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Retrouver ou conserver les cycles naturels au jardin permet de réguler les ennemis de vos
cultures. Chaque ravageur a son cortège de prédateurs qui, pour peu qu’on les favorise,
ne demandent qu’à prêter main forte au jardinier. Certains d’entre eux, appelés égale-
ment « auxiliaires » du fait de leur utilité pour la « lutte biologique » contre les ravageurs,
sont aujourd’hui élevés et vendus en général pour les professionnels mais également
proposés de plus en plus aux amateurs. Il est cependant tout à fait possible de les invi-
ter dans son jardin puisqu’ils sont souvent à portée d’ailes ou de pattes. Cette démarche
constitue un des fondements du jardinage biologique ou raisonné en permettant de
réduire les traitements insecticides non sélectifs, ces derniers détruisant aussi bien les nui-
sibles que leurs prédateurs. La grande majorité des auxiliaires sont des invertébrés (cocci-
nelles, araignées, syrphes, vers luisants…) mais d’autres animaux, plus ou moins connus,
peuvent venir en aide au jardinier.
puisse s’abriter du soleil mais également pour hiverner. Le crapaud est totalement inof-
fensif, il est simplement protégé par deux glandes en arrière des yeux secrétant un liquide
répulsif. Aussi évitez de le manipulez ou lavez vous les mains ensuite. Pour le préserver,
évitez de laisser des trous à pente abrupte où il peut se noyer s’ils sont remplis d’eau
après s’être épuisé à tenter de remonter. La circulation automobile sur les routes qu’il est
susceptible de traverser pour retrouver sa mare natale est une des causes de mortalité les
plus importantes. Certains axes coupant les voies de migration connues sont équipés de
« crapauducs » pour lui permettre de passer sans encombre. Enfin évitez les appâts anti
limaces (métaldéhyde) provoquant sa mort après consommation de proies empoison-
nées.
Les oiseaux
De nombreuses espèces d’oiseaux sont insectivo-
res (mésanges, rouge gorges, bergeronnettes, rouge
queues…) et vous débarrasseront de toutes sortes
de ravageurs rampants ou volants (chenilles, teignes,
charançons, mouches diverses des fruits et légu-
mes et même pucerons…).
Yann Février
et multiplier leurs prélèvements sur vos ravageurs. Quel spectacle que l’observation des
incessants allés et venus d’un couple de mésanges bleus (jusqu’à 550 par jour pendant 4
semaines, faîtes le calcul des besoins en chenilles de la famille) donnant la becquée à 7
ou 8 oisillons affamés et ce, deux à trois fois dans la saison.
Pour accueillir et favoriser toute cette aide disponible, rien de telle qu’une belle haie d’ar-
bustes bien touffue et diversifiée. Proposer des sites de nidification est le meilleur moyen
de faire venir les oiseaux au jardin. Bon nombre de ces espèces utilisent pour faire leur
nid, des cavités autrefois disponibles dans les vieux arbres. Ces derniers se faisant rares,
il est bienvenu de donner un coup de pouce à la nature en proposant des nichoirs pour
accueillir mésanges et rouges-queues. Pour peu que l’on respecte un certain nombre de
règles précises (diamètre de l’ouverture, matériaux, dimensions, emplacement…), il est
possible de fabriquer soi-même ces abris qui sont néanmoins aujourd’hui disponibles
dans le commerce. Vous pouvez agir sur quelques causes de mortalité fréquentes dans
les jardins :
- en collant des formes de rapace sur les baies vitrées pour prévenir les oiseaux de la pré-
sence du danger voire de les en éloigner,
- en accrochant une clochette au collier de votre chat ce qui réduira considérablement
sont impact sur les oiseaux
- En diminuant les traitements insecticides totaux (supporter la présence de quelques
ravageurs attirera les oiseaux et les incitera à nicher dans votre jardin).
La Coccinelle à 7 points
(Coccinella septempunctata)
La Coccinelle à 7 points est une nos coccinelles les plus
communes (la France en héberge environ 140 espèces !).
