The history of blindness and the blind / L'histoire de la cécité et des aveugles

Organisé par la Fondation Singer-Polignac, le Centre d’Histoire des Systèmes de Pensée Moderne (Université Paris I Panthéon-Sorbonne), la Fédération des aveugles et handicapés visuels de France et l’Institut national des jeunes aveugles, avec le soutien de la Mairie de Paris, de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, du Fonds Handicap et Société, du Groupement des Intellectuels Aveugles et Amblyopes, du Paul K. Longmore Institute on Disability (San Francisco State University), de Royal Holloway, (University of London), l’Università degli Studi di Catania (Dipartimento di Scienze umanistiche), et l'ISIT (Institut de management et de communication interculturels) D’abord apparues en contexte anglo-saxon, les études sur le handicap se développent actuellement dans de nombreux autres pays, dont la France. L’association ALTER, fondée en 1989, est à l’origine d’une revue du même nom, ALTER European Journal of Disability Research/ Revue européenne de recherche sur le handicap, créée en 2007. En outre, trois chaires viennent d’être créées à la Maison des Sciences Sociales du Handicap : « Participation sociale et situations de handicap », « Social care : lien social et santé », « Handicap psychique et décision pour autrui ». Le choix de se centrer sur la cécité s’enracine dans la conviction, que l’on pourrait qualifier d’empiriste, d’après laquelle les Disability Studies ne peuvent penser le concept de handicap dans toute sa généralité qu’à partir d’études portant sur la singularité des différents handicaps. En outre existe-t-il, à l’échelle mondiale, un nombre important de chercheurs qui ont déjà mené nombre d’études de grande ampleur sur la cécité et les aveugles. Aussi disposons-nous d’un matériau tout à fait considérable (ouvrages, articles, etc.), susceptible de faire émerger cet objet, et ces sujets de pensée que sont la cécité et les aveugles (catégorie incluant pour nous les malvoyants), dans toute leur complexité. Par là même, il est également d’ores et déjà possible de mener, au niveau international, des analyses comparatistes entre les travaux réalisés au cours de ces dernières décennies. A la suite de Pierre Villey et de Pierre Henri, et dans la mouvance des travaux des historiens héritiers de l’École des Annales, ainsi que des travaux récents en disability history et en histoire culturelle, nous ferons des représentations – sociales, littéraires, philosophiques, artistiques – de la cécité, dans différentes cultures et à différentes époques de l’Histoire, le premier axe de notre colloque. Mais si, comme nous entendons le montrer, les représentations de la cécité pèsent effectivement sur le traitement social réservé aux personnes aveugles, ce traitement social, à différentes époques de l’Histoire, a pu agir à son tour sur les représentations individuelles et collectives de la cécité et des aveugles et les faire évoluer – ou pas... Aussi ferons-nous de l’histoire des institutions – d’hospitalité, de soins, d’éducation, d’entr’aide – dédiées aux personnes aveugles, dans différents pays et à différentes époques, le second axe de notre colloque. Enfin, pour qu’un travail de recherche puisse se poursuivre et se développer dans ce domaine de l’histoire, il faut pouvoir accéder aux archives et au patrimoine muséal, ce qui est à l’heure actuelle une question préoccupante : certains lieux de conservation ont été fermés au public et d’autres se trouvent dans une situation précaire. Il y a ainsi nécessité à faire le point sur cette question, résolument cruciale pour l’avenir de la recherche sur l’histoire de la cécité et des aveugles. D’où le troisième axe de notre colloque, consacré aux archives. De ce colloque, qui nous permettra de dresser un état des lieux de la recherche sur l’histoire sociale et culturelle de la cécité et des aveugles, et du patrimoine archivistique et muséal relatif à cette histoire, dans le monde, nous attendons ainsi qu’il donne une plus grande visibilité et une véritable légitimité à ce champ de recherche.