1-Bardonnet K, Benchikh-Elfegoun MC, Bart JM, Harraga S, Hannache N, Haddad S, Dumon H, Vuitton DA, Piarroux R. Cystic
echinococcosis in Algeria: cattle act as reservoirs of a sheep strain and may contribute to human contamination. Vet
Parasitol. 2003;116:35–44
2- Shambesh MK. Human cystic echinococcosis in North Africa (excluding Morocco) In: Anderson FL, Ouhelli H, Kachani M,
editors. Compendium on Cystic Echinococcosis in Africa and in Middle Eastern Countries with Special Reference to Morocco. Provo:
Brigham Young University; 1997. pp. 223–244.
III- Anatomopathologie
• Le kyste hydatique est une sphère ronde contenant du liquide sous pression et des vésicules. Au
début de son évolution, le kyste
hydatique est formé de deux entités distinctes, l’hydatide et le
périkyste.
L’Echographie:
• Avec un aspect caractéristique par la
mise en évidence des 2 membranes
périphériques et du périkyste.
• groupe 1 (lésion kystique) : type cystic lesion (CL) ; kyste non parasitaire ou KHF à un stade
très précoce et qui serait stérile .
• groupe 2 (fertile) : types CE1 (cystic echinococcosis 1) et CE2 .
• groupe 3 (transitionnel) : type CE3 .
• groupe 4 (non fertile) : types CE4 et CE5.
a b c
a- En TDM, masse hypodense ne se
rehaussant pas, évoquant la présence d’un
kyste remanié.
b En IRM, l’aspect en T1 après injection de
gadolinium est similaire.
c En forte pondération T2, le décollement
de la membrane proligère est bien visible
au sein du liquide hyperintense.
d La pièce opératoire confirme la présence
d
de ces membranes décollées.
Abcés du foie
4-Cystadénome hépatobiliaire:
C’est une tumeur kystique du foie, très rare, à potentiel malin qui peut
avoir une grande taille . Au scanner, on observe un rehaussement de
la paroi, des cloisons et des nodules muraux après injection de
produit de contraste, à la différence des kystes hydatiques .
Tumeur neuroendocrine
V- complications:
1- Complications biliaires:
-> rupture du kyste au niveau des voies biliaires:
• il s’agit de la complication la plus fréquente.
• il peut s’agir d’une fissure à une communication large avec l’arbre biliaire.
• Au début, la rupture ne se déclare qu’à la suite de l’évacuation opératoire du
kyste.
• Lorsque la fistule kystobiliaire est suffisamment large, le contenu hydatique
peut alors migrer dans les voies biliaires, cause de cholestase et d’angiocholite
• L’abord rétrograde endoscopique des voies biliaires par cathété-
risme endoscopique de la papille permet l’extraction des vésicules
filles migrées dans les voies biliaires, mais aussi la réalisation d’un
drainage interne d’une fistule biliaire
4- Localisations extrahépatiques :
• Le poumon (25 à 40 %) , Le kyste splénique (2 à 5 %) est associé à une hydatidose hépatique dans 20 à 30 %
des cas. Les localisations rénale, osseuse, cardiaque, cérébrale peuvent être concomitantes à une infection
hépatique.
• L’échinococcose péritonéale résulte souvent de la fissuration ou de la rupture d’un kyste hydatique
hépatique, ou parfois d’un kyste splénique. Elle peut être la conséquence d’un traitement inadéquat, par
contamination au cours d’un traitement percutané ou d’un traitement chirurgical
5- Rupture
• pouvant entrainer un choc anaphylactique gravissime.
• Ouverture dans la cavité péritonéale :
->Elle peut survenir spontanément ou plus souvent à la suite d’un traumatisme
• Ouverture dans le thorax :
-> Les kystes adjacents au diaphragme entraînent des adhérences inflammatoires et une
réaction pleurale avec création d’une symphyse entre le kyste et la plèvre, responsable d’une
hydatidoptysie ou d’une biliptysie qui provoquent des manifestations respiratoires plus ou moins
graves.
L’ouverture du kyste peut aussi se faire dans la plèvre, responsable d’un épanchement pleural.
VI- Bilan préthérapeutique
Bilan du kyste
Le bilan est établi sur:
• les données cliniques évocatrices d’une complication (ictère, angiocholite, etc.)
• biologiques de cholestase
• échographiques.
Ces explorations permettent de préciser les caractères anatomiques du KHF et de dépister une complication
latente afin d’orienter la stratégie thérapeutique.
Une TDM est indiquée classiquement en cas de :
• doute diagnostique
• dans les kystes centrohépatiques pour mieux étudier les rapports vasculobiliaires
• pour apprécier le nombre et la topographie exacte des KHF lorsqu’ils sont multiples.
