Le discours des jeunes Camerounais sur les

pratiques sexuelles à l’heure de la globalisation:

une aperception à partir de 100% Jeune de
l’ACMS

HAYATOU DJOULDE,
LADYRUS
Université de Ngaoundéré
Le journal 100% Jeune
Objectifs principaux :
 Promouvoir l’éducation à la santé de
reproduction par l’amélioration de la
perception du risque personnel lié aux
IST/VIH, la prévention des grossesses non
désirées, des IST  y compris le VIH.
 Promouvoir des attitudes de vie positives
telles que l’abstinence, le report du
premier rapport sexuel, l’utilisation
correcte et systématique du préservatif.

De la réflexion que nous avons menons menée

dans le cadre de la Thèse (en cours), il se
dégage que la sexualité est le sujet
prédominant. Les jeunes en parlent suivant
deux axes opposés : les uns les parlent des
pratiques acceptables; les autres des
pratiques inacceptables.
 Questions posées

 Q1: Quelles sont les sexualités qui émergent du discours des

jeunes Camerounais dans 100% Jeune ?
 Q2: En fonction de quels filtres posent-ils (ou imposent-ils) leurs
regards sur les différentes pratiques sexuelles ?

Démarche
 Lecture et dépouillement des journaux;
 Identification et caractérisation des énonciateurs (Maingueneau);
 Recensement et comptage des occurrences des éléments du champ
thématique des pratiques sexuelles (Laurence Bardin);
 Analyse et début d’interprétation des faits langagiers
L’ancrage énonciatif
 Maingueneau (2007)

 plan d’énonciation embrayé : présence des déictiques personnels, des

embrayeurs spatio-temporels et des marques de modalisation.

 plan d’énonciation non embrayé : situation d’énonciation coupée du contexte

de discours les actions semblent se raconter elles-mêmes.

 Le discours des jeunes Camerounais se caractérise principalement par les

énoncés dits embrayés. Le cadre énonciatif dans lequel ils sont invités à prendre
la parole est légitimé par la rédaction du magazine : vox pop, témoignages,
courrier de lecteurs… Donc, ils se placent au centre de leurs énoncés. Ce sont
les jeunes qui s’adressent aux jeunes sur des problèmes des jeunes. Avec cette
énonciation embrayée, le discours sur les pratiques sexuelles se replie sur lui-
même et présente une certaine circularité d’où son caractère centripète.
Fréquence et diagramme de distribution du thème « les
pratiques sexuelles »

Pratiques sexuelles (81occurrences)

non réprimées réprimées
49 occurrences 32 occurrences

50

40

30

20

10

0
Pratiques sexuelles non Pratiques sexuelles
réprimées réprimées
Les pratiques sexuelles acceptables

Formes
 La masturbation
 Les relations hétérosexuelles
(sponsoring)
 La fellation (cunnilingus)
Raisons
 Exutoire
 Plaisir, satisfaction
personnelle, choix personnel
 Moins infectieuse ?

Il ressort à ce niveau de la réflexion que

 les jeunes Camerounais préfèrent certaines activités sexuelles
(masturbation, relations hétérosexuelles, fellation) qu’ils trouvent
acceptables par rapport à d’autres pratiques incriminées;
 Les sexualités acceptées (acceptables) sont, d’après eux, moins
risquées en terme de transmissibilité des IST, en particulier le
VIH
Les pratiques sexuelles inacceptables

Types Conséquences

 Déshonneur de la victime, poids psychologique,

 Le viol souffrance physique, grossesse non désirée, VIH,
…
 Déshonneur de la famille, culpabilité, IST, …
 L’inceste  Rejet de la société, culpabilité,…
 L’homosexualité
(sodomie, lesbianisme)
Dans 100% Jeune, les jeunes Camerounais incriminent certaines formes de
sexualité en fonction des conséquences qu’elles induisent sur les plans
individuel, social et sanitaire (infection à VIH).

Soulignons aussi que toutes ces pratiques sont condamnées par la loi
fondamentale camerounaise. Dans ce cas, leurs choix sont encadrés par
une institution étatique.
En guise de conclusion

La réflexion menée sur les pratiques sexuelles des jeunes

Camerounais dans 100% Jeune permet de
 Saisir deux conceptions opposées qui cherchent à se poser
comme « acceptables » et « inacceptables »;
 Comprendre les raisons de cette taxinomie antinomique,
principalement orientées vers des considérations
personnalisante, sociale et sanitaire.
Au final, une pratique sexuelle est considérée comme « bonne »
ou « mauvaise » par les jeunes Camerounais si et seulement elle
ne heurte pas la morale sociale, n’enfreint pas la loi et surtout si
elle n’est pas vectrice de l’infection à VIH.
Cette réflexion gagnerait à analyser l’intervention du politique et
du social dans les choix des sexualités, par exemple.
Merci de votre
aimable attention