énoncé. On distingue : L’énonciateur : celui qui a produit le texte L’énonciataire (destinataire) : à qui le texte est produit Le contexte (cadre spatio-temporel) L'intention de l’énonciateur par rapport au destinataire (la visée : convaincre, émouvoir, distraire, faire rêver, etc.) Cas particuliers :
1. Dans un récit de fiction,
l'énonciateur est le narrateur (différent de l'auteur).
2. En cas de dialogue (passages
dialogués, théâtre, etc.), la situation d'énonciation est complexe, puisqu'elle présente une alternance d'émetteurs. La relation Texte – Situation d’énonciation Deux sortes de relation dans la situation d’énonciation : 1- le texte est "ancré" L’énonciateur laisse dans le texte des traces (grammaticales) de l'énonciation 2- le texte est "non-ancré « (coupé de la situation d'énonciation) L’énonciateur ne laisse pas dans le texte des traces (grammaticales*) de l'énonciation Les traces “grammaticales” de l’énonciation 1- Dans un texte ancré Indications de lieu il y en a qui font référence à cette situation d'énonciation et ne sont pas Indications de temps complètement compréhensibles si on ignore de quoi est faite celle-ci Pronoms employés font référence au destinateur du texte : "je" (ou nous) et au destinataire "tu" (ou vous) Système temporel (verbes) système du DISCOURS : centré sur le présent de l'indicatif ; par rapport à ce dernier se positionnent cinq autres temps de l'indicatif : le passé composé, l'imparfait & le plus-que-parfait, le futur simple & le futur antérieur. Application « Je ne vous demande qu'un mot pour être assuré de votre innocence. Si vous le voulez bien, laissez votre réponse écrite en évidence ici-même, ce dès demain afin que votre bonne volonté ne fasse pas de doute. » 2- Dans un texte non ancré (ou coupé de la situation d'énonciation)
-Indications de ne font référence qu'à des lieux déjà précisés : il
lieu n'y a jamais de référence à la situation d'énonciation -Indications de ne font référence qu'à des indications temps temporelles déjà précisées : il n'y a jamais de référence à la situation d'énonciation -Pronoms les pronoms personnels sont exclusivement : employés "il(s)" et "elle(s)" Les traces “grammaticales” -Système système du RÉCIT : il est centré sur le passé de l’énonciation temporel (verbes) simple de l'indicatif ; par rapport à ce dernier se positionnent trois autres temps de l'indicatif : le passé antérieur, l'imparfait & le plus-que-parfait Application
« En 1921, l'artiste Herman
Garden suscita à Paris l'enthousiasme avec des compositions d'objets exposés sur papier sensible, et il devint, l'année suivante, dans la même ville, le photographe le plus en vue. » Récapitulatif (indications de lieu) Indices révélateurs Texte “ancré” dans sit. Texte “coupé” de la sit. d'énonciation d'énonciation Indications de lieu Indicateurs relatifs : Indicateurs peuvent faire relatifs : font référence à la référence situation seulement à des d'énonciation lieux déjà cités Ici, à gauche dans le texte à cet endroit, à gauche de cette maison Indicateurs absolus : Indicateurs s'appuient sur la absolus : s'appuient connaissance du sur la connaissance monde commune du monde aux destinateur & commune aux destinataire destinateur & À Paris destinataire Récapitulatif (indications de temps) Indices révélateurs Texte “ancré” dans sit. Texte “coupé” de la sit. d'énonciation d'énonciation
Indications de Indicateurs relatifs :
Indicateurs relatifs : temps font référence peuvent faire seulement à des référence à la moments déjà cités situation dans le texte d'énonciation ce jour-là, la veille, le , hier, demain lendemain Indicateurs Indicateurs absolus : absolus : s'appuient s'appuient sur la sur la connaissance connaissance du du monde commune monde commune aux aux destinateur & destinateur & destinataire destinataire (dates, saisons, (dates, saisons, heures, heures, ...) ...) Récapitulatif (pronoms)
Indices Texte “ancré” dans Texte “coupé” de la
révélateurs sit. d'énonciation sit. d'énonciation
je, tu, nous, vous • il, ils, elle, elles
Pronoms employés (+ il, ils, elle, elles) (seulement) Récapitulatif (Verbes)
Indices Texte “ancré” dans Texte “coupé” de la
révélateurs sit. d'énonciation sit. d'énonciation
système du système du RÉCIT,
Système temporel DISCOURS, centré centré sur le PASSÉ sur le PRÉSENT SIMPLE Difficultés
1- Les imparfaits et plus-que-