L’IRM, très rarement indiquée, trouve surtout sa place dans les KHF détruisant la convergence biliaire et dans
les KHF ouverts dans le thorax.
Moyens thérapeutiques:
- Médical
- Instrumental
- Chirurgical
I- Traitement médical:
Les antihelminthiques administrés par voie orale ont une action directe sur les scolex et peut-être
aussi sur la membrane dont la perméabilité est diminuée dépendrait de la taille du kyste, et du
caractère épais et calcifié du périkyste qui limiterait leur pénétration à l’intérieur du kyste.
indications de l’albendazol:
L’ABZ n’est indiqué comme option thérapeutique que dans 3 cas de figures seulement:
- Patient non opérable
- Localisations multiples non résecables
- Très petits kystes (<3cm) de stade CE1 et CE3a
Régime thérapeutique et surveillance:
Verten (ABZ) cp de 400mg
• L’ABZ doit être administré en continue, la posologie moyenne de 10-15mg/kg/j
• L’administration est en 2 prises matin et soir, généralement 1 comprimé de 400mg matin et soir à
adapté au poids du patient
• Au début du traitement ( vers le 6ème jour) un dosage des transaminases et NFS sont
recommandés en raison de possibles effets secondaires.
• L’ABZ est CI pendant la grossesse.
INDICATIONS ET DURÉE DU TRAITEMENT:
• Tout médecin peut prendre en charge le traitement médicamenteux anti-inféctieux de cette maladie: les
médecins généralistes, et/ou les spécialistes.
Une prise en charge multidisciplinaire est essentielle pour l’indication, le suivi du traitement, et la recherche
de récidives.
A- lésion unique opérable
1- durée du traitement avant l’intervention: 1 semaine
2- durée du traitement après l’intervention:
Au cours de la chirurgie si le kyste a pu être enlevé en totalité, sans ouverture du kyste ( kystéctomie totale
à kyste fermé): il n’est pas recommandé de poursuivre l’administration d’ABZ après l’intervention.
Au cours de la chirurgie s’il y’a eu ouverture du kyste (kystéctomie subtotale ou partielle): 4 mois de TRT par
ABZ
B- lésions multiples d’un meme organe
• Si lésions résécables:
1. Durée de TRT avant l’intervention: 1 semaine
2. Durée de TRT après l’intervention:
- Au cours de la chirurgie si les kystes ont pu etre enlevés en totalité, sans ouverture des kystes: il n’est
pas recommandé de poursuivre l’administration d’ABZ après l’intervention.
- Au cours de la chirurgie s’il y a eu ouverture d’au moins 1 kystes : 4 mois de TRT d’ABZ
• Si lésions non résécables: un TRT médical prolongé par ABZ doit être entrepris
C- infections massives ( lésions kystiques dans plusieurs organes): Formes malignes
• Infection massive chez un patient opérable ( chirurgie palliative):
Un traitement médical prolongé d’ABZ doit être entrepris associé à la chirurgie. Il est recommandé de
débuter le traitement au moins un mois avant la chirurgie, et de de le poursuivre éventuellement à vie.
La sphinctérotomie endoscopique :
Elle est indiquée soit en face d’un kyste rompu dans les
voies biliaires chez un patient en
angiocholite surtout grave soit en postopératoire devant
une fistule postopératoire trainante.
• En cas de traitement d’un kyste hydatique du foie, l’anesthésie doit tenir compte du risque brutal de choc
anaphylactique et de sa gravité, responsable d’un collapsus .
• En cas d’infection du kyste ou de suspicion d’angiocholite, une antibiothérapie de première intention est
nécessaire, couvrant les bacilles Gram négatif et les germes anaérobies habituellement rencontrés dans les
infections hépatobiliaires.
• La prévention des accidents anaphylactiques peropératoires par des antihistaminiques associés ou non à
des corticoïdes reste controversée .
• L’intubation sélective est nécessaire dans les kystes hydatiques du foie rompus dans les bronches pour
éviter les fuites dans le poumon droit, ainsi que le risque d’inondation et de contamination du poumon
sain.
III Traitement chirurgical
Buts :
La chirurgie a pour but de:
- Stériliser le kyste
- Traiter les complications essentiellement représentées par la communication ou la fistule kysto-biliaire.
- Traiter la cavité résiduelle
Classiquement, 2 grandes méthodes s’opposent dans la prise en charge chirurgicale du kyste hydatique :
• les méthodes conservatrices qui laissent en place une cavité résiduelle (le périkyste)
• les méthodes radicales qui enlèvent tout le kyste.
Toute la stratégie est de pouvoir utiliser la technique qu’il faut pour le patient et la situation que
le chirurgien a en face de lui.
