Академический Документы
Профессиональный Документы
Культура Документы
Hachette Cahier de Francais 1re Generale
Hachette Cahier de Francais 1re Generale
Français
Sous la direction de Valérie Cabessa
Agrégée de Lettres modernes
Djamila Belhouchat
Certifiée de Lettres modernes
Camille Cohen
Certifiée de Lettres modernes
Béatrice Ferrari
Agrégée de Lettres modernes
Garance Kutukdjian
Certifiée de Lettres modernes
Blandine Lefèvre
Agrégée de Lettres modernes
Charly Prabel-Guignard
Certifié de Lettres modernes
Laurence Sladkowski
Agrégée de Lettres modernes
Se relire
17. Maîtriser les accords � ������� � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � ����������� 36
18. Maîtriser la concordance des temps � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � ����������� 38
19. Éviter les principales erreurs syntaxiques� � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � ����������� 40
20. Éviter les répétitions � ������� � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � ����������� 42
L’entretien
32. Préparer et présenter une lecture personnelle à l’oral� � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � ���������������� 90
Le commentaire
33. Construire un commentaire de texte� � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � ����������������� 92
34. Rechercher des arguments et des exemples� � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � ���������������� 94
35. Rédiger l’introduction, la conclusion et le développement� � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � ���������������� 96
36. SUJET GUIDÉ 5 Le récit � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � ����������������� 98
37. SUJET GUIDÉ 6 Le théâtre � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � ��������������� 100
38. SUJET GUIDÉ 7 La poésie � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � ��������������� 102
39. SUJET GUIDÉ 8 La littérature d’idées � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � ��������������� 104
Fiches Outils
Mots-clés par objet d’étude� � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � ���������������� 118
Nature des mots et fonctions grammaticales� � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � ���������������� 122
Figures de style������������� � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � ��������������� 124
Genres littéraires et tonalités� � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � ��������������� 126
personnel) écouter. 5. Qui (pronom interrogatif) en veut ?
• Nom (table) • Préposition (à)
• Verbe (aimer) • Conjonction
de coordination (donc) 4 Remplacez les GN soulignés par le pronom qui convient.
• Adjectif
qualificatif • Conjonction
(précieux) de subordination (si)
1. Les élèves écoutent l’émission. Ils l’écoutent.
• Pronom (je, cela) • Adverbe (bien) 2. Cette fille-là est attendue au commissariat. Celle-là y est
• Déterminant (la) • Interjection (oh) / attendue.
onomatopée (aïe)
3. Le patron distribue les bulletins de salaire aux employés.
Le patron les leur distribue.
s La nature des mots, p. 122
4. Mes amies font régulièrement de la randonnée. Elles en font
régulièrement.
Repérer
1 Dans le texte suivant, soulignez les verbes. Surlignez 5 Précisez la nature exacte de chaque mot.
les noms communs. Barrez les articles et les déterminants. Regarde à présent cette bague. Lève-toi et approchons-
Celui qui entre par hasard dans la demeure d’un poète nous de cette fontaine.
Ne sait pas que les meubles ont pouvoir sur lui Alfred de Musset, On ne badine pas avec l’amour,
acte III, scène 3, 1834.
Que chaque nœud du bois renferme davantage
De cris d’oiseaux que tout le cœur de la forêt
Verbes : Regarde, lève, approchons ; Locution adverbiale : à
René-Guy Cadou, « Celui qui entre par hasard »,
Hélène ou le Règne végétal [1945], Seghers, 2007. présent ; Déterminant démonstratif : cette (x2) ; Noms communs :
bague, fontaine ; Pronoms personnels : toi, nous ; Conjonction de
2 a. Dans le texte suivant, soulignez les adverbes.
coordination : et ; Préposition : de
Non, la victoire ne venait pas. Mazébu avait quitté
Massaba et Kouame commençait à penser qu’elle avait
raison. Jamais il ne vaincrait.
6 Indiquez si les groupes de mots soulignés sont des
Laurent Gaudé, La Mort du roi Tsongor, Actes Sud, 2002.
groupes nominaux (GN), des groupes nominaux préposi-
tionnels (GP) ou des groupes verbaux (GV).
b. Surlignez la conjonction de coordination. Que relie-t-
elle ? L’asile de vieillards ( GN ) est à Marengo ( GP ), à
La conjonction de coordination relie deux éléments placés sur le quatre-vingts kilomètres d’Alger. Je prendrai l’autobus
même plan, ici deux noms propres. à 2 heures ( GV ) et j’arriverai dans l’après-midi. J’ai
d. Quels autres mots invariables trouvez-vous dans cet pouvait pas me les refuser ( GV ) avec une excuse
extrait ? Quelle est leur nature ? pareille.
Albert Camus, L’Étranger, Gallimard, 1957.
« À » est une préposition. « non » est une interjection.
Comprendre les textes L’adverbe « voilà » qui met un terme à la phrase, correspond à
une forme oralisée.
8 a. Dans le texte ci-dessous, relevez les adjectifs quali- Les adverbes donnent l’impression d’un dessert passé de mode
ficatifs. Précisez à quel mot ils se rapportent. Quel est leur
et dont on s’est lassé.
genre et leur nombre ?
Ce fut le coup mortel pour sa vie : elle ne put résister à
la douleur d’avoir perdu l’estime de son mari, le cœur
de son amant, et le plus parfait ami qui fut jamais. Elle
mourut en peu de jours, dans la fleur de son âge, une Améliorer son expression
des plus belles princesses du monde […].
Madame de Lafayette, La Princesse de Montpensier, 1662. 10 Oral À votre tour, décrivez à vos camarades un plaisir
simple de la vie. Vous emploierez des interjections, des adjec-
mortel
coup (nom masc. sing.) ; parfait ami (nom masc.
tifs et des adverbes. Votre lecture devra rendre compte de
sing.) ; belles princesses (nom. fém. pluriel). vos sentiments : accentuez les interjections et les adjectifs.
b. Qu’apportent les adjectifs qualificatifs à cet extrait ?
11 Écrit Rédigez une courte lettre dans laquelle vous
évoquerez votre stupéfaction face à une découverte scien-
Les adjectifs viennent renforcer l’aspect mélioratif de tout ce que tifique. Vous utiliserez de nombreuses interjections.
la jeune Princesse de Montpensier a perdu en s’abandonnant à
la passion amoureuse. Ils soulignent aussi la dimension tragique
et édifiante de ce déchirement qui vaut comme une punition et
un rappel à l’ordre moral.
c. Analysez le déterminant le plus employé. Justifiez votre
réponse.
L’article défini « le / la » domine le texte. Il désigne, la plupart du
temps, des notions identifiées par le personnage. Toutes sont
précises et renvoient à une douleur connue : celle liée à la mort.
9 a. Lisez le texte suivant. Selon vous, de quoi est-il ques-
tion ?
On n’en prend jamais. C’est trop monstrueux, presque
fade à force d’opulence sucreuse1. Mais voilà. On a trop
fait ces derniers temps dans le camaïeu raffiné, l’amer-
tume ton sur ton. On a poussé jusqu’à l’île flottante le
léger vaporeux, l’insaisissable, et jusqu’à la coupelle aux
quatre fruits rouges la luxuriance estivale mesurée.
Philippe Delerm, La Première Gorgée de Bière
et Autres Plaisirs minuscules, Gallimard, 1977.
VERS L’ÉPREUVE ORALE DU BAC
1. Opulence sucreuse : néologisme exprimant une grande quantité de Dans l’extrait ci-dessous, analysez les pronoms.
sucre.
Ma chère cousine, vous apprendrez, je le crois, avec
On comprend que ce texte évoque un dessert grâce au néologisme plaisir, le succès de mes entreprises. Vous m’avez porté
bonheur, je suis revenu riche, et j’ai suivi les conseils
« sucreuse » ainsi qu’à l’évocation d’autres desserts (« l’île flot-
de mon oncle […].
tante » ; « la coupelle aux quatre fruits rouges »). Honoré de Balzac, Eugénie Grandet, 1833.
1. Il est rentré chez lui à minuit, d’un pas décidé, pour en finir ( C.C. manière ) sa famille, sa cour, son État
avec ce mariage. lieu, temps, manière, but ( COD ) : on lui ( COI ) a souvent
2. Je t’écris cette lettre de mon bureau ; j’y fais d’ordinaire mes entendu dire que, de tous les gouvernements du monde
3. Nous sommes parties plus tôt, au moment où la tempête était auguste ( épithète ) sultan, lui plairait le mieux,
annoncée, parce que nous devions rentrer à pied. temps, temps, tant il fait cas de la politique orientale ( épithète ).
Montesquieu, Lettres Persanes, 1721.
cause, moyen
4. Je me suis inscrit à la salle de sport pour perdre du poids ; je
ne pensais pas y trouver l’amour ! but, lieu
Comprendre les textes connu « la Vérité ». Cependant, ce temps de lucidité donne aussi
lieu à la déception : le COD « que c’était une amie » complète le
7 a. Lisez l’incipit ci-dessous et soulignez tous les C.C. verbe « ai cru », ce qui met en valeur la désillusion du poète.
À votre avis, pourquoi sont-ils si nombreux ?
b. Commentez le sens des attributs du sujet en gras.
Vers la fin de l’année 1612, par une froide matinée de
« Dégoûté », renforcé par l’adverbe « déjà », exprime une décep-
décembre, un jeune homme, dont le vêtement était de
très mince apparence, se promenait devant la porte tion. « Éternelle » s’oppose à l’idée précédente Il s’agit de
d’une maison située rue des Grands-Augustins, à Paris. transformer par l’écriture le mal de vivre en poème
Après avoir assez longtemps marché de long en large
avec l’irrésolution d’un amant qui n’ose se présenter à
sa première maîtresse, toute facile qu’elle puisse être,
il finit par franchir le seuil de cette porte et demanda Améliorer son expression
si maître François Porbus était en son logis. Sur la
réponse affirmative que lui fit une vieille femme occu- 9 Oral Décrivez en une phrase, avec le plus de CDN et
pée à balayer une salle basse, l’inconnu monta les d’adjectifs qualificatifs épithètes possible, un objet proche
degrés1, mais lentement […]. Quand il parvint en haut de vous. Votre camarade devra le reconnaître.
de la vis2, il demeura pendant un moment sur le palier,
incertain s’il prendrait le heurtoir3 grotesque qui ornait
10 Écrit Présentez les personnages ci-dessous en les
la porte de l’atelier […].
Honoré de Balzac, Le Chef-d’œuvre inconnu, 1831.
décrivant et en les situant dans un cadre spatial.
1. Les degrés : les étages.
2. La vis : l’escalier.
3. Heurtoir : marteau face à une porte et servant à frapper.
3 Complétez le tableau suivant en vous aidant d’un Comment vous nommez-vous ? » Il me dit : « Je me
dictionnaire. [nomme
Le pauvre. » Je lui pris la main : « Entrez, brave homme. »
Mot emprunté Définition Langue d’origine
Et je lui fis donner une jatte1 de lait. […]
babysitter gardien(ne) d’enfant anglais « Vos habits sont mouillés », dis-je, « il faut les étendre,
break pause anglais Devant la cheminée. » Il s’approcha du feu.
toubib médecin arabe Son manteau, tout mangé des vers, et jadis bleu,
Étalé largement sur la chaude fournaise, b. Comment ces termes sont-ils mis en valeur ? Appuyez-
Piqué de mille trous par la lueur de braise, vous sur des procédés lexicaux pour répondre.
Couvrait l’âtre, et semblait un ciel noir étoilé. L’ensemble des adjectifs relevés s’oppose aux antonymes « robuste
Et, pendant qu’il séchait ce haillon désolé
D’où ruisselait la pluie et l’eau des fondrières, et vigoureux » qui désignent un fils fort. Ces termes prouvent
Je songeais que cet homme était plein de prières, l’incapacité du père à avoir étranglé son fils. L’adjectif « horrible »
Et je regardais, sourd à ce que nous disions,
est mis en valeur par le superlatif « au plus ». Cela accentue l’idée
Sa bure2 où je voyais des constellations.
Victor Hugo, « Le Mendiant », Les Contemplations, 1856. que le père a subi une affreuse punition (la peine de mort). Cela
1. Jatte : récipient de forme arrondie ne comportant aucune poignée.
2. Bure : tissu de laine.
met aussi en avant la démesure de la faute.
Modes personnels Modes impersonnels 1. Afin que je ne demeurasse point irrésolu en mes
actions […] et que je ne laissasse pas de vivre dès lors
le plus heureusement que je pourrais, je me formai une
morale par provision […].
• Indicatif : fait réel • Infinitif : fait général
René Descartes, Discours de la méthode, 1637.
• Subjonctif : souhait, • Gérondif : valeur
ordre, possibilité, de complément
sentiment circonstanciel 2. […] il ne faut pas que l’homme se drape trop dans sa
force et dans sa vertu […].
• Conditionnel : condition, • Participe : action
souhait, futur dans le en cours (participe Ernest Pinard, Réquisitoire contre Madame Bovary, 1857.
passé présent) ou terminée
• Impératif : ordre, (participe passé) 1. but 2. ordre
demande, conseil,
interdiction
5 Soulignez les verbes au conditionnel et indiquez leur
valeur.
1. Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre
Repérer Charles Baudelaire, « L’invitation au voyage »,
Les Fleurs du Mal, 1857.
10
11
12
13
Tu lis ce roman. Lis-tu ce roman ? Lis ce roman.
• termine par un
Se • termine
Se • termine par un
Se
point, des points par un point point ou un point
de suspension d’interrogation. d’exclamation. 4 Transposez chaque phrase aux types demandés.
ou un point • Sous-entend un • Exprime un ordre,
d’exclamation. questionnement. un conseil, un 1. Elle marque ce qu’elle ne doit pas oublier.
• Exprime une Peut suggérer souhait, une
information. une réponse, une demande polie… Interrogatif : Marque-t-elle ce qu’elle ne doit pas oublier ?
attente (question
rhétorique). Injonctif : Qu’elle marque ce qu’elle ne doit pas oublier.
2. Irez-vous danser ce soir ?
Déclaratif : Vous irez danser ce soir.
Injonctif : Allez danser ce soir.
3. Sache que cela n’est pas simple.
Déclaratif : Tu sais que cela n’est pas simple.
Repérer Interrogatif : Sais-tu que cela n’est pas simple ?
S’exercer
3 Relevez dans le texte les phrases de type injonctif. Comprendre les textes
Quels indices vous ont permis de les identifier ? Quel est le
type des autres phrases verbales ? 6 Identifiez les types de phrases utilisés dans cet extrait.
Quel est l’effet produit par leur enchaînement ?
Créon […]. – Mais, bon Dieu ! Essaie de comprendre une
minute, toi aussi, petite idiote ! J’ai bien essayé de te Et les violettes elles-mêmes, écloses par magie dans
comprendre, moi. Il faut pourtant qu’il y en ait qui disent l’herbe, cette nuit, les reconnais-tu ? Tu te penches, et
oui. Il faut pourtant qu’il y en ait qui mènent la barque. Cela comme moi tu t’étonnes ; – ne sont-elles pas, ce prin-
prend l’eau de toutes parts, c’est plein de crimes, de bêtise, temps-ci, plus bleues ? Non, non, tu te trompes, l’an
de misère… dernier je les ai vues moins obscures, d’un mauve azuré,
Jean Anouilh, Antigone, [1944], éditions de la Table Ronde, 1946. ne te souviens-tu pas ?… Tu protestes, tu hoches la tête
14
avec ton rire grave, le vert de l’herbe neuve décolore des nonnes. D’ailleurs, les phrases déclaratives à la forme excla-
l’eau mordorée1 de ton regard… Plus mauves… non, mative prouvent que Perdican ne les porte pas dans son cœur et
plus bleues… Cesse cette taquinerie ! Porte plutôt à tes
narines le parfum invariable de ces violettes chan- jugent leurs actions prévisibles.
geantes et regarde, en respirant le philtre qui abolit les
b. Comment Perdican s’y prend-il pour ouvrir les yeux de
années, regarde comme moi ressusciter et grandir
Camille ? Appuyez-vous sur les types de phrases pour
devant toi les printemps de ton enfance… répondre.
Colette, « Le Dernier Feu », Les Vrilles de la vigne [1908],
Librairie Arthème Fayard, 2004. Dans la suite de sa réplique, Perdican emploie une longue phrase :
1. Mordorée : qui a des reflets dorés.
il s’agit d’une succession de propositions de type déclaratif. Il
Le type interrogatif est utilisé afin d’évoquer des souvenirs liés énumère toute une série d’actions que Camille a faites et qui ont
aux violettes dans les trois premières phrases. Le type déclaratif été influencées par les nonnes. Il veut ainsi lui prouver qu’elle
crée ensuite une transition entre le début et la fin du paragraphe. était sous leur influence.
Le type injonctif est utilisé à la fin de cet extrait. On le repère grâce
aux verbes conjugués au présent de l’impératif. Cette alternance
montre que la narratrice est animée par diverses émotions qui se
Améliorer son expression
succèdent suite à la vue des violettes. D’abord elle s’interroge, ce 8 Oral Racontez le début d’un monologue d’un person-
qui met en valeur son étonnement avant d’inviter son locuteur à nage qui aurait été trahi par un(e) de ses amis. Utilisez les
trois types de phrases pour montrer à la fois sa colère, sa
profiter de ce qui se trouve devant eux : les violettes qui les déception et sa tristesse.
replongent en enfance.
9 Écrit Résumez le dernier livre que vous avez lu pour
inciter vos camarades à le lire. Utilisez le type déclaratif
pour en raconter le début, le type interrogatif afin de créer
du suspense et inventez un slogan au type injonctif. Vous
7 a. Dans l’extrait suivant, comment Perdican illustre-t-il pourrez utiliser la forme exclamative pour mettre en relief
la mauvaise foi des nonnes ? Appuyez-vous sur l’emploi du votre engouement.
type interrogatif pour répondre.
Perdican est amoureux de sa cousine Camille. Cependant,
celle-ci ne répond pas favorablement à ses demandes. Elle
souhaite se retirer dans un couvent pour fuir les hommes.
Perdican
Sais-tu ce que c’est que des nonnes, malheureuse fille ?
Elles qui te représentent l’amour des hommes comme
un mensonge, savent-elles qu’il y a pis encore, le
mensonge de l’amour divin ? Savent-elles que c’est un
crime qu’elles font de venir chuchoter à une vierge des
paroles de femme ? Ah ! comme elles t’ont fait la leçon !
Comme j’avais prévu tout cela quand tu t’es arrêtée
devant le portrait de notre vieille tante ! Tu voulais
partir sans me serrer la main ; tu ne voulais revoir ni
ce bois, ni cette pauvre petite fontaine qui nous regarde
tout en larmes ; tu reniais les jours de ton enfance et le VERS L’ÉPREUVE ORALE DU BAC
masque de plâtre que les nonnes t’ont placé sur les
joues me refusait un baiser de frère ; mais ton cœur a Analysez la phrase suivante.
battu […]. Il faut, avec votre permission, que je la voie, que je lui
Alfred de Musset, On ne badine pas avec l’amour,
acte II, scène 5, 1834.
parle tout à l’heure.
Voltaire, Le Café ou l’Écossaise, 1760.
15
il est besoin quelquefois de suivre des opinions qu’on
• juxtaposées sait fort incertaines […].
• relatives (s Fiche 10, p. 22)
(Il se rend à la (Il se rend à la bibliothèque qui se René Descartes, Discours de la méthode, 1637.
bibliothèque : trouve à côté de chez lui.)
il souhaite être 2. […] on dirait que l’ancien monde finit et que le
au calme.) • conjonctives (s Fiche 13, p. 28) nouveau commence.
• coordonnées – complétives (Il sait que l’endroit
François-René de Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe,
(Il se rend à a sera calme.) 1848-1850 (posth.).
bibliothèque car – circonstancielles (Il se rend à la
il souhaite être bibliothèque quand il a du temps.)
au calme.) – interrogatives indirectes (Il se
demande s’il restera jusqu’à la
fermeture.) S’exercer
• participiales
(Son examen terminé, il se repose 4 Reliez les propositions entre elles de manière à former
enfin.
des subordonnées conjonctives. Soulignez les mots qui vous
ont aidé(e).
2. [Le couvercle bascula avec un claquement huilé] et 1. Candide fut fessé en cadence,[pendant qu’on chantait]
[…].
[Colin cessa de sourire].
Voltaire, Candide, 1759.
Boris Vian, L’Écume des jours, Gallimard, 1947.
16
Comprendre les textes vengeance. C’est un talisman que ces haillons sanglants !
Quand je les ai autour du corps, la rage de le venger me
reprend aux entrailles, et je me retrouve de la force, à
6 Après lecture de cet extrait, expliquez dans un para-
ce qu’il me semble, pour une éternité ! »
graphe organisé comment le programme d’études préconisé Jules Barbey d’Aurevilly, « La Vengeance d’une femme »,
par Gargantua est présenté ici. Appuyez-vous sur l’emploi Les Diaboliques, 1874.
des propositions subordonnées pour répondre.
Toutes les propositions conjonctives circonstancielles de temps
J’entends et je veux que tu apprennes parfaitement les
langues : premièrement le grec, comme le veut Quinti- (soulignées) se succèdent et font partie d’une longue énuméra-
lien ; deuxièmement le latin ; puis l’hébreu pour
tion durant laquelle la duchesse exprime son rejet du monde et
l’Écriture sainte, le chaldéen et l’arabe pour la même
raison […]. Qu’il n’y ait pas d’étude scientifique que tu de la vie. Cette suite est la cause d’une forte vengeance qu’elle
ne gardes présente en ta mémoire et pour cela tu t’ai- médite et qui l’habite. Cette accumulation temporelle illustre
deras de l’Encyclopédie universelle des auteurs qui s’en
sont occupés. aussi sa folie.
Des arts libéraux : géométrie, arithmétique et musique,
je t’en ai donné le goût quand tu étais encore jeune, à
cinq ou six ans […].
François Rabelais, Pantagruel [1532], trad. en français moderne
par G. Demerson, Seuil, 1995.
Améliorer son expression
Gargantua développe un programme très ambitieux grâce à
diverses propositions subordonnées. D’abord, la proposition
8 Oral Un poème peut-il sublimer un objet du quoti-
dien ? Employez de nombreuses conjonctives complétives
subordonnée complétive « que tu apprennes […] raison » complète afin de donner votre avis et d’en discuter en classe.
le verbe de volonté « veux ». Elle énonce la liste de toutes les
langues qu’il faut apprendre : cela met en valeur l’esprit huma- 9 Écrit Rédigez la vie imaginaire d’un(e) des auteurs
lus cette année en n’employant que des phrases complexes.
niste. Le deuxième paragraphe débute également par une
conjonctive complétive (sans répétition du verbe « veux ») : « Qu’il
n’y ait pas […] en ta mémoire ». Le fait que deux propositions
conjonctives complétives soient utilisées montre que Gargantua
dresse une liste des savoirs essentiels.
Gargantua apporte dans un deuxième temps des précisions grâce
à deux subordonnées relatives mettant une fois encore en valeur
l’esprit humaniste. Enfin, la proposition subordonnée circonstan-
cielle de temps, « quand tu étais encore jeune », vient rappeler
l’importance accordée par Gargantua à l’éducation de son fils
depuis son plus jeune âge.
17
– Pourquoi, mon Dieu ! me suis-je mariée ?
Elle se demandait s’il n’y aurait pas eu moyen, par
Les différents types de discours
d’autres combinaisons du hasard, de rencontrer un
autre homme […].
18
Comprendre les textes sèchement la plainte avec l’emploi du lexique familier « crever
de faim » : la situation est triviale et le DIL met en avant la réalité
5 a. Dans le texte ci-dessous, soulignez les paroles au que vivent les personnages. Le DD développe la précarité dans
discours direct. Surlignez celles au discours indirect. Barrez laquelle ils vivent : ils manquent même des denrées les plus
celles au discours indirect libre.
basiques.
Solal et Ariane vivent un amour fou.
Lorsque le taxi s’arrêta devant la Belle de Mai, elle eut b. Quel rôle joue le vent sur les paroles des personnages ?
le coup de foudre pour cette villa adossée à une petite Le vent vient couper les paroles des personnages. Leurs propos
pinède1 et dont la pelouse descendait jusqu’à la mer.
ne semblent pas avoir d’écho puisque les plaintes s’envolent rapi-
Oh, ces quatre cyprès2 ! Après avoir fait, avec maintes
exclamations le tour de cette merveille, elle revint vers dement. Cela souligne la faiblesse de ces derniers.
