L’entreprise est un acteur privilégié du développement économique, de la
croissance et de la consommation. Elle contribue au développement des individus et à la préservation de l’environnement. Au-delà de la création de valeur, les entreprises sont appelés a mettre en ouvre des démarche responsable telle que la responsabilité sociale de l’entreprise.
Le concept de responsabilité sociale des entreprises (RSE) n’est pourtant pas
un concept récent. Développée dans les années 1950 par des auteurs anglo- saxons, et notamment par Bowen en 1953, la RSE revêt actuellement des enjeux multiples. Les entreprises doivent équilibrer les intérêts concurrents des différents acteurs afin de maintenir une coopération nécessaire à l'atteinte de leurs objectifs. Cela signifie que la responsabilité d’une entreprise ne se limite plus à ses actionnaires et à ses administrateurs, mais qu’elle s’étend à d’autres parties directement ou indirectement associées à l’entreprise, notamment les salariés, les fournisseurs, les clients, les consommateurs, la communauté locale, les associations environnementales et autres. Les contraintes imposées par l’environnement ainsi que la pression sociétale poussent donc les entreprises à se confronter à un nouvel enjeu majeur, celui de prendre en compte et de mesurer, au-delà de la seule dimension économique et financière, la dimension sociale et sociétale de leur activité .Concernant les dimensions sociales, elles ont pour objectifs de mesurer l’implication sociale de l’entreprise en termes notamment de conditions de travail (sécurité, accident du travail, hygiène), de gestion des carrières et des compétences et de dialogue interne. Elles répondent aussi à un objectif de dialogue et de concertation avec l’ensemble des parties-prenantes. On peut alors penser que ces nouveaux impératifs vont conduire les professionnelles des Ressources Humaines à être de plus en plus à l’écoute de la société civile et en conséquence à proposer des pratiques innovantes. De nos jours, on parle de « Responsabilité Sociale de l'Entreprise » et les entreprises développent de plus en plus leurs stratégies autour de cette notion. Qu’est-ce que la RSE et qu’elle est la relation qui existe entre la responsabilité sociale est la gestion de la ressource humaine ?ce sont les questions sur lesquelles on va répondre dans ce présent exposé. Axe I: la responsabilité sociale de l’entreprise I. La responsabilité sociale un concept vivant Malgré la diversité des approches de la RSE, il existe un large consensus sur ses principales caractéristiques. Elles s’alignent toutes sur la signification du terme responsabilité. La responsabilité désigne donc une obligation pour les entreprises de créer de la valeur pour la société en plus de la valeur ajoutée qu’elle génère. Adopter un comportement de responsabilité sociale, c’est aussi répondre aux exigences des actionnaires, mais aussi des autres partenaires. On peut identifier trois étapes marquant l’évolution de la RSE. (Voir schémas ci-dessous).
Fin des années 40 le Des années 50 au fin Des années 80 a nos
temps des initiatives des années 70 jours ouvrières et patronale : le temps des syndicats les temps de grande "l'usine providence" , et des fonctionnaires entreprise "atelier autonome" .l'Etat providence l'entreprise citoyenne
Figure: évolution de la RSE
Source:https://mbarh.dauphine.fr/fileadmin/mediatheque/site/mba_ rh/pdf/Travaux_anciens/Memoire_RH10_Demarche_RSE.pdf A. L’usine providence En 1867, le mouvement coopératif a pour ambition d’aligner les Hommes et les Capitaux. Avant la 1ère guerre mondiale, la pratique coopérative se retrouve dans de nombreux secteurs d’activité sous couvert de la loi du 24 Juillet 1867. Un modèle de régulation professionnelle dite de « bon père de famille » apparaît entre les 2 guerres. La frontière entre vie familiale et professionnelle devient plus ténue. Le patron met en œuvre un certain nombre de dispositifs liés à l’habitat, la santé, l’éducation… afin de permettre aux ouvriers de travailler