Ces 2 grandes méthodes ont en commun le traitement du parasite, le temps biliaire et le traitement
d’éventuelles complications et elles se différencient par le traitement de la cavité résiduelle.
Quelle voie d’abord ?
Avantages: permet une bonne exploration de l’intérieur du périkyste à la recherche notamment de fistules
biliokystiques qui peuvent être cliniquement latentes .
Inconvénients : en laissant en place une cavité résiduelle même réduite, elle laisse dernière elle la possibilité de
fistule et de suppuration trainantes surtout lorsque la cavité résiduelle représente un fond de coquetier
(notamment le dôme hépatique)
2 -Le traitement radical:
a- Périkystectomie:
• Elle consiste en l’ablation de tout le périkyste et elle
laisse en place une zone cruentée faite de parenchyme
sain souple qui va s’effacer rapidement
• Elle peut être indiquée en cas de kyste périphérique et à
périkyste épais ou calcifié loin des structures vasculaires.
• Parfois, elle est subtotale laissant en place une partie du
périkyste au contact d’une structure vasculaire ou
biliaire et doit être dans ce cas guidée par une
échographie peropératoire.
C- Résections hépatiques
Les règles techniques générales des hépatectomies s’appliquent ici avec quelques précautions supplémentaires concernant le
risque de dissémination par rupture des volumineux kystes en peropératoire.
Sa réalisation est rarement indiquée notamment lorsqu’elle est majeure. Elle peut être retenue lorsque le kyste hydatique lui-
même a détruit un hémifoie par la destruction d’un des pédicules droit ou gauche
3- Gestes associés à la chirurgie du kyste hydatique :
Schématiquement, on peut donner certaines tendances et non des indications fixes entre méthodes radicales et méthodes conservatrices.
Lorsque le périkyste est fin et souple, le liquide est clair, les voies biliaires libres de tout
obstacle, les kystes multiples et la fistule absente une méthode conservatrice est indiquée.
Lorsque le périkyste est épais, scléreux, infecté et/ou une partie du foie détruite, une méthode
radicale est indiquée. Mais pour retenir cette méthode le chirurgien doit être compétant à cette
chirurgie
Un kyste périphérique peut être traité par une méthode conservatrice ou radicale.
Un kyste central laissant en place un fond de coquetier : Il relève dans la majorité des cas d’une
méthode conservatrice.
S’il existe une fistule sur un canal sectoriel ou canalaire, la technique de déconnexion ou Perdromo est indiquée.
Au niveau du dôme, l’épiplooplastie est une méthode intéressante.
Un kyste multiple relève de méthodes conservatrices.
traitement des formes compliquées:
b-KHF infecté:
Le KHF infecté constitue une indication à la chirurgie en urgence différée. Cependant, il n’est pas rare de découvrir l’infection en peropératoire. Sur le plan
chirurgical, il s’agit le plus souvent d’une RDS associée à un drainage de la cavité résiduelle qui est comblée par l’épiploon. Le contenu peut être biliopurulent,
incitant ainsi à rechercher et traiter en même temps les fistules biliokystiques associées
• La récidive hydatique est très variable selon les séries. Elle est estimée entre 0 et 25 % . Elle est d’autant plus élevée qu’il s’agit d’une
chirurgie conservatrice (6–25 %) par rapport à une chirurgie radicale (0–6,4 %) .
• D’autre part, le traitement médical antiparasitaire administré avant l’intervention et pendant deux à
trois mois après semble minimiser le risque de récidive. La récidive hydatique pose un problème nosologique .
• Il s’agit d’une entité qui peut être attribuée à plusieurs mécanismes:
Il peut s’agir d’une récidive sur une exovésiculation après un traitement conservateur.
d’une inoculation peropératoire du liquide hydatique .
enfin d’un kyste méconnu en peropératoire, d’où l’intérêt de réaliser presque systématiquement, notamment dans les kystes
multiples, une TDM préopératoire et une échographie peropératoire
Le risque de survenue de récidive hydatique nécessite une surveillance clinique, sérologique et morphologique. Le rythme et la
durée de surveillance ne sont pas bien codifiés. Il est préconisé en zone d’endémie, une surveillance semestrielle pendant deux ans,
puis annuelle pendant au moins cinq ans étant donné la constatation de cas de récidives tardives .
9- La prévention :
La prévention passe par une éducation pleine et continuelle de la population en lui expliquant
comment un individu peut s’infester. Les campagnes d’éducation et d’information doivent être
permanentes et renforcés durant la fête de l’Aïd El Kebir par exemple.
Un autre type de prévention concerne le patient opéré auquel on doit expliquer les tenants et
aboutissants de sa maladie et ce qu’il doit faire pour ne pas se réinfester de nouveau.
conclusion