Solal en courant, couvrit sa main baisers, se plaignit de
ce qu’il n’admirait pas assez, de ce qu’il ne disait pas
avec assez d’enthousiasme que cette Belle de Mai était
un domaine de féérie, déclara qu’elle s’y sentait déjà
tellement intégrée, lut à haute voix l’écriteau : « Pour
Améliorer son expression
louer, s’adresser à Me Simiand, notaire à Cannes ».
Albert Cohen, Belle du Seigneur, Gallimard, 1968.
7 Oral Demandez à un(e) camarade de rapporter le
1. Pinède : plantation de pins. dialogue de l’exercice précédent en utilisant le DI, le DIL et
2. Cyprès : arbres, de la famille des conifères, longs, hauts et fins. le DN. Variez les verbes de parole et les désignations des
personnages.
b. Pourquoi l’auteur emploie-t-il différentes paroles rappor-
tées ? 8 Écrit Rédigez un court dialogue, au discours direct,
La liberté dans l’utilisation des différentes manières de rapporter entre deux personnes issues de régions ou de pays
les paroles imite la liberté de la relation que vivent les deux différents. Votre dialogue mettra en évidence les accents
particuliers et régionalismes possibles.
amoureux et le ton enjoué, vif employé par Ariane, pour transcrire
sa joie et son excitation à la perspective d’acquérir cette belle
maison.
19
20
Comprendre les textes 8 Après avoir lu cet extrait, expliquez quelle vision de
Paris est proposée par le narrateur. Appuyez-vous sur les
7 a. Dans le poème ci-dessous, soulignez les comparai- figures d’analogie pour répondre.
sons et analysez-les. Mais Paris est un véritable océan. Jetez-y la sonde, vous
n’en connaîtrez jamais la profondeur. Parcourez-le,
Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
décrivez-le : quelque soin que vous mettiez à le parcou-
Sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
rir, à le décrire ; quelque nombreux et intéressés que
Et que de l’horizon embrassant tout le cercle
soient les explorateurs de cette mer, il s’y rencontrera
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;
toujours un lieu vierge, un antre inconnu, des fleurs,
Quand la terre est changée en un cachot humide, des perles, des monstres, quelque chose d’inouï, oublié
Où l’Espérance, comme une chauve-souris, par les plongeurs littéraires.
S’en va battant les murs de son aile timide Honoré de Balzac, Le Père Goriot, 1835.
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;
[…] L’extrait s’ouvre sur une métaphore assimilant « Paris » à un
– Et de longs corbillards, sans tambours ni musique, océan. Celle-ci va se développer tout au long de l’extrait :
Défilent lentement dans mon âme ; l’Espoir, « sonde », « profondeur », « explorateurs », « mer », « plon-
Vaincu, pleure, et l’Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir. geurs ». Il s’agit donc d’une métaphore filée qui évoque la
Charles Baudelaire, « Spleen », Les Fleurs du Mal, 1857. grandeur et les mystères de Paris. Le promeneur est tel un explo-
On retrouve deux comparaisons dans ce poème. La première est : rateur qui va découvrir les moindres recoins de la ville (grandeur
« Le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle » : le comparant des recoins montrés par l’énumération finale).
21
22
Comprendre les textes attirer sur lui l’intérêt des opinions politiques, l’avantage
du veto1 de la censure administrative2, ni même, pour lui
6 a. Dans l’extrait ci-dessous, soulignez les périphrases concilier tout d’abord la sympathie littéraire des hommes
de goût, l’honneur d’avoir été officiellement rejeté par un
qui désignent l’Homme. Avec quelle autre figure de style
comité de lecture infaillible.
sont-elles couplées ?
Il s’offre donc aux regards, seul, pauvre et nu […].
Dans cet extrait, un singe s’adresse à ses congénères et décrit Victor Hugo, préface de Cromwell, 1827.
ce qui l’a interpellé chez les humains : la pauvreté.
1. Veto : Pouvoir d’opposition.
Qu’est-ce qu’un pauvre ? C’est un être dénué, infiniment 2. Fait référence au Théâtre Français qui a un droit de regard sur les
textes publiés.
au-dessous des insectes et des oiseaux, des souris et
des rats : c’est un être isolé qui n’a droit à rien sur la
On retrouve deux énumérations. Toutes deux décrivent la pièce
terre ; qui, privé de richesses sociales, n’a plus celles de
la Nature, qu’il a sacrifiées originairement pour possé- écrite par l’auteur. La première fait référence à tout ce dont ce drame
der les premières. Voilà donc cet être dominateur, doué est privé comme nous le montrent les négations. La seconde est
de raison ! Le voilà donc, ce fier animal, qui devenu plus
vil que le dernier des animaux, n’a pas la liberté de une suite d’adjectifs qualificatifs : « seul, pauvre et nu ».
pêcher sa nourriture dans la rivière qui abonde en pois-
son ; de la chercher dans les forêts et les campagnes !
Il ne peut, il n’ose porter la main aux fruits des vignes
b. Quelle image de sa propre œuvre Victor Hugo donne-t-il ?
ou des vergers, pour donner un peu de rafraîchissement Les deux énumérations soulignent à quel point la critique et la
à sa bouche altérée, à sa poitrine haletante ! Ce monstre
censure on fait en sorte de priver la pièce de tout intérêt osten-
cruel et vorace, le voilà qui languit ! Ce roi de la nature,
le voilà subordonné aux lièvres, aux lapins, aux perdrix, sible. En effet, les négations laissent entendre que la réception de
aux faisans : qu’il y touche ! ce drame a été conditionné par des jugements préconçus. Le
Restif de la Bretonne, Lettre d’un singe aux êtres de son
espèce, 1781. public qui découvrira la pièce devra la juger dans toute sa vérité
et sa fragilité.
Elles sont couplées avec des antiphrases.
b. Quelle image ces deux figures de style réunies donnent-
elles des êtres humains ?
La plupart de ces périphrases sont utilisées avec ironie : le narra-
Améliorer son expression
teur se moque des qualités que l’Homme s’est lui-même attribuées 8 Oral Faites la promotion d’une pièce de théâtre. Utili-
alors qu’il serait finalement le moins libre de tous les autres sez de nombreuses figures de style pour en vanter les
qualités.
animaux. L’ironie de ces périphrases qui plaçaient l’Homme
comme un être supérieur suggère alors qu’il est en fait, inférieur. 9 Écrit Imaginez la rencontre entre deux personnages
que tout oppose. Employez de nombreuses figures
d’opposition.
c. Identifiez et analysez les figures de style en gras.
Les figures de style en gras sont des énumérations d’animaux qui
perettent de définir le pauvre. Il s’agit d’animaux qui sont géné-
ralement en bas de l’échelle et non de grands prédateurs, ce qui
met d’autant plus en valeur l’infériorité des pauvres dans la
société.
VERS L’ÉPREUVE ORALE DU BAC
7 a. Dans l’extrait ci-dessous, quelle figure de style est Analysez la construction de la litote dans l’exercice 2.
utilisée ?
La litote est construite à partir des adverbes de négation « ne…
Voici les premières lignes de la préface de Cromwell.
pas ». Il s’agit donc d’une négation totale. À la forme affirmative,
Le drame qu’on va lire n’a rien qui le recommande à l’at-
tention et à la bienveillance du public. Il n’a point, pour elle donnerait : « Je l’ai bon aussi ».
23
• Dans une copie, on peut nuancer ce qu’on affirme. Religion. (probabilité) À travers cette expression, l’auteur évoquerait
Ex. Il se peut que l’auteur évoque un souvenir d’enfance. les guerres de Religion.
• On se gardera en revanche de tout jugement de valeur.
Ex. Peut-être que l’auteur évoque encore un souvenir d’enfance 2. L’auteur souhaite idéaliser la femme aimée. (incertitude)
ennuyeux. L’auteur souhaite peut-être idéaliser la femme aimée.
3. L’auteur dénonce l’esclavage avec virulence. (probabilité)
L’auteur dénonce vraisemblablement l’esclavage avec virulence.
Repérer
4. Cette œuvre appartient au courant réaliste. (incertitude) Il se
1 Soulignez les énoncés ayant des modalisateurs. Surli- pourrait que cette œuvre appartienne au courant réaliste.
gnez celles qui n’en contiennent pas.
1. Je crois que deux et deux sont quatre, Sganarelle, et
5. Cette métaphore évoque une renaissance. (certitude) Cette
que quatre et quatre sont huit.
Molière, Dom Juan, 1665. métaphore évoque très certainement une renaissance.
24
Les modalisateurs de ce passage sont les adverbes (« Peut-être »,
« trop »), le choix d’un lexique péjoratif (« voraces », « trop
vite ») et l’emploi du conditionnel passé qui indique l’hypothèse
passée.
25
• Qui : Sujet • Duquel, de laquelle, 3 Complétez le texte par les pronoms relatifs adaptés :
• Que, quoi : COD desquels, desquelles : COI
ou complément du nom lequel, dont, qu’, que, qui.
• Auquel, auxquels, à
laquelle, auxquelles : COI • Où : C.C. de lieu La baronne de Ferjol, âgée d’un peu plus de quarante
• Dont : COI ou complément
du nom ans, était une grande brune maigre dont la maigreur
semblait éclairée en dessous d’un feu secret, brûlant
comme sous la cendre, dans la moelle de ses os… Belle,
– les femmes disaient qu’elle l’avait été autrefois, – mais
26
encore, n’est que la douce impression du sentiment de précisant qu’il ne croit ni au « Ciel », ni à l’« Enfer », ni au
la gloire. Je chéris cette façon de voir, qui me sauve de « loup-garou ». Ce faisant, il met à l’égalité la religion et la supers-
l’humiliation de penser que je puisse dépendre en
tition, et agit donc lui-même comme un hérétique. Par ailleurs, il
quelque manière de l’esclave même que je me serais
asservie […]. termine en dressant un portrait caricatural de Dom Juan puisqu’il
Choderlos de Laclos, Les Liaisons dangereuses, 1782.
précise qu’il peut tout aussi épouser un « chien » ou un « chat ».
b. Quel type de vocabulaire est employé dans ce texte ?
Le vicomte de Valmont emploie le vocabulaire militaire : il voit
ainsi sa nuit avec Madame de Tourvel comme une conquête guer-
rière en parlant de « capitulation », de « manœuvres », de
Améliorer son expression
« triomphe »…
c. Observez les différentes propositions relatives soulignées : 6 Oral Décrivez la pièce dans laquelle vous êtes. Votre
quels sentiments le personnage éprouve-t-il ? description devra comporter cinq propositions subordon-
Le personnage éprouve de la fierté et un sentiment de gloire mais nées relatives. Veillez à varier les pronoms relatifs.
27
28
Il y a maintenant près de cinquante ans de cette aventure, introduite par un verbe exprimant la déception (justification de
et je n’ai pas peur d’être puni derechef1 pour le même la présence du subjonctif ici).
fait ; eh bien, je déclare à la face du ciel que j’en étais
innocent, que je n’avais ni cassé ni touché le peigne, que
je n’avais pas approché de la plaque, et que je n’y avais
pas même songé. Qu’on ne me demande pas comment le
dégât se fit ; je l’ignore, et ne le puis comprendre ; ce que
je sais très certainement, c’est que j’en étais innocent.
Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions, 1782 (posth.).
Améliorer son expression
1. Derechef : de nouveau.
8 Oral Par deux, réalisez un débat pour répondre à cette
Dans ce passage de l’autobiographie de Rousseau, c’est le narra- question : « Doit-on juger une œuvre en prenant en compte
la moralité de celui ou de celle qui l’a écrite ? » Vous justi-
teur adulte, au moment de l’écriture, qui analyse une situation fierez vos choix en employant de nombreuses conjonctives.
passée. Il revient alors sur une anecdote et se défend de tout
crime. Il utilise pour cela le verbe « déclare » qui vient donner 9 Écrit Un(e) journaliste réalise l’interview d’un(e)
auteur(e). Rédigez quelques lignes de cette rencontre en
un air de serment. La phrase introduite par la proposition prin-
vous focalisant sur les méthodes d’écriture de l’écrivain(e).
cipale « Je déclare à la face du ciel » comporte quatre Employez le plus de propositions conjonctives possible en
subordonnées conjonctives complétives introduites par « que » variant leurs fonctions grammaticales.
29
30
boutons noirs devait le gêner aux entournures et laissait pendant que la guerre a lieu (longue énumération des horreurs
voir, par la fente des parements, des poignets rouges des vers 1 à 6), Dieu regarde, de manière surplombante, cet
habitués à être nus. […] On commença la récitation des
leçons. Il les écouta de toutes ses oreilles, attentif horrible spectacle. Ainsi, Rimbaud livre une critique de la religion,
comme au sermon, n’osant même croiser les cuisses, ni dont Dieu lui-même rit. Une autre circonstancielle de temps met
s’appuyer sur le coude, et, à deux heures, quand la
en avant la souffrance des mères : « quand des mères ». Pour
cloche sonna, le maître d’études fut obligé de l’avertir,
pour qu’il se mît avec nous dans les rangs. dénoncer la guerre, il rappelle la figure maternelle afin d’émouvoir
Gustave Flaubert, Madame Bovary, 1857.
le lecteur et offre ainsi une image frappante. Dans ce poème, le
Les différentes propositions subordonnées circonstancielles poète exprime donc une révolte absolue face aux crimes commis.
dressent ici le portrait d’un personnage discret, presque invisible.
Ainsi, à la première ligne, on comprend que le personnage est
caché, ce que vient mettre en valeur la circonstancielle de consé-
quence : « si bien qu’on l’apercevait à peine ». Son portrait
physique est ensuite dépeint. On retrouve alors une proposition
Améliorer son expression
subordonnée circonstancielle de concession « Quoiqu’il ne fût pas 7 Oral Par deux, discutez autour du sujet suivant : « Le
large des épaules », mettant en valeur sa fébrilité. Le personnage futur fait-il peur ou fait-il rêver ? ». Donnez des arguments
en utilisant des propositions subordonnées circonstancielles
est décrit comme timide, réservé. Les écoliers, généralement, de but, de concession et d’opposition.
sortent et se rangent lorsque la cloche sonne mais ici, le person-
nage n’a pas compris ou osé le faire comme le précise la 8 Écrit Racontez un souvenir heureux de votre enfance.
Employez de nombreuses subordonnées circonstancielles
circonstancielle de but « pour qu’il se mît avec nous dans les
afin de rendre cette scène vivante.
rangs ». Toutes les circonstancielles décrivent donc un personnage
qui manque d’assurance.
6 Après avoir lu ce poème et en vous appuyant sur l’em-
ploi des conjonctives circonstancielles, expliquez la position
du poète concernant la guerre et la religion.
Tandis que les crachats rouges de la mitraille
Sifflent tout le jour par l’infini du ciel bleu,
Qu’écarlates ou verts, près du Roi qui les raille,
Croulent les bataillons en masse dans le feu ;
VERS L’ÉPREUVE ORALE DU BAC
Tandis qu’une folie épouvantable broie
Et fait de cent milliers d’hommes un tas fumant, Transformez cette phrase de Proust de manière à faire
– Pauvres morts ! dans l’été, dans l’herbe, dans ta joie, apparaître une proposition principale et une proposition
Nature, ô toi qui fis ces hommes saintement ! – subordonnée circonstancielle de comparaison. Expliquez
les transformations que vous avez opérées.
Il est un Dieu, qui rit aux nappes damassées
Des autels, à l’encens, aux grands calices d’or, Le monocle du général, resté entre ses paupières,
Qui dans le bercement des hosannas1 s’endort comme un éclat d’obus dans sa figure vulgaire, bala-
frée et triomphale […].
Et se réveille quand des mères, ramassées Marcel Proust, Du côté de chez Swann, 1913.
Dans l’angoisse et pleurant sous leur vieux bonnet noir,
Lui donnent un gros sou lié dans leur mouchoir. Exemple : « Le monocle du général était resté entre ses paupières
Arthur Rimbaud, « Le Mal », Poésies, 1870-1871.
comme / ainsi que l’aurait fait un éclat d’obus dans sa figure ».
1. Hosannas : chants religieux.
Pour créer la principale et la circonstancielle comparative, nous
Le poème évoque les horreurs de la guerre. Il commence par la
devons ajouter deux verbes conjugués. Les deux propositions
locution conjonctive « tandis que », en position anaphorique aux
sont reliées par une conjonction de subordination ou une locu-
vers 1 et 5 et répétée de manière elliptique avec « qu’ » (v.3).
tion conjonctive.
Cette locution exprime la simultanéité temporelle. En effet,
31
Directe Indirecte (composée d’une 1. On peut se demander en quoi cette citation peut-elle
proposition principale illustrer le projet de l’auteur. On peut se demander en quoi
et d’une subordonnée)
cette citation peut illustrer le projet de l’auteur.
• totale (réponse par oui • totale : Je me demande 2. Nous nous demanderons est-ce que le héros peut avoir des
ou non) : Viens-tu ? si tu viens.
valeurs négatives ? Nous nous demanderons si le héros peut
• partielle : Que veux-tu ? • partielle : Je me demande
ce que tu veux. avoir des valeurs négatives.
3. Nous demanderons qu’est-ce que l’autobiographie resti-
• La question rhétorique implique le destinataire, mais n’at-
tend pas de réponse. tue de la vérité d’une vie. Nous demanderons ce que
Ex. Quand viendras-tu enfin ?
l’autobiographie restitue de la vérité d’une vie.
32
3. Tu veux quoi pour ton anniversaire ? Qu’est-ce que tu veux Dans le courant
pour ton anniversaire ? Que veux-tu pour ton anniversaire ? Plus de vingt pas au-dessous d’Elle,
Et que par conséquent, en aucune façon,
Je ne puis troubler sa boisson.
Tu la troubles, reprit cette bête cruelle […]
Comprendre les textes Jean de la Fontaine, « Le Loup et l’Agneau », Fables,
livre I, 1668.
33
• Par des adverbes : ne… • Négation totale (porte
pas, ne… plus, ne... jamais, sur la phrase entière)
non… Il n’a pas vu ce film. 3 « Va ! Je ne te hais point » : reformulez, à la forme affir-
• la conjonction de
Par • Négation partielle mative, cette litote extraite du Cid de Pierre Corneille (1637).
coordination ni (porte sur un élément
de la phrase) Montrez que ce procédé permet au personnage d’exprimer
• Par des déterminants avec retenue ses sentiments, conformément à la bienséance
indéfinis : aucun, nul Ils ne regardent aucun film.
• Négation restrictive de l’époque.
• Par le lexique :
antonymes, préfixes (équivaut à dire seulement)
négatifs, sans / sans que… Il n’a vu que ce film. « Pars, sache que je t’aime ». Le personnage utilise deux mots
négatifs (haïr + la négation) qui s’annulent et lui permettent de
révéler ainsi son amour sans l’exprimer directement. En effet, au
xvii siècle, la bienséance imposait une certaine retenue dans
Repérer l’expression de ses sentiments : ici, la litote permet de contourner
cette règle.
1 Dans les phrases ci-dessous, surlignez les éléments de
la négation et nommez-les : négation lexicale, restrictive,
partielle, totale ou interro-négative. (question négative qui
appelle une réponse positive. Ex. « Ne viens-tu pas ? – Si, je 4 Proposez deux façons différentes de nier les phrases
viens. »)
ci-dessous en variant le degré de la négation ainsi que sa
1. Personne n’aurait pensé qu’il commette un vol. partielle construction.
2. L’objet du vol n’était qu’une bagatelle, mais enfin c’était un 1. Notre héros avait de la chance. Notre héros a fort peu de
vol. restrictive chance. / Notre héros est malchanceux.
3. Il accusa une jeune fille sympathique : on ne pouvait la voir 2. Elle possède bien des qualités : elle est sensible, courageuse,
sans l’aimer. lexicale intelligente ! Elle ne possède aucune qualité : elle n’est ni
4. Je ne voudrais pas être à votre place, lui a-t-elle dit. totale sensible, ni courageuse, ni intelligente ! Elle ne possède que des
défauts : elle est insensible, lâche, idiote !
5. Cette anecdote n’est-elle pas incroyable ? interro-négative 3. S’exprimer correctement constitue un atout. Ne pas s’expri-
mer correctement constitue un handicap. / Mal s’exprimer
constitue un handicap.
S’exercer
5 Sur le modèle ci-dessous, variez les degrés de la négation.
2 Reformulez ces phrases à la forme affirmative tout en
gardant le sens initial. Ex. Je n’aime pas lire. (négation totale) ; Je n’aime pas lire des
Rappel : la double négation équivaut à une affirmation. romans. (négation partielle) ; Je n’aime lire que de la poésie. (néga-
tion restrictive)
Ex. Tu ne peux pas ne pas refuser sa proposition Tu dois accepter
sa proposition. 1. Je déteste les dimanches.
1. L’auteur n’ignorait pas que son livre ferait scandale. L’auteur Négation partielle : Je déteste les dimanches d’hiver.
savait que son livre ferait scandale.
2. En effet, personne ne le considère comme étant un modèle Négation restrictive : Je ne déteste que les dimanches d’hiver.
de vertu. En effet, tout le monde considère qu’il manque de 2. Racine n’écrit ni comédie, ni roman.
vertu. Négation totale : Racine n’a pas écrit de comédies.
Négation restrictive : Racine n’a écrit que des tragédies.
34
35
3. Vérifiez l’accord du participe passé : 5 Dans les textes suivants, complétez les terminaisons
– seul, il s’accorde avec le mot qu’il qualifie.
– employé avec être, il s’accorde avec son sujet. des participes passés.
Ex. La voisine est restée longtemps. 1. La première fois qu’Aurélien vit Bérénice, il la trouva
– employé avec avoir, il ne s’accorde avec son COD que si ce
franchement laide. Elle lui déplut, enfin. Il n’aima pas
dernier est placé avant lui.
Ex. Elle a cueilli des fleurs. Les fleurs qu’elle a cueillies sentent bon. comment elle était habillée . Une étoffe qu’il n’aurait
pas choisie . Il avait des idées sur les étoffes. Une
étoffe qu’il avait vue sur plusieurs femmes.
Repérer Louis Aragon, Aurélien, Gallimard, 1944.
36
l’avait regardé, étonnée, et avait répondu, sûre d’elle, J’ai grandi à ton ombre ; la douceur de tes mains
parlant vite : en quelque sorte, ouais […]. bandait mes yeux.
Maylis de Kerangal, Réparer les vivants, Verticales, 2013. Léopold Sédar Senghor, « Femme noire », Chants d’ombre,
Seuil, 1948.
37
Temps de la subordonnée
Temps de la principale
Antériorité Simultanéité Postériorité
Indicatif présent ou futur Indicatif passé composé ou imparfait Indicatif présent Indicatif futur ou futur antérieur
Je crois / je croirai qu’il a menti / qu’il mentait. qu’il ment. qu’il mentira / qu’il aura menti.
Indicatif imparfait ou passé composé Indicatif plus-que-parfait Indicatif imparfait Conditionnel présent ou passé
Je croyais / J’ai cru qu’il avait menti. qu’il mentait. qu’il mentirait / qu’il aurait menti.
Temps de la subordonnée
Temps de la principale
Antériorité Simultanéité Postériorité
Indicatif présent ou futur Subjonctif passé Subjonctif présent
Je souhaite qu’il soit parti. qu’il parte.
Indicatif imparfait ou passé composé Subjonctif plus-que-parfait ou passé Subjonctif imparfait ou présent
Je souhaitais qu’il fût parti / qu’il soit parti. qu’il partît / qu’il parte.
Repérer
1 À quel temps est conjugué le verbe de la proposition et subordonnée au passé composé (« as rien épargné »). 3. postério-
subordonnée ? Indique-t-il une antériorité, une simulta- rité : proposition principale au présent de l’indicatif (« voulez ») et
néité ou une postériorité ?
subordonnée au subjonctif présent (« meure »).
1. Nous regardons une série que nous aimons. aimons : présent
de l’indicatif ; simultanéité 3 Réécrivez l’extrait suivant en commençant par « Rustan
2. S’il avait été plus sincère, il nous aurait convaincu. aurait a écrit à Usbek que… ».
S’exercer Rustan a écrit à Usbek qu’il était le sujet de toutes les conversa-
tions d’Ispahan ; qu’on ne parlait que de son départ ; que les uns
2 En vous aidant des verbes en gras, dites pour chaque
l’attribuaient à une légèreté d’esprit, que les autres à quelque
proposition si elle indique l’antériorité, la simultanéité ou
la postériorité et justifiez vos réponses en indiquant dans chagrin ; que ses amis seuls le défendaient, et qu’ils ne persua-
quel système verbal chaque verbe s’inscrit. daient personne ; qu’on ne pouvait comprendre qu’il pût / puisses
1. Pensez-vous avoir lu jusqu’au fond de son âme ? quitter ses femmes, ses parents, ses amis, sa patrie, pour aller
2. Quoi ! tu veux qu’on t’épargne et n’as rien épargné !
dans des climats inconnus aux Persans.