dans les meilleures conditions et de bénéficier d’une forme de partage des profits. B. L’état providence A la fin de la seconde guerre mondiale, les patrons souffrent d’une mauvaise image. Les ouvriers participent à la Résistance et adoptent le programme du Conseil National de la Résistance qui favorise un secteur public fort, c’est l’avènement de l’Etat Providence. Ce système favorise la nationalisation des entreprises. C’est le temps des syndicats et des fonctionnaires, où toute création de richesse est suspecte et soumise à des taxes. Dans ce contexte, en 1953 H. Bowen s’interroge sur le rôle que doit tenir l’entreprise dans son environnement. Il rédige un des travaux fondateurs en matière de RSE « Social Responsibilities of the Businessman ». H. Bowen considère la RSE comme étant : « l'obligation pour les hommes d'affaires de réaliser les politiques, de prendre les décisions et de suivre les lignes de conduite répondant aux objectifs et aux valeurs qui sont considérés comme désirables dans notre société ». C. L’entreprise citoyenne
Dès le début des années 80, le déclin de la « Corporate Legal
Responsability » débute. Les syndicats attirent de moins en moins, la mondialisation, la hausse du chômage, la lourdeur du cadre législatif sont autant de facteurs à l’origine de ce changement. Pour préserver leur rentabilité, les entreprises trouvent des solutions pour réduire les coûts de production notamment en externalisant dans des pays où le coût de la main d ‘œuvre est moindre. la phase de l’engagement volontaire émerge avec la loi sur « Les Nouvelles Régulations Economiques » et « Le Livre Vert » de la Commission Européenne. Le contexte économique dégradé entraîne une crise de sens. Depuis quelques années, la création dans les grands groupes de Directions RSE montre l’importance que revêt la RSE pour les entreprises.
II- Les pratiques et processus de déploiement de la démarche de RSE
L’engagement dans une démarche socialement responsable se décline dans des pratiques que l’on peut qualifier de bonnes pratiques qui touchent les différents domaines de celle-ci, à savoir, le domaine économique, le domaine environnemental et le domaine social:
Les pratiques
Les bonnes pratiques Les bonnes pratiques Les bonnes
économiques environnementales pratiques sociales A. Les bonnes pratiques économiques
Elles ne concernent pas uniquement la performance financière mais aussi
extra-financière. Certaines pratiques socialement responsables semblent caractériser l’atteinte de cet objectif, il s’agit du respect des principes de saine concurrence, la lutte contre la corruption, l’intégration de l’éthique dans les actions commerciales, ainsi que la capacité de l’entreprise à contribuer au développement économique de sa zone d’implantation. D’autres pratiques relèvent de « la valeur partagée » (Porter et Kramer, 2011). B. Les bonnes pratiques environnementales Elles correspondent aux pratiques qui représentent toutes les actions entreprises afin de préserver l’environnement naturel. C. Les bonnes pratiques sociales Elles englobent toutes les répercussions de l’activité de l’entreprise sur l’ensemble de ses parties prenantes; fournisseurs, clients (sécurité et impacts psychologiques de produits), communautés locales (nuisances, respect des cultures) employés (conditions de travail, niveau de rémunération, non- discrimination etc.), et la société en général. Axe 2: La gestion de la ressource humaine I. Définition Voici quelques définitions de la gestion de la ressource humaine:
D’après Jean-Marc Le Gall
« Elle est une fonction d’entreprise qui vise à obtenir une adéquation efficace et maintenue dans le temps entre ses salariés et ses emplois, en termes d’effectifs, de qualification et de motivation. Elle a pour objectif l’optimisation continue des compétences au service de la stratégie de l’entreprise »
Selon Pierre Louart
La GRH c’est « L’ensemble des activités qui mettent en place, développent et mobilisent les hommes dont l’organisation a besoin pour réaliser ses objectifs ».