Sa teinte rouge-orange et ses sept points noirs la laisse
difficilement passer inaperçue dans les prairies, les bords
de chemin ou les jardins : elle craint peu ses prédateurs
car ses couleurs de mise en garde les avertissent de son
mauvais goût. Dès les premiers beaux jours du printemps,
elles sort de sa retraite hivernale et commence à se repro-
duire : la femelle pond ses œufs par paquets sur les plan-
tes et il en sort quelques jours
après des larves grises tache-
tées de noir. Pendant leurs six
semaines d’existence, chacune
va s’attaquer à un total de 200 à
J.-B. C.
théoriquement venir à bout d’environ 190 000 d’entre eux ! Nous avons donc là une aide
précieuse pour limiter les attaques des pousses de féveroles, des rosiers et autre plantes du
jardin. Une fois adulte, cette coccinelle, comme la grande majorité du reste de la famille, se
nourrit de pucerons, de cochenilles, d’araignées rouges et autres mouches blanches et ce
jusqu’au début de l’automne. Pour la retrouver d’année en année dans le jardin, on peut lui
laisser des abris pour l’hiver : un endroit qui la protègera des grands froids comme des tas
de pierres, des branches à écorce soulevée voir même des nichoirs (plaques de bois enfi-
lées sur une tige et séparées par un petit espace, mises à l’abri de la pluie). Les coins frais
de nos habitations leurs conviennent également.
Chrysope (Chrysopa carnea) ((( photo chrysope)))
Le Chrysope (Chrysopa carnea)
Il s’agit de la fameuse « Mouche aux yeux d’or » surnommée
aussi « Lion des pucerons » ! Ce petit insecte vert d’environ 1,5
cm de long est un cousin des Fourmilions ; ils appartiennent à
Sonia Dourlot
l’ordre des Névroptères dont les larves sont réputées pour être
des prédateurs redoutables … à leur échelle ! Nous connaissons
bien le chrysope car il s’invite souvent en automne dans nos
maisons, caves ou grenier pour passer l’hiver. Quand les tempé-
ratures remontent, il n’est pas rare alors de le voir s’agiter derrière les fenêtres pour rega-
gner son terrain de chasse favoris : notre jardin. Les femelles y pondront leurs œufs à la
surface des feuilles : de petits œufs blancs perchés sur un fin pédoncule. C’est entre juin
et août, puis en septembre que les larves s’activent sur les plantes infestées de pucerons,
au cours de deux générations. Elles sont discrètes à cause de leurs moeurs nocturnes
mais aussi par l’habitude qu’elles ont de recouvrir leur corps des restes de leur repas et
d’autres débris. Deux mandibules creuses leurs servent de paille pour injecter leurs sucs
digestifs puis pour aspirer le contenu liquéfié des pucerons qu’elles harponnent. Leur
tableau de chasse est du même ordre de grandeur que celui des larves de coccinelles.
Après s’être transformé dans un cocon sphérique de soie blanche, l’adulte se nourrit des
mêmes proies que la larve puis cherche à s’abriter à l’approche des premiers froids et
passe alors du vert au brun pour mieux se camoufler dans son refuge.
Admirez ses yeux comme des gouttelettes d’or à l’aide d’une loupe et n’hésitez pas à pro-
téger puis à relâcher votre locataire d’un hiver qui vous rendra bien des services au potager.
rabiques (((photo carabe)
Les Carabiques
Parmi les nombreux invertébrés du sol, les Carabiques font partie
des prédateurs les plus voraces. Ce sont des Coléoptères repré-
sentés par une grande diversité d’espèces aux préférences variées
en terme d’habitats, d’humidité, de température,… Certains sont
exclusivement forestiers, d’autres ne s’éloignent pas des zones
Six alliés naturels
Il faut d’abord penser que le potager est un espace de production relatif : nous lui
demandons avant tout des produits savoureux, pas forcément beaux et gros. Quelques
pertes des feuilles un peu grignotées ou des racines mal formées sont tout à fait sup-
portables. Pourvu que le rendement soit à la mesure de l’énergie déployée pour les faire
pousser !
Ensuite, il faut faire confiance aux ressources biologiques de notre environnement : les
auxiliaires sont naturellement très intéressés par notre jardin ; s’il ne s’y trouvent pas,
c’est que nous ne leur permettons pas de s’y installer (manque d’abris, surdoses d’insec-
ticides totaux). Différents aménagements sont possibles et peu coûteux : haies basses,
murets, tas de pierres, vieilles souches et fagots, nichoirs, tas de compost, allées enher-
bées, paillage … avec ces invitations à se nourrir, à s’abriter, un jardin peu vite devenir
une mini-réserve où les équilibres biologiques sont mieux établis que dans les champs
et prairies alentours.