Annie Bretagnolle & Michelle Palauqui, MEN-DSUP, et
Jack Sagot, INSHEA
jack.sagot@inshea.fr
Krasnoiarsk, 29-30 octobre 2009
L’accueil d’étudiants handicapés dans les établissements d’enseignement supérieur- ils sont environ 15 000 en France- est subordonné à la mise en œuvre d’une scolarisation réussie des enfants handicapés. En France, depuis la loi du 11 février 2005 « Pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées », les enfants handicapés sont accueillis et scolarisés dans l’établissement scolaire de leur quartier, ils reçoivent les aides pédagogiques, humaines ou techniques qui leur sont nécessaires en raison de leurs déficiences ou incapacités. Si leur handicap est lourd ou complexe, nécessitant une prise en compte particulière ou si leurs parents en font la demande, ils peuvent être scolarisés dans un établissement spécialisé.
Krasnoiarsk, 29-30 octobre 2009
Lorsque ces élèves ont satisfait à leur scolarité, qu’ils ont notamment obtenu le baccalauréat, alors ils peuvent prétendre entrer dans l’enseignement supérieur ainsi que la loi le prévoit : « Les établissements d’enseignement supérieur inscrivent les étudiants handicapés ou présentant un trouble de santé invalidant, dans le cadre des dispositions réglementant leur accès au même titre que les autres étudiants et assurent leur formation en mettant en œuvre les aménagements nécessaires à leur situation dans l’organisation, le déroulement et l’accompagnement de leurs études. »
Krasnoiarsk, 29-30 octobre 2009
Cette loi permet une avancée considérable pour ces étudiants puisqu’il faut se rappeler que la loi de 1975 ne les mentionnait même pas, sans doute à l’époque, le législateur pensait-il qu’un jeune handicapé ne pouvait pas envisager des études supérieures. Elle a été complétée en 2007/2008 par la signature de deux Chartes, Universités/Handicap et Grandes Ecoles/Handicap, par la ministre de l’enseignement supérieur, permettant à la rentrée 2008, la mise en œuvre progressive d’un schéma global d’accueil et d’accompagnement des étudiants handicapés.
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Un schéma d’accueil et d’accompagnement… Il repose sur plusieurs axes et sur un principe essentiel, anticiper 1) préparer l’entrée dans l’enseignement supérieur dès les années lycée. Pour assurer aux jeunes handicapés la meilleur réussite possible dans leurs études supérieures, il convient de préparer ce parcours en amont de l’arrivée à l’université et notamment en accompagnant le jeune dans l’élaboration de son projet de formation dans le cadre d’une orientation active, il doit faire un choix éclairé qui prenne en compte la réalité de son handicap et des conséquences de celui-ci au regard des exigences de la filière universitaire qu’il souhaite choisir. Krasnoiarsk, 29-30 octobre 2009 Certains handicaps, la cécité, la surdité sévère ou profonde, les pathologies entraînant une limitation de la motricité des membres supérieurs (myopathie, tétraplégie) nécessitent la mise en place d’apprentissages spécifiques qui permettront une meilleure autonomie de l’étudiant, par exemple l’aisance par rapport au matériel informatique, bloc note braille, ordinateur, logiciels adaptés, mais encore l’apprentissage d’une déambulation pour des déplacements autonomes…Faire avec le jeune sourd un bilan linguistique et mettre en place, le cas échéant, un soutien linguistique pour qu’il aborde l’enseignement supérieur avec un niveau de français adéquat….
Krasnoiarsk, 29-30 octobre 2009
2) faire en sorte que le jeune prenne contact avec le ou les établissement(s) susceptible(s) de l’accueillir
afin de rencontrer les enseignants et le responsable
d’accueil des étudiants handicapés pour une première analyse de sa situation.
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3) mettre en place dans chaque université - une équipe « plurielle » : Composée de l’équipe d’accueil, de la médecine préventive, du service d’orientation, de la scolarité, de l’équipe enseignante de la filière choisie, cette équipe qui comprend toute personne compétente susceptible d’apporter sa compétence est la mieux placée pour faire une évaluation des besoins de l’étudiant en situation, elle saura prendre en compte : les exigences de la formation choisie compte tenu des incapacités, les richesses ou manques de l’université, son degré d’accessibilité par exemple, les aides techniques ou humaines dont le jeune aura besoin, les aménagements pédagogiques ou de cursus… - une structure d’accueil des étudiants handicapés coordonnée par une responsable d’accueil.
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4) Veiller à articuler les actions de la structure d’accueil avec celles des différents services de l’université (de prévention et promotion de la santé, d’orientation et d’insertion professionnelle) afin de demeurer dans l’application des procédures de droit commun en proposant aux étudiants handicapés les mesures/actions complémentaires nécessaires pour rétablir l’égalité des chances.
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5) mettre en place une relation étroite et suivie avec les dispositifs extérieurs à l’université :
en France, il s’agit de la Maison
départementale des personnes handicapées. C’est l’organisme qui gère l’attribution des aides, notamment financières, auxquelles toute personne handicapée a droit.
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6) mettre en place les aides nécessaires au bon déroulement des études, le cas échéant solliciter les associations prestataires de services adéquates pour une mise en place des aides relevant de l’accessibilité aux savoirs (ex: transcription en braille, adaptation en gros caractères, aides à la communication LSF, LPC, soutien, tutorat….). Ces aides étant à la charge financière des établissements, ces derniers recevant des financements du ministère à cet effet, 7,5 millions d’euros sont dédiés chaque année à ce dispositif.
Krasnoiarsk, 29-30 octobre 2009
Ce dispositif global qui implique une réelle collaboration et une bonne synergie des partenaires est en cours de mise en place. Un responsable d’accueil est nommé dans chaque université. Il vaut pour tous les étudiants handicapés ou malades avec bien sûr les modulations adaptées aux situations.
Parallèlement, la loi du 11 février 2005 fait obligation aux
établissements d’enseignement supérieur de rendre leurs locaux accessibles au 1er janvier 2011. Compte tenu des travaux qui demeurent à réaliser, il sera probablement difficile de tenir les délais imposés.
Krasnoiarsk, 29-30 octobre 2009
Quelques chiffres Evolution du nombre d’étudiants dans l’enseignement supérieur (Universités, IUFM, STS, CPGE, Ecoles d’ingénieurs)