Pour Dimitri Weiss
« Elle comporte toutes les décisions et actions qui affectent la nature de la relation entre l’organisation et ses salariés». Axe III : La relation entre la GRH et RSE I. Définition de la GRH dans un contexte de la RSE La GRH dans un contexte de RSE « est un ensemble cohérent de pratiques de gestion des ressources humaines favorisent l’accomplissement des employés et suscitent leur engagement; et actualisent ses dimensions au cours d’une relation d’emploi durable. La GRH durable vise en plus de l’efficience économique et la protection de l’environnement «une considération à l’individu dans sa dimension bio psychosociale, de l’équité dans le groupe, un équilibre de vie personnelle- vie professionnelle. II. L’intégration des principes RSE dans la GRH Les principes de RSE sont établis par des accords internationaux et ensuite intégrés par les entreprises à la recherche de la responsabilité sociétale • Le recrutement Le travail des enfants et la discrimination influent sur le recrutement de l’entreprise. Les critères de travail des enfants stipule, qu’en général, les entreprises ne peuvent pas recruter les gens qui ont moins de 15 ans, sauf si la législation locale prévoit un âge minimum différent pour travailler ou pour bénéficier de l’enseignement obligatoire, auquel cas les entreprises peuvent recruter sous certaines conditions des jeunes travailleurs. Les critères de discrimination veut que les entreprise ne doivent pas pratiquer, ni encourager la discrimination à l’embauche et après (rémunération, accès à la formation, promotion, licenciement abusif). La discrimination est fondée sur des critères de race, de nationalité, d’origines sociales, de caste, de naissance, de religion, de handicap, de sexe, d’orientation sexuelle, de responsabilités familiales, de situation de famille, d’appartenance syndicale, d’opinion politique, d’âge. • Les conditions du travail Selon les critères d’hygiène et de sécurité, l’entreprise doit mettre en place toutes les mesures appropriées, pour offrir un environnement de travail sain et propre. Si dans certains métiers des dangers sont prévus, l’entreprise doit fournir au personnel des équipements de protection individuelle convenables et des formations leur inculquant les risques du métier et les gestes de sécurité. L’entreprise doit protéger en priorité les jeunes et les futures mères. • La gestion de la paie et des rémunérations Les entreprises doivent payer raisonnablement leurs salariés, en se soumettant à la législation. De plus, les heures supplémentaires doivent être rémunérées à un tarif majoré. Le détail des paiements doit également être clair pour les salariés ; aussi, une entreprise ne peut pas utiliser des moyens illégaux pour réduire ses coûts, comme recruter des enfants ou renouveler abusivement des Contrats à Durée Déterminée. Comme la rémunération est un des éléments liés à la satisfaction de travail, elle influence directement la motivation et le comportement des salariés, ainsi que leur performance et leur efficacité au travail. Dans certains cas, elle peut aussi provoquer la grève. • La gestion des carrières La politique de mobilité interne est un instrument essentiel des DRH, dans la gestion des carrières des employés. Elle est censée aider les collaborateurs à se développer, en leur apportant une variété de contextes et de challenges, sources d’enrichissement. En bref, c’est un élément clé de la politique RSE, pour le bien-être des salariés). Les accomplissements, la considération, la reconnaissance, les responsabilités, l’autonomie, l’attraction des tâches, l’avancement et l’évolution professionnelle dont des facteurs de satisfaction durable (Herzberg, Mausner & Snyderman, 1959). Ces démarches RSE permettent de fidéliser les salariés en améliorant l’image et la performance de POLITIQUE SALARIALE
Niveau des salaires Structure de la rémunération
- Renforcer l’équité externe - Favoriser l’équité interne des
des rémunérations rémunérations - Reconnaître les compétences acquises
VALORISATION SOCIALE DES SALARIES
Nature et qualité Gestion Prévisionnelle des Recrutement
des emplois Emplois et des compétences & Intégration
- Mise en œuvre d’une politique
- Anticipation des diversité en matière de - Primauté donnée à la conséquences sociales des choix stratégiques recrutement flexibilité interne sur la flexibilité externe - Actions de - Actions visant à favoriser reclassement des l’insertion des travailleurs salariés handicapés Gestion des carrières Formation Conditions et organisation du travail - Développement de l’employabilité des - Développement de la - Mise en œuvre d’un plan salariés Validation des Acquis de d’amélioration des - Développement de la l’Expérience (VAE) conditions de travail promotion interne - Construction - Formation des salariés aux d’organisations - Actions de maintien Nouvelles Technologies apprenantes dans l’emploi des - Développement du temps seniors partiel choisi