parfaits L'imparfait et le plus-que-parfait, à eux seuls, ne permettent pas de déterminer si un texte est ancré ou non dans la situation d'énonciation, puisqu'ils apparaissent dans l'un et l'autre cas (ils appartiennent au système du DISCOURS et à celui du RÉCIT). Difficultés 2- La situation d'énonciation peut changer au cours d'un même texte C'est le cas, par ex., quand le narrateur "cède la parole" à ses personnages (dialogues). Hors guillemets, le narrateur, notamment lorsqu'il n'apparaît pas dans le texte sous la forme d'un personnage ou d'un témoin, coupe son texte de la situation d'énonciation (emploi exclusif de "il" ou "elle" et du système temporel du RÉCIT) : la partie "hors guillemets" est la partie narrative proprement dite. Difficultés À l'intérieur des guillemets, le dialogue engagé correspond à une nouvelle situation d'énonciation où l'ancrage de la portion de texte se fait totalement dans cette dernière (emploi de "je", "tu", du système temporal du DISCOURS) : c'est la partie « dialogues ». La situation d’énonciation met alors en jeu non plus le narrateur, mais les personnages qui dialoguent. Les guillemets, accompagnés du retour à la ligne avant et après le dialogue, marquent le changement de situation d'énonciation. Application
Une fois que tous furent
rassemblés dans la cour du casernement, le colonel s'adressa à ses hommes en ces termes : « L'heure est grave : votre courage va devoir être à la hauteur de votre patriotisme. L'ennemi est sur nous ! » Ambigüités de certains textes - Cas des textes autobiographiques
- Intervention du narrateur dans un
texte coupé de la situation d'énonciation
- Cas du présent de narration
LES TRACES “LEXICALES” DE L'ÉNONCIATION L'énonciateur peut manifester des jugements sur les faits évoqués dans le texte : il laisse alors s'exprimer sa subjectivité . Cette expression de la subjectivité n'est pas nécessairement délibérée : l'énonciateur peut être "victime" de sa propre subjectivité ! Il influencera ainsi le lecteur par rapport aux faits, aux personnages, aux idées, évoqués dans le texte. Par là-même, l'énonciateur "trahit" ses intentions par rapport au destinataire. ces traces lexicales de l'énonciation sont souvent révélatrices de la visée du texte (ex. : faire peur, convaincre, émouvoir, distraire, faire rêver, etc.) Expression de l'émotion/des sentiments 1. emploie des "mélioratifs" 2. emploie des "péjoratifs" Remarque: Mélioratifs ou péjoratifs sont surtout des expansions du nom (adjectifs, compléments du nom, prop. sub. relative, etc.) ou des remplaçants nominaux (substituts). A COMPARER : Neutre — « Accident : l'automobiliste conduisait une voiture usagée. » Favorable — « Accident : le pilote conduisait un bolide de la Belle Époque. » Défavorable — « Accident : le chauffard conduisait un tacot antédiluvien. » Expression de la certitude / du doute emploi des modalisateurs, c'est à dire des mots ou expressions qui manifestent ses certitudes ou ses doutes par rapport à la véracité des faits. adverbes (certainement, absolument, incontestablement, sans doute, peut-être, probablement, apparemment, etc.) verbes & expressions verbales (être sûr, admettre, prétendre, s'imaginer, ne pas savoir, ignorer, paraître, sembler, douter, croire, etc.) expressions particulières (sans aucun doute, on ne peut nier, de toute évidence, selon certains, etc.) il existe d'autres moyens que les moyens lexicaux pour exprimer doute ou certitude Par ex : Le conditionnel peut indiquer que l'énonciateur ne s'implique pas dans l’assertion qu'il émet. Application
Les propos recueillis auprès de
ce témoin sont incontestablement faux, pourtant, je ne crois pas qu'on puisse si vite juger cette affaire : selon d'autres témoins, il n'y aurait pas eu violence physique. Une notion complexe, mais…dans la production écrite…Il est intéressant par ex. de savoir que : on place le lecteur dans la position d'un interlocuteur impliqué lorsqu'on utilise "je" dans un récit de fiction; même remarque si on utilise des présents de narration on donne des airs de roman à un écrit assez banal en recourant au système temporel du RÉCIT, inversement, on donne peut-être une plus grande impression de sincérité en utilisant le système du DISCOURS on oriente l'atmosphère générale d'un texte en choisissant mélioratifs ou péjoratifs avec soin En fin on laisse la place au doute chez le lecteur en utilisant des modalisateurs du doute . Ainsi, on reconnaît les ambigüités dont peut être émaillé un texte : par ex. utilisation de "je" et du système temporel du RÉCIT utilisation des présents de narration mélange astucieux de mélioratifs et de péjoratifs dans un même texte pour créer un effet d'étrangeté mélange astucieux de doute et de certitude à travers les modalisateurs, pour créer un effet de complexité, etc.