisera donc une
perte. Ce scénario s’est répété aux USA puisqu’on en est venu à vendre ainsi quelques
10.000 maisons par jour, le taux de défaut de remboursement des prêts « subprime »
atteignant 20%.

Le gouvernement américain a dès lors dû prendre des mesures en décembre 2007 pour
calmer le jeu et éviter la multiplication des saisies. Les ménages pourront ainsi geler
le taux d’emprunt pendant 5 ans. Cela permet, selon l’administration US, de résoudre
les problèmes urgents d’1,5 million d’Américains, à l’exclusion de ceux qui n’auraient
de toutes façons pas pu faire face à leurs obligations même à taux bas ou, à l’inverse,
ceux qui auraient emprunté pour investir dans l’immobilier à trop bon compte.
En tout état de cause, tout cela n’est pas bon pour les entreprises prêteuses qui ont vu
évidemment leur valeur s’effondrer.

Tant pis pour eux, me direz-vous. Moi, je n’ai rien à voir avec cela. Et bien, c’est ici
que cela se corse.
En effet, afin de financer ces prêts un peu (ou très) aventureux, les banques prêteuses
ont émis des emprunts. C’est ce qu’on appelle la titrisation. Elles mettent ces crédits
dans un package qu’elles cèdent à un véhicule spécial qui va émettre des titres
structurés de type obligataire, et elles se financent ainsi en donnant un intérêt
évidemment attractif. Ces titres sont mis sur les marchés financiers mondiaux et sont
acquis par d’autres investisseurs : banques, compagnies d’assurance, fonds de
pension,…. Tant que tout va bien, pas de soucis. Mais on l’a vu, tout ne va pas bien.
Les défaillances engendrées à un bout de la chaîne se répercutent à l’autre bout, c’est-
à-dire, vous, moi, votre banque,…. Certains sont évidemment plus touchés que
d’autres, telles la Northern Rock, qui avait avalé pas mal de ces obligations à haut
rendement. Sans prendre en compte qu’en fait elles pouvaient être de basse qualité.
Quand on sait qu’on achète un « Junk Bonds » à haut rendement, on sait les risques
que l’on prend. Mais en l’occurrence, la mesure du risque n’était pas adéquate.

Par ailleurs, le système bancaire dans son ensemble s’est vu fragilisé. Certaines
banques avaient acquis ces obligations à long terme, et émettaient des obligations à
très court terme, ce qu’on appelle des Asset Backed Commercial Paper (ABCP). On en
a émis pour plus de 1200 milliards $. Mais quand la crise du « subprime » est apparue,
les investisseurs se sont retirés, vidant l’encours d’un tiers en quelques mois. Les
« subprime » ne représentaient qu’une petite partie, mêlés à d’autres crédits, mais les
investisseurs ne voulaient plus courir de risque. Les banques ont alors dû reprendre la
différence dans leurs bilans, ce qui a asséché leurs liquidités. Les banques centrales
ont dû réinjecté de grosses liquidités pour relancer le bon fonctionnement du marché
interbancaire.

En conclusion, les imprudences des banquiers américains ont été répercutées jusque
dans nos portefeuilles, par la méconnaissance des risques réellement encourus lors de
l’achat de certaines obligations structurées. « Je n’investis que dans des entreprises
que je connais bien », aime à répéter Warren Buffett. En l’occurrence, c’est une
certaine opacité qui a régné pour certains titres et nous en souffrons encore
aujourd’hui. Le gouvernement américain a pris des mesures qui vont sans doute
soulager la crise actuelle, mais qui ne fait que reporter les échéances à des temps que
l’on espère meilleurs.

Que nous réserve 2008 ? De nombreux « subprime » sont encore en cours. Sans doute
l’essentiel est-il passé et en tout cas les banques ont dû faire le ménage dans leur
portefeuille. Ce qui nous semble sûr, c’est que le phénomène a été exagérément
amplifié dans la méfiance que certains ont pu avoir des valeurs financières
européennes, qui devraient revenir à des situations plus normales en 2008.

Marc Patigny
Décembre 2007

Si vous souhaitez avoir une vision simplifiée et amusante des mécanismes financiers US, ne
manquez pas de visionner le lien suivant : http://www.youtube.com/watch?v=SJ_qK4g6ntM

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