CLIMATS ETCOMPORTEMENTS SOCIAUX
Climat social Absentéisme
- Mise en œuvre d’actions de prévention de l’absentéisme
- Réalisation d’enquêtes sur les départs - Turnover IMAGE SOCIALE DE L’ENTREPRISE
Image interne Image externe
- Réalisation d’enquêtes de climat social - Développement de partenariats
avec des organismes de formation - Développement d’actions destinées à favoriser l’engagement bénévole
III-Modèle vers un nouveau de GRH : la Gestion Responsable des
Ressources Humaines (GRRH) Aujourd’hui, toute entreprise orientée vers le développement durable doit être viable, vivable, équitable. Le défi le plus important de la GRH est de concilier la logique d’efficacité économique avec les principes sociaux et environnementaux de la démarche de RSE. Les responsables ressources humaines ne peuvent pas se concentrer uniquement sur des questions d’efficacité, d’efficience ou de flexibilité organisationnelle. Ils doivent au contraire intégrer et préserver à long terme les intérêts de chaque partie prenante. Il s’agit donc, d’intégrer les principes de la responsabilité sociale aux multiples pratiques de GRH à l’aide de En ce qui concerne les pratiques en amont on peut citer : • L’équité en matière d’emploi • La gestion de la diversité • Partenariat avec des institutions d’enseignement Les pratiques pendant l’emploi englobent : • L’équité en matière d’emploi • La gestion de la diversité • La santé et sécurité • Le salaire équitable et avantages sociaux • La conciliation travail/famille • La formation et perfectionnement • La rotation de postes et polyvalence • La sécurité d’emploi Enfin d’emploi l’entreprise doit envisager les pratiques suivantes : • Un régime de retraite • L’employabilité • Des programmes de réaffectation et de placement une performance durable. Intégrer la RSE au niveau de la GRH c’est placer l’Homme au centre de l’entreprise (. La gestion responsable des ressources humaines implique la prise en compte de l’environnement écologique et sociétal pour une sauvegarde des générations. L’idée principale n’est donc pas de passer d’une performance économique à une performance L’exemple de la politique des ressources humaine Chez DANONE Antoine Riboud a été le précurseur en 1970 d’une politique RH associant le projet économique et social de l’entreprise chez Danone Depuis, Danone, a instauré un dialogue sociale mondial et a conclu 9 accords dans les domaines de RSE tels que : l’emploi et les conditions de travail, la diversité, la santé et la sécurité Dans une optique de fidélisation des salaries et d’épanouissement des salariés, la politique RH a pour but de développer également les compétences de ses collaborateurs notamment grâce à une plate forme d’e- Learning et d’échange entre communauté d’apprentissage Le groupe développe son écosystème et aide toute ses parties prenantes grâce au fond Danone crée en 2008. A travers 43 projets sociétaux, Danone encourage ses salariés à travailler aux côtés de la communauté locale et à réfléchir à la relation entre les grandes entreprises et les parties prenantes Ses projets est bel exemple d’une politique RH qui intègre totalement la RSE dans ses actions. Ces actions ne sont pas réservées aux grandes groupes, les PME ont également les moyens de mener des projets en faveur de la RSE ; amélioration des conditions de travail, réflexion sur l’impact de son activité partenariat avec les fournisseurs qui certifient le respect du principe de RSE dans le cycle de fabrication. Conclusion Malgré la complication de l’intégration des principes RSE à la stratégie de l’entreprise, celle-ci est une tendance d’avenir dans le développement économique. La GRH occupe une place clé dans son développement. La RSE est permet, dans la Gestion de Ressources Humaines, de stimuler la motivation de salariés, et d’améliorer l’image de l’entreprise ; ce qui augmente la fidélité des salariés et son Goodwill. Ainsi une entreprise qui s'intéresse aux conditions de travail de ses salariés, qui leur fournir les facteurs de satisfaction et de motivation, aura une image positive et attirera les compétences et les hauts potentiels. Cela devrait conduire la fonction RH à considérer le salarié comme un client interne, dont la satisfaction et la motivation sont essentielles à la réussite de l’entreprise D'autre part, intégrer les principes RSE dans la politique GRH de l’entreprise de façon stratégique, est une question cruciale dans la tactique de développement futur de la celle-ci.