3. Vous voulez que je meure avec ce grand courage […].
Phrases extraites de Pierre Corneille, Cinna, 1641.
38
Mes belles années s’étaient passées en voyage, aux ressent. Au contraire, les deux verbes à l’indicatif plus-que-parfait
camps, aux avant-postes ; j’avais apprécié moi-même sont des actions antérieures : elle se rappelle son passé.
les vertus d’une vie rude, l’effet salubre des régions
b. Comment la jalousie de la Princesse transparaît-elle ?
sèches ou glacées. Je décidai de nommer Lucius
Commentez notamment la construction des phrases et les
gouverneur de cette Pannonie 1 où j’avais fait ma
temps utilisés dans votre réponse.
première expérience de chef. […] Ce pays difficile le
changerait de la mollesse romaine ; il apprendrait à La jalousie de la Princesse transparaît dans la manière dont les
mieux connaître ce monde immense que la Ville propositions complétives s’enchaînent : très nombreuses, elles
gouverne et dont elle dépend. Il redoutait ces climats
barbares ; il ne comprenait pas qu’on pût jouir de la vie montrent le trouble ressenti par la Princesse qui revoit son passé
ailleurs qu’à Rome. selon le prisme de la lettre trouvée. L’alternance entre le verbe
Marguerite Yourcenar, Mémoires d’Hadrien, Gallimard, 1951.
« voyait » et le verbe « pensait » ( tous deux répétés deux fois)
1. Pannonie : ancienne région de l’Europe centrale.
indique que les conclusions de la Princesse sont assez hâtives
« J’avais apprécié » est un plus-que-parfait de l’indicatif et fait
puisqu’elles ne sont fondées que sur une lettre. C’est sa jalousie
référence à la jeunesse de l’empereur Hadrien. « Changerait » et
qui s’exprime.
« apprendrait » sont deux conditionnel présent qui évoquent un
potentiel (futur possible dans lequel Lucius apprécierait la Panno-
nie). « Pût » est un subjonctif imparfait. Il indique un irréel (une Améliorer son expression
possibilité inenvisageable aux yeux de Lucius). 6 Oral Racontez à votre camarade une expérience
passée en y insérant une proposition subordonnée d’anté-
riorité, de postériorité et de simultanéité.
b. D’après le choix des temps, qu’espère l’empereur en
envoyant Lucius en Pannonie ? Lucius semble-t-il désireux
de vivre cette expérience ? 7 Écrit En vous inspirant de la situation de la Princesse
de Clèves, imaginez les pensées d’une personne jalouse
Comme le soulignent les temps utilisés, l’empereur souhaite que
après la découverte d’un élément compromettant. Votre
Lucius s’endurcisse en allant en Pannonie et qu’il affronte le texte commencera par « Il souhaitait que… ». Utilisez les
différents systèmes de concordance des temps du passé et
monde pour mieux gouverner son futur empire. Or, Lucius ne
indiquez-les entre parenthèses.
semble pas du tout apprécier cette idée : il craint le climat et
l’inconfort et appréhende de quitter Rome.
5 a. Après avoir lu l’extrait, expliquez pourquoi les verbes
soulignés oscillent entre imparfait et plus-que-parfait de
l’indicatif.
La Princesse de Clèves a pris connaissance d’une lettre galante
qu’elle croit adressée par une autre femme à l’homme qu’elle
aime. Elle éprouve une douleur qu’elle refuse de nommer.
Elle voyait par la lettre que M. de Nemours avait une
galanterie depuis longtemps. Elle trouvait que celle qui
avait écrit cette lettre avait de l’esprit et du mérite : elle
lui paraissait digne d’être aimée ; elle lui trouvait plus
de courage qu’elle ne s’en trouvait à elle-même, et elle
enviait la force qu’elle avait eue de cacher ses senti-
ments à M. de Nemours. Elle voyait, par la fin de la VERS L’ÉPREUVE ORALE DU BAC
lettre, que cette personne se croyait aimée ; elle pensait Analysez le système des temps de la phrase en gras dans
que la discrétion que ce prince lui avait fait paraître, et le texte de l’exercice 4.
dont elle avait été si touchée, n’était peut-être que l’effet
de la passion qu’il avait pour cette autre personne à qui La proposition principale est au passé simple de l’indicatif (« je
il craignait de déplaire ; enfin elle pensait tout ce qui décidai »), qui indique que l’action s’effectue dans le passé. La
pouvait augmenter son affliction et son désespoir.
Madame de La Fayette, La Princesse de Clèves, 1678.
proposition subordonnée circonstancielle de temps introduit
quant à elle un plus-que-parfait de l’indicatif (« j’avais fait ») et
Les actions à l’imparfait ont toutes lieu au moment où elle y
permet d’indiquer un passé dans le passé.
songe : l’héroïne décrit ce qu’elle ressent au moment où elle le
39
Savoir placer l’accent 3. (Quand / Quant) je te dis qu’ils méprisent tout (ce / se)
qui (et / est) étranger, je ne parle que des bagatelles ; car
• a / à : on peut remplacer a par avait.
sur les choses importantes, ils semblent s’être (méfiés /
• -é /-er / -ait : on peut remplacer le verbe par mordu ou mordre.
Ex. Il a porté (mordu) la valise. Il veut m’aider (me mordre). méfier) d’eux-mêmes jusqu’à (ce / se) (dégrader / dégradé).
• ou / où : on peut remplacer ou par ou bien. Extraits tirés de Montesquieu, Lettres persanes, 1721
Savoir ponctuer son texte 4 Reliez ces moitiés de phrases entre elles.
• Ponctuation finale (définit le type de la phrase) : point (.), point où vivaient mes parents
d’exclamation (!), point d’interrogation (?), point de suspension 1. Nous partons • • auparavant.
(…) 2. Tu veux acheter
• Ponctuation intermédiaire cette robe • • à Naples cet été.
– virgule : sépare les termes de même fonction et détache les 3. Je déménage
éléments de la phrase dans la ville • • ou cette écharpe ?
– point-virgule : sépare les propositions
– deux points : établissent un lien logique ou introduisent
4. Il mange
à peine et
• • a l’air malade.
un dialogue
– guillemets : délimitent le discours direct et les citations
5. Il a ri • • sans s’arrêter.
40
41
Reprises nominales Reprises pronominales 1984 . Sept ans plus tard, elle publie un récit similaire : L’Amant
de la Chine du Nord.
• un pronom personnel :
• un nom ou un GN :
Julien, le jeune élève, il, je, lui, le, toi… 3. Julien Sorel est un héros romantique amoureux de Mme de
l’adolescent… • un pronom relatif : qui,
que… Rênal. Son amour pour Mme de Rênal le pousse à commettre
• un nom ou GN
synonyme : le collégien… • un pronom adverbial : d’horribles actes. (pronom démonstratif) Julien Sorel est un héros
• une périphrase : le en, y
garçon qui étudiait… • un pronom possessif : romantique amoureux de Mme de Rênal. Cela le pousse à
le mien, le nôtre, les leurs… commettre d’horribles actes.
Note : D’autres procédés permettent d’éviter les répétitions :
variation des verbes et du lexique, recours à la synonymie…
(s Le lexique, p. 8)
3 Réécrivez les phrases suivantes en remplaçant les
pronoms personnels imprécis par un pronom démonstratif
Repérer plus précis.
1. Le boulanger avait suggéré à son employé de travailler plus
1 Dans les textes suivants, soulignez les reprises des lentement mais il n’était guère convaincu. Le boulanger avait
mots en gras.
suggéré à son employé de travailler plus lentement mais celui-ci
1. Vous faites voir des os quand vous riez, Hélène,
Dont les uns sont entiers et ne sont guère blancs ; n’était guère convaincu.
Les autres, des fragments noirs comme de l’ébène 2. Cet auteur a remporté le prix littéraire face à son concurrent :
Et tous, entiers ou non, cariés et tremblants.
il est heureux. Cet auteur a remporté le prix littéraire face à son
Comme dans la gencive ils ne tiennent qu’à peine
Et que vous éclatez1 à vous rompre les flancs, concurrent : celui-là est heureux.
Non seulement la toux, mais votre seule haleine
Peut les mettre à vos pieds, déchaussés et sanglants.
4 Réécrivez ces phrases en utilisant des périphrases pour
Paul Scarron, Recueil de quelques vers burlesques, 1654.
désigner les mots en gras.
1. Éclatez : riez.
1. Il a visité Rome. Il a visité la ville éternelle.
2. Les curieux événements qui font le sujet de cette chro-
2. Charles de Gaulle appelle à la Résistance. L’homme du juin
nique se sont produits en 194., à Oran. De l’avis général,
ils n’y étaient pas à leur place, sortant un peu de l’ordi- appelle à la Résistance.
naire. À première vue, Oran est, en effet, une ville
3. Le cinéma français compte de très bons réalisateurs.
ordinaire et rien de plus qu’une préfecture française de
la côte algérienne. Le septième art français compte de très bons réalisateurs.
La cité elle-même, on doit l’avouer, est laide. D’aspect
tranquille, il faut quelque temps pour apercevoir ce qui
la rend différente […].
Albert Camus, La Peste, Gallimard 1947. 5 Remplacez les pronoms en gras par des groupes nomi-
naux.
42
Il parut alors une beauté à la cour, qui attira les yeux de tout le 8 Transposez ce texte en dialogue de récit. Variez les
monde, et le lecteur doit croire que c’était une beauté parfaite, verbes introducteurs, sans employer le verbe dire.
puisque la sublime princesse donna de l’admiration dans un Fadinard, sortant de la maison avec le carton, suivi
lieu où la cour de France était si accoutumée à voir de belles d’Anaïs et d’Émile. – Venez, venez, madame… j’ai trouvé
le chapeau… c’est votre salut… votre mari sait tout…
personnes. La jeune noble était de la même maison que le il est sur mes talons… coiffez-vous et partez !… […]
vidame de Chartres, et une des plus grandes héritières de France. Tous trois. – Ah !…
Anaïs. – Ciel !…
Son père était mort jeune et avait laissé la jeune orpheline sous
Émile, regardant dans le carton. – Vide !…
la conduite de madame de Chartres, sa femme [...]. Fadinard, égaré et tenant le carton. – Il y était !… il y
était !… c’est mon vieux Bosco de beau-père qui l’a esca-
moté ! […]
Eugène Labiche, Un chapeau de paille d’Italie, acte V, scène 7, 1851.
« – Venez, venez, madame, s’écria Fadinard en sortant de la
maison et suivi d’Anaïs et d’Émile. J’ai trouvé le chapeau, c’est
6 Corrigez cet extrait de copie d’élève. À l’oral, dites
comment vous lui expliqueriez ses erreurs et comment il votre salut, il est sur mes talons. Coiffez-vous et partez ! ordon-
pourrait progresser. na-t-il.
Cet incipit de L’Amant crée chez le lecteur un horizon d’at- – Ah ! s’exclamèrent les trois ensemble.
tente lié à la rencontre. La rencontre a bien lieu dès l’incipit
– Ciel ! se désespéra Anaïs.
mais ce n’est pas la rencontre que le lecteur attendait. Cette
rencontre est étonnante car tous les éléments de la rencontre – Vide ! poursuivit Émile après avoir regardé dans le carton.
amoureuse étaient présents. Ces éléments sont : un homme, – Il y était, il y était ! répéta Fadinard égaré et tenant le carton.
une femme, une conversation, un éloge de la beauté. C’est mon vieux bosco de beau-père qui l’a escamoté, s’excla-
Cet incipit de L’Amant crée chez le lecteur un horizon d’attente lié ma-t-il. »
au thème de la rencontre amoureuse. Celle-ci a bien lieu dès
l’incipit mais d’une manière qui destabilise le lecteur malgré le
fait que tous les éléments de ce topos sont présents : un homme,
une femme, une conversation, un éloge de la beauté.
Améliorer son expression
9 Oral Évoquez votre film préféré en utilisant le plus
de reprises nominales et pronominales possible pour
7 Dans les extraits suivants, certains verbes ont un sens désigner les personnages et leur univers. N’employez aucun
vague et sont utilisés trop souvent : être, avoir et faire. verbe imprécis.
Remplacez-les par un verbe de sens plus précis.
10 Écrit Décrivez un combat entre deux personnages.
L’homme en deuil est au centre de ce poème. Il est vraiment
Variez les reprises nominales et pronominales pour désigner
triste. Sa posture physique fait penser à celle d’un homme les adversaires, ainsi que les verbes.
mélancolique. Il a le dos courbé et il a les mains croisées. Il
a fait plusieurs kilomètres avant d’atteindre la tombe de sa
fille. La veille, il avait fait une promesse à sa fille, celle de
se recueillir sur sa tombe.
L’homme en deuil constitue le sujet de ce poème. Il semble vrai-
ment triste. Sa posture physique évoque celle d’un homme
mélancolique. Il dispose d’un dos courbé et de mains croisées. Il
a parcouru plusieurs kilomètres avant d’atteindre la tombe de sa
fille. La veille, il avait promis à sa fille d’aller se recueillir sur sa
tombe.
43
44
5 a. Lisez le texte ci-dessous et précisez le genre de ce Notre héros, fort humain, se donnait toutes les peines
roman. Justifiez votre réponse. du monde pour que son cheval ne mît les pieds sur
aucun habit rouge. L’escorte s’arrêta ; Fabrice qui ne
Le marquis de Valmont répond à son amie, la marquise de
Merteuil, qui l’a mis au défi de séduire une jeune aristocrate. faisait pas assez d’attention à son devoir de soldat,
galopait toujours en regardant un malheureux blessé.
Lettre V
Stendhal, La Chartreuse de Parme, 1839.
Du Vicomte de Valmont à la Marquise de Merteuil
1. Hussards : soldats d’un corps de cavalerie légère.
À Paris
[…] Je vais vous confier le plus grand projet que j’aie Le narrateur commente l’action : il porte un jugement ironique
jamais formé. Que me proposez-vous ? de séduire une
sur Fabrice = l’antiphrase « notre héros ».
jeune fille qui n’a rien vu, ne connaît rien ; qui, pour
ainsi dire, me serait livrée sans défense ; qu’un premier b. Quel point de vue est adopté ? Surlignez les éléments qui
hommage ne manquera pas d’enivrer, et que la curiosité vous permettent de répondre.
mènera peut-être plus vite que l’amour. Vingt autres Le point de vue est interne, à partir du regard de Fabrice sur la
peuvent y réussir comme moi. Il n’en est pas ainsi de
l’entreprise qui m’occupe ; son succès m’assure autant scène (voir les verbes de pensée).
de gloire que de plaisir. […] c. Barrez le champ lexical de la bataille (tonalité épique).
Vous connaissez la présidente Tourvel1, sa dévotion, son Fabrice comprend-il les enjeux de la bataille ?
amour conjugal, ses principes austères. Voilà ce que
j’attaque ; voilà l’ennemi digne de moi ; voilà le but où
L’attention de Fabrice se concentre sur des détails ; il ne comprend
je prétends atteindre […]. pas les enjeux de la bataille de Waterloo.
Du Château de... 5 août 17**. d. Grâce aux observations que vous avez formulées ci-
Pierre Choderlos de Laclos, Les Liaisons dangereuses, 1782. dessus, expliquez en quoi le regard du narrateur sur Fabrice
1. Ce personnage est présenté au lecteur comme une femme extrême- est ironique. (s Les principales tonalités, p. 127)
ment vertueuse.
Le narrateur pose un regard ironique sur Fabrice, plus occupé à
Il s’agit d’un roman épistolaire, comme l’attestent l’en-tête et la se boucher les oreilles, ou à ne pas écraser les cadavres qu’à
date. s’illustrer par sa bravoure sur le champ de bataille.
b. Surlignez le champ lexical de la guerre. Quelle conception
de l’amour le marquis développe-t-il ? 7 Dans ce texte, le personnage de Charles Bovary est
Valmont considère que l’amour est un rapport de force dans lequel caractérisé par un objet : lequel ? Surlignez les caractérisa-
tions de cet objet qui s’appliquent aussi à l’homme. Quel
l’un l’emporte et finit par terrasser l’autre. portrait physique et psychologique cet objet suggère-t-il ?
c. Quel procédé d’insistance permet d’exprimer son arro- C’était une de ces coiffures d’ordre composite, où l’on
gance ?
retrouve les éléments du bonnet à poil, du chapska, du
Son arrogance s’exprime dans l’anaphore de « voilà » qui présente chapeau rond, de la casquette de loutre et du bonnet de
coton, une de ces pauvres choses, enfin, dont la laideur
l’objet de sa conquête.
muette a des profondeurs d’expression comme le visage
d’un imbécile.
6 a. Lisez le texte ci-dessous. Soulignez les phrases dans
Gustave Flaubert, Madame Bovary, 1857.
lesquelles le narrateur intervient. Quel jugement porte-t-il
sur Fabrice ? Charles Bovary est caractérisé par son chapeau, informe, comme
Fabrice rêve de devenir un héros. L’événement historique de la
bataille de Waterloo (juin 1815) se présente à lui, mais il ne
lui. Cette description dévalorisante de la casquette renvoie, par
comprend pas son importance. métonymie, à Charles Bovary.
Nous avouerons que notre héros était fort peu héros en
ce moment. Toutefois, la peur ne venait chez lui qu’en
seconde ligne ; il était surtout scandalisé de ce bruit qui
lui faisait mal aux oreilles. L’escorte prit le galop ; on
traversait une grande pièce de terre labourée, située au
delà du canal, et ce champ était jonché de cadavres. ACTIVITÉS D’APPROPRIATION
– Les habits rouges ! les habits rouges ! criaient avec
Oral Lisez à voix haute la lettre du marquis (exercice 5)
joie les hussards1 de l’escorte, et d’abord Fabrice ne comme si vous en étiez l’auteur(e). Quel ton avez-vous
comprenait pas ; enfin il remarqua qu’en effet presque adopté ? Pourquoi ?
tous les cadavres étaient vêtus de rouge. Une circons-
tance lui donna un frisson d’horreur ; il remarqua que Écrit Choisissez un personnage célèbre de la littérature
beaucoup de ces malheureux habits rouges vivaient (Dom Juan, Cyrano de Bergerac, Shéhérazade…) puis rédi-
encore ; ils criaient évidemment pour demander du gez en vingt lignes la description d’un objet emblématique
secours, et personne ne s’arrêtait pour leur en donner. de ce personnage et qui constituerait son portrait.
45
Découvrir
1 Parmi les extraits suivants, identifiez ceux qui renvoient Analyser et interpréter
au récit engagé, au roman s’inspirant de l’Histoire récente
ou au récit comportant une analyse sociologique du réel. 3 a. Observez le paratexte de ces extraits de La Peste : à
Justifiez votre réponse.
quelle peste métaphorique le titre renvoie-t-il ?
TEXTE 1 Annie propose à Hamid de retourner en Algérie, où ils
TEXTE 1 Voici l’incipit du roman.
sont nés à la fin des années 1950.
Les curieux événements qui font le sujet de cette chro-
– Tu ne veux pas venir ? demande-t-elle soudain, déjà
nique se sont produits en 194., à Oran. De l’avis général,
enchantée par son idée.
ils n’y étaient pas à leur place, sortant un peu de l’or-
Il secoue la tête en souriant :
dinaire. À première vue, Oran est, en effet, une ville
– Je ne crois pas qu’ils veuillent de moi.
ordinaire et rien de plus qu’une préfecture française de
– Tu n’en sais rien.
la côte algérienne.
– Un pays qui t’a chassé n’est plus ton pays.
– Ils ne nous ont pas chassés, Hamid. On est partis. Nos TEXTE 2 Cet extrait se situe à la fin du roman.
parents sont partis parce qu’ils avaient peur. Cette chronique touche à sa fin. Il est temps que le
Alice Zeniter, L’Art de perdre, Flammarion, 2017. docteur Bernard Rieux avoue qu’il en est l’auteur. Mais
avant d’en retracer les derniers événements, il voudrait
Récit s’inspirant de l’Histoire récente. Référence à l’Algérie, au au moins justifier son intervention et faire comprendre
prénom à consonnance algérienne, exil des populations fuyant la qu’il ait tenu à prendre le ton du témoin objectif.
Pendant toute la durée de la peste, son métier l’a mis à
guerre. même de voir la plupart de ses concitoyens, et de
TEXTE 2 La plénitude des femmes mariées. Plus le temps
recueillir leur sentiment. Il était donc bien placé pour
de s’interroger, couper stupidement les cheveux en rapporter ce qu’il avait vu et entendu.
Extraits tirés d’Albert Camus, La Peste, Gallimard, 1947.
quatre, le réel c’est ça, un homme, et qui bouffe, pas
deux yaourts et un thé, il ne s’agit plus d’être une
Cette peste renvoie au nazisme.
braque1. Alors, jour après jour, de petits pois cramés en
quiche trop salée, sans joie, je me suis efforcée d’être la b. Cherchez ce que signifie le mot « chronique ». Selon vous,
nourricière, sans me plaindre. « Tu sais, je préfère pourquoi le terme est-il employé ici ?
manger à la maison plutôt qu’au restau U, c’est bien Une chronique est un recueil de faits réels historiques, recueillis
meilleur ! » Sincère, et il croyait me faire un plaisir fou.
Moi je me sentais couler. chronologiquement. Le narrateur n’appartient pas à l’histoire.
Annie Ernaux, La Femme gelée, Gallimard, 1981. Ce genre de texte implique une certaine objectivité. Dans le
1. Braque : stupide, écervelée.
texte 2, le narrateur appartient à l’histoire : « Il est temps que le
46
5 Expliquez pourquoi on peut considérer que ce texte La première phrase renvoie à celle de Camus et le titre de l’œuvre
présente certaines caractéristiques du Nouveau Roman. comporte le nom du personnage principal de Camus. L’expression
Il me semble que Tatiana m’a rapporté aussi des propos, « une histoire qui remonte à plus d’un demi-siècle » y fait référence.
beaucoup, des bruits aussi qui ont couru à S. Tahla au
moment du mariage de Lol V. Stein. Elle aurait déjà été
enceinte de sa première fille ? Je me souviens mal, ils
font une rumeur, au loin, en ce moment, je ne les
distingue plus des récits de Tatiana. En ce moment, moi
b. Selon vous, pour quelle raison le narrateur souhaite-t-il
seul de tous ces faussaires, je sais : je ne sais rien. Ce
raconter à nouveau cette histoire ?
fut là ma première découverte à son propos : ne rien
savoir de Lol était la connaître déjà. Il veut changer de point de vue et restituer une identité à « l’illet-
Marguerite Duras, Le Ravissement de Lol V. Stein, Gallimard, 1964. tré » qui a été tué.
La narration est conduite au présent. Le narrateur ignore tout de
son personnage ; la suite de l’histoire de Lol est lacunaire (est-elle
enceinte ?).
47
Date de publication
Les personnages
4 Quelles relations entretiennent les personnages
entre eux ?
Le contexte
1 Dans quel contexte l’œuvre s’inscrit-elle ?
Principaux éléments de la biographie de l’auteur(e)
Contexte historique
L’intrigue
2 Proposez dix mots pour résumer l’œuvre que vous
avez lue. À partir de cette liste, rédigez un court résumé
de l’intrigue.
48
49
Découverte Guerres de
de l’Amérique religion
1492 1562-1598
Art gothique
Humanisme
Baroque
Autobiographie
À quel type correspond le personnage principal du récit
Autofiction que vous avez étudié en classe ? Quelle évolution suit-il ?
RÉCIT DE VIE Biographie
Mémoires
Récit de voyage
Nouvelle
RÉCIT BREF
Conte
Romantisme
Réalisme
Lumières Naturalisme
Libertinage Surréalisme
Nouveau Roman
1600 1700 1800 1900 2000
1678
Madame
de La Fayette
La Princesse de Clèves
La narration La description
POINT DE VUE Portrait
THÈME
Paysage
Interne Externe Omniscient Scène
Valorisant
DÉROULEMENT DU RÉCIT
REGARD
Dévalorisant
PORTÉ
Objectif
Chronologique Retours Anticipation
en arrière (prolepses)
(analepses)
Poétique
Quel point de vue est adopté dans le récit étudié en FONCTION Effet de réel
classe ? Le narrateur participe-t-il ou non à l’histoire ? Symbolique
Sélectionnez une description rencontrée lors de vos
lectures. Donnez son thème et sa fonction.
51
Drame bourgeois
1 Voici des exemples de didascalies initiales. En vous
aidant du statut des personnages, des titres et des dates,
déterminez les genres théâtraux dont il s’agit (comédie •
tragédie • vaudeville). TEXTE 2 Le Curé, à Julie. – Ainsi mon enfant, je ne puis
désapprouver votre résolution, le monde a ses peines, la
Le vieil Horace, chevalier romain. retraite1 est plus douce pour les âmes véritablement
Horace, son fils. religieuses ; mais est-il bien vrai que ce soit
Curiace, gentilhomme d’Albe, amant de Camille. volontairement ?
Valère, chevalier romain, amoureux de Camille. Julie, dans le délire. – Oui, Monsieur, n’en doutez pas.
Sabine, femme d’Horace et sœur de Curiace. Oui, je vais renoncer volontairement à tout ce qui m’est
Camille, amante de Curiace et sœur d’Horace. cher au monde.
Pierre Corneille, Horace, 1640. Olympe de Gouges, Le Couvent ou Les vœux forcés,
acte III, scène 12, 1790.
Tragédie 1. Julie a décidé de se retirer au couvent.
Mélodrame
La Grange, Du Croisy, amants rebutés . 1
Gorgibus, bon bourgeois.
Madelon, fille de Gorgibus, précieuse ridicule. TEXTE 3 Le salon de Danaé dans le palais du roi, à Madrid.
Cathos, nièce de Gorgibus, précieuse ridicule. Ameublement magnifique dans le goût demi-flamand
Molière, Les Précieuses ridicules, 1659. du temps de Philippe IV. […] Don Salluste est vêtu de
1. Rebutés : repoussés, rejetés. velours noir, costume de cour du temps de Charles II. La
toison d’or au cou. Par-dessus l’habillement noir, un
Comédie riche manteau de velours clair, brodé d’or et doublé de
satin noir. Épée à grande coquille. Chapeau à plumes
blanches. Gudiel est en noir, épée au côté. Ruy Blas est
La Brige en livrée1. Haut-de-chausses et juste-au-corps bruns.
Saumâtre Surtout galonné, rouge et or. Tête nue. Sans épée.
Hortense Victor Hugo, Ruy Blas, acte I, 1838.
Georges Courteline, Hortense, couche-toi !, 1897. 1. Livrée : tenue des valets.
52
Analyser et interpréter Cet extrait repose sur un aprté comme nous le montre la didas-
calie « bas à Arlequin ».
3 a. Après avoir lu ce résumé de la pièce Lorenzaccio
(1834) d’Alfred de Musset, soulignez les phrases correspon-
dant à la scène d’exposition ; surlignez le nœud de l’action
et barrez les obstacles que rencontrent les personnages.
TEXTE 2 Don Rodrigue
Résumé de Lorenzaccio : Que je sens de rudes combats !
À Florence, Lorenzaccio appartient à une famille républicaine, Contre mon propre honneur mon amour s’intéresse :
les Strozzi, opposée au duc Alexandre de Médicis. Pourtant, Il faut venger un père et perdre une maîtresse ;
Lorenzaccio se présente comme ami du duc et, ensemble, ils L’un m’anime le cœur, l’autre retient mon bras.
enlèvent une jeune bourgeoise, puis ruinent sa réputation Réduit au triste choix, ou de trahir ma flamme,
(Acte I, scène 1). C’est ce que fait aussi un proche du duc, Julien Ou de vivre en infâme,
Salviati, qui salit l’honneur de Louise Strozzi… Philippe Strozzi, Des deux côtés mon mal est infini.
le patriarche de cette famille, se plaint de la débauche des puis- Ô Dieu ! l’étrange peine !
sants qui déshonorent les femmes de sa famille (Acte II, Faut-il laisser un affront impuni ?
scène 1); un de ses enfants, Pierre Strozzi, promet de le venger, Faut-il punir le père de Chimène ?
blesse Julien Salviati qui meurt aux pieds du duc. Il somme Pierre Corneille, Le Cid, acte I, scène 6, 1637.
Lorenzaccio de choisir son camp ; Lorenzaccio accepte de le
rejoindre (Acte 4). Lorenzaccio informe Philippe Strozzi de son Nous sommes face à un personnage seul en scène qui énonce à
intention de tuer le duc qu’il fréquentait pour mieux l’approcher
(Acte III, 4 janvier 1535). Les Strozzi sont arrêtés sur ordre du haute voix une réflexion personnelle (« Il faut venger un père » ;
duc, Louise meurt empoisonnée (scène 7). Lorenzaccio assas- « Faut-il »). Il s’agit donc d’un monologue.
sine le duc (Acte V, scène 2). Pourtant, un autre duc est
proclamé, le duc de Côme, proche du précédent : il n’y aura pas
de révolution républicaine, le meurtre d’Alexandre de Médicis b. Quel est l’effet visé par un monologue ou un aparté ?
a été vain (scène 5). Lorenzaccio est exilé à Venise : désillu-
sionné, il se fait assassiner en pleine rue par la foule qu’il Il s’agit de faire rire (texte 1) ou d’instruire (texte 2) le spectateur.
défendait (scène 8). Toutes les répliques (tirade, monologues, …) relèvent de la double
b. Déterminez de quel genre de pièce il s’agit en justifiant énonciation. Il s’agit de construire une connivence avec les spec-
votre réponse.
tateurs afin de produire du comique, d’instruire le public…
Il s’agit d’un drame romantique. La multiplicité des lieux et des
actions et le fait que le principe de bienséance ne soit pas respecté
(assassinat) nous incite à le penser.
4 a. Dans les extraits ci-dessous, précisez avec quel indice
vous distinguez un monologue d’un aparté.
TEXTE 1 Afin de rencontrer sa promise, Dorante demande à son
valet Arlequin de temporairement intervertir leurs rôles :
Dorante, le maître, devient valet, et Arlequin, le valet, devient
le maître de Dorante. Arlequin profite alors de la situation.
Dorante. – Monsieur, pourrais-je vous entretenir un ACTIVITÉS D’APPROPRIATION
moment ?
A rlequin . – Non : maudite soit la valetaille1 qui ne Oral Par groupe de trois, jouez la scène du Jeu de l’amour
saurait nous laisser en repos ! et du hasard de Marivaux (exercice 4). Vous veillerez à
Lisette. – Voyez ce qu’il nous veut, Monsieur.
mettre en valeur l’inversion des rôles maître-valet. Utili-
sez un objet pour symboliser cette inversion.
Dorante. – Je n’ai qu’un mot à vous dire.
Arlequin. – Madame, s’il en dit deux, son congé sera le Écrit Dans les tragédies du xviie siècle, quelles solutions
troisième. Voyons. peut envisager un(e) metteur(-euse) en scène contempo-
Dorante, bas à Arlequin. – Viens donc, impertinent. rain(e) pour représenter la mort d’un personnage malgré
Arlequin, bas à Dorante. – Ce sont des injures, et non la règle de bienséance ? Rédigez un paragraphe d’une
pas des mots, cela … (à Lisette.) Ma Reine, excusez. dizaine de lignes où vous envisagerez les choix possibles à
Marivaux, Le Jeu de l’amour et du hasard, acte II, scène 4, 1730. partir de l’exemple de la mort d’Hippolyte (Phèdre, V, 6) ou
1. Valetaille : ensemble de valets d’une maison (mot péjoratif). d’un autre extrait étudié en classe.
53
Découvrir Le temps,
Chaque jour,
Me disait-elle
1 a. Cet extrait se situe à la fin de la pièce En attendant Ne passait vraiment pas vite. C’était comme un supplice
Godot de Samuel Beckett. Godot est-il arrivé ? Aidez-vous Une souffrance
du titre pour répondre. Une souffrance de tous les jours...
Les personnages attendent, depuis le début de la pièce, un Joël Pommerat, Les Marchands, scène 2, Actes sud, 2006.
certain « Godot ».
Le texte ne se présente pas avec la disposition typographique
Vladimir. – On se pendra demain. (Un temps.) À moins
que Godot ne vienne. habituelle du théâtre. Il aborde le problème du chômage : le
Estragon. – Et s’il vient ? discours indirect dépossède le personnage de sa parole, souli-
Vladimir. – Nous serons sauvés.
Vladimir enlève son chapeau – celui de Lucky – regarde
gnant ainsi sa misère. Une grande tristesse se dégage de cet
dedans, y passe la main, le secoue, le remet. extrait.
Estragon. – Alors, on y va ?
Vladimir. – Relève ton pantalon.
Estragon. – Que j’enlève mon pantalon ? Analyser et interpréter
Vladimir. – RE-lève ton pantalon.
Estragon. – C’est vrai. 3 ANALYSE D’IMAGE Observez la photographie de la pièce
Il relève son pantalon. Silence. de Joël Pommerat Les Marchands, ci-contre. En quoi la
Vladimir. – Alors, on y va ? scénographie adoptée accentue-t-elle la tonalité de l’extrait
Estragon. – Allons-y. (exercice 2) ? Pour répondre, appuyez-vous sur la scénogra-
Ils ne bougent pas. phie (manière dont la scène est agencée) : la lumière, les
Samuel Beckett, En attendant Godot, éditions de Minuit, 1952. objets et l’occupation de l’espace par le personnage.
Le décor est minimaliste, ce qui exprime un grand dénuement.
Godot n’est pas arrivé : les deux personnages semblent l’avoir
La lumière pâle, et le rideau gris fermant la scène confèrent à ce
attendu durant tout le temps de la pièce.
décor une ambiance de désolation. Le seul objet est une télévision
b. Quelles répliques et quelles didascalies montrent que
l’intrigue n’a pas avancé ? devant laquelle le personnage tente d’oublier le temps qui passe
Les deux dernières répliques sont contredites par la didascalie (elle est sans occupation, sans travail). Le personnage semble
finale : « ils ne bougent pas ». minuscule dans ce décor, comme broyé par l’espace.
54
b. Pourquoi peut-on qualifier les personnages de « coquilles Écrit Imaginez une programmation : responsable d’un
vides » ? théâtre, on vous demande de choisir une tragédie et une
comédie à destination d’un public de lycéens. Quelles sont
Les personnages sont des « coquilles vides » car ils sont réduits les deux pièces que vous programmeriez ? Sur feuille libre,
à leur genre : la dame / le monsieur. rédigez un texte de dix lignes, s’adressant à des lycéens
de première, en justifiant la pertinence de vos choix.
55
Dramaturge
3 Imaginez que vous êtes le dramaturge de la pièce que
Date vous lisez actuellement : présentez-la en cinq lignes.
Le contexte
1 Dans quel contexte l’œuvre s’inscrit-elle ?
4 ORAL En groupe, attribuez-vous chacun un person-
Principaux éléments de la biographie de l’auteur(e) nage de la pièce que vous lisez actuellement. Puis,
racontez la pièce du point de vue du personnage que vous
avez choisi. Confrontez vos répliques.
Les personnages
5 Choisissez un personnage dans la pièce que vous avez
lue. À la manière du portrait chinois, rédigez une devi-
Contexte littéraire nette qui permettra à vos camarades de trouver quel
personnage vous êtes. Vous pouvez commencer par : « Je
suis celui / celle qui… ». Utilisez le plus de périphrases
possible pour maintenir le mystère sur votre identité.
Contexte historique
56
57
Règne de Révolution
Louis XIV française
1643-1715 1789
Baroque
Classicisme
Lumières
Romantisme
Naturalisme Absurde
Théâtre engagé
1900 2000
1830
Victor Hugo
Hernani
Aparté Conflit
Quiproquo
LA DOUBLE Monologue
SITUATIONS
ÉNONCIATION Quiproquo THÉÂTRALES
Coup de théâtre
Dilemme
Dans la pièce que vous avez étudiée en classe,
observez les types de répliques majoritairement
utilisées. Quel impact cette répartition a-t-elle sur Vous avez pu assister à des représentations
le rythme de la pièce ? théâtrales, ou en visionner en classe, laquelle vous
a paru la plus intéressante et pourquoi ?
59
Mémo
Des thèmes poétiques nouveaux
• En rupture avec la poésie classique, les poètes, à partir
du xixe siècle, introduisent des thèmes nouveaux, par
exemple la nature comme reflet de l’état d’âme du poète
chez les romantiques, ou la ville moderne chez les symbo-
listes. L’idée qu’il y aurait des sujets poétiques et d’autres
qui ne le sont pas est peu à peu remise en question. Pour les
poètes modernes, même le laid et le banal peuvent être
transfigurés par le langage poétique.
60
3 a. Lisez le poème en prose ci-dessous. Le sujet choisi Ce poème exploite le topos poétique du carpe diem (« cueille le
par Francis Ponge vous paraît-il commun ou original ? Pour- jour », en latin, invitation à profiter du moment présent), qu’on
quoi ?
trouve par exemple chez Ronsard, dans des poèmes comme
L’huître, de la grosseur d’un galet moyen, est d’une
« Mignonne, allons voir si la rose… ».
apparence plus rugueuse, d’une couleur moins unie,
brillamment blanchâtre. C’est un monde opiniâtrement1 b. Par quels procédés Raymond Queneau revitalise-t-il ce
clos. Pourtant on peut l’ouvrir : il faut alors la tenir au topos poétique ?
creux d’un torchon, se servir d’un couteau ébréché et Raymond Queneau s’approprie ce topos en l’associant à une écri-
peu franc, s’y reprendre à plusieurs fois. Les doigts
curieux s’y coupent, s’y cassent les ongles : c’est un ture poétique moderne et ludique. Il introduit ainsi dans le poème
travail grossier. Les coups qu’on lui porte marquent son des éléments propres au langage oral, comme la liaison entre
enveloppe de ronds blancs, d’une sorte de halo.
« des » et « amours », matérialisée par le « z » (« saison des za »),
À l’intérieur l’on trouve tout un monde, à boire et à
manger : sous un firmament2 (à proprement parler) de et des tournures familières (« ce que tu te goures »), qui bous-
nacre, les cieux d’en-dessus s’affaissent sur les cieux culent les habitudes du lecteur (de 1948).
d’en-dessous, pour ne plus former qu’une mare, un
sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue à l’odeur c. Quelle tonalité ces procédés produisent-ils ? (s Les prin-
et à la vue, frangé d’une dentelle noirâtre sur les bords. cipales tonalités, p.127)
Parfois très rare une formule perle à leur gosier de Ces procédés, ainsi que les références évidentes au célèbre poème
nacre, d’où l’on trouve aussitôt à s’orner.
de Ronsard, « Mignonne, allons voir si la rose… », dont Queneau
Francis Ponge, « L’huître », Le Parti pris des choses, Gallimard, 1942.
1. Opiniâtrement : avec obstination, entêtement. reprend nombre d’éléments (l’adresse à la jeune fille, le motif de
2. Firmament : voûte céleste.
la rose, la répétition « allons cueille cueille », qui rappelle le vers
Le sujet choisi par Francis Ponge est original, car il s’agit non « Cueillez, cueillez votre jeunesse »), donnent à ce poème une
seulement d’un aliment (ce qui est déjà peu commun), mais en tonalité comique, humoristique, voire légèrement parodique.
plus d’un mollusque dont l’aspect est souvent jugé repoussant.
b. Surlignez, dans le texte, deux images par lesquelles le
poète fait de l’huître un objet poétique.
ACTIVITÉS D’APPROPRIATION
4 a. Lisez l’extrait ci-dessous. Raymond Queneau exploite
Oral Lisez à voix haute la première strophe (v. 1 à 12)
ici le topos du carpe diem : surlignez dans le poème les vers
du poème de Raymond Queneau (exercice 4) : comment
dans lesquels ce topos est clairement formulé.
cette lecture à voix haute peut-elle aider à comprendre le
Si tu t’imagines poème ? Vous justifierez votre réponse en vous appuyant
si tu t’imagines sur des éléments précis.
fillette fillette Écrit Sur feuille libre, écrivez un poème en prose sur un
si tu t’imagines objet du quotidien, et donnez-lui un titre. Vous porterez
xa va xa va xa une attention particulière au rythme et aux sonorités dans
va durer toujours votre texte, qui devra également comporter au moins trois
la saison des za images (comparaison / métaphore).
61
sés par les poètes. Cette forme rappelle le sonnet (2 quatrains suivis de 2 tercets),
b. Réécrivez les deux premiers vers du poème et notez par mais l’ordre des strophes est modifié : il s’agit d’un sonnet inversé.
un signe (//), où se trouve la césure (coupe située dans
l’alexandrin, à la moitié du vers) de chaque alexandrin.
c. Dans la poésie classique, le décasyllabe est césuré 4//6
C’est horrible ! oui, brigand //, jacobin, malandrin, ou 6//4. Observez, dans ce poème en décasyllabes, à quel
J’ai disloqué ce grand // niais d’alexandrin ; endroit Paul Verlaine place la césure.
c. Comparez le rythme de ces deux premiers vers : que Verlaine césure le vers à l’hémistiche (5//5), privilégiant ainsi le
remarquez-vous ? rythme impair, très peu représenté dans la poésie classique et
Le rythme du v. 1 respecte la césure, tandis que le v. 2, sans la qu’il affectionne particulièrement.
62
d. En vous appuyant sur vos réponses aux questions précé- 5 a. Après avoir lu ce poème, essayez de définir ce qu’est
dentes, que pouvez-vous déduire sur le rapport de Paul
un « calligramme ».
Verlaine aux règles de la poésie traditionnelle ?
Verlaine s’approprie des formes et des vers poétiques tradition-
nelles (le sonnet, le décasyllabe), qu’il modifie pour les faire
siennes, afin de servir de son esthétique.
63
Le contexte
1 Dans quel contexte l’œuvre s’inscrit-elle ?
Principaux éléments de la biographie de l’auteur(e)
Topos choisi :
64
les procédés qui permettent de lui rendre à nouveau un 8 Repérez et analysez une assonance et une
caractère original pour le lecteur. allitération dans le recueil de poèmes que vous avez
lu. (s Les figures de style, p. 124)
Assonance :
Allitération :
65
Romantisme
Symbolisme
Parnasse
1800 1900
1824
Marceline
Desbordes-Valmore
Élégies et poésies nouvelles
Tend vers la prose Choisissez, parmi les poèmes que vous avez lus, une
forme poétique que vous avez particulièrement aimée,
Relevez, dans le recueil de poèmes que vous avez lu, un et expliquez pourquoi.
procédé par lequel le poète bouscule ou renouvelle la
versification classique.
66
Dadaïsme
Surréalisme
OuLiPo 2000 2020
Repérez, dans le recueil de poèmes que vous avez lu, Quelle(s) est (sont) la (les) principale(s) tonalité(s)
un thème ou un motif, et expliquez en quoi le poète le du recueil de poèmes que vous avez lu ? Notez les
traite d’une manière nouvelle, originale. références de deux ou trois poèmes relevant de cette
(ces) tonalité(s).
TEXTE 3 Il
ne faut pas un grand art, une éloquence bien
rale, ils désignent les êtres humains dans leur ensemble.
recherchée, pour prouver que des Chrétiens doivent se c. Quelles caractéristiques rendent les maximes particuliè-
tolérer les uns les autres. Je vais plus loin ; je vous dis, rement frappantes et faciles à retenir ?
qu’il faut regarder tous les hommes comme nos frères.
Quoi ! mon frère le Turc ? mon frère le Chinois ? le Juif ? Les maximes sont faciles à mémoriser car elles reposent sur des
le Siamois ? Oui, sans doute ; ne sommes-nous pas tous formulations brèves, concises. Elles ont également recours à des
enfants du même père, et créatures du même Dieu ?
figures de style comme le parallélisme (« que les hommes sont
vaillants et que les femmes sont chastes ») ou la répétition (« plus
Paratextes :
A. Joachim Du Bellay, Défense et illustration de la langue habile que le plus habile homme », « La durée de nos passions…
française, 1549. la durée de notre vie ») qui les structurent de manière à la fois
B. Voltaire, Traité sur la tolérance, 1763.
C. Érasme, De l’éducation des enfants, 1529. simple et marquante.
68
Analyser et interpréter Il s’informa s’il y avait des prisons, et on lui dit que non.
Ce qui le surprit davantage, et qui lui fit le plus de
plaisir, ce fut le palais des sciences, dans lequel il vit
3 a. Lisez le texte ci-dessous. Quel verbe montre, dès la une galerie de deux mille pas1, toute pleine d’instru-
première ligne, qu’il s’agit d’un texte d’idées ? Surlignez-le. ments de mathématique et de physique.
Voltaire, Candide, chapitre 18, 1759.
Pour ce coup1, je ne voudrais rien sinon entendre2 comme
1. Deux mille pas : 1 500 mètres (environ).
il se peut faire que tant d’hommes, tant de bourgs, tant
de villes, tant de nations endurent quelquefois un tyran3
b. Quelles caractéristiques de la société décrite en font une
seul, qui n’a puissance que celle qu’ils lui donnent ; qui société idéale ?
n’a pouvoir de leur nuire, sinon qu’ils ont pouvoir de
l’endurer ; qui ne saurait leur faire mal aucun, sinon La société décrite est idéale car il y règne une parfaite paix sociale
lorsqu’ils aiment mieux le souffrir4 que lui contredire. (l’absence de prison signale l’absence de crime). De plus, la magni-
Grand’chose certes, et toutefois si commune qu’il s’en
faut de tant plus douloir5 et moins s’ébahir6 voir un
ficence du « palais des sciences » montre qu’elle accorde une
million de millions d’hommes servir misérablement, place importante au savoir, et en particulier à la connaissance
ayant le col sous le joug7, non pas contraints par une
scientifique.
plus grande force, mais aucunement 8 (ce semble)
enchantés et charmés9 par le nom seul d’un, duquel ils
ne doivent ni craindre la puissance, puisqu’il est seul,
ni aimer les qualités, puisqu’il est en leur endroit 10
inhumain et sauvage. c. À votre avis, quelle est l’intention de Voltaire en écrivant
Étienne de La Boétie, Discours de la servitude volontaire,
cette utopie ?
1576 (posth.).
La fonction de l’utopie est de faire ressortir, par contraste, les
1. Pour ce coup : pour l’instant.
2. Entendre : comprendre. défauts de la société réelle dans laquelle vit l’auteur, la France du
3. Tyran : roi, prince, monarque.
4. Souffrir : supporter, endurer. xviii siècle.
5. Douloir : éprouver de la douleur.
6. S’ébahir : s’étonner.
7. Ayant le col sous le joug : asservis, dominés.
8. Aucunement : quelque peu.
9. Enchantés et charmés : comme s’ils étaient envoûtés par un
enchantement ou un sort magiques.
10. En leur endroit : à leur égard.
ACTIVITÉS D’APPROPRIATION
b. Reformulez, dans une interrogation, la question posée
Oral Choisissez, parmi les textes d’idées lus/étudiés en
par Étienne de La Boétie.
classe, ou dans une œuvre (du xvie au xviiie siècle) rele-
Comment tout un peuple peut-il accepter de subir la tyrannie d’un vant de la littérature d’idées, un texte qui vous plaît
particulièrement (par son sujet, la thèse qu’il développe,
seul homme, et d’être soumis à lui ?
la qualité de son argumentation…). Entraînez-vous à le
lire à voix haute, en essayant de le rendre, par votre
lecture, le plus convaincant possible.
Écrit Dans un texte d’une vingtaine de lignes décrivez
un lieu utopique et une société idéale.
69
70
cette lettre, Rica traite de divers sujets, dont la puissance du Le Comte. – Tu ne dis pas tout. Je me souviens qu’à mon
roi de France. service tu étais un assez mauvais sujet4.
D’ailleurs ce roi est un grand magicien : il exerce son Figaro. – Eh mon Dieu, Monseigneur, c’est qu’on veut
empire sur l’esprit même de ses sujets ; il les fait penser que le pauvre soit sans défaut.
comme il veut. […] Il va même jusqu’à leur faire croire Le Comte. – Paresseux, dérangé5…
qu’il les guérit de toutes sortes de maux en les touchant1, Figaro. – Aux vertus qu’on exige dans un domestique,
tant est grande la force et la puissance qu’il a sur les Votre Excellence connaît-elle beaucoup de maîtres qui
esprits. Ce que je te dis de ce prince ne doit pas t’éton- fussent dignes d’être valets ?
ner : il y a un autre magicien, plus fort que lui, qui n’est Beaumarchais, Le Barbier de Séville, acte I, scène 2, 1775.
pas moins maître de son esprit qu’il l’est lui-même de 1. Nom traditionnellement donné à la femme aimée en poésie.
2. De ma façon : dont j’étais l’auteur.
celui des autres. Ce magicien s’appelle le Pape. Tantôt 3. Et tu n’essayas pas de lui expliquer…
il lui2 fait croire que trois ne sont qu’un3, que le pain 4. Mauvais sujet : mauvais garçon, voyou.
qu’on mange n’est pas du pain, ou que le vin qu’on boit 5. Dérangé : qui n’est pas rangé, qui mène une vie déréglée.
n’est pas du vin4, et mille autres choses de cette espèce.
Montesquieu, Lettres persanes, lettre XXIV, 1721. Figaro parle au nom de tous les « domestiques », voire plus
1. Allusion au pouvoir de guérison attribué aux rois de France. largement des gens du peuple, comme le montre l’emploi du
2. Lui : à son esprit.
3. Référence au dogme catholique de la Sainte Trinité, qui proclame pronom « nous » (« persuadé qu’un grand nous fait assez de
que « le Père », « le Fils » et « le Saint-Esprit » ne font qu’un.
4. Référence à la communion dans le rituel catholique, au cours de bien… »).
laquelle les fidèles consomment le corps et le sang du Christ sous la
forme du pain et du vin. b. Quelle vision des rapports entre « maîtres » et « valets »
donne Figaro ? Surlignez dans ses répliques les passages
Selon Rica, le roi et le Pape ont en commun le pouvoir de mani- justifiant votre réponse.
puler l’esprit des gens, de « leur faire croire » des choses Figaro donne une vision très conflictuelle des rapports entre la
incroyables. classe sociale des « grands » et celle des « domestiques ».
b. Surlignez, dans le texte, les termes et expressions qui c. Relevez et analysez, dans les répliques de Figaro que vous
laissent penser que Rica éprouve une admiration naïve pour avez surlignées, deux procédés de persuasion.
ces deux personnages.
– Le parallélisme (« nous fait assez de bien quand il ne nous fait
c. À quoi voit-on que Rica est, en réalité, ironique et que
pas de mal ») souligne le peu de confiance que Figaro a dans les
cette admiration est feinte ? (s Les principales tonalités,
p.127) « grands ».
Certains modalisateurs traduisent l’incrédulité de Rica (« faire – La question rhétorique (« Aux vertus qu’on exige… qui fussent
croire », « fait croire »). De plus, les exemples choisis pour illustrer dignes d’être valets ? ») adoucit par le recours à la forme interro-
les pouvoirs « magiques » du roi et du pape sont les plus propres gative, un peu l’insolence du propos de Figaro.
à en faire douter, tant ils vont à l’encontre du bon sens le plus d. À votre avis, quel est l’intérêt pour Beaumarchais d’ex-
primer ses idées de manière indirecte, à travers une pièce
élémentaire.
de théâtre ?
4 a. Lisez l’extrait ci-dessous. Quelle classe sociale repré- Le théâtre permet à Beaumarchais d’exprimer des idées subver-
sente Figaro dans cet extrait ? Justifiez rapidement votre sives, pré-révolutionnaires, de manière distrayante, attrayante, en
réponse. les plaçant dans la bouche d’un personnage haut en couleurs,
Le comte Almaviva et Figaro, son ancien valet, se rencontrent
par hasard à Séville. Figaro raconte à son ancien maître les
drôle et sympathique, le valet Figaro.
péripéties qui lui sont arrivées depuis qu’il a quitté son service.
Figaro. – Voilà précisément la cause de mon malheur,
Excellence. Quand on a rapporté au ministre que je ACTIVITÉS D’APPROPRIATION
faisais, je puis dire assez joliment, des bouquets à Cloris1 ;
que j’envoyais des énigmes aux journaux ; qu’il courait Oral Proposez une lecture expressive de l’extrait des
des madrigaux de ma façon2 ; en un mot, quand il a su Lettres persanes de Montesquieu (exercice 3). Vous veille-
que j’étais imprimé tout vif, il a pris la chose au tragique
rez à ce que votre lecture traduise, d’une manière ou d’une
autre, l’ironie de ce texte.
et m’a fait ôter mon emploi, sous prétexte que l’amour
des lettres est incompatible avec l’esprit des affaires. Écrit Choisissez, parmi les lectures faites au cours de
Le Comte. – Puissamment raisonné ! et tu ne lui fis pas l’année, un personnage que vous trouvez particulièrement
représenter3… intéressant, et faites-en un éloge enthousiaste. Votre
F igaro . – Je me crus trop heureux d’en être oublié, éloge, d’une quinzaine de lignes, devra comporter au
persuadé qu’un grand nous fait assez de bien quand il moins trois arguments en faveur du personnage choisi et
ne nous fait pas de mal. employer des procédés de persuasion variés.
71
Date de publication
Le contexte
4 Choisissez une illustration (tableau, dessin, photo-
1 Dans quel contexte l’œuvre s’inscrit-elle ? graphie…) en rapport avec le thème principal, ou un des
thèmes principaux de l’œuvre que vous avez lue, et justi-
Principaux éléments de la biographie de l’auteur(e) fiez votre choix.
Contexte littéraire
5 Proposez un nouveau titre à l’œuvre que vous avez
lue qui résume, sous forme interrogative, la question
principale posée par l’auteur(e).
72
Passage choisi :
Tonalité dominante :
73
1500 1600
1688
Jean de La Bruyère
Les Caractères
EXEMPLES
De quel genre relève l’œuvre intégrale que vous avez lue ? Indiquez ci-dessous le thème et la problématique de
l’œuvre que vous avez lue, ainsi que la thèse soutenue
par l’auteur.
Libertinage
Classicisme
Les Lumières
1700 1800
FIGURES
IRONIQUE / SATIRIQUE
Chiasme
D’OPPOSITION Antiphrase
Faire (sou)rire
Oxymore le lecteur pour Exagération, caricature
le faire réfléchir
Recours à l’absurde
FIGURES DE Anaphore
RÉPÉTITION, Énumération
Exclamations
pathétiques (« Hélas »)
D’ATTÉNUATION ET PATHÉTIQUE
D’AMPLIFICATION Gradation Émouvoir le Champ lexical
lecteur pour de la douleur
le faire réfléchir
Relevez et analysez trois figures de style différentes Appels à la compassion
du lecteur
dans l’œuvre que vous avez lue.
La lecture expressive du texte b. Les deux autres paragraphes sont-ils descriptifs, narratifs
• La lecture expressive d’un texte est importante en ce qu’elle ou argumentatifs ? Justifiez rapidement votre réponse.
permet de mettre en avant la structure du texte. Elle an- Les paragraphes 1 et 2 sont narratifs : ils présentent une succes-
nonce déjà l’explication qui va suivre. Montrez que vous avez
sion d’événements (« entra », « ordonna », « trouva ») : le temps
bien compris le texte en modulant vos intonations et en ani-
mant la lecture de manière à souligner le passage d’une partie qui domine est le passé simple (action bornée dans le temps).
à une autre.
76
peut-être, dans sa douleur. Me fierais-je à un désespéré ? également du conditionnel). Araminte ne reprend le contrôle qu’en
Ce n’est plus le besoin que j’ai de lui qui me retient, c’est apparence. Elle refuse d’ouvrir les yeux, mais le spectateur perçoit
moi que je ménage (elle radoucit le ton). À moins que ce
qu’a dit Marton1 ne soit vrai, auquel cas je n’aurais plus les sentiments qu’elle continue de se cacher à elle-même.
rien à craindre. Elle prétend qu’il l’avait déjà vue chez
monsieur Remy, et que le procureur a dit, même devant
lui, qu’il l’aimait depuis longtemps, et qu’il fallait qu’ils
se mariassent ; je le voudrais.
Marivaux, Les Fausses Confidences, acte II, scène 12, 1737.
1. Il s’agit de la servante d’Araminte.
2 a. Lisez le dialogue ci-dessus. À quel endroit Araminte
change-t-elle de ton ? Pourquoi ce changement intervient-il ÉTAPE 3 S’entraîner à l’explication orale
à ce moment ?
La didascalie « Elle radoucit le ton » indique qu’Araminte change Comprendre l’importance de la lecture
de ton. Elle est d’abord inquiète à l’idée de devoir renvoyer expressive
Dorante, craignant qu’il ne souffre à cause de son amour pour
À MADAME LA MARQUISE DE L***
elle. Ensuite, elle se rassure en imaginant qu’il va se marier avec Il est des gens de qui l’esprit guindé,
Marton, ce qui sauverait son honneur. Sous un front jamais déridé,
Ne souffre, n’approuve et n’estime
b. En vous appuyant sur cette rupture de ton, surlignez la Que le pompeux et le sublime ;
première partie de la réplique et soulignez la deuxième Pour moi, j’ose poser en fait
partie. Donnez à chacune un titre. Qu’en de certains moments l’esprit le plus parfait
1 partie : Le renvoi de Dorante, une solution qui inquiète
Peut aimer sans rougir jusqu’aux Marionnettes ;
Araminte Et qu’il est des temps et des lieux
Où le grave et le sérieux
2 partie : Le mariage de Dorante, une solution qui rassure
Ne valent pas d’agréables sornettes.
Araminte […]
c. Pourquoi l’attitude d’Araminte est-elle ambigüe ? Justi- Sans craindre donc qu’on me condamne
fiez votre réponse par des éléments précis tirés du texte De mal employer mon loisir,
puis traduisez par une lecture expressive les deux temps Je vais, pour contenter votre juste désir,
de sa réplique. Vous conter tout au long l’histoire de Peau d’Âne.
Araminte est embarrassée parce qu’elle ne peut pas aimer un Il était une fois un Roi,
homme qui n’est pas de sa condition. Or, elle a appris que Dorante Le plus grand qui fût sur la Terre,
Aimable en Paix, terrible en Guerre. […]
l’aimait. Dubois lui offre une solution en prétendant que Dorante Son aimable Moitié, sa Compagne fidèle,
est un mauvais intendant : elle peut le renvoyer sous ce prétexte Était si charmante et si belle,
Avait l’esprit si commode et si doux
et sauver son honneur en éloignant cet amour inapproprié.
Qu’il était encor avec elle
Araminte s’exclame « à la bonne heure », mais on voit tout de Moins heureux Roi qu’heureux époux.
Charles Perrault, « Peau d’Âne », Contes, 1694.
suite qu’elle est gênée par cette solution, elle parle d’« inconvé-
nient », et multiplie les négations (« incapable », « il n’est pas
3 a. Lisez l’extrait ci-dessus, et dégagez le mouvement
encore temps », « la prudence ne le veut pas »). Ses doutes sont du texte, en donnant à chaque partie un titre.
traduits par les phrases saccadées (utilisation répétée du point-vir- 1 partie : Un plaidoyer en faveur des contes (début à « l’histoire
gule) et la tournure interrogative (« me fierai-je ? »). On sent de Peau d’Âne »). 2 partie : Un début de conte merveilleux
qu’elle est touchée par Dorante, lorsqu’elle évoque la « douleur » typique du genre (« Il était une fois » à la fin du texte).
de ce « désespéré ». Elle prétend qu’elle n’est pas libre de prendre
une décision (« je suis obligée de prendre des biais »), et qu’elle
doit ménager Dorante.
Après la didascalie, le ton est apaisé (« je n’aurais plus rien à
craindre ») mais les formules sont encore hypothétiques (« à
b. Faites une lecture expressive du texte, en distinguant,
moins que », « auquel cas », « elle prétend », avec l’emploi dans votre manière de lire, les deux parties.
77
78
ÉTAPE 2 Formuler un projet de lecture testament, je ne vous raconte pas le mauvais temps que
ça représente. C’est pas comme les oiseaux, un testa-
ment, c’est sûr, c’est autre chose. C’est étrange et bizarre
Alphonse de Lamartine, « Automne »
mais c’est nécessaire. Je veux dire que ça reste un mal
Salut ! bois couronnés d’un reste de verdure ! nécessaire. Excusez-moi.
Feuillages jaunissants sur les gazons épars ! Il éclate en sanglots.
Salut, derniers beaux jours ! le deuil de la nature Wajdi Mouawad, Incendies, Actes sud, 2009.
Convient à la douleur et plaît à mes regards ! 1. Le notaire déforme l’expression « L’enfer est pavé de bonnes
intentions », qui signifie que la volonté de bien faire aboutit parfois
Je suis d’un pas rêveur le sentier solitaire ; aux pires résultats.
J’aime à revoir encor, pour la dernière fois,
Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière
Perce à peine à mes pieds l’obscurité des bois ! Mener l’analyse linéaire en fonction
Alphonse de Lamartine, « L’Automne » (extrait),
Méditations poétiques, 1820. du projet de lecture
5 a. Après avoir attentivement lu le texte, notez plusieurs
Repérer les grands thèmes mots ou expressions clés permettant de le caractériser.
3 a. Lisez l’extrait du poème ci-dessus. Surlignez les Scène d’exposition (informations données au spectateur) ; tirade
termes qui qualifient ou caractérisent la nature : quel senti-
ment ces termes traduisent-ils ? (du notaire) ; notaire : personnage décalé ; thème de la mort ;
Ces termes traduisent un sentiment de tristesse, de mélancolie. mélange des tonalités (comique / tragique).
b. Soulignez les passages dans lesquels le poète exprime b. En utilisant certains de ces termes / expressions, formu-
son rapport à la nature et à la saison évoquée. lez un projet de lecture en vue d’une explication linéaire.
En quoi cette tirade du notaire aborde-t-elle le thème de la mort
Formuler un projet de lecture en mêlant comique et tragique ?
4 En vous appuyant sur ces repérages, formulez un projet c. Relevez et analysez, du début du texte à « elle ne disait
de lecture pour une explication linéaire de ce poème. jamais rien à personne », trois éléments en rapport avec
En quoi la saison reflète-t-elle les sentiments et l’état d’âme du votre projet de lecture.
poète ? 1. Notaire dépassé par les événements (triple répétition de « C’est
sûr » qui traduit une gêne, un malaise), décalage entre le person-
nage et sa fonction (« c’est plutôt difficile de prévoir » : être notaire
ÉTAPE 3 Analyser de manière linéaire un texte consiste précisément à anticiper les questions liées au décès, à
Wajdi Mouawad, Incendies la succession), expression déformée (« l’enfer est pavé de bonnes
Cet extrait est tiré de la première scène de la pièce. Le notaire, circonstances ») tonalité comique.
Hermile Lebel s’adresse aux jumeaux, Jeanne et Simon, qui ont
2. Personnification progressive de la mort (« ça », puis « elle »)
perdu leur mère et sont venus assister à la lecture du
testament. mélange de naïveté et de profondeur, gravité presque enfantine,
Hermile Lebel. – […] C’est sûr, c’est sûr, c’est sûr, j’aurais 3. Discours contradictoire (« Elle m’a souvent parlé de vous » ;
bien mieux aimé vous rencontrer dans une autre
circonstance mais l’enfer est pavé de bonnes circons- « elle ne me disait rien sur vous »), usage de l’épanorthose (figure
tances1, alors c’est plutôt difficile de prévoir. La mort, de style qui consiste à se rétracter après avoir affirmé quelque
ça ne se prévoit pas. La mort, ça n’a pas de parole. Elle
chose : « En fait pas souvent ») maladresse comique du notaire
détruit toutes ses promesses. On pense qu’elle viendra
plus tard, puis elle vient quand elle veut. J’aimais votre pris entre volonté de réconforter les jumeaux et celle de dire la
mère. Je vous dis ça comme ça, de long en large : j’aimais
vérité. Cela dessine en même temps l’image assez sombre d’une
votre mère. Elle m’a souvent parlé de vous. En fait pas
souvent, mais elle m’a déjà parlé de vous. Un peu. mère froide, distante, renfermée.
Parfois. Comme ça. Elle disait : les jumeaux. Elle disait
la jumelle, souvent aussi le jumeau. Vous savez comment
elle était, elle ne disait jamais rien à personne. Je veux
dire bien avant qu’elle se soit mise à plus rien dire du ÉTAPE 4 S’entraîner
tout, déjà elle ne disait rien et elle ne me disait rien sur
vous. Elle était comme ça. Quand elle est morte, il pleu-
6 Faites une explication linéaire du texte de Saint-Simon
vait. Je ne sais pas. Ça m’a fait beaucoup de peine qu’il
(exercice 1). Après avoir dégagé le mouvement du texte, rele-
vez et analysez, au fil du texte, les éléments en rapport avec
pleuve. Dans son pays il ne pleut jamais, alors un
le projet de lecture que vous aurez formulé dans l’exercice 1.
79
80
81
ÉTAPE 1 Analyser et interpréter 1. En quoi la conquête constitue-t-il un défi plus enviable que
l’amour chez Julien, au point de le ridiculiser ?
1 Que ressentez-vous à la lecture de ce texte ? 2. En quoi cet extrait est-il une parodie des scènes d’amour dans
la littérature ?
L’attitude de Julien fait sourire, voire est franchement comique. 3. En quoi cette scène d’amour vient-elle couronner le courage
de Julien ?
2 Notez les éléments qui semblent importants pour 2. La dimension militaire, le sentiment de devoir à soi-même est
caractériser cet extrait (genre, thème, narration).
absent de cette problématique.
Genre : roman ; Thème : relation amoureuse, courage guerrier ;
3. Il n’y a pas de récompense, cette scène d’amour est un échec :
Narration à la troisième personne.
Mathilde ne veut pas l’embrasser.
3 Afin de dégager le mouvement du texte, quelles sont
6 À quel type de scène des romans d’amour pourriez-vous
les deux parties que l’on pourrait distinguer dans ce texte ?
rapprocher l’extrait étudié ?
Justifiez votre réponse.
Cette scène correspond au type de la première nuit passée ensemble.
I. Lignes 1 à 12 : Julien est seul, dans le jardin.
II. Lignes 13 à 20 : les deux amants se retrouvent.
4 Donnez un titre à chacune des parties. 7 a. Quelles sont les caractéristiques du lieu ? Quelle
atmosphère se dégage de ce cadre ?
I. Un assaut de Mathilde mûrement réfléchi.
Le lieu est un jardin dans lequel se trouve un hôtel particulier,
II. Des retrouvailles décevantes.
lors d’une nuit de pleine lune : c’est un cadre romantique propice
5 Surlignez, parmi les projets de lecture suivants, celui à l’amour.
qui vous semble le plus pertinent pour une explication
linéaire de cet extrait et notez, pour chaque projet de b. Relevez les compléments circonstanciels de temps et inter-
lecture rejeté, son principal défaut. prétez leur grand nombre, l. 1 à 11. (s Fiche outil, p. 123)
82
« onze heures » ; « minuit et demi »; « une heure » ; « une heure comique de mots : « fort content d’être éconduit » qui surprend
cinq » : Julien compte le temps qui s’écoule avant l’heure conve- et exprime son soulagement. Enfin, on relève un comique de
nue de rejoindre Mathilde. Ce temps semble long, ce qu’exprime gestes : il tente un baiser, qui lui est refusé.
l’oxymore « sérénité désespérante ».
qué ». Il faut le relier au sens de l’« honneur » : Julien a une estime Cet extrait est issu du livre II, alors que le héros a déjà grimpé les
importante de lui-même, comme le montrent les marques de échelons de la société puisque de petit paysan en province, il est
première personne : « mon », « je », « mes propres yeux », parvenu à se hisser dans la haute aristocratie parisienne. Moins
« me », « Je » (lignes 1 et 2). par amour que par ambition, il se lance désormais à l’assaut de
Mathilde de la Mole et l’extrait proposé est ainsi parcouru de
b. Quel est l’autre champ lexical présent ?
termes militaires. Tandis qu’il semble toucher au but de la
Cette scène se présente comme un lieu commun, celui de la
première nuit d’amour, Julien se comporte en guerrier mais en
première nuit d’amour : le champ lexical de l’amour conforte ce
oublie du coup d’être aussi dans le rôle de l’amoureux.
thème : « amour », « éconduit » , « embrasser ». Cependant,
Julien qualifie Mathilde « folle ».
c. Ces deux champs lexicaux se trouvent-ils traditionnelle- 10 Rédigez une conclusion en respectant les deux étapes
ment liés ? suivantes.
La femme est un objet de conquête. Un amoureux entreprendra Bilan (réponse à la problématique) : C’est parce qu’il a une
de la séduire selon un plan d’attaque. Ici, Julien considère l’as- vision romanesque de la réalité — donc déformée — que Julien
cension jusqu’à la chambre de Mathilde comme son principal Sorel prête à sourire dans cet extrait : en privilégiant ce qu’il
défi. Mathilde ne semble pas constituer un enjeu en elle-même. considère être son honneur, il oublie qu’il n’éprouve pas de senti-
d. En vous aidant du paratexte, expliquez quelle est la fonc- ment pour Mathilde de la Mole, qu’elle n’est pour lui qu’un moyen
tion symbolique de l’échelle. Quels autres éléments du texte
de gravir les échelons de la société.
représentent la même idée ?
L’échelle représente le désir d’ascension sociale de Julien, et le
fait qu’elle soit « immense » indique à la fois le chemin parcouru
Ouverture : Le personnage de Julien fait penser à celui d’Emma
par Julien, et celui qui lui reste encore à parcourir. La fenêtre de
dans Madame Bovary de Gustave Flaubert, autre héroïne du xix
Mathilde est l’objectif à atteindre, et Mathilde constitue le trophée
siècle. En effet, tous deux présentent le même désir de fuir le
de cette ascension.
monde réel vers d’autres, plus romanesques : Julien se rêve héros
2e partie aux prises avec mille dangers et Emma se rêve princesse ou
a. Quelle tonalité domine dans cette partie ? Justifiez votre marquise aux prises avec l’amour.
réponse en vous appuyant sur le texte. (s Fiche outil, p. 127)
La tonalité qui domine est comique. On relève un comique de
situation : Julien essaie d’être discret, mais Mathilde repère son
jeu depuis une heure. De plus, il pense défier des dangers, mais
il n’en rencontre aucun et Mathilde lui ouvre sa fenêtre sans diffi- ÉTAPE 3 Présenter son explication à l’oral
culté. Enfin, même au sein de la chambre de Mathilde, il continue
11 Sur feuille libre, faites le brouillon de l’explication
à poursuivre des ennemis imaginaires. De même, on relève un linéaire de ce texte.
83
ÉTAPE 1 Analyser et interpréter 3 En quoi les rôles sont-ils inversés dans cette scène ?
Quel est l’effet produit ?
1 a. Observez la longueur et le rythme des répliques dans Les rôles sont inversés car c’est la servante (déguisée en médecin)
cet extrait : que remarquez-vous ?
qui est en situation de pouvoir : elle interrompt Argan, et s’adresse
Les répliques sont d’abord très courtes, elles se succèdent à un
à lui sur un ton autoritaire (« Il faut boire », « il faut manger »).
rythme très vif. Puis, Toinette prononce une réplique plus longue
Argan, lui, se comporte avec déférence (« Vous m’obligez beau-
et développée (« Ignorantus… en cette ville »).
coup ») avec le pseudo-médecin. Cette inversion des rôles entre
b. Déduisez-en le mouvement de ce texte. En vous appuyant
sur votre réponse à la question 1, dégagez le mouvement maître et servante produit un effet comique (de situation).
de ce texte. 4 Analysez le comique verbal dans les deux parties du
1 partie (du début à « fort trempé ») : Un échange vif dans lequel texte : sur quels procédés s’appuie-t-il ? Justifiez votre réponse.
Toinette récuse les prescriptions diététiques faites à Argan par son La 1 partie du texte repose sur un comique de répétition : l’énu-
médecin. 2 partie (de « Ignorantus » à la fin) : Les prescriptions mération d’Argan est interrompue par Toinette qui répète
de Toinette. « Ignorant » (en parlant du médecin d’Argan). De plus, la parodie
2 En quoi la répartition de la parole montre-t-elle que de discours médical fait par la servante, qui feint de parler latin
Toinette est ici en position dominante ? (« Ignorantus, ignoranta, ignorantum ») et jargonne (« sang… trop
Le fait que Toinette ait une longue réplique, tandis que celles subtil », « coller et conglutiner »), prête à (sou)rire.
d’Argan sont toutes très brèves, montre que la servante déguisée 5 Quel autre type de comique propre au théâtre pouvez-
domine ici son maître. vous repérer dans cette scène ? Justifiez votre réponse.
84
Cette scène repose également sur un comique visuel, scénique : le – Prescriptions de Toinette vont à l’encontre du bon sens (régime
déguisement de Toinette invite à toutes sortes de jeux de scène constitué d’aliments riches, comme le souligne la tournure « de
(costume trop grand pour Toinette, dans lequel elle se prend les bon gros », reprise deux fois, etc.) dimension satirique dans la
pieds, par exemple), et permet nombre d’effets comiques propre- dénonciation, par le rire, de l’incompétence des médecins, du
ment théâtraux (Toinette modifiant sa voix, ou prenant un accent…). charlatanisme.
6 À votre avis, que cherche à dire Molière à travers cette – Ton autoritaire (« Il faut ») et péremptoire de Toinette : renforce
scène ? l’effet comique créé par l’inversion des « rôles maître / servante »,
Il s’agit ici d’une satire de la médecine. Par la moquerie, Molière d’autant qu’il contraste avec la politesse déférente d’Argan (« Vous
cherche à dénoncer les pratiques médicales de son époque. m’obligez beaucoup ») + contribue à la caricature du médecin
7 Surlignez, parmi les projets de lecture suivants, celui dogmatique et tyrannique. La proposition qui clôt cette réplique
qui vous semble le plus pertinent pour une explication confirme, le caractère intéressé de la visite du médecin, qui
linéaire de cet extrait, et notez, pour chaque projet de
lecture rejeté, son principal défaut. cherche, en dénigrant son confrère, à lui voler son patient, contri-
1. En quoi cet extrait du Malade imaginaire de Molière nous buant ainsi à la satire des médecins ».
renseigne-t-il sur la médecine au xviie siècle ?
2. En quoi cet extrait du Malade imaginaire de Molière consti-
tue-t-il une parodie de discours médical et une satire des
médecins ? ÉTAPE 2 Préparer son analyse linéaire
3. En quoi cet extrait du Malade imaginaire de Molière est-il
comique ? 9 Rédigez un paragraphe de présentation de l’extrait, en
utilisant (dans l’ordre que vous souhaitez) les mots ou
1. Problématique trop réductrice, qui aborde le texte d’un point expressions-clés suivants : comique ● déguisement ● inver-
sion des rôles ● médecin ● tourner en dérision.
de vue strictement informatif et non littéraire. 3. Problématique
Extrait de la scène 10 du troisième acte du Malade imaginaire
trop générale, qui pourrait s’appliquer à n’importe quel extrait de
(1673), dernière comédie de Molière, ce texte met en scène une
comédie.
inversion des rôles comique entre maître et servante, Toinette
8 Relevez et analysez, au fil du texte, pour chacune des
parties du texte dégagées (question 2), trois éléments en profitant de son déguisement de médecin pour malmener Argan
rapport avec le projet de lecture retenu (question 8). et tourner en dérision la profession médicale, son jargon et
• 1re partie surtout son absence de scrupule vis-à-vis des patients.
– 1 réplique de Toinette montre qu’elle a assimilé les principes de
10 Rédigez une conclusion, en respectant les deux étapes
la médecine galénique, qui s’attache à un contrôle alimentaire et suivantes.
diététique censé rééquilibrer les « humeurs » du corps humain, Bilan (centré sur le projet de lecture) : Parodie et satire du
mais souligne aussi la position autoritaire du médecin (« Que vous discours et du corps médical, cette scène ridiculise les médecins
ordonne… ? »), d’ailleurs validée par Argan dans sa réponse (« Il pour mettre en garde contre les effets nocifs d’une trop grande
m’ordonne… »). crédulité envers les tenants de l’autorité médicale. L’imposture de
– Réponse d’Argan sans cesse interrompue par cette dernière, qui Toinette déguisée sert ici à révéler l’imposture des médecins, le
ponctue chacun des aliments cités par Argan du même commen- travestissement, le mensonge, la duperie agissant paradoxalement
taire méprisant (« Ignorant », repris six fois) comique de comme une manière de faire surgir la vérité.
répétition, renforcé par le rythme vif de cet échange de répliques Ouverture : Cette scène de « théâtre dans le théâtre » fonctionne
courtes. Toinette = caricature de médecin. ainsi comme une mise en abyme, le théâtre pouvant être considéré
– Liste des aliments cités par Argan culmine sur une précision comme une fiction qui permet d’exposer des vérités profondes sur
scatologique (« Et le soir de petits pruneaux pour lâcher le la société, les rapports humains et la nature humaine.
ventre »), dont metteur(-se) en scène et acteur peuvent exploiter
le comique farcesque.
• 2e partie
ÉTAPE 3 Présenter son explication à l’oral
– Parodie de discours médical par Toinette : usage du latin, et du 11 Après avoir fait le brouillon de l’explication linéaire de
jargon médical (référence à la théorie des « humeurs ». ce texte, présentez votre explication à l’oral.
85
On peut rapprocher le tercet formé par les vers 4-6 et la strophe typographiquement les uns des autres, et donc mis en relief par
suivante (v. 7-14), toutes deux centrées sur la thématique reli- le poète. De plus, ils annoncent clairement les thèmes développés
gieuse. par la suite, ainsi que les partis-pris esthétiques du poème (voire
du recueil). Le vers 12 devra aussi être examiné attentivement,
2 Donnez un titre à chacune des parties suivantes. car il contient le mot « poésie ». Enfin, les vers 15 et 23-24
1 partie (vers 1 à 3) : Un programme poétique tourné vers la
re
méritent une attention particulière, étant les seuls énoncés à la
modernité première personne.
2 partie (vers 4 à 14) : Religion chrétienne et modernité
e
86
1. En quoi cet extrait de « Zone » permet-il de se représenter 3e partie : — Vers 15 : irruption du « je » poétique donne un
Paris à l’époque de Guillaume Apollinaire ?
aspect (volontairement) décousu au poème, dont l’écriture
Problématique trop réductrice, qui aborde le texte d’un point de
rappelle la technique cubiste du « collage ».
vue strictement informatif et non littéraire.
— Vers 16-22 : description d’une rue de Paris qui est un hymne à
2. En quoi cet extrait de « Zone » est-il caractéristique de la la beauté moderne beauté à chercher non dans ce qui rappelle
poésie romantique ? le passé, mais dans la nouveauté (« Neuve », v. 16), voire la dishar-
Apollinaire n’appartient pas au romantisme, mouvement qui se monie (« gémit », « aboie », « criaillent »), principe qui trouve son
développe en France dans la première moitié du xix siècle. illustration poétique dans l’emploi d’une rime assonante (v. 17-18).
— Vers 23-24 : affirmation revendiquée par le poète (« J’aime »)
3. Comment Guillaume Apollinaire célèbre-t-il la modernité
dans cet extrait de « Zone » ? de cette esthétique déroutante de la modernité association
Problématique retenue pour l’explication. « grâce » / « industrielle ». Le v. 24, particulièrement long (20
syllabes), qui ne rime pas avec le v. 23 et surprend par son carac-
tère informatif, préfigure l’abolition des frontières entre prose et
poésie, caractéristique de la littérature des xxe et xxie siècles.
5 Relevez et analysez, au fil du texte, pour chacune des
parties du texte dégagées précédemment, trois éléments
en rapport avec le projet de lecture retenu à la question
précédente. ÉTAPE 2 Préparer son analyse linéaire
1re partie : — Vers 1 : ambiguïté métrique : vers de 11 syllabes 6 Rédigez un paragraphe de présentation de l’extrait
Conflit entre le « monde ancien » et la modernité inscrit dans ci-dessous, en utilisant (dans l’ordre que vous souhaitez)
les mots-clés suivants : Paris • vers libres • modernité •
la métrique même du poème.
assonances • ponctuation.
— Vers 2 : métaphore surprenante, qui associe une figure du
Écrit peu avant la publication du recueil mais placé en position
« monde ancien » (voir notamment la célèbre chanson « Il pleut,
inaugurale, « Zone » est un long poème écrit sans ponctuation,
il pleut, bergère… », écrite en 1780 en référence à Marie-Antoinette)
en vers libres, mêlant rimes et assonances, sorte de rêverie du
à un édifice qui incarne au contraire la modernité et dont le vocatif
poète déambulant dans les rues de Paris. Le début du poème
(« ô tour Eiffel ») affirme la légitimité en tant qu’objet poétique.
affirme et illustre le rejet du « monde ancien », et s’ancre résolu-
— Vers 3 : reprise de l’idée du v. 1, sous une forme moins soutenue
ment dans la modernité.
(« Tu en as assez », plus familier que « tu es las », v. 1), plus concrète
et imagée : « l’antiquité grecque et romaine » référence possible 7 Rédigez une conclusion, en respectant les deux étapes
suivantes.
à la poésie parnassienne, assimilée au passé, lointain, solennel, et
révolu, dans un vers de 17 syllabes qui tend vers la prose. Bilan (réponse à la problématique) : Dans « Zone », Apolli-
naire célèbre la modernité, à la fois dans sa manière de percevoir
2e partie : — Vers 4 : objets à la pointe de la technologie moderne
le monde qui l’entoure, dans la beauté qu’il y trouve et dans sa
paradoxalement assimilés au « monde ancien » modernité ne
propre esthétique, résolument novatrice et avant-gardiste.
réside pas seulement dans l’innovation technologique (et l’inno-
vation formelle, pour ce qui concerne la poésie ?).
Ouverture : Par la manière dont il formule et met en œuvre une
— Vers 5-8 : éloge du catholicisme comme « seule » source de
véritable esthétique de la modernité, ce poème inaugural peut
modernité en Europe forme de provocation, dans une France
être considéré comme un art poétique, et a certainement été placé
qui a adopté récemment une loi sur la séparation des Églises et
par Apollinaire en tête du recueil pour mieux souligner sa valeur
de l’État (1905) ? Comparaison du v. 6 typique de l’esthétique
prescriptive et méta-textuelle.
d’Apollinaire, qui aime les images inattendues, associant et faisant
se rencontrer deux univers radicalement différents.
— Vers 9-14 : opposition entre la modernité réelle de la religion ÉTAPE 3 Présenter son explication à l’oral
et celle, factice, artificielle, d’une culture de masse, où la poésie
8 Après avoir fait le brouillon de l’explication linéaire
est réduite à l’état de marchandise (v. 12). de ce texte, présentez votre explication à l’oral.
87
88
b. Quel personnage historique représente le lion dans les 2e partie : — Moralité reprend les « types » de courtisans incarnés
Fables de Jean de La Fontaine ?
par le singe (« fade adulateur »), l’ours (« parleur trop sincère »),
Le lion représente toujours Louis XIV.
et le renard (qui sait « répondre en Normand ») lien fort entre
4 Choisissez, parmi les projets de lecture suivants, celui récit et moralité.
qui vous semble le plus pertinent pour une explication
— Adresse directe (« vous sert d’enseignement », « Ne soyez »,
linéaire de cet extrait et notez, pour chaque projet de
lecture rejeté, son principal défaut. « Et tâchez ») aux courtisans, aux nobles de la cour fable ancrée
1. Quelles caractéristiques de la fable trouve-t-on dans ce texte ? dans son temps, parle de la société contemporaine. Par le
Projet de lecture trop vague, qui pourrait s’appliquer à n’importe « vous », Jean de La Fontaine s’exclut, se place en position d’ob-
quelle fable de n’importe quel auteur. servateur, de moraliste.
2. Dans quelle mesure cette fable constitue-t-elle une critique — Vers 34-36 : sortes de maximes (en vers) sur la conduite à tenir
de la société de cour à l’époque ? « à la cour », marquées par tournures négatives (« Ne soyez… /
Projet de lecture retenu pour l’explication linéaire. Ni … ni ») qui soulignent la précarité et les écueils du statut de
courtisan, soumis à l’arbitraire du roi.
3. Quelle image du roi Louis XIV Jean de La Fontaine donne-t-il ?
Projet de lecture trop réducteur, qui aborde le texte d’un point de ÉTAPE 2 Préparer son analyse linéaire
vue historique plus que littéraire.
6 Rédigez un paragraphe de présentation de l’extrait
ci-dessous, en utilisant (dans l’ordre que vous souhaitez)
5 Relevez et analysez, au fil du texte, pour chacune des les mots-clés suivants : moraliste • fable • cour (du roi
parties du texte dégagées précédemment (exercice 2), trois Louis XIV) • alexandrins • octosyllabes.
éléments en rapport avec le projet de lecture retenu à la
Dans cette fable en alexandrins et octosyllabes, intitulée « La Cour
question précédente.
du lion », Jean de La Fontaine met en scène, de manière très
1re partie : — Vers 1-14 : Leon a toutes les caractéristiques du roi
transparente, le roi et les membres de sa cour sous les traits
Louis XIV souverain puissant et majestueux (solennité et emphase
d’animaux — Louis XIV en lion, les courtisans en ours, singe et
des v. 1 et 2 : alexandrins comportant chacun une diérèse),
renard —, portant un regard de moraliste sur le fonctionnement
monarque de droit divin (« le Ciel l’avait fait maître »), « magnifi-
de cette cour et les rapports entre le roi et ses courtisans.
cence » signe de « puissance » (correspond à la politique de
Louis XIV), « Louvre » (résidence historique des rois de France dans 7 Rédigez une conclusion, en respectant les deux étapes
suivantes.
la capitale) identité « réelle » du lion qui n’est pas dissimulée,
Bilan (du projet de lecture) : Courtisan plus adroit que l’ours
mais au contraire presque soulignée par Jean de La Fontaine.
ou le singe, et moins lâche que le renard de sa fable, Jean de La
— Vers 15-16 : Exclamation ironique (« Quel Louvre ! ») et motif
Fontaine flatte les goûts du roi, tout en ne ménageant pas ses
de la puanteur s’expliquent par le contexte : en 1678, Louis XIV
critiques. « La Cour du lion » est ainsi dénoncée comme un milieu
annonce sa décision de déplacer sa résidence et le siège de la
sans pitié, où règne la terreur.
cour du Louvre à Versailles. En ironisant sur les mauvaises odeurs
du Louvre, Jean de La Fontaine abonde dans le sens du roi, ce qui
Ouverture : La morale exprimée ici s’inscrit parfaitement dans
explique qu’il ne cherche pas vraiment à dissimuler que ce dernier
l’idéal esthétique et éthique du classicisme, qui prône le juste
se cache sous les traits du lion.
milieu et la modération. Ces caractéristiques de « l’honnête
— Vers 16-32 : Mais cette petite flatterie n’empêche pas le fabuliste
homme », qui s’inscrit dans la société de son temps sans en
de faire une satire mordante de la cour et des courtisans. Ours et
épouser les travers, s’incarnent également, par exemple, dans
singe représentent deux types opposés de mauvais courtisan (celui
Philinte, personnage du Misanthrope (1666) de Molière.
qui ne sait pas dissimuler, celui dont la flatterie est excessive).
Seul le renard est un « bon » courtisan, qui réussit l’exercice
périlleux de ne pas déplaire au monarque la cour comme ÉTAPE 3 Présenter son explication à l’oral
endroit où triomphent des valeurs morales douteuses, où seuls 8 Après avoir fait le brouillon de l’explication linéaire de
les plus manipulateurs survivent. ce texte, présentez votre explication à l’oral.
89
ÉTAPE 1 Préparer ses fiches de révision votre smartphone ou un dictaphone si vous avez plutôt une
mémoire auditive.
1 Si l’œuvre que vous avez choisie relève d’un mouve- c. Si l’œuvre que vous avez choisie relève de la littérature
ment littéraire, complétez la fiche de révision ci-dessous, d’idées, recopiez quelques courtes citations (entre deux et
à partir de vos notes de cours, de votre manuel et de vos quatre) particulièrement représentatives de la pensée de
recherches personnelles. l’auteur, et apprenez-les par cœur.
Mouvement littéraire
(ex : le libertinage, la Pléiade…)
ÉTAPE 2 S’entraîner à justifier son choix
Époque / période chronologique :
4 Choisissez un thème ou un aspect de l’œuvre que vous
allez présenter à l’oral du Bac et rédigez sur feuille libre un
Grands principes esthétiques : paragraphe argumenté montrant comment ce thème est
exploité / développé dans l’œuvre, en vous appuyant sur
• des références et des exemples précis.
•
5 Quel passage de l’œuvre choisie vous a le plus
• marqué(e) ? Pourquoi ? Notez ci-dessous quelques éléments
de réponse à cette question (sans rédiger), puis entraî-
nez-vous à développer votre réponse à l’oral.
Principaux auteurs / œuvres associés à ce mouvement :
Œuvre choisie :
•
•
• Passage qui m’a le plus marqué(e) :
2 Sur feuille libre, consacrez une fiche de révision à la
structure et au contenu de l’œuvre. Notez les grands décou-
pages de l’œuvre : parties / chapitres pour un récit ou un Pourquoi ?
essai ; actes / scènes / tableaux pour une pièce de théâtre…
Résumez le contenu de chaque grande partie, en fonction
du genre littéraire auquel appartient l’œuvre choisie :
90
91
ÉTAPE 1 Lire et analyser un texte Père Ubu. – Parfaitement, à la dernière des chipies !
M ère U bu . – Vous voulez dire que c’est une femme
charmante.
Mettre en rapport une impression Père Ubu. – Une horreur. Elle a des griffes partout, on
de lecture avec une tonalité ne sait pas où la prendre.
Mère Ubu. – Il faut la prendre par la douceur, sire Ubu,
1 Lisez ces extraits de texte et identifiez le sentiment et si vous la prenez ainsi vous verrez qu’elle est au
qu’ils provoquent. Mettez ce sentiment en rapport avec la moins l’égale de la Vénus de Capoue.
tonalité qui convient : lyrique • comique • tragique. Puis, Père Ubu. – Qui dites-vous qui a des poux ?
surlignez les mots qui vous ont permis de répondre. Alfred Jarry, Ubu roi, 1896.
92
3 a. Lisez le texte ci-dessous. Indiquez les éléments qui Elle demande à Aza de venir la délivrer de l’esclavage, mais sans
vous semblent importants pour caractériser cet extrait lui communiquer son inquiétude de ne pas savoir où il se trouve
(impression de lecture, genre, thèmes, choix d’écriture).
et dans quelle(s) condition(s). Cela amène à s’interroger sur le
Zilia est une jeune femme péruvienne que les Espagnols viennent
d’enlever de son pays. Dans ses lettres, elle décrit à son fiancé canal par lequel elle compte atteindre Aza puisqu’elle ignore où
Aza, resté en Amérique, les tourments endurés lors du voyage.
il se trouve.
Aza ! mon cher Aza ! Les cris de la tendre Zilia, tels
qu’une vapeur du matin, s’exhalent et sont dissipés
avant d’arriver jusqu’à toi ; en vain je t’appelle à mon
secours, en vain j’attends que tu viennes briser les
chaînes de mon esclavage : hélas ! Peut-être les malheurs
que j’ignore sont-ils les plus affreux ! Peut-être tes
maux surpassent-ils les miens ! La ville du Soleil, livrée ÉTAPE 2 Construire son commentaire
à la fureur d’une nation barbare, devrait faire couler
mes larmes ; et ma douleur, mes craintes, mon désespoir 6 Surlignez la problématique qui vous semble la plus
ne sont que pour toi. appropriée au texte d’Alfred Jarry (exercice 2).
Qu’as-tu fait dans ce tumulte affreux, chère âme de • Comment la Mère Ubu parvient-elle à prendre l’ascendant sur
ma vie ? Ton courage a-t’il été funeste ou inutile ? le Père Ubu ?
Cruelle alternative ! mortelle inquiétude ! ô mon cher
• En quoi cette scène de conflit est-elle comique ?
Aza ! Que tes jours soient sauvés, et que je succombe,
s’il le faut, sous les maux qui m’accablent. • En quoi cette manipulation du père Ubu par la Mère Ubu
est-elle comique ?
Françoise de Graffigny, Lettre d’une Péruvienne, 1747.
• Dans quelle mesure le Père Ubu est-il victime des manipula-
Impression de lecture : on ressent de la pitié ; genre : roman tions de la Mère Ubu ?
épistolaire ; thèmes : amour et séparation / esclavage ; choix 7 a. Proposez une problématique pour commenter le
d’écriture : 1 personne. texte de Françoise de Graffigny (exercice 3).
En quoi cette lettre très littéraire rend-elle compte de l’extrème
93
94
M ademoiselle de L’ espinasse . – Que pensez-vous du 5 Soulignez les défauts de la copie de l’élève ci-dessous :
mélange des espèces ? répétitions, commentaires personnels hors-sujets,
Bordeu. – Ma foi, la question est bonne aussi. Je pense paraphrase, absence de guillemets pour citer, absence d’in-
que les hommes ont mis beaucoup d’importance à l’acte sertion de mots pour insérer les citations. Puis, réécrivez
de la génération, et qu’ils ont eu raison ; mais je suis ce paragraphe corrigé.
mécontent de leurs lois tant civiles que religieuses. La description du théâtre s’opère à travers le regard du hé-
Mademoiselle de L’espinasse. – Et qu’y trouvez-vous à
ros, Lucien de Rubempré. Il y a en effet son point de vue
redire ?
qui est développé : « pour Lucien », répété deux fois, et il y a
Bordeu. – Qu’on les a faites sans équité, sans but et sans
des termes qui décrivent sa surprise : « Lucien était dans
aucun égard à la nature des choses et à l’utilité publique.
Mademoiselle de L’espinasse. – Tâchez de vous expliquer. une surprise indicible ». Tout le monde sait effectivement
Denis Diderot, Le Rêve de D’Alembert, troisième entretien, 1769. que la première fois où on va au théâtre, on est très surpris.
Moi-même, je l’ai été. « Comme un rêve », « comme un nar-
cotique » : ces deux comparaisons montrent bien que Lu-
Associer des axes à leurs arguments cien se sent comme dans un rêve. Il y a aussi les deux mots
féérie et magie qui achèvent de démontrer que ce spectacle
3 Voici les deux idées principales de ce texte : est pour Lucien un moment coupé de la réalité.
I. Un dialogue philosophique
II. Les conditions de l’échange intellectuel
Parmi les arguments ci-dessous, surlignez ceux qui
conviennent à ce texte.
• Une condamnation du statut des employés du théâtre.
• Un personnage principal habitué à la frivolité parisienne.
• La rencontre amoureuse de Julien et Coralie.
• La condamnation d’un monde superficiel.
• Un personnage principal naïf séduit par les faux fastes du
monde théâtral.
• Une expérience théâtrale irréelle.
• Une description quasi scientifique de la scène et des coulisses
d’un théâtre au xixe siècle.
• Un spectacle qui se déroule davantage dans la salle que sur
la scène.
• Une pièce de théâtre encensée par le public.
• Le théâtre est une métaphore du jeu des apparences.
• L’époque du récit correspond à peu près à la période du drame
romantique.
Comprendre le rôle des arguments
et des exemples
4 a. Parmi les propositions ci-dessous, soulignez les
exemples. Barrez ceux qui vous semblent inutiles ou
hors-sujet.
• Elle utilise la modalité interrogative ou injonctive.
• Julie de Lespinasse était la maitresse de Denis Diderot.
• La pensée nait de l’observation du monde.
• La pensée est un produit du corps, qui a besoin d’être en
forme : « buvez un verre de malaga ».
• « Tâchez de vous expliquer ».
• Sa droiture morale est prouvée par : « l’honnêteté de mes
mœurs ». ÉTAPE 3 S’entraîner
c. Imaginez le titre de la troisième et dernière partie. 5 Rédigez la première partie du commentaire du Rêve de
d’Alembert de Denis Diderot (étape 2), en vous aidant de
III. Un discours sur la reproduction.
vos notes ci-dessus. Vous rédigerez la transition vers la
deuxième partie.
95
96
mençant ») et la présence de longues phrases entrecoupées Élève A : L’auteur dit que dans la plaine les ruines
de virgules nous donnent cette impression d’un événe- s’étendent vers l’horizon et que ces ruines sont comme des
ment figé dans le temps. rochers et qu’elles couvrent la terre.
Aucun titre ne doit figurer. Il manque les alinéas au début de Élève B : L’auteur associe un champ de « ruines » à « un
océan » et, filant la métaphore, il compare les « pierres »
chaque paragraphe. Il manque le connecteur logique du premier
à des rochers et cet horizon à « une immense plage ». Le
paragraphe. Il ne faut pas citer le texte entre parenthèses. champ lexical « écueil », « vagues » et « écume » appuie cette
métaphore.
L’élève B justifie ses réponses en s’appuyant sur des procédés
4 Lisez le paragraphe ci-dessous et surlignez son argu- littéraires : la métaphore et le champ lexical.
ment. Soulignez ensuite les exemples illustrant cet
argument. Combien d’exemples viennent l’étayer ?
Dans un premier temps, ce qui apparaît le plus évident
dans ce monologue, c’est l’amour que porte Antony à Adèle
puisqu’il tente de la reconquérir. En effet, cet amour semble
révolu car Antony l’évoque au passé, grâce aux verbes
« fiais » et « croyais » (à l’imparfait), « a trompé » (au
passé composé), et au plus-que-parfait qui marque bien la
ÉTAPE 3 Conclure son commentaire
valeur d’antériorité grâce à « étais repris », « avais pris ». De 7 Voici la conclusion d’un élève au conte de Charles
même, à cette époque est relié le champ lexical de l’amour Perrault, « Peau d’âne » (1694). Un élément n’a pas sa place
avec les mots « son sourire », « sa voix émue », « bonheur », dans cette conclusion : barrez-le et expliquez votre choix.
et « aimer ». Ainsi, le conte « Peau d’âne » de Charles Perrault n’est pas
seulement un récit destiné à divertir les enfants, il comporte
Deux exemples viennent étayer l’argument.
aussi une interprétation mythologique qui reconnaît dans
le père incestueux le Soleil dévorant ses enfants. D’autres
arts, comme la peinture de Goya Cronos dévorant ses
Repérer l’argument enfants (1815) se sont intéressés à ce thème. Ce conte était
déjà cité par Molière dans Le Malade imaginaire en 1673 :
5 Lequel de ces deux extraits de commentaire portant « Louison. Je vous dirai si vous voulez, pour vous désen-
sur une même œuvre, Madame Bovary (1857) de Gustave
nuyer, le conte de Peau d’âne » et Jean de La Fontaine le
Flaubert (portrait de Charles Bovary), vous semble le plus
pertinent ? Expliquez pourquoi. mentionne également dans Le Pouvoir des fables (1678).
1. Pour commencer, ce portrait présente une accumulation La dernière phrase est inutile et devrait plutôt être située dans le
de termes ou expressions dévalorisants : « jaunâtres », « mal développement pour attester que les contes sont des récits appar-
cirés » et « très tiré ».
tenant à la collectivité des hommes.
2. Pour commencer, le héros est présenté de manière peu
flatteuse grâce à l’accumulation de termes dévalorisants :
ces vêtements sont « jaunâtres », ses souliers sont « mal
cirés » et son pantalon « très tiré ».
La deuxième phrase semble la plus pertinente car elle rappelle
8 Soulignez l’ouverture qui convient le mieux à la pièce
dans la première phrase de son commentaire son axe de lecture : Rhinocéros d’Eugène Ionesco.
le portrait de Charles est peu flatteur. • Ce monde, perçu comme déshumanisé, trouve son écho dans
le Nouveau Roman, dont l’écriture est, elle, fragmentée.
Utiliser les procédés littéraires • Mais pourquoi avoir choisi un rhinocéros ?!
6 Lisez l’extrait et l’analyse des élèves suivants. Quel • Ce sentiment de l’absurde, exprimé dans l’œuvre, est ter-
élève s’appuie sur les procédés littéraires pour expliquer rible.
son propos ? Justifiez votre réponse.
Dans la plaine, c’était un océan de ruines qui ne se
perdait qu’à l’horizon ; on eût dit des vagues de pierres
brisées contre un écueil, et couvrant une immense plage
ÉTAPE 4 S’entraîner
de leur blancheur et leur écume. 9 Rédigez sur une feuille libre le commentaire du texte
Alphonse de Lamartine, Souvenirs, impressions, pensées et
paysages, pendant un voyage en Orient, 1835.
de Wajdi Mouawad, Incendies (s p. 79).
97
98
de soi (« ce qu’ils exigeaient de nous », « je m’assurai ainsi de 3 Trouvez deux axes de lecture qui vous semblent perti-
ce qu’on pouvait faire, de ce qu’on devait penser »). nents.
13. Selon vous, quel rôle a la lecture durant cette période ? personne à la personne aimée.
Cette problématique prend en compte tous les éléments cités ci- ÉTAPE 3 Rédiger
dessus : à la fois les éléments qui montrent qu’elle s’éduque, ainsi
6 En vous aidant des réponses aux questions précédentes,
que ceux qui montrent qu’elle apprend l’art de la dissimulation. rédigez sur feuille libre le commentaire de ce texte.
99
Andromaque
1 Hélas ! je m’en souviens, le jour que son courage
2 Lui fit chercher Achille, ou plutôt le trépas1,
3 Il demanda son fils, et le prit dans ses bras :
4 Chère épouse, dit-il en essuyant mes larmes,
5 J’ignore quel succès le sort garde à mes armes ;
6 Je te laisse mon fils pour gage de ma foi :
7 S’il me perd, je prétends qu’il me retrouve en toi.
8 Si d’un heureux hymen2 la mémoire t’est chère,
9 Montre au fils à quel point tu chérissais le père.
10 Et je puis voir répandre un sang si précieux ?
11 Et je laisse avec lui périr tous ses aïeux ?
12 Roi barbare3, faut-il que mon crime l’entraîne ?
13 Si je te hais, est-il coupable de ma haine ?
14 T’a-t-il de tous les siens reproché le trépas ?
15 S’est-il plaint à tes yeux des maux qu’il ne sent pas ?
16 Mais cependant, mon fils, tu meurs si je n’arrête
17 Le fer que le cruel tient levé sur ta tête.
18 Je l’en puis détourner, et je t’y vais offrir ?
19 Non, tu ne mourras point, je ne le puis souffrir.
20 Allons trouver Pyrrhus. Mais non, chère Céphise,
21 Va le trouver pour moi.
Jean Racine, Andromaque, acte III, scène 8, 1667.
ÉTAPE 1 Analyser et interpréter Andromaque est reine de Troie et épouse d’Hector, ils ont un fils.
1 Lisez le texte et répondez aux questions suivantes pour Pyrrhus est un roi grec, le fils d’Achille, héros lui aussi de la guerre
repérer les enjeux essentiels de l’extrait. de Troie.
LE GENRE 4. À qui Andromaque s’adresse-t-elle directement ? et indi-
1. À quel genre dramatique appartient cette pièce ? Justifiez rectement ?
votre réponse en vous appuyant sur le texte. Andromaque s’adresse directement à sa confidente, Céphise. Elle
Cette pièce est une tragédie car les personnages sont de rang élevé s’adresse indirectement à Pyrrhus (« Roi barbare ») et à son fils
(Pyrrhus et Hector sont rois et Andromaque est reine), le registre (« mon fils »), qui ne sont pas présents sur la scène. On peut
de langue est élevé (« maux », « trépas »), le malheur s’y exprime. ajouter qu’au théâtre, il y a un double destinataire : Andromaque
2. Est-elle écrite en vers ou en prose ? s’adresse également aux spectateurs.
Elle est écrite en vers, plus précisément en alexandrins. 5. Dans quel but Andromaque fait-elle parler son mari
Hector, mort à Troie ?
LES PERSONNAGES ET L’INTRIGUE Elle fait parler Hector pour attirer la pitié du spectateur sur l’enfant
qu’ils ont eu. Ce fils est en effet le dernier de la lignée troyenne.
3. Qui sont les personnages mentionnés dans cette scène ?
Quels liens entretiennent-ils ? Or, Pyrrhus menace de le tuer.
100
LES FIGURES DE STYLE Andromaque change de voix ou Hector revient sur scène, blême,
pour lui donner la réplique.
9. Relevez, dans l’expression « un sang si précieux », une
hyperbole et une métonymie. Donnez leur définition puis
leur interprétation dans le texte. (s Les figures de style, p. 124)
« si précieux » est une hyperbole : l’adverbe intensif « si » permet
ÉTAPE 2 Construire son commentaire
d’accentuer le sens de l’adjectif « précieux » devant lequel il est
2 Quelle problématique choisiriez-vous ? Surlignez-la et
placé. La lignée, la descendance que représente le fils d’Hector et
justifiez votre réponse.
d’Andromaque est ainsi mis en relief. • Comment l’agitation d’Andromaque se fait-elle sentir ?
« Un sang » est une métonymie : c’est le sang d’Astyanax + celui • En quoi les paroles d’Hector peuvent-elles être qualifiées de
pathétiques ?
de la lignée troyenne.
• Comment Andromaque parvient-elle à résoudre le dilemme
10. Relevez, dans le texte, une hypotypose (description si qui la déchire ?
frappante qu’on croit la vivre) puis proposez-en une inter-
Cette problématique permet de centrer l’analyse sur l’enjeu majeur
prétation.
de l’extrait.
L’hypotypose se situe des vers 4 à 9. Le temps verbal est celui du
présent : « J’ignore », « je te laisse », « je prétends ». Il y a égale-
ment des mots de perception visuelle : « voir », « à tes yeux ». 3 Parmi les propositions suivantes, surlignez les axes de
lecture qui semblent les plus pertinents.
Elle frappe l’esprit du spectateur qui a l’impression qu’Hector lui
• L’évocation des paroles Hector
parle directement, par la voix d’Andromaque. Les paroles d’Hec-
• Une décision difficile à prendre
tor prennent un relief saisissant. • Un entretien confidentiel avec sa confidente
11. Cette figure de style est propre à émouvoir : quelles • Tragique et pathétique
émotions Andromaque fait-elle naître en faisant surgir et • Le rappel des engagements pris vis-à-vis de la lignée troyenne
parler Hector ?
En faisant surgir la figure d’Hector, puis celle de son fils à qui elle
s’adresse, Andromaque souligne la cruauté de Pyrrhus qui menace ÉTAPE 3 Rédiger
de tuer un innocent. Cette cruauté inspire de la pitié et de la
4 En vous aidant des réponses aux questions précé-
compassion aux spectateurs pour les malheurs d’Andromaque.
dentes, rédigez sur feuille libre le commentaire de ce texte
dans son intégralité.
101
Résistante durant l’Occupation allemande, 1 Ce poète qui nous avait promis des roses
arrêtée en 1942 avec son mari, emprisonnée 2 Il y aurait des roses
et déportée en 1943 à Auschwitz, Charlotte 3 sur notre chemin
Delbo (1913-1985) a publié des œuvres dans 4 quand nous reviendrions
lesquelles elle témoigne de la vie en camp 5 avait-il dit.
de concentration et explore, en donnant 6 Des roses
souvent la parole à ses anciennes co-déte- 7 le chemin était âpre et sec
nues, les sentiments contradictoires et 8 quand nous sommes revenus
complexes qu’elles ressentent en tant que 9 Le poète aurait menti ?
survivantes après la fin de la guerre. 10 Non
11 Les poètes voient au-delà des choses
12 et celui-ci avait double vue
13 si de roses
14 il n’y a pas eu
15 c’est que nous ne sommes pas revenus
16 et de plus
17 pourquoi des roses
18 nous n’avions pas tant d’exigence
19 c’est de l’amour qu’il nous aurait fallu
20 si nous étions revenus.
21 Charlotte Delbo, Auschwitz et après - III - Mesure
de nos jours, éditions de Minuit, 1971.
ÉTAPE 1 Analyser et interpréter Les vers de ce poème sont dans l’ensemble très courts : beaucoup
1 Notez trois termes qui rendent compte de vos comportent entre 5 et 8 syllabes ; il y a même des vers d’une
impressions, de ce que vous ressentez ou éprouvez à la (v. 10), deux (v. 5), trois (v. 13, 16), ou quatre (v. 17) syllabes.
lecture de ce poème.
Ils donnent au poème un rythme vif, rapide, qui entraîne le lecteur
vers la chute que constituent les deux derniers vers.
2 Répondez aux questions suivantes pour repérer les
4. Surlignez, dans le texte, le terme qui revient à la fin de
enjeux essentiels du texte.
plusieurs vers. En quoi cette reprise contribue-t-elle à la
musicalité du poème ?
LA FORME POÉTIQUE La reprise de « roses » à la fin de plusieurs vers contribue à la
1. À quoi voyez-vous que ce texte est un poème ? musicalité du poème en compensant, en quelque sorte, l’absence
Disposition du texte sur la page : le retour à la ligne isole typo- de rimes dans le poème, d’autant que le rappel sonore est accen-
graphiquement chaque vers. tué par la présence de « choses » (v. 11, également en fin de vers),
2. Quels éléments, dans la forme du poème, peuvent indi- et en créant un effet de refrain.
quer qu’il s’agit d’un poème récent ?
Il n’y a pas systématiquement une majuscule au début des vers ; LE SUJET, LES THÈMES ET MOTIFS DU POÈME
la ponctuation est tantôt présente, tantôt absente ; idem pour les 5. Quel est le sujet de ce poème ? Formulez-le de manière
brève et concise.
rimes (quelques rimes assonantes vers la fin du poème : « eu /
revenus / plus », vers 14-16 ; « fallu /revenus » aux deux derniers Ce poème parle de l’impossibilité, après avoir vécu la barbarie
vers). Le poème est écrit en vers libres. des camps nazis, de « revenir » à la vie et à la poésie du passé.
102
concentration dans leur pays d’origine. Mais, le terme prend un • En quoi ce poème exprime-t-il les sentiments des survivants
des camps de concentration ?
sens plus abstrait et plus large dans la suite du poème, quand la
• En quoi ce poème exprime-t-il une rupture radicale entre passé
poétesse remet en cause cette idée du retour, et la possibilité
et présent ?
même d’un retour (v. 15, 20) complet à la vie « normale », expri-
• En quoi ce poème est-il moderne ?
mant ainsi l’idée que les survivants ont été dépouillés d’une partie
La problématique la plus pertinente est la deuxième. La première
d’eux-mêmes, de ce qu’ils étaient avant.
est trop réductrice, elle ne rend pas compte de la réflexion sur les
7. En quoi le motif de la rose renvoie-t-il à la poésie clas-
fonctions du poète et de la poésie ; La dernière est trop vague et
sique, traditionnelle ? Comment la poétesse donne-t-elle
un sens nouveau à ce motif ? générale, trop « passe-partout ».
Le motif de la rose est très présent dans la poésie classique : la
4 Trouvez deux axes de lecture pour nourrir la problé-
femme aimée est souvent comparée à une rose (par exemple : matique que vous avez sélectionnée à la question
« Marie, vous avez la joue aussi vermeille / Qu’une rose de mai », précédente.
Ronsard, 1556) et ce motif est également associé au topos du I. Un retour impossible à la vie d’avant
carpe diem, la rose symbolisant le caractère éphémère de la vie II. Un retour impossible à la poésie d’avant
humaine. Charlotte Delbo revitalise ce motif en en faisant un
symbole des espérances liées au retour pour les survivants des
camps et des promesses déçues, et, finalement, en en faisant un ÉTAPE 3 Rédiger
symbole de l’ancienne poésie, celle d’avant l’horreur des camps. 5 Complétez les trous dans l’introduction de commen-
taire ci-dessous.
8. a. À votre avis, que représente le « poète » ?
Associé aux « roses », et renvoyé dans le passé par le jeu des « Ce poète qui nous avait promis des roses… » est un poème
temps verbaux (« qui nous avait promis », « avait-il dit », « avait écrit par Charlotte Delbo , résistante et survivante des
double vue »), le « poète » incarne un rapport ancien et révolu à camps de concentration, et publié en 1971 dans
la poésie comme manière d’embellir et d’idéaliser la réalité. le recueil Mesure de nos jours . Ce poème à la forme
moderne, en vers libres , dit la nécessité de renou-
b. Quelle dimension cette figure du « poète » donne-t-elle
au poème ? veler la poésie, de voir « au-delà des choses » et des « roses »
promises par le poète. En quoi ce poème exprime-t-il une
La présence de la figure du « poète » donne au poème une dimen-
rupture radicale entre passé et présent ? Nous montrerons
sion réflexive : le poème s’interroge sur la fonction du poète, donc
qu’au retour impossible à la vie d’avant répond le retour im-
de la poésie, c’est-à-dire, finalement, sur lui-même.
possible à la poésie d’avant.
3 Choisissez, parmi les problématiques suivantes, celle pour les survivants des camps de concentration comme Charlotte
qui vous semble la plus pertinente pour un commentaire Delbo.
de ce poème. Justifiez votre réponse en indiquant les
défauts des problématiques que vous n’avez pas retenues. 7 Sur feuille libre, rédigez le commentaire de ce texte.
103
ÉTAPE 1 Analyser et interpréter volonté des hommes de conserver leur statut de domination, et
la force des préjugés.
1 Lisez le texte et répondez aux questions suivantes pour 4. Cette thèse est-elle la seule qui soit énoncée dans le
repérer les enjeux essentiels de l’extrait. texte ? Justifiez votre réponse.
LE THÈME, LA PROBLÉMATIQUE ET LA THÈSE L’auteur énonce également, dans les paragraphes 1 et 3, la thèse
1. Surlignez, dans le texte, le mot-clé qui revient à plusieurs et les arguments qu’il cherche à réfuter, à savoir l’idée que les
reprises et qui constitue le thème de cet extrait. femmes ne seraient pas aptes à exercer les mêmes « emplois »
2. Quelle est la problématique du texte ? que les hommes.
Pourquoi les femmes sont-elles confinées à la sphère domestique
et exclues de la sphère publique ? LA STRUCTURE DU TEXTE ET LA PROGRESSION
ARGUMENTATIVE
3. Reformulez la thèse soutenue par l’auteur.
Il n’y a aucune raison valable d’interdire aux femmes d’exercer 5. Repérez les paragraphes dans lesquels est formulée la
thèse soutenue et ceux dans lesquels est exposée la thèse
les mêmes fonctions et professions que les hommes, sinon la réfutée : que remarquez-vous ?
104
6. À votre avis, pourquoi l’auteur a-t-il adopté cette progres- Projet de lecture : en quoi ce texte constitue-t-il une critique des
sion argumentative ? préjugés sur les femmes au xvii siècle ?
Cette progression argumentative permet à l’auteur de réfuter point
3 a. Choisissez, parmi les deux plans de commentaire
par point les préjugés sur les capacités (intellectuelles, sociales)
proposés ci-dessous, celui qui vous semble le plus pertinent
des femmes, dans une démarche très didactique (qui vise à ensei- pour nourrir le projet de lecture que vous avez formulé à
la question précédente.
gner en expliquant méthodiquement).
Plan A :
I. Un texte didactique
II. Une pensée singulière et audacieuse
LA STRATÉGIE ARGUMENTATIVE III. Un point de vue moderne
7. Ce texte relève-t-il de l’argumentation directe ou indi-
recte ? Justifiez rapidement votre réponse. Plan B :
I. Un texte argumentatif
Ce texte relève de l’argumentation directe : l’auteur développe sa
II. Des exemples convaincants
thèse en l’étayant par des arguments (« Si en formant les états…
III. Un hommage aux femmes
à notre égard ») et des exemples (« les voir sur les fleurs de lys
b. Dites quels sont les défauts du plan non retenu.
que dans les boutiques »), sans passer par une narration ou une
Le plan A est le plus pertinent. Le premier axe du plan B est trop
description.
général, le deuxième est trop réducteur et le troisième évoque un
8. L’auteur de ce texte cherche-t-il davantage à convaincre
(par la logique, le raisonnement) ou à persuader (en faisant contre-sens.
appel aux sentiments, aux émotions) ? Justifiez votre
réponse.
L’auteur cherche davantage à convaincre : il développe un raison-
nement méthodique et rigoureux, comme le montre l’emploi des
nombreux connecteurs logiques (« Si », « mais », « comme »). Il ÉTAPE 3 Rédiger
s’implique tout de même dans son discours (« J’avoue que… »),
4 Complétez les trous dans l’introduction de commen-
et utilise des procédés de persuasion. taire ci-dessous.
105
106
107
108
divertissement complet au spectateur. • c. La comédie a pour I. L’histoire d’une « fuite », celle de Louis qui est parti, revient puis
objectif de corriger les mœurs, par la satire (castigat mores). fuit de nouveau. II. Une pièce de non-dits où tout le monde « fait
c / a / b semblant » de communiquer sans jamais y parvenir. III. Une pièce
« fuyante », qui échappe à toute classification, en mêlant les
I. b, i, c
II. e, f, g
III. a, h, d
Identifier le type de plan adapté
4 Voici des sujets de dissertation. Identifiez le type de
plan le plus pertinent et proposez des parties.
Sujet 1 : « Demain, nous fuirons, mais ce soir encore, nous
faisons semblant » écrit Jean-Luc Lagarce dans Nous les héros
(1994). Dans quelle mesure cette citation convient-elle à son
autre pièce Juste la fin du monde ? Vous répondrez à cette
question en vous appuyant sur l’œuvre étudiée.
Plan analytique :
109
110
leurs patients trop crédules. Or la farce modèle à suivre pour le lecteur, ce qui contribue à élever sa
procède également de la caricature des défauts, Molière moralité. Ainsi, exemple a.
s’en inspire donc assez naturellement.
c. Cette vertu résulte malgré tout de combats intimes inces-
C’est pourquoi on rit par exemple à l’acte III scène
sants de la part de la princesse, qui permet au lecteur de se
10 grâce au procédé de répétition, lorsque Toinette traves-
reconnaître dans sa propre complexité, ce dont témoigne la
tie en médecin répète « le poumon », puis « ignorant ! » à
citation suivante : exemple b.
chaque réplique d’Argan. Pourtant , Molière
Exemples :
refuse de s’arrêter à un effet trop simpliste. Pour lui, le co- a. Malgré des moments de galanterie et de complicité
mique sert Dans un premier temps à divertir le spectateur, avec le Duc de Nemours, comme lors de la rédaction
et dans un second temps à le faire réfléchir sur ses propres commune d’une lettre, La Princesse lutte contre la
tentation de l’adultère et vainc son désir.
défauts.
b. « Elle y trouvait quelque chose de galant et de re-
spectueux, mais aussi quelque chose de hardi et de
Distinguer les arguments trop intelligible. »
des exemples c. « Il parut alors une beauté à la cour, qui attira les
yeux de tout le monde, et l’on doit croire que c’était
4 Dans les extraits de copie ci-dessous, soulignez les
arguments et surlignez les exemples.
une beauté parfaite, puisqu’elle donna de l’admira-
tion dans un lieu où on était si accoutumé à voir de
Copie 1 : Au xviiie siècle, il est important de se marier avec belles personnes ».
quelqu’un de sa condition sociale. Le dramaturge dans
Les Fausses Confidences se fait l’écho des préoccupa-
tions de son époque. Ainsi, Mme Argan, qui veut que sa
fille Araminte épouse un bon parti, ne changera pas d’avis ÉTAPE 2 Nourrir sa réflexion
puisqu’elle dit dans sa dernière réplique : « Qu’il soit votre
mari tant qu’il vous plaira ; mais il ne sera jamais mon Trouver des arguments
gendre. » (III-13).
6 Trouvez quels arguments se cachent sous la lecture des
Copie 2 : À la fin de l’œuvre Les Mémoires d’Hadrien, au citations ci-dessous. Puis, rédigez ces arguments.
moment de l’épilogue, Hadrien évoque ses « mains qui 1. Madame Argan [à propos de sa fille]. – Le beau nom de
s’agitent malgré lui » : il offre alors l’image d’un homme Dorimont et le rang de comtesse ne la touchent pas
vieilli et vulnérable, proche du commun des mortels. Cette assez ; elle ne sent pas le désagrément qu’il y a de n’être
image est très éloignée de celle de l’empereur tout-puissant qu’une bourgeoise.
qui a été divinisé au cours de son existence. Marivaux, Les Fausses Confidences, acte I scène 10, 1737.
111
112
L’annonce a. n’utilise pas correctement le connecteur « par vains (les topoï), comme le thème du balcon, de Roméo et Juliette
ailleurs » : après « d’abord », on attend « ensuite ». L’annonce b. de Shakespeare à Cyrano de Bergerac, d’Edmond de Rostand.
annonce la conclusion, chose à ne pas faire. Pourtant, chacun se l’approprie différemment pour lui donner un
une critique très vive à l’égard des plus hautes autorités, 7 Rédigez une introduction pour le sujet de dissertation
politiques ou religieuse, en usant des moyens détournés suivant.
comme ceux de la lettre. En utilisant cette forme particu- Sujet 1 : Guillaume Apollinaire écrit : « Les poètes ne sont
lière, l’auteur peut ainsi brouiller les points de vue et insi- pas seulement les hommes du beau. Ils sont encore et surtout
les hommes du vrai, en tant qu’il permet de pénétrer dans
nuer les opinions les plus polémiques de l’époque.//Le fait
l’inconnu, si bien que la surprise, l’inattendu, est un des prin-
d’utiliser cette forme épistolaire n’est cependant pas nou- cipaux ressorts de la poésie d’aujourd’hui. » Dans quelle
veau puisque des romans comme L’Astrée d’Honoré d’Urfé, mesure cette citation d’Apollinaire s’applique-t-elle à Alcools ?
roman du début du xviie siècle, insérait déjà des lettres dans
le cours du récit. 8 Rédigez, sur feuille libre, la conclusion du sujet : « Quelle
est la part de romantisme dans le personnage de Julien
Autre ouverture possible : Un autre moyen de contourner la Sorel ? » en vous aidant du plan de dissertation suivant.
critique des autorités est d’utiliser la forme du conte, comme le I. Julien se sent incompris par son entourage et trouve dans la
solitude un apaisement.
fait Voltaire qui, à travers les aventures rocambolesques de
II. Julien a un caractère tourmenté : tour à tour exalté, puis
Candide, héros éponyme, dénonce l’Inquisition mais aussi l’hor- désespéré, il est prêt à tuer par amour.
reur des guerres ou de l’esclavage. III. Julien est un ambitieux qui rêve d’ascension sociale.
113
Sujet : Lors d’une conférence à Londres, en 1939, Paul Éluard déclare : « Depuis plus de cent
ans, [les poètes] sont descendus des sommets sur lesquels ils se croyaient. […] ils ont mainte-
nant l’assurance de parler pour tous » (L’Évidence poétique, 1989). En quoi cette formule
peut-elle s’appliquer au rôle du poète dans Les Contemplations de Victor Hugo ?
1 Comme l’écrit Victor Hugo dans sa préface, le 50 le grand effroi ressenti devant la manière dont les
2 recueil des Contemplations, publié en 1856, devait être animaux sont traités dans les fêtes foraines, ce qu’il
3 son testament en raison des malheurs qui l’ont alors 2 exprime dans le poème « Baraques de foire » (« Les
4 frappé, comme son exil politique, mais surtout la mort 3 luttes et les rêves »). C’est aussi le cas pour les végé-
5 de sa fille Léopoldine, par noyade, en 1843. C’est d’ail- 4 taux. De même, dans la section « Aurore », tandis que
6 leurs autour de cette mort que s’organise ce recueil de 55 le poète se promène, si une fleur se cache par timidité,
7 156 poèmes, entre un « Autrefois » joyeux, couvrant la 6 le gazon la rassure en déclarant : « Es-tu bête, il est
8 période de 1830 à 1843, et un « Aujourd’hui » plus 7 de la maison » (I , 27). Enfin, le poète est le porte-voix
9 sombre et mélancolique, couvrant celle de 1843 à 1855. 8 des ombres d’outre-tombe, des morts. Il prête en effet
10 /Le recueil réunit donc un ensemble de souvenirs et de 9 sa voix aux morts, que ce soit dans le poème « Le Reve-
11 réflexions personnels qui semblent éloignés des propos 60 nant », « Épitaphe », ou « À la mère de l’enfant mort ».
12 du poète Paul Éluard qui considère que le poète doit « 11 Le poète fait donc circuler sa voix, des morts vers les
13 parler pour tous ». En effet, le poète déclare : « Depuis 12 vivants, des animaux et des végétaux vers les humains.
14 plus de cent ans, [les poètes] sont descendus des 13 On remarquera cependant que si le poète parle
15 sommets sur lesquels ils se croyaient. [...] ils ont main- 14 pour tous comme le déclare Éluard, Hugo parle essen-
16 tenant l’assurance de parler pour tous. » En quoi cette 65 tiellement pour les plus petits. C’est en effet au nom
17 formule peut-elle s’appliquer au rôle du poète dans Les 16 du brin d’herbe, de l’araignée et de l’ortie, de la cocci-
18 Contemplations ?/On se demandera donc en quoi cette 17 nelle, de l’enfant pauvre, de toutes les créatures les
19 formule peut s’appliquer à l’auteur des Contempla- 18 plus vulnérables qu’Hugo prend la parole. C’est juste-
20 tions, c’est-à-dire si, pour Victor Hugo aussi, le rôle du 19 ment « parce qu’on les hait » (v. 2 de « J’aime l’araignée
21 poète est de mettre la poésie au service de tous, et ainsi 70 et j’aime l’ortie ») qu’Hugo les défend, inversant ainsi
22 d’être le porte-parole de chacun. / 21 le rapport de hiérarchie qui veut qu’en général la
23 Pour répondre à cette question, nous observerons 22 poésie ne prenne en considération que des sujets
24 d’abord que le poète se fait le porte-parole de 23 nobles. À l’inverse, le poète prend en charge la parole
25 nombreuses autres voix que la sienne, car il est 24 des plus humbles et des plus fragiles, rappelant ainsi
26 lui-même un homme souffrant et qu’il peut partager 75 la précarité qui entoure ces êtres plus exposés et
27 son expérience avec d’autres et parler pour eux. Enfin, 26 méprisés que d’autres. C’est ainsi que par la figure de
28 c’est parce qu’il est leur porte-parole que le poète 27 la comparaison, l’araignée devient « un gueux » et que
29 adopte une poésie à la portée de tous, humble et 28 le poème cité ci-dessus se transforme en fable qui
30 musicale. 29 enseigne à reconnaître dans chaque créature, et
80 surtout parmi les plus faibles et les plus méprisés, un
Dans Les Contemplations, Victor Hugo prête être digne d’amour.
volontiers sa parole aux plus démunis, pour lesquels il Enfin, si le poète peut parler pour tous, c’est
s’engage. En effet, le poète a souvent déplacé ses qu’il connaît et ressent lui-même la souffrance de
combats politiques dans ses recueils, témoignant de chacun : il la partage. Gaies ou tristes, Les Contem-
35 son indignation face à la misère endurée par le peuple. 85 plations relatent ces événements du quotidien qui
C’est ainsi qu’Hugo nomme une des quatre parties des affectent chacun. De nombreuses scènes de la vie ordi-
Contemplations : « Les luttes et les rêves ». À l’intérieur naire sont racontées au sein du recueil, que ce soit
de cette partie, le poème « Mélancholia » décrit la une « fête chez Thérèse », l’évocation d’une fiancée
grande violence subie par les enfants qui travaillent à nommée « Lise » ou de « Mes deux filles ». Mais les
40 l’usine, dont les machines sont personnifiées sous les 90 événements relatés peuvent s’avérer très sombres
traits de « monstres hideux » qui, tels des ogres, les aussi, rappelant que ce qui unit ces poèmes est « un
mâchent et les broient. Ainsi, Hugo se fait le porte- tombeau » (préface), celui de Léopoldine, sa fille aînée
parole de la misère du peuple et sa fonction rejoint morte en 1843. Ces poèmes se trouvent dans la
alors celle de député à l’Assemblée où il comptait, avant deuxième partie du recueil, dans la section « Pauca
45 d’en être empêché par l’exil, prononcer un « Discours 95 meæ », signifiant « quelques vers pour ma fille », qui
sur la misère » en 1849. Toutefois, Hugo ne souhaite pas structure ainsi l’œuvre en un premier pôle lumineux
seulement parler au nom de tous les hommes, il donne et un second plus sombre. Les poèmes renvoient alors
à entendre la parole de tous les êtres vivants, les directement à ce dramatique événement, comme
animaux comme les végétaux. C’est ainsi qu’il restitue « Trois ans après », et dessinent un portrait du poète
114
100 profondément affligé et mélancolique. La douleur de la pleure au vers 13 et le « troupeau bêle » au vers 17.
perte est alors si violente que, pour une fois, le poète Mais cette musique est aussi présente dans les villes
ne parle plus pour tous, mais laisse une ligne de points grâce au « bruit », à la « fanfare » et à la cloche qui
pour exprimer que la douleur est indicible. C’est d’ail- 150 « tinte ».
leurs ainsi qu’Hugo souhaite que son recueil soit lu et Enfin, après avoir parcouru et uni selon une
105 interprété : le lecteur doit trouver dans la vie du poète ligne mélodique la nature et la ville, la musique
le reflet de la sienne. C’est du moins le projet de la descend jusqu’aux êtres eux-mêmes grâce à la figure
préface : par la célèbre exclamation « Ah ! insensé qui finale du dernier vers, celle du « pâtre sur sa flûte ».
crois que je ne suis pas toi ! », Victor Hugo demande au 155 Ainsi, une harmonie totale circule dans l’air, fait
lecteur d’oublier que c’est un individu particulier qui disparaître le « je » individuel du poète, pour le
110 lui parle et que sa vie doit être envisagée sous l’angle remplacer par un « nous » universel exprimé dans « la
universalisant de la destinée humaine. nature nous dit » (v. 24).
Enfin, grâce à ce verbe poétique, à la fois modeste et
Pour que le poète parle pour tous, il est néces- 160 musical, le poète non seulement parle, mais aussi
saire que sa parole poétique soit universelle. Cette guide tous les hommes en leur dévoilant les mystères
parole poétique doit d’abord être accessible à tous. du monde qui l’entourent. À la manière de Dieu qui
115 [Effectivement, rejetant la tradition classique et les créa le monde avec le Verbe, le poète selon Hugo est
mauvais maîtres d’école dans « À propos d’Horace », le nouveau prophète car il possède, lui, les mots. Dans
Victor Hugo privilégie des mots simples et humbles qui le poème « Suite », le mot est en effet personnifié, se
toucheront un plus grand nombre de personnes.] Par 175 révélant être « les passants mystérieux de l’âme ». Ils
exemple, il écrit avoir « disloqué ce grand niais possèdent ainsi un pouvoir, derrière les « signes » et
120 d’alexandrin »,[appartenant au style élevé, pour favo- les « sons » qu’ils représentent, « caché sous les
riser les rejets et les enjambements qui confèrent plus langues ». Ce « pouvoir surprenant », « cette
de naturel au vers ], comme dans le vers suivant : « Le toute-puissance » place le poète dans une position
soleil tenait lieu de lustre ; la saison / Avait brodé de 180 supérieure à celle de Dieu lui-même. Le poète est donc
fleurs un immense gazon » (Livre I, « La Fête chez le nouveau mage chargé de guider les hommes par la
125 Thérèse »). De même, concernant le lexique, il écrit : « Je puissance de ses mots. La citation de Paul Éluard
fis fraterniser la vache et la génisse », suggérant par-là trouve ici sa limite car, selon ce dernier, le poète
qu’il substitue au mot soutenu « génisse », le mot plus s’émancipe des dieux lorsqu’il écrit : « ils n’ont plus
prosaïque de « vache » (« Réponse à un acte d’accusa- 185 de dieux ». Au contraire, Victor Hugo se hisse à cette
tion »). Il opère par conséquent le même renversement place.
130 des hiérarchies que précédemment : en accordant le
même intérêt aux petites créatures qu’aux mots les plus Ainsi, les mots détenus par le poète parlent à
simples, ce dont témoignent les mots à la coupe du tous et proposent une nouvelle voix poétique qui
vers : « J’ai dit aux mots d’en bas : Manchots, boiteux, consiste à contempler la nature et à porter son atten-
goîtreux, /Redressez-vous » (« Livre I, « Quelques mots 190 tion aux plus faibles créatures. / Cette conviction n’est
135 à un autre »). La parole poétique est alors elle aussi le pas seulement propre à Victor Hugo, et nombreux sont
moyen de s’engager pour le poète. les poètes à avoir partagé avec lui l’idée de leur
De plus, le poète use d’une parole poétique musi- mission de guides spirituels de l’humanité, à la
cale, la musique possédant une universalité que les manière d’Arthur Rimbaud, qui considère la poésie
mots n’ont pas. En effet, la musique se communique à 195 comme un don de voyance : « Je dis qu’il faut être
tous, quelle que soit la langue parlée. Dans le poème voyant, se faire voyant » (Lettre à Paul Demeny, dite
140 « Écrit sur la plinthe d’un bas-relief antique » (Livre lettre du « Voyant », 1871).
III), Hugo affirme dès l’ouverture sa thèse : « La musique
est dans tout ». Il faut comprendre dans cette assertion
que, selon Victor Hugo, la nature, la ville et les êtres
s’expriment et communiquent selon cette modalité
vibratoire et sonore qu’est la musique. En effet, dans
145 ce poème, « le sombre tressaillement » des chênes
produit une « harmonie et la musique même », l’aube
115
ÉTAPE 1 Analyser le sujet Problématique 1 : erreur grammaticale : pas de point d’interro-
gation à la fin d’une subordonnée interrogative indirecte
1 Lisez attentivement le sujet et relevez les mots qui + pas d’inversion du sujet.
s’opposent entre eux. Commentez ces oppositions.
Problématique 2 : c’est un hors-sujet. Cette problématique propose
« Plus de cent ans » / « maintenant » ; « Descendre / sommets » ;
de réfléchir sur une fonction de la poésie (raconter le quotidien
« Croyaient / assuranc e ». Il y a une opposition entre avant et
des hommes) qui ne figure pas dans le sujet.
maintenant.
Deuxième opposition : autrefois, les poètes croyaient, donc ils
n’étaient pas sûrs, par opposition à aujourd’hui où ils ont une
certitude (l’assurance). Dernière opposition : les poètes étaient en ÉTAPE 2 Construire sa réflexion
haut, donc éloignés des hommes ; aujourd’hui, ils sont au niveau 6 a. Repérez puis surlignez, dans la dissertation (s p. 114,
des hommes. 115), l’analyse du poème « À propos d’Horace ».
116
• Pour s’adresser à tous les hommes, le poète rejette la tradition • La transition entre les deux parties :
académique élitiste et compose une poésie accessible. Pour que le poète parle pour tous, il est nécessaire que sa parole
• La musique et les mots du poète guident tous les hommes,
poétique soit universelle.
transformant ainsi le poète en mage.
• La souffrance personnelle du poète structure le recueil en un
avant et un après le drame vécu.
8 Voici des arguments à l’appui de la dissertation. Dans
la correction de la dissertation, repérez les exemples qui
illustrent le mieux les arguments ci-dessous. ÉTAPE 3 Rédiger l’introduction et la conclusion
• Le poète s’intéresse aux créatures les plus fragiles et rejetées
par la société. 11 Dans l’introduction de la dissertation, séparez par une
barre transversale (/) : l’amorce du sujet • l’analyse du sujet
Exemple qui se situe en I, 2 : « J’aime l’araignée et j’aime l’ortie ». • la problématique • l’annonce du plan.
12 Trouvez une nouvelle amorce à l’introduction.
• Le poète rejette l’académisme et la tradition poétique.
Exemple en II, 1 : « Je fis fraterniser la vache et la génisse »
(« Réponse à un acte d’accusation »).
Exemple qui se situe en I, 1 : « Mélancholia ». dère que le poète doit « parler pour tous ». En effet, le poète
117
118
Situation d’énonciation : ensemble des circonstances dans Stichomythie : dans un dialogue théâtral, enchaînement de
lesquelles un énoncé est produit : locuteur (qui parle ?), répliques très brèves.
destinataire (à qui ?), circonstances (où ? quand ?) …
Tirade :
Sommaire :
119
Mélodrame :
LA VERSIFICATION
Alexandrin :
Théâtre de plateau :
Allitération :
Tragédie :
Assonance :
Vaudeville :
Contre-rejet :
Vraisemblance :
Diérèse :
Écriture automatique :
Synérèse :
Élégie :
Vers libres :
Poème en prose :
LES PROCÉDÉS POÉTIQUES
Sonnet :
Avant-garde :
120
Topos ( pluriel de topoï ) : Convaincre :
121
Déterminants • Articles :
– indéfinis un, une, des
– définis le, la, les, l’
– définis contractés (préposition + article du, des, au, aux
défini)
– partitifs (partie d’un tout) du, de la, des
• Déterminants :
– démonstratifs ce, cet, cette, ces
– possessifs mon, ton, son, ma, ta, sa, mes, tes, ses, notre,
votre, leur, nos, vos, leurs
– numéraux un, deux, vingt, cent, mille…
– indéfinis certains, divers, tout, chaque, nul, autre…
– interrogatifs ou exclamatifs quel, quelle, quels, quelles
Adjectifs
laid, rouge, facile, exact, belle…
qualificatifs
Pronoms • personnels je, tu, il, elle, nous, vous, ils, elles, me, te, se, le, la, lui, l’, leur,
les, moi, toi, soi, eux, en, y
• possessifs le mien, le tien, le sien, le nôtre, le vôtre, le leur, la mienne, la
tienne, la sienne, la nôtre, la vôtre, la leur, les mien(ne)s, les
tien(ne)s, les sien(ne)s, les nôtres, les vôtres, les leurs
• démonstratifs :
– forme simple celui, celle, ceux, celles, ce
– forme composée celui-ci, celui-là, celle-ci, celle-là, ceux-ci, ceux-là, celles-ci…
• relatifs qui, que, quoi, dont, où, lequel et ses composés
• indéfinis quelqu’un, aucun, tout, chacun…
• interrogatifs que, qui, à qui, à quoi, laquelle, lesquels…
MOTS INVARIABLES
Nature Sous-catégorie Exemple
Conjonctions mais, ou, et, donc, or, ni, car
de coordination
Conjonctions de • Formes simples que, si, quand, comme…
subordination • Locutions conjonctives :
– adverbes suivis de que aussitôt que, bien que, alors que…
– prépositions suivies de que dès que, avant que, pour que, sans que…
– autres cas à condition que, pourvu que, en attendant que…
Prépositions à, dans, par, pour, en, vers, avec, de, sans, sous, sur, devant…
122
Attribut du sujet Il est toujours précédé d’un verbe d’état. Le garçon semble étrange.
Complément d’objet • On pose la question Qu’est-ce que / Qui est-ce que + sujet + Le policier poursuit son enquête.
direct (COD) verbe ? Qu’est-ce que le policier poursuit ?
• On utilise l’emphase C’est + COD + que + sujet + verbe. C’est son enquête que le policier poursuit.
• On peut le remplacer par un pronom personnel complément : Il la poursuit.
le, la, les, en.
Complément d’objet • On pose la question À qui ? de qui ? à quoi ? de quoi ? (verbe + Il pense à cette affaire.
indirect (COI) préposition + qui / quoi ?) Il pense à quoi ?
• On peut le remplacer par une préposition suivie des pronoms Il y pense.
lui, elle, eux, elles ou par y.
Attribut du COD • La phrase doit posséder un COD. Il trouve son enquête interminable.
• On pose la question Comment ? Comment trouve-t-il son enquête ?
Complément d’agent • Il est toujours composé d’un GN introduit par les Le livre a été lu par toute la classe.
prépositions par ou de.
• Il suit toujours un verbe passif et indique qui fait l’action.
Complément du nom • Il suit toujours un nom, et est composé d’une préposition et Il a rangé la boîte de chocolat.
d’un nom ou un GN.
123
Métaphore Rapprochement des éléments sans outil de « Tu es la terre qui prend racine. » (Paul Éluard)
comparaison.
Personnification Cas particulier de métaphore qui consiste à « Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
attribuer des caractéristiques humaines à des Que des palais Romains le front audacieux »
objets ou des animaux. ( Joachim Du Bellay)
Allégorie Procédé qui vise à donner vie à une idée « Je vis cette faucheuse. Elle était dans son champ. »
abstraite. (Victor Hugo) = la mort
Hypallage Rapprochement d’un ou plusieurs termes à « Je suis d’un pas rêveur le sentier solitaire »
un élément que l’on aurait plutôt associé à un (Alphonse de Lamartine)
autre dans la phrase.
Synecdoque Désignation d’un être ou d’un objet du monde « Les voiles au loin descendant vers Harfleur »
par un terme représentant seulement une (Victor Hugo) = le bateau
partie de celui-ci.
(cas particulier de métonymie)
Périphrase Désignation un être ou d’un objet du monde « Le Roi de France est vieux »
par ses propriétés. (Montesquieu) = Philippe d’Orléans
Allitération Répétition d’un son consonantique. « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos
têtes ? » ( Jean Racine)
Paronomase Rapprochement de deux mots aux sons « En vivant et en voyant les hommes, il faut le cœur
proches mais aux sens différents. se brise ou se bronze » (Nicolas de Chamfort)
124
Antithèse Rapprochement de deux termes ou « Tout lui plaît et déplaît » (Nicolas Boileau)
expressions de sens opposés au sein d’une
phrase ou d’un paragraphe.
Antiphrase Opposition entre l’énoncé et sa situation « Les trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours,
d’énonciation qui produit de l’ironie. les canons, formaient une harmonie telle qu’il n’y en
eut jamais en enfer. » (Voltaire)
Chiasme Opposition qui prend appui sur la syntaxe « Tel qui rit vendredi, dimanche pleurera. »
pour croiser des termes opposés (forme ( Jean Racine)
d’antithèse).
Figures
d’amplification Définition Exemple
et d’atténuation
Hyperbole Exagération une idée. « Sur ce, on apportait des cartes, non pas pour jouer,
mais pour apprendre mille petits amusements
et inventions nouvelles qui relevaient tous de
l'arithmétique. » (François Rabelais)
Énumération Liste de mots ou groupes de mots organisés « J'apprends la chimie, la pharmacie, la chirurgie ;
autour d'une idée commune. et tout le crédit d'un grand seigneur peut à peine
me mettre à la main une lancette vétérinaire ! »
(Beaumarchais)
Gradation Énumération de mots ou de groupes « Je la vis, je rougis, je pâlis à sa vue ! » ( Jean Racine)
de mots de façon croissante (ascendante)
ou décroissante (descendante).
Litote Atténuation d’un propos pour en réalité « Va, je ne te hais point » (Pierre Corneille)
suggérer davantage.
Euphémisme Atténuation d’une réalité gênante. « Il est temps que je me repose » (Victor Hugo)
125
126
TONALITÉS COMIQUES
L’auteur(e) cherche à faire (sou)rire – ironique : l’auteur(e) adopte un point de vue
– burlesque : traitement bas d’un sujet élevé ; recours faussement naïf, ou feint l’admiration, dans le but de
à des termes et des situations comiques, grotesques, se moquer de quelqu’un ou quelque chose.
voire vulgaires pour parler d’un sujet noble et / ou – satirique : l’auteur(e) tourne en dérision quelqu’un
sérieux. ou quelque chose, afin de faire réfléchir le (la) lecteur
– héroï-comique : procédé inverse du burlesque ; (-rice).
traitement élevé, noble et / ou sérieux d’un sujet bas,
dérisoire et / ou vulgaire.
– parodique : imitation d’un modèle connu, facilement
identifiable, qui est décalé, détourné, subverti.
TONALITÉS SÉRIEUSES
L’auteur(e) cherche à émouvoir – polémique : l’auteur(e) met en cause, attaque de
– lyrique : expression personnelle de sentiments manière particulièrement virulente quelqu’un ou
intenses, d’une individualité exaltée (souvent par quelque chose.
l’amour), qui se traduit par une forte musicalité ;
tonalité intimement liée au genre poétique. L’auteur(e) cherche à installer
– élégiaque : expression de la plainte, en particulier une atmosphère particulière
dans le genre poétique.
– épique : mise en valeur des exploits guerriers (au
– pathétique : l’auteur(e) vise à susciter la compassion sens strict, ou métaphorique) d’un héros ; tonalité
du (de la) lecteur(-rice), en insistant sur la douleur, la associée, à l’origine, au genre littéraire antique, puis
souffrance (la sienne, ou celle d’un personnage). médiéval, de l’épopée.
– tragique : expression de la fatalité, d’un destin contre – réaliste : l’auteur(e) cherche à créer l’illusion de la
lequel il est impossible de lutter. réalité, en ancrant son œuvre dans un cadre spatio-
temporel identifiable, en s’appuyant sur des descriptions
L’auteur(e) cherche à faire réfléchir / précises, et en créant des personnages représentatifs,
réagir par leurs caractéristiques et leur discours, de la société
– didactique : l’auteur(e) vise à instruire le lecteur, en réelle.
exposant sa pensée de manière accessible, claire, et – merveilleux : mise en place d’un univers féérique,
progressive. dans lequel la magie est intégrée au quotidien ; tonalité
– épidictique : l’auteur(e) vante les qualités d’une associée aux contes de fées, mais qu’on retrouve
personne (éloge) ou, au contraire, critique ses défauts également dans les récits de fantasy.
(blâme). – fantastique : surgissement au sein d’un univers
– oratoire : l’auteur(e) défend passionnément son parfaitement réaliste d’un phénomène surnaturel qui
point de vue, en cherchant à emporter l’adhésion du crée une ambiguïté troublante, inquiétante.
(de la) lecteur(-rice).
127